Sermons 2023

La victoire des Romains : une grande prophétie du Coran

Dans son sermon du 22 septembre 2023, Sa Sainteté le Calife a évoqué l'accomplissement de la prophétie de la victoire des Romains sur les Perses.

Sermon du vendredi 22 septembre 2023, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

Quelque temps de cela, j’avais évoqué les incidents de la bataille de Badr qui concernaient le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Aujourd’hui je mentionnerai certains faits concernant la bataille de Badr qu’évoque l’histoire et qu’il est important de connaître. Comme je l’avais précisé dans les précédents sermons, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est demeuré sur le champ de bataille de Badr pendant trois jours. Le troisième jour, il a demandé de seller les montures. Du champ de bataille de Badr, il a envoyé ‘Abdoullâh Ibn Rawâhah et Zayd Ibn Hârithah vers Médine pour y offrir la bonne nouvelle de la victoire de Badr. Ensuite le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est retourné vers Médine.

Soixante-dix prisonniers de guerre mecquois accompagnaient également cette caravane victorieuse des musulmans se dirigeant vers Médine. Selon les recueils d’histoire, conformément aux traditions de l’époque, deux prisonniers ont été exécutés en cours de route en raison de leurs graves crimes de guerre. Il s’agissait de Al-Nadr Ibn Al-Hârith et d’Ouqbah Ibn Abi Mou’ayt. À noter que les historiens ne sont pas unanimes sur ces faits. Selon le ‘Allâmah Ibn Ishâq, Al-Nadr Ibn Al-Hârith a été exécuté par ‘Ali quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est arrivé à Safrah sur le chemin de retour vers Médine. Selon Al-Sîrat Al-Halabiyyah, Al-Nadr Ibn Al-Hârith était prisonnier quand il a dit à son compagnon : « Par Allah ! Muhammad va me tuer, car il m’a jeté un regard dans lequel j’ai vu la mort. » Son compagnon lui a répondu : « Par Allah ! C’est en raison de la peur qu’il t’inspire. » Al-Nadr Ibn Al-Hârith a dit à Mous’ab Ibn ‘Oumayr : « Ô Mous’ab ! M’étant apparenté, tu es plus proche de moi que celui-là. Parle donc à ton compagnon pour que je puisse être inclus parmi les prisonniers. Par la volonté d’Allah, il risque de m’ôter la vie. » Mous’ab déclaré : « Tu proférais telles ou telles paroles concernant le Livre d’Allah, le Prophète, et les enseignements divins, tout en tourmentant et persécutant Ses compagnons. Ce sont là des actions notoires que tu as commises. C’est en raison de ces crimes que tu seras exécuté. »

Selon un récit, Qoutaylah Ibn Al-Hârith, la sœur d’Al-Nadr, aurait composé des vers à l’occasion de la mort de son frère. D’après d’autres sources, c’est sa fille qui aurait fait ces déclarations avant de se convertir à l’islam. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) fut profondément ému quand il eut connaissance de ces vers, à tel point que ses larmes avaient mouillé sa barbe. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) déclara : « Si j’avais entendu ces couplets avant la mort d’Al-Nadr Ibn Al-Hârith, j’aurais fait preuve de clémence envers lui et lui aurais pardonné. » Cependant, certains biographes ont mis en doute ces récits sur les pleurs et d’autres ont nié l’incident. Dieu en est le mieux informé. Si cet événement est authentique, il témoigne de la grande compassion qui habitait le cœur du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : il avait un cœur empreint de douceur et la miséricorde y était profondément enracinée. De même, un autre récit concernant Al-Nadr Ibn Al-Hârith suggère qu’il n’avait pas été mis à mort comme je l’ai mentionné précédemment, mais qu’il était en vie et avait rejoint le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lors de la bataille de Hounayn. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui offrit cent chameaux pour sceller leur réconciliation.

Le récit de la deuxième exécution survenue au retour du champ de Badr, concerne ‘Ouqbah Ibn Abi Mou’ayt. Il perdit la vie quand il se dirigeait vers Médine, près du lieu-dit Zabiyyah. ‘Ouqbah fut exécuté par ‘Asim Ibn Thâbit Al-Ansâri, et selon un autre récit, par ‘Ali (r.a.).

Un écrivain avance qu’Al-Nadr Ibn Al-Hârith et ‘Ouqbah Ibn Abi Mu’ayt furent les principaux instigateurs de l’hostilité envers l’islam, jouant un rôle de premier plan dans les tourments infligés aux musulmans. Ils ont, par conséquent, subi une punition méritée. Toutefois, en bref, il est difficile d’affirmer avec certitude si ces deux prisonniers ont réellement été tués en cours de route ou non. Certains récits apportent une clarification, notamment qu’Ouqbah Ibn Abi Mou’ayt a été tué lors de la bataille de Badr. Il existe des récits contradictoires concernant Al-Nadr Ibn Al-Hârith : certains rapportant sa mort et d’autres affirmant qu’il a survécu, se convertissant ultérieurement à l’islam lors de la Ghazwa de Hounayn, bien que ces récits soient considérés comme peu fiables par certains.

Dans son ouvrage Sîrat Khâtam-un-Nabiyyîn, Hazrat Mirza Bashir Ahmad Sahib explique ceci concernant les deux individus tués parmi les prisonniers de Badr : « Certains historiens ont évoqué le nom d’Ouqbah Ibn Abi Mou’ayt faits prisonniers parmi les chefs des Qouraych affirmant qu’il fut exécuté sur ordre du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) quand il était en captivité. Or, cela ne correspond pas à la réalité. Les Hadiths et les récits historiques sont on ne peut plus clairs à ce sujet : ‘Ouqbah Ibn Abi Mou’ayt a été tué sur le champ de bataille et son corps a été inhumé dans une fosse commune avec ceux des autres chefs mecquois.

En revanche, l’exécution d’Al-Nadr Ibn Al-Hârith est clairement documentée dans de nombreux récits. Cette décision était justifiée par le fait qu’il portait une responsabilité directe dans la mort de musulmans innocents qui avaient été persécutés par les Qouraych à La Mecque. Il est également fort probable que Al-Nadr Ibn Al-Hârith ait été impliqué dans le meurtre brutal d’Al-Hârith Ibn Abī Hâlah, le beau-fils du Saint Prophète (s.a.w), aux débuts de l’islam.

Il est certain qu’à l’exception d’Al-Nadr, aucun prisonnier n’a été exécuté ; et il n’était pas coutumier en islam de mettre à mort des captifs simplement parce qu’ils étaient des ennemis ou qu’ils combattaient pour le camp adverse. Par la suite, le Saint Coran a même émis une directive spécifique à ce sujet.

Il est également important de rappeler que, bien que de nombreux récits mentionnent l’exécution d’Al-Naḍr Ibn Al-Hârith, certains d’autres suggèrent qu’il a survécu après la bataille de Badr et s’est converti à l’islam lors de la Ghazwa de Hounayn rejoignant ainsi les fidèles du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il est toutefois important de rappeler que ces dernières narrations sont généralement considérées comme peu fiables. Allah sait le mieux.

En tout cas, si un des prisonniers a été exécuté, c’est Al-Nadr Ibn Al-Hârith, dont l’exécution a été décidée en guise de représailles. On relate également à ce propos qu’après avoir entendu les couplets poignants de la sœur d’Al-Nadr implorant sa clémence, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) aurait déclaré : « Si j’avais entendu ces couplets plus tôt, j’aurais pardonné à Al-Nadr. »

En tout cas à l’exception d’al-Nadr, aucun prisonnier n’a subi la peine de mort. »

Ceci est la conclusion que Hazrat Mirza Bashir Ahmad Saheb a tirée des recueils de l’histoire.

Lors de la bataille de Badr, soixante-dix mécréants, y compris les chefs polythéistes les plus éminents, ont été tués par les musulmans, tandis que soixante-dix [guerriers] ont été faits prisonniers. Mais il y a également des références à un total de quarante-neuf et soixante-quatorze prisonniers selon différentes sources historiques. Cependant, les récits les plus connus et authentiques en évoquent soixante-dix. D’ailleurs, la plupart des recueils d’histoire évoquent [le chiffre de] soixante-dix. Selon le Sahîh d’Al-Boukhari, le jour de Badr, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et ses compagnons ont causé du tort à un total de cent quarante polythéistes se répartissant entre soixante-dix prisonniers et soixante-dix tués.

Certains prisonniers polythéistes de la bataille de Badr ont embrassé l’islam. Suite à l’instruction du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), ses compagnons ont fait montre d’une grande considération à l’égard des prisonniers de Badr. Certains ont eu la chance de se convertir à l’islam après avoir été influencés par les enseignements de l’islam et le comportement exemplaire des Compagnons du Prophète. Voici les noms de certains prisonniers : ‘Abbâs Ibn ‘Abdil Mouttalib, Wakîl Ibn Abi Tâlib, Nawfal Ibn Al-Hârith, Abou’l-‘Âs Ibn Rabî’, Abou ‘Aziz, également connu sous le nom de Zourarah Ibn ‘Oumayr Al-‘Abdari, Sâ’ib Ibn Abi Houwaych, Khâlid Ibn Hichâm Al-Makhzoumi, ‘Abdoullâh Ibn Abi Sâ’ib, Al-Mouttalib Ibn Hantab, Abou Adâ’Al-Sahmi, ‘Abdoullâh Ibn Abi Khalaf Al-Joumâ’i, Wahb Ibn ‘Oumayr Al-Joumâ’i, Souhayl Ibn ‘Amr Al-‘Amri, ‘Abdoullâh Zam’ah (frère d’Oumm al-Mou’minîn Al-Sayyidah Sawdâ bint Zam’ah), Qays Ibn Sâ’ib, et Mistâs, qui était l’esclave d’Oumayyah Ibn Khalaf, et Sâ’ib Ibn ‘Oubayd. Tous ces prisonniers ont accepté l’islam après avoir payé leur rançon après la bataille de Badr.

La prophétie de la victoire de l’Empire romain est un autre élément lié à la bataille de Badr. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait prédit cette victoire ; et comme mentionné précédemment, cela est en corrélation avec les événements de la bataille de Badr, ce qui en fait un point pertinent à aborder ici. La sourate Al-Roum a été révélée lors de la cinquième année de l’apostolat, prophétisant la future domination de l’Empire romain. Je détaillerai cette prophétie plus tard. Les premiers versets de la sourate Al-Roum ont été révélés par Allah ; et Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) les a récités aux environs de La Mecque pour annoncer cette prophétie :

الم ۞ غُلِبَتِ الرُّومُ ۞ فِي أَدْنَى الْأَرْضِ وَهُمْ مِنْ بَعْدِ غَلَبِهِمْ سَيَغْلِبُونَ ۞ فِي بِضْعِ سِنِينَ

« Les Romains ont été vaincus, sur la terre voisine, et, après leur défaite, ils seront victorieux dans une période s’étalant entre trois et neuf ans. »

Ces versets ont été révélés à La Mecque.

Les polythéistes de La Mecque, souhaitaient voir les Perses triompher des Romains, car tant les Perses – des adorateurs du feu – que les Mecquois étaient des idolâtres. Les Mecquois souhaitaient donc le triomphe des Perses. Les musulmans souhaitaient la défaite des Perses par les Romains, car ces derniers étaient des gens du livre. Cette discorde fut portée à l’attention d’Abou Bakr, qui, à son tour, en informa le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Le Prophète affirma que les Romains allaient certainement l’emporter.

Quand Abou Bakr évoqua cette nouvelle avec les polythéistes, ceux-ci proposèrent de faire un pari sur un délai. « Si nous remportons le pari, vous nous donnerez ceci ou cela. Si vous le remportez, vous aurez ceci ou cela. » Selon certaines narrations ils décidèrent de fixer un délai de cinq ans, voire six ans selon d’autres.

Selon le Touhfa Al-Ahwadhi, le commentaire du Sounan al-Tirmidhi, les croyants furent comblés de joie le jour de la victoire des Romains sur les Perses. Ils avaient reçu cette bonne nouvelle le jour de la bataille de Badr, lorsque l’Ange Gabriel (a.s.) leur avait apporté la nouvelle de la victoire à Badr, associée à la victoire des Romains sur les Perses. Le lien entre la bataille de Badr et cet événement réside dans le fait que la victoire des Romains fut annoncée le jour même où les musulmans avaient remporté la bataille de Badr.

Le ‘Allâmah Badr Al-Din Al-’Ayni a commenté sur un hadith du Sahîh d’Al-Boukhari. Il déclare en se référant à la prophétie de la victoire Rome : « La guerre a éclaté entre les Romains et les Persans : les musulmans souhaitaient la victoire de Rome sur la Perse parce que les Romains étaient des gens du Livre. Tandis que les mécréants de parmi les Qouraychites souhaitaient la victoire de la Perse parce que ces derniers étaient des mages et les mécréants [Qouraychites] adoraient également des idoles. Ainsi, Abou Bakr et Abou Jahl ont fait un pari à ce sujet : c’est-à-dire qu’ils ont fixé une période de quelques années entre eux. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « [Le Coran] utilise le terme Bid’oun qui s’applique à une période s’étalant entre sept et neuf ans. Prolonge donc la période. » Abou Bakr (r.a.) a suivi ses instructions. Les Romains ont remporté la victoire et Allah a déclaré :

الم ۞ غُلِبَتِ الرُّومُ ۞ فِي أَدْنَى الْأَرْضِ وَهُمْ مِنْ بَعْدِ غَلَبِهِمْ سَيَغْلِبُونَ ۞ فِي بِضْعِ سِنِينَ لِلَّهِ الْأَمْرُ مِنْ قَبْلُ وَمِنْ بَعْدُ وَيَوْمَئِذٍ يَفْرَحُ الْمُؤْمِنُونَ ۞ بِنَصْرِ اللَّهِ

Alif Lâm Mîm. Je suis Allah, le Plus-Savant. Les Romains ont été vaincus, sur la terre voisine, et, après leur défaite, ils seront victorieux, dans un délai s’étendant entre trois et neuf ans – à Allah est le commandement, avant et après cela – et ce jour-là les croyants se réjouiront de l’aide d’Allah. (30 : 2-6)

Al-Cha’bi déclare que les paris étaient licites à l’époque.

La victoire de l’Empire romain est l’une des prophéties les plus marquantes de l’Envoyé d’Allah (s.a.w). À cette époque, les empires romain et perse se trouvaient de part et d’autre de la péninsule arabique, avec Khousro (Chosroès) en tant que prince héritier de la Perse et Héraclius en tant que souverain romain. Une série de conflits opposa ces deux puissances pendant un certain temps. En 614 après J.-C., soit lors de la cinquième année de l’apostolat, une guerre féroce éclata entre ces deux royaumes voisins. Bien que ni l’un ni l’autre n’ait embrassé l’islam, les Romains étaient des adeptes du Christ et un peuple du Livre, tandis que les croyances des Perses étaient compatibles avec celles des polythéistes de La Mecque. Tout naturellement, les musulmans éprouvaient de la sympathie à l’égard des chrétiens romains tandis que les polythéistes de La Mecque en éprouvaient à l’égard des Perses, d’où leurs attentes fébriles concernant l’issue de la guerre.

Les frontières de ces deux empires se rencontraient le long des fleuves du Tigre et de l’Euphrate. L’Empire romain s’étendait sur toute l’Asie Mineure, l’Irak, la Syrie, la Palestine et l’Égypte à l’est. Les Perses lancèrent une double offensive, avançant vers la Syrie depuis les rives du Tigre et de l’Euphrate, en traversant l’Asie Mineure de l’Azerbaïdjan à l’Arménie, et pénétrèrent dans l’Anatolie actuelle. Ils repoussèrent les Romains des deux côtés et les forcèrent à reculer vers la mer. Ils conquirent ville après ville en direction de la Syrie. En 614 après J.-C., la Palestine, avec sa ville sainte Jérusalem, tomba sous le contrôle des Perses, entraînant la démolition d’églises et la profanation des lieux saints. Le palais impérial perse était orné de 30 000 têtes coupées. L’expansion des conquêtes persanes continua, couvrant la vallée du Nil en 616 après J.-C., englobant le royaume d’Égypte. Finalement, l’offensive s’arrêta à la côte d’Alexandrie à l’ouest et aux rives du Bosphore à l’est, détruisant l’ensemble de l’Asie Mineure et les Perses assiégèrent les murs de Constantinople. L’armée victorieuse de la Perse planta ses tentes devant le palais impérial romain. Le gouvernement perse prit la place de l’Empire romain dans de vastes régions, notamment l’Irak, la Syrie, la Palestine, l’Égypte et l’Asie Mineure. Des temples au culte du feu et du soleil furent érigés, remplaçant de force le culte du Christ.

En voyant la chute de l’Empire romain, des révoltes éclatèrent dans l’immense empire romain. Des soulèvements eurent lieu même en Afrique. Diverses nations se livraient au pillage et au meurtre aux alentours de Constantinople, en Europe. À cette époque, l’Empire romain était dans un état de désintégration totale. L’issue de la guerre semblait incertaine, et cela causait de l’angoisse aux musulmans et de la joie aux non-croyants. Ces derniers raillaient les musulmans en disant : « Nos frères (les Perses) ont triomphé. Si vous vous battez contre nous, nous remporterons aussi la victoire. »

Les mécréants déclaraient qu’ils allaient bientôt triompher des musulmans. La situation des Romains était extrêmement précaire. Ils avaient perdu chaque parcelle de leurs territoires orientaux, leurs trésors étaient vides, leurs armées étaient dispersées, et la révolte parcourait le le pays.

L’empereur romain, Héraclius, était un homme débauché, imprudent, paresseux et superstitieux. (Il était loin d’être un dirigeant capable.) D’autre part, le conquérant perse, était arrivé aux portes de Constantinople et avait proposé les conditions suivantes aux Romains : ils devaient payer un tribut de 1 000 talents d’or (soit environ 28 000 kilogrammes, un « talent » étant une unité de mesure antique équivalant à environ 28 kilogrammes), 1 000 talents d’argent, 1 000 chevaux, 1 000 chameaux, et 1 000 jeunes filles vierges.

Les Romains étaient si affaiblis qu’ils acceptèrent ces conditions honteuses. Ensuite, un messager romain se rendit à la cour du conquérant persan avec un message de réconciliation. L’arrogant Chosroès répondit de manière insultante en disant : « Je ne veux pas ces choses. Je veux autre chose : Héraclius, le roi romain, doit être enchaîné sous mon trône. Je ne signerai pas de trêve tant que l’empire romain n’abandonne pas son dieu crucifié pour adorer le soleil. »

L’empire romain devait donc répudier le christianisme. L’auteur écrit que selon le plan divin pour le monde, bien loin de la bataille, un prince de la paix avait émergé d’une terre aride et déserte, un prince qui avait fait une prédiction contraire aux événements du monde, notamment celle évoquée dans les versets que je citerai plus bas. J’ai expliqué cette prophétie en détail afin de démontrer sa gloire. Je la cite de nouveau :

الم ۞ غُلِبَتِ الرُّومُ ۞ فِي أَدْنَى الْأَرْضِ وَهُمْ مِنْ بَعْدِ غَلَبِهِمْ سَيَغْلِبُونَ ۞ فِي بِضْعِ سِنِينَ لِلَّهِ الْأَمْرُ مِنْ قَبْلُ وَمِنْ بَعْدُ وَيَوْمَئِذٍ يَفْرَحُ الْمُؤْمِنُونَ ۞ بِنَصْرِ اللَّهِ يَنْصُرُ مَنْ يَشَاءُ وَهُوَ الْعَزِيزُ الرَّحِيمُ ۞ وَعْدَ اللَّهِ لَا يُخْلِفُ اللَّهُ وَعْدَهُ

« Alif Lâm Mîm. Je suis Allah, le Plus-Savant. Les Romains ont été vaincus sur la terre voisine, et, après leur défaite, ils seront victorieux, dans un délai s’étendant entre trois et neuf ans – à Allah est le commandement, avant et après cela – et ce jour-là les croyants se réjouiront de l’aide d’Allah. Il aide qui Il veut, et Il est le Puissant, le Miséricordieux. Ceci est la promesse d’Allah. Allah ne manque pas à Sa promesse. »

L’auteur écrit que cette prédiction semblait improbable voire incroyable, compte tenu des événements. Elle était si loin de la réalité, que dans leur pari, les mécréants ont proposé plusieurs chameaux aux musulmans en cas de réalisation de cette prédiction. Les musulmans et les mécréants attendaient avec une grande impatience le dénouement des événements. Finalement, quelques années plus tard, le monde a été témoin d’un revirement inattendu.

L’éminent historien de l’Empire romain, Edward Gibbon, décrit en ces termes l’état d’Héraclius : « Au cours des premières et des dernières années de son long règne, l’empereur semble être l’esclave de la paresse, du plaisir ou de la superstition, le spectateur apathique et impuissant des calamités publiques. Mais les brumes languissantes du matin et du soir sont séparées par l’éclat du soleil méridien ; en 621 de notre ère, l’Arcadius du palais devient le César du camp (c’est-à-dire ce même empereur) ; et l’honneur de Rome et d’Héraclius est glorieusement rétabli par les exploits et les trophées de six campagnes audacieuses. (L’exemple qu’il donne est celui d’Arcadius, (qui fut un puissant empereur byzantin, régnant de 408 à 378 avant notre ère. De même, César était un grand leader militaire.) Néanmoins, lorsque Héraclius prit le reste de son armée et quitta Constantinople, les masses savaient que le monde voyait la dernière armée du puissant empereur byzantin. Mais la prophétie du prophète arabe, qui n’était pas lettré, se réalisa à la lettre.

Au moment même où les musulmans remportaient la bataille de Badr contre les Qouraych, les Romains triomphaient des Perses dans une victoire mémorable. Parmi les zones occupées à l’est, ils récupérèrent une ville et repoussèrent les Perses des rives du Bosphore et du Nil jusqu’aux rives de l’Euphrate et du Tigre. La véracité de cette extraordinaire prophétie a stupéfié le monde. En la voyant s’accomplir, de nombreux membres de la tribu des Qouraych devinrent musulmans. »

Et après 1200 ans, Edward Gibbon, qui n’était pas musulman, est perplexe devant la véracité de cette incroyable prophétie et en accepte l’authenticité. Il écrit : « Assis à la frontière des deux puissants empires orientaux, Muhammad (sa) réfléchissait profondément à la manière de les détruire tous les deux et, à l’aise, travaillait à la mise en œuvre de son plan. Au moment où les Perses remportaient des victoires décisives, il a audacieusement prophétisé que, dans quelques années, la victoire et le succès des Romains s’élèveraient en même temps que leur drapeau. Au moment où cette prédiction aurait été prononcée, aucune prophétie ne pouvait être plus éloignée de son accomplissement, puisque les douze premières années d’Héraclius annonçaient la dissolution prochaine de l’empire. »

Les historiens de l’histoire romaine ont analysé en détail ce changement remarquable et révolutionnaire dans le caractère d’Héraclius. « Cependant, Gibbon explique, ils ne savaient pas que, loin de cette bataille brutale, une main prophétique avait été tendue pour aider les Romains et que le plus grand facteur de cette transformation et de ce changement incroyables était cet effet spirituel. »

Gibbon cite Al-Moustadrak et le Jâmi’Al-Tirmidhi qui affirment que lorsque la guerre byzantino-persane a commencé, les idolâtres de La Mecque ont soutenu les Perses, parce qu’ils étaient eux aussi des adorateurs d’idoles. Les musulmans se sont rangés du côté des Romains parce qu’ils étaient les Gens du Livre. Au moment où cette prophétie a été faite, les Perses écrasaient les Romains. Abou Bakr relata cette prophétie à tous les idolâtres, qui lui demandèrent de préciser une échéance. Abu Bakr fixa un délai de cinq ans. Lorsque le Saint Prophète (sa) l’apprit, il dit : « Bid’ou Sinin signifie un délai de trois à neuf ans. Fixe donc un délai proche de dix ans. Conformément à cette interprétation, cette prophétie s’est accomplie la 9e année, à l’occasion de la bataille de Badr, lorsque les Romains ont remporté la victoire.

Certains jeunes et adolescents posent fréquemment la question suivante et envoient de nombreuses lettres à ce sujet, dont certaines me sont parvenues la semaine dernière. « Comment pouvons-nous être certains que l’islam est la vraie religion et que le Saint Prophète (s.a.w.) est le véritable prophète et pas les autres ? » L’environnement dans lequel ils vivent commence à semer le doute quant à la vérité de l’islam. Il est important qu’ils étudient cette histoire et les commentaires des non-musulmans à ce propos et il leur faut examiner les prédictions faites dans le Saint Coran concernant cette époque. Les parents doivent jouer un rôle crucial dans ce processus en lisant le Saint Coran eux-mêmes et en montrant à leurs enfants comment ces prophéties sont des preuves de la vérité de l’islam. Il existe de nombreuses preuves solides qui attestent de la vérité de l’islam, c’est pourquoi il est essentiel que les parents et les jeunes approfondissent leurs connaissances. Poser des questions est un bon début, mais il est tout aussi important de chercher activement à acquérir des connaissances par soi-même. De plus, nos organisations doivent jouer un rôle dans la transmission de ces connaissances. J’ai été confronté à cette question à maintes reprises, mais il était nécessaire de fournir cette explication, et c’est pourquoi je l’ai abordée ici.

Passons maintenant au sujet principal. La bataille de Badr a eu lieu au cours de la première année de l’Hégire, soit la quatorzième année de l’apostolat.

Neuf ans auparavant, c’était la cinquième année de la mission prophétique. Cela situe l’époque de la prophétie à la cinquième année de la mission prophétique, et elle s’est accomplie au cours de la quatorzième année ou la première année de la migration.

Certains ont prétendu que cette prophétie s’est réalisée lors de l’année de la trêve de Houdaybiyyah, soit la sixième année de l’Hégire. Cependant, cette assertion est inexacte. Il est possible que certains se soient trompés par le fait que les hadiths d’Al-Boukhari mentionnent que l’émissaire du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est rendu en Syrie pour inviter l’empereur César à l’islam quand celui-ci s’y était rendu pour célébrer sa victoire. On sait que l’émissaire du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était parti l’année du traité de Houdaybiyyah : d’où la conclusion de certains que c’était aussi l’année de la victoire romaine. Or c’est là une erreur. En réalité, il s’agissait de la date de la célébration de cette victoire, et non de la date de la victoire elle-même. En tout cas, en analysant de manière cohérente les événements historiques, il est clair que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a été commissionné par Dieu en l’an 609 après Jésus-Christ. Les relations entre Rome et la Perse se sont tendues à partir de 610 après Jésus-Christ. En 613 après Jésus-Christ, la guerre a été déclarée, et dès 614, les Romains ont subi des défaites. En 616, la défaite des Romains a été totale.

Ensuite, les Romains ont lancé une attaque contre les Persans en 622. Leur redressement a commencé en 623, et en 625, leur victoire était totale. En examinant ces événements dans cet ordre, il est évident que cette prophétie se réalise en neuf ans, que l’on additionne le début de la défaite au début de la victoire ou que l’on additionne la fin de la défaite au début de la victoire. Après cette victoire complète, Héraclius est redevenu le même souverain insouciant et débauché qu’il était auparavant. Il semblait que la main du destin n’avait éveillé son cœur et son esprit que pendant quelques années pour accomplir cette prédiction, puis il l’avait replongé dans la luxure et la négligence, comme avant. Ces faits ont été présentés par le savant Chibli Al-Nou’mani dans son recueil d’histoire.

Il existe des divergences d’opinion dans certains récits sur la date de la victoire romaine. Hazrat Mirza Bashir Ahmad Sahib a résolu cette question en expliquant que certaines narrations mentionnent que la conquête de Rome a eu lieu au moment du traité de Houdaybiyyah, mais ces deux narrations ne sont pas contradictoires. En réalité, le temps de la conquête romaine s’étendait depuis la bataille de Badr jusqu’au traité de Houdaybiyyah.

Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare à ce propos : « L’Envoyé d’Allah (s.a.w) était encore à La Mecque lorsque la nouvelle s’est répandue en Arabie que les Persans avaient vaincu les Romains. Les [mécréants] de La Mecque en ont été forts ravis, car ils étaient des polythéistes à l’instar des Persans. La défaite des Romains par les Persans était de bon augure et cela signifiait que les habitants de La Mecque l’emporteraient également sur le Prophète Muhammad (paix soit sur lui). Mais Dieu a informé le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) :

الم ۞غُلِبَتِ الرُّومُ ۞ فِي أَدْنَى الْأَرْضِ وَهُمْ مِنْ بَعْدِ غَلَبِهِمْ سَيَغْلِبُونَ ۞ فِي بِضْعِ سِنِينَ لِلَّهِ

L’État romain a en effet été vaincu en Syrie, mais ne tenez pas cette défaite pour acquise. Après avoir été vaincus, les Romains seront de nouveau victorieux dans une période de 9 ans.

Les habitants de La Mecque ont grandement ridiculisé cette prophétie après son annonce et certains mécréants ont fait un pari de cent chameaux avec Abou Bakr (r.a.) : si Rome progresse même après une pareille défaite, nous te donnerons cent chameaux, sinon, tu devras nous en offrir cent.

Apparemment, la possibilité que cette prophétie s’accomplisse s’éloignait de plus en plus. Après la débâcle de la Syrie, l’armée romaine battit en retraite après une série de défaites, jusqu’à ce que l’armée persane atteignît les rives de la mer de Marmara. Constantinople était complètement coupée de ses États asiatiques et le puissant Empire romain n’était qu’un simple État ; mais la parole de Dieu devait s’accomplir, et elle s’est accomplie.

En désespoir de cause, l’empereur romain, avec ses soldats, est sorti de Constantinople pour l’assaut final et a débarqué sur la côte asiatique pour mener une bataille décisive contre les Persans. Malgré leur nombre et leur équipement réduits, les soldats romains ont maîtrisé les Persans, conformément à la prophétie du Saint Coran, et l’armée Persane a pris ses jambes à son cou pour ne s’arrêter nulle part au-delà des frontières de la Perse. Les Romains ont de nouveau pris contrôle des régions conquises en Afrique et en Asie. »

Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Abou Bakr, le Siddîq (r.a.), a fait un pari avec Abou Jahl et il a fait de la prédiction du Saint Coran une condition de ce pari. Le Coran affirme :

الم ۞ غُلِبَتِ الرُّومُ ۞ فِي أَدْنَى الْأَرْضِ وَهُمْ مِنْ بَعْدِ غَلَبِهِمْ سَيَغْلِبُونَ ۞ فِي بِضْعِ سِنِينَ

Il avait fixé un délai de trois ans. Voyant la nature de la prophétie, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a immédiatement usé de sa prévoyance et a demandé à Abou Bakr Al-Siddîq d’apporter quelques modifications dans le pari, en disant : « Bid’i Sinîn est une abbréviation et s’applique à une période s’étalant jusqu’à 9 ans. »

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « À l’époque du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), les Perses étaient des polythéistes, tandis que César de Rome, bien qu’il fût chrétien, était en fait un monothéiste et ne croyait pas que Jésus est le fils de Dieu, (d’où la sympathie des musulmans). Quand on lui a mentionné les paroles du Coran concernant Jésus, César a répondu que, selon lui, Jésus n’était pas plus élevé que ce qu’énonçait le Coran. Cette déclaration est également confirmée dans les hadiths du Boukhâri, selon lesquels César a témoigné que le Coran décrivait Jésus avec précision et ce conformément à la Torah ; et qu’il n’était pas supérieur à un prophète.

Suite à cela, ces versets ont été révélés :

الم ۞ غُلِبَتِ الرُّومُ ۞ فِي أَدْنَى الْأَرْضِ وَهُمْ مِنْ بَعْدِ غَلَبِهِمْ سَيَغْلِبُونَ ۞ فِي بِضْعِ سِنِينَ لِلَّهِ الْأَمْرُ مِنْ قَبْلُ وَمِنْ بَعْدُ وَيَوْمَئِذٍ يَفْرَحُ الْمُؤْمِنُونَ ۞

Cela signifie que les Romains ont été vaincus, mais ils reprendront le dessus dans neuf ans.

Les chrétiens ont fait des insinuations malicieuses en prétendant que le Saint Prophète (s.a.w.) avait soigneusement évalué les deux puissances avant de faire cette prédiction intelligemment.

Nous disons de même que le Christ guérissait les malades lorsqu’il constatait qu’ils étaient sur le point de guérir. (Ici le Messie Promis (a.s.) compare les deux cas et répond à leur objection.) En somme cela démontre que le Christ n’a accompli aucun miracle. Il est dit que ce jour-là les croyants connaîtront deux sources de joie : la victoire lors de la bataille de Badr et l’accomplissement de la prophétie concernant Rome. Si l’on objecte que l’issue du conflit entre Rome et la Perse était observable, les circonstances étaient différentes dans le cas de la bataille de Badr, mais les bonnes nouvelles des deux victoires ont été reçues simultanément. De plus, le Saint Coran est rempli de nombreuses prophéties, dont une majeure concerne l’Empire de Rome et la Perse. Elle porte sur la période où l’Empire perse a remporté une victoire contre l’Empire romain. Certains territoires romains avaient été conquis par les Perses. Les polythéistes de La Mecque percevaient la victoire des Perses comme un signe positif pour eux et en tiraient la conclusion que, puisque l’Empire perse était notre allié dans le polythéisme, nous infligeront le même traitement à notre Prophète dont la Charia était similaire à celle des Gens du Livre.

Ensuite, Dieu a révélé cette prophétie dans le Saint Coran annonçant la victoire future de l’Empire romain. Cette prédiction, étant centrée sur la victoire romaine, cette sourate porte le nom de la Sourate Al-Roum. Les polythéistes d’Arabie s’associaient à l’Empire des Mages, cette victoire sur l’Empire romain était pour eux un signe. C’est pourquoi Dieu Tout-Puissant a ajouté à cette prophétie que les musulmans triompheront des polythéistes le jour où Rome sera de nouveau victorieuse et il en fut ainsi. Voici le verset du Coran à ce propos :

الم ۞ غُلِبَتِ الرُّومُ ۞ فِي أَدْنَى الْأَرْضِ وَهُمْ مِنْ بَعْدِ غَلَبِهِمْ سَيَغْلِبُونَ ۞ فِي بِضْعِ سِنِينَ لِلَّهِ الْأَمْرُ مِنْ قَبْلُ وَمِنْ بَعْدُ وَيَوْمَئِذٍ يَفْرَحُ الْمُؤْمِنُونَ ۞

« Alif Lâm Mîm. Je suis Allah, le Plus-Savant. Les Romains ont été vaincus, sur la terre voisine, et, après leur défaite, ils seront victorieux sur les Persans, dans un délai s’étendant entre trois et neuf ans […] les croyants se réjouiront de l’aide d’Allah. »

Il en fut ainsi.

Après trois ans, et dans l’espace de neuf ans au total, l’Empire romain a finalement triomphé de l’Empire persan. Le même jour, les musulmans ont également remporté une victoire décisive sur les polythéistes, car il s’agissait du jour de la bataille de Badr.

Réfléchissons à la nature remarquable et glorieuse de cette prophétie. Elle a été prononcée à une époque où les musulmans étaient vulnérables, dépourvus de ressources et de force, face à des adversaires qui prédisaient leur extinction imminente. Cette prophétie, formulée dans un tel contexte, a fixé un délai et a énoncé une double prédiction. Elle a annoncé que le jour où les Romains triompheraient des Perses, ce serait également un jour de réjouissance pour les musulmans grâce à cette prédiction. Cette prophétie s’est ensuite réalisée, à la fois avec la victoire romaine et la victoire musulmane lors de la bataille de Badr. »

Je poursuivrai ces récits [à l’avenir]. Cette série d’événements est liée au Saint Prophète (s.a.w). Je vais expliquer la suite plus tard, si Dieu le veut.

Après la Salât de Joumou’ah, je dirigerai la prière funéraire de notre frère, le respecté Firas Ali Abd el Wahid, du Royaume-Uni, qui est récemment décédé à l’âge de quarante-sept ans. À Dieu nous appartenons, et c’est à Lui que nous retournerons. Originaire d’Irak, il a rejoint notre communauté en prêtant allégeance en 2012. Il laisse derrière lui sa femme et leur fille. Il avait mémorisé le Saint Coran durant son enfance. Au fil des années, il a choisi une voie religieuse plus stricte et est devenu un musulman extrémiste. Il a même vendu sa télévision en disant que suivre la télé est interdit. Il a aussi supprimé toutes les images de sa demeure, disant que celles-ci sont également déconseillées.

Il était entre autres un artiste talentueux. Après avoir acquis des connaissances religieuses et vécu sous la guidance d’un mollah, il est devenu un fanatique, abandonnant la peinture. Cependant, des incertitudes tourmentaient son cœur. Il se demandait s’il avait raison, si l’islam était vrai. Un de ses camarades de classe chrétien, a fini par l’influencer. Après un certain temps, en raison des doutes et des questions non résolues qu’il avait sur l’islam, il s’est converti au christianisme. Puis, son amour pour le Saint Prophète (s.a.w.) s’est ranimé en lui, le ramenant ainsi à l’islam. Il était bon élève et travaillait dur. Il a obtenu son diplôme à l’Université de Bassorah, où il a étudié au Collège d’administration des affaires et d’économie. Il avait une passion pour l’apprentissage des langues et maîtrisait l’anglais, le français, l’espagnol, l’allemand, et avait également quelques notions du russe. En 2009, il a déménagé au Royaume-Uni avec sa femme, où Allah leur a béni d’une fille. Après son arrivée en Grande-Bretagne, Firas a découvert [la chaîne] MTA Al-Arabiyya par hasard et a commencé à y trouver des réponses à ses questions. Peu à peu, sa conviction dans l’authenticité du Messie Promis (a.s.) a tant grandi qu’il s’est mis à souvent fredonner les vers que celui-ci avait composés en éloge au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

Pendant cette période, dans un rêve il a vu le regretté quatrième Calife (que Dieu lui fasse miséricorde) parlant dans une grande mosquée blanche, avec une lumière rayonnante émanant de son visage béni. Plus tard, dans un autre rêve il a vu un beau jeune homme, agissant comme un journaliste, appelant le Messie Promis (a.s.) par les noms les plus beaux au micro, exhortant les gens à le suivre. Finalement, en 2012, il a prêté allégeance. Il a établi un contact avec le Dr Bilal Tahir de Sheffield, par l’intermédiaire duquel il a envoyé sa demande d’allégeance. Par la suite, avec l’aide du Dr Bilal Tahir, il a étudié divers ouvrages de la communauté et les sessions de questions et réponses, devenant rapidement un prédicateur actif des croyances de la Jama’at et défendant la Jama’at de manière efficace.

Yazin Rababa de la Jordanie écrit : « Mon frère, Firas Abd el Wahid, était un ahmadi dévoué. Il a étudié les livres de la Jama’at et réfutait les critiques de la Jama’at, y compris les apostats. Il était un véritable défenseur de l’islam Ahmadiyya. Sur Facebook, ses amis ahmadis le surnommaient « Fâris Al-Ahmadiyyah« , le chevalier de l’Ahmadiyya. Mes yeux se remplissent de larmes en pensant à lui. Que Dieu lui pardonne. »

Tamim Abodaqa écrit : « Firas était un chercheur extraordinaire et avait une excellente capacité à traduire et à écrire en arabe et en anglais. Il était un membre actif de l’équipe chargée de répondre aux questions sur le site Internet de la Jama’at. Ses réponses étaient toujours complètes et bien argumentées, étayées par des références en arabe et en anglais, tant des sources de la Jama’at que des autres. Quand certains apostats et hypocrites arabes ont semé la discorde, feu Firas était parmi les premiers à répondre à leurs objections et à les combattre. En raison de sa foi et de son amour profond, il a vigoureusement défendu la Jama’at et le Califat. »

Le Dr Ayman Odeh témoigne que le regretté frère Firas Abd el Wahid était connue pour sa vaste connaissance et son intelligence exceptionnelle grâce aux sujets qu’il abordait dans ses écrits. Bien qu’il ait rejoint la Jama’at il y a peu de temps, il a rapidement acquis une compréhension approfondie de la pensée et des croyances de la Jama’at, réduisant au silence les opposants avec ses réponses efficaces. Depuis quelques années, on lui a confié la responsabilité de répondre aux questions sur notre site Internet en langue arabe, tâche qu’il a assurée avec diligence, dévouement et sincérité jusqu’à la fin. Les près de huit cents articles ou réponses aux objections publiés sur le site de questions-réponses arabes de Bisat Ahmadi témoignent de manière durable de sa profonde érudition et de son engagement à diffuser les idées et les croyances de la Jama’at tout en répondant aux objections des opposants.

Qu’Allah accorde Son pardon et Sa miséricorde au défunt. Qu’Il exalte son rang et qu’Il soit le soutien de sa femme et de sa fille. Qu’Il leur accorde patience et persévérance et qu’Il exauce ses vœux et ses prières en faveur des membres de sa famille. Prions pour qu’Allah bénisse la Jama’at [en lui octroyant] d’autres membres dévoués comme lui. Après la Salât de Joumou’ah, je dirigerai sa prière funéraire, comme mentionné précédemment, Inchâ Allah.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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