Sermons 2022

Musulmans exemplaires du passé et du présent

Dans son sermon du 28 octobre 2022, Sa Sainteté le Calife a évoqué les qualités du Calife Abou Bakr et de certains Ahmadis décédés récemment.

Sermon du vendredi 28 octobre 2022, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

J’évoquais les excellences et les vertus du Calife Abou Bakr (r.a.) dans la suite des récits sur les compagnons de Badr.

Quel était le statut d’Abou Bakr (r.a.) aux yeux du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et quelle était son opinion à son sujet ? Je vais vous présenter quelques récits à ce propos.

Un de ses avantages et de ses privilèges est que durant la période mecquoise, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) visitait quotidiennement Abou Bakr (r.a.) une ou deux fois par jour.

‘Amr Ibn Al-‘Âs relate que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) l’a envoyé comme général de l’armée Dhât Al-Salâsil. Je suis allé à la rencontre du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Je lui ai demandé : « Qui aimez-vous le plus parmi les gens ? » Il a dit : « ‘Aïcha ». J’ai demandé : « Et parmi les hommes ? » Il a répondu : « Son père. » Puis, j’ai demandé : « Après lui ? » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) de répondre : « ‘Oumar Ibn Al-Khattâb. » Et il a aussi inclus le nom de certains hommes.

Salamah Ibn Al-Aqwa’rapporte : « L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « Abou Bakr (r.a.) est le meilleur des hommes, sauf s’il existe un prophète. »

Anas Ibn Malik a dit : « l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « Le plus bienveillant envers mon Oummah est Abou Bakr (r.a.). »

Abou Sa’îd relate : « L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « Ceux qui sont en dessous des personnes éminentes regarderont ces derniers comme vous regardez les étoiles qui se lèvent. »

Ceux qui seront d’un statut inférieur regarderont les gens qui jouissent d’un statut supérieur comme vous regardez vers les étoiles qui se lèvent dans le ciel.

[L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar (r.a.) en font partie. » C’est-à-dire qu’ils jouissent d’un éminent statut et les gens les regarderont tout comme on regarde des étoiles hautes dans le ciel. « Tous deux sont excellents ! » a déclaré l’Envoyé d’Allah (s.a.w).

Abou Hourayrah (r.a.) relate que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « Nous avons rendu à tout bienfaiteur son bienfait, sauf Abou Bakr (r.a.). Il nous a accordé des bienfaits et Allah le rétribuera au Jour de la Résurrection. »

Durant sa dernière maladie, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Personne n’a été plus bienveillant à mon égard en usant de sa vie et de ses biens qu’Abou Bakr Ibn Abi Qouhafa. Si cela m’était possible, j’aurais choisi Abou Bakr (r.a.) comme Khalîl (ami intime). Or, l’amitié à l’égard de l’islam prime sur tout. Fermez toutes les fenêtres de cette mosquée hormis celle d’Abou Bakr. »

Ce récit est tiré du recueil d’Al-Boukhari.

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Abou Bakr (r.a.) est mien et je suis sien. Il est mon frère ici-bas et dans l’Au-delà. »

Selon le recueil d’Al-Tirmidhi, Anas aurait déclaré que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit à propos d’Abou Bakr (r.a.) et d’Oumar (r.a.) : « Tous deux sont les chefs des aînés du Paradis, de parmi les premiers et les derniers sauf les Prophètes et les Messagers. » Ô ‘Ali ! N’en n’informe pas ces deux-là. »

Selon le rapporteur du récit, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a empêché ‘Ali (r.a.) d’en informer les deux intéressés.

Anas relate que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) sortait avec ses compagnons Mouhajirîn et Ansâr et s’asseyait parmi eux. Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar (r.a.) en faisaient partie. Aucun des compagnons ne regardait dans la direction du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) hormis Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar (r.a.). Tous deux le regardaient en souriant et il en faisait de même. »

Ibn ‘Oumar (r.a.) relate que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit à Abou Bakr (r.a.) : « Tu seras avec moi tout près du lac [au Paradis], tout comme tu l’as été dans la grotte. »

Joubayr Ibn Mout’im relate qu’une femme s’est présentée au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et lui a parlé. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a donné des directives à son sujet. Sur ce, elle a dit : « Ô Envoyé d’Allah (s.a.w) ! Que dois-je faire si vous n’êtes plus là ? » C’est-à-dire si j’ai quelque besoin après votre décès. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a répondu : « En ce cas, rends-toi auprès d’Abou Bakr (r.a.). » Il subviendra à tes besoins.

Ibn ‘Oumar (r.a.) relate : « L’Envoyé d’Allah (s.a.w) est sorti de chez lui et est entré dans la mosquée. Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar (r.a.) se trouvaient à sa droite et à sa gauche. Il a pris leurs mains dans les siennes et a dit : « C’est ainsi que nous serons ressuscités le Jour Dernier. »

‘Abdoullah Ibn Hantab relate que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a vu Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar (r.a.) et a déclaré : « Ils sont [mes] oreilles et [mes] yeux. » C’est-à-dire qu’ils sont parmi mes proches compagnons.

Abou Sa’îd Al-Khoudri relate que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « Tout prophète dispose de deux ministres au ciel et de deux ministres sur terre. Mes deux ministres au ciel sont Gabriel et Michael. Mes deux ministres sur terre sont Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar (r.a.). »

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a aussi offert la bonne nouvelle du paradis à Abou Bakr (r.a.).

Sa’îd Ibn Mousayyib a déclaré qu’Abou Moussa Al-Ach’ari lui a relaté qu’il avait fait ses ablutions chez lui. Il est sorti de chez lui et a déclaré : « Je resterai avec le Messager d’Allah (s.a.w.) toute la journée. »

C’est-à-dire qu’il a consacré cette journée à servir le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

Il est venu à la mosquée et a demandé à propos de l’Envoyé d’Allah (s.a.w). (Ses Compagnons) ont dit : « Il est parti dans cette direction-là. » Il (Abou Moussa Al-Ach’ari) a dit : « J’ai suivi ses pas en m’enquérant à son sujet jusqu’à ce que je vienne à Bi’r Arîs (un puits situé non loin de la mosquée de Qouba). Je me suis assis près de sa porte faite de branches de dattiers jusqu’à ce que le Messager d’Allah (s.a.w.) se soit soulagé et ait ensuite effectué ses ablutions. Je suis allé vers lui ; il était assis sur le monticule, les jambes découvertes jusqu’aux genoux et pendant dans le puits. Je lui ai offert mes salutations. Je suis ensuite revenu et me suis assis à la porte en me disant que je serai le chambellan du Messager d’Allah (s.a.w.) ce jour-là. C’est alors qu’Abou Bakr (r.a.) s’est présenté et a frappé à la porte. J’ai demandé : « Qui est-ce ? » Il a répondu : « C’est Abou Bakr. » J’ai dit : « Attendez, s’il vous plaît. » Je suis parti et j’ai dit : « Ô Messager d’Allah ! Il y a Abou Bakr qui demande la permission d’entrer. » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « Admets-le et annonce-lui la bonne nouvelle du Paradis. » Je suis rentré et j’ai demandé à Abou Bakr d’entrer (et lui ai également dit) que le Messager d’Allah (s.a.w.) lui donnait la bonne nouvelle du Paradis. Abou Bakr (r.a.) est entré et s’est assis au côté droit du Messager d’Allah (s.a.w.) et a laissé pendre ses pieds dans le puits à l’instar du Messager d’Allah (s.a.w.) les jarrets découverts. Je suis ensuite rentré et je me suis rassis. J’avais laissé mon frère ; il avait fait ses ablutions et devait me rencontrer. Je me suis dit : « Si Allah voulait du bien pour untel, (je souhaitais qu’il s’agît de mon frère), Il l’amènerait. J’étais en train de méditer à ce propos quand une personne a fait la porte bouger. J’ai demandé : « Qui est-ce ? » Il a répondu : « ‘Oumar Ibn Al-Khattâb ! » J’ai dit : « Attendez ! » Je suis retourné auprès du Messager d’Allah (s.a.w.), je l’ai salué et j’ai dit : « ‘Oumar Ibn Al-Khattab demande votre permission d’entrer ! » Il répondit : « Qu’il entre ; et annonce-lui la bonne nouvelle du paradis. » Je suis retourné et j’ai dit : « Entrez et le Messager d’Allah (s.a.w.) vous offre la bonne nouvelle du paradis ! » Il est entré et s’est assis au côté gauche du Messager d’Allah (s.a.w.) sur le monticule, les pieds pendant dans le puits. Je suis rentré et me suis rassis ; et je me suis dit : « Si Allah souhaite le bien d’untel (c’est-à-dire le bien de mon frère), Il l’amènera. Et j’étais en train de réfléchir à ce propos quand un homme a remué la porte et j’ai demandé : « Qui est-ce ? » Il a répondu : « ‘Outhman Ibn ‘Affân ! » J’ai dit : « Attendez, s’il vous plaît. » Je suis parti voir le Messager d’Allah (s.a.w.) et je l’en ai informé. Il a dit : « Laisse-le entrer et donne-lui la bonne nouvelle [du Paradis] et ce en dépit du grand malheur qui le frappera. » Je suis venu et j’ai dit : « Entrez ! Le Messager d’Allah (s.a.w.) vous donne la bonne nouvelle du Paradis en dépit du grand malheur auquel vous devrez faire face. » Il est entré et a vu le plan surélevé autour du puits entièrement occupé. Il s’est assis de l’autre côté vis-à-vis de l’Envoyé d’Allah (s.a.w). »

Anas (r.a.) rapporte que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a gravi le mont Ouhoud et Abou Bakr, ‘Oumar et ‘Outhman étaient avec lui. Le mont a commencé à trembler. Il a dit : « Calme-toi, ô Ouhoud ! » Je crois que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) l’a même frappé du pied. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit « Il n’y a personne d’autre sur toi sauf un Prophète, un Siddîq (Véridique) et deux martyrs. »

Sa’îd Ibn Zayd déclare : « Je témoigne que neuf personnes mériteront le paradis. Je ne serai pas pécheur si je donne le témoignage à propos de la dixième personne. » On lui a demandé comment ce serait possible. Il a répondu : « Nous étions en compagnie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) sur le mont Hira lorsque ce dernier a tremblé. » Le récit précédent était du recueil d’Al-Boukhari : celui-ci est d’Al-Tirmidhi dans lequel on trouve mention du mont Hira.

« Sur ce, l’Envoyé d’Allah a déclaré : « Calme-toi, ô Hira ! Certainement il ne se trouve sur toi qu’un Nabi, un Siddîq et un Chahîd. » On lui a demandé qui étaient ces dix personnes qui mériteraient le paradis. Sa’îd de répondre : « Il y avait le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), Abou Bakr, ‘Oumar, ‘Outhman, ‘Ali, Talhah, Al-Zoubayr, Sa’d et ‘Abd Al-Rahman Ibn ‘Awf. » Ils étaient neuf en tout. On lui a demandé : « Qui est le dixième ? » Sa’îd Ibn Zayd a répondu : « Je suis le dixième. »

Ce récit mentionne de nobles compagnons à qui l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a annoncé la bonne nouvelle du paradis au cours de leur vie. Ils étaient proches de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) et étaient également ses conseillers. Dans la langue de la Sirah on les nomme les dix bienheureux, ayant reçu la bonne nouvelle du Paradis [une version y inclut Abou ‘Oubaidah]. Mais il faut garder à l’esprit que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) n’a pas donné la nouvelle du Paradis qu’à une dizaine de compagnons : il y a aussi de nombreux Compagnons, hommes et femmes, à qui l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a annoncé la bonne nouvelle du Paradis. En sus de ces dix, les noms de plus ou moins 50 compagnons hommes et femmes ont mentionnés. En sus de cela, la bonne nouvelle du paradis a également été offerte à ceux qui ont participé à la bataille de Badr, qui étaient environ trois cent treize, et à ceux qui ont participé à la bataille d’Ouhoud et à ceux qui ont participé au serment d’allégeance à l’occasion du traité de Houdaybiyah.

Abou Hourayrah relate que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a demandé : « Qui d’entre vous jeûne aujourd’hui ? » Abou Bakr a dit : « Je suis en train de jeûner. » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a demandé : « Qui d’entre vous a participé aux funérailles aujourd’hui ? » Abou Bakr (r.a.) a répondu : « Moi. » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « Lequel d’entre vous a nourri un pauvre aujourd’hui ? » Abou Bakr (r.a.) a répondu : « Je l’ai fait. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a demandé : « Lequel d’entre vous a rendu visite à une personne malade aujourd’hui ? » Abou Bakr (r.a.) a répondu : « Je l’ai fait. » Sur ce l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « Celui qui accomplit toutes ces actions entrera au Paradis. » Ce récit est tiré du recueil du Sahih Mouslim.

Abou Hourayrah (r.a.) relate que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Gabriel est venu vers moi et m’a pris la main et m’a montré la porte du Paradis par laquelle mon Oummah entrera. » Abou Bakr (r.a.) a dit : « Si seulement j’étais avec vous pour la voir. » Sur ce, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Ô Abou Bakr ! Tu étais le premier de mon Oummah à entrer au paradis. »

Le Mouslih Maw’oud (ra) déclare à ce propos : « L’Envoyé d’Allah (s.a.w) était une fois assis dans l’assemblée et les compagnons étaient autour de lui ; et il a décrit le paradis. Ensuite il a mentionné les faveurs qu’Allah lui a réservées. Quand Abou Bakr (r.a.) a entendu cela, il a déclaré : « Ô Messager d’Allah ! Priez pour que je sois avec vous au paradis ! » Certains récits mentionnent le nom d’un autre compagnon et d’autres évoquent le nom d’Abou Bakr (r.a.). L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « J’espère que tu seras avec moi et je prie qu’il en soit ainsi. » Quand l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit cela, les autres compagnons ont naturellement pensé : nous devrions demander à l’Envoyé d’Allah (s.a.w) de faire la même prière pour nous. Au début, ils pensaient qu’ils n’auraient jamais la chance d’être au paradis avec l’Envoyé d’Allah (s.a.w). Mais quand Abou Bakr (r.a.) ou un autre compagnon, selon certains récits, a fait cette requête, et que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a également prié pour lui, ils ont eu là un exemple et ils ont découvert que cette action n’était pas impossible. Un autre compagnon s’est levé et a dit : « Ô Messager d’Allah ! Priez pour moi aussi que Dieu me garde avec vous au paradis. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a répondu : « Que Dieu te bénisse aussi, mais celui qui a fait la requête en premier a mérité cette prière. »

Le Mouslih Maw’oud (ra) relate qu’une fois l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « Celui qui accomplira davantage tel culte passera par telle porte du Paradis, et celui qui participera davantage à tel culte passera par telle porte. » De cette manière, il a évoqué différents actes d’adoration et a déclaré que ceux qui mettent davantage l’accent sur certaines bonnes œuvres traverseront l’une des sept portes du paradis. Abou Bakr siégeait également dans cette assemblée. Il a dit : « Ô Messager d’Allah…. »

Note : Ils passeront par différentes portes parce qu’ils auront mis l’accent sur un acte d’adoration particulier.

[Je disais donc qu’]Abou Bakr (r.a.) a dit : « Ô Messager d’Allah ! Si une personne met l’accent sur tous les cultes, comment sera-t-il traité ? » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « Il franchira les sept portes du paradis, et ô Abou Bakr, j’espère que tu seras aussi parmi eux. »

Je présenterai d’autres récits sur le même thème à l’avenir, Incha Allah.

À présent, je souhaite mentionner quelques personnes récemment décédées ; je dirigerai également leurs prières funéraires.

Le premier défunt est le très-respecté Abdul Basit Sahib qui était l’émir de la Jama’at d’Indonésie. Il est décédé le 8 octobre à l’âge de soixante et onze ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournons. Il était le fils de Maulvi Abdul Wahid Sumatri. Après avoir complété son BAC, il est entré à la Jamia Ahmadiyya de Rabwah le 20 septembre 1972 à l’âge de vingt et un ans. Il a passé son examen de Shahid de la Jamia Ahmadiyya Rabwah au début de 1981. Il est rentré au pays, l’Indonésie, en tant que missionnaire en 1981. En 1987, selon l’avis du Majlis Amila de l’Indonésie, on avait suggéré qu’un missionnaire indonésien obtienne la nationalité malaisienne afin de pouvoir prêcher en Thaïlande. Son nom a été présenté. Feu le quatrième Calife a approuvé son nom et c’est ainsi qu’il s’est rendu en Thaïlande. Plus tard, il a de nouveau été affecté en Indonésie où il a servi jusqu’à son dernier souffle. Il a servi comme émir pendant longtemps. Son service s’étend sur quarante ans. Outre son épouse, il laisse dans le deuil trois fils et deux filles. Sa femme, Mouslih Wadi Sahiba, déclare : « Le défunt avait une grande affection à l’égard de la Jama’at. Il accordait toujours priorité à la Jama’at au-dessus de tout. En tant qu’épouse, je reconnais son dévouement et son service de la communauté. »

Tahir, son neveu, affirme que le défunt obéissait au doigt et à l’œil à toutes directives du Centre. Une fois, le défunt a dit qu’il avait l’intention de se rendre en Malaisie pour rencontrer sa famille. Il avait également acheté un billet d’avion à cet égard. Mais après environ une semaine, quand je l’ai revu je lui ai demandé pourquoi il ne s’était pas encore rendu en Malaisie, il m’a répondu que la lettre reçue du centre ne mentionnait pas la permission. J’ai donc renoncé à mon intention de me rendre en Malaisie et je me soucie plus du billet. »

Un responsable qui a travaillé avec lui a déclaré : « Il nous enseignait et nous expliquait [l’islam] avec beaucoup d’amour. En dépit d’être l’émir, il n’a pas demandé de faveurs de la Jama’at. Il usait avec bonheur de tout ce que lui accordait la Jama’at. Il préférait la simplicité. Il avait l’habitude de venir s’asseoir auprès de nous durant les heures de bureau, de lire les lettres et d’écrire des notes. Il avait un grand respect des missionnaires et avait une connaissance profonde et étendue. Chaque fois qu’il prenait une décision, il sollicitait toujours l’avis des membres du comité. Il était digne mais plein d’humilité. Il était très aimable et traitait tout le monde avec bonne humeur. Il avait un grand amour pour le Califat. Il nous encourageait à abandonner notre opinion face à l’avis du Calife et à suivre immédiatement ses ordres. Il accordait prééminence au Nizam-i-Jama’at.

Il était très vigilant par rapport aux deniers de la Jama’at et les protégeait. Il punissait sévèrement toute infraction. Il venait souvent au bureau avant les autres employés. Si, pour quelque raison il ne pouvait pas venir au bureau ou s’il était en retard, il en informait certainement le personnel. Même lorsqu’il sortait du bureau pour une raison quelconque pour une courte période, il informait toujours le personnel du bureau. Le défunt était très prudent lors de la vérification des rapports ou des lettres.

Il s’occupait de tout complètement et si des travaux urgents étaient nécessaires, il restait occupé jusque tard dans la nuit. Quand il partait à la rencontre des ahmadis, il apportait des cadeaux pour les enfants. Il était toujours gentil et aimant. Il était un chef qui tentait toujours de plaire aux autres. L’Amir Sahib était comme un père spirituel pour nous et pour les ahmadis d’Indonésie. Il accordait toujours prééminence au Nizam-i-Jama’at et à ses traditions. »

Ce sont là les qualités qu’un émir doit posséder.

Quand il se mettait en colère, il respectait la dignité de tout le monde. Il ne disait pas tout ce qui lui passait par la tête dans sa colère. Il considérait toujours la réforme quand il sanctionnait quelqu’un. Il n’avait aucune inimitié ou aucune rancœur. La réforme était son but. De nombreux ahmadis demandait conseil au défunt concernant leurs affaires personnelles ou leurs responsabilités au sein de la Jama’at. Le défunt a pris soin des membres de la Jama’at d’Indonésie avec une diligence et un amour extraordinaires. Depuis l’année dernière, même durant les jours de sa maladie – il était en effet malade depuis un an – il était présent pour diverses réunions et visites et sa maladie n’a pas affecté son travail.

Mahmood Wardi, qui est basé ici à Londres au bureau indonésien, déclare : « Certains aspects de son caractère sont très importants. Le plus important d’entre eux est sa connaissance. Il était un grand érudit. Il était passionné par la quête du savoir. Il avait de vastes connaissances sur divers sujets. Il était doué et pouvait avoir une conversation animée sur n’importe quel sujet. Outre les sciences basées sur les livres de la Jama’at, il était également compétent dans le domaine des connaissances générales. Il lisait régulièrement les journaux et toutes sortes de nouvelles nationales et internationales, aussi bien en langue indonésienne qu’en anglais. Il ne faisait pas de long discours : il prononçait des discours concis mais complets et usait de paroles simples. Les gens de toutes les classes pouvaient facilement comprendre ce qu’il disait. Il avait un mode vestimentaire simple au quotidien mais était digne. Il n’y avait aucun artifice ou affectation dans son comportement. Il parlait avec les gens de toutes les classes sans aucune formalité, mais tout en gardant à l’esprit le statut et la dignité de la personne d’en face. »

Fazl Umar Farooq est missionnaire et enseignant à la Jamia Ahmadiyya. Il déclare : « J’étais proche de l’Amir Sahib depuis mon enfance. Quand la Jama’at d’Indonésie traversait une période très difficile, il avait l’habitude d’encourager tous les membres de Jama’at avec beaucoup d’efforts et de patience. Il leur conseillait d’avoir recours à la patience et de prier. Chaque fois qu’il priait, il le faisait avec beaucoup d’émotion et d’humilité. Il venait toujours à l’heure à la mosquée pour les prières. Il était très attentif à l’égard des Wâqifîn-e-Zindagi. Quand un missionnaire allait être affecté sur le terrain, il lui offrait un cadeau. »

Saifullah Mubarak est également enseignant à la Jamia. Il déclare : « Maulana Abdul Basit Sahib était un excellent exemple pour Wâqifîn-e-Zindagi. Il participait dans chaque programme de la Jama’at. Il parlait à tout le monde avec douceur et respect. Quand il se rendait dans une assemblée quelconque, sa présence rendait tout le monde heureux. Il était toujours souriant. Quand j’étudiais à la Jamia de l’Indonésie, il s’asseyait avec nous après la prière de Maghrib et nous demandait comment nous allions ; et nous avions des conversations légères. »

Nooruddin Sahib est un autre missionnaire. Il déclare : « Il était un Amir qui présentait son exemple personnel. En 2018, nous avons fait la pose de la première pierre de notre mosquée. À l’époque, nous avions un montant de soixante millions de roupies. La valeur de la roupie indonésienne est très faible : on parle en dizaines de millions et en milliards. Ainsi nous disposions d’un montant de soixante millions tandis que nous avions besoin d’environ un milliard et demi de roupies pour la mosquée. Le défunt nous a conseillé ceci : « Lancez la construction avec le budget disponible et après cela, nous verrons l’aide d’Allah. Il n’y a pas lieu d’avoir peur. Si vous avez besoin d’un milliard et demi de roupies indonésiennes, commencez les travaux avec les soixante millions. »

Ils ne disposaient même pas du dixième du montant nécessaire. Il s’agissait peut-être de trois ou quatre pour cent. Après avoir donné ce conseil, le défunt a sorti son portefeuille de sa poche et nous a offert une somme pour la mosquée. À partir de là les amis de la Jama’at ont également commencé à offrir leur meilleur sacrifice. En deux ans, quatre-vingts pour cent de la construction de la mosquée était achevée. Puis est venue la période de la pandémie. Les revenus des gens ont diminué et la construction de la mosquée s’est arrêtée. Nous sommes repartis voir le défunt et l’avons informé que nous souhaitions terminer la construction de la mosquée, mais qu’environ 150 000 000 de roupies étaient nécessaires. Nous espérions que le Centre nous aiderait mais Amir Sahib a dit : « Le Centre n’aidera pas. Vous pouvez compléter ce montant sans rien demander à quiconque. » Il a demandé combien il y avait d’ahmadis.

J’ai dit qu’il y avait 160 ahmadis. Après avoir entendu cela, le défunt a dit avec un grand sourire de demander à chaque personne d’offrir dix millions soit environ 100 ou 150 livres sterling : ce montant sera disponible.

Au tout début, nous ne pensions pas que ce travail puisse se faire aussi facilement, mais lorsque nous avons commencé à suivre ce conseil, cela a insufflé de l’amour et une passion dans le cœur des membres de la Jama’at et ils ont offert leurs meilleurs biens pour la construction de la mosquée. En sus de cela, le défunt a offert une somme d’argent considérable en son propre nom. Ainsi, en trois ans, la mosquée a été achevée, soit en février [de cette année]. »

Le défunt avait de bonnes relations non seulement avec les membres de la Jama’at mais aussi avec ceux qui n’y appartiennent pas.

Luqman Hakim Saifuddin, ancien ministre des Affaires religieuses, qui n’est pas ahmadi, déclare : « Je considère le défunt comme une figure nationale qui a toujours mis l’humanité en premier. Où qu’il se rendait, il mettait toujours l’accent sur le respect de l’humanité, la tolérance et le soin des uns et des autres. Ce sont autant de responsabilités qui nous incombent à nous tous, pas seulement aux ahmadis. Il s’agit de la responsabilité de tout le peuple indonésien. Tout le peuple indonésien doit suivre son exemple et suivre tous les conseils qu’il nous a offerts. Il nous a conseillé d’éliminer toutes les différences qui conduisent à la haine et nuisent à l’humanité. »

Zuhairi, un ambassadeur de la Tunisie en Indonésie, déclare : « J’ai appris de l’Amir comment nous devrions aimer l’Envoyé d’Allah (s.a.w), les membres de sa famille et ses érudits et suivre leurs nobles enseignements. Les ahmadis ont été opprimés et maltraités. L’oppression contre les ahmadis en Indonésie était en effet dure et ils ont traversé cette période avec beaucoup de courage. Le défunt a géré [la situation de] tous les ahmadis d’une manière formidable.

Zouhayri écrit : « Bien que les ahmadis aient été opprimés, insultés et traités injustement, l’Amir nous a toujours enseigné qu’en toute situation, nous devons servir la religion, le pays et l’humanité avec sincérité et loyauté parce que tous les ahmadis du monde entier croient en la devise « L’amour pour tous, la haine pour personne ». Je témoigne que l’Amir est un bien-aimé d’Allah, un érudit, une personne simple et imbue de moralité. »

Madame Niya Sharifuddin, directrice d’une organisation au niveau national, relate : « Le style d’expression de l’Amir était très influent. Bien qu’il parlât avec douceur et politesse, des sentiments patriotiques étaient évidents dans ses propos. Ses propos mettaient en évidence la devise « L’amour pour tous, la haine pour personne ». Nous témoignons que le défunt était un homme bon et un leader qui parlait toujours avec foi et amour à tous. »

Merajuddin Shahid relate : « Sous son leadership, la Jama’at Ahmadiyya d’Indonésie a fait face à beaucoup d’opposition ; et les ahmadis ont été attaqués dans de nombreux endroits en Indonésie. Il a affronté cette situation avec beaucoup de bravoure et de calme. Les représentants du gouvernement le respectaient également. Tout cela était grâce à leurs bonnes relations. »

Osom Sahib, le directeur de la Jamia Ahmadiyya de l’Indonésie écrit : « L’Amir Sahib était un fidèle du Califat. Étant un voisin, il m’accompagnait souvent à la mosquée pour la prière. Chaque fois qu’il partait en tournée, il disait qu’il partait visiter telle ou telle Jama’at et me demandait de m’y rendre aussi. Il avait une pensée spéciale pour la Jamia. En tant que membre du conseil d’administration de Jamia Ahmadiyya, tout en interviewant les étudiants, il leur a toujours conseillé ceci : « Vous serez des missionnaires : vous devez donc tenter d’être des modèles pour la Jama’at. » Il me donnait des directives et me présentait les lacunes individuelles de chaque étudiant et me conseillait de les combler. Il s’intéressait aux étudiants de la Jamia.

Irshad Malhi est un missionnaire aux États-Unis. Il déclare : « Basit Sahib était mon camarade de classe à la Jamia et était aussi mon colocataire. J’ai eu la chance de le voir de très près. Il était très intelligent, de nature joyeuse, amicale et pleine d’humour. Il était un excellent joueur de badminton et remportait tous ses matchs à Rabwah. Le défunt m’a informé que lorsqu’il quittait l’Indonésie pour se rendre à la Jamia de Rabwah, il avait reçu une offre énorme d’une entreprise en tant que joueur. Son père, Maulana Abdul Wahid, en était très inquiet de peur qu’Abdoul Basit ne changeât son idée de se rendre à la Jamia en raison de la tentation de cette grande offre. Il a dit que lorsqu’il a vu les inquiétudes de son père, il l’a rassuré et a juré qu’il n’abandonnera jamais la religion pour des gains matériels ; et il a refusé cette offre financière énorme. Toute sa vie est un témoignage qu’il a toujours placé la religion avant le monde et qu’il a tenu cette promesse. Il avait un grand amour pour le Califat et était dévoué. Il était très proche du troisième Calife (r.a.) depuis ses années d’étudiant. Nous avions l’habitude de le taquiner sur le fait qu’il était le favori du troisième Calife. De même, durant chaque Califat, il a montré un grand exemple de sincérité et de fidélité. Qu’Allah lui accorde le pardon et la miséricorde, qu’Il éleve son rang et accorde à la Jama’at des missionnaires et des travailleurs comme lui. Je l’ai aussi toujours vu parfaitement obéissant et très désintéressé. Qu’Allah comble le vide de ceux qui sont partis. Les missionnaires d’Indonésie doivent suivre son exemple en particulier ainsi que ceux du reste du monde. Ce ne sont pas des histoires anciennes. Ce sont là des gens qui ont préféré la foi à ce monde en ces temps modernes et qui ont respecté leur Waqf.

La prochaine personne défunte [que j’évoquerai] se nomme Zainab Ramadan : elle était l’épouse de Yusuf Usman Kambala, un missionnaire de la Tanzanie. Elle est décédée récemment à l’âge de soixante-dix ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Son mari, Yusuf Usman Kambala, déclare : « Mon épouse était très sincère et participait à tous les travaux de la Jama’at. Elle avait de très bonnes relations avec ses voisins. Elle s’occupait des pauvres et des orphelins. Elle a beaucoup servi et respecté les missionnaires. Elle était toujours à l’avant-garde dans ses contributions. Partout où nous avons vécu, elle était toujours prête pour servir la Jama’at. Elle traitait tous les ahmadis avec une grande sincérité. Elle a été atteinte d’un cancer pendant deux ans et demi. Elle a suivi un traitement de pointe et les médecins l’ont très bien soignée. Mais le décret d’Allah a eu le dessus et elle est décédée quelques jours auparavant.

Son mari ajoute : « Environ 1 000 personnes de Tabora et de différentes régions se sont jointes aux funérailles, auxquelles ont également participé des parents extérieurs à la communauté. La défunte a trois filles et trois fils qui sont maintenant tous mariés. Qu’Allah lui accorde Son pardon et Sa miséricorde.

La prochaine défunte se nomme Halima Begum Sahiba, épouse de Sheikh Abdul Qadeer Sahib, Darwesh de Qadian. Elle est décédée le mois dernier. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. La regrettée était régulière dans ses prières et son jeûne : elle était patiente, humble et de bonne humeur. Elle a fait beaucoup d’efforts pour rendre ses enfants réguliers dans leurs prières et la récitation du Saint Coran. Tant que sa santé le permettait, elle a continué à enseigner le Saint Coran aux enfants de Qadian. Elle avait un grand amour pour le Califat et répondait à chaque appel du Calife de l’époque. Elle a passé la période de Darwesh avec beaucoup de patience et de gratitude et n’a jamais laissé repartir quiconque les mains vides, malgré la pauvreté. En raison de la proximité de sa maison au Dar ul Masih, celle-ci était pleine d’invités les jours de la Jalsa Salana. Elle accueillait les invités de manière très amicale et leur offrait une bonne hospitalité.

La défunte était Moussia. Son fils, Sheikh Nasir Waheed, est administrateur par intérim de l’hôpital Noor, à Qadian. Elle a aussi trois filles qui sont à l’extérieur du pays. Qu’Allah lui accorde Sa miséricorde et Son pardon.

La prochaine défunte se nomme Mele Anisa Episai Sahiba de Kiribati. Les circonstances de sa vie et son acceptation de l’Ahmadiyya sont des plus intéressantes. Elle était une femme très sincère et fidèle. Elle est décédée récemment. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Elle avait soixante-treize ans. Khawaja Faiz Sahib, missionnaire de Kiribati déclare : « Mele Anisa Episai était la première musulmane et la première ahmadie de Kiribati. D’une manière ou d’une autre, une copie du Saint Coran est arrivée dans ce coin du monde, un lieu où les livres, comme d’autres objets, étaient à peine disponibles. Lorsqu’elle a reçu cette copie du Saint Coran, elle a commencé à la lire. La traduction était aussi disponible. Après sa lecture, Mme Mele Anisa Episai a été tellement touchée par le Saint Coran qu’elle a accepté l’islam de son propre chef et a commencé à porter le voile à partir de ce moment-là. Quand Hafiz Jibril Syed, le premier missionnaire de l’Ahmadiyya est arrivé à Kiribati, il a demandé aux gens s’il y avait un musulman dans ce pays. Tout le monde a indiqué que Mele Anisa Episai est la seule musulmane dans tout le pays. La grâce de Dieu était que le missionnaire est arrivé à Kiribati sur les instructions du quatrième Calife l’année suivant l’acceptation de l’islam par Mele Anisa Episai. Cette jeune femme courageuse avait également commencé à prêcher l’islam à sa famille et à ses amis à cette époque avant que le missionnaire n’arrive dans le pays et c’est pourquoi dans ce petit pays de 100 000 habitants la nouvelle la nouvelle s’était répandue qu’une femme était devenue musulmane. Par conséquent, lorsque le regretté missionnaire Hafiz Jibril Sayyid est arrivé à Kiribati, Allah lui avait déjà confié un soutien qui était prête pour la Jama’at. Elle était célèbre en tant que la seule musulmane à se voiler et à prêcher à sa nation. Lorsque Jibril Sahib, le premier missionnaire, est arrivé à Kiribati, Mele Anisa Episai a prêté le serment d’allégeance et a rejoint la Jama’at Ahmadiyya. Elle a aussi fait le nécessaire pour le logement et les aménités du missionnaire. Ensuite elle commencé à prêcher. Beaucoup de gens sont entrés dans la Jama’at grâce à sa prédication. Elle avait beaucoup d’affection pour la Jama’at. Elle respectait énormément les missionnaires. Malgré une forte opposition, sa foi n’a jamais faibli. Partout où elle allait, elle allait voilée et son habit musulman devenait aussi un moyen de prêcher. En dépit du fait que les gens se moquaient d’elle et que parfois ils la maltraitaient, se disputaient avec elle et la taquinaient, elle n’a jamais laissé tomber sa foi et son voile et avait laissé un excellent exemple : le voile est pour Dieu, pourquoi dois-je alors m’inquiéter de ce que les gens disent ?

Au début, quand elle a accepté l’islam dans son cœur, elle ne savait pas comment prier : elle a commencé à prier sans se prosterner. Lorsque son père la vue prier d’une nouvelle manière, il s’est mis dans une grande colère et a menacé de déchirer le Coran. En réponse, elle a dit à son père qu’il doit aussi déchirer les pages de la Bible dans lesquelles la prosternation de Jésus devant Dieu est mentionnée. Elle était ferme dans sa foi ; puis par la grâce d’Allah, elle a appris la prière par l’intermédiaire du missionnaire et l’a ensuite enseignée aux autres. Dans ce coin du monde, quand tout le monde méprisait l’islam, cette Moujahida se levait et confrontait tout le monde ; et elle présentait les enseignements de l’islam sans aucune crainte. Elle n’avait peur de personne sauf Allah. En raison de cette qualité, de nombreuses personnes et de nombreux politiciens la respectait. Allah a accordé une telle grâce qu’en raison du respect qu’elle inspirait et de sa fermeté dans la foi, elle avait une grande influence sur les politiciens : ceci les a poussés à aider à l’enregistrement de la Jama’at, enregistrement qui n’avait pas été approuvé plus tôt en raison de leur opposition. Beaucoup de gens qui étaient hostiles envers l’islam et qui la connaissaient n’osaient pas critiquer l’islam en sa présence. Sa maison était toujours ouverte à tous ceux qui souhaitent poser des questions. Elle conseillait à tout le monde dans sa maison de prier régulièrement.

Pendant longtemps, sa maison a également servi de centre de prière. Quand son fils Ahmed Episai a atteint l’âge de la puberté, elle l’a dédié à la Jama’at et l’a envoyé à la Jamia Ahmadiyya du Ghana. Les gens ont tenté de l’en dissuader en disant qu’on va tuer son fils là-bas. Mais elle a envoyé son fils avec fierté. Or, le décret d’Allah était tel qu’Ahmad Episai est décédé du paludisme en Afrique. Ces mêmes gens lui ont dit : « L’islam est faux est c’est pourquoi ton fils est décédé. » Mais Mele Anisa Episaine ne s’en est pas souciée. Elle n’y a pas prêté attention et s’est cramponnée fermement à l’islam. Elle a ardemment servi l’islam. Voire elle l’a fait plus qu’auparavant. Ni sa foi ni son port du voile n’en a été affectés. Ses autres enfants sont également restés fermes sur l’islam et n’ont pas cessé de prêcher. Elle laisse dans le deuil trois filles et un fils. Qu’Allah leur accorde la patience et leur permette de servir l’islam et l’Ahmadiyya à l’instar de leur mère. Qu’Allah bénisse la graine qu’elle a plantée et que cette petite île passe sous l’égide de l’Ahmadiyya selon son souhait. Qu’Allah accorde à la Jama’at d’autres femmes braves qui présentent leur propre exemple, qui sont passionnées pour la prédication et qui sont inébranlables dans leur foi. Qu’Il accorde à la Jama’at d’autres mères qui respectent plus que les missionnaires leur devoir envers le Tabligh. Qu’Allah lui accorde Son pardon et Sa miséricorde et qu’Il exalte son rang.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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