Sermon du vendredi 09 décembre 2022, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :
Dans mon précédent sermon j’avais cité des dires du Messie Promis (a.s.) à propos du Calife Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.). Je vais présenter d’autres déclarations du Messie Promis (a.s.) à ce propos.
Il déclare : « Sans nul doute Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) et Oumar Al-Farouq étaient les guides de cette caravane qui a gravi les sommets pour la cause de Dieu. Ils ont invité vers la vérité des citadins et les bédouins, tant et si bien que leur invitation a atteint les confins du pays. Le califat de ces deux individus a octroyé de nombreux fruits à l’islam et celui-ci a été parfumé de grands succès. À l’époque du Grand Siddîq, l’islam était confronté à une multitude de troubles et l’insurrection ouverte était sur le point de s’en prendre à sa communauté et de remporter la victoire sur elle. Or, au moment opportun, en raison de la véridicité d’Abou Bakr (r.a.), le Seigneur Glorieux a aidé l’islam et a fait sortir ses biens précieux d’un gouffre profond. Ainsi, l’islam est sorti d’un état d’infortune extrême pour se retrouver dans une situation bien meilleure. La justice exige que nous remerciions cet aide [d’Abou Bakr (r.a.)] et que nous ne nous souciions pas de l’ennemi.
Ne te détournes pas de celui qui a aidé ton maître, l’Envoyé d’Allah (s.a.w), et qui a protégé ta foi et ta demeure, qui a souhaité ton bonheur pour la cause d’Allah sans contrepartie.
Il est fort étonnant que l’on rejette la grandeur d’Al-Siddîq Al-Akbar (le plus grand vérace). C’est une vérité que ses louables qualités sont brillantes comme le soleil. Sans nul doute, tout croyant mange du fruit de son arbre et profite du savoir qu’il a transmis. Il nous a offert le Fourqân (le Discernement : le Coran) pour notre foi et la paix pour notre vie terrestre. Celui qui nie ces faits est un menteur : il se dirige vers sa destruction et se lie à Satan.
Ceux qui doutent du statut véritable d’Abou Bakr (r.a.) se fourvoient sciemment. Ils considèrent peu l’eau abondante. Ils se lèvent colériques et méprisent le plus honorable des hommes.
La personne d’Al-Siddîq était un condensé d’optimisme et de crainte [de Dieu], d’humilité et de ferveur, d’amour et d’affection. Sa nature avait atteint le somment de l’intégrité et de l’honnêteté. Il s’était entièrement tourné vers Dieu. Son âme était exempte des désirs et des plaisirs de l’ego et de la convoitise. Il s’était entièrement consacré à Dieu. Il n’a pas cessé de favoriser la réforme. Pour les croyants, il n’a été que source de bien-être et de prospérité. Il n’avait nui à personne. Ne vous souciez pas des controverses internes ; n’attribuez à sa personne que le bien.
Celui qui, dans le respect des ordres de son Seigneur et pour Son plaisir, ne s’est pas soucié d’enrichir ses fils et ses filles ou d’en faire ses agents, et qui n’a pris de ce monde que le minimum nécessaire, peut-il, selon toi, commettre des exactions contre la famille du Prophète ? »
Ensuite, le Messie Promis (a.s.) déclare : « Qu’Allah accorde Sa miséricorde au grand Siddîq ! Il a ravivé l’islam et a anéanti les hérétiques et a fait couler ses faveurs jusqu’au Jour Dernier. Il pleurait à foison dans ses prières et s’était consacré à Dieu. L’humilité, les supplications et la prosternation devant Dieu, imbu de contrition, les yeux en larmes et se cramponnant à Son seuil, sont autant de ses habitudes.
Il priait avec ferveur lors de ses prosternations et pleurait en récitant le Coran. Sans nul doute, il était la fierté de l’islam et des Prophètes. L’essence de son âme était la plus proche de celle du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il était le premier à se parfumer de l’arôme de la Noubouwwah (le prophétat). Il était le premier à voir la résurrection spirituelle augurée par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), résurrection similaire à celle du Jour Dernier. Il était celui à transformer en tuniques pures et propres des étoffes sales. Ses vertus étaient similaires à celles des prophètes.
Dans le Saint Coran, nous ne trouvons mention d’aucun compagnon autre que lui, sauf dans le contexte des soupçons de ceux qui soupçonnent. Or, le soupçon n’a aucun statut par rapport à la vérité et ne peut étancher la soif des chercheurs de vérité. Quiconque nourrit de l’inimitié contre lui a fermé une porte entre lui et la vérité, qui ne s’ouvrira pas sans se tourner vers le chef des Siddîqs. »
Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Le Siddîq a vu le jour en se consacrant à l’Envoyé d’Allah (s.a.w) et en se tournant vers lui. Il était le plus habile d’entre tous dans la manifestation des attributs de la prophétie et fut le premier à devenir le Calife du Prophète, le meilleur de la création. Il a pu établir une affinité et une harmonie parfaite avec l’Envoyé d’Allah (s.a.w). En outre, il était une incarnation parfaite de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) en adoptant toutes ses manières, attributs et habitudes et en abandonnant les relations personnelles et universelles tant et si bien que même la force des épées et des lances n’a pu briser la relation entre eux. Il est demeuré dans cet état et aucune épreuve, menace, malédiction ou réprimande n’a pu l’ébranler. L’essence de son âme était l’honnêteté, la constance et la piété. Même si le monde entier devenait apostat, il ne s’en souciait pas et ne reculait pas, mais ne cessait d’avancer et c’est pourquoi Allah a mentionné les Siddîqs après les Prophètes, en disant :
فَأُولَئِكَ مَعَ الَّذِينَ أَنْعَمَ اللَّهُ عَلَيْهِمْ مِنَ النَّبِيِّينَ وَالصِّدِّيقِينَ وَالشُّهَدَاءِ وَالصَّالِحِينَ وَحَسُنَ أُولَئِكَ رَفِيقًا
Ce verset indique la supériorité du plus grand Siddîq sur les autres car l’Envoyé d’Allah (s.a.w) n’a nommé aucun des compagnons Siddîq sauf lui, pour démontrer son statut et sa grandeur. Réfléchis donc. Ce verset indique, dans une grande mesure, aux chercheurs le niveau de perfection [qu’ils doivent atteindre] et ceux qui la méritent. Quand j’ai réfléchi sur ce verset et poussé ma réflexion à l’extrême, j’ai compris que ce verset est le plus grand témoin des excellences d’Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) et qu’il contient un profond secret qui serait révélé à tout individu enclin à la recherche.
Ainsi, Abou Bakr (r.a.) est celui qui a reçu le titre de Siddîq de la bouche bénie de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) et le Coran a lié les Siddîqs avec les Prophètes, comme cela n’est pas inconnu des sages. Nous constatons que ce titre n’est accordé à aucun des Compagnons. Ceci prouve l’excellence du Siddîq, car son nom est mentionné après ceux des Prophètes. »
Ensuite le Messie Promis (a.s.) déclare : « Ibn Khaldoun déclare que lorsque la souffrance de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a augmenté et qu’il s’est évanoui, ses épouses et les autres membres de la famille, dont ‘Abbâs et ‘Ali (r.a.), se sont rassemblés autour du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Puis, au moment de la prière, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « Dites à Abou Bakr (r.a.) de diriger la prière. » Ibn Khaldoun déclare que le Messager d’Allah (s.a.w.) a prodigué trois conseils et a déclaré : « Fermez toutes les portes s’ouvrant sur la mosquée sauf celle d’Abou Bakr, car il est le plus bienveillant de mes compagnons.
Ibn Khaldoun de poursuivre : « Abou Bakr (r.a.) est venu se présenter devant l’Envoyé d’Allah (s.a.w) ; il a enlevé le voile recouvrant son visage et l’a embrassé, puis il a dit : « Que mes parents soient sacrifiés pour vous ! Vous avez goûté à la mort qu’Allah vous avait destinée. À présent, la mort ne vous frappera plus jamais. » Comme rapporté par Ibn Khaldoun, parmi les faveurs subtiles qu’Allah lui a accordées en sus de la proximité du Messager d’Allah, il y a le fait que la dépouille d’Abou Bakr ait été portée sur le même le lit ayant porté celle de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) et que sa tombe ait été rendue lisse comme la sienne (s.a.w). Les compagnons l’ont creusée tout près de celle de l’Envoyé d’Allah (s.a.w). Ils ont placé sa tête parallèlement aux épaules de l’Envoyé d’Allah (s.a.w).
Ses dernières paroles étaient : « Ô Allah ! Donne-moi la mort en tant que musulman et inclue-moi parmi les justes. »
Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Abou Bakr (r.a.) était une personne pieuse et rare ayant éclairé le visage de l’islam après les ténèbres et confronté tous ceux qui abandonnaient l’islam. Il combattait quiconque niait la vérité. Il traitait avec douceur et compassion celui qui entrait dans le giron de l’islam. Il a enduré des épreuves pour la propagation de l’islam. Il a offert des perles rares aux créatures et avec sa détermination bénie. Il a appris au peuple bédouin à vivre ensemble. Il a enseigné à ces frustres les manières de manger et de boire, la civilité, la voie de la vertu et de la bravoure, les règles du courage et l’ardeur guerrière lors des batailles. Entouré de désespoir, il n’a demandé l’opinion de quiconque sur [la justesse] de la guerre, mais s’est levé pour se battre dans chaque bataille. Il n’était pas perdu dans ses pensées à l’instar du lâche ou du malade. Quand ont frappé méfaits et troubles, il a prouvé qu’il était plus ferme et plus fort que le mont Radwa (une montagne de Médine). Il a tué tous ceux qui s’étaient prétendus prophètes et a mis de côté tout lien pour l’amour d’Allah. Tout son bonheur était dans la diffusion du message de l’islam et [dans la fait] de suivre le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Cramponnez-vous à Abou Bakr (r.a.) qui a protégé votre religion et cesser de dire des bêtises! »
Il a dit : « Ne croyez pas que mes propos sont les fruits des désirs de mon âme, ou une imitation des ancêtres. Depuis que j’ai appris à marcher et que ma plume a commencé à écrire, la recherche est mon credo et la réflexion mon but. (C’est-à-dire, j’ai entrepris toutes les recherches). Ainsi, j’ai enquêté sur chaque information et j’ai consulté chaque expert. J’ai constaté que le Grand Siddîq était vraiment véridique. La recherche me l’a révélée quand j’ai découvert qu’il était l’Imam de tous les imams et la lampe de la religion et de l’Oummah. J’ai fermement tenu ses rênes et je l’ai suivi ; je suis entré sous sa protection et j’ai cherché la miséricorde de son Seigneur en aimant les justes. Ce Dieu miséricordieux a eu pitié de moi, Il m’a abrité, soutenu et formé et a fait de moi l’un des honorables élus ; et par Sa miséricorde spéciale, il a fait de moi le Moujaddid (Réformateur) de ce siècle et le Messie promis : et Il m’a fait l’un des récipiendaires de révélations.
Il a dissipé mon chagrin et m’a accordé ce que personne d’autre dans le monde n’a reçu. Tout cela a été fruit de l’amour pour ce Prophète Oummi (s.a.w.) et ceux qui sont proches [de Dieu].
Ô Allah, envoie les bénédictions et la paix sur Muhammad, le Sceau des Prophètes, le meilleur de la création. Par Dieu ! Abou Bakr (r.a.) était le compagnon du Messager d’Allah (s.a.w.) dans les deux lieux saints et dans sa sépulture. J’entends par là d’abord la tombe de la grotte dans laquelle il s’était réfugié comme un trépassé dans la contrainte. La deuxième tombe est celle jouxtant la sépulture de la meilleure création de Dieu à Médine. Par conséquent, comprenez la position du Grand Siddîq si vous êtes doués de compréhension profonde. Allah a confirmé sa foi et son califat dans le Coran et l’a loué de la meilleure façon. »
Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Sans nul doute, il est un élu et un choisi d’Allah. Personne ne peut le dénigrer sinon une personne frappée de folie. Toutes les menaces contre l’islam ont disparu suite à son califat. »
Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Le bonheur des musulmans a été comblé par sa bienveillance. Sans le Grand Siddîq, le pilier de l’islam se serait effondré. Il a trouvé l’islam tel un individu faible, sans soutien et affligé et il l’a érigé comme un expert pour lui rendre sa splendeur et sa fraîcheur.
À l’instar d’une personne agitée il s’est mis à la recherche de son objet perdu, jusqu’à ce que l’islam retourne à sa dimension proportionnée, à sa beauté luxuriante et à la douceur de son eau limpide. Tout cela est arrivé en raison de la sincérité de ce serviteur digne de confiance. Il a rendu humble son âme et a changé sa condition et n’a cherché aucune récompense sauf le plaisir du Dieu Miséricordieux. Il était dans cette condition jour et nuit. Il a insufflé la vie en des os décomposés, il a dissipé les fléaux et a sauvé les arbres portant les fruits sucrés du désert : à cet égard, il a reçu la pure aide divine et cela était due à la grâce et à la miséricorde d’Allah. Et maintenant, en plaçant notre confiance en Dieu seul, nous citerons quelques preuves afin que vous sachiez comment le Calife Abou Bakr (r.a.) a mis fin aux tribulations des vents violents et des flammes brûlantes, et comment il a combattu de grands lanciers et épéistes au combats. Son état intérieur a été révélé par ses actes et ses œuvres ont témoigné de la réalité de ses nobles attributs. Qu’Allah lui accorde la meilleure des récompenses et qu’Il le ressuscite partie les Imams pieux – et qu’Allah nous fasse miséricorde par leur truchement ! Ô Seigneur des bénédictions et des faveurs, accepte ma prière ! Tu es le Plus Gracieux et Tu es le Meilleur des Miséricordieux. »
Ensuite le Messie Promis (a.s.) de déclarer : « Gardez toujours à l’esprit l’exemple d’Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) devant vous. Méditez sur l’époque du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) quand les ennemis Qouraychites étaient déterminés à faire du mal de tous côtés et prévoyaient de tuer l’Envoyé d’Allah (s.a.w). C’était une ère de grande souffrance. À cette époque, Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) s’est acquitté de son devoir de Compagnon : son cas est singulier dans le monde. Cette puissance et cette force proviennent uniquement de la foi de et de la sincérité. Vous qui êtes assis ici aujourd’hui, réfléchissez à votre situation : si je suis frappé d’une telle épreuve, combien d’entre vous seront prêts à m’aider ? Par exemple, si l’État enquête pour savoir qui a prêté allégeance à qui, combien annonceront bravement qu’ils sont parmi ceux qui [m’ont] prêté allégeance ?
Je sais qu’en entendant cela, certains auront les mains et les pieds figés [en raison de la peur] : ils se soucieront immédiatement à propos de leurs biens et de leurs proches, se disant qu’ils vont devoir les abandonner. Le soutien, quand frappe les malheurs, est l’œuvre des personnes à la foi parfaite. Tant qu’on n’implante pas la foi en soi, de simples paroles ne serviront à rien et l’on ne cessera de trouver des excuses. Dans la pratique, quand frappe l’adversité, rares sont ceux qui tiennent bon. Les apôtres de Jésus l’ont abandonné durant les dernières heures de son tourment et se sont enfuis. Certains d’entre eux l’ont même maudit en face. »
Le Messie Promis (a.s.) déclare : « En somme, la sincérité d’Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) s’est révélée quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a été assiégé. Bien que certains infidèles s’étaient contentés d’une simple expulsion de l’Envoyé d’Allah (s.a.w), le véritable objectif [des autres] était son meurtre. C’est là qu’Abou Bakr Siddîq (r.a.) a fait montre d’une sincérité et d’une fidélité qui resteront exemplaires pour l’éternité. Ce choix du Prophète (a.s.) en cette période de troubles est une preuve puissante de l’honnêteté et de la grande loyauté d’Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.).
Si le vice-roi des Indes devait choisir une personne pour un travail particulier, son opinion serait-elle la plus judicieuse et la meilleure ou bien celle d’un simple surveillant ? Il faudra accepter que le choix du vice-roi sera approprié et pertinent car il a été nommé vice-roi par le Souverain et celui-ci fait confiance à sa fidélité, sa perspicacité et sa fermeté : c’est pour cette raison que le souverain lui a confié les rênes du pouvoir. Il sera inapproprié de mettre de côté la justesse de son jugement et sa compréhension pour considérer juste le choix et l’opinion d’un gardien. Ce fut le cas avec le choix du Saint Prophète. À cette époque, il disposait de soixante-dix à quatre-vingts compagnons, dont ‘Ali (r.a.), mais il a choisi Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) pour sa compagnie. Quel est en le secret ? Le fait est que le Prophète voit à travers les yeux de Dieu et sa compréhension vient de Dieu. Dieu a informé le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) par des visions et des révélations qu’Abou Bakr Siddîq (r.a.) était le meilleur et plus apte pour cette tâche. Abou Bakr (r.a.) était avec lui en ces moments périlleux. C’était une période d’épreuves dangereuses.
Abou Bakr (r.a.) l’a pleinement soutenu. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est caché dans une grotte qu’on appelait Al-Thawr. Dans leur quête, les infâmes infidèles, qui souhaitaient le tourmenter, sont arrivés à cette grotte. Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) a dit : « Ils sont très proches de nous. Si quelqu’un regarde en bas, il nous verra et nous serons pris. » En ces instants, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Ne sois point triste. Allah est avec nous ! » Méditez sur cette parole dans laquelle l’Envoyé d’Allah (s.a.w) associe Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) à sa personne. Il a déclaré : « In-nal-lâha ma’anâ ! » Tout deux sont inclus dans l’énoncé « ma’anâ », c’est-à-dire qu’Allah est avec toi et moi. Allah a placé le Saint Prophète (s.a.w.) sur un plateau [de la balance] et son éminence, le Siddîq, sur l’autre. A ce moment-là, tous deux étaient dans la tourmente parce qu’en ces instants la fondation de l’islam était soit sur le point d’être posée ou sur le point d’être détruite.
Les ennemis présents devant la grotte discutaient. Certains demandaient qu’on fouillât la grotte parce que les traces de pas s’arrêtaient là. Mais d’autres parmi eux demandaient comment des êtres pouvaient passer par là et y pénétrer. Une araignée y avait en effet tissé sa toile et une colombe y avait pondu [ses œufs]. Ces voix parvenaient à l’intérieur de la grotte et ils les entendaient très clairement. Les ennemis étaient venus avec l’intention de l’éliminer : ils étaient comme frappés de folie. Mais voyez le grand courage du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : tandis que l’ennemi se trouve près de sa tête, il dit à son ami sincère : « Ne sois point triste. Allah est avec nous. » Ces paroles montrent clairement que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a parlé à voix haute parce qu’il devait se faire entendre [par Abou Bakr (r.a.)]. Les gestes ne sont pas utiles [en pareils cas] : l’ennemi tient conseil à l’extérieur ; et à l’intérieur de la grotte conversent le maître et son serviteur, sans se soucier du fait que l’ennemi pourrait entendre leurs voix. C’est la preuve d’une foi parfaite en Allah et d’une connaissance parfaite de Sa personne : c’est là [l’expression] d’une confiance entière dans les promesses de Dieu. Cet exemple seul suffit pour démontrer le courage du Prophète (s.a.w.). »
Voici un autre témoignage du courage d’Abou Bakr (r.a.). Quand l’Envoyé d’Allah (s.a.w) est décédé, ‘Oumar a tiré son épée et a dit : « Si quelqu’un annonce que le Prophète (s.a.w.) est mort, je le tuerai ! » En pareille situation, Abu Bakr Al-Siddîq a bravement pris la parole et a prononcé un sermon en citant ce verset : « Muhammad (paix soit sur lui) n’est qu’un Messager d’Allah et tous les prophètes avant lui (s.a.w.) sont morts. » Sur ce, la situation s’est calmée.
Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est décédé, les Bédouins ont apostasié. ‘Aïcha (r.a.) a décrit cette situation périlleuse en ces termes : « Après le décès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), certains faux prophètes sont apparus et d’aucuns ont abandonné la Salât. La situation a changé. Mon père fut nommé Calife du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et son successeur dans un tel climat. De si grands malheurs lui tombèrent dessus qu’ils auraient réduit une montagne en poussière. »
Réfléchissez : un homme ordinaire ne peut faire montre de courage et d’enthousiasme lorsque de telles montagnes de difficultés lui tombent dessus. Cette persévérance exige la sincérité : et seul le Siddîq l’a montrée. Il était impossible pour quelqu’un d’autre de gérer la situation. Tous les compagnons étaient présents en ces instants-là. Personne n’a dit que ce droit lui revenait. Ils ont vu que le feu avait éclaté ; qui a voulu entrer dans ce feu ? En ces instants, ‘Oumar a levé la main et a juré allégeance à Abou Bakr, puis tous ont juré allégeance, les uns après les autres. C’était sa sincérité qui a neutralisé ces perturbations et détruit ces fauteurs de trouble. Mousaylimah était accompagné de cent milles personnes et [ses injonctions] ne concernaient que l’Abahah. (Les gens se joignaient à sa religion en raison du libertinage qu’il promouvait.) Mais Dieu a manifesté Son soutien et a réduit à néant toutes les difficultés. »
Il ajoute : « Personne ne pourra mériter le titre de véritable musulman et de croyant sincère sans posséder les qualités d’Abou Bakr (r.a), d’Oumar (r.a), d’Outhman (r.a) et d’Ali (r.a.) (r.a). Ces hommes n’étaient pas épris de ce monde, mais avaient consacré leur vie à Dieu. »
Ensuite il déclare : « Par Allah ! Le Grand Siddîq est un homme de Dieu à qui Allah a octroyé de nombreuses qualités. Et Allah a témoigné qu’il fait partie de Ses élus et l’a soutenu loué et apprécié et a indiqué qu’il n’a pas enduré sa séparation du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Certes, il avait accepté sa séparation d’avec d’autres êtres chers et proches. Il a accordé prééminence à son maître et a couru vers lui. Ensuite, avec un amour parfait, il s’est jeté dans la bouche de la mort et a écarté tout désir sensuel de son chemin.
Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a demandé de l’accompagner et il a répondu à l’appel. Quand le peuple a décidé d’expulser le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), celui-ci est venu le voir et lui a dit : « J’ai reçu l’ordre de migrer et tu m’accompagneras. Nous quitterons ensemble cette ville. Le Siddîq a déclaré : « Al-hamdou lillah ! Allah m’a donné le privilège d’être l’ami du Moustafa en cette période aussi difficile. » Il attendait d’ores et déjà le moment pour venir en aide au Prophète persécuté (s.a.w.). Arrivé à ce point, il l’a soutenu dans son malheur avec tout le sérieux nécessaire et sans se soucier des conséquences et sans craindre le plan d’assassinat des meurtriers. Par conséquent, son excellence est établie sans l’ombre d’un doute. La preuve de sa grandeur est absolument claire, et sa véridicité est aussi brillante que le soleil. Il a préféré les bénédictions de l’Au-delà et a renoncé aux plaisirs de ce monde. Aucun des autres ne peut accéder à ces vertus qui sont les siens.
Si vous demandez pourquoi Allah l’a choisi pour lancer la chaîne du Califat et quelle était la sagesse du Seigneur à cet égard, vous devez savoir qu’Allah a vu que le Grand Siddîq (r.a.), appartenant à la nation non musulmane, a accepté sincèrement [la vérité] à une époque où le Prophète (s.a.w.) était seul et où les troubles étaient très graves. Ainsi, le Grand Siddîq a enduré toutes sortes d’humiliations après avoir embrassé cette foi et a reçu les malédictions de la nation, de la famille, de la tribu, des amis et des frères. Il a été affligé dans le chemin du Dieu Miséricordieux et a été expulsé de sa patrie de la même manière que le Prophète des hommes grands et des hommes ordinaires a été expulsé. Il a été victime de nombreuses souffrances infligées par les ennemis et de malédictions de la part de ses chers amis. Il a accompli le Jihad avec ses richesses et sa vie dans la cour de Dieu. Bien qu’il soit né dans une famille aisée et riche, il a vécu comme des gens ordinaires. Il a été expulsé du pays dans la voie de Dieu. Il a été persécuté dans la voie d’Allah. Il a mené le Jihad dans la voie de Dieu avec ses biens ; et après avoir possédé la richesse, il a vécu dans l’indigence. Allah a voulu le récompenser pour les jours passés et lui a accordé une récompense meilleure que ce qu’il avait perdu, et lui conféré une compensation pour les souffrances qu’il a endurées afin de rechercher l’agrément d’Allah. Allah ne laissera pas se perdre la récompense des bienfaiteurs. Par conséquent, le Seigneur a fait de lui Calife et a exalté son souvenir et l’a réconforté et l’a honoré de Sa grâce et de Sa miséricorde et a fait de lui l’Emir des Croyants. »
Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Le Grand Siddîq (r.a.), ‘Oumar Al-Fârouq (r.a.), Dhou’n-Nourayn, c’est-à-dire le Calife ‘Outhmân (r.a.), et ‘Ali Al-Mourtadâ (r.a.) étaient sans nul doute les garants de la religion. Abou Bakr (r.a.) était le deuxième Adam au sein de l’islam. D’ailleurs, si ‘Oumar Al-Fârouq et ‘Outhmân n’étaient pas les véritables garants de la religion, il aurait été difficile pour nous d’affirmer qu’un seul verset du Coran venait de la part d’Allah. »
Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Je le dis en toute vérité qu’Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) était pour l’islam le deuxième Adam.
Mousaylimah avait détourné les sens des préceptes de l’islam et avait rendu licite ce qui était interdit afin de réunir autour de lui les gens. C’est dans ce climat qu’Abou Bakr a été élu Calife. Pouvez-vous imaginer les difficultés auxquelles il a été confronté ? Si son cœur n’eût pas été ferme et sa foi ne se fût pas parée de celle du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), il eût été confronté à de grandes difficultés et terrassé par la peur. Mais le Siddîq (le Véridique) marchait dans l’ombre du Prophète : il était sous l’influence des vertus de ce dernier : son cœur était empli de la lumière de la certitude. C’est pour cette raison qu’il avait démontré une bravoure et une constance incomparables, exception faite de celles du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Sa vie représentait celle de l’islam : ce n’est pas la peine de faire de longs débats à ce propos.
Lisez l’histoire de l’époque et jaugez les services qu’il a rendus à l’islam.
Je le dis en toute vérité qu’Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) était pour l’islam le deuxième Adam. Je suis certain que si Abou Bakr n’était pas venu après le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), l’islam aurait disparu. En rétablissant l’islam, Abou Bakr a conféré une grande faveur. Grâce à la force de la foi, il a puni tous les rebelles et a rétabli la paix, en parfait accord avec la promesse divine, notamment qu’Allah établira la paix par l’entremise du véritable Calife. Cette prophétie s’est accomplie lors du Califat du Siddîq. Le ciel et la terre en ont porté témoignage. En somme, le Siddîq doit posséder une véridicité parfaite et de cette envergure. Les précédents aident à résoudre les difficultés.
Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Des milliers de personnes ont apostasié après le décès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) même si la diffusion du message avait été achevée à son époque. L’apostasie a atteint un tel seuil qu’il ne restait plus que deux mosquées dans lesquelles des prières étaient offertes. La Salât n’était offerte dans aucune autre mosquée. C’est à propos de ces gens qu’Allah déclare :
قُلْ لَمْ تُؤْمِنُوا وَلَكِنْ قُولُوا أَسْلَمْنَا
« Ne dites pas que vous avez cru, mais dites que vous vous êtes soumis. »
Mais Allah a rétabli l’islam à travers Abou Bakr (r.a.) et il est devenu le deuxième Adam. Selon moi, Abou Bakr (r.a.) est celui qui a accordé la plus grande faveur à cette Oummah après le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) car quatre faux prophètes se sont annoncés à son époque. Cent mille hommes avaient rejoint Mousaylimah et leur Prophète avait fait sa revendication. Mais même face à de telles difficultés, l’islam s’est établi en son centre. ‘Oumar a reçu un édifice tout prêt et ensuite il l’a agrandi, tant et si bien que l’islam est sorti de l’Arabie pour atteindre la Syrie et la Byzance – et ces pays sont passés sous le contrôle des musulmans. Personne n’avait connu les ennuis auxquels étaient confrontés Abou Bakr (r.a.), ni ‘Oumar ni ‘Outhmân ni ‘Ali. »
Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Celui qui s’humilie devant Dieu sera honoré et glorifié en fin de compte. Voyez Abou Bakr qui a été le premier à accepter l’humiliation et le premier à monter sur le trône. »
Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Existe-t-il peu d’exemples et de précédents de ceux tués dans la voie de Dieu et dont on ne trouve pas d’exemples de leur vie éternelle ?
Voyez Abou Bakr (r.a.), qui a le plus souffert dans le chemin d’Allah et qui a reçu le plus. Par conséquent, Abou Bakr (r.a.) a été le premier Calife de l’histoire de l’islam. »
Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Beaucoup penseront aussi que nous devrons nous détruire en nous coupant [de ce monde] pour nous lier à Allah. Mais c’est là une tromperie. Personne ne sera détruit. Voyez Abou Bakr (r.a.) : il a tout abandonné et il a été le premier à s’asseoir sur le trône. »
Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Pour ce qui est de l’explication de cet argument, ô gens de science et de vertu, sachez qu’Allah a promis à tous les musulmans, hommes et femmes, dans ces versets qu’Il fera de certains des croyants Ses Califes par Sa grâce et Sa miséricorde. »
Il commente ici sur le verset de l’Istikhlâf.
«Il transformera assurément leur peur en un état de paix. L’exemple ultime et parfait en est le califat du Grand Siddîq. Les chercheurs savent très bien que son Califat était une période secouée par la peur et les malheurs. Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est décédé, les calamités ont accablé l’islam et les musulmans. Nombre d’hypocrites ont apostasié. Ces apostats se sont soulevés et des imposteurs se sont proclamés prophètes ; la majorité des Bédouins les ont soutenus, tant et si bien qu’une centaine de milliers d’ignares et d’infâmes se sont ligués autour de Mousaylimah le Menteur. L’insurrection a éclaté, les malheurs ont pris de l’ampleur et le danger a menacé de partout. Les croyants étaient sous le choc. Tout le monde était éprouvé. Des événements terrifiants et traumatisants ont eu lieu. Les croyants étaient si impuissants que l’on eût dit qu’on avait allumé des braises ardentes dans leurs cœurs ou qu’on les avait égorgés au couteau. Ils pleuraient, tantôt pour le départ du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), le meilleur de la création, tantôt en raison de ces troubles qui étaient comme des feux réduisant tout en cendres. Il n’y avait pas une lueur de paix. Les fauteurs de troubles étaient comme une herbe folle s’étendant partout sur un tas d’immondices. La crainte des croyants avait pris de l’ampleur, leurs cœurs étaient terrifiés et angoissés. À un tel moment, Abou Bakr (r.a.) fut nommé chef de l’époque et Calife du Sceau des Prophètes. Les actes des hypocrites, des mécréants et des apostats l’avaient meurtri. Ses pleurs étaient telle une pluie de la mousson et les larmes coulaient de ses yeux comme [de l’eau] jaillissant d’une source. Il implorait Son Seigneur pour le bien-être de l’islam et des musulmans.
[Il en fut] ainsi jusqu’au moment où Allah accorda Son aide ; et les faux prophètes et les apostats furent tués. L’insurrection prit fin et les malheurs disparurent. L’affaire fut décidée. Le Califat fut établi et Allah protégea les croyants des malheurs, transformant leur peur en paix. Il renforça leur religion et guida tout un monde vers la vérité. Il humilia les fauteurs de troubles et accomplit Sa promesse. Il aida Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.), Son serviteur. Les chefs rebelles et les idoles furent détruits. Il inspira une telle crainte dans les cœurs des mécréants qu’ils furent vaincus. En fin de compte, ils se repentirent. D’ailleurs, Dieu en avait fait la promesse, et Il est le plus véridique d’entre tous. Considérez comment la promesse du Califat a été accomplie en la personne d’Abou Bakr Al-Siddîq dans le respect de toutes ses exigences et ses marques.
Considérez la condition des musulmans lorsqu’il fut élu Calife. En raison de ces malheurs, l’islam était dans un état critique, comme un grand brûlé. Ensuite, Allah a restauré la force de l’islam et l’a fait sortir de ce puits profond. Il a frappé d’un châtiment douloureux les faux prétendants à la prophétie et ils ont été tués. Les apostats ont été abattus comme du bétail. Allah a octroyé la paix aux croyants, les extirpant de l’effroi. Soulagés après cette souffrance, les croyants se réjouirent ; ils saluèrent Abou Bakr Al-Siddîq et le félicitèrent. Ils le louèrent et implorèrent leur Seigneur en sa faveur. Tout cela était dû à la sincérité et à la profonde conviction d’Abou Bakr Al-Siddîq. »
Le Messie Promis (a.s.) explique ici l’état de l’islam après le décès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et ainsi que les traits d’Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.).
Il déclare : « Il n’était pas un prophète, mais il possédait les aptitudes des Prophètes. C’est en raison de cette véracité que l’islam a retrouvé sa pleine gloire et qu’il est devenu luxuriant et verdoyant après avoir été touché par les flèches ; il s’est épanoui et a fleuri et ses branches ont été débarrassées de la poussière, tandis qu’il était comme un mort qu’on avait pleuré. Sa condition ressemblait à une personne souffrant de famine et frappée de malheur. L’islam avait l’air d’un animal abattu dont la chair a été coupée en morceaux. Il ressemblait à une personne surmené et brûlé par le soleil torride de midi. Ensuite, Allah le Très-Haut le sauva de toutes ces souffrances, le libéra de toutes ces calamités et l’aida avec des appuis fabuleux jusqu’à ce que l’islam devienne l’imam des rois et le maître du peuple après sa ruine et son déclin. Les langues des hypocrites devinrent muettes et les visages des croyants resplendirent. Tous louèrent leur Seigneur et remercièrent le Grand Siddîq. »
Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Abou Bakr (r.a.) Al-Siddîq a trouvé l’islam comme un mur qui était sur le point de s’effondrer à cause du mal des méchants, puis Allah l’a transformé en une forteresse imprenable avec des murs de fer, dans laquelle se trouvaient des soldats ressemblant à des esclaves obéissants. Donc, réfléchissez, il n’y a aucun doute là-dessus. Pouvez-vous en présenter un autre exemple tiré d’autres groupes ? »
Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Il (r.a.) possédait la Ma’rifah parfaite, il était un gnostique ; il avait une nature très douce, très bienveillante, il était des plus humbles, très indulgent et pardonnant. Il incarnait la compassion et la miséricorde. Il était connu pour la lumière de son visage. Il avait une relation très proche avec le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et son âme était liée à celle du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il était recouvert de la même la lumière qui recouvrait son maître. Il était caché sous l’ombre subtile [née] de la lumière du Messager d’Allah (s.a.w.) et sous sa grande bonté. Il s’était distingué de tous dans sa compréhension du Coran et dans son amour pour le Chef des Prophète, la fierté de toute l’humanité. Quand la vie de l’Au-delà et les secrets divins ont été révélés à l’Envoyé d’Allah (s.a.w), Abou Bakr (r.a.) a brisé toutes ses relations mondaines et, mettant de côté tout attachement physique, il s’est paré de la couleur de Son Bien-aimé. Il a renoncé à tous les désirs pour le seul Désiré et a débarrassé son âme de toute souillure physique ; et il s’est paré de la couleur du vrai Dieu Unique et s’est perdu dans la robe du Seigneur des mondes. Quand le véritable amour de Dieu s’est éveillé dans ses veines, dans les profondeurs de son cœur, dans chaque particule de son être, dans chacune de ses actions et paroles et dans ses moindres faits et gestes, il a porté le titre d’Al-Siddîq et il a reçu une connaissance abondante, fraîche et profonde de Dieu, le meilleur donateur de tous les donateurs. La vérité était une qualité inaltérable et une caractéristique naturelle chez lui. Les signes et les lumières de cette vérité se manifestaient en lui et dans chacun de ses mots, actions, mouvements, sens et émotions. Il a été inclus dans le groupe des bienheureux par le Seigneur des cieux et de la terre. Il était un reflet du Livre de la Prophétie et était le maître de la vertu et l’imam des hommes virils et il était l’une des personnes distinguées détenant le caractère des prophètes. Ne pensez pas que ces propos sont des exagérations de ma part ou une attitude apologétique ou indulgente, et ne croyez pas qu’il s’agit d’une expression de vénération. C’est en fait la vérité que le Seigneur Tout-Puissant m’a dévoilée. Abou Bakr (r.a.) avait une confiance entière au Seigneur des Mondes et accordait moins d’attention aux moyens [matériels]. Dans toutes ses manières, il était le reflet de notre Messager et Maître (s.a.w.). Il nourrissait une affinité éternelle avec l’Envoyé d’Allah (s.a.w), le meilleur de la création. C’est la raison pour laquelle il a acquis en peu de temps par son entremise ce que d’autres n’ont pu obtenir sur de longues périodes ou dans des contrées lointaines. »
« Sachez que les faveurs ne sont octroyées qu’en raison de l’affinité que l’on ressent à l’égard de l’autre et telle est la pratique d’Allah le Très-Haut dans toute la création. Par conséquent, la personne qui n’a pas reçu de la part de Dieu cette affinité avec les saints et les purs vivra dans la privation : la misère, selon la définition de Dieu. Le véritable bien-aimé est celui qui a saisi les habitudes du bien-aimé de Dieu (s.a.w.) jusqu’à ce qu’il devienne comme lui en paroles et en actes. Les malheureux ne peuvent pas comprendre cette perfection. Tout comme une personne née aveugle ne peut pas voir les couleurs et les formes, de même le misérable [aveugle spirituel] ne verra point les manifestations du Dieu Glorieux et Majestueux, car sa nature ne peut pas voir les signes de la miséricorde et ne peut pas sentir le parfum de l’amour et de l’affection. Il ne connaît pas ce que sont la sincérité, la bienveillance et le cœur généreux, car sa nature regorge de ténèbres. »
(C’est-à-dire, celui qui est aveugle [spirituellement]).
« Comment les bénédictions descendront-elles dessus ? Au contraire, l’âme du misérable [l’aveugle spirituel] ressemble aux rafales d’un vent fort et ses émotions l’empêchent de voir la vérité et la réalité. C’est pourquoi il n’est pas enclin au savoir divin à l’instar des bienheureux. Il n’est pas attiré à la vérité. La nature du Siddîq quant à elle est encline vers Dieu, la Source de toute faveur et se tourne vers le visage du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il était plus habile que tous autres dans la manifestation des attributs du prophétat et fut le premier à devenir le Calife du Saint Prophète Muhammad (s.a.w ; et il fut capable d’établir une unité et une harmonie parfaites avec ses disciples.
En outre, il était une incarnation parfaite de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) en adoptant toutes ses manières, attributs et habitudes et en abandonnant les relations personnelles et universelles tant et si bien que même la force des épées et des lances n’ont pu briser leur relation entre eux. Il est demeuré dans cet état et aucune épreuve, menace, malédiction ou réprimande n’ont pu l’ébranler. L’essence de son âme était l’honnêteté, la constance et la piété. Même si le monde entier devenait apostat, il ne s’en souciait pas et ne reculait pas et ne cessait d’avancer. »
Tel était Abou Bakr Al-Siddîq, qu’Allah l’agrée, qui s’est sacrifié pour l’amour d’Allah et de Son Messager. Ici se terminent les récits sur les Compagnons de Badr. Peut-être qu’on présentera d’autres détails sur certains des Compagnons que j’avais mentionnés au début. Si j’en ai l’occasion, je les présenterai. Sinon ces détails seront présentés lorsqu’on publiera les récits sur les Compagnons.
Qu’Allah nous accorde la possibilité de suivre les pas de ces Compagnons. Puissent-ils nous guider comme les étoiles et que nous tentions également d’atteindre leurs rangs !
(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)