Sermons 2022

Les martyrs d’Al-Yamamah

Dans son sermon du 10 juin 2022, Sa Sainteté le Calife a présenté le déroulé de la bataille d'Al-Yamamah et la victoire des musulmans.

Sermon du vendredi 10 juin 2022, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

J’évoquais la bataille d’Al-Yamamah en référence à Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.). Voici quelques [détails] supplémentaires à ce propos. Abou Sa’id Al-Khoudri relate : « J’ai entendu ‘Abbad Ibn Bichr déclarer : « Ô Abou Sa’id ! Quand nous avions terminé avec Bouzakha, la nuit, dans un songe, j’avais vu que le ciel a été ouvert et a été refermé sur moi. J’en avais déduit le martyre. » Abou Sa’id lui a dit : « Il en résultera le meilleur pour vous, Incha Allah. » Je l’ai vu le jour d’Al-Yamamah : il était en train d’inviter les Ansâr en disant : « Venez vers nous ! » Sur ce, quatre cents hommes sont retournés. Bara’a Ibn Malik, Abou Doujanah et ‘Abbad Ibn Bichr étaient à l’avant-garde et ils ont tous atteint la porte du jardin. J’ai vu ‘Abbad Ibn Bichr après son martyre : son visage était recouvert de nombreuses blessures reçues à coup d’épée. Je l’ai reconnu grâce à un signe sur son corps. »

On trouve aussi mention d’Oumm ‘Ammarah, qui était une femme-compagnon très courageuse de l’histoire de l’islam. Son nom d’origine était Nousaybah Bint Ka’b. Elle avait participé à la bataille d’Ouhoud et elle s’y était battue courageusement. Tant que les musulmans remportaient la victoire, elle offrait de l’eau aux soldats en portant des outres. Mais lorsque les musulmans ont subi un revers [lors de la bataille d’Ouhoud], elle s’est approchée du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et s’est apprêtée au combat. Lorsque les mécréants avançaient dans la direction du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), elle les arrêtait avec son épée et ses flèches. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a même déclaré par la suite : « Je la voyais se battre à ma droite et à ma gauche lors de la bataille d’Ouhoud. »

Quand Ibn Qami’ah s’est approché du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), Oumm ‘Ammarah l’a retenu. L’attaque d’Ibn Qami’ah a laissé une profonde blessure à l’épaule d’Oumm ‘Ammarah. Elle lui a assené un coup d’épée, mais Ibn Qami’ah portait une double armure de cottes de mailles : l’attaque d’Oumm ‘Ammara s’est donc avérée infructueuse.

En tout cas, ceci prouve l’importance historique d’Oumm ‘Ammarah. Elle relate que son fils, ‘Abdoullah, avait tué Mousaylimah le Menteur. Oumm ‘Ammarah était elle-même présente le jour de la bataille d’Al-Yamamah et elle y avait perdu un bras.

On relate qu’elle y a participé pour la raison suivante. Son fils Habib Ibn Zayd était à Oman avec ‘Amr Ibn Al-‘Âs au moment du décès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Quand ‘Amr a reçu cette nouvelle, il a quitté Oman. En cours de route, Mousaylimah l’a confronté. ‘Amr Ibn Al-‘Âs a pu avancer. Habib Ibn Zayd et ‘Abdoullah Ibn Wahab étaient à l’arrière. Mousaylimah les a arrêtés tous deux et leur a demandé : « Témoignez-vous que je suis le prophète d’Allah ? » ‘Abdoullah Ibn Wahb a répondu : « Oui ! » Mousaylimah a ordonné qu’on l’enchaîne. Il ne le croyait peut-être pas et pensait qu’il voulait sauver sa peau. Il a demandé à Habib Ibn Zayd : « Témoignes-tu que je suis le prophète d’Allah ? » Il a répondu : « Je n’entends pas. »

Mousaylimah a demandé encore une fois : « Témoignes-tu que Muhammad (s.a.w.) est le prophète d’Allah ? » Habib Ibn Zayd a répondu : « Oui. » Mousaylimah a ordonné qu’on le démembre. Quand il lui demandait : « Témoignes-tu que je suis le prophète d’Allah ? » Habib Ibn Zayd répondait : « Je n’entends pas. » Quand Mousaylimah lui demandait : « Témoignes-tu que Mohammad (s.a.w.) est le prophète d’Allah ? » Habib Ibn Zayd répondait à l’affirmative. Ceci a continué jusqu’à ce Mousaylimah lui ait fait trancher tous les membres du corps. On lui a coupé les mains et les épaules aux articulations. On lui a tranché les jambes jusqu’aux genoux. Ensuite on l’a jeté au feu. Au cours de cette torture il ne s’est pas rétracté, ni Mousaylimah d’ailleurs, tant et si bien que Habib Ibn Zayd a fini en martyr dans le feu.

Selon un autre récit, Mousaylimah avait fait trancher les membres de Habib Ibn Zayd lorsque celui-ci lui avait transmis une lettre. Ensuite, il a été jeté au feu.

Lorsqu’Oumm ‘Ammarah a appris la nouvelle du martyre de son fils, elle a juré qu’elle affronterait Mousaylimah le Menteur et le tuerait ou qu’elle deviendrait elle-même martyre dans la voie de Dieu. Lorsque Khalid Ibn Al-Walîd a préparé une armée pour se rendre à Al-Yamamah, Oumm ‘Ammarah s’est présentée à Abou Bakr Al-Siddîq et lui a demandé la permission de participer à la bataille. Abou Bakr de répondre : « Rien ne peut empêcher une femme comme vous de participer à la bataille. Partez au nom d’Allah. » Un autre de ses fils, ‘Abdoullah, a également participé à cette bataille. Elle relate : « La bataille était féroce à Al-Yamamah. Les Ansâr ont appelé à l’aide et les musulmans sont venus à la rescousse. Quand nous sommes arrivés devant le jardin, il y eu une mêlée à l’entrée du jardin et nos ennemis étaient d’un côté du jardin où se trouvait Mousaylimah. Nous l’avons pénétré de force et les avons combattus pendant un moment. Par Allah, je n’ai vu personne de plus défensif que les Banou Hanifah ; et j’avais l’intention de suivre Mousaylimah, l’ennemi de Dieu et de le trouver. J’ai fait la promesse à Dieu que je ne le quitterais pas si je le voyais : soit je le tuerais soit je mourrais. Les soldats se sont attaqués les uns les autres et leurs épées se sont entrechoquées : ils étaient comme sourds et on ne pouvait rien entendre sauf les coups d’épée.

J’ai vu l’ennemi de Dieu. Je l’ai attaqué. Un homme s’est approché de moi, m’a frappé au bras et l’a tranché. Par Allah ! Je n’ai pas hésité à atteindre ce malfaiteur. Il était allongé sur le sol et j’y ai trouvé mon fils, ‘Abdoullah : il l’avait tué. » Selon un récit, Oumm ‘Ammarah raconte : « Mon fils nettoyait son épée avec un chiffon. Je lui ai demandé s’il avait tué Mousaylimah. Il a répondu : « Oui, mère. » Je me suis prosternée devant Allah en action de grâces, dit Oumm ‘Ammarah, car Allah avait coupé les racines de l’ennemi. Je suis rentrée chez moi après la bataille et Khalid Ibn Al-Walîd m’a amené un médecin arabe. Il m’a traité avec de l’huile bouillante. Par Allah ! Ce traitement m’a été plus douloureux que la perte de mon bras. Khalid a pris grand soin de moi et nous a traités avec gentillesse. Il s’est toujours souvenu de nos droits et a honoré la volonté du Saint Prophète (s.a.w.) à notre sujet. » ‘Abbad déclare : « J’ai dit : « Ô ma grand-mère ! Le nombre de musulmans blessés à la bataille d’Al-Yamamah était très élevé. » » Il lui a posé cette question. Elle a répondu : « Oui, mon fils. L’ennemi d’Allah a été tué et tous les musulmans ont été blessés. J’ai vu mes deux frères blessés : il n’y avait plus en eux un souffle de vie. Les gens sont restés à Al-Yamamah pendant quinze jours. La bataille était terminée et rien qu’un petit nombre d’Ansâr et de Mouhâjirîn pouvaient prier avec Khalid en raison de leurs blessures. Je sais que les Banou Ta’iyy ont été bien éprouvés ce jour-là. J’ai entendu ‘Adiyy Ibn Hâtim dire : « Soyez patients ! Soyez patients ! Que mes parents soient sacrifiés pour vous ! » Mon fils Zayd s’est battu courageusement ce jour-là. »

Selon un récit, Oumm ‘Ammarah a été blessée le jour d’Al-Yamamah. Elle avait reçu onze blessures infligées par des épées et des lances en sus de l’amputation d’un ses bras. Abou Bakr venait s’enquérir de son état. Ka’b Ibn Oujrah s’est battu avec acharnement ce jour-là. C’est un jour où les musulmans ont dû subir un sérieux revers ; et ceux qui ont été vaincus se sont enfuis et ont traversé la dernière partie de l’armée. Ka’b s’est écrié : « Ô Ansâr ! Ô Ansâr ! Venez au secours d’Allah et de Son Messager ! » En disant cela, il a atteint Mouhakkim Ibn Al-Toufayl. Mouhakkim l’a frappé et lui a coupé la main gauche. Par Allah ! Ka’b n’a pas trébuché et a frappé de sa main droite tandis que sa main gauche saignait, jusqu’à ce qu’il atteigne le jardin et y pénètre. Hajib Ibn Zayd a appelé les Aws et leur a dit : « Ô Ach’al ! » Thâbit a déclaré : « Dis : Ô Ansâr ! Ils font partie de votre armée et de la tienne. » Il a appelé : « Ô Ansâr ! Ô Ansâr ! » tant et si bien que les Banou Hanifah les ont assaillis. Les [musulmans] se sont dispersés.

Il a tué deux ennemis avant de tomber en martyr. Il a été remplacé par ‘Oumayr Ibn Aws. L’ennemi l’a également attaqué et lui aussi est tombé en martyr. »

Abou ‘Aqil était un allié des Ansâr. Il était le premier à s’engager dans la bataille le jour d’Al-Yamamah. Il a été frappé d’une flèche qui a transpercé son épaule pour atteindre son cœur. Il a retiré cette flèche et a été très affaibli par cette blessure. Il a entendu Ma’an Ibn ‘Adiyy dire : « Ô Ansâr ! Revenez attaquer l’ennemi ! » ‘Amr déclare : « Abou ‘Aqil s’est levé pour rejoindre les combattants. Je lui ai demandé ses intentions, en disant : « Vous n’avez plus la force de vous battre. Vous êtes très faible. » Il a répondu : « On m’a appelé par mon nom. » J’ai répondu : « Il n’avait mentionné que les Ansâr et il ne parlait pas des blessés. » Abou ‘Aqil de rétorquer : « Je suis un des Ansâr et je répondrai certainement, même si d’autres font preuve de faiblesse. »

Ibn ‘Oumar déclare : « Abou ‘Aqil s’est levé avec courage, et, prenant une épée nue dans sa main droite, a alors commencé à crier : « Ô Ansâr ! Lancez la contre-attaque comme le jour de Hounayn ! » Ils se sont tous réunis et sont devenus le bouclier des musulmans contre l’ennemi jusqu’à ce qu’ils aient pu repousser l’ennemi jusque dans le jardin. Ils s’y sont réunis, c’est-à-dire qu’ils sont entrés à l’intérieur, puis il y a eu une bataille féroce et les épées ont commencé à tomber les unes sur les autres. J’ai vu Abou ‘Aqil : « Son bras blessé a été tranché de l’épaule et gisait au sol. Il a reçu quatorze blessures et il est tombé en martyr en raison de ces blessures. »

Ibn ‘Oumar a déclaré : « Quand j’ai atteint Abou ‘Aqil, il gisait au sol et rendait son dernier souffle. J’ai dit : « Ô Abou ‘Aqil ! » « Présent », a-t-il répondu d’une voix tremblante. Puis il a demandé : « Qui a été vaincu ? » J’ai répondu à haute voix : « Bonne nouvelle ! Mousaylimah, l’ennemi d’Allah, a été tué ! » En disant « Alhamdou lillah », il a levé son doigt vers le ciel et a rendu l’âme.

Ibn ‘Oumar déclare : « J’ai parlé de cet incident à mon père, ‘Oumar (r.a.). » Il a répondu : « Qu’Allah lui fasse miséricorde. Il a toujours souhaité le martyre. Selon moi, il était l’un des compagnons choisis du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et était parmi les premiers musulmans. »

Mouja’ah Ibn Mourarah était le chef des Banou Hanifah. Je l’avais mentionné auparavant.

Un jour, il a évoqué Ma’an Ibn ‘Adiyy. « Il venait me voir à l’époque du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en raison de notre ancienne amitié. Il est retourné parmi la délégation auprès du Calife Abou Bakr après la bataille d’Al-Yamamah. Abou Bakr sortait un jour avec ses compagnons pour visiter les tombes des martyrs. J’ai également marché avec eux jusqu’à ce qu’Abou Bakr et ses compagnons se rendent sur les tombes de soixante-dix compagnons. J’ai dit : « Ô Calife du Prophète ! Je n’ai vu personne de plus ferme face aux assauts des épées ennemies que les Compagnons lors de la bataille d’Al-Yamamah. Je n’ai vu personne lancer des attaques plus féroces. J’ai vu l’un d’entre eux, qu’Allah lui fasse miséricorde ; j’étais son ami. » Abou Bakr a dit : « Etait-ce Ma’an Ibn ‘Adiyy ? » J’ai dit : « Oui ! »

Abou Bakr connaissait notre amitié. Il a dit : « Qu’Allah lui accorde Sa miséricorde. Tu as mentionné une personne vertueuse. » J’ai dit : « O Calife du Prophète ! C’est comme si je le voyais de mes yeux. J’étais ligoté dans la tente de Khalid Ibn Al-Walîd. Les musulmans avaient subi un tel revers que je croyais qu’ils n’allaient pas se rétablir. J’ai trouvé cela troublant. » Abou Bakr a demandé : « Par Dieu ! As-tu vraiment été troublé ? » Parce qu’il était devenu un apostat et c’est pourquoi il avait été emprisonné. En tout les cas, il a dit : « Par Allah ! J’ai trouvé cela désagréable ! » Abou Bakr a déclaré : « J’en loue Allah ! » Mouja’ah déclare : « J’ai vu Ma’an Ibn ‘Adiyy, qui portait un tissu rouge sur la tête, attaquer par-derrière. L’épée était en bandoulière sur son épaule et du sang en coulait. Il criait : « Ô Ansâr ! Attaquez de toutes vos forces ! » Mouja’ah dit que les Ansâr ont riposté et l’attaque était si féroce qu’ils ont repoussé l’ennemi. Je marchais avec Khalid Ibn Al-Walîd. Je reconnaissais ceux tués parmi les Banou Hanifah. Je voyais aussi les Ansâr : ils étaient tombés en martyrs. Abou Bakr a pleuré en entendant cela tant et si bien que sa barbe bénie a été mouillée de larmes. »

Abou Sa’id Al-Khoudri déclare : « À l’heure de Zouhr, je suis entré dans le jardin alors qu’une bataille féroce s’y déroulait. Khalid Ibn Al-Walîd a ordonné au muezzin de lancer l’appel à la prière de Zouhr. Il l’a fait sur le mur du jardin. Les soldats étaient anxieux à cause des combats. Quand la bataille a pris fin après l’Asr, Khalid nous a dirigés dans les prières de Zouhr et d’Asr. Puis il a envoyé des gens pour offrir de l’eau aux blessés. J’ai marché avec lui. Je suis passé tout près d’Abou ‘Aqil. Il avait reçu 15 blessures. Il m’a demandé de l’eau. Je lui ai donné de l’eau et elle est ressortie de toutes ses blessures et il est tombé en martyr. Je suis passé devant Bichar Ibn ‘Abdillah. Il était assis à sa place, il m’a demandé de l’eau, je lui ai donné de l’eau et lui aussi est tombé en martyr. »

Mahmoud Ibn Labîd relate : « Quand Khalid a lancé l’attaque contre les gens d’Al-Yamamah, les musulmans ont été tués en grand nombre dans cette bataille et même la plupart des compagnons du Prophète sont tombés en martyrs ; et de nombreux musulmans qui y ont survécu ont été grièvement blessés. Quand Khalid a su à propos de la mort de Mousaylimah, il a pris Mouja’ah menotté et l’a amené avec lui afin d’identifier Mousaylimah. Il a continué à examiner les cadavres mais n’a pas pu y découvrir celui de Mousaylimah. Puis, il est entré dans le jardin et a vu le corps d’un homme court de teint basané avec un nez plat. Mouja’ah s’est exclamé : « C’est Mousaylimah ! Vous avez été débarrassés de lui. »

Khalid de déclarer : « C’est celui-là qui vous a fait mériter tout cela. »

Mouja’ah Ibn Mourarah avait été fait prisonnier : il était un représentant des Banou Hanifah dont il était un des chefs. Il a voulu sauver les survivants parmi [les Banou Hanifah]. La plupart des hommes étaient morts. Mais il a fait preuve de ruse pour sauver ceux qui étaient dans la forteresse. Il a conclu un pacte avec Khalid Ibn Al-Walîd. Il a dit à Khalid Ibn Al-Walîd : « Ceux qui vous ont combattu à l’instant n’étaient que des gens hâtifs. La forteresse est encore remplie de combattants. »

Khalid a dit : « Malheur à toi ! Que dis-tu là ? » Sur ce, Mouja’ah Ibn Mourarah a dit : « Par Dieu, ce que je dis est absolument vrai ! Viens conclure un pacte avec ceux qui sont vivants parmi mon peuple. »

C’était là une ruse de sa part, comme il sera démontré plus tard. Compte tenu des pertes de vies importantes infligées aux musulmans dans cette bataille horrible, Khalid a jugé approprié qu’étant donné que le chef des Banou Hanifah et des rebelles ainsi que ses camarades ont été tués, il vallait mieux ne plus faire de victimes supplémentaires parmi les musulmans. Khalid a exprimé sa volonté pour conclure un traité de paix. Prenant la garantie de paix de Khalid, Mouja’ah a dit : « J’irai à leur rencontre et les consulterai. » Il est parti à leur rencontre.

Mouja’ah savait très bien qu’il n’y avait que des femmes, des enfants, des personnes très âgées et des faibles. Il les a revêtus d’armures et a dit aux femmes d’escalader les murs du fort jusqu’à son retour. Ensuite, il est revenu voir Khalid et a dit : « Ils n’acceptent pas la condition à laquelle j’ai conclu le pacte. » Quand Khalid a regardé vers la forteresse, il a vu qu’elle bondait de soldats. Mouja’ah Ibn Mourarah y avait placé des femmes, portant des armures. Cette bataille avait nui aux musulmans et les combats s’étaient rallongés. Les musulmans voulaient revenir victorieux car ils ne savaient pas ce qui allait se passer ensuite. Par conséquent, Khalid a conclu une trêve favorable [à l’ennemi] : notamment que les musulmans prendront la moitié de l’or, de l’argent, des armes et des esclaves. Selon un autre récit, ils avaient accepté d’en prendre le quart.

Lorsque les portes de la forteresse se sont ouvertes, il n’en est sorti que des femmes, des enfants et des faibles. Sur ce, Khalid a dit à Mouja’ah : « Malheur à toi ! Tu m’as trompé. » Mouja’ah a déclaré : « Il s’agit des gens de ma nation. Il est nécessaire que je les sauve. Que pouvais-je faire d’autre ? » Par la suite, la lettre d’Abou Bakr est parvenue à Khalid lui demandant d’exécuter chaque adulte. Mais il a reçu ce message lorsqu’il avait déjà conclu la trêve avec l’ennemi. C’est pour cette raison qu’il a respecté sa parole et ne l’a pas violée. Par conséquent, Khalid Ibn Al-Walîd a envoyé une lettre à Abou Bakr pour expliquer la condition des musulmans et la raison du traité de paix. Après quoi Abou Bakr a été satisfait et heureux.

Quand Khalid a terminé le traité de paix, il a donné des ordres à propos des forts. Des hommes y ont été placés. Mouja’ah a juré par Allah de ne rien lui cacher de ce dont il avait conclu dans la trêve avec Khalid et qu’il informera Khalid de tout fait inconnu qu’on aurait découvert.

Ensuite, les forts ont été ouverts et une grande quantité d’armes a été récupérée que Khalid a collectée séparément. Tout dinar et dirham récupéré a été amassé ainsi que leurs armures. Ils ont fait sortir les prisonniers et les ont divisés en deux groupes. Ensuite, on a tiré au sort les butins de guerres. Ils ont pesé les armures, les chaînes, l’or et l’argent, etc. Le Khoums a été séparé. Un quart du Khoums a été distribué parmi le peuple. Deux parties ont été fixées pour les cavaliers et une partie pour les propriétaires des chevaux.

Ensuite, on a pris le Khoums, qui a été envoyé à Abou Bakr Al-Siddîq. Après cela, les Banou Hanifah se sont réunis pour jurer allégeance et exprimer leur dissociation d’avec le prophétat de Mousaylimah. Tous ces individus ont été présentés à Khalid Ibn Al-Walîd : ils lui ont prêté allégeance et ont annoncé leur reconversion à l’islam. Khalid Ibn Al-Walîd a envoyé une délégation [des Banou Hanifah] à Médine au Calife Abou Bakr Al-Siddîq. Quand ils sont arrivés auprès d’Abou Bakr, celui-ci a exprimé son étonnement et leur a demandé : « Comment avez-vous été piégés par Mousaylimah et comment vous êtes-vous égarés ? » Ils ont répondu : « Ô Calife du Prophète ! Vous êtes bien conscient de notre situation. Mousaylimah n’a été d’aucun avantage pour lui-même ni pour ses proches ou sa tribu. »

On trouve mention d’un rêve d’Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.). Quand il a envoyé Khalid vers Al-Yamamah, il a vu dans un rêve qu’on lui avait apporté des dattes de Hajar, qui était un hameau. Il en a pris une : mais il s’agissait d’un noyau qui avait la forme d’une datte. Il était très dur : il ne s’agissait pas en effet d’une datte mais d’un noyau. Il l’a mâché pendant un moment puis l’a jeté. C’était là son rêve. Son interprétation était que Khalid devra faire face à une opposition sévère de la part des habitants d’Al-Yamamah mais qu’Allah lui accordera sûrement la victoire. »

Abou Bakr attendait anxieusement les nouvelles venant d’Al-Yamamah et dès qu’un émissaire de Khalid se présentait, il lui demandait des nouvelles. Un jour, Abou Bakr est sorti dans la chaleur de l’après-midi. Il a voulu se rendre dans un endroit nommé Sarar qui était à cinq kilomètres de Médine. Il était accompagné d’Oumar, Sa’id Ibn Zayd, Toulayha Ibn ‘Oubaydillah et d’un groupe de Mouhajirîn et d’Ansâr. Il a rencontré Abou Khaythamah Al-Najjari qui a été envoyé par Khalid. Quand Abou Bakr l’a vu, il a dit : « Ô Abou Khaythamah ! Quelles sont les nouvelles ? » Il a répondu : « Ô Calife du Prophète ! Il y a des bonnes nouvelles ! Allah nous a donné la victoire à Al-Yamamah. » Le narrateur dit qu’Abou Bakr s’est prosterné en guise d’action de grâce. Abou Khaythamah a déclaré que Khalid lui avait adressé une lettre. Abou Bakr et ses compagnons ont loué Allah, puis il a dit : « Parle-moi de la bataille et comment elle s’est déroulée. » Abou Khaythamah a informé le Calife ce que Khalid avait fait et comment il avait aligné ses soldats ; et comment les musulmans avaient subi un revers et qui parmi eux avait été martyrisé. Abou Bakr a récité « C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons » et a prié pour eux. Abou Khaythamah a ajouté : « Ô Calife du Prophète (s.a.w.). Nous sommes des Bédouins ; ils nous ont vaincus et nous ont traités d’une manière qui nous a déplu. Ensuite, Allah nous a donné la victoire sur eux. Abou Bakr a déclaré : « Je détestais ce que j’avais vu dans le rêve et je me suis dit que Khalid aurait à faire face à une bataille féroce. J’aurais aimé que Khalid n’ait pas conclu de traité avec eux. Ils auraient dû être passés au fil de l’épée. Quel droit les gens d’Al-Yamamah ont-ils de vivre après ces martyrs ? Ils seront éprouvés jusqu’au Jour de la Résurrection en raison de Mousaylimah le menteur – c’est-à-dire, ses compagnons – à moins qu’Allah ne les sauve. »

Après cela, la délégation des gens d’Al-Yamamah s’est présentée au Calife Abou Bakr avec Khalid.

On dit qu’environ dix mille apostats ont été tués lors de cette bataille. Selon un récit, leur nombre serait de vingt et un mille et que cinq cent ou six cent musulmans sont tombés en martyrs. Dans certains récits, le nombre de musulmans tombés en martyrs lors de la bataille d’Al-Yamamah serait de sept cent, douze cent ou mille sept cents. Selon un rapport, plus de 700 Houffâdh (mémorisateurs) du Coran figuraient parmi les martyrs de cette bataille. Parmi ces martyrs se trouvaient les grands compagnons et les Houffâdh du Coran dont le statut et le rang étaient très éminents parmi les musulmans. Leur martyre a été une grande tragédie ; mais c’est la mort de ces Houffâdh du Coran qui a conduit plus tard à la compilation du Coran. Parmi ces martyrs figuraient les noms de quelques Compagnons célèbres : Zayd Ibn Al-Khattâb, Abou Houdhayfah Ibn Rabi’a, Salim l’esclave affranchi d’Abou Houdhayfah, Khalid Ibn Ousayd, Hakkam Ibn Sa’id, Al-Toufayl Ibn ‘Amr Al-Dousi, Sa’ib Ibn Al-‘Awwam, le frère de Zoubayr Ibn Al-‘Awwam, ‘Abdoullah Ibn Al-Harith Ibn Qays, ‘Abbad Ibn Al-Harith, ‘Abbad Ibn Bichr, Malik Ibn Aws, Souraqah Ibn Ka’b, Ma’an Ibn ‘Adiyy – le Khatîb du Prophète, Thâbit Ibn Qays Ibn Chammâs, Abou Doujanah, ‘Abdoullah Ibn ‘Abdillah – le fils croyant du chef des hypocrites, ‘Abdoullah Ibn Oubayy Ibn Saloul et Yazid Ibn Thâbit Al-Khazraji.

Selon certains historiens, la bataille d’Al-Yamamah a eu lieu au cours du mois Rabi’Al-Awwal en l’an 12 de l’Hégire, tandis que d’autres disent qu’elle a eu lieu vers la fin de 11 de l’Hégire. Ces deux déclarations peuvent être réconciliées ainsi : cette bataille a débuté en 11 de l’Hégire et s’est terminée en 12 de l’Hégire.

Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Ceux qui se sont proclamés [prophètes] après le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et qui ont été combattus par les compagnons s’étaient tous rebellés contre l’Etat islamique et lui avaient déclaré la guerre. Mousaylimah lui-même avait écrit Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : « J’ai reçu l’ordre que la moitié de la terre d’Arabie m’appartient et l’autre moitié au Qouraychites. » Après la mort de l’Envoyé d’Allah (s.a.w), Mousaylimah a expulsé Thamamah Ibn Outhal de Hajar et d’Al-Yamamah que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait nommé gouverneur dans la région. Mousaylimah s’est autoproclamé gouverneur de la région et a attaqué les musulmans. De même, il a emprisonné deux compagnons de Médine, Habib Ibn Zayd et ‘Abdoullah Ibn Wahb et les a forcés à accepter sa Noubouwwah (son prophétat). ‘Abdoullah Ibn Wahb l’a accepté par peur, mais Habib Ibn Zayd a refusé de fléchir. Alors, Mousaylimah lui a amputé membre après membre avant de le brûler.

De même, au Yémen, certains des officiers nommés par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ont été emprisonnés et d’aucuns ont été sévèrement punis. De même, Al-Tabari a écrit qu’Aswad Al-‘Ansi s’était également rebellé et qu’il avait harcelé les fonctionnaires nommés par le Saint Prophète (s.a.w.) et ordonné de leur reprendre la Zakât. Il a attaqué Chahr Ibn Bâdhân, le dirigeant de la ville de Sana’a nommé par le Saint Prophète. Il a tué de nombreux musulmans et les a pillés ; il a tué le gouverneur et a épousé de force sa femme musulmane après son assassinat. Les Banou Najran se sont également révoltés et eux aussi ont rejoint Aswad Al-‘Ansi et ils ont expulsé les deux compagnons, ‘Amr Ibn Hazm et Khalid Ibn Sa’id, de la région.

Il ressort clairement de ces incidents que les prétendants à la prophétie n’ont pas été combattus parce qu’ils prétendaient être prophètes de l’Oummah du Saint Prophète (s.a.w.) ou qu’ils prétendaient diffuser la religion du Saint Messager (s.a.w.). Les Compagnons les ont combattus parce qu’ils abrogeaient la loi islamique et promulguaient leurs propres lois et se revendiquaient le gouvernement de leur région. Non seulement se sont-ils revendiqués gouverneurs de la région mais ils ont tué les compagnons. Ils ont envahi les pays islamiques, ils se sont rebellés contre le gouvernement établi et ils ont déclaré leur indépendance. »

Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est décédé, les Bédouins ont apostasié. ‘Aïcha (r.a.) a décrit cette situation périlleuse en ces termes : « Après le décès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), certains faux prophètes sont apparus et d’aucuns ont abandonné la Salât. La situation a changé. Mon père fut nommé Calife du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et son successeur dans un tel climat. De si grands malheurs lui tombèrent dessus qu’ils auraient réduit une montagne en poussière.

Réfléchissez : un homme ordinaire ne peut faire montre de courage et d’enthousiasme lorsque de telles montagnes de difficultés lui tombent dessus. Cette persévérance exige la sincérité : et seul le Siddîq l’a montrée. Il était impossible pour quelqu’un d’autre de gérer la situation. Tous les compagnons étaient présents en ces instants-là. Personne n’a dit que ce droit lui revenait. Ils ont vu que le feu avait éclaté ; qui a voulu entrer dans ce feu ? En ces instants, ‘Oumar a levé la main et a juré allégeance à Abou Bakr, puis tous ont juré allégeance, les uns après les autres. C’était sa sincérité qui a neutralisé ces perturbations et détruit ces fauteurs de trouble. Mousaylimah était accompagné de cent milles personnes et [ses injonctions] ne concernaient que l’Abahah. »

Abahah signifie la licéité d’une chose selon la charia. Les gens se sont joints à lui en voyant le libertinage qu’il promouvait. Il rendait licite nombre d’actions qui étaient illicites. J’en ai déjà fait mention. Les gens se joignaient donc à sa religion en raison du libertinage qu’il promouvait. Mais Dieu a manifesté Son soutien et a réduit à néant toutes les difficultés.

Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Les chercheurs savent très bien que son Califat était une période secouée par la peur et les malheurs. Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est décédé, les calamités ont accablé l’islam et les musulmans. Nombre d’hypocrites ont apostasié. Ces apostats se sont soulevés et des imposteurs se sont proclamés prophètes ; la majorité des Bédouins les ont soutenus, tant et si bien qu’une centaine de milliers d’ignares et d’infâmes se sont ligués autour de Mousaylimah le Menteur. L’insurrection a éclaté, les malheurs ont pris de l’ampleur et le danger a menacé de partout. Les croyants étaient sous le choc. Tout le monde était éprouvé. Des événements terrifiants et traumatisants ont éclaté. Les croyants étaient si impuissants que l’on eût dit qu’on avait allumé des braises ardentes dans leurs cœurs ou qu’on les avait égorgés au couteau. Ils pleuraient, tantôt pour le départ du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), le meilleur de la création, tantôt en raison de ces troubles qui étaient comme des feux réduisant tout en cendres. Il n’y avait pas une lueur de paix. Les fauteurs de troubles étaient comme une herbe folle s’étendant partout sur un tas d’immondices. La crainte des croyants avait pris de l’ampleur, leurs cœurs étaient terrifiés et angoissés. A un tel moment, Abou Bakr (r.a.) fut nommé chef de l’époque et Calife du Sceau des Prophètes. Les actes des hypocrites, des mécréants et des apostats l’avaient meurtri. Ses pleurs étaient telle une pluie de la mousson et les larmes coulaient de ses yeux comme [de l’eau] jaillissant d’une source. Il implorait Son Seigneur pour le bien-être de l’islam et des musulmans.

‘Aïcha (r.a.) relate : « Quand mon père fut nommé Calife et qu’Allah lui confia les rênes de l’émirat, au début même de son Califat il fut confronté à l’insurrection de toutes parts, aux campagnes des faux prophètes et à la rébellion des apostats hypocrites. De si grands malheurs lui tombèrent dessus qu’ils auraient réduit une montagne en poussière. Or, Abou Bakr (r.a.) possédait la patience d’un prophète. [Il en fut] ainsi jusqu’au moment où Allah accorda Son aide ; et les faux prophètes et les apostats furent tués. L’insurrection prit fin et les malheurs disparurent. L’affaire fut décidée. Le Califat fut établi et Allah protégea les croyants des malheurs, transformant leur peur en paix. Il renforça leur religion et guida tout un monde vers la vérité. Il humilia les fauteurs de troubles et accomplit Sa promesse. Il aida Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.), Son serviteur. Les chefs rebelles et les idoles furent détruits. Il inspira une telle crainte dans les cœurs des mécréants qu’ils furent vaincus. En fin de compte, ils se repentirent. D’ailleurs, Dieu en avait fait la promesse, et Il est le plus véridique d’entre tous. Considérez comment la promesse du Califat a été accomplie en la personne d’Abou Bakr Al-Siddîq dans le respect de toutes ses exigences et ses marques. »

Voici à présent d’autres détails concernant Khalid. Après avoir terminé la campagne à Al-Yamamah alors qu’il s’y trouvait encore, Abou Bakr lui a demandé de partir pour l’Irak.

Selon un récit, ‘Alâ ‘Al-Hadrami avait demandé des renforts au Calife. Celui-ci a donc écrit à Khalid Ibn Al-Walîd, lui ordonnant de quitter Al-Yamamah et de se rendre dans les plus brefs délais auprès d’Alâ et de l’aider. Khalid est venu à son aide. Il a tué Al-Houtam. Tous deux ont assiégé Khout, qui est un quartier de la tribu d’Abd Al-Qays au Bahreïn où les palmiers poussaient abondamment. Abou Bakr lui a alors ordonné de partir pour l’Irak et il a donc quitté le Bahreïn.

Il y a la question du mariage entre Khalid et la fille de Mouja’ah Ibn Mourarah. Selon les livres d’histoire et les biographies, Khalid Ibn Al-Walîd s’est marié après la bataille d’Al-Yamamah et après le traité conclu avec les survivants des Banou Hanifah. Selon les historiens, Abou Bakr était en colère contre Khalid lorsqu’il a appris la nouvelle de ce mariage. Mais lorsque Khalid a offert une explication détaillée dans une lettre, toute la colère d’Abou Bakr a disparu. Selon les détails, après la réconciliation, Khalid a demandé à Mouja’ah la main de sa fille. Mouja’ah était au courant de l’incident concernant Lailah Oumm Tamim, l’épouse de Malik Ibn Nouwayrah, et de la colère d’Abou Bakr à l’endroit de Khalid en raison de ce mariage. Mouja’ah lui dit : « Attendez un peu. Vous allez me mettre en difficulté et vous ne pourrez pas échapper à la réprimande d’Abou Bakr. » Mais Khalid (r.a.) a dit : « Donnez-moi la main de votre fille. » Sur ce, Mouja’ah lui a donné la main de sa fille. Abou Bakr attendait les nouvelles d’Al-Yamamah et l’émissaire de Khalid. Un soir, il se trouvait quelque part avec un groupe de Mouhajirîn et d’Ansâr lorsqu’il a rencontré Abou Khaythamah, le messager de Khalid. Dès qu’Abou Bakr l’a vu, il lui a demandé les nouvelles du front. Il a dit : « Tout va bien, ô Calife du Messager d’Allah. Allah nous a accordé la victoire à Al-Yamamah. Prenez cette lettre de Khalid. » Abou Bakr (r.a) a immédiatement accompli une prosternation de remerciement et a dit : « Dis-moi comment s’est passée la bataille. » J’ai relaté un récit antérieur à ce propos.

Tout en décrivant les détails de la bataille, Abou Khaythamah a présenté les actions de Khalid, comment il a aligné l’armée, quels compagnons sont tombés en martyr et comment ils ont été repoussés par l’ennemi, et comment ils les ont habitués à des choses qu’ils ignoraient.

Ensuite, il a également mentionné le mariage de Khalid. Abou Bakr lui a écrit une lettre : « Ô fils d’Oumm Khalid ! Tu t’es marié avec des femmes tandis que le sang de mille deux cents musulmans n’a pas encore séché dans ta cour. De surcroît, Mouja’ah t’a poussé à conclure une trêve par tromperie, tandis qu’Allah t’avait accordé plein pouvoir sur lui. »

Khalid a reçu cette réprimande du Calife Abou Bakr (r.a.) en raison de sa réconciliation avec Mouja’ah et du mariage avec sa fille. Khalid a répondu au Calife et y a présenté sa position et sa défense : « [Je jure] au nom de la religion d’islam ! Je ne me suis pas marié tant que le bonheur n’était pas complet et que la situation ne s’était pas stabilisée. J’ai épousé la fille d’un homme qui n’aurait pas refusé si j’avais envoyé un message de Médine. Pardonnez-moi. J’ai préféré envoyer un message depuis mon emplacement. Si vous n’aimez pas ce mariage pour des raisons religieuses ou mondaines, je suis prêt à faire votre volonté. Quant à la question de la condoléance des victimes musulmanes, si le chagrin et la peine de quelqu’un pouvaient garder quelqu’un en vie ou ramener les morts, alors mon chagrin et ma peine garderaient les gens les vivants et ramèneraient les morts. J’ai attaqué quand j’avais perdu tout espoir en la vie et que j’étais convaincu de la mort. En ce qui concerne la ruse de Mouja’ah, sachez que je ne me suis pas trompé dans mon opinion mais je n’ai aucune connaissance de l’invisible. Tout ce qu’Allah a fait pour les musulmans a été pour leur avantage. Il en a fait les héritiers de la terre et la fin est pour les pieux. » Quand Abou Bakr (r.a.) a reçu cette lettre, sa colère s’est apaisée et le groupe de Qouraychites qui lui avait apporté la lettre de Khalid a également présenté des excuses au nom de ce dernier. Abou Bakr a dit : « Vous dites la vérité. » Et il a accepté les explications et les excuses de Khalid. »

Incha Allah, je présenterai le reste à l’avenir. Les récits sur les apostats se terminent là.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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