Sermons 2023

Illustres compagnons de Badr

Dans son sermon du 24 février 2023, Sa Sainteté le Calife a présenté les derniers récits sur les compagnons de Badr.

Sermon du vendredi 24 février 2023, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

Il y avait certains points restants sur les Compagnons de Badr que j’avais évoqués plus tôt. Je vais adjoindre ces quelques récits sur les Compagnons, mettant ainsi fin à la série que je souhaitais présenter.

Le père d’Âmir Ibn Rabi’ah se nommait Rabi’ah Ibn Ka’b Ibn Malik Ibn Rabi’ah. Il a transmis certains hadiths. ‘Abdoullah Ibn ‘Âmir Rabi’ah rapporte que sa mère Oumm ‘Abdillah Layla Bint Haythama a déclaré : « Quand nous nous apprêtions à nous rendre en Abyssinie, mon mari, ‘Âmir Ibn Rabi’ah était parti pour une tâche quelconque, ‘Oumar Ibn Al-Khattâb, était encore un polythéiste à l’époque, est venu vers moi et s’est mis devant moi. Nous avons dû endurer toutes sortes de persécutions et de souffrances entre leurs mains. ‘Oumar m’a demandé : « Ô Oumm ‘Abdillah ! On dirait que vous avez l’intention de partir quelque part. » J’ai répondu : « Oui ! Par Dieu, nous allons certainement sortir sur la terre d’Allah, souhaitant qu’Il nous accorde l’aisance. Vous nous avez persécutés et opprimés. »

‘Oumar de répondre : « Qu’Allah soit avec vous ! »

Oumm ‘Abdillah déclare : « Je n’avais jamais vu une telle tristesse en lui auparavant. Puis il est parti. Je pense que notre départ l’avait attristé. Lorsque ‘Âmir Ibn Rabi’ah est revenu de son travail, je lui ai dit : « Ô Abou ‘Abdillah ! Si seulement tu avais vu la condition d’Oumar et sa tristesse à notre égard. »

‘Âmir Ibn Rabi’ah a déclaré : « Tu penses qu’il va se convertir à l’islam ? » « Oui. » ai-je répondu. Sur ce, ‘Âmir Ibn Rabi’ah a déclaré : « L’âne d’Al-Khattâb pourra bien accepter l’islam, mais pas ‘Oumar ! »

Layla a déclaré qu’Âmir Ibn ‘Abdillah avait tenu ces propos en raison de la dureté d’Oumar et de son animosité envers l’islam.

‘Abdoullah Ibn ‘Âmir rapporte ce recit de son père ‘Âmir Ibn ‘Abdillah : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) nous a envoyés pour une expédition connue comme la Sariya de Nakhlah ou la Sariya d’Abdoullah Ibn Jahch qui a eu lieu avant la bataille de Badr. ‘Amrou Ibn Souraqah, qui était mince et grand, nous avait accompagnés.

Lors du voyage il s’est assis en se cramponnant l’estomac, en raison de la faim ; il n’arrivait plus à marcher avec nous et il est tombé. (La faim l’avait terrassé.) Nous lui avons posé une pierre sur l’estomac et l’avons fermement attaché au dos. Il nous a suivis chez une tribu qui nous a offert l’hospitalité. Il a ensuite retrouvé la force pour nous accompagner. ‘Amrou Ibn Souraqah a dit : « Je croyais que les jambes portaient l’estomac. Mais j’ai compris aujourd’hui que c’est l’estomac qui porte les jambes ! » »

C’est-à-dire que quand on a faim et qu’on est faible on n’arrive même pas à marcher.

Abou Oumamah relate : « L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a envoyé ‘Âmir Ibn Rabi’ah et Sahl Ibn Hounayf pour une mission de renseignement. »

‘Âmir Ibn Rabi’ah avait également participé à la bataille de Dhât Al-Salâsil en l’an huit de l’Hégire. Il avait été blessé au bras par une flèche.

‘Abdoullah Ibn ‘Âmir rapporte que son père ‘Âmir Ibn Rabi’ah que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est passé tout près d’une tombe. En la voyant, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a demandé : « A qui appartient-elle ? » Les gens ont répondu qu’il s’agit de la tombe de telle ou telle femme. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a demandé : « Pourquoi ne m’aviez-vous pas informé [de son décès] ? » Les gens ont dit : « Vous faisiez la sieste. Nous n’avions pas voulu vous réveiller. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit : « N’agissez pas de la sorte. Informez-moi pour vos prières funéraires. » Ensuite, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a demandé aux autres de se mettre en rang derrière lui ; puis il a dirigé la prière funéraire devant la tombe. »

‘Abdoullah Ibn ‘Âmir relate qu’Âmir Ibn Rabi’ah son père a déclaré : « Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) nous envoyait pour une expédition nos seules provisions se limitaient à un panier de dattes. Le commandant de l’expédition distribuait une poignée de dattes parmi nous et nous en consommions, une par une. Lorsque ces dattes étaient épuisées, nous ne recevions qu’une seule pour le reste du voyage. »

‘Abdoullah a demandé : « Ô mon père ! Comment une datte pouvait-elle suffire ? » Il m’a répondu : « Ô mon cher fils ! Ne dis pas cela. On en connaissait l’importance quand nous ne l’avions plus. » »

Demandez aux affamés l’importance d’une datte.

Le Calife ‘Oumar (r.a.) avait expulsé les Juifs de Khaybar au cours de son califat et avait distribué les terres de la vallée d’Al-Qoura. ‘Âmir Ibn Rabi’ah en avait reçu un lopin.

‘Âmir Ibn Rabi’ah avait accompagné ‘Oumar quand celui-ci était à Jabia dans les alentours de Damas. Selon un récit, ‘Âmir portait le drapeau du Calife ‘Oumar.

Quand le Calife ‘Outhmân était parti accomplir le Hajj, il avait nommé ‘Âmir comme son suppléant à Médine.

Il existe des divergences d’opinion sur l’année du décès d’Âmir Ibn Rabi’ah. Selon certains, il était décédé à l’époque du Calife ‘Outhmân. Selon d’autres, il serait décédé en l’an 32 de l’Hégire, en l’an 33, 34 ou encore 37 de l’Hégire. Selon le ‘Allâmah Ibn ‘Asâkir, le récit sur l’an 32 de l’Hégire semble être le plus plausible.

Selon les récits, il ne sortait pas de chez lui après le martyre du Calife ‘Outhmân. Personne n’a rien su à son sujet jusqu’à ce que sa dépouille sorte de sa maison.

‘Abdoullah Ibn ‘Âmir rapporte que son père ‘Âmir Ibn Rabi’ah a relaté : « À l’époque du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), un homme avait offert à une femme des Banou Fazara deux chaussures comme Haqq Mahr pour leur Nikah. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré valable ce Nikah. »

C’est-à-dire ce Haqq Mahr modique était acceptable.

Abdoullah Ibn ‘Âmir rapporte que son père ‘Âmir Ibn Rabi’ah a relaté qu’il avait vu le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) accomplir des prières Nawâfil assis sur le dos de sa chamelle la nuit lors d’un voyage. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait orienté [sa prière] dans la direction dans laquelle marchait la chamelle. »

C’est-à-dire qu’il est permis d’accomplir la Salât lors d’un voyage, quelle que soit la direction dans laquelle se dirige la monture.

‘Âmir Ibn Rabi’ah relate j’ai voyagé par une nuit obscure avec le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Nous sommes arrêtés quelque part. Un individu a réuni des pierres et fait une place pour la prière. Nous y avons accompli la Salât. Le matin nous avons su que nous nous étions tournés dans la direction opposée de la Qibla. Nous en avons informé le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). C’est alors qu’Allah a révélé ce verset :

وَلِلَّهِ الْمَشْرِقُ وَالْمَغْرِبُ فَأَيْنَمَا تُوَلُّوا فَثَمَّ وَجْهُ اللَّهِ

« A Allah appartiennent l’Est et l’Ouest ; et où que vous vous tourniez, vous y trouverez la gloire d’Allah. »

Autrement dit, il n’y a pas de mal à ce propos si vous vous êtes tournés dans la mauvaise direction en raison d’un malentendu. Il se peut que le Saint Prophète ait cité ce verset pour expliquer cette situation. Il n’est pas nécessaire que ce verset ait été révélé à ce moment-là. En tout cas, c’est un récit tiré de Hilyat Al-Awliyâ’.

‘Âmir Ibn Rabi’ah raconte que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « Allah envoie la paix dix fois sur celui qui envoie des bénédictions sur moi une fois. À vous d’envoyer des salutations sur moi moins fréquemment ou plus souvent. »

Selon un autre hadith, ‘Âmir Ibn Rabi’ah a relaté que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « Quiconque prie pour [qu’Allah] envoie la paix sur moi, les anges prient qu’il mérite la paix tant qu’il est dans cet état. C’est à la discrétion du dévot s’il souhaite prier plus souvent ou moins fréquemment pour [que je mérite cette paix]. »

Le prochain compagnon se nomme Harâm Ibn Milhân. Il n’a pas de descendance. ‘Abdoullah Ibn Abi Talhah relate : « Anas m’a raconté que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a envoyé Harâm Ibn Milhân, son oncle maternel et frère d’Oumm Soulaym, avec soixante-dix cavaliers vers les Banou ‘Âmir. ‘Âmir Ibn Toufayl était le chef des polythéistes. Il avait présenté trois choix au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il lui avait dit : « Les gens de la ville seront à vous et ceux de la campagne seront à moi. Ou je serai votre successeur après votre mort. Sinon, je vous attaquerai avec deux mille [combattants] des Ghatafân. » En conséquence, ‘Âmir a attrapé la peste chez une femme. ‘Âmir a dit : « J’ai attrapé des furoncles ordinaires, les mêmes ayant affligé un jeune chameau appartenant à une femme de la progéniture de Saloul. [Il a dit] : « Amenez-moi mon cheval. » Il est monté sur son cheval et a rendu l’âme dessus. »

Ce récit mentionne la fin d’Âmir Ibn Toufayl au début.

Les rapports évoquent également la tribu [d’Âmir Ibn Toufayl]. Harâm Ibn Milhân, le frère d’Oumm Soulaym, a pris un homme boiteux et un autre qui appartenait à telle ou telle tribu et ils se sont rendus chez les Banou ‘Âmir. Harâm à tous les deux : « Restez tout près ; je vais me rendre chez [‘Âmir Ibn Toufayl]. S’il garantit ma sécurité, vous pourrez venir. S’ils me tuent, retournez vers vos compagnons et informez-les-en. »

Harâm s’est rendu chez ‘Âmir Ibn Toufayl et lui a dit : « M’accordes-tu la protection pour transmettre le message du Messager d’Allah (s.a.w.) ? » Après avoir dit cela, il a commencé à lui parler. Les membres de la tribu ont fait signe à un homme qui est venu par l’arrière et l’a frappé d’un coup de lance qui a transpercé son corps. Harâm a pris le sang qui coulait de ses blessures dans sa main et en a enduit son visage en disant : « Allâhou Akbar ! Fouztou biRabb-il-Ka’bah ! » (« Allah est le plus grand ! Par le Seigneur de la Ka’bah, j’ai atteint mon objectif! »)

Ensuite, les gens de la tribu ont poursuivi l’autre musulman et l’ont tué. Puis, ils ont attaqué les Qâris restants : ils ont tous été tués sauf le boiteux qui se trouvait au sommet de la montagne. Allah nous l’a révélé. [Les martyrs ont transmis ce message] : « Dites à notre peuple que nous sommes partis à la rencontre de notre Seigneur. Il est content de nous et nous a rendus heureux. » Pendant trente jours, tous les matins l’Envoyé d’Allah (s.a.w) n’a cessé de prier contre eux, c’est-à-dire contre les tribus de Ri’l, Dhakwân, Banou Lihyân et Oussayah qui s’étaient rebellées contre Allah et Son Messager (s.a.w.). C’est un récit tiré d’Al-Boukhari.

Selon un autre hadith d’Anas, cité dans Al-Boukhari, il aurait été tué par une javeline au lieu d’une lance.

Selon un autre récit, pendant un mois durant la prière du matin, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a prié contre eux, c’est-à-dire Ri’l et Dhakwân, les deux clans des Banou Soulaym. Anas relate que c’était le début du Qounout. Avant cela, nous ne faisions pas de Qounout.

Evoquant la passion pour le sacrifice des Compagnons, Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.), évoquant le martyre des Houffâdh, dit : « En étudiant l’histoire, on apprend que lorsque les Compagnons partaient en guerre, le fait de tomber en martyr était une source de grand réconfort et de joie pour eux. S’ils subissaient une blessure, ils ne la considéraient pas comme telle, mais plutôt comme source de joie. Divers récits démontrent que pour de nombreux Compagnons, tomber en martyr dans la voie de Dieu était source de joie. Il y avait par exemple ces Houffâdh (personnes ayant mémorisé le Saint Coran) envoyés par le Saint Prophètesa vers une tribu située au centre de l’Arabie. Parmi eux se trouvait Harâm Ibn Milhân qui était parti transmettre le message de l’islam à ‘Âmir Ibn Toufayl, chef de la tribu ‘Âmir.

Les autres Compagnons qui l’accompagnaient sont restés en arrière. Au début, ‘Âmir Ibn Toufayl et ses Compagnons l’ont accueilli chaleureusement, de manière hypocrite, mais lorsque Harâm Ibn Milhân s’est assis et a commencé à leur transmettre le message, des personnes malintentionnées ont fait signe à un malfrat qui a donné un coup de lance par l’arrière à Harâm Ibn Milhân. En tombant, il a déclaré : « Allâhou Akbar ! Par le Seigneur de la Ka’bah ! J’ai mérité le salut ! ». Ensuite, les malfrats ont encerclé les autres Compagnons et les ont attaqués. L’esclave affranchi d’Abou Bakr Al-Siddîq, ‘Âmir Ibn Fouhayra, qui avait accompagné le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lors de l’Hégire, était aussi présent. Son assassin, qui avait par la suite accepté l’islam, relate la raison de sa conversion. « Lorsque j’ai tué ‘Âmir Ibn Fouhayra, il a crié : « Par Dieu ! J’ai atteint mon objectif ! ».

Ces récits révèlent que le martyre procurait une grande joie aux Compagnons. »

Je citerai [à présent] Hazrat Mirza Bashir Ahmad Saheb, qui explique cet incident en détail : « Un individu nommé Abou Bara’Al-‘Âmiri, qui était un chef de la tribu située en Arabie centrale appelée Banou ‘Âmir, se présenta au Saint Prophète (s.a.w.). Le Saint Prophète (s.a.w.) lui a très gentiment et bienveillamment transmis le message de l’islam. Apparemment, ce chef a écouté l’allocution du Saint Prophète (s.a.w.) avec intérêt ; mais il n’a pas accepté l’islam. Quoi qu’il en soit, il a fait la requête suivante à l’Envoyé d’Allah (s.a.w) : « Envoyez quelques-uns de vos Compagnons avec moi au Nejd pour qu’ils y prêchent le message de l’islam aux habitants (du Nejd). Je suis convaincu que les habitants du Nejd ne rejetteront pas votre message. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit : « Je ne fais pas confiance aux gens du Nejd. » Abou Bara’a répondu : « Ne vous inquiétez pas, je garantis leur sécurité. » Étant donné qu’Abou Bara’était le chef d’une tribu et était un homme influent, le Saint Prophète (s.a.w.) lui fait confiance et a envoyé un groupe de Compagnons vers le Nejd.

Selon le recueil d’Al-Boukhari, quelques individus appartenant aux tribus Ri’l et Dhakwân, etc. (qui étaient des clans de la célèbre tribu connue sous le nom des Banou Soulaym) se sont présentés au Saint Prophète (s.a.w.) et ont prétendu accepter l’islam. Ensuite, ils auraient demandé que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) leur envoie de l’aide contre les gens de leurs peuples qui étaient des ennemis de l’islam. La nature de l’assistance qu’ils ont demandée – pour la prédication ou militaire – n’a pas été précisée. Alors, le Saint Prophète (s.a.w.) a envoyé cette compagnie. […] Pour faire concorder ces deux récits, l’on peut déduire que les gens des clans de Ri’l et Dhakwân avaient accompagné Abou Bara’Al-‘Âmiri, chef de la tribu des Banou ‘Âmir. Il a peut-être parlé en leur nom. D’ailleurs, selon l’histoire, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) aurait affirmé : « Je ne suis pas tranquille eu égard aux gens du Nejd. » Abou Bara’a répondu : « N’ayez crainte, je me porte garant et vos Compagnons seront saufs. » Ceci indique qu’Abou Bara’était accompagné des membres des clans de Ri’l et Dhakwân, à propos desquels le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était inquiet. En tout cas, Allah est le meilleur des savants. […]

Ainsi donc, au cours du mois de Safar, en l’an 4 de l’Hégire, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a envoyé une délégation de Compagnons sous la direction de Moundhir Ibn ‘Amr Al-Ansari. La plupart étaient des Ansâr et étaient soixante-dix en nombre. Ils étaient presque tous des Qâris, c’est-à-dire qu’ils connaissaient bien le Saint Coran. Le jour ils ramassaient du bois pour joindre les deux bouts et passaient la meilleure partie de la nuit dans le culte de Dieu.

Quand ils ont atteint un lieu connu sous le nom de Bi’r Ma’ouna, ainsi nommé en raison d’un puits d’eau, le dénommé Harâm Ibn Milhân, qui était l’oncle maternel d’Anas Ibn Malik, est parti en avant présenter le message de l’islam à ‘Âmir Ibn Toufayl, le chef de la tribu’Âmir et neveu paternel d’Abou Bara Al-‘Âmiri. Le reste des Compagnons sont restés en arrière. Quand Harâm Ibn Milhân, en tant qu’émissaire du Saint Prophète, a rencontré’Âmir Ibn Toufayl et les membres de sa tribu, ils l’ont, par pure hypocrisie, accueilli chaleureusement. Mais après que Harâm Ibn Milhân se fût assis et mis à prêcher le message de l’islam, quelques individus infâmes parmi eux firent signe à quelqu’un, qui frappa l’innocent émissaire de sa lance par-derrière et le blessa mortellement. Les dernières paroles de Harâm Ibn Milhân étaient : « Allah est le plus grand. Par le Seigneur de la Ka’bah, j’ai atteint mon objectif ! »

‘Âmir Ibn Toufayl ne s’est pas contenté du meurtre de cet émissaire du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il a incité les membres de sa tribu, les Banou ‘Âmir, à s’attaquer au reste des musulmans : mais ils ont refusé, citant la garantie offerte par Abou Bara’. Sur ce, ‘Âmir a recueilli les clans des Banou Ri’l, Dhakwân et Ousayyah, membres de la tribu des Soulaym (c’est-à-dire, les mêmes tribus qui avaient envoyé leur délégation au Saint Prophète selon le récit d’Al-Boukhari) et afin d’attaquer ce petit groupe de musulmans sans défense.

Quand ces gens perfides, assoiffés de sang, les ont approchés, les musulmans ont déclaré : « Nous n’avons aucun grief contre vous. Nous venons seulement avec le message du Saint Prophète ; nous ne sommes pas venus nous battre. » Mais les infâmes ne les ont pas écoutés et les ont tous assassinés. Parmi les Compagnons présents, un seul individu a été épargné : il était boiteux et avait réussi à grimper au sommet d’une montagne. Il s’appelait Ka’b Ibn Zayd. Selon d’autres récits, les mécréants l’avaient également assailli et blessé et l’avaient laissé pour mort. En réalité, il était encore en vie et avait survécu. Deux membres de la délégation des Compagnons s’étaient séparés du groupe afin de faire paître leurs chameaux. Ils s’appelaient ‘Amr Ibn Oumayyah Al-Damri et Moundhir Ibn Muhammad. Quand ils ont regardé vers leur camp, ils ont aperçu des bandes d’oiseaux qui volaient au-dessus de leurs têtes. Ayant compris ce signe du désert, ils ont immédiatement déduit qu’une bataille avait eu lieu. Ils ont constaté le carnage perpétré par les mécréants. De loin, ils se sont consultés sur la démarche à suivre. L’un a suggéré qu’ils devraient prendre la fuite immédiatement et retourner à Médine afin d’en informer le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Son ami a rejeté sa proposition et a dit : « Je ne fuirai pas où notre émir, Moundhir Ibn ‘Amr, est tombé en martyr. » Par conséquent, il s’est avancé et il est tombé en martyr. […]

L’autre, dont le nom était ‘Amr Ibn Oumayyah Al-Damri, a été fait prisonnier par les mécréants. Ils l’auraient peut-être assassiné aussi, mais lorsqu’ils ont découvert qu’il était de la tribu de lui Moudar, selon la coutume de l’Arabie, ‘Âmir Ibn Toufayl lui a coupé les toupets et l’a libéré en disant : « Ma mère a juré de libérer un esclave de la tribu Moudar. Par conséquent, je te libère. »

Autrement dit, parmi ces soixante-dix Compagnons, seuls deux ont survécu. L’un était ce même ‘Amr Ibn Oumayyah Al-Damri et le second était Ka’b Ibn Zayd, que les mécréants avaient abandonné en le croyant mort.

‘Âmir Ibn Fouhayrah, l’esclave affranchi d’Abou Bakr et un dévot de l’islam, faisait également partie des Compagnons qui ont été martyrisés dans l’incident de Bi’r Ma’ounah. Il a été tué par un certain Jabbâr Ibn Salamah. Par la suite, Jabbâr est devenu musulman et déclare que la raison pour laquelle il a accepté l’islam était que lorsqu’il a tué ‘Âmir Ibn Fouhayrah, celui-ci a crié spontanément:

فُزْتُ وَاللّٰه

c’est-à-dire : « Par Dieu ! J’ai atteint mon objectif ! » Jabbâr déclare : « J’avais été fort étonné d’entendre ces paroles. Je viens de tuer cette personne et voici qu’il dit qu’il a atteint son objectif ! Quelle chose étrange, en effet ! J’en ai demandé la raison aux autres et ils m’ont informé que les musulmans considéraient le sacrifice de leur vie dans la voie de Dieu comme leur plus grand succès. Cela a laissé une impression si durable sur moi que je suis devenu musulman. »

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et les musulmans ont reçu les nouvelles des tragédies de Raji et de Bi’r Ma’ounah presque en même temps et ils en étaient forts affligés. Les récits rapportent que jamais le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’a été aussi profondément affligé par quelque événement avant ou après ces tragédies.

Environ quatre-vingts Compagnons ont soudainement été assassinés par tromperie : ils étaient d’ailleurs des Houffâdh du Saint Coran et appartenaient à une classe pauvre et désintéressée. Ce n’était pas un petit événement, même selon les coutumes et pratiques barbares de l’Arabie. C’est comme si le Saint Prophète (s.a.w.) avait reçu la nouvelle de la perte de quatre-vingts fils. Voire cette nouvelle était encore plus tragique. Car pour un homme spirituel, les liens spirituels lui sont beaucoup plus chers que les relations physiques d’un homme de ce monde. Ces événements tragiques ont profondément attristé le Saint Prophète mais dans tous les cas, l’islam enseigne la patience. En entendant cette nouvelle, le Saint Prophète (s.a.w.) dit : « C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. » Ensuite il a prononcé ces paroles et s’est tu : « Ceci est le résultat de l’action d’Abou Bara’. Je ne souhaitais pas envoyer ces Compagnons et j’avais des inquiétudes par rapport aux gens du Nejd. » »

Le prochain compagnon se nomme Sa’d Ibn Khawla. Il appartenait à la tribu des Banou Malik Ibn Hasal Ibn ‘Âmir Ibn Louiyy. Selon certains, il était un allié des Banou ‘Âmir. Il faisait partie des Persans qui s’étaient installés au Yémen.

‘Âmir Ibn Sa’d rapporte que son père, Sa’d Ibn Waqqâs, a dit : « Lors du pèlerinage d’adieu, je suis tombé malade à La Mecque ; j’étais sur le point de mourir et le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est venu me visiter. Je lui ai dit : « Ô Envoyé d’Allah ! Vous voyez mon état. Je possède beaucoup de richesses et je n’ai qu’une fille comme héritière. Est-ce que je peux offrir en aumône deux tiers de mes biens ? » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répondu : « Non. » Sur ce, j’ai dit : « Pourrais-je en offrir la moitié ? » Il a répondu : « Non. » « Un tiers, dans ce cas ? », ai-je dit. « Oui. Mais même un tiers est beaucoup trop. Il vaut mieux que tu laisses tes héritiers dans la richesse que dans le dénuement, contraints de mendier aux autres. Tu seras récompensé pour tout ce que tu dépenseras, même pour ce morceau de nourriture que tu mets dans la bouche de ta femme. »

J’ai dit : « Ô Envoyé d’Allah ! Vais-je mourir à l’arrière [à La Mecque] ? » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répondu : « Nous n’allons pas te laisser en arrière. Ton statut sera élevé pour toute action que tu accompliras pour le plaisir de Dieu. Je nourris l’espoir que tu auras une longue vie, tant et si bien que des peuples entiers profiteront de toi. D’autres subiront des pertes par ton entremise. »

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait prié : « Ô Allah ! Complète l’émigration de mes Compagnons et fais qu’ils ne retournent pas sur leurs talons. »

Le narrateur dit : « Mais l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a exprimé sa tristesse à l’égard du pauvre Sa’d Ibn Khawla, car il est mort à La Mecque après la migration. »

Selon un récit, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a exprimé sa tristesse à l’égard de Sa’ad Ibn Khawla car il est mort à La Mecque. En effet, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) n’aimait pas que celui qui a émigré de La Mecque y retourne ou y demeure longtemps après le Hajj et la ‘Oumrah. »

Isma’il Ibn Muhammad Ibn Sa’d relate que le Saint Prophète (s.a.w.) a ordonné à Sa’ib Ibn ‘Oumayr Al-Qâri que si Sa’d Ibn Khawlah décède à La Mecque, il ne doit pas y être enterré. Selon un autre récit, le Saint Prophète (s.a.w.) a dit concernant Sa’d Ibn Abi Waqqâs (r.a.) que s’il décède à La Mecque, il ne doit pas y être enterré.

Sa’d Ibn Khawlah est décédé lors du pèlerinage d’adieu. Au moment de sa mort, sa femme était enceinte. Peu de temps après sa mort, elle a accouché. L’enfant est né peu de temps après sa mort. Selon les récits, l’enfant est né 25 nuits après sa mort ou même plus tôt. Après la période de 40 jours après l’accouchement, la veuve s’est purifiée, et s’est embellie en prévision de recevoir une demande en mariage de prétendants potentiels. Un homme des Banou ‘Abd Al-Dar nommé Abou Sanabil Ibn Ba’kak est venu et lui a lui : « Que se passe-t-il ? Je vois que vous êtes embellie. Peut-être avez-vous l’intention de vous marier ? Par Allah ! Vous ne pouvez pas vous marier avant que la période de quatre mois et dix jours ne se soit écoulée. » Soubayyah déclare : « Quand il m’a dit cela, j’ai mis ma tenue de soirée et je me suis rendue chez le Saint Prophète (s.a.w.) et me suis renseignée à ce sujet. Le Saint Prophète (s.a.w.) a donné l’édit que je pouvais me marier après la naissance de l’enfant et si je le souhaitais, je pourrais me marier. »

Ces incidents présentent des solutions à certaines questions [de jurisprudence].

Le prochain compagnon se nomme Abou Al-Haytham Ibn Al-Tayyihan (r.a.). Son frère se nommait soit ‘Oubayd Ibn ‘Oubayd ou ‘Atiq Ibn Al-Tayyihan. Il avait pris part à la bataille d’Ouhoud. Selon un recit, Abou Al-Haytham a demandé au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : « Je suis parmi les premiers à prêter allégeance. Comment devrions-nous vous prêter allégeance ? » Le Saint Prophète (s.a.w.) a répondu : « Prêtez-moi allégeance de la même manière que les Enfants d’Israël avaient prêté allégeance à Moïse (a.s.). » Le Saint Prophète (s.a.w.) a nommé Abou Al-Haytham et Ousayd Ibn Houdayr comme responsables de la tribu des Banou ‘Abd Al-Ach’al. Il portait deux épées au combat, d’où son nom de Dhou Al-Sayfayn (celui portant les deux épées). Mirza Bashir Ahmad Sahib (r.a.) explique qu’il est tombé en martyr lors de la bataille de Siffin, aux côtés d’Ali (r.a.).

Le prochain compagnon se nomme ‘Âsim Ibn Thâbit (r.a.). L’un des fils d’Âsim se nommait Muhammad : sa mère était Hind bint Malik.

En commentant sur un verset, feu le quatrième Calife a évoqué ceux qui étaient proches du Saint Prophète (s.a.w.) lors de la bataille d’Ouhoud. L’imam Al-Râzi a mentionné les noms de 14 personnes dont on est sûr qu’ils étaient autour du Saint Prophète (s.a.w.) lors des combats et ne l’avaient abandonné en aucune circonstance. Parmi les Mouhâjirîn, il y avait : Abou Bakr (r.a.), ‘Ali (r.a.) – les chiites prétendent que seul ‘Ali était présent – néanmoins, on trouve mention des noms suivants : Abou Bakr (r.a.), ‘Ali (r.a.), ‘Abdur Rahman Ibn ‘Awf (r.a.), Sa’d Ibn Abi Waqqâs (r.a.), Talhah Ibn ‘Oubaydillah (r.a.), Abou ‘Oubaydah Ibn Al-Jarrâoh (r.a.) et Zubayr Ibn Al-‘Awwâm (r.a.). Parmi les Ansâr se trouvaient : Khabbâb Ibn Moundhir (r.a.), Abou Doujanah (r.a.), ‘Âsim Ibn Thâbit (r.a.), Hârith Ibn Al-Simmah (r.a.), peut-être que c’était Sahl Ibn Hounayf (r.a.), Ousayd Ibn Houdayr (r.a.) et Sa’d Ibn Mou’adh (r.a.). On trouve également mention de huit qui ont juré de se battre jusqu’à la mort, dont trois parmi les Mouhâjirîn et cinq parmi les Ansâr.

Il est intéressant de noter qu’étant donné que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait besoin de ses serviteurs, aucun d’entre les huit qui avaient juré de se battre jusqu’à la mort n’est tombé en martyr. C’est ainsi qu’Allah les a protégés par des moyens extraordinaires.

Le prochain compagnon se nomme Sahl Ibn Hounayf Al-Ansâri (r.a.). Ibn ‘Abbâs (r.a.) relate qu’à l’occasion de la bataille de Badr, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était accompagné de 100 chameaux et deux chevaux. Miqdâd Ibn Aswad (r.a.) était monté sur l’un (des chevaux) et Mous’ab Ibn ‘Oumayr (r.a.) et Sahl Ibn Hounayf (r.a.) étaient montés sur l’autre. Les Compagnons du Saint Prophète (s.a.w.) se relayaient pour monter à tour de rôle sur les chameaux. Le Saint Prophète (s.a.w.), ‘Ali (r.a.), Marthad Ibn Abi Marthad Al-Ghanawi (r.a.), qui était un allié de Hamzah Ibn ‘Abdil Mouttalib (r.a.), se relayaient pour monter sur l’un des chameaux.

Sahl Ibn Hounayf (r.a.) faisait également parti de ces Compagnons qui sont restés proches du Saint Prophète (s.a.w.) pendant la bataille d’Ouhoud. Yousayr Ibn ‘Amr raconte qu’il a demandé à Sahl Ibn Hounayf (r.a.) de lui raconter un hadith qu’il avait entendu du Saint Prophète (s.a.w.) concernant le groupe Harouriyyah, c’est-à-dire les Khawârij. Sahl Ibn Hounayf (r.a.) a déclaré : « Je ne te raconterai que ce que j’ai entendu et rien d’autre. J’ai entendu le Saint Prophète (s.a.w.) mentionner un groupe de personnes qui sortiront d’ici (et il a indiqué du doigt la direction de l’Irak). Bien qu’ils réciteront le Coran, celui-ci ne descendra pas en dessous de leur gorge. Ils abandonneront l’islam comme une flèche transperce la proie. » Le narrateur a demandé si le Saint Prophète (s.a.w.) avait mentionné un signe pour les reconnaître et Sahl a répondu : « C’est tout ce que j’ai entendu et je ne peux rien te dire de plus que cela. Je t’ai raconté tout ce que j’avais entendu et tu dois essayer de le découvrir par toi-même.

‘Oumayr Ibn Sa’îd relate qu’Ali (r.a.) a dirigé la prière funéraire de Sahl Ibn Hounayf (r.a.) et a récité le Takbîr cinq fois à haute voix. Sur ce, les gens ont demandé pourquoi il l’avait récité [tant de fois]. ‘Ali (r.a.) a déclaré : « C’est Sahl Ibn Hounayf, qui faisait partie de ceux qui ont pris part à la bataille de Badr ; les combattants de Badr ont une distinction sur les autres. J’ai récité les Takbîrs supplémentaires afin que cette distinction soit claire pour vous. »

Le prochain compagnon se nomme Jabbâr Ibn Sakhr (r.a.). L’expédition d’Ali (r.a.) contre les Banou Tâ’iyy a eu lieu au cours du mois Rabi ‘Al-Âkhir, en l’an 9 de l’Hégire. On rapporte que le Saint Prophète (s.a.w.) a envoyé ‘Ali (r.a.), avec 150 personnes, contre les Banou Tâ’iyy afin de détruire leur idole Fouls. La région de Banou Tâ’iyy était située au nord-ouest de Médine. Le Saint Prophète (s.a.w.) a confié à ‘Ali (r.a.) une grande bannière noire et un petit drapeau blanc pour cette expédition. ‘Ali (r.a.) a attaqué le peuple de Hâtim dans la matinée et a détruit Fouls, leur idole. ‘Ali (r.a.) est retourné à Médine avec de grands butins pris aux Banou Tâ’iyy et aussi de nombreux prisonniers. Jabbâr Ibn Sakhr (r.a.) a porté le drapeau au cours de cette expédition.

‘Ali (r.a.) a demandé conseil à ses Compagnons lors de cette expédition et Jabbâr Ibn Sakhr (r.a.) a dit qu’ils devraient voyager sur leurs montures toute la nuit et les attaquer dès le matin. ‘Ali (r.a.) a approuvé sa suggestion. Jâbir Ibn ‘Abdillah (r.a.) rapporte qu’il était debout à la gauche du Saint Prophète (s.a.w.) et le Saint Prophète (s.a.w.) l’a placé sur son côté droit. Puis, lorsque Jabbâr Ibn Sakhr (r.a.) est venu, le Saint Prophète (s.a.w.) les a placés tous les deux derrière lui.

Selon un récit, ‘Oumayr Ibn Abi Waqqâs (r.a.) aurait été tué par ‘Amr Ibn ‘Abd Woudd.

Selon une autre narration, ‘Oumayr Ibn Abi Waqqâs (r.a.) a été tué par Ahsan Ibn Sa’îd. La mention de Jabbâr Ibn Sakhr (r.a.) a pris fin – j’évoque maintenant les détails concernant ‘Oumayr Ibn Abi Waqqâs (r.a.). Ainsi donc, selon un récit qui n’avait pas été mentionné [dans les sermons] précédents, il a été tué par ‘Amr Ibn ‘Abd Woudd ; et selon un autre récit, c’est Ahsan Ibn Sa’îd qui l’aurait tué.

On rapporte par ailleurs que le Saint Prophète (s.a.w.) a envoyé Qoutbah (r.a.), avec 20 autres combattants en l’an 9 de l’Hégire, vers une branche de la tribu de Khasam, qui vivait près de Tabâlah. Le Saint Prophète (s.a.w.) leur a ordonné de lancer une attaque surprise. Ces Compagnons sont partis sur 10 chameaux qu’ils montaient à tour de rôle. En chemin, ils se sont emparés d’un homme et l’ont interrogé. Il s’est fait passer pour un muet, puis dès qu’il en a trouvé l’occasion, il s’est mis à crier pour alerter les gens de sa tribu. Sur ce, ils ont tué cet individu. Qoutbah (r.a.) et ses Compagnons ont alors attendu ; et quand les gens de cette tribu se sont endormis, ils ont lancé une attaque soudaine contre eux. Une bataille acharnée s’est ensuivie et des hommes des deux camps ont été blessés. Qoutbah (r.a.) a tué beaucoup d’entre eux et est ensuite retourné à Médine avec leur bétail et leurs femmes. Après avoir prélevé une portion du Khoums, chaque personne a reçu quatre chameaux et, à cette époque, chaque chameau valait 10 chèvres.

L’Imam Al-Baghawi déclare que Qoutbah Ibn ‘Âmir (r.a.) n’a rapporté aucun Hadith.

C’est ici que la série sur les Compagnons que je souhaitais mentionner se termine.

Je voudrais rappeler à tous de prier pour les ahmadis au Pakistan. Priez qu’Allah leur facilite les choses car ils sont actuellement confrontés à des conditions très difficiles. Puisse Allah accorder la sagesse à ceux qui sont responsables du maintien de la justice, de la loi et de l’ordre ainsi qu’à ceux qui commettent des cruautés au nom d’Allah et de Son Messager (s.a.w.), ou sinon qu’ils soient saisis par Son courroux. Aussi, priez pour les ahmadis du Burkina Faso car ils traversent encore des moments difficiles : les terroristes y commettent toujours des exactions au nom d’Allah et de Son Messager (s.a.w.).

Aussi, (priez pour les membres) en Algérie ; certains responsables gouvernementaux et juridiques commettent des injustices contre les ahmadis. Qu’Allah accorde à tout le monde Sa protection. En particulier, concentrez-vous sur les prières et l’aumône. Qu’Allah protège tout le monde des stratagèmes maléfiques des ennemis. Après la prière du vendredi, je dirigerai des prières funéraires en l’absence des dépouilles. Je vais mentionner leurs détails.

La première mention est celle du respecté M. Muhammad Rashid, le martyr. Il était le fils de Chaudhry Basharat Ahmad de Goteriala, du district de Gujrat. Le 19 février, deux opposants à l’Ahmadiyya sont entrés dans sa maison et lui ont tiré dessus et l’ont tué. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Au moment de sa mort, le martyr avait plus de 70 ans. Selon les rapports, le respecté Muhammad Rashid était seul dans sa maison à Goteriala, Gujrat. Il avait ouvert un dispensaire homéopathique gratuit dans sa maison au profit de la population locale de son village et des environs. Deux jeunes hommes du village local sont entrés dans son dispensaire sous prétexte de chercher des médicaments et lui ont tiré sur lui. On dit que celui qui a tiré était un Hâfidh Al-Qour’ân et la balle qu’il lui a tirée dessus l’a touché au front et il est décédé sur le coup. Après l’incident, les agresseurs ont pris la fuite. Un assistant du défunt est arrivé quelques minutes plus tard et a signalé l’incident au poste de police local. On rapporte que le corps d’un des assaillants, qui était le Hâfidh Al-Qour’ân, a été retrouvé dans un champ voisin et la police enquête également sur sa mort. L’autre agresseur a été interpellé par la police. Au moins dans ce cas, la police a arrêté l’agresseur.

Le premier ahmadi de la famille du martyr était Hazrat Munshi Sultan Alim Sahib (r.a.), qui était un compagnon du Messie Promis (a.s.). Il vivait également à Goteriala dans le Goujrat et était enseignant dans une école locale. Il a eu l’honneur de se rendre à Qadian et de prêter allégeance aux mains du Messie Promis (a.s.) en 1906. Après avoir terminé ses examens du BEP, le martyr a rejoint l’armée. Cependant, il a quitté l’armée après quelques années et s’est installé en Norvège en 1984/1985 avec sa famille pendant un certain temps. Malgré l’acquisition de la nationalité norvégienne, il est retourné dans son village ancestral en 2008 et faisait souvent des allers-retours. Tout en s’occupant de ses terres, il a ouvert un dispensaire homéopathique gratuit dans son village ancestral pour servir la population locale et l’a fait jusqu’à la fin (de sa vie). Par la grâce d’Allah, le martyr était un Moussi. Au moment de son martyre, il servait en tant que secrétaire Islah-o-Irshad à Goteriala. Il était très sociable et affectueux. Il traitait tout le monde comme sien et avait une relation amicale avec eux. Sa passion pour le service aux autres était une de ses principales qualités. Indépendamment de la foi d’autrui, il apportait une aide financière et morale à ceux qui en avaient besoin. Il aimait le Califat. L’hospitalité était une qualité distincte chez lui ; il était particulièrement à l’avant-garde pour servir les invités au siège.

Il accomplissait régulièrement ses prières. De temps en temps, il organisait un camp médical gratuit dans la région.

Son neveu, Rafi Ahmad, qui est missionnaire en Côte d’Ivoire, dit : « Le martyr était aimé de tous. En plus de sa passion de servir les autres, il était également un excellent prédicateur et était extrêmement magnanime. Allah avait doté ses mains de guérison. Il écoutait régulièrement les sermons du vendredi et avec beaucoup d’attention. Récemment, l’épouse du martyr, Parveen Akhtar, qui est en Norvège, a vu dans un rêve que le martyr a été attaqué et que quelqu’un a tenté de le tuer. Elle lui a demandé de rester vigilant. Le martyr laisse dans le deuil son épouse, Parveen Akhtar qui vit en Norvège, deux fils et cinq filles, dont l’une vit au Pakistan : les autres vivent dans divers pays.

Le missionnaire responsable de la Norvège, Shahid Mahmood Kahlon, écrit : « Le défunt était extrêmement gentil et simple. Il aidait les gens en Norvège en fournissant des médicaments homéopathiques. Il vivait dans son village au Pakistan depuis environ 12 à 13 ans depuis sa retraite et y servait les gens. Pendant cette période, il visitait également la Norvège de temps en temps. Allah avait béni ses efforts et lui a conféré le don de guérir. Il était toujours prêt à aider les malades et livrait même des médicaments à domicile. Sa femme faisait partie de sa famille [élargie]. Elle n’avait pas initialement accepté l’Ahmadiyya, mais elle ne s’est pas opposée à son mari. En fait, tous leurs enfants ont été mariés dans des foyers ahmadis. La dernière fois qu’il s’est rendu en Norvège en octobre 2018, il a aidé sa femme à faire la bay’ah (serment d’allégeance). Il disait que le but même de sa visite était que sa femme puisse faire la bay’ah. Il disait : « Il y a beaucoup d’opposition au Pakistan et je reçois même des menaces, mais il y a beaucoup de pauvreté là-bas et les gens ne peuvent pas s’acheter des médicaments. Les pauvres pourront recevoir un traitement gratuit par mon entremise et je pourrai les aider. Je ne crains pas la mort, car elle doit bien arriver un jour. » Les ahmadis rendent toujours service à l’humanité là-bas et le font sans crainte.

Qu’Allah accorde Son pardon et Sa miséricorde au respecté Muhammad Rasheed et qu’Il accorde à la famille du martyr décédé patience et persévérance.

La mention suivante concerne deux personnes : la respectée Amani Bassam Ajlawi et Salah Abd Al-Mu’in Qutaysh, d’Iskenderun, en Turquie. M. Sadiq, le missionnaire et président de la Jama’at, explique : « Deux ahmadis, une mère et son fils, ont perdu la vie suite aux deux tremblements de terre qui ont frappé la Turquie le 6 février 2023. En vérité, à Allah nous appartenons et à Lui nous retournerons. Hormis eux, les autres ahmadis n’ont pas été affectés par le séisme à l’exception de blessures mineures. L’une des décédées était une Syrienne de 23 ans nommée Amani Bassam Ajlawi, originaire de la Jama’at d’Iskenderun. Elle était l’épouse d’Abd Al-Mu’in Qutaysh et la belle-fille du respecté Salah Qutaysh Abou Khalid, président de la Jama’at d’Iskenderun. Mme Amani a accepté l’Ahmadiyya il y a environ deux mois avec son mari. Son beau-père, le respecté Salah Qutaysh, a déclaré : « Un jour avant le tremblement de terre, il avait demandé à Amani si elle avait informé sa famille qu’elle avait accepté l’Ahmadiyya. Amani a dit qu’elle avait effectivement informé ses parents de son acceptation de l’Ahmadiyya. M. Salah a déclaré qu’Amani était très heureuse du fait que ses parents n’avaient pas réagi hostilement en apprenant qu’elle avait accepté l’Ahmadiyya. Son fils, Salah, âgé de trois ans, est également décédé. En vérité, à Allah nous appartenons et à Lui nous retournerons. Ils ont tous deux été pris sous les décombres et ont été sortis deux jours plus tard, date à laquelle ils avaient déjà perdu la vie. Mme Amani laisse dans le deuil son mari, le respecté Abd Al-Mu’in Qutaysh, et une fille de six ans, nommée Abirah. Shamsuddin Malabari, le missionnaire à Kababir déclare : « Amani et la famille de son mari, Abd Al-Mu’in Qutaysh, ont émigré en Turquie de la Syrie. Amani était une femme très sincère qui rendait service et était toujours satisfaite de son sort. En apprenant l’importance de faire la bay’ah, elle n’a pas hésité à prêter serment d’allégeance ; en fait, elle a également encouragé son mari et ses frères à en faire de même. Ma femme m’a dit qu’elle a remarqué que la défunte restait unie à sa belle-famille et les traitait avec beaucoup d’amour et d’affection. Elle était extrêmement heureuse le jour où elle a fait la bay’ah et elle nous a fait ses adieux avec une grande sincérité. Qu’Allah lui accorde Son pardon et Sa miséricorde.

La troisième personne dont j’accomplirai la prière funéraire se nomme Maqsood Ahmad Munib, un missionnaire décédé le 15 février des suites d’une crise cardiaque à l’âge de 53 ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons.

Par la grâce d’Allah, il était un Moussi. Son père, le respecté Chaudhary Jan Muhammad, a accepté l’Ahmadiyya en 1974. Le défunt est sorti de la Jami’a Ahmadiyya de Rabwah en 1991 avec un diplôme de Mubashir. Il a ensuite servi dans diverses villes du Pakistan sous l’égide de la Nazarat Islah-o-Irshad Centrale. De 1998 à 2006, il a servi au Kenya, en Afrique de l’Est. Il est ensuite retourné au Pakistan et servait ces jours-ci comme missionnaire dans le district de Quetta. Il laisse dans le deuil son épouse, un fils et deux filles.

Le Nazir de l’Islah-o-Irshad écrit : « Le défunt était sincère et dévoué dans son travail et il était un missionnaire très travailleur. »

Abdul Wakil, le missionnaire de Quetta, écrit : « Le défunt avait un grand respect pour les Wâqifîn. Si le défunt ne savait pas quelque chose, il n’hésiterait pas à me le demander même si j’étais beaucoup plus jeune que lui. Le défunt a passé quelque temps au Kenya, et il évoquait toujours ce pays dans ses conversations. Le peuple kenyan avait trouvé une place dans son cœur. Le défunt disait souvent que le peuple kenyan était à l’avant-garde de la sincérité et montrait beaucoup d’amour. »

Farid Mubarak, qui est le Qaid Majlis, écrit : « Le défunt était extrêmement pur, pieux, dévoué, toujours prêt à se sacrifier pour le Jama’at et possédait un amour profond pour le Califat. Quand j’ai appris qu’un missionnaire très expérimenté a été posté à Quetta, j’en ai été très heureux car c’est ce dont la Jama’at de Quetta avait besoin. Il m’a conquis lors de notre toute première rencontre. Le jour où il a prononcé son premier sermon à la mosquée du district de Quetta, il a été complimenté par tous ceux qui l’ont entendu. Il était très hospitalier, il invitait tout le monde à visiter sa maison et les servait pleinement. La passion qu’il avait pour la Jama’at était évidente dans ses yeux. Chaque fois qu’il prononçait un discours, il était si plein de passion que des larmes coulaient des yeux de ceux qui l’écoutaient. Il participait à des événements et à des tournées et s’efforçait d’inspirer de l’intérêt pour la Jama’at dans le cœur de tous ceux qu’il rencontrait. Il possédait un vaste trésor de connaissances sur la Jama’at. Il était extrêmement humble, comme je n’en ai jamais vu de ma vie. Au cours de la prière du vendredi précédent (la veille de son décès), une lueur particulière émanait de son visage. Quand je l’ai regardé, j’ai dit au Nazim Umumi en présence du missionnaire qu’il était exceptionnellement beau ce jour-là. Nous n’avions aucune idée que c’était son dernier vendredi. Il est décédé par la suite. Qu’Allah lui accorde le pardon et la miséricorde et élève son rang.

Incha Allah, je dirigerai les prières funéraires de toutes ces personnes décédées.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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