Sermons 2023

Le premier cimetière musulman

Dans son sermon du 10 novembre 2023, Sa Sainteté le Calife a présenté des récits sur les évènements succédant la bataille de Badr.

Sermon du vendredi 10 novembre 2023, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

Je faisais référence aux événements tirés de la biographie du Saint Prophète, en particulier ceux qui ont suivi immédiatement la bataille de Badr. La création du cimetière Jannat Al-Baqî’ à Médine, deux ans après l’Hégire, est l’un des épisodes importants évoqués dans ce contexte.

Voici les détails concernant l’établissement [du cimetière] Jannat Al-Baqî’ et ses débuts. Au moment de la venue du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) à Médine, il y existait de nombreux cimetières. Les juifs et les différentes tribus arabes disposaient des leurs. La ville bénite de Médine était divisée en plusieurs quartiers ; c’est pour cette raison que chaque tribu enterrait ses morts dans l’endroit ouvert dont il disposait. Qoubâ disposait de son cimetière qui était le plus connu, quoiqu’il y avait aussi d’autres petits cimetières dans l’endroit. La tribu des Banou Zafar disposait de son cimetière et les Banou Salamah du leur. Les Banou Sa’âdah avait leur cimetière, où par la suite l’on a bâti la mosquée du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : sous les dattiers, s’y trouvaient quelques tombes des polythéistes.

Le cimetière Baqî’ Al-Gharqad était celui qui était le plus connu et le plus ancien parmi tous ces cimetières. Depuis que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) l’a choisi comme cimetière des musulmans, jusqu’aujourd’hui ce cimetière jouit d’un statut particulier qui perdurera pour toujours.

‘Oubaydoullâh Ibn Abi Rafî’ relate que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) cherchait un endroit où seraient enterrés uniquement les musulmans. Pour ce faire, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait visité plusieurs quartiers. Baqî’ al-Gharqad a eu l’honneur d’être choisi. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré qu’il avait reçu l’ordre [divin] de choisir ce lieu. On l’appelait aussi Baqî’ Al-Khab-khabah : il s’y trouvait d’innombrables arbustes [de l’espèce appelée] Gharqad et d’autres buissons. L’endroit grouillait de moustiques et d’autres insectes. Lorsque les insectes émergeaient de sa végétation dense ou de ses parties insalubres, on aurait dit des nuages de fumée.

‘Outhmân Ibn Maz’oun était le tout premier à y être enterré. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a posé une pierre à la tête de sa tombe comme signe [identificateur] et il a déclaré : « Il est notre avant-coureur. » Quand quelqu’un décédait on demandait au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) où l’enterrer. Il répondait : « Tout près de notre avant-coureur, ‘Outhmân Ibn Maz’oun. »

Baqî’ en arabe est utilisé pour le lieu où abondent des arbres. À Médine, ce lieu était connu comme Baqî’ al-Gharqad car il s’y trouvait de nombreux arbustes de [l’espèce dite] Gharqad. Il s’y trouvait aussi des buissons du désert en grand nombre. [Comme je l’ai précisé,] on appelait le lieu Jannat Al-Baqî’. En arabe, Jannah signifie jardin ou paradis. L’endroit était plus connu des non-arabes sous le nom de Jannat Al-Baqî’. Ce commentaire vient d’Abdul Hamid Qadiri.

Il explique : « N’oublions pas que généralement les Arabes appelaient leurs cimetières Jannah. Par contre, ce cimetière était plus connu chez les Arabes du désert et de la campagne comme Maqâbir Al-Baqî’. »

Hazrat Mirza Bashir Ahmad Saheb a commenté à ce sujet dans son ouvrage Sîrat Khâtamun Nabiyyîn. « À la fin de cette année, dit-il, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a proposé la création d’un cimetière à Médine pour ses compagnons, appelé Jannat Al-Baqî’. Après sa création, les compagnons ont généralement été enterrés dans ce même cimetière. Le premier Compagnon à y être enterré fut ‘Outhmân Ibn Maz’oun. ‘Outhmân était parmi les premiers musulmans et était extrêmement vertueux, pieux et de tempérament ascétique.

Un jour, après être devenu musulman, il a dit au Saint Prophète : « Si l’Envoyé d’Allah (s.a.w) m’en donne la permission, je souhaite abandonner entièrement le monde et me séparer de ma femme et de mes enfants, afin de me consacrer entièrement à l’adoration d’Allah. »

Or, le Saint Prophète ne lui en a pas donné la permission. En réalité, le Saint Prophète conseillait ceci même à ceux qui ne se coupaient pas entièrement du monde mais qui jeûnaient fréquemment et qui se consacraient à la Salât au point de compromettre les droits de leurs dépendants : « Il est impératif que vous rendiez à Dieu Son dû, que vous accordiez aux femmes et aux enfants leurs droits, que vous honoriez les droits des invités, et que vous respectiez les droits inhérents à votre propre personne. Ces droits, décrétés par Dieu, constituent également une manifestation du culte. »

Ainsi, le Saint Prophète a refusé à ‘Outhmân Ibn Maz’oun l’option de se retirer du monde. En proscrivant le célibat et l’ascétisme dans l’islam, il a instauré, pour sa communauté, une voie équilibrée, évitant ainsi les extrêmes. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était profondément attristé par la disparition d’Outhmân Ibn Maz’oun. Selon la tradition, après son décès, le Saint Prophète a embrassé son front, ses yeux empreints de larmes. Suite à son enterrement, le Saint Prophète a personnellement marqué sa tombe en y plaçant une pierre à sa tête. Il se rendait à Jannat Al-Baqî’ de manière régulière pour adresser des prières en sa faveur. ‘Outhmân a été le premier émigrant ayant rendu l’âme à Médine. »

Maintenant, je vais mentionner la Ghazwat Dhî Amr ou Ghazwat Bani Ghatafân. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a reçu l’information selon laquelle les Banou Tha’labah et Banou Mouhârib, des branches de la tribu Ghatafân, s’étaient rassemblés à Dhî Amr, un hameau dans la région de Ghatafân. Leur intention est d’attaquer les zones entourant l’État de Médine. Dou’thour Ibn Al-Hârith des Banou Mouhârib était celui qui les avait organisés et incités à se battre contre les musulmans. Dès qu’il a reçu cette nouvelle, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a ordonné aux musulmans de se préparer et a quitté Médine avec une armée de 450 compagnons. Ils possédaient également quelques chevaux ; et l’Envoyé d’Allah (s.a.w.) a nommé ‘Outhmân Ibn ‘Affân comme son suppléant à Médine. L’expédition contre les Ghatafân a eu lieu au cours du mois Rabî’ Al-Awwal de l’an 3 de l’Hégire. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est sorti pour cette expédition le 12 du mois Rabî’ Al-Awwal.

Les habitants de Médine ont enduré cette séparation pendant onze jours, après quoi il est retourné à Médine le 24 Rabî’ Al-Awwal. L’endroit où campait l’Envoyé d’Allah (s.a.w.) dans le but de réprimer les Banou Ghatafân s’appelait Dhou Amr, c’est pourquoi cette expédition est connue comme la Ghazwat Dhî Amr et ou la Ghazwat Bani Ghatafân en référence à la tribu des Ghatafân.

Au moment du départ de l’Envoyé d’Allah (s.a.w.) contre les polythéistes, après avoir quitté Médine, les Compagnons ont rencontré une personne des Banou Tha’labah à Dhou’l-Qassa. Dhou’l-Qassa se trouvait à 38 kilomètres de Médine sur le chemin d’Al-Rabadhah. Il se nommait Jabbâr. Les Compagnons l’ont arrêté et lui ont demandé où il se rendait. Il a dit : « Je veux me rendre à Yathrib pour chercher du travail. »

Il a été présenté à l’Envoyé d’Allah (s.a.w.). Il a informé l’Envoyé d’Allah (s.a.w.) de la situation de son peuple. L’Envoyé d’Allah (s.a.w.) l’a invité à l’islam et il est immédiatement devenu musulman. Lorsqu’il a appris l’intention de l’Envoyé d’Allah (s.a.w.) d’attaquer les Banou Tha’labah et les Banou Mouhârib, il a déclaré : « Ô Muhammad (s.a.w.) ! Ils ne vous combattront certainement pas. S’ils découvrent votre arrivée, ils prendront la fuite pour se réfugier aux sommets des montagnes. »

Ils voulaient attaquer des alentours de Médine mais ne souhaitaient pas affronter les musulmans face à face.

Jabbâr a déclaré : « Je partirai moi aussi avec vous. » L’Envoyé d’Allah (s.a.w.) a confié Jabbâr à Bilâl. Il a conduit les musulmans par un autre chemin et les a amenés sur leur territoire. Lorsque les ennemis ont vu l’armée islamique, ils se sont tous enfuis et ont escaladé les montagnes. L’Envoyé d’Allah (s.a.w.) s’est avancé et a atteint la source nommée Dhou Amr, où il a campé. Soudain, il a commencé à pleuvoir très fort et les vêtements du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et de ses compagnons ont été trempés. L’Envoyé d’Allah (s.a.w.) a accroché ses vêtements mouillés à un arbre pour les faire sécher et s’est allongé sous l’arbre. Ses compagnons étaient occupés à leurs besognes. C’est ici qu’on a tenté d’assassiner lâchement le Saint Prophète. Selon les récits, un individu s’est présenté devant lui, brandissant son épée.

Les ennemis qui se cachaient au sommet des montagnes observaient tous les mouvements du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Les polythéistes ont consulté leur chef Dou’thour quand ils ont vu le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) allongé seul dans un endroit. Dou’thour était le plus courageux d’entre eux. Les polythéistes l’ont informé que Muhammad (s.a.w.) était allongé tout seul et qu’il devait s’occuper de lui. Selon un rapport, lorsque Dou’thour a vu le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) allongé là seul, il s’est dit : « Si je ne tue pas Muhammad (s.a.w.), Allah Lui-même me tuera. » Après avoir dit cela, il a pris son épée et s’est arrêté devant la tête du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

Il lui a dit : « Qui vous protégera contre moi aujourd’hui ? ». Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répondu calmement : « Allah me protégera contre toi. » Sur ce, Dou’thour s’est affaissé par terre et l’épée lui est tombée des mains. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a immédiatement saisi son épée et lui dit : « Qui te sauvera de moi ? » Dou’thour de répondre :

« Personne ne peut me sauver maintenant ; et je témoigne qu’il n’y a de Dieu qu’Allah et que Muhammad est le Messager d’Allah. Par Allah, je n’organiserai plus jamais les gens contre vous à l’avenir! »

Il a fait cette promesse. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a rendu son épée. Selon un autre récit, Dou’thour a déclaré : « Par Dieu ! Vous êtes meilleur que moi en bienveillance. » L’Envoyé d’Allah (s.a.w.) a répondu : « Certainement il me sied davantage d’être bienveillant à l’égard d’autrui. » Dou’thour est retourné auprès de sa tribu mais il avait changé et s’est mis à prêcher à son peuple. Dou’thour a relaté l’incident, comment il était tombé. Dans sa chute il disait avoir vu un homme de grande taille. « Quand je me tenais là-bas l’épée à la main, j’ai vu un homme très grand arriver. Il m’a poussé la poitrine et je suis tombé sur le dos. J’ai compris que ce n’était pas un être humain mais un ange. C’est pourquoi j’ai témoigné qu’il n’y a de Dieu qu’Allah et que Mohammad (s.a.w.) est le Messager d’Allah. Je jure par Allah, je ne ferai jamais rien contre les musulmans ! »

Après cela, il a invité son peuple vers l’islam. Allah a guidé de nombreuses personnes à travers lui. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est retourné à Médine et il n’y a pas eu de confrontation. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était à l’extérieur de Médine pendant onze jours au total. Selon un [autre] récit, il est resté en dehors de Médine pendant quinze jours. Abou ‘Oumar déclare que l’Envoyé d’Allah (s.a.w.) est resté dans le Najd pendant tout le mois de Safar. Ce sont là les récits ; en tout cas, le voyage n’a duré que quelques jours.

Selon certains érudits, l’incident de la tentative d’assassinat à l’épée contre la personne du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est déroulé lors de la Ghazwat Dhât Al-Riqâ’: ils disent qu’il n’y a eu qu’un seul incident de ce genre.

Mais la plupart des chercheurs déclarent que deux incidents ont eu lieu suite à deux expéditions distinctes. Ghorous était le nom de l’assaillant lors de la Ghazwat Dhât Al-Riqâ’. Certains disent qu’il aurait embrassé l’islam mais d’autres disent le contraire. En tout cas, il avait promis au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qu’il ne prendra jamais les armes contre lui. Ce récit est tiré du recueil d’Al-Boukhari.

La mort de Rouqayyah fait partie des événements de cette période ainsi que le mariage d’Oumm Koulthoum. ‘Abdoullah Ibn Mouknif Ibn Hârithah Al-Ansâri relate que lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est parti pour la bataille de Badr, il a laissé Rouqayyah, sa fille, auprès d’Outhmân. Elle était malade ; elle est morte le jour où Zayd Ibn Hârithah est venue à Médine avec la bonne nouvelle de la victoire qu’Allah avait accordée au Messager d’Allah (s.a.w.) à Badr. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a réservé une part du butin de Badr pour ‘Outhmân, et sa part était égale à celle de ceux qui avaient rejoint cette bataille. Après la mort de Rouqayyah, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a marié ‘Outhmân Ibn ‘Affân à sa fille, Oumm Koulthoum.

Abou Hourayrah relate que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a rencontré ‘Outhmân à la porte de la mosquée et a dit : « Ô ‘Outhmân ! Voici l’ange Gabriel. Il m’a informé qu’Allah a ordonné ton mariage avec Oumm Koulthoum et a fixé le Mahr (la dot) au même taux que celui de Rouqayyah et [te demande] de faire montre du même traitement aimable [que tu avais démontré à l’égard de cette dernière]. » En d’autres termes, Allah a établi le mariage de la deuxième fille [du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.)] avec ‘Outhmân.

‘Aïchah (r.a.) relate que lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a marié Oumm Koulthoum à ‘Outhmân, il a dit à Oumm Ayman : « Préparez ma fille, emmenez-la chez ‘Outhmân et jouez du tambourin devant elle. » Ses instructions furent suivies. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est venu rendre visite à Oumm Koulthoum trois jours plus tard et a dit : « Comment trouves-tu ton mari, ma chère fille ? » Oumm Koulthoum a dit : « Il est le meilleur mari qui soit. »

Elle est restée avec ‘Outhmân jusqu’en l’an 9 de l’Hégire, après quoi elle est tombée malade et est décédée. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dirigé ses prières funéraires et s’est assis près de sa tombe.

Anas (r.a.) raconte qu’il a vu le Saint Prophète (s.a.w.) assis près de la tombe d’Oumm Koulthoum, les yeux emplis de larmes. Dans l’un des récits du recueil d’Al-Boukhâri, Hilâl raconte d’Anas Ibn Mâlik qu’il avait l’habitude de dire : « Nous étions présents aux funérailles de la fille du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Celui-ci (s.a.w) était assis près de sa tombe quand j’ai vu ses yeux verser des larmes. »

Selon un récit le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit à la mort d’Oumm Koulthoum : « Si j’avais eu une troisième fille, je l’aurais mariée à ‘Outhmân. »

Ibn ‘Abbâs raconte que lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est passé près d’un endroit, il a vu ‘Outhmân assis pleurant la mort d’Oumm Koulthoum. Le narrateur déclare que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était accompagné d’Abou Bakr et d’Oumar. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a demandé : « Ô ‘Outhmân, pourquoi pleures-tu ? » ‘Outhmân a dit : « Ô Messager d’Allah, je pleure parce que je ne suis plus votre gendre. Vos deux filles sont décédées. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répondu : « Ne pleure pas. Je jure par Celui qui détient mon âme ! Si j’avais cent filles et qu’elles mouraient les unes après les autres, j’aurais marié chacune d’entre elle à toi jusqu’à ce qu’il n’en reste plus aucune. »

C’était une expression d’amour entre les deux. Outhmân était triste parce qu’il n’était plus le gendre du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Mais le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) l’a assuré que cette relation perdure.

Hazrat Mirza Bashir Ahmad Saheb a commenté sur ces faits dans son livre Sîrat Khâtamun Nabiyyîn. Il déclare : « Après le décès de Rouqayyah, la fille de l’Envoyé d’Allah (s.a.w.), celui-ci a uni ‘Outhmân en mariage avec une autre de ses filles, prénommée Oumm Koulthoum. Celle-ci était plus âgée que Fâtimah mais plus jeune que Rouqayyah. C’est pour cette raison qu’Outhmân est connu sous le nom de Dhoun-Nourayn, c’est-à-dire « le Détenteur des Deux Lumières ». Il s’agit du second mariage d’Oumm Koulthoum. Initialement, elle et sa sœur Rouqayyah étaient fiancées aux deux fils d’Abou Lahab, l’oncle paternel du Saint Prophète. Cependant, cette union fut interrompue en raison d’une opposition religieuse avant que la cérémonie de mariage puisse se dérouler. Initialement, le Saint Prophète a uni ‘Outhmân en mariage avec sa fille Rouqayyah. À la suite du décès de celle-ci, il a uni Oumm Koulthoum à Outhmân.

Malheureusement, la lignée de ces deux filles n’a pas perduré. Oumm Koulthoum n’eut pas d’enfants, et le fils de Rouqayyah, nommé Abdoullah, s’éteignit à l’âge de six ans. Le mariage d’Oumm Koulthoum eut lieu au cours du mois de Rabî’ Al-Awwal, durant la troisième année de l’Hégire.

La Ghazwat Bouhran a également eu lieu durant cette période. Cette expédition est aussi comme la Ghazwat Al-Fourou’et Ghazwat Bani Soulaym. Bouhran est une mine minérale du Hijaz à proximité de la vallée d’Al-Fourou’qui est située à 154 kilomètres de Médine. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a reçu l’information selon laquelle un grand nombre parmi les Banou Soulaym s’étaient rassemblés à Bouhrân. Il a nommé ‘Abdoullah Ibn Oumm Maktoum comme son adjoint à Médine. Selon un autre récit, il aurait nommé ‘Oumar comme son adjoint. Ensuite il est parti à la tête d’une armée de trois cents compagnons vers Bouhrân, sans révéler la raison de leur départ. Quand l’armée islamique était à une nuit de distance de Bouhrân, les musulmans ont trouvé un homme des Banou Soulaym. Il a dit au Saint Prophète que ces gens s’étaient dispersés. L’Envoyé d’Allah (s.a.w.) a donc confié cette personne à un compagnon et a continué jusqu’à ce qu’il atteigne Bouhrân. Là-bas, il n’a trouvé personne car tout le monde s’était en effet dispersé, chacun vers son point d’eau respectif.

Le Saint Prophète est donc rentré et il n’y a pas eu de combat. L’Envoyé d’Allah (s.a.w.) avait quitté Médine pour cette campagne le 6 Joumâda’l-Oula et après être resté à l’extérieur pendant dix nuits, il est revenu le 16 Joumâda’l-Oula.

Ibn Ishâq, quant à lui, a déclaré que l’Envoyé d’Allah (s.a.w.) a voulu arrêter la caravane commerciale des Qouraych, jusqu’à ce qu’il atteigne Bouhrân, une mine située à proximité de la vallée d’Al-Fourou’dans le Hijaz. Il est demeuré là-bas pendant les mois de Rabî’ Al-Âkhir et Jamâda’l-Oula. Après quoi, il est rentré à Médine. Pendant ce temps, il n’y a pas eu de combat.

Hazrat Mirza Bashir Ahmad Saheb a commenté sur la Ghazwat Bouhrân en ces termes : « Quelque temps après la Ghazwat Dhî ‘Amr, soit à la fin du mois Rabî’ Al-Awwal en l’an trois de l’Hégire, le Saint Prophète a reçu la nouvelle inquiétante que les Banou Soulaym se rassemblaient en grand nombre à Bouhrân, avec l’intention de lancer une attaque surprise sur Médine. Un contingent de Qouraychites les avait également rejoints. Contraint de réagir, le Saint Prophète a quitté une fois de plus Médine, accompagné d’un groupe de compagnons. Cependant, comme à leur habitude, ces barbares de l’Arabie, se tenant en embuscade pour frapper leur proie par surprise et à l’improviste, se sont dispersés en recevant la nouvelle de l’arrivée imminente du Saint Prophète. Après un séjour de quelques jours, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est rentré à Médine.

Cet énième rassemblement des Banou Soulaym et des Banou Ghatafân, avec l’intention récurrente de lancer des attaques surprises contre Médine, mettait clairement en évidence que ces tribus barbares et belliqueuses du désert d’Arabie étaient des ennemis très hostiles envers l’islam. Jour et nuit, elles étaient en quête d’une occasion pour détruire complètement les musulmans.

Il est suffisant de visualiser la vulnérabilité des musulmans en ce temps-là pour comprendre la précarité de leur situation et observer comment les jours s’écoulaient à l’époque. D’une part, il y avait les Qouraychites de La Mecque : aveuglés par leur hostilité envers l’islam et animés par un esprit de vengeance depuis la bataille de Badr, ils étaient une menace constante. En s’accrochant aux tentures de la Ka’bah, ils avaient fait le serment de ne pas se reposer avant d’avoir anéanti les musulmans. D’autre part, incitées par les Qouraychites, ces barbares sanguinaires du désert d’Arabie étaient impatients de boire le sang des musulmans et ressentaient une grande animosité à l’égard de l’islam. Il est ainsi notable combien de fois, au cours des quelques mois suivant la bataille de Badr, le Saint Prophète fut contraint de se déplacer personnellement pour se prémunir des menaces mortelles émanant des tribus barbares d’Arabie. Comme l’a décrit Sir William Muir, c’était une ère de chaleur torride, et cette chaleur était celle du désert d’Arabie.

À cette époque, il est indéniable que les musulmans auraient probablement été anéantis et plongés dans la ruine sans l’aide spéciale de Dieu, sans la vigilance du Saint Prophète qui a maintenu les musulmans en état de veille et d’alerte, et sans les stratégies employées par l’Envoyé d’Allah (s.a.w) pour disperser les forces de l’ennemi avant qu’il ne lance une attaque soudaine la nuit.

Il ne s’agit là que de menaces externes : les menaces internes n’étaient pas des moindres non plus. Il existait à Médine un groupe connu « les hypocrites », qui vivaient parmi les musulmans comme s’ils étaient des leurs ; et il ne serait pas exagéré de les qualifier de vipères cachées dans l’herbe. À eux s’ajoutaient les conspirateurs perfides et habituels du peuple juif : leur hostilité avait atteint des sommets. C’était là une période d’adversité pour les musulmans. En voici la description dans leurs propres mots. Oubayy Ibn Ka’b raconte : « À cette époque, les compagnons ne relâchaient pas leurs armes même la nuit. Durant le jour, ils se déplaçaient armés, anticipant des attaques surprises. Ils se confiaient mutuellement : « Voyons si nous aurons la chance de vivre jusqu’au moment où nous pourrons enfin dormir en toute quiétude la nuit, délivrés de toute autre crainte que celle de Dieu. »

Ces paroles évoquent les nombreuses difficultés [confrontant les musulmans] et leur sentiment d’impuissance : elles expriment le désir ardent d’une vie paisible et sécurisée. Toute personne juste peut apprécier leur portée réelle. »

La situation est la même aujourd’hui dans certains endroits. Cela concerne en particulier les Palestiniens.

Il y avait aussi la Sariyyah (expédition) de Zayd Ibn Hârithah. La retraite des Banou Sulaym, l’exil des Banou Ghatafân, la fuite d’Abou Soufyân lors de la bataille de Sawîq et la retraite des Banou Tha’labah et Banou Mouhârib lors de la bataille contre les Banou Ghatafân, ont démontré la force et la supériorité militaire de Médine et sa puissance émergente. En raison du succès des croyants dans la bataille de Badr et de la défaite humiliante des polythéistes, les ennemis de l’islam furent grandement troublés par les difficultés économiques, car la célèbre route reliant la Mecque à la Syrie passait le long de la mer rouge à l’ouest de Médine. Les musulmans ont tenté d’arrêter la caravane commerciale d’Abou Soufyân sur cette route. Les tribus autour de Médine s’étaient également réconciliées avec le Messager d’Allah. Les polythéistes de La Mecque ne voulaient plus suivre cette voie commerciale.

Les polythéistes étaient forts inquiets en raison du blocus économique que leur imposaient les musulmans et ont abandonné la route bien connue de la Syrie et ont commencé à chercher une nouvelle route. Un jour, Safwân Ibn Oumayyah a dit aux infidèles de La Mecque : « Muhammad (s.a.w.) et ses compagnons nous ont rendu la vie difficile. Ils ont entravé notre centre commercial et nous ne savons pas que faire. Ces musulmans ne veulent pas se retirer de la route côtière. La plupart des tribus côtières se sont également réconciliées eux et se sont liés à eux. Maintenant, par où devons-nous passer et que devons-nous faire ? Si nous restons ici à La Mecque, nous consommerons notre capital. Après cela, nous n’aurons plus rien pour vivre. Nous transportions ces marchandises en Syrie en été et en Abyssinie en hiver à des fins commerciales. Que va-t-il se passer maintenant ? »

Tout le monde est devenu inquiet après avoir entendu les propos de Safwân Ibn Oumayyah.

Aswad Ibn Al-Mouttalib a suggéré d’abandonner la route côtière et se rendre en Syrie du côté irakien. Safwân a dit : « Je n’ai aucune connaissance de cette route. » Abou Zam’ah a dit : « Je vous présenterai un guide qui maîtrise bien cette route. Il s’agit de Fourât Ibn Hayyân Al-‘Ijli. Il voyage souvent par cette route et il connaît parfaitement ce passage. » Jurant par Allah, Safwân a déclaré : « Très bien ! C’est ce que je souhaitais. »

On a fait venir Fourât. Une fois présent, Safwân lui a dit : « Je souhaite me rendre en Syrie avec notre caravane. Muhammad nous cause bien d’inquiétudes concernant notre commerce, car nos caravanes passent tout près de chez lui. Je souhaite me rendre en Syrie en passant par l’Irak. » Fourât a dit : « Je vous guiderai en passant par l’Irak. Cette route est inconnue même des compagnons du Prophète Muhammad (s.a.w.). Elle traverse une région aride et déserte. »

Safwân exprima également son désir de suivre cet itinéraire. « Les contraintes du désert ne nous préoccupent guère, étant donné que c’est la saison hivernale. Ainsi, nos besoins en eau seront minimes et nous pourront aisément endurer ce manque. »

Les préparatifs du voyage ont débuté. Ensuite, Safwân Ibn Oumayyah a dit à tout le monde de préparer la caravane et a pris l’argent nécessaire. Ils ont emporté avec eux de l’argenterie, des lingots d’argent et divers autres outils.

Abou Zam’ah a remis à Safwân trois cents Mithqâls d’or et des lingots d’argent pour ses dépenses. Il convient de noter qu’un Mithqâl en or équivaut à environ à 4,37 grammes. La quantité en or était importante. Un autre récit rapporte que Safwân est parti avec une fortune, comprenant des lingots d’argent et des récipients en argent, dont la valeur équivalait à trente mille dirhams.

Abou Soufyân Ibn Harb est également parti avec beaucoup d’argent et d’autres Qouraychites ont eux aussi confié de l’or et de l’argent aux participants de la caravane pour leurs propres achats. Outre Safwân et Abou Soufyân, de nombreuses personnes accompagnaient cette caravane commerciale, à l’instar d’Abdoullâh Ibn Abi Rabî’ ah, Houwayrith Ibn ‘Abdil-‘Ouzzah et d’autres. Ainsi, cette caravane commerciale des Qouraychites est partie vers la Syrie par la route de l’Irak sous la direction de Fourât Ibn Hayyân.

On trouve mention d’autres détails sur l’année de cette expédition et son nom. On dit qu’elle a eu lieu au cours du mois Jamâda’l-Âkhir en l’an trois de l’Hégire. En raison du lieu de l’expédition, on l’appelle également la Sariyyat Al-Qaradah. Al-Qaradah est une des sources d’eau du Nejd.

De leur côté, les Qouraychites de La Mecque ont prudemment suivi la route mentionnée plus haut. Leur objectif était d’éviter que la nouvelle n’atteigne Médine, car cela aurait rendu impossible leur voyage par cette voie. Cependant, Allah avait d’autres desseins.

Cette nouvelle ne pouvait être dissimulée aux habitants de La Mecque. Nou’aym Ibn Mas’oud Al-Ashja’i a eu vent de ce plan. Durant ces jours, il devait se rendre à Médine pour des affaires. Il était encore impie et polythéiste.

Il est demeuré chez Kinânah Ibn Abi Houqayq, le chef des Banou Nadîr à Médine. Celui-ci lui a offert du vin. À cette époque, le compagnon Salît Ibn Al-Nou’man Ibn Aslam rendait souvent visite aux Banou Nadîr. Pendant l’une de ces visites, il est tombé sur Kinânah Ibn Abi Houqayq et Nou’aym. Celui-ci était ivre et, ne pouvant se contrôler, il a révélé involontairement le secret. Il a tout raconté sur la caravane commerciale se dirigeant vers la Syrie via l’Irak sous la supervision de Safwân Ibn Oumayyah.

Salît Ibn Nou’man entendit cela et en informa l’Envoyé d’Allah (s.a.w.). Dès que le Messager d’Allah reçut cette information, il entama immédiatement les préparatifs et dépêcha une armée de cent cavaliers sous la direction de Zayd Ibn Hârithah. C’était la première fois que Zayd Ibn Hârithah était chargé de diriger une armée islamique et il a réussi cette campagne.

Selon un rapport, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) envoya Zayd Ibn Hârithah avec une centaine de cavaliers. Ils se dirigèrent vers la caravane et la capturèrent ; les chefs s’enfuirent. Les compagnons capturèrent un ou deux hommes et retournèrent auprès du Prophète avec les biens de la caravane.

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a divisé le butin en cinq parts. La valeur du khoums était équivalente à vingt mille dirhams. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a distribué le reste parmi ceux ayant pris part à l’expédition.

Selon un autre récit, Zayd voyagea rapidement. La caravane des Qouraychites descendait pour camper près d’une source appelée Al-Qaradah sans en avoir conscience. Zayd attaqua soudainement toute la caravane et la captura.

Safwân Ibn Oumayyah et compagnie n’ont eu d’autre choix que de prendre la fuite. Les musulmans ont capturé le guide de la caravane, Fourât Ibn Hayyân et deux autres hommes. Une somme considérable de biens, comprenant des récipients et de l’argent appartenant à la caravane et estimée à cent mille dirhams, a été saisie comme butin de guerre.

L’Envoyé d’Allah (s.a.w.) a prélevé le Khoums et a équitablement réparti le butin parmi les combattants de l’armée. Fourât Ibn Hayyân, le guide des Qouraych, a embrassé l’islam sur la main bénie du Saint Prophète. J’aborderai ultérieurement les détails supplémentaires de ces récits si Dieu le veut.

Ces caravanes ont été interceptées car les Qouraychites utilisaient ces marchandises pour combattre les musulmans, une situation qui présente des similitudes avec les sanctions actuellement imposées. Il est à noter que les puissances mondiales agissent souvent de manière similaire, mais parfois de manière injuste, dans le but de servir leurs intérêts particuliers. Par exemple, les États-Unis ont imposé des sanctions à l’Ouganda parce que son Parlement a adopté une loi contre les LGBT. Bien qu’ils n’en mentionnent pas explicitement la raison, c’est pourtant la réalité sous-jacente. Telle est la condition de ces individus. Comment peuvent-ils alors formuler des allégations contre l’islam ? Je mentionnerai ces questions à l’avenir, si Dieu le veut.

Je vous demande une fois de plus de continuer à prier pour les Palestiniens opprimés. Aujourd’hui, au moins quelques non-musulmans et certains politiciens ont commencé à dénoncer, bien que timidement, cette injustice. Certains Juifs vont même jusqu’à se distancer de ces actions, interpellant le gouvernement israélien en affirmant qu’il les diffame.

Ainsi donc, des voix s’élèvent çà et là, même parmi les non-musulmans. On dit maintenant qu’il y aura une « pause » quotidienne de quatre heures dans les combats afin que l’aide parvienne aux Palestiniens. Allah sait mieux comment cette mesure sera mise en œuvre. Et Allah sait à quel point les Palestiniens seront victimes d’injustices et de bombardements pendant les 20 heures restantes. La majorité des grandes puissances et des hommes politiques n’accordent aucune importance à la vie des Palestiniens. Ils se soucient de leurs propres intérêts. Or ils doivent se rappeler qu’Allah n’accorde du répit que pendant un certain temps.

De surcroît, cette vie n’est pas la seule existence à considérer : il y a également l’Au-delà. D’aucuns pensent qu’ils auront atteint l’accomplissement ultime en obtenant tous les avantages de ce monde. Or les conséquences de leurs actes peuvent les affecter tant ici-bas que dans l’Au-delà.

Quoi qu’il en soit, nous devons nous concentrer sur les prières. Puisse Allah le Tout-Puissant aider les Palestiniens, qui sont opprimés, et les protéger de ces injustices.

Après les prières, je dirigerai également quelques prières funéraires en l’absence des dépouilles. La première prière funéraire sera celle de Mme Mansoora Basma, épouse de M. Hameed-ul-Rahman Khan. Elle est décédée récemment : C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons.

Elle était la petite-fille paternelle de Nawab Abdullah Khan Sahib et de Hazrat Sahibzadi Amatul Hafeez Sahiba. Elle était la petite-fille maternelle de Hazrat Sahibazada Mirza Sharif Ahmad Sahib (ra) et de Bu Zainab Begum Sahiba. Elle était la fille de Mian Abbas Khan Sahib et d’Amatul Bari Begum Sahiba. Par la grâce d’Allah, elle était une Moussia et une femme très pieuse.

Lors de l’annonce de son Nikâh, Sa Sainteté le troisième Calife (rh) a prononcé un sermon contenant divers conseils. Je vais en présenter ici une partie. Sa Sainteté le troisième Calife (rh) a déclaré : « À la suite de cette union, le jeune homme et la jeune femme endosseront de nouvelles responsabilités qu’ils n’avaient pas précédemment. Tout d’abord, ils ont des obligations mutuelles : le mari a des responsabilités envers sa femme ; et réciproquement, la femme a des responsabilités envers son mari.

Deuxièmement, d’autres responsabilités les concernent conjointement, notamment celles liées à leurs enfants. En ce qui concerne ces responsabilités parentales, certaines tâches sont partagées entre les deux. Par exemple, la mère allaitera l’enfant, une responsabilité que le père ne peut assumer. Cependant, le père prend soin de l’enfant lorsque celui-ci est à l’extérieur, veillant à ce qu’il ne développe pas de comportements immoraux. Les responsabilités de la mère sont principalement axées sur les affaires du foyer. En toutes circonstances, lorsque les deux parents s’acquittent de leurs responsabilités, nos enfants peuvent être préservés de nombreux maux. »

Sa Sainteté le troisième Calife (rh) a également dit : « Les versets du Saint Coran que nous récitons à cette occasion attirent notre attention sur ces nouvelles responsabilités. Allah le Très-Haut dit que ceci est important : « Ô gens ! Craignez Allah, votre Seigneur… » Ce verset souligne la crainte de Dieu, et bien que le Coran aborde la Taqwa (crainte de Dieu) dans divers contextes, ce verset spécifique, récité lors du Nikâh, met en avant la crainte du Seigneur.

De la même manière qu’Allah est le Pourvoyeur Qui nourrit progressivement tout le monde, y compris les époux, ces derniers assumeront de nouvelles responsabilités, notamment les soins qu’ils doivent à autrui et le fait de subvenir aux besoins des autres. Ils ne pourront s’en acquitter que s’ils craignent sincèrement Allah, leur Pourvoyeur véritable.

Deuxièmement, ce lien est extrêmement délicat et sujet aux malentendus en raison de la négligence. Il ne suffit pas de dire la vérité : il est essentiel de communiquer de manière directe et sans ambiguïté. En adoptant cette habitude, on peut prévenir les malentendus et les conflits. Cela implique que leurs aînés leur ont prodigué une éducation en pensant à leur avenir, et à leur tour, ils doivent maintenant fournir une éducation de qualité à leurs propres enfants, tout en envisageant leur propre avenir. L’avenir de chaque génération, particulièrement en ce qui concerne l’éducation des enfants par les parents, est autonome et distinct. Il ne s’agit pas d’un avenir uniforme. En effet, le monde dans lequel nous vivons et la société qui nous entoure connaissent une évolution constante. L’époque actuelle a subi des changements radicaux. Les signes de la grande révolution que l’on nous a toujours annoncée se profilent à l’horizon.

Ainsi, les responsabilités d’un père aujourd’hui diffèrent de celles que nous avions par le passé. En réalité, ils doivent s’acquitter de leurs devoirs envers leurs enfants avec une attention accrue et une portée élargie. Cela vise à préparer les générations futures à assumer le lourd fardeau des responsabilités qui seront confiées à la Jama’at et qui concernent la formation du monde entier. Qu’Allah nous permette de comprendre ces points et d’agir en conséquence. » Sa Sainteté le troisième Calife (rh) a ensuite déclaré : « Je suis ici pour annoncer le Nikâh d’une jeune femme, qui est la petite-fille paternelle de notre oncle paternel, Nawab Abdullah Khan Sahib, et de notre tante paternelle, Amatul Hafeez Begum Sahiba. La quatrième génération du Messie promis (a.s.) émergera grâce à cette union. La mariée est la petite-fille maternelle de Hazrat Mirza Sharif Ahmad Sahib (ra) et elle est donc apparentée au Messie promis (a.s.) par deux lignées. Par conséquent, les responsabilités sont doubles. Et par conséquent, l’avertissement l’est aussi, tout comme les réjouissances sont doubles pour nous. »

Sa Sainteté le troisième Calife (rh) a ensuite conseillé aux aînés et aux enfants de la famille du Messie promis (a.s.) de chercher à comprendre leurs responsabilités. S’ils ne s’acquittent pas de leur double responsabilité, ils devront faire face à un double avertissement. Qu’Allah permette aux aînés et aux enfants de la famille du Messie Promis (a.s.) de comprendre ce point.

Sa Sainteté le troisième Calife (rh) a ajouté : « Chaque fois que j’annonce un Nikâh impliquant un jeune homme ou une jeune femme lié (e) au Messie Promis (a.s.), je ressens également une responsabilité accrue. Je me concentre davantage sur mes prières pour qu’Allah leur accorde la compréhension de ce statut particulier, car en tant qu’assistants du Messie Promis (a.s.), leur vie devrait être vécue dans ce monde en tant que serviteurs s’autant plus dévoués à la foi. »

C’étaient là des conseils du troisième Calife ; c’est pourquoi j’en ai fait mention ici. En ce qui concerne sa vie personnelle, la fille de Mme Basmah Mansura, Rabia, écrit : « [Notre défunte mère] nous a fait connaître Allah quand nous étions jeunes. Elle insistait sur le fait que nous devions prier pour notre bonne fortune. Elle disait souvent : « Priez qu’Allah vous lie avec de bonnes personnes ». Nous ne comprenions pas le sens de cette prière quand nous étions petits, mais nous l’avons compris en grandissant. Ma mère était très aimante envers les gens. Elle sacrifiait ses propres sentiments pour s’occuper des autres. » Ce qui était vrai.

« Les gens ont peut-être eu l’impression qu’elle dépensait sur sa propre personne, mais ce n’était pas le cas. Elle se sacrifiait pour les autres et prenait soin d’eux. Par exemple, lorsqu’elle venait à Londres pour la Jalsa, elle rapportait des cadeaux pour les pauvres sans rien prendre pour elle-même. Elle a également élevé une autre fille, veillé à sa bonne éducation morale et l’a mariée. En plus d’elle, elle a aidé de nombreuses autres jeunes filles à se marier. Des gens venaient fréquemment chez elle. Elle envoyait aussi de la nourriture aux voisins, créant ainsi une sorte de cuisine commune. À un tel point que même l’homme qui balayait les rues à l’extérieur venait chez elle à l’heure du déjeuner et prenait son repas. Elle avait également instauré une allocation pour de nombreuses personnes. Si on lui conseillait d’économiser quelque chose pour elle-même, elle répondait : « Je n’ai jamais pensé au lendemain. Allah le Tout-Puissant pourvoit à mes besoins financiers. »

Elle avait un grand respect pour les Wâqifîn-e-Zindagi ; elle prenait soin de ses proches qui étaient des Wâqifîn-e-Zindagi et restait également en contact avec eux. Elle nous disait également que les Wâqifîn-e-Zindagi faisaient des sacrifices et qu’il fallait prendre soin d’eux. Elle honorait ses devoirs envers toutes ses relations de manière exemplaire. Elle affirmait toujours qu’elle ne se préoccupait jamais de la façon dont les autres la traitaient. Si elle commettait une erreur ou causait du tort à quelqu’un, elle était toujours la première à présenter des excuses. Si elle réprimandait un travailleur, elle s’en excusait et lui offrait une récompense.

Son gendre, Mirza Taqiuddin, relate : « La défunte a fait la Wasiyyah très jeune. » J’ai également vérifié son formulaire de Wasiyyah et j’ai été étonné de voir qu’elle l’avait rempli à l’âge de quatorze ans.

« Elle a raconté un rêve qu’elle avait fait quand elle était enfant : elle a vu qu’elle tenait fermement le pied d’Allah et qu’elle pleurait abondamment. Lorsqu’elle s’est réveillée, elle était toujours en larmes.

Elle disait : « Jusqu’à présent, Allah s’est occupé de tout pour moi. » Mme Rouhi Shah, l’une de ses connaissances, déclare : « Si elle se liait d’amitié avec quelqu’un, elle honorait cette amitié. Elle était très reconnaissante. Elle se soumettait à la volonté d’Allah et lui était reconnaissante pour Ses bienfaits. Elle était gentille avec autrui et était vraiment reconnaissante, au point que l’autre en était gêné. »

Sa belle-sœur, Mme Tahira Farooq, raconte : « Au lieu de me considérer comme une belle-sœur, elle me traitait comme une amie et une sœur. Elle aimait de manière désintéressée et était une personne franche. Elle savait comment honorer ses relations. Elle préférait pour les autres ce qu’elle aimait pour elle-même et ne nourrissait aucune rancœur en son cœur. Elle exprimait ses pensées de manière claire et directe. Elle faisait régulièrement ses prières, observait le jeûne, récitait le Saint Coran et était fermement et profondément attachée au Califat. Elle acceptait volontiers tout travail de la Jama’at qu’on lui confiait. »

Qu’Allah lui accorde Son pardon et Sa miséricorde et permette à ses enfants de perpétuer ses vertus. Qu’Il accorde à son mari et à ses enfants patience et constance.

La deuxième prière funéraire sera celle de M. Chaudhary Rasheed Ahmad, ancien registraire adjoint de l’université d’agriculture de Faisalabad. Il résidait actuellement aux États-Unis. Il est lui aussi décédé récemment. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons.

Par la grâce d’Allah, il était également Moussi. Son fils, M. Rafiq Tahir, sert la Jama’at à Los Angeles. Il relate que c’était M. Chaudhary Barkat Ali, le frère aîné du défunt, qui avait introduit l’Ahmadiyya dans leur famille. Par la suite, son père et le reste de sa famille ont eu l’honneur de prêter le serment d’allégeance.

Durant les troubles de 1974, sa maison se trouvait dans la zone universitaire, au sein même des quartiers de l’université. Une foule a attaqué et a pillé sa maison, mettant le feu à tout ce qu’il possédait. Il a quitté la région et est revenu à l’université deux ou trois mois plus tard, lorsque les conditions se sont améliorées. Le vice-chancelier lui a rapporté que le propriétaire du Crescent Mill avait déclaré : « Je souhaite couvrir vos pertes. Dites-moi quelle est l’étendue des dégâts. » M. Chaudhary Rasheed a levé son doigt vers le ciel et a déclaré : « Absolument pas ! Je n’accepterai l’aide de personne. J’endure cette perte dans la voie d’Allah. J’ai subi cette perte pour Sa cause et c’est Lui Qui couvrira mes pertes. » Allah lui a accordé ses bénédictions et en peu de temps il a pu compenser la perte qu’il avait subie.

Il éprouvait une grande affection à l’égard du Califat et lui vouait une obéissance indéfectible. Il s’évertuait à exécuter les instructions [du Calife] à la lettre. Il était si digne de confiance qu’il était membre de la commission des bourses universitaires. Ceci est en effet un grand honneur.

Une fois, on lui avait remis de l’argent pour couvrir les frais du billet de train pour assister à une réunion. Sur le chemin du retour, certains membres de sa famille ont exprimé le souhait de l’accompagner. Il a alors modifié son billet pour la seconde classe afin de s’asseoir avec ses proches et a remboursé la différence à l’Etat.

Une fois, il s’est rendu au bureau du président de la commission des bourses universitaires et a envoyé sa carte pour le rencontrer. Le directeur est sorti et a dit à quelqu’un qui était assis à l’extérieur : « Voici la personne dont je vous ai parlé et qui est extrêmement digne de confiance. » Il a immédiatement profité de cette occasion pour présenter la Jama’at, en disant qu’il était un ahmadi et que son intégrité était due au fait qu’il était un ahmadi. C’est une leçon pour les ahmadis, les incitant à remplir leurs devoirs fidèlement et à ne jamais succomber à la cupidité financière. Il était le premier à offrir des contributions financières et à faire des sacrifices financiers.

Outre ses parents et ses frères et sœurs, il contribuait régulièrement au nom du Saint Prophète (s.a.w.) et du Messie Promis (a.s.) dans le fonds Tahrik-i-Jadid et au Waqf-e-Jadid.

Le défunt était très aimant. Il traitait tous les étudiants de l’université comme ses enfants et ses frères. Nous nous réunissions tous et faisions une Salât (par jour) chez lui, en particulier la prière du Maghrib. Il avait toujours le sourire quand on le rencontrait. Le défunt se contentait de son sort. Qu’Allah le Tout-Puissant lui accorde Son pardon et Sa miséricorde et permette à Ses enfants de perpétuer ses vertus.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

Etiquettes