Sermons 2023

Conflits tribaux, mariage de Hafsah et naissance de Hasan

Dans son sermon du 17 novembre 2023, Sa Sainteté le Calife a évoqué une série d'évènements suivant la bataille de Badr.

Sermon du vendredi 17 novembre 2023, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

J’évoquais la biographie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et à la fin du précédent sermon j’avais mentionné la conversion de Fourât Ibn Hayyân à l’islam.

Voici quelques détails supplémentaires à propos de sa conversion. Il a été capturé et fait prisonnier comme mentionné dans le précédent sermon. Il avait également été blessé le jour de Badr. Or, il a réussi à s’échapper. Il a été de nouveau capturé par les musulmans.

En le voyant, Abou Bakr (r.a.) lui a dit : « Ne vas-tu pas changer ? » Fourât a répondu : « Si j’arrive à m’échapper de Muhammad (s.a.w.) cette fois-ci, vous ne pourrez pas m’attraper. »

Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « En ce cas, accepte l’islam. Si tu souhaites t’échapper, c’est la seule méthode à suivre. »

En tout cas, Fourât Ibn Hayyân s’est rendu auprès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) après avoir entendu le conseil d’Abou Bakr (r.a.). En passant près d’un ami Ansâri, il a déclaré : « Je suis musulman. » Le compagnon Ansâri s’est présenté au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) pour l’informer qu’il avait embrassé l’islam. En confiant son cas à Allah, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Sans doute, je confie à Allah la foi de certains des vôtres. »

C’est-à-dire s’il prétend avoir embrassé l’islam, son cas est entre les mains d’Allah. En tout cas, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) l’a libéré suite à sa déclaration.

L’expédition de Zayd Ibn Hârithah a eu lieu en l’an trois de l’Hégire au cours du mois de Joumâda’l-Âkhirah : il a été envoyé dans la région de Qaradah. Hazrat Mirza Bashir Ahmad Saheb a commenté sur cette expédition dans son ouvrage, Sîrat Khâtamun-Nabiyyîn. Il déclare : « Après s’être quelque peu libérés des attaques des Banou Soulaym et des Banou Ghatafân, les musulmans furent contraints de sortir de leur terre natale pour repousser une nouvelle menace. Jusqu’à présent, les Qouraychites se rendaient généralement en Syrie par la route côtière de Hijâz pour leurs activités commerciales dans le nord. Mais ils ont abandonné cette route, car, comme on l’a vu plus haut, les tribus de cette région étaient devenues les alliées des musulmans ; les Qouraychites avaient donc moins de chances de semer la zizanie. En fait, dans ces circonstances, ils commencèrent à considérer cette route côtière comme une menace pour eux-mêmes. »

Non seulement ils sentaient que les musulmans étaient pour eux un danger, mais ils ne pouvaient plus commettre leurs méfaits et nuire aux musulmans en raison de l’alliance entre les musulmans et ces tribus.

« En tout cas, ils avaient abandonné cette route et commencé à emprunter celle du Nejd, qui menait à l’Irak, route autour de laquelle habitaient les tribus alliées des Qouraychites et ennemis mortels des musulmans. » Sur la route précédente se trouvaient des tribus avec lesquelles les musulmans avaient conclu des pactes. Sur la nouvelle route se trouvaient les alliés des Qouraychites – les ennemis mortels des musulmans – parmi lesquelles les tribus de Soulaym et de Ghaṭafân.

« Au cours du mois de Joumâda’l-Âkhirah, le Saint-Prophète (s.a.w.) apprit qu’une caravane commerciale des Qouraych de La Mecque devait passer par cette route du Nejd. Il est évident que si les mouvements de caravanes appartenant aux Qouraych à destination et en provenance de la région côtière étaient une menace pour les musulmans, le passage par la route du Nejd était bien plus dangereux encore. La raison en est que, contrairement à la route côtière, cette nouvelle route était habitée par des alliés des Qouraych, qui, comme les Qouraych, était assoiffés du sang des musulmans. Il aurait été très facile pour les Qouraych de s’associer à eux et de lancer une attaque soudaine contre Médine la nuit, ou de commettre d’autres méfaits. Ensuite, afin d’affaiblir les Qouraych et de les pousser vers la réconciliation, il était également nécessaire d’intercepter leurs caravanes sur cette route. Par conséquent, dès que le Saint Prophète (s.a.w.) avait été informé, il envoya un détachement de ses compagnons sous la direction de son esclave affranchi, Zayd Ibn Hârithah.

Des chefs tels qu’Abou Soufyân Ibn Harb et Safwân Ibn Oumayyah ont également accompagné cette caravane commerciale des Qouraych. Zayd a accompli son devoir avec une rapidité et une intelligence remarquables et a maîtrisé ces ennemis de l’islam dans le lieu connu sous le nom de Qaradah, situé dans le Nejd. Bouleversés par cette attaque soudaine, les Qouraych se sont enfuis, laissant derrière eux les biens et les objets de valeur de la caravane. Zayd Ibn Hârithah et ses compagnons sont rentrés à Médine triomphalement, avec un butin de grande valeur. Certains historiens ont écrit que le guide de cette caravane de Qouraych était un homme nommé Fourât, qui avait été emmené captif par les musulmans, puis libéré lorsqu’il avait accepté l’islam. Cependant, il ressort d’autres récits qu’il était chargé d’espionner les musulmans au profit des polythéistes. Néanmoins, plus tard, après avoir embrassé l’islam, il émigra vers Médine.

Un autre incident ayant eu lieu à cette époque était l’exécution de Ka’b Ibn Al-Achraf. Celui-ci était un des chefs de Médine et avait conclu un traité avec le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Or par la suite, il a tenté de créer des troubles et l’Envoyé d’Allah (s.a.w) l’a condamné à être exécuté.

Voici le récit du Boukhâri à son sujet : Jâbir Ibn ‘Abdillah (r.a.) déclare : « Le Messager d’Allah (s.a.w.) dit : « Qui est prêt à tuer Ka’b Ibn Al-Achraf qui a causé grand tort à Allah et à Son Apôtre ? » Muhammad Ibn Maslamah se leva et déclara : « Ô Messager d’Allah (s.a.w.) ! Voulez-vous que je le tue ? » Le Prophète (s.a.w.) dit : « Oui. »

Muhammad Ibn Maslamah alla voir Ka’b et lui dit : « Cet homme (c’est-à-dire Muhammad (s.a.w.) exige de nous la Sadaqah (l’aumône) et il nous a troublés ; et je suis venu t’emprunter de l’argent. » Sur ce, Ka’b répondit : « Par Allah, vous vous lasserez de lui ! » C’est-à-dire que vous allez vous écarter du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

Muhammad Ibn Maslamah dit : « Maintenant que nous l’avons suivi, nous ne voulons pas le quitter tant que nous n’aurons pas vu comment il finira. Nous voulons que tu nous prêtes un ou deux Wasaqs [de denrées] (Note : c’est-à-dire environ 300 kilos). »

Ka’b répondit : « D’accord ! Je te les prêterai, mais tu devras m’offrir quelque chose en gage. » Muhammad Ibn Maslamah demanda : « Que veux-tu ? » Ka’b répondit : « Laissez-moi vos femmes en gage. »

Ils dirent : « Comment pouvons-nous te laisser nos femmes en gage quand tu es le plus beau des Arabes ? » Ka’b dit : « Alors laissez-moi vos fils. » Ils dirent : « Comment pouvons-nous te laisser nos fils comme garanties ? Plus tard, les gens nous reprocheront d’avoir laissé en gage untel ou untel pour quelques Wasaqs [de denrées]. Cela sera cause de grand déshonneur. Nous te laisserons plutôt nos cottes de mailles. » (Ici, cela signifie aussi leurs armes.)

Muhammad Ibn Maslamah promit à Ka’b de revenir la nuit. Il revint en effet voir Ka’b la nuit, accompagné du frère de lait de Ka’b, Abou Na’ilah. Ka’b les invita à entrer dans sa forteresse, puis il descendit vers eux. Sa femme lui demanda : « Où vas-tu à cette heure-ci ? » Ka’b répondit : « Seuls Muhammad Ibn Maslamah et mon frère (adoptif) Abou Na’ilah sont venus. » Sa femme dit : « J’entends comme une voix [d’une personne] ensanglantée. » Ka’b déclara : « Un homme généreux doit répondre à un appel la nuit, même s’il est invité à être tué. » Muhammad Ibn Maslamah partit avec deux hommes.

Muhammad Ibn Maslamah entra avec deux hommes et leur dit : « Quand Ka’b arrivera, je toucherai ses cheveux et les sentirai, et quand vous verrez que j’ai saisi fermement sa tête, tuez-le. Ka’b Ibn Al-Achraf descendit vers eux, enveloppé dans ses vêtements et diffusant du parfum. Muhammad Ibn Maslamah dit : « Je n’ai jamais senti un meilleur parfum que celui-ci. » Ka’b répondit : « J’ai les meilleures femmes arabes qui savent utiliser les parfums de haute qualité et les plus belles. » Muhammad Ibn Maslamah demanda à Ka’b : « Me permets-tu de sentir ta tête ? » Ka’b répondit : « Oui. » Muhammad la sentit et fit en sorte que ses compagnons la sentent également. Puis il demanda de nouveau à Ka’b : « Me permets-tu de sentir ta tête ? Ka’b répondit : « Oui. » Lorsque Muhammad l’eut bien saisi, il dit à ses compagnons : « Tuez-le ! » Ils le tuèrent donc et allèrent trouver le Prophète (s.a.w.) pour l’en informer. »

‘Oumdat Al-Qâri, l’exégèse du Sahîh Al-Boukhâri présente des détails supplémentaires sur les blessures de Ka’b : « Lors de l’attaque contre Ka’b Ibn Al-Achraf par Muhammad Ibn Maslamah et ses compagnons, Al-Hârith Ibn Aws, l’un de leurs compagnons, fut blessé par la pointe de l’épée d’un de ses camarades. Ses compagnons l’ont récupéré et, rentrant rapidement à Médine, se sont présentés au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Celui-ci a appliqué sa salive sur la blessure d’Al-Hârith Ibn Aws et il en a été guéri. »

L’ouvrage Sîrat Khâtamun-Nabiyyîn relate ainsi l’exécution de Ka’b Ibn Al-Achraf. Je vais en faire mention brièvement ici :

« La bataille de Badr avait mis en exergue l’hostilité des Juifs de Médine […] et l’exil des Banou Qaynouqâ’n’a pas poussé les autres Juifs vers la réconciliation ; et leurs méfaits et complots n’ont cessé de croître. L’exécution de Ka’b Ibn Al-Achraf est un autre maillon dans cette chaîne. Bien que Ka’b était Juif de confession, il ne l’était pas de descendance [paternelle] : il était arabe. Son père, Al-Achraf, était un homme très intelligent et rusé des Banou Nabhân, qui s’étaient établis à Médine : il s’est lié d’amitié avec les Banou Nadîr et est devenu leur allié. Al-Achraf a réussi à amasser un tel pouvoir et une telle influence qu’Abou Râfi ‘Ibn Abi’l-Houqayq, le chef des Banou Nadîr, lui a donné sa fille en mariage. De cette union est né Ka’b, qui en grandissant a eu un statut encore plus éminent que celui de son père, tant et si bien que tous les Juifs de l’Arabie l’ont pris pour chef.

En sus d’être un homme bien bâti et beau, Ka’b était aussi un poète éloquent et un homme très riche. Usant de sa fortune, il maintenait tous les savants et autres personnalités influentes de sa nation sous son contrôle. D’un point de vue moral, il était très corrompu et était un maître dans l’art des complots et des conspirations. Lorsque le Saint Prophète (s.a.w.) a émigré à Médine, Ka’b Ibn Al-Achraf, avec les autres Juifs, a signé le traité entre eux et le Prophète eu égard à l’amitié mutuelle, la paix, la sécurité et la défense collective. Or au profond de Ka’b, le feu de la méchanceté et de l’hostilité brûlait et il a commencé à s’opposer à l’islam et à son Fondateur à travers des complots et des conspirations.

Ka’b offrait chaque année des sommes importantes aux érudits juifs et aux chefs religieux. Après l’émigration du Saint Prophète (s.a.w.), quand lesdits érudits sont venus recueillir leurs allocations annuelles, Ka’b a mentionné le Saint Prophète (s.a.w.) et s’est enquis à son propos à la lumière des écritures religieuses juives. Les érudits ont répondu qu’il semblait être le prophète qui leur avait été promis (dans la Torah). Ka’b a été très mécontent de cette réponse et les a renvoyés en les qualifiant de grands paresseux ; et il ne leur a pas versé leurs allocations. Quand les érudits juifs ont perdu leurs salaires, ils sont revenus voir Ka’b après un certain temps et lui ont dit qu’ils avaient mal interprété les signes et qu’ils avaient découvert qu’en réalité Muhammad n’était pas le prophète promis. Ka’b, satisfait de leur réponse et ayant atteint son but, a rétabli leurs allocations annuelles. En tout cas, il s’agissait simplement d’une opposition religieuse, qui, bien qu’exprimée de manière désagréable, n’était pas condamnable : Ka’b ne méritait pas la mort en raison de pareils actes de sa part. Or, son opposition a pris une forme dangereuse.

Après la bataille de Badr, il a commencé à comploter et à fomenter la sédition, mettant ainsi les musulmans en danger. Avant la bataille de Badr, Ka’b croyait que le zèle religieux des musulmans n’était que temporaire et que petit à petit ils se disperseraient et retourneraient à leur religion ancestrale. Or, quand les musulmans ont triomphé à Badr et que la plupart des chefs des Qouraychites ont été tués, Ka’b a compris que la nouvelle religion ne disparaîtra pas d’elle-même. Après Badr, il s’est résolu de faire de son mieux pour détruire complètement l’islam. La première expression de sa rancœur et de sa jalousie a été quand la nouvelle de la victoire de Badr est parvenue à Médine. En l’entendant, Ka’b croyait au début qu’elle était fausse, parce qu’il était impossible que Muhammad (s.a.w.) puisse triompher d’une si grande armée des Qouraychites et que ces chefs renommés de La Mecque soient ainsi tués. Si cette nouvelle était vraie, la mort valait mieux que la vie, se disait Ka’b.

Quand la nouvelle a été confirmée et que Ka’b a compris que la victoire de Badr avait offert à l’islam une force qui dépassait ses rêves les plus fous, la colère et la rage l’ont submergé. Il s’est mis en route immédiatement dans la direction de La Mecque. Une fois sur place, grâce à son éloquence et sa maîtrise de la poésie, il a attisé le feu dans le cœur des Qouraychites. Il a engendré dans leurs cœurs une soif intarissable pour le sang musulman et les a emplis de sentiments de vengeance et d’inimitié. Ayant attisé leur haine, Ka’b a emmené les Qouraychites dans la cour de la Ka’bah, leur remettant ses draps dans leurs mains, et il leur a demandé de jurer qu’ils ne se reposeraient pas tant que l’islam et son fondateur n’aient pas disparu de la face de la terre. Après avoir enflammé les esprits à La Mecque, ce fauteur de troubles a voyagé de tribu en tribu dans l’Arabie tout entière, incitant les gens contre les musulmans. Ensuite, il est retourné à Médine et a composé des couplets provocateurs et obscènes à propos des femmes musulmanes. Il n’a pas épargné les femmes de la maison du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et a diffusé ses couplets infamants dans tout le pays.

En fin de compte, il a ourdi un complot pour faire assassiner le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il l’a invité dans sa résidence pour un festin, et, avec l’aide de quelques jeunes hommes juifs, il a tenté de faire assassiner le Saint Prophète (s.a.w.). Par la grâce de Dieu, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait reçu l’information en avance et son plan a échoué.

La situation empira et il était évident que Ka’b était coupable de la violation du traité, de rébellion, d’incitation à la guerre, de sédition, d’usage de langage vulgaire et de conspiration pour assassiner le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). À la lumière du traité conclu entre les habitants de Médine à son arrivée, le Saint Prophète était désormais le chef de l’exécutif et le commandant en chef de l’État démocratique de la ville ; en tant que tel il a déclaré que Ka’b Ibn Al-Achraf était susceptible d’être mis à mort en raison de ses actions. Pour ce faire, il a ordonné à certains de Ses Compagnons de l’exécuter. Suite aux campagnes séditieuses de Ka’b, l’atmosphère à l’époque était tendue à Médine : une annonce officielle de son exécution aurait déclenché une guerre civile à Médine et beaucoup de sang aurait coulé. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était prêt à tout faire pour éviter la violence intercommunautaire et l’effusion de sang. Il ne souhaitait pas que les musulmans et les Juifs se battent entre eux.

Ainsi, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ordonna que Ka’b fût exécuté secrètement par quelques individus. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) confia cette mission à un fidèle compagnon du nom de Muhammad Ibn Maslamah et souligna que le plan devait être exécuté selon les conseils de Sa’d Ibn Mou’adh, qui était le chef de la tribu des Aws.

Muhammad Ibn Maslamah déclara : « Ô Messager d’Allah ! Afin de le tuer secrètement nous serons obligés de trouver une excuse pour l’attirer hors de sa résidence et pour l’exécuter dans un endroit sûr. »

Les conséquences auraient été graves si l’opération secrète était dévoilée au grand jour. Le Saint Prophète de répondre : « Très bien. »

Suivant les conseils de Sa’d ibn Mou’adh, Muhammad Ibn Maslamah prit Abou Na’ila et deux ou trois autres Compagnons et se rendirent à la résidence de Ka’b. Ils le prièrent de sortir et lui dirent : « Notre chef (c’est-à-dire, Muhammad) exige de l’aumône de notre part alors que nous sommes en difficulté. Auras-tu l’obligeance de nous accorder un prêt ? » En entendant cela, Ka’b sauta de joie et déclara : « Par Dieu ! Ce n’est rien ! Le jour n’est pas loin quand vous l’abandonnerez ! » Muhammad Ibn Maslamah répondit : « En tout cas, nous avons déjà accepté Muhammad et attendons maintenant de voir le résultat final de ce mouvement. Mais dis-nous si tu nous feras ce prêt. »

« Bien sûr, déclara Ka’b, mais vous devrez déposer des garanties. » Il a demandé de laisser en gage leurs femmes et leurs fils, tout comme je l’ai expliqué à la lumière d’un récit d’Al-Boukhâri. En fin de compte, Ka’b a accepté leurs armes comme gage. Muhammad Ibn Maslamah et ses compagnons partirent avec la promesse de revenir la nuit. À la tombée de la nuit, ils se présentèrent à la résidence de Ka’b avec leurs armes. Ayant conduit Ka’b dans un coin hors de chez lui pour les discussions, les compagnons le tuèrent. Muhammad Ibn Maslamah et ses compagnons se présentèrent au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et l’en informèrent.

Les nouvelles de l’exécution de Ka’b ébranlèrent la ville et le peuple juif était furieux. Le lendemain, au matin, une délégation juive se présenta au Saint Prophète et se plaignit que leur chef Ka’b Ibn Al-Achraf avait été assassiné. Le Saint Prophète écouta leurs commentaires et dit : « Êtes-vous également au courant des crimes dont il est coupable ? » Le Saint Prophète leur a brièvement rappelé tous ses méfaits, à savoir, le non-respect du traité, l’incitation à la guerre, la sédition, l’usage d’un langage grossier et la conspiration d’assassinat. Sur ce, les Juifs prirent peur et ne prononcèrent pas un mot. Le Saint Prophète ajouta : « Au moins à partir de maintenant, vous feriez bien de vivre en paix et éviter d’attiser l’hostilité, la violence et les troubles. »

Un nouveau traité fut rédigé avec les Juifs et ils promirent de cohabiter avec les musulmans en paix et de ne plus fomenter des troubles. Ce traité fut confié à ‘Ali (r.a.).

L’histoire ne dit pas si les Juifs, par la suite, évoquèrent l’assassinat de Ka’b et en accusèrent les musulmans. En effet, ils avaient compris que Ka’b avait mérité son châtiment.

Conformément aux lois ou traditions de l’époque, le silence des Juifs suite à la mort de Ka’b démontre qu’ils avaient accepté cette punition.

Certains historiens [occidentaux] objectent, en disant que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait commis un acte condamnable en faisant assassiner Ka’b. Or cet assassinat était un acte permis.

Ka’b Ibn Al-Achraf avait signé un pacte avec le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Bien plus que de promettre qu’il ne mènerait pas de campagne contre les musulmans, il avait promis d’aider ces derniers contre tout ennemi extérieur et de maintenir des liens d’amitié avec les musulmans. Par ce traité, il avait aussi accepté le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) comme chef de l’État démocratique établi à Médine et comme arbitre de tous les différends [entre les Juifs] et que ses verdicts seraient applicables par eux. »

Hazrat Mirza Bashir Ahmad Saheb explique : « L’histoire prouve aussi que selon ce traité, les Juifs présentaient leurs doléances aux Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qui jugeait entre eux. En pareilles circonstances, Ka’b a fait fi de ce pacte ; non seulement a-t-il été coupable de traîtrise à l’égard des musulmans mais il l’a aussi été envers l’État, car le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en était le chef. Il a semé la graine de l’insurrection à Médine et a attisé la guerre dans le pays. Il a commis ces actes quand les musulmans étaient entourés de danger et les a mis en grande difficulté. Il a soulevé, de manière dangereuse, les tribus arabes contre les musulmans et il a de plus ourdi le complot d’assassinat du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il a commis tous ces actes quand les musulmans étaient entourés de dangers et leur a rendu la vie très difficile. La litanie des crimes de Ka’b méritait d’être condamnée et qu’une procédure fût initiée à son encontre. Aujourd’hui, dans des pays développés, la rébellion, le non-respect d’un pacte, attiser la guerre et comploter un assassinat sont [autant de crimes] sanctionnés par la peine de mort. Pourquoi soulever une objection à ce sujet ? »

Ce que nous voyons entre Israël et la Palestine est encore plus grave et est illégal à plusieurs égards.

« La deuxième objection soulevée était au sujet de la manière dont il a été assassiné. (Ka’b a été assassiné secrètement en pleine nuit.) N’oublions pas qu’à l’époque, il n’existait pas d’État souverain en Arabie. Un chef a certes été nommé et c’est lui qui prenait les décisions. Mais en dépit de cela toute personne et toute tribu étaient libres et autonomes.

Pour une décision collective, ces tribus se tournaient vers le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Sinon, les tribus à titre individuel pouvaient également prendre leurs décisions. Dans ces conditions, dans quel tribunal allait-on déférer Ka’b, et d’où émanerait l’ordre de son exécution ? On dit qu’une plainte aurait dû être déposée auprès des Juifs dont il était le chef. Mais les Juifs avaient déjà fait preuve de trahison à l’encontre des musulmans ; ils essayaient continuellement de semer le désordre. Il était impossible de se tourner vers les Juifs. Ce n’était pas la peine de demander justice aux tribus de Soulaym et de Ghatafân, qui depuis quelques mois avaient essayé à trois ou quatre reprises d’attaquer Médine. Il est évident qu’ils ne pourraient rendre aucune justice.

Réfléchissez sur la situation qui régnait à ce moment-là : quelle autre solution les musulmans avaient-ils ? La vie de cet homme, qui avait attisé l’insurrection, qui avait lancé un appel à la guerre, qui semait le désordre, et qui ourdissait des complots d’assassinat, était devenue dangereuse pour les musulmans et pour la paix du pays. Dans une perspective de défense, il était donc plus convenable de l’assassiner dès que l’occasion se présentait. Il est plus préférable d’éliminer un homme mauvais semant le désordre, que de mettre en danger la vie de milliers d’habitants pacifiques, et de compromettre ainsi la paix de tout un pays. Allah affirme en effet que semer les troubles est pire que le meurtre.

Eu égard au pacte conclu entre les musulmans et Juifs après l’Hégire, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’avait pas le statut d’un citoyen ordinaire. Il avait été nommé chef de Médine par le peuple, et il avait ainsi l’autorité de rendre son verdict sur les différends et sur des faits politiques. Si pour maintenir la paix dans le pays, il avait émis l’ordre d’exécuter Ka’b qui perpétrait le désordre, sa décision n’était pas surprenante. Ainsi, cette objection n’a aucun fondement. Les objections des orientalistes après 1300 ans n’ont pas lieu d’être, car les Juifs n’ont soulevé aucune objection à l’époque.

Le deuxième mariage de Hafsah, la fille d’Oumar, a eu lieu à la même époque.

Hafsah était donc la fille d’Oumar. Voici les détails de son mariage avec le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) :

Son premier mari avait pris part à la bataille de Badr. Après son retour à Médine, il est tombé malade et il est décédé. Et par la suite, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a épousé Hafsah. Le recueil d’Al-Boukhâri relate : ‘Abdoullâh Ibn ‘Oumar (r.a.) rapporte : « Hafsah, la fille d’Oumar Ibn Al-Khattâb, est devenue veuve après la mort de Khounays Ibn Houdhâfah Al-Sahmi, qui était l’un des compagnons du Messager d’Allah (s.a.w.). Il avait participé à la bataille de Badr et il était mort à Médine. ‘Oumar Ibn Al-Khattâb racontait : « J’ai rencontré ‘Outhmân Ibn ‘Affân et je lui ai parlé de Hafsah ; je lui ai dit que je peux lui offrir sa main en mariage. ‘Outhmân de répondre : « Je vais réfléchir à ce propos. » ‘Oumar déclare : « J’ai attendu pendant plusieurs jours. » Puis, après quelques jours, ‘Outhmân a déclaré : « J’ai décidé qu’il était mieux pour moi de ne pas me marier pour l’instant. » ‘Oumar ajoute : « Je suis parti à la rencontre d’Abou Bakr et je lui ai proposé la main de Hafsah. Abou Bakr est demeuré silencieux et ne m’a rien répondu. J’étais plus triste de son refus que de celui d’Outhmân. » Puis, j’ai attendu quelques jours ; et le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a demandé la main de Hafsah en mariage et je les ai mariés. »

La Sîrat Khâtamun-Nabiyyîn explique à ce propos : «’Oumar avait une fille du nom de Hafsah, mariée à un fidèle compagnon, Khounays Ibn Houdhâfah, qui avait participé à la bataille de Badr. Après son retour à Médine, Khounays est tombé malade ; il n’a pas pu s’en remettre et est décédé. Quelque temps après sa disparition, ‘Oumar s’est préoccupé du second mariage de Hafsah. À l’époque, elle avait plus de vingt ans. Dans sa simplicité, ‘Oumar a rencontré ‘Outhmân Ibn ‘Affân et lui a mentionné que sa fille Hafsah était maintenant veuve et que, s’il était intéressé, il pourrait l’épouser. Cependant, ‘Outhmân a évité le sujet. Après cela, ‘Oumar en a parlé à Abou Bakr Siddique (r.a.), mais lui aussi est resté silencieux et n’a pas répondu. ‘Oumar en a été profondément attristé et s’est présenté au Saint Prophète, pour lui soumettre toute l’affaire. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) répondit : « Ô ‘Oumar ! Ne t’inquiète pas du tout. Si Allah le veut, Hafsah trouvera un meilleur mari qu’Outhmân et Abou Bakr. Et ‘Outhmân aura une meilleure épouse que Hafsah ». Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait dit cela parce qu’il avait déjà l’intention d’épouser Hafsah et de donner sa propre fille, Oumm Koulthoum, à ‘Outhmân en mariage. ‘Outhmân et Abou Bakr en étaient conscients et c’est pourquoi ils avaient rejeté la proposition d’Oumar.

Quelque temps après, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) maria sa fille Oumm Koulthoum à ‘Outhmân. Suite à cela, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) envoya lui-même une proposition à ‘Oumar pour lui demander la main de sa fille. Qu’est-ce qu’Oumar aurait pu demander de plus ? Il accepta très volontiers cette proposition. Au cours du mois de Cha’bân en l’an 3 de l’Hégire, Hafsah s’est mariée au Saint Prophète et faisait désormais partie de son ménage. Après le mariage, Abou Bakr dit à ‘Oumar : « Peut-être étais-tu triste à cause de moi. En fait, j’étais déjà au courant de l’intention du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), mais je ne pouvais pas révéler son secret sans autorisation. Bien sûr, si le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’avait pas eu l’intention de le faire, j’aurais très volontiers épousé Hafsah. »

La sagesse de ce mariage est que Hafsah était la fille d’Oumar, qui pourrait être considéré comme le compagnon le plus éminent après Abou Bakr, faisant partie des amis les plus intimes du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Par conséquent, afin de renforcer davantage les relations mutuelles et d’apaiser le chagrin qu’Oumar et Hafsah avaient subi suite à la disparition prématurée de Khounays Ibn Houdhâfah, le Saint-Prophète a estimé qu’il était approprié de se marier avec Hafsah. Une autre sagesse générale était que si le Saint Prophète (s.a.w.) avait un plus grand nombre d’épouses, les tâches de prédication et de propagation, ainsi que d’éducation et de formation, pourraient être accomplies sur une échelle beaucoup plus large, avec plus de facilité et d’une manière plus excellente parmi les femmes – qui constituent la moitié, sinon plus de la moitié, de la population mondiale à certains égards.

Hazrat Mirza Bashir Ahmad Saheb ajoute : « Au moment de son mariage, Hafsah (r.a.) avait environ 21 ans. Après Aïcha (r.a.), puisqu’elle était la fille d’un des plus éminents Compagnons, elle occupe un rang spécial parmi Al-Azwâj Al-Moutahharât (les épouses purifiées).

Elle avait également une relation étroite avec Aïcha (r.a.) et, à l’exception de quelques désaccords, qui ne sont guère extraordinaires dans ce genre de relations, toutes deux vivaient ensemble avec beaucoup d’amour. Hafsah (r.a.) savait lire et écrire. Selon les Hadiths, elle apprit à écrire auprès d’une dame Compagnon qui s’appelait Chifâ’Bint ‘Abdillâh. Elle est décédée en 45 de l’Hégire, à l’âge de soixante-trois ans environ.

L’Imam Hasan est né à la même époque. L’Imam Hasan Ibn ‘Ali Ibn Abi Tâlib est né au cours du mois de Ramadan au milieu de l’an trois de l’Hégire. Selon certains, il serait né au cours du mois de Cha’ban en l’an trois de l’Hégire ; ou un an ou deux après la bataille d’Ouhoud, selon d’autres.

Le ‘Allâmah Ibn Hajar Al-‘Asqalâni, l’exégète du Sahîh Al-Boukhâri affirme que le premier avis est le plus exact et authentique. ‘Ali lui avait donné le nom de Harb. Mais le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) l’a changé en Hasan. Le septième jour de sa naissance le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a fait son ‘Aqîqah. Il a rasé ses cheveux et a ordonné de donner en aumône de l’argent équivalent au poids de ses cheveux.

Oumm Al-Fadl a déclaré : « Ô Envoyé d’Allah ! Dans un rêve j’ai vu un membre [de votre corps] chez moi ou dans ma maison. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répondu : « Tu as fait un bon rêve. Fatimah aura un enfant et tu en prendras soin et tu l’allaiteras avec Qouthm. »

Oumm Al-Fadl était l’épouse d’Abbâs, l’oncle du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et Qouthm était le nom de son fils. Ainsi, l’Imam Hasan est né ; et Oumm Al-Fadl l’a allaité en même temps que Qouthm.

On demanda à Hasan Ibn ‘Ali s’il se souvenait de certaines paroles du Messager d’Allah (s.a.w.) il répondit : « Je me souviens d’une parole du Messager d’Allah (s.a.w.). Après avoir pris une des dattes destinées à l’aumône et l’avoir mise dans ma bouche, le Saint Prophète (s.a.w.) l’a retirée tandis que ma salive y était mêlée. Il l’a replacé aux autres dattes destinées à l’aumône. Quelqu’un s’enquit : « Ô Messager d’Allah ! Il ne s’agit que d’une datte ! » Il répondit : « Les fonds destinés à l’aumône ne sont pas licites pour nous (c’est-à-dire pour la famille de Muhammad (s.a.w.)). »

Anas Ibn Mâlik affirme qu’il n’y avait personne qui ressemblait davantage au Messager d’Allah (s.a.w.) que Hasan.

Ibn ‘Abbâs relate que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) avait pris Hasan sur son épaule. Quelqu’un a dit : « Ô Prince ! Tu es sur une bonne monture. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répondu : « Le cavalier est également très bon ! » Il témoignait d’un profond amour pour son petit-fils.

Al-Barâ’relate avoir vu le Messager d’Allah (s.a.w.) portant Hasan Ibn ‘Ali sur ses épaules, tout en exprimant son amour en disant : « Ô Allah, je l’aime. Toi aussi, aime-le. » Selon certains récits, l’Imam Hasan serait décédé des suites d’un empoisonnement.

En évoquant la naissance de l’Imam Hasan, Hazrat Mirza Bashir Ahmad Saheb déclare : « Le mariage d’Ali (r.a.) et de Fâtimah (r.a.) a été mentionné parmi les événements de l’an 2 de l’Hégire. Dans le mois de Ramadan de l’an 3 de l’Hégire, c’est-à-dire environ 10 mois après leur mariage, ils ont eu un enfant. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) le nomma Hasan. C’est ce même Hasan qui reçut l’appellation d’Imâm Hasan (que la miséricorde de Dieu soit sur lui) parmi les musulmans. Dans son apparence physique, Hasan ressemblait beaucoup au Saint Prophète (s.a.w.).

Tout comme le Saint Prophète (s.a.w.) aimait tendrement sa fille Fâtimah (r.a.), il avait également un amour particulier pour les enfants de cette dernière. En de nombreuses occasions, le Saint Prophète (s.a.w.) disait : « Ô Dieu ! J’aime ces enfants. Toi aussi, aime-les et aime ceux qui les aiment. » Souvent Hasan s’accrochait au Saint Prophète (s.a.w.) quand celui-ci accomplissait la Salât. Lorsque le Saint Prophète (s.a.w.) était en Roukou’, Hasan se frayait un chemin pour passer entre ses jambes. Parfois, lorsque les compagnons l’en empêchaient, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) retenait les compagnons en disant : « Laissez-le ». Étant donné que ses étreintes ne détournaient pas l’attention du Saint Prophète (s.a.w.), celui-ci ne souhaitait pas devenir un obstacle à l’expression enfantine de son amour innocent. Une fois, le Saint Prophète (s.a.w.) a dit à propos de l’Imam Hasan : « Mon enfant est un Sayyid (c’est-à-dire un chef) et un temps viendra où, à travers lui, Dieu réconciliera deux groupes parmi les musulmans. » Cette prophétie s’est en effet accomplie au moment opportun. »

Le Messie Promis (a.s.) déclare : « À mon sens, l’éminent Hasan a accompli une action louable en refusant le poste de Calife. Des milliers de vies avaient déjà été perdues, et il était réticent à ce que davantage de sang soit versé, optant plutôt pour la réconciliation avec Mou’âwiyah. Cette action de Hasan déplaît aux chiites et c’est pour cette raison qu’ils ne sont pas entièrement satisfaits de l’Imam Hasan.

Nous exprimons notre gratitude envers les deux, c’est-à-dire envers Hasan et Housayn. Il est important de reconnaître que chaque individu possède des qualités distinctes. L’éminent Imam Hasan manifestait son aversion envers les conflits internes et les effusions de sang parmi les musulmans, privilégiant la préservation de la paix. D’autre part, l’éminent Imam Housayn s’opposait à prêter allégeance à un fieffé pécheur vicieux, craignant que cela ne génère la corruption dans la religion. Les intentions louables de ces deux personnalités doivent être appréciées. Toute action dépend de l’intention. »

C’était l’histoire de ces enfants.

Dans mes sermons j’ai fait des appels pour qu’on prie en faveur de Palestiniens. Je veux relancer le même appel aujourd’hui. Continuez de prier. Maintenant, la cruauté atteint son comble. Des enfants, des femmes, des personnes âgées et des malades innocents sont tués au nom de la guerre contre le Hamas. Toutes sortes de règles et de règlements de guerre ont été abandonnés par ce monde soi-disant civilisé. Qu’Allah accorde également le discernement aux pays musulmans. Hazrat Mouslih Maw’oud (ra) a averti il y a plus de soixante-treize ans que les musulmans doivent s’unir. Ils peuvent décider soit de mourir un par un s’ils ne sont pas unis, soit de maintenir leur existence en tant qu’entité unique. J’aimerais que ces gens comprennent cela et s’unissent.

Quelqu’un m’a dit qu’on interdisait aux pèlerins se rendant à la ‘Oumrah de parler de la guerre en Palestine ou en Israël. L’Etat [saoudien] donne ces directives lors de la délivrance du visa.

Si cela est vrai, c’est l’expression d’une extrême lâcheté de la part d’un État musulman. En tout cas, l’on doit s’acquitter des actes d’adoration de la ‘Oumrah. Lors des rites de la ‘Oumrah, l’on n’évoquera pas ce sujet ; mais nous devons [tout de même] prier pour les Palestiniens opprimés. Je souhaite que ceux qui s’y rendent se souviennent eux aussi de ces prières. Les États musulmans protestent aujourd’hui mais d’une voix très faible. Certaines voix se sont élevées. Or des non-musulmans, des gouvernements non-musulmans et des politiques, ont protesté avec plus de vigueur [qu’eux]. Qu’Allah accorde du courage et de la sagesse aux musulmans.

Le secrétaire général de l’ONU s’exprime de manière éloquente. Ces jours-ci il tient des propos très louables. Cependant, il semble que sa voix est dénuée d’impact. Il paraît qu’après la fin de cette guerre, ou si elle s’étend davantage et devient une guerre mondiale, l’ONU prendra également fin. Qu’Allah accorde de la sagesse au monde.

Il semble que désormais le monde se rapproche de sa destruction. Qu’Allah accorde de la sagesse à ceux qui seront sauvés après cette destruction et qu’ils se tournent vers Allah et reviennent à Lui. En tout cas, nous devons beaucoup prier à cet égard. Qu’Allah ait pitié du monde.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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