Sermons 2023

Treize compagnons de Badr

Dans son sermon du 27 janvier 2023, Sa Sainteté le Calife a présenté d'autres récits sur des compagnons ayant participé à la bataille de Badr.

Sermon du vendredi 27 janvier 2023, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

Aujourd’hui, je présenterai quelques récits sur des Compagnons. Le premier est Abou Loubaba Ibn ‘Abdil-Moundhir. On a trouvé d’autres récits à son sujet. Je vais donc les présenter. [J’avais, en effet, déjà] présenté des détails à son sujet. Le ‘Allâmah Ibn ‘Abdil-Barr écrit dans son ouvrage, Al-Istiyâb, qu’Abdoullah Ibn ‘Abbâs (s.a.w.) a récité ce verset du Saint Coran :

وَآَخَرُونَ اعْتَرَفُوا بِذُنُوبِهِمْ خَلَطُوا عَمَلًا صَالِحًا وَآَخَرَ سَيِّئًا

« Et il en est d’autres qui ont avoué leurs offenses. Ils ont mêlé une bonne action avec une autre qui était mauvaise. » (9 : 102)

‘Abdoullah Ibn ‘Abbâs déclare que ce verset a été révélé à propos d’Abou Loubaba et de sept, huit ou neuf personnes avec lui. Ces individus n’avaient pas participé à la Ghazwa de Tabouk. Plus tard, ils ont eu honte et se sont repentis devant Dieu et se sont attachés à des piliers. Leur bonne action était le repentir et leur mauvaise action était d’avoir évité le Jihad.

Moujammi’Ibn Jâriyah déclare que Al-Khansâ Bint Khidam était mariée à Ounays Ibn Qatadah et celui-ci est tombé en martyr le jour de la bataille d’Ouhoud. Le père d’Al-Khansâ Bint Khidam l’a mariée à un homme de la tribu Mouzayna qu’elle n’aimait pas. Al-Khansâ s’est présenté au Messager d’Allah, (s.a.w.), et il a annulé son mariage. Abou Loubaba a ensuite épousé Khansâ : de ce mariage est né Sâ’ib Ibn Abi Loubaba.

‘Abdoul-Jabbâr Ibn Ward relate : « J’ai entendu Ibn Abi Moulaykah relater qu’Abdoullah Ibn Abi Yazid avait dit : « Abou Loubaba était passé à côté de nous et nous étions avec lui jusqu’à ce qu’il rentrât chez lui. Nous sommes entrés avec lui dans sa maison. Nous avons vu un homme assis, portant de vieux vêtements en lambeaux. Je l’ai entendu dire : « J’ai entendu le Messager d’Allah, (s.a.w.), dire : « Celui qui ne récite pas le Coran d’une voix mélodieuse n’est pas des nôtres. »

Le prochain compagnon se nomme Abou Al-Diyâh Ibn Thâbit Ibn Al-Nou’mân. Selon un récit Abou Al-Diyâh avait accompagné le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lors de la bataille de Badr, mais il fut blessé par une pointe de pierre sur son tibia : il est revenu et le Messager d’Allah (s.a.w.) avait conservé sa part du butin de Badr.

Le prochain compagnon se nomme Ansah Mawla Rasoulillah (s.a.w.). Le teknonyme d’Ansah est « Abou Masrouh » ou « Abou Misrah » selon certains. Ansah est né à Sarah un endroit entre le Yémen et l’Abyssinie. Lorsqu’il a émigré à Médine, il est demeuré auprès de Koulthoum Ibn Al-Hidam. Selon certains récits, il avait logé chez Sa’d Ibn Khaythamah.

L’imam Al-Zouhri relate que le Messager d’Allah (s.a.w.) avait permis aux gens de le rencontrer après la prière de Dhouhr. C’était Ansah qui venait solliciter une audience pour ces personnes auprès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il avait pour tâche d’annoncer ces visiteurs [au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.)] qui se trouvait à l’intérieur de la maison.

Le prochain compagnon se nomme Marthad Ibn Abi Marthad. ‘Imran Ibn Manah dit qu’Abou Marthad et son fils Marthad Ibn Abi Marthad ont logé chez Koulthoum Ibn Al-Hidam quand ils ont émigré à Médine.

Muhammad Ibn ‘Oumar déclare que Marthad Ibn Abi Marthad a également participé à la bataille d’Ouhoud et qu’il est tombé en martyr lors de l’expédition à Raji.

L’un des fils de Marthad se nomme Ounays Ibn Abi Marthad Al-Ghanawi : on dit qu’il s’appelle également Anas. Mais le nom Anîs est plus souvent mentionné. Il avait accompagné le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lors de la conquête La Mecque et la conquête de Hounayn. Selon Ibn Hajar, Marthad serait tombé en martyr en l’an 4 de l’Hégire.

Le prochain compagnon se nomme Abou Marthad Kannaz Ibn Al-Houssayn Al-Ghanawi. On l’appelait Kannaz. Son père se nommait Al-Houssayn Ibn Yarmou’. Il y a une divergence d’opinion sur son nom, selon certains, son nom était Kannaz Ibn Al-Houssayn, tandis que selon d’autres, c’était Al-Houssayn Ibn Kannaz. On dit également qu’il se nommait Ayman. Mais le nom le plus célèbre était Kannaz Ibn Al-Houssayn.

Abou Marthad avait le même âge que Hamza et était son allié. Il était grand de taille et avait les cheveux épais. Abou Marthad et son fils Marthad (r.a.) ont eu l’occasion de participer à la bataille de Badr. Marthad, le fils d’Abou Marthad, est tombé en martyr dans l’incident de Raji. Ounays Ibn Marthad, le petit-fils d’Abou Marthad, était également un compagnon du Saint Prophète. Il était avec le Saint Prophète (s.a.w.) durant la conquête de La Mecque et la bataille de Hounayn. Au cours du mois Rabî’Al-Awwal en l’an 2 de l’Hégire, le Saint Prophète (s.a.w.) a envoyé un groupe de trente émigrants à dos de chameau sous la direction de son oncle, Hamza Ibn ‘Abdil-Mouttalib, de Médine vers Sayf al-Bahr dans la région d’Îs. Hamza et ses compagnons y sont parvenus rapidement, et y ont trouvé Abou Jahl, le chef de La Mecque, avec une armée de trois cents cavaliers, qui étaient là-bas pour les accueillir. Les deux armées se sont alignées l’une contre l’autre et la bataille était sur le point de débuter lorsque Majdi Ibn ‘Amr al-Jouhani, le dirigeant de la région, qui était lié aux deux camps, est intervenu et les combats ont cessé. Cette campagne est connue sous le nom de Sâriat Hamza Ibn ‘Abdil-Mouttalib. Abou Marthad y a également participé. Selon les récits, le tout premier drapeau attaché par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était celui de Hamza et ce drapeau a été porté par Abou Marthad (r.a.).

Le prochain compagnon se nomme Salit Ibn Qays Ibn ‘Amr. Salit appartenait au Banou ‘Adiyy Ibn Najjâr, une branche de la tribu Khazraj des Ansâr. Sa mère se nommait Zoughaba Bint Zourara : elle était la sœur d’As’ad Ibn Zourara. Selon un rapport, Al-Walîd Ibn Al-Walîd, le frère de Khâlid Ibn Al-Walîd, a été emprisonné par Salit Ibn Qays lors de la bataille de Badr. A l’occasion de la conquête de La Mecque, le drapeau de la tribu des Banou Mâzin des Ansâr était entre les mains de Salit Ibn Qays.

De même, Salit portait la bannière des Banou Mâzin à l’occasion de la campagne de Hounayn. La bataille de Jisr a eu lieu en l’an treize de l’Hégire ou selon certains récits au début de quatorze de l’Hégire, au cours du Califat d’Oumar (r.a.). Cette bataille a eu lieu entre musulmans et Perses dans l’Irak actuel. Abou ‘Oubayd Ibn Mas’oud était le commandant de l’armée musulmane durant cette bataille : elle porte ainsi le nom de la bataille de Jisr Abi ‘Oubayd.

Cette bataille porte également d’autres noms : elle est connue comme la bataille de Marouha, qui est le nom d’un lieu sur la rive ouest de l’Euphrate. Elle est aussi connue comme la bataille de Kous al-Natif. C’est aussi le nom d’un lieu près de Koufa sur la rive est de l’Euphrate. Deux mille Persans ont été tués dans cette guerre : d’autres récits font état de six mille Persans tués. Selon certains rapports, 1800 musulmans auraient été tués lors de cette bataille. Selon d’autres, quatre mille musulmans auraient été tués, dont soixante-dix Ansâr et vingt-deux Mouhâjirs. Salit Ibn Qays faisait également parti de ces martyrs.

D’aucuns disent que Salit Ibn Qays était le dernier martyr de cette bataille. D’après certains historiens, Salit n’a pas eu de descendants. Selon d’autres, son fils se nommait ‘Abdoullah Ibn Salit : il a rapporté un récit de sa part. Selon un autre récit, Salit avait une fille qui se nommait Soubayta : sa mère se nommait Soukhayla Bint Sima. Selon l’auteur d’Ousd Al-Ghâbah les enfants de Salit n’ont pas eu de descendants.

‘Abdoullah Ibn Salit Ibn Qays a relaté le récit suivant de son père, Salit Ibn Qays. Un Ansâri avait un jardin dans lequel il y avait des palmiers appartenant à un autre Ansâri. Celui-ci visitait ce jardin le matin et le soir. Le Messager d’Allah (s.a.w.) lui a ordonné de remettre au propriétaire du jardin les dattes de ses arbres qui étaient attenant au mur du jardin.

Le prochain compagnon se nomme Moujazzar Ibn Ziyâd. Moussa Ibn ‘Ouqba a déclaré que les gens croient qu’Abou Yasr a tué Abou Al-Bakhtari mais beaucoup d’autres ont dit que c’est Moujazzar qui l’avait tué. Moujazzar avait tué Souwayd Ibn Sâmit à l’époque de l’ignorance et ce meurtre a provoqué la guerre du Bou’ath. Plus tard, Moujazzar et Al-Hârith Ibn Souwayd Ibn Sâmit ont accepté l’islam, mais Al-Hârith Ibn Souwayd cherchait une occasion de le tuer pour venger son père.

Lors de la bataille d’Ouhoud, quand les Qouraychites se sont retournés et ont attaqué les musulmans, Al-Hârith a tué Moujazzar en le poignardant au cou par derrière. A son retour de la Ghazwat Hamrâ Al-Asad, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a été informé par l’ange Gabriel qu’Al-Hârith Ibn Souwayd a tué Moujazzar Ibn Ziyâd par tromperie et a ordonné au Saint Prophète de tuer Al-Hârith Ibn Souwayd pour venger Moujazzar Ibn Ziyâd. Le Saint Prophète (s.a.w.) a visité Qouba un jour où il faisait très chaud. ‘Ouwaym Ibn Sa’idah a tué Al-Hârith Ibn Souwayd à la porte de la mosquée de Qouba suite aux instructions du Prophète (s.a.w.). Ceci est peut-être un récit tiré d’Al-Tabaqât Al-Koubra.

Le prochain compagnon se nomme Rifâ’ah Ibn Râfi’Ibn Malik Ibn ‘Ajlân. Voici l’incident de l’acceptation de l’islam par Rifâ’ah Ibn Râfi’: Mou’âdh Ibn Rifâ’a raconté de son père que Rifâ’ah Ibn Râfi’et son cousin Mou’adh Ibn Afra se sont rendus à La Mecque. Quand ils sont descendus de la colline de Thaniyah, ils ont vu un homme assis sous un arbre. Selon le narrateur, cet incident s’est passé avant le départ des six Ansâris, c’est-à-dire avant la première Bai’ah d’Aqaba. Ils disent : « C’était le Saint Prophète (s.a.w.). Nous nous sommes dits que nous allons l’approcher et lui confier nos affaires jusqu’à notre retour du Tawâf de la Maison d’Allah. Nous l’avons salué selon la coutume de l’époque de l’ignorance, mais il a répondu selon la coutume islamique. Nous avions déjà entendu parler du Prophète qui s’était proclamé à La Mecque. Mais nous ne l’avons pas reconnu. Nous lui avons demandé qui il était. Il nous a demandé de descendre de nos montures. Nous en sommes descendus et nous lui avons demandé où se trouvait la personne qui se disait prophète et qui a fait [d’autres] déclarations. Il (s.a.w.) a dit : « C’est moi. » J’ai dit : « Parlez-moi de l’islam. » Le Saint Prophète (s.a.w.) nous a parlé de l’islam et a demandé : « Qui a créé les cieux, la terre et les montagnes ? » Nous avons répondu : « C’est Allah qui les a créés. » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a demandé : « Qui vous a créés ? » Nous avons répondu : « C’est Allah. » Il (s.a.w.) a demandé : « Qui a créé ces idoles que vous adorez. » Nous avons répondu : « C’est nous qui les avons fabriquées. » Le Prophète (s.a.w.) a demandé : « Qui mérite d’être adoré le Créateur ou les créatures ? En tout cas, vous avez plus le droit d’être adorés parce que vous êtes les créateurs d’idoles. J’invite vers l’adoration d’Allah et vers le témoignage qu’il n’y a pas d’autre Dieu qu’Allah et que Je suis le Messager d’Allah. J’appelle à être bons les uns envers les autres et à laisser l’inimitié qui est due à l’oppression des gens. »

Nous avons dit : « Non ! Par Allah ! Même si ce vers lequel vous nous invitez est faux, c’est une bonne chose et [ce sont là] de bonnes manières. Veuillez vous occuper de nos montures jusqu’à ce que nous accomplissions le Tawâf. » Mou’adh Ibn Afra est demeuré auprès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Rifâ’ah Ibn Râfi’déclare : « Je suis allé faire le tour de la Maison d’Allah. J’ai sorti sept flèches et j’ai voué une flèche au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). »

Ils utilisaient des flèches pour chercher des présages afin d’avoir le cœur net [lors d’une prise de décision].

Il dit : « Je me suis tourné vers la Ka’bah et j’ai prié : « Ô Allah ! Si Muhammad (s.a.w.) invite vers la vérité fais que sa flèche sorte sept fois. J’ai tiré sept fois au sort et sept fois sa flèche est ressortie. J’ai annoncé à haute voix : « Ach-hadou an lâ ilâha ill-Allâhou wa anna Mouhammadan Rasouloullâh. » Les gens se sont rassemblés autour de moi et ont dit : « Cet individu est fou. Il est devenu un Sabéen ! » J’ai dit : « C’est un homme de foi ! » Ensuite, je suis allé vers la région haute de La Mecque.

[Sa Sainteté reprend :] Ils lui ont dit : « Celui que tu as évoqué est un fou : il est devenu Sabéen. » Mais j’ai dit : « Non, mais je pense que c’est un homme de foi. » Ensuite, je suis allé vers la région haute de La Mecque.

Quand Mou’âdh m’a vu, il a dit : « Rifâ’ah rentre avec un visage radieux qu’il n’avait pas au départ. » C’est-à-dire qu’avant de réciter la Kalimah (chhâdah), il n’avait pas le visage radieux qu’il a à présent.

Rifâ’ah déclare : « Je suis venu et j’ai accepté l’islam. Le Messager d’Allah (s.a.w.) nous a récité la sourate Yousouf et Iqra’bismi Rabbik al-ladhî khalaq et nous sommes revenus. »

Rifâ’ah Ibn Râfi’relate : « Une flèche m’a frappé à œil le jour de Badr : mon œil en a été blessé. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a placé sa salive sur mon œil et a prié pour moi. Par la suite je n’en ai pas souffert. Selon un autre rapport, c’était Râfi’Ibn Malik, le père de Rifâ’ah Ibn Râfi’qui a été blessé à l’œil par une flèche le jour de la bataille de Badr. Allah sait le mieux. Mais le résultat est le même : il n’en a pas souffert par la suite.

Rifâ’ah Ibn Râfi’relate : « Le Messager d’Allah (s.a.w.) était assis dans la mosquée un jour et nous étions avec lui. Un individu qui semblait être un Bédouin est venu et il a accompli la Salât rapidement. Ensuite, il s’est tourné et a salué le Saint Prophète (s.a.w.). Celui-ci lui a répondu : « Que la paix soit sur toi aussi. Retourne et répète ta Salât, car tu n’as pas prié. » Il est allé refaire sa Salât. Ensuite, il est revenu et a salué l’Envoyé d’Allah (s.a.w). Celui-ci lui de répondre : « Que la paix soit sur toi aussi. Retourne et prie de nouveau, car tu n’as pas accompli la Salât. » Il a répété cela deux ou trois fois. Chaque fois, il revenait voir le Saint Prophète (s.a.w.) et le saluait, et celui-ci disait : « Que la paix soit aussi sur toi. Retourne et répète ta prière car tu n’as pas prié. »

Les gens ont pris peur et ils se sont rendu compte que celui qui priait rapidement est comme s’il n’avait même pas prié. Les compagnons qui étaient assis là-bas ont ressenti une grande peur.

Cela signifie qu’une Salât rapide n’en est pas une. Nous devons également nous évaluer à cet égard.

« Finalement, cet homme a dit : « Montrez-moi comment prier. Je suis un être humain. Je fais de mon mieux et je commets aussi des fautes. » Sur ce, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « Quand tu as l’intention d’accomplir la Salât, fais d’abord les ablutions, car Allah vous a ordonné d’en faire. Ensuite, récite la partie du Coran que tu as mémorisé. Sinon récites Al-hamdou lillâh, Allâhou Akbar et Lâ ilâha ill-Allâh. Ensuite, inclines-toi et demeure dans la posture du Roukou posément. Après cela, redresse-toi et ensuite prosterne-toi posément. Ensuite assieds-toi posément et ensuite relève-toi. Ta Salât est complète si tu agis de la sorte. S’il s’y trouve des lacunes, tu auras manqué ta Salât à la mesure de tes lacunes.

Rifâ’ah Ibn Râfi était avec le Prophète (s.a.w.) et celui-ci a dit : « La prière de personne n’est complète tant qu’il n’a pas effectué les ablutions complètes comme ordonné par Allah. » Il s’est lavé le visage et les deux mains jusqu’aux coudes. Ensuite il a passé de l’eau sur sa tête et il s’est lavé les pieds jusqu’aux chevilles. »

Selon un autre récit, Rifâ’ah Ibn Râfi’a relaté que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « Quand vous êtes debout face à la Qiblah, dites « Allâhou Akbar ! » et récitez la sourate Al-Fâtihah et autant du Coran qu’Allah le souhaite. (C’est-à-dire autant de Coran que vous avez mémorisé ou désirez réciter). Quand vous vous inclinez, placez vos paumes sur vos genoux et gardez votre dos droit. Ensuite, prosternez-vous posément. Quand vous vous relevez, asseyez-vous [en vous appuyant] sur votre cuisse gauche. »

Le prochain compagnon se nomme Ousayd Ibn Mâlik Ibn Rabi’ah. ‘Outhman Ibn ‘Oubaydillah relate : « J’ai vu Abou Ousayd teindre sa barbe de couleur jaune. » Ibn Ishaq relate qu’Abou Ousayd Ibn Mâlik Ibn Rabi’ah a participé à la bataille de Badr. Quand il a perdu sa vue durant sa vieillesse, il a dit : « Si j’étais à Badr aujourd’hui et que ma vue était bonne, je vous montrerais cette ravine d’où sont descendus les anges. Je n’aurais aucun doute [quant à son emplacement]. »

Abou Ousayd Ibn Mâlik Ibn Rabi’ah Al-Sa’di relate : « Nous étions assis avec le Messager d’Allah (s.a.w.) lorsqu’un individu des Banou Salama est venu vers lui et a dit : « Ô Messager d’Allah ! Comment puis-je bien traiter mes parents après leur décès ? »

L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « Eh bien, tu dois prier pour eux et demander pardon pour eux, respecter leurs promesses après eux et bien traiter ceux qui leur sont apparentés, les garder ensemble et respecter leurs amis. »

Ils mériteront des récompenses par ces actions. Leur âme sera récompensée et ils mériteront le pardon divin.

Mâlik Ibn Rabi’ah déclare : « J’ai entendu l’Envoyé d’Allah (s.a.w) dire : « Ô Allah ! Pardonne à ceux qui se rasent la tête ! » Une personne a dit : « Et à ceux qui se coupent les cheveux ? » À la troisième ou quatrième fois l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « Et à ceux qui se coupent les cheveux ! » Je me suis rasé la tête ce jour-là. La joie que j’ai ressentie était plus grande que celle ressentie si j’avais reçu un chameau rouge ou de grandes richesses. »

Le père d’Outhman Ibn Al-Arqam a rapporté que le Messager d’Allah (s.a.w.) a dit le jour de Badr : « Laissez le butin que vous avez trouvé ! » Abou Ousayd Al-Sa’di a laissé l’épée d’Âiz Al-Mardaban. Al-Arqam a pris l’épée et a dit : « Ô Messager d’Allah ! Offrez-moi cette épée. » Alors, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) la lui a offerte.

Le prochain compagnon se nomme ‘Abdoullah Ibn ‘Abdil-Asad. Muhammad Ibn ‘Ammara relate : « Abou Salama Ibn ‘Abdil-Asad était le premier à venir chez nous parmi ceux qui ont émigré de La Mecque pour s’établir à Médine. Il est arrivé le dix du mois de Mouharram tandis que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est arrivé le 12 du mois de Rabî’Al-Awwal. Il y a une différence de deux mois entre les émigrants arrivés en premier et qui avaient logé chez Banou ‘Amr Ibn ‘Awf et les émigrants arrivés en dernier.

Oumm Salama relate que lorsqu’Abou Salama a émigré à Médine, il a logé chez Moubachchir Ibn ‘Abdil-Moundhir, à Qouba. Le Messager d’Allah (s.a.w.) a établi un lien de fraternité entre Abou Salama Ibn ‘Abdil-Asad et Sa’d Ibn Khaythamah. Un homme de la tribu des Banou Al-Tâ’iyy était venu à Médine pour rencontrer sa nièce et il a informé l’Envoyé d’Allah (s.a.w) que Toulayhah et Salama, les fils de Khouwaylid, visitaient leurs tribus et leurs alliés et les incitaient à se battre contre l’Envoyé d’Allah (s.a.w).

Sur ce, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a fait venir Abou Salama, c’est-à-dire ‘Abdoullah Ibn ‘Abdil-Asad, et l’a envoyé à la tête de cent cinquante Mouhâjirîn et Ansâr pour réprimer les Banou Asad. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a préparé un drapeau pour eux. Il a envoyé comme guide celui qui l’avait informé à propos des Banou Asad. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a ordonné à Abou Salama : « Avancez jusqu’à ce que vous atteigniez le territoire de Banou Asad et campez-y. Attaquez-les avant qu’ils ne vous confrontent avec leur armée. »

Suivant cet ordre, Abou Salama a voyagé à grande vitesse, jour et nuit, et s’est écarté des routes habituelles pour arriver jusqu’aux Banou Asad avant qu’ils ne se rendent compte de leur avance. Ils ont atteint une source des Banou Asad et ont attaqué [les hommes surveillant] un troupeau d’animaux, capturant trois de leurs bergers. Tous les autres ont pu s’échapper. Abou Salama a divisé son armée en trois parties et a gardé un détachement avec lui et a envoyé les deux autres. Ils ont pu attraper d’autres chameaux et chèvres mais aucun homme. Par la suite, Abou Salama est rentré à Médine. Cette référence est tirée d’Al-Sîrat al-Halabiyyah.

‘Amr Ibn Salama relate qu’Abou Salama a participé à la bataille de Badr et Ouhoud. Abou Oussama Al-Jouchmi l’a blessé durant la bataille d’Ouhoud : il a poignardé le bras d’Abou Salama avec une lance. Abou Salama a soigné la blessure pendant un mois. Apparemment la blessure était guérie et personne ne pouvait la distinguer. Au cours d’un mois de Mouharram – le trente-cinquième mois de l’Hégire – le Messager d’Allah (s.a.w.) a envoyé Abou Salama vers Qatn Ibn Bani Asad. Qatn est une colline entre Aniza, le Nejd et Khaybar : les Banou Asad Ibn Khazima résidaient au nord de cette colline. Abou Salama est revenu après avoir passé plus de dix nuits hors de Médine. Sa blessure s’est aggravée et il est tombé malade. Il est décédé le trois de Jamâdi al-Âkhir au cour de l’an quatre de l’Hégire.

Abou Qilâbah relate que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a rendu visite à Abou Salama Ibn ‘Abdil-Asad. Avec l’arrivée du Saint Prophète, son âme a quitté ce monde. Le narrateur relate que les femmes ont voulu dire quelque chose – alors, le Saint Prophète (s.a.w.) a dit : « Arrêtez ! Ne priez que pour le bien de vos âmes, car les anges sont présents tout près des défunts » ou il aurait dit « tout près des proches du défunt. » « Ces anges disent Âmîn suite à leurs supplications. Ainsi donc, ne demandez que le bien pour vous-même. » C’est-à-dire qu’on ne doit pas se lamenter auprès du défunt. Ensuite, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) de prier : « Ô Allah ! Elargis sa tombe et éclaire-la, accroît sa lumière et pardonne-lui ses péchés. Ô Allah, élève son rang parmi les gens guidés. Sois le soutien de ses proches. Pardonnez-nous et lui, Ô Seigneur des mondes ! » Ensuite il a dit : « Quand l’âme quitte le corps, la vue la suit. Ne voyez-vous pas ses yeux ouverts ? »

Le prochain compagnon se nomme Khallâd Ibn Râfi’Al-Zourqi : il était un Ansâri. Khallâd Ibn Râfi’appartenait à la branche ‘Ajlan du clan des Banou Khazraj des Ansâr. Sa mère se nommait Oumm Mâlik Bint Oubayy Ibn Mâlik. Le fils de Khallâd se nommait Yahya : sa mère était Oumm Râfi’Bint ‘Outhmân Ibn Khalda. Tous ses enfants sont morts jeunes selon les rapports.

J’avais présenté un récit sur la méthode pour accomplir la Salât. Le Saint Prophète (s.a.w.) avait conseillé à une personne de répéter sa Salât à deux ou trois reprises. Le Sahîh Al-Boukhâri rapporte sous l’autorité d’Abou Hourayrah que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) était dans la mosquée et un homme est venu et a prié. Ensuite, il a salué l’Envoyé d’Allah (s.a.w) et celui-ci a répondu à ses salutations et lui a dit : « Retourne et prie de nouveau. » Il est reparti à plusieurs reprises et l’Envoyé d’Allah (s.a.w) lui a demandé de répéter sa Salât comme je l’avais dit plus tôt. Ensuite Khallâd Ibn Râfi’Al-Zourqi a déclaré : « Ô Envoyé d’Allah ! Je ne peux offrir une meilleure Salât que celle-là. Informez-moi de la bonne façon de prier. » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « Lorsque tu te mets debout pour la Salât, énonce le Takbîr. Ensuite (après la sourate Al-Fâtihah], récite une partie du Coran que tu connais. Puis, incline-toi posément. Après cela, remets-toi debout. Ensuite, prosterne-toi posément. Puis, relève-toi de la prosternation et assieds-toi posément. Accomplis toute la Salât lentement et avec bienséance de cette manière. »

Selon le ‘Allâmah Ibn Hajar Al-‘Asqalâni, cet incident se serait produit avec Khallâd Ibn Râfi’.

Le prochain compagnon se nomme ‘Abbâd Ibn Bichr. ‘Abbad Ibn Bichr a rendu de grands services à l’occasion de la Bataille du Fossé. Oumm Salama (r.a.) relate : « J’étais avec le Saint Prophète (s.a.w.) dans la tranchée et n’ai été séparée de lui nulle part. Il surveillait la tranchée en personne. Nous étions dans un froid glacial. Je le regardais. Il s’est levé et a prié dans sa tente autant qu’Allah a voulu qu’il prie. Ensuite, il est sorti et il a regardé autour de lui un moment. Puis, je l’ai entendu dire : « Ce sont les cavaliers des polythéistes qui encerclent la tranchée. Qui tentera d’aller voir ? » Ensuite, il a appelé : « Ô ‘Abbad Ibn Bichr ! » ‘Abbad a répondu : « Je suis présent ! » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a demandé s’il y avait quelqu’un d’autre avec lui. Il a répondu : « Je suis avec quelques-uns de mes compagnons et nous sommes autour de votre tente. » Il a dit : « Vas avec tes compagnons et faites le tour de la tranchée. Quelques-uns des cavaliers idolâtres veulent vous entourer et ils souhaitent vous attaquer soudainement, profitant de votre insouciance. » Ensuite, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a prié : « Ô Allah ! Enlève-nous leur mal et aide-nous contre eux et vaincs-les. Personne ne peut les vaincre sauf Toi. » ‘Abbad Ibn Bichr est sorti avec ses compagnons et a vu qu’Abou Soufyan était avec des cavaliers polythéistes. Il faisait le tour là où la tranchée était étroite. Les musulmans qui étaient là-bas sur la rive avaient pris conscience de leur présence. Ces musulmans leur ont lancé des pierres et des flèches. Nous nous sommes arrêtés avec eux et nous leur avons également lancé des flèches jusqu’à ce que nous ayons forcé ces polythéistes de s’éloigner et ils sont retournés dans leur camp. Je suis rentré vers l’Envoyé d’Allah (s.a.w) et je l’ai trouvé en état de prière. Je l’ai informé de cet incident. » Oumm Salama (r.a) raconte : « L’Envoyé d’Allah (s.a.w) s’est endormi tant et si bien que j’entendais sa respiration. Il s’est réveillé lorsque j’ai entendu Bilal lancer l’appel du matin à la prière. La blancheur de l’aube était apparente. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) est sorti et a dirigé les musulmans dans la prière. »

Oumm Salama (r.a.) relatait : « Qu’Allah ait pitié d’Abbad Ibn Bichr ! Il était celui qui s’accrochait le plus à la tente du Prophète (s.a.w.) et l’avait toujours protégé. »

‘Âïcha disait que trois personnes des Ansâr sont supérieures d’entre tous : Ousayd Ibn Houdayr, Sa’d Ibn Mou’âdh et ‘Abbad Ibn Bichr.

‘Abbad Ibn Bichr est mentionné dans un hadith concernant le changement de la Qiblah. Touwaylah (r.a.) relate : « Nous étions en train d’accomplir la prière de Dhouhr ou d’Asr chez les Banou Haritha. Nous avions accompli deux rak’ats en nous tournant vers Jérusalem. Sur ce, un individu est venu et nous a informés que la Sainte Mosquée de La Mecque est la nouvelle Qiblah. » Elle raconte : « Nous avons changé de place. Les hommes ont pris la place des femmes et celles-ci ont pris la place des hommes. » Selon un récit, c’était ‘Abbad Ibn Bichr Ibn Qaydhi qui a donné cette information : il appartenait à la tribu des Banou Haritha. Selon une autre opinion, c’était ‘Abbad Ibn Bichr Ibn Waqsh qui appartenait aux Banou ‘Abdil-Ach‘al qui aurait donné cette information.

‘Abbad Ibn Bichr se tenait aux côtés du Saint Prophète (s.a.w.), portant un casque de fer à l’occasion du traité de Houdaybiyyah quand les Qouraychites ont envoyé Souhayl Ibn ‘Amr de La Mecque dans le but de parlementer avec le Saint Prophète. Salama Ibn Aslam, un autre compagnon, était également avec lui. Au cours de la conversation, quand Souhayl a haussé le ton, ‘Abbad Ibn Bichr lui a dit de baisser sa voix devant le Saint Prophète (s.a.w.).

‘Abbad Ibn Bichr était à l’avant-garde de chaque expédition. ‘Ouyaynah Ibn Hisn Al-Fazâri et quelques cavaliers de Banou Ghatafân ont attaqué le pâturage où les chamelles laitières du Prophète (s.a.w.) avaient l’habitude de paître. Ils ont tué l’homme qui veillait sur les animaux et ont pris sa femme et les chameaux du Saint Prophète. Quand la nouvelle est parvenue à Médine, des cavaliers se sont présentés au Saint Prophète. Selon un récit, ‘Abbad Ibn Bichr était le premier parmi les Ansâr à atteindre le Prophète après Al-Miqdâd Ibn Al-Aswad (r.a.). Cette expédition est connue sous le nom de Ghazwat [Dhou] Qarad. Ce récit est mentionné dans le Sahîh d’Al-Boukhari. Yazîd Ibn Abi Oubays il a dit : « J’ai entendu Salama Ibn Al-Akwa’dire : « J’avais quitté Médine avant l’appel à la prière de Fajr et je me suis allé à Ghâbah. Les chamelles de traite du Messager d’Allah (s.a.w.) avaient leur pâturage à Dhou-Qarad. Un garçon d’Abd Al-Rahmân Ibn ‘Awf m’a rencontré sur la route et m’a dit qu’on avait volé les chamelles du Messager d’Allah (s.a.w.). J’ai demandé : « Qui les a volées ? » Il a répondu : « Les gens de Ghatafân. En entendant cela, j’ai lancé trois fois l’appel « Ya Sabaha ! » vers ceux qui étaient dans les deux plaines pierreuses de Médine. Ensuite, j’ai couru jusqu’à ce que j’ai pu rattraper les voleurs. Ils étaient en train d’abreuver leurs animaux. Je les ai visés de mes flèches – et j’étais un bon archer. Je récitais ces vers martiaux : « Je suis le fils d’Al-Akwa’et c’est le jour de la destruction des canailles ! Aujourd’hui on saura qui est le plus brave ! » J’ai répété ces vers jusqu’à ce que je leur reprenne toutes les chamelles laitières ainsi que trente manteaux. C’est là que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est arrivé avec d’autres personnes. J’ai dit : « Ô Envoyé d’Allah (s.a.w) ! Je ne leur ai pas laissé boire l’eau et ils avaient soif. Envoyez des troupes contre eux. » Il a dit : « Fils d’Al-Akwa’! Tu les as vaincus ! Pardonne-leur ! » Al-Akwa’disait : « Nous sommes revenus et le Messager d’Allah (s.a.w.) m’a placé derrière lui sur sa chamelle. Nous sommes entrés à Médine dans cet état. »

Le prochain compagnon se nomme Hatib Ibn Abi Balta’ah. Il est mort à Médine en l’an 30 de l’Hégire à l’âge de 65 ans. Le Calife ‘Outhmân (r.a.) a dirigé sa prière funéraire. Selon les rapports, Abou Bakr (r.a.) l’aurait envoyé en Égypte pour conclure un traité avec Al-Mouqawqis qui a été respecté entre les parties jusqu’à l’invasion de l’Égypte par ‘Amr Ibn Al-‘Âs. Hatib était beau et avait une légère barbe. Son cou était courbé. Il était de taille moyenne et ses doigts étaient épais.

Selon Ya’qoub Ibn ‘Outbah, Hatib Ibn Abi Balta’ah avait laissé quatre mille dinars et dirhams le jour de sa mort. Il était un marchand de céréales et avait laissé son patrimoine à Médine. Jâbir relate : « Une fois, l’esclave de Hatib est venu voir le Messager d’Allah (s.a.w.) avec une plainte. L’esclave a dit : « Ô Messager d’Allah ! Hatib ira certainement en enfer ! » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a : « Tu as menti. Il n’y entrera jamais parce qu’il a participé à la bataille de Badr et au traité de Houdaybiyyah. »

Sa’id Ibn Mousayyib relate qu’Oumar (r.a.) est passé à côté de Hatib Ibn Abi Balta’ah. Il vendait des raisins secs sur le marché. ‘Oumar lui a dit : « Augmente ton prix ou quitte notre marché. » L’Imam Al-Chafi’i relate que Qâsim Ibn Muhammad a dit qu’Oumar est passé à côté de Hatib sur le marché de la plaine de l’Aïd. Il y avait deux paniers pleins de raisins secs devant lui. ‘Oumar lui a posé des questions sur son tarif, et il a dit : « Je donne deux Mouds pour un dirham. » ‘Oumar lui a dit : « On m’a dit que la caravane venant de Taif fait confiance à vos tarifs. Soit vous augmentez le prix, soit vous rentrez chez vous et vous le vendez comme vous voulez, à votre prix. » ‘Oumar est rentré à la maison et y a réfléchi : il s’est rendu chez Hatib pour le rencontrer et lui a dit : « Je ne vous ai point contraint de suivre mes instructions. Ce n’était pas une décision de ma part. Je l’ai fait uniquement pour le bien des citoyens. Vendez où vous voulez et vendez au prix que vous le souhaitez. »

Le Mouslih Maw’oud (ra) déclare à ce propos : « Depuis l’époque du Saint Prophète (s.a.w.), l’État islamique contrôlait les prix à Médine. Ainsi, il ressort des hadiths qu’Oumar (r.a.) se promenait une fois sur le marché de Médine et il a vu un homme nommé Hatib Ibn Abi Balta’ah avec deux sacs de raisins secs. Quand ‘Oumar lui a demandé le prix, il lui a dit qu’il en vendait deux Mouds pour un dirham. Cela était moins cher que le prix normal du marché. Sur ce, le Calife lui a ordonné d’en vendre de chez lui et qu’il ne pouvait pas les vendre à un prix aussi bas au marché, car cela affecterait le prix du marché et le public serait méfiant envers les commerçants. Le Mouslih Maw’oud (ra) écrit que les juristes ont longuement débattu à ce sujet. Certains ont également cité d’autres récits affirmant qu’Oumar était revenu plus tard sur son opinion, mais généralement les juristes ont reconnu l’opinion d’Oumar comme étant viable et ont écrit que l’État islamique doit fixer les prix, sinon cela affectera la morale et l’intégrité de la nation, mais il faut se rappeler que cela concerne uniquement les biens amenés au marché. Les biens non commercialisés et individuels ne sont pas évoqués ici. Par conséquent, l’islam a clairement ordonné que le prix des produits apportés et vendues sur le marché soit fixé afin qu’aucun commerçant ne puisse augmenter ou diminuer le prix [à sa guise]. Les juristes soutiennent cette mesure selon certains ouvrages et hadiths. »

Le prix est fixé [en pareil cas] afin d’éviter toute concurrence qui nuit à autrui.

En l’an cinq de l’Hégire, à son retour de la Ghazwat Bani Moustaliq, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est passé par le lieu dit Naqih et y vit une vaste étendue d’herbe et de nombreux puits. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a posé des questions sur l’eau dans ces puits et les gens ont répondu que lorsqu’ils vantaient la qualité de ces puits, ceux-ci s’asséchaient. Sur ce, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a ordonné à Hatib Ibn Abi Balta’ah de creuser un puits et de faire de Naqih un pâturage administré par l’État. Il a nommé Bilal Ibn Al-Hârith Al-Mouzani comme responsable. Bilal a demandé : « Ô Prophète d’Allah, quelle surface de ce terrain dois-je convertir en pâturage de l’état ? » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) de répondre : « Lorsque le soleil se lèvera, fais lancer un appel par une personne à la voix bien portante. » La nuit le son voyage très loin. Lorsque le soleil se lèvera, fais lancer un appel par une personne à la voix bien portante du haut du mont Moukamil : toute la zone d’où l’on pourra l’entendre sera utilisée comme pâturage pour les chevaux et les chameaux des combattants musulmans. »

En d’autres termes, les chevaux et les chameaux des musulmans consacrés au Jihad pourront y paître. Bilal a demandé : « Ô Prophète d’Allah, qu’en est-il des animaux des autres musulmans ? » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répondu : « Ils n’y auront pas accès : cet endroit sera réservé à ceux qui préparent leurs montures pour le Jihad. Les autres doivent utiliser leurs [propres] pâturages. » Ensuite Bilal a demandé : « Ô Prophète d’Allah, qu’en est-il des pauvres, des faibles et des personnes âgées qui possèdent quelques brebis, et qui n’ont pas la force de les déplacer pour les faire paître ? ».

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) répondit : « Ceux-là sont autorisés à utiliser ces pâturages. »

Les pauvres qui possèdent quelques animaux ont donc été autorisés à utiliser ce pâturage.

Selon un récit relaté dans le passé, une dispute avait éclaté entre un Ansâri et Al-Zoubayr au sujet du ruisseau d’Al-Harrah d’où les gens puisaient de l’eau pour arroser leurs palmiers. L’Ansâri avait demandé à Al-Zoubayr de laisser couler l’eau ; mais Al-Zoubayr n’était pas d’accord. Tous deux ont porté la dispute à l’Envoyé d’Allah (s.a.w). Celui-ci (s.a.w) a dit à Al-Zoubayr d’arroser son champ et de laissez l’eau pour son voisin. L’Ansâri s’est mis en colère et a dit à l’Envoyé d’Allah (s.a.w) : « Vous avez pris cette décision parce que c’est le fils de votre tante paternelle. » Le visage du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a changé et il a dit : « Zoubayr, arrose tes arbres et ensuite retient l’eau jusqu’au ce qu’elle atteigne le parapet [de ta digue]. Al-Zoubayr a déclaré : « Par Allah ! Selon moi ce verset a été révélé à ce propos : « Mais non, par ton Seigneur ! Ils ne seront pas croyants à moins qu’ils te prennent comme juge de tous leurs différends. » Ce récit est tiré du recueil d’Al-Boukhari.

Les différents Tafâsir sont divisés sur l’identité de l’Ansâri mentionné dans ce hadith. Selon le Tafsîr al-Qourtoubi, selon Al-Makki et Nouhas, Hatib Ibn Abi Balta’ah était ce compagnon Ansâri.

C’étaient là les récits que j’ai souhaité présenter aujourd’hui. Il en reste quelques-uns que je présenterai à l’avenir, Incha Allah.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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