Sermons 2023

Revers lors de la bataille d’Ouhoud

Dans son sermon du 22 décembre 2023, Sa Sainteté le Calife a évoqué l'erreur du détachement des archers musulmans lors de la bataille d'Ouhoud.

Sermon du vendredi 22 décembre 2023, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

Ces jours-ci, j’évoque la bataille d’Ouhoud dans [mes] sermons. Comme [je l’ai] mentionné, les musulmans ont infligé d’importantes pertes à leurs adversaires au cours de cette bataille, les obligeant à battre en retraite. Cependant, malgré les ordres stricts du Saint Prophète (s.a.w.), la majorité des défenseurs du col ont abandonné leur position. Cela a permis à l’ennemi d’attaquer ce flanc, causant ainsi des dommages significatifs aux forces musulmanes. Voici des détails à ce propos.

Au fur et à mesure que les porte-étendards des polythéistes étaient abattus un par un, et qu’aucun ennemi n’osait lever ou s’approcher du drapeau, les polythéistes ont commencé à se retirer en hâte, tournant le dos et prenant la fuite.

Même les femmes qui, il y a peu de temps, chantaient joyeusement avec enthousiasme en jouant du tambourin ont soudainement abandonné leur position. Témoins de la fuite de l’ennemi, les musulmans ont rapidement engagé la poursuite pour récupérer leurs armes et s’emparer du butin.

Simultanément, le groupe d’archers musulmans, que le Saint Prophète (s.a.w.) avait positionné sur la colline avec l’ordre strict de ne se déplacer de leur poste sous aucun prétexte, a contrevenu à cette directive pour récupérer le butin. C’est là une opinion [à propos de leurs intentions.]

‘Abdoullâh Ibn Joubayr – l’émir de cette troupe nommé par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) – leur a expressément interdit de quitter leur position, quel que soit le prétexte, conformément à l’ordre reçu mais ils ont désobéi en disant : « Les polythéistes ayant été vaincus, qu’allons-nous faire ici ? » En conséquence, ces individus sont descendus de la montagne et se sont mis à collecter le butin. Bien que la plupart aient abandonné leur poste, leur chef, ‘Abdoullâh Ibn Joubayr, ainsi que quelques compagnons, ont demeuré sur place, leur effectif ne dépassant pas une dizaine. Ils ont dit à ceux qui quittaient le col qu’ils ne désobéiront certainement pas à l’ordre du Messager d’Allah (s.a.w.). La plupart des historiens et biographes assument que les compagnons ont abandonné leur poste sur le col car motivés par le désir de récupérer le butin. Ces derniers auraient insisté dessus, en disant que si tout le monde récupérait le butin, il n’y avait aucune raison pour eux de rester en arrière.

‘Abdoullâh Ibn Joubayr, leur émir, a tenté de les retenir en rappelant que le Saint Prophète (s.a.w.) leur avait enjoint de ne pas bouger de là, quelles que soient les circonstances. Il a plaidé en faveur du respect de cette directive, mais la plupart de ces individus n’ont pas obéi aux ordres de leur émir et sont descendus du col pour collecter le butin. C’est ce qu’affirment la majorité des historiens.

Les livres de hadiths et de Tafsîr affirment en général que ces compagnons ont quitté le col en raison de leur hâte pour collecter le butin. Ils se réfèrent au verset 153 de la sourate Âl-‘Imrân, qui stipule :

مِنْكُمْ مَنْ يُرِيدُ الدُّنْيَا وَمِنْكُمْ مَنْ يُرِيدُ الْآخِرَةَ

« Il y a parmi vous ceux qui désirent ce monde, et parmi vous il y a ceux qui désirent l’Au-delà ».

Dans leurs exégèses, la plupart des commentateurs disent également que les Compagnons souhaitaient rapidement récupérer le butin. Or, que les compagnons aient abandonné le col par appât de gains matériels semble improbable. Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) a également rédigé une note de commentaire qui n’a pas encore été publiée. Je vous la présente ici. Je vais citer le verset dans son intégralité.


وَلَقَدْ صَدَقَكُمُ اللَّهُ وَعْدَهُ إِذْ تَحُسُّونَهُمْ بِإِذْنِهِ ۖ حَتَّىٰ إِذَا فَشِلْتُمْ وَتَنَازَعْتُمْ فِي الْأَمْرِ وَعَصَيْتُمْ مِنْ بَعْدِ مَا أَرَاكُمْ مَا تُحِبُّونَ ۚ مِنْكُمْ مَنْ يُرِيدُ الدُّنْيَا وَمِنْكُمْ مَنْ يُرِيدُ الْآخِرَةَ ۚ ثُمَّ صَرَفَكُمْ عَنْهُمْ لِيَبْتَلِيَكُمْ ۖ وَلَقَدْ عَفَا عَنْكُمْ ۗ وَاللَّهُ ذُو فَضْلٍ عَلَى الْمُؤْمِنِينَ

« Et assurément Allah avait tenu Sa promesse qu’Il avait faite, lorsque vous les exterminiez avec Son autorisation, jusqu’au moment où vous avez vacillé à propos de l’obéissance aux directives du Saint Prophète et avez commencé à vous disputer entre vous concernant le but réel visé par cet ordre, et avez désobéi après qu’Il vous ait octroyé ce que désirait vos cœurs sous la forme de la victoire. Il a retiré Son soutien. Certains d’entre vous désiraient la vie d’ici-bas, tandis que d’autres désiraient la vie à venir. Alors, Il vous a détournés d’eux afin de vous éprouver – et Il vous a sûrement pardonné – et Allah est Seigneur de la grâce pour les croyants. » (3 : 153)

Ceci est le verset d’où certains déduisent qu’il y a eu une dispute sur le butin ou qu’il fait référence spécifiquement à cette bataille.

Il serait déplacé et contraire à leur dignité d’affirmer, voire même de penser, que les Compagnons étaient motivés par l’appât du butin. Ces individus avaient confié leurs femmes, leurs enfants, et même leur vie entre les mains de leur Dieu bien-aimé et de Son Messager (s.a.w.). Avant cela, ils avaient d’ailleurs sacrifié leurs richesses et leurs ressources de la même manière.

Dans un élan de passion pour le martyre, tel que décrit dans les événements, ces individus aspiraient à sortir et à combattre. Ces batailles n’étaient pas motivées par l’appât du butin. C’est là une accusation mensongère à l’encontre des musulmans.

Il est possible que certains Compagnons aient envisagé le butin comme un résultat potentiel en cas de victoire. Quoi qu’il en soit, il est certain que les compagnons n’avaient pas pour objectif le butin.

En tout cas, il semblerait que dans leur récit de l’histoire de l’islam et de la vie du Prophète (s.a.w.) – [c.-à-d.] les historiens, biographes, Mouhaddiths ou commentateurs du Coran – ces vénérables érudits aient mal compris ou que dans leur simplicité et en se basant sur un récit quelconque ou encore en y accordant une crédibilité erronée, ils aient supposé à tort que les compagnons avaient abandonné leur position dans le but de collecter le butin.

Ces individus ne percevaient pas pleinement à quel point cela pouvait avoir des conséquences néfastes en termes de réputation et d’impact, qu’il s’agisse de l’âme du bienheureux Prophète et de ses Compagnons honorés par sa sainte influence. Ils ne mesuraient pas à quel point cela pouvait être contraire à la gloire de ces derniers. Cependant, compte tenu des sacrifices des Compagnons et de leur passion pour le martyre, il est difficile de croire qu’ils étaient pressés de quitter ce col uniquement pour récupérer du butin.

Il apparaît [plutôt] qu’ayant constaté que les musulmans remportaient la victoire et poursuivaient l’ennemi, ces compagnons sur le col étaient impatients de se joindre à la liesse de cette victoire apparente. Dans les derniers instants de cette bataille qui se concluait par la victoire, ils étaient animés du désir de partager cette joie.

Il est possible qu’ils aient pensé : « Nos frères participent directement au jihad, tandis que nous sommes ici sur le col. » Par conséquent, le désir de se joindre au jihad s’est intensifié lorsque la victoire a été remportée, et ils ont envisagé de rejoindre effectivement le jihad à la fin de la journée. « Célébrons au moins cette victoire, » [ont dû suggérer certains]. Cependant, leur émir, ‘Abdoullâh Ibn Joubayr, qui s’est avéré être l’homme le plus perspicace, restait focalisé sur cette directive du Prophète (s.a.w.) : ne pas abandonner ce poste quelle que soit la situation. Telle était sa décision – et elle était juste. Peu importent les circonstances, nous ne devons pas bouger d’ici.

Les notes non publiées du Mouslih Maw’oud (r.a.) présentent des éclaircissements sur ce verset. Il explique que dans « il y a parmi vous celui qui désire le monde », le terme « monde » ne fait pas référence au butin, mais plutôt aux biens matériels et aux préoccupations terrestres, tandis que l’Au-delà évoque la fin et le résultat final. Penser qu’ils craignaient de ne pas obtenir de butin va à l’encontre de la réalité, car lors de la bataille de Badr, même ceux qui n’avaient pas pu participer aux combats en raison de contraintes avaient reçu une part du butin. Cette conclusion est tout à fait erronée. Il n’est pas juste de supposer que les Compagnons avaient des préoccupations matérielles, a souligné le Mouslih Maw’oud (r.a.). Il a ensuite affirmé que la vérité était qu’ils souhaitaient participer à la bataille d’Ouhoud. C’était là une pensée mondaine que de vouloir participer à cette bataille et combattre les infidèles. Ils n’étaient pas motivés par le désir d’amasser le butin. Ils ne souhaitaient [tout simplement] pas être en reste par rapport à ceux qui avaient participé à la bataille. Cependant, même cette pensée est qualifiée d’idée mondaine, car elle repose sur la notion selon laquelle la seule question qui importe est celle du combat. Désobéir à l’ordre du Saint Prophète (s.a.w.) devient alors une préoccupation mondaine.

Vous auriez dû obéir à l’ordre et c’est tout. Désobéir à l’ordre du Saint Prophète (s.a.w.) [est répréhensible]. Même s’il s’agissait de défense de la religion, il vous a interdit de bouger et vous a mis à un poste spécifique ailleurs. Obéir à cet ordre est le Dîn (la religion) : se battre n’est pas le Dîn.

Ensuite le verset stipule :

وَمِنْكُمْ مَنْ يُرِيدُ الْآخِرَةَ

Votre officier et ses compagnons souhaitaient Al-Âkhirah. Ils avaient en tête l’issue et le résultat final : ils comprenaient que le résultat ne sera pas favorable. Il envisageait les conséquences de la désobéissance ; ses compagnons étaient également d’accord avec lui. L’avis de l’officier et de ses compagnons, ainsi que celui de ceux qui partageaient son point de vue, aboutissait à la conclusion finale : ils estimaient que l’obéissance au commandement du Saint Prophète (s.a.w.) était plus importante que de se joindre à la guerre.

L’explication est claire. Mais, contrairement à cela, leurs yeux étaient fixés sur l’apparence. Le Mouslih Maw’oud (r.a.) affirme que cette explication sied à la gloire des Compagnons comme démontré par leurs actes et leurs sacrifices.

Feu le quatrième Calife a mentionné cette note du Mouslih Maw’oud (r.a.) et a expliqué ce qui suit : ceux qui objectaient souhaitaient le monde, tandis que le chef de ce détachement, Abdoullâh Ibn Joubayr, souhaitait l’Au-delà.

Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.), dit le quatrième Calife, a soulevé un point pertinent dans ses notes : ceux qui interprètent le terme « monde » comme signifiant pillage et butin se trompent. Ce n’est pas une interprétation correcte. Ils envisagent la victoire imminente, et ce qu’ils entendaient par « le monde » ici, c’est leur perspective sur ce qui s’était déjà produit (c’est-à-dire, la victoire qui avait eu lieu). ‘Abdoullâh Ibn Joubayr avait la vision tournée vers l’Au-delà, percevant le plus grand succès dans la satisfaction du Saint Prophète (s.a.w.).

Ainsi, son souhait était que, finalement, Muhammad, le Messager d’Allah (s.a.w.) et Allah les agréent, considèrent que ces réalisations temporaires et visibles sont totalement dénuées de sens et irréelles. Leur véritable vertu résidait dans le fait de gagner le plaisir de Dieu et du Messager.

C’est en effet ce que Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) a mentionné, explique le quatrième Calife, notamment que cette discussion n’était pas pertinente : dire que certains aspiraient à ce monde tandis que d’autres à l’Au-delà, car la vérité était que ces [butins de] ce monde étaient négligeables. Cette déclaration semble étrange car, explique-t-il, lorsqu’ils sont descendus du col pour la protection duquel ils avaient été postés, tout avait vraisemblablement déjà été distribué. Ils ont souhaité rapidement partir et les y rejoindre. Pourquoi ne pas entretenir de bonnes pensées à l’égard de votre peuple comme le recommande le Saint Coran en imaginant qu’ils se joignaient à leurs compagnons qui célébraient la victoire en se tenant près du Messager d’Allah (s.a.w.) et se félicitant mutuellement, ne voulant pas être privés de cette liesse ? Cela arrive souvent et c’est tout à fait naturel ; tout le monde se précipite là où il y a une fête ou une célébration.

Lors de mon séjour ici, dit le quatrième Calife, on a souvent vu que quand on reçoit une bonne nouvelle, les gens n’affluent pas ici pour amasser des butins mais pour se joindre aux célébrations.

Ces compagnons se disaient qu’il y avait la liesse là où se trouvait le Saint Prophète (s.a.w.). Tout le monde se rassemblait autour du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). « La promesse de Dieu s’est accomplie et nous sommes seuls ici. Nous devrions également y prendre part. » Mais ‘Abdoullâh Ibn Joubayr (r.a.) avait une perspective tournée vers l’Au-delà. À ce moment-là, c’était une chose très agréable que d’être assis en aparté en l’honneur et par amour du Messager d’Allah (s.a.w.). Nous devons suivre l’ordre que nous avons reçu. La véritable réjouissance réside dans le contentement divin, plutôt que dans les plaisirs ordinaires de ce monde.

Quoi qu’il en soit, d’un côté, l’armée des infidèles était en fuite après avoir été sévèrement vaincue ; de l’autre, environ quarante des cinquante moudjahidines postés au col quittaient leur poste et descendaient. Khâlid Ibn Al-Walîd – qui n’était pas encore musulman à l’époque – a remarqué que le col avait été abandonné, les archers ayant quitté leur poste, et qu’il ne restait que quelques hommes. Voyant cela, il a pris ‘Ikramah Ibn Abi Jahl avec lui et a fait demi-tour avec sa cavalerie. Ils ont atteint la colline et ont attaqué la poignée d’archers présents.

Leur attaque était d’une telle intensité qu’ils ont tué instantanément l’émir de la troupe, ‘Abdoullâh Ibn Joubayr, ainsi que certains de ses compagnons. Ils ont mutilé leurs dépouilles, c’est-à-dire qu’ils leur ont tranché les membres. Par la suite, ce détachement de Qouraychites est descendu et a brusquement encerclé les musulmans. À ce moment-là, les musulmans étaient occupés à récupérer du butin et à capturer des polythéistes, lorsque la cavalerie des polythéistes se précipitait soudainement à leur encontre.

Ces individus chantaient la gloire d’Al-‘Ouzzah et de Houbal, qui était le slogan des polythéistes le jour d’Ouhoud. Dès qu’ils ont atteint les musulmans, ils les ont transpercés de leurs épées.

Désemparés, les musulmans se sont mis à courir dans tous les sens. Abandonnant tout le butin qu’ils avaient rassemblé et tous les prisonniers qu’ils avaient capturés, les musulmans se sont dispersés dans toutes les directions. Leurs rangs et leur ordre initial ont été complètement rompus. Les uns ne savaient rien à propos des autres. Le drapeau des polythéistes gisait sur le sol et, suite à ce revers de fortune, une femme du nom d’Amrah Bint Alqamah l’a saisi et a rappelé les polythéistes à haute voix. En voyant leur drapeau hissé, les polythéistes en fuite ont compris que la situation de la bataille avait changé. Ils sont revenus et se sont rassemblés autour de leur drapeau.

Un auteur relate qu’une femme qui s’appelait ‘Amrah Bint Alqamah a pris le drapeau, couvert de poussière et de sang, des Qouraychites et l’a hissé. Elle l’a agité vigoureusement en réprimandant ceux qui fuyaient le champ de bataille, invitant les infidèles de La Mecque à revenir.

Les infidèles vaincus se sont alors regroupés dans le champ d’Ouhoud, encerclant les musulmans par l’avant et l’arrière. En raison de la désorganisation causée par la confusion, les musulmans avaient perdu leur alignement et n’étaient plus en formation ordonnée. Ce jour-là, un grand nombre de musulmans sont tombés en martyrs, transformant ce qui était naguère une victoire en défaite.

Un auteur explique que les musulmans perdirent leur organisation après l’erreur des archers ; leurs rangs furent désorganisés, ils abandonnèrent le butin de leurs mains et se battirent entre eux dans la confusion. Ils commencèrent à se battre entre eux, et beaucoup d’entre eux s’égarèrent, ne sachant pas où aller, surtout après que les païens eussent annoncé que Muhammad (s.a.w.) avait été tué. C’était là une épreuve dure au cours de laquelle de nombreux musulmans furent tués involontairement par leurs propres frères. En effet, par mégarde, des musulmans en tuaient d’autres, et on craignait que le grand nombre d’ennemis réorganisés après l’action de Khalid ne détruisit et n’anéantît le petit nombre de musulmans. En tout les cas, Allah les favorisa de nouveau, empêchant l’ennemi de réaliser ses desseins.

Les récits rapportent qu’Al-Yamân, le père de Houdhayfah, fut tué par erreur par des musulmans, illustrant ainsi un exemple [de la confusion] régnant chez les compagnons. Ibn Ishâq mentionne cela. Au moment du départ du Messager d’Allah (s.a.w.) pour Ouhoud, Thâbit Ibn Waqch et Housayl Ibn Jâbir, également connu sous le nom d’Al-Yamân et père de Houdhayfah Ibn Al-Yamân, étaient tous deux âgés et il leur avait donc été confié la protection du fort. Ils se trouvaient dans le fort où les femmes et les enfants musulmans s’étaient réfugiés pour leur sécurité. L’un d’eux dit à l’autre : « Qu’attendons-nous ? » Les deux vieillards étaient assis enfermés dans le fort. Ils ont commencé à discuter et ont dit : « Qu’attendons-nous ? Il ne nous reste plus beaucoup de temps à vivre. Si nous ne mourrons pas aujourd’hui, nous serons morts demain. Ne devrions-nous pas prendre nos épées et nous rendre auprès du Messager d’Allah (s.a.w.), dans l’espoir qu’Allah nous honore par le martyre ? »

Ainsi, ces deux individus prirent leurs épées et se dirigèrent vers les infidèles, se mêlant à la troupe. Les musulmans savaient que ces deux personnes âgées n’étaient pas engagées dans la bataille et étaient présentes à Médine. Mais, à présent, ils étaient sur le champ de bataille, participant au combat. Les musulmans ne purent les reconnaître immédiatement et ignoraient qui ils étaient.

Thâbit Ibn Waqch a été martyrisé par les infidèles, et le père de Houdhayfah a été tué par mégarde par les musulmans. Houdhayfah a déclaré en le voyant mort : « Par Allah ! C’est mon père ! » Les musulmans dirent : « Par Allah ! Nous ne l’avions pas reconnu. Nous l’avons tué par erreur. » Et ils disaient la vérité.

Houdhayfah de déclarer : « Que Dieu vous pardonne ! Il est le plus Miséricordieux de tous ceux qui font miséricorde. » Par la suite, le Saint Prophète a voulu payer à Houdhayfah le prix du sang de son père, tué par erreur par les musulmans, mais celui-ci a refusé et a pardonné aux musulmans. Cela a considérablement élevé le statut de Houdhayfah aux yeux de Dieu, du Prophète et des musulmans.

Hamzah était également tombé en martyr lors de cette bataille. Voici le récit à ce propos.

‘Oumayr Ibn Ishâq rapporte que le jour de la bataille d’Ouhoud, Hamzah Ibn ‘Abdil Mouttalib se battait devant le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avec deux épées dans les mains. Il annonçait : « Je suis le lion d’Allah ! » Il avançait et reculait quand tout d’un coup il a trébuché et est tombé sur le dos. Wahchi Ibn Aswad l’a vu et selon Abou Ousamah, il l’a tué d’un coup de lance.

Hazrat Mirza Bashir Ahmad Saheb a écrit ceci à ce propos : « Hamzah, qui, en plus d’être le véritable oncle paternel du Saint Prophète, était également son frère de lait : il s’est battu vaillamment. Où qu’il se tournait, les rangs des Qouraychites étaient déchirés. Cependant, l’ennemi lui tendait une embuscade. Joubayr Ibn Mout’im avait notamment amené avec lui un esclave abyssin du nom de Wahchi et lui avait promis de l’affranchir à condition qu’il trouvât un moyen de le venger en assassinant Hamzah, qui avait tué Ta’imah Ibn ‘Adiyy, l’oncle paternel de Joubayr à l’occasion de Badr. Wahchi s’est caché quelque part et s’est mis en embuscade. Hamzah a attaqué quelqu’un et lorsqu’il est passé par cette place, l’assassin a bien visé et a lancé sa petite lance sous son nombril ; celle-ci a immédiatement pénétré son corps, ressortant du côté opposé. Hamzah a chancelé et est tombé à terre, mais a rassemblé sa force pour se relever et a tenté de faire un bond vers Wahchi, mais il a trébuché à nouveau, tombant par terre, et a rendu l’âme. Un pilier solide de l’armée musulmane a ainsi été brisé. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a été profondément attristé quand il a appris que Hamzah a été tué. On raconte qu’après la Ghazwah de Tâ’if, quand l’assassin de Hamzah s’est présenté devant le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), celui-ci lui a pardonné, mais en raison de son amour pour Hamzah, il a ordonné à Wahchi de ne plus se présenter devant lui.

À cette occasion, Wahchi a résolu dans son cœur que tant qu’il n’utiliserait pas la même main par laquelle il avait tué l’oncle paternel du Messager de Dieu, pour tuer un grand ennemi de l’islam, il ne se reposerait pas. Il était désormais musulman et son opinion avait changé. Ainsi, il a accompli ce vœu au cours du califat d’Abou Bakr lors de la bataille de Yamâmah en tuant Mousaylimah Al-Kadhdhâb, le faux prophète.

La dépouille de Hamzah a été profanée. Selon les récits, Hind, la femme d’Abou Soufyan, avait accompagné l’armée lors de la bataille d’Ouhoud. Hamzah avait tué son père à Badr lors d’un duel ; et pour se venger, elle s’était promis de consommer le foie de Hamzah. Quand la situation s’en est présentée, [c.-à-d.] lorsque Hamzah a été frappé par ce malheur, les polythéistes ont commencé à mutiler les dépouilles des soldats musulmans, en leur tranchant le nez, les oreilles et les membres. On a apporté à Hind un morceau du foie de Hamzah. Elle l’a mâché mais ne pouvant l’avaler, elle l’a recraché. Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a eu vent de l’incident, il a déclaré : « Allah a interdit au feu de l’enfer de jamais goûter à la chair de Hamzah. »

La façon dont le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est approché de la dépouille de Hamzah et a exprimé ses sentiments en annonçant la bonne nouvelle de l’éminent statut du martyr, a été rapporté ainsi : lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a vu la dépouille de l’éminent Hamzah et a constaté qu’on avait enlevé son foie pour le consommer – selon la biographie d’Ibn Hichâm – le Prophète (s.a.w.) s’est tenu à côté de la dépouille de Hamzah et a dit : « Ô Hamzah ! Je ne ferai plus jamais face à un malheur comme le tien. Je n’ai jamais vu de scène plus douloureuse. » Ensuite il ajouta : « L’ange Gabriel est venu et m’a informé que Hamzah Ibn ‘Abdil Mouttalib a été reconnu dans les sept cieux comme le Lion d’Allah et de Son Prophète. » »

Le deuxième Calife (r.a.) déclare que l’un des ennemis les plus acharnés de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) était Hind, qui lui était farouchement opposée et qui lors de la bataille d’Ouhoud, était connue pour inciter les gens en récitant de la poésie, disant : « Allez combattre l’armée islamique. »

Une occasion dangereuse s’est présentée pour les musulmans ; Hind a alors déclaré : « Je récompenserai celui qui m’apportera le foie de Hamzah l’oncle de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) et lui coupera le nez et les oreilles et me les amènera. » Le cadavre de Hamzah a en effet subi ce traitement.

Après la bataille, quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a appris que la dépouille de son oncle avait été profanée de cette manière, il a été naturellement peiné et a dit qu’il traitera de la même manière les ennemis qui avaient commencé ce genre de traitement cruel. Ensuite, une révélation lui a été envoyée par Allah l’informant que malgré leur comportement cruel, il ne doit pas entreprendre de telles actions et doit agir avec pardon et miséricorde. La mutilation a donc été interdite en Islam.

On trouve mention également du récit de la patience et de l’obéissance de la sœur de Hamzah.

Al-Zoubayr (r.a.) rapporte qu’à la fin de la journée de la bataille d’Ouhoud, une femme s’avança très rapidement et était sur le point de voir les dépouilles des martyrs. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) souhaitait qu’aucune femme ne les voie ; car les corps avaient été sévèrement mutilés. Il ordonna donc : « Arrêtez cette femme ! Arrêtez-la ! » Al-Zoubayr (r.a.) déclare : « Lorsque j’ai regardé attentivement j’ai constaté qu’il s’agissait de ma mère, Safiyyah (r.a.). J’ai couru vers elle et j’ai réussi à l’intercepter avant qu’elle n’arrive jusqu’aux corps des martyrs. En me voyant, elle m’a frappé la poitrine et m’a repoussé – c’était une femme forte – en me disant : « Ôte-toi de mon chemin, je ne t’écouterai pas ! » J’ai répondu : « Le Saint Prophète (s.a.w.) m’a ordonné de vous arrêter et de vous empêcher de regarder ces corps ! » En entendant cela, elle s’est arrêtée net ; et en sortant des [morceaux de] tissu, elle me dit : « Voici deux [morceaux de] tissu que j’ai apportés pour mon frère Hamzah, car on m’a informé qu’il est tombé en martyr. » »

Elle avait repoussé son fils et ne l’avait pas écouté. Mais dès qu’il a mentionné le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), elle s’est arrêtée immédiatement par obéissance. Lorsqu’elle entendit que l’ordre provenait du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), malgré sa grande peine, elle se maîtrisa aussitôt et fit preuve d’obéissance.

Elle dit : « Dis au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) que je n’irai pas de l’avant et m’arrêterai ici, mais j’ai su que mon frère Hamzah est tombé en martyr et que les mécréants ont mutilé son corps. Je souhaite uniquement le voir et je promets que je ne me lamenterai pas et que je serai patiente. »

Al-Zoubayr (r.a.) en informa le Saint Prophète (s.a.w.) qui l’autorisa à aller le voir. Safiyyah (r.a.) alla s’asseoir près du corps de son frère. En voyant les corps des martyrs qui étaient comme des lions courageux, des larmes ont commencé à couler de ses yeux mais elle n’a pas prononcé un seul mot. Selon une narration, le Saint Prophète (s.a.w.) est venu à côté d’elle et des larmes coulaient de ses yeux également. Cette sœur courageuse et extrêmement patiente a exprimé son amour à travers ses larmes ; puis, elle s’est levée et dit à son fils : « J’ai apporté deux draps pour mon frère (comme cela a été mentionné plus tôt). J’avais déjà reçu la nouvelle de son martyre ; c’est pour cela que je suis venue ici. Enterre-le dans ces draps. »

Le rapporteur ajoute : « Quand nous allions recouvrir le corps de Hamzah (r.a.) de ces deux draps, nous avions vu à son côté un des Ansâr tombé en martyr. Il avait subi le même sort que Hamzah (r.a.). Nous étions embarrassés à l’idée de recouvrir le corps de Hamzah (r.a.) avec deux draps et pas celui de l’Ansâri. C’est pour cette raison que nous avions décidé d’utiliser un pour Hamzah et l’autre pour l’Ansâri. Lorsqu’on évalua la taille des martyrs, nous avons remarqué que l’un des deux était plus grand que l’autre. Nous avons donc procédé à un tirage au sort pour attribuer un drap à chaque corps.

Sa Sainteté le premier Calife (r.a.) déclare : « Voyant l’armée mécréante en désarroi, Hamzah (r.a.) a pénétré leurs rangs. Les musulmans étaient pratiquement victorieux lorsque les camarades d’Abdoullâh Ibn Joubayr négligèrent les ordres du Saint Prophète (s.a.w.) et quittèrent les lignes de front dans l’espoir d’obtenir du butin. Voyant le front abandonné, l’ennemi rassembla ses troupes et attaqua l’armée musulmane par derrière. La bataille fut féroce. L’émir Hamzah et ‘Abdoullâh Ibn Joubayr furent martyrisés. ‘Ali (r.a.), ‘Oumar (r.a.) et Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) furent également blessés. Hind bint ‘Outbah, épouse d’Abou Soufyân, fit sortir le foie de l’émir Hamzah (r.a.) et le mâcha, tandis qu’elle fit couper les oreilles et les nez des musulmans tués pour en faire un collier qu’elle porta autour du cou. Les musulmans étaient furieux de voir les corps de leurs martyrs profanés de la sorte, à tel point que le Saint Prophète (s.a.w.) devint si émotif et bouleversé qu’il ordonna qu’à chaque fois qu’ils seraient victorieux, les musulmans devraient traiter les corps des mécréants de la même manière.

En voyant son oncle bien-aimé, il déclara : « Je vais en mutiler 70 en échange de toi. » Cependant, la miséricorde naturelle et la tendresse inhérente l’emportèrent sur la colère humaine temporaire, ce qui conduisit à la révélation du verset suivant :

وَإِنْ عَاقَبْتُمْ فَعَاقِبُوا بِمِثْلِ مَا عُوقِبْتُمْ بِهِ ۖ وَلَئِنْ صَبَرْتُمْ لَهُوَ خَيْرٌ لِلصَّابِرِينَ

« Et si vous châtiez les oppresseurs, châtiez-les selon le tort qui vous a été fait ; mais si vous montrez de la patience, alors assurément cela est mieux pour ceux qui sont patients. »

Ô combien difficile est-il de faire preuve de patience dans cet état et dans ces circonstances ! Allah est Saint. Il est vrai : « Nous ne t’avons envoyé qu’en tant que miséricorde pour tous les peuples. » »

Ici, Il a loué le Saint Prophète (s.a.w.) en tant que miséricorde pour tous les peuples.

Le premier Calife (r.a.) déclare : « À partir de ce jour, la pratique déplorable de la destruction et de la mutilation des morts, qui était pratiqué chez toutes les autres nations, a été considérée par les musulmans comme interdite, et cette distinction est spécifique à l’islam. Les musulmans ont connu une grande tragédie lors de cette bataille, et ce malheur était dû à l’erreur du bataillon d’Abdoullâh Ibn Joubayr. Cependant, il en résulta également un grand bénéfice, car l’hostilité et l’opposition des hypocrites et des Juifs devinrent évidentes, les distinguant des musulmans sincères. »

Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « L’une des plus féroces ennemies du Saint Prophète (s.a.w.) était Hindah (on l’appelle « Hindah » en ourdou, alors que son véritable nom était Hind). Elle était une ennemie si acharnée, qu’à l’occasion de la bataille d’Ouhoud, elle récitait des poèmes pour inciter les gens à attaquer l’armée musulmane. Quand l’armée musulmane était en état de vulnérabilité, elle déclara que quiconque lui apporterait le foie de Hamzah (r.a.) – l’oncle du Saint Prophète (s.a.w.) – et lui couperait aussi les oreilles et le nez, recevrait une récompense. Ainsi, le corps de Hamzah subit effectivement ces atrocités. Après la bataille, quand le Saint Prophète (s.a.w.) apprit que son oncle avait été profané de cette manière, il ressentit naturellement une grande douleur et dit : « Étant donné que l’ennemi a infligé un traitement aussi cruel, je le traiterai moi aussi de la même manière. »

C’est alors que le Saint Prophète (s.a.w.) reçut une révélation d’Allah lui disant qu’en dépit de ce traitement cruel, il ne devait pas répondre à cette cruauté de manière similaire, mais plutôt se consacrer à la clémence et au pardon. »

Je présenterai plus de détails sur cette bataille à l’avenir, si Dieu le veut.

Comme dans le passé, je rappelle aux membres de prier pour la Palestine. Puisse Allah permettre au monde d’agir réellement contre l’injustice. Bien que les voix s’élèvent de plus en plus et qu’on dit qu’il y a injustice, il semble que tout le monde ait peur du gouvernement israélien. Soit le monde occidental est intrinsèquement hostile envers les musulmans, nourrissant une aversion envers eux, aversion qui entrave le désir de mettre fin aux injustices dont [la Palestine] est victime, soit il ne déploie pas les efforts nécessaires pour y mettre un terme.

Ils semblent ne pas reconnaître que ces injustices touchent des enfants, des femmes et des personnes âgées innocentes. Ainsi, bien que nous ne puissions pas leur accorder une confiance totale, il est impératif de persévérer dans nos efforts pour les sensibiliser. De plus, nous devons persister dans nos prières. Qu’Allah, le Tout-Puissant, permette aux pays musulmans de renforcer leur voix et de s’unir réellement pour qu’ils soient à même de faire entendre leur voix et mettre fin à ces injustices.

Après la prière du vendredi, je dirigerai deux prières funéraires in absentia.

Le premier défunt est le respecté cheikh Ahmad Husain Abou Sardana, originaire de Gaza. Muhammad Sharif Odeh a écrit qu’à la suite des bombardements israéliens à Gaza, notre aîné ahmadi, le cheikh Ahmad Husain Abou Sardana, est tombé en martyr quelques jours de cela. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons.

Le défunt est le premier ahmadi à être martyrisé dans la guerre qui se déroule actuellement à Gaza. Le cheikh Ahmad Abou Sardana avait environ 94 ans. Il faisait partie des érudits diplômés de l’université d’Al Azhar. En 1970, il s’est rendu à Haïfa avec quelques-uns de ses amis. En ce jour d’Aïd, Dieu a voulu que le défunt et ses amis se rendent à Kababir. Lors du sermon de l’Aïd, feu le missionnaire Maulana Bashiruddin Ubaidullah a abordé le sujet de l’avènement de l’Imam Mahdi, suscitant ainsi l’intérêt du cheikh Abou Sardana.

Il exprima à l’ahmadi assis à ses côtés, Falahuddin Odeh, son désir d’avoir une réunion détaillée avec Maulana Bashiruddin Ubaidullah. Au cours de cette conversation, il a dit à Maulana Sahib : « Mon défunt père m’a dit que si, au cours de ma vie, je recevais des nouvelles concernant l’avènement de l’imam Mahdi, je devais certainement prêter allégeance. » C’est ainsi que le respecté cheikh Ahmad Abou Sardana a prêté serment d’allégeance le jour même. En voyant cela, certains de ses amis ont également prêté serment d’allégeance. Le défunt était un érudit apprécié de tous dans sa région. Il n’avait pas d’enfants, bien qu’il y ait quelques ahmadis sincères dans sa famille. Après avoir prêté allégeance, le défunt se rendait à Kababir chaque fois qu’il le pouvait et restait en contact avec les ahmadis de Kababir. Il avait beaucoup d’amour pour le califat et a déclaré à plusieurs reprises qu’il était un véritable ahmadi. Il avait un attachement extraordinaire pour le Saint Coran. Il avait l’habitude de lire l’intégralité du Coran en une semaine.

En fait, il m’a transmis un message sous la forme d’un enregistrement dans lequel il mentionnait la même chose. Le cheikh Muhammad Husain Abou Sardana, l’ancien président de la Qada de Palestine était le frère de feu Ahmad Abou Sardana. Sa femme, qui était sa seconde épouse, a également été blessée lors de l’attaque. Qu’Allah lui accorde la guérison.

Le Dr Aziz Hafiz, qui réside ici, a eu l’occasion de se rendre sur place à plusieurs reprises au nom de Humanity First et de rencontrer Abou Sardana. Il raconte : « Lors de notre rencontre, il a tenté de se lever par respect pour moi. Je lui ai demandé de rester assis. Il est devenu très émotif et, tout en me touchant doucement avec sa canne, il m’a dit : « Vous êtes un représentant du Calife du Messie. Si vous vous tenez devant moi, comment pourrais-je rester assis ? » Il avait un immense respect et un grand sens de l’honneur pour le califat. Il m’a ensuite serré la main et m’a dit : « Le pays d’où vous venez est aussi celui où le Messie Promis est apparu. » Son amour pour le Messie Promis et le califat était si profond qu’en le voyant, je me suis moi-même mis à pleurer. »

Il m’a ensuite envoyé un message par l’intermédiaire du téléphone du docteur. Il souhaitait enregistrer un message et l’envoyer. Je vais citer une partie de ce message ici. Il dit dans ce message qu’il m’a adressé : « Je témoigne qu’il n’y a personne digne d’adoration qu’Allah, et je témoigne que Muhammad (s.a.w.) est Son messager. Que la paix soit sur vous, ô cinquième Calife du Messie. Je lis intégralement le Coran une fois par semaine, chaque semaine. À chaque prière de Fajr, je prie pour vous. Ô mon Calife bien-aimé, aide-moi et sauve-moi. Je traverse actuellement une période spirituelle difficile. » Il ajoute : « De quoi le monde a-t-il besoin si ce n’est de la vérité ? J’adhère à toutes vos instructions. Le monde n’a besoin de rien d’autre que de la vérité. Le djihad pour la cause d’Allah est très difficile ici, mais je m’y engage.

J’ai participé à la guerre de 1948 à l’âge de 38 ans. J’ai servi en tant que commandant dans trois guerres frontalières et je me suis retrouvé sans abri dans le Sinaï. Mon père était un soufi réputé et mon frère, Muhammad, était juge en chef ici à Gaza. Certains membres de ma famille me causent des difficultés. Priez pour qu’ils soient guidés et réformés. » Il ajoute : « Je n’ai que quelques compagnons dans ce district (il en nomme ensuite quelques-uns) qui me sont chers comme mes propres fils, l’un d’eux étant Tariq Abou Dayyah. Je n’ai pas d’enfants à moi. » Puis, formulant une prière, il dit : « Qu’Allah le Tout-Puissant vous bénisse. Je vous suis reconnaissant. Acceptez mon allégeance ; et j’affirme mon engagement envers vous jusqu’à ce que je rencontre Allah le jour du Jugement. » (En d’autres termes, il réaffirmait son serment d’allégeance). « Je renouvelle mon serment d’allégeance et j’affirme que je suis un véritable ahmadi, de cœur et d’esprit. » Il dit ensuite qu’il ne suit pas d’autre doctrine que celle de l’Ahmadiyya. Certains opposants ont prétendu qu’il n’était pas un ahmadi et qu’il se contentait de diffuser le message de l’Ahmadiyya. Cependant, les paroles qu’il a enregistrées constituent un témoignage concret en leur défaveur. Il est possible qu’après cela, les opposants aient choisi de se taire. Qu’Allah le Tout-Puissant élève son rang et accorde la guérison à sa femme. Qu’Allah le Tout-Puissant accepte ses prières en faveur des Palestiniens, qu’Il y établisse la paix et permette aux habitants de la Palestine d’accepter le Messie Promis (a.s.).

La deuxième prière funéraire est celle d’Uthman Ahmad Gakuria du Kenya. Il est également décédé récemment. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Il a rendu de longs services à la communauté sur plusieurs décennies. Il est né en 1932. Dans les années 1960, il a connu la communauté grâce à un pionnier arabe ahmadi, feu Salim Afir. Plus tard, en 1964, il a prêté serment d’allégeance par l’intermédiaire du respecté Maulana Roshan Din, un missionnaire de la Communauté, et est entré dans le giron de l’Ahmadiyya. Il a fidèlement respecté ce serment d’allégeance jusqu’à la fin de sa vie. Il était affilié au ministère de l’éducation. Après l’indépendance du Kenya, il a été nommé premier directeur local de l’école polytechnique Kwale Pen. De même, il a eu l’honneur d’être le premier directeur local d’un autre collège polytechnique, un honneur dont il parlait souvent. Il a pris sa retraite à un poste élevé du ministère de l’éducation.

Il a également eu la chance de traduire en swahili de nombreux ouvrages de la Communauté. Il a par ailleurs eu l’honneur d’être le premier président local de la section de Nairobi de la Communauté. Il fait également partie des premiers Musiyan (testateurs) de la Communauté au Kenya. Il possédait de nombreuses et excellentes qualités. Il était un homme de principe. Jusqu’à son décès, il est demeuré assidu dans l’accomplissement des prières de Tahajjoud (prières volontaires avant l’aube). Il n’a jamais été négligent dans le paiement des aumônes et des cotisations. Il avait un immense respect pour les missionnaires centraux ; si un ahmadi disait quelque chose de négatif à propos d’un missionnaire central ou s’en plaignait, il l’arrêtait immédiatement. En fait, il exprimait son mécontentement et son grand déplaisir à ce sujet. Il conseillait toujours en disant : « Ces missionnaires sont ceux qui nous ont apporté la lumière de la foi. C’est grâce à eux que vous avez eu l’occasion d’accepter le Messie Promis (a.s.), sinon vous vous étiez dans un état d’ignorance. C’est donc une faveur qu’ils vous ont accordée à vous et à votre descendance. Pour cette raison, ne dites pas ces choses négatives. »

Telles étaient ses excellences. Nos missionnaires, y compris ceux qui sont nouveaux, devraient élever leur niveau afin de devenir un exemple pour la population locale.

En outre, le défunt était un hôte très accueillant. La majorité de ses enfants est fermement attachée à la communauté et la sert à un titre ou à un autre. L’un de ses fils, Abdul Aziz Gakuria, est président du Majlis Ansarullah au Kenya. Qu’Allah fasse preuve de miséricorde et de pardon à l’égard du défunt et qu’il élève son rang. Puisse-t-Il permettre à ses enfants de suivre son exemple.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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