Sermons 2023

Bravoure du Saint Prophète Mohammad (s.a.w.)

Dans son sermon du 29 décembre 2023, Sa Sainteté le Calife a évoqué le courage du Saint Prophète (s.a.w.) lors de la bataille d'Ouhoud quand les musulmans ont subi un sérieux revers.

Sermon du vendredi 29 décembre 2023, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

Pour [le sermon] d’aujourd’hui, je présenterai d’autres détails sur la bataille d’Ouhoud. Comme [je] l’avais mentionné, les mécréants ont attaqué [les musulmans] par l’arrière quand le col a été abandonné et le cours de la bataille s’est renversé. L’attaque de l’ennemi était des plus effrayantes. Comment étaient la constance, la vaillance et la bravoure du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en ces moments-là ?

Quand le cours de la bataille s’était renversé, et que les Compagnons s’égaraient dans le désarroi et succombaient au désordre, le Saint Prophète (s.a.w.) demeura inébranlable, dans ce chaos et devant la présence ennemie environnante. Tandis que les compagnons se dispersaient en proie à la panique, le Prophète (s.a.w.) les hélait, appelant individuellement certains d’entre eux :

« Ô Untel, viens à moi, ô Untel, approche ! Je suis le messager de Dieu. »

Tout cela se déroulait quand il était assailli de flèches de toutes parts. Un récit rapporte qu’il énonçait ces paroles avec une voix ferme :

أنا النبي لا کذب ۔ أنا ابن عبد المُطّلِب ۔ أنا ابن العواتك

« Je suis le prophète, et en cela, aucune fausseté ne réside. Je suis le fils d’Abdou’l-Mouttalib. Je suis le fils des ‘Awâtik ! »

Généralement les recueils des récits prophétiques et les biographies, rapportent que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) les avait prononcées lors de la bataille de Hounayn. Cependant, il est fort possible qu’il ait également énoncé ces paroles à Ouhoud comme à Hounayn.

On trouve mention ici d’Awâtik, le pluriel d’Âtikah : plus d’une femme portait ce nom parmi les grand-mères maternelles et paternelles du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Parmi elles, on compte Âtikah Bint Hilâl, la mère d’Abd Manâf, Âtikah Bint Mourrah, la mère de Hâchim Ibn ‘Abd Manâf, et Âtikah Bint Al-Awqas, la mère de Wahb, le père d’Âminah. Selon un hadith, neuf femmes [se nommaient Âtikah] : trois étaient issues de Banou Soulaym et six appartenaient [à d’autres tribus] et toutes étaient les ancêtres du Saint Prophète.

Hazrat Mirza Bashir Ahmad relate cet incident en ces termes dans son ouvrage Sîrat Khâtamun-Nabiyyîn :

« Lorsque les compagnons d’Abdoullâh Ibn Joubayr (r.a.) constatèrent que la victoire était acquise, ils s’adressèrent à leur émir, ‘Abdoullah, en ces termes : « La victoire est désormais nôtre, et les musulmans sont en train de rassembler le butin de guerre. Autorisez-nous à nous joindre également aux rangs de l’armée. » ‘Abdoullâh (r.a.) les retint et leur rappela l’ordre formel du Saint Prophète (s.a.w.). Cependant, dans l’excitation de la victoire, ils devinrent négligents et ne se conformèrent pas à l’ordre, abandonnant leurs positions en disant : « Le Saint Prophète (s.a.w.) insistait sur la nécessité de protéger le col de la montagne jusqu’à ce que la sécurité soit entièrement établie. Maintenant que la victoire est acquise, il n’y a rien de mal à aller de l’avant. » Ainsi, à l’exception d’Abdoullâh Ibn Joubayr (r.a.) et de cinq ou sept compagnons, il ne restait personne pour sécuriser le col de la montagne. Lorsque le regard perçant de Khâlid Ibn Al-Walîd repéra le col de la montagne au loin, il constata qu’il était désert. Rapidement, il rassembla ses cavaliers et se dirigea immédiatement vers cet endroit. Derrière lui, ‘Ikramah Ibn Abi Jahl emboîta également le pas avec ce qui restait du détachement, parvenant rapidement au col. Ces deux détachements martyrisèrent instantanément ‘Abdoullâh Ibn Joubayr (r.a.) et ses quelques compagnons qui se tenaient à ses côtés, et attaquèrent soudainement l’armée musulmane par l’arrière.

Confiants en leur victoire, les musulmans, momentanément négligents et dispersés, furent pris au dépourvu par cette soudaine adversité. Malgré cela, ils se ressaisirent et tentèrent de repousser l’attaque des mécréants. C’est alors qu’un ennemi rusé s’écria : « Ô musulmans ! Les mécréants ont lancé une attaque sur le front opposé ! » Surpris, les musulmans firent volte-face et, plongés dans la confusion, se mirent à brandir leurs épées contre leurs propres compagnons sans réfléchir. D’un autre côté, lorsque ‘Oumrah Bint Alqamah, une femme courageuse de La Mecque, fut témoin de la scène, elle s’avança immédiatement, saisit le drapeau des Qouraychites qui gisait alors dans la poussière, et le brandit haut dans les airs. En constatant cela, l’armée désorganisée des Qouraychites se rassembla de nouveau, encerclant ainsi complètement les musulmans de tous les côtés. Une panique terrible s’empara de l’armée musulmane. »

J’ai mentionné cette partie dans le précédent sermon, notamment comment [les mécréants] se sont regroupés et qui avait porté le drapeau.

« Le Saint Prophète, qui assistait à ce spectacle depuis un endroit élevé, appelait les musulmans à maintes reprises, mais sa voix se noyait dans le bruit et l’agitation. Les historiens rapportent que tout cela s’est déroulé si rapidement que la plupart des musulmans ont même commencé à s’attaquer mutuellement, sans faire de distinction entre amis et ennemis.

Ainsi, certains musulmans ont été blessés par d’autres musulmans, et Al-Yamân (r.a.), le père de Houdhayfah (r.a.), a même été martyrisé accidentellement par les musulmans, comme je l’ai mentionné la dernière fois. Houdhayfah (r.a.) se trouvait alors à proximité. Il ne cessait de crier : « Ô musulmans, c’est mon père ! C’est mon père ! » Mais à ce moment-là, qui aurait porté attention à ses paroles ? Par la suite, le Saint Prophète (s.a.w.) voulut payer le prix du sang d’Al-Yamân (r.a.) au nom des musulmans, mais Houdhayfah (r.a.) refusa et dit : « Je pardonne aux musulmans le sang de mon père. » »

En relatant cet incident, Sa Sainteté le deuxième Calife (r.a.), déclara :

« Une période sombre fut celle quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) fut blessé à Ouhoud, et des événements malheureux s’accumulèrent, transformant la victoire de l’armée islamique en défaite. Au cours de cette bataille, le Saint Prophète (paix et bénédiction d’Allah sur lui) avait sélectionné certains de ses hommes pour les placer sur un col en leur ordonnant de ne pas quitter cette position, quelle que soit l’issue de la bataille. Quand l’armée des infidèles se dispersa, certains pensèrent à tort qu’il était désormais inutile de rester là et décidèrent de rejoindre le combat. Leur chef leur expliqua que le Saint Prophète (paix et bénédiction d’Allah soient sur lui) avait ordonné de ne pas abandonner cette position. Cependant, ses hommes répliquèrent que le Saint Prophète (s.a.w.) n’avait pas dit qu’ils devaient rester en place en cas de victoire. « Son ordre signifiait de maintenir cette position tant que la bataille persistait. Maintenant que la victoire est acquise et que l’ennemi s’enfuit, nous devrions également participer au Jihad pour mériter quelque récompense. »

Ce passage était désormais dépourvu de défenseurs. Khâlid Ibn Al-Walîd n’était pas encore converti à l’islam à l’époque : il était jeune et doté d’une vue très perçante. Quand il prenait la fuite avec son armée, il se tourna fortuitement et constata que le col était inoccupé. Observant cette situation, ils revinrent et attaquèrent l’arrière des musulmans. Cette attaque, totalement inattendue pour les musulmans, les prit au dépourvu, provoquant la panique : étant dispersés ils ne purent résister à l’ennemi.

Sa Sainteté le deuxième Calife (r.a.) mentionne cet incident dans son commentaire du verset 64 de la sourate Al-Nour. Il déclare : « Ceux qui désobéissent à l’ordre de ce Messager doivent craindre qu’une calamité ne leur advienne de la part d’Allah Tout-Puissant. » Ceci est la traduction de ce verset. Ou ils peuvent subir un châtiment douloureux.

Le deuxième Calife déclare : « Voyez les dommages subis par l’armée islamique en raison de la violation de cet ordre lors de la bataille d’Ouhoud. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait posté un détachement de cinquante archers pour protéger un col montagneux. Ce passage était si important qu’il a donné l’ordre [suivant] à ‘Abdoullâh Ibn Joubayr Al-Ansâri, l’officier de ce détachement : « Que nous soyons tués ou que nous remportions la victoire, vous ne quitterez pas ce passage, coûte que coûte. » Quand les infidèles furent vaincus et que les musulmans se mirent à leur poursuite, les soldats sur le col dirent à leur officier : « La victoire était désormais acquise. Il est inutile pour nous de rester ici ; permettez-nous de recevoir la récompense de notre participation au Jihad. » Leur officier dit : « Ne désobéissez pas au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il avait ordonné que peu importe si les musulmans sont victorieux ou vaincus, vous ne quitterez pas ce passage. Par conséquent, je ne peux pas vous permettre de partir. » Les soldats répliquèrent : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’entendait pas que nous ne bougerions pas même en cas de victoire. Sa directive visait simplement à souligner un principe spécifique. Maintenant que la victoire est acquise, quelle est notre tâche ici? »

Ils abandonnèrent donc ce passage, privilégiant leur propre avis à l’ordre du Messager de Dieu. Il ne resta que leur officier et quelques soldats. Quand l’armée infidèle fuyait en direction de La Mecque, Khâlid Ibn Al-Walîd se retourna soudainement et constata que le passage était désert. Il appela ‘Amr Ibn Al-‘Âs, tous deux n’étant pas encore convertis à l’islam, et dit : « Quelle aubaine ! Faisons demi-tour et attaquons les musulmans. » Les deux généraux reprirent le contrôle de leur détachement en déroute et ils escaladèrent la montagne en coupant à travers l’aile de l’armé musulmane. Les quelques musulmans présents, n’ayant pas la force de combattre l’ennemi, furent réduits à néant par les assaillants qui ensuite attaquèrent l’arrière de l’armée musulmane. Cette attaque des mécréants fut si soudaine que les musulmans, dispersés dans la joie de la victoire, ne purent arrêter leurs pas. Seuls quelques compagnons couraient et se rassemblaient autour du Saint Prophète, leur nombre atteignant tout au plus vingt. Mais combien de temps ces quelques personnes pourraient-elles résister à l’ennemi ? Les soldats musulmans ont été repoussés suite à un assaut des mécréants et le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est retrouvé seul sur le champ de bataille. Il a reçu une pierre sur son casque qui a implanté un anneau dans sa tête. Il perdit connaissance et tomba dans une fosse préalablement creusée par des individus malveillants pour nuire à l’armée islamique, la recouvrant ainsi. Ensuite, certains compagnons ont été tués et leurs dépouilles ont recouvert le corps béni de l’Envoyé d’Allah (s.a.w). La rumeur s’était répandue que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était tombé en martyr. Ces quelques compagnons qui ont été repoussés par l’ennemi se sont réunis de nouveau autour du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et ils l’ont fait sortir de la fosse. Peu après, le Prophète (s.a.w.) a repris connaissance. Il a envoyé des messagers dire aux musulmans de se rassembler et il les a réunis au pied de la colline.

Après avoir remporté la victoire sur les mécréants dans un premier temps, l’armée musulmane a subi un revers temporaire en raison de la désobéissance de quelques individus à l’ordre du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Au lieu de suivre les injonctions du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), ils ont tiré leur propre conclusion. S’ils avaient suivi le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) comme le pouls suit le cœur, s’ils avaient compris que sacrifier toutes les vies du monde entier est un prix infime à payer en obéissance au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), s’ils n’avaient pas tiré leur propre conclusion et n’avaient pas abandonné ce passage que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) leur avait demandé de protéger coûte que coûte, que les musulmans soient victorieux ou vaincus, l’ennemi n’aurait pas eu l’occasion de lancer le deuxième assaut ; et le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et ses compagnons n’auraient pas subi de pertes. »

Allah a déclaré : vous avez subi des pertes en raison de votre désobéissance. C’en était là le résultat.

Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) a également présenté cet incident dans un commentaire très subtil sur la sourate Al-Kawthar. Il a déclaré : « Lors de la bataille d’Ouhoud, Allah accorda la victoire aux musulmans et les infidèles prirent la fuite. Khâlid Ibn Al-Walîd et ‘Amr Ibn Al-‘Âs, qui étaient alors d’éminents généraux, n’étaient pas encore convertis à l’islam et combattaient du côté des infidèles. Le Saint Prophète (s.a.w.) positionna un groupe de compagnons dans une vallée et leur donna l’ordre formel de ne pas quitter cet endroit, que les musulmans remportent ou perdent la bataille. « Que nous mourions ou vivions, vous ne devez pas bouger d’ici. », était l’ordre du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Les musulmans à l’époque, et aujourd’hui il en est de même, aspiraient au Jihad. Quand les musulmans remportèrent la victoire, les soldats qui se trouvaient au col dirent à leur officier : « Laissez-nous prendre part au Jihad, un tant soit peu. L’islam a remporté la victoire. Il n’y a plus de danger. »

L’officier leur rappela que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) leur avait ordonné de ne pas abandonner ce poste, que ce soit en cas de victoire ou de défaite. De ce fait, ils devaient rester sur place.

Ils répondirent que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’avait pas ordonné de rester en place même en cas de victoire. « Il nous a placés ici en guise de précaution. L’ennemi a fui et l’islam a triomphé. Il n’y a plus de danger à quitter cet endroit et à participer un peu au Jihad. » Cependant, leur officier réaffirma sagement que quand le chef émet un ordre, le subordonné n’a pas le droit d’utiliser son propre jugement. « Le Saint Prophète (s.a.w.) nous a ordonné de ne pas bouger d’ici, que ce soit en cas de victoire ou de défaite, que les musulmans soient tués ou qu’ils aient la vie sauve. Il nous a strictement interdit de quitter cet endroit. Nous devrions rester ici en suivant ses instructions. »

Or les soldats ont refusé d’obtempérer et ils ont tant insisté dans leur fourvoiement qu’ils ont dit à leur officier. : « Restez ici. Nous nous partons. » En conséquence, la plupart d’entre eux partirent, ne laissant que l’officier et quelques-uns de ses compagnons sur place. L’armée des infidèles prit la fuite. Khâlid Ibn Al-Walîd, connu pour son intelligence et son habileté, réalisa des exploits notables dans l’islam, après sa conversion. Il était également un grand général parmi les mécréants.

Quand celui-ci prenait la fuite avec son armée, soudainement, son regard se posa sur ce col, qui était désert. ‘Amr Ibn Al-‘Âs était également présent. Il dit à ‘Amr : « Nous avons là une aubaine exceptionnelle ». ‘Amr regarda également dans cette direction et tous deux revinrent avec leurs troupes.

Khâlid Ibn Al-Walîd attaqua le col d’un côté tandis qu’Amr Ibn Al-‘Âs attaqua de l’autre côté. Après avoir éliminé les hommes présents au col, ils attaquèrent les musulmans par l’arrière. Les musulmans pensaient être en sécurité du côté de ce passage, mais ils étaient dispersés, leurs rangs brisés, et poursuivaient l’ennemi restant. Khâlid Ibn Al-Walîd et Amr Ibn Al-‘Âs attaquèrent par l’arrière : les musulmans, agissant individuellement, se retrouvaient face à toute la puissance de l’ennemi. Certains musulmans furent tués, d’autres blessés, et les autres perdirent pied. Quand l’ennemi atteignit peu à peu le Prophète (s.a.w.) au cours de l’attaque, il n’avait alors que douze hommes avec lui. Ces deux généraux, Khâlid Ibn Al-Walîd et ‘Amr Ibn Al-‘Âs, avaient également informé leurs autres officiers de l’opportunité en leur demandant d’attaquer. En conséquence, une armée de trois mille soldats attaqua de concert. À ce moment-là, l’ennemi lançait des pierres : les flèches pleuvaient, les épées étaient en action, et une confusion générale régnait dans toute l’armée islamique. Les compagnons consentirent à des sacrifices inouïs dans ces circonstances. Mais ils ne purent endiguer le flot de 3000 soldats encore pleine de vitalité. Deux dents du Saint Prophète (s.a.w.) furent cassées lors de cette attaque et une pierre le frappa à la tête, enfonçant un clou dans sa tête. Il perdit connaissance et tomba dans une fosse. Certains compagnons qui se trouvaient à proximité tombèrent sur lui, cachant son corps sous leurs dépouilles. Il y eut alors une rumeur parmi les musulmans selon laquelle le Saint Prophète (s.a.w.) avait été martyrisé. Les musulmans étaient déjà en proie à la panique, mais en entendant cette nouvelle, ils perdirent tout leur sang-froid.

Cependant, la sagesse d’Allah voulut que lorsque les infidèles crurent que l’Envoyé d’Allah (s.a.w.) avait été tué, ils ne lancèrent pas immédiatement une attaque. Au lieu de cela, ils se dirent qu’il était plus approprié de retourner rapidement vers La Mecque et d’annoncer aux gens la nouvelle que le Messager d’Allah (s.a.w.) avait été tué. »

Les hadiths évoquent le courage et la fermeté du Prophète (s.a.w). Evoquant le jour d’Ouhoud, Al-Miqdâd Ibn ‘Amr a affirmé : « Par Allah ! Les polythéistes ont tué [les musulmans] et grièvement blessé le Messager d’Allah (s.a.w.). Écoutez ! Je jure par Celui qui l’a envoyé avec la vérité : Le Messager d’Allah (s.a.w.) n’a pas reculé d’un pouce et a fait face à l’ennemi. Un groupe de ses compagnons restait près de lui, puis ils furent séparés par la force de l’attaque. » En d’autres termes, lorsque les infidèles attaquaient, ils se dispersaient puis revenaient. Ainsi, par moments, le Prophète (s.a.w.) se levait, tirait des flèches avec son arc, lançait des pierres jusqu’à ce qu’il repousse les polythéistes. Le Messager d’Allah (s.a.w.) demeurait ferme avec un groupe de compagnons.

Selon un récit, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est tenu fermement sur sa position et n’a pas reculé d’un pouce. Voire il ne cessait de répliquer aux attaques de l’ennemi. Il tirait des flèches avec son arc dont la corde se brisa en raison de ses tirs nourris et une partie [de la corde] de la longueur d’un empan était entre ses mains. Oukâcha Ibn Al-Mihsan l’a prise pour la rattacher à l’arc, mais la corde était trop courte. Il a dit  : « Ô Messager d’Allah, cette corde est trop courte !  » Il a dit « Tires-la et elle sera assez longue.  » Oukâcha a dit  : « Par Celui qui a envoyé l’Envoyé d’Allah (s.a.w) avec la vérité ! J’ai alors tiré la corde et elle est devenue si longue que je l’ai enroulée deux ou trois fois à l’extrémité de l’arc et j’ai pu l’attacher facilement.  »

Au début, elle n’était pas assez longue pour atteindre l’autre extrémité, mais miraculeusement, elle l’est devenue en fin de compte. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a saisi son arc et a tiré des flèches, tandis qu’Abou Talhah le protégeait comme un bouclier, jusqu’à ce que l’arc se brise en morceaux et que ses flèches soient épuisées. Qatâdah Ibn Al-Nou’man l’a récupéré et cet arc est demeuré en sa possession pour toujours. L’Envoyé d’Allah (s.a.w.) a alors commencé à lancer des pierres.

Nâfi’Ibn Joubayr relate avoir entendu l’un des émigrés déclarer : « J’étais présent à Ouhoud et j’ai observé des flèches provenant de toutes les directions, tandis que l’Envoyé d’Allah (s.a.w.) se trouvait au milieu d’elles. Toutes les flèches semblaient s’écarter de lui. J’ai vu ‘Abdoullâh Ibn Chihâb Al-Zouhri dire ce jour-là : « Conduis-moi vers Muhammad : s’il a la vie sauve, je ne l’aurai pas. » L’Envoyé d’Allah (s.a.w.) était à ses côtés, et à ce moment, il n’y avait personne d’autre près lui. Quand il s’avança, Safwân Ibn Oumayyah le réprimanda, affirmant : « Par Allah, je ne l’ai pas vu. »

Allah protégeait le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) de cette manière. « Je jure par Allah qu’il a été protégé contre nous. Par Allah, quatre d’entre nous ont quitté La Mecque avec l’intention de le tuer, mais nous n’avons pas réussi à l’atteindre. » Ibn Sa’d rapporte qu’Abou Nimr Al-Kinani a déclaré : « Je me suis joint aux polythéistes à Ouhoud ; et ce jour-là, j’avais choisi cinq cibles que je visais de mes flèches. Je n’arrêtais pas de fixer l’Envoyé d’Allah (s.a.w.) : ses compagnons l’entouraient tandis que des flèches pleuvaient de sa droite et de sa gauche. Certaines flèches tombaient devant eux, d’autres derrière eux. Plus tard, Allah m’a guidé vers l’islam. » Par la suite, il est en effet devenu musulman.

En évoquant la bravoure de l’Envoyé d’Allah (s.a.w.) le Messie Promis (a.s.) a déclaré : « La vie mecquoise du Saint Prophète (s.a.w.) est un exemple étonnant. Toute sa vie s’est déroulée dans l’adversité. Lors de la bataille d’Ouhoud, il se retrouva seul sur le champ de bataille : le fait qu’il se proclame messager d’Allah à un tel moment démontre le niveau de sa bravoure, de son courage et de sa résolution. » Même entouré d’ennemis acharnés, il n’a pas dissimulé son identité : il s’était annoncé et les gens l’avaient reconnu.

Le Messie Promis (a.s.) explique : « La souffrance endurée par les prophètes et les saints d’Allah ne doit pas être à assimilée à la malédiction et à l’humiliation des Juifs, qui reflètent le châtiment d’Allah et Son mécontentement. Au contraire, les prophètes fournissent un exemple de courage.

Dieu n’avait aucune inimitié envers l’islam. Cependant, observez la bataille d’Ouhoud où l’Envoyé d’Allah (s.a.w.) était seul. Le but était de révéler le courage exceptionnel de l’Envoyé d’Allah (s.a.w.) lorsqu’il se tenait seul face à dix mille et déclarait : « Je suis le Messager d’Allah. » Aucun prophète n’a eu l’opportunité de donner un tel exemple. »

Il y avait trois mille combattants ennemis à Ouhoud. Ceci a été rapporté par l’auteur d’un article de journal. Le Messie Promis (a.s.) avait peut-être fait référence à deux batailles différentes. Dix mille mécréants étaient présents lors de la bataille d’Al-Ahzâb. Il y avait grand nombre d’ennemis dans d’autres batailles également.

En tout cas le Messie Promis (a.s.) démontre ici le courage et l’exemple du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : il était resté seul, face aux infidèles. Aucun prophète n’a eu l’opportunité de montrer un tel exemple.

Ensuite, le Messie Promis (a.s.) affirme que Dieu est capable de conférer le pouvoir à ce qu’Il veut.

« Ainsi, il est possible de voir la personne de Dieu à travers Sa parole. Les prophètes lui ont présenté leur vie en raison de cette conversation avec le divin. Peut-on accomplir pareille œuvre si l’amour est superficiel ? Suite à leur conversation avec Dieu, aucun prophète n’a abandonné ce champ ni n’a été déloyal. »

En d’autres termes, quand ils se sont proclamés prophètes, ils ont été loyaux envers cette déclaration.

« Les gens ont formulé différentes interprétations concernant l’incident de la bataille d’Ouhoud, mais la réalité est que Dieu a manifesté Sa gloire en ces instants, et personne, sauf le Saint Prophète (s.a.w.), n’a été capable de supporter une telle force. Il est resté ferme et inébranlable là où il se trouvait, tandis que les compagnons ont reculé. Le Saint Prophète (s.a.w.) se démarquait par sa sincérité et sa loyauté envers Dieu ; et de la même manière, le soutien divin accordé à ce Prophète ne trouve pas d’équivalent. »

Je présenterai le reste [de ces récits] plus tard, Inchâ Allah. Je souhaite à présent rendre hommage au Dr Jalal Shams, l’un des serviteurs de la communauté, missionnaire et prédicateur de longue date. J’ai dirigé ses prières funéraires hier, mais je souhaitais évoquer quelques éléments à son sujet dans le sermon du vendredi. Il était un Wâqif-e-Zindagi très compétent, intelligent, simple et loyal. Il est décédé récemment à l’âge de soixante-dix-neuf ans. À Allah nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons.

Il a obtenu un diplôme de Shahid à la Jamia Ahmadiyya en 1969 avec de très bonnes notes. Après avoir servi dans divers endroits au Pakistan pendant un certain temps, suite aux directives de Sa Sainteté le troisième Calife (rh), il a été envoyé à Islamabad pour apprendre la langue turque. En 1974, il a été envoyé en Turquie afin d’y poursuivre des études supérieures en langue turque. Il a brillamment réussi son doctorat dans ce domaine. Par la suite, Sa Sainteté le quatrième Calife (rh) lui a demandé de se rendre au Royaume-Uni. Il a eu l’occasion de servir en tant que missionnaire au Royaume-Uni et en Allemagne. De nombreuses personnes de la Turquie, d’Allemagne et du Royaume-Uni ont écrit à son sujet. Il avait un cercle de connaissances très large ; beaucoup de gens le connaissaient.

Par la suite, il a été nommé responsable du bureau turc au Royaume-Uni et, jusqu’à son décès, il a assuré ce rôle avec sincérité et un grand dévouement. Allah le Tout-Puissant l’avait doté d’un haut niveau d’intelligence, d’aptitude et de perspicacité. Après l’obtention de son diplôme en langue turque en Turquie, l’Université d’Istanbul lui a offert un poste de Professeur. C’était une opportunité professionnelle attrayante, avec un salaire exceptionnel. Il avait demandé les instructions du quatrième Calife à ce propos. Celui-ci ne lui a pas dit s’il devait ou non donner suite à l’offre mais lui a conseillé de prier et de prendre une décision après avoir délibéré sur la question et après s’être demandé ce qu’il voulait réellement. Après avoir prié, il a accordé la priorité à son engagement envers Allah, il a décliné l’offre d’emploi.

Au cours d’une visite en Turquie en 2002, il a été emprisonné avec deux compagnons pour avoir prêché l’islam et l’Ahmadiyya, ce qui a entraîné une détention de quatre mois et demi.

Parmi ses réalisations notables, on compte la traduction du Saint Coran en turc, qu’il a réalisée en collaboration avec ses collègues. En plus de cela, il a traduit plusieurs ouvrages du Messie Promis (a.s.) ainsi que de nombreuses brochures, tracts et écrits de formation et de prédication en turc. Il a également écrit et publié des livres dans cette langue.

Il était un érudit passionné qui vouait un amour particulier à la lecture. Il étudiait attentivement les ouvrages du Messie Promis (que la paix soit sur lui) et des Califes, prenant soigneusement des notes sur ces textes. Outre les publications de la Communauté, il manifestait un vif intérêt pour une variété de sujets, allant des sciences aux arts, en dévorant également des livres non liés à la communauté.

Perspicace et intelligent, il avait l’habitude de s’exprimer de manière érudite lorsqu’il échangeait avec ses amis et ses proches. En cas de difficultés ou s’il n’avait pas saisi un point, il ne manifestait aucune arrogance, mais demandait conseil même aux missionnaires qui étaient plus jeunes que lui.

Outre ses langues maternelles, l’ourdou et le panjabi, il a obtenu un doctorat en turc et a acquis une expertise extraordinaire dans cette langue. Il était également capable de parler l’anglais, l’arabe, l’allemand et le persan. En fait, à certaines occasions, lorsqu’il n’y avait personne d’autre qui connaissait la langue, il traduisait en arabe les réunions du quatrième Calife. Il maîtrisait également la langue saraikie. Il traduisait également le sermon du vendredi en léger différé. Ceux qui connaissent bien le turc ont loué son niveau et son vocabulaire. Il était également très doué lorsqu’il s’agissait de parler en public et d’écrire. Le défunt possédait d’excellentes qualités. Il s’acquittait de ses devoirs envers Allah et envers l’humanité à un niveau élevé.

Que l’on soit de sa famille ou non, il traitait tout le monde avec amour et de nombreuses personnes m’ont écrit à ce sujet. Il était sympathique et sociable. Ses rencontres avec les autres les marquaient durablement. Il avait une foi et une confiance entières en Allah. Il aidait discrètement les pauvres et les personnes dans le besoin. Il avait un amour profond pour le Califat. Il faisait des rêves vrais et des visions. Il se consacrait beaucoup au souvenir de Dieu. Qu’Allah élève son rang. Qu’il accorde à sa femme et à ses enfants la patience et la force d’âme, et qu’il leur permette de perpétuer ses vertus.

Je rendrai hommage à trois autres personnes et dirigerai leurs prières funéraires en absence de leurs dépouilles. Le premier d’entre eux est Muhammad Ibrahim Bhamri Sahib. Il est décédé récemment à l’âge de 106 ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. D’après certains documents, il était âgé de 106 ans, alors que d’autres avançaient l’âge de 109 ans. Quoi qu’il en soit, il avait au moins 106 ans. Par la grâce d’Allah le Tout-Puissant, il était un Moussi. L’Ahmadiyya est entré dans sa famille par l’intermédiaire de son père, Chaudhry Abdul Karim Sahib, qui a prêté allégeance en 1918 ou 1919. Ibrahim Bhamri Sahib mentionne le serment d’allégeance de son père en écrivant : « Par la grâce d’Allah, ma famille est entrée dans le giron de l’Ahmadiyya par l’intermédiaire de mon père.

Auparavant, mon père appartenait au groupe des Ahl-e-Hadith. En 1918, sa vision est devenue très faible à la suite d’une cataracte. Pour son traitement, il s’est rendu à l’hôpital Noor de Qadian. Comme mon père était très connu, les gens ont rapidement appris que Chaudhry Abdul Karim Sahib était hospitalisé et de nombreuses personnes sont venues lui rendre visite. Maître Abdur Rehman Sahib, Mehar Singh et d’autres personnalités respectables sont également venus lui rendre visite de temps en temps et le conviaient [à des repas]. Ces visiteurs respectables ont également commencé à lui prêcher. »

Le défunt, Bhamri Sahib, écrit ensuite : « Il est devenu clair pour mon père que Jésus (as) est décédé. Son cœur avait accepté que Jésus (as) n’était pas vivant et qu’il était décédé. Ainsi, son cœur a accepté que le Messie promis (as) était véridique parce que Jésus (as) était décédé et que l’avènement du Messie promis était le besoin de l’époque. C’était l’époque de l’avènement du Messie promis : si ce dernier ne se manifestait pas, quand pourrait-on alors s’attendre à sa venue ? Il prêta allégeance à Qadian lors de sa maladie. Lorsqu’il retourna à Bhamri, son village, les gens apprirent qu’il avait accepté l’Ahmadiyya et vinrent à sa rencontre pour lui exprimer leurs regrets.

Les gens ont dit : « Ô Mian Abdul Karim, si nous avions su que vous adopteriez le culte mirzaï (ahmadi) après avoir visité Qadian, nous aurions préféré que vous fussiez aveugle plutôt que de vous laisser aller à Qadian. » Son père répondait alors : « Mon acuité visuelle s’est affinée en parallèle avec le développement de ma vision spirituelle. » Il ajoutait : « La vue spirituelle est plus importante que la vue physique. Je ne remercierai jamais assez Allah le Tout-Puissant de m’avoir guidé sur le bon chemin. Je peux témoigner ouvertement que le Messie Promis (as) est véridique. »

Cependant, les villageois nourrissaient une telle hostilité à l’égard du Messie Promis (a.s.) et les Mollahs avaient tellement empoisonné leur esprit qu’ils disaient : « Si vous prétendez être le Mahdi, nous vous accepterons, mais nous n’accepterons pas Mirza Ghulam Ahmad ! » Sur ce, son père disait : « Notez donc que mon acceptation, et cela à juste titre, constitue un signe de sa véracité. Vous devriez l’accepter vous aussi. »

En 1926, le père de Bhamri Sahib l’a inscrit, lui, et son frère, à Madrassatul Ahmadiyya à Qadian. Chaque jour, ils faisaient un trajet de huit kilomètres pour se rendre à l’école et y recevoir leur éducation. En 1931, son père est décédé, et ses frères ont tenté de persuader leur mère de ne pas envoyer les deux frères, Ibrahim Bhamri Sahib et son cadet, à Qadian. Ils arguaient qu’il était préférable de les inscrire dans une école plus proche, évitant ainsi un long trajet. Cependant, leur mère a affirmé qu’elle ne pouvait pas faire cela. Leur père les avait inscrits à la Madrassah Ahmadiyya, et c’est là qu’ils étudieraient. Ainsi, ils n’ont pas cessé de se rendre à Qadian.

Après avoir terminé ses études à la Madrassah de Qadian, le défunt a rejoint la Jamia Ahmadiyya, car à l’époque, il était possible de s’inscrire à la Jamia après la septième année d’études. En 1941, il a passé son examen d’entrée à titre privé. En 1939, il a réussi à l’examen de Maulvi Fazil. Il avait mémorisé l’intégralité de la Qasîdah du Messie Promis (as) ; il avait aussi mémorisé de nombreux poèmes du Kalam-e-Mahmood et du Durr-e-Sameen. Il avait également mémorisé de nombreuses citations et était capable de citer des références instantanément. En 1939, après avoir réussi à l’examen Maulvi Fazil de l’université du Pendjab, il a dédié sa vie pour servir la communauté. Le deuxième Calife (r.a.) lui a conseillé de se former dans le domaine de l’administration. Le 1er janvier 1944, il est nommé professeur d’études religieuses et d’arabe à la Madrassah Ahmadiyya. De 1941 à 1947, il se met au service de la communauté. Pendant trois ans, de 1941 à 1944, il travaille comme secrétaire personnel de Mirza Bashir Ahmad (r.a.). Il travaille ensuite au sein de la Nazarat Baitul Mal, car le Mouslih Maw’oud (r.a.) lui avait recommandé d’acquérir des compétences en travail de bureau.

En 1947, il a été nommé professeur au lycée Talimul Islam de Qadian, puis, après la partition, il a pu travailler au lycée Talimul Islam de Rabwah, où il a exercé jusqu’en 1974.

En 1974, il a pris sa retraite de l’école et, de 1975 à 1994, il a travaillé au département Waqf-e-Jadid en tant qu’inspecteur Waqf-e-Jadid Nazim Irshad. Il a également travaillé sous le quatrième Calife – Mirza Tahir Ahmad (rh) et, sur ses instructions, il a voyagé dans divers endroits pour résoudre différents cas. Il a pris la responsabilité d’enseigner aux Mou’allimîn (enseignants locaux). Il a été président du quartier Darul Nasr pendant plus de cinquante ans. Il était Imâm Al-Salât et dirigeait également les prières de Tarâwîh. Il avait mémorisé une grande partie du Saint Coran.

L’une de ses filles raconte : « Il traitait ses proches de manière exemplaire. Les enfants des membres de notre famille qui vivaient en dehors de Rabwah logeaient chez nous dans le cadre de leurs études. Le secret de sa longue vie active et bénie était de se lever tôt le matin pour le Fajr, de se consacrer au souvenir d’Allah, de marcher ou de faire du vélo pour se rendre à l’école et au travail et en revenir. Il avait un régime alimentaire très simple et restait toujours satisfait et patient. Il vouait un amour immense et sincère à l’égard des Califes. »

Sa fille relate : « Tous ses enfants étaient à l’étranger. Lorsque nous lui disions qu’il devait lui aussi partir à l’étranger, il répondait qu’il devait se rendre et prier quotidiennement sur la tombe de Mouslih Maw’oud (r.a.) et qu’il ne pouvait donc pas partir à l’étranger. Il éprouvait un amour et un attachement particuliers pour le Mouslih Maw’oud (r.a.). Lorsque quelqu’un venait le voir pour demander des prières, il lui conseiller d’écrire au Calife avant qu’il ne prie pour lui. Il levait ensuite les mains et priait pour cette personne. Avant de dormir, il récitait tous les couplets de la Qasîdah « Yâ ‘Ayna Faydil-lâhi wal-‘Irfâni » du Messie promis (as). Puis elle écrit : « Mon père se souvenait souvent d’un rêve que son père (c’est-à-dire le grand-père de sa fille) avait fait ; (le grand-père racontait) : « J’ai vu qu’Ibrahim grimpait au sommet d’un dattier et je eu peur qu’il ne tombe. Cependant, à mesure que je regardais, il a pu atteindre le sommet de l’arbre. » Mon père a donc interprété ce rêve comme signifiant sa longévité et l’accroissement de ses connaissances.

Sheikh Mubarak Ahmad Sahib, le Nazir Diwan du Pakistan, écrit « J’étais l’élève du défunt et j’ai également enseigné à ses côtés dans une école pendant cinq ans, en tant que professeur. Dans l’internat, Bhamri Sahib a travaillé comme tuteur, et ce pendant longtemps. Qu’ils soient ahmadis ou non, il traitait tous les élèves de l’internat avec amour et compassion. Il adoptait un style spécifique d’éducation morale en fonction de l’attitude et de la personnalité de chaque élève. Les élèves s’attachaient très vite à lui et lui accordait le même respect et la même dignité dûs à leur père. Il passait la majeure partie de son temps à l’internat. Il y dirigeait les prières. Il se concentrait particulièrement sur les prières de chaque élève, et il était très aimant et compatissant. »

J’étais également son élève et il était strict avec moi aussi. En fait, lorsque je suis devenu Nazir-e-Aala, je lui rappelais sa sévérité et il en riait. Mais parallèlement (à la discipline), il était également sympathique et son intention était toujours de réformer. Il s’acquittait honorablement de ses responsabilités de Sadr et faisait souvent la remarque suivante : « Je connais toutes les maisons dans lesquelles il n’y a pas de figure masculine ou dans lesquelles les femmes vivent seules. Lorsque les hommes de la maison se déplacent, je fais le tour de toutes les maisons sur mon chemin vers le marché pour leur demander si elles ont des tâches à accomplir en ville. J’avais un sac, un stylo et un morceau de papier, et ces personnes écrivaient ce qu’elles voulaient que j’apporte. » Ensuite, il livrait les courses à chaque maison. Si quelqu’un écrivait une lettre, il la postait au bureau de poste. Si des lettres arrivaient, il les ramenait du bureau de poste et les remettait à la maison concernée. Si quelqu’une lui demandait de lire la lettre à haute voix, parce qu’elle ne savait pas lire, il la lisait. Il était extrêmement digne de confiance ; il ne parlait pas des affaires privées de qui que ce soit avec d’autres. Comme il était le Sadr du quartier, certaines femmes lui présentaient des cas et mentionnaient les faiblesses de leurs maris. Sans éveiller les soupçons des maris, il cherchait une bonne occasion de leur prodiguer des conseils et résolvait ainsi le problème. Ainsi, les gens du voisinage, qu’ils soient hommes, femmes ou enfants, le considéraient comme un père bienveillant. Les responsables doivent cultiver des relations amicales avec autrui et s’efforcer de contribuer à leur réforme. Il conseillait également aux missionnaires d’apprendre des poèmes par cœur et de lire les poèmes du Messie promis (as) car ils contiennent des conseils.

Il disait lui-même : « Je lis la Qasîdah tous les soirs, puis je m’endors. » Ce conseil s’adresse donc également aux missionnaires. Au cours de sa vie, l’une de ses filles a été martyrisée alors qu’elle venait à Rabwah d’un village. Il a enduré cette peine avec une grande patience et sérénité. Puis une autre de ses filles est décédée à Londres, alors qu’il était souffrant. Son corps fut amené à Rabwah. À cette époque, il a enduré cette peine avec beaucoup de patience, et il a encouragé les autres à être patients.

Néanmoins, il mena une vie réussie à tous égards et vécut longtemps. Il disait souvent que la prochaine demeure était bien meilleure que celle-ci. Puisse Allah élever son statut au paradis et permettre à sa descendance de poursuivre ses bonnes œuvres.

La prochaine prière funéraire que je dirigerai est celle de M. Yusuf Jaray du Ghana. Il est décédé récemment : c’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. L’émir et missionnaire en charge du Ghana écrit que le défunt était un Moussi et un ahmadi pieux. Il a occupé différentes fonctions et a eu d’innombrables occasions de servir la Jama’at. Au moment de son décès, il était également président de deux conseils d’administration d’écoles secondaires ahmadies. Il était rattaché au département de l’éducation. Avant de prendre sa retraite, il a également été directeur des lycées Ahmadiyya de Potsin et de Kumasi. Yusuf Sahib a en outre servi en tant que Sadr national du Majlis Khuddamul Ahmadiyya du Ghana.

Lors de la tournée de Sa Sainteté le quatrième Calife (rh) en 1988, il servait en tant que Sadr du Majlis Khuddamul Ahmadiyya. Il a servi pendant longtemps au département de la sécurité. Le défunt avait des liens étroits avec le département de l’éducation et s’est toujours efforcé d’améliorer l’éducation de la jeunesse ahmadie. L’un de ses petits-enfants est missionnaire et sert actuellement la Jama’at. Qu’Allah lui accorde Sa miséricorde et Son pardon.

Le prochain défunt se nomme Al-Hajj Uthman Ibn Adam du Ghana. Il est décédé récemment à l’âge de 81 ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. L’émir et le missionnaire en charge écrit ceci à son sujet : « Le défunt était membre de l’institution de Wasiyyat et était un ahmadi très pieux. Il était régulier dans ses prières quotidiennes et régulier dans ses cotisations. Il participait pleinement aux œuvres de la Jama’at, était véritablement dévoué du califat et s’efforçait d’inculquer cette même passion à ses enfants. Il mettait l’accent sur les connaissances religieuses et profanes de ses enfants. Il a également joué un rôle important dans la traduction du Saint Coran en langue fantie.

Sa femme dit que le défunt était très patient et aimant. En 2012, par la grâce d’Allah, il a eu l’occasion de faire le Hajj. Il a enseigné la lecture du Saint Coran à de nombreux membres de la Jama’at. Qu’Allah lui accorde Son pardon et Sa miséricorde et permette à sa descendance de perpétuer ses œuvres pieuses.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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