Sermons 2023

Départ pour la bataille d’Ouhoud

Dans son sermon du 08 décembre 2023, Sa Sainteté le Calife a évoqué les préparatifs menant à la bataille d'Ouhoud.

Sermon du vendredi 08 décembre 2023, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

J’évoquais, dans mon précédent sermon, la bataille d’Ouhoud. Je vais présenter [ici] les brèves déclarations du Mouslih Maw’oud (r.a.) à ce propos. Il déclare : « Quand l’armée mecquoise prit la fuite à Badr, [les Qouraychites] annoncèrent qu’ils attaqueraient à nouveau Médine l’année d’ensuite et qu’ils se vengeraient des musulmans.

Une année plus tard, ils attaquèrent effectivement Médine avec toute leur force. Les chefs mecquois avaient été si humiliés de leur défaite à Badr qu’ils avaient interdit aux survivants de pleurer leurs proches qui étaient tombés au champ de bataille ; ils décrétèrent aussi que les bénéfices des caravanes commerciales constitueraient des fonds de guerre. Ainsi préparée, donc, une armée forte de trois mille hommes, sous le commandement d’Abou Soufyan, attaqua Médine.

Le Saint Prophète (s.a.w.) tint conseil et demanda à ses compagnons s’il fallait se battre à Médine ou aller à la rencontre de l’ennemi. Lui-même était en faveur de la première option, car il préférait laisser l’ennemi venir les attaquer dans leurs quartiers. Ainsi, la responsabilité de l’agression leur incomberait et les musulmans pourraient aisément riposter. Mais il se trouvait dans le conseil beaucoup de jeunes musulmans qui n’avaient pas eu la chance de prendre part à la bataille de Badr et qui souhaitaient ardemment mourir pour Dieu. Ils insistèrent pour une bataille ouverte afin d’avoir l’occasion de mourir en combattant. Le Saint Prophète (s.a.w.) accepta leur avis.

Au cours des discussions, le Prophète (s.a.w.) leur fit part d’une vision qu’il avait faite. Il dit : « J’ai fait une vision, dans laquelle j’avais plusieurs vaches, et j’ai aussi vu mon épée épointée. J’ai vu qu’on abattait ces vaches et que j’avais mis la main dans une cotte de mailles sûre. Aussi, je me suis vu monté sur un bélier. » Les compagnons demandèrent au Saint Prophète (s.a.w.) comment il interprétait ce rêve. Il expliqua : « L’abattage de la vache indique que quelques-uns de mes compagnons seront tués au combat ; la pointe de mon épée cassée indique que quelqu’un d’important dans ma famille trouvera la mort, ou peut-être que moi-même je recevrai une blessure quelconque. Le fait que je mettais la main dans une cotte de mailles semble signifier que si nous restons à Médine, ce sera mieux pour nous. Enfin, le fait que je me suis vu monter sur un bélier signifie que nous vaincrons le commandant des incroyants et qu’il mourra entre les mains des musulmans. »

Cette vision et son interprétation montraient manifestement qu’il valait mieux pour les musulmans qu’ils restent à Médine. Le Saint Prophète (s.a.w.), cependant, n’insista pas là-dessus, car l’interprétation était sienne et ne faisait pas partie de la révélation. Il accepta donc l’avis de la majorité et décida de sortir de Médine pour aller à la rencontre de l’ennemi. »

Les rêves présentent des indices. Le Messie Promis (a.s.) en fait mention en expliquant les métaphores du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il déclare : « Les rêves et les visions du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) comprennent des métaphores : ce fait n’est pas un secret pour qui étudie les hadiths. Dans une vision, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est vu portant deux bracelets en or, déduisant qu’ils représentent deux imposteurs qui se sont dits prophètes. Il a aussi vu des vaches qu’on abattait dans ses rêves et visions, indiquant ses compagnons tombés en martyrs lors de la bataille d’Ouhoud. On trouve aussi d’autres exemples dans les visions des autres prophètes. Leurs visions différaient de la réalité à laquelle elles se référaient. Ainsi, la présence de métaphores et d’allégories dans les propos des prophètes n’est guère une rareté. »

En tout cas, la décision de livrer bataille à l’extérieur de la ville a été prise et le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a demandé aux compagnons de se préparer et il s’est apprêté à la bataille.

La description rapporte que le Saint Prophète (paix et bénédiction d’Allah soient sur lui) préférait rester en ville et éviter le combat à l’extérieur, en raison de son rêve. Cependant suite l’insistance des gens, il a accepté leur point de vue. Il a ensuite dirigé la prière du vendredi, il a prodigué des conseils aux gens et il les a encouragés à combattre avec détermination et courage.

Le Prophète (s.a.w.) a réconforté les gens en annonçant que la patience conduirait à la victoire et à la prospérité, par la grâce d’Allah. Ensuite, il a enjoint au peuple de se préparer au combat, suscitant la joie parmi eux. Après cette annonce, il a dirigé la prière d’Asr avec l’ensemble de la communauté. En ces instants, des personnes des régions avoisinantes s’étaient également rassemblées. Le Prophète (PSL) s’est rendu chez lui en compagnie d’Abou Bakr et ‘Oumar. Ils lui ont noué un turban et l’ont revêtu de vêtements de guerre. Les combattants attendaient en rangées.

À ce moment-là, Sa’d Ibn Mou’âdh et Ousayd Ibn Houdayr ont dit aux combattants : « Vous aviez contraint le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) à sortir et à combattre à l’extérieur de la ville contre son gré. Laissez la décision entre ses mains. Quel que soit son ordre ou son opinion, il s’y trouvera le bien pour vous. Obéissez-le ! »

Lorsque le Saint Prophète (PSL) est sorti, il était vêtu d’une tenue de combat comprenant une double armure, c’est-à-dire deux couches de cottes de mailles superposées. Ces armures étaient connues sous les noms de Dhât Al-Foudoul et Fiddah. Sa’d Ibn ‘Oubâdah lui avait envoyé Dhât Al-Foudoul quand l’Envoyé d’Allah (s.a.w) se dirigeait pour la bataille de Badr. Au moment de la mort du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), cette armure était toujours en gage auprès d’un Juif. Plus tard, Abou Bakr a repris cette armure moyennant un paiement. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) portait également une épée à sa ceinture et un carquois au dos.

Selon un récit, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) montait son cheval nommé Al-Sakab, tenant un arc et une lance. Il avait peut-être accompli ces deux actions ; car il est possible que des témoins aient perçu ces détails de manière différente. Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est sorti de sa maison avec ses armes, on lui a annoncé que Malik Ibn ‘Amr Al-Najjâri était décédé et que sa dépouille avait été placée en attente de ses funérailles. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dirigé sa prière funéraire avant de partir.

Les combattants lui ont dit : « Ô Messager d’Allah, notre intention n’était pas de vous contredire ou de vous contraindre. Agissez en conséquence. » Un récit suggère également qu’ils auraient dit : « Si vous ne souhaitez pas vous battre à l’extérieur de la ville, nous combattrons ici. »

Il a déclaré : « Il n’est pas permis au Prophète de retirer son armure une fois qu’il s’en est revêtu, jusqu’à ce qu’Allah ait prononcé un jugement entre lui et ses ennemis. » Un autre récit utilise les termes « à moins qu’il ne se batte ». »

Hazrat Mirza Bashir Ahmad Sahib a évoqué les préparatifs du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et la reconnaissance des erreurs des Compagnons en ces termes :

« Ensuite, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est retiré dans sa résidence, où il a noué son turban, revêtu son équipement et pris ses armes avec l’aide d’Abou Bakr et d’Oumar ; et il est sorti au nom d’Allah. Pendant ce temps, en raison de leur réprimande par Sa’d Ibn Mou’adh, chef de la tribu des Aws, et d’autres éminents compagnons, les jeunes hommes ont commencé à réaliser leur erreur : notamment qu’ils n’auraient pas dû insister sur leur propre opinion et s’opposer à celle du Messager de Dieu ; la plupart d’entre eux étaient maintenant enclins aux remords.

Quand ces [jeunes] gens ont vu le Saint Prophète (s.a.w.) venir avec ses armes, revêtu d’une double armure et de son casque, leur regret a été encore plus grand. Ils ont presque unanimement déclaré : « O messager d’Allah ! Nous avons commis une erreur en insistant sur notre propre point de vue au détriment du vôtre. A vous d’employer la stratégie que vous jugez la plus appropriée. Si Dieu le veut, elle sera très bénie. »

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) déclara : « Il ne convient pas à un prophète de Dieu de prendre ses armes pour ensuite les déposer avant que Dieu ne prononce un verdict. Sortez au nom d’Allah ; et si vous êtes patients, l’aide d’Allah l’Exalté sera avec vous. » »

Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) a commenté à ce propos : « Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est sorti les jeunes ont ressenti des remords et ils lui ont dit : « Ô Prophète (s.a.w.) de Dieu ! Votre conseil semble meilleur. Nous devrions rester à Médine et combattre l’ennemi dans nos rues ». Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répondu : « Maintenant, le Prophète (s.a.w.) de Dieu a revêtu son armure. Quoi qu’il arrive, nous irons de l’avant. Si vous demeurez fermes et persévérants, Dieu vous aidera »

En tout cas, les préparatifs du départ de l’armée islamique ont débuté. Ce disant, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a quitté Médine avec une force de mille hommes.

À cette occasion, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a ordonné la préparation de trois lances, auxquelles il a attaché trois drapeaux. Il a confié le drapeau de la tribu d’Aws à Ousayd Ibn Houdhayr, celui de la tribu de Khazraj à Houbâb Ibn Moundhir. Certains ont rapporté qu’il l’a remis à Sa’d Ibn ‘Oubâdah, tandis que le drapeau des émigrants a été confié à ‘Ali. En outre, il a nommé Ibn Oumm Maktoum comme son adjoint pour diriger dans la prière ceux restés à Médine.

L’Envoyé d’Allah (s.a.w) enfourcha son cheval nommé Al-Sakab, passa l’arc autour de son cou et prit sa lance en main. Selon les récits les musulmans disposaient de deux chevaux lors de la bataille d’Ouhoud : un cheval, nommé Al-Sakab, était à la disposition du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), et l’autre, nommé Al-Moulâbi’, était avec Abou Bourdah. De plus, les musulmans avaient orné leurs armes.

Une centaine d’entre eux portaient des armures et les deux Sa’ds, à savoir Sa’d Ibn Mou’âdh et Sa’d Ibn ‘Oubâdah, ont couru devant le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Tous deux étaient revêtus d’armures. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était entouré de personnes à sa droite et à sa gauche. Lorsqu’il est arrivé à Thaniyyah, il a aperçu une troupe lourdement armée dont les armes cliquetaient. Il a demandé de quoi il s’agissait, et les Compagnons ont répondu qu’il s’agissait des alliés juifs d’Abdoullah Ibn Oubay. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) demanda : « Ces Juifs ont-ils embrassé l’islam ? » La réponse était négative. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) de déclarer : « Nous n’accepterons pas l’aide des infidèles contre les polythéistes. » »

Hazrat Mirza Bashir Ahmad Saheb a commenté à ce propos :

« Après cela, le Saint Prophète (s.a.w.) ordonna que trois drapeaux fussent préparés pour l’armée musulmane. Le drapeau de la tribu des Aws fut confié à Ousayd Ibn Houdhayr ; le drapeau de la tribu des Khazraj à Houbâb Ibn Moundhir ; et le drapeau des Mouhâjirîn à ‘Ali. Par la suite, ce drapeau a été confié à Mous’ab Ibn ‘Oumayr. Puis, après avoir nommé ‘Abdoullah Ibn Oumm Maktoum en tant qu’Imam à Médine, et ayant accompli la prière d’Asr, le Saint Prophète (s.a.w.) sortit de Médine avec un grand nombre de ses Companions. Les chefs des tribus des Aws et Khazraj, à savoir Sa’d Ibn Mou’âdh et Sa’d Ibn ‘Oubâdah, s’avancèrent en courant au-devant de la monture du Saint Prophète (s.a.w.), et le reste des Compagnons à droite, à gauche et derrière le Saint Prophète (s.a.w.). »

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est mis en route et est arrivé à l’endroit dit Al-Chaykhayn où il a établi son camp. Il s’agissait des deux montagnes de Médine. À cet endroit, il a inspecté son armée et a renvoyé les jeunes qu’il estimait ne pas avoir atteint l’âge de quinze ans, c’est-à-dire qui avaient seulement quatorze ans.

L’Imam Al-Châfi’i a relaté qu’il a renvoyé dix-sept jeunes de quatorze ans qui lui avaient été présentés. On lui a présenté des garçons de quinze ans et il les a autorisés à participer à la bataille.

Les enfants renvoyés en raison de leur jeune âge étaient enthousiastes, et leurs noms figurent également dans certains récits. Il s’agit d’Abdoullah Ibn ‘Oumar, Zayd Ibn Thâbit, Ousâmah Ibn Zayd, Zayd Ibn Arqam, Al-Barâ’Ibn ‘Âzib, Ousayd Ibn Zouhayr, ‘Arabah Ibn Aws, Abou Sa’îd Al-Khoudri, Aws Ibn Thâbit, Sa’d Ibn Bahîr, Ibn Mou’awiyah Al-Bajili, Sa’îd Ibn Habta (Habta était le nom de sa mère), Sa’d Ibn ‘Ouqayb, Zayd Ibn Jâriyah, Jâbir Ibn ‘Abdillah (Il convient de noter que ce Jâbir Ibn ‘Abdillah n’est pas celui qui a rapporté des hadiths), Râfi’Ibn Khadîj et Samourah Ibn Joundab.

On a informé le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) que Râfi’Ibn Khadîj était un archer et il lui a donné la permission de participer à la bataille. Après avoir découvert qu’il était un archer compétent, il lui a accordé la permission de participer à la bataille.

Samourah Ibn Joundab a déclaré : « L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a permis à Râfi’Ibn Khadîj de participer à la bataille et m’a renvoyé, bien que je puisse le jeter à terre dans la lutte. Quand l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a appris cela, il leur a demandé de s’affronter (pour voir). »

Samourah a en effet mis à terre Râfi’lors du combat et le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui également accordé la permission de participer à la bataille.

Selon les récits, après avoir inspecté l’armée et le coucher du soleil, Bilâl a lancé l’appel à la prière de Maghrib, et l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dirigé la prière. Ensuite, Bilâl a lancé l’appel à la prière d’Ichâ’et le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dirigé cette prière-là aussi, et a passé la nuit à Al-Chaykhayn, nommant Muhammad Ibn Maslamah comme gardien. Il a effectué une tournée de l’armée avec cinquante hommes.

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a demandé : « Qui assurera notre protection ce soir ? » C’est-à-dire : qui veillera sur toute l’armée ainsi que sur le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ? »

Il entendait par là [qu’il voulait savoir] qui serait le plus proche de sa personne et s’assurerait que les mesures de sécurité étaient correctement mises en place.

Dhakwân Ibn ‘Abd Qays s’est levé, a enfilé son armure et saisi son bouclier en cuir, puis il s’est engagé à garder le Messager d’Allah (s.a.w.). Il ne s’est pas séparé de lui, ne serait-ce qu’un instant.

L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a pris du repos jusqu’au moment du Souhour. Le matin venu, il a déclaré : « J’ai vu dans un rêve des anges donnant le bain à Hamzah. »

Dans son ouvrage Sîrat Khâtamun-Nabiyyîn, Hazrat Mirza Bashir Ahmad Saheb explique ceci sur cet épisode :

« La montagne d’Ouhoud est située à environ trois miles (5 km) au nord de Médine. À mi-chemin, à un endroit connu sous le nom d’[Al-] Chaykhayn, le Saint Prophète (s.a.w.) s’est arrêté et a ordonné une inspection de l’armée musulmane. Les mineurs désireux de participer au Jihad ont été renvoyés. En conséquence, ‘Abdoullah Ibn ‘Oumar, Ousâmah Ibn Zayd et Abou Sa’îd Al-Khoudri, entre autres, ont tous été congédiés. Râfi’Ibn Khadîj avait également le même âge que ces enfants, mais il était un archer émérite. En raison de cette qualité, son père a intercédé en sa faveur auprès du Saint Prophète (s.a.w.) afin de lui permettre de participer à ce Jihad. Quand le Saint Prophète (s.a.w.) regarda Râfi’, celui-ci s’était mis au garde-à-vous comme les guerriers, afin de paraître fort et grand. Son plan a réussi et le Saint Prophète (s.a.w.) lui a donné la permission de livrer bataille. Sur ce, un autre enfant du nom de Samourah Ibn Joundab, à qui on avait donné l’ordre de retourner à Médine, alla voir son père et lui dit : « Si Râfi’ a été autorisé, je dois aussi participer à la bataille, car je suis plus fort que lui et je peux le mettre à terre dans un combat de lutte ! » Le père fut très heureux de la sincérité de son fils ; tous deux se présentèrent au Saint Prophète (s.a.w.) et le père fit part du souhait de son fils. Le Saint Prophète (s.a.w.) sourit et dit : « Bon alors ! Laissons Râfi’ et Samourah se battre, afin que nous puissions déterminer qui est le plus fort des deux. » Ainsi, la compétition eut lieu ; Samourah s’empara de Rafi’et le jeta à terre en un instant. Le Saint Prophète (s.a.w.) autorisa Samourah à l’accompagner lui aussi et ce jeune innocent en fut ravi.

Ce soir-là, Bilâl lança l’appel à la prière et tous les Compagnons offrirent leur Salât derrière le Saint Prophète (s.a.w.).

Ensuite, les musulmans installèrent leur camp pour la nuit à cet endroit même. Le Saint Prophète (s.a.w.) chargea Muhammad Ibn Maslamah d’organiser la sécurité nocturne ; avec un groupe de cinquante compagnons, il entoura l’armée musulmane et monta la garde toute la nuit.

‘Abdoullah Ibn Oubay Ibn Saloul avait initialement accompagné l’armée musulmane, mais il avait fait demi-tour. Selon la description, au moment du Souhour, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) marchait en tête en direction d’[Al-] Chaykhayn. Arrivé à Chawt, un lieu situé entre Médine et Ouhoud, l’heure de la prière d’Al-Fajr avait sonné. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) y a accompli cette prière. Chawt est situé entre la vallée de Kana’ah et Médine.

À cet endroit, ‘Abdoullah Ibn Oubay Ibn Saloul et ses compagnons hypocrites abandonnèrent l’Envoyé d’Allah (s.a.w) et rebroussèrent chemin. Ses compagnons hypocrites étaient au nombre de trois cents. Sur le chemin du retour, ‘Abdoullah Ibn Abi déclara que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) ne l’avait pas écouté, mais avait prêté attention aux paroles de jeunes dont l’opinion n’avait pas d’importance. Il ajouta : « Nous ne comprenons pas pourquoi nous devrions risquer notre vie. » Ces propos ont été attribués à ‘Abdoullah.

« Rentrons, ô gens ! » dit-il. Ainsi, sur ordre du chef des hypocrites, ses suivants abandonnèrent les musulmans et rentrèrent à Médine. En les voyant partir, ‘Abdoullah Ibn ‘Amr, le père de Jâbir, le suivit. Il était également un grand chef de la tribu Khazraj à l’instar d’Abdoullah Ibn Oubay. S’adressant à ceux qui faisaient marche arrière, il dit : « Je vous conjure par Dieu : est-il digne que vous trahissiez votre Prophète et votre communauté au moment où l’ennemi les affronte de toutes ses forces ? » Ces individus répondirent en disant que si elles avaient su qu’il y aurait un combat, elles ne seraient pas venues. Ils justifiaient leur retrait en expliquant qu’ils pensaient qu’il n’y aurait pas de batailles, malgré leurs préparatifs massifs en vue du combat. Alors, ‘Abdoullah Ibn ‘Amr déclara : « Ennemis de Dieu ! Qu’Allah vous anéantisse ! Bientôt, Allah libérera Son Prophète de vous. »

Selon un récit rapporté par le ‘Allâmah Ibn Jawzi, il est dit que lorsque la tribu des Banou Salamah et celle des Banou Hârithah virent ‘Abdoullah Ibn Oubay commettre cette trahison, elles décidèrent également de faire marche arrière. Ces deux tribus se trouvaient de chaque côté de l’armée. Cependant, Allah les protégea de ce péché, et elles abandonnèrent l’intention de retourner en arrière. Sur ce, Allah révéla ce verset :

إِذْ هَمَّتْ طَائِفَتَانِ مِنْكُمْ أَنْ تَفْشَلَا وَاللَّهُ وَلِيُّهُمَا ۗ وَعَلَى اللَّهِ فَلْيَتَوَكَّلِ الْمُؤْمِنُونَ

« Ce fut quand deux de vos bandes méditaient une lâcheté, bien qu’Allah fût leur Ami. Et c’est en Allah que les croyants doivent placer leur confiance. » (3 : 123)

Après la trahison d’Abdoullah Ibn Oubay et de ses trois cents compagnons, il ne restait plus que sept cents hommes aux côtés du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Quand ‘Abdoullah Ibn Oubay rebroussa chemin, les Ansâr demandèrent au Saint Prophète (s.a.w.) : « Ô Messager de Dieu ! Ne devrions-nous pas demander de l’aide à ceux de nos alliés parmi les Juifs ? »

Ils faisaient référence aux Juifs de Médine, et probablement à la tribu des Banou Qouraydhah, car ces derniers étaient des alliés de Sa’d Ibn Mou’âdh, qui était le chef de la tribu des Aws. Selon certains érudits Sa’d jouissait parmi les Ansâr d’un statut comparable à celui d’Abou Bakr (r.a.) parmi les émigrants.

Suite à la proposition des Ansâr, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a simplement déclaré qu’ils n’avaient pas besoin de leur assistance.

Hazrat Mirza Bashir Ahmad Saheb a également commenté à ce propos. Il déclare : « Le lendemain, le 15 Chawwâl de l’an 3 de l’Hégire, soit le 31 mars 624 apr. J.-C., le samedi, avant l’aube, l’armée musulmane s’avança et, ayant accomplit la Salât en cours de route, atteignit le pied du mont Ouhoud en début de matinée. C’est à cette occasion qu’Abdoullah Ibn Oubay Ibn Saloul, chef des hypocrites, trahit les musulmans et se sépara avec 300 partisans. Retournant vers Médine il déclara : « Muhammad n’a pas tenu compte de mes conseils et a suivi le souhait de jeunes inexpérimentés pour sortir de Médine. Par conséquent, je ne peux pas rester avec lui et me battre. »

Certaines personnes le réprimandèrent, affirmant qu’une telle trahison était injustifiée, mais il ne voulut pas écouter et continua à rétorquer : « Si c’était une bataille, j’y aurais pris part. Mais ce n’est pas une bataille : c’est un suicide. »

Il ne restait plus que 700 âmes dans l’armée musulmane, ce qui représentait même moins que le quart des 3000 guerriers des Qouraychites. En outre, en ce qui concerne les montures et l’équipement de guerre, l’armée musulmane était très faible et insignifiante par rapport à l’armée des Qouraychites. L’armée musulmane ne comptait qu’une centaine d’hommes en cotte de mailles et deux chevaux.

En comparaison, l’armée des mécréants disposait de 700 hommes en cotte de mailles, de 200 chevaux et de 3 000 chameaux. Dans cet état de faiblesse, fortement ressenti par les musulmans, la trahison des 300 hommes d’Abdoullah Ibn Oubay créa un état d’agitation et d’anxiété chez plusieurs musulmans au cœur fragile, dont certains commencèrent à perdre courage. Ainsi, comme le mentionne le Saint Coran, c’est précisément dans cet état de détresse et d’anxiété que deux tribus de musulmans, les Banou Hârithah et les Banou Salamah, avaient envisagé de retourner à Médine, mais comme leurs cœurs possédaient encore la lumière de la foi, elles réussirent à se ressaisir. En dépit des circonstances défavorables du point de vu matériel et de l’apparente imminence de la mort, elles ne désertèrent pas leur Maître. »

Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) commente : « L’Envoyé d’Allah (s.a.w) sortit avec une armée de 1000 hommes et passa la nuit non loin de Médine, car il avait coutume de laisser reposer ses hommes pour se préparer avant d’affronter l’ennemi. Il fit une ronde à l’heure des prières du matin et trouva que des Juifs s’étaient joints aux musulmans, sous prétexte qu’ils avaient des traités d’alliance avec des tribus de Médine. Comme il avait eu connaissance des intrigues juives, il les envoya. Aussitôt, ‘Abdoullah Ibn Oubay Ibn Saloul, chef des hypocrites, se retira avec trois cents hommes, disant que l’armée musulmane n’était maintenant plus de taille contre l’ennemi, et que prendre part au combat équivalait à une mort certaine. »

Une autre raison du départ d’Abdoullah était qu’il souhaitait que les Juifs prennent part à la bataille.

« Il dit que le Saint Prophète (s.a.w.) avait commis une erreur en renvoyant ses propres alliés. Le résultat de cette désertion de la dernière heure fut que sept cents hommes seulement restaient sous le commandement du Prophète (s.a.w.). Ces sept cents hommes devaient faire face à une armée quatre fois supérieure et beaucoup mieux équipée. L’armée mecquoise comptait sept cents combattants en armure, et l’armée musulmane n’en comprenait que cent, seulement. Les Mecquois avaient une force montée de deux cents chevaux alors que les musulmans n’avaient que deux chevaux.

Quand l’Envoyé d’Allah (s.a.w) atteignit la Harrah Banou Hârithah avec son armée, le cheval de l’un des compagnons remua sa queue et heurta son épée. Ressentant le danger, il remit rapidement son épée dans son étui. Le narrateur explique que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) appréciait les présages positifs et n’appréciait pas les mauvais présages. Il dit au propriétaire de l’épée de la rengainer, car il savait que ce jour-là, les épées sortiront certainement de leurs étuis. Tel était le présage qu’il en avait déduit.

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’adressa aux Compagnons et demanda : « Qui est prêt à nous guider par le chemin le plus proche de l’ennemi ? » C’est-à-dire, par un itinéraire inhabituel. Sur ce, Abou Khaythamah répondit : « Ô Messager d’Allah, je vais vous guider. » Selon Ibn Sa’d et les autres, ce compagnon se nommait Abou Hatmah.

Il a en effet guidé l’Envoyé d’Allah (s.a.w) et les musulmans en passant par le quartier des Banou Hârithah, à travers leurs terres et possessions, jusqu’à ce qu’ils atteignent la vallée d’Ouhoud où ils établirent leur camp. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’installa de manière à avoir le mont Ouhoud derrière les musulmans et Médine devant eux. Ici, le Messager d’Allah (s.a.w.) s’adressa aux musulmans. Ils se s’alignèrent au pied d’Ouhoud, et l’heure de la prière du Fajr du samedi approchait, tandis que les musulmans observaient les polythéistes.

Bilâl a lancé l’appel à la prière et l’Iqâmah, ensuite l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dirigé les compagnons dans la prière du matin. Muhammad Ibn ‘Oumar Al-Aslami rapporte que le Messager d’Allah (s.a.w.) s’est levé et a prononcé un sermon au peuple, disant : « Ô gens, je vous lègue ce qu’Allah m’a légué dans Son Livre : Lui obéir et éviter ce qu’Il a interdit. Aujourd’hui, il vous est destiné la récompense. La patience, la conviction ferme et la satisfaction caractérisent celui qui garde cela à l’esprit. (Il faut être patient si l’on veut y parvenir). Aujourd’hui, vous vous êtes unis pour faire front à l’ennemi, une entreprise vigoureuse. Il y aura peu de gens qui pourront vraiment être inébranlables, sauf ceux qu’Allah guide, car Allah aide les gens qui Lui obéissent, tandis que Satan aide ceux qui lui désobéissent. Lancez vos actions en faisant preuve de patience dans votre jihad et recherchez les faveurs promises par Allah à travers ce combat. Il vous incombe de suivre les directives que je vous ai données, car je souhaite que vous soyez guidés.

La discorde et les querelles sont un signe d’impuissance et de faiblesse, et Allah en est mécontent. L’harmonie est essentielle, car toute discorde pourrait compromettre l’assistance et entraver la réussite. On m’a mis dans le cœur qu’Allah S’éloigne de celui qui commet des actes illicites. (Allah n’est pas satisfait de celui qui enfreint Ses interdits). Allah pardonne les péchés de celui qui s’abstient des interdits. Quiconque me salue une fois, Allah et ses anges lui feront miséricorde dix fois.

Quiconque accomplit une bonne action, que ce soit en faveur d’un croyant ou d’un mécréant, sera récompensé par Allah. Il sera récompensé instantanément dans cette vie et, après un certain temps, il recevra également une récompense dans l’Au-delà. La prière du vendredi incombe à toute personne qui croit en Allah et au jour de la résurrection, à l’exception des enfants, des femmes, des malades et de l’esclave en captivité. Quiconque fait preuve d’indifférence à cet égard, Allah fera preuve d’indifférence à son égard. »

En substance, le Saint Prophète (s.a.w.) a énoncé un ensemble complet de directives, peut-être en raison du rêve qu’il avait fait. Il s’agissait d’une série complète de directives sur la conduite que les musulmans devaient adopter.

Le Saint Prophète (s.a.w.) a ensuite conseillé : « Allah est suffisant et digne d’éloges. Je vous ai enjoint à entreprendre toutes les actions qui, je le sais, vous rapprocheront d’Allah, et je vous ai mis en garde contre toutes les actions qui vous conduiront vers le feu de l’enfer.

L’Esprit Saint (Gabriel) m’a révélé et a déposé dans mon cœur qu’aucune âme ne goûtera à la mort avant d’avoir obtenu les provisions qui lui reviennent de droit. Ces provisions ne diminueront pas, même si l’on tarde à les recevoir. (C’est-à-dire qu’Allah accordera une récompense pour les actions de chacun. Cela s’applique à tous les types de provisions.) Craignez donc votre Seigneur et agissez avec modération dans votre quête de provisions, afin de les recevoir avec bénédictions, évitant ainsi d’être confrontés à des difficultés dans votre recherche. (Il ne faut pas hésiter à accomplir des œuvres méritoires et à s’efforcer d’acquérir des biens licites et purs)… Car ce qu’Allah réserve à l’homme ne peut être atteint que par l’obéissance. Allah a clairement défini ce qui est licite et ce qui est illicite, mais entre les deux, il existe de nombreuses choses incertaines. Beaucoup les ignorent, à l’exception de ceux qu’Allah a protégés. Ceux d’entre vous qui s’en abstiennent préservent leur honneur et leur foi. Quant à ceux qui s’y livrent, ils sont comparables à ce berger qui se trouve près du pâturage divin, sur le point d’y pénétrer. Chaque souverain possède un domaine interdit. Ecoutez, les pâturages interdits d’Allah sont sans aucun doute les choses qu’Il a déclarées illicites (abstenez-vous de tout ce qu’Allah a clairement déclaré illicites).

Un croyant comparé à l’ensemble des croyants ressemble à la tête par rapport au corps. Quand on souffre d’un mal de tête, c’est tout le corps qui souffre. » »

Si les musulmans sont attentifs à ces conseils aujourd’hui, l’ennemi n’aura pas le courage de les regarder avec de mauvaises intentions.

Le Premier Calife [de la communauté Ahmadiyya] (r.a.) explique : « Le jour d’Ouhoud, l’ennemi marcha de la Mecque à Médine. Les armes qu’Abou Soufyân avait initialement apportées de Syrie, pour lesquelles le Saint Prophète (s.a.w.) s’était rendu à Badr afin de les intercepter et ainsi affaiblir considérablement la puissance des mécréants, étaient maintenant rassemblées pour être utilisées contre les musulmans. Le verset suivant du Coran fait allusion à cela et à ceux qui avaient dépensé pour cette cause :

إِنَّ الَّذِينَ كَفَرُوا يُنْفِقُونَ أَمْوَالَهُمْ لِيَصُدُّوا عَنْ سَبِيلِ اللَّهِ ۚ فَسَيُنْفِقُونَهَا ثُمَّ تَكُونُ عَلَيْهِمْ حَسْرَةً ثُمَّ يُغْلَبُونَ ۗ وَالَّذِينَ كَفَرُوا إِلَىٰ جَهَنَّمَ يُحْشَرُونَ

« Assurément, les mécréants dépensent leurs biens pour empêcher les gens de suivre la voie d’Allah. Ils continueront certainement à les dépenser, mais cela ne leur rapportera que lamentations et pleurs…. » (8 : 37)

Lors de cette bataille, les Banou Tihâmah et Banou Kinanah prirent également part du côté des mécréants et le nombre d’ennemis atteignit près de 3 000. Ils étaient tous vêtus d’armures et il se trouvait parmi eux 700 cavaliers. Ils étaient tous impatients de se venger des musulmans.

Cette armée d’hommes zélés, composée de nombreuses petites tribus, était sous le commandement d’Abou Soufyân et avait fermement établi sa base au nord-ouest de Médine. La vallée d’Ouhoud était l’unique rempart entre eux et la ville de Médine. Après avoir établi leur base, les mécréants commencèrent à détruire les champs et les vergers des habitants de Médine. Les compagnons se mirent dans une colère noire et les musulmans se préparèrent à se venger. Ils demandèrent instamment au Saint Prophète (s.a.w.) la permission de se défendre et le Saint Prophète (s.a.w.) prit un millier d’hommes et quitta Médine pour les combattre. L’un des chefs, ‘Abdoullah Ibn Oubay, qui résidait à Médine et montrait initialement son soutien aux musulmans, se sépara d’eux au moment crucial avant la bataille, emmenant 300 de ses partisans. L’armée musulmane passa alors de 1000 à 700 hommes. Cette petite armée ne disposait que de deux chevaux, mais malgré cela, elle marcha courageusement. En passant par le verger de dattes, ils arrivèrent au mont Ouhoud. L’armée musulmane campa toute la nuit dans la vallée du mont et, après avoir fait la prière du Fajr, elle se rassembla sur le champ de bataille. En d’autres termes, la bataille commença à ce moment-là. »

Inchâ Allah, je présenterai les détails de cet événement dans un prochain sermon.

Je fais des rappels de prière en faveur des Palestiniens. Continuez donc à prier pour eux. Ces derniers jours, après la fin de la trêve dans les combats, comme on s’y attendait, ce qu’on prédisait s’est produit. L’Etat israélien bombarde et attaque chaque partie de Gaza avec une force encore plus grande qu’auparavant.

De plus en plus d’enfants et de civils innocents sont tués. Aujourd’hui, même un représentant du Congrès des États-Unis, qui est peut-être un Juif, a déclaré qu’on a dépassé les limites et que les États-Unis devaient jouer leur rôle pour mettre un terme à cette situation. Le président des États-Unis laisse également entendre que ces tirs et ces bombardements qui ont lieu simultanément au Nord et au Sud, doivent cesser. Auparavant, on disait que le Sud ne serait pas touché, mais à présent il subit des attaques. Toutefois, il ne faut pas se leurrer que les paroles du président américain sont le résultat d’une quelconque compassion pour l’humanité – il ne faut guère se tromper à ce propos – elles sont prononcées dans son propre intérêt, étant donné que les élections approchent aux États-Unis et que la population jeune appelle à un cessez-le-feu, tout comme les citoyens américains musulmans.

Il fait tout cela pour gagner des voix : ils n’éprouvent aucune compassion pour les Palestiniens ou les musulmans. Les voix des pays musulmans commencent à se faire entendre, mais tant qu’ils ne s’uniront pas et n’appelleront pas à un cessez-le-feu, il n’y aura aucun avantage. Qu’Allah établisse l’unité entre les musulmans.

Le monde non musulman sait que la désunion règne dans le monde musulman, voire que les musulmans s’entre-tuent. Prenons l’exemple du Yémen et d’autres pays musulmans : des milliers d’enfants et d’innocents sont tués par des musulmans, voire des centaines de milliers dans certains endroits. Cela enhardit les non-musulmans, qui pensent qu’il est normal d’infliger des cruautés aux musulmans, puisqu’ils voient que les musulmans eux-mêmes s’en infligent mutuellement. Si les musulmans ne se soucient pas de la vie des autres musulmans, pourquoi l’ennemi s’en soucierait-il ?

Dans le Coran, Allah a strictement mis en garde contre le meurtre d’autres musulmans, déclarant que tout musulman qui en est coupable finira en enfer. Qu’Allah permette aux musulmans de s’unir et d’être un moyen de mettre fin à l’injustice dans le monde, au lieu de se battre entre eux.

L’ONU a tenté de se faire entendre, mais qui l’écoute ? Elle prétend faire ceci ou cela, mais elle est impuissante car personne ne les écoute. Les grandes puissances exercent [ce qu’elles estiment être] leurs droits. Qu’Allah ait pitié des musulmans.

Nous devons prier pour mettre fin à ces cruautés, et, parallèlement – comme j’en ai déjà informé les membres par l’intermédiaire de leurs Jama’ats –, ils doivent contacter leurs responsables locaux et leurs hommes politiques afin qu’ils fassent entendre leur voix pour mettre fin à ces injustices. De même, nous devons transmettre le même message à nos contacts pour qu’ils s’efforcent de mettre fin à ces injustices. Qu’Allah protège les innocents des iniquités. Après les prières, je dirigerai deux prières funéraires en l’absence des dépouilles.

La première est celle de la respectable Mme Masudah Begum Akmal des Pays-Bas. Elle était l’épouse du regretté Abdul Hakim Akmal Sahib, qui était missionnaire de la Jama’at. Elle est décédée récemment. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Son grand-père maternel, Mian Abdus Samad Sahib (r.a.) et son arrière-grand-père maternel, Mian Fateh Din Sahib Sekhwan (r.a.) étaient originaires de Qadian et tous deux étaient des compagnons du Messie promis (a.s.).

La défunte est restée longtemps au service de la foi aux Pays-Bas avec son mari. Sur instruction du Mouslih Maw’oud (r.a.) en 1957, Akmal Sahib s’est rendu aux Pays-Bas pour la première fois et sa femme n’était pas avec lui. Elle l’a rejoint en 1969, puis est revenue et est repartie en 1986. Au cours de sa vie conjugale, elle a passé environ 15 ans seule parce que son mari servait à l’étranger. Parmi les services notables qu’elle a rendus pendant son séjour aux Pays-Bas, on peut citer la création de la Lajna Ima’illah de ce pays. Elle a également eu l’honneur d’être la première présidente de la Lajna Ima’illah des Pays-Bas. Profondément sincère et loyale envers le Califat, elle était juste, pieuse et régulière dans ses prières et le jeûne. Elle était une Moussia. Elle laisse trois fils et une fille, qui servent tous sincèrement la Jama’at d’une manière ou d’une autre. L’un de ses fils était président des Ansarullah (des Pays-Bas) et l’autre a peut-être été élu cette année président des Ansarullah de ce pays. Ils rendent également des services dans d’autres domaines. Qu’Allah accorde Son pardon et Sa miséricorde à la défunte et permette à ses enfants de perpétuer ses bonnes œuvres.

Le deuxième défunt est Master Abdul Majeed Sahib, un Wâqif-e-Zindagi, qui était professeur à l’école secondaire Talim ul Islam, à Rabwah. Il est également décédé récemment. Il avait déménagé au Canada après sa retraite et c’est là qu’il est décédé. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Il laisse dans le deuil sa femme, ses trois fils et ses deux filles.

Son fils, Mazhar Majeed, déclare : « Mon père avait de grandes qualités. Il était très humble et menait une vie simple. Ma mère me raconte que depuis leur mariage jusqu’à sa mort, elle l’a trouvé extrêmement vertueux. Quelques années après leur mariage, un jour, il pleurait en priant à haute voix. Après avoir terminé sa prière, elle lui a demandé pourquoi il priait. Il a répondu : « Je souhaite consacrer ma vie pour enseigner au lycée Talim ul Islam de Rabwah. » (Auparavant, il enseignait ailleurs dans sa région).

« J’ai donc prié qu’Allah exauce mon désir et fasse en sorte que ma femme soit d’accord avec cela et qu’elle soit satisfaite dans son cœur. » Quoi qu’il en soit, sa femme lui dit : « Tu dois immédiatement écrire à Sa Sainteté le Calife pour lui demander de t’agréer en tant que Wâqif-e-Zindagi. » Par la grâce d’Allah, il a donc fait sa demande. C’était à l’époque du deuxième Calife (r.a.). Le Calife a approuvé sa demande et sur ce le défunt a déménagé à Rabwah.

Son fils raconte : « Chaque mois, lorsque mon père recevait son salaire, il se rendait avant tout chez le secrétaire aux finances afin d’offrir sa contribution financière. Ensuite, il prenait ce qui restait et le remettait à ma mère. Après avoir déménagé à Rabwah, il a vécu dans des circonstances très difficiles, mais il ne s’est jamais plaint. Il n’a jamais exprimé le désir d’avoir des choses matérielles ou mondaines. Il nous conseillait toujours, à nous les frères et sœurs, de faire les prières à l’heure et de rester attachés à la Jama’at et au Califat. À cette époque, la situation financière de la Jama’at n’était pas très bonne et il y avait de grandes difficultés, mais il faisait preuve d’une énorme patience. »

Il enseignait à l’époque où j’étais à l’école, et je l’ai observé moi-même ; ces points ne sont pas simplement des propos tenus par son fils pour faire l’éloge de son père. Il possédait effectivement ces qualités vertueuses.

Les non-Ahmadis étaient également impressionnés par sa personne. En 1985, il a eu une promotion de l’État. En 1973 ou peut-être après 1974, lorsque l’école a été nationalisée, il a choisi de rester à l’école. Il a passé un certain temps au lycée ; puis en 1985, lorsqu’il a été promu et envoyé comme directeur du lycée Islamiyyah de Bhera, le directeur adjoint étant également l’imam de la mosquée centrale, il semblait qu’il s’opposerait à lui parce qu’il était ahmadi. Mais en raison de son bon caractère, il le respectait beaucoup et était très courtois envers lui. Quelqu’un raconte : « Un jour, j’ai entendu le Mollah dire aux autres enseignants que, bien qu’il soit un Qadiani, c’est une personne très vertueuse. »

C’est ainsi qu’il a fait du Tabligh silencieux au point d’influencer même ceux qui s’opposaient à lui. Ses élèves venaient souvent lui rendre visite et lui disaient : « Nous avons été vos élèves. » Il était très fier de ces étudiants et mentionnait ceux qui ont ensuite consacré leur vie à Dieu. Il était très heureux de dire que tel ou tel Wâqif-e-Zindagi avait été son élève. Il vouait un grand respect pour les Wâqifîn-e-Zindagi. Qu’Allah accorde au défunt Son pardon et Sa miséricorde, qu’Il élève son rang et permette à ses enfants de perpétuer ses vertus.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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