Ramadan, le jeûne en Islam Sermons 2021

Ramadan et exaucement des prières

Dans son sermon du 16 avril 2021, le Calife a évoqué les méthodes favorisant l'exaucement des prières au cours du Ramadan.

Sermon du vendredi 16 avril 2021, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

La traduction des versets [184 à 187 du chapitre 2] est comme suit : 

« Ô vous qui croyez, le jeûne vous est prescrit tout comme il a été prescrit à vos devanciers, afin que vous soyez à l’abri du mal. Le jeûne prescrit est pour un nombre de jours déterminé mais quiconque d’entre vous est malade ou en voyage devra jeûner un nombre égal d’autres jours ; et pour ceux qui ne peuvent jeûner qu’avec difficulté, il y a une expiation : nourrir un pauvre. Et quiconque fera le bien de son propre gré, c’est mieux pour lui. Et le jeûne vous est bénéfique, si seulement vous le saviez. Le mois de Ramadan est celui pendant lequel le Coran a été révélé comme guide pour l’humanité, avec des preuves claires sur la direction et le discernement. Par conséquent, quiconque d’entre vous est présent chez lui pendant ce mois, doit y jeûner. Mais quiconque sera malade ou en voyage devra jeûner pendant le même nombre d’autres jours. Allah désire la facilité pour vous et Il ne désire pas de la privation pour vous et Il désire que vous complétiez le nombre de jours et que vous exaltiez la grandeur d’Allah pour vous avoir guidés, et que vous Lui soyez reconnaissants. Et quand Mes serviteurs t’interrogent sur Moi, certainement Je suis tout près. J’exauce la prière du suppliant quand il M’implore. Ils doivent donc M’écouter et croire en Moi afin qu’ils soient bien guidés. » (Le Saint Coran, chapitre 2, verset 184-187)

Par la grâce d’Allah, cette année aussi, nous avons l’occasion de passer par le Ramadan. N’oublions jamais que passer par un autre Ramadan ne suffit pas en soi. L’objectif du Ramadan ne se limite pas à prendre un repas le matin et rompre son jeûne le soir. Allah nous ordonne d’apporter en nous des changements purs grâce à et en raison de ces [jours de] jeûne. Allah nous a donné des instructions en référence au jeûne et Il nous donne la bonne nouvelle de Sa proximité et de l’exaucement de nos prières si nous les respectons. J’ai cité quelques versets dans lesquels Allah attire notre attention sur l’obligation du jeûne durant le Ramadan. Il déclare qu’on est exempté du jeûne si on est malade ou pour d’autres raisons valables : il faudra cependant remplacer les jours de jeûne manqués ultérieurement ou payer la Fidya si l’on est affecté par une longue maladie et que l’on n’arrive pas à jeûner du tout. Mais même si l’on est capable de jeûner ultérieurement, il est mieux aussi de payer la Fidya, si l’on en possède les moyens.

Ensuite, [ces versets] évoquent l’importance du Coran et de sa révélation : ils nous annoncent qu’il faudra le lire et mettre en pratique ces enseignements. Ce sont là des moyens pour renforcer la direction et notre foi. C’est aussi un moyen pour établir une relation avec Dieu et de saisir Ses préceptes. Ensuite, [dans ces versets] Allah [demande au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.)] d’offrir cette bonne nouvelle : « Ô Prophète ! Je suis proche [de Mes serviteurs] et J’entends et J’exauce leurs prières. »

D’ailleurs, Dieu descend au ciel le plus bas au cours du Ramadan, déclare le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). C’est-à-dire qu’Il exauce à foison les supplications de Ses adorateurs.

Or Allah déclare : « Si vous souhaitez que J’exauce vos prières, vous devrez suivre Mes instructions et Mes commandements et ce pas uniquement au cours du Ramadan. Ces vertus devront faire partie intégrante de votre vie et vous allez devoir renforcer votre foi. Ainsi, il existe certaines conditions favorisant l’exaucement des prières. Lorsque nous embellirons nos prières en accord à ces conditions, Allah Se rapprochera de nous et exaucera nos supplications.

Je vais présenter certains dires du Messie Promis (a.s.) sur les prières, leur importance, la réforme de notre conduite, les conditions favorisant l’exaucement des prières, leur philosophie et leur profondeur. Beaucoup parmi nous prient de manière superficielle pour ensuite déclarer que Dieu n’a pas exaucé leurs prières : comme s’ils avaient demandé à Dieu d’accomplir une tâche qui Lui incombait, comme si, qu’Allah nous en préserve, Dieu est obligé de leur obéir. [C’est comme s’] Il doit leur obéir quelles que soient leurs propos ou leurs actions. Allah annonce qu’il n’en est pas ainsi. « Vous allez devoir M’obéir en premier, conformer vos actions aux préceptes coraniques… » – le Ramadan augure justement une atmosphère de vertu, les « dars » (les cours dans les mosquées) ont par ailleurs débuté – « …vous devez prendre en considération Mes directives et Mes ordres. Vous devez y réfléchir, les écouter et les traduire dans la pratique. »

Vous devez examiner votre foi et voir à quel point elle est forte. Face à une difficulté ou une épreuve votre foi n’est-elle pas en train de chanceler ? En tout cas c’est à l’Homme de faire le premier pas dans ce domaine. Et quand il en atteint l’apogée, la grâce divine et Sa compassion se manifestent. Sa grâce se manifeste.

Il est crucial pour nous de saisir ces points. Le Messie Promis (a.s.) déclare : « La prière est la fierté spéciale de l’islam. Les musulmans en sont très fiers. Mais rappelez-vous, la prière n’est pas synonyme de paroles en l’air : elle vise à emplir le cœur de la crainte du Dieu ; et l’âme du suppliant coule telle de l’eau sur le seuil divin. Il quémande la puissance et la force du Tout-puissant pour se débarrasser de ses faiblesses et ses écarts de conduite. Cet état peut être qualifié de mort, en d’autres termes. La porte de l’exaucement de la prière est ouverte à celui qui passe par cet état. Une force, une grâce et une persévérance spéciales lui sont octroyées pour éviter le mal et persévérer dans les bonnes œuvres. Cette méthode est la plus puissante. »

Ceci est la méthode pour prier et se rapprocher de Dieu, pour se faire pardonner ses péchés et pour faire exaucer ses prières et se débarrasser des transgressions.

De nos jours, la question suivante est très courante : comment savons-nous que nos péchés ont été pardonnés et qu’Allah est satisfait de nous ? Le Messie Promis (a.s.) nous présente un principe de base à cet égard.

Si l’on nourrit une relation véritable et permanente avec Dieu, pour laquelle l’on a entrepris un réel effort, Allah octroie la force d’éviter le mal. L’on arrive non seulement à éviter le mal mais l’on reçoit aussi le pouvoir de faire le bien en permanence. Si cela n’est pas le cas, l’on ne pourra affirmer qu’on jouit de la proximité d’Allah. Par conséquent, l’on ne peut être un vrai dévot que lorsqu’on réfléchit en ces termes et que l’on agit en conséquence. Nous devons œuvrer en ce sens au cours de ce Ramadan.

Comme annoncé, je vous présente quelques conseils du Messie Promis (a.s.) concernant la prière. Il explique en ces termes la question de l’exaucement de la prière.

Le Messie Promis (a.s.) déclare : « La question de l’exaucement de la supplication est en fait une branche du problème de la prière. Logiquement, celui qui n’a pas compris les fondamentaux aura des difficultés à comprendre les branches. »

Pour comprendre un sujet, il faut en saisir la base. Si l’on ne comprend pas l’essentiel, l’on ne pourra pas comprendre les points annexes et autres commentaires.

Le Messie Promis (a.s.) déclare : « La prière engendre un lien d’attraction entre un dévoué serviteur et son Seigneur. Autrement dit, tout d’abord la miséricorde de Dieu attire le serviteur vers Lui, puis, par l’attraction de la sincérité du serviteur, Dieu Se rapproche de ce dernier. »

Si les efforts de l’adorateur sont sincères Allah Se rapproche de lui. 

« …dans l’état de la prière, la relation atteint un certain seuil et génère ses merveilles. Quand l’adorateur est dans une situation difficile et s’incline devant Dieu – avec une foi parfaite, une espérance parfaite, un amour parfait, une loyauté parfaite, un courage parfait – et lorsqu’il affine sa conscience à l’ultime degré et se débarrasse de ses négligences pour avancer dans la voie de l’immolation de l’âme, il contemple alors la cour divine et ne voit pas de partenaire avec Dieu. Son âme pose sa tête sur ce seuil. »

Il ne voit que Dieu et tout disparaît de sa vue : aucune chose au monde n’a d’importance à ses yeux. Il ne voit que Dieu. Lorsque l’adorant passe par un tel état et ne voit que Dieu, son âme pose sa tête sur son seuil et « la force d’attraction qui est placée en lui attire les bienfaits de Dieu. »

Il existe aussi un pouvoir d’attraction dans le serviteur qui attire les dons de Dieu. « Alors, Allah Se consacre à l’achèvement de cette œuvre et cette prière a un effet sur toutes ces causes fondamentales. »

Allah exerce Son influence sur les moyens de base et autres conditions nécessaires à cette œuvre.

[Le Messie Promis (a.s.) déclare] : « …ceci donne lieu aux moyens nécessaires pour atteindre cet objectif. Par exemple, si l’on prie pour la pluie, après avoir répondu à la supplication, [Dieu engendre] les causes naturelles nécessaires à la pluie par l’effet de cette prière. Si l’on prie pour la fin d’une famine, le Tout-puissant crée les moyens pour y mettre fin. »

[Le Messie Promis (a.s.) affirme] : « Plusieurs milliers de miracles apparus par l’entremise des prophètes ou encore tous les prodiges et merveilles accomplis par les saints jusqu’à ces jours découlent en fait des supplications. Et souvent ces merveilles montrent le pouvoir du Tout-Puissant grâce à l’effet des prières. »

Le Saint Coran regorge également d’innombrables prophéties. De plus, de nombreuses prophéties se sont accomplies à l’époque du Messie Promis (a.s.). D’innombrables paroles se sont réalisées. Beaucoup de personnes pieuses ont fait des rêves pieux qui se sont accomplis. Tout cela démontre l’effet des prières. Ces événements ont lieu quand le serviteur s’incline sincèrement devant Allah. 

Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Dieu affirme dans le Saint Coran :


وَالَّذِينَ جَاهَدُوا فِينَا لَنَهْدِيَنَّهُمْ سُبُلَنَا وَإِنَّ اللَّهَ لَمَعَ الْمُحْسِنِينَ

« Et quant à ceux qui font des efforts pour Notre cause – Nous les dirigerons assurément sur Nos voies. »

(L’adorateur, en premier, doit entreprendre des efforts : cette responsabilité lui incombe en premier.)

« …ceci est une promesse et d’autre part il y a la prière :

« Guide-nous sur le droit chemin… » »

(Allah a fait la promesse suivante : Si vous faites des efforts, Je vous guiderai sur le droit chemin.

D’autre part il a enseigné la prière « Guide-nous sur le droit chemin… »)

« …voilà l’objectif de l’homme et il doit supplier [Dieu] en ces termes avec insistance et ardeur tout en espérant être de ceux qui ont progressé et qui ont acquis le discernement. Il ne faut pas qu’il quitte ce monde dans un état où il est dépourvu de discernement et aveugle [spirituellement]. D’ailleurs il déclare : 


وَمَنْ كَانَ فِي هَذِهِ أَعْمَى فَهُوَ فِي الْآَخِرَةِ أَعْمَى

Celui qui aveugle ici-bas, sera aveugle dans l’Au-delà. »

Celui qui est aveugle spirituellement ici-bas [le sera dans l’Au-delà. Celui qui s’est empêtré en ce monde et qui n’a pas reconnu Dieu ou la sagesse de la prière ou son effet et qui se voue corps et âme à ce monde ne profitera pas de la proximité divine dans l’autre monde.

Le Messie Promis (a.s.) déclare : « La préparation pour l’Au-delà débute en ce monde. L’objectif est de quitter ce monde avec les yeux qui permettent de voir l’autre. »

« La préparation des sens pour ressentir l’Au-delà se fera ici-bas. Est-il possible qu’Allah fasse une promesse et qu’Il ne la respecte pas ? Il affirme que l’aveugle signifie celui qui est dépourvu de connaissance spirituelle et de plaisir spirituel. Untel est né dans une famille musulmane et suit aveuglement [l’islam]… » (Sa foi est aveugle et il n’accomplit aucune œuvre. Il se dit musulman tout simplement parce qu’il est né dans une famille musulmane.)

« …de même, un autre se dit chrétien tout simplement parce qu’il est né dans une famille chrétienne. Pareil individu n’a aucun respect pour Dieu, Son Messager et le Coran. Son amour de la religion est d’ailleurs douteux. »

L’amour de la religion de celui qui la suit aveuglément est également douteux.

« …il fait partie de ceux qui calomnient Dieu et Son Messager. La seule raison est que pareille personne ne possède pas l’œil spirituel. Il ne nourrit aucun amour pour la religion. Que pourrait aimer l’amant qui soit contre son bien-aimé ? »

Si l’amour est réel, l’amant n’aimera rien qui puisse léser son bien-aimé.

« Allah affirme : « Je suis prêt à offrir la religion si vous êtes prêts à la prendre. La prière est donc la préparation pour suivre ces conseils. »

Durant ces jours-ci, récitez souvent la prière : « Ihdinas Sirat-al-Moustaqim », afin qu’Allah nous guide sur le droit chemin, qu’Il purifie nos cœurs et fasse de nous de véritables adorateurs ; et que nous nous acquittions de nos devoirs envers autrui. Ne soyez pas comme les extrémistes d’aujourd’hui qui oppriment les gens au nom de Dieu et de Son Messager. Qu’Allah protège tout le monde du mal de tels oppresseurs !

Certaines personnes disent : nous sommes de si grands pécheurs que Dieu ne nous pardonnera pas.

D’aucuns demandent dans quelle mesure le pécheur peut-il être pardonné. D’autres s’empêtrent davantage dans les péchés en se disant qu’ils ne seront pas pardonnés. En fait, Satan insinue ses pensées dans leur cœur. Satan utilise cette tactique pour détourner les gens de Dieu et de telles personnes continuent de jouer entre les mains du diable.

Le Messie Promis (a.s.) nous explique comment éviter les attaques de Satan et sortir de ses griffes :

« Le transgresseur ne doit jamais cesser de prier pour la simple raison qu’il croit ses péchés trop nombreux. »

Le Messie Promis (a.s.) déclare : « La prière est un antidote. En fin de compte, [le pécheur] à travers ses prières, ressentira du dégoût pour ses transgressions. La supplication est le remède pour éviter les péchés. »

Lorsque vous priez constamment, vous commencerez par haïr le péché. Satan prendra la fuite. Ceux qui, plongés dans les transgressions, désespèrent de l’exaucement de la prière et ne se repentent pas, nient en fin de compte les prophètes et leurs effets sanctifiants ; ils se détournent de la religion. »

Pareils individus se détournent de la religion, puis se détournent des prophètes pour sombrer dans l’athéisme.

 Ainsi, l’islam offre une lueur d’espoir à ceux qui sont plongés dans les péchés ; et ce mois de Ramadan nous offre l’occasion chaque année de nous repentir. Profitez donc de ce mois.

Le Messie Promis (a.s.) évoque la révélation suivante qu’il a reçue :

اجیب کل دعائک

Il déclare : « Mon Seigneur m’a révélé de manière claire : « J’exaucerai toutes tes prières. » Mais je comprends très bien que « toutes » ici signifient celles qui ne sont pas nuisibles. »

Cela ne signifie pas que toutes ces prières seront exaucées : « toutes » signifient celles dont le rejet sera nocif. 

« …mais si Allah souhaite l’éducation morale et la réforme le rejet de cette supplication est son exaucement. Parfois les prières ne sont pas exaucées et l’on croit qu’elles ont été rejetées par Dieu ; tandis qu’Il les a exaucées. Le rejet de sa supplique est en fait son acceptation. Dans ce cas, dans l’invisible et dans la réalité, le rejet de la prière est en fait son acceptation. Son bien-être réside en fait le rejet de sa supplique.  

L’homme est myope et non clairvoyant et se contente de ce qui est apparent. Quand il implore Dieu et qu’en apparence sa supplique n’a pas été fructueuse, il ne doit pas douter de Dieu, s’imaginant que sa prière n’a pas été exaucée. Celui-ci écoute les supplications de tout le monde. Il affirme en effet :

ادْعُونِي أَسْتَجِبْ لَكُمْ

Le secret et le mystère est que la bonté et la bienveillance à l’égard du suppliant exigent que sa prière soit rejetée. »

Le Messie Promis (a.s.) s’est appesanti sur le même thème en ces termes : « Voici le principe de la supplication : Allah n’est pas obligé de les exaucer selon nos estimations et nos souhaits. Une mère éprouve une grande affection pour son enfant ne désirant pas qu’il souffre en aucune manière. Cependant, si l’enfant insiste inopportunément et pleure pour qu’on lui mette entre les mains un couteau aiguisé ou un tison de feu brûlant, la mère, en dépit de son amour sincère et de sa compassion, va-t-elle exaucer ses souhaits pour le brûler ou le couper ? Certainement pas. Tel est le principe de l’exaucement de la prière. J’en ai moi-même fait l’expérience. La supplication n’est pas exaucée quand elle comporte un aspect nuisible. »

(C’est-à-dire : Toutes mes prières ne sont pas exaucées [sans exception] : Allah sait le mieux et Il connaît l’invisible. Si ma prière comprend un aspect nuisible, elle n’est pas exaucée.)

 [Le Messie Promis (a.s.) ajoute] : « Notre savoir n’est point certain ou exact : ceci est facile à comprendre. Nous jugeons bénites nombre de nos œuvres, croyant que leurs résultats seront positifs. Au final, cependant, elles sont accompagnées de tristesse et de malheurs. »

Les exemples foisonnent à cet égard. Je reçois des lettres à cet effet au quotidien. Certains prient [pour une affaire quelconque] et tente de la faire réussir coûte que coûte : mais les résultats ne sont pas bons. Ensuite, ils se plaignent et émettent des doléances contre la personne de Dieu en disant : « Nous avions beaucoup prié et commencé ce travail en faisant beaucoup d’aumônes ! Mais le résultat n’était pas positif ou notre prière n’a pas été acceptée. » Premièrement l’on doit se demander si l’on a poussé ses supplications à leur apogée. A-t-on établi avec Dieu la relation qu’il sied d’établir ? Sinon, ce ne sera que paroles en l’air comme nous l’explique le Messie Promis (a.s.). Si la supplication a été poussée à l’extrême et qu’Allah l’a rejetée ou qu’elle n’a pas été fructueuse, ceci est en accord à la sagesse d’Allah et dans l’intérêt de l’homme. Si l’on avait insisté en raison d’une erreur [de jugement], au lieu d’émettre des doléances contre la personne de Dieu, l’on doit ensuite demander pardon pour avoir commis cette erreur, en disant : « J’avais insisté, tandis que ce cette affaire n’était pas en ma faveur. » Certains demandent à Dieu d’accepter leur requête même si elle n’est pas bonne pour eux. Cela se produit également dans certains mariages. Allah a exaucé les prières de l’intéressé et il a pu se marier là où il le souhaitait – mais après un certain temps, le couple s’est séparé. L’on doit éviter de faire pareille prière.

Parfois, pour donner une leçon, Allah exauce certaines prières qui ne sont pas bonnes pour l’intéressé. Quand le résultat se manifeste, c’est là qu’il se repent et demande pardon.

Le Messie Promis (a.s.) déclare : « …ainsi, nous ne pouvons affirmer que nos désirs sont tous légitimes. L’homme, en raison de sa nature, commet des erreurs et il est oublieux : il est inévitable que certains de ses désirs soient nuisibles. Il serait contraire à la Rahmah (miséricorde) de Dieu d’exaucer ses moindres souhaits. »

Certains désirs sont nuisibles : si l’on est le bien-aimé de Dieu, Celui-ci n’acceptera pas ces prières qui sont contraires à son statut de Miséricordieux. Il ne laisse pas souffrir ainsi ses bien-aimés.

Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Il est certain que Dieu entend les prières de Ses serviteurs et qu’Il les exauce. Cependant, Il n’exauce pas les supplications de tout le monde, car l’homme, aveuglé par sa passion, ne cesse de prier, ne voyant pas la fin et le résultat. Or, Allah éprouve une compassion sincère [à l’égard de l’homme] : Il connaît les conséquences [de ses suppliques], prend en considération les effets nuisibles et les mauvaises conséquences qui peuvent affecter le suppliant en cas de l’exaucement de sa prière – et alors Il la rejette. Le rejet de cette supplication est en fait son exaucement. »

Ceci est le principe de Dieu à l’égard de Ses proches.

« Le rejet de cette prière est en fait son acceptation. […] Allah exauce les prières qui protègent l’homme des accidents et des malheurs. Il rejette celles qui lui sont néfastes : c’est là leur exaucement. À maintes reprises j’ai reçu cette révélation : « J’exaucerai toutes tes prières. » En d’autres termes, toute prière qui est avantageuse est exaucée par Dieu. »

(Ceci est l’explication fournie par le Messie Promis (a.s.) : la prière avantageuse sera exaucée par Dieu.)

Le Messie Promis (a.s.) affirme : « Quand cette idée me traverse le cœur, mon âme est emplie de joie et de sérénité. J’ai reçu cette révélation environ vingt-cinq ou trente ans de cela : j’étais très heureux qu’Allah allait certainement accepter mes prières en ma faveur ou en faveur de mes amis. Je me suis dit qu’il faudra éviter toute avarice dans cette affaire parce que c’est une récompense divine ; et Allah déclare à propos des Mouttaqis « qu’ils dépensent de ce dont Nous les avons pourvus. » J’ai comme règle en faveur de mes amis, que je prie pour leur bien-être religieux et mondain même s’ils me font des rappels ou pas, qu’ils soient confrontés à des difficultés ou pas. »

Le Messie Promis (a.s.) explique ainsi les conditions de l’exaucement des prières. « Sachez que l’exaucement des supplications est régi par plusieurs conditions. Certaines concernent ceux qui prient et d’autres s’appliquent à ceux qui font des requêtes de prière à autrui. Ceux de la deuxième catégorie doivent craindre Dieu à tout instant, car Il est indépendant (Il n’a besoin de personne). »

Ceci est un point crucial. Celui qui fait des requêtes des prières doit à tout instant craindre Dieu.

« …qu’ils sachent que Dieu est indépendant. Ils doivent adopter une attitude conciliante et empreinte de crainte divine. Ils doivent, par l’entremise de leur Taqwa et de leur conduite, plaire à Dieu : alors, la porte de l’exaucement des prières s’ouvrira à eux. »

Quand ces conditions sont respectées, Allah exauce les prières.

« S’ils s’attirent la colère divine, s’ils se brouillent avec Dieu, (s’ils ne suivent pas les commandements de Dieu et ne s’acquittent pas de leurs devoirs envers Dieu et autrui) leur méchanceté et leurs péchés seront autant d’obstacles dans la voie de l’exaucement des prières en leur faveur. »

« La porte de l’acceptation de la prière est fermée pour pareille personne. »

(Ses propres prières et celles de la personne à qui il a demandé de prier ne seront pas acceptées en sa faveur.)

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Ainsi, il incombe à mes amis de ne point laisser partir en vain mes supplications et ils ne doivent pas placer des obstacles sur leur voie, des obstacles qui naîtront en raison de leur comportement indigne. »

Le Messie Promis (a.s.) explique que si les actions d’une personne ne sont pas justes, ses prières ne seront pas acceptées en leur faveur. En fait, ces actions deviendront un obstacle sur le chemin de l’acceptation.

Un autre aspect extrêmement important pour l’acceptation des prières est que l’on doit être complètement ferme dans ses croyances. C’est une condition fondamentale ; et l’on doit accomplir de bonnes œuvres.

L’accomplissement d’actions pieuses a également été expliqué plus tôt : Allah le Tout-Puissant déclare que l’on doit respecter Ses injonctions et répondre à Son appel : ceci est essentiel voire vital pour l’acceptation des supplications. Le Messie Promis explique cela davantage : « Celui qui n’agit pas, ne prie pas. Voire, il est en train d’éprouver Dieu. D’où la raison d’user de toutes ses forces avant de prier. Voilà le sens de la prière. L’homme doit tout d’abord analyser ses croyances et ses œuvres : car selon la pratique divine, la réforme est tributaire à la présence des moyens. »

Si l’on dispose des moyens indispensables pour se réformer et que l’on s’évertue à rectifier sa conduite, c’est là que l’on pourra se réformer.

 Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Il crée des moyens, qui sont la cause de la réforme de l’intéressé. »

(Si l’on prie avec une grande sincérité, alors Allah engendre des moyens permettant de lancer la réforme.)

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Ceux qui affirment que les œuvres sont superflues, puisqu’ils ont prié, doivent réfléchir à ce propos. Ils sont des imbéciles. La supplication est en soi un moyen secret, qui engendre d’autres moyens. »

« La clause « c’est Toi seul que nous adorons » précédant la supplication « c’est Toi seul que nous implorons à l’aide » explique précisément ce point. » (En d’autres termes, nous implorons Allah seul et cherchons Son aide pour l’accomplissement de nos tâches.) « Nous constatons qu’Allah créé les moyens selon Sa pratique. Il nous offre l’eau pour étancher notre soif et des aliments pour apaiser notre faim. »

La soif ne s’apaise pas d’elle-même ; l’eau ne tombe pas du ciel comme par magie ; la nourriture n’apparaît pas du néant. L’eau et la nourriture sont rendus disponibles par certains moyens.)

[Le Messie Promis (a.s.) explique] : « Ainsi, la présence des moyens est essentielle, car Allah possède ces deux noms : ‘Aziz (Puissant) et Hakim (Sage). Il est ‘Aziz, car Il a le pouvoir de tout faire. Il est Hakim car toutes Ses œuvres sont sujettes à la sagesse et sont à bon escient. Les plantes et les minéraux possèdent des propriétés particulières. Quelques grammes de turpeth (une plante médicinale indienne) peuvent causer une purge. Il en est de même de la scammonée. Dieu possède le pouvoir d’occasionner une purge sans l’usage de moyen ou encore d’étancher la soif sans l’eau. Mais Dieu désirait octroyer la connaissance des merveilles de la nature à l’Homme. Car autant l’on accroît ce savoir, autant l’on sera au courant des attributs divins, permettant de se rapprocher de Lui. Grâce à la médecine et à l’astronomie, nous découvrons des milliers de qualités présentes dans la nature. »

Si l’on réfléchit d’un point de vue spirituel, pour un scientifique – qui croit dans l’unicité de Dieu – tous ces différents aspects de la création ou toute découverte qu’il fera sera une preuve [de plus] de l’existence d’Allah et sera un moyen pour renforcer sa foi. Cependant, un athée affirmera que tout cela n’est qu’une simple coïncidence. Le Messie Promis (a.s) déclare que la raison pour laquelle Allah a révélé les merveilles de la nature est pour comprendre que tout dans la vie a un but.

Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Que mes suivants adoptent la voie de la Taqwa, car celle-ci résume la Charia. La Taqwa est en effet l’essence même de la Charia. La Taqwa comporte plusieurs étapes. Or, si le chercheur est sincère et s’il parcourt la première étape avec constance et sincérité, il atteindra un niveau très élevé en raison de sa droiture et de sa sincérité. Allah déclare :


إِنَّمَا يَتَقَبَّلُ اللَّهُ مِنَ الْمُتَّقِينَ

Allah exauce les prières des Mouttaqis ; c’est là une promesse divine. D’ailleurs, Allah ne brise pas Ses promesses, tout comme il l’affirme :

إِنَّ اللَّهَ لَا يُخْلِفُ الْمِيعَادَ

(Allah ne brise pas Ses promesses.)

La Taqwa est une condition indispensable à l’exaucement des prières : il est sot et naïf, celui qui est négligent et dissipé, souhaitant malgré tout que ses prières soient exaucées. Il incombe de ce fait aux membres de ma Jama’at de marcher sur les voies de la Taqwa afin qu’ils puissent goûter au délice de l’acceptation de leurs prières et afin qu’ils grandissent dans leur foi. »

Allah déclare que l’on doit croire en Lui et c’est là que la foi continuera à se renforcer. Le Messie Promis (as) explique [ici-bas] les diverses formes de la miséricorde divine : « Il existe deux formes de miséricorde divine. Premièrement, il y a la Rahmaniyyah et deuxièmement, la Rahimiyyah. La grâce divine de la Rahmaniyyah était à l’œuvre avant même notre naissance. À titre d’exemple, grâce à Sa perspicacité éternelle, Allah a créé un ciel et une terre, divers objets en ce monde et des corps célestes qui sont utiles à notre existence. Ce sont les humains qui bénéficient en fin de compte de toutes ces créations. Les chèvres, les moutons et les autres animaux sont bénéfiques à l’homme. Quel bénéfice tirent-ils de leur existence ? » (Tous ces éléments ont été créés pour le bien de l’homme. Ils ne tirent aucun bénéfice de leur existence.)

« Parmi ces objets [du monde] physique, voyez comment les humains consomment une multitude de formes de nourriture exquises et excellentes. La viande de haute qualité est réservée aux humains tandis que les restes et les os sont jetés aux chiens.

Au niveau physique, les animaux jouissent aussi des mêmes plaisirs et conforts dont jouissent les humains, mais ils sont, en fait, le privilège de l’humanité. Les animaux ne jouissent pas du plaisir spirituel. »

(Le plaisir spirituel est réservé aux êtres humains et les animaux n’en profitent pas). « Par conséquent, il existe deux formes de miséricorde. Premièrement, ce qui a abouti à la création des éléments et la matière, voués à notre service et ce depuis les temps les plus reculés et avant même notre existence. Leur existence précédait notre existence, nos désirs et nos prières. [Ces objets existent] en vertu des exigences de la Rahmaniyyah.

(Ces objets étaient présents avant notre naissance et avant nos désirs et notre prière. Tout cela est dû à la Rahmaniyyah, c’est-à-dire la grâce [inconditionnée] d’Allah.)

« La deuxième forme de bienfaisance est la Rahimiyyah. C’est-à-dire que lorsque nous prions, Allah accorde des bienfaits. À y réfléchir, il sera évident qu’il existait de tout temps une relation entre la loi de la nature et la prière. Certaines personnes considèrent la prière comme une innovation. Cependant, je souhaite également m’appesantir sur la relation entre notre prière et Dieu. »

(C’est à dire la relation entre la prière d’un être humain et Dieu.)

« Quand l’enfant affamé et impuissant pleure pour son lait, celui-ci coule à foison des seins de sa mère. L’enfant ignore ce qu’est la prière : pourquoi ses pleurs attirent-ils le lait ? C’est là une expérience universelle. Parfois les mères ne ressentent pas la présence de lait dans leurs seins et souvent il n’y en a pas. Or dès que les pleurs déchirants de l’enfant atteignent leurs oreilles, le lait commence à couler. […]

Nos cris adressés à Allah ne peuvent-ils rien attirer ? En effet, la faveur divine jaillit et tous nos cris sont entendus, mais ceux qui sont aveugles et se considèrent comme des savants et des philosophes sont incapables de voir. Si un individu garde à l’esprit la relation qu’un enfant entretient avec sa mère et réfléchit à la philosophie de la prière, cela devient très simple et facile à comprendre.

La deuxième forme de miséricorde nous enseigne qu’une forme de grâce est reçue suite à la requête. Si une personne continue de supplier, elle continuera à recevoir. [Allah déclare :]

ادْعُونِي أَسْتَجِبْ

Ceci n’est pas comme une phrase vide : il s’agit d’un trait inhérent à la nature humaine. »

Le Messie Promis (a.s.) explique que supplier est humain et répondre est divin.

Il déclare : « Supplier Dieu est inné chez l’homme et exaucer les supplications est naturel à Dieu. Menteur est celui qui ne comprend pas ce principe et qui ne supplie pas. L’analogie de l’enfant qui pleure présente à merveille la philosophie de la prière. La Rahmaniyyah et la Rahimiyyah ne sont pas deux attributs indissociables. Celui qui désire l’un sans l’autre n’en aura aucun. La Rahmaniyyah exige que nous engendrions en nous l’aptitude à implorer les faveurs de la Rahimiyyah. »

Grace à la Rahmaniyyah, Dieu nous a guidés et Il nous a fourni les moyens nécessaires. Il nous accorde la force pour ce que nous devons recevoir en Le suppliant. La Rahmaniyyah nous offre les moyens de Le supplier et de chercher Sa grâce.

Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Celui qui n’agit pas de la sorte fait preuve d’ingratitude envers Dieu pour Ses faveurs. Iyyaka Na’boudou signifie : « nous T’adorons, tout en ayant recours aux moyens que Tu as mis à notre disposition. »

Le Messie Promis (a.s.) présente ici l’exemple de la langue.

« La langue est composée de nerfs, de veines et de muscles et [de glandes] salivaires. Si elle n’était pas ainsi faite, il serait impossible de s’exprimer. (Quand la langue est asséchée l’on ne peut parler). Ainsi, nous possédons une langue pour prier et pour exprimer les sentiments de nos cœurs. Ne pas l’utiliser pour implorer Dieu serait le comble du malheur.

Nombre de maladies affectent le bon fonctionnement de la langue, rendant ainsi l’homme muet. De par Sa Rahimiyyah, Dieu nous a accordé une langue. Si l’appareil auditif est affecté, l’on ne pourra rien entendre. »

(La langue est tributaire de la Rahmaniyyah de Dieu. Peut-être qu’il est question ici Rahmaniyyah. En tout cas la langue est un don de la Rahmaniyyah. Dieu nous a enseigné comme l’utiliser : ceci découle de sa Rahimiyyah.)

« Si l’appareil auditif est affecté, l’on ne pourra rien entendre. Il en est de même du cœur : il peut se faire humble, réfléchir et méditer. S’il tombe malade, il perdra toutes ses facultés.

Les aliénés, à titre d’exemple, perdent leurs facultés mentales. Ne devons-nous pas remercier Dieu pour autant de faveurs de Sa part ? Sans aucun doute, nous serons ingrats envers Dieu pour Ses faveurs si nous n’usons pas des facultés qu’Il nous a octroyées. Si nous les abandonnons, la prière ne nous sera d’aucun recours. Comment profiter des autres dons [divins] sans user de Ses premiers dons ? »

À travers ces exemples, le Messie Promis (a.s.) explique clairement que l’on doit être reconnaissant pour les faveurs octroyées par Allah et les utiliser à bon escient. De plus, il faut implorer Allah afin de pouvoir utiliser correctement ces facultés et ce n’est que là que l’on pourra respecter les exigences de sa servitude envers Dieu. Ce n’est qu’à ce moment-là que l’on pourra vraiment être reconnaissant pour les faveurs divines. Et c’est cette gratitude même qui permettra d’attirer la grâce d’Allah. Et ces facultés accordées par la Rahmaniyyah permettront de profiter de sa Rahimiyyah et l’on pourra être témoin des merveilles de l’acceptation des prières.

Le Messie Promis (a.s.) explique : « Par conséquent, les mots « c’est Toi seul que nous adorons » proclament « Ô Seigneur de tous les mondes ! Nous n’avons pas abandonné le don que Tu nous as déjà accordé. » Dans la prière « Guide-nous sur le droit chemin », nous demandons à Dieu la véritable perspicacité, car sans Sa grâce et Sa générosité, nous, humbles êtres humains, serons plongés dans une telle obscurité que nous ne pourrons même pas recourir à la prière. » (C’est la grâce d’Allah qui nous guide et nous accorde de l’aide. Sinon, l’homme est extrêmement faible et s’empêtre dans le monde et dans ses ténèbres. Pareille personne n’a même pas la possibilité de prier.)

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Par conséquent, tant que l’on ne tire pas profit de la grâce de Dieu, découlant de la Rahmaniyyah, et que l’on ne prie pas, il n’y aura aucun résultat fructueux. (Il faut implorer Allah pour sortir des ténèbres.)

Le Messie Promis (a.s.) explique : « J’ai découvert, quelque temps de cela, que même dans le droit britannique, pour garantir un prêt agricole, il faut fournir la preuve de certains actifs… » (Même ici, si l’on veut contracter un prêt immobilier ou une hypothèque, il faut effectuer un premier paiement ou faire en dépôt. Ainsi, il est nécessaire de fournir la preuve de certains actifs et d’effectuer une action au préalable.)

Le Messie Promis (a.s.) déclare : « De même, il faut garder à l’esprit la loi de la nature et se demander si nous avons fait bon usage de ce qui nous a déjà été octroyé ? Si, ayant été bénis avec la raison et le bon sens, les yeux et les oreilles, nous ne nous sommes pas égarés et n’avons pas suivi les voies de la folie et de l’ignorance, nous recevrons alors davantage de grâce divine lorsque nous prions. »

Si quelqu’un ne s’est pas égaré après avoir obtenu toutes ces facultés, quand il priera, il recevra d’autres bénédictions. Sinon, il va apparaître des signes avant-coureurs de dénuement et de malheur. Si l’on n’utilise pas à bon escient ces facultés qui nous ont été conférées, les prières ne peuvent être d’aucune utilité, et en fait, dans un tel cas, l’on sera frappé de dénuement et de malheur. »

Par conséquent, nous devons y prêter une attention particulière.

Le Messie Promis (a.s.) déclare : « L’on trouve, dans la loi de la nature, des signes de l’exaucement de la prière. Dieu envoie des signes vivants à cet effet à toute époque. C’est pour cette raison qu’Il nous a enseigné la prière « Guide-nous sur le droit chemin, le chemin de ceux qui ont été récipiendaires de Tes faveurs. » Tel est le désir de Dieu et Sa loi. Personne ne pourra les modifier. En récitant la prière « Guide-nous sur le droit chemin » nous demandons à Dieu de parachever nos œuvres. En méditant sur ces paroles l’on y trouve, apparemment, l’ordre enjoignant la supplication. La Sirat Al-Moustaqim nous recommande d’implorer Dieu. Or, la formule Iyyaka Na’boudou Wa Iyyaka Nasta’in nous informe que nous devons user des aptitudes qu’Allah nous a octroyées afin de pouvoir marcher sur la Sirat Al-Moustaqim. Ainsi, il est essentiel d’avoir recours aux moyens. Celui qui les abandonne est un ingrat. »

C.-à.-d. que pour accomplir de bonnes œuvres, il faudra demander l’aide d’Allah.

Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Dieu nous a dotés d’une langue pour L’implorer et qui est à même d’exprimer les sentiments de notre cœur. […] Il en est de même du cœur. Il peut se faire humble, réfléchir, méditer. Si nous les abandonnons, la prière ne nous sera d’aucuns recours. Comment profiter des autres dons [divins] sans faire usage de Ses premiers dons ?

En disant Iyyaka Na’boudou avant Ihdinas-Siratal Moustaqim, nous affirmons : « Nous n’avons ni abandonné ni gaspillé Tes premières faveurs et Tes premiers dons. » La Rahmaniyyah a pour but de nous rendre apte à profiter de la Rahimiyyah. D’où la déclaration divine : « Suppliez-moi : Je vous répondrai. » Ce ne sont guère des paroles en l’air : elles exigent que l’homme s’élève. Supplier est une qualité innée en l’homme ; et celui qui ne désire pas que ses prières soient exaucées est un transgresseur. »

Celui qui n’implore pas Dieu est un transgresseur.

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « La prière offre une grande félicité. Les mots me manquent pour décrire ce plaisir et cette extase. Il faut le vivre pour le ressentir. Les premières conditions, avant de pouvoir prier, sont l’accomplissement de bonnes œuvres et le fait de renforcer ses croyances et sa foi. Celui qui ne corrige pas ses croyances et qui n’accomplit pas de bonnes œuvres pour ensuite prier, tente, en fait, de mettre Dieu à l’épreuve. La prière « Guide-nous sur le droit chemin » a pour but de parachever nos œuvres : nous demandons ensuite à Dieu de nous mener sur la voie de ceux qui ont mérité Ses faveurs.

[Puis nous supplions] : « Protège-nous de la voie de ceux qui ont attiré Ta colère en raison de leurs mauvaises actions. Nous prions aussi : « Protège-nous de la voie des égarés [afin que] nous ne soyons pas privés de Ton soutien. »

Quand on récite la sourate Al-Fatiha, il faut méditer dans cette perspective et prier en ce sens.

Le Messie Promis (a.s.) explique qu’il faut prendre en considération les moyens apparents au cours de la prière. Il déclare : « Prenez garde ! La prière qui est mentionnée dans le verset « Implorez-moi : Je répondrai à votre prière » est celle qui requiert l’esprit que je viens de décrire. Si les supplications et les humbles expressions sont dénuées de sincérité, elles ne sont rien de plus que des cris. Qui peut affirmer qu’il est inutile de recourir aux moyens ? C’est là un malentendu. La Charia n’interdit pas l’utilisation des moyens ; et d’ailleurs, posez-vous la question : la prière n’est-elle pas elle aussi un moyen ? Ou bien les moyens ne sont-ils pas synonymes de prière ? La recherche des moyens est en elle-même une prière, et la prière en elle-même est une magnifique source de moyens ! La charpente physique de l’Homme, c’est-à-dire ses deux mains et ses deux pieds, nous permet de comprendre naturellement que nous avons été créés pour nous entraider.

Étant donné que cela est observable chez les humains eux-mêmes, à quel point serait-il étonnant et surprenant si l’on avait du mal à comprendre le sens du verset suivant : « Et aidez-vous les uns les autres dans la vertu et la Taqwa ».

En effet, je proclame que vous devez même chercher des moyens par la prière ! Dans le contexte de l’aide à votre prochain, je n’attends pas à ce que vous rejetiez ma conclusion, étant donné que j’ai souligné le système interne établi par Allah existant dans votre corps et qui sert de guide parfait à cet égard.

Afin de clarifier et d’expliquer davantage ce fait à l’humanité, Allah a institué le système de Prophètes, que la paix soit sur eux. S’Il l’avait voulu, Allah était – et est toujours – capable de faire en sorte que les Prophètes n’aient pas besoin de chercher l’assistance d’autrui pour accomplir leur mission. Pourtant, à un moment donné, [chacun d’entre eux] n’a d’autre choix que d’annoncer « Qui sont mes assistants dans la cause d’Allah ? ». Les prophètes font-ils cet appel comme un mendiant qui, de maison en maison, quémande des miettes de pain ? Pas du tout ! Même les mots « qui sont mes assistants dans la voie d’Allah ? » sont empreints d’une majesté et d’une grâce. En effet, à travers cette annonce, les prophètes désirent enseigner au peuple l’importance du recours aux moyens physiques, ce qui est un aspect de la prière. Sinon, ils ont une foi et une croyance complètes et parfaites dans les promesses d’Allah le Tout-Puissant.

Ils savent que la promesse suivante d’Allah l’Exalté est définitive et catégorique :


إِنَّا لَنَنْصُرُ رُسُلَنَا وَالَّذِينَ آَمَنُوا فِي الْحَيَاةِ الدُّنْيَا

« Nous aidons certainement Nos messagers et ceux qui croient en la vie présente. »

(C’est une promesse certaine et inaliénable.)

Et je crois que si Dieu n’émeut pas le cœur d’untel pour en aider un autre, comment pourrait-il être motivé à le faire ? »

Ainsi, même les Prophètes exigent l’usage de moyens apparents mais ils se prosternent devant Allah et c’est Allah Lui-même qui leur accorde ces moyens en inspirant le cœur des gens et leur accorde ainsi d’excellents assistants, qui font avancer leur mission.

Le Messie Promis (a.s.) explique le but et l’importance de la Salat par rapport à la prière.

« L’objectif premier de la Salat et son cœur sont la supplication. Supplier Dieu est en accord à la loi de la nature. Quand l’enfant pleure et il est perturbé, sa mère, inquiète, lui offre son lait. Voilà la relation entre la divinité et l’adorant : une relation que tout le monde n’est pas à même de comprendre. Quand l’homme tombe devant le seuil de Dieu et qu’il présente son cas et ses demandes dans la plus grande humilité, la compassion divine s’anime et se manifeste en Sa faveur. Le lait de la grâce et de la compassion divine exige aussi des pleurs, il faudra là aussi faire preuve d’humilité. D’où la raison de lui présenter des yeux emplis de larmes. »

Le Messie Promis (a.s.) déclare : « D’aucuns rejettent l’idée qu’il ne sert à rien de pleurer et de se lamenter devant Dieu. Ce sont là des idées mensongères. Ces gens-là n’ont pas foi dans le pouvoir et les attributs de Dieu. Ils n’auraient pas eu le courage d’entretenir pareilles idées, s’ils avaient la foi. Tout repenti sincère s’étant présenté à Dieu a toujours été récipiendaire des faveurs divines. Ceci a été admirablement décrit dans des vers en persan :

« À quoi sert l’amoureux qui ne regarde pas dans la direction de son bien-aimé ! Toi qui ne ressens aucune douleur, sache que le médecin est présent. »

(C’est-à-dire : engendre en toi cette peine, car Allah écoute certainement les prières.) Dieu désire que vous vous tourniez vers Lui, le cœur pur : la seule condition étant que vous devez suivre Ses injonctions et vous transformer entièrement afin d’être dignes de vous rapprocher de Lui. En toute vérité, Dieu possède des pouvoirs merveilleux, des faveurs et des bénédictions sans fin. Or, ayez les yeux emplis d’amour pour les voir. Dieu exaucera les prières et accordera Son soutien à celui qui éprouve un amour sincère pour Lui. »

Le Messie Promis (as) déclare : « Allah définit ainsi les croyants :


يَذْكُرُونَ اللَّهَ قِيَامًا وَقُعُودًا وَعَلَى جُنُوبِهِمْ وَيَتَفَكَّرُونَ فِي خَلْقِ السَّمَاوَاتِ وَالْأَرْضِ رَبَّنَا مَا خَلَقْتَ هَذَا بَاطِلًا سُبْحَانَكَ فَقِنَا عَذَابَ النَّارِ

C’est-à-dire que les croyants sont ceux qui se souviennent d’Allah debout, assis et couchés sur leurs côtés, et méditent sur la création des cieux et de la terre ; et lorsque les subtilités de l’univers leur sont manifestées, ils disent : « Notre Seigneur, Tu n’as pas créé cela en vain. » En d’autres termes, de tels croyants ne regardent pas seulement la création de l’univers et ses subtilités comme le font les gens du monde qui se demandent simplement quelle est la forme de la Terre, quelle est la longueur de son rayon, quelle est la nature de son attraction gravitationnelle et sa relation avec le soleil, la lune et les étoiles… En apprenant la perfection absolue de sa création et en découvrant les subtilités de l’univers, ils cherchent à trouver son Créateur et à renforcer leur foi.

En d’autres termes, après avoir acquis la connaissance, ils se prosternent devant Lui comme je l’ai mentionné plus tôt et ils continuent à renforcer leur foi. C’est là la qualité distincte d’un véritable croyant.

Ce ne sont là que quelques points que j’ai tirés du grand trésor que le Messie Promis (psl) nous a légué. Il nous a éclairés sur l’importance de la prière, sa sagesse, sa méthode et sa philosophie. Si nous saisissons ces points, nous pourrons provoquer un changement extraordinaire dans notre existence, développer un lien spécial avec Allah et être les récipiendaires de Ses bénédictions.

Ainsi, aux cours de ce Ramadan, nous devons nous efforcer de nous rapprocher de Dieu en respectant Ses commandements et de renforcer notre foi. Nous devons développer une vraie compréhension de la sagesse et de la philosophie de la prière et réformer notre conduite. Nous devons tenter de faire partie de ceux dont les prières sont exaucées par Allah. Que ce Ramadan nous permette d’apporter une transformation extraordinaire dans notre relation avec Allah et dans notre spiritualité !

Priez aussi pour vos frères. Je demande souvent des prières pour eux, qu’ils soient au Pakistan, en Algérie ou ailleurs dans le monde où ils doivent endurer des épreuves en raison de leur appartenance à l’Ahmadiyya. Au Pakistan, des incidents se produisent quotidiennement : l’on tourmente les ahmadis d’une manière ou d’une autre. Priez particulièrement pour eux. De même, en Algérie, [les autorités] tentent de rouvrir les dossiers (contre les ahmadis) ; qu’Allah leur accorde Sa protection.

Le fait de prier pour les autres favorise l’exaucement de ses propres prières : c’est une formule qu’il faut tout le temps garder à l’esprit. En fait, les anges prient pour ceux qui prient pour les autres. Mériter les prières des anges est un commerce des plus profitables. Ainsi, il faut aussi prier spécialement pour les autres et non pas uniquement pour soi-même. Qu’Allah nous accorde la possibilité de le faire, en particulier au cours de ce Ramadan.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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