Sermons 2021

La conversion d’Oumar Bin Al Khattab

Dans son sermon du 07 mai 2021, Sa Sainteté le Calife a évoqué la conversion d'Oumar Bin Al-Khattab à l'Islam et a prodigué de conseils sur la réforme morale et spirituelle.

Sermon du vendredi 07 mai 2021, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

J’évoquais précédemment ‘Oumar (r.a.) et sa conversion à l’islam. Voici ce que dit Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) à ce propos :

« ‘Oumar (r.a.) a continué de s’opposer fermement à l’islam. » Autrement dit, il s’est constamment opposé jusqu’à ce qu’il se convertisse à l’islam. Un jour, il s’est dit : pourquoi ne pas tuer le fondateur de cette religion ? Dès que cette idée lui est venue à l’esprit, il a pris une épée et il est sorti de chez lui pour tuer le Saint Prophète. En cours de route, quelqu’un lui a demandé : « Où vas-tu, ‘Oumar ? » Il a répondu : « Je m’en vais tuer Muhammad (s.a.w.) ! ». L’homme a ri et a dit : « Vas d’abord prendre les nouvelles de ta propre maison. Ta sœur et ton beau-frère ont cru en lui. » ‘Oumar (r.a.) a répondu que cela ne pouvait qu’être faux. L’autre lui a donc suggéré d’aller voir de ses yeux [ce qu’il en était]. ‘Oumar (r.a.) s’y est rendu et a trouvé la porte fermée. Un compagnon récitait le Saint Coran à l’intérieur. Il a frappé à la porte. La voix de son beau-frère est venue de l’intérieur, demandant : « Qui est-ce ? » ‘Oumar répondit : « C’est moi, ‘Oumar ! » Face à la présence d’Oumar et sachant qu’il était un féroce opposant à l’islam, le beau-frère a caché le compagnon qui récitait le Saint Coran. De même, ils ont dissimulé les pages du Saint Coran dans un coin ; puis, ils ont ouvert la porte. Étant donné qu’Oumar avait entendu dire qu’il était devenu musulman – c’est-à-dire son beau-frère et sa sœur – il a demandé pourquoi ils avaient tardé à ouvrir la porte. Son beau-frère a répondu que ce retard était tout à fait naturel. ‘Oumar (r.a.) a déclaré qu’en effet, une raison spéciale les avait empêchés d’ouvrir la porte : « J’ai entendu une voix : vous écoutiez les paroles de ce Sabi ! ». Les polythéistes de La Mecque appelaient en effet le Saint Prophète « Sabi ».

Le beau-frère a tenté d’étouffer l’affaire. Mais ‘Oumar s’est mis en colère et il a avancé pour frapper son beau-frère. Sa sœur est intervenue par amour pour son mari.

‘Oumar ayant déjà levé la main, devant l’intervention soudaine de sa sœur il ne pouvait pas la retenir : celle-ci a frappé de plein fouet le nez de sa sœur, le faisant saigner. Or, ‘Oumar (r.a.) était un homme émotif : voyant qu’il avait frappé une femme – un acte contraire à la pratique des Arabes – de surcroît sa sœur, il a tenté de réparer le tort en disant : « Me montrerez-vous ce que vous étiez en train de lire ? » La sœur a compris que la tendresse avait désormais gagné son cœur et elle lui a dit : « Je ne peux pas remettre ces objets purs entre les mains d’une personne comme toi. » ‘Oumar a demandé : « Que dois-je faire en ce cas ? »

Sa sœur lui a dit : « Il y a de l’eau devant toi. Prends un bain et ce n’est qu’après cela que je pourrais te remettre ces pages ». ‘Oumar (r.a.) a pris un bain et il est revenu. La sœur lui a remis les pages du Saint Coran qu’ils écoutaient. Un changement avait eu lieu en ‘Oumar : la tendresse a surgi de son cœur dès qu’il a récité les versets coraniques. Quand il en a terminé la lecture, il a dit spontanément : « Je témoigne qu’il n’y a d’autre dieu qu’Allah, et je témoigne que Muhammad est le Messager d’Allah ! » En entendant ces mots, le compagnon qui s’était caché par peur d’Oumar (r.a.) est sorti de sa cachette. Ensuite ‘Oumar a demandé : « Où vit le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ces jours-ci ? » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) avait l’habitude de déménager [continuellement] en raison de l’opposition à l’époque. Le compagnon a déclaré qu’il se trouvait au Dar Al-Arqam. »

‘Oumar (r.a.) s’est immédiatement dirigé vers cette maison avec son épée dégainée. La sœur soupçonnait fortement de mauvaises intentions. Elle l’a poursuivi en disant : « Par Dieu ! Je ne te laisserai pas partir tant que tu ne m’as pas assuré que tu ne lui feras aucun mal ! » ‘Oumar (r.a.) a répondu : « Je promets que je ne ferai rien de mal. » ‘Oumar (r.a.) s’est alors rendu sur le lieu de résidence du Saint Prophète (s.a.w.). Il a frappé à la porte. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et quelques-uns de ses compagnons étaient assis à l’intérieur : [il] leur enseignait la religion. Un compagnon a demandé : « Qui est-ce ? » « ‘Oumar ! », a-t-il répondu. Les compagnons ont dit : « Ô Messager d’Allah, on ne doit pas ouvrir la porte, de peur qu’il ne cause des troubles ! » Hamza s’était nouvellement converti ; et il était un soldat. « Ouvrez la porte, dit-il. Je vais voir ce qu’il veut ! »

Quelqu’un a ouvert la porte. ‘Oumar (r.a.) s’est avancé et le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a dit : « Jusqu’à quand vas-tu t’opposer à moi ? » ‘Oumar a répondu : « Ô Envoyé d’Allah (s.a.w) ! Je ne suis pas venu pour m’opposer au Messager d’Allah. Je suis venu m’asservir à votre personne ! » ‘Oumar, qui rien qu’une heure de cela était un farouche ennemi de l’islam et qui avait quitté sa maison pour tuer le Saint Prophète, est devenu un croyant de haut rang en un instant. ‘Oumar (r.a.) n’était pas un des chefs de La Mecque, mais en raison de sa bravoure, il avait une influence positive sur les jeunes. Quand il est devenu musulman, les compagnons, tout enthousiastes, ont lancé des Takbirs à tue-tête. C’était l’heure des prières et le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a voulu en offrir. ‘Oumar, qui avait quitté la maison deux heures plus tôt pour tuer le Prophète, a de nouveau dégainé son épée et a dit : « Comment est-ce possible que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) et ses disciples prient secrètement alors que les polythéistes se pavanent dans les rues de La Mecque ? Je verrai qui nous empêchera de prier dans la Ka’bah ! » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a répondu : « Ces sentiments sont très louables, mais la situation est telle qu’il n’est pas approprié pour nous de sortir. »

Mais après cela, ils ont accompli la Salat dans l’enceinte de la Ka’bah, comme cela a été mentionné précédemment. Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) a déclaré qu’au début de l’islam, seules deux personnes étaient considérées comme courageuses parmi les musulmans : ‘Oumar et l’Amir Hamza. Quand ils se sont convertis à l’islam, ils ont déclaré : « Nous n’aimons pas rendre culte à Allah en cachette dans nos maisons. Nous avons droit à la Ka’bah : il n’y a aucune raison de ne pas user de ce droit et de ne pas adorer Dieu ouvertement ! » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qui priait à la maison pour éviter les méfaits des mécréants, s’est rendu à la Ka’bah pour rendre culte à Dieu. ‘Oumar, l’épée au clair, se trouvait d’un côté et l’Amir Hamza de l’autre. C’est ainsi que le Saint le Prophète (s.a.w.) a offert des prières dans la Ka’bah ouvertement.

Lorsque la nouvelle de la conversion d’Oumar à l’islam s’est répandue parmi les Qouraychites, cela les a rendus furieux et ils ont assiégé la maison d’Oumar (r.a.). Quand ‘Oumar (r.a.) est sorti, une grande foule s’était rassemblée autour de lui et il était presque certain que certains, dans leur furie, l’attaqueraient ; mais ‘Oumar (r.a.) s’est tenu fermement avec beaucoup de courage. Le grand chef de La Mecque, ‘As ibn Wa’il, est passé par là ; et voyant la foule, il a demandé sur un ton autoritaire ce qui se passait. Les gens ont dit qu’Oumar était devenu un Sabi. Profitant de l’occasion, le chef a dit : « Eh bien, pas besoin de toute cette agitation. J’accorde ma protection à ‘Oumar. » Face à cette voix, selon la coutume arabe, la foule a dû se taire et s’est lentement dispersée.

Oumar (r.a.) est resté en paix pendant quelques jours car personne ne voulait l’attaquer à cause de la protection offerte par ‘As ibn Wa’il. Mais le sens de l’honneur d’Oumar (r.a.) n’a pas toléré cette situation pendant longtemps. Après quelque temps, il est retourné voir ‘As ibn Wa’il et lui a dit : « Je ne veux plus ta protection. » ‘Oumar (r.a.) raconte : « Après cela, je ne cessais de me battre dans les rues de La Mecque. » En d’autres termes, il y avait toujours des combats et il n’avait jamais baissé les yeux devant personne.

Le Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Voyez tous ces farouches ennemis du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et comment ils se sont transformés. Non seulement se sont-ils réformés, mais ils ont atteint un niveau de spiritualité si élevé qu’il est devenu difficile de les reconnaître. Autrement dit, ils s’étaient complètement changés. On ne pouvait plus les reconnaître. Quand ‘Oumar (r.a.) – qui se battait contre l’islam et les musulmans – a eu la chance de se convertir à l’islam, il a apporté un tel changement en lui qu’il a commencé à risquer sa vie dans l’intérêt du monde (dunya) et s’est engagé au service de l’islam jour et nuit. »

Au lieu de « dunya » (monde), il fallait en fait dire « dans l’intérêt du dîn (de la religion).

Le Messie Promis (a.s.) raconte ainsi l’histoire de la conversion d’Oumar (r.a.) à l’islam :

« Jaugez les bénéfices apportés par ‘Oumar (r.a.) ! Il n’avait pas encore cru en l’islam et il y avait eu une pause de quatre ans. Allah en connaît très bien le secret. Abou Jahl cherchait quelqu’un prêt à assassiner le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). À l’époque, ‘Oumar (r.a.) était très brave, courageux et puissant. Ils se sont consultés et ont décidé d’assassiner le Messager d’Allah. ‘Oumar et Abou Jahl ont signé l’accord ; et ils ont fixé la récompense d’Oumar s’il arrivait à commettre l’assassinat.

Voyez le décret de Dieu : ce même ‘Oumar qui souhaitait tuer le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est lui-même tombé en martyr après avoir embrassé l’islam. Quelle étrange époque ! Quand il a convenu à l’écrit qu’il commettrait cet assassinat, il errait la nuit tentant de trouver le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) afin de le tuer. Il demandait quand et où le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était seul. On l’a informé qu’il se rendait dans l’enceinte de la Ka’bah après minuit pour ses prières. ‘Oumar (r.a.) a été très content de cette nouvelle. Il est parti se cacher dans l’enceinte de la Ka’bah. Après quelque temps, il a entendu une voix venant du néant qui disait « La ilaha ill-Allah » : c’était celle du Saint Prophète (s.a.w.). En entendant cette voix, et sachant qu’elle s’approchait de lui, ‘Oumar s’est caché davantage. Il avait l’intention de décapiter le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) de son épée quand celui-ci serait en prosternation. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a commencé à prier dès son arrivée. Ensuite ‘Oumar (r.a.) raconte lui-même les événements, dit le Messie Promis (a.s.). « Le Prophète Muhammad (s.a.w.) pleurait tellement dans sa prostration que j’ai commencé à trembler. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) disait même « Ô mon Seigneur ! Mon âme et mon corps se prosternent devant Toi ! » » ‘Oumar (r.a.) déclare : « J’étais tout ému d’entendre ces prières. L’épée est tombée de ma main en raison de la vérité. Vu l’état du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), j’ai compris qu’il était véridique et qu’il réussirait certainement : mais Al-Nafs al-Ammarah est très pernicieuse. Elle nous pousse à commettre le mal. Lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est parti après avoir prié, je l’ai suivi. Il a entendu le bruit de mes pas. La nuit était sombre. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a demandé : « Qui est-ce ? » J’ai répondu : « ‘Oumar ! » Il a dit : « Ô ‘Oumar ! Tu ne me quittes pas de nuit ou de jour. » À ce moment-là, j’ai senti l’âme du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et mon âme a senti qu’il me maudirait. Je lui ai supplié de ne pas maudire. C’était le moment de ma conversion à l’islam. Dieu m’a aidé à devenir musulman. » »

C’était là un récit du Messie Promis (a.s.) ; et il en a relaté un autre après quelque temps. Les points sont les mêmes mais la conclusion qu’il en tire est différente. Il déclare : « Avant de se convertir à l’islam ‘Oumar (r.a.) avait l’habitude de rencontrer Abou Jahl. Il est dit qu’une fois, Abou Jahl avait prévu d’assassiner le Saint Prophète (s.a.w.) et avait également fixé quelques sommes comme récompense. ‘Oumar (r.a.) a été sélectionné pour commettre cet assassinat : il a donc aiguisé son épée et a cherché une occasion. Finalement, ‘Oumar (r.a.) a découvert que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) se rendait à la Ka’bah au milieu de la nuit pour ses prières. Il s’est caché dans la Ka’bah et a entendu la voix énonçant « La ilaha ill-Allah » venant du néant et cette voix s’est rapprochée. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est entré dans la Ka’bah et il a offert ses prières. ‘Oumar (r.a.) disait : « il avait tellement pleuré dans ses prosternations que je n’avais pas le courage de manier une épée. Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a terminé sa prière, il s’en est allé et je l’ai suivi. Il a entendu le bruit de mes pas et il m’a demandé : « Qui est-ce ? » « ‘Oumar ! », j’ai répondu. Alors, il a déclaré : « Ô ‘Oumar ! Tu ne me quittes pas de jour comme de nuit. » Suite à cette déclaration du Saint Prophète, j’ai senti qu’il allait me maudire. C’est pourquoi j’ai dit : « Je ne vous persécuterai plus à partir d’aujourd’hui. » » Chez les Arabes, le respect d’une promesse est très important. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) y a cru, mais en fait le temps d’Oumar était arrivé. »

Ces points sont différents du récit précédent.

« Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a compris que Dieu ne le laissera pas partir à la perdition : ‘Oumar est finalement devenu musulman ; ensuite il a mis fin à ses amitiés avec Abou Jahl et d’autres opposants et il a établi une nouvelle fraternité à leur place. Il a rencontré Abou Bakr (r.a.) et d’autres compagnons et n’a jamais pensé à ses relations d’antan. »

Dans un autre écrit, le Messie Promis (a.s.) raconte, avec quelques différences, l’incident de la conversion d’Oumar (r.a.) à l’islam.

Il déclare : « Vous avez peut-être entendu parler du récit de l’intention d’Oumar d’assassiner le Saint Prophète. Abou Jahl avait annoncé parmi son peuple que quiconque tuerait le Saint Prophète mériterait de grandes récompenses et de grands honneurs. ‘Oumar (r.a.) a conclu un accord avec Abou Jahl avant de se convertir à l’islam et il a accepté d’assassiner le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il cherchait l’occasion propice. Après enquête, il a appris que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) venait à la Ka’bah à minuit pour les prières. Considérant que c’était un bon moment, ‘Oumar (r.a.) s’est caché dans la Ka’bah dans la soirée. A minuit, le son de « La ilaha ill-Allah » venait du néant. ‘Oumar (r.a.) avait l’intention de tuer le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) quand il serait en prosternation. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a commencé à prier avec beaucoup d’émotion et a loué Allah dans ses prosternations tandis que le cœur d’Oumar (r.a.) battait la chamade. Tout son courage avait disparu et sa main meurtrière s’est affaiblie. » C’est ainsi que le Messie Promis (a.s.) a décrit ici l’adoucissement d’Oumar (r.a.).

Après que le Prophète (s.a.w.) ait terminé ses prières, ‘Oumar l’a suivi quand il rentrait chez lui. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a demandé qui le suivait lorsqu’il a entendu les bruits de pas. Quand il a découvert son identité, il a dit : « Ô ‘Oumar, ne vas-tu pas me laisser tranquille ? » Craignant la malédiction du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), ‘Oumar de répondre : « J’ai renoncé à vous tuer. Ne me maudissez pas ! » ‘Oumar (r.a.) avait l’habitude de dire qu’il s’agissait là de la première nuit où l’amour de l’islam est né en lui. »

J’ai présenté trois passages différents : l’un est de janvier 1901, le deuxième d’août 1902, le troisième de juin 1904 ou peut-être 1907. Mais en tout cas, le Messie Promis (a.s.) a évoqué la tentative d’assassinat dans l’enceinte de la Ka’bah durant la nuit, à ces trois endroits.

Peut-être qu’après cela, ‘Oumar s’est retrouvé sous l’emprise de son Nafs, et qu’il est sorti le jour où l’incident que l’on relate souvent, concernant son beau-frère et sa sœur, s’est produit. Mais en tout cas, le Messie Promis (a.s.) a relaté la même chose trois fois et il a également mentionné le Nafs dit Ammarah. Il se peut qu’Oumar se soit retrouvé sous l’emprise de sa colère et qu’il était sorti de nouveau [pour tenter d’assassiner le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.)]. Dans les deux cas, qu’il s’agisse de l’incident concernant sa sœur et son beau-frère ou celui de la tentative d’assassinat durant la nuit, ‘Oumar avait eu cette intention suite à l’incitation d’Abou Jahl et la promesse de sa récompense.

Le Messie Promis (a.s.) déclare : « On dit d’Abou Jahl qu’il était Pharaon, mais à mon avis il était pire que Pharaon. [Avant de mourir] Pharaon avait annoncé : « Je crois en ce qu’ont cru les enfants d’Israël. » Mais Abou Jahl, quant à lui, n’a pas cru jusqu’à la fin. C’était lui la source de tous les méfaits à La Mecque : il était très arrogant et égoïste. Il était assoiffé de grandeur et d’honneurs. Son nom d’origine était aussi ‘Amr. Ces deux ‘Oumar étaient tous deux originaires de La Mecque. La sagesse de Dieu a attiré un ‘Oumar et le deuxième s’est avéré être malchanceux : son âme a brûlé en enfer tandis qu’Oumar (r.a.) a abandonné son entêtement et il est devenu roi. »

Ibn ‘Oumar relate que lorsque ‘Oumar ibn Khattab s’est converti à l’islam, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a touché la poitrine trois fois en priant : « Ô Allah, élimine toute hostilité de son cœur et remplace-la par la foi. » Il a répété cette prière à trois reprises.

Comme nous l’avons constaté avant sa conversion à l’islam, ‘Oumar (r.a.) était très hostile envers les musulmans. Mais sa conversion à l’islam s’est avérée être une source de victoire et de salut pour les musulmans.

‘Abdoullah ibn Mas’oud déclare : « Avant la conversion d’Oumar nous n’avions pas pu rendre culte à Allah ouvertement. »

‘Abd al-Rahman ibn al-Harith raconte qu’Oumar avait dit : « La nuit, quand j’ai embrassé l’islam, j’ai pensé : « Qui parmi les habitants de La Mecque est le plus hostile envers l’Envoyé d’Allah (s.a.w) afin que je puisse l’informer que je me suis converti à l’islam ? Je me suis dit qu’il s’agissait sûrement d’Abou Jahl. Le matin venu, je suis parti chez lui et j’ai frappé à sa porte. Abou Jahl est venu me voir et m’a dit : « Ô mon neveu ! Bienvenue ! Qu’est-ce qui t’amène ? » ‘Oumar a déclaré : « Je lui ai dit que je suis venu l’informer que je crois en Allah et en Son Messager et que j’ai confirmé ce qu’il a apporté. » ‘Oumar (r.a.) déclare : « Abou Jahl m’a fermé la porte au nez et a dit : « Qu’Allah te détruise, toi et ce que tu as apporté ! » Telles ont été les paroles d’Abou Jahl.

Ibn ‘Oumar raconte : « Lorsque ‘Oumar (r.a.), mon père, s’est converti à l’islam, il a demandé aux gens : Qui a l’habitude de répandre le plus de rumeurs parmi les Qouraychites ? On l’a informé qu’il s’agissant de Jamil ibn Ma’mar al-‘Oudhri. ‘Oumar est parti le voir de grand matin et je l’ai aussi suivi. Je regardais ce qu’il faisait. J’étais jeune, mais je comprenais ce que je voyais. » Ibn ‘Oumar ajoute : « Quand ‘Oumar a rencontré cet individu il lui a dit : « Ô Jamil ! Sais-tu que je me suis converti à l’islam et que je suis entré dans la religion de Muhammad (s.a.w.) ? »

Ibn ‘Oumar relate : « Par Allah ! Il n’avait pas encore répété cette parole que Jamil est sorti en traînant son châle et ‘Oumar (r.a.) l’a également suivi. J’ai suivi mon père jusqu’à ce que Jamil se tienne à la porte de la Ka’bah et a crié fort : « Ô Qouraychites ! » Ces derniers étaient assis dans leurs rassemblements respectifs autour la Ka’bah. Ils se sont tournés vers lui. Il a déclaré : « Écoutez ! ‘Oumar ibn al-Khattab est devenu un Sabi ! » Le narrateur disait que ‘Oumar (r.a.) disait derrière lui : « Il ment ! J’ai accepté l’islam ! J’ai témoigné qu’il n’y a pas d’autre dieu qu’Allah et que Muhammad (paix soit sur lui) est son serviteur et messager. » Les Qouraychites l’ont attaqué. Il s’est battu contre eux jusqu’à ce que le soleil se lève au-dessus de leurs têtes. Le narrateur déclare que quand ‘Oumar était fatigué il s’est assis et les gens se sont mis devant lui. Il a dit : « Faites ce que vous voulez ! Je jure par Allah que si nous sommes trois cents hommes, nous laisserons La Mecque pour vous ou vous la quitterez pour nous. » Autrement dit, nous serons libres de faire ce que nous souhaitons. Le narrateur ajoute qu’ils étaient dans un tel état quand un vieux Qouraychite est venu : il portait un nouveau vêtement yéménite et une chemise brodée. Il s’est tenu tout près d’eux et a déclaré : « Que se passe-t-il ? » Ils ont répondu : « ‘Oumar est devenu un Sabi. »

Il a dit : « Qu’est-ce qu’il y a d’extraordinaire en cela ? Tout homme peut choisir sa voie. Que voulez-vous ? Pensez-vous que les Banou ‘Adi ibn Ka’b vous remettront un des leurs de cette manière ? Laissez-le ! » Le narrateur déclare : « Par Allah ! Les assaillants ont immédiatement abandonné ‘Oumar. »

Ibn ‘Oumar, le fils d’Oumar, dit : « Après avoir émigré à Médine longtemps plus tard, j’ai demandé à mon père : « Ô mon père ! Qui était l’homme qui, le jour de votre conversion à l’islam à La Mecque, avait chassé les gens qui se battaient contre vous ? » Il a répondu : « Ô mon fils bien-aimé ! Il s’agissait d’As Bin Wail al-Sahmi. »

Il y a aussi un récit tiré du Sahih d’Al-Bukhari. Ibn ‘Oumar relate : « Une fois, ‘Oumar (r.a.) était assis à la maison dans la peur quand Abou ‘Amr ‘As ibn Wa’il est venu. Il portait un tissu à motifs et une chemise à bordure de soie. Il appartenait à la tribu des Banou Sahm qui était notre alliée à l’époque de l’ignorance. ‘As a dit à ‘Oumar : « Comment vas-tu ? » ‘Oumar (r.a.) a répondu : « Vos gens pensent me tuer parce que je suis devenu musulman. » « Personne ne pourra te toucher ! » a répondu ‘As ibn Wa’il. J’en ai été rassuré. ‘As est parti et a rencontré les gens. La vallée de La Mecque était pleine de ces gens. ‘As leur a demandé qu’elle était leur intention. Ils ont répondu : « Nous partons voir le fils de Khattab qui a abandonné sa religion. » ‘As leur a dit : « Ne partez pas chez lui. » En entendant cela, ils se sont dispersés.

La déclaration disant qu’Oumar (r.a.) avait peur ne semble pas vraie : elle est contraire à sa nature. Il était peut-être inquiet et le narrateur croyait qu’il avait peur. Selon un récit cité plus haut, après un certain temps, ‘Oumar (r.a.) avait refusé la protection d’As. On en trouvera mention plus loin.

Zain-ul-Abidin Waliullah Shah Sahib écrit ceci à propos d’As ibn Wa’il al-Sahmi dans le contexte de la conversion d’Oumar (r.a.) à l’islam : « Avant la conversion d’Oumar à l’islam, quelques musulmans étaient persécutés. On dit qu’Oumar aurait été persécuté après sa conversion à l’islam si ‘As ibn Wa’il n’avait pas annoncé qu’il lui accordait sa protection. ‘As ibn Wa’il était l’un des notables les plus respectés des Qouraychites et appartenait à la tribu des Banou Sahm. Voici sa généalogie : ‘As ibn Wa’il ibn Hachim ibn Sa’id ibn Sahm. Il est mort mécréant, avant la migration. ‘Oumar (r.a.) était membre de la tribu des Banou Adi : cette dernière et les Banou Sahm étaient alliées.

En raison de cet accord d’amitié et de soutien, ‘As Bin Wa’il Sahmi a considéré que c’était son devoir moral d’aider ‘Oumar (r.a.).

Comme je l’ai dit plus tôt, ‘Oumar avait [plus tard] rejeté la protection d’As ibn Wa’il. ‘Oumar (r.a.) lui-même déclare : « Je ne souhaitais pas voir un musulman être tabassé et que je ne le sois pas. Je pensais que cela (la protection) n’avait pas d’importance. J’ai voulu subir le même sort que les autres musulmans.

J’ai attendu qu’ils se rassemblent dans la Ka’bah. Je suis allé voir mon oncle ‘As ibn Wa’il. Je lui ai dit : « Ecoutez-moi ! » Il a demandé : « Que dois-je écouter ? » ‘Oumar a dit : « Je vous retourne votre protection. » ‘As a dit : « Ô mon neveu, ne fais pas cela. » J’ai répondu qu’il en est ainsi. Il a dit : « Comme tu le souhaites. » ‘Oumar (r.a.) de dire : « J’ai refusé sa protection et après cela je n’ai pas cessé d’être persécuté jusqu’à ce qu’Allah ait honoré l’islam. »

Muhammad ibn ‘Oubayd relate : « Je me souviens que nous ne pouvions pas prier dans la Maison d’Allah jusqu’à la conversion d’Oumar (r.a.) à l’islam. Lorsqu’Oumar (r.a.) a embrassé l’islam, il a combattu ces infidèles jusqu’à ce qu’ils nous laissent tranquilles et nous avons alors commencé à prier (ouvertement). »

‘Abdoullah ibn Mas’oud relate : « Nous avons commencé à vivre dans la dignité quand ‘Oumar (r.a.) est devenu musulman. »

Les persécutions qui ont suivi étaient les mêmes : mais les musulmans ne considéraient pas celles-ci comme des persécutions par rapport aux précédentes. L’histoire montre d’ailleurs qu’Oumar (r.a.) a également enduré ces persécutions.

‘Abdoullah ibn Hicham raconte : « Nous étions avec le Saint Prophète (s.a.w.). Il tenait la main d’Oumar (r.a.) ibn al-Khattab. ‘Oumar (r.a.) lui a demandé : « Ô Messager d’Allah, vous m’êtes plus cher que tous sauf mon âme. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit : « Non. Je jure que par Celui qui détient mon âme, ta foi ne sera pas complète tant que tu ne m’aimes pas plus que ton âme. »

C’est là un point très important.

‘Oumar (r.a.) a déclaré : « Par Allah ! À présent, vous m’êtes plus cher que mon âme. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit : « Oui, c’est vrai, ô ‘Oumar. »

Tel est l’état de la foi.

‘Abdoullah ibn ‘Abbas relate la migration d’Oumar (r.a.) à Médine. Il déclare : « ‘Ali ibn Abi Talib m’a raconté que je ne connais aucun des Mouhajirin qui n’ait pas migré secrètement sauf ‘Oumar ibn al-Khattab. Il a pris son épée, a mis son arc sur son épaule, a pris une flèche dans sa main et est allé à la Ka’bah tenant une lance lorsqu’il a décidé d’émigrer. Les chefs Qourayshites étaient dans la cour de la Ka’bah. Il a fait sept tours de la Ka’bah dignement. Ensuite il s’est arrêté au Maqam-Ibrahim et a prié sereinement. Puis il s’est approché de chaque groupe et leur a dit : « Que vos visages soient meurtris, que vos nez soient dans la poussière ! Quiconque souhaite que sa mère le perde, que ses enfants soient orphelins et sa femme veuve, qu’il me rejoigne dans cette vallée ! »

‘Ali déclare que personne n’a suivi ‘Oumar (r.a.) à l’exception de quelques musulmans faibles et il leur a fourni des informations et les a guidés, puis a continué son chemin.

Il n’y a que ce seul récit d’Ali sur la migration ouverte d’Oumar mais les biographes ont des opinions divergentes à ce propos. Muhammad Hussain Haikal a écrit une biographie d’Oumar. Il a présenté l’argument selon lequel le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait ordonné aux musulmans de quitter La Mecque discrètement afin que les opposants ne le sachent pas, de peur qu’ils ne créent des obstacles et ne les harcèlent davantage. Comment ‘Oumar (r.a.) a-t-il désobéi à ce commandement clair ? Et selon les Tabaqât d’Ibn Sa’d et Ibn Hicham, ‘Oumar a également migré secrètement comme d’autres musulmans. Cependant, si le récit d’Ali est valide de quelque manière que ce soit, il est possible qu’Oumar ait fait cette annonce à un moment donné et n’ait pas migré à ce moment-là – c’est-à-dire lorsqu’il s’était tenu debout dans la Ka’bah avant d’annoncer aux chefs qu’il partait et qu’ils pouvaient tenter de l’arrêter. Ensuite quand il avait l’intention de migrer, il l’a fait discrètement. En tout cas, cet argument de Haikal a du poids. Comme je l’ai dit, les Tabaqât d’Ibn Sa’d et Ibn Hicham disent également la même chose. Il semble qu’Oumar, comme les autres musulmans, ait dû émigrer discrètement selon les instructions du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) car il n’était pas possible de le faire ouvertement, compte tenu des conditions à La Mecque. Jusqu’à la conquête de La Mecque, tous ceux qui ont émigré ont préféré le faire secrètement. Si le récit d’Ali est authentique, il s’agit peut-être d’une action individuelle ; mais les preuves tentent de démontrer que ce récit n’est pas vrai.

Al-Barâ ibn ‘Azib relate : « Le premier des Mouhajirin qui est venu nous voir était Mous’ab ibn ‘Oumayr qui était des Banou ‘Abd al-Dar. Ensuite il y avait Ibn Oumm Maktoum qui était aveugle et était des Banou Fihr. Ensuite, ‘Oumar ibn al-Khattab est venu avec vingt individus. Quand nous lui avons demandé à propos du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), il a déclaré : « Il est derrière moi. » C’est-à-dire qu’il viendra après un certain temps.

Peu de temps après, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est venu accompagné d’Abou Bakr. Si ce récit est vrai, il y a une forte possibilité qu’Oumar ait peut-être évoqué sa migration à un moment donné dans une rencontre et avait annoncé, passionnément, qu’on pouvait tenter de l’arrêter : mais il a migré discrètement parce que vingt personnes l’avaient également accompagné. Quoi qu’il en soit, Allah sait le mieux. Quand ‘Oumar (r.a.) a atteint Médine, il a logé chez Rifa ‘ibn ‘Abdil Moundhir à Qouba. Qouba, comme nous le savons, est situé dans les hauteurs à environs 5 kilomètres de Médine et certaines familles Ansar y vivaient. La plus connue est celle d’Amr ibn ‘Awf. Le chef de cette famille était Koulthoum ibn Hidham. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait logé chez lui lorsqu’il était arrivé à Qouba.

Il existe divers récits sur les liens de fraternité établie avec ‘Oumar. Selon un récit, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait établi ce lien entre ‘Oumar (r.a.) et Abou Bakr al-Siddiq (r.a.). Mais ces liens de fraternité ont été établis à deux reprises : une fois à La Mecque et ensuite à Médine après l’immigration. À La Mecque, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait établi ce lien entre lui et ‘Ali et avait établi un autre lien entre Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar (r.a.).

Cependant, ce sont deux cas distincts de l’établissement de ces liens de fraternité. À Médine, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait établi des relations entre les Mouhajirin et les Ansar. Selon un récit, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait établi des relations entre ‘Oumar ibn al-Khattab et ‘Ouwaym ibn Sa’idah après la migration. Selon un autre récit, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a établi ce lien de fraternité entre ‘Oumar ibn al-Khattab et ‘Outban ibn Malik. Selon un autre récit, il avait établi ce lien entre ‘Oumar (r.a.) et Mou’adh ibn ‘Afra.

Selon Mirza Bashir Ahmad Sahib ce lien de fraternité avait été établi entre ‘Oumar (r.a.) et ‘Outban ibn Malik.

Voici un récit au sujet du lancement de l’Adhan. Muhammad ibn ‘Abdillah ibn Zayd relate ceci de son père : « Un matin, nous nous sommes rendus auprès du Saint Prophète (s.a.w.), et je lui ai conté mon rêve. » J’avais déjà relaté cette narration lorsque je faisais mention d’Abdoullah ; mais comme il est question d’Oumar (r.a.), je vais présenter encore une fois une partie de cette narration, ou bien une autre. Le Saint Prophète (s.a.w.) a déclaré : « Ce songe est certainement véridique. Pars accompagné de Bilal, car il possède une voix plus forte que la tienne. Répète-lui ce qu’on t’a enseigné dans le songe, afin qu’il en fasse l’annonce. » ‘Abdoullah ibn Zayd a déclaré : « Lorsque ‘Oumar ibn al-Khattab (r.a.) a entendu la voix de Bilal (r.a.) invitant à la prière, ‘Oumar (r.a.) s’est rendu auprès du Saint Prophète (s.a.w.) en traînant son châle, et il a dit : « Ô Messager d’Allah ! Je jure au nom de Celui qui vous a envoyé avec la vérité ! J’avais vu (en songe) les mêmes paroles que cet appel. » Le rapporteur a déclaré que le Saint Prophète (s.a.w.) avait répondu : « Toutes les louanges appartiennent à Allah ! La véridicité de cette parole n’en est que plus renforcée. »

Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare à ce propos : « À l’époque du Saint Prophète (s.a.w.), il y avait un compagnon qui se prénommait ‘Abdoullah ibn Zayd. Allah le Très-Haut lui avait enseigné l’Adhan à travers un rêve. Et le Saint Prophète (s.a.w.) s’était appuyé sur son rêve pour introduire l’Adhan parmi les musulmans. Une révélation coranique ultérieure l’a également confirmé. ‘Oumar (r.a.) a déclaré : « Dieu le Très-Haut m’avait enseigné le même Adhan mais je suis resté silencieux pendant vingt jours, en me disant qu’une autre personne avait relaté cela au Saint Prophète (s.a.w.). » Comme cela avait déjà été relaté, il était resté silencieux car il n’y avait plus besoin de le dire. C’est ce à quoi fait référence un hadith du Saint Prophète (s.a.w.) : « Le croyant est parfois informé directement ou parfois par l’intermédiaire d’autres personnes. » Je continuerai ces récits la prochaine fois, Incha Allah.

Je voudrais maintenant attirer votre attention sur le fait que nous sommes aujourd’hui le dernier vendredi du Ramadan. Ne considérez pas ce jour uniquement comme le dernier vendredi du Ramadan : ce vendredi doit nous ouvrir de nouvelles voies pour l’avenir. Nous devons essayer de poursuivre, même après le Ramadan, les actions auxquelles nous nous sommes consacrés au cours de ce mois et les bonnes œuvres que nous avons eu l’opportunité d’accomplir. Nous devons même en faire plus, sinon, pour nous, ce Ramadan s’avérera inutile. Ce sera en effet le cas, si nous ne maintenons pas ces vertus et ces changements purs et si nous ne progressons pas dans ces domaines.

Le vendredi dernier j’avais attiré l’attention vers le Daroud (prière pour le Prophète) et l’Istighfar : ces pratiques ne doivent pas se limiter au mois du Ramadan. Il ne faut pas qu’une fois ce mois terminé, nous nous plongions tellement dans les affaires de ce monde que nous oublions nos supplications et l’Istighfar. J’avais également souligné que nous devrions toujours garder ces faits à l’esprit. À une époque où le Dajjal utilise de nouvelles ruses, la majorité des gens ont été piégés dans les fastes de ce monde. Certains de nos jeunes et nos enfants en ont également été affectés. Devant pareille situation, nous devons beaucoup prier pour qu’Allah nous préserve de ces attaques sataniques et du Dajjal. Il faut que nous attachions nos enfants à nous-mêmes, que nous établissions une relation spéciale avec eux, que nous les informions à propos de la personne de Dieu, ainsi que des merveilleux enseignements islamiques. En faisant naître une certitude parfaite dans les cœurs de nos enfants, il faut les attacher d’une telle façon à Dieu qu’aucune de leurs actions, œuvres ou pensées n’aillent à l’encontre de la volonté divine et de Ses préceptes. Il faut qu’ils aient des réponses à toutes les questions qu’ils se posent sur ce monde et ses fléaux. Il ne faut pas qu’ils soient influencés par d’autres en raison d’un manque de réponses. Les réponses que nous leur apporterons doivent les protéger des tribulations. En cela réside la garantie de l’amélioration de la vie de notre progéniture et de sa survie. Il s’agit de la meilleure méthode pour préserver notre descendance de tout fléau. Mais cela se produira uniquement lorsque nous établirons nous-mêmes la plus haute norme de foi et de certitude et quand nous atteindrons le seuil qui sied à un croyant. Ceci sera possible lorsque notre relation avec Dieu sera solide, lorsque nos Salats et nos autres adorations seront à la hauteur et quand nous comprendrons la raison pour laquelle nous avons prêté allégeance au Messie Promis (as). Il s’agit d’une grande responsabilité qui nous incombe : nous devons renforcer notre foi et être constamment vigilants quant à nos actes et protéger nos générations futures. Le niveau d’obscénité et de distractions futiles constaté aujourd’hui est peut-être sans précédent : elles ont atteint tous les foyers par l’intermédiaire de la télévision et d’Internet. Dans le passé, ces dangers se trouvaient à l’extérieur, mais maintenant le péril se trouve à l’intérieur des maisons. Les enfants visionnent des choses en cachette et on ne sait pas ce qu’ils regardent. Il est nécessaire de faire preuve d’une grande vigilance. Les anciens ou les premiers ahmadis, ou les ahmadis ayant rejoint la communauté en prêtant allégeance de leur propre chef – ceux qui ont accepté l’Imam de l’époque – étaient disposés à consentir à tout sacrifice pour préserver leur foi et n’ont d’ailleurs jamais cessé de le faire – les descendants de ces ahmadis doivent se rappeler qu’il leur incombe de donner préséance à leur foi sur le monde, et d’accomplir leur introspection ; et que c’est à ce prix qu’ils pourront se protéger eux-mêmes ainsi que leurs descendants.

Quelle que soit la famille [à laquelle l’on appartient], – qu’il s’agisse de celle d’un pieux aîné de la communauté ou de son descendant – cette filiation et la piété [de cet aïeul] ne donnent aucune garantie qu’Allah continuera de bénir [ses descendants] ou d’être satisfait d’eux. L’action de chaque personne est nécessaire pour gagner le plaisir d’Allah. Ce sont nos actions qui nous sauveront. Aucun lien de parenté, aucune appartenance familiale ne pourra sauver qui que ce soit. Par conséquent, nous devons toujours prier en ce sens. Nous devons également garder un œil sur nos faiblesses religieuses. Nous devons en outre prier pour que nos enfants, pour que notre descendance, progressent davantage dans la voie de la religion que dans les affaires mondaines. Nous prions beaucoup pour le progrès matériel : nous devons prier davantage pour le progrès religieux.

De même, ceux qui ont embrassé l’Ahmadiyya de leur propre chef doivent eux aussi faire en sorte que leurs pensées et leurs actions soient en phase avec ces conseils, afin que nous-mêmes et notre génération méritions le salut.

Au cours des jours restants du Ramadan, implorez Dieu et demandez-Lui de préserver notre foi ainsi que celle de notre descendance. Priez afin que nous puissions nous élever spirituellement ; que le niveau de nos adorations reste haut même après le mois de Ramadan ; que nous puissions établir une relation solide avec Dieu ; et que nous soyons à l’abri des pièges du Dajjal. Les biens de ce monde ne doivent pas être notre objectif : qu’Allah nous accorde au contraire les bienfaits religieux et mondains qui nous permettront d’être reconnaissants envers Lui, et d’être toujours prosternés devant Lui, et d’être Ses adorateurs parfaits.

De même, je vous demande de prier à foison pour être préservés de l’épidémie du coronavirus qui sévit dans le monde entier et afin d’être récipiendaires de la miséricorde divine. Priez également beaucoup pour ces ahmadis résidant dans les pays où ils font face à une vive opposition et dont la vie est rendue très difficile. Qu’Allah leur facilite la vie.

Les ahmadis du Pakistan doivent accorder une attention particulière aux aumônes et aux supplications, à la fois durant ces jours mais également par la suite. Incha Allah, ces supplications et ces efforts pour mériter le plaisir d’Allah anéantiront tous les complots et les ruses de l’ennemi. Il faut également réciter abondamment les prières suivantes :

رب كل شيء خادمك ربّ فاحفظني وانصرني وارحمني

« Mon Seigneur ! Toute chose est à Ton service, mon Seigneur protège-moi, aide-moi et aie pitié de moi ! »

اللهم إنا نجعلك في نحورهم ونعوذ بك من شرورهم

« Ô Allah ! Nous Te prenons comme bouclier contre leurs attaques frontales et nous cherchons refuge auprès de Toi contre leur malveillance. »

Mais gardez également à l’esprit que le simple fait de réciter ces prières du bout des lèvres ne sert à rien. Certains m’écrivent pour me demander quelles prières à réciter. Tant que nous n’embellissons pas nos Salats, tant que nous ne respectons pas leurs exigences, le simple fait de réciter des prières du bout des lèvres sera inutile. Même après le Ramadan, il faut respecter les exigences de la Salat comme nous les avons respectées durant ce mois. C’est à cette condition que nous seront récipiendaires de la miséricorde et de l’aide divine. Priez beaucoup pour être préservés de toute sorte de fléau. Qu’Allah nous permette de profiter pleinement des quatre ou cinq derniers jours de ce Ramadan et de perpétuer nos actions pieuses par la suite. Gardez à l’esprit que plus nous élargirons le cercle de nos supplications, plus nous bénéficierons de grâces divines. Priez constamment qu’Allah dissipe toutes les difficultés auxquelles les ahmadis sont confrontés. Inconsciemment, cela permettra également de favoriser une atmosphère d’amour et de fraternité et embellira nos relations. D’une part, nous profiterons des grâces divines, mais nous obtiendrons d’autre part un autre bénéfice pratique : il y aura davantage d’amour entre nous.

N’oubliez pas l’Oummah musulmane dans vos prières. Qu’Allah la préserve de la mauvaise direction qu’elle a empruntée, et du péril de ce monde et de l’Au-delà auquel elle s’est exposée en rejetant l’Imam de l’époque. Priez également pour l’humanité dans son ensemble. Puisse Allah la guider sur le droit chemin et l’épargner de Sa colère.

Notre devoir est de prier, encore et encore et de continuer de prier, pendant le Ramadan et même après. Qu’Allah nous permette à tous d’agir en ce sens.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

Etiquettes