Sermons 2021

Vertus et excellences du calife Oumar

Dans son sermon du 19 novembre 2021, Sa Sainteté le Calife a évoqué les nobles qualités et les prières du Calife Oumar (r.a.).

Sermon du vendredi 19 novembre 2021, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) a évoqué l’état antérieur des compagnons, puis celui suivant leur acceptation de l’islam, ainsi que le [changement] révolutionnaire qu’ils ont apporté en leur personne. Il a notamment cité l’exemple du Calife ‘Oumar (r.a.). J’en avais fait mention dans le passé mais je vais [encore] l’évoquer dans ce cadre.

Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Comment ces gens sont-ils devenus les Compagnons du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et comment ont-ils acquis ces éminents statuts ? Ils avaient en fait entrepris des efforts, sinon naguère ils étaient des ennemis mortels du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et l’insultaient. ‘Oumar (r.a.), qui est devenu le deuxième Calife après le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), était son ennemi farouche, tant et si bien qu’un jour il avait décidé de tuer l’Envoyé d’Allah (s.a.w). En cours de route, quelqu’un lui a demandé quelles étaient ses intentions. ‘Oumar (r.a) de répondre : « Je m’en vais tuer Muhammad (s.a.w.) ! » L’autre lui a dit : « Va d’abord tuer ta sœur et ton beau-frère qui sont devenus musulmans. Ensuite tu pourras tuer Muhammad (s.a.w.) ! » ‘Oumar (r.a.) a été très en colère d’entendre cela. Il s’est rendu chez sa sœur. La porte de la maison était fermée et quelqu’un y récitait le Coran à sa sœur et à son beau-frère. Les commandements sur le port du voile et la modestie islamique n’avaient pas encore été révélés : c’est pour cette raison que ce compagnon se trouvait à l’intérieur. ‘Oumar a frappé à la porte en criant : « Ouvrez ! » En l’entendant, les occupants ont eu peur qu’il allait les tuer ; c’est pour cette raison qu’ils n’ont pas ouvert la porte. ‘Oumar (r.a.) a lancé : « Si vous n’ouvrez pas, je défoncerai la porte ! » Sur ce, ils ont caché le musulman qui récitait le Coran et le beau-frère aussi s’est caché. Sa sœur est venue ouvrir la porte. ‘Oumar (r.a.) lui a demandé : « Que faisiez-vous ? Et qui était celui qui récitait quelque chose ? » Prise de peur, elle a voulu esquiver l’affaire. ‘Oumar (r.a.) a dit : « Faites-moi écouter ce qu’il récitait. » Sa sœur a répondu : « Tu vas l’avilir ! Nous n’allons pas te le montrer, même si tu [menaces de] nous tuer ! » ‘Oumar a répondu : « Je promets de ne pas être irrespectueux (envers le Coran). »

Alors, ils lui ont récité le Coran. En l’entendant, ‘Oumar (r.a.) a pleuré et il a couru vers le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), l’épée toujours dans la main. En le voyant, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « ‘Oumar (r.a.) ! Jusqu’à quand cela va-t-il durer ? » En entendant cela, ‘Oumar (r.a.) a déclaré en pleurant : « J’étais sorti pour vous tuer. Mais je suis moi-même devenu la proie ! »

Ceci est le résumé de ce long récit que j’avais évoqué dans le passé.

Le Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Tel était leur état antérieur. Ils ont ensuite progressé. Ces mêmes compagnons consommaient naguère du vin et ils se bagarraient entre eux. » (Il évoque ici d’autres compagnons.) Ils avaient aussi d’autres faiblesses. Or quand ils ont accepté le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et ont persévéré et entrepris des efforts dans la voie de la religion, non seulement ont-ils mérité des rangs éminents mais ils ont aussi élevé d’autres. Ils n’étaient pas nés « compagnons » : ils ressemblaient aux autres. Mais ils sont passés à l’action et ont fait preuve de constance pour mériter le statut de compagnons. Si nous agissons de la même manière aujourd’hui, nous pourrons, nous aussi, devenir des compagnons. »

Quel était le niveau de la crainte divine chez le Calife ‘Oumar (r.a.) ? Selon un récit, le Calife ‘Oumar (r.a.) a déclaré : « Si une chèvre meurt au bord de l’Euphrate j’ai peur qu’Allah ne me questionne à ce propos le Jour de la Résurrection. »

Selon un autre récit, le Calife ‘Oumar (r.a.) aurait déclaré : « Si un chameau est perdu et meurt sur le bord de l’Euphrate, j’ai peur qu’Allah ne me questionne à ce propos. »

Anas Ibn Malik déclare : « Un jour je suis sorti avec le Calife ‘Oumar Ibn Al-Khattab (r.a.). Il est entré dans un verger et il y avait un mur entre lui et moi. Il était à l’intérieur du jardin et je l’entendais dire : « Ah ! Ô ‘Oumar Fils d’Al-Khattab ! Tu es l’émir des croyants ! Par Allah ! Crains Allah, sinon Il te punira certainement. »

La phrase suivante était gravée sur l’anneau d’Oumar (r.a.) :

کفی بالموت واعظا یا عمر

C’est-à-dire : « Ô ‘Oumar, la mort suffit comme conseillère ! ». C’est-à-dire le souvenir de la mort suffit comme rappel et suffit pour se maintenir sur la bonne voie.

‘Abdoullah Ibn Chaddad disait : « J’avais entendu les sanglots du Calife ‘Oumar (r.a.) et j’étais au dernier rang. Il récitait ceci :

انما اشکو بثی و حزنی الی الله

C’est-à-dire : « Je présente mes doléances et mes tristesses uniquement devant Allah. »

Hazrat Khalifatul Masih IV a mentionné ce récit dans un de ses sermons et l’a expliqué dans ses propres mots. Il déclare : « ‘Abdoullah Ibn Chaddad relate que le Calife ‘Oumar (r.a.) dirigeait une fois la Salat et j’étais dans la dernière rangée, mais j’entendais ses pleurs et ses lamentations. Il récitait ceci :

انما اشکو بثی و حزنی الی الله

« Je ne présente toutes mes peines que devant Allah. Je n’ai besoin de personne d’autre. » Ceux qui sont perdus dans le souvenir d’Allah frappent uniquement à Sa porte : ils y pleurent leur chagrin et leur peine et allègent leur fardeau. Le narrateur déclare qu’il était au dernier rang et qu’il y pouvait entendre les pleurs du Calife ‘Oumar (r.a.). »

Comment le Calife ‘Oumar (r.a.) s’occupait-il des anciens serviteurs et de ceux qui consentaient à des sacrifices. Tha’labah Ibn Abi Malik relate : « ‘Oumar Ibn Al-Khattab (r.a.) distribua des voiles à certaines femmes de Médine. » Il avait reçu des voiles de bonne qualité. L’un des voiles est resté. Certains lui ont dit : « Ô Emir des Croyants ! Offrez-le à cette fille du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qui se trouve auprès de vous. » C’est-à-dire Oumm Koulthoum, la fille d’Ali. Le Calife ‘Oumar (r.a.) a déclaré : « Oumm Thalid y a davantage droit. Elle fait partie de ces femmes Ansâr qui ont juré allégeance au Prophète (r.a.). Le jour de la bataille d’Ouhoud, elle nous apportait des outres d’eau. »

Il existe par ailleurs des récits démontrant qu’il récompensait aussi les proches de ceux qui consentaient à des sacrifices.

Le père de Zayd Ibn Aslam racontait : « Je m’étais rendu au marché avec ‘Oumar Ibn Al-Khattab. Une jeune femme est venue à sa rencontre par derrière et a dit : « Ô Emir des Croyants ! Mon mari est décédé et a laissé de petits enfants. Par Allah ! Ils n’ont même pas une patte de chèvre [à manger]. Ils n’ont pas de champ et ils n’ont pas d’animaux laitiers non plus et j’ai peur la famine ne les terrasse. Je suis la fille de Khoufaf Ibn Îmâ Al-Ghifari. Mon père était présent avec le Saint Prophète à Houdaybiyah. »

En entendant cela, le Calife ‘Oumar (r.a.) s’est arrêté et n’a pas avancé. Il a déclaré : « C’est une relation très proche ! » Après cela, le Calife ‘Oumar (r.a.) est retourné et a pris un chameau robuste qui était attaché à la maison. Il a rempli deux sacs de céréales et les a chargés sur le chameau. Il a mis entre les deux sacs de l’argent et des vêtements pour une année entière.

Ensuite il a mis les rennes du chameau entre les mains de cette femme et lui a dit : « Prends cela ! Avant que cela ne s’épuise, Allah t’accordera davantage. »

Une personne a dit : « Ô Emir des Croyants ! Vous lui avez beaucoup offert ! » Le Calife ‘Oumar (r.a.) a déclaré : « Que ta mère te perde ! » C’est ainsi qu’il a exprimé son mécontentement. « Par Allah ! Je vois encore son père et son frère qui avaient assiégé un fort pendant longtemps. Ils l’ont finalement conquis. Ensuite, le matin, nous avons divisé leurs parts entre nous. » C’est-à-dire tous deux avaient conquis cette forteresse et tous les musulmans en ont reçu les butins. C’était comme si avions divisés entre nous leurs parts. C’est pour cette raison qu’elle mérite qu’on lui offre quelque chose.

Il existe un récit sur le traitement du Calife ‘Oumar (r.a.) à l’endroit des femmes et des personnes âgées, des handicapés et des indigents. Talha relate qu’une fois, le Calife ‘Oumar (r.a.) est sorti de sa maison dans l’obscurité de la nuit et Talha l’a vu. Le Calife ‘Oumar (r.a.) est entré dans une maison, puis dans une autre. Au matin, Talha s’est rendu dans une de ces maisons où se trouvait une vieille femme aveugle. Talha lui a demandé : « Que fait la personne qui vient te voir la nuit ? » La vieille a répondu : « Il me sert depuis longtemps. Il s’occupe de mes tâches et enlève mes saletés. » En entendant cela, Talha s’est dit avec remords : « O Talha ! Que ta mère te perde ! Malheur à toi ! Toi tu cherches les défauts d’Oumar (r.a.) tandis que ses actions sont sublimes ! »

Telle était la norme des services rendus par le Calife ‘Oumar (r.a.) à ses sujets.

Il existe de nombreux récits sur la manière dont le Calife ‘Oumar (r.a.) a répondu aux besoins des femmes, des enfants et des nécessiteux et ce en faisant montre d’une grande crainte divine. Il était très inquiet à ce propos. Quand il constatait que les besoins d’un de ses sujets n’avaient pas été satisfaits, il en était très inquiet.

J’avais d’ores et déjà cité certains exemples les vendredis précédents dans divers contextes. À titre d’exemple, une fois, la nuit, il a demandé à une femme pourquoi son bébé pleurait. Celle-ci a répondu qu’Oumar (r.a.) n’avait pas fixé d’allocation pour les bébés allaités, et qu’elle ne donnait donc plus du lait au sien afin qu’il s’habitue à manger ; et que celui-ci pleurait [par conséquent] de faim. Le Calife ‘Oumar (r.a.) a été bouleversé en entendant cela et a immédiatement pris les dispositions pour lui fournir de la nourriture. Ensuite, il a annoncé qu’il fournirait également des rations pour tout nouveau-né. De même, à une occasion, une femme en voyage n’avait rien à manger et devait camper la nuit : ses enfants pleuraient de faim.

Quand le Calife ‘Oumar (r.a.) les a découverts la nuit, il a immédiatement pris des vivres du magasin et les lui a livrés : il était très agité. Il n’est retourné de là qu’après avoir préparé le repas, nourri les enfants et vu leur joie.

Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Voyez le Calife ‘Oumar (r.a.) : il inspirait la crainte et la peur chez de grands rois. Les gouvernements de César et de Chosroès tremblaient en raison d’Oumar : mais d’autre part, en voyant les enfants d’une femme bédouine affamés dans l’obscurité de la nuit, un grand homme comme le Calife ‘Oumar (r.a.) a tremblé. Il a porté pour eux un sac de farine sur le dos et une boîte d’huile dans les mains : il n’est retourné qu’après avoir préparé un repas de ses mains pour nourrir les enfants et les avoir vus endormis paisiblement. »

Ibn ‘Oumar relate un autre incident. Quand le Calife ‘Oumar (r.a.) est rentré à Médine de la Syrie, il s’est séparé de la caravane afin de s’enquérir de l’état de la population. Il est passé à côté d’une vieille femme qui était dans sa tente. Il a commencé à l’interroger et elle a dit : « Eh toi ! Qu’a fait ‘Oumar ? » Il a dit : « Il est là ; il est revenu de la Syrie. » La femme a déclaré : « Que Dieu ne le récompense pas de ma part ! » Le Calife ‘Oumar (r.a.) a dit : « Malheur à toi ! Pourquoi dis-tu cela ? »

La femme a dit : « Depuis qu’il est devenu Calife jusqu’à ce jour je n’ai reçu de sa part aucun don ni aucun dinar ni dirham. » Le Calife ‘Oumar (r.a.) a dit : « Je suis désolé pour toi ; et comment ‘Oumar peut-il connaître ton état étant donné que tu résides dans un coin reculé ? » La vieille femme ne savait pas qu’il s’agissait du Calife ‘Oumar (r.a.).

Elle a dit : « Saint est Allah ! Je ne pensais pas que le souverain du peuple pouvait ignorer ce qui se passe autour de lui. » Le Calife ‘Oumar (r.a.) a pleuré et il s’est dit : « Ô ‘Oumar, malheur à toi ! Combien y a-t-il de ces personnes lésées qui connaissent mieux la religion que toi ? » Puis, le Calife ‘Oumar (r.a.) lui a demandé : « Combien demandes-tu en réparation de l’injustice commise contre toi ? Je veux le sauver de l’Enfer. »

Il lui a dit qu’il souhaitait sauver ‘Oumar de l’enfer et [il a demandé] combien elle demandait en réparation de l’injustice commise contre elle.

La vieille femme de répondre : « Ne te moques pas de moi ! Que Dieu te fasse miséricorde ! » Le Calife ‘Oumar (r.a.) a répondu : « Il ne s’agit pas d’une blague. » Le Calife ‘Oumar (r.a.) a insisté jusqu’à ce qu’il lui ait payé vingt-cinq dinars pour réparer cette injustice.

Durant cette conversation, ‘Ali Ibn Abi Talib et ‘Abdoullah Ibn Mas’oud sont arrivés et ils ont tous deux déclaré : « Que la paix soit sur vous ô Emir des Croyants ! » La femme a mis ses mains sur sa tête et a dit : « Qu’Allah me bénisse ! J’ai conspué l’Emir des Croyants tandis qu’il était devant moi ! » Le Calife ‘Oumar (r.a.) a répondu : « Tu n’as commis aucun mal ! Que Dieu te fasse miséricorde ! » Puis le Calife ‘Oumar (r.a.) a demandé qu’on lui apporte un morceau de cuir pour écrire dessus mais il ne l’a pas obtenu.

Il a découpé une partie du châle qu’il portait pour écrire ceci : « Au nom de Dieu, le gracieux, le miséricordieux. Ceci est l’acte prouvant qu’Oumar a indemnisé untel au taux de 25 dinars pour toutes les injustices commises contre elle à partir du jour où il est devenu chef jusqu’à ce jour. Si elle réclame son dû devant Dieu au jour de la Résurrection, ‘Oumar en sera absout. ‘Ali Ibn Abi Talib et ‘Abdoullah Ibn Mas’oud en sont les ‘témoins. » Ensuite il a confié l’acte à Ali et a dit : « Si je décède avant toi, place cela dans mon linceul. »

Quelle est la norme que les parents fixent pour les mariages de leurs enfants ? Même aujourd’hui, nous constatons que certains ont des normes élevées. Quelle était la norme du Calife ‘Oumar (r.a.) ? Aslam (r.a.), qui était l’esclave affranchi d’Oumar (r.a.), relate : « Une nuit, je marchais avec l’Emir des croyants dans les rues de Médine. Il s’est adossé contre un mur pendant un certain temps pour se reposer. Il s’était adossé au mur d’une maison et il a entendu une vieille femme dire à sa fille d’ajouter de l’eau au lait. La jeune fille a répondu : « Ne savez-vous pas que l’annonceur de l’Emir des Croyants avait déclaré qu’il ne fallait pas ajouter de l’eau au lait ? » Sa mère a répondu : « Ni l’Emir des Croyants ni son prédicateur ne sont présents en ce moment ! » La jeune fille a dit : « Par Dieu ! Il n’est pas convenable que nous lui obéissions quand il est devant nous et que nous lui désobéissions en privé. »

Le Calife ‘Oumar a été très heureux d’entendre cela et a déclaré :

« Aslam ! Marque cette maison d’un signe sur sa porte. » Le lendemain, il a envoyé quelqu’un et a uni cette fille en mariage avec son fils ‘Asim. Constatant la vertu et la véridicité de cette femme, il a demandé sa main pour son fils. De cette union est née une fille : ‘Oumar Ibn ‘Abdil ‘Aziz était l’un des descendants de cette fille.

Selon un récit, Salamah relate : « Le Calife ‘Oumar traversait un jour le marché pour un travail quelconque quand je m’y trouvais. Il avait un fouet à la main. Le Calife ‘Oumar a déclaré : « Ô Salamah, écarte-toi sur le côté quand tu marches. » Et il m’a frappé légèrement d’un coup de fouet qui a touché le bord de mes vêtements. Je me suis écarté et il n’a plus rien dit. Un an s’est écoulé et j’ai rencontré le Calife ‘Oumar dans le marché. Il m’a dit : « Ô Salamah, as-tu l’intention d’accomplir le Hajj cette année ? » J’ai répondu : « Oui, ô Emir des fidèles ! » Puis il m’a pris par la main et m’a conduit à la maison et m’a offert six cents dirhams d’un sac et a dit : « O Salamah ! Utilise-les pour tes propres besoins. Ceci est en échange pour le coup de fouet que je t’avais donné un an de cela. » Salamah a déclaré : « Par Allah ô Emir des Croyants ! J’avais complètement oublié tout cela et aujourd’hui vous me l’avez rappelé. »

Le Calife ‘Oumar (r.a.) s’assurait également que les prix du marché n’affectassent pas les droits civils de quiconque. Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Parmi les droits civils, il y a celui de n’avoir aucune perturbation dans le commerce. Nous constatons que l’islam n’a pas non plus ignoré ce droit. Par conséquent, l’islam interdit d’augmenter les prix et de conclure des accords coûteux, tout comme il interdit de baisser les prix afin de nuire aux autres et de les pousser à la faillite. »

Ce sont des pratiques courantes dans les marchés d’aujourd’hui.

« Une fois à Médine, un homme vendait du raisin à un prix auquel les autres commerçants ne pouvaient pas le vendre. Lorsqu’Oumar (r.a.) est passé, il a réprimandé l’homme, car cela nuirait au reste des commerçants. Le but de l’islam était d’empêcher les prix exorbitants et la baisse des prix jusqu’au seuil du déraisonnable afin que ni les commerçants ni le public ne soient lésés. »

‘Amir raconte : « Un homme est voir le Calife ‘Oumar (r.a.) et lui a dit : « J’avais une fille qui a été enterrée vivante à l’époque de l’ignorance. Mais je l’ai sortie avant qu’elle ne meure. Lorsqu’elle s’est convertie à l’islam, elle a été sujette à l’une des sanctions de l’islam (elle a dû commettre une mauvaise action, suite à quoi elle a mérité une punition). Elle a alors pris un couteau pour se suicider. Je l’ai attrapé alors qu’elle avait déjà tranché certaines de ses veines. Puis, je l’ai soignée. Elle a été guérie, puis elle s’est repentie sincèrement. Ô Emir des Croyants ! Voici qu’à présent je reçois des demandes en mariage pour elle. Puis-je informer [les autres] concernant son comportement passé, sa vie antérieure et ses actions révolues ? » Le Calife ‘Oumar (r.a.) a dit à cette personne : « Allah a couvert son défaut et tu souhaites quant à toi le révéler ? Par Allah ! Si tu informes qui que ce soit à son sujet, je ferai de toi un exemple pour toute la ville. Marie-la en tant que chaste femme musulmane. Oublie ses actions passées. »

Le Calife ‘Oumar (r.a.) s’inquiétait des autres lorsque sévissait la peste dite Ta’oun ‘Amwâs.

‘Amwâs est une vallée située à 9 kilomètres de la route menant de Ramla à Jérusalem. Selon les livres d’histoire, cette vallée porte ce nom car elle était le berceau de l’épidémie de peste qui a causé d’innombrables morts en Syrie. Selon certains, environ 25 000 personnes en sont décédées en Syrie. En l’an 17 de l’Hégire, le Calife ‘Oumar (r.a.) a quitté Médine pour la Syrie. Il a fait venir à Sargh les généraux de l’armée. Sargh est un village dans la vallée de Tabouk, sur la frontière entre la Syrie et le Hedjaz. Ils ont informé le Calife ‘Oumar que l’épidémie de la peste sévissait en Syrie. Après avoir demandé conseil, le Calife est rentré. Le recueil d’Al-Boukhari en fait mention. C’est un récit que j’ai mentionné dans le passé dans un autre contexte.

‘Abdoullah Ibn ‘Abbas déclare : « À Sargh, le Calife ‘Oumar (r.a.) a rencontré Abou ‘Oubaydah, le chef de l’armée, et ses compagnons. Ils ont informé le Calife ‘Oumar que l’épidémie de la peste sévissait en Syrie. ‘Oumar a appelé les premiers Mouhajirîn pour leur demander conseil. ‘Oumar leur a demandé conseil, mais leurs avis divergeaient. Certains disaient qu’il fallait continuer le voyage ; d’autres ont insisté sur le fait que de nobles compagnons du Saint Prophète (s.a.w.) faisant partie de cette armée, il n’était pas convenable de les exposer au risque de l’épidémie. ‘Oumar a demandé aux Mouhajirîn de partir et il a ensuite fait venir les Ansâr afin de leur demander conseil eux-aussi. Mais les avis des Ansâr divergeaient comme ceux des Mouhajirîn. ‘Oumar a renvoyé les Ansâr et a demandé qu’on appelle les sages parmi les Qouraychites qui avaient accepté l’islam lors de la victoire de La Mecque et étaient ensuite venus s’installer à Médine. Ils sont venus et se sont tous accordés sur une même décision : celle de rentrer. Étant donné qu’une épidémie y sévissait, il ne fallait pas s’y rendre avec l’armée. ‘Oumar a suivi leur conseil et a fait annoncer le retour. »

Abou ‘Obaydah Ibn Al-Jarrah a demandé à cette occasion : « Est-il possible de fuir le décret divin ? ‘Oumar s’est adressé à Abou ‘Oubaydah en ces termes : « Ô Abou ‘Oubaydah, si seulement quelqu’un d’autre que toi eût prononcé ces paroles ! Nous fuyons certes une chose décrétée par Allah, mais pour nous diriger vers une autre chose qu’il a Lui-même décrétée. » ‘Oumar a ajouté : « Si tu possèdes des chameaux et que tu les emmènes dans une vallée où il y a deux parties, une partie où l’herbe est verdoyante et l’autre où elle est asséchée, le fait que tu les emmènes sur la partie verte ou la partie asséchée ne sera-t-il pas en accord avec le décret divin ? »

Le rapporteur a déclaré : « C’est alors qu’est arrivé ‘Abdour Rahman Ibn ‘Awf ; il n’avait pas été présent [plus tôt] en raison d’autres occupations. Celui-ci a déclaré : « J’ai la solution à ce problème. J’ai entendu le Saint Prophète (s.a.w.) dire : « Si vous apprenez qu’une épidémie se répand dans un endroit, ne vous y rendez pas ; et si une maladie se répand dans l’endroit où vous vous trouvez, ne le quittez pas. » Lorsqu’il a entendu cela, ‘Oumar a loué Allah le Très-Haut et ils ont fait marche arrière.

Le Calife ‘Oumar (r.a.) était venu de Médine et il n’avait pas encore atteint l’endroit frappé par l’épidémie. C’est pour cette raison qu’il est retourné avec ses compagnons.

Étant donné qu’Abou ‘Oubaydah était le général de l’armée et qu’il se trouvait dans la région affectée par l’épidémie, c’est pour cette raison que lui et son armée n’ont pas bougé de là.

Arrivé à Médine, le Calife ‘Oumar (r.a.) a tenté de trouver des solutions pour protéger les musulmans de la destruction causée par l’épidémie. Il était très inquiet à propos d’Abou ‘Oubaydah (r.a.). Un jour, ‘Oumar a envoyé une lettre à Abou ‘Oubaydah. Il lui a dit : « J’ai besoin de toi pour un travail important. Dès que tu reçois cette lettre, retourne immédiatement à Médine. Si la lettre te parvient le soir, n’attend pas le matin pour rentrer ; et si la lettre t’atteint le matin, n’attend pas le soir. »

C’était une expression de son amour à l’égard d’Abou Oubaydah. Lorsque Abou ‘Oubaydah a lu la lettre, il a déclaré : « Je comprends l’exigence du Calife. Qu’Allah accorde Sa miséricorde à ‘Oumar. Il veut préserver ce qui ne va plus durer longtemps. » Allah sait le mieux ce qui m’arrivera. Il a répondu à la lettre, en écrivant : « O Emir des croyants ! J’ai compris votre souhait. Ne m’appelez pas. Laissez-moi demeurer ici. Je suis un des soldats musulmans. Le décret de Dieu aura lieu : comment puis-je m’en détourner ? »

Quand le Calife ‘Oumar a lu la lettre, il a commencé à pleurer. Les membres de l’assistance lui ont demandé : « Ô Emir des Croyants ! Abou ‘Oubaydah est-il décédé ? » Il a répondu : « Non ! Mais peut-être qu’il mourra bientôt. »

Après avoir demandé conseil à des compagnons avisés le Calife ‘Oumar (r.a.) a écrit à Abou ‘Oubaydah : « Vous êtes descendus dans une vallée. Dirigez-vous vers une partie élevée et aérée. »

Il leur a conseillé de quitter les vallons et de se rendre dans les hauts de la montagne où l’air est plus sain.

Abou ‘Oubaydah réfléchissait à propos de l’application de cet ordre quand il est décédé de la peste.

Abou ‘Oubaydah avait nommé Mou’adh Ibn Jabal comme son successeur : celui est également décédé de la peste. Mou’adh Ibn Jabal avait nommé ‘Amr Ibn Al-‘Âs comme son successeur. Il a prononcé un discours, en disant : « Quand ces épidémies sévissent, elles se répandent comme le feu. Allez-vous cacher sur les montagnes pour vous sauver la vie. » Il est parti avec les soldats sur les montagnes. La virulence de l’épidémie s’est atténuée petit à petit et a complètement disparu. »

Quand le Calife ‘Oumar (r.a.) a eu connaissance de ce discours d’Amr Ibn Al-‘Âs et il l’a non seulement apprécié, mais il a déclaré que celui-ci avait obéi à son commandement envoyé [auparavant] à Abou ‘Oubaydah.

En sus d’Abou ‘Oubaydah, Mou’adh Ibn Jabal, Yazid Ibn Abi Soufyan, Harith Ibn Hicham, Souhayl Ibn ‘Amr, ‘Outbah Ibn Souhayl et d’autres personnes honorables sont également décédées de cette épidémie.

Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) a relaté le retour [du Calife ‘Oumar (r.a.)] de la région affectée par la peste d’Amwâs. Il déclare : « Une épidémie de peste a sévi en Syrie lors de la guerre. Le Calife ‘Oumar (r.a.) s’y est rendu en personne afin de prendre des dispositions nécessaires pour la protection de l’armée avec les conseils du peuple.

Quand l’épidémie a gagné en virulence, les compagnons lui ont conseillé qu’il n’était pas approprié pour lui d’y demeurer et qu’il devait retourner à Médine. Quand il a décidé de rentrer à Médine, Abou ‘Oubaydah lui a dit : « Souhaitez-vous fuir le décret de Dieu ? » Le Calife ‘Oumar a répondu : « Nous fuyons le destin décrété par Dieu pour nous diriger vers un autre destin décrété par Dieu. » En somme, il n’est pas permis d’abandonner les moyens matériels. Certes il faut asservir les moyens matériels à la religion.

Voici des récits sur l’exaucement des prières du Calife ‘Oumar. Khawat Ibn Joubayr relate : « Lors du califat d’Oumar, les gens souffraient d’une grave famine. Le Calife ‘Oumar (r.a.) est sorti avec les gens et a offert deux rak’ats de prière d’Istisqâ’avec eux. Ensuite, il a couvert ses deux épaules de son châle : la partie gauche du châle était sur son épaule droite et la partie droite sur son épaule gauche. C’est-à-dire qu’il s’est enroulé dans le châle. Ensuite il a levé ses mains pour prier et il a fait la supplique [suivante] :

اللهم إنا نستغفرك ونستسقیك

« Ô Allah ! Nous demandons Ton pardon et nous Te demandons la pluie. »

Il n’avait pas encore quitté sa place que la pluie a commencé à tomber. Le narrateur dit que les gens de notre village sont venus voir ‘Oumar et ont dit : « O Emir des Croyants ! Nous étions dans notre vallée à un certain moment de la journée quand les nuages nous ont couverts et nous avons entendu une voix disant « La pluie d’Abou Hafs vous vient ! La pluie d’Abou Hafs vous vient ! »

Il y a un événement de l’acceptation d’une de ses prières, liée à l’écoulement du Nil. Lorsque le Nil s’asséchait avant l’islam, le peuple suivait une coutume pour qu’il se remette à couler. Allah sait le mieux si ce rituel avait vraiment un effet ou non, mais l’islam a aboli ce rituel. Voici l’histoire de la fin de cette coutume.

Qays Ibn Al-Hajjaj relate : « Après la conquête de l’Égypte, ses habitants autochtones sont venus à la rencontre d’Amr Ibn Al-‘Âs un certain jour du mois. Ils ont dit : « Ô Emir ! Le Nil ne s’écoule pas tant que nous ne suivons pas une coutume. » ‘Amr a demandé : « Qu’est donc cette coutume ? » Ils ont dit : « Quand les onze nuits de ce mois sont passées, nous nous rendons chez une jeune fille vierge en présence de ses parents. Nous tentons de convaincre ses parents et nous la revêtons des plus beaux vêtements et bijoux, puis nous la plaçons dans le Nil. » ‘Amr lui a répondu : « Cela n’arrivera jamais dans l’islam. L’islam abolit tous les rituels qui existaient avant lui. » Ils ont attendu, mais le Nil ne coulait pas du tout, tant et si bien que les gens ont décidé de quitter le pays. En effet, le Nil s’est asséché et les gens ont décidé de quitter les lieux. Vu la situation, ‘Amr a écrit au Calife ‘Al-Khattab à ce sujet. Le Calife ‘Oumar (r.a.) a écrit en réponse à ‘Amr Ibn Al-‘Âs : « Ce que tu as dit est correct. L’islam a aboli tous ces rituels qui l’ont précédé. » Il a envoyé une petite note à l’intérieur de la lettre. Le Calife ‘Oumar a écrit à ‘Amr : « Je vous ai envoyé une note dans ma lettre pour la mettre dans le Nil. » Lorsque la lettre du Calife ‘Oumar est parvenue à ‘Amr Ibn Al-‘Âs, il a sorti la note et l’a ouverte. Voici ce qui était inscrit dessus : « Ceci est écrit par ‘Oumar Ibn Al-Khattab, le serviteur d’Allah et l’Emir des croyants, au Nil en Égypte. Si tu coules de ton propre chef, alors ne coule pas. Mais si c’est Allah qui te fait couler, alors je prie qu’Allah le Tout-Puissant te fasse couler. » ‘Amr a mis cette note dans le Nil un jour avant la fête des chrétiens. Le matin venu, Allah a fait couler seize coudées d’eau de plus dans le Nil en une nuit et Il a mis fin à cette coutume du peuple d’Égypte. La plupart des livres historiques ont confirmé cet incident. Mais Muhammad Hussain Heikal, un biographe du Calife ‘Oumar, a déclaré qu’il n’y avait pas de rituel pareil. En tout cas, il s’agit d’un récit.

Ensuite, il y a l’incident de la voix du Calife ‘Oumar (r.a.) [que les soldats ont] entendue lors de la bataille de Sariya. Je l’ai déjà mentionné dans le passé. J’en fais mention ici dans le contexte de l’exaucement des prières du Calife ‘Oumar (r.a.) et le traitement particulier de Dieu en sa faveur.

Selon le recueil d’Al-Tabari, le Calife ‘Oumar (r.a.) a envoyé Sariya Ibn Zounaym dans la région de Fasa et Darabgerd. Quand ils sont arrivés là-bas et ont assiégé le peuple, ces derniers ont appelé leurs partisans en renfort. Ils se sont rassemblés dans le désert pour affronter l’armée musulmane, et quand leur nombre a augmenté, ils ont entouré les musulmans de toutes parts. Le Calife ‘Oumar (r.a.) était en train de prononcer son sermon du vendredi, lorsqu’il a déclaré : « Ya Sariya Ibn Zounaym ! Al-Jabal ! Al-Jabal ! » C’est-à-dire, « Ô Sariya Ibn Zounaym ! La montagne ! La montagne ! » Il y avait une montagne près de l’endroit où l’armée musulmane était stationnée. S’ils s’y réfugiaient, l’ennemi ne pouvait attaquer que d’un côté. Ils se sont réfugiés dans la montagne, après quoi ils ont combattu et vaincu l’ennemi et ont pris beaucoup de butin. »

Le Messie Promis (a.s.) a également relaté cet incident et a déclaré : « Les compagnons ont accompli de nombreux prodiges. » J’avais lu l’extrait complet du Messie Promis (sur qui la paix) dans un précédent sermon.

À la lumière de cela il est fort probable que l’incident du Nil soit vrai, bien que certains historiens le rejettent.

Il existe un récit sur la bénédiction du chapeau du Calife ‘Oumar (r.a.) et César. Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) relate qu’une fois, à l’époque de Calife ‘Oumar (r.a.), César avait de graves maux de tête et malgré toutes sortes de traitements il ne s’était pas rétabli. Quelqu’un lui a conseillé d’informer le Calife ‘Oumar (r.a.) de sa condition et de lui demander quelque chose en guise de bénédiction. « Il priera pour vous et enverra également quelque objet béni. Ses prières vous guériront sûrement. »

Il envoya son ambassadeur au Calife ‘Oumar (r.a.). Celui-ci a compris que ce sont des gens arrogants et que César n’allait pas se déplacer en personne. « Il souffre et c’est pour cette raison qu’il m’a envoyé son ambassadeur.

Si je lui envoie tout autre objet béni, il ne l’utilisera peut-être pas par mépris. Je lui enverrai quelque chose qui servira de bénédiction et brisera son arrogance. » Ainsi, il lui a envoyé un vieux bonnet qui avait des taches partout et qui était noirci par la saleté comme une bénédiction. César était très mécontent quand il a vu ce chapeau et ne l’a pas porté sur sa tête. Mais Allah voulait le faire comprendre qu’il ne mériterait des bénédictions que par l’entremise du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il avait tellement mal à la tête qu’il a dit à ses serviteurs : « Apportez le bonnet qu’Oumar m’avait envoyé pour que je puisse le mettre sur ma tête. » Il l’a placé sur sa tête et la douleur est partie. Il avait mal à la tête tous les huit ou dix jours : par habitude, quand il s’asseyait dans sa cour, il gardait désormais ce chapeau sale du Calife ‘Oumar (r.a.) sur sa tête.

Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Il existe aussi un autre aspect caché dans ce signe que Dieu lui a montré. Un compagnon du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait été fait prisonnier par César. Il avait ordonné qu’on le forçat à consommer de la chair de porc. Il endurait la famine, mais n’a pas touché à la chair de porc. Bien que l’islam a permis de manger du porc en cas de contrainte, il avait l’habitude de dire « Je suis un compagnon et je ne peux donc pas le faire. » A chaque fois qu’il était sur le point de mourir après avoir été affamé pendant plusieurs jours, César lui donnait du pain. Lorsqu’il recouvrait ses forces, César disait qu’il fallait lui donner de la chair de porc. Ainsi, il ne le laissait ni mourir ni vivre. Quelqu’un lui a dit : « Vous avez ce mal de tête parce que vous avez emprisonné ce musulman et maintenant le remède est de demander à ‘Oumar de prier pour vous et de lui demander quelque objet béni. » Lorsque le Calife ‘Oumar (r.a.) lui a envoyé un chapeau et qu’il a été soulagé de sa douleur, il en a été tellement ému qu’il a libéré ce compagnon.

César tourmentait un compagnon et Allah lui a causé un mal de tête en guise de punition. Quelqu’un d’autre lui a conseillé de demander la bénédiction d’Oumar et de lui demander de prier. Ce dernier a envoyé cet objet béni et la douleur de César a disparu. Par ce moyen Allah a pourvu au salut de ce Compagnon et lui a révélé la véracité de Muhammad (s.a.w.). »

Selon le Tafsir d’Al-Razi il est dit que César a écrit au Calife ‘Oumar (r.a.) : « J’ai un mal de tête qui ne s’améliore pas. Envoyez-moi quelque médicament. » Le Calife ‘Oumar (r.a.) lui a envoyé ce bonnet. Il n’avait plus mal à la tête quand il portait cette coiffe et il en souffrait de nouveau dès qu’il l’enlevait. Il en fut surpris : il fouilla à l’intérieur du bonnet et découvrit un morceau de papier sur lequel était inscrit Bismillah-ir-Rahman-ir-Rahim. Ceci est mentionné dans le commentaire d’Al-Razi.

Voici quelques prières du Calife ‘Oumar (r.a.). ‘Amr Ibn Maymoun relate : « Le Calife ‘Oumar (r.a.) avait l’habitude de prier en ces termes :

اللهم توفنی مع الابرار ولا تخلفنی فی الاشرار وقنی عذاب النار والحقنی بالاخیار

« Ô Allah fais moi mourir avec les justes et ne me laisse pas parmi les méchants et sauve-moi du tourment du feu et unis-moi avec les justes. »

Yahya Ibn Sa’id Ibn Mousayyib relate : « Lorsque ‘Oumar Ibn Al-Khattab revint de Mina, il laissa son chameau à Abtah et fit un tas de pierres dans la vallée de Batha et y étendit un côté de son châle. Il leva les mains au ciel et se mit à prier.

الله کبرت سنی وضعفت قوتی وانتشرت رعیتی واخفظنی الیك غیر مزین ولا مفرت

« Ô Allah, je suis vieux, ma force a décru, mes sujets se sont dispersés. Donne-moi la mort sans me laisser partir à la perdition et sans m’amoindrir. »

Il fut attaqué et il tomba en martyr au cours du mois de Dhou’l-Hijjah.

Ibn ‘Oumar (r.a.) a rapporté : « En période de famine, le Calife ‘Oumar (r.a.) a adopté une nouvelle habitude : après avoir dirigé la prière d’Icha, il entrait chez lui et priait continuellement jusqu’à la dernière partie de la nuit. Ensuite, il sortait et se promenait dans Médine. Un jour, à l’aube, je l’ai entendu réciter :

اللهم لا تجعل هلاك أمة محمد علی یدی

« Ô Allah ! N’anéantis pas l’Oummah de Muhammad (s.a.w) de mes mains. »

Le premier Calife du Messie (r.a.) a déclaré : « L’on doit rendre culte à Dieu en toute sincérité. L’on ne doit guère se soucier de ce que les gens pensent qu’on est bon ou mauvais. Se présenter intentionnellement comme étant mauvais est contraire à une prière enseignée par le Saint Prophète (s.a.w.) à ‘Oumar (r.a.). Cette prière se lit ainsi :

اللهم اجعل سریرتی خیرا من علانیة واجعل علانیتی صالحا

« Allah, fais que mon for intérieur soit meilleur que mon état externe et rend mon for intérieur juste. »

Il existe un récit sur le respect qu’avait Calife ‘Oumar (r.a.) à l’égard de la mosquée Al-Nabawi ainsi que pour la Salat. Sa’ib Ibn Yazîd (r.a.) a rapporté : « Je me tenais debout dans la mosquée lorsqu’une personne m’a lancé un caillou. J’ai regardé vers lui et j’ai constaté qu’il s’agissait du Calife ‘Oumar Ibn Al-Khattab (r.a.). Il m’a ordonné : « Amène-moi ces deux personnes ! », en désignant deux personnes qui parlaient à voix haute. Je lui ai amené les deux personnes en question. Le Calife ‘Oumar (r.a.) leur a demandé : « Qui êtes-vous ? » ou « D’où venez-vous ? » Ils ont répondu : « Nous sommes des habitants de Taïf » Sur ce, Calife ‘Oumar (r.a.) a déclaré : « Je vous aurais punis si vous étiez des habitants de cette ville. Comment osez-vous parler à voix haute dans la mosquée du Prophète (sa) ? » »

Ibn ‘Oumar (r.a.) a déclaré : « Tant que les rangées n’étaient pas rectilignes, le Calife ‘Oumar (r.a.) n’énonçait pas « Allahou Akbar ». Il avait missionné une personne pour aligner les rangées. Abou ‘Outhman Al-Nahdi (r.a.) a rapporté : « Au moment de l’Iqamah, [lorsque la prière était sur le point de commencer], le Calife ‘Oumar (r.a.) tournait le dos à la Qiblah pour faire face aux fidèles et disait à untel d’avancer et à un autre de reculer : il s’assurait que les rangées soient rectilignes. Une fois que les rangées étaient alignées, il se tournait vers la Qiblah et disait « Allahou Akbar ».

Il existe un récit au sujet des sacrifices financiers du Calife ‘Oumar (r.a.) et des dépenses dans la voie d’Allah, parmi tant d’autres. Ibn ‘Oumar (r.a.) a rapporté : « Le Calife ‘Oumar Ibn Al-Khattab (r.a.) avait acquis un terrain à Khaybar, et s’était rendu auprès du Saint Prophète (sa) pour le consulter à ce propos. » Il a déclaré : « Ô Messager d’Allah, j’ai acquis un terrain à Khaybar ; selon moi, je n’ai jamais eu de propriété meilleure que celle-ci. Que me conseillez-vous à son sujet ? » Il a répondu : « Si tu le souhaites, tu peux dédier ce terrain, et distribuer les revenus générés à partir de celui-ci parmi les pauvres. » Nafi’relate que le Calife ‘Oumar (r.a.) avait donné ce terrain en charité à condition qu’il ne fût ni vendu ni offert à qui que ce soit, ni même distribué à des héritiers. Il avait dédié ce terrain pour les nécessiteux, pour les membres de sa famille, pour libérer les esclaves dans la voie d’Allah, pour les voyageurs, et pour les invités. Et il avait décrété que le gardien du terrain pourrait en consommer [les récoltes] ou en nourrir autrui selon l’usage, mais qu’il ne pourrait pas en profiter pour accumuler de l’argent. Dès que l’opportunité de faire des sacrifices se présentait, le Calife ‘Oumar (r.a.) s’efforçait d’y exceller. Une fois, lorsque le Saint Prophète (sa) avait demandé aux gens de faire des sacrifices financiers, il avait apporté la moitié de ses biens : j’ai déjà mentionné ce récit. Il avait une telle crainte de Dieu que lorsqu’il était sur le point de mourir, des larmes coulaient de ses yeux et il disait : « Je ne mérite aucune récompense, je souhaite uniquement éviter tout châtiment. » Tel était l’état de sa crainte de Dieu.

Il reste encore quelques points [que je] mentionnerai prochainement, Incha Allah.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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