Sermons 2021

Nobles qualités du calife Oumar

Dans son sermon du 26 novembre 2021, Sa Sainteté le Calife a évoqué les excellences et les vertus du calife Oumar (r.a.).

Sermon du vendredi 26 novembre 2021, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

Les savants, en particulier ceux du Saint Coran, qu’ils soient des jeunes, des enfants ou des grands, jouissaient d’un éminent statut dans la compagnie du Calife ‘Oumar (r.a.).

Le recueil d’Al-Boukhari rapporte qu’Ibn ‘Abbas a déclaré : « Ouyaynah Ibn Hisn Ibn Houdhayfah est venu à Médine et a logé chez son neveu Hour Ibn Qays, que le Calife ‘Oumar (r.a.) plaçait tout près de lui en sa compagnie. Les Qaris – savants du Coran – s’asseyaient tout près du Calife ‘Oumar (r.a.) pour le conseiller, qu’ils soient âgés ou jeunes. Ouyaynah a dit à son neveu : « Ô mon neveu ! Le Calife ‘Oumar (r.a.) t’honore. Demande-lui de me recevoir ! » Hour Ibn Qays a répondu : « Je solliciterai une audience pour toi. » Hour Ibn Qays a demandé la permission pour Ouyaynah et le Calife ‘Oumar (r.a.) a accédé à sa requête. Quand Ouyaynah s’est présenté, il a déclaré : « Ô Fils de Khattab ! Que ce passe-t-il ? Vous ne nous comblez pas de richesses et vous ne gérez pas nos biens en toute équité. » Le Calife ‘Oumar (r.a.) s’est mis en en colère et il était sur le point de se prononcer quand Hour a déclaré : « Ô Emir des Croyants ! Allah a dit à Son Prophète :

خُذِ الْعَفْوَ وَأْمُرْ بِالْعُرْفِ وَأَعْرِضْ عَنِ الْجَاهِلِينَ

C’est-à-dire : « Adopte la clémence, et enjoins ce qui est convenable, et détourne-toi des ignorants. » (7 : 200)

Ouyaynah fait partie de ces ignares. »

Par Allah ! Quand Hour Ibn Qays a cité ce verset, le Calife ‘Oumar (r.a.) s’est retenu et n’a rien dit. Il se retenait tout le temps lorsqu’il entendait la parole de Dieu. »

Le premier Calife de la Communauté évoque un incident qui a eu lieu dans la présence du Calife ‘Oumar (r.a.) : « Un chef s’y est présenté et il était fort mécontent qu’un enfant de dix ans y soit présent. Que faisait un gamin dans une cour aussi illustre, se disait-il. Par hasard, le Calife ‘Oumar (r.a.) s’est fâché suite à quelque action de ce chef. Il a demandé qu’on fasse venir le fouetteur [pour le punir]. C’est alors que ce même garçon a cité ces versets :

وَالْكَاظِمِينَ الْغَيْظَ

وَأَعْرِضْ عَنِ الْجَاهِلِينَ

Et il a ajouté : « Il fait partie des ignares. »

Le visage d’Oumar (r.a.) s’est assombri et il s’est tu. Le frère de cet individu lui a dit : « C’est ce même gamin que tu méprisais qui t’a sauvé. »

Voici comment le Calife ‘Oumar éduquait les enfants. Selon un récit, Youssouf Ibn Yacoub a déclaré : « Ibn Chihab m’a dit à moi et au fils de mon oncle : « Ne vous méprisez pas pour le fait que vous soyez des enfants. Quand le Calife ‘Oumar (r.a.) faisait face à un problème, il faisait venir des enfants et il leur demandait conseil afin d’affiner leur intelligence. »

Quand les musulmans ont subi un revers et de grandes pertes lors de la bataille d’Ouhoud, Abou Soufyan a lancé à trois reprises : « Muhammad est-il présent parmi vous ? » Il est question ici du sens de l’honneur du Calife ‘Oumar (r.a.). Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a empêché ses compagnons de répondre. Ensuite il a demandé à trois reprises : « Le fils d’Abou Qahafa est-il présent parmi vous ? » Et à trois reprises encore : « Le fils de Khattab est-il présent parmi vous ? » Puis, se tournant vers ses compagnons, il a déclaré : « Tous trois ont été tués ! » En entendant cela, ‘Oumar (r.a.) n’a pas pu se maîtriser. Il a lancé : « Ô ennemi d’Allah ! Tu mens ! Ces personnes que tu as citées sont bel et bien vivantes. Tu devras endurer encore bien de choses déplaisantes ! »

Abou Soufyan a déclaré : « Ceci est notre vengeance pour la bataille de Badr. Le conflit armé ressemble à une roue. Tantôt celui-là remporte la victoire, tantôt l’autre. »

Le Calife ‘Oumar (r.a.) était très prudent quant à la protection et la gestion des biens du Bayt al-Mal. Zayd Ibn Aslam relate : « ‘Oumar Ibn Al-Khattab a consommé du lait. Cela lui a plu. » Quelqu’un lui avait offert du lait et cela lui avait plu.

Il a demandé à celui qui lui en avait offert : « D’où vient ce lait ? » Il a répondu qu’il était allé à une source, dont il a mentionné le nom. Là-bas se trouvaient des gens qui abreuvaient les chameaux consacrés à l’aumône. « Ils ont trait du lait pour moi que j’ai mis dans ce récipient que j’utilise pour l’eau potable. »

Sur ce, ‘Oumar Ibn Al-Khattab a mis ses doigts dans la bouche pour régurgiter le lait. Étant donné qu’il s’agissait du lait de la Zakat, il ne souhaitait pas en consommer.

Le fils d’Al-Barâ’Ibn Ma’rour raconte qu’un jour le Calife ‘Oumar (r.a.) est sorti de chez lui et est monté sur la chaire [de la mosquée]. Il était malade à l’époque. On lui a proposé du miel pour sa maladie. Il y avait un pot de miel dans le trésor. Le Calife ‘Oumar (r.a.) a dit : « J’en consommerai si vous m’en donnez la permission. Sinon, cela m’est interdit. » Les gens lui en ont donné la permission.

J’avais déjà évoqué cet incident sur le soin qu’il apportait à la protection des biens du Bayt al-Mal. Je vais brièvement mentionner ce récit de nouveau ici.

Par une mi-journée torride, le Calife ‘Oumar (r.a.) ramenait en personne deux chameaux vers les pâturages de peur de les perdre. Quand ‘Outhman (r.a.) l’a vu par hasard ; il a déclaré : « Nous pourrons le faire à votre place. Venez à l’ombre ! » Le Calife ‘Oumar (r.a.) a déclaré : « Restez à l’ombre. C’est mon travail et je le ferai moi-même. »

Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) décrit cet incident comme suit : « Suite à Ses promesses, Allah a conféré aux musulmans richesses, statuts et honneur. Mais ils n’ont pas négligé pour autant l’islam. » Il explique ici que si vous possédez quelque atout, vous ne devriez pas négliger votre religion, les enseignements de l’islam ou vos responsabilités.

Il relate qu’Outhman raconte : « J’étais assis dans mon abri par un temps si chaud que je n’ai même pas osé ouvrir la porte. Mon domestique m’a dit qu’il y avait une personne qui marchait dehors sous le soleil brûlant. Après quelques instants, l’homme s’est approché de mon abri et j’ai vu qu’il s’agissait du Calife ‘Oumar (r.a.). En le voyant, je suis sorti tout paniqué et je lui ai demandé : « Où allez-vous par cette chaleur torride ? » ‘Oumar (r.a.) a répondu : « Un chameau du Bayt al-Mal a été perdu et je suis sorti à sa recherche. »

Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) ajoute : « Allah déclare :

عَلَى الْأَرَائِكِ يَنْظُرُونَ

Ils seront sur les trônes, mais seront toujours aux commandes. Les faveurs et les conforts de ce monde ne les rendront pas paresseux. Ils ne dormiront pas sur ces trônes, mais demeureront éveillés et alertes. Ils veilleront au respect des droits d’autrui et continueront d’accomplir leurs devoirs de la meilleure façon possible. »

Voici un récit sur le sens d’égalité du [Calife ‘Oumar (r.a.)]. Sa’id Ibn Mousayyib relate qu’un Juif et un musulman qui avaient un différend s’étaient présentés au Calife ‘Oumar (r.a.). Le Calife ‘Oumar a conclu que le Juif avait raison et il a décidé en conséquence. Le Juif a déclaré : « Par Allah ! Vous avez pris la bonne décision ! »

Anas relate qu’un Egyptien s’est présenté au Calife ‘Oumar (r.a.) et a déclaré : « Ô Amir Al-Mou’minin ! Je cherche refuge auprès de vous contre l’oppression ! »

Le Calife ‘Oumar (r.a.) a déclaré : « Tu as trouvé un bon refuge. » L’Égyptien a déclaré : « J’ai fait une course avec le fils de ‘Amr Ibn al-‘Âs et je l’ai dépassé. Alors, il m’a fouetté et m’a dit : « Je suis le fils d’un notable ! Comment oses-tu me dépasser ? » En entendant cela, le Calife ‘Oumar (r.a.) a écrit une lettre à ‘Amr Ibn al-‘Âs et lui a ordonné de se présenter avec son fils. Quand ‘Amr Ibn al-‘Âs s’est présenté, le Calife ‘Oumar (r.a.) a demandé : « Où se trouve l’Égyptien ? [Puis, il a dit à ce dernier] Prend le fouet et frappe-le. » Il a commencé à le battre le fils d’Amr Ibn al-‘Âs et Calife ‘Oumar (r.a.) disait à l’Égyptien : « Frappe le fils de la personne honorable ! »

Anas (r.a.) raconte : « Il l’a frappé et nous avons tiré plaisir de la scène. Il a continué à le fouetter jusqu’à ce que nous souhaitions qu’il le laisse. Le Calife ‘Oumar (r.a.) a dit à l’Égyptien : « Frappe ‘Amr Ibn al-‘Âs sur la tête ! » L’Égyptien a répondu : « Amir al-mu’minin ! C’est son fils qui m’a frappé et je me suis vengé. » Le Calife ‘Oumar (r.a.) a demandé à ‘Amr Ibn al-‘Âs : « Depuis quand as-tu asservi les gens quand leurs mères les ont enfantés libres ? » ‘Amr Ibn al-‘Âs a répondu : « Ô Amir al-Mou’minin, je n’étais pas au courant de cet incident et l’Égyptien ne s’était pas présenté à moi. » »

Un jour, on a livré des provisions au Calife ‘Oumar (r.a.) et il a commencé à en distribuer parmi le peuple. Il y avait tout un attroupement de gens. Sa’d Ibn Abi Waqqas s’est frayé un chemin dans la foule, s’est avancé et s’est approché du Calife. Celui-ci l’a frappé d’un coup de son fouet et a dit : « Tu n’as pas peur du sultan de Dieu sur Terre et tu as traversé la foule pour avancer ! Je souhaite te dire que le sultan d’Allah n’a pas du tout peur de toi. »

Le Calife ‘Oumar (r.a.) avait une grande tolérance. Selon un récit en prononçant un sermon il avait déclaré : « Ô gens ! Si l’un d’entre vous voit la moindre faute en moi, redressez-la ! » Un homme s’est levé et a déclaré : « Si nous constatons la moindre faute chez vous, nous la corrigerons avec nos épées ! » Le Calife ‘Oumar (r.a.) a dit : « Dieu merci ! Il a créé dans cette Oummah des gens qui corrigeront les fautes d’Oumar avec leurs épées ! »

Le Calife ‘Oumar (r.a.), en prononçant le sermon, a déclaré : « Aidez-moi en m’enjoignant de faire le bien, en m’empêchant de faire le mal et en me conseillant. » À une occasion le Calife ‘Oumar (r.a.) a déclaré : « La personne que je préfère la plus est celle qui m’informe de mes défauts. »

Le Calife ‘Oumar (r.a.) disait : « Je crains de commettre une erreur et que personne ne me corrige par peur de ma personne. »

Un jour, quelqu’un lui a dit en publique : « Ô ‘Oumar ! Crains Allah ! » Certains étaient très fâchés en entendant cela et ont voulu le faire taire. Le Calife ‘Oumar (r.a.) lui a dit : « Il n’y a aucun bien en toi si tu n’indiques pas ma faute. Il n’y a aucun bien en moi si je ne t’écoute pas. »

Il souhaitait lui dire qu’il ne devait pas se contenter de dire des paroles en l’air, mais de préciser ses déclarations.

Un jour, le Calife ‘Oumar (r.a.) s’est levé pour prononcer le sermon. Il venait de dire « Ô gens, écoutez et obéissez ! » quand un homme l’a interrompu et a déclaré : « Ô ‘Oumar ! Nous n’écouterons pas et nous n’obéirons pas ! » Le Calife ‘Oumar (r.a.) lui a gentiment demandé : « Pourquoi, ô serviteur d’Allah ? » Il a répondu : « Le tissu distribué parmi les gens du Bayt al-Mal, ne suffisait que pour faire des chemises. On ne peut en faire un complet. Vous avez reçu la même quantité de tissu. Comment ce fait-il que vous ayez un complet vestimentaire ? » Le Calife ‘Oumar (r.a.) lui a dit : « Reste à ta place ! » Ensuite, il a fait appeler son fils ‘Abdoullah. Celui-ci a dit qu’il avait offert à son père sa part de vêtements afin qu’ils soient complets. En entendant cela, tout le monde a été satisfait et l’homme dit : « Ô Amir al-Mou’minin ! Maintenant, je vais écouter et obéir. »

Certains étaient des gens ignares. Mais jamais de telles paroles ne sortaient de la bouche des compagnons formés par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il s’agit de ceux qui sont devenus musulmans tardivement ou qui étaient des incultes et des ignares. Pareils comportements étaient inconnus chez les grands compagnons : ils faisaient preuve d’une obéissance parfaite.

L’islam accorde la liberté religieuse : quelle était la méthode adoptée par le Calife ‘Oumar (r.a.). Après la conquête d’Alexandrie, le souverain de ce pays a envoyé un message à ‘Amr Ibn al-‘Âs, disant : « Ô Arabes ! Je payais la Jizyah aux Romains et aux Persans, des conquérants plus haïssables que vous. Je suis prêt à vous payer Jizyah si vous le souhaitez, à condition que vous [me] rendiez les prisonniers de guerre de ma région. » ‘Amr Ibn al-‘Âs a envoyé ses requêtes au Calife ‘Oumar (r.a.). Celui-ci a répondu : « Suggère au souverain d’Alexandrie de payer la Jizyah. Les prisonniers de guerre en possession des musulmans, seront autorisés à se convertir à l’islam ou à suivre la religion de leur nation. Quiconque devient musulman rejoindra les musulmans et ses droits et devoirs seront les mêmes que ceux des musulmans. Mais quiconque adhère à la religion de son peuple sera assujetti à la même Jizyah que ses coreligionnaires. » ‘Amr Ibn al-‘Âs a rassemblé tous les prisonniers et après leur avoir présenté le décret du Calife, de nombreux prisonniers sont devenus musulmans.

Le Calife ‘Oumar (r.a.) était très prudent concernant la liberté religieuse. Il y a un incident à ce sujet. Une fois, une vieille femme chrétienne est venue voir le Calife ‘Oumar (r.a.) pour une de ses requêtes. Il lui a dit de devenir musulmane et elle sera en sécurité ; Dieu a envoyé Muhammad avec la vérité. Elle a répondu : « Je suis une vieille femme et la mort est proche de moi. » Le Calife a accédé à sa demande, mais il a eu peur que cet acte n’équivaille à profiter de son besoin et à la forcer à devenir musulmane. Sur ce, il s’est repenti auprès d’Allah et a dit : « Allah, je lui ai montré le droit chemin et je ne l’ai pas forcée. »

Il était très prudent à cet égard.

Le Calife ‘Oumar (r.a.) avait un esclave chrétien nommé Ashq. Il relate : « J’étais l’esclave du Calife ‘Oumar (r.a.). Il m’a dit : « Devient musulman afin que je puisse prendre ton aide concernant les affaires des musulmans. Il n’est pas approprié pour moi de demander l’aide de non-musulmans en matière des musulmans. » Mais, dit l’esclave, j’ai refusé. Le Calife lui a dit : « La ikrâha fid-dîn ». Il n’y a pas de contrainte en islam. Quand sa mort était proche, il m’a libéré et il m’a dit d’aller où je le souhaitais. »

Voici les récits du Calife sur sa compassion et sa miséricorde envers les animaux. Ahnaf Ibn Qays raconte : « Nous avons visité ‘Oumar Ibn Al-Khattab dans une délégation pour lui donner la bonne nouvelle d’une grande victoire. » Il a demandé : « Où logez-vous ? » J’ai répondu : « Dans tel ou tel endroit. » Il m’a accompagné là-bas. Nous sommes arrivés à l’endroit où nos chameaux étaient attachés, et, après avoir regardé chacun d’eux attentivement, il a déclaré : « Ne craignez-vous pas Allah concernant vos montures ? Ne savez-vous pas qu’elles ont des droits sur vous ? Pourquoi ne les relâchez-vous pas afin qu’elles puissent paître librement ? »

Le Calife ‘Oumar (r.a.) a vu un chameau qui était visiblement faible et malade. Salim Ibn ‘Abdoullah rapporte que le Calife ‘Oumar (r.a.) Ibn Khattab a mis sa main près d’une blessure sur le dos du chameau et s’est dit : « Je crains d’être interrogé par Allah à ton sujet. »

Aslam relate que le Calife ‘Oumar (r.a.) a dit : « Je souhaite manger du poisson frais. » Yarfa, un esclave du Calife ‘Oumar (r.a.), a pris sa monture et a parcouru 6 kilomètres à la ronde pour acheter un bon poisson. Puis il s’est tourné vers le cheval et l’a lavé. Le Calife ‘Oumar (r.a.) est venu et a dit : « Allons-y ! » Il a regardé l’animal et a déclaré : « Tu as oublié de laver la sueur qui est sous son oreille. Tu as fait souffrir un animal pour combler le désir d’Oumar ! Par Allah, ‘Oumar ne goûtera pas à ton poisson ! »

Une fois une délégation venant d’Irak s’est présentée à ‘Oumar en plein été. Il s’y trouvait Ahnaf Ibn Qays. Le Calife ‘Oumar (r.a.) portait un turban sur la tête et mettait du goudron sur un chameau consacré à la Zakat. Il a dit : « Ô Ahnaf ! Enlève tes vêtements et aide l’Amir al-mu’minin avec ce chameau. C’est le chameau de la Zakat. Les orphelins, les veuves et les pauvres y ont droit. »

[À présent], la réponse du Calife ‘Oumar (r.a.) à un Juif. Il existe un récit à ce propos. Tariq a rapporté d’Oumar Ibn al-Khattab qu’un des Juifs lui a dit : « Amir al-Mou’minin ! Vous récitez un verset de votre livre. Si ce verset avait été révélé aux Juifs, nous aurions fait de ce jour un jour de célébration. »

Le Calife ‘Oumar (r.a.) a demandé quel était ce verset. Le Juif a répondu :

الْيَوْمَ أَكْمَلْتُ لَكُمْ دِينَكُمْ وَأَتْمَمْتُ عَلَيْكُمْ نِعْمَتِي وَرَضِيتُ لَكُمُ الْإِسْلَامَ دِينًا

C’est-à-dire : « Aujourd’hui, J’ai parachevé pour vous votre religion, et J’ai complété Ma Faveur sur vous, et J’ai choisi pour vous l’islam comme religion. »

Le Calife ‘Oumar de répondre : « Nous connaissons le jour et le lieu où ce verset a été révélé au Prophète (s.a.w.). Il se tenait à ‘Arafat, un vendredi. »

Le Mouslih Maw’oud (r.a.) relate : « Un Juif a dit au Calife ‘Oumar (r.a.) : « Votre Coran contient un verset. S’il avait été révélé dans notre livre nous aurions célébré l’Aïd ce jour-là. » Le Calife ‘Oumar (r.a.) a demandé de quel verset il s’agissait. Le Juif a dit :

الْيَوْمَ أَكْمَلْتُ لَكُمْ دِينَكُمْ وَأَتْمَمْتُ عَلَيْكُمْ نِعْمَتِي وَرَضِيتُ لَكُمُ الْإِسْلَامَ دِينًا

Le Calife ‘Oumar (r.a.) de répondre : « Ce jour comprenait deux ‘Aïds pour nous : le vendredi et le jour d’Arafat. Le verset a été révélé ce jour-là. »

Certains anciens ont parlé du Calife ‘Oumar (r.a.). Ach’ath relate : « J’ai entendu l’Imam Al-Cha’bi dire : « Lorsqu’il y aura désaccord sur une question, regardez ce que le Calife ‘Oumar (r.a.) a fait à ce propos, car il ne faisait rien sans consultation. »

L’Imam Al-Cha’bi déclare : « J’ai entendu Qabisa Ibn Jabir relater : « J’ai vécu avec le Calife ‘Oumar (r.a.) Ibn Al-Khattab. Je n’ai vu personne lire le Livre d’Allah plus que lui et comprendre la religion d’Allah et l’enseigner mieux que lui. »

Hassan Al-Basri déclare : « Si vous voulez parfumer vos assemblées, mentionnez à foison le Calife ‘Oumar (r.a.). » Moujahid relate : « Nous avions l’habitude de nous dire que les Satans étaient enchaînés à l’époque du Calife ‘Oumar (r.a.). Quand il est tombé en martyr, les démons ont fait la fête sur terre. »

On dit que le Calife ‘Oumar (r.a.) appréciait beaucoup la poésie. Il ne composait pas lui-même des poèmes mais il aimait en écouter. ‘Abdoullah Ibn ‘Abbas relate : « J’ai fait un voyage avec le Calife ‘Oumar (r.a.). Une nuit, alors que nous marchions, je me suis approché de lui et il a récité ces vers en frappant l’avant de sa selle avec son fouet.

« Par Allah ! La Maison de Ka’bah ! Vous mentez ! Ahmad (s.a.w.) ne mourra point en martyr sans que nous n’exhibions notre dextérité à l’épée et à la lance pour le protéger. Nous ne l’abandonnerons point tant que nous ne mourrons pas au combat à ses pieds, en oubliant nos fils et nos femmes. »

« Aucun chameau n’a porté de Prophète plus vertueux et plus véridique que Muhammad (paix et bénédictions d’Allah sur lui ! »

Dans son livre « Le Calife ‘Oumar Ibn Al-Khattab, sa personnalité et ses actes », le Dr Ali Muhammad Al-Sallabi, l’historien, a commenté sur sa passion pour la poésie. « De parmi les Califes Bien-Guidés, ‘Oumar Ibn Al-Khattab était celui qui avait le plus recours à la poésie pour illustrer ses propos. Certaines personnes ont même écrit à son sujet qu’il présentait des vers de poésie pour presque tous les problèmes qu’on lui présentait. On dit qu’une fois, il est sorti de chez lui en portant un nouvel ensemble d’habits. Les gens ont commencé à le regarder très attentivement. Il leur a cité ces vers en guise d’exemple.

« Au moment de sa mort, les trésors ne profitèrent pas à Hormuz ! Les habitants d’Âd tentèrent en vain de vivre éternellement.

Où sont les rois dont les sources abreuvaient les caravanes venant de toutes parts ? »

Ali Muhammad Al-Sallabi écrit que le Calife ‘Oumar (r.a.) aimait les poèmes dans lesquels brille l’essence de la vie islamique, ceux reflétant les caractéristiques islamiques et dont les sens ne contredisaient pas les préceptes de l’islam et ses valeurs. Il avait l’habitude d’exhorter les musulmans à mémoriser les meilleurs poèmes et disait : « Apprenez la poésie. Il s’y trouve les vertus recherchées, la sagesse des sages ; et elle guide vers les plus hautes vertus. » Il ne se limitait pas à cela, mais disait que la poésie est la clé du cœur et le moteur des sentiments vertueux en l’homme. Il décrivait les vertus et les bienfaits de la poésie en disant que le meilleur art de l’homme est la création de quelques vers qu’il offre selon ses besoins. Les vers adoucissent les cœurs nobles et généreux et amadouent les cœurs mesquins. »

Le Calife ‘Oumar (r.a.) mémorisait également avec grande passion les vers des poètes de l’époque de l’ignorance (avant l’avènement de l’islam) parce qu’ils ont un lien profond avec la compréhension du Livre Divin. Il a dit : « Mémorisez votre Diwan (collection de poèmes) et ne vous égarez pas. » Le public vous a demandé : « Quel est notre Diwan ? » Le Calife ‘Oumar (r.a.) a répondu : « Les poèmes de l’âge de l’ignorance. Parmi eux se trouve le commentaire de votre livre, c’est-à-dire le Coran et le sens de votre parole. » Cette déclaration est également en accord avec la position d’Abdoullah Ibn ‘Abbas, son étudiant et interprète du Coran : celui-ci a dit que lorsque vous lisez le Coran et ne le comprenez pas, recherchez ses sens dans la poésie arabe parce que la poésie est le Diwan des Arabes. »

Le ‘Allamah Chibli Al-Nou’mani, un biographe bien connu du sous-continent, décrit dans son livre, Al-Farouq, le goût du Calife ‘Oumar (r.a.) pour la poésie.

Il déclare : « Le Calife ‘Oumar (r.a.) n’était pas connu en tant que grand poète. Certes, il composait très peu de vers, mais il avait un si grand amour pour la poésie qu’on ne peut l’ignorer dans sa biographie. Il avait mémorisé grand nombre de vers des poètes arabes de renom et avait une opinion particulière sur les paroles de tous les poètes. Les spécialistes de la littérature reconnaissent généralement que personne à son époque n’était plus susceptible de lire la poésie. Jahez a écrit dans son livre Al-Bayan Wa al-Tabi’in que le Calife ‘Oumar (r.a.) Ibn Al-Khattab avait la plus grande connaissance de la poésie en son temps. »

Sa passion pour la poésie était telle que s’il écoutait de bons poèmes ; il les répétait encore et encore avec plaisir. Bien que ses devoirs de Calife ne lui aient pas permis de s’engager à plein-temps dans ces occupations poétiques, étant donné son goût naturel il avait mémorisé des centaines de vers. Les spécialistes de la littérature déclarent que sa mémoire de la poésie était telle qu’il citait des vers pour tout problème auquel il était confronté. Il n’aimait que les poèmes sur les thèmes de l’autodétermination, de la liberté, de la dignité, du respect de soi et qui comprenaient des leçons. C’est pour cette raison, qu’il ordonnait aux commandants de l’armée et les officiers des districts d’exhorter le peuple à mémoriser les poèmes. Il a envoyé un ordre à Abou Musa al-Ash’ari d’ordonner au peuple de mémoriser les poèmes ils mènent vers les excellences de la moralité, vers une opinion correcte et l’équité.

Voici l’ordre qu’il a envoyé dans tous les districts. « Apprenez à vos enfants à nager et à monter à cheval, et aussi à mémoriser des proverbes et de bons poèmes. » C’est-à-dire de cultiver aussi la quête de la connaissance.

Il convient également de rappeler que le Calife ‘Oumar (r.a.) a gommé de nombreux défauts de la poésie. À cette époque, dans toute l’Arabie, les poètes avaient l’habitude de citer ouvertement les noms de nobles femmes dans des poèmes et de leur exprimer leur amour. Le Calife ‘Oumar (r.a.) a aboli cette pratique et l’a sévèrement puni. Il a également qualifié la satire de délit et a emprisonné Al-Houtay’ah, un satiriste bien connu pour ce délit.

Le ‘Allamah Chibli Al-Nou’mani ajoute : « Le plus grand poète de l’époque était Moutammim Ibn Noumayr dont le frère avait été tué par erreur par Khalid à l’époque d’Abou Bakr Al-Siddiq (r.a.). Cet incident l’avait tellement tourmenté qu’il en pleurait constamment et récitait des élégies. Lorsqu’il s’est présenté devant le Calife ‘Oumar (r.a.), celui-ci lui a demandé de réciter son élégie. Il en a cité quelques vers. Le Calife ‘Oumar (r.a.) lui a dit : « Si je pouvais composer pareille complainte, je le ferais en faveur de mon frère Zayd ! » Moutammim Ibn Noumayr a déclaré : « Ô Amir al-Mou’minin ! Si mon frère avait été tué comme votre frère (c’est-à-dire s’il avait connu le martyre) je ne l’aurais pas pleuré ! » Le Calife ‘Oumar (r.a.) répétait souvent que personne ne lui avait présenté des condoléances comparables à celles de Moutammim. »

Le Messie Promis (a.s.) évoque les vertus et les excellences du Calife ‘Oumar (r.a.) : « Certains événements ou prophéties étaient censés s’accomplir une seule fois ou graduellement, soit par l’entremise d’une tierce personne, à l’instar de celle de notre Prophète (s.a.w.) affirmant qu’il recevrait les clés des trésors de César et de Chosroes. Il est évident que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est mort avant l’accomplissement de cette prédiction : il n’a contemplé ni les trésors de César ou de Chosroes ni leurs clés. Or, étant donné qu’Oumar (r.a.) était destiné à les recevoir, il est devenu un reflet du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). C’est pour cette raison que, dans le domaine de la révélation divine, la main d’Oumar (r.a.) est considérée comme celle du Saint Prophète (s.a.w.). »

Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Soyez convaincus que le Grand Siddiq (r.a.), ‘Oumar Al-Farouq (r.a.), Dhoun-Nourayn, c’est-à-dire le Calife ‘Outhman (r.a.), et ‘Ali Al-Mourtada (r.a.) étaient sans nul doute les garants de la religion. Abou Bakr (r.a.) était le deuxième Adam au sein de l’islam. D’ailleurs, si ‘Oumar Al-Farouq et ‘Outhman n’étaient pas les véritables garants de la religion, il aurait été difficile pour nous d’affirmer qu’un seul verset du Coran vient de la part d’Allah. »

Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Par le biais des recherches, mon Seigneur m’a enseigné ce qu’est le Califat et, à l’instar des chercheurs, Il m’a dévoilé que le Siddiq, le Farouq et ‘Outhman (qu’Allah soit content d’eux !) étaient des pieux croyants. Ils étaient parmi les élus de Dieu et ceux ayant mérité Ses faveurs choisies. La majorité des gnostiques ont témoigné de leurs vertus. Ces nobles compagnons ont abandonné leur patrie pour le plaisir de Dieu. Ils ont pénétré dans le cœur de chaque bataille : la chaleur des journées estivales et le froid des nuits hivernales ne les ont point inquiétés. À l’instar de jeunes braves, ils ont tout offert dans la voie de la religion. Ils n’étaient point enclins envers leurs proches ou les étrangers, souhaitant adieu à tout le monde pour la cause de Dieu, le Seigneur de tous les mondes. Leurs œuvres étaient parfumées : tout cela indique le jardin de leur statut et les vergers de leurs œuvres. Les effluves parfumés de la brise venant d’eux nous font découvrir leurs subtiles qualités. La splendeur de leurs lumières nous est évidente. Jaugez leurs rangs illustres à partir de leur arôme ; ne vous hâtez pas et ne suivez pas ceux qui pensent du mal de leurs personnes. Ne vous fiez pas uniquement à certains récits regorgeant de poison et d’exagérations et indignes de confiance. Nombre de ces récits ressemblent à un vent puissant et destructeur, à ces nuages cachant la foudre tout en faisant croire qu’il pleuvra. Ainsi, craignez Allah et ne suivez pas pareils récits. »

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Par Dieu ! Allah a fait des Shaykhayn – Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar (r.a.) – et de Dhoun Nourayn (Outhman (r.a.)) les portes de l’islam ; ils étaient à l’avant-garde de chaque armée du Saint Prophète (s.a.w.), le meilleur de la création. Celui qui nie leur noble statut, discrédite les arguments clairs et irréfutables en leur faveur, leur est irrespectueux et qui au contraire les déshonore, les diffame et dit du mal de leur personne, connaîtra, j’en ai peur, une fin terrible et est complètement dépourvu de foi. Ceux qui leur ont causé du chagrin, les ont maudits et calomniés ont les cœurs endurcis et ont encouru la colère du Gracieux Seigneur. J’ai maintes fois observé et affirmé ouvertement que nourrir méchanceté et inimitié contre ces nobles personnages est l’un des principaux facteurs brisant le lien unissant l’homme à Dieu, Le dispensateur de bénédictions. Quiconque nourrit de l’inimitié à leur égard se prive entièrement de miséricorde et de bienveillance divines ; les portes de la connaissance et de la sagesse divines lui sont à jamais fermées. Allah l’abandonne aux attraits et aux plaisirs de ce monde ; Il le jette dans l’abîme des désirs charnels ; Il le chasse de Son seuil divin, le prive de Ses faveurs. Ces Califes bien-guidés ont été tourmentés et maudits à l’instar des Prophètes. Ceci démontre qu’ils étaient les héritiers des Prophètes et qu’ils mériteront, au Jour du Jugement, la même récompense conférée aux Guides [divins] des nations et des peuples antérieurs. Quand un croyant est injustement maudit, traité de mécréant, et lorsqu’il est indûment moqué et ridiculisé, il ressemble aux prophètes et à l’élu d’Allah. Pareil individu est récompensé à l’instar des prophètes et des messagers divins. Ces nobles compagnons ont mérité un statut élevé grâce à leur servitude au Meilleur de tous les Prophètes (s.a.w.) ; et d’ailleurs Allah les a loués. Il en a fait un groupe de gens estimés, Il les a soutenus par Son esprit, tout comme Il aide Ses élus. La lumière de leur vérité et les effets de leur piété brillaient. Ils étaient, sans nul doute, véridiques, Allah étant satisfait d’eux et eux satisfaits de Lui. Il leur conféra ce que personne n’a reçu dans les cieux et sur terre. »

Réfutant un aspect des croyances chiites, le Messie Promis (a.s.) déclare : « Ceux des chiites qui croient qu’Abou Bakr Al-Siddiq et ‘Oumar Al-Farouq ont usurpé les droits d’Ali Al-Mourtada et de Fatima al-Zahra et ont été cruels envers eux, ont délaissé la justice, adopté le mensonge et suivi le chemin des transgresseurs. Sans nul doute, ces nobles compagnons ont abandonné leur patrie bien-aimée, leurs amis et leurs richesses pour le bien de leur Prophète. Ils ont enduré des épreuves aux mains des mécréants, ont été expulsés de leurs maisons par des fauteurs de troubles, mais sont demeurés patients à l’instar des pieux et des vertueux. Ils ont été faits Califes plus tard : or ils n’ont pas rempli leurs maisons de richesses, ils n’ont pas légué à leurs fils et leurs filles or ou argent. Ils ont offert à la trésorerie tout ce qu’ils avaient reçu. Ils n’ont pas fait de leurs fils leurs successeurs, comme le font les gens mondains et égarés. Ils ont mené une vie d’austérité et de dénuement au lieu de se vautrer dans le confort du monde à l’instar des autres dirigeants. Peut-on croire que pareils personnages seraient capables de voler la richesse d’autrui ou qu’ils étaient enclins à usurper les droits des autres, qu’ils s’adonnaient au pillage ou à la destruction ? Était-ce là l’effet d’avoir vécu dans la compagnie sanctifiante du Chef de la création, le Saint Prophète (s.a.w.) ? Or Allah, le Seigneur de tous les mondes, les a loués. Allah a purifié leur âme et leur cœur. Il a illuminé leur être et en a fait des guides pour les pieux de l’avenir. Nous ne trouverons aucune faiblesse ou pensée superficielle indiquant un soupçon de déviance dans leurs intentions ou une trace de mal en eux, loin de leur attribuer injustice ou cruauté. Par Dieu, ils étaient imbus de justice ! Si on leur offrait une vallée regorgeant de richesses illégitimes, ils ne cracheraient même pas dessus, et ne se tourneraient pas vers elle comme des gens avides, peu importe si l’or était aussi haut que les montagnes ou suffisant pour remplir sept fois la terre. S’ils trouvaient des richesses légitimes, ils les dépensaient dans la voie de Dieu et pour entreprendre leurs efforts religieux. Ainsi, comment oser croire qu’ils irriteraient Fatima al-Zahra pour quelques arbres et, qu’à l’instar de gens mesquins, causeraient du tort à la chère enfant du Saint Prophète (s.a.w.) ? Au contraire, ils étaient nobles et justes dans leurs intentions, ils étaient fermement établis sur la vérité, et Allah a fait pleuvoir sur eux Sa miséricorde. Allah connaît parfaitement les justes. »

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « La vérité est qu’Abou Bakr Al-Siddiq (r.a.) et ‘Oumar Al-Farouq (r.a.) étaient tous deux d’éminents compagnons. Aucun d’eux n’a jamais montré de faiblesse dans l’exercice de ses fonctions. La Taqwa était leur mode de vie, établir la justice était leur objectif. Ils méditaient soigneusement toutes les questions et scrutaient profondément leurs subtilités. Assouvir leurs désirs mondains n’a jamais été leur objectif. Ils se sont voués à l’obéissance d’Allah. Je n’ai vu personne mériter de bénédictions et soutenir la religion du Saint Prophète (s.a.w.) autant que les Shaykhayn, c’est-à-dire Abou Bakr et ‘Oumar, qu’Allah soit satisfait d’eux. Ils étaient plus rapides que la lune dans leur soumission au Soleil spirituel de l’humanité (Muhammad (s.a.w.)). Ils s’étaient immolés dans leur amour pour lui. Ils ont enduré avec bonheur toutes les épreuves afin d’établir la vérité. Ils ont volontairement et avec plaisir enduré toute humiliation pour ce Prophète (s.a.w.) incomparable. Dans la bataille contre l’armée des mécréants, ils se sont battus courageusement comme des lions, faisant triompher l’islam et vainquant les rangs ennemis. L’idolâtrie a été abolie et entièrement éradiquée ; le soleil spirituel de la nation et de la foi a commencé à briller. Ils ont tout deux rendu un service si exemplaire à leur religion et ont offert aux musulmans une telle excellence et de telles faveurs qu’ils ont mérité leur dernier lieu de repos en compagnie du Prophète le plus excellent (s.a.w.). Cela était dû à la grâce d’Allah, une grâce qui n’est pas un secret pour le Mouttaqi (celui qui craint Dieu). En effet, toute grâce appartient à Allah et Il l’accorde à qui Il veut. Celui qui, avec la plus grande dévotion, nourrit un lien avec Dieu n’est jamais confronté à la ruine, même si le monde entier s’oppose à lui. Celui qui tente d’établir un lien avec Allah n’éprouve jamais des difficultés ou des pertes ; Allah n’abandonne pas Ses serviteurs véridiques. Allah est le plus Grand ! Ô combien remarquables étaient la sincérité et le dévouement de ces deux illustres personnages que sont Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar (r.a.) ! Tous deux ont été enterrés dans une sépulture si bénie que si Moïse (a.s.) et Jésus (a.s.) étaient vivants ils souhaiteraient ardemment y être ensevelis. Or, pareil rang n’est guère accordé selon le simple fait de le désirer ; il s’agit plutôt d’une miséricorde éternelle conférée par le Seigneur de l’honneur. Cette miséricorde n’est accordée qu’à ceux ayant mérité Ses faveurs dès le début. En fin de compte, ces gens sont couverts par la grâce divine. »

Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Tout acquis de l’islam après le Saint Prophète (s.a.w.) était dû aux trois compagnons. Quoique les accomplissements d’Oumar (r.a.) fussent immenses, ils ne peuvent occulter ceux d’Al-Siddiq Al-Akbar (Abou Bakr) (r.a.), car c’est bien celui-ci qui a ouvert la voie au succès et qui a dissipé une grande dissidence. ‘Oumar (r.a.) n’a pas confronté les épreuves auxquelles Abou Bakr (r.a.) a dû faire face à son époque. Abou Bakr Al-Siddiq (r.a.) a défriché la voie sur laquelle ‘Oumar (r.a.) a ensuite ouvert les portes d’un nouveau succès. »

Le Maulvi Abdul Karim (r.a.) décrit l’état du cœur du Messie Promis (a.s.), son amour et son respect pour le Saint Prophète (s.a.w.) et ses deux compagnons, Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar (ra) : « Une fois, quelqu’un qui aimait tendrement le Messie Promis (a.s.) lui a dit : « Pourquoi ne pouvons-nous pas considérer que vous méritez un rang plus élevé que les deux Shaykhs – c’est-à-dire Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar (r.a.) – et que vous êtes plus proche qu’eux du Saint Prophète (s.a.w.) ? » Par Dieu ! Lorsque le Messie Promis (a.s.) a entendu cela, son teint a changé et il est devenu agité et angoissé de la tête aux pieds. Je jure par Allah que cet incident a davantage renforcé ma foi dans le Messie Promis (a.s.). Il a parlé pendant six heures d’affilée et a prononcé un discours des plus emphatiques. J’ai vérifié l’heure à laquelle il a commencé à parler et l’heure à laquelle il a terminé : cela a duré exactement six heures, pas une minute de moins. Parler sur un sujet aussi longtemps et continuellement est tout simplement remarquable. Au cours de ce discours, il a parlé des qualités et des excellences du Saint Prophète (s.a.w.), de sa servitude et du fait qu’il (le Messie Promis (a.s.)) était son humble serviteur. Il s’est aussi appesanti sur les excellences d’Abou Bakr (r.a.) et d’Oumar (r.a.). Le Messie Promis (a.s.) a déclaré : « Cela suffit pour moi comme source de fierté de louer ces gens et d’être considéré comme l’égal de la poussière de leurs pieds. L’éminence que Dieu leur a conférée dans certains aspects ne sera accordée à personne d’autre jusqu’au Jour du Jugement. Quand un autre Muhammad (s.a.w.) naîtra-t-il dans le monde et quand aura-t-on l’opportunité de le servir à l’instar d’Abou Bakr (r.a.) et d’Oumar (r.a.) ? »

Les récits de la vie d’Oumar (r.a.) se terminent ici [dans cette série] de sermons du vendredi. Si Dieu le souhaite, et s’Il me le permet, j’évoquerai prochainement le Calife Abou Bakr (r.a.).


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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