Sermons 2020

Mouadh Bin Jabal, noble compagnon de Badr

Dans son sermon du 23 octobre 2020, Sa Sainteté le Calife a évoqué un autre noble compagnon du Saint Prophète Mohammad (saw) ayant participé à la bataille de Badr.

Sermon du vendredi 23 octobre 2020, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

Le compagnon que j’évoquerai aujourd’hui se nomme Mou’adh Bin Jabal. Son nom d’origine était Mou’adh : son père se nommait Jabal Bin ‘Amr et sa mère se nommait Hind Bint Sahl : elle était originaire des Banou Raba’, une branche des Banou Jouhaynah.

Mou’adh Bin Jabal avait pour nom d’emprunt ‘Abdour Rahman. Il appartenait au clan Ouday Bin Sa’d Bin ‘Ali de la tribu de Khazraj. Selon l’auteur du Sirr Al-Sahabah, Sa’d Bin ‘Ali avait deux fils : Salimah et Ouday. Les Banou Salimah sont les descendants de Salimah. À l’époque de l’islam, Ouday Bin Sa’ad n’avait laissé que deux descendants : Mou’adh et son fils ‘Abdour Rahman.

Les maisons des Banou Ouday avoisinaient celles des Banou Salamah. Mou’adh Bin Jabal était de teint très blanc et il avait le visage beau. Il avait les dents brillantes et les yeux portant du kohol. Il était un des plus beaux jeunes de son clan et très généreux. Abou Nou’aym relate : « Mou’adh Bin Jabal était renommé pour sa tolérance, sa modestie et sa générosité parmi les jeunes Ansar. »

Mou’adh Bin Jabal avait participé à la deuxième Bai’ah d’Aqabah en compagnie de soixante-dix Ansar. Il avait dix-huit ans lorsqu’il a embrassé l’islam.

Mou’adh Bin Jabal avait participé aux batailles de Badr, d’Ouhoud et du fossé, ainsi qu’aux autres batailles en compagnie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il avait vingt ou vingt-deux ans lorsqu’il a participé à la bataille de Badr. ‘Abdoullah Bin Jad – son demi-frère de la même mère – avait participé lui aussi à la bataille de Badr.

Selon Ousd al-Ghabah, ce demi-frère se nommait Sahl Bin Muhammad Bin Jad : il appartenait au clan des Banou Salamah. C’est pour cette raison que les Banou Salamah l’incluaient dans leur tribu.

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a établi un lien de fraternité entre ‘Abdoullah Bin Mas’oud et Mou’adh Bin Jabal lorsque les émigrants sont arrivés à Médine. Ces différents récits sont tirés de divers recueils d’histoires.

Après avoir embrassé l’islam, Mou’adh Bin Jabal a brisé les idoles des Banou Salamah en compagnie des autres jeunes de cette tribu. J’avais évoqué cet incident en mentionnant un autre compagnon précédemment, notamment comment il avait détruit les idoles des membres de sa famille.

J’en fais mention de nouveau ici. ‘Amr Bin al-Jamouh possédait à la maison une idole faite de bois, de [la déesse] Manât et lui rendait culte et l’honorait. Quelques jeunes des Banou Salamah avaient embrassé l’islam lors de la deuxième Bai’ah d’Aqabah, dont Mou’adh Bin Jabal et Mou’adh Bin ‘Amr Bin al-Jamouh, le fils d’Amr Bin al-Jamouh.

J’avais évoqué cet incident en mentionnant Mou’adh Bin ‘Amr. Ce dernier a voulu inviter son père, ‘Amr Bin al-Jamouh vers l’islam. Pour ce faire, les deux jeunes prenaient l’idole d’Amr et partaient la jeter dans un dépotoir durant la nuit. Mou’adh Bin Jabal était l’un de ces jeunes. ‘Amr est parti à la recherche de son idole et l’a ramenée à la maison en disant : « Si je découvre celui qui a ainsi traité mon idole, je le punirai sans faute ! » Le lendemain les jeunes ont répété leur acte. L’idole s’est de nouveau retrouvée dans la fosse des détritus. ‘Amr l’a ramenée encore une fois à la maison.

Le troisième jour, il l’a lavée et embellie et a placé son épée autour de son cou en déclarant : « Par Allah ! J’ignore qui te fait subir tout cela. Défends-toi avec cette épée ! »

Le lendemain, ‘Amr n’a pas vu son idole à sa place. Il l’a retrouvée dans la fosse attachée à un chien mort. Cela l’a fort tourmenté. Il a été contraint de réfléchir. Il s’est dit : « Cette idole que je prends pour Dieu n’a même pas la possibilité de se défendre avec l’épée à ses côtés. Comment pourra-t-elle me protéger ? De plus, elle a un chien mort autour du cou. Comment pourrait-elle être mon Dieu ? » Cela l’a rendu enclin à embrasser l’islam.

L’on peut connaître l’amour de Mou’adh Bin Jabal grâce à l’incident qui suit. Lorsque le Saint Prophète (s.a.w.) est rentré d’Ouhoud, il a entendu des pleurs et des lamentations dans les rues de Médine. Le Saint Prophète (s.a.w.) a demandé : « Que se passe-t-il ? » On l’a informé que femmes des Ansar pleuraient la mort de leurs martyrs.

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a demandé : « Pourquoi personne ne pleure Hamzah ? » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a imploré le pardon de Dieu en faveur de Hamzah. Quand Sa’d Bin Mou’adh et Sa’d Bin ‘Oubadah, Mou’adh Bin Jabal et ‘Abdoullah Bin Rawahah ont entendu cette parole du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), ils sont partis dans leurs quartiers respectifs et ont réuni les pleureuses et celles qui se lamentaient en ajoutant : « Personne ne pleurera les martyrs des Ansar tant qu’on ne pleure pas l’oncle du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), parce qu’il a déclaré [qu’il constate] que personne ne pleure la mort de Hamzah parmi les gens de Médine. » Tel était son amour pour le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), qui souffrait de la mort de Hamzah. Certes, il est interdit de pleurer et de se lamenter pour la mort d’autrui. Mais dans ce cas, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait [sans doute] accordé une permission temporaire ; ou bien en voyant l’expression de tristesse des autres, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait souhaité qu’on exprimât les mêmes sentiments à son égard.

En tout cas, il est interdit en général de se lamenter lors des décès en islam. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui-même avait interdit cette pratique.

Après la conquête de La Mecque, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est rendu à Hounayn, une vallée vers le nord-est de La Mecque dans la direction de Taïf. Il a laissé Mou’adh Bin Jabal à La Mecque afin qu’il enseigne la religion et le Coran aux gens de la ville.

Mou’adh Bin Jabal a participé à l’expédition de Tabouk. Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est enquis à propos de Ka’b Bin Malik, qui était resté en arrière à Médine, un individu des Banou Salamah l’a critiqué devant l’Envoyé de Dieu. Mou’adh Bin Jabal a grondé cette personne et a déclaré : « Ô Prophète de Dieu ! Nous n’avons vu que le bien en la personne de Ka’b Bin Malik. »

Tel était son souci de la bienséance : il condamnait tout propos malséant à l’égard d’autrui en son absence.

Qatadah relate qu’il a entendu Anas déclarer : « Quatre personnes avaient réuni, à l’époque du Saint Prophète, le texte intégral du Saint Coran. Ils étaient tous des Ansar. Ils sont : Mou’adh Bin Jabal, Oubayy Bin Ka’b (r.a.), Zayd Bin Thabit et Abou Zayd. » Ce dernier était l’oncle d’Anas.

‘Abdoullah Bin ‘Amr relate que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait déclaré : « Apprenez le Coran de ces quatre-là : « Ibn Mas’oud, Salim, l’esclave Abou Houthaba, Oubayy Bin Ka’b et Mou’adh Bin Jabal. » Ce récit est tiré d’Al-Boukhari.

J’avais présenté les explications suivantes du deuxième Calife au sujet d’Oubay Bin Ka’b. Il déclare : Le Saint Prophète avait créé un groupe de personnes pour enseigner le Coran. Ils avaient mémorisé le Coran tout entier du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et l’enseignaient aux autres. Ces quatre grands maîtres avaient pour mission d’apprendre le Coran du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et de l’enseigner aux autres. Ils avaient sous leur supervision d’autres compagnons qui enseignaient eux aussi le Coran aux autres. Voici les noms de ces quatre grands maîtres : ‘Abdoullah Bin Mas’oud, Salim Mawla Bin Abi Houdhayfah, Mou’adh Bin Jabal et Oubayy Bin Ka’b (r.a.). Les deux premiers sont des émigrants et deux derniers sont des Ansar. ‘Abdoullah Bin Mas’oud était un travailleur manuel, Salim était un esclave affranchi ; Mou’adh Bin Jabal et Oubayy Bin Ka’b (r.a.) étaient parmi les chefs de Médine. En somme le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a choisi des Lecteurs de toutes les couches de la société. Selon les hadiths, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) disait : « Apprenez le Coran de ces quatre-là : « ‘Abdoullah Bin Mas’oud, Salim Mawla Bin Abi Houdhayfah, Mou’adh Bin Jabal et Oubayy Bin Ka’b. » Ces quatre personnes avaient donc appris le Coran [directement] du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Ou ils lui avaient récité le Coran et celui-ci avait corrigé leurs erreurs. Mais en sus d’eux, de nombreux autres compagnons avaient appris le Coran du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

On raconte qu’une fois, alors qu’Abdoullah bin Mas’oud récitait le Saint Coran, ‘Umar lui fit remarquer qu’un certain mot devait être prononcé d’une autre manière. ‘Abdoullah bin Mas’oud protesta, disant que le Saint Prophète lui-même lui avait appris à le prononcer ainsi. ‘Oumar l’emmena chez le Saint Prophète et se plaignit du fait qu’il ne lisait pas le Saint Coran correctement. Le Saint Prophète demanda à ‘Abdoullah Bin Mas’oud de réciter la portion sur laquelle ils différaient, et lorsqu’il eut fini sa récitation, il lui donna raison. Sur ce, ‘Oumar déclara qu’il avait appris de lui-même à prononcer le mot différemment. Le Saint Prophète lui demanda alors de réciter le verset ; et il lui dit que [sa récitation] était également correcte.

Ceci démontre qu’en plus des quatre compagnons à qui il apprenait le Saint Coran dans son entier, il y en avait d’autres à qui le Saint Prophète faisait apprendre des portions du Livre.

La remarque d’Oumar quant au fait qu’il avait appris à prononcer un certain mot d’une certaine manière montre que lui aussi avait l’habitude d’apprendre du Saint Prophète lui-même des portions du Saint Coran. »

Anas Bin Malik relate que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Abou Bakr est celui qui est le plus bienveillant à l’égard de mon Oummah. ‘Oumar est le plus strict quant à l’application des préceptes de la religion de Dieu. ‘Outhman est celui qui est le plus pudique. ‘Ali Bin Abi Talib est le plus juste d’entre eux dans ses verdicts. Oubayy Bin Ka’b (r.a.) est celui connaît le mieux le Coran, la parole d’Allah. Moua’dh Bin Jabal dispose de la plus grande connaissance de ce qui est licite et illicite. Zayd Bin Thabit est celui qui dispose du plus grand savoir quant aux obligations. Ecoutez ! Il existe un Amîn dans chaque Oummah. L’Amîn de cette Oummah est Abou ‘Oubadah Bin Al-Jarrah. » J’avais mentionné ce récit récemment avec quelques différences dans les nuances.

Abou Hourayrah relate que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Abou Bakr, ‘Oumar, Abou ‘Oubaydah Bin Al-Jarrah, Ousayd Bin Houdhayr, Thabit Bin Qays Bin Chammas, Mou’adh Bin Jabal et Mouadh Bin ‘Amr Bin Al-Jamouh sont de très bonnes gens. » Ce récit est tiré du Mousnad d’Ahmad Bin Hanbal.

Mou’adh Bin Jabal relate qu’un jour que le Saint Prophètesaw lui a tenu la main et a dit : Mou‘adh, je jure au nom d’Allah que je t’aime ! »

Mou‘adh a déclaré : « Ô Envoyé d’Allah ! Que mes parents soient sacrifiés pour vous ! Moi aussi je vous aime. »

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a dit : « Ô Mou‘adh ! Je te conseille vivement de réciter ces prières après chaque Salat :

اللهم أعني على ذكرك وشكرك وحسن عبادتك

Allah, aide-moi à me souvenir de Toi, à être reconnaissant envers Toi, et à T’adorer de la meilleure façon. »

Mou’adh Bin Jabal relate que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a dit : « Souhaiterais-tu que je t’informe à propos d’une des portes du Paradis ? » Mou‘adh a répondu : « Certainement ! » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répondu : « Récite la formule La hawla wa la qouw-wata il-la bil-lah. »

Mou‘adh avait demandé au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) à propos du degré ultime de la foi. Il a répondu : « Le degré ultime de la foi est que tu aimes et détestes autrui uniquement pour la cause d’Allah. Et que tu consacres tes lèvres au souvenir d’Allah. » Mou‘adh a demandé : « Quelles sont les autres actions à accomplir ? » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répondu : « Tu dois aimer pour autrui ce que tu aimes pour toi-même. Et tu dois détester pour autrui ce que tu détestes pour toi-même. »

Jabir bin ‘Abdillah déclare que Mou‘adh Bin Jabal priait derrière le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) dans la mosquée al-Nabawi ; ensuite il retournait diriger la prière pour les fidèles de son quartier. Ce récit est tiré du recueil d’Al-Boukhari.

Jabir rapporte : « Mou‘adh Bin Jabal priait en compagnie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et ensuite dirigeait la prière parmi les gens de son quartier. Une nuit, il avait accompli la prière d’Icha en compagnie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ; ensuite il est retourné dans son quartier pour diriger la prière. Quand il a récité la sourate Al-Baqarah, une personne s’est séparée de la congrégation et a commencé à prier en aparté. »

Constatant que Mou‘adh Bin Jabal récitait une longue prière, cet individu a cessé de prier derrière lui et a prié séparément.

« Les gens lui ont demandé s’il était devenu un hypocrite, pour avoir abandonné la prière en congrégation et pour prier tout seul. Sur ce il a répondu : « Non, par Allah ! Je ne suis pas un hypocrite. Je me présenterai certainement au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et je l’informerai de mon acte. (Si j’étais un hypocrite j’aurais caché mon acte. Mais sachez que j’en informerai l’Envoyé de Dieu.) »

Aussi, il s’est rendu auprès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et a déclaré : « Ô Envoyé, j’ai un chameau pour transporter de l’eau et pour en fournir aux gens. Je travaille pendant toute la journée. Mou‘adh Bin Jabal a accompli la prière d’Icha en votre compagnie. Ensuite il est venu diriger la prière dans notre quartier où il a récité la sourate Al-Baqarah. »

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est tourné vers Mou‘adh et lui a dit : « Ô Mou‘adh ! Souhaites-tu éprouver les gens ? Pourquoi les mets-tu en difficulté ? »

Ensuite il lui a conseillé à deux reprises quelles sourates à réciter lors de la prière en congrégation.

Jabir déclare qu’il lui a conseillé de réciter les sourates Al-Chams, Al-Douha, Al-Layl et la Sourate Al-A’la, à titre d’exemple. Ce récit est tiré du Sahih de Mouslim.

Jabir bin ‘Abdoullah al-Ansari raconte : « Un individu accompagné de deux chameaux transportant de l’eau s’approchait. Il faisait déjà nuit ; et par hasard, il a constaté que Mou’adh dirigeait la prière. Il a attelé ses chameaux et s’est joint à la prière derrière Mou’adh. Celui-ci a récité la sourate Al-Baqarah ou la sourate Al-Nisa. Alors, l’individu en question a abandonné la prière en congrégation. Il a su plus tard que son action avec déplu à Mou’adh. Il s’est présenté au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et s’est plaint auprès de lui à propos de Mou’adh. À trois reprises, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Ô Mou’adh ! Tu places les gens dans de grandes épreuves ! Pourquoi éprouves-tu les gens en récitant de si longues sourates ? Pourquoi n’as-tu pas récité les sourates Al-A’la, Al-Chams ou Al-Layl ? Car derrière toi prient les vieux, les faibles et les démunis. »

Ce récit est tiré d’Al-Boukhari.

Le deuxième Calife de la Communauté Ahmadiyya a évoqué les conseils prodigués par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) à Mou’adh sur la récitation des sourates courtes au cours de la Salat. Il déclare : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) appréciait que l’Imam récitât les sourates Al-A’la, Al-Ghachiyah, Al-Fajr et d’autres sourates de ce genre lors de la Salat en congrégation.

Selon le recueil de Nisa’i, Jabir relate que Mou’adh Bin Jabal dirigeait la prière quand un individu s’est joint à la congrégation. Mou’adh a récité une longue sourate ; celle d’Âl-‘Imran ou d’Al-Nisa selon certains récits. La prière s’étant rallongée, cette personne s’est séparée de la congrégation pour prier tout seul dans un coin. Après la Salat, quelqu’un en a fait mention à Mou’adh en disant qu’un individu qui s’était joint à la prière s’était séparé de la congrégation lorsque l’Imam récitait une longue sourate et qu’il avait prié tout seul dans un coin avant de rentrer. Mou’adh a déclaré qu’il s’agit certainement d’un hypocrite. Mou’adh a relaté l’incident au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : « Je dirigeais la prière quand un individu s’est joint à la congrégation. Quand la prière est devenue longue, il s’est séparé de la congrégation et a prié en aparté avant de rentrer chez lui. »

Lorsque cet individu a su qu’on s’était plaint auprès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) à son propos, il s’est présenté à l’Envoyé d’Allah et a déclaré : « Je me suis joint à la congrégation derrière lui quand j’ai constaté qu’il dirigeait la Salat. Mais sa Salat était longue. Nous travaillons dur et ma chamelle n’avait pas encore mangé. Je me suis séparé de la congrégation pour accomplir la prière séparément dans un coin. Ensuite, je suis rentré chez moi où j’ai donné du foin à ma chamelle. »

En entendant cela le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est mis en colère contre Mou’adh et il lui a dit : « Ô Mou’adh ! Souhaites-tu éprouver les gens ? Pourquoi n’as-tu pas récité les sourates Al-A’la, Al-Chams, Al-Layl ou Al-Fajr ? Pourquoi as-tu commencé à réciter de longues sourates ? »

L’on comprend grâce à cela que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) considérait ces sourates comme étant de longueur moyenne. À certains moments particuliers l’on peut réciter de longues sourates ou réciter des sourates courtes lorsqu’on est malade. Mais on doit réciter en général des sourates de longueur moyenne lors de la Salat en congrégation. »

Il ne faut pas pour autant se contenter de réciter uniquement ces sourates. Il s’agit là d’une directive générale : c’est-à-dire [que l’Imam] ne doit pas réciter de longues sourates lors de la prière en congrégation. Selon la situation, s’il n’y a pas d’autre Imam et que l’on ne connaît que des sourates courtes on peut [également] réciter celles-ci en dirigeant la prière en congrégation. En principe, on ne doit pas réciter de longues sourates lorsqu’on dirige la prière en congrégation, car il s’y trouve des vieux, des malades et des gens qui travaillent.

Mou’adh Bin Jabal relate : « J’étais assis derrière le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) sur la même monture : il y avait entre lui et moi la partie arrière de la selle de l’animal. Il m’a dit : « Ô Mou’adh bin Jabal ! » J’ai répondu : « Je suis présent, ô Envoyé d’Allah ! Je suis chanceux d’être en votre compagnie ! » Après quelque temps le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré de nouveau : « Ô Mou’adh bin Jabal ! » J’ai répondu : « Je suis présent, ô Envoyé d’Allah ! » Après quelque temps il a déclaré de nouveau : « Ô Mou’adh bin Jabal ! » J’ai répondu : « Je suis présent, ô Envoyé d’Allah ! Je suis chanceux d’être en votre compagnie ! »

Il m’a dit : « Connais-tu les droits d’Allah sur Ses serviteurs ? » J’ai répondu : « Allah et Son Envoyé savent le mieux ! » Il a répondu : « Le droit d’Allah sur Son serviteur est que ce dernier doit Lui rendre culte et ne Lui associer personne. » Après avoir avancé encore quelque temps, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré de nouveau : « Ô Mou’adh bin Jabal ! » J’ai répondu : « « Je suis présent, ô Envoyé d’Allah ! Je suis chanceux d’être en votre compagnie ! » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) m’a demandé : « Connais-tu les droits des serviteurs sur Dieu ? » (Dans un premier temps il a demandé à propos des droits d’Allah dont doivent s’acquitter les serviteurs d’Allah. Quels sont les droits des serviteurs sur la personne d’Allah, si ceux-ci s’acquittent de leurs devoirs envers Lui?)

Mou’adh a répondu : « Allah et Son Envoyé savent le mieux ! » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répondu : « Le devoir d’Allah est qu’Il ne doit pas châtier ces derniers. »

Ainsi le devoir de Dieu est de ne point punir ceux qui s’acquittent de leurs devoirs envers Lui. Ce récit est tiré du Sahih de Mouslim.

Mou’adh bin Jabal relate : « Je voyageais en compagnie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Je me suis rapproché de lui en cours de route et lui ai demandé : « Préconisez-moi une action qui me fera mériter le paradis et me protégera du feu de l’enfer. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Tu as posé une question très importante. Cette œuvre sera facile à celui pour qui Allah la facilitera. » Ensuite il a déclaré : « Adore Allah et ne lui associe personne. Accompli la Salat, paie la Zakat, jeûne au cours du Ramadan et accompli le Hajj. » Ensuite il a demandé : « Souhaites-tu que je t’informe à propos de la porte du bien ? » Il a déclaré : « Le jeûne est un bouclier. L’aumône éteint les péchés comme l’eau éteint le feu. Accomplis la prière de Tahajjoud au milieu de la nuit. »

Ensuite il a récité le verset suivant :

تَتَجَافَى جُنُوبُهُمْ عَنِ الْمَضَاجِعِ يَدْعُونَ رَبَّهُمْ خَوْفًا وَطَمَعًا وَمِمَّا رَزَقْنَاهُمْ يُنْفِقُونَ۞ فَلَا تَعْلَمُ نَفْسٌ مَا أُخْفِيَ لَهُمْ مِنْ قُرَّةِ أَعْيُنٍ جَزَاءً بِمَا كَانُوا يَعْمَلُونَ

« Leurs flancs restent éloignés de leur lit ; et ils s’adressent à leur Seigneur avec crainte et espoir, et dépensent de ces dons et richesses que Nous leur avons accordés. Et aucune âme ne sait quelle joie pour les yeux est tenue cachée pour elles, en récompense pour leurs bonnes actions. » (32 : 17-18)

Ensuite le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a demandé : « Souhaites-tu que je t’informe à propos de l’action la plus élevée d’entre toutes ? Il s’agit du Jihad. Souhaites-tu que je t’informe de la base de toutes ces œuvres ? » J’ai répondu : « Certainement, ô Prophète d’Allah ! »

Sur ce le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a attrapé sa langue et a déclaré : « Maitrise celle-là ! » J’ai demandé : « Ô Envoyé d’Allah ! Est-ce que nous aurons des comptes à rendre pour ce que nous énonçons ? » Il a répondu : « Que tu sois bienheureux, ô Mou’adh ! C’est bien la moisson de la langue qui jette les gens en enfer le visage en premier ! »

Il s’agit des propos virulents, blessants, énoncés pour meurtrir les cœurs, semer la discorde, et engendrer d’autres maux. Quand ces propos engendrent le mal, ils vous jetteront en enfer le visage en premier. C’est pour cette raison qu’il faudra utiliser à bon escient sa langue et énoncer des propos positifs.

Ka’b Bin Malik relate que Mou’adh Bin Jabal promulguait des fatwas à l’époque du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et du Calife Abou Bakr à Médine.

Le père de Muhammad Bin Sahl bin Abi Khaythamah relate qu’à l’époque du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) trois Mouhajirine et trois Ansar promulguaient des fatwas : ‘Oumar, ‘Outhman, ‘Ali, Oubay Bin Ka’b, Mou’adh Bin Jabal et Zayd bin Thabit.

Le père d’Abdour Rahman Bin Qasim relate : « Lorsque le Calife Abou Bakr avait besoin de l’avis des jurisconsultes, il invitait les émigrants et les Ansars dont Oumar, Outhman, Ali, Abdour Rahman Bin Awf, Mou’adh bin Jabal, Oubay Bin Ka’ab et Zayd Bin Thabit. Toutes ces personnes émettaient des fatwas (avis juridiques) à l’époque du Califat d’Abou Bakr.

C’est-à-dire qu’ils étaient soit membres d’un comité de l’Iftâ, ou il leur avait donné la permission d’émettre des fatwas, en raison de la connaissance qu’ils avaient acquise du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.)

Mou’adh Bin Jabal s’est rendu en Syrie à l’époque du Califat d’Abou Bakr. Il y a élu domicile. Lorsqu’il a décidé de s’y rendre, ‘Oumar a déclaré que son absence privera la société médinoise de sa connaissance de la jurisprudence et de ses édits religieux. ‘Oumar a dit à Abou Bakr : « Les gens ont besoin de lui. Empêchez-le de partir. » Mais Abou Bakr a refusé, en disant : « Je ne peux retenir celui qui a pris sa décision et celui qui souhaite tomber en martyr. »

‘Oumar a déclaré : « Par Allah ! On peut mériter le martyre même sur son lit de mort. »

Thawr Bin Yazid déclare : « Lorsque Mou’adh Bin Jabal accomplissait la prière de Tahajjoud, il priait en ces termes : « Ô Allah ! Les yeux dorment et les étoiles brillent dans le ciel. Tu es le Vivant et l’Indépendant. Ô Allah ! Ma quête du paradis est timorée. Ma fuite du Feu est faible. Ô Allah ! Réserve-moi la direction que Tu m’offriras le Jour de la Résurrection. Tu ne violes certainement pas Tes promesses. »

Telle était l’ampleur de la crainte qu’il nourrissait en Dieu.

Anas Bin Malik relate que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit à Mou’adh Bin Jabal assis derrière lui sur la selle de la même monture : « Ô Mou’adh Bin Jabal ! ». Celui-ci de répondre : « Je suis là, ô Envoyé d’Allah ! » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit [encore] : « Ô Mou’adh Bin Jabal ! ». Celui-ci a répondu : « Je suis là, ô Envoyé d’Allah ! » Puis encore : « Ô Mou’adh Bin Jabal ! ». Celui-ci de répondre [à nouveau] : « Je suis là, ô Envoyé d’Allah ! »

L’Envoyé d’Allah l’a appelé à trois reprises.

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Celui qui témoignera en toute sincérité que nul n’est digne d’adoration sauf Allah et que Muhammad (s.a.w.) est le prophète d’Allah, Celui-ci lui interdira certainement le feu de l’enfer. »

Mou’adh Bin Jabal a demandé : « Ô Envoyé d’Allah ! Ne dois-je pas en informer les autres ? Ils seront contents d’entendre cela. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répondu : « En ce cas, ils ne se fieront qu’à ce conseil. (c’est-à-dire, ils se contenteront de cette seule parole et n’accompliront pas d’autres bonnes œuvres.) C’est pour cette raison que je te conseille de ne pas les informer à ce sujet. »

Avant de rendre l’âme, Mou’adh a [finalement] relaté ce hadith afin d’être à l’abri du péché de ne pas avoir transmis la parole du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il s’était dit avant de mourir qu’il devait transmettre cette parole aux gens douées de connaissance. Il ne l’avait pas fait de son vivant ou lorsqu’il était en bonne santé. Waliullah Shah, dans son exégèse d’Al-Boukhari, a commenté sur ce hadith et les autres. Il déclare : «… il faut restreindre certains savoirs à des gens doués de connaissance, car les gens ordinaires pourront en souffrir en tirant des conclusions erronées. » C’est-à-dire qu’ils penseront peut-être qu’il suffit de dire « La ilaha ill-Allahou Mouhammadour-Rasouloul-lah » et qu’ils n’ont pas à faire autre chose. Mais en dépit de cela, c’est bien ainsi qu’agissent les musulmans. Ils ne sont musulmans que de nom. Ils se contentent de réciter la Kalimah (la chahadah) et ne pensent pas qu’il est important d’accomplir d’autres actions. L’éminent Shah Waliullah explique que ce hadith a clarifié ce type de question. Il commentait sur différents hadiths ; et il a commenté justement à ce propos. Il ajoute : « Le recueil de Mouslim relate un hadith authentique d’Ibn Mas’oud qui signifie : « Il faut s’adresser aux gens selon leurs facultés mentales, car certains faits peuvent être la cause d’épreuves. »

Shah Waliullah a commenté sur d’autres récits, mais je les laisse de côté car les détails en seraient longs. Il ajoute : « Nous constatons que certains croyants se contentent de réciter La ilaha ill-Allah (il n’y a d’autre Dieu qu’Allah) et souhaitent affranchir les hommes du joug de la Charia en leur offrant le certificat de la foi et n’accordant aucune importance à ses exigences. »

Tout mollah et tout prédicateur prononçant des sermons offre le « certificat de croyant » à tous ceux qui prient derrière lui et pensent qu’il ne leur est pas important d’accomplir d’autres bonnes œuvres.

Puis, il écrit : « C’était dans la présence de croyants professant la Kalimah de la langue, que la Prophète (s.a.w.) avait dit qu’à cette époque-là la foi n’existerait ni dans les cœurs ni même sur la langue, mais elle monterait aux cieux. » Ceci a trait aux derniers temps : le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré cela à propos de ceux qui réciteraient la Kalimah.

Il ajoute que [le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.)] avait déclaré :

« Celui qui évitera toute forme de polythéisme jusqu’à sa mort ira au Paradis. »

Le fait que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ait appellé Mou’adh à deux ou trois reprises, pour ensuite se taire, démontre qu’il souhaitait attiser son intérêt. Quand Mou’adh a répondu à deux ou trois reprises « Je suis là », ceci l’a poussé à vouloir écouter plus attentivement les propos du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Quand Mou’adh lui a consacré toute son attention, c’est là qu’il lui a prodigué ce conseil, afin que cela se grave dans son esprit, explique l’honorable Shah Waliullah, et afin que son effet perdure sur son âme. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait attiré son attention à trois reprises afin qu’il en prenne conscience. Mou’adh, quant à lui, a respecté à la lettre la consigne du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), et en a fait mention qu’à sa mort, de peur que Dieu ne lui demande pourquoi il n’avait pas transmis ce dire qu’il connaissait. C’est-à-dire, les paroles de savoir doivent être transmises, tout au moins aux gens du savoir.

De toute façon les musulmans se posent en croyants ces jours-ci. En récitant la Kalimah ils se croient exempts de toute forme de polythéisme, quand ils nourrissent en fait d’innombrables idoles dans le cœur. Ils placent leur confiance dans les choses de ce monde. Même de grands prédicateurs placent leur confiance dans les choses de ce monde si l’on examine leur cas en profondeur. J’avais évoqué plus tôt le hadith affirmant que le feu de l’enfer ne touchera pas celui qui récite la Kalimah : mais il en découle que Dieu seul est à même d’accorder cette récompense. Aucun mortel ne peut émettre de fatwa qualifiant untel de musulman et un autre de non-musulman. Ces fatwas fabriquées de toutes pièces sont contraires aux préceptes du Coran.

Ces jours-ci, les musulmans célèbre le Milad al-Nabi (l’anniversaire du Prophète) en grande liesse au cours de ce mois de Rabi’al-Awwal. Or, adopter ses préceptes et suivre son exemple sont en fait les actions essentielles. Il ne faut point croire qu’on est le seul à être musulman ; et il faut laisser entre les mains d’Allah le cas de ceux qui récitent la Kalimah.

Ces actions de la part de l’Oummah plairont au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Tout en envoyant des salutations sur le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), il faudra aussi remercier Dieu de ne pas avoir abandonné la religion du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). En accord à Ses promesses et aux prophéties du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), Il a suscité le Messie Promis (a.s.) pour la renaissance de la religion, celui qui nous a expliqué la réalité de la Kalimah et l’application des règles de la Charia, afin que nous soyons en réalité à l’abri du feu de l’enfer. Qu’Allah permette à ceux qui rejettent le Messie Promis (a.s.) de comprendre ces faits et que nous puissions nous aussi saisir les sens véritables des enseignements de l’islam et de la Kalimah ; et qu’Allah nous permette de les traduire dans la pratique.

Mou’adh Bin Jabal relate qu’il avait accompagné le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lors de l’expédition de Tabouk. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) combinait les prières : il accomplissait la prière de Zouhr avec celle d’Asr, et celle de Maghrib avec celle d’Icha. Un jour, il avait retardé la Salat : il est sorti et il a accompli au même moment les Salats de Zouhr et d’Asr. Ensuite, il est rentré et il est sorti de nouveau pour accomplir la prière de Maghrib et celle d’Icha. Puis, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Demain, Incha Allah, vous serez à la source de Tabouk… »

Il n’avait pas accompli les quatre Salats en série : il y avait un court intervalle entre les deux premières et les deux dernières. Il se peut qu’il ait accompli les prières de Zouhr et d’Asr, au dernier moment de la prière d’Asr et qu’il ait accompli les Salats de Maghrib et d’Icha aux premiers instants de la Salat de Maghrib.

En tout cas, le Saint Prophète (s.a.w.) a déclaré : « Demain, vous n’atteindrez la source de Tabouk que lorsque le soleil brillera haut dans le ciel… » (Le Saint Prophète (s.a.w.) avait estimé qu’ils l’atteindraient à peu près pendant la journée). «… quiconque parmi vous y parvient ne devrait pas touchez son eau ou en boire jusqu’à ce que je sois sur place. » Le narrateur déclare : « En arrivant à la source, deux individus nous avaient déjà devancés et il n’y avait un très petit filet d’eau qui y coulait, presque aussi mince que le lacet d’une chaussure. » Le Saint Prophète (s.a.w.) a demandé à ces deux individus s’ils avaient touché l’eau et ils ont tous deux répondu qu’ils en avaient pris et en avaient bu.

Le Saint Prophète (s.a.w.) les a avertis tous deux, demandant pourquoi ils avaient pris l’eau malgré son interdiction de le faire. Il a continué de leur dire que ce qu’Allah a voulu qu’il leur dise. Le narrateur ajoute que petit à petit, les gens ont commencé à prendre l’eau de la source de leurs mains jusqu’à ce qu’un bol en a été rempli. Il n’y avait qu’un tout petit ruisseau d’eau. Le narrateur ajoute que le Saint Prophète (s.a.w.) s’est lavé les mains et le visage de cette eau. Puis il a pris l’eau restante et l’a versée dans la source. Il a lavé son visage debout près du ruisseau et l’excès d’eau est [également] retombé dans la source. Sur ce, la source a commencé à couler rapidement. Quand le Saint Prophète (s.a.w.) s’est lavé le visage et les mains et que l’excès d’eau est retombé dans la source, le débit d’eau, qui était très faible, a pris de l’ampleur et l’eau a commencé à couler à flots. Les gens ont pu boire à satiété. Le Saint Prophète (s.a.w.) a déclaré : « O Mou’adh ! Si tu vis assez longtemps, tu verras que cet endroit sera rempli de vergers. » Selon les livres de hadith, nous apprenons que ce miracle s’est produit lorsque le Saint Prophète (s.a.w.) venait d’arriver à Tabouk.

Selon la Sirah d’Ibn Hicham, cet événement a eu lieu au retour de Tabouk, dans la vallée de Moushaqqaq. L’imam Malik a également mentionné cet incident dans son livre, le Mouwatta. Tout en expliquant ce hadith, Mouhammad bin ‘Abdil Baqi al-Zourqani écrit qu’Abou Walid al-Waji déclare qu’il s’agissait d’une prophétie désormais accomplie, et que le Saint Prophète (s.a.w.) avait spécifiquement mentionné Mou’adh (ra) parce qu’il avait élu domicile en Syrie et c’est là qu’il est décédé. Le Saint Prophète (s.a.w.) avait été informé par révélation que Mou’adh (ra) verrait cet endroit, et à travers les bénédictions du Saint Prophète (s.a.w.), cette vallée deviendrait un endroit plein d’arbres et de jardins. ‘Allamah Ibn ‘Abdil Barr raconte qu’Ibn Wasa’a déclaré qu’il avait visité toute la région entourant cette source. La verdure de ses arbres était telle que peut-être elle durerait jusqu’à la fin des temps, exactement comme le Saint Prophète (s.a.w.) l’avait prophétisé.

Selon l’Aqdas Sirat al-Nabawiyyah le chef de Tabouk a dit jusqu’à deux ans de cela, cette source était débordante depuis plus de mille quatre cents ans. Ensuite, des puits tubulaires ont été creusés dans des zones à plus basse altitude, et donc l’eau de cette source s’est déplacée vers les puits tubulaires. Après avoir été distribuée dans 25 puits, cette source s’est tarie. « Ensuite, il nous a emmenés dans un puits où nous avons vu un tuyau de quatre pouces (10 cm de diamètre) et l’eau en coulait avec grande force, sans l’utilisation d’aucune pompe. On nous a dit que les autres puits étaient similaires à celui-ci. Cela n’est dû qu’aux bénédictions du miracle du Saint Prophète (s.a.w.). Il y a une telle abondance d’eau à Tabouk : en dehors de Medina et Khaibar, nous n’avons vu autant d’eau nulle part ailleurs. »

Il y avait en effet plus d’eau dans la ville de Tabouk que dans ces deux villes. Grâce à toute cette eau, des jardins ont poussé partout à Tabouk, et conséquemment aux prophéties du Saint Prophète (s.a.w.), la région de Tabouk s’est progressivement remplie de vergers, et leur nombre n’a fait qu’augmenter de jour en jour.

Incha Allah j’évoquerai encore Mou’adh Bin Jabal la prochaine fois.

Je vais diriger quelques prières funéraires après la prière de Joumou’ah. Je vais faire mention des défunts. Le premier est Maulvi Farzand Khan, qui était missionnaire-en-chef de la région Khurdah Dounya Garh, à Orissa. Il était diabétique. Le 10 septembre, il a été hospitalisé suite à une fièvre typhoïde et une pneumonie sévère, où il est décédé en accord avec la volonté divine. Inna lillahi wa inna ilaihi raji’oun. Le défunt était Moussi. Il laisse derrière lui sa femme Sakina Begum, sa fille Fariha, et son fils Rehan. Il était très impliqué dans les activités de la communauté. Il était pieux ; il prenait soin des missionnaires et des mou’allimin qui travaillaient sous lui. Il était doux ; il avait un tempérament simple. Il était joyeux et pieux. C’était une personne très humble.

Il a rejoint la Jamia Ahmadiyya de Qadian en 1980, d’où il a été diplômé en 1988, et par la suite il a commencé à servir sur le terrain. Il a servi pendant trente-deux ans, il travaillait beaucoup ; il a servi avec sincérité, et avec le véritable esprit de Waqf. Il a eu l’opportunité d’avoir des convertis et d’établir des communautés dans différents endroits. Sa femme, Sakina, écrit : « Sa première affectation était à Hariana. La Jama’at n’y avait aucun centre et de plus il n’y avait aucun ahmadi dans cette région. Il visitait différents endroits pour y transmettre le message, et y établissait des centres. Un jour, il a visité un village de la région de Hariana ; il a transmis le message de la communauté aux villageois. L’un d’eux a dit : « Ma vache ne donne plus de lait, si votre communauté est véridique, faites des prières sur quelque chose que je puisse donner à boire à ma vache afin qu’elle soit à même de produire du lait. Si vous êtes véridiques et que ce miracle se produit, toute ma famille fera la Bai’ah. » Le défunt a récité la sourate Al-Fatihah, le Daroud Sharif, et d’autres prières ; il a ensuite soufflé sur l’eau, qu’il a donné à cet homme. Celui-ci l’a prise avec lui. Il y avait un arbre dans le village, sous lequel il avait passé la nuit à faire des supplications. Il priait : « O Allah, manifeste le miracle de la véracité du Messie Promis (a.s.) ». Il a relaté : « Dès le matin, j’ai vu un homme venir un sceau à la main ; celui-ci contenait du lait. » Cet homme m’a dit : « Maulvi Saheb, notre vache a donné du lait. Nous sommes très contents. Toute ma famille et moi sommes convaincus que la communauté Ahmadiyya est véridique et ainsi nous la rejoignons. » »

Son fils Rehan écrit : « Il était très humble et modeste. Il était très doux : il s’adressait à tout le monde avec amour. Il a passé toute sa vie en accord avec la volonté divine et à servir la communauté. Il mettait en application tous les conseils et directives provenant du Calife. Il nous enjoignait également de le faire. Il s’adressait toujours à autrui avec gentillesse et avec amour. En plus de servir la Jama’at, il aidait également notre mère dans les tâches ménagères. Il a prié régulièrement durant toute sa vie et il s’assurait qu’on le faisait également. Il enjoignait toujours de marcher sur la voie de la piété. »

Tous les mou’allimin et les missionnaires qui ont travaillé avec lui ont écrit qu’il était un missionnaire exemplaire, qu’il faisait preuve de beaucoup d’empathie, et qu’ils ne l’ont jamais vu se mettre en colère.

Le prochain défunt dont je dirigerai la prière funéraire est ‘Abdullah Munsiku. Il servait en tant que missionnaire en Malaisie. Il avait perdu connaissance le 7 Octobre et a été emmené à l’hôpital. Il n’a pas pu être réanimé, et il est décédé le soir même. Inna lillahi wa inna ilaihi raji’oun. Il était âgé de 68 ans et était Moussi. Il laisse dans le deuil sa femme et ses huit enfants. Il était le beau-père de deux missionnaires de Malaisie : Salahuddin et Masroor Ahmad. Abdullah Munsiku est né aux Philippines. Après ses études universitaires, il avait rejoint l’organisation musulmane Front Moro de libération nationale, qui se rebellait contre le gouvernement, et dont l’objectif était d’établir une république islamique aux Philippines. En 1973, ses parents ont émigré depuis des Philippines vers la Malaisie, et ont élu domicile dans la ville de Sundakan. Allah l’Exalté lui avait accordé un cœur pur. À plusieurs reprises il a rencontré le Messie Promis (a.s.), le deuxième Calife (r.a.) et le troisième Calife (r.a.) dans son rêve.

En accord au décret divin, en 1973 il a eu l’opportunité de participer à la Jalsa Salana à Takinabalu. Lorsqu’il a contemplé l’atmosphère qui y régnait, sa foi s’est renforcée, suite à quoi il a fait la Bai’ah. Là où il résidait à Sundakan, il n’y avait aucun missionnaire, alors qu’il était assoiffé de connaissances. Ainsi, afin d’assouvir sa soif, il a lu les livres de la communauté. Il était passionné de la transmission du message de l’Ahmadiyya, une passion qu’il a traduit dans la pratique. Il a transmis avec ferveur le message à ses amis, à ses proches, et dans son quartier. En conséquence, de nombreuses personnes ont accepté l’Ahmadiyya ; ils ont accepté l’islam. En raison de cette grande passion pour transmettre le message, il a dédié sa vie, et il a été affecté comme missionnaire. De même, il a eu l’opportunité de servir quelques années aux Philippines aux côtés de Khair-ud-Din Maros. Il a réalisé un travail remarquable là-bas du fait de sa nature pieuse, de sa soif de connaissance, de son humilité et sa modestie, et de la crainte divine qu’il cultivait en lui. Il faisait également des débats avec les chrétiens. Il a attiré de nombreuses personnes vers l’islam. Il ne parlait pas l’ourdou mais il était intéressé par le fait d’apprendre cette langue. Il avait appris des passages et des poèmes (en cette langue). Il était très hospitalier ; il invitait en particulier chez lui les gens qui venaient faire la prière du vendredi. C’était une personne très disciplinée, et il enjoignait aux autres à en faire de même. Il éduquait les personnes en fonction de cette discipline. Depuis quelques années il avait du mal à marcher, mais il n’a jamais laissé cela entraver son travail.

Le troisième défunt dont je dirigerai la prière funéraire est Abdaal Wahid. Il était Mou’allim de la communauté à Qadian. Il est décédé le 12 septembre dernier à l’âge de 56 ans. Inna lillahi wa inna ilaihi raji’oun. Il appartenait à une famille chrétienne. Le premier membre de sa famille à avoir accepté l’Ahmadiyya était son frère aîné, qui est [à présent] un Mou’allim retraité. Par la suite, toute la famille avait fait la Bai’ah. Après avoir accepté l’Ahmadiyya, le défunt avait fait une formation de trois ans à la Jamia-tul-Mubashirin. Une fois diplômé, il s’est rendu dans différentes régions pour transmettre le message. Il avait également comme responsabilité de faire l’éducation religieuse et morale des membres dans différents quartiers de Qadian. Très obéissant, il travaillait avec une grande motivation.

Il maîtrisait tous les sujets sur le Tabligh. Trois familles chrétiennes et trois familles [musulmanes] non-ahmadies ont rejoint la communauté à Qadian par son intermédiaire. Par la grâce d’Allah, deux d’entre eux sont Moussis. C’est-à-dire qu’ils n’ont pas fait qu’accepter l’Ahmadiyya, mais ils ont progressé en piété. Il laisse derrière lui sa femme, un fils et deux filles. Son fils est missionnaire ; il a été diplômé de la Jamia Ahmadiyya cette année. Qu’Allah exalte le rang de tous ces défunts, et qu’Il fasse preuve de pardon et de miséricorde à leur égard. Qu’Allah permette à leurs enfants de perpétuer leurs nobles actions, et qu’Il fasse que ces enfants puissent avoir l’éducation qu’ils souhaitaient pour eux. Qu’Allah le Très Haut permette à certains des enfants qui sont Wâqifîn-e-Zindagi de devenir de véritables soutiens du Califat. Qu’Allah fasse preuve de pardon et de miséricorde à leur égard. Comme mentionné, je dirigerai Incha Allah leur prière funéraire après la prière de Joumou’ah.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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