Sermons 2023

La Jalsa Salana du Royaume-Uni

Dans son sermon du 28 juillet 2023, Sa Sainteté le Calife a évoqué la raison d'être et les buts de la Jalsa Salana.

Sermon du vendredi 28 juillet 2023, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à Hadiqa-toul-Mahdi, dans le Hampshire au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

Aujourd’hui, par la grâce d’Allah le Très-Haut, la conférence annuelle de la communauté Ahmadiyya du Royaume-Uni va commencer. Par la grâce d’Allah, environ quatre décennies de conférences annuelles ont eu lieu en la présence du Califat. Au début, étant donné la grande envergure des préparatifs, il avait fallu apprendre beaucoup de choses à la Jama’at de ce pays. Dans ce cadre, le quatrième Calife (qu’Allah lui fasse miséricorde) s’était personnellement intéressé à diriger [l’organisation] et avait par ailleurs fait venir de [la ville de] Rabwah des individus chevronnés pour assurer une formation dans le travail [organisationnel], dont l’officier de la Jalsa Salana, M. Chaudhry Hameedullah. Il avait lui aussi beaucoup aidé [dans ce sens]. La première conférence annuelle qui avait eu lieu ici en la présence du quatrième Calife, notamment celle de 1985 – à noter qu’il y avait eu une autre avant celle-là, en 1984, mais de plus petite envergure – celle de 1985 avait vu, en tant que première Jalsa Salana formelle, la participation de seulement 5000 personnes. Les organisateurs avaient eu néanmoins bien des inquiétudes. Chacun était inquiet, se demandant comment ils allaient pouvoir gérer le tout. Or, par la grâce d’Allah, de nos jours, les rassemblements des jeunes de l’Ahmadiyya du Royaume-Uni à eux seuls, ou encore ceux des dames, attirent un nombre de participants plus élevé que cela. Et les organisations auxiliaires gèrent ces rassemblements d’une manière excellente.

Ainsi donc, de ce point de vue-là, la Jama’at du Royaume-Uni a acquis une grande expérience qui leur permet de gérer l’organisation. Mais cette fois-ci, vu qu’une Jalsa a lieu à pleine échelle après une interruption de trois ou quatre ans, les organisateurs sont à nouveau inquiets, ne sachant pas s’ils seront à même de gérer le nombre attendu de participants dépassant les 40 000. Toutefois, j’ai espoir que par la grâce d’Allah, nos travailleurs pourront accomplir leurs devoirs de manière excellente. Mâchâ Allah, les habitants de ce pays, même les enfants qui sont nés et qui ont été élevés ici et qui ont atteint un âge où ils sont capables de remplir leurs devoirs avec conscience et discernement, ont acquis une expérience qui leur permet de s’acquitter de leurs devoirs de la meilleure façon.

Le dimanche dernier, j’avais inspecté le travail accompli jusque-là ; et par la grâce d’Allah, j’ai trouvé les travailleurs, à tout endroit et dans tout département, fins prêts, chacun conscient de son rôle. Ainsi donc, par la grâce d’Allah, toutes les inquiétudes se sont dissipées : notamment, entre autres, qu’après une longue interruption, une conférence de cette envergure pourrait révéler des faiblesses organisationnelles ; incha Allah, Allah enlèvera ces appréhensions aussi, mais à condition que nous restions focalisés à tout instant sur le désir de s’attirer les bénédictions divines. Aucune de nos œuvres n’est réalisée par notre habileté mentale ou notre expérience ; chacune d’elles est réalisée par la pure grâce de Dieu.

Dans mon sermon précédent, j’avais dit brièvement aux fonctionnaires qu’en suivant les enseignements d’Allah et de Son Messager (sa), il faudra que chaque travailleur et superviseur travaille dur, avec de hautes qualités morales et des prières pour chercher l’aide de Dieu. Lorsque cela aura lieu, Dieu les inondera de Ses bénédictions. Nous nous sommes présentés de façon désintéressée pour servir les invités du Messie Promis (as) qui se sont réunis ici pour des raisons purement religieuses. Je rappelle donc une fois encore aux travailleurs que la passion avec laquelle vous vous êtes offerts pour le service doit être maintenue quel que soit le nombre de jours que vous serez de service ; et que tout en honorant votre devoir de servir les invités, vous ne devrez pas oublier votre devoir d’adorer Allah le Très-Haut. Nous devons tous sauvegarder nos prières. Et nous devons profiter à tout instant de cette atmosphère pour garder notre être dans un état de pureté. Il ne faut jamais penser que par l’accomplissement de son devoir l’on a atteint son objectif, car sans l’adoration de Dieu, nous ne pourrons pas atteindre notre objectif. De ce fait, les enfants, les jeunes, les hommes et les femmes qui sont tous de service devront se souvenir d’honorer ce devoir aussi.

Ensuite, j’aimerais dire certaines choses aux invités qui sont arrivés pour la Jalsa. Chaque participant à la Jalsa doit garder à l’esprit qu’il ne doit pas prendre ce que je vais dire comme étant de simples formalités. Il ne suffit pas de simplement entendre ce que je dis. En effet, il faut aussi le mettre en œuvre.

Ce qui importe le plus et en premier lieu, c’est que tous ceux qui sont venus participer à la Jalsa doivent se souvenir de ce qu’avait dit le Messie Promis (as), à savoir que cette conférence n’est pas comme les rassemblements mondains. Notre participation à la Jalsa a un objectif. L’objectif est l’amélioration de nos états spirituel, intellectuel et moral ; et l’établissement de l’amour de Dieu et de Son Messager (sa) dans nos cœurs. Lorsque cette pensée sera active, nous ne serons plus focalisés sur les choses mondaines.

Or s’ils ne se focalisent pas sur les affaires de ce monde, les invités ne ressentiront pas les éventuels manquements au niveau des dispositifs à la conférence. En effet, ils penseront ceci : s’il y a un manquement quelconque de la part des hôtes ou des organisateurs, cela ne nous dérange pas. Notre but et d’améliorer nos états spirituel et intellectuel, ce qui est facilité par le fait de tirer bénéfice des sessions et des allocutions durant la Jalsa.

La chose primordiale est donc que chaque participant s’engage à éviter d’errer çà et là durant les sessions actives de la Jalsa et à suivre au contraire toutes les sessions en entier ; et à faire en sorte que les intermèdes survenant entre les sessions, qui sont pour les repas, les prières et les rencontres avec les amis, soient utilisés de la façon la plus efficace. Le temps libre ne doit pas être passé uniquement à faire des achats au marché ouvert. Il faudra aussi visiter les stands de livres de la Jama’at organisés par le département de la publication. D’autres départements centraux y auront également des tentes, tels que celui de Makhzan-e-Tasaweer, de la Review of Religions, du Tabligh, et l’exposition des archives. Visitez-les et augmentez vos connaissances de la foi et de l’histoire.

En d’autres termes, libérez-vous complètement de vos enchevêtrements mondains et œuvrez pour votre progrès religieux et intellectuel. Lorsque vous le ferez, l’amour mutuel et les relations avec autrui seront améliorés. Même s’il y a des carences au niveau de l’administration, des hôtes ou de l’organisation, ou encore des faiblesses, vous ne les remarquerez pas. Une belle atmosphère sera établie qui reflètera la véritable atmosphère des croyants.

Si nous n’arrivons pas à le faire, nous ne pourrons pas créer cette atmosphère qui est l’objectif de la Jalsa. Si les gens se mettent à chercher des faiblesses et commencent à se plaindre, dans une opération temporaire à si grande échelle il y aura des douzaines de choses dont on pourra se plaindre. La perfection ne peut être atteinte. Des carences vont apparaître et causer une certaine anxiété. Prenons par exemple les services de restauration : on y essaie habituellement d’offrir toutes les facilités possibles aux invités, en veillant à ce que la nourriture ne vienne pas à manquer et que les serveurs l’offrent aux invités d’une manière appropriée, en faisant montre de qualités morales élevées. Malgré cela, il leur arrive parfois de sous-estimer ou a contrario de surestimer les volumes de nourriture, ce qui fait qu’elle n’est pas offerte selon les quantités requises. Au lieu de s’en plaindre, l’on devrait accepter de bon cœur les excuses des fonctionnaires.

Quelle est l’exemplarité que nous a laissée le Messie Promis (as) lorsque de telles situations se présentent ? A cet égard, je vais citer un incident de sa vie qui a été préservé comme suit. Le Messie Promis (as) était une fois occupé par son travail durant un voyage, ce qui fait qu’il n’a pas mangé lorsque le repas a été offert aux visiteurs. Les serveurs ont sans doute offert la nourriture et ont ensuite repris ce qu’il en restait sans se soucier de savoir si le Messie Promis (as) avait mangé ou pas. Les organisateurs n’ont pas fait attention au fait qu’il n’avait pas dîné, étant occupé par son travail. Quoiqu’il en soit, durant la nuit, le Messie Promis (as) a commencé à avoir faim et il a demandé à manger. Les serveurs sont devenus très inquiets, car la nourriture avait été consommée par les visiteurs et les travailleurs de service, et il n’en restait plus rien. Il était tard dans la nuit ; les magasins étaient fermés. On ne pouvait pas non plus commander à manger d’un restaurant. Bref, le Messie Promis (as) a appris qu’il n’y avait plus de nourriture et que les organisateurs essayaient frénétiquement de préparer quelque chose à la va-vite.

Le Messie Promis (as) a dit : « Il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Il doit bien rester quelques morceaux de pain plat sur la table. Apportez-les-moi. » C’est ainsi qu’il a mangé les quelques morceaux de pain restants et a réconforté les serveurs. Le rapporteur ajoute : « Si le Messie Promis (as) nous avait commandé de préparer à manger, cela eût été pour nous source d’honneur, et nous l’aurions fait avec fierté car cela eût été une nouvelle opportunité de le servir et d’obtenir des bénédictions. Mais ressentant notre peine, il nous en a empêchés en disant qu’il n’y avait aucun besoin de le faire. »

Voilà l’exemple que nous ne devons jamais perdre de vue. Si nous n’arrivons pas durant les heures des repas, nous ne devrions pas nous en plaindre et devrions être prêts à manger ce qui est disponible. Parfois, lorsque le ragoût vient à manquer, on prépare vite fait des lentilles car elles sont à préparation rapide, afin qu’aucun invité ne reste sur sa faim. Les invités devront en manger avec gaieté de cœur. En parallèle, le Messie Promis (as) nous a donné la leçon qu’il ne faut pas gaspiller le pain. Il savait que les gens laissaient des morceaux de pain, et c’est pour cela il avait demandé qu’on les lui apporte afin qu’il puisse les consommer. À cet égard, j’aimerais rappeler aux invités que les boulangers font tous les efforts possibles de préparer les meilleurs pains plats. Toutefois, il arrive de temps à autre que les pains ne soient pas complètement cuits, ou qu’ils soient un peu brûlés. On peut les laisser de côté dans des circonstances extrêmes mais en général on ne devrait pas le faire. Même lorsque le pain comporte des imperfections, on ne doit pas le gaspiller. Il y a toute une usine produisant le pain où les personnes de service travaillent longuement et assidûment. Chaque année, ils améliorent la production. Les invités doivent se souvenir du fait que les cuisiniers et les boulangers ne sont pas des professionnels dans ces domaines ; ils sont des bénévoles qui ont de différentes professions dans la vie. On devrait donc toujours apprécier la sincérité et la passion avec lesquelles ils offrent ces services.

La politesse, la gentillesse, rencontrer les gens avec le sourire, avoir l’esprit du sacrifice pour autrui ne sont pas la responsabilité exclusive des organisateurs. Les visiteurs devraient aussi veiller à en faire montre de façon spéciale. Sans les bonnes manières, il n’y a rien qui vaille. L’on ne peut établir une atmosphère paisible par la politesse des travailleurs seulement. Au contraire, tous les participants doivent faire montre de bonnes manières. Que les femmes et les hommes également en tiennent compte.

J’avais fait référence dans le passé à un hadith qui dit que le sourire fait partie de la foi ; le sourire est une forme de charité. Il nous incombe de toujours nous en souvenir. Quant à la politesse de haut niveau envers les invités, à laquelle le Messie Promis (as) s’attendait dans le cadre de la Jalsa, quelle en est la nature ? Il a dit : « Je le dis en vérité : la foi d’un homme ne peut être saine tant qu’il ne donne pas la priorité autant que possible au confort de son frère sur le sien. Si mon frère doit, malgré sa faiblesse ou sa maladie, dormir par terre, tandis que je me réserve un lit malgré ma bonne santé, ne le laissant pas ne serait-ce que s’asseoir dessus, ma condition sera vraiment pitoyable si je ne me lève pas et ne lui offre pas le lit par amour et compassion, préférant le sol pour ma propre personne. Si mon frère est malade et souffrant, ma condition sera lamentable si je dors impassiblement, sans essayer de lui offrir autant que possible aisance ou confort. De même, si mon frère dans la foi m’adresse des paroles dures par dédain, ma condition sera navrante (et cela est très important pour l’atmosphère de la Jalsa) si je lui réponds par des paroles intentionnellement dures. Il m’incombe plutôt de supporter ses paroles avec patience, et que je prie pour lui en pleurant dans ma Salât, car il est mon frère qui est spirituellement malade. Si mon frère est naïf, ou plutôt inculte, ou commet une erreur parce qu’il est simple, je ne dois pas le ridiculiser ou froncer les sourcils par colère, ou encore exposer ses manquements devant autrui, par malveillance. Toutes ces voies sont celles menant à la destruction. Personne ne peut devenir un véritable croyant tant qu’il n’a pas le cœur tendre, tant qu’il ne se considère pas comme le plus infime d’entre tous et qu’il ne s’est pas débarrassé de tout son mépris. Être le serviteur du peuple est le signe de ceux destinés à en devenir les leaders. Parler de façon douce aux pauvres, en s’inclinant humblement devant eux, est la marque de ceux qui sont agréés par Dieu. Répondre au mal par le bien porte le cachet de la bonne fortune. Supprimer la colère et tolérer des mots durs sont des actes de courage extrême. »

C’étaient là des directives générales que le Messie Promis (a.s.) avait données à ses suivants. Voilà donc les qualités morales de base qui doivent être manifestées à tout instant, et encore plus durant les jours de la Jalsa. Si nous mettons ces choses en œuvre durant ces trois jours, nous développerons l’habitude de les mettre en pratique, au moins jusqu’à un certain point, dans la vie quotidienne. À condition de venir avec la pensée : « Je suis allé à la Jalsa pour réformer ma spiritualité et mes qualités morales. » C’est uniquement cette attitude qui peut établir à perpétuité une belle société où le respect des droits de tout un chacun sera promu. [L’on doit se demander :] « Que suis-je allé apprendre à la Jalsa ? » Accorder la primauté à son frère sur soi-même n’est pas une tâche facile ; cela requiert une lutte soutenue. C’est pour cette raison que le Messie Promis (as) avait dit que cela a trait à la foi. La foi de celui-là n’est pas saine qui ne possède pas les ingrédients de la vertu requise pour le sacrifice et pour honorer les droits des autres. Allah ne décrète pas que celui qui n’accomplira que de petites choses méritera de grandes récompenses. En fait, Il accorde une abondance de récompenses à celui qui est aux devants dans la lutte [pour atteindre l’excellence].

Accomplir les droits des autres est en effet une tâche très difficile. C’est pour cette raison que le Messie Promis (as) déclare :

« Parfois, d’aucuns arrivent à accomplir leurs devoirs envers Allah, mais l’accomplissement des devoirs envers Ses créatures est une tâche on ne peut plus difficile. »

Chacun doit donc entretenir la mentalité altruiste d’accorder la priorité à ses frères sur soi-même. Si cette mentalité est cultivée par chacun et chacune d’entre nous, à savoir celle de chercher à s’attirer le plaisir d’Allah le Tout-Puissant par l’accomplissement des droits d’autrui, la société en deviendra une d’amour et d’affection. Alors, il ne s’agira plus de seulement trois jours de la Jalsa où cet amour sera manifesté : toute la vie deviendra un exemple d’amour et d’affection. Que les conseils du Messie Promis (as) sont beaux eu égard à l’établissement d’une société pure ! Il a dit que ce serait navrant si l’on rendait la pareille à celui qui profère des paroles dures ; au lieu de répondre par des paroles sévères, l’on devrait prier pour lui.

Voilà la société que l’islam vise à créer. Voilà la société dans laquelle le Messie Promis (as) désirait voir ses suivants. Combien belle est cette parole du Messie Promis (as) : « Si une personne exhibe des qualités mauvaises, c’est qu’elle est spirituellement malade. Il en va de mon devoir de la guérir, ou de la faire guérir [par quelqu’un d’autre]. » Cela n’a pas trait uniquement à la réforme d’autrui, mais aussi à notre propre réforme. En fait, cela s’applique davantage à soi-même qu’aux autres ; car le pouvoir de guérir autrui de sa maladie spirituelle exige que le guérisseur n’en souffre pas lui-même. Ainsi donc, pour se prémunir de ces maladies, nous devons cesser de chercher des défauts chez les autres. Il nous faudra avoir le cœur tendre pour les autres et éradiquer toute forme d’arrogance en nous. Les hôtes aussi bien que les participants à la Jalsa doivent beaucoup réfléchir à ce propos. Si nous essayons d’ignorer les erreurs des autres et tentons de créer une atmosphère de paix et de compassion, ces trois jours nous permettrons d’atteindre le but de notre rassemblement ici.

Il arrive parfois que des ressentiments naissent de choses les plus banales. Cela crée un environnement où les uns réprimandent les autres, et le tout risque d’escalader vers la violence physique. Si c’est cela l’environnement que l’on veut créer et que l’on n’a aucun contrôle sur ses émotions, il vaudrait mieux ne pas venir à la Jalsa. De même, si les fonctionnaires ne sont pas à même de se contrôler, il vaudrait mieux ne pas leur confier de fonction.

On se plaint notamment de la circulation des véhicules. La place pour le stationnement est limitée ; elle est disponible en principe en fonction du nombre de voitures, mais cette fois-ci il se peut que le nombre dépasse la place disponible. Si certains sont redirigés vers d’autres lieux de stationnement, il leur incombe d’offrir leur coopération. Par la grâce d’Allah, les gens sont coopératifs, car en tant que membres de la Jama’at, c’est ainsi qu’ils ont été éduqués. Toutefois, certains ont la mèche courte ; ou peut-être pensent-ils que s’ils garent leur véhicule sur un site différent ils rateront une partie du programme, craignant une arrivée retardée sur le site de la Jalsa. De telles personnes devraient prendre conscience des contraintes qu’ont les organisateurs. D’ailleurs, s’ils s’en font à ce point, ils devraient essayer d’arriver bien à l’avance. Quant aux fonctionnaires concernés, au lieu de se chamailler avec ces personnes, ils devraient leur expliquer les choses gentiment. Qu’Allah fasse qu’il n’y ait pas un seul incident de dureté entre les gens ! Qu’Allah permette aux invités de ne pas éprouver les fonctionnaires de service et qu’Il rehausse le niveau de tolérance chez les fonctionnaires. Qu’Allah fasse que ces trois jours ne se limitent pas aux chansons et aux poèmes d’amour et d’amitié mais que la formation reçue durant ces trois jours stimule l’établissement d’une société avec une atmosphère d’amour et de tendresse qui est la marque distinctive d’une société vraiment islamique.

Le Messie Promis (as) a attiré notre attention à maintes reprises sur le besoin de développer des pensées pures de vertu et de piété. Une fois, tandis qu’il prodiguait des conseils aux invités eu égard à leurs responsabilités et attirait leur attention sur l’importance de la pureté de la pensée, il dit :

« L’on devrait accomplir des actes de vertu uniquement pour faire plaisir à Dieu et pour agir selon Ses commandements, sans se soucier de savoir si l’on en sera récompensé ou non. La foi ne peut être perfectionnée que lorsque cette illusion et cette tentation sont éliminées. »

En d’autres termes, il ne faut pas que ces actions soient motivées par le désir d’une récompense. Non ! Il faut qu’elles soient faites pour s’attirer le plaisir d’Allah. Le Messie Promis (as) déclare :

« Bien qu’il soit vrai qu’Allah ne permet pas aux actes vertueux de qui que ce soit d’aller en vain, comme Il le dit ici : « Assurément, Allah ne laisse pas la récompense de ceux qui font le bien être perdue », il ne faut pas pour autant que la récompense soit la motivation de ceux qui font de bonnes œuvres. Voyez donc : si un invité vient ici seulement parce qu’il pourra s’y reposer et qu’on lui offrira des jus refroidis ou des mets fabuleux, ce sont là les seules choses pour lesquelles il est ici. Or cela fait déjà partie de la responsabilité de l’hôte que de se montrer aussi hospitalier que possible, de ne pas y manquer d’aucune façon et de lui offrir tout le confort possible. Et en effet, l’hôte assure tout cela. Le fait d’avoir de telles attentes est nocif pour l’invités. Voilà la mentalité à propos de laquelle les invités doivent rester vigilants.

Certains invités n’ont pas de proches ici, et ils sont donc logés par la Jama’at. Il leur arrive parfois de faire des demandes par rapport au logement qu’il est difficile de satisfaire. Il y a en outre d’autres commodités que l’on ne saurait pas leur offrir, car l’organisation de la Jalsa est si vaste qu’il serait impossible de fournir de telles choses. En général, les gens comprennent la situation.

Il y a seulement deux jours de cela, une famille est venue me voir. Bien qu’ayant informé l’administration bien à l’avance, leur logement n’a pas pu être arrangé à cause d’un malentendu quelconque. La famille a donc fait d’autres arrangements chez un proche parent, bien que la maison de ce dernier soit assez petit. Ils devront mettre des matelas par terre pour dormir. L’hôte et les invités devront également faire face à des encombrements. Néanmoins, ils sont heureux de pouvoir participer à la Jalsa. Ils m’ont dit ces choses de façon joviale, et seulement lorsque je leur ai posé des questions. Ils ne s’en sont pas plaints, comme c’est le cas pour la majorité des invités. Toutefois, il y en a d’autres qui viennent me rencontrer, et connaissant leur tempérament, il me semble que les logements offerts par la Jama’at seront difficiles pour eux. Mais pourtant ils les acceptent de bon cœur, contrairement à ce que j’avais pensé. À première vue, ils semblent ne pas pouvoir tolérer ces logements, mais en fait ils les acceptent avec plaisir ; et les gens sont majoritairement comme eux.

Il y a par contre d’autres personnes qui se plaignent beaucoup. S’ils passent ces quelques jours joyeusement, pour l’amour d’Allah, Il le leur rendra de différentes façons.

Je pense que les sites qui ont été arrangés pour le logement, que ce soit les tentes ou les espaces de logement communal, sont à présent pleins, étant donné le grand nombre de personnes présentes. Il se peut donc qu’il y ait des difficultés à ce niveau, mais les invités devraient endurer cette situation avec bonne humeur.

En tout cas, comme le Messie Promis (as) l’a dit, les hôtes ont pour devoir d’assurer le confort des invités autant que possible. Qu’Allah offre la meilleure des récompenses aux invités qui supportent ces petites difficultés. Il leur faudra garder tout cela à l’esprit et essayer d’obtenir cette [grâce] d’Allah le Très-haut.

Pour vivre en paix et en sécurité dans la société, pour créer une atmosphère de paix et de sécurité et pour répandre la paix et la sécurité, quels enseignements le Prophète (sa) a-t-il donné ? Un jour, une personne est allée voir le Saint Prophète (sa) et lui a dit : « Ô Messager d’Allah ! Quelle est la meilleure chose en islam ? » Celui-ci de répondre : « Nourrir les nécessiteux, offrir la salutation de paix à toute personne, que tu la connaisses ou non. » Soubhân Allah ! Voilà le beau principe à utiliser pour établir l’amour, la fraternité, la paix et la sécurité dans la société. Si l’on utilise ce principe, l’on pourra créer une société qui promeut la paix et la sécurité.

L’agitation dans le monde est due en grande partie à l’appauvrissement croissant des pauvres. Aujourd’hui encore, il y a des dizaines de millions de personnes qui n’ont même pas deux repas par jour. S’ils ont à manger, ils sont sans domicile. On constate cela même ici, dans les pays considérés riches comme le Royaume-Uni, bien qu’ils ne connaissent désormais plus la richesse qu’ils avaient jadis. Ils sont tout de même mieux lotis que beaucoup d’autres. Des milliers d’adultes et d’enfants gisent dans la rue. L’inflation les empêche de trouver soit à manger soit un logement. En islam, par contre, nourrir les affamés est un enseignement de base. Si seulement les musulmans pouvaient comprendre ce principe et si seulement leurs leaders pouvaient honorer les droits de leur peuple, sans se limiter à remplir leurs coffres personnels, satisfaisant les besoins des pauvres et des indigents afin d’enlever l’agitation et les injustices de la société. Cette agitation se répand surtout pour cette raison.

Ensuite le Prophète (sa) a parlé du Salâm, la salutation de paix. (Je précise que ce que je venais de dire plus haut était simplement un point supplémentaire.) Il faut populariser la salutation de paix dans notre société. Dire le Salâm n’est pas un simple mot articulé par la bouche ; en effet, lorsqu’une personne dit un Salâm émanant du cœur, elle pense aussi à transmettre et à répandre la paix. De telles personnes ont des sentiments positifs les uns pour les autres et ils font des efforts pour éliminer les difficultés des autres et prient pour eux.

Ainsi donc, durant ces jours, chaque ahmadi doit œuvrer pour répandre le message de paix, populariser la salutation de paix, et établir des sentiments positifs mutuels. Les gens se rencontrent joyeusement et saluent poliment avec le Salâm ceux qui leur apportent des bénéfices quelconques, ou bien ils rencontrent jovialement ceux avec lesquels ils ont une relation. Mais la vraie sécurité et la vraie paix ne sont établies que lorsque les gens qui ont de la rancœur les uns envers les autres éliminent leur inimitié et lorsque la prière pour la paix émane de leur cœur. Durant cette Jalsa, il faudra que ces personnes fassent l’effort d’en finir avec leurs rancunes et de transmettre la paix et la répandre de façon généralisée à travers toute l’atmosphère. Qu’Allah accorde à chacun la possibilité d’agir ainsi. Que l’environnement de la Jalsa en soit un de paix et de sécurité. Que les qualités morales élevées et l’accomplissement des droits d’autrui deviennent un aspect intégral et permanent de notre vie.

Par rapport aux arrangements de la Jalsa, j’aimerais attirer l’attention sur quelques points de façon générale ; ce sont des points que chacun doit garder à l’esprit. En premier lieu, il faut que vous fassiez l’effort de suivre attentivement et en silence les sessions de la Jalsa. Il ne faudra pas écouter certains discours tout en ignorant d’autres. Je l’avais déjà dit auparavant aussi : il faut vous asseoir et être attentifs à la Jalsa.

Le Messie Promis (as) avait exprimé son déplaisir eu égard au fait que d’aucuns écoutaient des discours d’orateurs dont l’éloquence leur plaisait, mais en ignoraient d’autres.

Les orateurs préparent leur discours au prix de grands efforts. Tous les participants à la Jalsa devraient assister au programme en entier et essayer d’en profiter spirituellement et intellectuellement.

Ensuite, il faut porter une attention particulière au souvenir d’Allah et à la prière, d’autant que ces jours-ci nous passons par le mois de Mouharram. Durant ces jours, surtout le 10 du mois de Mouharram, nous devons nous concentrer sur la prière pour le Prophète (sa). Il faut l’offrir avec le désir qu’Allah continue d’élever le statut et le rang du Saint Prophète (sa), qu’Il continue de donner succès et victoire à son message, qu’Il donne pérennité et grandeur à sa Charia, que nous puissions bénéficier des prières qu’il avait faites pour Son Oummah (sa nation), et qu’Allah sauve cette Oummah de toutes sortes de détériorations. Aujourd’hui que ne font-ils pas, ces musulmans, au nom d’Allah et de Son Messager ? Ils ont donné une mauvaise réputation à l’islam. Qu’Allah leur fasse comprendre et leur accorde la chance d’accepter l’Imam de l’Époque.

Les prières sont exaucées spécialement les vendredis ; ayez donc cela à l’esprit en priant. Ce fut en ce jour qu’au nom d’Allah et de Son Messager (sa), des soi-disant musulmans avaient infligé des cruautés aux enfants spirituels et physiques du Prophète (sa). À présent, ils infligent ces cruautés à la progéniture spirituelle du Prophète (sa), à savoir la communauté du Messie Promis (as). La situation au Pakistan est très pénible en ce moment. Les adversaires essaient de s’en prendre à la Jama’at de toutes les façons possibles. Ils disent qu’ils le font par amour pour le Messager (sa) et que les ahmadis sont coupables de blasphème envers lui ; alors que notre foi est ancrée dans le fait que le Prophète (sa) est le Sceau de tous les prophètes et qu’il est nécessaire de croire en la loi qu’il a apportée. En réalité, nous sommes ceux qui, répondant à l’appel du Saint Prophète (sa), ont cru en le Messie Promis et Imam Mahdi qui devait venir. L’amour qu’éprouvait le Messie Promis (as) pour le Prophète (sa) était à un tel niveau qu’Allah lui a accordé ce qu’il a mentionné ici :

« Une fois j’étais si complètement absorbé par la récitation de la prière pour le Prophète (sa) que j’ai continué à envoyer des salutations sur lui pendant une longue période. J’avais la conviction que les voies d’Allah sont extrêmement fines et que l’on ne peut les trouver sans l’intermédiaire qu’est le Prophète (sa). C’est ce qu’Allah déclare ici :


وَابْتَغُوا إِلَيْهِ الْوَسِيلَةَ

« Cherchez le moyen de vous approcher de Lui » (Al-Mâ’idah : v. 36)

Puis, après un certain temps, j’ai observé dans une vision que deux porteurs d’eau sont venus : l’un est entré dans ma maison par un chemin intérieur et l’autre par un chemin extérieur, portant des outres remplies de lumière. » Non pas d’eau mais de lumière. « Ils ont dit : هذا بما صليت على محمد (C’est-à-dire, cette récompense de lumière est à cause de tes prières pour Muhammad). »

Voilà la condition de son amour pour le Prophète (sa). Et c’est de cette façon qu’Allah l’avait récompensé. Le Messie Promis (as) a dit à maintes reprises que tout ce qu’il a obtenu est venu par l’entremise du Saint Prophète (sa) et par les salutations qu’il avait envoyées sur lui et en étant éperdu en son amour. Comment peut-on le considérer séparé du Prophète (sa) ?

Quoi qu’il en soit, durant ces jours, tout en vous souvenant d’Allah, il faudra vous concentrer tout spécialement sur les prières pour le Prophète (sa). Qu’Allah répande ces bénédictions au plus vite à travers le monde selon la promesse qu’Il avait faite au Prophète (sa).

Dans le chapiteau de la Jalsa, les dames en particulier devront s’assurer qu’elles sont en train d’inculquer aux enfants qui ont [atteint l’âge de la compréhension] l’importance de s’asseoir silencieusement durant les sessions de la Jalsa. C’est la formation durant l’enfance qui reste ancrée dans l’esprit. Quant aux dames qui vont s’asseoir dans le chapiteau des enfants, elles devraient essayer de ne pas trop bavarder et se concentrer sur le programme. Parfois, d’aucunes se plaignent du fait que les enfants ne font pas autant de bruit que les femmes qui les utilisent comme prétexte pour converser les unes avec les autres. Il faudra y porter votre attention.

De même, il y a la question de la sécurité. Chaque participant et participante doit garder un œil sur ce qui se passe autour d’eux. Il s’agit là d’une importante façon d’assurer la sécurité. Aussi, il faut lire les directives imprimées sur vos programmes. Lisez-les attentivement et agissez dessus.

Qu’Allah permette à tous de bénéficier de la Jalsa de la meilleure façon et nous prémunisse contre tout mal ; et qu’Il nous inonde continuellement des pluies de Sa miséricorde et Ses bénédictions.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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