Sermons 2024

Valeureux martyrs d’Ouhoud

Dans son sermon du 16 février 2024, Sa Sainteté le Calife a évoqué les récits des illustres martyrs de la bataille d'Ouhoud.

Sermon du vendredi 16 février 2024, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

En référence aux événements de la bataille d’Ouhoud, j’évoquais divers aspects de la biographie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et de l’amour et la fidélité des compagnons à son égard. On trouve mention, dans ce contexte, du martyre de Khârijah Ibn Zayd. S’étant battu avec grande bravoure, Khârijah a connu le martyre à Ouhoud. Il a été la cible des lances [ennemies] et a reçu plus de treize blessures. Il gisait, criblé de blessures, quand Safwân Ibn Oumayyah est passé à côté de lui : l’ayant reconnu, il l’a attaqué et lui a donné le coup de grâce. Ensuite, il l’a mutilé et a déclaré : « Il faisait partie de ceux qui avaient tué Abou ‘Ali lors de la bataille de Badr. » C’est-à-dire qu’il avait tué Oumayyah Ibn Khalf, le père de Safwân Ibn Oumayyah. « J’ai maintenant l’occasion de tuer les meilleurs parmi les compagnons de Muhammad (s.a.w.) et d’assouvir ma vengeance ! » Il a tué Ibn Qawqal, Khârijah Ibn Zayd et Aws Ibn Arqam. Khârijah Ibn Zayd et Sa’d Ibn Rabî’, son cousin, ont tous deux étés enterrés dans la même tombe.

Selon les récits, le jour d’Ouhoud, ‘Abbâs Ibn ‘Oubâdah lançait à haute voix : « Ô musulmans ! Cramponnez-vous à Allah et à Son Prophète ! Vous avez subi ce malheur en raison de votre désobéissance au Prophète (s.a.w.) ! Il vous promettait l’aide, mais vous avez été impatients. »

Ensuite, ‘Abbâs Ibn ‘Oubâdah a enlevé son casque et son armure et a demandé à Khârijah Ibn Zayd s’il en avait besoin.

Khârijah a répondu : « Non. Je désire ce que tu désires. » C’est-à-dire, le martyre. Ensuite, ils ont tous combattu les ennemis. ‘Abbâs Ibn ‘Oubâdah disait : « Si le Messager d’Allah (s.a.w.) était affligé en notre présence, quelle excuse aurions-nous devant notre Seigneur ? »

Et Khârijah disait : « En présence de notre Seigneur, nous n’aurons ni excuse ni argument. »

Soufyân Ibn ‘Abd Chams Al-Soulami a tué ‘Abbâs Ibn ‘Oubâdah ; et Khârijah Ibn Zayd a reçu plus de dix blessures par flèche. Selon un rapport, durant la journée de la bataille d’Ouhoud, Mâlik Ibn Douhcham passa près de Khârijah Ibn Zayd. Khârijah était assis, criblé de blessures. Il avait été blessé mortellement près de treize fois. Mâlik lui demanda : « Ne sais-tu pas que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est tombé en martyr ? »

Il faisait référence à la contre-attaque des mécréants.

Khârijah dit : « S’il a été tué, alors certes, Allah est vivant et jamais ne mourra. » Tel était leur niveau de foi.

« Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a diffusé le message. Combattez, vous aussi, pour votre religion. Maintenant que l’ennemi [vous] combat, battez-vous. »

Notre devoir est également de sacrifier nos vies pour la cause d’Allah.

On trouve également mention du martyre de Chammâs Ibn ‘Outhmân. Chammâs Ibn ‘Outhmân a participé aux batailles de Badr et d’Ouhoud. Il a combattu avec bravoure lors de la bataille d’Ouhoud. Le Messager d’Allah (s.a.w.) a dit : « J’ai trouvé Chammâs Ibn ‘Outhmân comme un bouclier. »

Là où le Messager d’Allah (s.a.w.) se tournait, lors de la bataille d’Ouhoud, il voyait Chammâs qui le défendait par son épée. Il en fut ainsi jusqu’à ce que le Messager d’Allah (s.a.w.) eût perdu connaissance quand il fut attaqué et touché par une pierre.

Chammâs s’était positionné devant le Messager d’Allah (s.a.w.) comme un bouclier, au point qu’il fut gravement blessé ; et il fut emmené à Médine dans cet état. C’est-à-dire, Chammâs fut emmené à Médine. Il était encore vivant lorsqu’il fut emmené chez ‘Aïchah. Oumm Salamah demanda : « Mon cousin sera-t-il emmené chez quelqu’un d’autre que moi ? »

Alors, le Messager d’Allah (s.a.w.) a demandé qu’on l’emmène chez Oumm Salamah. Il a été emmené là-bas et il est décédé chez elle. Il avait été ramené de la bataille d’Ouhoud blessé. Suite à l’ordre du Messager d’Allah (s.a.w.), Chammâs a été ramené à Ouhoud et enterré dans les vêtements [qu’il portait au moment de mourir].

Il est décédé deux jours plus tard à Médine, mais a été enterré à Ouhoud.

Quand il a été emmené blessé du champ de bataille à Médine, il y est demeuré en vie un jour et une nuit ; et pendant ce temps, on dit qu’il n’a rien mangé ni bu. Il était dans un état de grande faiblesse, voire d’inconscience.

La mort de Chammâs est survenue alors qu’il avait trente-neuf ans. Il était encore jeune. L’histoire a préservé un événement concernant Chammâs Ibn ‘Outhmân qui est devenu un exemple d’amour et d’affection envers le Messager d’Allah (s.a.w.) et une illustration suprême de sacrifice pour l’islam.

L’on raconte l’histoire de l’amour et de l’affection de Talhah lors de la bataille d’Ouhoud, notamment comment il a placé sa main devant le noble visage du Prophète afin qu’aucune flèche ne le touche. On trouve également mention de Chammâs, qui a joué un rôle très important.

Chammâs s’est tenu devant le Messager d’Allah (s.a.w.) et a pris chaque attaque sur lui-même. Le Messager d’Allah (s.a.w.) a dit à propos de Chammâs : « Si je devais le comparer à un objet, je le comparerais à un bouclier, car il s’était dressé comme une protection pour moi sur le champ de bataille d’Ouhoud.

Il s’est battu jusqu’au dernier souffle en me protégeant, par l’avant et par l’arrière, à ma droite et à ma gauche. »

Le Messager d’Allah (s.a.w.) disait que là où il le voyait, Chammâs se battait avec grande bravoure.

L’ennemi a réussi à attaquer le Messager d’Allah (s.a.w.) et il est tombé inconscient. Mais même quand il était au sol, Chammâs est resté là comme un bouclier devant lui, jusqu’à recevoir de graves blessures. Il a été ramené à Médine dans cet état.

Oumm Salamah a dit : « Il est le fils de mon oncle. Je suis sa parente proche. Il doit être amené chez moi pour être soigné. » Mais en raison de la gravité ses blessures, il est décédé un jour et demi ou deux jours plus tard. Le Messager d’Allah (s.a.w.) a ordonné que Chammâs soit enterré dans ses vêtements à l’instar des autres martyrs.

Ensuite, on trouve mention du martyre d’Al-Nou’mân Ibn Mâlik. Al-Nou’mân Ibn Mâlik a participé aux batailles de Badr et d’Ouhoud ; et il est mort en martyr à la bataille d’Ouhoud, tué par Safwân Ibn Oumayyah. Selon une autre narration, Al-Nou’mân Ibn Mâlik aurait été tué par Abân Ibn Sa’îd. Al-Nou’mân Ibn Mâlik, Al-Moujazzar Ibn Ziyâd et ‘Oubâdah Ibn Al-Hassâs ont été enterrés ensemble dans une seule tombe après la bataille d’Ouhoud. Al-Nou’mân Ibn Mâlik a déclaré : « Ô Messager d’Allah, j’entrerai certainement au paradis. » quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’apprêtait à se rendre à la bataille d’Ouhoud et qu’il avait demandé conseil à ‘Abdoullâh Ibn Oubay Ibn Saloul.

Il a fait cette déclaration avec une grande conviction en disant que le Messager d’Allah (s.a.w.) a dit : « Je vais certainement entrer au paradis. »

Le Messager d’Allah (s.a.w.) a demandé : « Comment ? »

Al-Nou’mân de répondre : « Étant donné que je témoigne qu’il n’y a de divinité digne d’adoration qu’Allah et que vous êtes le messager d’Allah (s.a.w.) et que je ne fuirai jamais le combat. »

Sur quoi, le Messager d’Allah (s.a.w.) a dit : « Tu dis vrai. » Et il est tombé en martyr ce jour-là.

Khâlid Ibn Abi Mâlik Al-Ja’di raconte qu’il a trouvé dans le livre de son père cette narration selon laquelle Al-Nou’mân Ibn Qawqal des Ansâr avait prié : « Par Toi, Ô mon Seigneur, le soleil ne se couchera pas avant que je marche dans la verdure du paradis avec mon pied boiteux. »

Il est tombé en martyr ce jour-là. Le Messager d’Allah (s.a.w.) a déclaré : « Allah a exaucé sa prière, car je l’ai vu (dans une vision)… » Allah a informé le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

Il a dit : « Je l’ai vu marcher dans le paradis et il ne boitait pas et n’avait aucune infirmité. »

On trouve également mention de Thâbit Ibn Al-Dahdâh. Thâbit Ibn Al-Dahdâh a également joué un rôle éminent dans la bataille d’Ouhoud. Son rôle était notable. Après la nouvelle du martyre du Messager d’Allah (s.a.w.), certains musulmans ont dit : « Maintenant que le Messager d’Allah (s.a.w.) est tombé en martyr, retournez à votre tribu, elle vous accordera la sécurité. »

D’autres ont répondu : « Si le Messager d’Allah (s.a.w.) est tombé en martyr, n’allez-vous ne pas vous battre pour la religion de votre Prophète (s.a.w.) et pour son message jusqu’à ce que vous soyez présents devant votre Seigneur en tant que martyrs ? »

Thâbit Ibn Al-Dahdâh a dit aux Ansars : « Ô groupe des Ansâr ! Si Muhammad (s.a.w.) est tombé en martyr, Allah quant à Lui est vivant. Il ne mourra jamais. Combattez pour votre religion. Allah vous accordera la victoire et le triomphe. »

En entendant cela, un groupe de musulmans Ansâr s’est levé et, avec Thâbit, a attaqué le groupe des mécréants qui comprenait Khâlid Ibn Al-Walîd, ‘Ikramah Ibn Abi Jahl, ‘Amr Ibn Al-‘Âs et Dirâr Ibn Al-Khattâb.

Voyant cette petite troupe de musulmans à l’attaque, Khâlid Ibn Al-Walîd a riposté violemment et a tué Thâbit et ses compagnons Ansâr.

Une autre narration indique qu’Abdoullâh Ibn ‘Oumar Al-Khatmi a dit : « Thâbit Ibn Al-Dahdâh s’est présenté le jour d’Ouhoud, tandis que les musulmans étaient dispersés et en difficulté. »

Il a commencé à appeler à haute voix : « Ô groupe des Ansâr ! Venez vers moi, je suis Thâbit Ibn Al-Dahdâh. S’il est vrai que Muhammad (s.a.w.) a été tué, Allah est [quant à Lui] vivant ; Il ne mourra jamais. Combattez pour votre religion. Allah vous accordera la victoire et vous aidera. »

Un groupe d’Ansâr s’est rassemblé autour de lui. Il était lui-même un des Ansâr. Ils ont commencé à attaquer les infidèles, emmenant les musulmans avec eux. Contre eux est venue une puissante armée d’infidèles, dont les chefs étaient Khâlid Ibn Al-Walîd, ‘Amr Ibn Al-‘Âs, ‘Ikramah Ibn Abi Jahl et Dirâr Ibn Al-Khattâb. Tous ces gens ont commencé à l’attaquer ensemble.

Thâbit a été attaqué par Khâlid Ibn Al-Walîd avec une lance qui l’a transpercé. Thâbit tomba en martyr et avec lui ses compagnons Ansâr. Pour cette raison, on dit qu’ils étaient les derniers des musulmans à tomber en martyr ce jour-là.

Selon un récit, Khâlid a lancé un javelot qui a blessé Thâbit, le faisant tomber au sol. Les gens l’ont soulevé et ont commencé à le soigner. Le saignement s’est arrêté et Thâbit s’est rétabli. Mais après la bataille de Houdaybiyyah, les blessures se sont rouvertes une par une et il en est décédé. Ceci est l’un des récits.

Jâbir Ibn Samourah rapporte que le Prophète (s.a.w.) a accompagné le cortège funèbre de Thâbit Ibn Al-Dahdâh à pied et est revenu à cheval. Cette narration donne l’impression que ses blessures se sont rouvertes après l’expédition de Houdaybiyyah. Ce récit a tout l’air d’être faible, car Thâbit est décédée à cette occasion.

On trouve mention du martyre de quatre membres d’une même famille. Thâbit Ibn Wakhch et Rifâ’ah Ibn Wakhch, tous deux frères, sont morts en martyrs le jour d’Ouhoud, et avec eux, les deux fils de Thâbit Ibn Wakhch, Salamah Ibn Thâbit et ‘Amr Ibn Thâbit, qui sont également tombés en martyrs. ‘Amr Ibn Thâbit est également connu comme Al-Ousayrim. Tous ces martyrs appartenaient au clan des Banou ‘Abdil-Achhal des Ansâr. Rifâ’ah Ibn Wakhch était un homme âgé. Rifâ’ah et Thâbit, tous deux frères, ont combattu ensemble lors de la bataille d’Ouhoud. Khâlid Ibn Al-Walîd a tué Rifâ’ah.

Ibn Ishâq rapporte ainsi l’incident du martyre de Thâbit Ibn Wakhsh :

Lorsque le Messager d’Allah (s.a.w.) se préparait pour la bataille d’Ouhoud, Thâbit Ibn Wakhch et Housayl Ibn Jâbir, ce dernier également connu sous le nom d’Al-Yamân et père de Houdhayfah Ibn Al-Yamân, [étaient présents]. Ils étaient tous les deux des hommes âgés et se trouvaient dans la citadelle où les femmes et les enfants musulmans étaient en sécurité. L’un d’eux a dit à l’autre : « Qu’attendons-nous ? Il ne nous reste plus beaucoup de temps à vivre. Si nous ne mourons pas aujourd’hui, nous mourrons certainement demain. Ne devrions-nous pas brandir nos épées et rejoindre le Prophète (s.a.w.) ? Peut-être qu’Allah nous accordera le martyre. »

Ensuite, ils ont saisi leurs épées et se sont précipités sur les mécréants, et se sont joints aux autres – c’est-à-dire qu’ils se sont engagés dans la bataille.

‘Amr Ibn Thâbit, était aussi connu sous le nom d’Al-Ousayrim. ‘Amr Ibn Thâbit Ibn Wakhch était des Ansâr, et comme je l’ai dit, il était connu sous le nom d’Al-Ousayrim. Sa mère était la sœur de Houdhayfah Ibn Al-Yamân.

Il s’était converti à l’islam le jour de la bataille d’Ouhoud après la prière de l’aube… Il s’était converti à l’islam après la prière de l’aube. Il n’avait pas prié. Ayant accepté l’islam, il est parti à cheval à la rencontre du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il a combattu avec les musulmans jusqu’à tomber en martyr. Abou Hourayrah a demandé aux compagnons : « Dites-moi [quelque chose] à propos d’une personne qui n’a jamais prié mais qui est au paradis. » Les autres ignoraient ce fait.

Ils lui ont demandé qui c’était. Il a répondu : « Il s’agit d’Al-Ousayrim Ibn Al-Ousayrim, c’est-à-dire ‘Amr Ibn Thâbit. »

Selon un récit, Al-Ousayrim rejetait l’invitation de sa tribu à embrasser l’islam. La bataille d’Ouhoud a eu lieu et le Prophète (s.a.w.) était parti. La vérité de l’islam est alors devenue claire à Al-Ousayrim et il a accepté l’islam. Ensuite, il a pris son épée et s’est rendu auprès de sa tribu et s’est mêlé à eux et a commencé à combattre, tant et si bien qu’il a été criblé de blessures.

Les gens de Banou ‘Abdil-Achhal cherchaient les dépouilles de leurs martyrs quand ils ont aperçu Al-Ousayrim.

Surpris, ils ont dit : « C’est Al-Ousayrim ! Mais qui l’a amené ici ? Nous l’avions laissé derrière, car il reniait l’islam. »

Ils lui ont demandé : « Ô Ousayrim, comment es-tu arrivé ici ? Est-ce à cause de l’honneur de ta tribu ou de ton intérêt pour l’islam ? »

Il a répondu : « À cause de mon intérêt pour l’islam, c’est-à-dire que j’ai accepté l’islam car je le crois vrai.

J’ai embrassé l’islam en croyant en Allah et en Son Messager (s.a.w.) et ai combattu aux côtés du Messager d’Allah (s.a.w.) en tenant mon épée, jusqu’à ce que je sois dans l’état que vous voyez. »

Ensuite, il a rendu l’âme entre les mains des compagnons.

Quand ces faits ont été mentionnés au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), il a dit qu’Al-Ousayrim était au paradis. »

Je m’étais arrêté dans le récit, car le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait dit qu’Al-Ousayrim était au paradis. La formule Radi Allahou ‘anhou apparaissait à la place de Sal-lal-lâhou ‘alayhi wasal-lam. Il se peut qu’il y ait eu confusion. Peut-être qu’un compagnon avait énoncé ces propos. En tout cas, il est clair que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit qu’il était au paradis. Le premier hadith est également correct dans le sens qu’il est ce compagnon qui a mérité le paradis sans prier.

Il est arrivé tardivement et a mérité le martyre.

Le quatrième martyr de cette famille était Salamah Ibn Thâbit. Son nom complet est Salamah Ibn Thâbit Ibn Wakhch. Salamah a participé à la bataille de Badr. Abou Soufyân a tué Salamah Ibn Thâbit lors de la bataille d’Ouhoud. Le père de Salamah était Thâbit Ibn Wakhch, et son oncle était Rifâ’ah Ibn Wakhch, et son frère, ‘Amr Ibn Thâbit, était également tombé en martyr lors de la bataille d’Ouhoud. De nombreux membres de cette famille ont participé à la bataille d’Ouhoud.

Moukhayriq était un Juif et faisait partie de la tribu des Banou Al-Nadîr. Muhammad Ibn ‘Amr Al-Aslami a mentionné que Moukhayriq avait embrassé l’islam. Certains ont dit qu’il était issu de la tribu des Banou Qaynouqâ’. Certains disent qu’il était des Banou Tha’labah Ibn Dhoubyân. Il faisait partie des grands savants juifs. Il avait reconnu les caractéristiques du Prophète (s.a.w.) grâce à son savoir. Mais il avait un amour dominant pour sa religion. Il n’a pas embrassé l’islam.

Le samedi, il a dit : « Ô congrégation des Juifs ! Par Allah, vous savez que soutenir Muhammad (s.a.w.) est un devoir sur vous. » L’armée était parti le vendredi pour la bataille d’Ouhoud. Moukhayriq a prononcé ces paroles le samedi suivant.

Ils ont dit : « Aujourd’hui, c’est le jour du Sabbat. » [Autrement dit,] aujourd’hui n’est pas un jour pour se battre. Moukhayriq a dit : « Il n’y a pas de Sabbat pour vous. »

Puis il a dit à son peuple : « Si je suis tué aujourd’hui, mon bien sera pour Muhammad (s.a.w.). Qu’il en fasse ce qu’il veut. » Ensuite, ayant pris son arme, il est parti.

Il a combattu et est tombé en martyr. Le Messager d’Allah (s.a.w.) a dit : « Moukhayriq est le meilleur parmi les Juifs. »

Selon un autre récit le Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit : « Moukhayriq a pris de l’avance parmi les Juifs, Salmân parmi les Persans et Bilâl parmi les Abyssins. »

Un biographe a écrit que selon une opinion, Moukhayriq a combattu les mécréants et a sacrifié sa vie pour l’islam. D’ailleurs, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a fait des déclarations élogieuses à son propos. Ce basant sur ces faits, de nombreux biographes et historiens l’ont considéré comme un musulman, y compris Ibn Hichâm, Al-Souhayli, Ibn Hajar, Ibn Kathîr, Al-Balâdhouri, le Qâdi ‘Iyâd et l’Imam Al-Nawawi, entre autres.

On trouve également mention d’Abdoullâh Ibn Jahch dans les récits. Selon les rapports, l’amour de Dieu et de Son Prophète l’avait entièrement détourné de ce monde. Son seul souhait était de sacrifier sa vie d’une manière ou d’une autre pour la cause de Dieu. Ainsi, son souhait s’est réalisé et le titre honorifique d’Al-Moujaddi’Fillâh, c’est-à-dire celui dont l’oreille a été coupée pour la cause de Dieu, lui a été attribué.

On trouve mention d’une prière qu’Abdoullâh Ibn Jahch avait faite avant son martyre et qui a été acceptée. Il y a un épisode célèbre de l’acceptation de sa prière avant son martyre. Ishâq Ibn Sa’d Ibn Abi Waqqâs relate l’incident suivant : « Lors de la campagne d’Ouhoud, ‘Abdoullâh Ibn Jahch dit à mon père Sa’d : « Viens nous allons supplier Dieu ! » Ils se sont mis dans un coin et Sa’d a prié en ces termes en premier : « Ô Allah ! Demain, lors de la bataille contre l’ennemi, fais que je combatte un vaillant soldat courageux, inspirant la crainte. Fais que je puisse le combattre et le tuer dans Ta voie et que je puisse prendre ses armes. »

‘Abdoullâh Ibn Jahch a dit « Âmîn ! » avant d’entamer sa prière, qui se lisait ainsi : « Ô Allah ! Fais que je combatte demain pour Ta cause un féroce soldat, inspirant la crainte ; qu’il me combatte et que je le combatte, et qu’il ait le dessus sur moi et me tue pour ensuite me trancher le nez et les oreilles. Quand je me présenterai à Toi, Tu me demanderas : « ô ‘Abdoullâh ! Pour qui ton nez et tes oreilles ont-ils été tranchés ? » Je répondrai : « Ils l’ont été pour Ta cause et celle de Ton envoyé ! » Dieu répondra : « Tu dis vrai ! »

Tel est son souhait, notamment qu’Allah dise : « Tu dis vrai ! »

Sa’d explique : « La supplication d’Abdoullâh Ibn Jahch était meilleure que la mienne. Le dernier jour, j’ai vu enfilés sur une ficelle son nez et ses deux oreilles. » Ils furent en effet percés et transformés en collier. »

Les compagnons avaient un amour étrange pour Allah le Tout-Puissant.

Al-Mouttalib Ibn ‘Abdillâh Ibn Hantab rapporte : « Quand le Messager d’Allah (s.a.w.) se rendit vers Ouhoud, il passa la nuit à Chaykhayn, un lieu situé près de Médine. Oumm Salamah avait apporté une épaule rôtie et le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en a consommé. Elle avait aussi apporté du Nabîdh (une boisson légèrement fermentée) et le Messager d’Allah (s.a.w.) en a bu.

Il s’agit d’un aliment liquide. Une personne a pris le récipient de Nabîdh, et en a bu. ‘Abdoullâh Ibn Jahch l’a pris et a bu le tout. Un homme a dit à ‘Abdoullâh Ibn Jahch : « Donne-m’en aussi un peu. Sais-tu où tu iras demain matin ? » C’est-à-dire qu’il y aura une bataille, qui sait qui mourra et qui restera en vie. ‘Abdoullâh Ibn Jahch a dit : « Oui, je le sais. Je suis convaincu que je vais mourir en martyr. »

Il ajoute : « Je souhaite rencontrer Allah quand je suis rassasié. » C’est mieux de Le rencontrer rassasié et repu au lieu de Le rencontrer assoiffé.

«Sans nul doute je pars à la rencontre d’Allah Tout-Puissant. Je souhaite Le rencontrer ayant bu à satiété. C’est pourquoi j’ai bu cela. »

C’étaient là des expressions sublimes de l’amour des compagnons à l’égard d’Allah. Leurs préparatifs pour Le rencontrer sont également sublime.

‘Abdoullâh Ibn Jahch et Hamzah Ibn ‘Abdil-Mouttalib ont été enterrés dans une même tombe. Hamzah était l’oncle maternel d’Abdoullâh Ibn Jahch ; et au moment du martyre, il avait un peu plus de quarante ans. Le Prophète bien-aimé (s.a.w.) était le gestionnaire de ses biens et il a acheté des biens pour ses fils à Khaybar.

On trouve également mention d’Abou Sa’d Khaythamah Ibn Abi Khaythamah et la requête de prière qu’il a faite au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Muhammad Ibn ‘Oumar a rapporté que Khaythamah a exprimé son désir le jour d’Ouhoud en disant : « Ô Messager d’Allah (s.a.w.), je n’ai pas pu participer à la bataille de Badr. J’étais désireux de le faire. Nous avons tiré au sort pour Badr, et le nom de son fils Sa’d Ibn Khaythamah est sorti. Il a connu le martyre à Badr. La nuit précédente, je l’ai vu dans un très bon état.

Il se promenait dans les jardins et auprès des rivières du Paradis et disait : « Ô mon père, rejoins-moi. Nous serons ensemble au Paradis. J’ai trouvé que la promesse de mon Seigneur est vraie. » Par Allah, j’aspire à sa compagnie au Paradis ». C’est-à-dire qu’il voulait le rencontrer là-bas.

Il a dit : « Ô Messager d’Allah ! Priez Allah de m’accorder le martyre et la compagnie de mon fils au Paradis. »

Le Messager d’Allah (s.a.w.) a prié pour lui et il est tombé en martyr à Ouhoud.

Le martyre d’Abdoullâh Ibn ‘Amr est mentionné dans un hadith comme suit. Quand ‘Abdoullâh Ibn ‘Amr a décidé de partir pour la bataille d’Ouhoud, il a appelé son fils, Jâbir, et lui a dit : « Ô mon fils, je sens que je serai parmi les premiers martyrs, et par Allah, je ne laisserai personne derrière moi après le Messager d’Allah (s.a.w.) que je chéris plus que tout au monde, sauf toi, mon fils. »

C’est-à-dire que ce sont les deux personnes qu’il aimait le plus en ce monde. Tout d’abord, la personne du Saint Prophète (s.a.w.) et ensuite son fils.

« J’ai des dettes. Paie cette dette en mon nom ; et je te conseille d’être gentil avec tes sœurs. Soit bienveillant envers tes sœurs et ne lèse pas leurs droits. »

Jâbir raconte : « Le lendemain matin, mon père fut le premier a tomber en martyr ; et les ennemis lui coupèrent le nez et les oreilles. »

Jâbir Ibn ‘Abdillâh rapporte : « Lorsque le Messager d’Allah (s.a.w.) est venu pour enterrer les martyrs de la bataille d’Ouhoud, il a dit : « Enveloppez-les avec leurs blessures, car je témoignerai en leur faveur. Aucun musulman n’est blessé dans la voie d’Allah sans que le jour de la résurrection, son sang ne coule de nouveau, de couleur safran et que son parfum ne soit de musc. » C’est-à-dire qu’ils sont chers à Allah et seront ainsi présentés devant Lui. Il n’est pas nécessaire de les laver ou de les envelopper. Leurs habits sont leur linceul.

Jâbir raconte : « Pour son enterrement, mon père a reçu un drap en guise de linceul et le Prophète (s.a.w.) a demandé : « Qui parmi eux connaissait une plus grande partie du Coran ? »

Lorsque ces martyrs étaient sur le point d’être enterrés, le Prophète (s.a.w.) demandait : « Qui parmi eux connaissait une plus grande partie du Coran ? » Lorsqu’un individu était désigné comme connaissant le Coran, le Prophète (s.a.w.) disait de le faire descendre dans la tombe avant ses compagnons. C’est-à-dire que parce qu’il connaissait le Coran, il était enterré en premier. ‘Abdoullâh Ibn ‘Amr était le premier martyr le jour d’Ouhoud. Lors de son enterrement, le Prophète (s.a.w.) a ordonné qu’Abdoullâh Ibn ‘Amr et ‘Amr Ibn Al-Jamouh soient enterrés dans la même tombe car ils avaient une grande loyauté et beaucoup d’affection l’un envers l’autre. Le Prophète (s.a.w.) a également dit que ceux qui s’aimaient sincèrement dans ce monde devraient être enterrés dans la même tombe.

‘Abdoullâh Ibn ‘Amr avait la peau rougeâtre et il n’avait pas de cheveux sur le devant de la tête, et il était de taille modeste, alors qu’Amr Ibn Al-Jamouh était grand de taille.

‘Abdoullâh Ibn ‘Amr n’était pas très grand de taille, contrairement à Amr Ibn Al-Jamouh, qui l’était. C’est pourquoi ils ont été reconnus tous les deux et ont été enterrés dans la même tombe.

Jâbir Ibn ‘Abdillâh relate : « Le jour de la bataille d’Ouhoud, la dépouille de mon père [‘Abdoullâh Ibn ‘Amr] a été présentée au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Son corps avait été mutilé, ses membres tranchés, dont les oreilles et le nez. Sa dépouille a été déposée devant le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). J’ai voulu découvrir son visage mais les gens m’ont empêché de le faire. C’est alors qu’on a entendu les cris d’une femme. D’aucuns ont dit qu’il s’agissait de la fille d’Abdoullâh Ibn ‘Amr, à savoir Fâtimah Bint ‘Amr. D’autres disaient qu’il s’agissait de la sœur d’Abdoullâh Ibn ‘Amr. Alors, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Ne pleure pas. Car les anges n’ont pas cessé de le couvrir de leurs ailes. »

[c.-à-d.] il est chanceux, car il est allé au paradis : ce n’est pas la peine de pleurer.

Selon un autre récit, Jâbir Ibn ‘Abdillâh relate : « Quand on a apporté la dépouille de mon père le jour d’Ouhoud, ma tante a commencé à pleurer et j’en ai fait de même. Les gens ont voulu m’en empêcher mais le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ne l’a pas fait. Il a déclaré : « Que vous pleuriez ou non suite à son décès, par Allah, les anges n’ont pas cessé de lui recouvrir de leurs ailes jusqu’au moment où vous l’avez enterré. »

Feu le deuxième Calife (r.a.) a commenté sur un verset de la Sourate Al-Baqarah. Il déclare : « Allah affirme : ne dites pas que les musulmans martyrs sont morts. Ils sont les soldats vivants de Dieu et Dieu prendra sûrement leur revanche. » Il déclare : « Si un compagnon est tué, en réponse, cinq des polythéistes sont tués. Dans chaque bataille, les mécréants ont subi beaucoup plus de pertes que les musulmans, sauf dans la bataille d’Ouhoud où beaucoup de musulmans ont été tués, mais Allah a pris leur revanche dans d’autres batailles. »

Après la bataille d’Ouhoud, le Prophète (s.a.w.) a prié assis en raison de sa faiblesse ce jour-là. Il s’agissait de la prière de Dhouhr. Les compagnons derrière lui ont également prié dans la position assise. Étant donné que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) priait assis, les compagnons ont également prié dans la position assise sans se lever derrière lui. Les historiens notent que cette prière a probablement été effectuée après que les ennemis se sont retirés.

Les compagnons priaient eux aussi assis afin de maintenir la cohérence entre les prières de l’Imam et celles du fidèle. Ensuite, cet ordre a été abrogé : c’est-à-dire que le fidèle pouvait prier debout [si l’imam priait dans la position assise]. Les auteurs estiment également que ceux qui priaient assis étaient probablement blessés, et comme la plupart des compagnons étaient blessés et qu’ils priaient assis, l’expression « les musulmans ont prié assis » a été utilisé, ce qui signifie qu’il y avait aussi des fidèles qui se tenaient debout pour prier, mais seuls ceux qui n’étaient pas blessés. Et il y avait très peu de gens de cette catégorie. La majorité était blessée. Par conséquent, en tenant compte de la majorité, il a été dit que tous les fidèles ont prié assis.

Cette référence est tirée d’Al-Sîrat Al-Halabiyyah.

On trouve également mention du nombre de martyrs à Ouhoud. La plupart des érudits disent que ce jour-là, le nombre total de tués était de soixante-dix, parmi lesquels figuraient quatre des immigrants, dont Hamzah, Mous’ab, ‘Abdoullâh Ibn Jahch et Chammâs Ibn ‘Outhmân. Une autre opinion affirme que le nombre total de martyrs d’Ouhoud était quatre-vingt, dont soixante-quatorze Ansâr et six émigrants.

L’Imam Ibn Hajar Al-‘Asqalâni mentionne que s’il y avait six immigrants martyrs, peut-être que le cinquième était Sa’d, l’esclave de Hatib Ibn (Abi) Balta’ah, et le sixième était Thaqîf Ibn ‘Amr, allié des Banou ‘Abd Chams.

Un livre intitulé ‘Ouyoun Al-Athar indique que le nombre total de martyrs était de quatre-vingt-seize. Le nombre total de morts parmi les polythéistes était de vingt-trois.

Selon une opinion vingt-deux polythéistes avaient été tués.

Un récit affirme également que Hamza aurait tué trente et un polythéistes lors de cette bataille. Cette tradition semble peu probable car le nombre total de leurs morts était de vingt-trois. Un biographe note qu’il existe différentes opinions sur le nombre de compagnons tués aux mains des infidèles lors de la bataille d’Ouhoud.

Les historiens, biographes et érudits ont des opinions divergentes sur le nombre de martyrs d’Ouhoud, allant de quarante-neuf à cent huit, mais la plupart s’accordent à dire que soixante-dix compagnons sont tombés en martyrs lors de la bataille d’Ouhoud. On trouve également des détails sur la prière funéraire et l’enterrement des martyrs d’Ouhoud sont également mentionnés.

Il existe plusieurs opinions divergentes sur les prières funéraires des martyrs de la bataille d’Ouhoud. Selon le recueil du Sahîh d’Al-Boukhâri, Jâbir Ibn ‘Abdillâh relate : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) plaçait deux martyrs d’Ouhoud dans une même tombe et demandait : « Qui d’entre les deux avait mémorisé une plus grande partie du Coran ? » Quand on indiquait vers l’un, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) le faisait placer en premier dans la tombe. Si on les plaçait dans un même linceul, on les plaçait côte à côte. Le premier était descendu et ensuite le deuxième.

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) disait : « Le jour de la résurrection, je témoignerai en leur faveur. » Il nous ordonnait de les enterrer tels quels avec leurs blessures. On ne lavait pas les dépouilles et on n’a pas accompli leurs prières funéraires. »

‘Ouqbah Ibn ‘Âmir relate dans un autre récit d’Al-Boukhâri : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a un jour dirigé les prières funéraires des martyrs de la bataille d’Ouhoud. » D’après un autre récit d’Al-Boukhâri, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dirigé leur prière funéraire huit ans après la bataille d’Ouhoud. Différentes narrations ont été présentées par les narrateurs au fil du temps. En tout cas, il semble qu’on n’avait pas fait la prière funéraire des martyrs le jour d’Ouhoud mais plus tard.

Selon le Sounan d’Ibn Mâjah, Ibn ‘Abbâs relate qu’on présentait les dépouilles des martyrs d’Ouhoud au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il dirigeait leur prière funéraire en groupes de dix. La dépouille de Hamzah était toujours à ses côtés tandis qu’on enlevait les dépouilles des autres martyrs. Il est également possible qu’ils aient eu des malentendus à ce propos.

Selon le Sounan d’Abi Dawoud, Anas relate que les dépouilles des martyrs de la bataille d’Ouhoud n’ont pas été lavées et ils ont été enterrés avec leurs blessures. On n’a dirigé les prières funéraires d’aucun d’entre eux.

Selon un autre récit du Sounan d’Abi Dawoud, Anas relate que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’avait dirigé la prière funéraire de personne hormis celle de Hamzah après la bataille d’Ouhoud.

Selon le Sounan Al-Tirmidhi, Anas Ibn Malik relate que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’avait accompli les prières funéraires d’aucun des martyrs d’Ouhoud. La majorité affirme que les martyrs n’ont pas eu de prière funéraire.

Selon la Sîrat d’Ibn Hichâm et Al-Halabiyyah, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait en premier accompli la prière funéraire de Hamzah de parmi les martyrs d’Ouhoud. Il avait fait sept Takbirât lors de sa prière funéraire. Selon Al-Sîrat Al-Halabiyyah il aurait récité les Takbirât à quatre reprises.

Par la suite on présentait les martyrs un par un : on les plaçait à côté de la dépouille de Hamzah. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) dirigeait la prière funéraire de tous les deux. C’est ainsi qu’il aurait dirigé la prière funéraire de chaque martyr une fois et celle de Hamzah 72 fois ou 92 fois selon d’autres.

C’est là ce que disent les récits. Certains d’entre eux sont moins fiables.

Selon Dalâ’il Al-Noubouwwah un autre livre de la Sîrah, on plaçait les dépouilles de neufs martyrs à côté de celle de Hamza. On accomplissait leur prière funéraire. Ensuite, on enlevait les neuf dépouilles et on en ramenait neuf autres. C’est ainsi qu’on a accompli les prières funéraires de tous les martyrs. Dans chacune des prières funéraires, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répété les Takbirât à sept reprises.

La biographie Al-Halabiyyah et le Dalâ’il Al-Noubouwwah ont débattu à propos des prières funéraires des martyrs d’Ouhoud. D’après ces deux ouvrages, le récit de Jâbir Ibn ‘Abdillâh est le plus authentique, récit selon lequel le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait ordonné que les martyrs soient enterrés avec leurs blessures : leurs dépouilles n’ont pas été lavées et on n’a pas accompli leurs prières funéraires.

En conclusion, on n’a pas accompli les prières funéraires des martyrs.

L’Imam Al-Châfi’i relate que d’après la série de récits, il est certain que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’avait pas dirigé les prières funéraires des martyrs d’Ouhoud. Les récits affirmant qu’il aurait dirigé leur prière funéraire et qu’il aurait récité les Takbirât soixante-dix fois sur la dépouille de Hamzah ne sont pas authentiques. ‘Ouqbah Ibn ‘Âmir déclare quant à lui que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait dirigé leurs prières funéraires après huit ans.

On dit qu’il l’avait fait huit ans après et pas le jours d’Ouhoud.

Dans le chapitre As-Salâtou ‘Alach-Chahîd de son recueil, l’Imam Al-Boukhâri n’a relaté que deux hadiths à ce propos. Le premier a été rapporté par Jâbir Ibn ‘Abdillâh et il y affirme sans ambiguïté que les dépouilles des martyrs d’Ouhoud n’ont pas été lavées et qu’on n’a pas non plus accompli leur prière funéraire. Le deuxième hadith a été relaté par ‘Ouqbah Ibn ‘Âmir ; il y déclare : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est sorti un jour et il a accompli la prière funéraire des martyrs d’Ouhoud. »

Ce même hadith a été consigné sous le chapitre sur la bataille d’Ouhoud dans le recueil d’Al-Boukhâri.

Le même compagnon relate : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a prié pour les martyrs d’Ouhoud après huit ans. Sa prière ressemblait à celle faite par les vivants pour souhaiter adieu à leurs défunts. »

De même, le ‘Allâmah Ibn Hajr al-’Asqalâni explique que d’après l’Imam Al-Châfi’i on ne fait pas la prière funéraire sur la tombe d’un trépassé longtemps après son décès. Selon l’Imam Al-Châfi’i, lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a su qu’il était sur le point de mourir, il est parti sur les tombes des martyrs, leur a souhaité adieu, a prié pour eux et a demandé pardon pour eux.

Voici l’opinion de la Jama’at à ce propos comme présenté par Hazrat Mirza Bashir Ahmad.

Leurs prières funéraires n’ont pas été accomplies le jour d’Ouhoud. Ceci est évident. Les narrations confirment que la prière funéraire des martyrs d’Ouhoud n’a pas été effectuée. C’est là l’opinion de Hazrat Mirza Bashir Ahmad. « Bien qu’une prière funéraire n’ait pas été offerte à l’époque, par la suite, lorsque le Saint Prophète sentit sa mort se rapprocher, il a accompli la prière funéraire des martyrs d’Ouhoud avec grande ferveur et il a prié pour eux avec beaucoup de douleur. »

Il y a d’autres récits à ce sujet. Si Dieu le veut, je partagerai à l’avenir. Pour l’instant, permettez-moi d’aborder les circonstances actuelles du monde. Les conflits armés continuent de se propager, et il est crucial de prier ardemment pour que l’humanité soit préservée de la destruction. Si les ahmadis prient avec ferveur comme il leur sied, ils peuvent contribuer à cet effort. Malheureusement, le gouvernement israélien s’entête et cherche des excuses, tentant de présenter des raisons pour chacune de ses actions. Il est réticent à écouter la raison. Les puissances mondiales, soit de leur propre chef, soit par peur d’Israël, soutiennent systématiquement les déclarations du Premier ministre israélien ou de son gouvernement, même si elles prônent initialement un cessez-le-feu et la fin des injustices. Qu’Allah, le Tout-Puissant, ait pitié des musulmans et les guide vers Lui. C’est leur seul refuge dans cette vie et dans l’Au-delà. Qu’Allah aie pitié d’eux. Qu’Allah nous accorde la possibilité de prier en ce sens et qu’Il aie pitié de nous.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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