Sermons 2024

Courage du Saint Prophète à Ouhoud

Sermon du 09 février 2024 de Sa Sainteté le Calife. Il y présente le sens de l'honneur du Saint Prophète Mohammad (s.a.w.) et sa bravoure lors de la bataille d'Ouhoud.

Sermon du vendredi 09 février 2024, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

Je mentionnais les slogans lancés par Abou Soufyân dans le cadre [des récits] sur la bataille d’Ouhoud, [notamment] ceux glorifiant ses idoles. [Ces récits] démontrent aussi le sens de l’honneur du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) à l’endroit de la personne de Dieu en réaction [à ces slogans]. J’avais expliqué comment le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait exprimé son sens de l’honneur et même en ces conditions [périlleuses] il avait demandé [à ses compagnons] d’exprimer la grandeur de Dieu en lançant des slogans.

Je vais présenter d’autres récits à ce propos. Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Selon les hadiths, lors de la bataille d’Ouhoud, Abou Soufyân lança à tue-tête : « Notre idole ‘Ouzzah nous soutient ! Et vous n’avez pas d’idoles pour vous soutenir ! »

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a demandé aux musulmans d’annoncer : « Notre Protecteur et Aide est notre Dieu Vivant et Existant de Lui-même. Vous n’avez, quant à vous, aucun Protecteur et Aide ! »

Ceci est une preuve pratique de la véracité de la déclaration : أَنْتَ مَوْلَانَا
(Tu es notre Protecteur). Même face aux épées menaçantes, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « C’est Allah qui nous sauvera. »

Le Mouslih Maw’oud (r.a.) explique ailleurs : « Quand les musulmans ont entendu que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est tombé en martyr, ils sont retournés rapidement et ont enlevé les cadavres qui recouvraient son corps. Ils ont alors découvert qu’il était encore en vie et qu’il respirait. En premier lieu, on a retiré le clou de son casque [qui s’était implantée dans sa tête].

Ce clou ne se délogeait pas et en fin de compte, un compagnon l’a retirée avec ses dents, se brisant deux de ses dents dans l’opération. Ensuite, ils ont aspergé d’eau le visage du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et il a repris connaissance.

La plupart des compagnons étaient dispersés ; seul un petit groupe de compagnons était avec le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il leur a dit qu’ils devraient se rendre au pied de la montagne. Par conséquent, il les a emmenés au pied de la montagne et le reste de l’armée s’y est rassemblé progressivement. Lorsque l’armée des infidèles partait, Abou Soufyân a lancé le nom du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), en disant : « Nous l’avons tué ! »

Les compagnons voulaient répondre mais [le Prophète] les a arrêtés en disant que ce n’était pas le moment. « Nos hommes sont dispersés, certains sont tués, d’autres sont blessés, nous n’avons que peu d’hommes ici et nous sommes épuisés.

L’armée des infidèles compte trois mille hommes et elle est bonne condition. Répondre en pareille situation n’est pas approprié. S’ils prétendent qu’ils m’ont tué, laissez-les l’annoncer. »

Par conséquent, les compagnons ont respecté ses consignes et sont demeurés silencieux. Quand Abou Soufyân n’a pas reçu de réponse, il a déclaré : « Nous avons également tué Abou Bakr ! »

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a de nouveau empêché ses compagnons de répondre et leur a demandé de maintenir le silence. « Laissez-le parler s’il le souhaite. », a-t-il dit. Et les compagnons sont demeurés silencieux à ce sujet aussi. N’ayant pas reçu de réponse, Abou Soufyân a lancé : « Nous avons également tué ‘Oumar ! »

‘Oumar, un homme qui s’emportait aisément, souhaitait lui répondre mais le Prophète de Dieu (s.a.w.) lui a également interdit de parler. Plus tard, ‘Oumar a expliqué qu’il souhaitait leur répliquer : « Vous dites avoir tué ‘Oumar, quand il est toujours là pour vous briser la tête. »

En tout cas, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) les a empêchés de répondre. Quand Abou Soufyân n’a pas reçu de réponse, il a crié : « Gloire à Houbal ! Gloire à Houbal ! »

C’est-à-dire « Houbal », la divinité à qui Abou Soufyân accordait une grande révérence. Gloire à Houbal : en somme, « notre Houbal a tué Muhammad (s.a.w.) et ses compagnons ».

Étant donné que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait interdit aux compagnons de parler et de répondre, ils sont restés silencieux. Ayant entendu l’annonce de sa mort, le Prophète d’Allah avait imposé le silence et interdit toute réplique. Ayant entendu l’annonce de la mort d’Abou Bakr, il avait imposé le silence et interdit toute réplique. Ayant entendu l’annonce de la mort d’Oumar, il avait imposé le silence et interdit toute réplique. Il a répété à maintes reprises : « Notre armée est dispersée. L’ennemi peut attaquer de nouveau. Ce n’est donc pas propice de répliquer à ces propos. »

Or quand les paroles « Gloire à Houbal ! Gloire à Houbal ! » sont tombées dans les oreilles de ce saint personnage, sa passion pour le monothéisme s’est enflammée, car il n’était plus question de Muhammad, le Prophète d’Allah, d’Abou Bakr ou d’Oumar. Il était maintenant question de l’honneur du Dieu Tout-Puissant. Le cœur enflammé, il a demandé : « Pourquoi ne répondez-vous pas ? »

Les compagnons ont demandé : « Ô Prophète de Dieu, que devons-nous répondre ? » Il a dit : « Dites : « Dieu est le plus grand et le plus honoré. Dieu est le plus grand et le plus honoré. »

Qu’est-ce que Houbal ? Dieu est le plus grand ! Dieu est le plus grand ! Quelle magnifique démonstration de sa passion pour le monothéisme ! Il a empêché les compagnons de répondre à trois reprises, ce qui démontre qu’il était pleinement conscient de l’importance du danger. Il savait que l’armée islamique était dispersée et qu’une poignée d’hommes était avec lui : la plupart des compagnons étaient blessés, les autres étaient fatigués. Si l’ennemi apprend qu’une partie de l’armée islamique est rassemblée, il osera peut-être attaquer. Or, en dépit de cette situation précaire, lorsque l’honneur de Dieu a été remis en question, il n’a pas toléré le silence : que l’ennemi soit au courant ou non, qu’il attaque ou nous tue, nous ne resterons plus silencieux.

Il a donc demandé à ses compagnons : « Pourquoi ce silence ? Pourquoi ne répliquez-vous pas : « Dieu est le plus Honoré et le Plus exalté ! » ? »

Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) a exposé ces points dans son exégèse de la Sourate Al-Kawthar. Le Mouslih Maw’oud (r.a.) explique ailleurs : « Les grands de La Mecque avaient… »

Si vous souhaitez connaitre davantage [sur ces explications du Mouslih Maw’oud (r.a.)] lisez [ce passage] du Tafsîr-e-Kabîr. Il s’y trouve d’autres points qui augmenteront votre connaissance.

Le Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare donc : « Les grands de La Mecque ont essayé de tuer le messager d’Allah, Muhammad (s.a.w.). Dans le monde d’aujourd’hui, y en a-t-il qui s’affilient [à ces grands de La Mecque] ? À Ouhoud, Abou Soufyân avait demandé : « Muhammad (s.a.w.) est-il présent parmi vous ? » N’ayant pas reçu de réponse, il a déclaré : « Nous avons tué Muhammad (s.a.w.) ! »

Ensuite il a demandé : « Abou Bakr est-il présent parmi vous ? » Et quand il n’a pas eu de réponse, il a déclaré : « Nous avons également tué Abou Bakr. Ensuite, il a demandé : « ‘Oumar est-il présent parmi vous ? » N’ayant pas eu de réponse, Abou Soufyân de déclarer : « Nous avons également tué ‘Oumar ! »

Allez jusqu’aux coins et recoins du monde aujourd’hui et demandez à propos d’Abou Jahl, le compagnon de celui qui avait lancé ce cri. Demandez : « Abou Jahl est-il présent parmi vous ? » Vous constaterez qu’[au contraire] des milliers de voix résonneront dans le monde au nom du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Leur voix résonnera dans le monde entier, proclamant que « Muhammad, le Messager d’Allah, est parmi nous, car nous avons le privilège de le représenter. » Or personne ne vous répondra, du moindre recoin, à votre appel sur Abou Jahal.

Les descendants d’Abou Jahl sont toujours présents dans le monde, mais personne n’osera dire qu’il est de la descendance d’Abou Jahl. Peut-être que les descendants d’Outbah et de Chaybah sont également présents dans le monde aujourd’hui, mais qui osera déclarer : « Je suis un descendant d’Outbah ou de Chaybah ? »

Car c’est le nom du Saint Prophète (s.a.w.) que Dieu a élevé et glorifié. »

Voici les déclarations du Messie Promis (a.s.) à ce sujet. Il déclare : « Des milliers de secrets se cachent derrière les épreuves frappant les prophètes de Dieu. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a subi une multitude de malheurs. Il est rapporté qu’il avait reçu soixante-dix blessures causées par l’épée lors de la bataille d’Ouhoud. Les mécréants jubilaient en voyant la situation déplorable des musulmans. En croyant que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et ses grands compagnons étaient tous morts, un mécréant a lancé à tue-tête : « Muhammad (s.a.w.) est-il présent parmi vous ? » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a imposé le silence à ses compagnons. Suite à ce silence, ce mécréant a pensé que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) était mort. Ensuite, il a crié à propos d’Abou Bakr. Là encore, les musulmans ont maintenu le silence. Le mécréant a pris le nom d’Oumar. ‘Oumar n’a pu se retenir. Il a répliqué : « Scélérat ! Tu divagues ! Nous sommes tous vivants ! »

Il est nécessaire de subir de telles amertumes, mais le résultat en a été que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit : après ceci, les mécréants ne nous défieront plus. »

Il est possible que le Messie Promis (a.s.) ait fait référence ici à la bataille du fossé, qui s’est déroulée après Ouhoud. Étant donné que ce récit est tiré du [recueil de] Malfouzât, il se peut que le rapporteur ait raté un point.

Après la bataille du fossé, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Les mécréants ne nous défieront plus à présent. C’est nous qui les défierons. » Le moment de l’exil de La Mecque fut certainement très difficile pour le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). »

Cependant, Allah a changé ses circonstances.

On trouve également mention de l’événement du martyre de Hanzalah. La même bataille offre un autre exemple de la bravoure d’un compagnon et de son sacrifice pour l’amour du Prophète bien-aimé (s.a.w.). La femme de ce compagnon rapporte : « Mon mari a appris que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) partait pour la guerre. Il devait faire le bain rituel après un rapport intime, mais dès qu’il a entendu la nouvelle du départ du Prophète (s.a.w.), il est sorti si rapidement et avec tant d’impatience de la maison qu’il a pensé qu’il n’était même pas nécessaire de prendre un bain et, prenant son épée, il est parti vers le champ de bataille.

Pendant la bataille, il est arrivé devant le chef des infidèles, Abou Soufyân, qui était à cheval. Hanzalah l’a attaqué en visant son cheval, le blessant, ce qui a fait tomber Abou Soufyân. Au sol, Abou Soufyân a commencé à crier. Hanzalah a immédiatement levé son épée pour tuer Abou Soufyân, mais à ce moment-là, Chaddâd Ibn Aws a porté son attention sur lui. Selon une version, son nom d’origine serait Chaddâd Ibn Aswad. En tout cas, Chaddâd a vu Hanzalah lever son épée sur Abou Soufyân, il a rapidement tué Hanzala avec le sien.

Le Saint Prophète (s.a.w.) a dit, suite à la mort de Hanzalah : « Les anges sont en train de donner un bain rituel à votre compagnon, c’est-à-dire à Hanzalah. » Selon un autre récit il a dit : « Je vois des anges lui donnant un bain rituel avec de l’eau claire entre le ciel et la terre avec des récipients en argent. »

L’épouse de Hanzalah se nommait Jamîlah et elle était la fille du chef des hypocrites, ‘Abdoullâh Ibn Oubayy Ibn Saloul, et la sœur de l’éminent ‘Abdoullâh Ibn ‘Abdillâh Ibn Oubayy Ibn Saloul. Jamîlah a dit « Hanzalah est venu sur le champ de bataille dans un état d’impureté rituelle, c’est-à-dire qu’il devait prendre le bain rituel.

Quand le Saint Prophète (s.a.w.) a entendu les propos de Jamîlah, il a déclaré : « C’est pourquoi les anges lui donnaient un bain rituel. » C’était la première nuit de mariage de Hanzalah à Jamîlah : la bataille d’Ouhoud a eu lieu le matin.

Selon un récit, Jamîlah a rapporté que lorsque Hanzalah a entendu l’annonce de la marche vers l’ennemi pour le combat, il est immédiatement sorti sans prendre le bain rituel. Cette nuit-là, Jamîlah a rêvé qu’une porte s’ouvrait soudainement dans le ciel et que son mari, Hanzalah, entrait par cette porte qui s’est refermée immédiatement. Selon un rapport, Jamîlah avait pris quatre femmes de sa tribu comme témoins en leur disant que Hanzalah avait eu des relations conjugales avec elle, afin de dissiper tout soupçon sur sa grossesse. Certaines personnes sèment des soupçons et des doutes et colportent des commérages. Même aujourd’hui, d’aucuns portent des accusations, mais Jamîlah a pris des témoins pour éliminer le doute.

Jamîlah déclare : « J’ai pris cette mesure car j’avais rêvé qu’une porte s’ouvrait au ciel et que Hanzalah entrait. J’ai compris que le moment de Hanzalah était venu et cette nuit-là, je suis tombée enceinte de lui. ‘Abdoullah Ibn Hanzalah est né de cette grossesse. Après avoir tué Hanzalah, les Qouraychites n’ont pas mutilé son corps, c’est-à-dire qu’ils n’ont pas coupé ses oreilles, son nez ou ses yeux, car son père, Abou ‘Âmir Al-Râhib, était avec les Qouraychites.

Il y a aussi l’événement du martyre de Sa’d Ibn Rabî’.

Sa’d Ibn Rabî’a participé aux batailles de Badr et d’Ouhoud et est tombé en martyr lors de cette dernière. Le jour de la bataille d’Ouhoud, le Messager d’Allah (s.a.w.) a dit : « Qui m’apportera des nouvelles de Sa’d Ibn Rabî’? » Une personne a offert ses services. Il a donc commencé à chercher Sa’d Ibn Rabî’parmi les morts.

Ayant trouvé Sa’d Ibn Rabî’, cette personne lui a demandé comment il allait, en disant : « Le Messager d’Allah (s.a.w.) m’a envoyé pour que je puisse l’informer de ta situation. »

Sa’d a dit : « Présente mes salutations au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et informe-le que j’ai subi douze blessures à coups de lance et que ceux qui m’ont combattu sont partis en enfer (c’est-à-dire : j’ai tué tous ceux qui m’ont combattu). Dis à ma tribu qu’elle n’aura aucune excuse devant Allah si le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) tombe en martyr alors qu’il reste parmi vous un seul survivant. »

Selon les récits c’était Oubay Ibn Ka’b (qu’Allah soit satisfait de lui) qui s’était rendu auprès de Sa’d Ibn Rabî’. Sa’d a dit à Oubay Ibn Ka’b : « Dis à ma tribu que Sa’d Ibn Rabî’vous demande de craindre Allah. » Selon un autre récit, il a déclaré : « N’oubliez pas le serment que vous aviez fait avec le Messager d’Allah (s.a.w.) la nuit d’Aqabah. Par Allah ! Vous n’aurez aucune excuse devant Allah si les mécréants atteignent votre Prophète (s.a.w.) tandis qu’il reste parmi vous une personne vivante. »

Cela signifie que vous devez sacrifier votre vie pour Allah et Son Messager et pour Sa religion.

Telle était la passion des compagnons : même au moment de la mort, ils se souciaient uniquement de la protection du Messager d’Allah (s.a.w.). Oubay Ibn Ka’b relate : « Je me tenais là, c’est-à-dire à côté de Sa’d, quand celui-ci a rendu l’âme. Sa’d Ibn Rabî’est décédé. À ce moment-là, il était criblé de blessures. Je suis retourné au Messager d’Allah (s.a.w.) et je l’ai tout dit sur la conversation, sur son état et comment il est mort en martyr.

Suite à cela, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Qu’Allah aie pitié de lui ! Dans la vie comme dans la mort il ne s’est soucié que de la personne d’Allah et de Son Prophète (s.a.w.). »

Sa’d Ibn Rabî’et Khârijah Ibn Zayd ont tous deux étés enterrés dans la même tombe.

Hazrat Mirza Bashir Ahmad a commenté sur cet incident en ces termes, en évoquant le martyre de Sa’d : « Le Saint Prophète était également descendu sur le champ de bataille et l’on commençait à s’occuper des corps des martyrs. Le spectacle qui s’offrait aux musulmans, à ce moment-là, c’est-à-dire après la bataille, était à faire pleurer de sang. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était blessé mais il est descendu sur le champ de bataille et l’on a commencé à s’occuper des dépouilles des martyrs.

Soixante-dix musulmans gisaient sur le champ de bataille, dans la poussière et le sang, dans une scène horrible de la tradition arabe barbare connue sous le nom de Mouthlah. Les membres de leurs corps avaient été tranchés. On les avait défigurés. Parmi les victimes, il n’y avait que six Mouhâjirîn, les autres étant tous des Ansâr. Le nombre d’hommes tués parmi les Qouraychites s’élevait à vingt-trois. Lorsque le Saint Prophète arriva au corps de son oncle paternel et frère adoptif, Hamzah Ibn ‘Abdil-Mouttalib, il fut stupéfait, car Hind, l’épouse barbare d’Abou Soufyân, avait atrocement mutilé son cadavre. Pendant un certain temps, le Saint Prophète resta silencieux ; des signes de chagrin et de colère étaient évidents sur son visage. Pendant un moment, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est dit que tant que ces bêtes sanguinaires de La Mecque n’auraient pas goûté à leur propre recette, elles ne reviendraient peut-être jamais à la raison. Mais le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est abstenu [en fin de compte] de cette idée et a fait preuve de patience. En fait, après cela, le Saint Prophète a interdit à jamais la coutume de Mouthlah en Islam, (pratique qui consistait à défigurer les morts et à leur trancher les membres) et a dit que l’ennemi pouvait faire ce qu’il voulait, mais que les musulmans devaient en tout cas s’abstenir d’une telle pratique barbare, et suivre une ligne de conduite de vertu et de bienveillance. Les Qouraychites avaient plus ou moins infligé le même traitement barbare aux corps des autres compagnons. Ainsi, le corps d’Abdoullah Ibn Jahch, le cousin paternel du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), avait également été atrocement mutilé. Lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) passait d’un corps à l’autre, les signes de douleur et d’angoisse devenaient de plus en plus évidents sur son visage.

Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) a mentionné l’amour de Sa’d Ibn Rabî’Al-Ansâri, chef des Ansâr, à l’égard du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), en évoquant ces martyrs et leurs sacrifices.

Il déclare : « Il y a un incident ayant trait à la bataille d’Ouhoud. Après la bataille, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a demandé à Oubayy Ibn Ka’b de s’enquérir sur l’état des blessés. Oubayy est tombé sur Sa’d, grièvement blessé et prenant ses derniers souffles. Oubayy lui a demandé s’il avait un message à offrir à ses proches. Sa’d de répondre en souriant : « J’attendais qu’un musulman s’approchât afin que je puisse lui donner ce message. Place ta main dans la mienne et promets-moi que tu transmettras mon message. »

Même dans cet état, il était conscient et avait demandé à Oubayy de lui donner sa main. C’est une méthode pour s’assurer d’une promesse solennelle.

« Promets-moi que tu transmettras mon message. », a dit Sa’d. Son message était : « Mon frère, offre mes salutations aux musulmans. Dis à mon peuple et à mes proches que le Prophète Muhammad (s.a.w.) est un dépôt sacré confié par Dieu. Nous n’avons cessé de protéger ce dépôt au prix de notre vie. Je quitte ce monde et je vous confie la protection de ce dépôt. Ne faiblissez point dans sa protection. » »

Le Mouslih Maw’oud ajoute : « Quand on est sur le point de mourir, on pense à un millier de choses. Comment va vivre ma femme ? Qui va s’occuper de mes enfants ? Mais l’unique message offert par ce compagnon était : « Je quitte ce monde protégeant le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Suivez la même voie. Notre plus grand devoir est de protéger le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). » Ces personnes possédaient une telle force dans leur foi qu’ils ont retourné le monde sens dessus dessous, et ils ont renversé les trônes de César et de Chosroès. L’empereur byzantin s’étonnait des musulmans. Il a écrit à son général : « Si tu es incapable de vaincre ces Arabes, retourne chez toi et porte des bracelets comme des femmes ! » C’est-à-dire, va t’asseoir à la maison comme les femmes au lieu de partir en guerre.

L’empereur a dit à son général : « Es-tu incapable d’arrêter des gens qui consomment des saletés ? » (C’est-à-dire qu’ils consomment des aliments malsains). Le général a répondu : « Ce ne sont pas des êtres humains. Ils sont une calamité. Ils sautent par-dessus nos épées et nos lances. »

Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) a évoqué cet incident sous un autre angle comme suit : « Quand la bataille d’Ouhoud s’est terminée, le Saint Prophète a envoyé un compagnon pour s’occuper des blessés. Il a vu un compagnon Ansâri dans un état critique. Il s’est approché de lui et lui a dit : « Frère, si tu as un message, fais-le moi savoir. Je le transmettrai à tes proches et à ta famille. » Il a dit : « J’attendais quelqu’un de Médine pour transmettre un message à ma famille. Heureusement, tu m’as trouvé. Place ta main dans la mienne et promets-moi que tu transmettras mon message à ma famille. » En joignant leurs mains, il a promis de transmettre le message.

Sur cela, le compagnon blessé a dit : « Dis à mes proches, à ma famille et à mes frères que Muhammad, le Messager de Dieu, est le meilleur trésor de notre nation et qu’il est un dépôt national qui est entre nos mains.

Je suis sûr que, vous aussi, vous ressentirez la vraie valeur et l’importance de ce bien précieux dans votre cœur, mais je considère également comme mon devoir de m’assurer que ce message vous parvienne. Tant que j’étais en vie, je n’ai pas trahi cette confiance et j’ai fait de mon mieux pour protéger ce dépôt. Je suis sur le point de mourir et je laisse derrière moi ce dépôt. Je demande à tous mes fils, frères et à leurs enfants de protéger avec plus de soin ce précieux dépôt et de ne pas permettre la moindre négligence à cet égard.

Le Mouslih Maw’oud (r.a.) a décrit comme suit cet incident ailleurs : « Un chef des Ansâr était blessé et sur le point de mourir en quelques minutes. Un compagnon, en le voyant, s’est approché de lui et s’est assis. Il lui a demandé sur son état et s’il avait un message à transmettre à sa femme, à ses enfants et à ses proches. Le mourant a dit : « Oui, j’attendais simplement de rencontrer un musulman pour lui transmettre un message. » Le Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Personne n’ignore que le moment de la mort est difficile, même à la maison. Quand on est en train de mourir, même à la maison, c’est une période très difficile. Le désir du mourant est d’avoir quelques minutes de plus, afin de pouvoir parler à sa femme, ses enfants, ses frères et ses sœurs, afin de leur faire des recommandations ; mais ce compagnon n’était pas avec sa femme ou ses enfants à la maison. Il n’était ni à la maison, ni sur le lit moelleux d’un hôpital. Il gisait sur un sol rocailleux. Même dans cet état, il n’a pas dit : « Salue ma femme et demande-lui de bien s’occuper des enfants. » Il n’a pas dit non plus : « Partagez ainsi les biens que je laisse derrière moi » ou « Récupérez tel ou tel bien. » En effet, le mourant était une personne nantie. Il a déclaré : « Donne ce message à mes enfants et à mes frères : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est un dépôt précieux que Dieu vous a confié. J’ai préservé ce dépôt pendant tout ce temps en sacrifiant ma vie. Maintenant, à mes chers frères et enfants, j’offre ma dernière recommandation : « Protégez ce dépôt avec votre vie. » En disant cela, il a rendu l’âme.

Ce témoignage d’amour à l’égard du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) nous laisse bouche bée.

Que Dieu nous insuffle à nous aussi cet amour du Prophète dans le cœur. Lorsque cette pensée se développera, nous nous rapprocherons de Dieu et nous chercherons également à surmonter nos faiblesses, pour que nous puissions véritablement parer nos adorations, notre comportement et nos habitudes des véritables valeurs de l’islam. Que Dieu nous en accorde la capacité.

Je vais diriger les prières funéraires de certaines personnes et rendre hommage aux défunts.

Le premier est le docteur Mansour Shabooti du Yémen. Mansour Shabooti était en captivité au Yémen en raison de son affiliation à l’Ahmadiyya. Il a été capturé là-bas, et il est décédé pendant sa détention, le 26 janvier, à l’âge de soixante-trois ans.

Nous appartenons à Dieu, et c’est vers Lui que nous retournerons.

Il était en captivité, il était détenu en raison de son affiliation à l’Ahmadiyya. Il n’a pas pu recevoir de traitement adéquat durant sa captivité. Il est probable qu’il ait également été maltraité. Quoi qu’il en soit, quels que soient les détails, il est décédé en détention. Donc il sera considéré comme un martyr, et il est le premier martyr ahmadi du Yémen, à cet égard. Le défunt a laissé derrière lui une mère âgée, une épouse et deux fils, Ayman et Bilal.

Le frère du défunt est Nasir Shabooti, qui réside ici à Londres. Il déclare que la dépouille du défunt a été confiée à son fils le premier février. Tous les ahmadis sont en prison. Presque tous les ahmadis hommes ont été arrêtés là-bas et ce sont des non-ahmadis qui ont dirigé ses funérailles et l’ont enterré.

Nasir Shabooti relate dit que son grand-père, Abdullah Muhammad Usman Shabooti, était le premier Ahmadi yéménite, et le père du Dr Mansour Shabooti, Mahmood Abdullah Shabooti, était le premier missionnaire du Yémen ayant passé l’examen de Shahid. La mère du défunt est Mme Shah Rukh Nasrin. Elle est la fille de Sayyed Bashir Ahmad Shah Saheb de Rabwah et de Mme Farrukh Khanum de Rabwah. Mme Farrukh Khanum appartient à la famille Junood. Sa mère, Mme Halima Bano, et son frère, Sayyid Hajji Jounoudoullah, avait suivi l’instruction du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) de prêter allégeance à l’Imam Al-Mahdi même s’il fallait ramper sur la glace (ou la neige). Ainsi ils s’étaient rendus à Qadian de Kashgar à travers des montagnes enneigées pour prêter le serment d’allégeance. La mère de Mansour Shabbooti appartient à cette famille. Sa grand-mère maternelle était parmi ceux qui sont venus à travers les montagnes enneigées. Bilal Shabooti, le fils du défunt, a écrit à propos du martyre [de son père] : « L’armée a fait irruption chez nous par la force. Mon père a été bousculé, une arme a été placée sur sa poitrine, puis ils ont commencé à m’emmener, moi et mon père. Mon père a dit : « Vous pouvez certainement me tuer, mais ne prenez pas mon fils. » Les non-ahmadis ont dirigé sa prière funéraire. Son fils de seize ans était le seul ahmadi présent. Il y a participé. Et il n’y avait aucun adulte ahmadi présent.

Quoi qu’il en soit, il relate : « Ils ont extorqué de l’argent à mon père et lui ont dit que quelqu’un à l’étranger envoie de l’argent. Le père a dit : « Personne ne m’envoie d’argent de l’étranger ; je gagne mon propre argent par mon travail. »

Les prétendus Oulémas ont répandu cette rumeur partout au sujet des ahmadis, que Dieu nous en préserve, selon laquelle nous prenons de l’argent des puissances occidentales et que notre programme est de nuire à l’islam. En réalité, chaque ahmadi sacrifie son argent pour propager le message de l’islam dans le monde et pour servir l’humanité.

Ces récits sont assez détaillés. Je vais présenter la déclaration de sa femme.

Elle dit dans le message qu’elle m’a envoyé : « Ceux qui l’ont arrêté m’ont également montré l’endroit où mon mari était détenu. Ils m’ont dit que mon mari pleurait souvent dans sa chambre en priant et en faisant des prières volontaires. »

Elle a également expliqué que le docteur avait été arrêté parce que certains ahmadis auraient déclaré que celui-ci recevait de l’argent du Royaume-Uni qu’il dépensait au Yémen pour former des milices. Ce sont là des accusations mensongères. « Mais une enquête a révélé que c’était faux. Nous étions sur le point de le libérer, mais sa santé s’est détériorée en raison du stress. »

Quoi qu’il en soit, c’est ce qu’ils ont dit à sa femme.

Il se peut que les hauts gradés avaient une attitude [plus conciliante] et que la santé du défunt a été affectée par le traitement sévère des subalternes qui font, quant à eux, leur propre loi. Son frère, Nasir Shabooti, témoigne que le défunt était très aimable et généreux. Il était un étudiant intelligent, faisant partie des dix premiers étudiants du pays à avoir reçu une récompense du gouvernement. Il était strict dans l’accomplissement des cinq prières quotidiennes et la prière de Tahajjoud, récitant régulièrement le Coran après le Fajr. Il était très régulier dans ses cotisations. Il traitait et aider les autres avant de s’occuper de ses proches.

Il parlait toujours avec le sourire aux patients. Il ne prenait pas d’argent des patients pauvres. Il leur fournissait également des médicaments et aidait à hospitaliser ceux qui en avaient besoin. Lorsqu’il opérait une personne pauvre, il déduisait les frais d’opération de ses propres revenus. Son frère ajoute : « Chaque fois qu’un voisin tombait malade, il se rendait chez le défunt pour se faire soigner. Et lorsqu’ils ont déménagé dans une autre ville, à Sanaa, leurs voisins sont devenus très tristes. Il était des plus respectueux envers ses parents. Ceux-ci ont effectué le pèlerinage grâce au défunt.

Mme Shah Rukh Nasreen, la mère du défunt, raconte : « Quand j’étais enceinte, j’avais rêvé qu’une femme vertueuse de Rabwah, du nom de Zainab, prenait ma mère dans ses bras et disait : le Messie Promis (a.s.) arrive. Je cherchais le Messie Promis (a.s.) ici et là, mais je ne le voyais pas. Ensuite, mes yeux se sont rouverts.

Le docteur avait un intérêt pour la prédication depuis son enfance. À l’école, il prêchait l’Ahmadiyya aux enseignants de religion. Les enseignants l’écoutaient sans aucune opposition. »

Ayman Shabooti, le fils du défunt, réside en Allemagne. Il dit : « Mon défunt père ne m’a jamais grondé ni frappé. Je me souviens que d’une seule occasion, quand j’avais treize ans, j’avais refusé de prier en congrégation et il m’avait alors frappé un peu. Sinon il ne m’a jamais frappé. Il ajoute : « Mon père m’a enseigné toujours à prier en cas de difficultés. Il priait lui-même. Je l’ai vu pleurer dans ses prosternations. Il nous réveillait pour la prière de l’aube quand nous étions à l’école et encore enfants. Il priait en congrégation, puis récitait le Coran. Il s’était rendu en Jordanie pour faire son doctorat en chirurgie. Il y est resté cinq ans. Son fils dit : « Je m’étais rendu là-bas pour le rencontrer. La mosquée ou le centre où se tenait la prière du vendredi était à une heure de route. » Chaque vendredi, le défunt faisait le trajet en voiture pour s’y rendre. Il avait beaucoup d’intérêt pour la lecture et lisait souvent des livres de la Jama’at. Quand il est revenu de la Jordanie, sa valise était assez lourde. J’ai pensé qu’il apportait beaucoup de cadeaux. Les enfants désirent que leurs parents leur apportent des cadeaux, mais dans la valise, il n’y avait pas des cadeaux, mais la traduction en arabe du Tafsir-e-Kabir et quelques autres livres de la communauté.

Il visitait ses parents, même s’ils sont non-ahmadis. Il m’emmenait avec ma mère. Quand je lui demandai pourquoi il est nécessaire de rencontrer des parents non-ahmadis, il répondait que le Saint Prophète (s.a.w.) a ordonné de respecter les relations de parenté. Si l’on ne maintient pas les liens de parenté l’on s’attirera la colère de Dieu.

Mme Marwa Shabooti dit : « Le défunt était très respecté, d’une grande moralité, toujours souriant, aimant, coopératif, honorable, généreux, miséricordieux, bienveillant et très intelligent. Il était toujours remarquable dans ses études et étaient un médecin renommé dans tout le Yémen. Il était remarquable dans le service de l’humanité et son service de l’Ahmadiyya. Il était apprécié de tous, ahmadis et non-ahmadis, et sa mort les a fort attristés, même les non-ahmadis.

Outre la communauté, il y a aussi l’impression de ceux qui ne sont pas affiliés à la Jama’at. Le Dr Younin, qui est au Yémen, a déclaré : « Nous annonçons cette nouvelle avec tristesse et chagrin : le consultant général en chirurgie, le Dr Mansour Shabooti, est décédé. Il est décédé tel jour… C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. » Le conseil médical déclare : « Les cercles médicaux sont très perturbés et inquiets à propos de sa mort mystérieuse. Selon les informations reçues, il jouissait d’une bonne santé jusqu’à deux semaines avant son arrestation.

La cause de son arrestation n’a pas été indiquée et jusqu’à deux semaines, on ne savait pas où il avait été emmené. Il est réapparu dans un état très critique un ou deux jours avant son décès. Certains de ses amis non-ahmadis ont également commenté sur les réseaux sociaux. Le Dr Khalid Adib, non-ahmadi, dit : « Quand je suis allé travailler dans le service d’urgence de l’hôpital de Sanaa pour la première fois, j’ai vu beaucoup de médecins debout autour d’un jeune médecin.

Un collègue m’a dit que c’était le Dr Mansour Shabooti, qui est consultant général en chirurgie. Il était le plus infatigable et le plus coopératif et disposé à aider plus que tous les autres médecins. Tous les médecins et les étudiants apprécient de travailler avec lui car il fait beaucoup d’efforts de fournir à tous toujours plus d’informations et d’explications.

Il n’est pas attiré par l’argent, ni par le poste, ni par la renommée. Il était extrêmement calme, très attentif à sa santé, toujours souriant et d’une moralité élevée. Il était loin de l’égoïsme et de l’amour du monde. Un ami a écrit : « Son décès est une grande perte pour le Yémen. Le Yémen a perdu une personne vertueuse, vraiment sincère, qui a consacré sa vie à servir les malades. »

Un ami a écrit : « Les mains du Dr Mansour étaient empreintes d’une grande guérison. Il possédait de merveilleuses qualités morales. Tous les journaux du sud du Yémen ont publié la nouvelle de sa mort sous différents titres, par exemple, « L’assassinat d’un célèbre médecin. »

« La mort du plus célèbre médecin. »

« L’enlèvement du plus célèbre médecin. »

Quelqu’un a également écrit que grâce à lui, le nom de l’Ahmadiyya s’est beaucoup répandu au Yémen et que peut-être cela pourrait devenir un moyen de propager le message. Que Dieu fasse qu’il en soit ainsi.

Que Dieu accorde Son pardon et Sa miséricorde au défunt et lui accorde un haut rang. Qu’Allah accorde patience et courage à ses proches et que les conditions s’améliorent.

La Jama’at est très petite là-bas. Que Dieu facilite également la libération de ces prisonniers ahmadis.

Le second défunt est le très respecté Salahuddin Muhammad Saleh Abdul Qadir Odeh, qui le père de [Muhammad] Sharif Odeh, l’émir de la Jama’at de Kababir.

Il a eu une complication cardiaque le 31 janvier et est décédé pendant l’opération à l’hôpital à l’âge de 85 ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Il était un Moussi.

Il laisse derrière lui son épouse et trois fils, Muhammad Sharif Odeh, Munir Odeh et Amir Odeh, ainsi qu’une fille, Manal Odeh. Le défunt avait des petits-enfants.

Ses deux petits-fils, Masroor Munir Odeh et Bashiruddin Mahmood Odeh, étudient [respectivement] à la Jamia au Royaume-Uni et au Canada.

Sharif Odeh écrit : « Al-Haj Saleh Abdul Qadir Odeh, le grand-père du défunt, qui était parmi les premiers ahmadis de la Palestine. Il avait fait la Bay’ah en 1928. Par la suite, Abdul Qadir Odeh, l’arrière-grand-père du défunt, a prêté le serment d’allégeance. Et Muhammad Odeh, le père du défunt a également fait la Bay’ah.

Ainsi, par la grâce d’Allah, le grand-père et l’arrière-grand-père du défunt étaient tous deux ahmadis. Il est né en 1939 et était un ahmadi de naissance. Quand il avait quatorze ans, il était sorti pour une tâche par un jour de grand froid. II n’était pas correctement vêtu et son corps a gelé à cause du froid. Il est tombé inconscient. Après une longue recherche, il a été retrouvé et emmené à l’hôpital.

Sa situation était très critique et le médecin a dit que d’abord le fait qu’il survive serait un miracle, et s’il survivait, il ne pourrait jamais avoir d’enfants. Chaudhary Muhammad Sharif Sahib, qui était missionnaire à l’époque, écrivit une lettre au Mouslih Maw’oud (r.a.). Par la suite, par la grâce d’Allah le Tout-Puissant, non seulement il fut guéri, mais il se maria et Allah le Tout-Puissant lui donna des enfants : trois garçons et une fille.

À l’instar de son père, le défunt a passé toute sa vie à servir les missionnaires. De même, il servait de tout cœur les invités du Messie Promis (a.s.), ce dont témoignaient toutes les personnes venues exprimer leurs condoléances.

Sharif Odeh dit : « Les invités s’étaient habitués à son hospitalité. Les invités souhaitaient rester avec lui et faire l’expérience de son hospitalité. Un jour, un prêtre devait se rendre à une réunion (avec le président national de Kababir). Il a demandé si son père était là. Il lui a répondu que son père était sorti, ce à quoi le prêtre a répondu : « Je reviendrai à son retour pour profiter de son hospitalité. »

Le défunt s’occupait également des pauvres et des nécessiteux et dépensait sur eux. De nouveaux convertis, dont les familles avaient coupé les ponts avec eux, se sont installés à Kababir et le défunt les a tous traités comme le ferait un père bienveillant. À sa mort, une femme a déclaré : « Mon mari passait le plus clair de son temps avec le défunt, et maintenant il dit qu’il ne sait plus à qui s’adresser. »

Sharif Odeh relate : « Mon père nous a élevés en nous donnant son propre exemple pratique. » Au lieu de nous expliquer les choses, il nous montrait comment agir par ses actions. Mon père aimait la lecture et il était toujours en train d’étudier la littérature de la communauté, ce qui lui a permis d’acquérir de vastes connaissances. »

Ensuite, M. Sharif dit : « Il n’avait pas besoin de notre aide durant sa vieillesse ; il n’avait besoin d’aucune aide de notre part. En fait, il nous aidait et le fait que ses enfants servent la communauté le rendait heureux. »

Sa petite-fille, la Dr Yasmin, écrit : « J’ai vécu quelques années avec mes grands-parents dans leur maison. J’ai observé que mon défunt grand-père était assidu quant à l’accomplissement de la Salât et de la prière de Tahajjoud (prière volontaire avant l’aube). Il passait la plupart de son temps à la mosquée et au siège de la communauté (locale). Il cuisinait et s’occupait régulièrement des invités, et s’occupait également de la rénovation du siège de la communauté (locale), entre autres. Il aimait lire les livres de la Communauté à tel point que le jour de sa mort, nous avons trouvé un livre ouvert sur son lit. »

Elle ajoute : « Des réparations étaient nécessaires dans leur maison. Mon grand-père a dit à ma grand-mère que ces réparations n’étaient pas nécessaires parce qu’ils allaient bientôt mourir et qu’il valait mieux faire don aux nécessiteux des fonds économisés pour les travaux.

Lors de son opération cardiaque, les médecins ont non seulement constaté que son cœur était très faible, mais aussi que ses artères étaient presque complètement obstruées ; ils étaient étonnés de voir comment il pouvait marcher jusqu’à ce moment-là. Néanmoins, sa prière était d’être valide jusqu’à sa mort, et ainsi, jusqu’à son dernier moment, il n’a jamais été dépendant de qui que ce soit. »

Sharif Odeh raconte : « Mon père dépensait son argent sur les autres avec un cœur ouvert. Un jour, un parent âgé a demandé de l’aide et mon père lui a donné tout ce qu’il avait dans sa poche à ce moment précis. »

Lorsque feu Maulana Fazl Ilahi Bashir Sahib était missionnaire à Kababir, il a demandé au défunt de contribuer au financement de la mosquée de Kababir. À cette époque, le défunt avait acquis une grosse somme d’argent de quelque part ; il a offert la totalité de la somme pour la mosquée.

Un jeune a également écrit : « Lorsqu’il a été opéré d’une hernie, je me suis enquis de son état de santé et il m’a répondu qu’il souffrait beaucoup. Je lui ai alors demandé pourquoi il travaillait dans un tel état. Il m’a répondu qu’il s’agissait de quelques tâches mineures consistant à déplacer des objets et à réparer une porte cassée. Je lui ai dit qu’étant donné qu’il avait subi une intervention chirurgicale, il ne devrait pas effectuer de travaux lourds. Il m’a répondu qu’il ne pouvait pas s’en passer parce qu’il considérait que servir la Communauté était sa responsabilité. »

Saifuddin Abou Asad de la Palestine écrit : « Je n’ai observé que la bonté et la vertu chez le respecté Salahuddin Odeh. Pendant mon séjour à Kababir, j’ai constaté qu’il était un membre sincère de la communauté. Il était très aimant et venait en aide à tout le monde. Bien qu’il soit le père du président national de la communauté, il s’engageait à servir et à accueillir des invités. En raison de son service à l’endroit des invités, je n’ai réalisé qu’après coup qu’il était le père du président national. Il était extrêmement humble. Quelqu’un m’a appris par la suite qu’il était père du Président. »

Le Dr Aiman Al-Maliki raconte : « Immédiatement après avoir dirigé la prière du Fajr, il se rendait directement à la cuisine communautaire et travaillait sans relâche jusqu’au soir, avant de rentrer chez lui. C’était sa routine pendant les sept jours de la semaine. Il aimait profondément le Califat et respectait énormément la communauté, à tel point qu’il se levait par respect en présence de son propre fils qui était le président national. Jusqu’à la fin de sa vie, il s’est consacré avec passion au service de la communauté, à la prédication et à l’accomplissement de ses responsabilités. »

Les exemples d’une telle passion sont rares. Il a été témoin des époques de quatre Califes, et il avait des discussions très intéressantes sur le sujet du Califat.

Muhammad Alaona écrit : « J’ai prêté allégeance il y a 20 ans, après quoi je suis allé à Kababir. Il m’a accueilli avec beaucoup d’amour et de sincérité. J’ai toujours observé qu’il était au service de la communauté. Malgré son âge avancé, il a fait preuve d’une sincérité dans son travail que l’on ne retrouve pas chez les jeunes. Il était bienveillant et gentil. »

Mme Namal Ajwah écrit : « J’appartiens à la ville d’Al-Khalil. Lorsque je suis arrivée ici (Kababir) avec mes deux enfants, je n’avais pas de maison où vivre. Le défunt m’a dit de lui confier mes filles et de rester au Dâr Al-Diyâfah. Pendant un mois et demi, ils se sont occupés de mes filles, leur ont donné à manger et ont répondu à leurs autres besoins. Il était comme un bon père pour moi. Avec sa disparition, j’ai l’impression que mon âme a quitté mon corps. »

Shamsuddin, le missionnaire de Kababir, écrit : « Il n’aimait pas jeter de vieux objets de la mosquée ou des logements de la mission. Au lieu de cela, il a réparé ces objets et les a remis à l’état de neuf pour les rendre à nouveau utilisables. » (Il s’agit d’une méthode d’économie qui devrait être adoptée dans d’autres lieux également). Parfois, j’ai observé que lorsque des personnes venaient à la mosquée pour demander de l’aide, il les honorait comme des invités, les faisait asseoir et leur donnait à manger. »

Mme Rana Odeh Jahangeer, sa petite-fille, écrit : « J’ai toujours observé mon grand-père se lever tôt le matin pour le Tahajjoud et faire ses prières régulièrement. Mon grand-père se souciait beaucoup des pauvres. Les gens lui disaient de dépenser de l’argent pour lui-même, mais il répondait toujours : « Je préfère donner cet argent à ceux qui en ont besoin. » Il avait une ferme conviction en Dieu et un amour sans limite pour le Califat. »

Qu’Allah le Tout-Puissant fasse preuve de miséricorde envers le défunt, lui accorde le pardon et élève son rang. Puisse-t-il également accorder à ses enfants et à sa descendance la patience et la force d’âme, et leur permettre de perpétuer ses actions vertueuses.

Je parlerai ensuite de Mme Rehana Farhat, épouse de M. Karamatullah Khadim, missionnaire à Rabwah. Elle est décédée le 29 janvier. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons.

Sa famille est entrée dans le giron de l’Ahmadiyya par l’intermédiaire de son arrière-grand-père, Munshi Jalaluddin (r.a.) de Bulani, situé dans le district de Gujrat. Son nom était le premier de la liste des 313 compagnons figurant dans l’annexe d’Anjâm-e-Âtham du Messie promis (a.s.). Elle laisse derrière elle son mari, un fils et trois filles. Son fils, M. Ihsanullah, est actuellement missionnaire en Espagne. Il n’a pas pu assister aux prières funéraires et à l’enterrement de sa mère en raison, entre autres, de son travail sur le terrain.

Son mari, M. Karamatullah Khadim, est un Wâqif-e-Zindagi et un missionnaire. Son gendre, M. Asif Mahmood Butt, est également missionnaire en Tanzanie. Son fils, M. Ihsanullah, qui est également missionnaire, écrit : « Ma défunte mère était pour nous une source constante de prières. Elle offrait des prières de Tahajjoud extrêmement émouvantes. Tout en travaillant et en marchant, elle fredonnait des couplets de prière du Messie promis (a.s.) et des Califes. De cette manière, les enfants autour d’elle apprenaient eux aussi ces couplets. Elle faisait régulièrement l’aumône et offrait des services à la communauté.

Tant que sa santé le lui permettait, elle a assisté régulièrement et participé aux événements de la Communauté. Elle était très reconnaissante, satisfaite et patiente. Elle était fière d’être une femme ahmadie.

Sa fille, Numanah Nusrat, écrit : « Elle était très reconnaissante. Si quelqu’un la louait en disant qu’elle avait dédié son fils unique, elle répondait avec humilité et reconnaissance en disant : « Comment puis-je remercier Allah le Tout-Puissant : après lui avoir offert un fils, il m’en a donné beaucoup en retour de par Sa grâce », en faisant référence à ses petits-enfants. Elle disait que tous les ahmadis sont des Wâqifîn-e-Zindagi. Elle est née à Rabwah et elle était très heureuse d’y voir les nouveaux développements. Elle était connue pour être une femme déterminé et maniérée. En plus d’être satisfaite de son sort, et simple, elle menait une vie conforme à la bienséance. Elle exprimait sa gratitude comme si elle bénéficiait plus que tout le monde de tous les conforts de la vie. Elle ne s’est jamais plainte que l’allocation d’un missionnaire était insuffisante. Elle disait : « Je ne pourrais pas recevoir ailleurs les bénédictions dont je bénéficie aujourd’hui. »

En raison des poursuites judiciaires engagées contre la Communauté, son fils a dû émigrer en 2017. Comme je l’ai mentionné, il y avait d’autres raisons pour lesquelles il ne pouvait pas assister (aux funérailles). Il n’a pas pu se rendre au Pakistan, et, en raison de la faiblesse causée par sa maladie, sa mère n’a pas pu lui rendre visite. Néanmoins, elle conseillait toujours à son fils de s’acquitter de ses devoirs de Wâqif-e-Zindagi avec patience et dévouement.

Sa belle-fille relate : « Elle faisait la prière du Tahajjoud avec beaucoup d’émotions et de ferveur. Elle faisait aussi de vrais rêves. Elle faisait des rêves clairs qui se réalisaient. Nous étions tous étonnés d’en être témoins. Elle a également indiqué que son fils a dû émigrer en raison de poursuites judiciaires et qu’à cause de sa maladie, elle n’a pas pu lui rendre visite. Malgré cela, elle n’a jamais exprimé de tristesse. Elle a toujours conseillé à son fils de respecter son Waqf avec détermination. Elle faisait remarquer qu’il était très facile de rester en contact de nos jours et ne permettait jamais à son amour maternel et à ses instincts de devenir un obstacle au travail de son fils. Quelqu’un lui a dit que cela faisait longtemps et que si elle écrivait au Calife de l’époque pour être autorisée à rendre visite à son fils, des dispositions seraient prises pour elle. Elle répondit qu’elle avait consacré son fils et qu’elle ne ferait pas de telles demandes. Qu’Allah lui fasse miséricorde, lui accorde son pardon et élève son rang. Qu’il accorde également à sa famille la patience et la force d’âme.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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