Sermons 2022

L’apostat mérite-t-il la mort ?

Dans son sermon du 1er avril 2022, Sa Sainteté le Calife a présenté une série de versets coraniques et de hadiths prouvant que l'Islam ne condamne pas l'apostat à mort.

Sermon du vendredi 1er avril 2022, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

[J’évoquais] les troubles de l’époque d’Abou Bakr (r.a.). Dans son ouvrage Sirr Al-Khilafah, le Messie Promis (a.s.) déclare : « Selon Ibn Khaldoun, les élites et les masses parmi les Arabes sont devenues apostates. Les Banou Tâ’iyy et les Banou Asad se sont unis sous l’autorité de Toulayha ; et les Banou Ghatafân sont devenus des apostats. Les Banou Hawâzin, chancelants, ont cessé de payer la Zakat. Le chef des Banou Soulaym est devenu un apostat et il en a été de même partout, chez chaque tribu. Selon Ibn Al-Athîr, les Arabes ont apostasié. L’hypocrisie des élites et des masses était évidente. Les Juifs et les chrétiens se dressaient et tentaient leur chance. Avec le décès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), et en raison de leur nombre inférieur et de la supériorité numérique de l’ennemi, les musulmans étaient comme des chèvres et des moutons [abandonnés] par une nuit de tempête. C’est-à-dire qu’ils s’étaient attroupés dans un coin, tout apeurés, en quête d’un refuge.

Certains ont donc dit à Abou Bakr (r.a.) : « Ces gens considèrent que l’armée d’Ousamah est l’unique armée des musulmans ; et comme vous pouvez le voir, les Arabes se sont rebellés contre vous. Il n’est donc pas approprié pour vous de séparer ce groupe de musulmans du vôtre. » Sur ce, Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « Je jure par Celui qui détient mon âme, que même si je suis sûr que les bêtes me dévoreront, je respecterai le décret du Messager d’Allah et j’enverrai l’armée d’Ousamah ! Je ne pourrais abroger la décision prise par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). »

Le Messie Promis (a.s.) cite ‘Abdoullah Ibn Mas’oud qui déclare : « Après la mort du Messager d’Allah (a.s.), nous étions dans une telle situation que si Allah ne nous avait pas accordé Ses faveurs par l’entremise d’Abou Bakr, nous aurions péri. Il nous avait unis pour récolter la Zakat imposable sur toute Bint Makhâdh (c’est-à-dire la chamelle d’un an) et toute Bint Louboun (la chamelle de deux ans) et de livrer bataille à cet effet ; et de combattre les hameaux arabes et d’adorer Allah jusqu’à ce que la mort vienne à nous. »

Certains malentendus peuvent surgir dans ce débat. On peut poser la question suivante : l’apostasie dans l’islam est-elle passible de la peine de mort ?

J’expliquerai ce sujet brièvement.

Après la mort du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), presque tous les Arabes avaient apostasié : certains s’étaient complètement détournés de l’islam et d’autres avaient refusé de payer la Zakat. Abou Bakr les a donc tous combattus. Le mot « apostat » est utilisé pour tous ces individus dans les livres d’histoire et les biographies. C’est pourquoi les biographes et les érudits ultérieurs se sont trompés ou ont répandu de faux enseignements selon lesquels la punition de l’apostasie serait la mort ; et que c’est pour cela qu’vAbou Bakr (r.a.) avait déclaré le jihad contre tous les apostats et avait tué tous ces individus, à moins qu’ils ne fussent revenus vers l’islam. Ces historiens et biographes ont présenté Abou Bakr comme le protecteur de la croyance de la « finalité du prophétat » et son héros. Cependant, au cours de cette époque du Califat dit Râchidah, il n’y avait aucune intention ou idéologie au sujet de la protection du Khatm Al-Noubouwwah. Ces [rebelles] n’ont pas été combattus parce que la Noubouwwah était en danger ou parce que l’apostat était passible de la peine de mort.

[J’en présenterai] plus loin les détails, notamment pourquoi la guerre a été déclarée contre eux. Il est important d’analyser au préalable si le Coran ou le Saint Prophète (pssl) avaient établi la peine de mort ou toute autre punition pour l’apostasie. Dans la terminologie islamique, un apostat est celui qui s’écarte de la religion de l’islam et qui sort du giron de l’islam après l’avoir accepté. Une étude du Saint Coran révèle qu’Allah a mentionné les apostats en maints endroits sans pour autant indiquer qu’ils méritent la mort ou quelque autre châtiment ici-bas. [Je] présente quelques versets en guise d’exemple. Le premier est :

وَمَنْ يَرْتَدِدْ مِنْكُمْ عَنْ دِينِهِ فَيَمُتْ وَهُوَ كَافِرٌ فَأُولَئِكَ حَبِطَتْ أَعْمَالُهُمْ فِي الدُّنْيَا وَالْآَخِرَةِ وَأُولَئِكَ أَصْحَابُ النَّارِ هُمْ فِيهَا خَالِدُونَ

« Et ceux d’entre vous qui se détourneront de leur foi et qui mourront incroyants, leurs œuvres seront vaines dans ce monde et dans l’autre. Ceux-là sont les gens du Feu et ils y resteront longtemps. » (2 : 218)

Ce verset évoque celui qui devient un apostat et meurt dans un état d’incrédulité. Ceci indique clairement que l’apostat ne mérite pas la peine de mort comme châtiment, sinon le verset n’aurait pas stipulé [la condition] « si l’apostat meurt dans un état d’incroyance. »

Le Coran affirme:

يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آَمَنُوا مَنْ يَرْتَدَّ مِنْكُمْ عَنْ دِينِهِ فَسَوْفَ يَأْتِي اللَّهُ بِقَوْمٍ يُحِبُّهُمْ وَيُحِبُّونَهُ أَذِلَّةٍ عَلَى الْمُؤْمِنِينَ أَعِزَّةٍ عَلَى الْكَافِرِينَ يُجَاهِدُونَ فِي سَبِيلِ اللَّهِ وَلَا يَخَافُونَ لَوْمَةَ لَائِمٍ ذَلِكَ فَضْلُ اللَّهِ يُؤْتِيهِ مَنْ يَشَاءُ وَاللَّهُ وَاسِعٌ عَلِيمٌ

« Ô vous qui croyez ! Ceux d’entre vous qui renient leur foi, sachez qu’Allah certainement fera venir un autre peuple, qu’Il aimera et qui L’aimera, et qui sera bienveillant et humble envers les croyants, dur et ferme envers les mécréants. Ils se battront pour la cause d’Allah, et ne craindront les reproches d’aucun blâmeur. C’est là la grâce d’Allah ; Il l’accorde à qui Il veut ; et Allah est Munificent, Omniscient. » (5 : 55).

En évoquant les apostats ici, Allah annonce la bonne nouvelle aux croyants qu’Il leur accordera en échange des nations toutes entières. Mais nulle part Allah ne demande [aux croyants] de tuer les apostats ou les punir d’une manière ou d’une autre.

Un autre verset dissipant tout doute et toute interrogation est tiré de la sourate Al-Nisâ’.

إِنَّ الَّذِينَ آَمَنُوا ثُمَّ كَفَرُوا ثُمَّ آَمَنُوا ثُمَّ كَفَرُوا ثُمَّ ازْدَادُوا كُفْرًا لَمْ يَكُنِ اللَّهُ لِيَغْفِرَ لَهُمْ وَلَا لِيَهْدِيَهُمْ سَبِيلًا

« En vérité, ceux qui croient et qui ensuite perdent la foi, puis croient de nouveau et reperdent la foi et dont la mécréance augmente, Allah n’est pas Tel qu’Il leur pardonnera, et Il ne les guidera pas non plus sur le droit chemin. » (4 : 138)

Ce verset nie très clairement que la peine de mort est la punition pour l’apostasie. Ceci est également expliqué dans notre littérature. Les exégètes l’ont également expliqué. Feu le quatrième Calife (r.h.) a offert une brève explication à ce propos dans sa traduction du Coran. Il déclare : « Ce verset réfute la croyance que la punition pour l’apostasie est la mort. Il y est dit : Si un individu devient un apostat et ensuite croit et ensuite devient un apostat et ensuite devient un croyant, la décision à son égard n’appartient qu’à Allah ; et s’il meurt dans un état d’incrédulité il ira certainement en enfer. Si l’apostat méritait la mort comme châtiment, il n’aurait pas été question de sa croyance et de son incrédulité répétées. »

D’autres versets du Coran nient en principe la peine capitale comme châtiment de l’apostat.

وَقُلِ الْحَقُّ مِنْ رَبِّكُمْ فَمَنْ شَاءَ فَلْيُؤْمِنْ وَمَنْ شَاءَ فَلْيَكْفُرْ إِنَّا أَعْتَدْنَا لِلظَّالِمِينَ نَارًا أَحَاطَ بِهِمْ سُرَادِقُهَا وَإِنْ يَسْتَغِيثُوا يُغَاثُوا بِمَاءٍ كَالْمُهْلِ يَشْوِي الْوُجُوهَ بِئْسَ الشَّرَابُ وَسَاءَتْ مُرْتَفَقًا

« Et dis : « C’est la vérité de la part de votre Seigneur ; ainsi, que croie celui qui le veut, et que ne croie pas celui qui ne le veut pas. » En vérité, Nous avons préparé pour les injustes un feu dont les murs les entoureront. Et s’ils demandent à boire, ils seront abreuvés d’une eau tel le cuivre fondu qui leur brûlera le visage. Quel breuvage redoutable ! Et quel mauvais lieu de repos que le Feu ! » (18 : 30)

La religion nie toute forme de contrainte. Le Coran déclare à ce propos :

لَا إِكْرَاهَ فِي الدِّينِ قَدْ تَبَيَّنَ الرُّشْدُ مِنَ الْغَيِّ فَمَنْ يَكْفُرْ بِالطَّاغُوتِ وَيُؤْمِنْ بِاللَّهِ فَقَدِ اسْتَمْسَكَ بِالْعُرْوَةِ الْوُثْقَى لَا انْفِصَامَ لَهَا

« Il n’y a point de contrainte en religion. Assurément, le bien s’est distingué du mal ; alors, quiconque refusera de se laisser guider par les transgresseurs et qui croira en Allah, aura assurément saisi une poignée solide et incassable. Allah est Celui Qui entend tout et est Omniscient. » (2 : 256)

J’ai cité certains versets du Coran en guise d’exemple, des versets condamnant toute forme de sévérité, de contrainte et de châtiment au nom de la religion. Ils ne mentionnent aucun type de châtiment eu égard aux apostats.

A noter que la Charia de l’islam ne préconise aucun châtiment physique pour les apostats. Cet enseignement et cette idéologie coraniques sont en outre soutenus par le fait que les hypocrites sont mentionnés à divers endroits dans le Saint Coran. Les maux des hypocrites sont davantage accentués que ceux des mécréants. Ils ont aussi été qualifiés de Fâsiqs (transgresseurs) et de Kâfirs (mécréants). On trouve mention du fait qu’ils avaient adopté la mécréance après s’être convertis à l’islam, mais aucune punition n’a été mentionnée pour pareils hypocrites. L’histoire de l’islam témoigne qu’aucun hypocrite n’a été puni pour son hypocrisie. Le Coran affirme au sujet des hypocrites :

قُلْ أَنْفِقُوا طَوْعًا أَوْ كَرْهًا لَنْ يُتَقَبَّلَ مِنْكُمْ إِنَّكُمْ كُنْتُمْ قَوْمًا فَاسِقِينَ ۞ وَمَا مَنَعَهُمْ أَنْ تُقْبَلَ مِنْهُمْ نَفَقَاتُهُمْ إِلَّا أَنَّهُمْ كَفَرُوا بِاللَّهِ وَبِرَسُولِهِ وَلَا يَأْتُونَ الصَّلَاةَ إِلَّا وَهُمْ كُسَالَى وَلَا يُنْفِقُونَ إِلَّا وَهُمْ كَارِهُونَ

« Dis : « Dépensez de plein gré ou à contrecœur ; rien ne sera accepté de votre part. Vous êtes en vérité un peuple désobéissant. » Et rien n’empêche leurs contributions d’être acceptées, sauf qu’ils ne croient pas en Allah et en Son Messager. Et ils ne se rendent à la Prière que dans la paresse et ils ne donnent qu’à contrecœur pour la cause d’Allah. » (9 : 53-54)

Ce verset qualifie les hypocrites de pécheurs qui ne croient pas en Allah et en Son Messager. Le verset suivant évoque la gravité de leur incrédulité :

يَحْلِفُونَ بِاللَّهِ مَا قَالُوا وَلَقَدْ قَالُوا كَلِمَةَ الْكُفْرِ وَكَفَرُوا بَعْدَ إِسْلَامِهِمْ وَهَمُّوا بِمَا لَمْ يَنَالُوا وَمَا نَقَمُوا إِلَّا أَنْ أَغْنَاهُمُ اللَّهُ وَرَسُولُهُ مِنْ فَضْلِهِ فَإِنْ يَتُوبُوا يَكُ خَيْرًا لَهُمْ وَإِنْ يَتَوَلَّوْا يُعَذِّبْهُمُ اللَّهُ عَذَابًا أَلِيمًا فِي الدُّنْيَا وَالْآَخِرَةِ وَمَا لَهُمْ فِي الْأَرْضِ مِنْ وَلِيٍّ وَلَا نَصِيرٍ

« Ils jurent par Allah de n’avoir rien dit, mais ils ont assurément proféré des blasphèmes, et après avoir embrassé l’islam, ils sont devenus mécréants. Et ils ont médité sur ce qu’ils n’ont pu atteindre par la suite. Et ils ont nourri de la haine à l’égard des croyants seulement parce qu’Allah et Son Messager les avait enrichis de Sa munificence. Si donc ils se repentent, cela vaudra mieux pour eux. Mais s’ils se détournent, Allah les châtiera d’un châtiment douloureux ici-bas et dans l’Au-delà, et ils n’auront ni ami ni aide sur la terre. » (9 : 74)

Dans le verset 66 de la sourate Tawbah il est dit :

لَا تَعْتَذِرُوا قَدْ كَفَرْتُمْ بَعْدَ إِيمَانِكُمْ

« Ne vous excusez pas. Maintenant il est certain que vous êtes devenus mécréants après avoir été croyants. » (9 : 66)

La sourate Al-Mounâfiqoun a été entièrement révélée au sujet des hypocrites. Il y est dit :

اتَّخَذُوا أَيْمَانَهُمْ جُنَّةً فَصَدُّوا عَنْ سَبِيلِ اللَّهِ إِنَّهُمْ سَاءَ مَا كَانُوا يَعْمَلُونَ ۞ ذَلِكَ بِأَنَّهُمْ آَمَنُوا ثُمَّ كَفَرُوا فَطُبِعَ عَلَى قُلُوبِهِمْ فَهُمْ لَا يَفْقَهُونَ

« Ils ont fait de leurs serments un bouclier ; c’est ainsi qu’ils empêchent les gens de suivre la voie d’Allāh. Mauvais est assurément ce qu’ils faisaient ! C’est parce qu’ils ont d’abord cru, et qu’ensuite ils ont mécru. Aussi, un sceau a été mis sur leur cœur, donc ils ne comprennent pas. » (63 : 3)

Ici aussi, on trouve mention du fait que ces gens ont cru et ont ensuite mécru. Mais aucune punition n’a été prescrite ou infligée.

De nombreux versets similaires évoquent ceux qui croient pour ensuite mécroire ouvertement ou qui le démontrent dans la pratique. Ces gens ont été traités de pécheurs, d’infidèles et d’apostats mais n’ont pas été condamnés à mort.

Que disait le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) à propos des apostats ? Après le Coran, tournons-nous vers l’être béni à qui le Noble Coran a été révélé et qui en était la personnification. Il a laissé son exemple en appliquant les injonctions du Coran. Qu’a dit cet être béni en référence aux apostats ?

L’incident suivant rapporté par le Sahih d’Al-Boukhari sert ici de verdict notamment que la Charia ne prescrit aucune punition pour le crime de l’apostasie. Ce hadith affirme : Jâbir Ibn ‘Abdillah raconte qu’un Arabe est venu voir le Prophète (s.a.w.) et lui a juré allégeance tout en acceptant l’islam. Le lendemain, l’Arabe a attrapé une fièvre à Médine. Il est revenu voir le Prophète Muhammad (s.a.w.) et lui a dit : « Rendez-moi mon allégeance ! » Il est encore revenu et a déclaré : « Rendez-moi mon allégeance ! » À trois reprises, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a refusé et ne lui a pas répondu. Finalement, ce Bédouin a quitté Médine. Alors, le Prophète (a.s.) a dit : Médine est comme un fourneau ; elle enlève les impuretés et nettoie le [métal] pur. »

Hazrat Maulana Sher Ali avait écrit un livre intitulé « La mise à mort des apostats et l’islam. » Il l’avait écrit sous l’égide du deuxième Calife (ra) et il y consigne ce hadith. Il commente à ce propos : « Les visites répétées de cet individu auprès de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) montrent également que la peine de mort n’a pas été prescrite pour les apostats, sinon il ne serait jamais venu voir le Prophète (s.a.w) mais aurait tenté de s’enfuir sans prévenir qu’il avait apostasié. On dit que l’islam condamne à mort l’apostat dans le but de prévenir l’apostasie et de forcer les gens à vivre dans l’islam. Si cela est vrai, alors pourquoi le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’avait-il pas averti celui qui venait le voir encore et encore et pourquoi ne lui a-t-il pas dit : « Sache que l’apostasie en Islam est punie par la peine de mort. Si tu apostasies, tu seras exécuté » ? Il avait exprimé à plusieurs reprises son intention d’apostasier et si on craignait qu’il allait partir en tant qu’apostat, pourquoi ne l’a-t-il pas placé sous surveillance afin soit arrêté s’il apostasie et souhaite partir et qu’il soit puni en accord aux lois de la Charia ? Pourquoi les compagnons ne lui ont-ils pas dit : « Si vous voulez rester en vie, ne parlez pas d’apostasie, car dans cette ville la règle est que quiconque se convertit à l’islam puis apostasie, est tué sur-le-champ. » Ainsi donc, ce Bédouin a exprimé à plusieurs reprises son souhait d’apostasier, il s’est rendu chez le Prophète à maintes reprises, celui-ci ne l’a pas averti des conséquences de l’apostasie et n’a pas ordonné à ses compagnons de le tuer ; et en fin de compte il a quitté Médine sans entrave. Tout ceci indique clairement que la Charia islamique ne préconise aucune peine pour les apostats. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a exprimé une sorte de joie suite à son départ et a déclaré que Médine est comme un fourneau qui débarrasse de toute souillure. Tout cela démontre clairement qu’il était contre l’idée de convertir quelqu’un de force à l’islam et d’empêcher les gens d’apostasier en ayant recours à des moyens coercitifs. Si un impur se séparait de la communauté des musulmans, il n’était pas mécontent et il ne disait pas qu’il devait être converti à l’islam contre sa volonté. Selon lui le départ de pareil individu était à l’exemple de l’idiome : « Bon débarras ! ».

S’il avait pour principe de contraindre un individu à rester dans l’islam par tous les moyens après l’avoir accepté et de le tuer s’il renonçait à l’islam afin qu’il soit un exemple pour autrui, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) aurait dû se fâcher suite au départ de ce Bédouin et réprimander les Compagnons pour l’avoir laissé partir et leur demander pourquoi ils ne l’avaient pas saisi et menacé de mort. Il aurait dû ordonner aux compagnons d’arrêter cet être infâme afin qu’il soit exécuté.

Or, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) ne l’a pas fait. Il a déclaré : « C’est bien qu’il soit parti. Il n’était pas digne de vivre parmi les musulmans. Dieu l’a séparé de nous de Sa main. » L’exemple de ce Bédouin est une preuve définitive du fait que la Charia ne prescrit aucun châtiment pour l’apostasie et que les musulmans ne tuaient pas chaque apostat en raison de son apostasie. »

La deuxième preuve que la Charia ne prescrit aucun châtiment pour l’apostat est la condition entérinée par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) dans son traité de paix avec les polythéistes de La Mecque à Al-Houdaybiyyah. Le récit de Bara Ibn Azib relate que le jour d’Al-Houdaybiyyah, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait conclu ce pacte avec les polythéistes en acceptant les trois conditions suivantes : la première était que si l’un des polythéistes devenait musulman et se rendait chez le Prophète (s.a.w.), celui-ci le renverrait aux polythéistes. La deuxième était que si un musulman apostasiait et se rendait chez les polythéistes, ces derniers ne le renverraient pas chez les musulmans.

La deuxième condition de ce traité démontre clairement que la Charia n’avait prescrit aucune peine pour l’apostasie. Sinon, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’aurait jamais accepté la condition des polythéistes vu la prescription de la Charia. En effet, il existe de nombreux incidents démontrant très clairement qu’à l’époque du Saint Prophète (s.a.w.) certains individus avaient abandonné l’islam, mais qu’ils n’avaient pas été confrontés pour la seule raison de leur apostasie, tant qu’ils n’avaient pas commis des actes aussi odieux que la brutalité et la rébellion. »

Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) a clarifié cette question à la lumière d’un autre verset du Saint Coran, dans lequel il est dit :

وَمَا عَلَى الرَّسُولِ إِلَّا الْبَلَاغُ الْمُبِينُ

« Ce verset souligne que la prédication, au lieu de l’épée, est le principe de longue date. Le prophète Ibrahim (a.s.) avait adopté le même principe et les gens de son temps avaient également reçu la même information : la tâche de ce messager qui est le nôtre est seulement de transmettre le message et non de contraindre par l’épée. Ceci est le résumé de tout le Coran : persuader avec des arguments est le devoir des gens religieux. Ils n’ont pas pour tâche de persuader par la force. Mais il est dommage que jusqu’à présent le monde n’ait pas compris cette question, voire parmi les musulmans, le meurtre des apostats est considéré permis. »

Le Mouslih Maw’oud (r.a.) ajoute : « Que la croyance d’autrui soit fausse ou vraie, il la considère vraie tout comme un musulman considère que sa religion est vraie. Le christianisme est faux, mais la question est : quelle est l’opinion de la plupart des chrétiens à propos du christianisme ? Ils croient certainement qu’il est vrai. L’hindouisme est faux. Mais la plupart des hindous dans le monde pensent de leur religion est vraie. Le judaïsme contemporain n’est certainement pas vrai. Mais la question est : que pense la majorité des Juifs à propos du judaïsme ? Ils croient certainement que leur religion est vraie. S’il est donc permis de tuer autrui parce qu’on pense que sa propre religion est vraie et mais pas celle d’autrui, pourquoi un chrétien n’aurait-il pas le droit de tuer un musulman ? Pourquoi l’hindou n’aurait-il pas le droit de le convertir de force ou de le tuer ? Pourquoi les adeptes du confucianisme en Chine n’auraient-ils pas le droit de forcer les gens à adhérer à leur religion ? Aux Philippines, où il y a encore 15 000 musulmans (à l’époque – à présent ils sont plus nombreux –), pourquoi les chrétiens n’auraient-ils pas le droit de forcer les musulmans à se convertir au christianisme ? Pourquoi l’Amérique n’aurait-elle pas le droit de convertir de force au christianisme les musulmans qui y vivent ? Pourquoi la Russie n’aurait-elle pas le droit de convertir de force tout le monde au christianisme ou au communisme ?

Si les musulmans peuvent contraindre autrui à accepter leur doctrine, logiquement, les autres auront eux aussi le droit de le faire. Or, la paix du monde subsistera-t-elle si l’on accorde pareil droit ? En appliquant ce droit, pourrez-vous dire à votre fils ou à votre femme que les chrétiens ont le droit de convertir les musulmans de force au christianisme ? Les musulmans ont-ils le droit de convertir de force des chrétiens à l’islam ? Les Iraniens ont-ils le droit de forcer tous les hanafites à devenir chiites ? Les hanafites ont-ils le droit de forcer tout le monde à devenir sunnite ? Ainsi, il s’agit d’un concept illogique que personne n’osera accepter, ne serait-ce que pour une minute. Chaque fois que les nations des prophètes précédents ont refusé d’accepter la direction divine, Dieu leur a dit :

أَنُلْزِمُكُمُوهَا وَأَنْتُمْ لَهَا كَارِهُونَ

«… si vous ne souhaitez pas [être guidés], allons-nous vous y contraindre ? »

Malheureusement, il existe parmi les musulmans contemporains ceux qui rejettent cette vérité. Aujourd’hui, nous constatons que la majorité des musulmans y croient (dans la contrainte). Si le monde comprend ce problème, certainement il n’y aura plus d’oppression ou d’agression dans les affaires religieuses et politiques. Les uns n’imposeront plus leur doctrine sur d’autres et [les États] ne tenteront pas d’imposer leur système politique dans d’autres pays. »

Le Messie Promis (a.s.) déclare : « J’ignore d’où et de qui nos adversaires ont entendu dire que l’islam s’est propagé par l’épée. Dieu affirme dans le Saint Coran :

لَا إِكْرَاهَ فِي الدِّينِ

« Il n’y a pas de contrainte dans la religion de l’islam. Qui a ordonné la coercition ? Et quels étaient les outils d’oppression ? Ceux qui se sont convertis de force à l’islam possédaient-ils la sincérité et la foi pour combattre, sans toucher aucun salaire, des milliers d’hommes tandis qu’ils n’étaient que deux ou trois cents – et lorsqu’ils étaient un millier, pour se battre et vaincre des centaines de milliers d’ennemis, se faisant égorger à l’instar de moutons et chèvres pour sauver la religion de l’attaque de l’ennemi et sceller la vérité de l’islam avec leur sang ? Et pouvaient-ils avoir une passion si ardente à répandre le monothéisme de Dieu qu’à l’instar de derviches ils ont enduré maintes épreuves pour atteindre les déserts de l’Afrique pour y propager le message de l’islam ?

En endurant toutes sortes de difficultés, ils ont atteint la Chine non pas comme des guerriers mais comme de simples derviches pour ensuite prêcher l’islam dans ce pays, de sorte que des millions de musulmans ont pris naissance sur cette terre grâce à leurs prédications bénites. Ensuite, comme de simples derviches, ils se sont rendus en Inde et ont converti de nombreux hindous à l’islam ; et ils ont transmis l’appel de La ilaha ill-Allah jusqu’aux frontières de l’Europe. Croyez-vous que c’est là le travail de ceux qui ont été contraints de se convertir à l’islam ? Non, ce sont les œuvres de ceux dont les cœurs sont emplis de la lumière de la foi, et dans les cœurs desquels Dieu a fait Sa demeure. »

Ces versets et injonctions coraniques prouvent que l’apostat n’est pas puni par la mort. La question est : si la punition pour l’apostasie n’est pas la mort, pourquoi Abou Bakr a-t-il tué les apostats ou donné l’ordre de les tuer ?

En étudiant l’histoire, l’on découvre aisément que les apostats à l’époque d’Abou Bakr (r.a.) n’étaient pas uniquement des apostats mais des rebelles aux intentions sanguinaires qui non seulement avaient envahi l’État de Médine, mais avaient tué avec une grande cruauté de nombreux musulmans de différentes régions. Ils ont tranché leurs membres et les ont tués et ils les ont brûlés vifs. Ces apostats étaient les auteurs de crimes horribles tels que la persécution, le meurtre, la rébellion et le pillage : ceci a conduit à la guerre – en tant qu’action défensive et en guise de représailles – contre ces agresseurs. Ils ont été punis en accord à l’injonction :

وَجَزَاءُ سَيِّئَةٍ سَيِّئَةٌ مِثْلُهَا

Des ordres d’exécution ont été émis avec des peines similaires aux crimes qu’ils avaient commis. Les livres d’histoire et les biographies en présentent certains détails. Selon le recueil d’Al-Khamis, Kharijah Ibn Hisn, qui était l’un des apostats, a marché vers Médine avec une partie de sa tribu. Il a voulu arrêter les habitants de Médine avant qu’ils ne partent en guerre ou qu’ils ne les attaquent par surprise. Ainsi, il a attaqué Abou Bakr (r.a.) et les musulmans quand ils étaient ignorants de tout. Les apostats ont non seulement attaqué Médine, mais quand Abou Bakr (r.a.) les a vaincus, ils ont également tué les croyants sincères qui vivaient parmi eux – comme je l’avais mentionné dans le sermon précédent – ceux qui se cramponnaient à l’islam en dépit de l’apostasie de leur tribu. Le ‘Allamah Al-Tabari écrit que lorsqu’Abou Bakr (r.a.) a vaincu les tribus d’envahisseurs, les Banou Dhoubyan et ‘Abs ont attaqué les musulmans qui vivaient parmi eux et les ont tués de diverses manières. D’autres tribus ont fait la même chose : c’est-à-dire qu’ils ont tué des gens qui adhéraient à l’islam.

Le ‘Allamah Ibn Al-Athîr écrit : « Les tribus d’Abs et de Dhoubyan ont tué impitoyablement des musulmans non armés ; et d’autres tribus en ont fait de même. Abou Bakr (r.a.) a donc juré qu’à coup sûr il mettrait à mort ceux de chaque tribu qui avaient assassiné ces musulmans. »

Comme expliqué plus tôt, l’apostasie des tribus après la mort du Prophète (s.a.w) ne se limitait pas aux différences religieuses : en fait, elles s’étaient rebellées contre l’Empire islamique. Ces tribus ont pris l’épée, attaqué Médine et tué les musulmans parmi eux ; ils les ont brûlés vifs et les ont mutilés. Le recueil d’Al-Tabari évoque [l’action de] Khâlid Ibn Al-Walîd. Lorsque les tribus d’Abs, de Ghatafân, de Hawâzin, de Soulaym et de Tâ’iyy ont été vaincues, Khalid n’a pas accepté leurs excuses sans qu’elles ne présentent les apostats qui avaient brûlé vif les musulmans, et qui les avaient mutilés et torturés.

Ibn Khaldoun écrit que les tribus d’apostats de la péninsule arabique sont parties pour Médine pour combattre Abou Bakr et les musulmans. Selon le Târîkh Al-Tabari les tribus d’Abs et de Dhoubyan ont été les premières à passer à l’attaque. Ainsi, Abou Bakr (r.a.) a dû se battre contre elles avant le retour d’Oussamah.

Le ‘Allamah Ibn Khaldoun écrit que la tribu Rabi’ah a apostasié et a élu Moundhir Ibn Nou’man dont le surnom était Maghrour. Ils ont fait de lui leur roi. Le ‘Allamah Al-‘Ayni, l’exégète du Sahih d’Al-Boukhari, écrit qu’Abou Bakr (r.a.) a combattu ceux qui avaient refusé de payer la Zakat uniquement parce qu’ils avaient cessé de la payer par la force de l’épée et se sont battus contre l’Oummah islamique. La ‘Allamah Al-Chawkani raconte que l’Imam Al-Khattabi a présenté plusieurs points sur ceux qui avaient apostasié et refusé de payer la Zakat après la mort du Saint Prophète (s.a.w). Il déclare que ces gens étaient en fait des rebelles et qu’ils ont été appelés apostats uniquement parce qu’ils avaient rejoint des groupes d’apostats.

Un auteur a utilisé à plusieurs reprises les mots rébellion et rebelles pour les apostats dans son livre. Il déclare : « Quand toute l’Arabie a eu la nouvelle du décès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), et que la rébellion a éclaté partout, le Yémen a été le plus touché par ces flammes. Bien qu’Al-‘Ansi, celui qui avait allumé ces flammes, ait été tué, Mousaylimah parmi les Banou Hanifa et Toulayha parmi les Banou Asad se sont proclamés prophètes et ont été rejoints par des milliers de gens. Et les gens disaient que les prophètes des alliés des Banou Asad et Banou Ghatafân sont plus aimés que le Prophète des Qouraychites, car Muhammad (s.a.w.) est décédé tandis que Toulayha est vivant. Lorsque la nouvelle de ces soulèvements est parvenue à Abou Bakr (r.a.), il a déclaré : « Nous devrions attendre de recevoir les rapports complets de tous les responsables et les dirigeants de ces régions. » Après quelques jours, les rapports des gouverneurs lui sont parvenus. Il ressortait clairement de ces rapports que non seulement la paix du royaume était en danger en raison de ces rebelles, mais ceux qui n’avaient pas soutenu les rebelles dans cette vague d’apostasie et qui adhéraient toujours à l’islam étaient en danger. Face à cette situation, Abou Bakr Al-Siddiq (r.a.) n’avait d’autre choix que de combattre les soulèvements de toutes ses forces et de maîtriser la situation en vainquant les rebelles à tout prix.

Selon un autre écrivain, Abou Bakr (r.a.) avait réprimé les apostats qui attisaient les flammes de la rébellion dans différentes parties de l’Arabie et qui étaient la cause de grands dangers pour les musulmans.

Selon un autre écrivain, après la mort du Prophète (s.a.w.) de nombreux chefs arabes ont apostasié et ont pris le pouvoir indépendant dans leur propre région. Selon les chercheurs, cette apostasie était surtout politique. Durant les derniers jours de la vie du Prophète, les chefs de certaines tribus arabes revendiquèrent le prophétat pour donner une couleur religieuse au mouvement politique de leur rébellion.

Cette série va se poursuivre, Incha allah. Je présenterai le reste plus tard, si Dieu le veut. Le résumé de ces références historiques est que les tribus d’apostats avaient refusé de payer la Zakat, c’est-à-dire qu’elles avaient retenu de force l’impôt dû à l’État. Dans certains endroits, ils ont pillé la propriété de la Zakat, ils ont soulevé des armées et attaqué la capitale, Médine. Les musulmans qui ont désavoué l’apostasie ont été tués. Certains ont été brûlés vifs. Par conséquent, une telle armée d’apostats soulevée contre le gouvernement méritait la peine de mort pour avoir pillé les biens de l’État et tué et brûlé vifs des musulmans. Comme le dit le Coran :

جَزَاءُ سَيِّئَةٍ سَيِّئَةٌ مِثْلُهَا

« Infligez au coupable un châtiment similaire au crime commis. » Il est dit dans un autre verset :

إِنَّمَا جَزَاءُ الَّذِينَ يُحَارِبُونَ اللَّهَ وَرَسُولَهُ وَيَسْعَوْنَ فِي الْأَرْضِ فَسَادًا أَنْ يُقَتَّلُوا أَوْ يُصَلَّبُوا أَوْ تُقَطَّعَ أَيْدِيهِمْ وَأَرْجُلُهُمْ مِنْ خِلَافٍ أَوْ يُنْفَوْا مِنَ الْأَرْضِ

« La rétribution de ceux qui font la guerre contre Allah et Son Messager… » Cela fait référence à ceux qui font la guerre contre le Messager et ses successeurs ou l’État islamique, car on ne peut mener de guerre contre Allah. Nul ne peut frapper Allah de sa main, ni avec des pierres, des flèches ou des épées. Par conséquent, cela se réfère à la guerre menée contre le Messager et ses successeurs. La clause وَيَسْعَوْنَ فِي الْأَرْضِ فَسَادًا explique ce que l’on entend par mener la guerre à Allah et à Son Messager.

L’explication est que ceux qui font la guerre contre Allah et Son Messager, ou en d’autres termes mènent une rébellion armée dans le pays, leur punition est يُقَتَّلُوا أَوْ يُصَلَّبُوا qu’ils soient tués ou crucifiés.

J’ai développé ce sujet davantage. Comme je l’ai dit je mentionnerai le reste à l’avenir, si Dieu le veut.

Je souhaite mentionner à présent certains membres décédés dont je dirigerai les prières funéraires après la prière du vendredi. La première mention est celle du respecté Muhammad Bashir Shad, un missionnaire à la retraite qui résidait au États-Unis. Il est décédé à l’âge de 91 ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Son père avait accepté l’Ahmadiyya en 1926. Après avoir quitté le collège en 1945, il s’était inscrit à la Madrassa Ahmadiyya.

En 1952, il a réussi et a obtenu une bonne position à l’examen d’arabe « Fazil ». Il a obtenu son diplôme Shahid de la Jami’at-ul-Mubashshireen de Rabwah en 1954, puis a également étudié la médecine pendant un an. Il a servi à la à Rabwah de 1956 à 1957. Il a ensuite été envoyé comme missionnaire en Sierra Leone en 1958 où il a servi dans diverses régions. Il a également fondé une imprimerie en Sierra Leone durant cette période. Il a ensuite été affecté au Nigeria où il a fait du bon travail. Il a été rappelé du Nigéria après trois ans, puis en 1964, il a de nouveau été envoyé au Nigéria. En 1967, le défunt a fait une tournée de prédication au Bénin où Allah lui a permis de prêcher à la population locale à la suite de quoi certains ont accepté l’Ahmadiyya. Lors du voyage du troisième Calife (r.h.) en Afrique en 1970, lorsqu’il se rendit à Kano, il offrit au Calife un cadeau d’une centaine de nouveaux convertis ; à propos de cela, le Calife exprima sa joie. Il a dirigé des prières silencieuses, puis a offert son turban béni à Bashir Shad Sahib.

En 1970, alors qu’il revenait, il eut également la chance bénie d’accomplir la ‘Oumrah. En 1983, le défunt a été nommé secrétaire du Majlis Karpardaz Bahishti Maqbarah Rabwah. Quand Hazrat Khalifatul Masih IV (rh) a dû migrer en 1984 après la loi passée contre la Jama’at, Bashir Sahib a eu l’honneur de prononcer le sermon la veille de la migration en présence du Calife. Il est entré de cette manière dans l’histoire.

En 1988, pour des raisons personnelles, le défunt a demandé à Hazrat Khalifatoul Massih IV (rh) la permission de prendre sa retraite. Le Calife a accédé à sa demande. Après quoi Bashir Sahib a déménagé aux États-Unis.

Il laisse dans le deuil son épouse, Mme Nasreen Akhtar Shad, un fils et quatre filles. Qu’Allah lui accorde Son pardon et Sa miséricorde et qu’Il permette à ses enfants de toujours rester fermement attachés à la Jama’at et au Califat.

Le prochain défunt est Rana Muhammad Siddiq Sahib qui était le fils de Rana Ilam Din Sahib de Malianwala, du district de Sialkot. Il est également décédé récemment. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Le père du défunt s’était rendu à Qadian en 1938 pour prêter le serment d’allégeance. Le défunt offrait régulièrement des prières et jeûnait. Il accomplissait la prière de Tahajjoud ; il était dévoué, courageux et brave. Il avait un amour profond pour le Califat et a agi selon les instructions du Calife. Il exhortait tous ses enfants à rester attachés à la Jama’at et à aimer et obéir au Califat. En raison de l’opposition de la Jama’at, il a dû faire face à des circonstances difficiles en 1974 et en 1984, mais il l’a enduré avec persévérance. Il laisse dans le deuil six fils et une fille. L’un de ses fils, Rana Muhammad Akram Mahmood Sahib, est missionnaire au Nigeria et n’a pas pu assister aux funérailles de son père car il était en train de servir sur le terrain. Sa mère est décédée en 2018 et il ne pouvait pas non plus être présent à ce moment-là. Qu’Allah lui accorde la patience. Et qu’Il accorde Son pardon et sa miséricorde au défunt.

Le prochain défunt est le Dr Mahmood Ahmad Khawaja d’Islamabad. Il est décédé récemment. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Il avait 78 ans. Par la grâce d’Allah le Tout-Puissant, il était un Moussi. L’Ahmadiyya a été introduit dans sa famille par l’intermédiaire de son père, Khawaja Muhammad Sharif Sahib, qui a accepté l’Ahmadiyya suite à un rêve à l’époque de Hazrat Khalifatoul Massih II (ra). C’était un individu très pieux, c’est pourquoi Allah lui a demandé à trois reprises dans différents rêves d’accepter le Messie Promis (a.s.), malgré le fait que le reste de sa famille était opposé à la Jama’at. Ainsi, il a finalement accepté l’Ahmadiyya. Le Dr Mahmood Khawaja a fait ses études élémentaires à Peshawar, après quoi il a obtenu son diplôme de maîtrise en chimie de l’université de Peshawar en 1966. Puis, en 1973, il a obtenu son doctorat de l’université La Trobe à Melbourne en Australie. Il a également enseigné dans diverses universités au Pakistan et à l’étranger. Je l’ai rencontré pour la première fois lorsqu’il enseignait à l’université de Cape Coast, au Ghana, et je savais qu’il était un individu très simple, humble et altruiste. Il était un excellent chercheur. Il était très respecté en tant que chercheur au Pakistan et à l’étranger. Il était marié à Amatul Qayyum Sahiba, fille de M. Chaudhary Ikramullah. Ils ont un fils et une fille. Avec sa femme, le Dr Mahmood Khawaja Sahib a servi sous l’égide du programme Nusrat Jahan de 1979 à 1984 et a servi en Sierra Leone. Son fils, le Dr Tariq Khawaja, déclare : « Il récitait le Saint Coran, en particulier pendant le Ramadan, et lisait sa traduction avec beaucoup d’attention et de concentration. Il insistait sur le fait que les commandements de Dieu, Son Messager et le Calife devraient être relayés dans les termes exacts car la moindre déviation dans la formulation pourrait donner une signification complètement différente. »

Abdul Bari, l’Amir du district d’Islamabad, écrit :

« Khawaja Sahib et moi avons eu l’opportunité de servir en Sierra Leone dans le cadre du programme Nusrat Jahan. À son retour au Pakistan, il a d’abord travaillé dans une institution gouvernementale, après quoi il a déménagé à Islamabad où il a rejoint le SDPI (Sustainable Development Policy Institute). Il était renommé. Malgré sa popularité, il œuvrait avec une énorme sincérité. Il a travaillé pour éliminer les produits chimiques nocifs dans les produits alimentaires, les systèmes d’irrigation, ainsi que les produits de maquillage et de beauté. Il était reconnu au niveau international pour ce travail. Il a également écrit divers livres sur ce sujet. Bari Sahib dit que chaque fois qu’il écrivait un livre, il lui en envoyait une copie. Il dit : « J’ai maintenant un bon nombre de ses livres. C’était un ahmadi très sincère. Il aimait le Califat et il aidait les Khouddam à reconnaître leurs défauts pour le bien de leur formation morale. »

Des scientifiques, des représentants de ministères, des chanceliers et professeurs d’université, des chefs d’ONG et des sociétés civiles du Pakistan, d’Allemagne, de la Suède, du Burkina Faso, des Etats Unis, de l’Azerbaïdjan, de la Suisse, du Nigéria, de l’Égypte, du Bahreïn et de divers autres pays ont envoyé des messages de condoléances suite au décès de Khawaja Mahmood Sahib.

On a reçu de nombreux messages que ses enfants m’ont également envoyés. Je vais lire un ou deux messages à titre d’exemple. M. Charles G. Brown, président de l’Alliance mondiale pour une dentisterie sans mercure de Washington D.C., États-Unis, écrit : « Le Dr Mahmood Khawaja était unique, intelligent et un fonctionnaire inestimable. Ses magnifiques travaux scientifiques sur les nouvelles découvertes concernant les produits chimiques toxiques ont augmenté le niveau d’érudition et sont essentiels pour fournir une base aux institutions gouvernementales et privées. Par l’intermédiaire d’organisations internationales, ses efforts s’étendant sur des décennies ont permis de concrétiser des accords entre nations, ont contribué à favoriser l’harmonie mutuelle entre les sociétés civiles et ont contribué à réduire l’usage de produits toxiques au Pakistan. En 2019, il a reçu le prix PBC « The Pacific Basin Consortium for Environment and Health Chairman’s award ». Parmi ses nombreux accomplissements, il y a le fait qu’il était le président d’une association médicale internationale. Parmi les médecins élus à ce poste, jusqu’à présent, il est le seul doctorant qui n’était pas médecin. Il était en effet fait un doctorant mais n’était pas médecin. De même, de nombreux autres scientifiques l’ont félicité, notamment des médecins allemands et suisses. Qu’Allah le Tout-Puissant accorde au défunt pardon et miséricorde, accorde la patience à la famille et leur permette de perpétuer ses vertus.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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