Sermons 2022

Ramadan : code de conduite du musulman

Dans son sermon du 29 avril 2022, Sa Sainteté le Calife a évoqué les efforts incombant aux croyants après le Ramadan.

Sermon du vendredi 29 avril 2022, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

Le Ramadan est venu et a transmis ses bénédictions à tous ceux qui ont tenté d’en profiter. Il ne reste que deux jours de jeûne, ou peut-être trois dans certaines régions, mais en tout cas le Ramadan touche à sa fin. Un croyant sage et sincère se souvient toujours, et devrait se rappeler, qu’avec la fin du Ramadan, nous n’avons pas été affranchis de nos nombreuses responsabilités et devoirs. Le Ramadan est venu nous former pour [mieux] remplir ces devoirs et responsabilités. Il est venu enseigner le respect des droits, la méthode pour le faire avec constance et indiquer les étapes du progrès. Le Ramadan se termine en nous enseignant tout cela. Certes, le mois du jeûne obligatoire touche à sa fin, mais débute maintenant le moment pour élever les normes des œuvres restantes et pour favoriser le progrès dans celles-ci. Si nous oublions le fait qu’après le Ramadan, nous devons maintenir les normes de respect envers nos devoirs, en ce cas nous n’avons pas passé notre Ramadan comme l’avait conseillé le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Selon un hadith, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré que les cinq prières quotidiennes, les prières du vendredi consécutives, et [les actes pieux accomplis] entre un Ramadan et le prochain servent d’expiation pour les péchés commis entre eux, à condition qu’on ait évité les péchés majeurs.

Qu’il soit clair ici que si l’on n’analyse pas ses péchés et erreurs mineurs, si on ne tente pas de les éviter et on n’implore pas pardon après les avoir commis, ils se transforment en péchés majeurs. [Le sens de ce hadith] est que l’on doit nourrir la crainte d’Allah à tout instant dans le cœur et implorer le pardon afin de pouvoir éviter ces actions.

Si nous ne traversons pas la période entre deux Ramadans successifs à accomplir de bonnes actions et à respecter nos obligations et nos devoirs – eu égard au culte [de Dieu] et envers autrui – nous n’auront pas profité pleinement du Ramadan.

Nous sommes chanceux que le Messie Promis (a.s.) nous ait guidés clairement dans tous les domaines. Il nous a prodigué maints conseils sur le respect de nos devoirs envers les actes d’adoration et envers autrui. Il nous a présenté un plan d’action pour mener notre vie. Si cette stratégie fait partie de notre vie et que nous tentons d’y conformer notre existence, nous marcherons certainement sur ces voies favorisant l’épanouissement dans le domaine de la vertu et le progrès. Il s’agit de la voie liant un Ramadan au prochain, de la voie pour éviter les écarts de conduite et les péchés et pour se faire pardonner.

À notre époque, c’est le serviteur véritable du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qui nous exhorte, à maintes reprises, de mener notre vie en accord aux vrais enseignements de l’islam. Il a expliqué clairement que nous devrons suivre ses conseils si nous souhaitons mériter en permanence les faveurs d’Allah.

Je vais citer certains de ses conseils. Au cours du Ramadan l’on est davantage vigilant envers le culte de Dieu. Nous tentons d’effectuer les Salâts obligatoires et les Nawâfil avec un soin particulier. Mais les Salâts ne sont pas obligatoires pour un mois spécifique ou à un moment particulier. Les cinq prières quotidiennes doivent être faites à l’heure prescrite au cours des douze mois de l’année. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) l’a rappelé à plusieurs reprises aux croyants. Il a déclaré : « Abandonner la Salât rapproche l’homme de l’incrédulité et du polythéisme. »

Il a aussi déclaré que la première chose dont l’homme devra des comptes au jour de la Résurrection est la Salât. S’il passe l’épreuve, il réussira et atteindra le salut. »

Telle est l’importance de la Salât. Elle n’est pas consacrée à un mois particulier : il faudra accomplir les Salâts cinq fois par jour.

Le Messie Promis (a.s.) nous a conseillés sur l’importance des Salâts à maintes reprises et a clairement expliqué ce qu’est la Salât, comment l’accomplir et comment en tirer plaisir. Il faudra aussi faire des efforts pour en tirer plaisir. On doit accomplir des Salât qui augmentent notre amour pour Allah.

On ne doit pas étaler son tapis de prière ou se rendre à la mosquée pour prier en sanglotant un tant soit peu, uniquement lorsqu’on est confronté à un problème mondain, pour ensuite oublier la prière lorsque le problème est résolu. D’aucuns se concentrent sur la Salât uniquement au cours du Ramadan pour l’oublier ensuite ou pour ne pas y consacrer l’attention nécessaire.

Si tel est le cas, ni les Salâts, ni la prière de Joumou’ah, ni le jeûne n’offriront le pardon pour les péchés, comme indiqué dans le hadith que j’ai présenté.

Le Messie Promis (a.s.) a expliqué ce qu’est la Salât : « C’est une supplication spéciale que les gens considèrent, à tort, comme l’impôt exigé par le souverain. L’ignare croit-il que Dieu a réellement besoin [de ses supplications] ? Lui, l’Indépendant, a-t-il besoin que l’homme Le supplie, Le loue ou Le glorifie ? Il s’y trouve, en fait, des avantages pour l’homme, car il atteint son objectif par ce moyen. Je suis très peiné par le manque d’amour de mes contemporains envers les actes d’adoration, la Taqwa et la piété. »

Il s’agit d’une question d’amour. C’est en éprouvant de l’amour que l’on assumera ces devoirs.

[Le Messie Promis (a.s.) explique :] « L’influence nocive de la tradition en est la raison. Cela a refroidi l’amour d’Allah : l’on ne tire pas des actes d’adoration la saveur qui en découle. Allah a mis dans toute chose en ce monde une saveur et un plaisir particuliers. Or, le malade n’apprécie pas la saveur d’un mets succulent : celui-ci est pour lui amer ou insipide. »

On perd toute sensation gustative en raison de la maladie ou pour avoir pris des médicaments. Le malade ne tire plaisir d’aucun mets et il refuse de manger ; ou il y trouve des défauts.

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Ceux qui ne savourent pas leurs actes d’adoration et qui n’en tirent aucun plaisir doivent se soucier de leurs maladies, car Dieu a mis du plaisir en toute chose qu’Il a créée, » (comme je l’ai expliqué). « Ayant conçu l’homme pour Son adoration, comment est-ce possible que celui-ci ne tire aucun plaisir du culte divin ? Certes cette saveur existe, mais il faut aussi qu’il y ait des gens pour en profiter.

Allah affirme :

وَمَا خَلَقْتُ الْجِنَّ وَالْإِنْسَ إِلَّا لِيَعْبُدُونِ

Étant donné que la raison d’être de l’homme est le culte de Dieu, il est essentiel qu’il s’y trouve un haut degré de plaisir et de félicité. Ce concept est aisément compris grâce à nos expériences et notre vécu au quotidien. Voyez, à titre d’exemple, les féculents et autres aliments créés pour l’homme : leur consommation n’est-elle pas, pour lui, source de plaisir ? Un repas bien préparé est très succulent. [L’homme] ne possède-t-il pas des papilles gustatives pour tirer plaisir de cette saveur et de ces sensations ? L’homme ne savoure-t-il pas la vue de belles choses du monde des plantes, des minéraux, des animaux ou des êtres humains ? Ses oreilles ne sont-elles pas enchantées par une voix mélodieuse et gracieuse ? Peut-on affirmer, face à ces arguments, que les actes d’adorations ne recèlent aucun plaisir? »

Il y a plaisir en toute chose et l’homme s’en délecte. Pourquoi donc ne tire-t-il aucun plaisir de ses actes d’adoration ?

Il explique : « Sachez que les actes d’adoration ne sont point un fardeau ou un impôt. Le plaisir [qui s’y trouve] est de loin supérieur à tous les délices de ce monde. Le malade ne savoure pas un mets succulent ; de même, l’infâme ne tirera aucune saveur de l’adoration divine. »

Il ressemble à ce malade : il doit se faire traiter. Il est important de saisir ce point, à savoir, comment tirer plaisir de ses actes d’adoration.

« Si l’on ignore [la portée] d’un acte, comment en tirer plaisir ? Celui dont tous les sens sont morts, comment profitera-t-il d’une faveur ? Et en tirera-t-il plaisir ?

Lorsqu’on s’empêtre dans le matérialisme et qu’on ne se soucie pas de ces valeurs, l’on est malade.

Le Messie Promis (a.s.) y présente la solution. Il déclare : « Je constate que d’aucuns sont négligents et paresseux dans l’accomplissement de leur Salât, car ils ignorent le plaisir et la saveur que Dieu y a mis. […] Cette paresse et cette négligence sont encore plus importantes dans les villes et les villages. Cinquante pour cent des gens ne se prosternent pas devant leur Maître Véritable avec toute l’attention requise et un amour sincère. La question est : « Pourquoi ignorent-ils ce plaisir ? » Jamais n’y ont-ils goûté ? Les [autres] religions ne présentent pas pareils préceptes. D’aucuns, quand ils sont pris par leur travail, ne veulent pas entendre l’appel du muezzin. » Ils se disent occupés et se plaignent que l’appel à la prière est pour eux un fardeau.

« On dirait que leur cœur est peiné de l’entendre. »

Certains, par ostentation, disent aux autres : « On va devoir partir pour la Salât » ou « L’on va devoir fermer le magasin. »

Le Messie Promis (a.s.) dit : « L’état de pareilles gens est fort pitoyable. Certains tiennent leurs magasins sous la mosquée, mais n’y mettent jamais les pieds. On doit, avec grande détresse et ardeur accomplir la prière suivante : « Ô Seigneur, fais que nous goûtions, ne serait-ce qu’une fois, à la saveur de la Salât et des actes d’adorations, tout comme nous goûtons à la saveur des fruits et d’autres mets. »

Il faudra implorer Dieu en ce sens et c’est là que l’on va tirer plaisir de ses Salâts. On doit donc L’implorer ainsi : « Fais que nous goûtions, ne serait-ce qu’une fois, à la saveur de la Salât. » Une fois que l’on y a goûté, l’on en aura connaissance et l’on sera [désormais] vigilant à cet égard.

Le Messie Promis (a.s.) déclare : « On se souvient d’une belle chose contemplée avec délice. De même, l’on se souvient d’une scène laide et horrible. L’on n’oublie ni la beauté ni la laideur. Or, sans lien, l’on ne retient de rien. La Salât est, pour ceux qui la négligent, une amende. Pourquoi, sans raison aucune, se disent-ils, devons-nous nous réveiller le matin, accomplir l’ablution dans le froid, mettre de côté tout confort pour accomplir la Salât ? » Ceux-là vivent dans l’ignorance : ils ne peuvent en saisir la portée, ne connaissent point le plaisir et la joie qui s’y trouvent. »

Ils se disent croyants et musulmans, mais ils sont indifférents et ne peuvent comprendre le plaisir qui se trouve dans la Salât. Ils tirent plus de plaisir du sommeil.

Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Étant donné qu’ils en sont ignorants, comment pourront-ils se délecter de cette Salât ? Un ivrogne avalera verre après verre afin d’atteindre l’ivresse. Le perspicace, le sage (s’il est un véritable croyant), tire profit de cet exemple : à savoir qu’il doit persévérer dans ses actes d’adoration, implorer Dieu et être régulier dans ses Salâts, jusqu’à ce qu’il en tire plaisir. Le plaisir de l’ivresse est l’objectif principal de l’ivrogne. L’esprit et toutes les aptitudes [du croyant] doivent être consacrés à la prière et à l’acquisition de ce plaisir. Animé de sincérité et d’ardeur, on doit ressentir, tout au moins, une détresse et une peine ressemblant à celle de l’ivrogne pour que naisse la supplique [adressée à Dieu, Lui demandant] d’accorder ce plaisir. »

Il faudra implorer Dieu pour qu’Il vous accorde du plaisir.

Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Certainement l’on en tirera du plaisir suite à des efforts incessants en ce sens.

En accomplissant la Salât, le croyant doit aussi tenter d’acquérir les avantages qui y sont liés et avoir à l’esprit [l’état] d’Ihsan.

Allah déclare :

إِنَّ الْحَسَنَاتِ يُذْهِبْنَ السَّيِّئَاتِ

Les vertus chassent les mauvaises actions. L’on doit supplier Dieu en ayant au cœur ces Hassanât (vertus) et ces plaisirs, afin de pouvoir accomplir la prière des Siddiqîn et des Mouhsinîn.

Il est dit :

إِنَّ الْحَسَنَاتِ يُذْهِبْنَ السَّيِّئَاتِ

Et un autre verset affirme que la Salât protège de l’indécence et du mal. Or, d’aucuns commettent des péchés en dépit de leur Salât. Certes, ils prient, mais pas avec l’esprit ou la droiture nécessaires. »

Si la Salât n’a aucun effet sur eux, cela signifie qu’ils prient, mais pas avec l’esprit nécessaire.

« Ces gens n’y consacrent pas toute leur attention ; ils se cognent le front au sol par habitude. Leur âme est morte et Allah ne considère pas de telles Salâts comme des Hassanât. »

Pareilles Salâts ne font pas partie des Hassanât.

« En dépit de leur signification proche, Dieu a mentionné Hassanât et pas Salât dans ce verset, afin d’indiquer la vertu et la beauté de cette Salât véridique qui chasse le mal et qui est accompagnée des faveurs divines. La Salât ne signifie pas uniquement se tenir debout et s’asseoir. Son essence est l’acte d’adoration qui accorde un plaisir immense. »

La supplication est essentielle pour acquérir ce plaisir et pour sortir de cette maladie. On ne doit pas implorer Dieu uniquement pour assouvir ses désirs matériels : il faudra aussi prier en ce sens. On use de tout traitement pour se guérir d’une maladie ; il en est de même dans ce cas.

Ensuite le Messie Promis (a.s.) prodigue ce conseil :

« Accomplissez la Salât comme le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait l’habitude de le faire. Il n’y a aucun mal à implorer Dieu dans sa langue maternelle après avoir usé des prières consacrées. La Salât ne sera point annulée pour cette raison. Aujourd’hui les gens ont perverti la Salât : ils ne l’accomplissent pas, se contentant de se cogner la tête au sol comme des poules qui picorent, pour ensuite se consacrer à de longues prières après la Salât. »

Cette pratique est très courante en Inde et au Pakistan. Ils accomplissent à la va-vite la Salât pour ensuite faire de longues prières en levant les mains au ciel.

« Les supplications sont le cœur de la Salât. Comment atteindre l’objectif de la prière rituelle en suppliant Dieu hors de la Salât ? Il serait tout à fait futile de présenter ses doléances en l’absence du Roi quand on a eu l’occasion de le faire dans Sa cour et en Sa présence. Tel est le cas de ceux qui n’implorent pas Dieu en toute humilité pendant la Salât. Si vous devez L’implorer, faites-le pendant la Salât et respectez toutes les étiquettes de cet office cultuel. »

Comment le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) nous a-t-il appris à prier ? Selon un rapport, un homme s’est rendu [à la mosquée] et a accompli sa Salât. Il a ensuite salué le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il lui a dit : « Va prier de nouveau. » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) le regardait alors qu’il était assis dans une réunion à la mosquée. Il lui a ainsi demandé de répéter sa Salât à trois reprises. À la fin, l’individu a demandé : « Ô Envoyé d’Allah ! Je ne peux offrir une meilleure Salât que celle-là. Informez-moi de la bonne façon de prier. » Sur ce l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « Lorsque tu te mets debout pour la Salât, énonce le Takbir, puis récite une partie du Coran selon tes capacités. »

C’est-à-dire, récite la sourate Al-Fâtihah et une partie du Coran.

« Ensuite, incline-toi calmement. (C’est-à-dire ne t’incline pas rapidement pour te remettre debout.)

Il faudra faire le Roukou’ calmement. Ensuite, remets-toi debout.

Ensuite prosterne-toi calmement. Puis, relève-toi de la prosternation et assied-toi calmement. »

Certains se relèvent d’une prosternation pour immédiatement se prosterner de nouveau.

L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « Assieds-toi calmement et ensuite fait la deuxième prosternation. De cette façon, accomplis toute la Salât lentement et avec bienséance. »

Certains demandent comment embellir leur Salât : ceci est la méthode prescrite. Il faudra accomplir sa Salât calmement et en faisant durer chaque posture le temps qu’il faut.

Après avoir compris l’essence de la Salât et après l’avoir accompli, il incombe au croyant de lire et de comprendre le Coran et d’être vigilant quant à sa lecture comme c’est le cas au cours du Ramadan. Il faudra aussi lire le Tafsir. C’est en outre un moyen pour lier un Ramadan à un autre. Il faudra être vigilant quant à la lecture du Coran.

Le Messie Promis (a.s.) déclare à propos du Coran : « Si nous n’avions pas le Coran et que notre foi et doctrine dépendaient des recueils de hadith, c’est un visage des plus honteux que nous aurions présenté aux autres peuples […] J’ai médité sur le sens du nom « Coran » ; et j’ai compris qu’il renferme une grande prophétie. Notamment, que le Coran est le Livre qui mérite d’être lu, en particulier à une époque où d’autres livres seront disponibles. Ce sera le seul livre qui méritera d’être lu afin de préserver l’honneur de l’islam et de repousser le mensonge. Les autres livres mériteront qu’on les abandonne. Voilà le sens de l’épithète « Fourqân ». Il est le livre qui va distinguer la vérité du mensonge ; aucun autre hadith ou livre n’aura d’importance. Abandonnez tous les autres livres : matin et soir lisez seulement la parole de Dieu. Il est sans foi celui qui n’éprouve pas de l’amour à l’égard du Coran et qui s’adonne à la lecture d’autres livres. Les membres de notre Jama’at doivent se consacrer corps et âme à l’étude du Coran et cesser de se préoccuper des hadiths. Il est fort malheureux de constater que l’on n’étudie pas le Coran avec le même soin et la même réflexion qu’on étudie les hadiths. Prenez entre les mains l’arme du Coran et vous aurez la victoire. Les ténèbres sont vouées à disparaître face à cette lumière. »

Il a prodigué ces conseils pour préserver les actes vertueux. Il déclare : « Accordez prééminence à la foi sur le monde. »

Il explique : « Il existe deux catégories d’individus : il y a ceux qui, ayant accepté l’islam, se vouent corps et âme aux commerces et aux affaires de ce monde. Les rênes de leurs vies se trouvent entre les mains de Satan. Je ne vous interdis point le commerce : les compagnons du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en faisaient, mais ils préféraient aussi la foi au monde. Ayant embrassé l’islam, ils en ont acquis le savoir véritable qui a empli leur cœur de certitude. C’est ainsi qu’ils n’ont pas chancelé face à Satan dans quelque domaine que ce soit. Rien ne les a empêchés de révéler la vérité. Ceux qui se font serviteurs et esclaves du monde, au point d’en être les adorateurs, se retrouvent sous l’emprise de Satan.

La deuxième catégorie concerne ceux qui ne se soucient que du progrès de la foi : ils sont qualifiés de Hizboullah et ils triomphent de Satan et de son armée.

Comme l’argent s’accroît avec le commerce, de même, Dieu a qualifié la quête de la foi et le progrès dans ce domaine de commerce. »

C’est-à-dire, la quête de la foi est un commerce.

« C’est pour cela que Dieu affirme dans le Saint Coran :

هَلْ أَدُلُّكُمْ عَلَى تِجَارَةٍ تُنجِيكُم مِّنْ عَذَابٍ أَلِيمٍ

« Vous indiquerai-Je un marché qui vous sauvera d’un châtiment douloureux ? »

Le meilleur commerce est celui de la foi : il nous sauve du châtiment douloureux. C’est pour cette raison que je vous exhorte dans les mêmes termes :

هَلْ أَدُلُّكُمْ عَلَى تِجَارَةٍ تُنجِيكُم مِّنْ عَذَابٍ أَلِيمٍ

J’ai peur que celui qui laisse faiblir cette passion pour la foi ne tombe sous l’emprise de Satan. »

D’où l’importance de bannir toute paresse.

« L’on doit s’enquérir à propos des faits que l’on ignore afin d’accroître son savoir. »

Il n’est pas interdit de poser des questions. L’on doit poser des questions pour le progrès pratique.

« Pour accorder prééminence à la spiritualité, il faudra, d’une part renforcer sa foi et d’autre part accroître son savoir et sa pratique. » Il faudra faire des efforts en ce sens.

Ensuite, le Messie Promis (a.s.) nous a présenté une autre méthode pour perpétuer les bénédictions du Ramadan : il s’agit de nos relations mutuelles.

Au cours du Ramadan, nous avons tenté de faire montre de hautes qualités morales : il est essentiel de les perpétuer, de promouvoir l’amour mutuel et la fraternité et de respecter les droits de chacun. Il déclare : « Notre Jama’at ne s’épanouira pas tant que ses membres n’éprouvent pas une compassion sincère. Les forts doivent aimer les faibles. J’entends que d’aucuns méprisent autrui en raison de ses écarts et les honnissent, tandis qu’ils auraient dû prier pour eux, les aimer et les conseiller avec affection. Or, malheureusement, ils ressentent une grande rancune à leur égard. Sans indulgence, leur cas va s’aggraver et ils connaîtront une mauvaise fin. Dieu désapprouve pareils agissements. Une communauté ne s’établit que lorsque ses membres s’entraident et couvrent mutuellement leurs défauts. Lorsque ces conditions sont réunies, on assiste dès lors à l’émergence d’un seul corps et les uns deviennent les membres des autres. La fraternité qui s’établit entre eux dépasse dès lors celle qui existe entre des frères de sang. » Telle doit être le niveau de sympathie.

« Lorsque le fils est coupable de mauvaises actions, son père les couvre et le conseille en aparté. Le frère couvre les manquements de son frère. En aucun cas il ne les dévoilera au grand jour. Lorsque Dieu établit cette fraternité, est-ce cela une manière de respecter les droits de ses frères ? Les frères de sang n’abandonnent pas leur fraternité : pourquoi donc le faites-vous ?

[…] Parfois l’homme apprend des animaux tels que les singes et les chiens. La division interne n’est pas souhaitable. C’est vers cette fraternité que Dieu avait attiré l’attention des compagnons. Même s’ils avaient dépensé des montagnes d’or, ils n’auraient jamais pu obtenir la fraternité qu’ils ont eue par l’intermédiaire du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Dieu a fondé ce mouvement sur le même principe : Il établira cette même fraternité au sein de celui-ci. J’ai de grands espoirs en Dieu ; Il m’a promis ceci :

وَجَاعِلُ الَّذِينَ اتَّبَعُوكَ فَوْقَ الَّذِينَ كَفَرُوا إِلَى يَوْمِ الْقِيَامَةِ

« Jusqu’au jour du jugement, J’accorderai la supériorité à ceux qui ont cru en toi sur ceux qui t’ont rejeté. »

J’ai la certitude qu’Il établira une communauté qui, jusqu’au Jour du Jugement, aura la supériorité sur mes négateurs. Mais ces jours de faiblesse donnent à chacun l’opportunité de se réformer et de rectifier ses actions. C’est un très grand péché de critiquer, de blesser les sentiments des uns et des autres, de peiner autrui en faisant usage d’un langage grossier, de mépriser les faibles et les modestes. »

Il déclare : « Nous n’avons point besoin au sein de notre Jama’at de puissants lutteurs. Nous avons besoin de personnes fortes et à même de transformer leurs mœurs. Le puissant n’est pas celui qui déplace une montagne. Le véritable brave est celui qui est capable de changer ses habitudes. Usez de toute votre détermination et de toute votre capacité afin de transformer vos penchants : il s’agit là de la force et la bravoure véritables. »

Le Messie Promis (a.s.) conseille ceci à propos de l’amour, de l’affection et du respect mutuels et l’importance de l’humilité et de la douceur. Il déclare : « Il est très important pour les Ahl al-Taqwa (les personnes pieuses) de passer leur vie dans la simplicité et l’humilité. Ceci est une branche de la Taqwa par laquelle nous pouvons nous débarrasser de la colère injustifiée. Le dernier stade, qui s’avère être le plus crucial pour les gens pieux et honnêtes, est d’éviter la colère. L’arrogance et la vanité proviennent de la colère ; et, inversement, la colère est quelques fois une conséquence de l’arrogance et de la vanité. La colère est engendrée lorsque l’homme donne préséance à son nafs (moi) sur celui de l’autre. […] Je ne désire point que les membres de ma Jama’at se considèrent les uns les autres inférieurs ou supérieurs, ou encore qu’ils soient hautains ou méprisants envers autrui. Dieu sait qui est grand ou petit. Pareilles pensées sentent le dédain et j’ai peur que ce mépris, à l’instar d’une graine, ne pousse et n’engendre la destruction de son auteur. […] Certains traitent avec grande courtoisie les grands de ce monde. Mais grand est celui qui écoute en toute humilité les paroles de l’humble et qui accorde de l’importance à ses propos et qui ne blesse pas ses sentiments. »

Les grands et les titulaires de poste doivent être vigilants à cet égard. Ils doivent s’adresser à autrui en faisant montre de douceur et d’affection dans leurs propos.

Dieu affirme à ce sujet :

وَلَا تَنَابَزُوا بِالْأَلْقَابِ بِئْسَ الِاسْمُ الْفُسُوقُ بَعْدَ الْإِيمَانِ

وَمَنْ لَمْ يَتُبْ فَأُولَئِكَ هُمُ الظَّالِمُونَ

« Et ne vous diffamez pas les uns les autres, et ne vous donnez pas entre vous des sobriquets par sarcasme. Cet acte sied uniquement aux pécheurs et aux vicieux. Celui qui méprise l’autre ne mourra pas avant d’avoir été frappé lui-même du mal dont il l’accuse. Ne méprisez pas vos frères. Etant donné que vous vous désaltérez tous à la même source, comment savoir qui en boira davantage ?

Le plus honorable n’est pas défini selon les principes de ce monde : le plus grand aux yeux d’Allah est celui qui est le plus Mouttaqi. Ceci est énoncé dans le verset suivant :

إِنَّ أَكْرَمَكُمْ عِنْدَ اللَّهِ أَتْقَاكُمْ إِنَّ اللَّهَ عَلِيمٌ خَبِيرٌ

« En vérité, le plus honorable d’entre vous aux yeux d’Allah est le plus pieux parmi vous. Assurément, Allah est Omniscient, Très-Conscient. » (Le Saint Coran, chapitre 49, verset 14)

Le Ramadan a engendré la Taqwa : celle-ci exige d’améliorer nos relations mutuelles et de faire preuve de bienséance et de courtoisie dans nos interactions avec autrui.

Ensuite le Messie Promis (a.s.) déclare : « Je l’ai dit à maintes reprises : soyez unis et solidaires. Dieu a enseigné aux musulmans : soyez comme un seul corps sinon vous allez perdre votre puissance. L’injonction de se tenir côte à côte lors de la Salât est pour le bien de l’unité, afin qu’à l’instar de l’électricité, le bien de l’un imprègne l’autre. S’il y a désaccord, s’il n’y a pas d’unité, vous n’aurez aucune chance. »

Vu la situation actuelle, les fidèles se tiennent à distance par nécessité. Les enfants et les autres ne doivent pas croire qu’il s’agit d’une pratique permanente. La situation s’améliore petit à petit. Les distances sont également de plus en plus courtes. Incha Allah les conditions retourneront à la normale. Lorsqu’on forme des rangées dans la mosquée, il faut se toucher [de l’épaule]. C’est un point à ne pas oublier. Certes, on a pris de mesures temporaires en raison des exigences [sanitaires] afin que l’on puisse, tout au moins, continuer de prier en congrégation. C’est pour cette raison qu’on a maintenu des distances [entre les fidèles]. On espère que la situation retournera à la normale rapidement.

En tout cas le Messie Promis (a.s.) déclare : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Vous devez vous aimer les uns les autres et prier les uns pour les autres à l’insu de l’autre. »

C’est là un point très important : que l’on prie pour l’autre à son insu, que l’on vous demande ou non de prier pour l’autre ; ou même si vous ne le connaissez pas personnellement. Prier pour la Jama’at en général et pour membres est un acte très noble.

Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Si un individu prie pour quelqu’un à son insu, un ange affirme : « Qu’il en soit ainsi pour toi aussi. » Quel rang remarquable en effet ! Si les prières de l’homme ne sont pas entendues, au moins celles des anges sont acceptées. Je vous conseille de bannir toute discorde entre vous. » Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Je ne vous ai apporté que deux enseignements : premièrement, établir l’unicité de Dieu ; deuxièmement, faire montre d’amour et de sympathie mutuels. Montrez un exemple qui sert de miracle pour les autres.

Ceci est l’argument présenté par les Compagnons :

كُنْتُمْ أَعْدَاءً فَأَلَّفَ بَيْنَ قُلُوبِكُمْ

« Vous étiez des ennemis et Il a uni vos cœurs dans l’amour. » (3 : 104)

Rappelez-vous ! L’unité est un miracle. Rappelez-vous ! Tant que chacun d’entre vous n’aime pas pour son frère ce qu’il aime pour lui-même, vous n’êtes pas de ma communauté. Celui-là connaîtra le malheur et l’épreuve et une mauvaise fin. »

En attirant notre attention sur l’importance de s’imprégner de l’amour de Dieu le Messie Promis (a.s.) déclare : « Que signifie aimer Dieu ? C’est donner la priorité à l’agrément d’Allah sur ses parents, sa femme, ses enfants et soi-même. En bref, donner la priorité (au plaisir d’Allah) sur tout. Le Saint Coran affirme en effet :

فَاذْكُرُوا اللَّهَ كَذِكْرِكُمْ آَبَاءَكُمْ أَوْ أَشَدَّ ذِكْرًا

 C’est-à-dire célébrez les louanges d’Allah comme vous avez célébré les louanges de vos pères, ou même plus que cela et avec un plus grand degré d’amour. »

Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Afin d’établir la véritable unicité de Dieu, il est nécessaire de prendre une part complète de l’amour de Dieu ; et cet amour n’est avéré que par sa pleine expression à travers des actions. »

Il faut démontrer cet amour de manière pratique et l’exprimer également.

« Il ne naît pas par de simples énoncés verbaux. Prononcer le mot sucre, ne fera pas naître la saveur sucrée [dans la bouche]. »

C’est-à-dire qu’on ne ressentira pas la saveur sucrée rien qu’en énonçant le mot sucre ou tout autre met sucré.

« Ou si on déclare verbalement être l’ami d’un autre, mais on évite de l’aider et de le soutenir dans les moments difficiles, on ne peut être considéré comme un véritable ami.

De même si l’on se contente d’énoncer verbalement l’unicité de Dieu et son amour pour Lui, cela ne sera d’aucun avantage. En fait, la démonstration pratique est plus nécessaire que la déclaration verbale.

Cela ne signifie pas que les déclarations verbales sont inutiles. Non ! Je soutiens qu’une affirmation pratique est requise parallèlement aux témoignages verbaux. Par conséquent, vous devez vouer votre vie dans la voie d’Allah. Ceci est l’islam : c’est la tâche pour laquelle j’ai été envoyé. Vivront dans la privation ceux qui se tiennent éloigné de cette source que Dieu a fait couler pour cette cause. Si le véritable chercheur souhaite acquérir quelque chose et atteindre son but, il doit se précipiter vers cette source, s’avancer et placer ses lèvres au bord de cette source jaillissante. Mais cela est impossible sans tomber devant le seuil divin, ayant abandonné toute aliénation ; à moins que l’on ne promette que même si l’on perd tout son honneur matériel et que l’on est confronté à des difficultés accablantes de la taille de montagnes, l’on n’abandonnera jamais Dieu et que l’on sera prêt à consentir à tout sacrifice pour Lui.

La merveilleuse sincérité du Prophète Abraham (a.s.) était telle qu’il était même prêt à sacrifier son fils. Le but de l’islam est aussi de créer de nombreux Abrahams. »

Le Saint Coran a mis en évidence la loyauté d’Abraham.

« Efforcez-vous tous de devenir un Abraham (a.s.). Je vous le dis en vérité, n’adorez pas les saints, mais devenez vous-mêmes des saints. N’adorez pas les guides spirituels, devenez-en vous-mêmes. Parcourez ces voies. »

Devenir un guide spirituel ne signifie pas devenir arrogant ou vaniteux. Cela signifie plutôt adopter l’humilité, la modestie et la loyauté. Ceci est le sens de cette déclaration. Cela ne signifie pas adopter la mondanité comme les soi-disant guides spirituels d’aujourd’hui.

Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Empruntez ces chemins, sans aucun doute ils sont étroits, mais après les avoir traversés, vous ressentirez la paix et la sérénité. Cependant, il incombe de franchir ces portes en s’allégeant. Si l’on porte un énorme paquet sur la tête, il sera difficile de passer à travers. Si vous souhaitez traverser cette porte, jetez ce paquet de relations mondaines et évitez de mettre le monde avant votre foi. Notre Communauté désire plaire à Dieu : elle doit donc jeter ce paquet. Sachez très bien que si vous n’êtes pas loyaux et sincères, vous serez déclarés menteurs et ne pourrez pas être considérés comme véridiques aux yeux d’Allah.

En pareil cas, celui qui adopte la voie du traître au lieu de la loyauté sera détruit avant même ses ennemis. On ne peut tromper Dieu et personne ne peut Le leurrer. Il est nécessaire de développer une véritable sincérité et honnêteté. »

Le Messie Promis (a.s.) explique que l’on peut atteindre la vraie sincérité par la patience et la prière. On doit s’efforcer de l’acquérir ; et pour cela on doit se prosterner devant le seuil d’Allah avec constance. Ainsi, avec chaque nouveau jour nous devons renforcer notre lien de loyauté avec Dieu. Ceci est notre code de conduite : une concentration constante sur nos Salâts avec une ferme résolution et de les offrir d’une manière excellente en respectant toutes ses exigences ; lire et comprendre le Saint Coran et obéir à tous ses commandements ; respecter les droits de chacun et établir l’unicité de Dieu. En réalité, chaque action d’un vrai croyant est pour établir l’unicité de Dieu et cela devra en être le cas. Tel était la raison même de l’avènement du Messie Promis (a.s.) : il l’a répété à plusieurs reprises. Nous devons saisir ce point ; sinon, prêter allégeance verbalement ne sert à rien.

Le Messie Promis (a.s.) l’a clairement expliqué à plusieurs reprises. Par exemple, il déclare : « Celui qui affirme avoir accompli la bai’at et qui dit posséder la foi doit s’examiner et se demander s’il est l’écorce ou le noyau. Tant que le noyau n’existe pas, il ne pourra pas affirmer qu’il possède la foi et l’amour, qu’il est obéissant, qu’il a prêté allégeance, qu’il est croyant, qu’il est [mon] disciple ou qu’il est musulman. »

Dire que l’on ressent l’amour [de Dieu], que l’on possède la foi ou que l’on a prêté allégeance [au Messie Promis (a.s.)] ne seront que de vaines paroles. Ces affirmations ne seront pas vraies.

[Le Messie Promis (a.s.)] déclare : « Sachez qu’aux yeux d’Allah, l’écorce sans le noyau n’a aucune valeur. Sachez aussi que la mort peut frapper à n’importe quel moment. La mort en soi est une certitude. Ne vous contentez pas de vaines déclarations ; n’en tirez aucune gloire, car elles ne servent à rien tant que l’homme n’accepte pas de subir plusieurs morts. Tant qu’il n’apporte pas en sa personne maints changements et qu’il ne traverse pas maintes révolutions, il n’atteindra pas le but de l’humanité. »

Il ajoute : « Étudiez la condition du monde : notre bien-aimé Prophète (s.a.w.) a prouvé, par ses œuvres, que sa mort et sa vie étaient toutes deux consacrées à Dieu. Demandez à un musulman quelle est sa foi et il répondra : « Al-hamdou lillah ! Je suis musulman ! » Celui qui récite la Kalimah (la chahâdah) doit mener une vie en accord aux principes divins. Or, il vit et meurt pour ce monde, jusqu’au moment où il est pris par les affres de l’agonie. »

Il ne se souvient de Dieu qu’au seuil de la mort.

« Le monde est son unique but, l’unique objet de son désir et sa cible. Comment ose-t-il annoncer qu’il suit le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ? »

Ceci mérite attention : il ne faut pas le prendre à la légère. « Il n’est point aisé d’être musulman. Ne vous reposez pas jusqu’à ce que vous obéissez au Messager d’Allah (s.a.w.) et suscitez l’image véritable de l’islam en vous. Se dire musulman sans vraiment suivre le Messager d’Allah n’est qu’une écorce et rien de plus. »

Si l’on se dit musulman sans suivre le Saint Prophète (saw), ce sera comme une coquille creuse.

« Il ne sied pas au sage de se réjouir d’un titre et de l’écorce. »

Le Messie Promis (a.s.) présente l’exemple suivant :

« Un musulman demanda un jour à un Juif d’embrasser l’islam. Le Juif répondit : « Ne te contente pas de te dire musulman. J’ai nommé mon fils Khalid (l’Eternel). Or, je l’ai enterré avant l’après-midi. »

Il n’était pas immortel ni n’a-t-il vécu longtemps.

« Cherchez donc ce qui est essentiel. Ne vous contentez pas de simples noms. Il est honteux de se dire le disciple d’un si grand Prophète (s.a.w.) et [ensuite] de mener une vie de mécréants. Montrez l’exemple de Muhammad, le Messager d’Allah (s.a.w.) dans votre vie et cultivez en vous un état similaire. Sachez que si vous n’avez pas suscité une telle condition, vous êtes un disciple de Satan. »

Ceci est un grave avertissement : pareille personne sera disciple de Satan.

« En bref, comprenez que devenir le bien-aimé d’Allah doit être l’objectif principal de la vie de l’homme. Tant qu’on n’est pas le bien-aimé d’Allah et qu’on ne reçoit pas Son amour, on n’aura pas de succès. Cela est impossible sans obéir et suivre sincèrement le Messager d’Allah. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a montré par son propre exemple ce qu’est vraiment l’islam : inculquez cet islam-là en vous afin d’être les bien-aimés de Dieu. »

Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Sachez que [les membres] de ma Jama’at ne doivent pas mener la vie d’un homme de ce monde. N’entrez point dans cette communauté par une simple affirmation verbale en n’accordant aucune importance aux actions à l’instar des musulmans malheureux. Quand on leur demande : « Êtes-vous musulmans ? » Ils répondent : « Oui ! Al-Hamdou lillah ! » Or, ils n’accomplissent pas la Salât et ne respectent pas les signes d’Allah. Je ne souhaite pas que mes disciples se contentent de simples déclarations sans accomplir d’actions. C’est là un état déplorable qui déplaît à Dieu. La condition du monde a exigé mon avènement de la part de Dieu pour sa réforme. Si un de mes disciples ne se réforme pas, tout en prétendant avoir un lien avec moi, s’il n’essaie pas d’améliorer ses actes, et croit que sa déclaration verbale suffit, par ses actes il tente de prouver que ma venue est inutile. »

Par ces actions, il sera en train de suggérer que l’avènement du Messie Promis (a.s.) était inutile.

« Si par vos actes vous souhaitez démontrer que ma venue est futile, à quoi bon établir un lien avec ma personne ? Si vous souhaitez vous lier à moi, accomplissez le but de ma venue : pour ce faire, vous devez manifester votre sincérité et votre fidélité auprès de Dieu, et appliquer les enseignements coraniques tels qu’ils l’ont été par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et ses compagnons. Essayez de comprendre la véritable essence du Saint Coran, et essayez d’y conformer vos actes. Pour Dieu, il ne suffit pas que vous énonciez des propos qui ne se traduisent pas en actes. Ayez toujours à l’esprit que la communauté que Dieu souhaite établir ne peut survivre sans actes. Il s’agit d’une communauté grandiose dont la préparation avait débuté à l’époque d’Adam. Tous les prophètes apparus sur Terre en ont fait mention. Ayez de la considération pour celle-ci ; et vous ne pouvez le faire qu’en montrant par vos actes que vous êtes bien le groupe véridique. »

Ainsi, si nous avons prêté allégeance au Messie Promis (a.s.) avec la conviction qu’il est bien le Messie et le Mahdi, dont l’avènement avait été prophétisé par le Saint Prophète (s.a.w.), nous devrons effectuer un pieux changement en nous. Nous devrons provoquer une révolution en nous et devenir un exemple à suivre pour le monde. Nous devrons fixer des normes élevées pour respecter les droits d’Allah et les droits de Sa création. Le mois du Ramadan nous a offert une formation : nous devons continuer cette pratique tout au long de l’année. Nous devons faire de notre mieux pour mettre en œuvre le plan d’action que j’ai présenté à travers les paroles du Messie Promis (a.s.). Nous devons faire nos prières de manière excellente ; nous devons adhérer aux commandements du Saint Coran ; nous devons respecter les droits les uns des autres ; nous devons offrir chaque sacrifice [nécessaire] pour l’établissement de l’unicité de Dieu. C’est là que nous pourrons rendre justice à notre bai’at. Puisse Allah nous le permettre.

Continuez à prier pour que les conditions du monde s’améliorent. Des pays nourrissent de l’inimitié les uns pour les autres et s’attaquent les uns les autres : puissent-ils agir avec sagesse et s’abstenir de leurs actions, car le monde se dirige rapidement vers la destruction.

C’est en reconnaissant leur Créateur qu’ils pourront sortir de cette situation. Aussi, priez pour ces ahmadis qui ont été emprisonnés en raison de leur foi. Priez pour les ahmadis du Pakistan, pour que leurs conditions s’améliorent. De même, priez pour l’amélioration de leur condition dans d’autres pays ainsi que pour les ahmadis emprisonnés [en raison de leur foi] en Afghanistan et en Algérie.

En raison des lois pakistanaises et de la peur qu’ils ont des Mollahs, ainsi que du public, les juges ne rendent pas des verdicts justes. Qu’Allah améliore les conditions de ce pays ; que les ahmadis puissent vivre librement au Pakistan.

Après la prière (du vendredi), je dirigerai la prière funéraire du respecté Abdul Baqi Arshad Sahib qui a été président d’Al Shirkatul Islamiyyah, du Royaume-Uni. Il était le fils du Dr Abdul Hameed Sahib de Faisalabad. Il est décédé le 27 avril à l’âge de 88 ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Il était l’arrière-petit-fils de Hazrat Mian Chiragh Din Sahib (r.a.), un compagnon du Messie Promis (a.s.). Il était également de la famille de Hazrat Muhammad Hussain Sahib (ra) connu pour son travail sur le Marham-e-Isa (onguent de Jésus) et Mian Muhammad Yusuf Sahib qui a servi comme secrétaire privé à l’époque de Hazrat Mouslih Maw’oud (ra).

Arshad Baqi Sahib est venu au Royaume-Uni en 1955 où il a étudié l’ingénierie électrique ; et il a vécu à la mosquée Fazl pendant cette période avec sa femme. Il a ensuite trouvé du travail en Arabie Saoudite et s’y est installé en 1963 où il est resté jusqu’en 1972. Pendant son séjour en Arabie Saoudite, il a eu l’opportunité de servir les ahmadis qui voyageaient pour effectuer le Hajj et la ‘Oumrah, qui comprenaient même des compagnons du Messie Promis (a.s.).

Pendant son séjour en Arabie Saoudite, il a également eu l’honneur d’être emprisonné dans la voie d’Allah en raison d’être un ahmadi. Le gouvernement a proposé de le libérer s’il renonçait à l’Ahmadiyya : cependant, il a choisi de subir l’emprisonnement et a refusé d’abandonner l’Ahmadiyya. Il a été expulsé du pays en 1972, après quoi il est retourné au Royaume-Uni. De son retour ici et ce jusqu’à son dernier souffle, il a pu servir en différentes capacités. Lorsque Hazrat Khalifatoul Massih IV (r.h.) a émigré du Pakistan au Royaume-Uni, il était parti le recevoir au Pays-Bas ; et il l’a accompagné de là-bas au Royaume-Uni. Il a servi au Royaume-Uni en tant que secrétaire Jaidad. Il a également joué un rôle important dans l’acquisition du terrain d’Islamabad. Il a par ailleurs pu servir de Naïb Amir au Royaume-Uni. Il a eu l’opportunité d’occuper le poste d’Afsar Jalsa Salana au Royaume-Uni, de président d’Africa Trade et il a longtemps été président d’Al Shirkatul Islamiyya.

Il laisse dans le deuil deux fils et deux filles. Un de ses fils, Nabil Arshad Sahib, rend de bons services à la Jama’at ici.

Un ancien employé de bureau, Mubashir Zafar Sahib, déclare : « Même s’il était bénévole, » (il n’a jamais accepté aucune allocation de la Jama’at) « il travaillait avec une grande responsabilité et était très ponctuel. Malgré sa santé fragile, il a travaillé au bureau pendant huit à dix heures par jour sans se soucier de sa maladie. Deuxièmement, il tenait à travailler de ses propres mains. Il faisait toujours sa propre tasse de thé. Si quelqu’un lui faisait du thé, il ne permettrait à personne de laver la tasse et la lavait lui-même.

Parfois, après le déjeuner à Deer Park, certaines personnes laissaient leurs couverts sur la table ; il les ramassait et les nettoyait et ensuite la table, au lieu de demander à quelqu’un d’autre de le faire. Parfois, si les toilettes avaient besoin d’être nettoyées et que le personnel de nettoyage n’était pas venu, il nettoyait également les toilettes lui-même. C’était un leader qui travaillait avec beaucoup d’humilité et d’efforts.

Il avait également très bonne mémoire et s’occupait des dossiers de la Jama’at et de toutes les autres tâches qui lui étaient confiées avec beaucoup de soin. Il offrait très régulièrement des Salâts et les faisait en congrégation. Il avait un grand respect pour le Califat ; si jamais il y avait une directive du Calife, peu importe si elle était contraire à son opinion personnelle, il l’acceptait immédiatement de tout cœur et oubliait sa propre opinion.

Wadood Malik Sahib dit : « J’étais très jeune par rapport à lui, mais malgré cela, chaque fois que j’allais lui rendre visite, il me donnait très gentiment des conseils et me rencontrait avec grande humilité. Il ne me traitait pas comme quelqu’un de plus jeune mais comme son égal en âge. » Munir-ud-Din Shams Sahib a également écrit à son sujet, en disant : « Au début, Hazrat Khalifatoul Massih IV (rh) l’avait chargé de s’assurer que les besoins des ménages à Islamabad étaient pris en charge et il a rempli ce devoir d’une excellent manière. »

De même, jusqu’à la fin, il a exercé ses fonctions à Al Shirkatul Islamiyya de façon exemplaire. Il était en contact constant avec MTA et a joué un rôle dans divers dossiers financiers et contractuels. Qu’Allah lui accorde Son pardon et Sa miséricorde et qu’Il élève son rang. Puisse Allah permettre à ses enfants de servir la foi et de rester sincères et fidèles à la Jama’at et au Califat.

Après les prières [du vendredi], je sortirai pour diriger sa prière funéraire.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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