Jihad

L’islam autorise-t-il le viol de prisonnières de guerre ?

La énième allégation absurde des détracteurs du Coran ne tient pas la route.

La banalisation de l’Internet a apporté avec elle des avantages et des inconvénients. Il a permis une large diffusion à la fois d’informations correctes et de la désinformation. La ligne de démarcation entre les deux est parfois, pour les ignorants, difficile à discerner.

Sohail Ahmad est un ex-ahmadi, ex-musulman, techniquement un déiste agnostique, affichant une attitude anti-théiste, qui porte le surnom de Reason On Faith. Il cherche, selon ses propres mots, à « explorer les sujets de la religion, de la foi, de la communauté et de la science, avec la raison comme objectif », en faisant une critique de l’islam en général et de la « dénomination Ahmadiyya en particulier ». Il déclare qu’il « déteste le sectarisme anti-musulman » et que ses critiques viennent d’un lieu « d’amour ». Jusqu’ici, tout a l’air d’aller bien.

Le profil de Sohail s’est étoffé, notamment depuis le lancement de sa chaîne YouTube, avec sa vidéo de « coming out » en tant qu’ex-ahmadi, ex-musulman. Il passe une grande partie de sa vidéo à ressasser les disputes sur Twitter qu’il a eues avec des ahmadis.

Les critiques de Sohail sont un amas de demi-vérités, de contre-vérités, d’ignorance des écritures islamiques, de non-respect d’une logique simple et d’appels émotionnels enveloppés dans le costume d’un argument logique, criblés à travers chaque argument et presque chaque paragraphe. Ce qui suit est la version française d’une réplique en langue anglaise offerte par le Dr Tahir Nasser à sa première critique. La traduction a été assurée par M. Saïd Haddioui. Cette critique peut être formulée de la manière suivante :

  1. Le Coran autorise la capture de combattantes en temps de guerre et permet aux musulmans d’avoir des relations sexuelles avec elles. L’implication est que toute relation sexuelle avec des prisonnières de guerre serait naturellement coercitive et que, par conséquent, l’islam autorise de facto (selon la critique) le viol des prisonnières de guerre.
  2. Selon les écrits de Hazrat Mirza Bashir Ahmad (ra), cette permission a été accordée en guise de représailles contre les païens qui avaient pris l’initiative d’asservir les femmes musulmanes pendant la guerre et de les violer selon leurs pratiques esclavagistes.
  3. La théologie Ahmadiyya est confuse à cet égard, car dans d’autres sections des commentaires de cette communauté, l’utilisation d’esclaves sexuelles est catégoriquement interdite.

Cette critique formulée par Sohail est résumée dans l’image suivante, tirée de son site web. Le texte en noir est tiré des écrits de Hazrat Mirza Bashir Ahmad (ra), et les commentaires de Sohail sont en rouge :

Réfutation

L’auteur de cette critique commet l’erreur d’avoir délibérément ou involontairement déformé le passage dans sa totalité. Ce faisant, il montre à quel point il se laisse facilement aller à la mauvaise pensée d’autrui, plutôt que de s’en tenir au sens simple et clair du texte. Nous encourageons tous les lecteurs anglophones à se rendre à la page 231 du livre, que l’on trouve ici, et à lire le chapitre dans son intégralité.

Dans ce passage, Hazrat Mirza Bashir Ahmad (ra) répond à une question simple qu’il présente comme la première ligne du paragraphe dans lequel se trouve le passage ci-dessus. Il pose la question suivante :

« La question peut se poser de savoir pourquoi les femmes ont été capturées pendant les guerres en premier lieu, pour que des dangers de cette nature surviennent ? » (Ahmad, Mirza Bashir : Seal of Prophets vol. 2, p. 231)

Les « dangers » auxquels il fait référence sont les dangers moraux posés aux familles musulmanes par un grand nombre de femmes (non musulmanes) entrant en masse dans leurs foyers. Pourquoi l’islam placerait-il la société dans son ensemble dans une situation morale aussi précaire, où la paix des foyers pourrait être brisée ? En effet, la prostitution à grande échelle s’inscrit souvent dans le sillage de la guerre au sein des communautés.

Pour expliquer cela, il écrit qu’il s’agissait d’une mesure de rétribution. Alors que les femmes musulmanes étaient capturées par les polythéistes au combat et étaient violées, l’islam autorisait les musulmans à faire des femmes combattantes des prisonnières de guerre.

La similitude s’arrête là, puisque l’islam n’autorise en aucun cas le viol d’un homme ou d’une femme, comme nous le verrons plus loin. La question qu’il posait n’était donc pas : « Pourquoi l’islam autorise-t-il le viol des prisonnières de guerre ? » mais, comme cité plus haut, « Pourquoi les femmes ont-elles été capturées pendant les guerres en premier lieu ? ».

Sohail déforme le passage en omettant la question à laquelle ce paragraphe a été proposé comme réponse, tout en amadouant le lecteur en lui faisant croire que c’est le viol qui est la mesure rétributive, plutôt que la capture en tant que prisonnière de guerre. Il s’agit d’une énorme tromperie, non seulement parce que les phrases précédentes ont clarifié le contexte de ce passage, mais aussi parce que les phrases qui suivent le passage le font également !

Ainsi, Hazrat Mirza Bashir Ahmad (ra) poursuit en clarifiant à la page 233 :

« En ce qui concerne cette question, il ne fait aucun doute que, dans diverses circonstances, la permission de prendre des esclaves a été accordée comme méthode de rétribution. » (Ahmad, Mirza Bashir : Seal of Prophets, vol. 2)

Il est donc tout à fait clair, d’après les phrases qui précèdent et qui suivent le passage en question, que c’est la capture des prisonnières de guerre qui constitue la mesure rétributive, et non leur viol.

En effet, le passage qu’il cite indique clairement qu’il ne s’agit pas de viol, puisque Hazrat Mirza Bashir Ahmad (ra) explique que la mesure de rétribution autorisée par l’islam n’était « pas exactement de la même nature » que l’insulte et le mauvais traitement infligés aux femmes musulmanes (par les non musulmans). Si les femmes musulmanes ont été capturées et soumises aux horreurs du viol, et si les hommes musulmans ont été autorisés à faire de même avec les femmes païennes, en quoi le châtiment n’était-il « pas exactement de la même nature » ?

[Note : Il est précisé dans la version anglaise que « …si nécessaire, ils peuvent traiter les mécréants d’une manière similaire, si ce n’est exactement la même ». L’expression « if not exactly the same » dans la traduction peut donner l’impression que l’auteur dit que le traitement peut parfois être exactement le même. Ce n’est pas la bonne conclusion ; l’original en ourdou affirme clairement le contraire : « Mousalmânon ko bhi ijâzat dé dî keh agar zourourat ho to voh bhi kouffâr ké sâth, agar waisa nehin, to isi qism ka soulouk kar ké ounhein hoche mein lâein. » Les mots « agar waisa nehin » donnent un sens synonyme de : « si nécessaire, ils peuvent réserver aux mécréants un traitement de ce genre, même si ce n’est pas exactement le même ». Ce qui conforte notre thèse précédente.]

Enfin, Sohail demande de manière moqueuse dans son article à quel endroit du Coran il est interdit de violer les femmes esclaves ou les prisonnières de guerre. Nous lui fournissons le passage correspondant ci-dessous :

« Et ceux qui ne trouvent pas de moyen de se marier doivent rester chastes jusqu’à ce qu’Allah leur accorde un moyen par Sa générosité. Et ceux qui désirent un acte de rémission écrit parmi ceux que vos mains droites possèdent, écrivez-le pour elles si vous savez qu’il y a quelque bien en elles; et donnez-leur de ces biens qu’Allah vous a accordés. Et ne forcez pas vos servantes à vivre dans la débauche, si elles veulent rester chastes, afin que vous puissiez rechercher le gain de la vie présente. Et si quelqu’un les contraint, après leur contrainte, Allah sera indulgent et miséricordieux envers elles. » (Coran 24 : 34)

Bien que ce passage ait été traditionnellement compris comme faisant référence à l’interdiction d’utiliser les esclaves et les prisonnières de guerre à des fins de prostitution, le texte arabe peut également être interprété comme une interdiction de violer les femmes esclaves ou les prisonnières de guerre. En effet, étant donné que la première partie du verset est une exhortation aux hommes qui n’ont pas les moyens de se marier, à rester chastes, ce dernier sens convient parfaitement. Il convient de noter que les textes sacrés d’aucune autre religion ne contiennent de verset ou d’injonction similaire.

En outre, les hadiths et la littérature historique indiquent clairement que l’islam primitif ne tolérait pas le viol d’esclaves ou de prisonnières de guerre. Nous savons que la peine prophétique infligée à un individu reconnu coupable de viol était la mort, comme le prouve le Jâmi` Al-Tirmidhi, hadith 1454, dans lequel, sur le seul témoignage de la femme violée, un homme a été mis à mort.

Le viol d’esclaves ou de prisonnières de guerre était puni de la même manière. Nous savons que c’était le cas parce que c’était la décision du deuxième Calife de l’islam, ‘Oumar (ra), Calife réputé suivre à la lettre l’exemple du Prophète (sa) :

« ’Oumar ibn Al-Khattâb, qu’Allah soit satisfait de lui, envoya Khâlid ibn Al-Walîd avec une armée et Khâlid dépêcha Dirâr ibn Al-Azwar avec une compagnie afin d’envahir un district appartenant à la tribu d’Asad. Ils capturèrent une belle jeune fille et Dirâr fut impressionné par elle. Il demanda à ses compagnons de la lui donner, ce qu’ils firent, puis il eut des rapports sexuels avec elle. Lorsqu’il eut terminé sa mission, il se sentit coupable de ce qu’il avait fait et alla trouver Khâlid pour lui en parler. Khâlid lui dit : « En effet, je t’ai rendu la chose permise et saine. » Dirâr dit : « Non, pas avant d’avoir écrit à ‘Oumar ». ‘Oumar répondit qu’il devait être lapidé, mais le temps que la lettre arrivât, Dirâr était décédé de mort naturelle. Khâlid dit : « Allah n’a pas voulu déshonorer Dirâr. » (Source : Al-Sounan Al-Koubrâ d’Al-Bayhaqi, 16761)

Cela démontre plusieurs points importants. Tout d’abord, cela prouve en fait la haute valeur morale des soldats de l’armée musulmane, puisqu’un homme, malgré son acte malveillant, s’est senti suffisamment coupable pour se dénoncer lui-même et insister pour que l’affaire soit portée devant le commandant en chef. Ensuite, cela démontre que le viol des prisonnières de guerre était une rareté absolue et non une affaire courante. Comparez cela, par exemple, aux centaines de milliers, voire aux millions d’enfants issus de la guerre qui sont nés en Europe, souvent à la suite d’un viol, au cours des deux guerres mondiales du XXe siècle et de la guerre de Bosnie, où le viol a été particulièrement utilisé comme une arme par les forces serbes contre une population musulmane assiégée.

Pourquoi l’islam permet-il de faire des femmes des prisonnières de guerre ?

On peut lire la section correspondante dans le livre de Hazrat Mirza Bashir Ahmad (ra), mais pour faciliter la tâche du lecteur, un résumé des points est présenté ci-dessous.

Les musulmans menaient une guerre défensive contre un ennemi qui avait entrepris de les exterminer en raison de leur foi. À cet égard, les musulmans ont été chassés de leurs foyers en trois vagues de migration – deux vers l’Abyssinie et une vers Médine. Après avoir été chassés de leurs maisons, ils ont été victimes d’une guerre.

Lors de ces batailles, à savoir celles de Badr, Ouhoud, Al-Khandaq, ainsi que de nombreuses autres escarmouches et batailles moins importantes avec les Juifs de Médine, les Juifs de Khaybar et les Arabes de Ghassan, les femmes des parties adverses assistaient aux batailles. L’exemple le plus connu est celui de Hind, épouse d’Abou Soufyan, qui assista à la bataille d’Ouhoud et mangea le foie de Hamza (ra), l’oncle du Prophète (sa). Les femmes étaient présentes sur le champ de bataille, parfois en tant que combattantes, parfois en tant qu’infirmières, et d’autres fois encore comme moyen d’inciter les hommes à des actes de bravoure en récitant des poèmes hardis et guerriers. Elles participaient donc à l’effort de guerre visant à exterminer les musulmans de la surface de la Terre.

Lorsque les musulmans ont eu la victoire, la question est restée en suspens : que faire des prisonniers ? Ces hommes et ces femmes se trouvaient à des centaines de kilomètres de chez eux, en plein désert. Leurs pères, frères ou maris avaient peut-être été tués sur le champ de bataille. Le prophète aurait-il dû les laisser mourir de faim dans le désert ? Quelle était la solution ?

Le Coran enseigna une solution simple : « Et lorsque vous rencontrez dans une bataille régulière ceux qui ont mécru, frappez-les à la nuque ; et lorsque vous les avez vaincus, attachez-leur les fers, puis libérez-les par faveur ou par rançon, jusqu’à ce que la guerre dépose ses fardeaux. Telle est l’ordonnance. Et si Allah avait voulu, il aurait pu les punir Lui-même, mais Il a voulu éprouver certains d’entre vous par d’autres. Et ceux qui sont tués dans le sentier d’Allah, Il ne rendra jamais vaines leurs œuvres. » (Coran 47 : 5)

Le Coran précise dans ce verset quelques principes importants :

  1. Contrairement à d’autres cultures, où faire la guerre aux autres était un moyen d’obtenir des richesses en rachetant les captifs comme esclaves, le Coran précise que les prisonniers ne peuvent être faits que dans le cadre d’une véritable guerre (régulière) entre deux peuples.
  2. Les prisonniers de guerre peuvent faire l’objet d’une demande de rançon auprès de leur famille ou être libérés à titre de faveur, si les membres de leur famille viennent les chercher.
  3. Ceux qui n’ont pas de famille pour les recueillir ne peuvent pas être gardés prisonniers indéfiniment, mais seulement jusqu’à la fin de la guerre – « jusqu’à ce que la guerre dépose ses fardeaux ».

Cette solution n’est-elle pas raisonnable ? Quelle autre solution pourrait être raisonnablement donnée ? Ces prisonniers de guerre ont donc été ramenés à Médine. Les ressources dont disposaient les musulmans pour s’occuper de tous les prisonniers de guerre dans un camp étaient minimes, de sorte que les prisonniers, hommes ou femmes, étaient répartis entre les foyers des soldats. Les enseignements islamiques exhortent les musulmans à bien traiter leurs prisonniers :

« Et ils nourrissent, par amour pour Lui (Dieu), le pauvre, l’orphelin et le prisonnier, en disant : « Nous vous nourrissons pour l’agrément d’Allah. Nous ne voulons de vous ni récompense ni remerciement. » » (Coran 76:9-10)

Abou ‘Azîz ibn ‘Oumayr a rapporté : « J’étais parmi les prisonniers de guerre le jour de Badr : Le Messager d’Allah, paix et bénédictions soient sur lui, a dit : « Je vous enjoins de bien traiter les captifs. » Après avoir accepté l’islam, j’étais parmi les Ansâr et lorsque l’heure du déjeuner ou du dîner arrivait, je donnais des dattes aux prisonniers, comme on m’avait donné du pain sur l’ordre du Prophète. » (Mou’jam Al-Kabîr, 18444)

C’est cet esprit de bonté à l’égard des prisonniers de guerre qui a donné lieu, des siècles plus tard, au témoignage suivant d’un chrétien franc vaincu, Oliverus Scholasticus, sur la bonté de son conquérant musulman, Al-Kâmil : « Qui pourrait douter qu’une telle bonté, une telle amitié et une telle charité viennent de Dieu ? Des hommes dont les parents, les fils et les filles, les frères et les sœurs, sont morts à l’agonie entre nos mains, dont nous avons pris les terres, que nous avons chassés nus de leurs maisons, nous ont redonné la vie grâce à leur propre nourriture alors que nous mourions de faim et nous ont comblés de bonté alors même que nous étions en leur pouvoir. » (Juge Weeramantry, Christopher G. (1997) : Justice sans frontières, Brill Publishers , p. 136-137)

Que se passe-t-il donc lorsqu’une prisonnière de guerre est confiée à la maison d’un soldat ? Si elle n’a pas de famille pour venir la chercher ou payer sa rançon, elle restera potentiellement dans cette maison pendant des années. Dans une telle situation, toute relation entre un musulman et une prisonnière de guerre serait non consensuelle en raison de l’absence de parité de pouvoir et d’autorité entre la captive et le geôlier. Comment pourrait-on dire non à la personne dont on dépend pour l’eau, la nourriture et le logement ?

L’islam a reconnu ce problème. Pour le résoudre, le Coran offre aux prisonniers de guerre la possibilité de prendre leur liberté en main. Ils pouvaient échanger leur statut de prisonnier de guerre contre celui d’employé auprès de leurs anciens maîtres. C’est ce qu’on appelle la Moukâtabah ou l’acte de manumission. Il est à noter que cet acte de manumission devait être conclu avec les autorités dirigeantes de l’époque et non avec le maître, qui n’avait pas à décider s’il l’accordait ou non. Le Coran énonce le commandement sur ce point comme suit :

« Et ceux qui ne trouvent pas de moyen de se marier doivent rester chastes jusqu’à ce qu’Allah leur accorde un moyen par Sa générosité. Et ceux qui désirent un acte de rémission écrit parmi celles que vos mains droites possèdent, écrivez-le pour elles si vous savez qu’il y a quelque bien en elles; et donnez-leur de ces biens qu’Allah vous a accordés. Et ne forcez pas vos servantes à vivre dans la débauche, si elles veulent rester chastes, afin que vous puissiez rechercher le gain de la vie présente. Et si quelqu’un les contraint, après leur contrainte, Allah sera indulgent et miséricordieux envers elles. » (Le Saint Coran, chapitre 24, verset 34)

Il ne s’agissait pas seulement d’une possibilité théorique. De nombreuses prisonnières de guerre en ont profité. La plus connue est sans doute Jouwayriyyah (ra), une femme qui devint l’une des épouses du Prophète de l’islam (sa). Il lui a accordé un acte de manumission avant de lui offrir sa main en mariage, ce qu’elle a accepté :

Elle dit : « Messager d’Allah, je suis Jouwayriyyah, fille d’Al-Hârith, et il m’est arrivé quelque chose qui ne t’est pas caché. Je suis tombée dans l’escarcelle de Thâbit ibn Qays ibn Chammâs, et j’ai conclu un accord pour acheter ma liberté. Je suis venu à vous pour demander de l’aide pour l’achat de ma liberté. Le Messager d’Allah (sa) a dit : « Ne préfères-tu pas ce qui est meilleur ? » Elle demanda : « Qu’est-ce donc, Messager d’Allah ? » Il répondit : « Je paierai pour toi le prix de ta liberté et je t’épouserai. » Elle dit : « Je le ferai. »  (‘Aïcha) dit : « Les gens apprirent alors que le Messager d’Allah (sa) avait épousé Jouwayriyyah. Ils relâchèrent les captifs en leur possession et les libérèrent, et dirent : « Ils sont les parents du Messager d’Allah (sa) par alliance. » Nous n’avons pas vu de femme plus grande que Jouwayriyyah qui apporta autant de bénédictions à son peuple. Cent familles des Banou al-Moustaliq ont été libérées grâce à elle. » (Sounan Abi Dawoud)

Autre exemple : Reyhânah, une prisonnière de guerre juive offerte au Prophète (sa), fut invitée par lui à l’islam et il lui offrit sa main en mariage. Elle refusa les deux, et en retour il la laissa libre.

Le mariage était-il nécessaire ?

Cette question a fait couler beaucoup d’encre. La réponse est simple : l’islam n’exigeait pas que ces femmes aient une cérémonie de mariage pour annoncer leur relation, car il s’agissait d’un acte superflu. Dans l’islam, elles étaient déjà considérées comme étant en union.

Comment cela se fait-il ? Le mariage, connu sous le nom de Nikâh, dans l’islam, n’est rien d’autre que l’annonce que cet homme et cette femme vont vivre ensemble. Son objectif est simple : Faire savoir au reste de la société que lorsque cette femme tombera enceinte, l’homme sera responsable de l’enfant qu’elle mettra au monde. C’est la fonction fondamentale et la plus importante du mariage : La responsabilité. C’est une fonction que notre société occidentale a largement reléguée à l’État.

Dans le cas de ces femmes qui sont entrées dans les maisons d’hommes musulmans en tant que prisonnières de guerre, une telle annonce n’était pas pertinente et inutile pour la simple raison qu’ils vivaient déjà ensemble. En raison de la situation de guerre, les prisonnières de guerre vivaient déjà dans les foyers d’hommes musulmans et, comme nous l’avons vu, elles ont pu choisir de rester avec eux dans leurs foyers. Il n’est donc pas pertinent d’annoncer « cette femme va maintenant vivre avec moi » au début d’une relation, car ces personnes vivaient déjà ensemble et le faisaient par choix, ayant décliné l’opportunité de se prévaloir de leur liberté par le biais d’un acte de manumission.

L’objectif du Nikâh était donc nul dans de telles circonstances, et aucun Nikâh n’a été prononcé. Le fait que ces prisonnières étaient considérées comme une forme d’épouse, sans qu’il soit nécessaire de faire un Nikâh formel, est établi par le fait que lorsque des enfants naissaient de ces unions, ces femmes avaient des droits semblables à ceux des épouses.

Conclusion

Nous voyons maintenant l’absurdité de l’allégation selon laquelle l’islam autorise le viol des femmes esclaves ou des prisonnières de guerre. Si une femme qui a fait la guerre aux musulmans pour leur foi est capturée et que personne ne vient la chercher, et qu’elle-même ne saisit pas l’occasion d’obtenir sa propre liberté par un acte de manumission, choisissant plutôt de rester dans un foyer musulman, en quoi le développement d’une relation entre elle et un homme musulman peut-il être qualifié de viol ? Le viol implique une contrainte, alors que ces femmes étaient libres de quitter leur situation comme elles l’entendaient. En outre, le Coran interdit explicitement le recours à la contrainte à l’égard des prisonnières de guerre ou des esclaves en ce qui concerne les relations sexuelles.

Existe-t-il un enseignement comparable dans les autres traditions religieuses qui soit aussi complet dans la gestion d’une situation aussi difficile ?

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