Sermons 2020 – Islam et l'Ahmadiyya https://islam-ahmadiyya.org Découvrez l'Islam Thu, 29 Jun 2023 08:35:11 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.5.2 https://islam-ahmadiyya.org/wp-content/uploads/2021/03/cropped-favicon-32x32.jpg Sermons 2020 – Islam et l'Ahmadiyya https://islam-ahmadiyya.org 32 32 Suivez l’exemple d’Abraham et de sa famille. https://islam-ahmadiyya.org/sacrifice-abraham-ismael/ Thu, 29 Jun 2023 07:59:24 +0000 https://islam-ahmadiyya.org/?p=2600 Sermon de l’Aïd-ul-Adha prononcé par Sa Sainteté le Calife le 31 juillet 2020 à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

Aujourd’hui [nous célébrons] l’Aïd Ul Adha, qu’on nomme aussi l’Aïd du sacrifice, une [fête] célébrée avec beaucoup d’engouement dans tout le monde musulman. En raison du décalage horaire, elle sera aussi célébrée demain dans certaines régions. Depuis l’aube de l’Islam, les musulmans célèbrent l’Aïd du sacrifice afin de commémorer ce sacrifice ou cet événement datant de plus de quatre mille ans. En dépit de ce long laps de temps, l’importance de ce sacrifice ou son souvenir n’ont pas décru dans le cœur des croyants. Certes ils sont nombreux à célébrer l’Aïd uniquement comme heureux événement ou qui l’attendent avec cette intention. Ils sacrifient des animaux uniquement par ostentation ou pour se réjouir. Or le croyant quant à lui se souvient d’un sacrifice, de son importance et de son esprit. D’ailleurs il respecte les exigences de ce souvenir et ses droits. Le cœur d’un croyant est ému face à ce sacrifice consentit par un père et son fils des milliers d’années de cela. Généralement, avec le temps on oublie ses souffrances et ses tristesses passées, en retournant à ses occupations quotidiennes. Or, en persévérant dans le Coran le récit de cet événement Allah a établi pour toujours une norme de sacrifice et enjoint au croyant de ne jamais l’oublier. [Ce faisant] Dieu a préservé pour le croyant et le musulman [le souvenir de ce sacrifice] jusqu’au jour dernier. [Ce sacrifice] est si important que nous sommes émus lorsque nous entendons ou nous méditons à ce propos. Il ne s’agit guère d’un incident anodin : durant sa vieillesse, alors qu’il approche ses quatre-vingt-dix ans, un père reçoit un fils. Mais dans un songe Allah lui ordonne de l’égorger : il accepte cet ordre au sens littéral et s’apprête à sacrifier son fils unique. C’est là un exemple sublime de soumission au plaisir et à l’ordre divin : le prophète Abraham (Ibrahim) (a.s.) a placé son fils face à terre et était prêt à lui trancher la gorge, conformément à sa compréhension de l’ordre divine. Le père n’était pas le seul à consentir à ce sacrifice – il jouissait certes d’un éminent statut spirituel et il était très proche de Dieu – mais même son fils, en dépit de son jeune âge avait accepté ce sacrifice de gaîté de cœur affirmant qu’il était prêt à se faire égorger si Dieu l’ordonnait. Allah a même préservé la réponse de cet enfant dans le Coran :


يَا أَبَتِ افْعَلْ مَا تُؤْمَرُ سَتَجِدُنِي إِنْ شَاءَ اللَّهُ مِنَ الصَّابِرِينَ

« Ô mon père, agis selon le commandement que tu as reçu ; si Allah le veut, tu me trouveras du nombre des endurants. » (37 : 102)

Cette réponse est un exemple pour ceux qui consentent à des sacrifices de plein gré et ayant une foi parfaite en Allah l’exalté. Il s’agit d’un exemple à suivre par les jeunes : ceci est la réponse de ceux qui ont une foi parfaite en Dieu et ceux qui sont prêts à consentir à des sacrifices. À y réfléchir qui n’est pas touché par cette réponse ? Un vieillard de quatre-vingt-dix ans a laissé un exemple de sacrifice pour les vieux ; un enfant a laissé un exemple pour les enfants et les jeunes. Nous sommes tous certainement émus lorsque nous entendons et lisons à propos de cet événement : la majorité des nôtres a les yeux en larmes. Or cela n’est certainement pas suffisant. Nous devons aussi analyser notre promesse d’être toujours prêts à consentir à tout sacrifice. Le fait que le Prophète Ibrahim (a.s.) était prêt à sacrifier son fils suite à l’ordre divin est d’autant plus important. Il ne s’était pas arrêté à l’intention de sacrifier son fils : il l’avait allongé au sol et avait placé le couteau sur la nuque. Cela est d’autant plus important vu la compassion du Prophète Ibrahim (a.s.), même à l’égard de ses ennemis : il n’endurait même pas que ces derniers puissent souffrir. Sa compassion était si grande qu’Allah en a fait mention dans le Coran comme un attribut particulier du Prophète Ibrahim (a.s.). Il était Halim et Awwah : son cœur débordait de compassion. Vu son tempérament ne croyez-vous pas qu’il était empli de pitié à l’endroit de son fils ? Il en ressentait certainement : mais en cet instant il avait mis de côté sa souffrance et son amour personnels et avait accordé préférence au plaisir d’Allah et à Son amour. Cette action de sa part l’a distingué des autres. En raison de cette distinction, de cette fidélité et de cet amour à l’égard d’Allah, et de son niveau de sacrifice, les musulmans évoquent le Prophète Ibrahim (a.s.) lorsqu’ils envoient des salutations sur le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : ils le feront d’ailleurs jusqu’au jour dernier.

Il ne s’agissait pas uniquement du sacrifice du Prophète Ibrahim (a.s.) : le Coran nous informe qu’Ismaël (a.s.) était prêt à se sacrifier de plein grsé. J’en ai fait mention à l’instant. Ce sens de sacrifice l’a distingué des autres. Pourquoi était-il prêt à se sacrifier ? Parce qu’il nourrissait à l’égard de Dieu un amour particulier. Tout deux avaient compris que ce sacrifice leur ouvrira la porte du progrès. L’histoire des prophètes Ibrahim (a.s.) et Ismaël (a.s.) nous émeuvent, nous en avons les yeux en larmes, elle suscite en nous une vive émotion. Mais peut-être que la majorité des nôtres ne ressent pas les mêmes émotions qu’avait ressenti le Prophète Ibrahim (a.s.) lors de cet événement. Sa pensée était qu’Allah l’avait choisi et lui avait requis un sacrifice : en retour, disait-il, mon Seigneur et mon Bien-aimé m’offrait Sa proximité. Il ne s’agissait pas là d’une pensée ordinaire : tout musulman, tous ceux qui lisent le Coran et récitent le Daroud savent que Dieu a préservé la mémoire de ce sacrifice et a ordonné [son souvenir] jusqu’à la fin des temps. Allah a conféré un signe distinctif au sacrifice du Prophète Ibrahim (a.s.), car il avait accordé préférence à cette faveur d’avoir été choisi pour ce sacrifice sur sa propre douleur et tristesse. Il ne s’était pas dit qu’il accordait [une faveur à Dieu] en consentant à ce sacrifice. Il ne s’était pas dit que son fils accordait une faveur en s’apprêtant à se sacrifier pour Allah. Il considérait comme une faveur divine le fait qu’Allah les avait choisis tous deux pour ce sacrifice. C’était là une faveur divine. En consentant à ce sacrifice il avait insufflé en son esprit que ce sacrifice n’avait aucune importance : c’est là une faveur qu’Allah l’avait trouvé digne à consentir à ce sacrifice. Nous qui promettons d’être prêts à consentir à tout sacrifice devons graver ces pensées dans nos cœurs : nos sacrifices n’ont aucune importance. Le fait qu’Allah nous exige un sacrifice est une faveur de Sa part : en résultat, Il nous accordera Sa proximité. En réalité notre sacrifice n’a aucune valeur face à celui consentit par les Prophètes Ibrahim (a.s.) et Ismaël (a.s.) ou du moins sacrifie qu’ils s’apprêtaient à faire. Si nous respectons un tant soit peu la promesse de préférer la foi à ce monde, Allah nous accorde des grâces sans fin. D’innombrables ahmadis en ont fait l’expérience. Je reçois une multitude de lettres à ce propos dans lesquelles ils m’informent à quel point Allah a béni leurs simples sacrifices. En consentant à des sacrifices financiers, en quelques heures, ils reçoivent des récompenses. Il y a aussi d’autres exemples similaires. Ces sentiments ne doivent pas être éphémères. Il ne faut pas être récipiendaire de faveurs divines une seule fois : le désir de profiter de la proximité divine et l’effort qui doit l’accompagner doivent faire partie intégrante de notre vie. C’est là qu’il sera juste d’affirmer que nous nous évertuons à respecter notre serment. C’est cet effort qui ensuite suscite un plus grand engouement : l’influence de la vertu se transmet aussi à la prochaine génération. Sauf si Allah le souhaite autrement, l’intention de mériter la proximité divine demeure permanente. L’épouse et l’enfant comprennent aussi que l’objectif de notre vie est le plaisir de Dieu et Sa proximité. Les prières et les actions sont nécessaires pour susciter cette atmosphère au sein des foyers.

L’intention du prophète Ibrahim (a.s.) d’égorger son fils et le fait que ce dernier soit prêt à ce sacrifice sont certainement des sentiments des plus sublimes, des sentiments qu’Allah a honorés. En les acceptant, Il a empêché le Prophète Ibrahim (a.s.) de sacrifier son fils, affirmant :

قَدْ صَدَّقْتَ الرُّؤْيَا إِنَّا كَذَلِكَ نَجْزِي الْمُحْسِنِينَ

« Tu as déjà accompli le songe. » En vérité, c’est ainsi que Nous récompensons ceux qui font le bien. » (37 : 106)

Quelle est la récompense de ceux qui font le bien ? Celle d’une grande proximité des Prophètes Ibrahim (a.s.) et Ismaël (a.s.) avec Dieu. Après en avoir été récipiendaires, leurs sacrifices ne sont pas arrêtés là. Au contraire a débuté tout une autre chaîne afin que tous deux puissent profiter d’une plus grande proximité divine. Cela ne s’est pas limité au père et au fils : l’épouse du Prophète Ibrahim (a.s.), et la mère d’Ismaël, a aussi vu ces signes, afin que cela soit un exemple pour les hommes. Leurs vertus et leur proximité avec Dieu doivent être évidentes à leurs épouses. Si vous êtes réellement vertueux, cette vertu ne doit pas se limiter à vos personnes mais l’effet doit aussi être visible à vos femmes. En faisant participer une femme à ce sacrifice, Dieu a laissé un exemple pour les femmes : notamment que la femme pieuse place sa confiance en Dieu, elle se prosterne devant Lui et elle tente de mériter sa proximité. Si elle agit de la sorte, Allah ne l’abandonnera pas. Nous constatons que toute la famille a consenti à un sacrifice plus important que celui de l’égorgement. Ce dernier était un sacrifice temporaire ; il s’agissait d’un sacrifice unique des sentiments. Mais le sacrifice exigé des trois était celui de la solitude, de la séparation et de la peur constante. Dieu a exigé ces trois sacrifices. Tous les trois l’ont accepté. Le Prophète Ibrahim (a.s.) a laissé Hajra, son épouse, et Ismaël (a.s.) dans un lieu désert à des centaines de kilomètres à la ronde, où il n’y avait ni eau ni nourriture. Le Prophète Ibrahim (a.s.) leur a laissé uniquement une gourde d’eau et un panier de dattes. Le Prophète Ibrahim (a.s.) savait très bien que quand l’eau et les dattes seraient épuisées, ils n’auront rien à boire et à manger. Il ignorait comment ils allaient survire. Mais c’était là un ordre divin : c’est pour cette raison qu’ils consentaient à ce sacrifice. En tout cas, lorsqu’il quittait sa femme et son fils avec ces maigres provisions sans informer celle-ci qu’ils allaient [tous deux] demeurer ici tout seuls, Hajra a compris que cette séparation n’était pas temporaire. Elle a demandé au Prophète Ibrahim (a.s.) : « Où partez-vous en nous abandonnant ici ? » Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) a décrit l’état du Prophète Ibrahim (a.s.) d’une très belle manière : « Il n’a pas pu répondre à sa femme en raison des sentiments naturels naissant dans son cœur et de ses vives émotions découlant de sa compassion. Hajrah lui a demandé encore une fois pourquoi il les laissait là. Ses émotions et sa compassion l’empêchaient de répondre. Il constatait d’ailleurs qu’ils avaient tout deux de maigres chances de survie dans ce lieu désert. Son amour naturel pour sa femme et son fils et sa compassion innée l’empêchaient de parler : il avait peur de ne pouvoir maîtriser ses émotions s’il ouvrait sa bouche, rendant davantage inquiète Hajra. D’autre part il avait peur que sa perte de contrôle sur ses émotions ne réduise le niveau de ce sacrifice que lui, sa femme et son fils consentaient pour mériter le plaisir de Dieu et qui allait leur offrir Sa proximité. Sur ce le Prophète Ibrahim (a.s.) est demeuré silencieux : en fin de compte Hajra lui a demandé : « Est-ce Dieu qui vous a commandé de nous laisser ici ? » Ne pouvant répondre en raison de l’émotion, le Prophète Ibrahim (a.s.) s’est contenté d’indiquer vers le ciel. Quand Hajra a vu son signe, en plaçant toute sa confiance en Dieu elle a déclaré : « S’il en est ainsi, Dieu ne nous abandonnera pas ! Partez où vous le souhaitez ! »

En apparence il était impossible de trouver de l’eau, des dattes ou toute autre nourriture dans ce lieu désert après avoir épuisé leurs provisions. Il était impossible de trouver quelqu’un pour les soulager, ou tout au moins pour leur montrer de la compassion, dans cette contrée aride. Il n’y avait pas âme qui vive dans toute cette étendue désertique.

Mais la compagnie du Prophète Ibrahim (a.s.) avait transformé Hajra au point où elle avait une confiance sans bornes en Dieu et un désir des plus ardents de profiter de sa proximité. Sans crainte elle a déclaré : « Si tel est le commandement de Dieu, en ce cas je ne me soucie de rien. »

Lorsque le Seigneur du Trône a entendu cette parole empreinte de confiance divine, Il a certainement déclaré : « Je ne vous laisserai pas mourir toi et ton fils ! » Les événements d’après ont prouvé que l’action de Dieu était conforme au désir de Hajra. Non seulement Dieu les a protégés de la mort, mais par leur entremise Il a suscité un illustre peuple, donnant naissance à un prophète illustre, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), le Sceau des Messagers, suscité pour le monde entier. Il est le roi spirituel du monde entier. L’on ne pourra atteindre Dieu que par son entremise. Hajra et Ismaël (a.s.) avaient abandonné le monde pour la cause de Dieu : en conséquence, Allah a placé le monde entier sous les pieds des descendants d’Ismaël (a.s.). Par l’entremise du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), aujourd’hui des centaines de milliers de personnes accomplissent le Hajj et ils se souviennent aussi de ce sacrifice de Hajra, sacrifice qui lui a conféré un statut particulier et une distinction jusqu’à la fin des temps. En plaçant sa confiance en Dieu, elle a coupé sa relation avec le monde afin de mériter le plaisir de Dieu et aujourd’hui le monde est contraint d’établir un lien avec elle afin d’atteindre Dieu.

Ainsi, ce sacrifice n’était pas ordinaire. Sa foi que Dieu ne laisse pas partir à la perdition celui qui agit pour Sa cause, n’était pas une foi ordinaire. Comme je l’ai dit Allah a accompli ce désir et l’a récompensé jusqu’à la fin des temps.

Ce jour est venu nous rappeler la confiance en Dieu des membres de cette famille et leur niveau de sacrifice pour sa cause. Mais suffit-il pour nous d’évoquer ce sacrifice et cette confiance en Dieu de la famille d’Ibrahim ? Certainement non ! Nous devons le commémorer tout en prenant pour exemple la fidélité et le sens de sacrifice du Prophète Ibrahim (a.s.). Le sacrifice de Hajra doit être la norme pour nous. Chaque femme doit se demander quelle action à accomplir afin d’atteindre ce niveau. Les [femmes] membres de la Lajna Ima’illah répètent lors de leurs serments qu’elles seront prêtes à sacrifier leurs enfants. J’ai su que certaines d’entre elles ne répètent pas cette partie lors du serment, parce qu’elles ne sont pas prêtes à consentir à ce sacrifice. Si l’on place sa confiance en Dieu et qu’on vise à mériter son plaisir et que le désir de jouir de sa proximité a prééminence sur tout autre désir, l’on ne peut entretenir pareille pensée. Que signifie la promesse de préférer la foi à ce monde ? C’est une promesse qui attire notre attention sur une confiance indéfectible en Dieu. Étant donné qu’on a fait cette promesse, il incombe à tout homme, femme, jeune et enfant Ahmadi de la respecter. Lorsqu’un individu tente de se rapprocher de Dieu, Celui-ci ne le laisse pas partir à la perdition, au contraire Il accorde des faveurs en retour. Lorsque les hommes tenteront d’atteindre cette norme, ils insuffleront cette qualité spirituelle dans les femmes et les enfants. Ainsi les hommes en premier doivent rehausser la norme de leurs pensées et de leurs sacrifices. Les hommes doivent servir d’exemples en premier s’ils souhaitent rehausser le niveau de confiance en Dieu des femmes et des enfants et leur sens de sacrifice. L’on ne servira pas d’exemple en apportant en soi des changements ordinaires et l’on ne doit pas croire qu’Allah a préservé ces exemples comme de simples histoires. Certainement non : nous allons devoir suivre ces exemples. Quand tout homme tentera de suivre l’exemple d’Ibrahim (a.s.) tout en tentant de rehausser sa norme de fidélité, quand chaque femme sera prête à adopter l’exemple de Hajra et chaque jeune celui d’Ismaël (a.s.), les faveurs de Dieu pleuvront et c’est là que l’on consentira à de vrais sacrifices et que l’on comprendra le sens de la proximité divine et qu’on en fera l’expérience. Nous avons accepté, en cette époque, le serviteur parfait du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) afin de participer à la renaissance de l’Islam. En maintes occasions dans Ses révélations Dieu a aussi conféré à ce Messie le titre d’Ibrahim (a.s.).

Si nous avons accepté cet Ibrahim (a.s.) afin d’augurer le progrès spirituel, afin d’accorder la victoire à l’Islam, afin de faire flotter le drapeau du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) dans le monde et de mériter la proximité divine, chacun d’entre nous doit tenter d’être un Ismaël (a.s.). Chaque femme doit tenter d’être Hajra. Lorsque nous serons prêts à consentir à des sacrifices pour la religion, Allah nous ouvrira de nouvelles voies. Nous pourrons suivre la voie du progrès de l’Islam que Dieu a promis d’ouvrir par l’entremise du serviteur parfait du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Si chacun des nôtres respecte dans la réalité la promesse de préférer la foi à ce monde, nous pourrons apporter toute une révolution dans le monde. Si nous appliquons les enseignements de l’Islam, nous pourrons y apporter une révolution spirituelle. Si nous répandons les beaux préceptes de l’Islam dans le monde, afin de le réunir sous sa bannière, nous pourrons nous venger de la meilleure façon pour le martyre de ceux qui ont été tués pour avoir accepté l’Ibrahim (a.s.) de notre époque.

Dieu a établi cette communauté par l’entremise du Messie Promis (a.s.) afin de faire retourner au monde toutes ces bénédictions liées aux véritables suivants du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et croyants. Les anciens ont consenti à des sacrifices en premier : le plus important était celui de leurs âmes. Nous promettons aussi de sacrifier nos biens, nos vies et notre temps. Nous devons être prêts à consentir à des sacrifices dans le respect de cette promesse. Nous devons consentir à ces sacrifices et beaucoup le font d’ailleurs. Cette révolution n’aura pas lieu sans sacrifices. Les révolutions n’ont pas lieu sans sacrifices d’ailleurs. J’attire ici l’attention de ces mères qui ne font pas la promesse de consentir à ces sacrifices. D’une part, il y a ces mères qui ont dédié leurs enfants dans le plan Waqf-e-Naw. Mais lorsque ces enfants grandissent certains parents disent que leur situation [financière] est précaire et si ces enfants se contentent de servir la Jama’at, ils ne pourront pas joindre les deux bouts et c’est pour cette raison qu’ils demandent la permission de trouver un travail ailleurs. D’une part, ils ont fait la promesse de consentir à ces sacrifices et ils se sont présentés de leur propre chef, mais d’autre part on pousse ces enfants vers le matérialisme. De même, il y a ces jeunes Waqfinin-e-Naw qui sont médecins ou ingénieurs et qui disent qu’ils ne peuvent pas se mettre au service de la Jama’at car le salaire offert par la Jama’at ne suffira pas. Et ils demandent la permission de trouver un emploi à l’extérieur. Étant donné qu’ils ont fait la promesse de préférer la foi à ce monde et à consentir à des sacrifices, et que les parents ont pu dédier leurs enfants avant leur naissance, pareilles excuses n’ont aucun lieu d’être. Il faudra en ce cas respecter cette promesse. Même si le salaire est moindre, Allah le bénira.

Les jeunes Waqfin-e-Naw doivent se présenter pour servir en tant que missionnaires, en tant que médecins ou ingénieurs. Ils doivent consentir à des sacrifices et accroître le niveau de leurs sacrifices. Il ne faut pas tirer du plaisir en écoutant ces histoires ou ces événements du passé. Il ne faut pas se contenter d’écouter ces incidents du passé pour s’en émouvoir. On doit les écouter afin de montrer notre exemple. Nous ne convoitons pas la royauté ou le pouvoir mondain : nous ne souhaitons pas contrôler les États ou faire main basse sur leurs richesses ou leur pouvoir. Ceci d’ailleurs ne doivent pas être nos objectifs. Notre objectif est de prouver la véridicité de l’Islam dans le monde et de le réunir sous la bannière du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Notre objectif est d’établir dans le monde l’autorité du Dieu unique. Notre objectif est de pousser l’humanité égaré à rendre culte à Dieu et de faire en sorte que les gens s’acquittent des devoirs envers leurs prochains. Voici les objectifs pour lesquels notre mouvement a été créé. Les ahmadis doivent œuvrer pour les atteindre, en particulier les Waqfines, qui doivent également se dédier pour rejoindre la Jamia. Il faut que le plus grand nombre d’entre eux choisisse la voie pour devenir missionnaires afin de propager le plus rapidement possible le message de l’Islam dans le monde entier.

Notre mouvement a été créé afin d’atteindre les objectifs que je viens d’énumérer, et nous devons consentir à des sacrifices afin de les atteindre. Le Messie Promis (a.s.) a attiré notre attention vers cela à de maintes reprises. Des sacrifices sont requis dans cette voie. La révolution ne s’opère jamais par le simple fait d’écouter des récits, des anecdotes de sacrifices. Pour ce faire, il faudra que toute femme soit comme Hajra (r.a.), et chaque jeune ahmadi comme Ismail (r.a.). Les ahmadis de tous les pays et peuples devront être à ce niveau. Nous ne pourrons établir l’unicité dans le monde que lorsque ces sacrifices collectifs seront consentis dans le but d’atteindre ces objectifs. Nous pourrons dès lors remplir le but de la construction de cette Maison, qui est l’établissement de l’unicité, et pour lequel Ibrahim (a.s.), Hajra (r.a) et Ismail (a.s.) avaient fait des sacrifices. Ils avaient ainsi permis l’émergence de la première maison de Dieu qui était le signe de Son unicité. Et seulement à cette condition nous pourrons accomplir le but de la venue de I’Ibrahim (a.s.) de l’époque, et la venue du sincère serviteur du Saint Prophète (s.a.w.), qui est de réunir l’humanité autour d’une seule religion.

Qu’Allah éveille en nous l’esprit du véritable sacrifice, et qu’Il nous permette de toujours donner préséance à la foi sur le monde, et qu’Il fasse que chaque prochaine Aïd-ul-Adha nous montre encore plus de signes de succès de l’Islam. Qu’Allah fasse que nous fassions de tels sacrifices dignes d’être acceptés, dont nous puissions voir les grâces et les bénédictions dans ce monde et dans l’Au-Delà.

Maintenant nous allons prier. Dans votre supplication souvenez-vous des personnes qui sont emprisonnées uniquement parce qu’elles sont ahmadies. Elles se retrouvent emprisonnées dans des cellules de prison par ces conditions météorologiques extrêmes, uniquement pour l’amour de la religion. Particulièrement au Pakistan et elles sont en train de subir ces conditions avec joie. Une femme est également en train de supporter ces conditions pénitentiaires. Elle a été faussement accusée et des chefs d’accusation assez graves ont été retenus contre elle, et ce uniquement car elle a accepté l’Imam de cette époque.

Souvenez-vous également des familles des martyrs dans vos supplications, ainsi que des Waqifin-e-Zindagi, des missionnaires et des Mu’alamins pour qu’ils puissent être à la hauteur de la mission pour laquelle ils ont dédié leur vie, et qu’ils puissent l’accomplir en faisant de véritable sacrifice. Dans de nombreux pays différents, et en Afrique également, les Mou’alamins font un travail remarquable. Allah le Très-Haut leur permet d’obtenir des succès importants en dépit des connaissances modestes qu’ils ont acquises au cours des cours de formation de Mou’alamins. Qu’Allah bénisse leurs œuvres, leurs sentiments de sincérité et fidélité, leurs connaissances ainsi que leur spiritualité, et qu’Il les garde sous Sa protection. Comme évoqué, qu’Allah fasse qu’ils accomplissent le but de leur Waqf pour Allah l’Exalté en faisant preuve de sincérité. Faites également des supplications pour les personnes qui font face à des difficultés afin qu’Allah les en libère, et qu’Il éloigne leurs difficultés. Faites également des supplications pour être préservés des oulémas égoïstes qui répandent le mal, surtout au Pakistan, et également dans certains pays africains. Faites des supplications pour que des vies innocentes puissent être préservées des mains de toute force maléfique.

En marge de cette Aïd, au Pakistan il a été annoncé, de façon plus marquée que les années précédentes, que si les ahmadis sacrifient un animal lors de l’Aïd alors un procès leur sera intenté : ils seront punis. Qu’Allah préserve tous les ahmadis des malfaiteurs. Nous devons faire beaucoup de supplications pour que nous puissions accomplir la mission pour laquelle le Messie Promis (a.s.) a été envoyé, nous devons vraiment beaucoup prier en ce sens. Quelle est cette mission du Messie Promis (a.s.) ? C’est d’implanter l’étendard de l’Islam et du Saint Prophète (s.a.w.) dans le monde entier et d’établir l’unicité de Dieu sur terre. La persécution n’est pas uniquement présente qu’au Pakistan, dans certaines régions d’Afrique des personnes viennent de l’étranger afin de remonter les habitants locaux (contre les ahmadis) et certains locaux font part de leur opposition. Mais par la grâce d’Allah, les ahmadis restent fermes sur leur foi, et ils ne se soucient guère des persécutions, bien qu’ils aient été menacés de mort. En dépit de tout cela, ils restent fermes sur leur pas. Dans certaines régions de l’Afrique, les opposants essaient de prendre possession de force de nos mosquées. Qu’Allah le Très-Haut fasse que nous puissions récupérer les mosquées que l’ennemi essaie de nous prendre de force. Plus généralement, nous devons implorer Allah pour être les héritiers de Ses grâces et de Sa miséricorde.

Insha Allah la prière du vendredi aura lieu à l’heure habituelle. Nous allons prier et je souhaite Aïd Moubarak à tous les ahmadis qui sont répartis dans le monde et à vous tous. Nous allons prier après le sermon.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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Sermons 2020 | Texte | Audio | Video https://islam-ahmadiyya.org/sermons-2020/ Tue, 16 Mar 2021 09:46:31 +0000 https://islam-ahmadiyya.org/sermons-2020/
Message du 27-03-2020

Message sur le Coronavirus et le confinement

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Ali Bin Abi Talib, le défenseur de l’Islam https://islam-ahmadiyya.org/ali-defenseur-islam/ Tue, 09 Mar 2021 16:36:10 +0000 https://islam-ahmadiyya.org/?p=2145
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  • Sermon du vendredi 25 décembre 2020, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

    Dans mon précédent sermon j’évoquais le martyre du Calife ‘Outhman (r.a.) et les rebelles, ainsi que les efforts entrepris par ‘Ali (r.a.). On en connaîtra [d’autres faits] plus loin grâce aux incidents ayant trait à ‘Ali (r.a.).

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) attire notre attention sur un point très important à ce sujet : « Étant donné que vous ressemblez aux compagnons, je souhaite vous informer, à la lumière de l’histoire, comment les musulmans ont été détruits et quelles ont été les causes de leur ruine. Soyez vigilants et œuvrez à l’éducation des nouveaux venus. » C’est-à-dire qu’il faut leur fournir une éducation morale et spirituelle appropriée.

    « Les compagnons n’étaient pas la cause des troubles ayant pris naissance à l’époque d’Outhman (r.a.). Ceux qui les accusent se trompent. Sans nul doute, nombre de compagnons s’étaient opposés à ‘Ali (r.a.) et à Mou’awiyah. Mais selon moi, les compagnons n’étaient pas la cause de ces troubles. C’étaient en fait les nouveaux-venus, qui n’avaient pas profité de la compagnie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et qui ne s’étaient pas assis auprès de lui [qui en furent coupables]. Je souhaite donc attirer votre attention à cet égard et vous préconiser la méthode suivante pour éviter ces troubles. » A noter que le deuxième Calife [prodiguait ces conseils] à Qadian.

    Il ajoute : « Venez souvent à Qadian afin de raviver votre foi et d’accroître votre crainte de Dieu. » C’est-à-dire que vous devez être en contact avec le centre et avec le Califat. C’est ainsi que vous pourrez accomplir votre éducation morale est spirituelle. Ces jours-ci, Allah nous a accordé en outre la MTA qui diffuse le sermon dans le monde entier ainsi que d’autres émissions. Pour l’éducation morale et spirituelle des membres, en sus de la lecture des ouvrages du Messie Promis (a.s.), il est important de suivre la MTA – et en particulier le sermon du vendredi, et ce par le biais de la MTA. C’est ainsi que le lien avec le Califat s’améliorera.

    Voici les récits sur la bataille d’Al-Jamal. Ce conflit a eu lieu en l’an 36 de l’Hégire entre ‘Aïcha (r.a.) et ‘Ali (r.a.). Talha (r.a.) et Al-Zoubayr (r.a.) étaient du côté d’Aïcha (r.a.). Celle-ci était sur un chameau lors de la bataille et c’est pour cette raison que cette bataille est connue comme celle d’Al-Jamal. ‘Aïcha (r.a.) était partie à La Mecque pour accomplir le Hajj ; et elle s’y trouvait quand elle a entendu la nouvelle du martyre du calife ‘Outhman (r.a.). Quand elle est retournée après la ‘Oumrah, ‘Oubayd Bin Abi Salamah l’a informée à Safr de l’assassinat d’Outhman (r.a.), de l’élection d’Ali en tant que Calife et des troubles à Médine. ‘Aïcha est retournée à La Mecque et elle a réuni des gens pour venger la mort du calife ‘Outhman (r.a.) et pour mettre fin aux troubles.

    Un nombre important de gens se sont réunis sous la direction d’Aïcha (r.a.), de Talha (r.a.) et d’Al-Zoubayr (r.a.). Cette troupe s’est dirigée vers Bassora. ‘Ali (r.a.) est lui aussi parti dans la direction de Bassora ayant constaté le mouvement de la première troupe. Là-bas, Aïcha a invité les habitants de la ville de se joindre à elle. Un grand nombre s’est rallié à sa cause, mais un groupe a prêté allégeance à ‘Outhman Bin Hounayf, le gouverneur nommé par ‘Ali à Bassora. Durant cette période il y a eu des escarmouches entre les deux groupes. L’armée d’Ali, qui était arrivée entre-temps, a campé tout près de l’armée d’Aïcha. On a tenté de trouver un accord entre les deux parties et les pourparlers ont eu un certain succès. Mais en plein milieu de la nuit, une partie de ceux ayant assassiné ‘Outhman (r.a.) – et présents dans les rangs d’Ali – ont attaqué l’armée d’Aïcha. Sur ce a débuté la bataille. ‘Aïcha (r.a.) était sur un chameau. Les fidèles combattants sont tombés en martyrs les uns après les autres en tenant ses rênes. ‘Ali (r.a.) a compris que tant qu’Aïcha sera sur la chamelle cette bataille ne prendra pas fin. Sur ce il a ordonné aux soldats d’abattre le chameau par un moyen ou un autre. La fin de la bataille dépendra de sa chute. Alors, un soldat a avancé et a frappé le chameau à la patte. Il s’est assis en blatérant. Les soldats d’Ali (r.a.) ont entouré la monture de toutes parts. Avec la chute du chameau, les soldats de l’armée d’Aïcha se sont dispersés. Par la suite ‘Ali a annoncé : « Ceux qui déposent leurs armes ou qui ferment la porte de leurs maisons seront en sécurité. Personne ne doit être poursuivi. Ne touchez pas aux biens d’autrui en les considérant légitimes. » Les soldats d’Ali (r.a.) ont suivi ses consignes. Al-Zoubayr bin Al-’Awwam (r.a.) et Talha (r.a.) sont tombés en martyrs lors de cette bataille.

    Ce résumé est des chroniques d’Ibn Athir. Le deuxième Calife déclare : « Un groupe de parmi les assassins d’Outhman (r.a.) ont poussé ‘Aïcha à annoncer le Jihad afin de venger la mort du calife. Elle en a donc fait l’annonce et elle a invité les compagnons à se joindre à ses efforts. Talha (r.a.) et Al-Zoubayr (r.a.) se sont joints à elle. C’est ainsi qu’il y a eu une bataille entre les armées d’Ali d’une part et celle d’Aïcha, de Talha (r.a.) et d’Al-Zoubayr (r.a.) d’autre part. Il s’agit de la bataille d’Al-Jamal. Dès le début de la bataille, Al-Zoubayr (r.a.) s’est retiré après avoir entendu une prophétie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) de la bouche d’Ali et il a juré de ne pas se battre contre lui. Il a déclaré qu’il avait commis une erreur de jugement. Talha (r.a.) avait prêté allégeance à ‘Ali avant de rendre l’âme. Selon les récits, il était à l’agonie en raison de ses graves blessures quand quelqu’un est passé à côté de lui. Il lui a demandé : « À quel groupe appartiens-tu ? » L’autre a répondu : « J’appartiens à la Jama’at d’Ali. » Talha (r.a.) a placé sa main dans la sienne et a déclaré : « Ta main est celle d’Ali et je prête de nouveau allégeance à ‘Ali. »

    En somme, les différends entre les autres compagnons ont pris fin au moment de la bataille d’Al-Jamal. Mais celui avec Mou’awiyah n’avait pas encore été résolu et ce jusqu’à la bataille d’As-Siffîn. »

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) explique : « Le groupe d’assassins s’était éparpillé et accusait les autres afin de s’absoudre. Quand ils ont su que les musulmans avaient prêté allégeance à ‘Ali, ils ont trouvé là une occasion propice pour lui faire porter le chapeau. D’ailleurs, c’était vrai que certains des assassins d’Outhman (r.a.) s’étaient réunis autour d’Ali. Ceci a offert une occasion en or à ces rebelles et hypocrites. Ceux d’entre eux qui sont partis pour La Mecque ont poussé ‘Aïcha à annoncer le Jihad afin de venger ‘Outhman (r.a.). Elle a fait cette annonce et a demandé l’aide des compagnons. Talha (r.a.) et Al-Zoubayr (r.a.) avaient prêté allégeance à ‘Ali sur la condition qu’il se vengerait dans les plus brefs délais des assassins d’Outhman (r.a.). Or, ils n’ont pas bien interprété le sens de « dans les plus brefs délais ». ‘Ali quant à lui ne jugeait pas opportun d’agir avec empressement : en cela résidait leur différend. ‘Ali accordait prééminence à la consolidation de l’ordre dans les provinces et d’ensuite s’occuper de la punition des assassins. Cela, car l’objectif premier était la protection de l’islam : il n’y avait aucun mal à remettre à plus tard l’affaire des assassins. Il existait aussi des différends concernant l’inculpation des assassins. ‘Ali, tout naturellement, ne doutait pas que les chefs de file de cette rébellion étaient ceux qui, à la première heure, s’étaient présentés à lui la mine toute triste pour lui faire part de leur crainte quant à la dissension menaçant l’islam. Les autres avaient des doutes à leur propos. En raison de cette différence d’opinion, Talha (r.a.) et Al-Zoubayr (r.a.) ont cru qu’Ali ne respectait pas sa promesse. Ils lui avaient prêté allégeance sur une condition que (selon eux) ‘Ali n’avait pas respectée. C’est pour cette raison qu’ils se croyaient absous du serment d’allégeance aux yeux de la Charia. Ils se sont joints à ‘Aïcha lorsqu’ils ont entendu son annonce. Tous sont partis vers Bassora. Le gouverneur de la ville a empêché les habitants de rencontrer ‘Aïcha. Mais lorsqu’ils ont su que Talha (r.a.) et Al-Zoubayr (r.a.) avaient prêté allégeance à ‘Ali sur une condition et par contrainte, la majorité d’entre eux se sont joints à eux. Quand ‘Ali a eu la nouvelle de la présence de cette armée, il en a préparé une autre et il est parti vers Bassora. Là-bas, il a envoyé un émissaire à ‘Aïcha, Talha (r.a.) et Al-Zoubayr (r.a.). L’émissaire s’est présenté en premier à ‘Aïcha et lui a demandé qu’elles étaient ses intentions. Elle a répondu qu’elle ne souhaitait que la réforme. Ensuite, l’émissaire est parti à la rencontre de Talha (r.a.) et d’Al-Zoubayr (r.a.) et leur a demandé s’ils se battaient pour les mêmes raisons. Ils ont répondu à l’affirmatif. L’émissaire a expliqué : « Si c’est bien là votre intention, la méthode que vous avez adoptée n’est pas propice à la réforme : elle n’engendrera que des troubles. La situation est telle dans le pays que si vous tuez un individu, des milliers d’autres se soulèveront pour le venger. D’autres personnes se joindront à eux pour les soutenir. La réforme exige d’unir le pays dans un premier temps et de punir les fauteurs de troubles par la suite. Sinon, châtier autrui dans cet état d’anarchie attisera davantage de troubles dans le pays. Il faudra établir l’autorité de l’Etat dans un premier temps : il châtiera ensuite les coupables. » En entendant cela, ils ont déclaré : « Si telle est l’intention d’Ali, qu’il vienne. Nous sommes prêts à le soutenir. Sur ce, cet individu a informé ‘Ali ; et les représentants des deux parties se sont rencontrés et sont arrivés à la conclusion que la bataille était malvenue et que la réconciliation était plus propice. »

    Les suivants d’Abdoullah Bin Saba et les assassins d’Outhman (r.a.) ont été fort troublés lorsqu’ils ont entendu cela. Un groupe parmi eux s’est réuni dans le secret. Ils ont conclu que la réconciliation entre les musulmans leur sera très préjudiciable, car ils seront à l’abri du châtiment qu’ils méritent pour avoir tué ‘Outhman (r.a.) tant que les musulmans s’entretueront. S’il y a réconciliation et paix, ils ne seront plus en paix, quant à eux. C’est pour cette raison qu’il fallait empêcher la réconciliation coûte que coûte.

    Entre-temps, ‘Ali est arrivé et le lendemain il a rencontré Al-Zoubayr (r.a.). ‘Ali lui a demandé : « Vous avez préparé une armée pour vous battre contre moi. Mais avez-vous aussi préparé l’excuse que vous présenterez à Dieu pour avoir pris les armes contre moi ? Pourquoi souhaitez-vous détruire de vos mains cet islam établi au prix de grandes souffrances ? Ne suis-je pas votre frère ? Pourquoi naguère notre sang nous était-il interdit et qu’il nous est permis à présent de le faire couler ? Cela aurait été permis si la donne avait changé. Mais étant donné que rien n’a changé, qu’elle est la raison de ce conflit ? »

    Talha (r.a.), qui était avec Al-Zoubayr (r.a.), a déclaré : « Vous avez incité les gens à tuer ‘Outhman (r.a.). » ‘Ali a répondu : « Je maudis ceux qui l’ont assassiné ! » Et il a dit à Al-Zoubayr (r.a.) : « Te souviens-tu quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) t’avait dit : « Par Allah ! Tu te battras contre ‘Ali ! Et tu seras un injuste ! » En entendant cela Al-Zoubayr (r.a.) est retourné vers son armée et a juré qu’il ne se battra pas contre ‘Ali. Il a aussi avoué qu’il avait commis une erreur de jugement. Quand la nouvelle s’est répandue, tout le monde était rassuré qu’il n’y aura pas de bataille et qu’on allait se réconcilier. Mais les fauteurs de trouble étaient fort tourmentés. La nuit, ils ont comploté pour mettre fin à la trêve. Ceux qui étaient avec ‘Ali devaient lancer la nuit un assaut contre l’armée d’Aïcha, de Talha (r.a.) et d’Al-Zoubayr (r.a.). Et ceux [des rebelles] qui étaient dans l’armée de ces derniers devaient lancer un assaut de nuit sur l’armée d’Ali. (Ces groupes rebelles ne se sont pas battus entre eux : ils ont attaqué le corps principal de l’armée adverse.) Cela a semé la confusion et chacun pensait que l’autre l’avait trompé, tandis que c’était là un complot des partisans [d’Abdoullah bin] Saba. Quand la bataille a éclaté, ‘Ali a demandé qu’on en informe ‘Aïcha, dans l’espoir qu’Allah mette fin à cette anarchie par son entremise. On a fait avancer le chameau d’Aïcha mais les conséquences se sont révélées être encore plus dangereuses. Lorsque les fauteurs de troubles ont constaté que leur plan a été renversé, ils ont commencé à décocher des flèches contre le chameau d’Aïcha. Celle-ci a commencé à crier : « Cessez le combat ! Souvenez-vous d’Allah et du dernier Jour ! » Mais les rebelles n’ont pas cessé d’envoyer des flèches sur le chameau d’Aïcha. Les gens de Bassora, qui l’entouraient, ont été fort courroucés de constater cet outrage à l’endroit de la Mère des Croyants. Ils ont dégainé leurs épées et ont lancé l’assaut contre l’armée adverse et le chameau d’Aïcha s’est retrouvé au centre de la bataille. Les compagnons et des braves l’ont entouré et ils ont été tués un par un sans pour autant abandonner les rennes du chameau. Al-Zoubayr (r.a.), quant à lui, ne s’était pas joint à la bataille et s’était éloigné. Mais un être infâme l’a poursuivi et l’a tué tandis qu’il était en prière. Talha (r.a.) a été tué quant à lui par les rebelles en pleine bataille. Quand la bataille faisait rage, on a compris que celle-ci ne prendra pas fin tant qu’on n’écarte pas ‘Aïcha. C’est alors que certains ont tranché les pattes de son chameau et ont placé le hawdah à terre. C’est là que la bataille a pris fin. Cette bataille avait rendu le visage d’Ali rouge de tristesse ; mais le mal était fait. Il a été fort triste lorsqu’on a découvert la dépouille de Talha (r.a.) parmi les morts. Tout cela démontre que les compagnons n’étaient pas responsables de ce conflit. C’était un complot fomenté par les assassins d’Outhman (r.a.).

    Talha (r.a.) et Al-Zoubayr (r.a.) ont rendu l’âme après avoir prêté allégeance à ‘Ali car ils avaient changé d’intention et avaient promis de le soutenir. Mais ils ont été tués par des fauteurs de troubles. ‘Ali a maudit leurs assassins. À la fin de la bataille d’Al-Jamal, ‘Ali a préparé les montures et les provisions d’Aïcha (r.a.) et il est venu en personne pour son départ. Il a aussi souhaité adieu à ceux qui voulaient accompagner Aïcha (r.a.). Le jour de son départ, ‘Ali (r.a.) est venu la rencontrer. Elle s’est mis debout pour lui et elle est sortie devant tout le monde et a déclaré : « Ô mes fils ! Nous nous sommes fait souffrir les uns les autres et nous nous sommes brouillés. Qu’à l’avenir, aucun des nôtres ne commettent des excès à l’encontre de l’autre en raison de nos différends. Par Allah, il n’y avait aucun différend entre ‘Ali et moi depuis le début sauf [les malentendus] qui existent généralement entre un homme et ses beaux-parents. » (En somme il s’agissait de différends mineurs). Et ‘Ali est mon moyen pour accomplir de bonnes œuvres. »

    ‘Ali (r.a.) a déclaré : « Ô gens ! ‘Aïcha dit la vérité. Il n’y avait pas d’autres différends entre nous. Ici-bas et dans l’au-delà elle est l’épouse bénie de votre Prophète. » ‘Ali (r.a.) a accompagné Aïcha sur plusieurs kilomètres et il a ordonné à ses fils de l’accompagner et de retourner après un jour. Ce récit est tiré d’Al-Tabari.

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) relate : « Talha (r.a.) était vivant après le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et lorsque des différends ont éclaté entre les musulmans après le martyre d’Outhman (r.a.), Talha (r.a.), Al-Zoubayr (r.a.) et ‘Aïcha étaient les leaders du groupe qui affirmaient qu’on devait venger sa mort. Mais le deuxième groupe a déclaré que les musulmans étaient divisés : tout le monde d’ailleurs doit mourir tôt ou tard. Il fallait dans un premier temps réunir les musulmans afin de maintenir la gloire et la grandeur de l’islam. On pouvait se venger plus tard. Le leader de ce deuxième groupe était ‘Ali. Le différend a pris une telle ampleur que Talha (r.a.), Al-Zoubayr (r.a.) et ‘Aïcha sont allés jusqu’à dire qu’Ali souhaitait protéger ceux qui ont tué ‘Outhman (r.a.). ‘Ali, quant à lui, les a accusés d’accorder priorité à leurs desseins personnels sur les avantages de l’islam. Ces différends avaient atteint leur paroxysme et la bataille a débuté entre eux. ‘Aïcha était à la tête de son armée. Elle était montée à chameau et poussait les soldats à se battre. Talha (r.a.) et Al-Zoubayr (r.a.) avaient également participé à cette bataille. En tout cas, la bataille faisait rage entre les deux groupes quand un compagnon a rencontré Talha (r.a.) et lui a demandé : « Te souviens-tu du moment où nous étions en compagnie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et qu’il avait déclaré : « Talha (r.a.) ! Un jour, toi et ‘Ali serez dans deux armées différentes. ‘Ali aura raison et toi tu seras dans l’erreur. » Les yeux de Talha (r.a.) se sont ouverts en entendant cela. Il a déclaré : « Oui ! Je m’en souviens ! » Et il a quitté cette armée sur-le-champ. Lorsqu’il quittait la bataille afin que [le but de] la parole du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’accomplisse, un infâme appartenant aux soldats d’Ali l’a tué d’un coup de poignard dans le dos. L’assassin de Talha (r.a.), croyant qu’il recevra une grande récompense, est parti voir ‘Ali et lui a annoncé : « Ô Émir des croyants ! Je vous donne la nouvelle de la mort de votre ennemi. » ‘Ali lui a demandé : « Quel ennemi ? » L’autre a dit : « Ô Émir des Croyants ! J’ai tué Talha (r.a.) ! » ‘Ali lui a dit : « Ô homme ! Je te donne la bonne nouvelle de la part du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) que tu finiras en enfer, car il avait dit en présence de Talha (r.a.) et de la mienne : « Ô Talha (r.a.) ! Tu seras humilié pour la cause de la vérité et de la justice. Quelqu’un te tuera, mais Allah le jettera en enfer. »

    La bataille de Siffîn a eu lieu entre ‘Ali (r.a.) et Mou’awiya en l’an 37 de l’Hégire. Siffîn est un lieu situé entre la Syrie et l’Iraq. ‘Ali est sorti de Koufa avec son armée pour s’y rendre. Lorsqu’il a constaté que l’armée syrienne campait déjà sur place sous le commandement de l’Emir Mou’awiyah et qu’un détachement de son armée contrôlait le point d’eau sur de l’Euphrate, ‘Ali leur a rassuré qu’il n’était pas venu se battre mais se réconcilier avec l’Emir Mou’awiyah. Mais ce dernier n’était pas enclin à la réconciliation. L’armée syrienne a empêché l’armée d’Ali de puiser de l’eau du fleuve. ‘Ali a alors ordonné à ses soldats de lancer l’attaque ; et c’est ainsi que son armée a réussi à repousser ses adversaires et à se frayer un chemin jusqu’au fleuve. ‘Ali, quant à lui, a permis aux Syriens de puiser de l’eau du fleuve. Les Syriens en avaient empêché l’armée d’Ali mais celui-ci leur a permis de le faire lorsqu’il a pris contrôle du fleuve. L’Emir Mou’awiyah insistait qu’Ali devait lui confier les assassins du calife ‘Outhman (r.a.). Lorsque la bataille était sur le point d’éclater entre les deux, ceux qui souhaitaient la réconciliation dans les deux camps ont pu maîtriser la situation. La bataille a débuté au cours du mois de Safar en l’an 37 de l’Hégire. Il y a eu des escarmouches avant la bataille ouverte, que voulaient éviter les deux belligérants. Afin de maintenir la possibilité de pourparlers, les deux parties ont décidé d’une trêve temporaire au cours des mois sacrés ; mais ce plan n’a pas réussi non plus. Au cours du mois de Safar on a annoncé la bataille. Voyant qu’il n’y avait pas d’issue à la bataille, la détermination de l’Emir Mou’awiyah a flanché. Face à cette situation périlleuse, ‘Amr Bin Al-’As lui a conseillé de placer des exemplaires du Coran au bout des lances et d’annoncer que le verdict doit être rendu à la lumière de ce livre. Il en fut ainsi et cela a causé des différends entre les suivants d’Ali. Beaucoup ont déclaré qu’on ne peut pas rejeter l’appel à solliciter le verdict de Dieu. Sur ce, ‘Ali a rappelé l’avant-garde de l’armée et la bataille s’est arrêtée.

    La majorité des soldats d’Ali ont accepté la suggestion de l’Emir Moua’wiyah notamment que les deux belligérants devaient choisir un médiateur pour les représenter. Ces deux médiateurs devaient arriver à une décision en se basant sur le Saint Coran. »

    Cet incident est nommé Al-Tahkim dans les recueils de l’histoire. En tout cas, les Syriens ont choisi ‘Amr Bin Al-’As et ‘Ali a choisi Abou Mousa Al-Ach’ari. Après avoir signé l’accord, les deux armées se sont dispersées. Ces récits sont tirés du recueil d’Ibn Athir.

    Le deuxième Calife relate à ce propos : « Lors de cette bataille, les soldats de Mou’awiyah ont placé des copies du Coran sur leurs lances en disant : « Nous accepterons tout verdict du Coran. Nous devons choisir des médiateurs à cet effet. » Le fauteur de trouble qui avait comploté l’assassinat d’Outhman (r.a.) et qui s’était joint au groupe d’Ali afin de sauver sa peau, a insisté auprès d’Ali que la partie adverse avait raison et qu’il devait nommer des médiateurs. ‘Ali a rejeté son avis à maintes reprises mais les faibles qui étaient tombés dans le piège ont insisté qu’il devait choisir un médiateur.

    ‘Amr Bin Al-’As était le médiateur choisi par Mou’awiyah et Abou Mousa Al-Ach’ari était celui d’Ali. Cette médiation avait pour cause le meurtre d’Outhman (r.a.) et la condition était que le verdict serait rendu selon le Coran. »

    Le verdict serait rendu au sujet de l’assassinat du Calife ‘Outhman (r.a.) et ces médiateurs devaient rendre le verdict à ce propos. Les assassins seraient punis en accord au verdict du Coran.

    « Mais ‘Amr Bin Al-’As et Abou Mousa Al-Ach’ari ont décidé qu’il fallait destituer tout d’abord le calife ‘Ali et l’émir Mou’awiyah. Or ces deux médiateurs avaient été choisis afin de rendre un verdict sur l’assassinat d’Outhman (r.a.). Mais tous deux ont décidé qu’il fallait destituer les deux dirigeants dans un premier temps avant de commencer les pourparlers car tous les musulmans étaient empêtrés dans ces malheurs en raison de ces deux dirigeants. Telle était donc l’opinion de ces deux médiateurs.

    Ensuite, pensaient-ils, les musulmans pourront librement arriver à un verdict et choisir le Calife de leur choix. Or ces deux médiateurs n’avaient pas été choisis pour cette tâche. C’était là une erreur de leur part : telle n’était pas leur mission. Mais en tout cas, ils ont organisé une rencontre afin d’en faire l’annonce ; et ‘Amr Bin Al-’As a dit à Abou Mousa Al-Ach’ari : « Annoncez tout d’abord votre verdict et j’en ferai de même par la suite. » Abou Mousa a annoncé son verdict, notamment qu’il destitue ‘Ali (r.a.) de son Califat. Par la suite Amr Bin Al-’As s’est mis debout et il a déclaré : « Abou Mousa Al-Ach’ari a démis ‘Ali de ses fonctions et je suis d’accord avec lui et je soutiens sa décision. Mais je ne destitue pas Mou’awiyah : je le soutiens au contraire. »

    ‘Amr Bin Al-’As était une personne pieuse, ajoute le Mouslih Maw’oud, et je ne souhaite point débattre sur la raison de sa décision. »

    En dépit de sa piété, il a été influencé par d’autres : on en ignore les raisons véritables. Il s’agit là d’un sujet différent : il n’y pas lieu à en débattre ici. Mais en tout cas il avait pris une mauvaise décision. Sur ce les suivants de Moua’wiyah ont commencé à dire que les médiateurs ont jugé en faveur de Mou’awiyah et que ce verdict est approprié. Mais ‘Ali a rejeté ce verdict et il a déclaré que les médiateurs n’avaient pas été nommés à cet effet – et d’ailleurs leur verdict n’est pas en accord à quelque commandement du Coran. Sur ce, les hypocrites qui étaient en compagnie d’Ali et qui avaient insisté sur la nomination des médiateurs ont fait du bruit en disant : « Pourquoi donc a-t-on nommé ces médiateurs, quand il ne peut y avoir de médiateur sur des questions religieuses ? » ‘Ali a répondu : « De prime abord, selon l’accord leur verdict devra se reposer sur le Coran, mais ils n’ont pas appliqué cette injonction. D’ailleurs on a nommé ces médiateurs sur votre insistance. Maintenant vous questionnez ma décision à ce propos. » Ils ont répondu : « C’était là une sottise de notre part et nous avions commis une erreur en vous faisant cette requête. Mais la question est pourquoi l’aviez-vous acceptée ? Cela signifie que vous êtes tout aussi pécheur que nous, ont déclaré les rebelles. Vous et nous avons commis une erreur. Nous nous en sommes repentis, vous devez en faire de même et accepter que tout ce que vous aviez dit était inapproprié. »

    L’objectif des rebelles était ceci : si ‘Ali avait rejeté leur requête ils allaient répudier l’allégeance qu’ils lui avaient prêtée en déclarant qu’il avait enfreint un commandement de l’Islam… »

    Si ‘Ali avait rejeté leur requête ils allaient répudier l’allégeance qu’ils lui avaient prêtée en déclarant qu’il avait enfreint un commandement de l’Islam. Si ‘Ali avait admis sa faute et qu’il s’en repentait cela rendrait nul son Califat car celui qui commet une faute si importante ne peut demeurer Calife.

    Sur ce ‘Ali a répondu : « Je n’ai commis aucune faute. J’ai nommé un médiateur en accord aux préceptes de l’Islam. D’ailleurs au moment de leur nomination j’avais mis pour condition que j’accepterais leur verdict uniquement s’il était conforme au Coran et aux hadiths. Étant donné qu’ils n’ont pas respecté ce principe et qu’ils n’ont pas rendu de verdict sur l’affaire pour laquelle ils avaient été nommés, je ne suis pas obligé d’accepter leur décision. » Mais [les rebelles] n’ont pas accepté cette explication d’Ali et ils ont renié l’allégeance qu’ils lui avaient prêté. Ils étaient connus comme les Khawarij. Ils avaient pour croyance qu’il n’était pas nécessaire d’obéir au Calife ; selon eux, on devait suivre la décision de la majorité des musulmans car vouer obéissance à un seul chef est contraire à l’énoncé : « Il n’y a pas d’autre ordre hormis celui d’Allah. »

    La bataille de Naharwan a eu lieu en l’an 38 de l’Hégire. Naharwan se situe entre Baghdad et Wasta : une bataille entre ‘Ali et les Khawarij s’y est déroulée. Selon Ibn Athir, Abou Mousa Al-Ach’ari était le médiateur d’Ali et ‘Amr Bin Al-’As celui de Moua’wiyah : ils avaient pour but de mettre un terme à la bataille de Siffîn. Cette nomination est connue sous le nom d’Al-Tahkim dans l’histoire. ‘Ali avait un différend à ce sujet avec une partie de son armée : elle s’est rebellée et ses [partisans] étaient connus comme les Khawarij. Selon les Khawarij, le Tahkim était une faute et ils ont demandé au Calife ‘Ali (r.a.) de renoncer à son Califat. Mais il a refusé. (La raison avait été évoquée plus haut.) ‘Ali s’est préparé de nouveau pour lancer une attaque contre l’Emir Mou’awiyah en Syrie quand les Khawarij ont commencé à fomenter des troubles. Ils ont choisi ‘Abdoullah Bin Wahab comme leur chef et ils ont quitté Koufa pour se rendre à Naharwan. Les Khawarij ont aussi réuni leurs partisans à Bassora qui se sont joints à l’armée d’Abdoullah Bin Wahab à Naharwan. ‘Abdoullah Bin Khabbab, un compagnon du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), a été tué parce qu’il était un partisan d’Ali : ils ont éventré sans pitié sa femme enceinte et l’ont tuée. Ils ont aussi tué trois femmes de la tribu de Tay. Quand ‘Ali en a eu connaissance, il a envoyé Harith Bin Mourrah pour mener une enquête. Celui-ci était donc parti comme ambassadeur. Quand il est arrivé sur place, les Khawarij l’ont tué. Vu cette situation ‘Ali a décidé de ne pas se rendre en Syrie : il est parti avec les 65 000 soldats destinés à la Syrie combattre les Khawarij. Quand il est arrivé à Naharwan il a invité les Khawarij à conclure un pacte. Il a offert l’étendard à Abou Ayyoub Al-Ansari en disant que celui qui se place dessus sera en sécurité. Cent parmi mille Khawarij se sont joints à ‘Ali et un grand nombre est reparti à Koufa. Seuls 1800 des Khawarij avec à leur tête Abdoullah Bin Wahab se sont avancés pour combattre les 65 000 soldats d’Ali : tous les Khawarij ont été tués. Selon un récit, moins de dix d’entre eux avaient eu la vie sauve. Sept soldats d’Ali sont tombés en martyrs. ‘Amra Bint ‘Abdir Rahman relate qu’Ali est parti dans la direction de Bassora pour souhaiter adieu à Oumm Salamah, l’épouse bénie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Elle a dit à ‘Ali : « Partez sous la protection de Dieu ! Par Allah vous avez raison et la vérité est avec vous. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) nous a ordonné de demeurer dans nos maisons : si je n’avais pas peur de désobéir à Allah et à Son Prophète je serai parti avec vous. Mais par Allah, je vous envoie ‘Oumar mon fils pour vous accompagner. Il est le meilleur et le plus cher de mes enfants. Je le chéris plus que ma vie. »

    J’évoquerai ces récits [sur ‘Ali] la semaine prochaine Incha Allah.

    Je vous demande de nouveau de prier pour les ahmadis du Pakistan et d’Algérie. Il y a une bonne nouvelle à propos de l’Algérie : deux jours auparavant deux différents tribunaux ont acquitté de nombreux ahmadis et [ont rejeté] les fausses accusations portées contre eux. Qu’Allah récompense ses juges équitables. Qu’Allah permette aux autres fonctionnaires et procureurs qui portent ces accusations mensongères de faire preuve d’équité.

    Certains hauts cadres au Pakistan et des juges sont en train de s’éloigner de la justice et utilisent à mauvais escient leur autorité. Qu’Allah leur permette de se débarrasser de leur haine lorsqu’ils examinent ces dossiers. Qu’Allah saisisse dans les plus brefs délais ceux qui à Sa connaissance ne se reformeront pas. Qu’Il fasse que les ahmadis du Pakistan puissent vivre en paix. Les ahmadis de la diaspora pakistanaise et ceux qui vivent au Pakistan doivent mettre l’accent sur les supplications et les prières facultatives. Ils doivent réciter ces prières :

    رب كل شيء خادمك رب فاحفظني وانصرني وارحمني

    « Ô mon Seigneur ! Toute chose est vouée à Ton service ! Protège-moi, aide-moi et aie pitié de moi ! »

    اللهم إنا نجعلك في نحورهم ونعوذ بك من شرورهم

    « Ô Allah ! Nous Te prenons comme bouclier contre leurs attaques frontales et nous cherchons refuge auprès de Toi contre leur malveillance. »

    Il faudra aussi mettre l’accent sur l’Istighfar et le Daroud. Ceci est des plus nécessaires ces jours-ci. Il faudra aussi accomplir des prières Nawafil. Qu’Allah leur permette de faire preuve de justice et que la situation se rétablisse là-bas.

    Je dirigerai quelques prières funéraires après la prière de Joumou’ah. La première sera celle de Humda Abbas Sahiba qui était l’épouse d’Abbas Abdul Qadir Saheb, le martyr, de Khairpur. Elle est décédée le 29 décembre à l’âge de 91 ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. En 1926 le docteur Mohammad Ibrahim, le père de la défunte, avait embrassé l’Ahmadiyya sur la main du Mouslih Maw’oud après avoir été impressionné par un camarade de classe ahmadi lors de ses études à la King Edward College. Humda Saheba s’est mariée en 1951 à Lahore avec le Professeur Abbas Abdul Qadir qui était le petit-fils paternel de Mawlana Abdul Majid Saheb, un compagnon du Messie Promis (a.s.). Il était aussi le fils du Professeur Abdul Qadir qui était le frère aîné de Sayyeda Begum Saheba, l’épouse du Mouslih Maw’oud.

    Le Professeur Abdul Qadir Saheb, le mari de la défunte, est tombé en martyr en 1974 à Khairpur. La défunte a fait montre d’une grande patience et s’était résignée au décret de Dieu. Après le martyre de son mari, un de ses cousins paternels lui a dit dans sa lettre de condoléances : « Abbas était une très bonne personne. Si seulement il avait connu une fin sur la voie de la direction. » Humda Saheba lui a répondu : « Je suis fière que la voie sur laquelle mon mari est tombé en martyr est celle de la direction. »

    La défunte avait une amie proche lors de ses études. Elle se nommait Shafiqa et par hasard elle s’est mariée au général Zia Ul Haq du Pakistan. Quand celui-ci est devenu président elle a commenté : « Tout le monde vient me rencontrer mais pas Humda. » Quand la défunte l’a su elle a déclaré : « Je ne souhaite guère rencontrer la femme de celui qui est hostile envers mon Imam Bien-Aimé le Messie Promis (a.s.) et sa Jama’at. » Jamais la défunte n’est allée la rencontrer.

    La défunte possédait de grandes qualités. Elle aimait beaucoup la propreté. Elle était très cultivée et sincère. Elle était régulière dans ses prières et son jeûne. Elle a aussi insufflé ces mêmes habitudes en ses enfants. Elle payait ses cotisations dans les plus brefs délais. Elle était toujours prête à faire de l’aumône. Au cours du Ramadan, elle organisait tous les jours des repas de fin de jeûne à la maison pour un grand nombre de jeûneurs. Elle avait une relation très proche avec le Califat et nourrissait une grande affection à son égard. Elle m’écrivait régulièrement des lettres de sa main. Elle lisait souvent des livres du Messie Promis (a.s.). Jusqu’à la fin de ses jours, elle lisait en outre les autres livres de la communauté ainsi que le journal Al-Fazl. En 2006 sa fille cadette, la docteure Amira, et ses deux enfants sont morts dans un accident de route. Elle a enduré ce drame avec un grand courage et a fait montre d’une patience exemplaire. Tous ses proches l’aimaient en raison de ses nombreuses qualités. Ses proches non-ahmadis l’aimaient aussi beaucoup. Elle laisse derrière elle trois filles et deux fils : ils résident aux Etats-Unis, au Canada et en Norvège. Qu’Allah fasse que les enfants, les petits-enfants et les descendants de la défunte puissent perpétuer ses bonnes œuvres. Qu’Il exalte le rang de la défunte.

    Le prochain défunt dont je dirigerai la prière funéraire se nomme Ridwan Sayed Na’imi, de l’Irak. Il est décédé le 13 novembre à l’âge de 70 ans. Inna lillahi wa inna ilaihi raji’oun. Son fils Mustafa Na’imi écrit : « Dans un songe, mon père s’est vu aux côtés de Sayyed Abdoul Qadir Al-Jilani, qui lui a offert ses chaussures. Mon père a hésité à les prendre en disant qu’il ne méritait pas de porter les chaussures de Sayyed Abdoul Qadir Al-Jilani. Mais après que celui-ci ait insisté, mon père a fini par les porter. Par la suite Sayyed Abdoul Qadir Al-Jilani lui a indiqué vers un homme et sa communauté et a ordonné à mon père de se joindre à eux. »

    Par la suite, Ridwan Na’imi avait reçu la visite du Saint Prophète (sa) dans un rêve. Quelques années plus tard, à travers la MTA lorsqu’il a appris au sujet de la communauté, Ridwan Na’imi avait dit que la rencontre avec le Saint Prophète (sa) dans son rêve signifiait l’avènement de son serviteur véridique, le Messie Promis (as), et l’homme et la communauté que Sayyed Abdoul Qadir Al-Jilani lui avait demandé de rejoindre dans l’autre songe faisaient référence au Calife du Messie et à sa communauté. Il a ainsi fait la Bai’ah en 2012.

    Le défunt était un homme très pieux, et qui aidait ses proches et les pauvres. Il était passionné de prédication. En dépit d’une santé fragile et de l’opposition des gens, il a continué de transmettre le message de l’Ahmadiyya dans sa région. Il conseillait toujours à sa famille de prêter allégeance et de rejoindre la Jama’at. Son fils, sa femme ainsi que le frère de sa femme ont également prêté allégeance depuis. Qu’Allah le Très Haut affermisse leurs pas, qu’Allah leur permette de perpétuer ses nobles actions, et qu’Il élève le rang du défunt.

    La prochaine personne dont je dirigerai la prière funéraire se nomme Malik ‘Ali Mohammad de Hajka, du district de Sargodha : il était le père de Mohammad Afzal Zafar, missionnaire du Kenya. Il est décédé le 20 août à l’âge de 90 ans. Inna lillahi wa inna ilaihi raji’oun. En 1974, il avait été emprisonné dans la voie d’Allah. Il avait un très grand respect pour les serviteurs de la communauté, pour les Waqifîn-e-Zindagi, les missionnaires et les Mou’allimine. Le défunt offrait régulièrement la prière de Tahajjoud en plus des prières quotidiennes et jeûnait régulièrement aussi. Il était très hospitalier et prenait soin des pauvres. Il faisait preuve de patience et était reconnaissant et respectait les liens de parenté. Il était un homme pieux et sincère. Il récitait régulièrement le Saint Coran et il a également eu l’opportunité d’apprendre à de nombreux enfants à le réciter. Il laisse derrière lui ses trois fils et ses onze petits-enfants. Comme je l’ai mentionné, Mohammad Afzal, missionnaire au Kenya, est son fils, et il était actuellement en train de servir dans ce pays. Il n’a donc pas pu participer aux funérailles et à l’enterrement de son père. Qu’Allah le Très-Haut lui accorde la patience et le courage, qu’Il fasse preuve de pardon et de miséricorde à l’égard du défunt, et qu’Il élève son rang.

    Le prochain défunt dont je dirigerai la prière funéraire se nomme Ehsan Ahmad Sahib de Lahore : il était le fils de Shafqat Mahmood. Il est décédé le 27 juillet à l’âge de 35 ans du Covid-19. Inna lillahi wa inna ilaihi raji’oun. Il était le petit-fils de Hazrat Maulvi Nur-ud-Din Ajmal originaire de Goleki, district de Gujrat, qui était un compagnon du Messie Promis (as), et il était aussi le petit-fils d’Irshad Ahmad de Gujranwala. Il avait l’opportunité de servir depuis deux ans comme président de la communauté locale de Rachna Town à Lahore. Il a également eu l’opportunité de servir comme Secrétaire Nau-Mobayi’in à Delhi Gate Imarat. Il aimait beaucoup transmettre le message. Par la grâce d’Allah, il a eu l’honneur de guider huit personnes vers l’Ahmadiyya. Il laisse derrière lui sa femme, ses deux fils, Hannan Ahmad Masroor Omar, âgé de 6 ans et Mobin Ahmad Tahir Omar, âgé de 3 ans, sa fille Saira Ahmad, âgée de 5 ans, ainsi que son père, sa mère, ses trois frères et deux sœurs. Qu’Allah le Très-Haut leur accorde à tous la patience et le courage. Qu’Il prenne Lui-même soin de ces enfants, qu’Il leur permette de perpétuer ses nobles actions, et qu’Il élève le rang du défunt.

    Le prochain défunt dont je dirigerai la prière funéraire se nomme Riaz-ud-Din Shams : il était le fils cadet de Maulana Jalal-ud-Din Shams. Il est décédé le 27 mai. Inna lillahi wa inna ilaihi raji’oun. En ce qui concerne sa famille, le défunt était l’arrière-petit-fils paternel de Hazrat Mian Mohammad Siddiq, qui était un compagnon du Messie Promis (as). Le défunt était le petit-fils paternel de Hazrat Mian Imam-ud-Din Sekhwani, c’était aussi le petit-fils maternel de Hazrat Khawaja Obaidullah, et il était le fils de Maulana Jalal-ud-Din Shams. Ils étaient tous des compagnons. Le défunt était Moussi. Il laisse derrière lui ses deux filles et son fils. Qu’Allah le Très Haut accorde la patience et le courage à ses enfants. Son épouse était décédée. Qu’Allah fasse preuve de pardon et de miséricorde à l’égard du défunt, et qu’Il exalte son rang. Son frère Munir-ud-Din Shams écrit : « Le défunt possédait de nombreuses qualités. Il était régulier dans ses prières, et il enjoignait toujours à ses enfants de faire la prière. Il avait un grand amour pour le Califat. A la maison, il évoquait souvent le sujet de l’attachement à l’institution du Califat. En dépit du fait qu’il est malade depuis deux ans, il est venu me rendre visite, et il discutait avec beaucoup de patience et de courage et de bonne humeur. Il était préoccupé pour ses enfants, il ne se souciait guère de lui. » Tout le monde a partagé que le fait de garder le sourire en toutes circonstances, de garder des liens étroits avec tout le monde et de partager la joie et la tristesse des gens, faisaient parties de ses qualités. Qu’Allah le Très-Haut fasse preuve de pardon et de miséricorde à l’égard du défunt, et qu’Il élève son rang.


    (Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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    Ali Bin Abi Talib, le Calife bien guidé https://islam-ahmadiyya.org/ali-bin-abi-talib-le-calife-bien-guide/ Thu, 24 Dec 2020 11:37:49 +0000 https://islam-ahmadiyya.org/ali-bin-abi-talib-le-calife-bien-guide/ Dans son sermon du 18 décembre 2020, Sa Sainteté le Calife d'autres récits sur la vie de Ali Bin Abi Talib, un des califes bien-guidés de l'Islam.

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  •  Sermon du vendredi 18 décembre 2020, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

    J’évoquais ‘Ali (r.a.) [dans mes précédents sermons]. On trouve mention des services qu’il avait rendus lors de la dernière maladie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Selon le recueil d’Al-Boukhari, ‘Oubaydoullah Bin ‘Abdillah relate qu’Aïcha (r.a.) racontait ceci : « Lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est tombé malade et que son état s’est aggravé, il a demandé la permission à ses [autres] épouses d’être soigné dans ma maison (c’est-à-dire celle d’Aïcha). Elles lui ont donné cette permission. Sur ce, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est sorti [avec l’aide] de deux individus : ses pieds traînaient, traçant des sillons dans le sable. Il se trouvait entre ‘Abbas et une autre personne. » C’est-à-dire qu’il était dans la maison d’Aïcha et qu’il en est sorti pour se rendre à la mosquée, soutenu par deux personnes.

    ‘Oubaydoullah relate : « J’ai évoqué le récit d’Aïcha à Ibn ‘Abbas et je lui ai demandé s’il connaissait ces deux individus. Il m’a répondu qu’il n’en savait rien. » Il y avait ‘Abbas qu’avait mentionné Aïcha et l’autre était ‘Ali (r.a.) Bin Abi Talib (r.a.).

    ‘Abdoullah Bin ‘Abbas relate : « ‘Ali (r.a.) Bin Abi Talib est sorti de la maison du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lors de la dernière maladie qui lui a été fatale. On lui a demandé : « Ô Aboul Hassan ! Comment va la santé du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ? » Il a répondu : « Louanges à Allah ! Il va bien ce matin. » Alors, ‘Abbas Bin ‘Abdil Mouttalib a attrapé la main d’Ali (r.a.) et a déclaré : « Par Allah ! Après trois jours, tu seras sous l’autorité d’une autre personne. Par Allah ! Je constate que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) mourra bientôt des suites de cette maladie. Je reconnais l’expression qu’ont les Banou ‘Abdil Mouttalib quand la mort les guette. Allons le voir et demandons-lui qui sera élu Calife [après lui]. S’il sera des nôtres nous en aurons connaissance. Et s’il ne l’est pas nous allons le savoir et le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) nous prodiguera quelque conseil à cet effet. ‘Ali (r.a.) a déclaré : « Par Allah ! Si nous questionnons le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) à cet égard et qu’il ne nous confère pas cet honneur, les gens ne nous l’accorderont pas après lui. Par Dieu ! Je ne le questionnerai pas à ce propos. »

    Ce récit est tiré d’Al-Boukhari. Syed Wali Ullah Shah a commenté à ce propos dans son ouvrage : « Dire [qu’Ali (r.a.)] tombera sous la tutelle de quelqu’un d’autre après la disparition du Saint Prophète (saw) est en fait une expression indirecte signifiant que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) rendra l’âme après trois jours. »

    ‘Amir relate : « Après le décès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), ‘Ali (r.a.), Fadl et Ousama Bin Zayd ont lavé sa dépouille. Ces mêmes personnes l’ont descendu dans sa tombe. » Selon un autre récit, ‘Abdour Rahman Bin ‘Awf était lui aussi parmi eux.

    Il existe plusieurs récits sur le serment d’allégeance prêté par ‘Ali (r.a.) sur les mains d’Abou Bakr (r.a.). Il est dit qu’Ali (r.a.) lui avait prêté allégeance tout de suite et ce de gaîté de cœur. Certains disent le contraire. En tout cas, Abou Saïd Al-Khoudri relate : « Les Mouhajirine et les Ansar avaient prêté allégeance à Abou Bakr (r.a.). Celui-ci est monté sur la chaire. Il s’est tourné vers l’assistance et n’a pas trouvé ‘Ali (r.a.). Il a demandé à son sujet. Certains Ansar sont partis et ont ramené ‘Ali (r.a.). Abou Bakr (r.a.) a déclaré en s’adressant à lui : « Ô cousin et gendre de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) ! Est-ce que tu souhaites briser l’unité des musulmans ? » ‘Ali (r.a.) a répondu : « Ô Calife de l’Envoyé divin ! Ne soyez point sévère envers moi. » Et ensuite il a prêté allégeance au Calife.

    Selon Tabari, Habib Bin Abou Saïd relate qu’Ali (r.a.) était chez lui. Un individu est parti l’informer qu’Abou Bakr (r.a.) acceptait les allégeances [des musulmans]. ‘Ali (r.a.) portait [uniquement] sa tunique. Il est sorti rapidement dans l’état où il était : il ne portait ni d’Izar ni de manteau. Il avait peur d’être en retard. Il a prêté allégeance à Abou Bakr (r.a.) et s’est assis auprès de lui. Ensuite il a demandé qu’on lui apporte ses vêtements et il s’en est habillé. Il est resté dans l’assemblée d’Abou Bakr (r.a.).

    ‘Allamah Ibn Kathir relate qu’Ali Bin Abi Talib a prêté allégeance à Abou Bakr (r.a.) le premier ou le deuxième jour après le décès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Ceci est la vérité car jamais ‘Ali (r.a.) n’a abandonné Abou Bakr (r.a.). D’ailleurs il n’a jamais cessé de prier derrière Abou Bakr (r.a.).

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « ‘Ali (qu’Allah lui accorde sa grâce) avait pris du retard à prêter allégeance à Abou Bakr (r.a.) durant les premières heures. Mais quand il est retourné chez lui l’idée lui est passée par la tête pour quelque raison. Et sans même porter son turban il s’est présenté sur-le-champ pour prêter allégeance au Calife. Par la suite il a demandé qu’on lui ramène son turban. On en déduit qu’il s’est dit que [ce retard] est un grand péché. Il est parti avec un tel empressement qu’il n’avait même pas pris son turban. »

    Sans se vêtir complètement il s’est présenté au plus vite au Calife.

    Selon d’autres récits, ‘Ali (r.a.) aurait prêté allégeance au Calife Abou Bakr (r.a.) après le décès de Fatima. D’après le recueil d’Al-Boukhari, il ne l’avait pas fait jusqu’au décès de Fatima. Mais nombre d’oulémas ont des avis divergents sur ce récit d’Al-Boukhari. L’Imam Al-Baihaqi mentionne un récit de l’Imam Chahab Al-Din Al-Zouhri dans son ouvrage Al-Sounan Al-Koubra. Ce dernier commente sur [la possibilité] qu’Ali (r.a.) n’ait prêté allégeance à Abou Bakr (r.a.) qu’après le décès de Fatima. Il déclare que [la chaîne de transmission] de ce récit est incomplète. Le récit d’Abou Sa’id Al-Khoudri est plus authentique : il y relate qu’Ali (r.a.) avait prêté allégeance à Abou Bakr (r.a.) avec les autres à Thaqifa. D’autres oulémas ont concilié ce récit avec celui d’Al-Boukhari en disant que la [deuxième] allégeance était un renouvellement [de la première]. Vu que ce récit évoqué dans un ouvrage aussi important qu’Al-Boukhari, ces oulémas ont préféré donner un nom à cette deuxième allégeance. »

    En tout cas, il n’est point avéré que tout récit d’Al-Boukhari est authentique.

    Dans son ouvrage Sirat Amir al-Mou’minine ‘Ali (r.a.) bin Abi Talib Chaskhsiyatouhou Wa Atharouhou, le Dr ‘Ali Mohammad Al-Salabi déclare que selon ‘Allamah Ibn Kathir et tant d’autres érudits ‘Ali (r.a.) a renouvelé sa bai’ah après le décès de Fatima, soit six mois après.

    Ainsi, il aurait renouvelé sa bai’ah selon eux. Il avait fait sa bai’ah et il l’a renouvelée après le décès de Fatima. Selon ‘Allamah Ibn Kathir, quand Fatima est décédée, ‘Ali (r.a.) a cru bon de renouveler son serment d’allégeance.

    Le Messie Promis (a.s.) a commenté à ce propos dans son ouvrage en arabe Sirr-oul-Khilafah. Je vous présente la traduction ourdoue de ce passage. D’aucuns accusent le Calife Abou Bakr (r.a.) Al-Siddiq [d’avoir usurpé le poste de Calife] qui revenait de droit à ‘Ali (r.a.). Le Messie Promis (a.s.) déclare à ce propos : « Même si nous acceptons de le grand Siddiq (Abou Bakr (r.a.)) aurait [prétendument] accordé préférence à ce monde et ses fastes, qu’il convoitait [le poste de Calife] et qu’il était un usurpateur, nous devrons aussi accepter en ce cas qu’Ali (r.a.), le lion d’Allah, était lui-aussi un hypocrite (qu’Allah nous en préserve !) et qu’il n’avait pas abandonné le monde pour désirer la personne de Dieu. [Nous devrons accepter] au contraire qu’il était avide de ce monde, ses attraits et de ses fastes. Et c’est pour cette raison qu’il n’avait pas abandonné la compagnie « des mécréants et des apostats » (c’est-à-dire d’Abou Bakr (r.a.)). »

    [Ces accusateurs] usent de propos blessants à l’endroit d’Abou Bakr (r.a.), le qualifiant de mécréant.

    [Le Messie Promis (a.s.) ajoute] : « On devra accepter au contraire qu’Ali (r.a.) a fait preuve de lâcheté et qu’il s’était joint [au nouveau Calife] et qu’il aurait caché sa foi pendant environ trente ans. Si aux yeux d’Ali (r.a.), Abou Bakr (r.a.) Al-Siddiq était un usurpateur, pourquoi lui avait-il prêté allégeance et pourquoi n’avait-il pas quitté cette terre d’injustice, de troubles et d’apostasie pour émigrer ailleurs ? La terre d’Allah n’était-elle pas assez vaste pour émigrer ailleurs selon la pratique des gens imbus de Taqwa ? Voyez l’exemple d’Abraham et sa défense virulente de la vérité. Il a fait preuve d’une grande constance. Quand il a constaté que son père s’était égaré du droit chemin et que son peuple vouait culte aux idoles, ayant abandonné le Dieu Véritable, sans peur et sans se soucier de ces gens, Abraham s’est détourné d’eux. Il a été placé dans le feu et il n’a pas caché sa foi par peur des méchants. Telle est la pratique des pieux : ils n’ont pas peur du glaive ou de la lance. À leurs yeux la Taqiyya, le fait de cacher sa foi, est un péché grave, un acte immoral et une transgression. Si jamais ils commettaient la moindre action de ce genre, ils se seraient retournés vers Dieu avec le repentir. Je m’étonne qu’Ali (r.a.) avait prêté allégeance aux Califes Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar (r.a.) tout en sachant pertinemment bien qu’ils étaient « des mécréants et des usurpateurs ». ‘Ali (r.a.) a partagé leur compagnie pour une longue période et il les a suivis tous deux en toute sincérité. Il n’a jamais fait preuve de faiblesse à cet égard, il n’a jamais exprimé son dégoût à ce propos ; aucune autre raison ou même sa piété ne l’a pas empêché [de suivre ces deux Califes] tandis qu’il était bien au courant de leur méchanceté, incrédulité et impiété. En sus de cela, il n’y avait pas de grand obstacle ou d’entrave entre ‘Ali (r.a.) et le peuple arabe. Il n’avait pas non plus été fait prisonnier. En pareil cas, il lui incombait d’émigrer dans quelque autre partie de la péninsule arabique. »

    ‘Ali (r.a.) ne vivait pas sous la contrainte : il aurait pu partir ailleurs.

    « Il aurait pu pousser la population à prendre les armes. » (Non seulement aurait-il pu émigrer ailleurs il aurait pu inciter la population à prendre les armes en insinuant que ces deux Califes sont des mécréants et des apostats.

    « Il aurait pu encourager les bédouins à prendre les armes. Il aurait pu avoir le dessus sur eux grâce à son éloquence, et se battre contre les apostats. Environ cent mille bédouins s’étaient réunis autour de Mousaylamah le menteur. ‘Ali (r.a.) quant à lui avait plus droit à ce soutien ; il était plus à même de mener ces campagnes. Pourquoi donc ‘Ali (r.a.) s’était-il soumis à ces deux premiers Califes que vous prétendez être des mécréants ? Il était le chef légitime mais n’a pas bougé le petit doigt à l’instar d’un paresseux et n’a rien entrepris tel un guerrier. En dépit de la présence de tous ces signes de sa légitimité et de son ascendance, qu’est-ce qui l’avait empêché de se rebeller contre [les deux premiers Califes] ? Pourquoi n’a-t-il pas pris les armes, pourquoi n’a-t-il pas défendu la vérité et soulevé les gens ? N’était-il pas le plus éloquent des prédicateurs, celui dont les paroles étaient vivifiantes ? Une heure ou moins auraient suffi pour lui pour réunir les gens autour de lui grâce à son éloquence. Étant donné que les gens s’étaient réunis autour d’un archi-menteur, le lion d’Allah aurai dû réagir différemment, lui qui avait accompli des exploits et qui était le bien-aimé de Dieu. Il est tout à fait étonnant qu’il ne s’était pas uniquement contenté de prêter allégeance à Abou Bakr (r.a.) et à ‘Oumar (r.a.) mais il accomplissait toutes ses prières derrière eux et il n’a jamais raté une occasion de ce faire. Il ne s’est pas détourné de cette pratique, contrairement à ceux qui se plaignent. Il a participé dans leurs Chouras et il a témoigné en leur faveur par des déclarations, il les a soutenus de toutes ses forces et de toutes ses aptitudes ; et en cela, il n’a jamais reculé. Réfléchissez et dites-moi si c’est là un signe des opprimés et des négateurs ? En dépit d’avoir connaissance de leur mensonge et de leur tromperie ‘Ali (r.a.) n’a cessé de les suivre, comme si la vérité et le mensonge étaient les mêmes à ses yeux. ‘Ali (r.a.) ne savait-il pas que ceux qui placent leur confiance en Dieu le Tout-Puissant ne suivent pas un seul instant la voie de la lâcheté, même si on les brûle vivant, on les tue ou on les réduit en mille morceaux ? »

    Ainsi, le Messie Promis (a.s.) a expliqué clairement que jamais ‘Ali (r.a.) ne s’est opposé aux premiers Califes : au contraire, il leur a prêté allégeance. Affirmer qu’Ali (r.a.) n’avait pas prêté allégeance à Abou Bakr (r.a.) avilit son statut et ne rehausse pas.

    Voici le récit des services rendus par ‘Ali (r.a.) à l’époque des trois premiers Califes. Après le décès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), de nombreuses tribus ont suivi la voie de l’apostasie et les hypocrites se sont soulevés à Médine. Un nombre important des Banou Hanifah et des gens de Yamamah ont suivi Mousaylamah le menteur. Les tribus des Banou Asad, Banou Tay et d’autres se sont réunis autour de Toulayha Al-Asadi. Celui-ci s’était proclamé prophète à l’instar de Mousaylamah. Les malheurs ont pris de l’ampleur et la situation s’est aggravée. Quand Abou Bakr (r.a.) a envoyé l’armée d’Ousama, il restait très peu de gens autour de lui. Nombre de Bédouins souhaitaient envahir Médine et ils ont fait des plans pour l’attaquer. Alors, Abou Bakr Al-Siddiq (r.a.) a posté des détachements sur les différentes routes menant à Médine pour les surveiller durant la nuit. ‘Ali (r.a.) Bin Abi Talib, Al-Zoubayr Bin Al-‘Awwam, Talha Bin ‘Abdillah, Sa’d Bin Abi Waqqas, ‘Abdour Rahman Bin ‘Awf et ‘Abdoullah Bin Mas’oud faisaient partie des chefs de ces détachements. ‘Ali (r.a.) était donc un des chefs des détachements chargés d’assurer la protection.

    Lorsque la nouvelle du décès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est répandue la plupart des tribus arabes se sont rebellées et ils ont refusé de payer la Zakat. Abou Bakr Al-Siddiq (r.a.) a décidé de les attaquer. Selon ‘Ourwah, Abou Bakr (r.a.) est sorti avec une compagnie de Mouhajirine et d’Ansar. Quand ils sont arrivés tout près d’un étang d’eau dans la partie haute du Nejd, les bédouins ont pris la fuite avec femmes et enfants. »

    D’une part, ils se disaient musulmans – ils n’étaient pas des apostats – mais ils ne voulaient pas payer la Zakat non plus. C’est pour cette raison qu’on menait ces campagnes contre eux. On ne les punissait pas parce qu’ils étaient devenus apostats. Quand ils ont pris la fuite, les membres du détachement ont suggéré à Abou Bakr (r.a.) de retourner à Médine auprès des femmes et des enfants et de nommer quelqu’un d’autre à la tête de l’armée. Sur l’insistance des gens, il a nommé Khalid Bin Al-Walid chef de l’armée et il lui a dit que si ces bédouins retournent vers l’islam et paient la Zakat, ceux souhaitant retourner à Médine [de parmi les soldats] pourront le faire. Sur ce, Abou Bakr (r.a.) est rentré à Médine.

    Hazrat Mouslih Maw’oud écrit : « L’histoire nous apprend que le Calife ‘Oumar avait nommé ‘Ali (r.a.) comme son suppléant à Médine lorsqu’il partait en voyage. Selon Al-Tabari, les musulmans avaient subi une défaite entre les mains des Persans lors de la bataille de Jisr. Par conséquent, suite au conseil de certains, le Calife ‘Oumar souhaitait prendre la tête de l’armée musulmane sur la frontière persane. Il avait nommé ‘Ali (r.a.) comme gouverneur de Médine pour le remplacer. »

    Hazrat Mouslih Maw’oud relate : « La plus grande défaite subie par l’islam fut à Jisr. Une énorme armée musulmane était partie affronter les Persans. Le général persan a dressé des embûches de l’autre côté de la rive et les a attendus. L’armée musulmane les a violemment attaqués et a avancé en repoussant les Persans : mais c’était là une ruse du commandant persan. Il a détaché un flanc de l’armée pour prendre le contrôle du pont et a lancé une nouvelle attaque contre les musulmans. Ces derniers ont effectué un repli tactique mais ils ont constaté que l’ennemi contrôlait le pont. Pris de panique, ils ont tourné dans l’autre direction mais l’ennemi les a violemment attaqués. Un grand nombre de soldats musulmans ont été contraints de sauter dans la rivière et sont morts. Cette perte des musulmans était si importante que les habitants des Médine en furent tout ébranlés. ‘Oumar (r.a.) a réuni les habitants de Médine et les a informés qu’il n’y avait désormais aucune entrave entre Médine et la Perse. Médine était sans défense et l’ennemi pourrait l’atteindre en quelques jours. « Je souhaite prendre personnellement la tête de l’armée, a déclaré le Calife ‘Oumar. » D’aucuns ont apprécié cette suggestion, mais ‘Ali (r.a.) a déclaré : « Si vous tombez en martyr, les musulmans seront divisés. Ne partez pas en personne et envoyez quelqu’un d’autre. » Sur ce ‘Oumar, a demandé à Sa’d, qui se battait contre les Byzantins en Syrie, d’envoyer autant de soldats qu’il le pouvait à Médine étant donné qu’elle était à présent sans défense. Si l’on n’arrêtait pas l’ennemi immédiatement, il en prendrait le contrôle. »

    Lorsque des troubles ont éclaté lors du califat d’Outhman, ‘Ali (r.a.) lui a donné des conseils sincères pour rétablir la situation. Une fois, ‘Outhman lui a demandé quelle était la raison véritable de ces troubles dans le pays et comment y remédier. En toute sincérité et franchement ‘Ali (r.a.) l’a informé que tous ces troubles avaient pour cause le manque de justice des gouverneurs qu’il avait nommés. Le Calife ‘Outhman a déclaré : « Je les ai choisis en suivant les principes établis par le Calife ‘Oumar. Pourquoi donc les populations se sont-elles soulevées contre eux ? » ‘Ali (r.a.) a répondu : « Certes, mais ‘Oumar avait le dernier mot dans leurs affaires et son emprise était si ferme que même le chameau le plus rétif de toute l’Arabie se plaignait. C’est-à-dire que sa gestion était très stricte. Mais vous êtes trop indulgent et vos gouverneurs en profitent indûment pour faire ce qu’il leur plaît sans que vous en ayez connaissance. Les populations croient que ces gouverneurs sont tout simplement en train de suivre les directives du Califat. C’est ainsi que vous êtes la cible de la réaction face à tous leurs excès. »

    Les Egyptiens ont assiégé la maison d’Outhman tant et si bien qu’ils ont pu même le priver de nourriture et d’eau. Quand ‘Ali (r.a.) en a eu connaissance, il s’est rendu auprès des assiégeants et il leur a dit : « Ce siège est contraire non seulement à l’islam mais à l’humanité. Lorsque les mécréants emprisonnent les musulmans ils ne les privent pas de nourriture. Quel tort (le Calife ‘Outhman) a-t-il commis contre vous pour que vous soyez aussi durs à son égard ? » Les assiégeants ne se sont guère souciés de l’intervention d’Ali (r.a.) et ils ont refusé d’alléger le siège. ‘Ali (r.a.) a jeté son ‘Amamah tout en colère et il est parti. Les gens ont assiégé la maison d’Outhman et ils ont stoppé l’approvisionnement en eau. Alors, ‘Outhman a regardé par-dessus son mur et a demandé : « ‘Ali (r.a.) se trouve-t-il parmi vous ? » Quand les autres ont répondu négativement il a demandé : « Sa’d se trouve-t-il parmi vous ? » Quand ils ont répondu négativement, après avoir maintenu le silence pendant quelques temps ‘Outhman a déclaré : « Y a-t-il quelqu’un parmi vous qui pourra demander à ‘Ali (r.a.) de nous offrir de l’eau ? » Quand ‘Ali (r.a.) en a eu connaissance il a envoyé trois outres d’eau. Mais en raison de l’opposition des rebelles, on n’a pas pu faire parvenir cette eau à ‘Outhman. Plusieurs esclaves des Banou Hachim et des Banou Oumayyah ont été blessés en tentant de livrer des outres d’eaux. Mais finalement ils y sont parvenus. Lorsqu’Ali (r.a.) a su qu’on avait l’intention de tuer ‘Outhman, il a dit à ses fils, les Imams Hassan et Houssayn : « Prenez vos épées et positionnez-vous devant la porte du Calife ‘Outhman. Ne laissez aucun rebelle vous atteindre. » En voyant cela, les rebelles ont commencé à envoyer des flèches vers la porte de la maison du Calife, laissant Hassan, Houssayn et Muhammad Bin Talha en sang. En ces mêmes instants, Muhammad Bin Abi Bakr et deux autres ont traversé par la maison d’un Ansari pour sauter dans la maison d’Outhman et l’ont tué. Quand ‘Ali (r.a.) en a eu connaissance et qu’il a constaté qu’Outhman a été tué il a demandé à ses fils : « Comment cela s’est-il passé tandis que vous assuriez sa sécurité devant sa porte ? » Il a giflé Hassan et frappé Houssayn à la poitrine. Il a conspué Muhammad Bin Talha et ‘Abdoullah Bin Al-Zoubayr avant de rentrer chez lui très fâché.

    Chaddad Bin Aws relate : « Le jour dit Yaum al-Dar, le siège de la maison du Calife ‘Outhman s’est endurci. » Yaum al’-Dar est le jour où les rebelles avaient encerclé la maison du Calife ‘Outhman pour le tuer impitoyablement.

    « Ce jour-là le Calife ‘Outhman a dit aux assiégeants : « Ô serviteurs de Dieu ! » Le rapporteur déclare : « J’ai vu ‘Ali (r.a.) sortir de sa maison. Il portait l’Amama du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et il avait ceint son épée : il y avait devant lui un groupe de Mouhajirine et d’Ansar, dont Hassan et Muhammad Bin ‘Abdillah. Ils ont attaqué les rebelles pour les repousser. Ensuite ils sont entrés dans la maison d’Outhman. ‘Ali (r.a.) a demandé : « Ô Emir des croyants ! Que la paix soit sur vous ! Au temps du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) la religion était à son apogée et puissante quand il a combattu les négateurs avec les croyants. Par Dieu ! Je constate que les gens tenteront certainement de vous tuer. Donnez-nous la permission de les combattre. »

    Sur ce le Calife ‘Outhman a déclaré : « À tous ceux qui acceptent Dieu et à celui qui croit que j’ai un droit sur lui, je l’implore de ne pas verser la moindre goutte de sang pour moi et de ne pas verser son propre sang pour moi. » ‘Ali (r.a.) réitéré sa requête et le Calife ‘Outhman a donné la même réponse.

    Le rapporteur déclare : « J’ai vu ‘Ali (r.a.) sortir de la maison du Calife ‘Outhman en disant : « Ô Allah ! Tu sais très bien que nous avons fait de notre mieux. Sur ce, il s’est rendu à la mosquée du Prophète (s.a.w.). C’était l’heure de la prière. Les fidèles lui ont dit : « Ô Aboul Hassan ! Veuillez diriger la prière ! » ‘Ali (r.a.) a répondu : « Je ne pourrai pas diriger la prière parmi vous tant que l’imam est assiégé. Je prierai en aparté. » Il a prié tout seul avant de rentrer.

    Le fils d’Ali (r.a.) lui a dit : « Ô mon père ! Les ennemis ont lancé l’assaut contre la maison du Calife ‘Outhman ! » ‘Ali (r.a.) a répondu : « C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons ! Par Allah, ils vont le tuer ! » Les gens ont dit : « Où sera le Calife ‘Outhman ! (c’est-à-dire après son martyre) » Il a répondu : « Au Paradis ! » Les gens ont demandé : « Où seront ceux qui l’ont tué, ô Aboul Hassan ? » Il a répondu : « Par Allah ! Ils seront dans le feu ! » Il a répété cette phrase à trois reprises.

    Hazrat Mouslih Maw’oud relate les incidents qui sont survenus après que les rebelles aient assiégé Médine.

    « Les rebelles d’Egypte se rendirent chez ‘Ali (r.a.)ra qui en ce moment-là, commandait une section de l’armée à l’extérieur de Médine, prête à écraser les rebelles. Ils l’approchèrent et lui dirent qu’Outhmanra n’était plus apte à officier comme Calife en raison de son incompétence administrative et qu’ils étaient venus le destituer en espérant qu’Ali (r.a.) accepterait ce poste à sa place. Ayant entendu leur proposition, il montra un degré d’indignation religieuse proportionnel à la dimension de son statut et les réprimanda durement en déclarant : « Tous les hommes pieux savent que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a prédit que des armées camperaient à Dhoul-Marwah et Dhou Khachab (où les rebelles avaient établi leurs camps) et les a maudits. Que Dieu vous détruise ! Allez-vous-en ! » Ils rétorquèrent : « Très bien, nous retournons ». Après cela, ils s’en allèrent.

    Voici la mention du martyre d’Outhman et le serment d’allégeance prêté à ‘Ali (r.a.) en tant que Calife. J’en ai fait mention dans le passé en détail. J’évoque de nouveau ces faits brièvement ici.

    Quand le Calife ‘Outhman est tombé en martyr, tout le monde, dont les compagnons et d’autres, a couru vers ‘Ali (r.a.). Ils clamaient tous [en cours de route] : « ’Ali (r.a.) est l’Émir des Croyants » jusqu’à ce qu’ils soient arrivés devant sa porte. Ils lui ont annoncé : « Nous vous prêtons allégeance. Tendez votre main car vous êtes la personne la plus digne à cet égard. » ‘Ali (r.a.) a répondu : « Cette tâche ne vous revient pas, elle revient aux compagnons de Badr. Celui qu’ils choisiront sera élu Calife. » Tous les compagnons de Badr se sont présentés à ‘Ali (r.a.) et ont déclaré : « Nous ne voyons personne qui soit plus digne que vous pour ce poste. Tendez votre main afin que nous puissions vous prêter allégeance ! »

    ‘Ali (r.a.) a demandé : « Où sont Talha et Al-Zoubayr ? » Talha est le premier à lui prêter allégeance verbalement et Sa’d est celui qui lui a prêté allégeance sur sa main. Ensuite, ayant vu cela, ‘Ali (r.a.) est monté sur la chaire de la mosquée : Talha a été le premier à lui prêter allégeance. Al-Zoubayr et les autres compagnons l’ont fait par la suite.

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) a commenté sur les incidents après le martyr du Calife ‘Outhman (r.a.)

    « Après avoir tué le Calife Outhman les rebelles ont pillé le Bayt al-Mal (la trésorerie) et ils ont annoncé qu’ils tueront tous ceux qui s’opposeront à eux. Ils empêchaient les gens de se réunir. » Ils ont imposé un couvre-feu.

    « Ils avaient imposé un siège très stricte à Médine. Personne ne pouvait sortir. » Ils avaient imposé un couvre-feu. « Ils avaient même tenu en arrêt ‘Ali (r.a.) qu’ils disaient aimer. Ils ont pillé Médine. Tel était leur état. Un autre incident prouve la dureté de leurs cœurs. ‘Outhman était un saint homme, que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait hautement loué. Après l’avoir tué, ils ne l’ont pas laissé et ils ont empêché les musulmans d’enterrer sa dépouille pendant trois ou quatre jours. En fin de compte, quelques compagnons l’ont enterré secrètement à la faveur de la nuit. Quelques esclaves avaient été tués en compagnie d’Outhman. Les rebelles ont empêché les musulmans de les enterrer et ont placé leurs dépouilles devant des chiens. Après avoir ainsi traité les dépouilles d’Outhman et ces esclaves, les rebelles ont laissé libres les habitants de Médine qui ne s’étaient pas opposés à eux. Les compagnons ont commencé à prendre la fuite. Pendant cinq jours il n’y avait aucun gouverneur à Médine. Les rebelles souhaitaient élire leur propre Calife et lui imposer leur volonté. Mais aucun compagnon n’a voulu être le Calife de ceux qui avaient tué ‘Outhman. Les rebelles se sont rendus chez ‘Ali (r.a.), Talha et Al-Zoubayr à tour de rôle et leur ont demandé d’accepter le poste de Calife. Après leur refus et le fait que les musulmans n’accepteraient personne d’autre comme Calife à leur place, les rebelles ont eu recours à la contrainte. Car ils se sont dit que si personne d’autre n’est élu Calife il y aura une tempête contre eux dans tout le monde islamique. Ils ont annoncé que si un Calife est élu dans un délai de deux jours ce sera bien, sinon ils vont tuer ‘Ali (r.a.), Talha, Al-Zoubayr et les autres grands [compagnons].

    Les gens de Médine avaient peur du traitement qu’allait réserver les meurtriers d’Outhman à leurs femmes et leurs enfants. Ils sont partis voir ‘Ali (r.a.) et lui ont demandé d’accepter le poste de Calife. Mais il a refusé en disant : « Si je suis élu Calife tout le monde dira que j’ai commandité le meurtre d’Outhman. Je ne pourrais pas me débarrasser de ce fardeau. » Talha et Al-Zoubayr ont dit la même chose. Tous les autres compagnons ont refusé le poste de Calife.

    En fin de compte, tout le monde est retourné voir ‘Ali (r.a.) et lui ont dit qu’il devait porter ce fardeau. Finalement, il accepta à la condition qu’ils se réunissent tous dans la mosquée et l’acceptent comme Calife. Ainsi, les gens se sont rassemblés dans la mosquée et ont prêté allégeance à ‘Ali (r.a.). Certains, cependant, ont refusé de prêté allégeance à un nouveau Calife jusqu’à ce que ceux qui ont tué ‘Outhman (r.a.) soient punis, tandis que d’autres, bien que très peu nombreux, ont déclaré qu’un Calife ne devrait pas être choisi tant que l’opinion des personnes en dehors de Médine n’est pas connue. ‘Ali (r.a.) a accepté le poste de Calife dans de telles circonstances, mais les événements se sont déroulés comme il l’avait craint et les gens à travers le monde islamique ont commencé à dire qu’Outhman (r.a.) avait été assassiné sur l’ordre d’Ali (r.a.).

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) écrit : « Si nous mettons tous les attributs et qualités d’Ali (r.a.) de côté, à mon avis, accepter la fonction de Calife en ces temps aussi périlleux était une démarche extrêmement courageuse, digne d’éloges et d’admiration. Pour le bien de l’islam, il ne se souciait pas de sa personne ni de son honneur et a endossé un lourd fardeau. »

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) commente en ces termes à propos des incidents qui ont suivi le martyre de Outhman (r.a.) : « Pendant environ un jour ou deux, les rebelles ont mis à sac Médine. Cependant, lorsqu’ils se sont calmés, ils se sont inquiétés de leur sort et ont eu peur de la suite. Certains pensaient que puisque Mou’awiyah était un homme puissant, il tenterait certainement de venger le martyre d’Outhman (r.a.)]. Par conséquent, ils se sont mis en route vers la Syrie et en y arrivant, ils ont commencé à se plaindre du martyre d’Outhman (r.a.) et du fait que personne ne cherchait à le venger. D’autres rebelles ont couru vers La Mecque et y ont rencontré Al-Zoubayr (r.a.) et ‘Aïcha (r.a.) et ont dit que le Calife de l’islam a été martyrisé, mais les musulmans ne bougent pas le petit doigt : c’était là une grave injustice disaient-ils. Ensuite, d’autres ont couru vers ‘Ali (r.a.) et ont dit, c’est une période de grande adversité et nous craignons que l’état islamique ne s’effondre. Par conséquent, acceptez le serment d’allégeance afin de dissiper la peur des gens et établir la paix et la sécurité. Les Compagnons qui étaient présents à Médine ont également unanimement avisé qu’il était préférable pour ‘Ali (r.a.) d’accepter le poste de Calife car cela s’avérerait être une source de grandes bénédictions et de plaisir de Dieu. Voyant qu’il était contraint de toutes parts – bien qu’il ait refusé à plusieurs reprises – il a finalement accepté cette responsabilité et a agréé l’allégeance des fidèles. Il n’y a aucun doute que cette décision d’Ali (r.a.) était pleine de sagesse : s’il n’avait pas accepté le serment d’allégeance des musulmans, un mal plus grand encore aurait frappé l’islam que le conflit entre lui et Mou’awiyah. »

    Telle était la conclusion de Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.).

    Il déclare en outre : « Il ne faut pas oublier qu’il est faux de dire qu’après avoir prêté allégeance à ‘Ali (r.a.), Talha (r.a.) et Al-Zoubayr (r.a.) ont enfreint leurs serments. » Certains disent qu’ils auraient prêté allégeance à ‘Ali (r.a.) de gaieté de cœur : il n’en fut pas ainsi.

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) explique qu’ils sont allés voir ‘Aïcha (r.a.) après avoir rompu leur serment et se sont battus contre ‘Ali (r.a.).

    « Cet exemple est malvenu et cela prouve [votre] ignorance de l’histoire. Ce n’était pas le cas. L’histoire témoigne à l’unanimité du fait que Talha (r.a.) et Al-Zoubayr (r.a.) n’ont pas volontairement prêté allégeance à ‘Ali (r.a.), mais ont été obligés de le faire. Selon Al-Tabari, deux narrateurs nommés Muhammad et Talha, relatent que lorsqu’Outhman (r.a.) a été martyrisé, les gens se sont consultés et ont décidé que le prochain Calife devrait être nommé dans les plus brefs délais afin d’établir la paix et mettre fin aux troubles. Finalement, les musulmans sont partis voir ‘Ali (r.a.) et lui ont demandé d’accepter leur serment d’allégeance. ‘Ali (r.a.) leur a dit : « Si vous souhaitez me prêter allégeance, vous devrez m’obéir pour toujours. Si vous êtes prêt à accepter cette condition, je suis prêt à accepter votre serment d’allégeance. Sinon, vous devrez désigner quelqu’un d’autre comme Calife et je lui serai toujours fidèle. En fait, je serai plus obéissant au Calife qu’aucun d’entre vous. »

    Ils ont répondu en disant qu’ils étaient prêts à lui obéir. ‘Ali (r.a.) a dit : « Pensez-y une fois de plus et tenez conseil entre vous. » Ainsi, ils se sont consultés et ont décidé que si Talha (r.a.) et Al-Zoubayr (r.a.) devaient prêter allégeance à ‘Ali (r.a.), tout le monde le fera. Tant que Talha (r.a.) et Al-Zoubayr (r.a.) ne prêtaient pas allégeance à ‘Ali (r.a.), la paix ne serait pas pleinement établie. Ainsi, Hakim bin Jabalah avec quelques autres hommes ont été envoyés à Al-Zoubayr (r.a.) tandis que Malik Achtar avec quelques hommes ont été envoyés à Talha (r.a.).

    Les deux ont brandi leurs épées et leur ont demandé de prêter allégeance. » Ils ont tiré leurs épées et se sont tenus devant eux en disant qu’ils devaient prêter allégeance à ‘Ali (r.a.), sinon ils les tueraient. Et ainsi ils [Talha (r.a.) et Al-Zoubayr (r.a.)] ont été contraints de prêter allégeance, après quoi les deux groupes sont retournés. Le lendemain, ‘Ali (r.a.) est monté sur la chaire et a dit : « Ô gens, hier vous m’avez envoyé un message auquel j’ai répondu que vous devriez y réfléchir. Avez-vous réfléchi ? Êtes-vous toujours prêts à accepter ce que j’ai dit hier ? Si tel est le cas, rappelez-vous que vous devrez faire preuve d’une obéissance parfaite à mon égard. » Sur ce, ils sont retournés vers Talha (r.a.) et Al-Zoubayr (r.a.) et les ont ramenés de force. Il est clairement mentionné dans le récit que lorsqu’ils sont partis voir Talha (r.a.) et lui ont dit qu’il devait prêter allégeance, il a répondu :  « Je on me contraint de prêter allégeance, je ne le fais pas volontairement. » De même, lorsqu’on a demandé à Al-Zoubayr (r.a.) de prêter allégeance, il a répondu de la même manière :

    « Vous m’obligez à prêter allégeance. Je ne le fais pas volontairement. » De même, ‘Abdour Rahman bin Joundoub raconte de son père qu’après le martyre d’Outhman (r.a.), Achtar est parti voir Talha (r.a.) et lui a dit de prêter allégeance. Il a répondu : « Donnez-moi un peu de temps. Je souhaite voir ce que les autres décident. » Or, Achtar n’a pas accepté sa réponse et l’a traîné durement par terre comme on traîne une chèvre et l’a ramené avec lui. »

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare en outre : « Lorsque Talha (r.a.), le compagnon du Saint Prophète (saw) s’est opposé à ‘Ali (r.a.) en raison d’un conflit et quand il s’est rendu compte qu’il était lui-même en faute, il a quitté le champ de bataille. »

    Voici maintenant le récit du moment où Talha (r.a.) s’est opposé à ‘Ali (r.a.) et ne lui a pas prêté allégeance. Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) explique qu’en effet il était sorti pour combattre ‘Ali (r.a.). Au début, il avait été forcé de lui prêter allégeance, et plus tard il est parti se battre contre lui. Ce qui signifie qu’il a été forcé de prêter allégeance et plus tard, lorsque l’occasion s’est présentée, il y a eu un différend qui a résulté dans cette bataille. Cependant, quand Talha s’est rendu compte qu’Ali (r.a.) avait raison, il a quitté le champ de bataille.

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) écrit à ce propos : « Il rentrait chez lui quand un misérable, qui se considérait comme étant de l’armée de ‘Ali (r.a.), l’a tué. Puis, en souhaitant mériter quelque récompense, le meurtrier est parti voir ‘Ali (r.a.) et lui a dit : « J’ai de bonnes nouvelles pour vous : j’ai tué votre ennemi Talha. »

    ‘Ali (r.a.) a répondu : « Au nom du Saint Prophète (saw), je te donne la bonne nouvelle de l’Enfer. J’ai entendu le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) dire que Talha sera tué par une personne méritera l’enfer. »

    En faisant référence à cet événement le Mousleh Ma’oud (r.a.) a déclaré : « Hakim a rapporté que Thawr bin Majza m’a informé que le jour de l’incident de Jamal je suis passé près de Talha alors dans un état critique après avoir été blessé. Il m’a demandé : « A quel groupe appartiens-tu ? » Je lui ai répondu : « Je fais partie de la Jama’at d’Amir al-Mou’minin, ‘Ali (r.a.). » Il a déclaré : « Donne-moi alors ta main afin que je puisse prêter allégeance à celle-ci. » Il a ainsi fait la bai’ah sur ma main et a rendu l’âme. En rentrant j’ai tout relaté à ‘Ali (r.a.), en entendant cela il a dit : « Allahou Akbar. La parole du Messager d’Allah s’est accomplie ! Allah a souhaité que Talha n’entre pas au Paradis sans m’avoir prêté allégeance ! » 

    Il faisait partie des dix bienheureux. Son allégeance initiale a été faite sous la contrainte, mais comme je l’ai mentionné, avant de mourir il a prêté allégeance par conviction. Il était pieux, obéissant et bienheureux : Allah le Très Haut avait également promis qu’il irait au Paradis ; c’est pour cette raison qu’Il n’a pas souhaité qu’il reste en dehors de l’allégeance au Calife. Il a eu l’occasion de prêter allégeance et il l’a fait. 

    Ce sujet n’est pas complet et je continuerai la prochaine fois Incha Allah

    Aujourd’hui je souhaite de nouveau vous demander de prier pour les ahmadis d’Algérie et du Pakistan. Qu’Allah les protège. La situation est de plus en plus contraignante en Algérie. Un procureur de l’Etat intente continuellement des procès contre nos ahmadis. Au Pakistan, de même, les ahmadis doivent faire face à une situation difficile. Qu’Allah appréhende ces personnes qui créent des difficultés et les opposants, et qu’Il fasse que la situation devienne plus facile à vivre pour ces ahmadis. Je souhaite également dire aux ahmadis du Pakistan qu’ils ne se consacrent pas aux prières comme ils le devraient. Suppliez Dieu davantage, bien plus qu’avant. Qu’Allah nous sorte rapidement de ces difficultés, et qu’Il facilite la situation. Qu’Il nous permette de transmettre librement le message du véritable Islam au Pakistan et également dans le monde entier. 

    Après les prières je vais diriger des prières funéraires en l’absence des dépouilles de quelques personnes. Le premier défunt se nomme M. Tahir Ahmad de Rabwah. Il était le fils du martyr Chaudhry Abdur Razzaq, qui était l’ancien Amir du district de Nawabshah. Il est décédé le 4 décembre à l’âge de 60 ans suite à une crise cardiaque. Inna lillahi wa inna ilaihi raji’oun. Le défunt était un médecin fonctionnaire. Il a eu sa première crise cardiaque en 1995. En dépit d’une santé fragile, il s’est fait muter à Mithi afin qu’il puisse également servir à l’hôpital Al-Mahdi, qui dépend du programme Waqf-e-Jadid. Il était ophtalmologue et avait l’habitude de soigner les patients à l’hôpital Al-Mahdi tous les dimanches soirs. Il se rendait à l’hôpital lorsqu’il était de repos. Il participait régulièrement aux camps médicaux qui étaient organisés et parfois il passait toute la journée au bloc opératoire. 

    À Tharparkar, il était très apprécié par les ahmadis mais également par les personnes externes à la communauté. Il était en somme apprécié de tous. Il avait également subi un pontage cardiaque et a souffert de douleurs intenses deux ou trois fois ces dernières années, mais en dépit de cela, il a continué à travailler à Tharparkar. A Mithi, il a passé près de quinze ans au service de l’humanité. Il s’occupait beaucoup des pauvres, il était hospitalier et il avait un grand respect pour le Califat et pour la Nizam-i-Jama’at (l’administration de la communauté). Par la grâce d’Allah, il était Moussi depuis sa jeunesse. Il participait activement à tous les fonds de cotisation. Qu’Allah fasse preuve de miséricorde et de pardon à l’égard du défunt, qu’Il exalte son rang et qu’Il permette à ses enfants de suivre et de perpétuer ses nobles actions. 

    La deuxième personne dont je dirigerai la prière funéraire s’appelle Habibullah Mazhar : il était fils de Chaudhry Allah Ditta. Habibullah Mazhar Sahib a également été emprisonné en raison de sa foi. Il est décédé le 24 octobre à l’âge de 75 ans. Inna lillahi wa inna ilaihi raji’oun. Son père avait rejoint l’Ahmadiyya en prêtant allégeance sur la main du deuxième Calife (r.a.). 

    Chaudhry Habibullah Mazhar a occupé divers postes en tant que fonctionnaire et a ensuite pris sa retraite en tant que directeur d’un département gouvernemental. Il a servi la communauté pendant plus de cinquante ans à différents postes tels que Qaid Majlis, Za’im Ansarullah et à d’autres postes et également en tant que président d’une communauté locale. La première personne contre laquelle un procès a été intenté pour blasphème envers le Prophète (sa) conformément à l’article 295, était Chaudhry Habibullah Mazhar : il avait été condamné à mort. C’était le 29 octobre 1991 au commissariat de Shahdara. Ainsi historiquement, il a été le premier Ahmadi à avoir eu l’opportunité d’être emprisonné en vertu de cette loi. Le juge du tribunal de petite instance avait rendu un jugement en sa faveur, mais les opposants avaient fait appel. Le juge de la Cour Suprême Abdul Majeed avait rejeté sa libération sous caution, et les opposants avaient fait tout ce qu’ils pouvaient pour le faire condamner. Ils avaient distribué des tracts en anglais et en ourdou et ont utilisé des termes très diffamants à son égard. Chaudhry Habibullah a continué à endurer les épreuves de l’emprisonnement avec beaucoup de courage et de bravoure pendant cette période, puis Allah le Très Haut a créé de telles circonstances qu’en quelques mois il a été libéré. Il offrait régulièrement la prière de Tahajjud et les cinq prières quotidiennes. Jusqu’à ses derniers instants il exhortait ses enfants à être réguliers dans les prières. C’était une personne très sincère, compatissant, humble ; il avait une grande passion et amour sincère pour le Califat. Il écoutait régulièrement les sermons et les discours, et à l’heure du sermon il demandait aux membres de sa famille de tout arrêter et d’écouter le sermon, et il le faisait écouter à tout le monde en sa présence. Par la grâce d’Allah il était Moussi et avait légué 1/9e de ses biens dans son testament. Il laisse derrière lui sa femme Ruqayya Begum, cinq fils et une fille. L’un de ses fils, Haseeb Ahmed, est missionnaire de la communauté et il a l’opportunité de servir dans la Bureau Anglophone et à la Fondation Fazl-i-Umar. Qu’Allah fasse preuve de miséricorde et de pardon à l’égard du défunt. 

    Le prochain défunt dont je dirigerai la prière funéraire est Bashir-ud-Din Ahmed. Khalifa Bashir-ud-Din Ahmed, qui est décédé le 30 novembre à l’âge de 86 ans. Inna lillahi wa inna ilaihi raji’oun. Il est né à Ferozepur, en Inde. Il était le fils du Dr Khalifa Taqi-ud-Din et le petit-fils de Hazrat Dr Khalifa Rashid-ud-Din. Le Dr Khalifa Rashid-ud-din était le père de Hazrat Umme Nasir qui était la première épouse du deuxième Calife (r.a.). Le Messie Promis (as) a écrit un passage élogieux au sujet de Hazrat Khalifa Rashid-ud-Din pour ses sacrifices financiers. Le défunt fait partie de sa descendance. Il participait également dans les activités de la communauté. Il invitait les non-ahmadis chez lui pour leur transmettre le message. En 1998, il est retourné en Suède. En 1999, il a eu une crise cardiaque. Après s’être rétabli, il a continué à s’impliquer dans les activités de la mosquée et a également servi en tant que secrétaire à la prédication. Il venait tous les ans au Royaume-Uni avec son épouse et ses enfants pour la convention annuelle. Il laisse derrière lui sa femme, trois filles, et deux fils. Son épouse est une anglaise qui s’était convertie à l’islam du christianisme. Elle a toujours porté une tenue décente et le voile. Elle vit de façon très simple ; elle prend plaisir à acquérir des connaissances religieuses, et elle essaie de mettre les enseignements religieux en application. Qu’Allah le Très Haut lui permette de fortifier sa foi et qu’Il permette à ses enfants de suivre ses nobles actions. Qu’Allah fasse preuve de pardon et de miséricorde à son égard. 

    Le prochain défunt dont je dirigerai la prière funéraire se nomme Amina Ahmed qui était l’épouse de Khalifa Rafi-ud-Din Ahmed. Elle est décédée le 19 octobre. Inna lillahi wa inna ilaihi raji’oun

    Elle était originaire de la Guyane. Elle y est née en 1940 dans une grande famille d’affaires musulmane. Elle s’était convertie à l’Ahmadiyya pendant ses études à Londres, et avait à la même époque épousé feu R.D. Ahmed, le fils du Dr Khalifa Taqi-ud-din. Le défunt était un descendant de Hazrat Khalifa Rashid-ud-Din. C’était une femme empathique, qui s’occupait des autres et qui était hospitalière. Elle offrait régulièrement ses prières, et était soucieuse à cet égard. Elle offrait la prière de Tahajjud en dépit d’avoir une santé fragile. Elle avait l’habitude de réciter régulièrement le Saint Coran. Malgré une santé fragile et son cancer, elle a participé quasiment à chaque Jalsa du Royaume-Uni. Elle croyait fermement au pouvoir des supplications. Elle avait une relation de sincérité et de fidélité avec le Califat. A chaque fois qu’elle me rencontrait, elle faisait preuve d’une grande humilité, et demandait beaucoup de supplications. Qu’Allah fasse preuve de pardon et de miséricorde à son égard et qu’Il permette également à ses enfants de maintenir une relation solide avec la communauté. 


    (Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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    Ali, valeureux combattant de l’Islam https://islam-ahmadiyya.org/ali-valeureux-comabattant-de-l-islam/ Thu, 17 Dec 2020 10:32:29 +0000 https://islam-ahmadiyya.org/ali-valeureux-comabattant-de-l-islam/ Dans son sermon du 11 décembre 2020, Sa Sainteté le Calife mentionné d'autres récits sur Ali Bin Abi Talib, compagnon du Saint Prophète et quatrième Calife de l'Islam.

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  • Sermon du vendredi 11 décembre 2020, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

    J’étais en train d’évoquer ‘Ali (r.a.) et je continuerai sur le même thème aujourd’hui et pour quelques sermons à venir, Incha Allah.

    Lors de la bataille d’Ouhoud, Ibn Qamiyah a tué Mous’ab Bin ‘Oumayr croyant, à tort, qu’il avait le Saint Prophète (s.a.w.). Il est retourné vers les Qouraychites en disant : « J’ai tué Muhammad ! »

    Mous’ab tué, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a confié le drapeau à ‘Ali. Celui-ci et les autres musulmans ont continué le combat. Selon un récit, lors de bataille d’Ouhoud, Talha Bin Abi Talha, le porte-étendard des idolâtres, a défié ‘Ali. Celui-ci a avancé et l’a asséné un coup si violent qu’il l’a laissé gisant au sol, frémissant. ‘Ali a tué tous les porte-étendards des mécréants, les uns après les autres.

    Voyant un groupe de mécréants, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a demandé à ‘Ali de les attaquer. ‘Ali a tué ‘Amr Bin ‘Abdillah Jouma’i et a dispersé ce groupe de mécréant. Ensuite le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a demandé de s’attaquer au deuxième groupe de mécréants. ‘Ali a tué Chaybah Bin Malik. L’ange Gabriel a déclaré à propos d’Ali : « O Envoyé d’Allah (s.a.w.) ! Il mérite certainement la grâce [divine]. »

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Oui ! ‘Ali est mien. Et je suis sien. » L’ange Gabriel a déclaré : « Je suis des vôtres, à tous deux. »

    ‘Ali déclare : « Lors de la bataille d’Ouhoud, quand les [soldats musulmans] se sont éloignés du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), j’ai commencé à chercher sa dépouille de parmi celles de martyrs. Je ne l’ai pas découverte. Je me suis donc dit : « Par Allah ! Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’est pas de ceux qui prennent la fuite, ni ne l’ai-je trouvé parmi les martyrs. Mais Allah est en colère contre nous et Il a pris Son Prophète. Le salut pour moi signifie se battre jusqu’à la mort. » J’ai brisé l’étui de mon épée et lancé l’attaque contre les mécréants. Ils se sont dispersés çà et là. C’est là que j’ai découvert le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) parmi eux. »

    Ce sont là ses récits d’amour et de fidélité ayant débuté durant son enfance et qui se sont manifestés en toute occasion.

    Voici un récit à propos de la blessure que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait reçue lors de la bataille d’Ouhoud. On a questionné Sahl Bin Sa’d à propos de la blessure du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il a répondu : « Vous m’interrogez à ce propos ? Par Allah ! Je sais même très bien qui était en train de laver la blessure du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). » C’est-à-dire qu’il pouvait encore voir la scène [toute entière]. « Je sais aussi qui était en train de verser l’eau [dessus] et quels étaient les médicaments qu’on utilisait. »

    Sahl ajoute : « Fatima, la fille du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était en train de laver ses blessures. ‘Ali fournissait l’eau avec [à son] bouclier. Quand Fatima a constaté que l’eau accentuait le saignement, elle a pris un morceau de tapis [fait de feuille de dattier] et l’a brulé, pour l’apposer sur la blessure du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Le saignement a cessé. Par ailleurs, ce jour-là, la dent avant du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’était aussi brisée. Il était blessé au visage ; son casque s’était brisé sur sa tête. »

    Sa’id Bin Mousayyib relate : « ‘Ali avait reçu seize blessures lors de la bataille d’Ouhoud. »

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) expliquait dans ce contexte que des trésors de bénédictions sont enfouis sous les malheurs. Il écrit : « De retour de la bataille d’Ouhoud, ‘Ali a confié son épée à Fatima en disant : « Lave-la. Elle m’a rendue de fiers services aujourd’hui. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) entendait les propos d’Ali. Il a déclaré : « Ali ! Ton épée n’était pas la seule à l’œuvre aujourd’hui. Les épées de nombre de tes frères ont montré leurs mérites en ce jour. » En évoquant les noms de six ou sept compagnons, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) de poursuivre : « Leurs épées n’ont pas démérité face à la tienne. » Ses compagnons ont remporté la victoire en traversant par ces difficultés. »

    La Bataille du Fossé a eu lieu au cours du mois de Chawwal en l’an cinq de l’Hégire. Quand l’armée des mécréants avait assiégé Médine, leurs chefs ont décidé de lancer un assaut concerté sur la ville. Ils cherchaient un passage étroit sur la fosse permettant à leur cavalerie d’atteindre le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et ses compagnons. Mais ils n’en ont pas trouvé. Ils ont alors déclaré qu’aucun Arabe n’avait usé de pareil stratagème dans le passé. On les a informés qu’un Persan l’avait suggéré au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Ils ont déclaré : « Il s’agit donc du stratagème de celui-là. » Ensuite, ils sont arrivés à une partie [du fossé] non gardée par les musulmans. ‘Ikramah Bin Abi Jah’l, Nawfal Bin ‘Abdillah, Darar Bin al-Khattab, Houbayra Bin Abi Wahhab et ‘Amr Bin ‘Abdi Woud ont traversé le fossé par cet endroit.

    ‘Amr Bin ‘Abdi Woud a déclamé ces vers : « J’ai perdu la voix en les invitant au combat : « Y-a-t-il quelqu’un pour me combattre ? » »

    Ali a répliqué par les vers suivants : « Ne t’empresse pas. Celui qui te répond est à tes côtés : il n’est point faible ou sans soutien. Le salut est destiné à celui qui, doué d’une ferme détermination et d’une perspicacité parfaite, est persévérant sur le champ de bataille. J’espère que je réunirai autour de ta dépouille les pleureuses en lamentation. Je t’infligerai une blessure si profonde qu’elle restera dans les annales de l’histoire. »

    Lorsqu’Ali Bin Abi Talib a dit au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qu’il combattra ‘Amr Bin ‘Abdi Woud, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a confié son épée et a ceint sa ‘Imamah tout en priant : « O Allah ! Aide-le lors du combat [contre ‘Amr Bin ‘Abdi Woud]. »

    ‘Ali est sorti pour le combattre. Tous deux se sont rapprochés et la poussière s’est soulevée entre eux. ‘Ali l’a tué et a lancé : « Allahou Akbar ! » Ainsi, nous avons su qu’il l’avait tué. Ses compagnons ont pris la fuite et ont eu la vie sauve grâce à leurs chevaux.

    Hazrat Mirza Bashir Ahmad Saheb a commenté à ce propos en ces termes :

    « ‘Amr était un épéiste extrêmement renommé ; et en raison de sa bravoure, il était considéré comme l’équivalent de 1000 guerriers à lui seul. Depuis qu’il était revenu de Badr frustré et sans succès, son cœur était empli d’inimitié et de sentiments de vengeance à l’endroit des musulmans. Dès qu’il est entré sur le terrain, il a les invités à un duel sur un ton très arrogant. Certains compagnons étaient réticents à l’affronter, mais ‘Ali s’avança pour lui faire face avec la permission du Saint Prophète. Le Saint Prophète lui a donné sa propre épée et a prié pour lui.

    ‘Ali s’avança et dit à ‘Amr : « J’ai entendu dire que tu as juré que si une personne des Qouraychites te demande deux choses, tu accepteras l’une des deux. » « En effet », a déclaré ‘Amr. ‘Ali a répondu : « Alors je te demande d’abord d’embrasser l’Islam et d’être le récipiendaire de faveurs divines en acceptant le Saint Prophète. « Ce n’est pas possible », a déclaré ‘Amr. ‘Ali a dit : « Si ce n’est pas le cas, avance et prépare-toi à te battre ! » A cela, ‘Amr se mit à rire et dit : « Je ne pensais pas que quiconque trouverait jamais le courage de me dire pareils propos ! » Puis il demanda à ‘Ali de l’informer de son nom et sa lignée, et après avoir entendu sa descendance, il a dit : « Neveu ! Tu es encore un enfant. Je ne veux pas répandre ton sang. Envoie un de tes aînés. »

    « Ali de répliquer : « Tu ne veux pas répandre mon sang mais je n’hésiterai pas à répandre le tien. » En entendant cela, ‘Amr est devenu aveugle de rage et après avoir sauté de son cheval, il lui a tranché les jarrets et l’a mis au sol (afin qu’il n’ait plus de monture pour rentrer). Puis il s’est avancé follement vers ‘Ali comme une flamme féroce et a faita tomber son épée avec une telle force qu’elle a coupé le bouclier d’Ali et l’a atteint au front, le blessant dans une certaine mesure. Cependant, ‘Ali a riposté à une vitesse fulgurante tout en lançant « Allahou Akbar ». ‘Amr a été contraint de se mettre en position défensive. Mais l’épée d’Ali lui a pénétré l’épaule et l’a jeté au sol. ‘Amr est tombé et il est mort agonisant. »

    Après la mort d’Amr Bin ‘Abdi Woud, les mécréants ont informé le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qu’ils étaient prêts a payer dix mille dirhams pour son cadavre. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répondu : « Prenez-le. Nous ne consommons pas l’argent gagné [de la vente] des morts. »

    Baraa’Bin ‘Âzib relate : « Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a ratifié le pacte de Houdaybiyyah, ‘Ali l’avait rédigé et avait écrit : « Muhammad, le Prophète d’Allah », sur ledit pacte. Les polythéistes ont déclaré : « N’écrivez pas « Muhammad, le Prophète d’Allah ». Si [nous] l’acceptions comme prophète nous ne nous opposerions pas à lui. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit à ‘Ali : « Efface cette partie-là. » ‘Ali a répondu : « Je ne vais pas le faire. » Alors, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) l’a effacée de sa main et il a accepté ces termes du pacte : lui et ses compagnons resteront trois jours à La Mecque avec leurs épées dans leurs « Joulouban ». Les gens ont demandé le sens de ce terme. Il a déclaré : il s’agit de la couverture dans laquelle on place l’épée se trouvant dans son étui.

    Hazrat Mouslih Maw’oud a commenté à ce propos en détail en ces termes. « Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était présent à Houdaybiyyah et que les mécréants présentaient leurs conditions, les compagnons brûlaient en leur for intérieur. Leurs cœurs brulaient [au souvenir] des exactions aux mains des mécréants au cours de ces vingt dernières années. Leurs épées étaient hors de leurs fourreaux. Ils souhaitaient qu’une occasion se présente afin de se venger des injustices qu’ils ont subies au nom de l’Islam. Mais le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a écouté les mécréants. Et quand ils ont proposé de signer un pacte, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a signalé son approbation. Ils ont déclaré : « La condition est que vous ne pourrez pas accomplir la ‘Oumrah au cours de cette année. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a accepté leur condition. Ensuite les mécréants ont déclaré : « Quand vous viendrez accomplir la ‘Oumrah l’année prochaine, vous ne pourrez pas passer plus de trois jours à La Mecque. »

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Très bien ! J’accepte aussi cette condition. » Ensuite ils ont déclaré : « Vous ne pourrez pas entrer à La Mecque en armes. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a accepté cette condition.

    On était en train de fixer les termes du traité. Les cœurs des compagnons brulaient de rage mais ils ne pouvaient rien faire. ‘Ali avait pour tâche de consigner en écrit le pacte. Lorsqu’il a écrit : « Ceci est le pacte entre Muhammad, prophète d’Allah (s.a.w.), et ses compagnons, d’une part, et d’autre part, tel ou tel chef de La Mecque et ses habitants », les Mecquois ont sauté en déclarant : « Nous ne pouvons tolérer ces propos, car nous n’acceptons pas Muhammad (s.a.w.) comme prophète de Dieu. Si nous l’avions accepté comme envoyé divin pourquoi allions nous nous battre contre lui ? Nous signons ce pacte avec lui en sa qualité de « Muhammad, fils d’Abdoullah » et pas en tant que « Prophète de Dieu ». Il faudra enlever ces termes du pacte. »

    La colère des compagnons était à son comble : ils tremblaient de colère. Ils se sont dit : « Allah a créé une autre occasion. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’acceptera pas leur condition et nous aurons l’occasion de nous battre contre eux, assouvissant ainsi notre rage contre eux. » Mais le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Ils ont raison. Enlevez les mots « Prophète d’Allah » du pacte. ‘Ali ! Efface ces mots. » Mais ‘Ali, bien qu’étant un modèle d’obéissance, tremblait lui aussi de colère. Il avait les larmes aux yeux. Il a déclaré : « Ô Prophète d’Allah ! Je ne pourrai pas effacer ces mots. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a dit : « Donne-moi ce parchemin. » Il l’a pris et a effacé de ces mains les mots « Prophète d’Allah ».

    La bataille de Khaybar a eu lieu en l’an sept de l’Hégire au cours des mois de Mouharram et de Safar. Il y a un long récit du Sahih Mouslim à cet égard. Salamah Bin Akwah relate :

    « Lorsque nous avons atteint Khaybar, son chef, Marhab, s’est avancé en brandissant son épée et en chantant : « Khaybar sait que je suis Marhab, un guerrier valeureux, armé et aguerri quand la guerre vient répandre ses flammes ! » (Le rapporteur déclare : « Mon oncle, ‘Amir, s’est avancé pour le combattre en disant : « Khaybar sait certainement que je suis ‘Amir, un [valeureux] guerrier armé et fonçant au cœur des batailles ! » Ils ont échangé des coups. L’épée de Marhab frappa le bouclier d’Amir qui se pencha pour attaquer son adversaire par le bas, mais son épée rebondit sur lui et lui coupa l’artère principale de son avant-bras, causant sa mort. » Salamah ajoute : « Je suis sorti et j’ai entendu les Compagnons du Prophète (s.a.w) dire : « L’action d’Amir était vaine : il s’est tué lui-même. » Je me suis présenté au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en pleurant et je lui ai dit : « Ô Envoyé d’Allah ! L’acte d’Amir était vaine. » Le Messager (s.a.w) a dit : « Qui a passé cette remarque ? » J’ai répondu : « Certains de vos compagnons. » Il a commenté : « Celui qui a passé cette remarque a proféré un mensonge, car ‘Amir recevra une double récompense. » Puis il m’envoya voir ‘Ali qui avait les yeux endoloris et dit : « Je donnerai la bannière à celui qui aime Allah et Son Messager (ou celui qu’Allah et Son Messager aiment). » Je suis allé voir ‘Ali ; je l’ai emmené : il avait les yeux souffrants et je l’ai présenté au Messager d’Allah (s.a.w), qui a appliqué sa salive sur ses yeux et il s’est rétabli. Le Messager d’Allah (s.a.w) lui a donné la bannière. Marhab a avancé en chantant : « Khaybar sait que je suis Marhab, un guerrier valeureux, armé et aguerri quand la guerre vient répandre ses flammes ! » ‘Ali a déclaré :

    أَنَا الَّذِي سَمَّتْنِي أُمِّي حَيْدَرَهْ كَلَيْثِ غَابَاتٍ كَرِيهِ الْمَنْظَرَهْ أُوفِيهِمُ بِالصَّاعِ كَيْلَ السَّنْدَرَهْ

    « Je suis celui dont la mère l’a nommé Haydar. Et je suis comme un lion de la forêt au visage effrayant. J’offre à mon adversaire la mesure d’une Sandarah en échange de son Sa’. »

    Il s’agit d’un dicton arabe ressemblant au dicton ourdou : « Une mesure et demie pour une mesure reçue » ou « rendre la monnaie de sa pièce » ou « répondre à la brique par la pierre ». Une Sandarah est une mesure importante. Un Sa’fait trois Seirs (mesures indiennes). Une Sandarah est plus importante.

    Le narrateur déclare : « ‘Ali a frappé Marhab à la tête et l’a tué. Donc la victoire lui était due. » Ce récit est tiré de Mouslim.

    Hazrat Mouslih Maw’oud déclare à ce propos : « ‘Ali a eu une occasion le jour de Khaybar. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Aujourd’hui j’offrirai l’occasion à celui qui aime Allah et qu’Il aime en retour. Je confierai l’épée à celui auquel Dieu a accordé Sa grâce. » ‘Oumar déclare : « J’étais présent dans la rencontre et je levai la tête dans l’espoir qu’il allait me voir et me l’offrir. Mais il me regarda et se tut. Je levai de nouveau la tête. Mais il [me] regarda et se tut. ‘Ali est venu ; il souffrait beaucoup de ses yeux. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « ‘Ali ! Avance-toi ! » Il s’est rapproché et le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a placé de sa salive sur ses yeux, en déclarant : « Qu’Allah guérisse tes yeux ! Prends cette épée qu’Allah t’a confiée. » »

    Hazrat Mouslih Maw’oud évoque cela en ces termes : « Environs cinq mois après son retour de Houdaybiyyah le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a décidé d’expulser les Juifs de Khaybar résidant à quelques lieux de Médine et d’où ils pouvaient comploter aisément contre [les musulmans] de Médine. Ainsi, en août de l’an 628 de l’ère chrétienne, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est sorti avec 1600 compagnons vers Khaybar. Khaybar était une ville fortifiée et tout autour d’elle il y avait des forteresses perchées sur des monts. Il n’est point facile de prendre une ville aussi forte avec si peu d’hommes. Les musulmans ont été victorieux lors des escarmouches autour de la ville : mais quand les Juifs ont réuni leurs forces dans la forteresse principale, tous les stratagèmes des musulmans sont tombés à l’eau. Un jour, Allah a informé le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) que cette ville sera conquise par ‘Ali. Le matin venu, il a annoncé : « J’offrirai le drapeau noir de l’Islam à celui qu’Allah, Son Prophète et les musulmans aiment : Allah a décrété que la conquête de Khaybar aura lieu entre ses mains. » Le lendemain il a appelé ‘Ali et lui a confié le drapeau. Il a pris l’armée des compagnons et a attaqué la forteresse. En dépit du fait que les Juifs s’y soient réfugiés, Allah a accordé une telle force à ‘Ali et aux autres compagnons qu’ils ont conquis la forteresse avant le soir. »

    En évoquant ce même, incident Hazrat Mouslih Maw’oud déclare : « Il était question de la conquête de Khaybar. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a fait venir ‘Ali et a voulu lui confier le drapeau de l’armée musulmane. Mais ‘Ali souffrait des yeux (on en trouve mention ici encore une fois) et elles étaient enflées. Voyant son état, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a dit : « ‘Ali ! Viens ici. » Quand il s’est présenté, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a placé de sa salive sur ses yeux et ils se sont rétablis immédiatement. »

    Ensuite, évoquant la guérison occasionnée par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), il ajoute : « Certains malades en ce monde reçoivent une guérison miraculeuse de la part de Dieu et ce sans recours à des moyens médicaux. Ou ils guérissent lorsque les moyens médicaux ne sont plus efficaces. Il y a un exemple de cette guérison lors de la bataille de Khaybar parmi tant d’autres de la vie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Lors de cette bataille, un jour, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit à ses compagnons : « Khaybar sera conquise par celui à qui je remettrai le drapeau. » ‘Oumar déclare : « Au moment venu, j’ai levé la tête avec l’espoir que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) me choisira. » Mais il ne l’a pas choisi pour cette tâche. Sur ce, ‘Ali est venu ; ses yeux le faisaient atrocement souffrir. L’Envoyé d’Allah a placé de sa salive sur ses yeux et ils se sont rétablis sur le champ. Lui confiant le drapeau, il lui a assigné la mission de conquérir Khaybar. »

    Hazrat Mouslih Ma’oud déclare : « Un exemple d’Ali (r.a.) est des plus exaltants. Il a combattu un grand chef de Khaybar lors de cette bataille. Le combat a duré longtemps, car son adversaire était lui aussi un combattant aguerri. En fin de compte, ‘Ali l’a jeté à terre et s’est assis sur sa poitrine avec l’intention de le décapiter. Alors, le Juif lui a craché au visage. ‘Ali s’est levé et l’a laissé. Le Juif était tout étonné de son acte. « Il m’a maitrisé. Mais pourquoi m’a-t-il abandonné ? » Il lui en a demandé la raison. ‘Ali a répondu : « Je me battais pour le plaisir de Dieu. Mais quand tu m’as craché au visage je me suis mis en colère et je me suis dit que si je te tue maintenant, je le ferai pour assouvir mon ego et pas pour Dieu. Je t’ai laissé afin d’apaiser ma colère et afin que je ne te tue pas en raison de mon âme. » C’est là une grande excellence : au beau milieu du combat, il a laissé un grand ennemi afin qu’il ne le tue pas en raison de la colère de son âme, pour mériter le plaisir de Dieu.

    Selon les récits, ‘Ali avait annoncé les tout premiers versets de la Sourate At-Tawbah lors du pèlerinage. Abou Ja’far Muhammad Bin ‘Ali relate : « Lorsque la sourate At-Tawbah a été révélé au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), il avait déjà envoyé Abou Bakr en le nommant Emir du Hajj. On lui a suggéré d’envoyer cette sourate à Abou Bakr afin qu’il en fasse l’annonce lors du pèlerinage. Il a déclaré : « Seul un membre de ma famille pourra accomplir ce devoir. » Il a fait venir ‘Ali et lui a dit : « Pars avec les premiers versets de la sourate At-Tawbah et présente-les le jour de Mina quand les gens seront réunis pour les sacrifices. Annonce qu’aucun mécréant n’entrera au Paradis et qu’aucun polythéiste n’aura le droit d’accomplir le pèlerinage après ce jour. Personne n’aura le droit d’accomplir le Tawaf (la circumambulation) nu. Et que l’Envoyé d’Allah respectera jusqu’à son terme tout pacte conclu avec autrui. »

    ‘Ali bin Abi Talib est parti sur la chamelle, Adwa, du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il a rencontré Abou Bakr en cours de route. Quand ce dernier l’a vu, il lui a demandé : « Est-ce que [le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.)] vous a nommé Emir ou est-ce que vous serez mon subalterne ? » ‘Ali a répondu : « Je serai votre subalterne. » Tous deux sont partis. Abou Bakr a géré le pèlerinage et les Arabes ont campé cette année-là au même endroit qu’ils campaient à l’époque de l’ignorance. Le jour du sacrifice, ‘Ali s’est mis debout et a présenté l’annonce du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il a déclaré : « Annonce qu’aucun mécréant n’entrera au Paradis. Qu’aucun polythéiste n’aura le droit d’accomplir le pèlerinage après ce jour. Personne n’aura le droit d’accomplir le Tawaf nu. Et que l’Envoyé d’Allah respectera jusqu’à son terme tout pacte conclu avec autrui. Les gens auront un délai de quatre mois pour retourner dans leurs régions ou leur lieu de sécurité. Ensuite il n’y aura aucun pacte avec les polythéistes ni aucune responsabilité, hormis les pactes conclus avec le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et ce jusqu’à leur terme. »

    Hormis ces pactes-là il n’y aurait donc pas de nouveau pacte.

    Après cette année-là, aucun polythéiste n’a accompli le Hajj. Aucun d’entre eux n’a accompli le Hajj nu. ‘Ali et Abou Bakr se sont ensuite présentés au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

    J’avais cité dans le passé le récit suivant. Je le cite de nouveau eu égard à ‘Ali. Cela concerne la conquête de La Mecque, qui a eu lieu au cours du Ramadan en l’an 8 de l’Hégire soit en Janvier de l’an 630.

    « ‘Ali relate : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) m’envoya en compagnie de Zoubayr et de Miqdad Bin Aswad. (Il s’agit d’un incident d’avant la conquête de La Mecque.)

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) nous conseilla : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) m’envoya en compagnie d’Al-Zoubayr et de Miqdad en disant : « Quand vous arriverez à Rawdat Khakh vous trouverez une femme à dos de chameau portant une lettre : ramenez-moi cette lettre. »

    Nous sommes partis et nos chevaux ont foncé dans la direction de la femme. À Rawdat Khakh nous avons trouvé une femme à dos de chameau. Nous lui avons demandé de donner la lettre. Elle a refusé en disant qu’elle n’avait pas de lettre. Nous lui avons dit : « Tu la feras sortir sinon nous allons te dévêtir. »

    C’est là qu’elle l’a fait sortir de ses cheveux. Nous nous sommes présentés auprès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avec la lettre.

    Hatib Abi Balta’a avait envoyé cette lettre aux polythéistes de La Mecque, les informant de l’intention du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a fait venir Hatib et lui a demandé : « C’est quoi cela ? » « C’est quoi cela ? » Hatib a répondu : « Ne tirez pas de conclusions hâtives à mon sujet, ô envoyé d’Allah ! Je ne suis pas un des Qouraychites et je me suis joint à eux. Les autres émigrants qui vous ont accompagné ont des proches à La Mecque par l’entremise desquels ils ont protégé leurs maisons et leurs biens. J’ai souhaité faire aux habitants de La Mecque une faveur : je n’ai aucun lien de parenté avec eux et peut-être éprouveront-ils de la considération à mon égard suite à cette faveur de ma part. Je n’ai pas commis cet acte parce que je suis devenu mécréant, apostat ou hypocrite. Je ne souhaite guère retourner à l’incroyance après avoir accepté l’islam. Je vous en rassure. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a répondu : « Tu dis la vérité. » »

    C’est-à-dire que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a cru dans ce qu’il disait.

    Hazrat Mouslih Maw’oud déclare : « Il n’y avait qu’un faible compagnon qui avait informé par lettre que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était sorti avec dix mille soldats. [Il avait écrit :] « J’ignore quel est son objectif mais je pense qu’il part vers La Mecque. J’ai des proches à La Mecque et j’espère que vous allez les aider au cours de cette période difficile et que vous ne le laisserez pas souffrir. » »

    Cette lettre n’était pas encore arrivée à La Mecque quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a appelé ‘Ali le matin, lui disant : « Vas vers tel endroit : Allah m’a informé que tu vas y rencontrer une femme à dos de chameau. Elle porte une lettre adressée aux Mecquois. Prends cette lettre et apporte-la-moi immédiatement. » Quand il était sur le point de partir, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a dit : « C’est une femme. Il ne faut pas la maltraiter. Insiste tout simplement sur le fait qu’elle porte cette lettre, afin de pouvoir la prendre. Mais si elle ne l’avoue pas et qu’elle rejette tes requêtes, tu pourras faire preuve de dureté. Tu pourras même la tuer si nécessaire. Mais ne laisse pas partir la lettre. »

    ‘Ali est arrivé sur le lieu. La femme était présente là-bas. Elle a commencé à pleurer. Elle jurait : « Est-ce que je suis une traitresse et une trompeuse ? Vous pouvez me fouiller. » Ils ont cherché et fouillé ses poches. Ils ont regardé dans ses bagages sans trouver la lettre. Les compagnons ont dit : « On dirait qu’elle ne détient pas cette lettre. » ‘Ali s’est mis en colère et il a dit à la femme : « Tais-toi. Par Dieu ! Le Prophète ne peut mentir ! » Il a dit à la femme : « Muhammad (s.a.w.), l’envoyé de Dieu, affirme que tu détiens cette lettre. Par Allah, je ne suis pas en train de mentir. » En faisant sortir son épée il a déclaré : « Donne la lettre. Sinon je suis prêt à te dévêtir pour te la prendre. Car l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit la vérité et toi tu mens ! » Elle a pris peur et quand on a menacé de le dévêtir, elle a défait ses cheveux qui cachaient la lettre. Elle l’a remise [aux compagnons]. »

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) explique ainsi cet incident : « À l’époque du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) un compagnon a voulu informer secrètement ses proches de l’attaque des musulmans sur La Mecque, afin que par cette montre de sympathie, les Mecquois soient bienveillants à l’endroit de ses proches. Mais [Dieu] a informé le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) à ce propos par révélation. Il a envoyé ‘Ali et quelques autres compagnons leur disant : « Une femme se trouve dans tel endroit. Partez prendre la lettre qu’elle détient. » Là-bas ils ont demandé à la femme de faire sortir la lettre. Elle a refusé de le faire. Certains compagnons se sont dit que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’était peut-être trompé. ‘Ali n’était pas de cet avis : « Les propos du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) sont toujours vrais. Je ne partirai pas d’ici tant qu’elle ne donne pas la lettre. » Ils ont menacé la femme, qui a alors fait sortir la lettre.

    Lors de la conquête de La Mecque, lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) se trouvait dans l’enceinte de la Ka’bah, ‘Ali s’est présenté à lui avec les clés de la porte de celle-ci. Il a déclaré : « Ô l’Envoyé d’Allah (s.a.w) ! Confiez-nous la tâche de fournir de l’eau lors du Hajj ainsi que la responsabilité d’ouvrir et de fermer la Ka’bah. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a demandé : « Où se trouve ‘Outhman Bin Talha ? » Quand il est venu, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a dit : « Ô ‘Outhman, voici tes clés. C’est le jour des vertus et de la fidélité. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit à ‘Ali : « Je ne te confierai pas des tâches te mettant en difficulté. Mais je t’offrirai ce qui sera source de bénédictions. Je ne te confierai pas ce dont tu souhaites prendre la responsabilité. »

    C’est-à-dire qu’étant donné qu’il demandait de son propre chef cette responsabilité, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’allait pas la lui confier.

    Oumm Hani Bint Abi Talib relate : « Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait campé dans la partie haute de La Mecque ; deux proches de mes beaux-parents des Banou Makhzoum sont venus se réfugier chez moi. Oumm Hani déclare : « Mon frère ‘Ali est venu chez moi et m’a dit : « Par Allah ! Je vais les tuer tous deux ! » Oumm Hani déclare : « J’ai fermé les portes de ma maison [pour les protéger tout deux]. Ensuite, je suis allée vers la partie haute de La Mecque pour rencontrer le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il était en train de prendre son bain d’un récipient qui montrait des traces de farine pétrie. Sa fille Fatima tenait un drap pour lui servir d’écran. Après son bain, il a changé de vêtements. Ensuite, dans la matinée, il a accompli huit Raka’at de prière. Ensuite il s’est tourné vers moi et m’a dit : « Ô Oumm Hani ! Soit la bienvenue ! Quelle est la raison de ta visite ? Je l’ai informé à propos de ces deux personnes et d’Ali, notamment que ce dernier voulait les tuer et que je les avais protégés chez moi. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « J’ai accordé refuge à ceux à qui tu as accordé le tien. J’ai accordé la protection à ceux que tu protèges. Il ne va pas les tuer, ces deux-là. »

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a donc déclaré qu’Ali ne les tuera pas.

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait émis le décret de mort de Hourayrith Bin Nouqayd, car il tourmentait le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) à La Mecque : il faisait de grandes déclarations pour nuire à la personne du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et se moquait de lui. Quand ‘Abbas avait placé Fatima et Oumm Makhtoum sur un chameau pour les envoyer à Médine, Hourayrith Bin Nouqayd avait fait tomber ce chameau. ‘Ali a tué Hourayrith Bin Nouqayd lors de la conquête de La Mecque alors qu’il tentait de prendre la fuite.

    La bataille de Hounayn a eu lieu au cours du mois de Chawwal en l’an huit de l’Hégire. Selon les récits, lors de cette bataille, le drapeau des émigrants était entre les mains d’Ali. Lors de la bataille, le combat était féroce : parmi la poignée de compagnons se trouvant autour du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) se trouvait ‘Ali.

    Lors de la bataille de Hounayn, il y avait à la tête des mécréants un homme sur un chameau brun. Il avait dans la main un drapeau noir, qui était attaché à une longue lance. Les Banou Hawazim se trouvaient derrière cette personne. Quand quelqu’un se trouvait sous son emprise, il le frappait immédiatement de sa lance. S’il arrivait à s’échapper à sa lance, l’homme à chameau l’indiquait de sa lance à ceux se trouvant derrière lui et ces derniers lui sautaient dessus. Et les autres restaient derrière celui monté sur le chameau brun. Celui-ci continuait ses attaques, quand ‘Ali et un Ansari se sont tournés dans sa direction et ont avancé pour le tuer. ‘Ali est passé par derrière et a frappé les hanches de son chameau : celui-ci est tombé à la renverse. Sur ce, l’Ansari a sauté sur cette personne et l’a frappé si violement qu’il a tranché sa jambe de milieu de sa cuisse. Par la suite, les musulmans ont lancé un violent assaut contre les polythéistes.

    Voici le récit de la Ghazwah d’Ali chez les Banou Tay. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a envoyé ‘Ali en compagnie de 150 compagnons pour détruire leur idole, Fouls. La région des Banou Tay se trouvait dans le nord-est de Médine. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a confié un grand étendard noir ainsi qu’un petit drapeau blanc à ‘Ali pour cette expédition. ‘Ali a lancé l’assaut contre les Banou Hatim (Tay) le matin et il a détruit leur idole appelée Fouls. ‘Ali a pris beaucoup de butin et a fait de nombreux prisonniers des Banou Tay.

    La Ghazwah de Tabouk a eu lieu en l’an neuf de l’Hégire. Le père de Mous‘ab Bin Sa‘d relate que l’Envoyé d’Allah désigna ‘Ali (r.a.) comme son suppléant à Médine lorsqu’il se rendit à Tabouk. « Me laissez-vous pour garder des enfants et des femmes ? », lui demanda ‘Ali (r.a.). « Ne serais-tu pas satisfait d’être pour moi ce que fut Aaron pour Moïse ? Cependant il n’y aura pas de prophète après moi », répondit le Prophète.

    Hazrat Mouslih Maw’oud relate : « Une fois le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est sorti pour combattre et a laissé ‘Ali comme son suppléant. Il n’y avait que des hypocrites à Médine. Tout inquiet, il s’est présenté au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et lui a demandé de le prendre avec lui. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a dit : « « Ne serais-tu pas satisfait d’être pour moi ce que fut Aaron pour Moïse ? Un jour tu seras mon calife à l’instar d’Aaron. Cependant en dépit de cette relation tu ne seras pas un prophète. »

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait envoyé ‘Ali au Yémen en l’an dix de l’Hégire. Il avait envoyé avant lui Khalid Bin al-Walid afin d’inviter les Yéménites vers l’Islam. Mais ces derniers ont rejeté son invitation. Alors, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) leur a envoyé ‘Ali.

    ‘Ali a présenté la lettre du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) aux Yéménites. Tout le Hamdan a accepté l’Islam le même jour. Lorsque ‘Ali (r.a.) a écrit une lettre au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) pour l’informer qu’ils avaient accepté l’Islam, celui-ci a répété cette phrase à trois reprises : « Que la paix soit sur Hamda !. » Hamdan est une ville du Yémen, à environ 1150 kilomètres au sud-est de Médine.

    Ainsi, le peuple du Yémen a accepté l’Islam et ‘Ali (r.a.) a écrit au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) à ce sujet, qui s’est prosterné en remerciement.

    ‘Ali (r.a.) a relaté : « Lorsque le Messager d’Allah (sa) m’a envoyé au Yémen en tant que Qadi, je lui ai dit : « Ô Messager d’Allah (s.a.w.), vous m’envoyez, mais je suis jeune, et je n’ai aucune connaissance en matière de jugement. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répondu : « Allah guidera certainement ton cœur, et il affermira ta langue. Quand deux querelleurs se présentent devant toi, ne juge pas avant d’avoir entendu la version des deux. Cela facilitera ainsi ton jugement. » ‘Ali (r.a.) a déclaré : « Après cela, je n’ai jamais eu de doute quant à mes verdicts. »

    ‘Amr bin Châth al-Aslami, qui était l’un des participants au traité de paix de Houdaybiyyah, raconte : « Pendant que j’étais en route pour le Yémen avec ‘Ali (r.a.), il m’a traité durement au point où je lui en voulais. Au retour du Yémen, je me suis tellement plaint contre lui dans la mosquée que le Messager d’Allah (sa) en a entendu parler. Un jour, je suis entré dans la mosquée et le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était assis en compagnie de certains de ses compagnons. Lorsqu’il m’a vu il m’a regardé avec attention. » Il ajoute : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) m’a scruté du regard, et lorsque je me suis assis, il a déclaré : « Ô ‘Amr ! Par Allah ! Tu m’as tourmenté. » J’ai répondu : « Ô Messager d’Allah (sa), je cherche refuge auprès d’Allah contre le fait de vous tourmenter. » Il a déclaré : « Celui qui a tourmenté ‘Ali m’a tourmenté. » Ce récit a été rapporté par le Mousnad Ahmad bin Hanbal.

    Je vais présenter un autre récit : il a été rapporté par Abou Sa’id Al-Khoudri qui a relaté : « À une occasion, lorsque les gens se sont plaints d’Ali (r.a.), le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est mis debout afin de s’adresser à nous. J’ai entendu le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) déclarer : « Ô peuple, ne vous plaignez pas d’Ali. Par Dieu, il a très peur de Dieu ; il a très peur dans la voie de Dieu que quelqu’un se plaigne de lui. »

    Je vais également continuer à faire mention de lui Incha Allah la prochaine fois.

    Aujourd’hui aussi, je veux attirer l’attention vers les supplications. Lors du précédent sermon je n’avais pas fait mention de l’Algérie. Les ahmadis y font face à des conditions difficiles, certains ont même été emprisonnés. Priez également pour eux, qu’Allah leur facilite la situation et qu’Il fasse que les prisonniers soient libérés. Qu’Il accorde aussi le discernement au gouvernement, afin que celui-ci respecte les droits des ahmadis tout en étant juste à leur égard.

    La situation au Pakistan se dégrade également. J’avais dit que certains officiers y jouaient un rôle à titre individuel. Faites également des supplications pour eux. Si Allah le Très-Haut ne veut pas accorder la raison à ces Maulvis et ces officiers, ou s’ils ne vont pas faire preuve de raison, ou bien si leur destinée est de continuer dans ce sens et d’être châtié par Allah, alors qu’Allah s’occupe rapidement d’eux, et qu’Il facilite la situation pour les ahmadis.

    Après les prières, je dirigerai la prière funéraire de Rasheed Ahmad, fils de Muhammad Abdullah, originaire de Rabwah, en absence de sa dépouille. Il était le père de Tahir Nadeem qui est missionnaire dans notre Bureau Arabe. Il est décédé le 28 octobre à l’âge de 76 ans. Inna lillahi wa inna ilaihi raji’oun. L’Ahmadiyya est entrée dans leur famille par l’intermédiaire de son grand-père Hazrat Abdul Ghafoor qui s’était rendu à Qadian accompagné de son cousin Hazrat Maulvi Allah Ditta en 1891-92, et avait prêté serment d’allégeance sur la main du Messie Promis (as).

    Hazrat Maulvi Allah Ditta était un savant, érudit, il fréquentait le Messie Promis (as) avant sa proclamation. Il avait vu en songe que le Messie Promis (as) tenait dans sa main l’étendard du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Ainsi Hazrat Maulvi Allah Ditta avait emmené avec lui son cousin Abdul Ghafoor, qui était le grand-père du défunt, à Qadian, et tous deux avaient prêté allégeance au Messie Promis (as). Par la suite, par la prédication de Maulvi Allah Ditta, de nombreuses personnes avaient rejoint l’Ahmadiyya à ‘Alipur et dans la Mauza Hassanpur Multan. Pendant longtemps, le défunt a eu l’opportunité de servir en tant que secrétaire des finances de la communauté qui se trouvait dans le district de Bahawalpur. Le défunt était une personne très pieuse, décente, hospitalière et compatissante. Il restait en contact avec ses proches, ses voisins, et les pauvres. Il s’occupait des pauvres en toute discrétion.

    Parmi les membres de sa famille se trouve son épouse Siddiqa Begum qui est la petite-fille de Qadir Bakhsh, compagnon du Messie Promis (as). Par la grâce d’Allah, le défunt était Moussi. Parmi les membres de sa famille il y a également ses enfants. Il y a sa femme, trois filles et deux fils. Comme je l’ai mentionné son fils est Waqif-e-Zindagi, il est missionnaire ici, il a actuellement l’opportunité de servir au sein du bureau arabophone. Qu’Allah fasse preuve de pardon et de miséricorde à l’égard du défunt et qu’Il exalte son rang.


    (Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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    Ali Bin Abi Talib, noble compagnon de Badr https://islam-ahmadiyya.org/ali-bin-bin-abi-talib-noble-compagnon-de-badr/ Tue, 08 Dec 2020 10:12:36 +0000 https://islam-ahmadiyya.org/ali-bin-bin-abi-talib-noble-compagnon-de-badr/ Dans son sermon du 04 décembre 2020, Sa Sainteté le Calife a évoqué d'autres récits sur Ali Bin Abi Talib, noble compagnon du Saint Prophète.

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  • Sermon du vendredi 04 décembre 2020, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

    Depuis le dernier sermon, j’ai commencé à évoquer ‘Ali [bin Abi Talib] (r.a.). Je présenterai la suite aujourd’hui. Selon les récits, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait établi un lien de fraternité avec ‘Ali à deux reprises. Une fois le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait établi des liens de fraternité entre les Mouhajirine de La Mecque. Ensuite après l’émigration, il avait établi ces liens de fraternité entre les Mouhajirine et les Ansar à Médine.

    Lors de ces deux occasions il avait dit à ‘Ali : « Tu es mon frère en ce monde et dans l’Au-delà. » Selon un autre récit le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait établi ce lien entre ‘Ali Bin Abi Talib et Sahl Bin Hounayf. Quand ces liens de fraternité ont-ils été établis ? L’histoire nous apprend que cela a eu lieu à deux reprises. En effet, selon ‘Allamah Al-Qastalani, un exégète du Sahih d’Al-Boukhari, ces liens de fraternité ont été établis deux fois. Une fois avant l’émigration vers La Mecque, entre les émigrants. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait notamment établi ces liens entre Abou Bakr et ‘Oumar, ‘Outhman et ‘Abdour Raman’Bin ‘Awf, Al-Zoubayr et ‘Abdoullah Bin Mas’oud, et ‘Ali et lui-même (c’est-à-dire le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

    Ensuite, lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est rendu à Médine, il a établi ces liens de fraternité entre les Mouharijine et les Ansar dans la maison d’Anas Bin Malik.

    Ibn Sa’d relate que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait établi ces liens entre cent compagnons : c’est-à-dire cinquante Mouhajirine et cinquante Ansar.

    ‘Ali avait participé à la bataille de Badr et toutes les autres Ghazwat en compagnie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), hormis la bataille de Tabouk, lors de laquelle l’Envoyé d’Allah (s.a.w) l’avait chargé de protéger les membres de sa famille à Médine.

    Tha’labah Bin Abi Malik relate : « Sa’d Bin ‘Oubadah était, en toute occasion, le porte-étendard du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Mais au moment du combat, c’était ‘Ali Bin Abi Talib qui portait le drapeau. »

    La Ghazwat Ouchayra a eu lieu en au cours du mois Jamad-il-Oula en l’an deux de l’Hégire. Selon les chroniques, cette expédition était connue sous les noms de Ghazwat Dhoul Ouchayra, Dhat al-Ouchayra ou Ousara en sus du nom Ghazwat Ouchayra. Oushayra était le nom d’une forteresse situé entre Yanbou’et Dhoul Marwa dans le Hedjaz.

    Hazrat Mirza Bashir Ahmad relate à ce propos : « Au cours du mois de Jamad-il-Oula en l’an deux de l’Hégire, ayant reçu d’autres informations à propos des Qouraychites de La Mecque, le Saint Prophète est parti de Médine avec une unité composée de ses Compagnons et a nommé son frère de lait, Abou Salama bin ‘Abdil-Asad, Emir en son absence. Lors de cette campagne, après avoir accompli de nombreux tours, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a finalement atteint Ouchayra, situé à proximité de la côte, dans la région de Yanbou’. Bien qu’il n’y ait pas eu de bataille avec les Qouraychites, le Saint Prophète a signé un traité avec les Banou Moudlij avant de rentrer. »

    ‘Ali était présent lors de cette Ghazwa. Voici le récit de Mousnad Ahmad Bin Hanbal à ce propos. ‘Ammar bin Yasir relate : « J’avais accompagné ‘Ali lors de l’expédition de Dhat al-Ouchayra. Lorsque Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a établi son camp et nous avons vu quelques membres de la tribu des Banou Moutlij travaillant sur les sources d’eau de leurs jardins. ‘Ali m’a dit : « Ô Abou’l-Yaqdhan ! Allons voir comment ils travaillent. » Nous les avons regardés pendant quelque temps, ensuite nous sommes allongés sur le sol entre les dattiers. Je jure par Allah que c’est le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en personne qui nous a réveillés. Il nous remuait avec ses pieds et nous étions couverts de terre. Ce jour-là le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit à ‘Ali en le voyant couvert de poussière : « Ô Abou Tourab (père de la poussière) ! Veux-tu que je t’informe à propos des deux plus grands infortunés ? »

    J’avais évoqué [le nom « Abou Tourab »] dans le précédent sermon. En voyant [‘Ali] allongé dans la mosquée et recouvert de poussière le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui avait donné le nom d’Abou Tourab. Il a porté ce nom depuis ce temps-là. Ou il se peut que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui ait donné ce nom lors de cette occasion ou lors de la première d’entre les deux. On dirait qu’il s’agit là de la première occasion.

    [Ammar déclare] : « Nous avons répondu : « Certainement oui, ô Envoyé d’Allah ! » Il a dit : « Le premier est Ouhaymir, celui de la tribu des Thamoud qui avait coupé le jarret de la chamelle de Salih. Le deuxième est celui qui s’attaquera à toi, ‘Ali, et qui ensanglantera ta barbe. »

    La Ghazwat Safwan Badr al-Oula a eu lieu en l’an deux de l’Hégire au cours du mois de Jamad-il-Akhir.

    Hazrat Mirza Bashir Ahmad écrit dans sa Sirat Khatam-an-Nabiyyine : « Après la Ghazwah d’Ouchayra, alors que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était à peine arrivé à Médine depuis dix jours, Kourz bin Jabir al-Fihriyy, un chef de La Mecque, avec une compagnie de Qouraychites, avait très habilement et subitement attaqué un pâturage de Médine, situé à seulement quatre kilomètres de la ville, et avait fui avec des chameaux appartenant aux musulmans. Dès que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en fut informé, il désigna Zayd bin Ḥārithah comme Emir en son absence et se mit à la poursuite des assaillants avec un groupe de Compagnons. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) les poursuivit jusqu’à Safwān, une zone proche de Badr, mais Kourz réussit à s’échapper. Cette Ghazwah est également connue sous le nom de la première Ghazwah de Badr. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait confié un drapeau blanc à ‘Ali lors de cette Ghazwah. »

    La bataille de Badr a eu lieu en l’an deux de l’Hégire soit au cours du mois de mars de l’an 623 de l’ère chrétienne.

    Voici le récit [de cette bataille] et la mention d’Ali à ce propos. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait envoyé ‘Ali, Al-Zoubayr, Sa’d Bin Abi Waqqas et Basbas Bin ‘Amr vers la source d’eau de Badr pour se renseigner sur les polythéistes. Ils y ont vu les Qouraychites en train d’abreuver leurs animaux ; les ayant capturés, ils les ont présentés au Saint Prophète Muhammad (ss.a.w.). Lors de la bataille de Badr, lorsque les deux armées se sont fait face, Chaybah Bin ‘Outbah et Walid Bin ‘Outbah, les deux fils de Rabi’ah, sont sortis des rangs et ont lancé le défi de duel. Mou’adh, Mou’awwidh et ‘Awf, les fils d’Afra, et les membres de la tribu des Banou al-Harith des Ansar sont sortis pour les combattre. Mais le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ne souhaitait pas que les Ansar participassent dans le tout premier combat entre les polythéistes et les musulmans. Il souhaitait remporter la victoire par l’entremise des fils de ses oncles et les membres de sa tribu. Ainsi, il a rappelé les Ansar qui sont retournés dans leurs rangs et il les a loués.

    Ensuite les polythéistes ont demandé : « Ô Muhammad ! Envoie des combattants du même statut parmi notre tribu pour nous combattre. »

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Ô Banou Hachim ! Levez-vous et battez-vous pour cette vérité avec laquelle Dieu a envoyé votre prophète tandis que ces gens-là sont venus avec leur mensonge afin d’éteindre la lumière d’Allah. Hamzah Bin ‘Abdil Mouttalib, ‘Ali Bin Abi Talib et ‘Oubaydah Bin al-Harith se sont levés et ont avancé dans leur direction. ‘Outbah leur a demandé : « Parlez afin que nous vous reconnaissions. »

    Étant donné qu’ils portaient des casques, leurs visages n’étaient pas visibles. Hamzah a déclaré : « Je suis Hamzah Bin ‘Abdil Mouttalib, le lion d’Allah et de Son Prophète. » ‘Outbah a répondu : « Le combat sera valeureux et je suis quant à moi le lion des alliés. Qui sont les deux qui sont avec toi ? » Hamzah a répondu : « ‘Ali Bin Abi Talib et ‘Oubaydah Bin al-Harith. »

    ‘Outbah a répondu : « Ce sont de bons adversaires. » En s’adressant à son fils il a déclaré : « Ô Walid ! Lève-toi. » ‘Ali s’est levé pour le combattre. Ils ont échangé des coups d’épées et ‘Ali l’a tué. ‘Outbah s’est levé et Hamzah en a fait autant pour le combattre. Ils ont échangé des coups d’épées et Hamzah l’a tué. Ensuite, Chaybah s’est levé et ‘Oubaydah Bin al-Harith s’est levé pour le combattre. ‘Oubaydah était le plus agé parmi les compagnons du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Chaybah a frappé la jambe d’Oubaydah de son épée tranchant son jarret. Hamzah et ‘Ali ont attaqué Chaybah et l’ont tué. »

    J’avais évoqué environ deux ans de cela une partie du récit suivant : Il existe également un autre récit [à ce sujet].

    ‘Ali rapporte qu’Outbah Bin Rabi’ah est sorti des rangs accompagné de son fils et de son frère. Il lança dans la direction des musulmans : « Qui viendra nous combattre ? » Plusieurs jeunes Ansar répondirent à leur appel. ‘Outbah leur demanda de décliner leurs noms et ils répondirent qu’ils étaient des Ansar. ‘Outbah leur dit qu’il n’avait aucun grief contre eux et qu’il était sorti combattre uniquement les fils de son oncle. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a demandé à Hamzah, à ‘Ali et à ‘Oubaydah Bin Al-Harith de s’apprêter au combat. Suite à l’ordre de l’Envoyé, Hamzah s’est avancé dans la direction d’Outbah et ‘Ali vers Chaybah. Le combat entre ‘Oubaydah et Walid s’engagea et ils se blessèrent grièvement. ‘Ali ajoute : « Nous nous sommes approchés de Walid et nous lui avons donné le coup de grâce. Nous avons ensuite enlevé ‘Oubaydah du champ de bataille. »

    Ali (r.a.) raconte ceci à propos de la bataille de Badr : « Les mécréants étaient beaucoup plus nombreux que les musulmans. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a passé toute la nuit à supplier Dieu en toute humilité. Nous nous sommes alignés quand l’armée ennemie s’est rapprochée de nous et nous avons vu soudainement un individu sur un chameau brun dans les rangs ennemis. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) m’a requis de demander à Hamzah qui était cette personne, étant donné qu’il était plus proche des mécréants, et de lui rapporter ses propos. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a commenté : « S’il est quelqu’un capable de leur prodiguer de bons conseils, il s’agit de celui monté sur ce chameau brun. » Après quelque temps Hamzah est venu informer le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qu’il s’agissait d’Outbah Bin Rabi’ah et que celui-ci déconseillait aux mécréants de participer à la bataille. Abou Jahl lui répliquait qu’il était un lâche et qu’il avait peur de combattre. ‘Outbah, tout courroucé, de répliquer : « On verra en ce jour qui est un véritable lâche. »

    Par la suite il s’est joint au combat.

    ‘Ali relate : « Lors de la bataille de Badr, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré à propos de ma personne et d’Abou Bakr : « Vous avez tous deux à votre droite l’Ange Gabriel et à votre gauche l’Ange Michael. Rafaël, l’Archange, est présent lors des combats et se trouve dans les rangs. »

    Hazrat Mirza Bashir Ahmad écrit ceci à propos de la bataille de Badr :

    « ‘Ali raconte qu’au cours de la bataille, toutes les fois que le Saint Prophète venait à l’esprit, il courait vers sa tente ; mais qu’à chaque fois qu’il y allait, il trouvait le Saint Prophète en pleurs dans ses prosternations. Il a également entendu dire que le Saint Prophète répétait constamment les mots :

    يا حي يا قيوم

    « Ô mon Seigneur vivant ! Ô mon Seigneur Qui accordes la vie ! »

    Abou Bakr a été très perturbé par cet état du Saint Prophète et a parfois dit spontanément : « Ô Messager d’Allah ! Que ma mère et mon père soient sacrifiés pour vous. Ne vous inquiétez pas, Allah accomplira définitivement Ses promesses. »

    Mais en dépit de cela, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ne cessait de prier, tout craintif, car certaines promesses divines sont parfois sujettes à des conditions.

    ‘Ali s’est marié à Fatimah en l’an deux de l’Hégire. Il a demandé sa main au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et celui-ci a accepté sa requête de gaîté de cœur. Anas relate qu’Abou Bakr et ‘Oumar avaient tous deux demandé la main de Fatimah au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Mais celui-ci était demeuré silencieux et ne leur a pas répondu. ‘Ali déclare : « Je me suis présenté au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et je lui ai demandé la main de Fatimah. » Il m’a répondu : « Possèdes-tu de quoi offrir comme dot ? » J’ai répondu : « Je possède un cheval et une cotte de maille. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répondu : « Tu auras besoin du cheval. Tu peux vendre ta cotte de maille. » Sur ce, je l’ai vendu pour 480 dirhams pour débourser la dot. »

    D’aucuns pensent qu’ils peuvent fixer n’importe quelle somme pour le Mahr (dot) et qu’ils la verseront plus tard. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a demandé [à ‘Ali] de faire le nécessaire pour débourser le Mahr avant le mariage. Cela signifie que c’est un droit immédiat [de la femme avant le mariage.] Certains hommes m’écrivent pour me dire que leurs femmes réclament le Mahr, tandis qu’ils mènent une vie conjugale heureuse. Elles ont en fait le droit de le réclamer et il faudra le débourser tout de suite. Ne pas le faire peut conduire à des querelles. Certaines personnes affirment également que le Mahr doit être réglé lors des divorces ou de la séparation [demandée par la femme], tandis que cela n’a aucun lien avec les accords de divorce.

    Selon un récit, ‘Ali avait vendu cette cotte de mailles à ‘Outhman. Celui-ci l’a payé et lui a aussi retourné l’armure. ‘Ali déclare : « J’ai placé cette somme dans le giron du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il a pris une poignée et l’offrant à Bilal, il a déclaré : « Achètes un peu de parfum avec cette somme. » Il a ensuite demandé à quelques personnes de préparer le trousseau de Fatimah. On a préparé un lit et un oreiller de cuir empli d’écorce de dattiers. » Selon un récit, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré au moment de conclure le mariage : « Mon Seigneur m’a ordonné de le faire. »

    Après le départ [de Fatimah de la maison familiale] le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit à ‘Ali : « Quand Fatimah sera chez toi, ne dis rien avant mon arrivée. » Fatimah est venue avec Oumm Ayman. Elle s’est assise dans un coin de la maison. Je me suis mis dans un coin moi aussi. Ensuite le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est venu et il a demandé : « Mon frère est-il présent ? » Oumm Ayman a demandé : « Votre frère ? L’avez-vous marié à votre fille ? » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répondu : « Oui. » Et il a demandé à Fatimah de lui apporter de l’eau. Elle s’est levée et [en a apportée], car il y en avait à la maison. Pareil mariage consanguin est permis : [‘Ali] n’était pas le frère direct du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

    « Fatimah a apporté un peu d’eau dans un récipient. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en a pris et s’est rincé la bouche ; puis il a demandé à Fatimah d’avancer. Elle s’est avancée. Il lui a aspergé le corps et la tête de cette eau et prier en ces termes :

    « Ô Allah je la confie à Ta protection, elle et ses descendants, contre Satan le Rejeté. » Ensuite le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a demandé : « Tournes-toi dans l’autre direction. » Elle s’est tournée. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) lui a aspergé d’eau entre les épaules. Il en a fait de même avec ‘Ali. Il lui a dit : « Vas vers ta femme avec le nom d’Allah et Ses bénédictions. » ‘Ali relate que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a fait ses ablutions en puisant l’eau d’un récipient. Ensuite il a aspergé ‘Ali et Fatimah de cette eau en priant : « Allah, bénis tous deux et bénis leur union. »

    ‘Aïchah et Oumm Salamah relatent : « Le Messager d’Allah nous a ordonné de préparer Fatimah (pour son mariage) et de l’emmener à ‘Ali. Nous sommes allés à la maison et en avons enduit [les murs] de terre souple de la région de Batha. Ensuite, nous avons rempli deux oreillers de fibre (de palmier dattier) que nous avons cardée de nos propres mains. Ensuite, nous y avons mis des dattes et des raisins secs à manger et de l’eau douce à boire. Nous sommes allés chercher du bois et l’avons installé sur le côté de la pièce, pour y suspendre les vêtements et les outres d’eau. Et nous n’avons jamais vu de mariage meilleur que celui de Fatimah. »

    Le repas de noces était composé de dattes, d’orge, de fromage et de Hays, un plat composé de dattes, de beurre clarifié et de fromage.

    Asma’Bint Oumays relate : « Il n’y eut pas à l’époque de meilleur repas de noces que celui de Fatimah et d’Ali. »

    [Hazrat Mirza Bashir Ahmad] commente en ces termes sur le mariage de Fatimah et d’Ali dans son ouvrage Sirat-Khataman-Nabiyyine : « Fatimah était la plus jeune enfant du Saint Prophète, née de son union avec Khadijah. Fatimah était la préférée du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et en raison de son mérite personnel, elle était sans aucun doute la plus digne de cet amour distinct. Elle avait plus ou moins quinze ans et elle avait commencé à recevoir des propositions de mariage. Abou Bakr était le tout premier à demander sa main mais le Saint Prophète s’est excusé. Ensuite, ‘Oumar fit une proposition, mais sa demande ne fut pas non plus acceptée. Après avoir compris que le Saint Prophète semblait préférer ‘Ali, ces deux hommes honorables l’ont encouragé à faire une proposition concernant Fatimah. ‘Ali, qui était peut-être déjà désireux de le faire, mais se taisait par modestie, se présenta immédiatement devant le Saint Prophète et fit sa demande. Le Saint Prophète avait d’ores et déjà reçu une indication par voie de révélation divine que le mariage de Fatimah devait avoir lieu avec ‘Ali. Par conséquent, quand ‘Ali a présenté sa demande, le Saint Prophète lui a dit : « J’ai déjà reçu une indication divine à cet égard. » Ensuite, le Saint Prophète a demandé le consentement de Fatimah, qui est restée silencieuse par modestie. C’était là aussi une expression d’acceptation. Par conséquent, le Saint Prophète a réuni une communauté de Mouhajirine et d’Ansar, et a officiellement annoncé l’union d’Ali et de Fatimah. Cet événement a eu lieu au début ou au milieu de l’an deux de l’Hégire. Ensuite, le mariage a eu lieu au cours du mois de Dhoul-Hijjah de la même année après la bataille de Badr. Le Saint Prophète a appelé ‘Ali et lui a demandé s’il avait quelque chose à offrir comme Mahr (dot). »

    L’incident du verger cité plus haut a en effet eu lieu avant le mariage et l’incident [de la mosquée] que j’avais mentionné la dernière fois. J’avais donc raison.

    Le Saint Prophète a donc appelé ‘Ali et lui a demandé s’il avait quelque chose à offrir comme Mahr. ‘Ali a répondu : « O Messager d’Allah ! Je ne possède rien. » Le Saint Prophète a répondu : « Qu’en est-il de cette cotte de mailles que je t’avais offerte ce jour-là ? » ‘Ali a répondu : « C’est en ma possession. » Le Saint Prophète a déclaré : « Cela suffira, apporte-la. »

    Cette cotte de mailles a été vendue pour 480 dirhams et le Saint Prophète a arrangé les frais du mariage à partir de ce montant.

    La dot que le Saint Prophète a offerte à Fatimah consistait d’un châle brodé, un coussin en peau qui avait été rempli de feuilles de palmier-dattier séchées et d’outre d’eau. On relate aussi que le Saint Prophète avait également offert une meule à Fatimah de sa dot.

    Une fois ces articles arrangés, il était nécessaire de se procurer un logement au couple. Jusqu’à présent, ‘Ali vivait peut-être avec le Saint Prophète dans un appartement construit à côté de la mosquée. Cependant, une résidence séparée était maintenant nécessaire, où mari et femme puissent résider après le mariage. Par conséquent, le Saint Prophète a demandé à ‘Ali de trouver un endroit où les deux pourraient résider. ‘Ali s’est arrangé pour une maison temporaire et le mariage de Fatimah a eu lieu.

    Le même jour, après le mariage, le Saint Prophète s’est rendu dans leur nouvelle maison et a demandé qu’on lui apporte de l’eau, a prié dessus puis en a aspergé Fatimah et ‘Ali, tout en répétant la prière suivante :

    « Ô Allah ! Bénis leur relation entre eux ; et bénis les relations qu’ils bâtiront avec les autres ; et bénis aussi leur progéniture. »

    Ensuite le Saint Prophète a laissé le nouveau couple seul et il est rentré. Puis, un jour, lorsque le Saint Prophète est venu rendre visite à Fatima, elle lui a dit que Harithah bin al-Nou’mān al-Ansari possédait plusieurs maisons, et a sollicité le Saint Prophète de lui demander de quitter l’une d’entre elles. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répondu : « Harithah a déjà déménagé plusieurs fois pour nous. Je suis gêné de lui en demander plus. » Quand Harithah en a eu vent d’une manière ou d’une autre, il s’est précipité chez le Saint Prophète et a déclaré : « Ô Messager d’Allah ! Tout ce que je possède vous appartient. Par Dieu, tout ce que vous acceptez de ma part me cause une plus grande joie que ce qui reste avec moi ! » Ce compagnon fidèle a insisté et il a quitté l’une de ses maisons avant de la présenter au Saint Prophète. Par la suite, ‘Ali et Fatimah y ont emménagé. »

    En dépit de leur dénuement et de leur situation modeste, ‘Ali et Fatimah étaient des exemples de piété et de contentement. Selon les hadiths, ‘Ali aurait déclaré que Fatimah s’était plainte d’avoir à faire tourner la meule. Certains prisonniers étaient à la disposition du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Elle est partie le voir mais ne l’a pas trouvé. Fatimah a rencontré ‘Aïchah et l’a informée de la raison de sa visite. Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est rentré, ‘Aïchah l’a informé de la visite de Fatimah. ‘Ali déclare : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est venu nous rencontrer lorsque nous étions allongés dans nos lits. Nous souhaitions nous lever mais il nous a dit de rester à notre place. Ensuite il s’est assis entre nous, tant et si bien que je ressentais la fraîcheur de ses pieds sur ma poitrine. Il nous a dit : « Ne souhaitez-vous pas que je vous informe à propos d’une action bien meilleure que ce que vous m’avez demandé ? Lorsque vous vous allongez sur vos lits, récitez 34 fois Allahou Akbar, 33 fois Soubhan Allah et 33 fois Al-hamdou lillah. Cela est meilleur pour vous deux qu’un domestique. »

    Abou Hourayrah relate : « Fatimah s’est présentée au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) afin de lui demander un domestique. Elle s’est plainte de ses travaux ménagers. Sur ce le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a dit : « Tu ne trouveras pas pareil domestique chez moi. » C’est-à-dire que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ne souhaitait pas lui en offrir tandis qu’Ali avait droit à une part du butin. Mais le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ne le lui a pas offert, en disant : « Souhaites-tu que je t’offre quelque chose qui soit meilleure que ce domestique ? Lorsque tu t’allonges sur ton lit, récite 33 fois Soubhan Allah, 33 fois Al-hamdou lillah et 34 fois Allahou Akbar. » Ce récit est tiré du Sahih Mouslim.

    Hazrat Mouslih Maw’oud a commenté sur cet incident en évoquant la Sirah du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il cite un récit du Boukhari. [‘Ali relate :] « Fatimah s’était plainte de ses cors à la main dus au fait qu’elle travaillait la meule. Or, quelques prisonniers de guerre sont tombés dans le lot du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Fatimah est venue voir le Prophète (s.a.w.) mais elle ne l’a pas trouvé à la maison. Elle a informé ‘Aïchah de sa venue. Quand l’Envoyé d’Allah (s.a.w) est rentré, ‘Aïchah l’a informé de la visite de Fatimah. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est venu chez nous. Nous étions tous deux au lit. Nous avons essayé de nous lever (en signe de respect) mais le Messager d’Allah (s.a.w.) a dit : « Restez dans vos lits, » et il s’est assis parmi nous et j’ai senti la froideur de ses pieds sur ma poitrine. Il a ensuite dit : « Souhaitez-vous que je vous informe de quelque chose de meilleur que ce que vous avez demandé ? Quand vous allez au lit, récitez le Takbir (Allahou Akbar) trente-quatre fois, Soubhan Allah trente-trois fois et Al-Hamdou lillah trente-trois fois. Cela vaudra mieux pour vous que le domestique [que vous m’avez demandé]. »

    Hazrat Mouslih Maw’oud explique : « Cet incident démontre que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était très vigilant quant à la distribution des butins. En dépit du fait que Fatimah avait besoin d’un serviteur et que ses mains souffraient en raison de la meule, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ne lui a pas donné de serviteur. Au contraire, il l’a encouragée à prier et à se tourner vers Dieu. S’il le souhaitait, il pouvait offrir un serviteur à Fatima, car il recevait ces butins pour qu’ils soient distribués parmi ses compagnons et ‘Ali pouvait y avoir droit. Fatimah y avait aussi droit. Cependant, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a fait montre de précaution et il ne souhaitait pas distribuer ces biens à ses proches car il est possible qu’à l’avenir les gens en tirent de mauvaises conclusions et que le roi pense avoir droit au bien du peuple. Ainsi, il n’a pas offert à Fatimah aucun de ces esclaves ou aucune de ces domestiques à sa disposition et dont il avait pour but de distribuer. Rappelons qu’Allah avait fixé une part pour le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et ses proches dans ces biens. Il en puisait et en offrait à ses proches. Certes, il ne touchait à aucun bien tant qu’il n’était pas tombé à sa disposition et n’en offrait pas à ses proches. Le monde peut-il présenter d’exemple d’une personne aussi attentive quant au biens de la trésorerie ? Pareils exemples n’existent qu’en ces serviteurs de cet être pur et nulle part ailleurs dans aucune autre religion.

    ‘Ali Bin Abi Talib relate : « Une nuit, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est venu chez moi et chez sa fille Fatimah et nous a demandé : « Est-ce que vous n’accomplissez pas la Salat [de Tahajjoud] ? » J’ai répondu : « Ô Envoyé d’Allah ! Nos vies sont entre les mains d’Allah. Il nous réveille quand Il souhaite nous réveiller. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ne m’a pas répondu et il est rentré. »

    Il parlait là de la prière de Tahajjoud. Il voulait dire que s’Il le souhaite Allah peut nous réveiller pour la prière de Tahajjoud. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’a pas discuté à ce propos et il est rentré.

    ‘Ali déclare : « J’ai entendu le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) déclarer en partant et en frappant sa cuisse :

    وَكَانَ الْإِنْسَانُ أَكْثَرَ شَيْءٍ جَدَلًا

    « L’homme est querelleur plus que toute autre chose. »

    Hazrat Mouslih Maw’oud relate : « Une nuit, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est rendu auprès de son gendre et de sa fille Fatimah et leur a demandé : « Accomplissez-vous la prière (de Tahajjoud) ? » C’est-à-dire la prière accomplie au milieu de la nuit. ‘Ali de répondre : « Ô Prophète d’Allah ! Nous essayons de le faire. Mais si Dieu souhaite que nos yeux restent fermés nous n’arrivons pas à l’accomplir. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Accomplissez la prière (de Tahajjoud). » Ensuite, il est parti dans la direction de sa maison et en cours de route il répétait :

    وَكَانَ الْإِنْسَانُ أَكْثَرَ شَيْءٍ جَدَلًا

    Il s’agit d’un verset du Coran qui signifie que souvent l’homme hésite à avouer ses fautes et il présente des prétextes pour les cacher. Au lieu d’avouer qu’ils commettaient des fautes de temps à autre, ‘Ali et Fatimah ont déclaré qu’ils se réveillent quand Allah le souhaite. Pourquoi devaient-ils attribuer leur faute à Allah ? »

    Hazrat Mouslih Maw’oud explique davantage cet incident. Il déclare :

    « ‘Ali (r.a.) relate qu’il avait un jour répliqué au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Au lieu de se mettre en colère ou de s’en indigner, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a démontré une réaction des plus subtiles et jusqu’à ses derniers jours ‘Ali en a peut-être tiré un doux plaisir. Certes, il y avait droit. Mais même aujourd’hui toute personne imbue de perspicacité s’émerveille face à cette expression de déplaisir du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

    ‘Ali déclare dans un hadith de Boukhari : « Une nuit, le Messager d’Allah (s.a.w.) est venu vers moi et Fatimah, sa fille, et a demandé : « N’accomplissez-vous pas la prière (de Tahajjoud) ? » J’ai répondu : « O Messager d’Allah (s.a.w.) ! Nos âmes sont entre les mains d’Allah et s’Il veut que nous nous réveillions, nous nous réveillons. » Quand j’ai dit cela, il nous a quittés sans rien dire et je l’ai entendu articuler alors qu’il se frappait la cuisse : « L’homme est des plus querelleurs. » »

    Voyez comment le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a expliqué de manière subtile à ‘Ali qu’il ne devait pas présenter pareille réponse. Un autre aurait commencé à discuter en disant : « Regarde mon statut et regarde ta réplique. As-tu le droit de rejeter mes propos ainsi ? » Ou il aurait pu dire : « Il est faux de dire que l’homme est contraint et que toutes ses actions dépendent d’Allah et qu’Il le pousse à agir comme bon Lui semble : Dieu peut lui accorder la possibilité d’accomplir la Salat ou pas. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) aurait pu dire que le Coran n’accepte pas la contrainte. Mais le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’a adopté aucune de ces deux postures. Soit il n’était pas en colère contre eux ; ou bien il n’a pas voulu discuter pour faire comprendre à ‘Ali son erreur. Il s’est tout simplement détourné de lui et a exprimé son étonnement en disant que l’homme est étrange : il trouve toujours des réponses à son avantage et discute. En réalité cette seule déclaration du Saint Prophète (s.a.w.) était remplie d’innombrables leçons ; et s’il avait été quelqu’un d’autre, ils n’auraient pas pu en transmettre une fraction même s’ils s’étaient disputés des centaines de fois. De ce hadith, nous pouvons tirer de nombreuses leçons qui éclairent les divers aspects de la morale du Saint Prophète (s.a.w.) et il convient de les mentionner ici.

    Hazrat Mouslih Maw’oud (ra) déclare en outre : « Premièrement, ce hadith révèle à quel point le Saint Prophète (s.a.w.) était attaché à la pratique religieuse et à sa foi. Il visitait personnellement les maisons de ses proches durant la nuit et s’occupait de leurs besoins à cet égard. Beaucoup de gens, vertueux eux-mêmes, conseillent également aux autres d’en faire de même, mais l’état de leur propre maison est désastreux. Ils n’ont même pas la capacité de réformer les gens de leur propre foyer. Le dicton suivant s’applique à eux : « L’obscurité se trouve sous la lanterne ». Bien qu’une lanterne offre de la lumière autour d’elle, il y a de l’obscurité en dessous d’elle. Ces personnes conseillent les autres, mais ne se soucient pas de leur propre foyer pour savoir si les membres de leurs familles tirent un quelconque avantage de leur lumière.

    Cependant, le Saint Prophète (s.a.w.) souhaitait que les membres de sa maisonnée profitassent également de cette lumière spirituelle avec laquelle il voulait illuminer le monde. Pour ce faire, le Saint Prophète (s.a.w.) les conseillait constamment et leur demandait régulièrement à ce propos et évaluait leur état.

    Si le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ne se souciait pas de la formation morale des membres de sa propre famille un trait inestimable aurait fait défaut dans ses excellences morales.

    Le deuxième aspect est la conviction absolue que le Saint Prophète (s.a.w.) avait dans l’enseignement qu’il a présenté au monde. Pas même un seul instant le Saint Prophète (s.a.w.) n’a eu de doute concernant ces préceptes. Les gens allèguent que – Dieu nous en préserve – le Saint Prophète (s.a.w.) n’a reçu aucune révélation divine et n’a fait tout cela que pour tromper le peuple et établir ainsi son propre règne. Cependant, ce n’était évidemment pas le cas. Le Saint Prophète (s.a.w.) avait une telle conviction en sa prophétie et dans le fait d’avoir été mandaté par Dieu qu’on ne peut trouver un tel exemple dans le monde. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) aurait pu user de feintes devant les gens afin de prouver sa véracité. Mais il n’est pas possible [pour un imposteur] de se rendre au milieu de la nuit chez sa propre fille et gendre et leur demander s’ils ont accompli la prière qui est offerte en pleine nuit – qui n’est même pas obligatoire – mais qui est volontaire pour les croyants. Visiter la maison de sa fille et de son gendre à un tel moment et les encourager à offrir la prière de Tahajjoud prouve la conviction absolue qu’avait le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) dans cet enseignement qu’il souhaitait inculquer aux autres.

    Un imposteur – pour qui il n’y aurait aucune différence à appliquer ou pas le précepte [qu’il enjoint] – n’aurait pas encouragé ses enfants de le suivre à une heure aussi discrète. »

    En d’autres termes, savoir si quelqu’un suit un tel enseignement est une autre question : mais [l’imposteur] ne conseillera jamais ses propres enfants à l’insu des autres.

    « Cela est possible uniquement lorsqu’on est convaincu que sans suivre cet enseignement, on ne peut atteindre aucune excellence. »

    En d’autres termes, [l’imposteur] croit que suivre [ses] préceptes ou pas ne fait pas de différence. Cependant, informer quelqu’un à ce sujet en pleine nuit et à l’insu d’autrui est une action possible uniquement quand on est convaincu que sans suivre cet enseignement l’on ne pourra pas atteindre les sommités de la spiritualité ou de cet enseignement.

    Le troisième point est la raison pour laquelle j’ai présenté ce récit. Le Saint Prophète (sa) faisait preuve de tolérance lorsqu’il voulait expliquer quelque chose. Au lieu de se quereller avec une personne, il l’informait avec amour au sujet d’une erreur qu’elle avait commise. A ce moment, ‘Ali (ra) a en somme rétorqué : « Si nous nous endormons, comment pouvons-nous être sûr de nous réveiller ? Car une personne endormie ne peut contrôler le moment de son réveil. » En effet, quand une personne s’endort, elle ne sait pas l’heure qu’il est, ou encore qu’il est temps de faire ceci ou cela. Il a ajouté : « Si Dieu nous permet de nous réveiller alors nous offrons la prière, sinon nous ne pouvons le faire. » A l’époque, les réveille-matin n’existaient pas. En entendant cela, le Saint Prophète (s.a.w.) s’était tout étonné, car son degré de foi ne lui permettait jamais d’être négligent au point où l’heure de Tahajjoud soit passée et qu’il n’en soit pas au courant. Ainsi, en détournant son visage, il a simplement déclaré : « Au lieu d’accepter [un conseil], l’homme préfère rétorquer. » C’est-à-dire : « Tu aurais dû dire que la prochaine fois tu essaieras de ne pas laisser passer ce moment, au lieu de répliquer ainsi. » ‘Ali (ra) a déclaré : « Depuis ce moment, je n’ai jamais été négligent par rapport à la prière de Tahajjoud. »

    Il y a d’autres récits sur ‘Ali que je mentionnerai la prochaine fois, Incha Allah.

    La situation se dégrade au Pakistan. Certains officiers du gouvernement, en suivant les Maulvis et en s’alliant avec eux, essaient de nous nuire au mieux qu’ils peuvent.

    Veuillez faire des supplications spéciales, qu’Allah protège les ahmadis de Rabwah mais également ceux qui résident dans les autres villes du Pakistan, qu’Il les protège de leurs mauvais desseins, et qu’Il les protège de leurs complots qui sont des plus terrifiants et des plus dangereux, et qu’Il S’occupe vite de ces personnes.

    Après la prière du vendredi je vais également diriger des prières funéraires en l’absence des dépouilles. Je vais brièvement présenter les défunts.

    Le premier défunt dont je ferai mention est le Commandant Chaudhry Muhammad Aslam, qui résidait au Canada. Il est décédé le 2 novembre 2020. Inna lillahi wa inna ilaihi raji’oun. Le Commandant est né en 1929 à Gujranwala. Il a obtenu son Brevet des Collèges dans cette même ville, pour lequel il était lauréat. Il a ensuite obtenu son Baccalauréat au Lycée Talim-ul-Islam et au FC Government College. Il a obtenu sa Licence au Government College de Lahore. Par la suite il a eu l’opportunité de faire un Master en Physique sous la supervision du Professeur Abdus Salam. En 1948, il a rejoint le Furqan Force et a été affecté au Cachemire [Pakistanais]. Il a obtenu un certificat de Mujahid-e-Kashmir et a obtenu une médaille pour la libération du Cachemire. En 1955 le défunt a rejoint les forces navales. Il a également eu l’opportunité de servir à d’autres postes clés tels que vice-président du comité de sélection interservices et directeur adjoint des services de l’enseignement aux quartiers généraux d’Islamabad.

    Dans le secteur éducationnel, le défunt a eu l’opportunité de jouer un rôle fondamental dans la planification de l’ouverture des nouvelles écoles et lycées de la Marine et pour la création de l’Université Bahria. Après sa retraite de la Marine, il s’est rendu au Canada où il a fait un Waqf-e-Arzi (bénévolat) d’un an à la Mission de Toronto. Par la suite, en 1993, il a formulé sa volonté d’être dédié à vie suite à sa retraite, que le quatrième Calife (rha) avait acceptée. Le défunt a eu l’opportunité de servir la communauté pendant 28 ans. Au cours de cette période il a servi en tant que secrétaire à la propriété, secrétaire aux affaires matrimoniales, secrétaire-adjoint de la Mission, et assistant à la clinique homéopathique. Le défunt parlait avec douceur ; il avait un tempérament doux et faisait preuve de gentillesse à l’égard de tous. Il était régulier dans ses prières et avait un profond lien d’amour avec le Califat. Après avoir dédié sa vie, il a essayé d’en consacrer chaque instant à servir la communauté. Depuis quelque temps il était très malade, mais dès que sa santé se stabilisait il se rendait à la mission ; et il a servi dans la voie de la religion jusqu’à ses derniers instants. Il laisse derrière lui sa femme et ses trois fils. Qu’Allah fasse preuve de miséricorde et de pardon à l’égard du défunt, et qu’Il permette à sa progéniture de perpétuer ses nobles actions.

    Sa belle-fille, Nusrat Jahan, écrit : « Le défunt était une personne très gentille, au cœur doux et pieux. Il a servi avec une grande honnêteté dans le cadre de son Waqf. Il était un mari et un père exemplaire. Jusqu’à peu avant son décès il rappelait à ses enfants l’importance de rester attachés à la communauté et à Dieu, et d’être régulier dans leurs prières. Au cours de toute sa vie, il a lui-même offert régulièrement la prière de Tahajjoud et les autres.

    La deuxième personne dont je dirigerai la prière funéraire est Shahina Qamar, épouse de Qamar Ahmad Shafeeq, qui est le chauffeur de la Nazarat-e-Ala (Département de Supervision Général). Shahina Qamar et son fils, Samar Ahmad Qamar, sont décédés le 12 novembre 2020, l’après-midi vers 13h15 lors d’un accident de la route. Inna lillahi wa inna ilaihi raji’oun. La défunte est décédée à l’âge de trente-huit ans, et Samar Ahmad Qamar était âgé de 17 ans. Shahina Qamar laisse dans le deuil son mari, ses deux filles, son fils et ses trois frères. La fille de Shahina écrit : « Ma mère était une femme très pieuse ; elle m’enjoignait toujours à faire de bonnes actions. Elle était toujours la première à accomplir les nobles actions. Elle partageait tout avec moi ; elle était une très bonne amie. » Elle a également souligné une autre qualité : « Macha Allah, elle était très attachée aux activités de la communauté, et elle se tenait toujours prête à servir. » Elle et son mari ont également écrit : « En dépit du fait d’avoir peu étudié, elle gérait bien le foyer, et elle a très bien éduqué ses enfants. »

    Je vais maintenant faire mention de son fils, Samar Ahmad Qamar, fils de Qamar Ahmad Shafeeq, qui est décédé lors de l’accident avec sa mère. Il était étudiant en première année au Lycée Talim-ul-Islam, et par la grâce d’Allah il était un bon élève. Il servait aux côtés des khouddam avec grand enthousiasme. Il participait activement dans les activités de la communauté. Dès que son Zaeem l’appelait, il partait en laissant de côté ce qu’il faisait. Son père écrit : « Parfois, lorsque j’étais en voyage pendant trois ou quatre jours, il me disait : « Papa, ne t’inquiète pas, je vais gérer la maison. Vous pouvez servir avec sérénité. » Et c’était vraiment le cas. C’était un enfant très responsable. La sœur aînée de Samar Ahmad Qamar, Samreen écrit : « Mon frère était Macha Allah une bonne personne. Il ne se mettait jamais en colère. Même lorsque je le réprimandais il ne se mettait jamais en colère ni ne se fâchait-il. Il était aimant envers les autres enfants et ses frères et sœurs. » Ses autres frères et sœurs ont écrit la même chose. Qu’Allah fasse preuve de miséricorde et de pardon à l’égard du défunt et qu’Il accorde la patience et le courage à toute la famille, à la fois aux enfants et au père de l’enfant. Ce dernier a perdu son fils ainsi que sa femme.

    La prochaine défunte dont je dirigerai la prière funéraire est Saida Afzal Khokhar, épouse du martyr Muhammad Afzal Khokhar et mère du martyr Ashraf Mahmood Khokhar. Son mari et son fils étaient tous les deux tombés en martyr. Elle est décédée le 12 septembre 2020 au Canada. Inna lillahi wa inna ilaihi raji’oun. Après le décès de son mari et de son fils, elle avait dû faire face à des circonstances très difficiles, mais elle a affronté toutes les difficultés avec grande patience et courage. Elle a passé sa vie avec dignité. Elle ne s’est jamais plainte. Elle a accompli sa responsabilité en mariant ses trois enfants. Quelques années auparavant, elle a subi la perte soudaine d’un autre de ses jeunes fils, Asif Mahmood Khokhar. A ce moment, elle avait également fait preuve d’une patience exemplaire. Elle était aimante envers tous ses proches ; elle était très hospitalière et s’occupait des pauvres. Elle avait une relation de dévotion, de respect et d’amour avec le Califat. Elle participait de façon importante dans tous les différents fonds financiers de la communauté. Au cours de toute sa vie, elle a donné la Sadaqah et a fait d’autres charités au nom de ses parents, au nom de son mari et fils martyrs, ainsi qu’au nom des autres aînés de sa famille. Ses parents, Mirza Fazal Karim et Saghira Begum, faisaient partie des personnes dévouées à l’islam et à l’Ahmadiyya. C’était la sœur aînée de Mirza Mujeeb Ahmad et de Mirza Fazl-ur-Rehman qui résident à East London. Elle était la belle-sœur aînée de Mubarak Khokhar. C’était la tante maternelle aînée de Mubarak Siddiqi. La défunte était par la grâce d’Allah Moussia. Elle laisse derrière elle son fils, Bilal Ahmad Khokhar, ses trois filles, Taiba Qureshi, Tahira Majid, et Sameena Khokhar. Qu’Allah le Très-Haut exalte le rang de la défunte, qu’Il fasse preuve de pardon et de miséricorde à son égard et qu’Il permette également aux enfants de perpétuer les nobles actions de leur mère.


    (Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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    Ali Bin Abi Talib, illustre compagnon du Saint Prophète https://islam-ahmadiyya.org/ali-bin-abi-talib-illustre-compagnon-du-saint-prophete/ Thu, 03 Dec 2020 10:38:51 +0000 https://islam-ahmadiyya.org/ali-bin-abi-talib-illustre-compagnon-du-saint-prophete/ Dans son sermon du 27 novembre 2020, Sa Sainteté le Calife mentionné Ali Bin Abi Talib, compagnon du Saint Prophète et quatrième Calife de l'Islam.

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  •  Sermon du vendredi 27 novembre 2020, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

    Aujourd’hui je vais évoquer en premier ‘Ali, fils d’Abi Talib, de parmi les Califes bien-guidés. Il se nommait ‘Ali Bin Abi Talib Bin Mouttalib Bin Hachim. Son père se nommait ‘Abd Manaf et son nom d’emprunt était Abou Talib.

    La mère d’Ali Bin Abi Talib se nommait Fatimah Bint Asad Bin Hachim : il est né dix ans avant que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ne se soit proclamé prophète.

    On dit qu’Ali était de taille moyenne, il avait les yeux noirs, il était bien bâti et aux épaules larges. Sa mère l’avait nommé Asad, eu égard à son père qui portait ce nom. Abou Talib n’était pas à la maison au moment de la naissance d’Ali. Lorsqu’il est rentré, il lui a donné le nom d’Ali au lieu d’Asad. ‘Ali avait trois frères et deux sœurs. Ses frères se nommaient Talib, ‘Aqîl et Ja’far. Ses sœurs se nommaient Oumm Hani et Joumanah. Hormis Talib et Joumanah, tous avaient embrassé l’islam.

    ‘Ali portait les noms d’emprunt « Aboul Hassan », « Abou Souktayn » et « Abou Tourab ». Selon le recueil du Sahih d’Al-Boukhari, Souhayl Bin Sa’d relate qu’un jour le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est rendu chez Fatimah et il a constaté qu’Ali n’était pas à la maison. Il lui a demandé : « Où se trouve le fils de ton oncle ? » Fatima a répondu : « Il y a eu une altercation entre nous. Il s’est fâché contre moi et il est parti. Il n’a pas fait sa sieste auprès de moi. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a demandé à quelqu’un de partir à la recherche d’Ali. La personne est venue l’informer qu’Ali dormait dans la mosquée. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) s’est rendu dans la mosquée où ‘Ali était allongé. Sa couverture s’était écartée de son flanc et il y avait un peu de poussière dessus. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a essuyé la poussière et lui a dit : « Lève-toi ô Abou Tourab (père de la poussière) ! Lève-toi ô Abou Tourab ! » Depuis ce jour il portait aussi le nom d’emprunt Abou Tourab. »

    Voici le récit expliquant comment ‘Ali est tombé sous la tutelle du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Moujahid Bin Jabr Abou’l-Hajjâj relate : « Un grand malheur frappant les Qouraychites de la part de Dieu a été la cause d’une grande bénédiction pour ‘Ali. Abou Talib avait beaucoup d’enfants et un jour l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit à son oncle ‘Abbas, qui était le plus nanti parmi les Banou Hachim : « Ô ‘Abbas ! Votre frère Abou Talib a une famille nombreuse. La disette sévissant à La Mecque cause de grandes souffrances dans la population. Venez avec moi afin d’alléger son fardeau. Je vais prendre un de ses fils sous ma tutelle et vous en prendrez un autre. Cela suffira comme aide de notre part à Abou Talib. » ‘Abbas était d’accord et tous deux se sont rendus chez Abou Talib et lui ont dit : « Nous souhaitons alléger votre charge familiale jusqu’à ce que ce malheur frappant la population s’estompe. » Abou Talib a déclaré : « Laissez-moi ‘Aqîl et faites ce que vous souhaitez. » Sur ce, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a pris ‘Ali avec lui et ‘Abbas a pris Ja’far. ‘Ali est resté avec le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) jusqu’au moment où Allah l’a choisi comme Prophète. Ensuite ‘Ali l’a suivi et a cru en lui. Il a témoigné de sa véridicité ; et Ja’far est resté avec ‘Abbas jusqu’au moment où il a lui aussi embrassé l’islam. ‘Abbas a répudié Ja’far suite à cela.

    Le récit précédent était tiré des chroniques de Tabari. Hazrat Mirza Bashir Ahmad Saheb relate ainsi cet épisode : « Abou Talib était un homme très respectable. Cependant, il vivait dans la pauvreté et arrivait à peine à joindre les deux bouts. Il a beaucoup souffert d’une sécheresse sévissant à La Mecque. Lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a pris connaissance de ses déboires, il a approché son oncle ‘Abbas et lui a proposé : « Votre frère Abou Talib est en grande difficulté. Ne serait-il pas bien si vous preniez un de ses fils et que j’en prenne un autre ? » ‘Abbas a accepté cette proposition et tous les deux se sont rendus chez Abou Talib et lui ont fait cette proposition. Parmi ses enfants, Abou Talib aimait profondément son fils ‘Aqîl. Il a déclaré : « Laissez-moi ‘Aqîl et si vous le souhaitez, prenez les autres sous votre charge. » Par conséquent, Abbas a pris la responsabilité de Ja’far et le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) celle d’Ali. Celui-ci avait environ six ou sept ans et, à partir de ce jour, il est resté sous la garde bénie de l’Envoyé d’Allah (s.a.w). »

    Ibn Ishaq mentionne ainsi la conversion d’Ali. « ‘Ali Bin Abi Talib s’est joint à l’islam un jour après que Khadijah l’ait fait et ait commencé à prier. Le rapporteur déclare qu’ayant vu le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et Khadijah accomplir la Salat, ‘Ali a demandé : « Ô Muhamad ! C’est quoi cette pratique ? » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a répondu : « Il s’agit de la religion qu’Allah a choisie pour Sa personne et avec laquelle il a envoyé Ses prophètes. Je t’invite à adorer Allah et à répudier Lât et ‘Ouzzah (des déesses). » ‘Ali de répondre : « Je n’avais jamais entendu pareils propos dans le passé. Je n’ai rien à dire à ce propos tant que je n’en fait pas mention à Abou Talib. »

    Or, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ne souhaitait pas que ce secret soit connu avant qu’il ne se soit annoncé ouvertement comme Prophète. Il a déclaré : « Ô ‘Ali ! Si tu ne veux pas accepter l’islam, ne dévoile pas cela aux autres. » ‘Ali a passé la nuit et Allah a fait pénétrer dans son cœur l’idée d’embrasser l’islam. Le lendemain matin, il s’est présenté au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et a déclaré : « Ô Muhammad ! Que m’aviez-vous présenté durant la nuit ? » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répondu : « Témoigne qu’il n’y a pas de Dieu à part Allah, qu’Il est unique et sans partenaire et répudie Lât et ‘Ouzzah. Et détourne-toi de tous les partenaires associés à Dieu. » ‘Ali a suivi son conseil et a embrassé l’islam. Par peur d’Abou Talib, ‘Ali se rendait secrètement chez le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et il a caché sa conversion à l’islam.

    ‘Ali logeait chez le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) selon les récits. Ce dernier rapport est tiré d’Ousd al-Ghabah.

    ‘Ali était le premier à avoir embrassé l’islam après Khadijah : celui-ci avait treize ans à l’époque. Selon d’autres récits il aurait 15, 16 ou 18 ans.

    Les historiens ont aussi débattu sur la question du premier converti mâle à l’islam. S’agirait-il d’Abou Bakr, d’Ali ou de Zayd ? Certains ont trouvé la solution suivante : ‘Ali était le premier parmi les enfants, Abou Bakr était le premier parmi les adultes et Zayd était le premier parmi les esclaves.

    Hazrat Mirza Bashir Ahmad Saheb a aussi présenté son opinion à ce sujet. Il déclare : « Il existe des différences d’opinion entre les historiens sur le premier homme à avoir embrassé l’islam après Khadijah. Certains évoquent le nom d’Abou Bakr Bin Abi Qahafa. D’autres mentionnent le nom d’Ali qui n’avait que dix ans à l’époque. D’aucuns mentionnent le nom de Zayd Bin Harithah, l’esclave affranchi du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Mais selon nous, ces débats n’ont pas lieu d’être. ‘Ali et Zayd était les membres de la famille du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et étaient comme ses enfants. Ils n’avaient même pas besoin d’annoncer verbalement qu’ils croyaient dans le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Ainsi, ce n’est pas la peine d’évoquer leurs noms dans ce contexte. »

    En effet, ils avaient de facto accepté le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et ce n’était pas la peine pour eux de l’annoncer verbalement.

    « Ainsi ce n’est pas la peine d’évoquer leurs noms dans ce contexte. Pour ce qui est du reste, selon l’opinion de la majorité, Abou Bakr était le premier à avoir embrassé l’islam. »

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Allah avait accordé un aide de camp à Moïse (a.s.) suite à sa requête. Mais voyez la gloire du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : Allah lui en a accordé sans que celui-ci ne Lui fasse une quelconque requête. »

    Le Mouslih Maw’oud évoque ici Khadijah : il explique qu’elle était le soutien du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

    Il ajoute : « Voyez la grandeur du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : il a reçu cet aide [de la part d’Allah] sans en avoir fait la requête. C’est-à-dire cette femme qu’il aimait tant était la première à l’avoir accepté. Étant donné qu’on est tous libre d’accepter la religion ou la croyance de notre choix – personne ne peut contraindre autrui à accepter croire – il est possible que Khadijah ait choisi de ne pas soutenir le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lorsqu’il lui avait fait mention de la première révélation qu’il avait reçue de la part de Dieu. Elle aurait pu dire : « Je prendrai ma décision après avoir réfléchi. » Mais non, sans tarder et sans hésiter, elle a accepté la déclaration du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Celui-ci n’avait plus de souci à se faire quant à savoir si Khadijah l’accepterai ou pas. Elle était la première à l’avoir accepté. Allah de Son Trône disait : « Allah n’est-il pas suffisant pour son serviteur ? Ô Muhammad ! Tu aimes Khadijah et tu avais peur qu’elle ne t’abandonnât. Tu te souciais et tu te demandais si elle allait t’accepter ou non. Mais vois donc ! Est-ce que Nous avons comblé ton besoin ou pas? » »

    Hazrat Mouslih Maw’oud explique : « Par la suite, quand on a parlé de révélation à la maison, Zayd qui demeurait chez lui a dit : « Ô Envoyé d’Allah (s.a.w) ! Je crois en vous ! » ‘Ali n’avait qu’onze ans et était tout enfant : écoutait la conversation entre le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et Khadijah à la porte. Quand il a entendu à propos de la révélation divine, ‘Ali l’enfant perspicace, ‘Ali imbu de vertu, ‘Ali passionné d’une droiture jusque-là non épanouie, ‘Ali imbu de nobles sentiments encore enfouis, en qui Allah avait insufflé une disposition [à embrasser la vérité] jusque-là non exprimée, ‘Ali ayant constaté que c’était le moment d’exprimer ses sentiments, ayant constaté que c’était le moment de faire épanouir ses nobles vertus, ayant pris acte de l’invitation d’Allah, cet enfant qu’était ‘Ali, dont le cœur était passionné, s’est avancé tout timidement et embarrassé et a déclaré : « Ô Envoyé d’Allah ! Je crois en ce qu’ont accepté ma tante et Zayd. »

    Selon les chroniques de Tabari au moment de la Salat, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) se rendait dans les vallées de La Mecque : ‘Ali l’accompagnait à l’insu de son [père] Abou Talib et de ses autres oncles. Tout deux accomplissaient la prière et ils rentraient le soir. Ceci a duré un certain temps. Mais un jour Abou Talib les a vus prier et il a demandé à l’Envoyé d’Allah (s.a.w) : « Ô mon neveu ! Quelle est cette religion que tu es en train de suivre ? » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répondu : « Ô mon oncle ! Il s’agit de la religion d’Allah ! De celle de Ses Anges et de ses Prophètes et de notre ancêtre Abraham ! » Ou il aurait prononcé quelques phrases s’y rapprochant.

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) aurait ajouté : « Allah m’a suscité pour transmettre cette religion aux hommes ! Ô mon oncle ! Tu es celui qui mérite le plus de recevoir ces conseils de ma part et cette invitation à la direction. Tu es celui qui en premier doit m’accepter et me soutenir. » Il aurait prononcé des phrases de ce genre.

    A cela, Abou Talib a répondu : « Ô mon neveu ! Je n’ai pas la force d’abandonner la religion de mes aïeux. Mais par Allah ! Tant que je serai vivant, rien ne nuira à ta personne ! »

    Hazrat Mirza Bashir Saheb a commenté sur cet incident en ces termes. « Une fois le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et ‘Ali accomplissaient la Salat dans une vallée de La Mecque. Abou Talib est passé par là : il n’avait jamais entendu parler de l’islam jusque-là. Tout étonné, il a observé toute la scène. Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a terminé la prière, il a demandé : « Ô mon neveu ! Quelle est cette religion que tu suis ? » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a répondu : « Mon oncle ! Il s’agit de la religion d’Allah et d’Abraham. » Brièvement, il a invité Abou Talib vers l’islam. Mais celui-ci a répondu : « Je ne pourrai pas abandonner la religion de mes ancêtres. » En s’adressant à son fils ‘Ali il a déclaré : « Mon fils, toi tu peux suivre Muhammad. Car je suis sûr et certain qu’il t’invitera uniquement vers le bien. »

    Allah enjoint au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) d’avertir ses proches en ces termes. Al-Barâ’Bin ‘Azib relate que le verset suivant a été révélé au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) :

    وَأَنْذِرْ عَشِيرَتَكَ الْأَقْرَبِينَ

    C’est-à-dire « Avertis les membres de ta famille et tes proches. » Sur le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Ô ‘Ali ! Prépare un Sa’de nourriture et un gigot de chèvre. » Selon d’autres récits, il aurait mentionné un Moud.

    Il y a quatre Mouds dans un Sa’qui équivaut à environ 2,5 Sayr ou 2,5 kg. Le récit indique également qu’à Koufa et en Irak, la mesure d’un Sa’est égale à 8 Moud, soit environ 4,5 Sayr (4,5 kg). Mais que ce soit 2,5 Sayr ou 4 Sayr, le Saint Prophète (s.a.w.) a ordonné que la nourriture soit préparée dans cette petite quantité. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit à ‘Ali : « Prépare aussi un grand bol de lait pour nous et réunis le Banou ‘Abdil Mouttalib.

    ‘Ali declare : « J’ai suivi les consignes de l’Envoyé d’Allah (s.a.w). Tous les membres de la famille se sont réunis : ils étaient environ quarante, plus ou moins. Parmi eux se trouvait Abou Talib, l’oncle du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), ainsi que Hamza, ‘Abbas et Abou Lahab. Je leur ai présenté le repas et le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a pris un morceau de viande. Il l’a tranché avec ses dents et il a placé les morceaux dans les coins de l’assiette afin de bénir ce repas. Ensuite il a déclaré : « Mangez avec les bénédictions d’Allah ! » Les gens en ont consommé jusqu’à satiété. Par Allah ! Tout ce repas aurait suffi à un seul individu. Ensuite le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) m’a demandé de leur offrir à boire. Sur ce j’ai apporté le bol de lait : ils en ont tous bu jusqu’à satiété. Par Allah ! Tout ce lait aurait suffi à une seule personne. Ensuite lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a voulu parler aux membres de l’assistance, Abou Lahab a pris la parole rapidement en disant : « Voyez la magie que votre [hôte] a exercée sur vous ! » Et les convives sont partis sans que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ne puisse leur adresser la parole. Le lendemain, il m’a dit : « Ô ‘Ali ! Prépare un autre repas similaire. » J’ai suivi ses consignes et j’ai réuni les gens de nouveau. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répété son geste : c’est-à-dire qu’il a béni ce repas. Les convives ont mangé et ont bu à satiété. Ensuite le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Ô Banou ‘Abdil-Mouttalib ! Je ne connais aucun jeune parmi les Arabes ayant apporté de message meilleur que le mien pour son peuple. Je suis venu avec [un message] ayant trait à votre vie ici-bas et dans l’Au-delà. » Ensuite il a demandé : « Qui m’aidera ? » »

    « Tout le monde est demeuré silencieux, déclare ‘Ali. Et j’ai dit : « En dépit du fait que je sois le plus jeune d’entre eux tous, je vous soutiendrai ! »

    Dans son ouvrage Sirat-Khatamun-Nabiyyine, Hazrat Mirza Bashir Ahmad Saheb évoque cet épisode en ces termes :

    « Le Saint Prophète a demandé à ‘Ali de faire le nécessaire pour inviter les Banou ‘Abdil-Mouttalib pour un repas afin de leur présenter le message de la vérité. ‘Ali a fait le nécessaire et le Saint Prophète a invité tous ses parents proches, qui à l’époque, comptaient plus ou moins 40 personnes. Quand ils ont terminé leur repas, le Saint Prophète a tenté de faire un discours, mais l’infâme Abou Lahab a dit quelque chose qui a fait disperser tout le peuple. Sur ce, le Saint Prophète a dit à ‘Ali : « Nous avons perdu cette opportunité, mais organise un autre repas. »

    Ainsi, le Saint Prophète a réuni à nouveau ses proches. Cette fois, le Prophète s’est adressé à eux en disant : « Ô Banou Abdil-Mouttalib ! Je vous ai apporté ce qui n’a été apporté à aucune autre tribu par aucun homme. Je vous appelle vers Dieu. Si vous prêtez attention à mon appel, vous serez les héritiers de tous les bienfaits de la religion et de ce monde. Maintenant, dites-moi lequel d’entre vous sera mon aide dans cette cause ? » Il y eut un silence complet dans toute l’assistance quand soudain un faible garçon de 13 ans se leva les larmes aux yeux et dit : « Bien que je sois le plus faible et le plus jeune d’entre tous, je vous soutiendrai. » C’était la voix d’Ali. Lorsque le Saint Prophète a entendu ces paroles, il s’est tourné vers ses proches et leur a conseillé : « Si vous connaissiez la vérité, vous auriez écouté et accepté les paroles de cet enfant. » Lorsque les convives ont vu cela, au lieu d’en tirer une leçon, ils ont tous éclaté de rire et Abou Lahab a regardé son frère aîné Abou Talib et lui a dit : « À présent, Muhammad [paix et bénédictions d’Allah soient sur lui] t’ordonne de suivre ton fils ! » Puis ces gens sont partis en se moquant de la faiblesse de l’islam et du Saint Prophète. »

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) a évoqué cet incident en ces termes : « Il y a aussi l’épisode concernant ‘Ali. Il avait onze ans. » Les enfants doivent écouter cela attentivement.

    « Il avait onze ans lorsqu’il s’est présenté afin de servir la religion. Quand Muhammad (s.a.w.) a reçu les révélations divines, il s’est proclamé prophète et il a ensuite invité les grands notables de La Mecque pour un repas. Puis, il leur a dit : « Je souhaite dire quelque chose à propos de ma proclamation. » Sur ce ils ont tous pris la fuite. Voyant cela, ‘Ali s’est présenté au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et lui a dit : « Ô mon frère ! Qu’avez-vous fait ? Ce sont des gens épris de ce monde. Il fallait leur présenter le message d’abord avant de leur présenter le repas. Ces gens sans foi ont pris la fuite après le repas car ils sont avides de nourriture. Si vous leur aviez présenté le message ils vous auraient écouté même pour deux heures avant de leur servir le repas. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a suivi son conseil. Il les a conviés pour un autre repas. Mais il leur a présenté son message avant de leur servir le repas. Ensuite il leur a dit : « Ô gens ! Je vous ai présenté le message de Dieu. L’un d’entre vous va-t-il me soutenir ? » Tous les grands notables de La Mecque n’ont pas bougé. ‘Ali quant à lui s’est mis debout et a déclaré : « Ô fils de mon oncle ! Je vous soutiendrai ! » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’était dit qu’il s’agissait d’un enfant. Il s’est mis debout et a déclaré de nouveau : « Ô gens ! L’un des vôtres est-il prêt à me soutenir ? » Mais les vieux n’ont pas bronché et l’enfant de onze s’est mis debout et a déclaré : « Ô fils de mon oncle ! Moi je te soutiendrai ! » Sur ce, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a compris qu’aux yeux d’Allah cet enfant de onze ans est plus brave que tous ces vieux qui ne sont que des enfants. »

    Sur ce le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a pris ‘Ali, qui l’a soutenu jusqu’à la fin et qui est devenu Calife après lui. Il a jeté les bases de la religion et Allah a béni aussi ses descendants. Douze Imams sont nés de ses descendants au cours de douze générations. »

    Hazrat Mouslih Maw’oud l’évoque en ces termes : « ‘Ali était tout enfant lorsqu’il a embrassé l’islam, sachant qu’il devra être prêt à endurer toute difficulté pour la cause de l’islam et à consentir à des sacrifices. Il était prêt à sacrifier sa vie dans la voie d’Allah. Selon les hadiths, au début de son ministère, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a invité les Banou ‘Abdil-Mouttalib pour un repas, afin de leur transmettre le message de la vérité. Nombre de proches du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) étaient présents pour ce repas. Quand tout le monde avait fini de manger, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a voulu prononcer un discours mais Abou Lahab les a tous dispersés. Ils sont rentrés chez eux sans avoir écouté le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Celui-ci était étonné de leur état : ayant pris le repas, ils n’ont même pas attendu pour écouter son message. Mais le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’était pas pour autant désespéré. Il a demandé à ‘Ali d’organiser un autre repas. Ils ont été conviés de nouveau. Quand ils étaient rassasiés le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) leur a dit : « Voyez cette faveur immense que vous a accordé Dieu. Il a envoyé un prophète de parmi vous. Je vous invite vers Dieu. Si vous m’acceptez, vous profiterez des faveurs matérielles et spirituelles. L’un des vôtres me soutiendra-t-il ? » Après ces paroles il y a eu un silence de plomb dans toute l’assistance. Mais d’un seul coup, un enfant s’est levé d’un coin et il a déclaré : « Certes, je suis le plus faible et le plus jeune de l’assistance, mais je vais vous soutenir. » ‘Ali était cet enfant : il avait, dès cette époque, promis de soutenir l’islam.

    Voici à présent le récit du sacrifice d’Ali au moment où le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait quitté La Mecque. D’un commun accord, les gens de La Mecque avaient décidé de lancer l’assaut contre la maison du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) afin de l’arrêter ou de le tuer. [Dieu] l’a informé de leur plan par révélation et lui a donné la permission d’émigrer à Médine. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) s’est préparé pour le voyage et il a demandé à ‘Ali de s’allonger dans son lit cette nuit-là. ‘Ali s’est enveloppé dans la couverture rouge qu’utilisait le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) quand il dormait. Le groupe de polythéistes qui surveillait le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) sont entrés dans sa maison le matin venant. ‘Ali est sorti du lit et quand ils se sont rapprochés ils l’ont reconnu. Ils lui ont demandé : « Où se trouve ton compagnon ? » ‘Ali a répondu : « Je l’ignore. Est-ce que j’étais censé le surveiller ? Vous l’avez ordonné de quitter La Mecque et il est parti. »

    Les polythéistes l’ont rabroué et l’ont roué de coups. Ils l’ont emmené dans l’enceinte de la Ka’bah et ils l’y ont séquestré pendant quelque temps. Puis, ils l’ont laissé partir.

    Selon un autre recueil de la Sirah, suite aux directives du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), ‘Ali a retourné à leurs propriétaires leurs biens qu’il avait tenus en dépôt avant de rejoindre le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il a logé avec lui chez Koulthoum Bin Hidham à Qouba.

    Le récit de l’émigration est mentionné en ces termes dans l’ouvrage Sirat-Khatamun-Nabiyyine : « Dans l’obscurité de la nuit, les cruels Qouraychites de diverses tribus avaient assiégé la maison du Saint Prophète, mus par des intentions sanguinaires. Ils attendaient l’aube, ou que le Saint Prophète sorte de chez lui, pour l’attaquer et le tuer. Des biens appartenant aux mécréants étaient encore avec le Saint Prophète, car malgré leur extrême inimitié, de nombreuses personnes confiaient souvent leurs biens au Saint Prophète en raison de son honnêteté et de sa fiabilité. Le Saint Prophète a expliqué les comptes [de toutes ces sommes] à ‘Alī et lui a ordonné de ne pas quitter La Mecque avant de les rendre à leurs propriétaires. Puis il lui dit : « Allonge-toi dans mon lit » et l’a assuré qu’aucun mal [fatal] ne lui serait fait. Il s’est allongé et le Saint Prophète l’a recouvert de son manteau rouge. Ensuite le Saint Prophète a invoqué le nom d’Allah et a quitté sa maison. En ces instants, les assiégeants étaient présents devant sa porte. Cependant, comme ils ne prévoyaient pas que le Saint Prophète quitterait sa maison si tôt dans la nuit, ils sont restés distraits et le Saint Prophète est passé devant eux sans qu’ils ne remarquent rien.

    Le Saint Prophète traversait furtivement et rapidement les rues de La Mecque, et en peu de temps il atteignit la périphérie de la ville et se dirigea vers la grotte de Thawr. Toute l’affaire avait été convenue avec Abou Bakr, qui rencontra le Saint Prophète en route. La grotte de Thawr, un lieu désormais sacré en raison de cet événement même, est située au sud de La Mecque, à l’opposée de la direction de Médine, à une distance d’environ trois miles (5 km) à une hauteur importante au sommet d’une montagne sauvage et abandonnée. Le sentier qui y mène est également très difficile. En arrivant là-bas, Abou Bakr s’est introduit en premier et a nettoyé la grotte, puis le Saint Prophète est entré à son tour.

    Les Qouraychites, qui avaient assiégé la maison du Saint Prophète, épiaient l’intérieur à courts intervalles et étaient tranquilles en voyant ‘Ali couché à la place du Saint Prophète. Mais le lendemain matin, ils ont découvert que leur proie avait glissé entre leurs mains. Sur ce, ils ont couru frénétiquement ici et là dans les rues de La Mecque, ils ont cherché dans les maisons de compagnons, sans rien trouver. Dans leur colère, ils se sont emparés d’Ali et l’ont rossé.

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) a évoqué ainsi ce sacrifice d’Ali (r.a.). Lorsque le Saint Prophète (s.a.w.) partait, il a demandé à ‘Ali (r.a.) de se coucher dans son lit. À cette époque, et même aujourd’hui, à La Mecque on n’utilisait pas de charpoy [un lit tressé en Inde]. Dans certaines narrations, il est mentionné, erronément, que le Saint Prophète (s.a.w.) lui avait demandé de s’allonger dans sur son charpoy. (En fait cela faisait référence à sa literie. Il n’y avait pas à l’époque de lits en tant que tels.) La nuit, le Saint Prophète (s.a.w.) passa à côté des guetteurs : certains d’entre eux le virent mais pensèrent qu’il s’agissait d’un visiteur venu le rencontrer et qui rentrait chez lui. La raison en était que le Saint Prophète (s.a.w.) quitta sa maison avec aplomb et sans faire montre de la moindre peur. Les ennemis pensaient que Muhammad (s.a.w.) n’oserait jamais quitter sa maison avec tant d’audace. En effet, ce ne pouvait être que quelqu’un d’autre qui venait lui rendre visite.

    Pour se rassurer qu’il était toujours là, ils ont épié à travers la fente de la porte et, voyant une personne endormie, ils ont pensé qu’il s’agissait du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Ainsi, ils ont surveillé la maison toute la nuit. Quand ils ont pensé que le moment était venu, ils sont entrés dans la maison. Observant sans doute de plus près la personne allongée, ils se sont dit qu’il ne ressemblait pas à Muhammad (s.a.w.). Quand ils ont découvert son visage (ou peut-être que le visage l’était déjà), ils ont compris que celui qui dormait était ‘Ali (r.a.) et non Muhammad (s.a.w.). Ils ont réalisé que Muhammad (s.a.w.) était parti en toute sécurité et qu’ils avaient piètrement échoué. »

    Dans un autre récit, Hazrat Musleh Maud (r.a.) déclare qu’Allah le Tout-Puissant a permis à ‘Ali (r.a.) de consentir à un grand sacrifice. La nuit de l’exil, lorsque le Saint Prophète (s.a.w.) quittait sa maison, il a ordonné à ‘Ali (r.a.) de se coucher dans son lit de sorte que si les mécréants regardaient à l’intérieur, ils y verraient quelqu’un et ne se mettraient pas à sa recherche. En ces instants ‘Ali (r.a.) n’a pas dit : « Ô Messager d’Allah (s.a.w.) ! La maison est entourée de jeunes Qouraychites choisis, l’épée à la main. Si le matin ils découvrent que vous êtes parti, ils peuvent me tuer… » Au lieu de cela, ‘Ali (r.a.) s’est couché calmement à la place du Saint Prophète (s.a.w.). Le Saint Prophète (s.a.w.) a mis sa couverture sur lui. Dans la matinée, les Qouraychites sont devenus furieux lorsqu’ils ont compris qu’Ali (r.a.) dormait à la place du Saint Prophète (s.a.w.). Ils ont même battu ‘Ali (r.a.), mais qu’auraient-ils pu accomplir de plus ? Le décret divin s’était accompli et le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait quitté la Mecque en toute sécurité.

    En ces instants comment ‘Ali (r.a.) aurait-il pu savoir ce qu’il allait recevoir en échange de sa foi ? Allah savait qu’en échange de ce sacrifice, Il n’allait pas seulement honorer ‘Ali (r.a.), mais aussi tous ses descendants. La première grâce conférée par Allah à ‘Ali (r.a.) était son mariage avec la fille du Saint Prophète (s.a.w.). La deuxième bénédiction conférée par Allah était qu’Il a insufflé un grand amour dans le cœur du Saint Prophète (s.a.w.) pour ‘Ali (r.a.) tant et si bien qu’il l’a loué en d’innombrables occasions. »

    J’ai présenté le même récit à partir de sources différentes. En substance, l’incident est le même mais expliqué de différentes manières. Je mentionne tous ces détails avec des explications supplémentaires afin que l’on puisse apprendre de nouveaux points. De plus, cela met en évidence les différents aspects de leur personnalité ou plutôt de la personnalité du compagnon et ici il s’agit d’Ali (r.a.). On peut apprendre grâce à cela la relation qu’avait chaque compagnon avec le Saint Prophète (s.a.w.). En apparence on répète le même incident, mais le style est différent et c’est pour cette raison que je les mentionne tous. Ici on comprendra ces points sur ‘Ali (r.a.). En tout cas, il y a d’autres récits que je présenterai plus tard si Dieu le veut.

    J’évoquerai maintenant quelques membres décédés récemment et je dirigerai également leurs prières funéraires. Le premier est celle d’un martyr, le Dr Tahir Mahmood Sahib, fils de Tariq Mahmood Sahib de Marh Balochan, du district de Nankana. La semaine dernière, après qu’ils aient offert la prière du vendredi 20 novembre 2020, les opposants de l’Ahmadiyya l’ont abattu et il est tombé en martyr. En vérité, nous appartenons à Allah et c’est à Lui que nous retournerons. Selon les informations, le Dr Tariq s’était rendu au domicile de son oncle, Muhammad Hafeez, le 20 novembre avec les membres de sa famille pour y offrir les prières du vendredi. Ils sont sortis vers 13hr30 après lesdites prières. Dans la rue, un jeune de 16 ans nommé Mahd était armé d’un pistolet ; il a tiré sur le Dr Tahir Mahmood Sahib : celui-ci est tombé en martyr sur le coup. En vérité, nous appartenons à Allah et c’est à Lui que nous retournerons. Le défunt avait 31 ans.

    Son père de 55 ans, Tariq Mahmood Sahib, qui est le secrétaire aux finances et ancien Sadr (président), a été grièvement blessé : il a reçu une balle à la tête. Il est actuellement en traitement à l’hôpital. Saeed Ahmad Maqsood, l’oncle de 60 ans du Dr Tahir Mahmood, qui est le Sadr de la Jama’at, et Tayyeb Mahmood, 26 ans, Za’im du [Majlis] Khuddam-ul-Ahmadiyya ont été également blessés dans la fusillade et ont été soignés à l’hôpital pendant une courte période.

    Mais le père du martyr est grièvement blessé. L’assaillant avait vidé deux chargeurs et était sur le point de recharger son arme lorsqu’il a été saisi. C’est ainsi que ces gens ont lancé une nouvelle forme d’agression. Ils recrutent des jeunes et mènent des attaques par leur intermédiaire. Ce faisant, ils peuvent dire qu’il s’agit de mineurs qui ne peuvent être lourdement condamnés et essaieront même de faire en sorte qu’ils ne le soient pas. Ainsi ont-ils expérimenté une nouvelle forme d’attaque. De plus, ils osent dire qu’ils n’ont aucunes doléances contre les ahmadis et qu’ils ne les persécutent pas, tandis que des ahmadis tombent en martyrs, qu’on intente des procès contre eux – dont certains sur l’insistance des officiers de l’Etat. Qu’Allah accorde l’entendement à ces gens : s’ils ne se réforment pas, qu’Allah le Très Haut s’occupe d’eux.

    Hakeem Muhammad Ibrahim – le grand-père du défunt – est le premier ahmadi de la famille : il avait fait la Bai’ah avec d’autres membres de sa famille à l’âge de treize ans au cours du Califat du deuxième Calife (r.a.). Le défunt avait fait un BTS au Lycée Islamiyya de Lahore. Par la suite en 2013, il a obtenu son diplôme de médecine à Moscou, en Russie. Il était actuellement en train de préparer les examens de PMC (Commission Médicale du Pakistan). Il a également servi à l’hôpital Fazl-e-Umar. Le défunt possédait de nombreuses qualités. Il avait un grand amour pour le Califat. Il avait un très grand respect pour les responsables de la communauté et pour les invités du Centre. Il répondait présent dès qu’on l’appelait pour servir la communauté. Il a eu l’opportunité de servir en tant que Qaid local du Khuddam-ul-Ahmadiyya. Il a plusieurs fois transporté des patients dans sa propre voiture à l’hôpital. Il était toujours prêt à rendre service. Il avait également des liens avec les non-ahmadis. De nombreux non-ahmadis compatissants étaient venus présenter leurs condoléances suite à cet événement tragique. Sa famille était confrontée à de l’opposition depuis longtemps. En 1974, des opposants avaient brûlé le magasin du grand-père du défunt. En 2006, son père a été atrocement violenté par des opposants. Quelques jours avant, un adversaire avait craché sur le père du défunt en passant dans l’allée de magasins. Les opposants leur faisaient subir ces brimades depuis longtemps, mais en dépit de cela ils ont résisté.

    Sadaqat Ahmad, missionnaire basé à Saint-Pétersbourg en Russie écrit : « Le défunt a passé une grande partie de sa vie étudiante à Kazan, Tatarstan, en Russie. Il est ensuite retourné au Pakistan étant devenu médecin. » Il ajoute : « Au cours de ses études, le Dr Tahir Mahmood était très sincère envers la communauté locale. Il accomplissait régulièrement les prières du vendredi et payait ses cotisations. En dépit du fait que sa résidence était éloignée de la mission, il participait régulièrement aux différents programmes de la communauté et ce avec enthousiasme. » Il ajoute : « Il faisait partie des meilleurs étudiants de sa promotion. Bien que l’enseignement se faisait en anglais, par ses efforts et sa motivation personnelle, il commençait à parler couramment le russe. Là où il résidait à Kazan, il avait dit à tout le monde qu’il était ahmadi. Il a aussi dû subir de l’opposition car il y avait également des étudiants pakistanais qui étaient très antipathiques envers la communauté. Mais il transmettait le message dès qu’il en avait l’occasion. » Il ajoute : « Ces jours-ci j’étais au Pakistan. Il m’a rencontré et il m’a informé que sa famille subissait une vive opposition à Marh Balochan ; c’est pour cette raison qu’ils souhaitent déménager à Rabwah où ils avaient fait construire une maison. »

    Farid Abragemov est un ahmadi russe résidant à Kazan en Tatarstan. Il a déclaré à propos du défunt : « Il a appris le russe très rapidement. Il était jovial et pieux. Son sourire était radieux. »

    Le défunt laisse derrière lui son père Tariq Mahmood, sa mère Shameem Akhtar, son frère Qasim Mahmood qui habite en Allemagne, ainsi que sa sœur Faiza Mahmood, épouse de Naseer Ahmad. Qu’Allah le Très Haut exalte le rang du martyr, qu’Il lui accorde un rang élevé au Paradis, qu’Il accorde la santé, et une guérison complète aux blessés, et qu’il les préserve de toute complication. Qu’Allah répande continuellement Ses grâces et ses bénédictions sur ses proches et sa famille.

    Le prochain défunt dont je dirigerai la prière funéraire se nomme Jamal-ud-Din Mahmood, qui servait en tant que secrétaire général national de la communauté en Sierra Leone. Il est décédé le 3 novembre des suites d’un arrêt cardiaque. Inna lillahi wa inna ilaihi raji’oun. Le défunt servait depuis seize ans en tant que secrétaire général. Par la grâce d’Allah il était Moussi. Saeed-ur-Rahman, missionnaire en chef, écrit : « Parmi toutes les excellentes qualités qu’il possédait, l’une des plus marquantes était qu’il faisait pratiquement tout son possible pour sauver tous les ahmadis du monde du nationalisme et pour les unir en une seule famille. Il a travaillé avec beaucoup de sagesse et de sincérité. Environ deux mille personnes avaient participé à sa prière funéraire et à son enterrement. Deux ministres, le chef de l’armée de la Sierra Leone, de nombreux parlementaires, des chefs traditionnels et de nombreux autres officiers étaient aussi présents.

    Mubarak Tahir, secrétaire du programme Nusrat Jehan écrit : « Le défunt était très sincère et dévoué. Il servait la communauté avec grand enthousiasme. Depuis quelques années il avait l’opportunité de servir en tant que secrétaire général. Il servait également en tant que responsable-adjoint de l’imprimerie Ahmadiyya Printing Press Sierra Leone. Il était originaire du Ghana. Son père, Ibrahim Kojo Mahmood, a été affecté au Sierra Leone par Maulana Nazeer Ahmad Mubashir afin d’y enseigner. »

    Mubarak Tahir écrit : « M. Jamal est resté à mes côtés à Rokupr pendant treize ans. Son père l’avait envoyé auprès de moi pour ses études. Le défunt a toujours été religieux. Il faisait la prière en congrégation et était toujours en avant pour servir la communauté. Il participait aux côtés des Khouddam dans les programmes de Tabligh et de propagation du message. »

    Usman Talé, responsable de l’imprimerie Raqeem Press Sierre Leone écrit : « Jamal-ud-Din Mahmood était en train de servir comme responsable de l’imprimerie depuis de nombreuses années avant moi. J’ai passé douze ans avec lui. Il n’a jamais évoqué le fait que j’étais plus jeune que lui et moins expérimenté. Il était toujours respectueux. Il disait : « Vous êtes missionnaire et vous avez été affecté par le Calife du Messie. » Il a toujours suivi mes directives. Il était très obéissant et très humble. Dès qu’on lui demandait de faire quelque chose il le faisait tout de suite. Il faisait de son mieux et accomplissait différentes tâches. »

    Il ajoute : « J’ai beaucoup appris à ses côtés. Tous les jours il offrait régulièrement la prière de Tahajjoud. Il était très régulier dans les prières en congrégation. Il a toujours prié avec beaucoup de ferveur, d’humilité et de concentration.

    Il avait un grand amour pour le Califat. Il écoutait chaque sermon très attentivement. » Il ajoute : « En accord avec la culture de la Sierre Leone, Jamal-ud-Din a élevé de nombreux enfants chez lui. Il a pris en charge leur frais de scolarité. Certains d’entre eux occupent même de bons postes. Ils se souviennent de lui avec respect et amour. »

    Naveed Qamar, missionnaire, écrit : « Il participait de façon notable dans les cotisations de la communauté. Il faisait des sacrifices supplémentaires dans les fonds du Tahrik-i-Jadid et du Waqf-i-Jadid au nom de ses parents et de différents aînés de sa famille. A chaque fois qu’il se rendait dans son village d’origine à Rokupr, en dépit de ses occupations il se rendait toujours à l’heure à la mosquée. Généralement, entre les prières de Maghrib et ‘Icha il présentait aux gens les enseignements de la communauté. Il expliquait en particulier d’une très belle façon l’importance du Califat de l’Ahmadiyya, les bénédictions qui y sont liées, et l’importance de s’y attacher. » Il ajoute : « Il avait un lien d’amour avec tout le monde. Lorsqu’il est décédé, les ahmadis et non-ahmadis, pleuraient tous sa perte. C’est pour cette raison qu’il y avait autant de monde lors de ses funérailles, les gens étaient venus des alentours mais également de plus loin. »

    Le défunt avait deux épouses : il s’était séparé de la première avec laquelle il a eu deux filles et deux fils. L’une de ses filles s’est mariée et réside en Australie. Deux de ses enfants étudient au Ghana et un en Sierra Leone. Il n’a eu aucun enfant de sa deuxième épouse.

    Qu’Allah le Très-Haut lui accorde Son pardon et Sa miséricorde. Qu’Il exalte son rang et qu’Il permette à ses enfants de perpétuer ses nobles actions.

    La prochaine défunte dont je dirigerai la prière funéraire est Madame Amatus-Salam, épouse de feu Chaudhry Salah-ud-Din, qui était Nazim Jaidad et conseiller légal à Rabwah. Elle est décédée le 19 octobre. Inna lillahi wa inna ilaihi raji’oun. Son époux, Chaudhary Salah-ud-Din, était le petit-fils de Hazrat Chaudhary Abdullah Khan et de Hazrat Amina Bibi, qui étaient tous deux des compagnons du Messie Promis (a.s.).

    Son fils, Naeem-ud-Din, écrit : « L’attention que portait ma mère à nos prières est parmi les qualités qui m’ont le plus marqué chez elle. Elle était très stricte à cet égard. Elle veillait minutieusement à la régularité de nos prières. Notre maison était tel un internat : de nombreux proches y résidaient dans le cadre de leurs études et ce pendant plusieurs années. Ma mère veillait à ce que tous ces proches présents prient régulièrement. Elle a enseigné le Saint Coran à tous ses enfants. Pour les enfants plus âgés, elle faisait appel également à des enseignants.

    La deuxième qualité qui m’a vraiment touché était qu’elle s’évertuait à offrir tout le confort nécessaire à ceux résidant sous son toit et à veiller à leur bien-être. Si un jour la bonne prenait un congé, elle ne ressentait aucune gêne à laver les vêtements de tous les enfants, les siens et ceux des autres. Nos proches du côté de ma mère et mon père venaient régulièrement et en grand nombre à Rabwah. Mon père n’était pas souvent présent à Rabwah en raison de ses responsabilités dans la communauté. Ma mère était toujours hospitalière envers tous les invités et s’occupait de tout. J’étais le fils aîné ; elle me surveillait donc pour voir si je m’occupais bien des invités et s’il n’y avait pas de manquement. Notre arrière-grand-mère, notre grand-mère paternelle, et notre grand-mère maternelle ont résidé pendant une longue période avec nous. Nous étions par la grâce d’Allah six frères et sœurs et de nombreux enfants hébergeaient chez nous dans le cadre de leurs études. En dépit de cela, elle servait d’une noble façon ces aînés durant toute l’année. Lors de la Jalsa Salana, il y avait, sans exagérer, quatre-vingt à quatre-vingt-dix invités chez nous. On installait des tentes [dans la cour de] la maison pour les recevoir et les héberger. La literie provenait du village. Mon père et ma mère s’occupaient tous les deux de l’organisation avec grand amour, joie et grande générosité. » Tous les proches ont mentionné son amour et de son hospitalité.

    L’un de ses neveux a écrit : « J’ai résidé chez elle dans le cadre de mes études. Elle n’a jamais servi les rotis (pain sans levain) du matin pour le dîner ou ceux de la veille le lendemain matin. Elle nous servait toujours des parathas (pain contenant du beurre clarifié) fraichement préparés le matin ainsi que du yaourt frais au petit-déjeuner. »

    Elle s’occupait beaucoup des enfants des autres, des enfants de ses proches qui résidaient chez elle dans le cadre de leurs études, alors qu’elle avait elle-même de nombreux enfants. Il ajoute : « Elle avait une relation exemplaire d’amour et d’obéissance envers les Califes de la communauté et elle nous a également inculqué profondément ces sentiments d’amour et d’obéissance. »

    Sa belle-fille Nabila Naeem écrit : « La défunte possédait de nombreuses qualités. Elle était régulière dans ses prières, elle récitait habituellement le Saint Coran, elle offrait la prière de Tahajjoud. Elle était très patiente et reconnaissante. Elle ne s’est jamais plainte lors des moments difficiles et se contentait toujours de la volonté divine. Elle s’occupait des pauvres : elle ne supportait pas de voir quelqu’un triste ou en difficulté. Elle se tenait toujours prête à les aider. La défunte faisait preuve d’une grande obéissance et de fidélité envers le Califat. »

    Qu’Allah le Très Haut permette à ses enfants et à sa descendance de perpétuer ses nobles actions, qu’Il fasse preuve de pardon et de miséricorde à l’égard de la défunte, et qu’Il exalte son rang.

    La prochaine défunte dont je dirigerai la prière funéraire est Madame Mansoor Boushra, mère du Dr Lateef Qureshi, qui est décédée le 6 novembre à l’âge de 97 ans. Inna lillahi wa inna ilaihi raji’oun. Elle était la descendante de compagnons du Messie Promis (a.s.) : elle était la petite-fille maternelle de Hazrat Munshi Fiyaz ‘Ali Kapurthalvi et était la petite-fille paternelle de Hazrat Sheikh Abdur Rashid. Tout deux étaient des compagnons du Messie Promis (a.s.).

    Dans son enfance, elle était très proche de Hazrat Amman Jan (r.a.). En dépit de sa perte de mémoire, la défunte n’a jamais oublié de faire la prière jusqu’à ses derniers jours. Elle écoutait régulièrement les sermons du vendredi sur la MTA. C’était une personne aînée pieuse et fidèle. Par la grâce d’Allah, la défunte était Moussia. Comme je l’ai mentionné c’était la mère du Dr Qureshi. Celui-ci et son épouse, Shawkat Gohar, sont décédés dernièrement. Ils avaient pris soin d’elle jusqu’à leurs derniers jours. Les deux sont décédés de son vivant.

    Sa petite-fille, Ismat Mirza écrit : « Ma grand-mère était une véritable croyante ; elle était très attachée à l’Ahmadiyya et au Califat. Je n’ai vu personne faire plus d’actes d’adoration qu’elle ou avoir un plus grand amour pour le Coran. C’était une personne réservée et simple. » Qu’Allah le Très-Haut fasse preuve de pardon et de miséricorde à l’égard de la défunte et qu’Il exalte son rang.

    Après la prière du vendredi je dirigerai Incha Allah la prière funéraire de toutes ces personnes.


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    Awf Bin Harith et Abou Ayyoub Al-Ansari – compagnons de Badr https://islam-ahmadiyya.org/awf-bin-harith-et-abou-ayyoub-al-ansari-compagnons-de-badr/ Wed, 25 Nov 2020 11:09:34 +0000 https://islam-ahmadiyya.org/awf-bin-harith-et-abou-ayyoub-al-ansari-compagnons-de-badr/ Dans son sermon du 20 novembre 2020, Sa Sainteté le Calife a évoqué deux autres compagnons dans sa série de sermons sur les compagnons de Badr.

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  •  Sermon du vendredi 20 novembre 2020, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

    Le compagnon que j’évoquerai aujourd’hui se nomme ‘Awf Bin al-Harith Bin Rifa’a al-Ansari. Selon les récits il se nommerait ‘Awf Bin ‘Afra, ‘Awf Bin al-Harith et Aws Bin ‘Afra.

    Sa mère se nommait ‘Afra. Il appartenait à la tribu Banou Najjar des Ansar. Mou’adh et Mou’awwidh étaient ses frères. ‘Awf était un des six premiers Ansar s’étant rendus à La Mecque pour embrasser l’islam. Il était aussi présent lors de la Bai’ah d’Aqabah. ‘Awf avait brisé les idoles des Banou Malik Bin Najjar en compagnie d’Asad Bin Dararah et d’Amara Bin Hazm.

    Au cours de la bataille de Badr, ‘Awf Bin ‘Afra avait demandé au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : « Ô Envoyé d’Allah ! Quelle est l’action qu’Allah apprécie le plus de la part de Son serviteur ? » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait répondu : « Il apprécie le fait que sa main soit occupée à combattre et qu’il se batte sans armure et sans peur. »

    C’est-à-dire que sur le champ de bataille l’on doit être sans peur. Sur ce, ‘Awf Bin ‘Afra a enlevé sa cotte de maille et s’est battu jusqu’à tomber en martyr. ‘Awf Bin al-Harith et son frère Mou’awwidh avaient tué Abou Jahl lors de la bataille de Badr.

    ‘Awf Bin ‘Afra est mentionné dans les hadiths parmi les noms de ceux ayant tué Abou Jahl lors de la bataille de Badr. J’en avais fait mention dans le passé.

    Selon le Sounan Abi Dawoud, il se nommait ‘Awf Bin al-Harith. Il était connu par ces deux noms. En tout cas, il était certes parmi ceux qui avaient tué Abou Jahl avant de tomber en martyr à Badr.

    Le prochain compagnon se nomme Abou Ayyoub al-Ansari. Son nom [d’origine] était Khalid et son père se nommait Zayd Bin Koulayb. Il était connu aussi bien par son appellation d’origine que par son nom d’emprunt. Abou Ayyoub al-Ansari appartenait à la branche Banou Najjar des Ansar. Il avait accompagné 70 Ansar lors de la Bai’ah d’Aqabah à La Mecque. Sa mère se nommait Hind Bint Sa’id. Selon un autre récit elle se nommait Zahra Bint Sa’d.

    L’épouse d’Abou Ayyoub al-Ansari se nommait Oumm Hassan Bint Zayd : de leur union est né un fils nommé ‘Abdour Rahman. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait établi un lien de fraternité entre Abou Ayyoub al-Ansari et Mous’ab Bin ‘Oumayr. Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était arrivé à Médine, il avait logé chez Abou Ayyoub al-Ansari jusqu’à la construction de ses maisons et de sa mosquée.

    Dans son ouvrage Sirat-Khatamun-Nabiyyine, Hazrat Mirza Bashir Ahmad Saheb a évoqué l’arrivée du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) [à Médine].

    « Lorsque le Saint Prophète arriva [dans le quartier des] Banou Najjar, la question se posa de nouveau de savoir chez qui le Saint Prophètes allait résider. Chaque individu de la tribu était désireux d’être celui qui recevrait cet honneur. En effet, dans la ferveur de leur amour, certains prenaient même les rênes du chameau du Saint Prophète. Vu la situation, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) disait : « Laissez ma chamelle ! Elle marche sous le commandement de Dieu. » 

    Sur ce, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lâcha lui-même les rênes de l’animal. La chamelle s’avança gracieusement et s’assit lorsqu’elle atteignit l’endroit où, plus tard, al-Masjid al-Nabawi (la Mosquée du Prophète) et les quartiers d’habitation du Saint Prophète seraient construits. À l’époque, il s’agissait d’une parcelle de terrain non cultivée appartenant à deux jeunes de Médine. Aussitôt, cependant, elle se leva et commença à avancer ; mais après quelques pas, elle retourna de nouveau à son lieu de repos initial et s’assit. Le Saint Prophète déclara : « Il semble que la Volonté d’Allah désire que ce soit notre lieu de résidence. »

    Après cela, le Saint Prophète supplia Allah et descendit de sa monture. Puis il demanda à qui appartenait la maison [de la famille musulmane] la plus proche de cet endroit. Abou Ayyoub al-Ansari se précipita et dit : « Ô Messager d’Allah ! Il s’agit de la mienne ! Voici ma porte ! Daignez entrer chez moi ! »

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) dit : « Très bien ! Va me préparer un logement. »

    Abou Ayyoub al-Ansari parti immédiatement préparer sa maison et revint. Le Saint Prophète entra chez lui. C’était une maison de deux étages. Abou Ayyoub souhaitait que le Saint Prophète réside au premier étage. Cependant, pour le confort de ses visiteurs, le Saint Prophète préférait le rez-de-chaussée. À la tombée de la nuit, Abou Ayyoub et sa femme n’ont pas pu fermer l’oeil de la nuit en pensant que le Saint Prophète était en dessous d’eux et qu’ils étaient au-dessus de lui. En sus de cela, durant la nuit, un récipient d’eau se brisa à l’étage supérieur. Abou Ayyoub jeta rapidement sa couette sur l’eau pour l’éponger de peur qu’une seule goutte ne s’infiltrât jusqu’au rez-de-chaussée. Dans la matinée, il se présenta au Saint Prophète et l’implora de loger à l’étage. Au début, le Saint Prophète hésita, mais sur l’insistance d’Abou Ayyoub, il accepta. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) logea pendant sept mois dans cette maison. Selon un récit rapporté par Ibn Ishaq, il y résida jusqu’au mois de Safar de l’an 2 de l’Hégire. Le Saint Prophète (s.a.w.) y demeura tant que la mosquée al-Nabawi et les maisons aux alentours n’eussent pas été construites. Abou Ayyoub lui présentait des plats, et mangeait ce qu’il en restait. En raison de son amour et de sa sincérité envers le Saint Prophète (s.a.w.), [Abou] Ayyoub plaçait ses doigts de sorte à prendre la nourriture aux mêmes endroits où le Saint Prophète (s.a.w.) avait mangé. Les autres compagnons lui envoyaient également de la nourriture. »

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) a également évoqué ce récit. Certaines phrases et certains points sont nouveaux c’est pour cette raison que je vous présente ses propos. En général, il a mentionné les mêmes faits ; mais le Mouslih Maw’oud l’a fait selon son style particulier. Il déclare : « Quand il est arrivé à Médine, chacun souhaitait que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) logeât chez lui. Lorsque sa chamelle traversait une ruelle, les familles s’alignaient pour le recevoir. Ces gens disaient : « Nous voici avec nos maisons, nos biens et notre vie pour vous recevoir et vous offrir notre protection ! Venez vivre avec nous ! » D’autres, allant plus loin, s’avançaient et, saisissant les rênes de sa chamelle, insistaient qu’il descendît devant leurs maisons et entrât chez eux. Le Prophète (s.a.w.) refusait en disant : « Laissez ma chamelle. Elle marche sous le commandement de Dieu ; elle ne s’arrêtera que là où Dieu voudra qu’elle s’arrête. » À la fin, la chamelle s’arrêta près d’un terrain qui appartenait à des orphelins de la tribu des Banou Najjar. Le Saint Prophète (s.a.w.) dit : « Il semble que c’est là que Dieu veut que nous nous arrêtions. » Il se renseigna sur le propriétaire du terrain. Un administrateur des biens des orphelins s’avança et l’offrit au Saint Prophète (s.a.w.). Celui-ci répondit qu’il n’accepterait l’offre que s’il lui était permis de l’acheter. Le prix fut donc convenu pour l’achat du terrain et le Saint Prophète (s.a.w.) décida d’y faire construire une mosquée et des maisons.

    Ceci fait, il demanda qui vivait le plus près du terrain. Abou Ayyoub Al-Ansari(r.a) s’avança et répondit que sa maison était la plus proche, et que ses services étaient à la disposition du Prophète(s.a.w.). Celui-ci lui demanda de lui préparer une chambre chez lui. La maison d’Abou Ayyoub Al-Ansari(r.a), avait deux étages ; il offrit au Prophète(s.a.w.) l’étage supérieur. Mais ce dernier préféra le rez-de-chaussée pour faciliter les visites. 

    La dévotion que les gens de Médine avaient pour le Saint Prophète(s.a.w.) s’illustra une fois de plus. »

    Hazrat Mouslih Maw’oud expliquait que l’amour des Ansar pour le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) se manifesta aussi en cette occasion.

    « Abou Ayyoub(r.a) accepta de lui laisser le rez-de-chaussée, mais refusa d’aller dormir à l’étage au-dessus de lui, car il pensait, de même que sa femme, que c’eût été discourtois. C’était là une expression d’amour. Une nuit, un pichet d’eau tomba sur le plancher et l’eau s’en répandit. Abou Ayyoub(r.a), craignant que cette eau ne transperçât le plafond et ne tombe dans la chambre occupée par le Saint Prophète(s.a.w.), saisit son édredon [et l’utilisa] pour absorber l’eau avant qu’elle ne s’écoulât. Le lendemain matin, il rendit visite au Saint Prophète(s.a.w.) et lui conta l’incident de la nuit, après quoi le Prophète(s.a.w.) accepta d’occuper l’étage supérieur. Abou Ayyoub(r.a) préparait les repas et les lui envoyait. Le Saint Prophète(s.a.w.) mangeait ce dont il avait envie et Abou Ayyoub(r.a) ce qui restait.

    Quelques jours après, d’autres demandèrent à partager l’honneur d’offrir à manger au Saint Prophète(s.a.w.). Et les Ansar de Médine le lui offrirent à tour de rôle jusqu’à ce qu’il s’établît dans sa propre maison. »

    Le récit suivant est tiré d’un hadith. Le précédent était tiré de l’ouvrage Introduction [à l’étude du Saint Coran] du Mouslih Maw’oud.

    Abou Ayyoub relate lui-même que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a élu résidence chez lui. L’Envoyé d’Allah a occupé le rez-de-chaussée et Abou Ayyoub a occupé l’étage supérieur. Le rapporteur déclare qu’une nuit Abou Ayyoub s’est réveillée et a déclaré : « Nous marchons sur la tête du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). » Ils se sont mis dans un coin pour passer la nuit. Ensuite il en a parlé au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Celui-ci a déclaré qu’il y a plus de facilité au rez-de-chaussée. Mais Abou Ayyoub a déclaré : « Je ne peux loger sur un toit qui est au-dessus de vous. » Alors, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a élu domicile à l’étage supérieur et Abou Ayyoub a occupé le rez-de-chaussée. Abou Ayyoub préparait les repas pour l’Envoyé d’Allah et quand celui-ci retournait le reste, Abou Ayyoub demandait à celui qui l’avait apporté de lui indiquer l’endroit où le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait placé ses doigts. Et Abou Ayyoub mettait ses doigts au même endroit. C’est-à-dire qu’il commençait à manger de l’endroit où le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait mangé. Une fois, il avait préparé un repas contenant de l’ail pour le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Quand on lui a ramené le reste, il a demandé où l’Envoyé d’Allah avait mis ses doigts. Quand on l’a informé que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’avait rien consommé ce jour-là, Abou Ayyoub est devenu tout inquiet. Il est monté à l’étage et lui a demandé si l’ail était interdit. L’Envoyé d’Allah (s.a.w.) a répondu : « Non. Mais personnellement, je n’aime pas l’ail. » Sur ce, Abou Ayyoub a déclaré : « Dans, ce cas je n’apprécierai [plus] ce que vous n’aimez pas. » Ou il aurait dit : « Je n’ai pas apprécié [non plus] ce que vous n’avez pas aimé. » Selon le recueil de Mouslim le rapporteur déclare que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) recevait des anges et c’est pour cette raison que l’Envoyé d’Allah n’aimait pas les aliments exhalant une forte odeur. Mais en tout cas, [l’ail] n’est pas interdit en tant que tel.

    Selon le recueil de Mouslim, Abou Ayyoub relate : « Lorsqu’on présentait le repas au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), il en consommait et il m’envoyait le reste. Un jour, il m’avait envoyé le repas dont il n’avait rien consommé, car il contenait de l’ail. Je lui ai demandé si ce condiment était interdit à la consommation. » Il a répondu : « Non. Mais je n’aime pas son odeur. » Abou Ayyoub a déclaré : « En ce cas je n’apprécierai [plus] ce que vous n’aimez pas. »

    Cet incident est relaté dans un autre récit tiré du recueil du Mousnad Ahmad Bin Hanbal. Abou Ayyoub al-Ansari relate : « L’Envoyé d’Allah a logé au rez-de-chaussée de notre maison. J’étais à l’étage supérieur. Une fois, de l’eau s’est répandue à l’étage. Ma femme et moi avons tenté de l’essuyer avec une couverture de peur que l’eau ne s’infiltre dans le parquet pour tomber sur le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Tout inquiet, je me suis présenté au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et lui ai dit : « Il n’est pas approprié pour nous de loger au-dessus de vous. Veuillez s’il vous plaît vous installer à l’étage supérieur. » Sur les directives de l’Envoyé d’Allah (s.a.w), j’ai apporté ses effets à l’étage supérieur. Il n’avait pas grand-chose comme effets. Ensuite je lui ai dit : « Ô Envoyé d’Allah (s.a.w) ! Quand vous me renvoyez le repas je mets mes doigts là où je vois les traces des vôtres. Mais je n’en ai pas vues dans le repas [d’aujourd’hui] ! » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a répondu : « C’est vrai. En fait, le repas contenait de l’oignon. (Ce récit évoque l’oignon à la place de l’ail.) Je n’ai pas voulu en consommer en raison de l’ange qui me rend visite. Mais vous pouvez en manger quant à vous. »

    Abou Ayyoub a participé aux batailles de Badr et d’Ouhoud ainsi qu’aux autres Ghazwât en compagnie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

    Il relate : « Le jour de Badr, nous nous sommes mis en rang. Certains des nôtres avaient dépassé les rangs. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré en les voyant : « Avec moi ! Avec moi ! » C’est-à-dire restez derrière moi et ne me dépassez pas.

    On trouve aussi mention de la nuit de noces de Safiyyah. J’en avais fait mention brièvement dans le passé, mais j’y reviens ici.

    Lors de la nuit de noces [du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.)] et de Safiyya, Abou Ayyoub al-Ansari montait la garde l’épée au clair à l’extérieur de la tente de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) et en faisait le tour. Le lendemain matin le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) vit Abou Ayyoub al-Ansari à l’extérieur de la tente. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui en demanda la raison. Il répondit : « Ô Envoyé d’Allah ! Je m’inquiétais de votre personne à cause de cette femme. Son père, son mari et les membres de sa tribu ont été tués. Elle vient à peine de répudier le Koufr. C’est pour cette raison que j’ai assuré votre sécurité durant toute la nuit. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) pria en ces termes en faveur d’Abou Ayyoub al-Ansari : « O Allah ! Protège à tout jamais Abou Ayyoub, tout comme il a assuré ma protection pendant la nuit tout entière ! »

    L’Imam al-Souhayli relate : « En raison de cette prière du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), Allah a protégé Abou Ayyoub tant et si bien que les Romains (chrétiens) assuraient la sécurité de sa tombe et ils imploraient [Dieu] de leur envoyer la pluie par son entremise. Et alors, [Dieu] leur envoyait de la pluie.

    Mahmoud déclare qu’il avait entendu [le récit suivant] d’Itban Bin Malik, qui était de ceux qui avaient participé à la bataille de Badr en compagnie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). ‘Itban Bin Malik a relaté : « J’officiais comme Imam dans ma tribu, les Banou Salim. Il y avait un ruisseau entre ma maison et les [autres] membres de ma tribu. Quand il pleuvait, il m’était difficile de le traverser pour me rendre à leur mosquée. C’est pour cette raison que j’ai dit Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : « Ma vue est en train de faiblir. Le ruisseau qui se trouve entre moi et ma tribu s’inonde lorsqu’il pleut et il m’est difficile de le traverser. Je souhaite que vous veniez chez moi et que vous priiez dans un coin de ma maison afin que je le consacre [uniquement] à la Salat. »

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Je viendrai chez toi certainement. » Le lendemain matin l’Envoyé d’Allah (s.a.w) et Abou Bakr (r.a.) sont venus chez moi. Il a demandé la permission d’entrer. Je lui en ai donné la permission. Il ne s’est pas assis et il m’a demandé : « Où souhaites-tu que j’accomplisse la Salat ? » ‘Itban a indiqué l’endroit qu’il avait choisi à cet effet. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est mis debout et a dit : « Allahou Akbar ! » Et nous avons formé les rangs derrière lui. Il a accompli deux Rak’ât (unités) de prière. Ensuite, il a fait ses salutations et nous en avons fait de même. Je l’ai retenu pour lui offrir de la Khazirah – un plat composé de viande et de blé – préparé tout spécialement pour lui. Les gens du quartier ont entendu que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) était chez moi. Certains sont venus à grands pas chez moi tant et si bien qu’il y avait du monde [dans ma demeure]. L’un d’entre eux a demandé : « Où se trouve Malik ? Je ne le vois pas. » Un autre a répliqué : Une autre répondit : « C’est un hypocrite ! Il n’aime ni Allah ni Son Prophète ! C’est pour cette raison qu’il n’est pas venu. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’exclama : « Ne dites pas cela ! N’êtes-vous pas témoins qu’il a affirmé qu’il n’y a d’autre Dieu qu’Allah ? Par cette déclaration il ne recherchait que le plaisir d’Allah. » L’accusateur répondit : « Allah et Son Prophète savent mieux ! Mais nous voyons qu’il ne se soucie que des hypocrites et qu’il ne souhaite que leur bien. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.)  de déclarer : « Allah préservera certainement du feu celui qui affirme La ilaha il-lal-lah, à condition qu’il cherche le plaisir d’Allah par cette déclaration. »

    Mahmood Bin Rabi’ relate : « J’ai mentionné ce récit à d’autres personnes, parmi lesquelles se trouvait Abou Ayyoub Al-Ansari, le compagnon du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il avait participé dans la bataille contre les Romains et y avait rendu l’âme. Yazid Bin Moua’wiyah était son chef lors de cette bataille. Abou Ayyoub Al-Ansari a rejeté cette déclaration en disant : « Par Allah ! Je ne pense pas que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) aurait fait pareille déclaration ! » À savoir que le feu de l’enfer est interdit à celui qui se contente d’énoncer La ilaha il-lal-lah. » »

    En tout cas Mahmood Bin Rabi’ déclare : « Ceci m’a fort troublé et m’a laissé tout inquiet. J’ai fait un serment à Dieu que s’Il me préserve en vie et si je retourne sain et sauf de cette bataille, je questionnerai ‘Itban Bin Malik à ce propos et ce à condition qu’il est toujours vivant et [qu’il se rend] dans la mosquée de son clan. Je suis retourné et j’ai porté l’Ihram du Hajj ou de l’Oumrah. Ensuite je suis parti à Médine et je me suis dirigé vers le quartier des Banou Salim. J’y ai vu ‘Itban Bin Malik qui était tout vieux et qui perdait la vue. Il dirigeait les siens dans la prière. Quand il a terminé la Salat et qu’il a fait ses salutations, je l’ai salué et je l’ai informé de mon identité. Je lui ai demandé à propos du récit : il l’a relaté mot à mot comme je l’avais entendu la toute première fois. Il m’a dit : « J’ai entendu le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) affirmer que le feu est interdit à celui qui récite La ilaha il-lal-lah. » On sait que Abou Ayyoub Al-Ansari n’acceptait pas ce point de vue.

    Hazrat Mirza Bashir Saheb a commenté à ce propos en citant le hadith :

    من قال لااله الا الله يبتغى بذلك وجه الله

    Je présenterai lehadith dans son intégralité, ce qui dissipera tout malentendu. Mahmood Bin Rabi’ déclare : « J’ai entendu ‘Itban Bin Malik déclarer que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) disait : « Dieu a interdit le feu de l’enfer à celui qui, sincèrement, avec de bonnes intentions, récite La ilaha il-lal-lah afin de mériter le plaisir divin. » »

    Mahmood Bin Rabi’ ajoute : « Mais quand j’ai cité le récit dans une congrégation dans laquelle se trouvait Abou Ayyoub Al-Ansari, le compagnon [du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.)], il l’a rejeté en disant : « Par Allah ! Je ne crois pas que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ait pu énoncer pareil propos. »

    En se basant sur son propre opinion, Abou Ayyoub Al-Ansari a rejeté un Hadith dont la chaîne de narrateurs était authentique selon les principes de la narration. Hazrat Mirza Bashir Ahmad ajoute : « Il se peut que la déduction d’Abou Ayyoub Al-Ansari soit erronée, mais cela prouve que les compagnons n’acceptaient pas tels quels tous les hadiths : ils méditaient à leur propos et menaient leurs recherches. Ce hadith démontre que les compagnons n’acceptaient pas tels quels tous les propos attribués au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Ils les acceptaient après avoir mené leur recherche en respectant les principes de la Dirayah et de la Riwayah.

    Sayyid Waliullah Shah Saheb a commenté sur ce hadith d’Al-Boukhari en ces termes. « Abou Ayyoub al-Ansari a rejeté ce récit de Mahmoud Bin Rabi’. Certains pensent que son rejet découlait du fait que se contenter de réciter La ilaha il-lal-lah uniquement ne protège pas du feu [de l’Enfer] tant que [cette déclaration] n’est pas accompagnée de bonnes œuvres. » Ceci est une doctrine avérée de l’islam – il en est ainsi. « Mais, commente Shah Waliullah, la clause « en recherchant le plaisir d’Allah » précise davantage ce type de Tawhid. C’est-à-dire que le feu [de l’enfer] sera interdit à celui qui récitera La ilaha il-lal-lah pour mériter le plaisir de Dieu. Par la suite, Mahmood [Bin Rabi’] a mené de nouveau une enquête craignant qu’il n’avait pas bien saisi certains points. Mais son enquête a révélé que les propos du récit étaient exacts. » Ensuite [Shah Waliullah] déclare : « Il ne sied pas de commenter en public sur la foi ou l’hypocrisie d’untel. Dire qu’untel est un hypocrite ou que sa foi est faible est un acte condamnable, car le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’a pas apprécié le fait de critiquer Ibn Douhcham en public ; de pareilles critiques favorisent les troubles au lieu de la réforme.

    Selon un récit, ‘Abdoullah Bin ‘Abbas et Miswar Bin Makhrama se trouvaient à Abwa. Il y a eu un différend entre eux au sujet du Ghousl ou le bain rituel. Selon ‘Abdillah Bin ‘Abbas, [le pèlerin portant] l’Ihram peut se laver la tête : Miswar, quant à lui, insistait sur le contraire. Le rapporteur déclare : « ‘Abdoullah Bin ‘Abbas m’a envoyé chez Abou Ayyoub al-Ansari. Il se baignait entre deux bouts de bois recouverts d’un tissu et lui servant d’écran. Je l’ai salué et il m’a demandé qui j’étais. « ‘Abdoullah Bin Hounayn, ai-je répondu. ‘Abdoullah Bin ‘Abbas m’a envoyé chez vous afin que je vous demande sur la manière dont le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) se lavait la tête lors qu’il était en état d’Ihram. Abou Ayoub a abaissé le tissu qui lui servait d’écran de ses mains tant et si bien que je pouvais voir sa tête. Ensuite il a dit à celui qui lui fournissait de l’eau d’en placer sur sa tête. Il a ensuite passé ses mains de la partie avant de sa tête jusqu’à la partie arrière et a déclaré : « C’est ainsi que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) se lavait la tête. » En passant sa main de l’avant de sa tête vers l’arrière.

    Sa’id Bin Mousayyib relate : « Une fois, Abou Ayyoub a vu une brindille dans la barbe du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et l’a enlevé. Il l’a montrée à l’Envoyé d’Allah (s.a.w) qui a déclaré : « Ô Allah ! Eloigne d’Abou Ayyoub la chose qu’il n’aime pas. » Selon un autre récit il aurait déclaré : « Ô Abou Ayyoub ! [Je prie] que tu ne souffres jamais ! » 

    Abou Ayyoub était à l’avant de l’armée d’Ali lors des batailles d’Al-Jamal, de Siffin et de Nahrawan. ‘Ali avait grande confiance en Abou Ayyoub comme le démontre ce qui suit. Quand ‘Ali a choisi Koufa comme sa capitale et qu’il y a élu domicile, il a nommé Abou Ayyoub gouverneur de Médine : il a occupé ce poste jusqu’en l’an quarante de l’Hégire, lorsque l’armée syrienne de l’Emir Mou’awiyah a attaqué Médine sous la direction de Yousr Bin Abi Arta’. Abou Ayyoub a alors quitté Médine pour se rendre à Koufa auprès d’Ali.

    Après le décès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) les compagnons recevaient une allocation mensuelle de la part de l’administration califal. L’allocation d’Abou Ayyoub était de 4000 dans un premier temps. Au cours de son Califat, ‘Ali l’a augmenté à 20 000. Huit ouvriers étaient assignés à la récolte de ses terres dans un premier temps et ‘Ali l’a augmenté à quarante.

    Habib Bin Abi Thabit relate : « Abou Ayyoub s’est rendu chez l’Emir Mou’awiyah et s’est plaint de ses dettes. Il n’a pas vu chez lui (l’Emir Mou’awiyah) les qualités qui lui plaisaient mais celles qui lui déplaisaient. Sur ce, Abou Ayyoub Al-Ansari a déclaré que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait dit : « Par la suite vous verrez certainement [des traitements] préférentiels. C’est-à-dire que les priorités changeront par la suite. » L’Emir Mou’awiyah a demandé : « Qu’est-ce que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) vous a-t-il conseillé lorsqu’il vous a dit cela ? » Abou Ayyoub a déclaré : « En pareils cas, vous devez être patients. » Lorsque les priorités changeront et qu’on n’exauce pas vos souhaits vous allez devoir faire montre de patience. Alors, l’Emir Mou’awiyah a déclaré : « Eh bien vous devez être patients comme l’avait recommandé le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). » Abou Ayyoub a déclaré : « Par Allah ! Je ne te demanderai jamais rien ! » Sur ce, Abou Ayyoub s’est rendu à Bassora où il a logé chez Ibn ‘Abbas. Celui-ci a vidé sa maison pour lui et lui a dit : « Je vous traiterai certainement de la même manière que vous aviez traité le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). » C’est-à-dire qu’il fera montre du même sens de l’hospitalité qu’avait démontré Abou Ayoub à l’égard du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

    Ibn ‘Abbas a demandé aux membres de sa famille de vider la maison : ils ont obtempéré. Ensuite il a dit à Abou Ayyoub : « Tout ce qui se trouve dans la maison vous appartient. » Ensuite il a offert 40 000 Dirhams et vingt esclaves à Abou Ayyoub. Il avait fait d’autres arrangements pour sa personne. Non seulement avait-il offert sa maison à Abou Ayyoub mais il lui avait aussi offert 40 000 Dirhams et vingt esclaves.

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) a commenté sur le verset suivant :

    وَأَنْفِقُوا فِي سَبِيلِ اللَّهِ وَلَا تُلْقُوا بِأَيْدِيكُمْ إِلَى التَّهْلُكَةِ وَأَحْسِنُوا إِنَّ اللَّهَ يُحِبُّ الْمُحْسِنِينَ

    « Et dépensez pour la cause d’Allah, et ne vous jetez pas de vos propres mains dans la ruine. Et faites le bien ; en vérité, Allah aime ceux qui font le bien. » (2 : 196)

    Il déclare : « Les gens entretiennent beaucoup de malentendus à propos de ce verset. Dès qu’ils font face à des difficultés dans la voie d’Allah, ils déclarent : « Cela revient à se ruiner de ses propres mains, étant donné qu’Allah le Tout-Puissant Lui-même a déclaré « et ne vous jetez pas de vos propres mains dans la ruine ». Comment pouvons-nous en ce cas consentir à pareils [sacrifices] ? »

    Or ce verset ne signifie pas que chaque fois que la vie d’un musulman est menacée, il doit s’enfuir et faire preuve de lâcheté. En réalité, ce verset affirme qu’on doit dépenser à foison [pour cette cause] lorsque la guerre éclate contre l’ennemi. Ne pas dépenser sa richesse en pareil cas revient à se ruiner de ses propres mains.

    Selon un récit, Abou Ayyoub Al-Ansari a dit quand il était parti à la conquête de Constantinople : « Ce verset a été révélé à notre sujet, nous, les Ansar. » Il a ensuite expliqué : « Naguère, nous dépensions nos biens dans la voie d’Allah. Mais ensuite, lorsque Dieu a établi Sa religion et l’a honorée en accordant la victoire aux musulmans, nous nous sommes dits : « Il serait préférable que nous sauvegardions nos richesses et l’amassions. » A ce moment-là, ce verset a été révélé disant qu’il ne faut pas se retenir de dépenser dans la voie d’Allah, car si l’on agissait de la sorte, cela reviendrait à se détruire de ses propres mains. Par conséquent, vous ne devez pas accumuler de richesse, mais plutôt la dépenser dans la voie d’Allah, sinon vos vies iront en vain, l’ennemi vous vaincra et vous serez complètement détruit. »

    Après le califat d’Ali, le règne de l’Emir Mou’awiyah a débuté : ‘Ouqbah bin ‘Amir al-Jouhani a été nommé par lui gouverneur d’Egypte. Pendant le règne d’Ouqbah en tant que gouverneur, Abou Ayyoub s’était rendu en Egypte à deux reprises. La première fois, c’était dans le but d’enregistrer un hadith car il avait appris qu’Ouqbah avait l’habitude de raconter un hadith particulier. Abou Ayyoub a enduré les difficultés des voyages durant sa vieillesse pour un seul hadith. La deuxième fois, il s’est rendu en Egypte avec l’intention de prendre part à la bataille contre les Byzantins.

    Lorsque Marwan était gouverneur de Médine, il a vu une fois que quelqu’un pressait sa figure contre la tombe du Saint Prophète (s.a.w.).

    Marwan lui a dit : « Savez-vous ce que vous faites ? » Se prosterner devant cette tombe équivaut au Chirk ! » Quand Marwan s’est rapproché, il a constaté qu’il s’agissait d’Abou Ayyoub Al-Ansari et qui a répondu : « Je suis venu visiter le Saint Prophète (s.a.w.) et non ces pierres. »

    Abou ‘Abdir Rahman Al-Houbouli raconte qu’ils voyageaient par voie maritime : ‘Abdoullah bin Qais Al-Fazari était leur émir et Abou Ayyoub Al-Ansari était également avec eux. Quand Abou Ayyoub Al-Ansari est passé devant l’individu qui était responsable de la distribution du butin de bataille…

    [Pour clarifier l’incident susmentionné] il voulait dire par là qu’il s’était prosterné par amour pour le Saint Prophète (s.a.w.) et qu’il ne se prosternait pas devant les pierres. Il ne commettait là aucun Chirk. C’était plutôt une expression de son amour ; et même en accomplissant cette action, il avait foi en l’unicité de Dieu et n’était coupable d’aucun acte polythéiste. [Je disais donc qu’]Abou ‘Abdir Rahman Al-Houbouli raconte qu’ils voyageaient en mer : ‘Abdoullah bin Qais Al-Fazari était leur émir et Abou Ayyoub Al-Ansari était également avec eux. Quand Abou Ayyoub Al-Ansari est passé devant l’individu responsable de la distribution du butin de bataille et qui surveillait les prisonniers, il a remarqué qu’une femme pleurait. Il en a demandé la raison et on l’a informé que la femme et son fils avaient été séparés. Le narrateur déclare qu’Abou Ayyoub Al-Ansari a pris la main de l’enfant et l’a placée dans la main de sa mère. Par la suite, l’individu responsable de la distribution du butin s’est rendu chez ‘Abdoullah bin Qais et l’a informé de ce qui venait de se passer. ‘Abdoullah bin Qais a appelé Abou Ayyoub Al-Ansari et a demandé pourquoi il avait agi de cette manière. Abou Ayyoub Al-Ansari a répondu : « J’ai entendu le Messager (s.a.w.) d’Allah affirmer que celui qui sépare une mère de son enfant sera séparé de ses proches par Allah au jour du jugement. »

    Il y a là une leçon importante pour ceux qui séparent les enfants de leurs mères. L’islam fait preuve d’une grande compassion dans de telles questions : mais ceux qui critiquent l’islam doivent regarder leurs propres actions. Récemment, les migrants arrivés aux États-Unis ont été séparés les uns des autres et les enfants séparés de leurs mères. Dans certains cas, les enfants ne pouvaient même plus reconnaître leurs mères après un certain temps. Quoi qu’il en soit, l’enseignement de l’islam affirme qu’un enfant ne doit pas être séparé de sa mère et que l’on ne doit pas les faire souffrir de cette manière.

    Moursad bin ‘Abdillah raconte : « ‘Ouqbah bin Amir était gouverneur de l’Egypte quand Abou Ayyoub Al-Ansari est venu nous voir pour participer au jihad. Un jour, ‘Ouqbah a offert la prière du Maghrib un peu plus tard que l’heure prévue. Alors, Abou Ayyoub Al-Ansari lui a demandé : « O ‘Ouqbah, quel genre de prière est-ce là ? » ‘Ouqbah de répondre : « Nous étions occupés. ». Sur ce, Abou Ayyoub a rétorqué : « Je jure par Allah, ma seule intention en disant ceci est que les gens ne pensent pas que tu as vu le Messager (s.a.w.) d’Allah agir de la sorte. N’as-tu pas entendu l’Envoyé d’Allah (s.a.w) dire : « Mon Oummah restera établie sur la vertu – ou peut-être avait-il dit qu’elle restera établie sur la fitrah [nature pieuse] – tant qu’elle n’accomplira pas la prière de Maghrib si tardivement que les étoiles commencent à briller. »

    C’est-à-dire que l’on doit accomplir la prière de Maghrib durant la première partie de son temps prescrit.

    Abou Wasil raconte : « J’ai rencontré Abou Ayyoub Al-Ansari et lui ai serré la main ; et remarquant que mes ongles étaient très longs, il a dit que le Saint Prophète (s.a.w.) avait déclaré : « Parmi vous il y a ceux qui posent des questions sur les choses célestes et pourtant leurs ongles sont aussi longs que les griffes des oiseaux que la saleté commence à s’y accumuler. » » En d’autres termes, ils posaient des questions d’ordre érudit et pourtant leurs ongles étaient longs et remplis de saleté. C’est pour cette raison qu’il a recommandé de se couper les ongles.

    Selon le Mousnad Ahmad bin Hanbal, Abou Ayyoub avait un statut si élevé que les compagnons le consultaient pour ses avis. Ibn ‘Abbas, Ibn ‘Oumar, Bara’a bin ‘Azib, Anas bin Malik, Abou Oumamah, Zayd bin Khalid al-Jouhani, Miqdam bin al-Madi, Karib, Jabir bin Samrah, ‘Abdoullah bin Yazid al-Khatmi, etc., qui avaient tous reçu une formation directe du Saint Prophète (s.a.w.), profitaient du savoir d’Abou Ayyoub.

    De même, parmi les illustres Tabi’în [les disciples des compagnons] dont Sa’id bin Mousayyab, ‘Ourwah bin al-Zoubayr, Salim bin ‘Abdillah, ‘Ata bin Yasar, ‘Ata bin Yazid al-Laythi, Abou Salamah, ‘Abdour Rahman bin Abi Layla et bien d’autres, tenaient tous Abou Ayyoub en haute estime.

    Abou Ayyoub Al-Ansari avait participé au jihad sous le règne de l’Emir Mou’awiyah. Il déclare : « Je suis tombé gravement malade et j’ai dit à mes compagnons : si je décède, portez-moi jusqu’à ce que vous soyez dans vos rangs pour combattre l’ennemi et ensevelissez-moi dans le sol sous vous. Je partagerai avec vous un hadith que j’ai entendu du Messager (s.a.w.) d’Allah. Si ma disparition n’était pas imminente, je ne l’aurais jamais raconté. J’ai entendu l’Envoyé d’Allah (s.a.w) dire : « Quiconque meurt dans un état où il n’a jamais associé de partenaires avec Allah entrera au paradis. »

    Selon un autre récit, quand il était sur le point de mourir Abou Ayyoub Al-Ansari a déclaré : « Je vous ai caché quelque chose que j’avais entendu de l’Envoyé d’Allah (s.a.w). Il avait déclaré : « Si vous n’aviez pas commis de péché, Allah aurait amené un peuple qui en aurait commis afin qu’Il leur pardonne. » En d’autres termes, Allah est toujours enclin à manifester Son attribut de miséricorde et de pardon.

    Muhammad, le narrateur, raconte qu’Abou Ayyoub Al-Ansari a pris part à la bataille de Badr et n’a jamais été absent à une des batailles dans lesquelles les musulmans ont participé, sauf s’il était engagé dans une autre bataille qui se déroulait au même moment. En d’autres termes, si deux batailles avaient lieu en même temps, il était certainement présent dans l’une d’entre elles.

    Une année il n’avait pas pris part à une bataille parce que le commandant de l’armée était très jeune. Après cette année-là, il exprimait toujours ses regrets en disant : « Pourquoi me soucier quant au choix de celui sous lequel je dois servir ? Pourquoi me soucier quant au choix de celui sous lequel je dois servir ? Pourquoi me soucier quant au choix de celui sous lequel je dois servir ? » Il a répété cela trois fois. On raconte qu’Abdul Malik bin Marwan était le jeune nommé à la tête de l’armée [en question].

    Le rapporteur relate que par la suite Abou Ayyoub Al-Ansari est tombé malade. Yazid bin Mou’awiyah commandait la troupe. Il s’était rendu auprès de lui pour prendre de ses nouvelles, et lui a demandé : « Si vous avez besoin de quelque chose faites-m’en part. » Il a répondu : « Lorsque je décéderai, portez ma dépouille et emmenez-moi le plus loin possible en terre ennemie, et si cela n’est pas possible alors enterrez moi là où vous pourrez et ensuite repartez. » Lorsque Abou Ayoub est décédé, on a transporté sa dépouille aussi loin que possible en terre ennemie, on l’a enterré et les soldats sont rentrés. Le rapporteur relate qu’Abou Ayyoub Al-Ansari relatait : « Allah a déclaré :

    انْفِرُوا خِفَافًا وَثِقَالًا

    C’est-à-dire « Partez, légers ou lourds… » Or, je me considère à la fois léger et lourd. »

    Selon un récit un homme de La Mecque a relaté que lorsque Yazid bin Mou’awiyah s’est rendu auprès d’Abou Ayyoub Al-Ansari, celui-ci lui a dit : « Transmets mes salutations de paix aux autres. Commande-leur de m’emmener avec eux le plus loin possible. » Yazid a fait part aux gens du souhait d’Abou Ayyoub Al-Ansari. Les soldats ont accepté et ont transporté sa dépouille aussi loin que possible. Après le décès du Saint Prophète (sa), Abou Ayyoub Al-Ansari est resté attaché au jihad jusqu’à son décès à Constantinople. Selon un récit, Yazid bin Mou’awiyah avait mené la bataille de Constantinople en l’an 52 de l’Hégire sous le califat de son père. Abou Ayyoub Al-Ansari est décédé cette même année. Yazid bin Mou’awiyah avait dirigé sa prière funéraire. Sa tombe se trouve dans la région de Byzance tout près de la forteresse de Constantinople. Le rapporteur a relaté : « J’ai appris que le peuple romain protégeait et entretenait sa tombe, et lors des jours de sécheresse ils faisaient des supplications pour que la pluie tombe par son intermédiaire. »

    Selon un autre récit, Abou Ayyoub Al-Ansari avait participé à une bataille contre Byzance à l’époque de l’Emir Mou’awiyah et sous le commandement de Yazid : il est décédé près de Constantinople en l’an 50 ou 51 de l’hégire. Il est enterré là-bas. Selon un autre récit, Yazid avait ordonné aux cavaliers de passer sur la tombe d’Abou Ayyoub Al-Ansari pour effacer toute trace de sa tombe. Selon un autre récit, le lendemain du soir où Abou Ayoub a été enterré, les Romains ont demandé aux musulmans : « Que faisiez-vous hier soir ? » Les musulmans ont répondu : « Abou Ayoub Al-Ansari faisait partie des illustres compagnons de notre Prophète (sa), et il était un des premiers parmi eux à avoir accepté l’islam. Comme vous avez pu le voir, nous l’avons enterré. Et par Allah, si son corps est exhumé, tant que nous aurons le pouvoir vos cloches ne sonneront pas dans la péninsule arabique. Moujahid déclare que lors des jours de sécheresse, lorsqu’ils ôtaient un peu de poussière de sa tombe, il se mettait à pleuvoir. Il existe en effet de tels récits : Allah seul sait à quel point ils sont authentiques.

    On dit qu’Abou Ayyoub Al-Ansari est décédé en l’an 50, 51 ou 52 de l’Hégire, lors de la bataille de Constantinople. Le plus grand nombre de récits font état du fait qu’il est décédé en l’an 52. Le tombeau d’Abou Ayyoub Al-Ansari se trouve en Turquie à Istanbul. Il se trouve sur une sorte de terrasse entourée de portes grillagées en laiton. Souvent, les Turcs s’y rendent pour trouver la sérénité. 

    Ici ce termine les récits sur les compagnons de Badr. Incha Allah, j’évoquerai plus tard les quatre califes. J’ai déjà brièvement mentionné certains d’entre eux : je le ferai de manière détaillée par la suite. De même, au début j’ai présenté la vie de certains compagnons de façon brève, si je reçois d’autres informations à leur sujet, je les partagerai également. Lorsque tout cela sera retranscrit, ces passages supplémentaires seront incorporés aux chapitres intéressants de la vie de ces compagnons. Ces ajouts ne concerneront que quelques compagnons.

    J’aimerai maintenant mentionner certains membres récemment décédés, dont je dirigerai les prières funéraires après les prières. 

    Le premier défunt se nomme Abdul Haye Mandal, qui était mou’allim de la communauté en Inde. Il est décédé le 25 septembre 2020 à l’âge de 53 ans des suites d’un arrêt cardiaque. Inna lillahi wa inna ilaihi raji’oun. Le défunt avait rejoint la communauté en 1999 après avoir entrepris des recherches. En 2003 il a été diplômé de la Jamiat-ul-Mubashirin et depuis et ce jusqu’à son décès, il a servi la communauté en faisant beaucoup d’efforts, avec sincérité et enthousiasme. Ainsi, le défunt a servi la communauté pendant dix-sept ans. Le défunt était une personne très sincère, pieuse, et obéissante. Il était régulier dans ses prières et aimait la communauté. Il laisse derrière lui sa femme, ses deux fils, et ses deux filles. Qu’Allah fasse preuve de pardon et de miséricorde à son égard. Qu’Il réconforte également ses enfants et sa femme.

    Le prochain défunt dont je dirigerai la prière funéraire se nomme Siraj-ul-Islam, qui était mou’allim de la communauté dans la région de Murshid Abad au Bengale. Il est décédé le 14 octobre 2020 à l’âge de 60 ans selon la volonté divine. Inna lillahi wa inna ilaihi raji’oun. Le défunt mou’allim avait suivi une formation de 6 mois à la Jamiat-ul-Mubashirin de Qadian en 2002. Jusqu’en 2020 il a servi en tant que mou’allim à temps partiel. Il a servi la communauté pendant dix-huit ans. Le défunt était une personne très sincère, pieuse, obéissante, régulière dans ses prières et ses jeûnes, il aimait la communauté et travaillait beaucoup. Il laisse derrière lui sa femme et ses trois filles. Ses deux filles ainées sont mariées, la troisième est étudiante. Qu’Allah fasse preuve de pardon et de miséricorde à son égard, et qu’Il accorde également la patience à ses proches. Qu’Il leur permette de perpétuer ses nobles actions. 

    Le troisième défunt dont je dirigerai la prière funéraire est Shahid Ahmad Khan Pasha, qui était le petit-fils du Messie Promis (a.s.) (fils de sa fille) : il était également le petit-fils de Nawab Mohammad Ali Khan (fils de son fils), et le fils de Nawab Amtul Hafiz Begum et Nawab Abdullah Khan. Il est décédé le 26 octobre à l’âge de 85 ans. Il était hospitalisé. Inna lillahi wa inna ilaihi raji’oun. Par la grâce d’Allah il était Moussi. Shahid Ahmad Khan Pasha, le défunt, s’était marié deux fois. Sa première épouse était Amatul Shakoor qui était la fille du troisième Calife (rh) ; il l’avait épousée en 1962, c’est Maulana Jalal-ud-Din Shams qui avait fait l’annonce du mariage en raison du fait que le Mouslih Maw’oud (ra) était souffrant. Il y a eu cinq enfants de ce premier mariage : deux fils et trois filles. Il s’est marié une deuxième fois en 1977 avec Samina Saeed, fille de feu Saeed Saheb. Ils ont eu un fils de ce mariage, qui réside actuellement aux Etats-Unis. Il n’a pas servi la Jama’at, mais il a eu l’opportunité d’accompagner le troisième Calife (rh) lors de voyages à l’étranger, et il a servi dans ce cadre. Sa femme a écrit qu’une autre de ses qualités était qu’il s’occupait beaucoup des pauvres, il prenait leurs frais à ses dépens. Il avait également fait construire une maison pour des démunis. Il les aidait régulièrement. Qu’Allah fasse preuve de pardon et de miséricorde à son égard, et qu’Il permette à ses enfants de rester attachés à la communauté et au Califat. 

    Le prochain défunt dont je dirigerai la prière funéraire est Sayyed Massoud Ahmed Shah, originaire de Sheffield en Angleterre. Il est décédé le 8 septembre dernier des suites d’un arrêt cardiaque. Inna lillahi wa inna ilaihi raji’oun. Le premier Ahmadi de la famille était son père Sayyid Nazim Hussain (ra), qui avait fait la Bai’ah sur la main du Messie Promis (a.s.) à l’âge de 20 ans en 1902 en se rendant à Qadian. Sayyed Massoud Ahmad Shah est arrivé en 1962 au Royaume-Uni et s’est installé définitivement à Sheffield. Lorsque la communauté a été établie à Sheffield, sa résidence était le premier centre de prières, et jusqu’en 1970 il a servi en tant que président de la communauté locale. De 1997 et jusqu’à son dernier souffle, il a eu l’opportunité de servir en tant que secrétaire à la restauration. Le défunt était une personne joviale, hospitalière, gentille, animée par l’enthousiasme de servir. Il aidait les pauvres, il était pieux, sincère et fidèle. Il avait une relation de grand amour avec le Califat. Sa fille, la Dr Aisha, écrit : « Il essayait de nous garder attachés à la communauté et en particulier au Califat, et nous enjoignait de rencontrer le Calife tous les six mois. » Qu’Allah accorde la patience et le courage à sa fille et à son épouse. Qu’Il fasse preuve de pardon et de miséricorde à son égard. Qu’Allah le Très-Haut permette à ses enfants, à sa fille et à sa femme de perpétuer ses nobles actions. 


    (Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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    Deux illustres compagnons de Badr https://islam-ahmadiyya.org/deux-illustres-compagnons-de-badr-2/ Thu, 19 Nov 2020 06:06:20 +0000 https://islam-ahmadiyya.org/deux-illustres-compagnons-de-badr-2/ Dans son sermon du 13 novembre 2020, Sa Sainteté le Calife a évoqué deux autres illustres compagnons de Badr.

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  •  Sermon du vendredi 13 novembre 2020, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

    Aujourd’hui j’évoquerai les compagnons de Badr. Mais de prime abord je souhaite présenter un éclaircissement. Dans l’avant-dernier sermon j’avais évoqué Mou’adh Bin Jabal et j’avais cité un récit tiré du recueil de Mousnad Ahmad Bin Hanbal concernant la peste, dans lequel le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) déclarait que : « Prochainement vous émigrerez en Syrie et vous allez la conquérir. Mais vous serez atteints d’une maladie à boutons et à pustules et qui affectera le malade au barreau de l’échelle. »

    La traduction de ce hadith n’était pas exacte et n’était pas claire. Je vous présente de nouveau le récit avec la traduction exacte. Isma’il Bin ‘Oubaydillah relate : Mou’adh Bin Jabal a déclaré : « J’ai entendu le Saint Prophète (s.a.w.) dire : « Prochainement vous émigrerez en Syrie et vous allez la conquérir. Mais vous serez atteints d’une maladie à pustules ou causant une douleur vive et intense et apparaissant sous le nombril. »

    La traduction « qui affectera le malade au barreau de l’échelle » concernait d’autres faits et est inexacte. La traduction exacte est que [cette maladie] « apparaîtra en dessous du nombril », comme c’est le cas pour certaines pustules apparaissant dans la partie inférieure du corps, sous le nombril et au-dessus de la jambe.

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Allah vous fera tomber en martyrs par cette maladie et Il purifiera vos actes. »

    Mou’adh bin Jabal a prié : « O Allah, tu sais que Mou’adh bin Jabal a entendu ce récit par le Saint Prophète (s.a.w.), alors accorde-lui [la meilleure récompense] ainsi qu’aux membres de sa famille. » Ils ont été tous atteints par la peste et aucun d’entre eux n’a survécu. Lorsqu’une pustule s’est développée sur son index, Mou’adh a dit : « Je n’échangerai pas (ce bouton) même contre un chameau roux et je m’en contenterai. »

    C’était-là une rectification que je devais apportée. Elle a déjà été faite dans la version imprimée dans le journal Al-Fazl. J’ai souhaité vous la présenter directement.

    J’évoquais ‘Abdoullah Bin ‘Amr. Je vais continuer avec les récits à son propos. Jabir Bin ‘Abdillah relate : « Le jour de la bataille d’Ouhoud la dépouille de mon père [‘Abdoullah Bin ‘Amr] a été présentée au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Son corps avait été mutilé, ses membres tranchés, dont les oreilles et le nez. Sa dépouille a été déposée devant le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). J’ai voulu découvrir son visage mais les gens m’en ont empêché. C’est alors qu’on a entendu les cris d’une femme. D’aucuns ont dit qu’il s’agissait de la fille d’Abdoullah Bin ‘Amr, nommée Fatimah Bint ‘Amr. D’autres disaient qu’il s’agissait de la sœur d’Abdoullah Bin ‘Amr. Sur ce, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Ne pleure pas. Car les anges n’ont pas cessé de le couvrir de leurs ailes. »

    Selon un autre récit, Jabir Bin ‘Abdillah relate : « Quand on a apporté la dépouille de mon père le jour d’Ouhoud, ma tante a commencé à pleurer et j’en ai fait de même. Les gens ont voulu m’en empêcher mais le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ne l’a pas fait. Il a déclaré : « Que vous pleuriez ou non suite à son décès, par Allah, les anges n’ont pas cessé de lui recouvrir de leurs ailes jusqu’au moment où vous l’avez enterré. »

    Il existe plusieurs opinions très divergentes sur les prières funéraires des martyrs de la bataille d’Ouhoud. Selon le recueil du Sahih d’Al-Boukhari, Jabir Bin ‘Abdillah relate : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) plaçait deux martyrs d’Ouhoud dans un même tissu et demandait : « Qui d’entre les deux avait mémorisé une plus grande partie du Coran ? » Quand on indiquait vers l’un, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) le faisait placer en premier dans la tombe et il disait : « Le jour de la résurrection je témoignerais en leur faveur. » Il nous ordonnait de les enterrer tels quels avec leurs blessures. On ne lavait pas les dépouilles et on n’a pas accompli leurs prières funéraires.

    ‘Ouqbah Bin ‘Amir relate dans un autre récit d’Al-Boukhari : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a un jour dirigé les prières funéraires des martyrs de la bataille d’Ouhoud. » D’après un autre récit d’Al-Boukhari, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dirigé leur prière funéraire huit ans après la bataille d’Ouhoud.

    Selon le Sounan d’Ibn Majah, Ibn ‘Abbas relate qu’on présentait les dépouilles des martyrs d’Ouhoud au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il dirigeait leur prière funéraire en groupes de dix. La dépouille de Hamza était toujours à ses côtés tandis qu’on enlevait les dépouilles des autres martyrs.

    Selon le Sounan d’Abi Dawoud, Anas relate que les dépouilles des martyrs de la bataille d’Ouhoud n’ont pas été lavées et ils ont été enterrés avec leurs blessures. On n’a dirigé les prières funéraires d’aucun d’entre eux.

    Selon un autre récit du Sounan d’Abi Dawoud, Anas relate que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’avait dirigé la prière funéraire de personne hormis celle de Hamza après la bataille d’Ouhoud.

    Selon le Sounan al-Tirmidhi, Anas Bin Malik relate que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’avait accompli les prières funéraires d’aucun des martyrs d’Ouhoud.

    Selon la Sirat d’Ibn Hicham et de Halabiyyah, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait en premier accompli la prière funéraire de Hamza de parmi les martyrs d’Ouhoud. Il avait fait sept Takbirât pour lors de la prière funéraire. Selon Al-Sirat al-Halabiyyah il aurait récité les Takbirât à quatre reprises.

    Par la suite on présentait les martyrs un par un : on les plaçait à côté de la dépouille de Hamza. Il dirigeait la prière funéraire de tout deux. C’est ainsi qu’il aurait dirigé la prière funéraire de chaque martyr une fois et celle de Hamza 72 fois ou 92 fois selon d’autres.

    Selon Dala’il al-Noubouwwah un autre livre de la Sirah, on plaçait les dépouilles de neufs martyrs à côté de celle de Hamza. On accomplissait leur prière funéraire. Ensuite, on enlevait les neuf dépouilles et on en ramenait neuf autres. C’est ainsi qu’on a accompli les prières funéraires de tous les martyrs. Dans chacune des prières funéraires, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répété les Takbirât à sept reprises.

    La biographie Al-Halabiyyah et le Dala’il al-Noubouwwah ont débattu à propos des prières funéraires des martyrs d’Ouhoud. D’après ces deux ouvrages, le récit de Jabir Bin ‘Abdillah est plus authentique, récit selon lequel le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait ordonné que les martyrs soient enterrés avec leurs blessures : leurs dépouilles n’ont pas été lavées et on n’a pas accompli leurs prières funéraires.

    L’Imam al-Chafi’i relate que d’après la série de récits, il est certain que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’avait pas dirigé les prières funéraires des martyrs d’Ouhoud. Les récits affirmant qu’il aurait dirigé leur prière funéraire et qu’il aurait récité les Takbirât soixante-dix fois sur la dépouille de Hamza ne sont pas authentiques. ‘Ouqbah Bin ‘Amir déclare quant à lui que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait dirigé leurs prières funéraires après huit ans.

    Comme je l’ai dit il y a eu de longs débats à ce propos. En voici d’autres ici.

    Dans le chapitre As-Salatou ‘Alach-Chahid de son recueil, l’Imam al-Boukhari n’a relaté que deux hadiths. Le premier a été rapporté par Jabir Bin ‘Abdillah et il y affirme sans ambiguïté que les dépouilles des martyrs d’Ouhoud n’ont pas été lavées et qu’on n’a pas non plus accompli leur prière funéraire. Le deuxième hadith a été relaté par ‘Ouqbah Bin ‘Amir ; il y déclare : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est sorti un jour et il a accompli la prière funéraire des martyrs d’Ouhoud. »

    Ce même hadith a été consigné sous le chapitre sur la bataille d’Ouhoud dans le recueil d’Al-Boukhari.

    Le même compagnon relate : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a prié pour les martyrs d’Ouhoud après huit ans. Sa prière ressemblait à celle faite par les vivants pour souhaiter adieu à leurs morts. »

    De même, le ‘Allamah Ibn Hajr al-‘Asqalani explique que d’après l’Imam al-Chafi’i on ne fait pas la prière funéraire sur la tombe d’un trépassé longtemps après son décès. Selon l’Imam al-Chafi’i, lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a su qu’il était sur le point de mourir, il est parti sur les tombes des martyrs, leur a souhaité adieu, a prié pour eux et a demandé pardon pour eux.

    Dans son ouvrage Sirat-Khatamun-Nabiyyine, Hazrat Mirza Bashir Ahmad Saheb déclare : « Après avoir préparé les cadavres, l’enterrement a débuté. Le Saint Prophète a ordonné que les vêtements sur les corps des martyrs soient laissés tels quels et que leurs dépouilles ne soient pas lavées. Si quelqu’un avait un tissu supplémentaire qui pourrait être utilisé comme linceul, le Saint Prophète a ordonné qu’il soit enroulé autour des vêtements existants portés par le martyr. La prière funéraire n’était pas non plus accomplie à l’époque. En tant que tels, les martyrs ont été enterrés sans être lavés et sans prière funéraire. Généralement, deux compagnons étaient enveloppés ensemble dans un seul tissu et enterrés dans une seule tombe. Selon les instructions du Saint Prophète, un compagnon qui avait mémorisé une plus grande partie du Saint Coran était d’abord descendu dans la tombe. Bien qu’une prière funéraire n’ait pas été offerte à l’époque, par la suite, lorsque le Saint Prophète sentit sa mort se rapprocher, il a accompli la prière funéraire des martyrs d’Ouhoud. »

    Hazrat Mirza Bashir Ahmad Saheb a tiré ces conclusions de différents récits historiques. Il se peut que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ait dirigé leur prière funéraire ou qu’il ait tout simplement prié pour eux. Mais en tout cas il a accompli la prière funéraire avec grande ferveur et il a prié pour eux avec beaucoup de douleur.

    Il se peut qu’il soit parti prier sur les tombes de chacun d’entre eux. Il a prié avec beaucoup de peine pour eux.

    Jabir Bin ‘Abdillah relate : « Six mois après la bataille d’Ouhoud, j’ai creusé une tombe pour mon père et je l’y ai enterré. Son cadavre n’avait pas changé sauf des brins de sa barbe qui s’étaient mêlés au sol. »

    Selon un autre récit Jabir Bin ‘Abdillah relate : « On enterrait deux martyrs dans la même tombe. Un compagnon a été enterré avec mon père. Après six mois, j’ai voulu déterrer sa dépouille pour l’enterrer dans une tombe séparée. Je l’ai sorti de la tombe et j’ai constaté que le sol n’avait pas affecté son corps sauf une partie de sa chair. »

    Quarante ans après la bataille d’Ouhoud, lors de son règne, l’Emir Mou’awiyah a fait creuser un canal dont l’eau est entrée dans les tombes des martyrs d’Ouhoud. L’eau est entrée dans la tombe d’Abdoullah Bin ‘Amr et d’Amr Bin Al-Jamouh. Quand on a ouvert leurs tombes, il y avait deux tissus sur leurs dépouilles. Le rapporteur déclare qu’on pouvait voir les blessures sur leurs visages et leurs mains. Le récit est douteux. Je l’évoque ici mais cela ne veut pas dire qu’il est digne de confiance. Il a été mentionné dans certains recueils d’histoires que d’aucuns lisent ; et c’est pour cette raison que j’en fais mention ici. Il se peut que ce récit contienne des exagérations. Il déclare que lorsqu’on a levé sa main qui reposait sur une des blessures, du sang en coulait. Ceci est impossible. Ensuite on aurait replacé sa main et le saignement se serait arrêté. On tombe ainsi sur des récits douteux de la sorte.

    Jabir Bin ‘Abdillah déclare que lorsqu’il a vu son père dans la tombe celui-ci semblait dormir. Or, dans un autre récit, il déclare que sa chair a été affectée lorsqu’il l’avait déterré six mois après la bataille d’Ouhoud.

    Il est impossible que son corps ait été préservé tel quel pendant quarante ans et qu’il n’en restait pas que les os. Il s’agit là d’un fait naturel. Il est impossible que le corps n’ait pas décomposé.

    Jabir Bin ‘Abdillah relate : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) m’a rencontré et m’a dit : « Ô Jabir ! Que se passe-t-il ? Je te vois triste. » J’ai répondu : « Ô Envoyé d’Allah ! Mon père est tombé en martyr à Ouhoud : il a laissé derrière lui des dettes et ses enfants. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a dit : « Ne souhaites-tu pas que je te donne la bonne nouvelle de la rencontre de ton père avec Allah ? » J’ai déclaré : « Oui ! Ô Envoyé d’Allah ! » Il a répondu : « Allah a toujours parlé aux autres derrière un voile. Mais Il a ranimé ton père et Il lui a parlé directement. Il a déclaré : « Ô Mon serviteur ! Demande-moi et je t’exaucerai ! » Ton père a répondu : « Ô Mon Seigneur ! Accorde-moi la vie afin que je sois tué de nouveau dans Ta voie. » Selon un récit ‘Abdoullah aurait déclaré : « Ô Mon Seigneur ! Je ne T’ai pas adoré comme il se doit. Je souhaite que Tu m’envoies de nouveau au monde afin que je puisse combattre dans Ta voie aux côtés de Ton Prophète et afin que je meure de nouveau dans Ta voie. » Allah a répondu : « J’ai décrété que celui qui meurt ne retourne pas de nouveau sur terre. » ‘Abdoullah Bin ‘Amr a déclaré : « Ô Mon Seigneur ! Transmets cela à ceux que j’ai laissés en arrière. » Sur ce, Allah a révélé ce verset :

    وَلَا تَحْسَبَنَّ الَّذِينَ قُتِلُوا فِي سَبِيلِ اللَّهِ أَمْوَاتًا بَلْ أَحْيَاءٌ عِنْدَ رَبِّهِمْ يُرْزَقُونَ

    « Ne pense pas que ceux qui ont péri pour la cause d’Allah soient morts. Non, ils sont vivants, en la présence de leur Seigneur et reçoivent des présents. » (3 : 170)

    J’avais mentionné ce récit dans le passé en évoquant Jabir Bin ‘Abdillah.

    Dans un de ses discours prononcés avant son élection, le quatrième Calife avait évoqué cette conversation entre Dieu et ‘Abdoullah Bin ‘Amr. Il déclare : « Ce récit regorge d’aspects sublimes. Il dévoile de nouvelles beautés quel que soit l’angle sous lequel on l’examine. Entre autres, ce récit nous explique comment le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était en contact permanent avec son Seigneur. Il faisait montre de compassion envers les hommes tout en étant lié avec son Seigneur. D’une part, il s’était incliné vers ses compagnons et d’autre part il était attaché à son Seigneur. En temps de paix et en temps de guerre, il était à la fois au plus près d’Allah et au plus près de l’humanité et ne cessait de gravir les [échelons des] éminences spirituelles [décrit dans le verset]

    دَنَا فَتَدَلَّى

    Si un regard examinait le champ de bataille l’autre contemplait la beauté de l’Etre aimé. Si une oreille était gracieusement attentive aux requêtes de ses compagnons, l’autre écoutait les tendres paroles de son Seigneur. Ses mains étaient à l’œuvre tandis que son cœur se vouait au souvenir de Dieu. Quand il rassurait ses compagnons, Allah le réconfortait. En l’informant des sentiments d’Abdoullah Bin ‘Amr, Dieu disait au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : « Ô toi qui m’aimes le plus d’entre tous les hommes ! Vois comment J’ai empli le cœur de Mes serviteurs pétris de gnose de ton amour ! Même après avoir quitté ce monde, le souvenir de ta personne leur meurtrit le cœur. T’avoir abandonné sur le champ de bataille leur meurtrit le cœur. Devant ta personne, le paradis n’a pour eux aucun attrait. Etre transpercés de glaives acérés maintes et maintes fois en ta compagnie est leur unique paradis. »

    Jabir Bin ‘Abdillah relate : « ‘Abdoullah Bin ‘Amr était endetté lorsqu’il est tombé en martyr. J’ai demandé au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) de convaincre ses créanciers de diminuer une partie de ses dettes. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) l’a fait mais ses créanciers n’ont pas réduit ses dettes. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) m’a dit : « Sépare les dattes [de la variété] ‘Ajwa de celles du genre ‘Idhq Bin Zayd ensuite envoie-moi un message. Je l’ai fait et j’ai demandé au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) de venir. Il est venu et il s’est assis entre les tas de dattes. Ensuite il m’a dit : « Pèse les dattes et offres-en aux créanciers. » Je l’ai fait et je les ai remboursés en intégralité. Mais il me restait des dattes, comme si elles n’avaient pas diminué.

    ‘Abdoullah Bin ‘Amr avait laissé derrière lui son fils, Jabir Bin ‘Abdillah, et six filles. Selon un récit du Sahih d’Al-Boukhari, il aurait laissé entre sept à neuf filles derrière lui.

    Le prochain compagnon que j’évoquerai se nomme Abou Doujanah Simak Bin Kharacha. Il appartenait au clan des Banou Sa’idah de la tribu de Khazraj des Ansar. Son père se nommait Kharacha. Selon certains il appartenait à la tribu d’Aws et c’était son grand-père paternel qui s’appelait Kharacha. Sa mère se nommait Hazma Bint Harmalah. Il était plus connu par son nom d’emprunt Abou Doujanah que par son nom d’origine. Un de ses fils se nommait Khalid : sa mère était Amina Bint ‘Amr.

    Quand ‘Outbah Bin Ghazwan a quitté La Mecque pour s’établir à Médine, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a établi un lien de fraternité entre lui et Abou Doujanah. Abou Doujanah avait participé aux batailles de Badr et d’Ouhoud et aussi aux autres campagnes en compagnie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

    Abou Doujanah était compté parmi les illustres compagnons des Ansar. Il avait joué de grands rôles lors des batailles du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

    Il faisait montre d’un grand courage lors des batailles. Il était un cavalier émérite. Il avait un mouchoir rouge qu’il portait à la tête, uniquement lors des batailles. Lorsqu’il mettait son turban, les gens savaient qu’il était prêt à se battre. Il était compté parmi les braves. Le père de Muhammad Bin Ibrahim relate : « Abou Doujanah était reconnu lors des batailles en raison de son turban de couleur rouge. Il le portait au cours de la bataille de Badr. » Muhammad Bin ‘Oumar déclare : « Abou Doujanah le portait le jour de la bataille d’Ouhoud. Il s’était tenu fermement aux côtés du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et il lui avait prêté le serment d’allégeance de le défendre jusqu’à la mort. »

    Le jour de la bataille d’Ouhoud, Abou Doujanah et Mous’ab Bin ‘Oumayr ont défendu le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) corps et âme. Abou Doujanah a été grièvement blessé. Mous’ab Bin ‘Oumayr quant à lui est tombé en martyr ce jour-là.

    Anas relate que le jour de la bataille d’Ouhoud le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a pris une épée et il a déclaré : « Qui la prendra ? » Tous les compagnons ont levé leurs mains et ils disaient tous : « Moi ! Moi ! » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Qui fera honneur à ses droits ? » Anas a déclaré : « Les gens se sont retenus. Sur ce, Simak Bin Kharacha, Abou Doujanah, a déclaré : « Je ferai honneur à ses droits ! » Anas ajoute : « Il a pris l’épée et il a fendu avec les têtes des polythéistes. » Ce hadith est tiré du recueil de Mouslim.

    Selon un autre récit, Abou Doujanah a demandé : « Quels sont les droits de cette épée ? » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répondu : « Ne pas tuer de musulman avec et ne pas prendre la fuite devant un mécréant avec cette épée entre les mains. » C’est-à-dire de se battre avec bravoure.

    Sur ce, Abou Doujanah a déclaré : « Je prends cette épée et je lui ferai honneur. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) l’a remis entre ses mains ; et il a en effet fendu les têtes des polythéistes avec. Il récitait ces vers à cette occasion :

    « J’avais fait une promesse à mes amis lorsque nous étions sous les palmiers-dattiers de Safa. Ma promesse était : « Je ne me tiendrai pas à l’arrière de l’armée et je combattrai l’ennemi avec l’épée d’Allah et de Son Prophète. »

    Quand Abou Doujanah marchait d’une allure fière vers les rangs des soldats ennemis le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait déclaré : « Allah déteste pareille démarche sauf en cette occasion (de guerre). » Al-Zoubayr Bin al-‘Awwam déclare : « Le jour de la bataille d’Ouhoud, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a présenté une épée et a déclaré : « Qui prendra cette épée et qui honorera ses droits? »

    Al-Zoubayr a déclaré : « Moi, ô Prophète d’Allah ! » Mais il s’est détourné de moi. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répété : « Qui prendra cette épée et qui honorera ses droits ? » Al-Zoubayr a déclaré de nouveau : « Moi, ô Envoyé d’Allah ! » Mais il s’est détourné de moi de nouveau. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a demandé de nouveau : « Qui prendra cette épée et qui honorera ses droits ? » Abou Doujanah Simak Bin Kharacha a répondu : « Moi. Je prends cette épée et j’honorerai ses droits. Quels sont ses droits ? » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répondu : « Ne pas tuer un musulman avec et ne pas prendre la fuite avec cette épée entre les mains, mais de combattre avec bravoure. »

    Al-Zoubayr déclare : « Par la suite, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a remis l’épée entre les mains d’Abou Doujanah. Lorsque celui-ci se mettait au combat, il portait un couvre-chef rouge.

    Al-Zoubayr commente : [Je pensai :] « Je verrai aujourd’hui comment il honorera les droits de cette épée. »

    [Il continue :] « Abou Doujanah tuait et tranchait tous ceux qui se mettaient au travers de sa route et il ne cessa d’avancer au point où il avait traversé les rangs ennemis pour arriver tout près de leurs femmes qui battaient leurs tambours aux pieds de la colline. L’une d’entre elle disait : « Nous sommes les filles d’At-Tariq, l’étoile du matin. Nous voyageons sur des nuages. Si vous avancez bravement nous vous prendrons dans les bras et placerons des coussins pour vous. Si vous prenez la fuite nous allons nous séparer de vous, une telle séparation qui mettra fin à tout amour entre nous. »

    Al-Zoubayr déclare : « J’ai vu Abou Doujanah lever son épée pour frapper une femme. Mais il s’est retenu. Après la bataille je lui ai dit : « J’ai vu chacun de tes combats. Tu étais sur le point de tuer une femme mais tu t’es retenu. Pourquoi cela ? » Il a répondu : « Par Allah ! J’ai honoré l’épée du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en évitant de tuer une femme avec. C’est pour cette raison que je me suis retenu. »

    Selon un autre récit, cette femme était Hind l’épouse d’Abou Soufyan qui chantait avec les autres femmes. Quand Abou Doujanah a soulevé son épée pour la frapper elle a crié : « Ô Sakhr ! » (C’est-à-dire « Au secours »). Mais personne n’est venu la secourir. Abou Doujanah a baissé son épée et il est reparti.

    Quand Al-Zoubayr l’a questionné sur son geste, il a déclaré : « Je ne souhaitais pas tuer une femme sans soutien avec l’épée du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). »

    Dans son ouvrage Sirat-Khatam-oun-Nabiyyine, Hazrat Mirza Bashir Ahmad Saheb a évoqué cet incident concernant Abou Doujanah en ces termes : « En voyant ce spectacle de leur défaite lors des duels, les mécréants sont devenus furieux et ont lancé une attaque. Proclamant la grandeur de Dieu, les musulmans ont également avancé et les deux armées se sont violemment confrontées. C’est peut-être à cette occasion que le Saint Prophète a pris son épée à la main et a déclaré : « Qui prendra cette épée et lui rendra justice ? » De nombreux compagnons ont tendu la main souhaitant mériter cet honneur, dont ‘Oumar et Al-Zoubayr, et selon d’autres récits, même Abou Bakr et ‘Ali. Cependant le Saint Prophète s’est retenu et a continué à dire : « Qui pourra rendre justice à cette épée ? » Finalement, Abou Doujanah al-Ansari a tendu la main et a déclaré : « Ô Messager d’Allah ! Accordez-moi cet honneur ! » Le Saint Prophète lui a confié l’épée et Abou Doujanah s’est avancé avec l’arme à la main, marchant fièrement vers les mécréants. Le Saint Prophète s’est adressé aux compagnons en disant : « Allah déteste pareille démarche, mais pas lors d’une occasion comme celle-ci. »

    Al-Zoubayr était le plus désireux de recevoir l’épée du Saint Prophète. Il estimait que ce mérite lui revenait parce qu’il était un proche parent du Saint Prophète. Il en a été fort tourmenté, se demandant pourquoi le Saint Prophète ne lui avait pas confié cette épée, mais l’avait offert à Abou Doujanah. Afin d’apaiser son anxiété, il s’est juré de suivre Abou Doujanah sur le champ de bataille, afin qu’il puisse être témoin de l’usage de cette épée. Il raconte : « Abou Doujanah a noué un tissu rouge autour de sa tête, et prenant cette épée à la main, tout en fredonnant doucement des chants de louange de Dieu, il a pénétré les rangs des idolâtres. Il semait la mort autour de lui là où il passait. Tous ceux qui croisaient son chemin mouraient entre ses mains.

    Se frayant un chemin à travers l’armée des Qouraych, il a émergé au coin opposé de l’armée, où se tenaient les femmes des Qurayshites. Hind, la femme d’Abu Soufyan, qui encourageait ses hommes avec beaucoup de zèle, est venue devant lui. Abou Doujanah a levé son épée pour la frapper ; Hind a hurlé, appelant ses hommes à l’aide, mais personne n’est venu à son aide. Cependant, Abou Doujanah a abaissé son épée et s’est éloigné de cet endroit. »

    Al-Zoubayr raconte : « J’ai demandé à Abou Doujanah : « Que s’est-il passé ? Tu as d’abord levé l’épée, puis tu l’as abaissée. » Il a répondu : « Mon cœur ne pouvait pas accepter que j’utilise l’épée du Saint Prophète contre une femme qui d’ailleurs n’avait aucun homme pour la protéger. »

    Al-Zoubayr raconte : « C’est alors que j’ai compris qu’Abou Doujanah avait fait honneur à l’épée du Saint Prophète et que je n’aurais peut-être pas pu en faire de même ; et ainsi, mes doutes ont disparu. »

    Le deuxième Calife relate cet incident en ces termes : « Au cours de la bataille d’Ouhoud le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a présenté une épée en disant : « Je la confierai à celui qui promet de l’honorer. » Nombre de compagnons ont voulu la prendre. Mais il l’a confiée à Abou Doujanah al-Ansari. Lors de la bataille quelques soldats ennemis ont lancé un assaut contre Abou Doujanah. Quand il se battait contre eux il a constaté que l’un des leurs se battait avec un plus grand zèle. Abou Doujanah a bondi dans sa direction, l’épée à la main. Mais il l’a laissé et il est retourné. Un de ses amis lui a demandé pourquoi il avait laissé la vie sauve à cet ennemi. Abou Doujanah a répondu : « Quand je me suis approché de lui, il a prononcé une phrase qui m’a fait comprendre qu’il s’agissait en fait d’une femme. » Son compagnon lui a dit : « Elle se battait comme les autres soldats, pourquoi ne l’as-tu pas tuée ? » Abou Doujanah a répondu : « Je ne souhaitais pas frapper une faible femme par l’épée confiée par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). »

    Hazrat Mousleh Maw’oud ajoute : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a toujours encouragé ses disciples à respecter les femmes. C’est pour cette raison que les femmes des Kouffar tentaient de nuire aux musulmans. Mais ces derniers enduraient sans broncher pareilles exactions de leurs parts. »

    Sir William Muir, un orientaliste célèbre, déclare ceci à propos d’Abou Doujanah : « Au début de l’action, Mohammad a pris son épée et a demandé : « Qui prendra cette épée et lui donnera son dû ? » ‘Oumar, Al-Zoubayr et d’autres ont exprimé leurs désirs, mais le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a rejeté leurs requêtes. En fin de compte Abou Doujanah a fait sa requête et le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a confié l’épée et il a commencé à décapiter les mécréants avec. »

    « Contraints par l’ardeur féroce des musulmans, l’armée Mecquoise a commencé à vaciller. Leur cavalerie cherchait à plusieurs reprises à tourner le flanc gauche de Muhammad ; mais ils furent à chaque fois repoussés par le tir à l’arc féroce de la petite bande qu’il avait postée sur la hauteur voisine. Le même mépris audacieux du danger était affiché par les musulmans qu’à Badr.

    Les rangs de l’armée mecquoise se brisaient lorsqu’Abou Doujanah, distingué par le tissu rouge enroulé autour de son casque, lançait ses assauts avec une épée que lui avait donnée Mohammad, infligeant la mort de tous côtés. Hamza était visible [partout] grâce à sa plume d’autruche flottant dans l’air ; Ali était marqué par son long panache blanc et Al-Zoubayr était connu par son turban jaune vif ; comme des héros dans les batailles de l’Iliade ils semaient la confusion et la mort partout où ils apparaissaient. Telles étaient les scènes qui formèrent les héros des conquêtes musulmanes. »

    Ces faits susmentionnés ont été évoqués dans l’ouvrage Sirat-Khatamoun-Nabiyyine.

    Ibn ‘Abbas relate : « Lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est retourné d’Ouhoud, il a confié son épée à sa fille Fatima et lui a dit : « Ô ma fille ! Lave le sang de cette épée. » ‘Ali lui a aussi confié son épée et lui a dit : « Lave le sang de la mienne aussi. Par Allah ! Elle m’a été très utile lors de la bataille. » Sur ce le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Si aujourd’hui tu t’es battu vaillamment avec ton épée, sache que Sahl Bin Hounayf et Abou Doujanah en ont fait de même. »

    Selon un autre récit on trouve aussi mention du nom de Harith Bin Sima en sus de celui de Sahl Bin Hounayf.

    Zayd Bin Aslam relate que les gens se sont présentés à Abou Doujanah lorsqu’il était souffrant. Mais son visage était resplendissant. On lui en a demandé la raison. Il a répondu : « J’ai accompli deux œuvres qui selon moi sont importantes et fermes : de prime abord, je n’énonce aucun propos qui ne concerne pas ma personne. Deuxièmement, j’ai toujours nourri de bons sentiments à l’endroit des musulmans. »

    Abou Doujanah est tombé en martyr en l’an 12 de l’Hégire lors de la bataille de Yamamah. Après la disparition du Saint Prophète (s.a.w.), Mousaylamah le Menteur prétendit à tort d’être un prophète et projeta d’attaquer Médine. Afin de les affronter, Abou Bakr a envoyé une armée en l’an 12 de l’Hégire : Abou Doujanah faisait également partie de cette armée. Abou Doujanah a combattu férocement lors de cette bataille de Yamamah et a mérité le statut de martyr. Une grande partie de l’armée de Mousaylamah Le Menteur qui s’était rebellée contre Médine était constituée des Banou Hounayfah. Ils étaient une ancienne tribu arabe et avaient un verger à Yamamah dans lequel ils avaient établi un camp et combattaient à partir de là. Les musulmans n’ont pas pu entrer dans le verger. Abou Doujanah a demandé de le jeter à l’intérieur du verger et les musulmans l’y ont aidé. Mais il s’est brisé une jambe lors de la chute. Malgré cela, il s’est battu contre les idolâtres à la porte du verger et en les repoussant, les musulmans ont pu entrer. Abou Doujanah avait accompagné ‘Abdoullah bin Zayd et Wahchi bin Harb pour tuer Mousaylamah Le Menteur. Abou Doujanah a connu le martyre le jour de Yamamah.

    Selon un autre récit Abou Doujanah est décédé lors de la bataille de Siffin en combattant aux côtés d’Ali, mais cette narration semble moins fiable. Le premier récit est plus authentique et est largement cité. J’avais relaté le récit précédemment et j’évoque ici la partie liée à Abou Doujanah.

    Abou Doujanah était un des Ansar de Médine. Il a accepté l’islam avant la migration vers Médine. Il a eu l’honneur de participer à la bataille de Badr aux côtés du Saint Prophète (s.a.w.) et a fait preuve d’une grande bravoure. De même, il a pris part à la bataille d’Ouhoud. Les musulmans ont subi un revers lors de la bataille après leur mainmise initiale : en laissant une zone exposée, les mécréants ont attaqué à nouveau et la situation s’est retournée contre les musulmans. Abou Doujanah faisait partie du groupe de compagnons qui étaient près du Saint Prophète (s.a.w.) en ces instants. Il a été gravement blessé en défendant le Saint Prophète (s.a.w.) : cependant, malgré ces blessures, il n’a jamais bougé de sa place.

    Une fois pendant une période de maladie, il a dit à son ami : « Peut-être qu’Allah le Tout-Puissant acceptera deux de mes actes. Premièrement, je ne m’implique jamais dans des poursuites vaines. Je ne suis pas coupable de médisance. Deuxièmement, je n’ai jamais nourri dans mon cœur aucune méchanceté ou rancune à l’endroit des musulmans. »

    Ceci conclut les récits liés à Abou Doujanah.

    J’évoquerai maintenant certains membres récemment décédés, dont je dirigerai les prières funéraires en l’absence des dépouilles, parmi lesquels il se trouve un martyr, Mahboob Khan Sahib, fils de Sayyed Jalal Sahib du district de Peshawar. Il est tombé en martyr quelques jours de cela.

    A 8 heures du matin le 8 novembre 2020, des opposants à l’Ahmadiyya l’ont abattu dans le village de Shaikh Muhammadi, Peshawar, et il est tombé en martyr. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons.

    Selon les rapports, le 6 novembre, Mahboob Khan Sahib s’était rendu à Khushal, à Peshawar, pour rendre visite à sa petite-fille, qui vit avec sa famille dans le quartier voisin de Shaikh Muhammadi. Il est sorti le 8 novembre, pour rentrer à la maison. Il était proche de l’arrêt de bus lorsque des assaillants inconnus, qui le suivaient, ont ouvert le feu sur lui. Une balle a touché l’arrière de sa tête et est sortie de l’avant, ce qui a entraîné sa mort sur le coup. En vérité, nous appartenons à Allah et à Lui nous retournerons.

    Les tueurs ont pris la fuite : ou en fait il n’y avait qu’un seul tueur, qui s’est enfui. Le martyr avait environ 80 ans. Il avait pris sa retraite du département de la santé publique en tant que surintendant dans 2002 et était retraité. Le père du défunt, Sayyed Jalal Sahib, avait prêté le serment d’allégeance dans les années 30. Le défunt était un ahmadi de naissance et possédait de nombreuses qualités. Il accomplissait régulièrement les prières de Tahajjoud. Il était honorable, compatissant, hospitalier et très généreux.

    Il avait une grande passion pour la prédication et il était toujours prêt à inviter les autres vers Allah. Chaque fois qu’on lui conseillait de prendre des précautions, il répondait toujours : « Le moment de rencontrer mon Seigneur est proche. Si je mérite le martyre par ce biais, ce sera là une grande faveur. » Son désir a été exaucé.

    En 1966 Muhammad Saeed, le père de Miraj Begum, l’épouse du défunt, ainsi que Bashir Ahmad – oncle paternel de cette dernière – sont tous deux tombés en martyrs. Cet honneur a également été accordé à son mari. De cette manière, elle est la fille d’un martyr, nièce d’un martyr et épouse d’un martyr.

    ll laisse derrière lui sa femme Miraj Begum, ses deux fils, Munawwar et Fazal Ahmad, ses deux filles Zakia Begum et Wahida Begum. Il a, de ses fils, un petit-fils et une petite-fille et, de ses filles, six petits-fils et quatre petites-filles. Son fils cadet a obtenu un doctorat en microbiologie. Il vit actuellement en Australie. Son fils Fazal Ahmad vit en Allemagne. Il est également éduqué : il a obtenu un master en langue anglaise. Son fils Munawwar Khan écrit : « Le défunt faisait tout pour maintenir la paix dans son quartier. Parfois, lorsqu’une dispute éclatait entre deux groupes, il payait lui-même le prix du sang pour les réconcilier. Il se tenait toujours prêt à aider les pauvres. Les gens lui faisaient part sans aucune hésitation de leurs besoins. Il mettait toujours de l’argent et des denrées de côté pour les aider. Il avait un tempérament humble et était circonspect de nature. Il était très patient, empathique, et se tenait toujours prêt pour aider les autres. Qu’Allah exalte le rang du défunt et qu’Il permette à sa descendance de perpétuer ses actions pieuses.

    Le deuxième défunt dont je dirigerai la prière funéraire se nomme Fakhar Ahmad Farrukh qui était missionnaire au Pakistan. Il est décédé le premier novembre 2020 à 18h15 dans un accident de route avec son fils Ihtesham Abdullah. Ils rentraient d’Ahmadnagar. Inna lillahi wa inna ilaihi raji’oun. L’accident était très grave : père et fils sont décédés sur le coup. Par la grâce d’Allah, Fakhar Saheb était Moussi. Son père, Saif-ul-Rahman, avait fait la Bai’ah. Il n’y avait aucun ahmadi dans leur famille. Il avait fait la Bai’ah en 1968 et était le premier à avoir embrassé l’Ahmadiyya au sein de sa famille. En 1996, après avoir été diplômé de la Jamia Ahmadiyya de Rabwah, Fakhar Saheb a eu l’opportunité de servir dans différents endroits. Par la suite, il a été affecté en Côte d’Ivoire en Afrique de l’Ouest et ensuite à Ahmadnagar où il servait depuis huit ans. Il a épousé Tahira Fakhar, qui est la fille d’Asghar Ali. Il a eu quatre filles et un fils de ce mariage. Son fils, Ihtasham Abdullah, est décédé dans l’accident avec lui. Il laisse en deuil sa femme et ses quatre filles, sa mère et ses frères et sœurs. Ses filles se prénomment Wajiha, Amatus Subooh, Kafia Samrin Fakhar et Mahrine Fakhar.

    L’épouse de Fakhar Saheb, Tahira Saheba écrit : « Lorsque nous nous sommes mariés, mon époux vivait dans le village de Khoshab où il avait été affecté. Lorsque je suis arrivée dans la mission, il m’a rappelé les devoirs de la femme d’un missionnaire, et il m’a dit que j’étais dédiée avec lui dorénavant, et que je devrais également m’investir pleinement dans les activités de la communauté. »

    Il a ainsi fait son éducation. Par la suite il a été transféré à Badin. Le défunt missionnaire s’y est rendu en premier, sa femme l’a rejoint plus tard. Elle a relaté : « Le jour où je suis arrivée là-bas, bien que je l’eus prévenu de mon arrivée, il ne se trouvait pas sur place à la mission ou à la maison. Je suis restée à l’extérieur de la mosquée en plein soleil. J’ai appris que la femme d’un mou’alim était malade et qu’elle avait besoin d’une transfusion. Mon mari était donc parti faire don de son sang. A son retour je lui ai fait remarquer que j’étais restée toute la journée au soleil, alors qu’il était au courant que je venais après avoir un long voyage. Il m’a répondu que ce qu’il était parti faire était également important, et m’a expliqué qu’il faut consentir à de tels sacrifices. » Lorsqu’il s’est rendu en Côte d’Ivoire, en plus des activités religieuses, il y a fait beaucoup d’activités humanitaires aussi. Il a toujours donné préséance à la foi sur sa femme et ses enfants. Sa femme a ajouté : « Un jour, alors que ma fille était sur le point de naître, je suis tombée malade. Fakhar Saheb était sur le point de partir pour servir dans un camp médical. Le médecin avait dit que mon état était grave, mais mon mari m’a laissée en me disant :

    « Allah répandra Sa grâce. Tu es la femme d’un homme qui a dédié sa vie. Il ne t’arrivera rien. » Dans toute circonstance, il a donné préséance à la foi sur les affaires mondaines. Il était très hospitalier, il servait l’humanité et servait dans la voie de la religion. Il aimait tout le monde, ses proches et les autres. Il avait une relation d’amitié avec ses enfants. Dès qu’il y avait un problème au sein de la famille, au sein de la communauté, ou un problème lié à des personnes en dehors de la communauté, il essayait de le résoudre avec beaucoup de pédagogie et bonne humeur. Il expliquait également à ses enfants qu’ils sont les enfants d’un homme qui a dédié sa vie, d’un missionnaire, et leur enjoignait toujours à donner préséance à la foi sur les affaires mondaines, et d’être exemplaires.

    Wasif qui est missionnaire en Côte d’Ivoire, a écrit : « Fakhar Saheb est venu en Côte d’Ivoire en tant que missionnaire. Je le trouvais très sociable, jovial et possédait une bonne nature. L’un de ses traits notables était le charme avec lequel il parlait et grâce à cela, il a pu nouer des liens avec quiconque il rencontrait.

    Il a servi pendant cinq ans en tant que missionnaire dans la région d’Oumé en Côte d’Ivoire. En raison de la beauté de sa conduite et de son empathie, les petits et grands s’attachaient à lui, et font toujours mention de lui. Il aidait également financièrement en secret les pauvres avec leurs frais de transport pour se rendre à la Jalsa Salana. Pendant toute son affectation, sa région était toujours celle d’où provenaient le plus de participants.

    Samaro Haroun, l’un des mou’allims ivoiriens, a déclaré : « J’ai travaillé pendant deux ans et demi avec le défunt, il prenait soin de moi tel un frère. Ce qui m’a particulièrement marqué, c’est qu’il faisait beaucoup d’efforts, et c’était un missionnaire très dynamique. Il faisait toute tâche avec un grand sens de responsabilité et avec beaucoup de zèle. Il était toujours pressé de voir une tâche complétée rapidement, que ce soit liée au Tabligh, à la récolte des cotisations, ou à la préparation de la Jalsa Salana. En ce qui concerne le Tabligh, son empressement était tel qu’il voulait que le message de l’Ahmadiyya soit transmis le plus rapidement possible dans tous les villages. » Qu’Allah le Très-Haut exalte le rang du défunt, qu’Il protège et aide ses filles et sa femme, et qu’Il les préserve de tout souci ou difficulté à l’avenir.

    Le troisième défunt dont je dirigerai la prière funéraire est le fils du missionnaire Fakhar Ahmad Farrukh qui se prénommait Ihtesham Ahmad Abdullah. Comme je l’ai mentionné il est décédé avec son père dans un accident de la route. Par la grâce d’Allah il faisait partie du programme béni de Waqf-e-Naw ; il était étudiant en première année. Il n’était pas encore Moussi, mais il avait rempli le formulaire de Wassiyat, qu’il n’avait pas encore envoyé. La Majlis Karapardaz pourra faire le nécessaire si le formulaire avait été rempli. Sa mère a écrit : « Mon fils possédait de nombreuses qualités. Il était pieux et obéissant. Il était Waqf-e-Naw et était régulier dans ses prières. Il mettait en application toutes les directives du Zaeem Khuddam-ul-Ahmadiyya. Il servait avec joie et bonne humeur. Le jour où il est décédé, il servait également à la mosquée.

    Qu’Allah fasse preuve de pardon et de miséricorde à l’égard du défunt et qu’Il exalte son rang.

    Le prochain défunt dont je dirigerai la prière funéraire est Dr Abdul Karim, fils d’Abdul Latif de Rabwah, qui était conseiller économique de la State Bank du Pakistan. Il est décédé le 14 septembre à l’âge de 92 ans. Inna lillahi wa inna ilaihi raji’oun. Il était le petit-fils de Maulvi Mohammad Ali, qui était un compagnon du Messie Promis (a.s.). Il faisait partie de la première promotion du Lycée Talim-ul-Islam de Qadian.

    Lorsque le lycée a été transféré à Lahore après la partition, il a fait un Master à l’Université du Pendjab en tant qu’étudiant du Lycée Talim-ul-Islam. Il était l’unique étudiant de toute l’Université qui provenait du Lycée Talim-ul-Islam. Plus tard, il a reçu une bourse de la State Bank of Pakistan et s’est rendu aux États-Unis d’Amérique pour obtenir un doctorat en économie de l’Université George Washington. Il résidait à la mosquée Fazal. Dès qu’il était libre, il faisait le Tabligh. Il avait un grand amour pour le Pakistan. Au cours de sa carrière, en dépit de sa collaboration avec des organismes internationaux comme la Banque Mondiale, il est resté au Pakistan. Il a travaillé pendant une longue période pour la State Bank du Pakistan. Il a pris sa retraite en tant que conseiller.

    Au cours de sa carrière, il a eu l’opportunité de mener à bien de très nombreux projets nationaux et internationaux avec le FMI et la Banque asiatique de développement. Il a également travaillé au sein du ministère de la finance. Il a supervisé la préparation d’un budget fédéral. Pour deux ans il a également été envoyé par le FMI à Khartoum pour résoudre les problèmes économiques rencontrés par le gouvernement du Soudan. Une fois retraité de la State Bank du Pakistan, il a préféré habiter à Rabwah afin de servir la communauté. On lui demandait conseil lorsqu’il y avait des problématiques qui concernaient l’économie et la religion. Je lui demandais également conseil à travers le comité qui avait été créé. Il était de très bon conseil sur ces problématiques, il écrivait de bons articles, il faisait de recherches de façon très approfondie et il proposait des solutions à implémenter en pratique. Il a également écrit plusieurs livres dont « Les fondamentaux de l’islam » qu’il a écrit en anglais, « La philosophie de la vie selon l’islam et les principes économiques » également anglais, ainsi que Hourmat-e-Soud et Housoul-e-Rizq en ourdou également.

    En 1989, après sa retraite, sur la demande du quatrième Calife il est parti en Ouzbékistan enseigner l’économie à l’Université de Tachkent. Il y a servi pendant six mois. Le quatrième Calife avait créé un comité pour réfléchir sur les prêts immobiliers et l’intérêt qui était composé de savants et d’experts. Il y avait un sous-comité de ce comité dont il était membre. J’ai également eu l’opportunité de travailler avec lui pendant quelque temps. Comme je l’ai mentionné, il discutait en profondeur de tout point et basait son discours sur des preuves solides. Il a écrit plusieurs articles sur le système d’intérêt qu’il m’avait également envoyé. Ce sont d’excellents articles. Ils seront davantage étudiés Incha Allah. Il est possible que pour la mise en place d’un système qui va être proposé pour contrer le système usurier actuel, certains de ses avis soient également pris en compte. Qu’Allah exalte le rang du défunt, et qu’Il permette à ses enfants de perpétuer ses nobles actions.


    (Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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    Tahrik-i-Jadid et sacrifices financiers https://islam-ahmadiyya.org/tahrik-i-jadid-et-sacrifices-financiers/ Wed, 11 Nov 2020 14:42:57 +0000 https://islam-ahmadiyya.org/tahrik-i-jadid-et-sacrifices-financiers/ Dans son sermon du 11 novembre 2020, Sa Sainteté le Calife a présenté divers récits sur les sacrifices financier et a aussi commenté sur les campagnes islamophobes dans le monde.

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  •  Sermon du vendredi 06 novembre 2020, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh,  et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a cité le verset suivant du Saint Coran avant d’entamer son sermon :

    « Ceux qui dépensent leurs biens en aumône nuit et jour, secrètement et ouvertement, auront leur récompense auprès de leur Seigneur ; ils ne seront ni dans la crainte ni ne seront-ils affligés. » (2 : 275)

    Allah, dans d’innombrables [versets] du Saint Coran, enjoint aux croyants de consentir à des sacrifices financiers. Ce verset évoque l’une des qualités de ces derniers, notamment qu’ils dépensent nuit et jour dans la voie d’Allah, en secret et ouvertement. Ces deux méthodes sont acceptées par Allah l’Exalté : notamment le fait de dépenser de manière dissimulée et apparente.

    Selon un autre [verset] Allah affirme que leur intention, en dépensant dans Sa voie, est d’attirer Son plaisir. Il déclare en effet :

    وَمَا تُنْفِقُونَ إِلَّا ابْتِغَاءَ وَجْهِ اللَّهِ

    C’est-à-dire qu’ils dépensent uniquement pour mériter le plaisir d’Allah. Le plaisir divin est leur seul unique objectif.  

    Le croyant sincère accomplit des actions nobles, dépense ses biens purs dans la voie d’Allah, et s’évertue, nuit et jour, à accomplir de bonnes œuvres. Parfois, il accomplit ces actions de manière apparente et parfois secrètement. Parfois, il dépense au vu de tous et parfois en secret. Ces sacrifices sont acceptés par Allah le Très-Haut, à condition que leur objectif est de mériter la satisfaction divine. Si ces sacrifices ne sont qu’ostentation, ils ne seront point agréés par Allah, mais seront rejetés et renvoyés à ceux qui en sont coupables.

    Voici l’esprit avec lequel un croyant doit consentir à des sacrifices ; et par la grâce d’Allah c’est avec cette intention que les membres de la communauté dépensent leurs biens dans Sa voie. Si cette intention est absente, nos sacrifices seront vains. Si une personne consent à des sacrifices parce qu’elle souhaite tout simplement dépasser une autre dans ce domaine, son sacrifice sera vain. Il en est de même pour les Jama’ats locales qui souhaitent consentir à plus de sacrifices de peur qu’une autre Jama’at ne les dépasse et qu’elles ne soient appréciées plus qu’elle. La rivalité [dans les bonnes œuvres] est certes chose louable mais il ne faut pas se soucier de ce que les autres pensent de nous.

    Au lieu de cela, nous devrions nous demander si nos sacrifices sont mieux appréciés par Allah que ceux des autres : ceci est le véritable esprit de la rivalité entre les uns et les autres.

    Si certains consentent à des sacrifices financiers afin d’informer les autres fièrement que « j’ai offert tant ou tant », ou pour qu’en cas de litige, ils puissent rappeler aux titulaires de poste le montant qu’ils ont offert, et sentir ainsi qu’on doit accepter leur requête ou leur accorder telle ou telle faveur ; ou s’ils pensent qu’en sacrifiant une somme importante ils seront reconnus et loués par le Calife de l’époque ou par les responsables, eh bien, pareilles attitudes ne sont pas correctes : elles sont vaines et futiles et contredisent le véritable esprit du sacrifice. Pareilles attitudes sont, au contraire, nocives. Allah condamne de telles intentions. Si nous souhaitons dépenser dans Sa voie, nous ne devons avoir qu’un seul objectif : à savoir celui de mériter Son plaisir. Quant aux personnes dont Allah est satisfait, Il les honore certainement. Mais cet honneur doit les inciter à faire montre d’une plus grande modestie et humilité. Pareille personne est embarrassée lorsqu’elle reçoit des compliments. Elle ne souhaite être remarquée par le Calife que pour qu’il prie pour elle, et afin d’établir une relation solide avec celui-ci. Une personne souhaite naturellement profiter des supplications de celui à qui elle a prêté allégeance. Si un individu croit fermement en la véracité du Califat, il n’y a aucun mal à ce qu’il nourrisse pareil souhait. Mais l’intention ne doit pas être l’ostentation, mais le fait d’attirer le plaisir d’Allah, et que suite à ce sacrifice le Calife prie pour soi afin qu’on se rapproche davantage de Dieu, et qu’on puisse mériter Son plaisir. En effet, les supplications mutuelles des croyants favorisent leur élévation spirituelle. Pareille pensée est conforme aux enseignements d’Allah. Si une personne dépense sincèrement avec l’objectif d’attirer Son attention et Son plaisir, Il lui promet d’éloigner ses peurs et sa tristesse et de lui accorder tranquillité du cœur et consolation et de la prendre dans Ses bras.

    Par la grâce d’Allah, c’est ainsi qu’agissent les suivants du Messie Promis (a.s.) et Mahdi de cette époque, le véritable serviteur du Saint Prophète (s.a.w.). Ils font volontiers des sacrifices uniquement pour la cause de Sa religion. Allah le Très-Haut fait ensuite fructifier ces sacrifices. Ils dépensent dans Sa voie pour qu’Il soit satisfait d’eux. Allah les récompense parfois aussitôt, soit par des biens matériels soit par d’autres moyens. Nous voyons de nombreux exemples au quotidien dans la communauté : pas des dizaines, des vingtaines ou centaines d’exemples mais des milliers. Je dirai même qu’il existe des centaines de milliers d’exemples de ceux qui souhaitent uniquement la satisfaction divine, et qui les voient se manifester en leur personne. Leur foi en est renforcée. Ceux qui consentent à des sacrifices financiers doivent aussi se rappeler de leurs devoirs envers leurs épouses et leurs enfants, devoirs qu’un croyant doit remplir. Le fait de priver sa femme et ses enfants de leurs droits et de ne pas satisfaire leurs besoins est un péché. Tout en faisant naître un sentiment de contentement – en rappelant à sa famille l’importance de se contenter de ce qu’on possède – et en leur faisant prendre conscience de son importance, il faut également les conscientiser concernant le sacrifice financier.

    Les enfants de ces gens bénéficient d’une multitude de grâces divines qui nous laisse bouche-bée. Je vais maintenant présenter quelques récits de ceux ayant fait des sacrifices et qui ont obtenu des grâces divines en retour : des personnes qui ont dépensé conformément aux enseignements d’Allah et qui ont obtenu des récompenses en retour.

    Il est profitable de présenter ces récits car cela encourage les autres. Certains m’informent que ces récits les ont touchés et qu’ils les ont encouragés à consentir à des sacrifices financiers [eux aussi], et qu’ils ont également été témoins des grâces divines en conséquence. 

    Le Messie Promis (a.s.) a déclaré : « Le Saint Coran nous enjoint de ne pas dissimuler du regard des autres l’intégralité de nos actes. Certes en accord à la sagesse, il faut accomplir certaines œuvres méritoires en secret, notamment lorsque cela est meilleur pour votre ego ; et il faut en accomplir d’autres ouvertement lorsque cela peut être profitable à autrui – et ce afin de recevoir une double récompense. Cela permettra également aux faibles, d’être inspirés et d’en faire de même. » Il ajoute : « Encouragez les autres non seulement par la parole mais également par vos actes, car les encouragements verbaux ne sont pas toujours efficaces. Le plus souvent ce sont les actions qui le sont. »

    J’ai mentionné ces récits [dans le passé] ou j’en évoquerai aussi aujourd’hui. A noter que ce ne sont pas les intéressés qui me demandent de le faire. Je le fais de mon propre chef, afin qu’ils puissent influencer positivement les autres. Certains m’écrivent également de ne pas mentionner leur nom si je décide d’évoquer leurs récits. Je vais donc présenter quelques récits. Qu’Allah fasse que les personnes concernées puissent en recevoir une double récompense : d’une part pour avoir fait des sacrifices dans la voie d’Allah, et d’autre part pour avoir inspiré les autres par leur exemple et leurs actes à en faire de même.

    Après la Bai’ah, certaines personnes n’ont qu’une envie : celle de faire des sacrifices financiers afin d’attirer le plaisir d’Allah. A ce sujet, le missionnaire de l’Albanie, M. Samad, écrit ceci : « Le Calife avait prononcé un discours dans le cadre de la Jalsa Salana 2020 où il avait évoqué les grâces divines. Un frère albanais prénommé Xhafer Koçi (prononcé Djafer Kotchi) était en train d’écouter ce discours. » Lors de ce discours j’avais également relaté comment M. Xhafer avait accepté l’ahmadiyya. Le missionnaire ajoute : « Jusqu’au mois d’août, M. Xhafer n’avait aucun revenu financier. Un jour, après la prière du vendredi, il m’a demandé : « Les autres jeunes ahmadis paient des cotisations ; expliquez-moi de quoi il s’agit. » Je lui ai donc expliqué de nouveau le système des cotisations. Le même mois, il a trouvé un locataire pour un appartement qu’il avait mis en location et il a reçu un loyer. A partir de ce revenu, il avait payé sa cotisation, et bien plus que le taux en vigueur.  M. Xhafer m’a dit : « Après avoir réglé ma cotisation selon le taux fixé par le Messie Promis (a.s.), mettez le reste de la somme dans les fonds de Tahrik-i-Jadid et Waqf-i-Jadid. » Le missionnaire ajoute : « Je lui ai dit qu’Allah le Très-Haut a promis dans le Saint Coran qu’Il multipliera les récompenses de ceux qui font des sacrifices financiers. » Ce frère a répondu : « Je n’ai pas contribué ces sommes avec cette intention. Je l’ai fait pour qu’Allah soit satisfait de moi, et car le Messie Promis (a.s.) nous enjoint de consentir à des sacrifices financiers dans la voie de la religion, tout comme l’islam nous enjoint également de le faire. » Désormais, ce frère paie régulièrement ses cotisations tous les mois. »

    Ainsi ceux qui [naguère] étaient impliqués dans le monde, changent rapidement de mentalité.

    Un missionnaire en Argentine, M. Sarwar, écrit : « La nation argentine éprouve de nombreuses difficultés en raison de la crise du coronavirus et de l’inflation. [J’ai] cependant informé les nouveaux convertis que dépenser dans la voie d’Allah fait partie des piliers de l’islam ; et qu’afin d’honorer ce commandement divin, il y a le plan de Tahrik-i-Jadid. Les nouveaux convertis ont consenti à des sacrifices avec enthousiasme, à la hauteur de leurs moyens. Parmi eux se trouvait Fatima Veronica qui a fait des sacrifices importants. Elle est veuve et a de faibles revenus. Lorsque j’ai informé les nouveaux convertis qu’il ne restait que quelques jours avant la fin de l’année financière se termine, la dame en question m’a envoyé un message pour me dire qu’elle n’a pas encore les moyens mais que d’ici quelques jours elle essaiera de déposer quelque somme. Ainsi cette dame a offert 5000 pesos argentins après quelques jours, une grande somme eu égard à la situation de cette femme voire de la situation économique de l’Argentine en général, déclare le missionnaire. Vu ses sentiments le missionnaire lui a dit : « Je vous suis très reconnaissant à cet égard. » Elle a répondu : « Pourquoi me remercier ? J’ai accepté l’islam de gaîté de cœur après l’avoir compris. Et parmi ses commandements se trouve celui de faire des sacrifices pour la cause de la religion. Au contraire, je suis embarrassé de ne pouvoir sacrifier mon temps, comme il se doit de la part d’un ahmadi, en raison de mon emploi. »

    Tel est le changement révolutionnaire qu’Allah a apporté en ceux qui se joignent sincèrement à la Jama’at du Messie Promis. Ils cherchent des moyens pour plaire à Dieu et comment faire les efforts nécessaires dans ce sens et ainsi faire avancer la cause du Messie Promis (a.s.).

    L’Indonésie est [une multitude] d’îles se trouvant dans un autre coin du monde. L’Amir Saheb de ce pays écrit : « Une femme de la ville de Tangerang nommée Marsila raconte que son mari avait perdu son emploi en raison du Coronavirus. Il avait lancé un business mais ne faisait pas de profits. Ensuite, il a commencé à travailler pour une compagnie de moto-taxis en ligne. Mais il faisait toujours face aux mêmes problèmes. Leur situation était si grave qu’ils se demandaient s’ils auraient de quoi manger le lendemain ou pas. Elle ajoute : « Nous souhaitions compléter nos promesses du Tahrik-i-Jadid au cours du Ramadan. Mais mon mari disait tout simplement qu’on devait prier. Dans un rêve, au cours du Ramadan, quelqu’un m’a demandé si j’avais fait quelque promesse. Quand j’ai répondu à l’affirmative cette personne m’a dit de la respecter. Quand j’ai ouvert les yeux c’était l’heure de la prière de Tahajjoud. Après la Salat et le Souhour, j’ai raconté le rêve à mon mari. Quand il est rentré quelques jours après, il a présenté une grosse somme en disant de régler au plus vite la somme restante de la promesse pour le Tahrik-i-Jadid. Quand il était parti à la banque retirer les 50 000 roupies indonésiennes de ses profits de la compagnie de moto-taxi en ligne, il a vu dans son compte une somme vingt fois plus importante. Nous ne savons pas d’où vient cette somme, mais nous sommes certains qu’il s’agissait uniquement du soutien qu’Allah nous a accordé en voyant notre intention. » C’est ainsi qu’Allah dissipe les soucis et la tristesse.

    L’Amir Saheb de l’Indonésie relate un incident rapporté par Madame Nour du village de Lampong. Elle accompagnait quotidiennement son mari pour vendre des produits dans une école élémentaire. Elle ajoute : « Nous ne faisons pas de grands profits dans ce domaine. Mais cela suffit pour les dépenses quotidiennes et pour payer nos cotisations. » Cette femme paie ses cotisations tous les mois. L’école était fermée pour deux mois en raison du Coronavirus et ils n’avaient pas de revenu. Ils étaient très inquiets et ne savaient pas comment payer leur contribution. Cette femme s’est souvenue que son fils et elle avaient une tirelire dans laquelle ils avaient commencé à économiser de l’argent. Ils ont décidé de la briser et d’offrir les sommes qu’elle contient dans les fonds Tahrik-i-Jadid et Waqf-i-Jadid. Ils avaient économisé de l’argent dans cette tirelire depuis un certain temps. Ils avaient expliqué à leurs enfants l’importance des sacrifices financiers et ces derniers ont cotisé ces sommes. Avant le Ramadan, ils n’avaient qu’une assiette de riz à la maison qui suffisait à peine pour deux enfants. La dame relate : « J’ai préparé le petit-déjeuner pour les enfants : ils ont consommé de l’eau et du riz. Les enfants nous demandaient pourquoi nous ne mangions pas avec eux. » Il y avait très peu et les parents ont donc fait ce sacrifice. « Notre sourire était notre seule réponse. À midi, les enfants avaient faim de nouveau. Il y avait un peu de riz qui suffisait que pour un seul enfant. Le deuxième avait faim et il a commencé à pleurer. Nous ne pouvions rien faire d’autre que prier. Nous avons accompli la Salat et avons beaucoup prié. Après quelque temps, Dieu a manifesté Son soutien : quelqu’un avait besoin de main d’œuvre pour son champ de maïs. Mon mari a trouvé du travail et nous avons pu subvenir à nos besoins. »

    Hafiz Ata-ul-Alim, missionnaire du Mali, relate ceci : « M. Yattara Traoré un ahmadi âgé de soixante-dix ans cotise mensuellement dans les fonds de la Jama’at. Il participe aussi dans le fond d’Al-Wasiyyah. Il parcourt sept kilomètres sur une route de terre battue à bicyclette pour venir payer ses cotisations. Quelque temps de cela, le chef du village voisin avait fait main basse sur son terrain. M. Traoré était très inquiet à cet égard. Il avait aussi écrit au Calife et il cotisait régulièrement une somme supplémentaire dans un fond vu cette situation. Allah lui a accordé Sa grâce et le même juge qui avait rendu un jugement défavorable en sa faveur a révisé son verdict. Il a reçu son terrain alors qu’il n’avait aucun espoir à cet égard, car le chef du village était quelqu’un d’influent et personne ne pouvait imaginer que le juge rendrait un verdict contre lui. M. Yattara a évoqué ce signe du soutien divin non seulement dans sa région mais aussi dans la mosquée. Et cela a eu de l’effet sur les autres aussi. C’est ainsi qu’Allah transforme leur était de crainte en état de sécurité.

    L’Amir de la Jama’at de France relate qu’un ahmadi avait doublé sa contribution du Tahrik-i-Jadid et avait promis d’offrir mille euros. « Mais, relate-t-il, en raison du confinement mes revenus ont baissé. Et apparemment il m’aurait été impossible de respecter cette promesse. J’avais des dettes que je devais aussi rembourser en sus des mille euros promis pour le Tahrik-i-Jadid. Je n’avais pas d’autre solution que de prier. Que j’aie de quoi manger ou pas, je promets de tout offrir pour respecter ma promesse. De par la grâce d’Allah, au cours de la même semaine, mon patron m’a offert mille euros en bonus en raison de mes prestations lors du confinement. J’ai reçu cette somme uniquement en raison de la promesse que j’avais faite à Allah, sinon je ne pensais même pas que mon patron allait m’offrir cette somme en cette période aussi difficile. »

    Pour ce qui est du confinement, sachez que l’Etat britannique a imposé des restrictions pour les quatre prochaines semaines et c’est pour cette raison qu’il n’y pas de fidèles devant moi dans la mosquée aujourd’hui. On m’a dit que je pourrais prononcer le sermon, mais hormis le muezzin personne d’autre ne doit être dans la mosquée.

    Un ahmadi syrien m’a écrit du Canada en me demandant de ne pas mentionner son nom, si jamais j’évoquai son récit. Il déclare : « Après l’ouverture du nouveau centre à Islamabad, j’avais promis d’offrir cinq mille dollars dans le fond Tahrik-i-Jadid. » Il avait fait cette promesse l’année dernière. Il ajoute : « À l’époque je recevais un salaire de quatre mille dollars par mois. Ma situation était bonne et après quelques mois j’avais acheté une nouvelle voiture et j’avais changé aussi de travail. Mes revenus avaient augmenté mais en dépit de cela je n’avais pas les moyens d’offrir cette somme de cinq mille dollars, car j’envoyais aussi de l’argent à mes parents en Syrie. Tous les jours, je demandais à Dieu de me donner la possibilité de payer mes cotisations. En janvier 2020, j’ai eu un accident. Je n’ai pas pu travailler pendant un mois. J’ai dû emprunter de l’argent pour mes dépenses mensuelles. Ensuite, ma situation financière s’est détériorée en raison du confinement suite à l’épidémie du Coronavirus. Au cours du mois de février et mars, ma femme et moi consommions la nourriture la moins chère possible. Nous peinions à être à mêmes de respecter cette promesse vers la fin de l’année et priions beaucoup. Nous souhaitions compléter notre promesse au cours du Ramadan. Mais cela semblait n’être qu’un rêve. J’ai cessé de faire du taxi et j’ai commencé à livrer de la nourriture. Par la grâce d’Allah, ma situation s’est améliorée et nous avons décidé de nouveau de compléter cette promesse avant la fin du Ramadan, afin de profiter des prières du Calife. Au lieu de onze heures, j’ai commencé à travaillé douze heures par jour. Par la suite, je commençais à recevoir des revenus dont je n’avais pas de connaissance et je recevais mensuellement environs 9000 dollars. Par la grâce d’Allah, dix jours avant le Ramadan nous avons complété notre promesse. Je suis certain que si j’avais promis trois fois plus, avant la fin de l’année j’aurai pu payer cette somme tout en aidant mes proches aux revenus modestes en Syrie. »

    L’Amir Saheb de la Sierra-Leone relate que M. Outhman est l’Imam d’une Jama’at de Freetown. Ce dernier relate : « Nous contribuons tous les ans dans le fond Tahrik-i-Jadid, mais cette année-ci je me suis dit que notre contribution est trop modique. Je ne travaille pas : ma femme et moi tenons une petite épicerie qui ne donne pas de grands profits. Elle nous fourni à peine de quoi subvenir à nos besoins essentiels. Après avoir entendu à maintes reprises les appels pour le fonds Tahrik-i-Jadid, ma femme m’a demandé de préparer une tirelire et y placer quotidiennement quelque somme pour offrir le tout dans le fonds Tahrik-i-Jadid à la fin d’octobre.

    Les années précédentes nous n’avions pas offert plus de 20 000 leones. Mais cette année-ci, par la grâce d’Allah nous avons offert 200 000. Mes deux frères ont adopté la même méthode. Et ils ont ainsi offert 130 000 leones. Ma femme apprécie beaucoup cette méthode et cette année-ci Allah nous a permis de faire un très bon sacrifice financier. Par ce faire, notre niveau de sacrifice a augmenté et par la grâce d’Allah notre revenu a aussi augmenté. Nous allons continuer avec la méthode que Dieu nous a enseignée. »

    Les îles Marshall se situent très loin, au-delà même de la côte américaine. Sajid Iqbal, le missionnaire de ce pays, rapporte qu’un membre parmi les aînés, M. Kioshi Rakin, a raconté ceci : « Quand on prenait les promesses des membres de la Jama’at au cours de l’année dans le cadre du fonds Tahrik-i-Jadid, je n’avais pas de travail, pas de logement et je dépendais de la cuisine de la Jama’at pour ma nourriture. » Le missionnaire déclare qu’on l’avait logé à la mosquée pour quelque temps et on lui a dit de promettre une somme même modique et de prier qu’Allah le soutienne. Sur ce, il a promis d’offrir deux dollars américains. Quelques mois après, il est venu à la mission et il a offert la somme de cinquante dollars américains dans le fond Tahrik-i-Jadid. Il a déclaré : « Allah a accepté mes prières : j’ai eu du travail et un appartement pour me loger. » Maintenant il subvient à ses propres besoins en terme de nourriture. Voyez comment Allah a renforcé sa foi d’une manière qui parfois laisse bouche-bée nos missionnaires.

    L’Amir de la Jama’at de la Gambie relate : “Nous avions organisé un programme sur le Tahrik-i-Jadid à Bassé. Nous avions conscientisé les gens sur le paiement des montants qu’ils avaient promis. M. Moussa, qui était présent, n’avait rien à offrir. Il était très anxieux et se réveillait pour la prière de Tahajjoud et implorer la grâce de Dieu afin de pouvoir dépenser dans Sa voie. Allah a exaucé son désir. Quelques jours plus tard, la compagnie pour laquelle il travaillait sous contrat avaient organisé un événement : 4000 Dilasis seraient offertes s’il y participait. Il était très content : après ses deux jours de participation il a augmenté ses promesses à deux mille Dilasis. Allah lui a ouvert de nouvelles voies afin de pouvoir cotiser. Il conscientise à présent les autres frères ahmadis à propos de l’importance du Tahrik-i-Jadid.

    Talha Ali est le président et missionnaire de la Jama’at des îles Philippines. Il déclare : « La Jama’at de Semanol est une des anciennes Jama’ats des Philippines. La plupart des membres de cette Jama’at sont des enseignants. Après avoir augmenté la promesse et reçu les sommes promises, le président de cette Jama’at m’a demandé de prier tout spécialement pour trois enseignants car ils n’ont pas reçu de salaire depuis mars. Mais en dépit de cela tout trois ont participé dans le fond Tahrik-i-Jadid. »

    Ainsi, des gens habitants dans des coins reculés sont en train de consentir à des sacrifices pour mériter le plaisir de Dieu.

    Shams-ud-Din Saheb, missionnaire de Kababir (en Terre-Sainte) relate ceci : « La Jama’at d’Al-Khalil de la Palestine est toute nouvelle. Les ahmadis de cette Jama’at sont de revenus modestes ; mais par la grâce d’Allah ils ont tous participé dans le fond Tahrik-i-Jadid. M. Ibrahim est un nouveau converti de la Jama’at d’Al-Khalil. Dès qu’il a fait sa Bai’ah il a commencé à cotiser dans les fonds financiers de la Jama’at. Il a offert une somme importante dans le fond Tahrik-i-Jadid. Il déclare : « Un ami me devait de l’argent. Mais il n’arrivait pas à me rembourser en raison de quelque contrainte. J’ai dû attendre longtemps. Je devais cotiser dans le fonds Tahrik-i-Jadid et je faisais face à des difficultés financières. Je n’avais pas espoir de recevoir mon remboursement. Quand j’ai rencontré l’Amir Saheb, j’ai pu réunir la somme et cotiser. Vu ma situation, l’Amir Saheb a déclaré qu’étant donné que j’ai contribué dans la voie d’Allah, Celui-ci me récompensera certainement. Quelques heures après le départ de l’Amir Saheb, celui qui me devait de l’argent m’a remboursé et tous mes soucis ont disparu.

    Un ahmadi s’est rendu dans le bureau du Tahrik-i-Jadid de Wiesbaden en Allemagne. Il a relaté : « Le juge qui s’occupe de mon dossier refuse ma demande d’asile. Or, j’avais entendu les récits sur le fond Tahrik-i-Jadid et j’ai décidé d’offrir mille euros dans ce fonds. Allah a fait en sorte que mon dossier soit transféré chez un autre juge qui, lui, m’a accordé le droit d’asile. Je suis venu aujourd’hui accomplir la promesse que j’avais faite à Allah. » Ainsi a-t-il pu offrir la somme promise.

    Le secrétaire Tahrik-i-Jadid du Royaume-Uni relate qu’un ahmadi de Burton était sans emploi. Un jour après avoir contribué dans le fonds Tahrik-i-Jadid, il a eu un emploi. Un autre ahmadi de Burton avait lui aussi des soucis financiers. Quelques temps après avoir contribué dans le fonds Tahrik-i-Jadid, il a reçu une lettre du département de l’impôt l’informant qu’il avait fait des paiements excédentaires qu’on lui remboursait. Cette somme était beaucoup plus importante que la somme qu’il avait contribuée.

    Un professionnel avait des soucis sur son lieu de travail. Un de ses collègues l’avait accusé à tort [de quelque entorse]. Il a payé ses cotisations du Tahrik-i-Jadid et par la suite celui qui l’avait accusé a été licencié. La voiture d’un autre ahmadi était tombée dans un fossé. Il a promis qu’il augmenterait ses contributions dans le fond Tahrik-i-Jadid si le véhicule en sortait intact. Et ce fut le cas. Il a offert son salaire d’une semaine dans le fonds Tahrik-i-Jadid.

    Un jeune garçon a offert quant à lui ses économies de six mois. En effet, les enfants aussi tentent de progresser dans le domaine des sacrifices financiers.

    Un jeune ahmadi avait économisé de l’argent pour partir en vacances. Il a tout offert dans le fonds Tahrik-i-Jadid.

    Le président de la Jama’at de Barking et de Dagenham s’était déterminé à payer le montant  que [sa Jama’a] devait contribuer, même s’il devait le faire de sa poche. Les contributions de sa Jama’at ne suffisaient pas et il a contribué la somme restante de sa part. Par la suite, son employeur l’a informé que son bonus cette année-ci sera soixante-dix fois plus importante que celle de l’année dernière. Ce montant était beaucoup plus important que la somme supplémentaire qu’il avait contribuée dans le fonds Tahrik-i-Jadid.

    Linar Abduramanov du Kazakhstan relate : « Je cotise régulièrement dans les fonds du Chanda Aam, Jalsa Salana, Tahrik-i-Jadid et Waqf-i-Jadid. » Ces récits concernent des gens de toute nationalité.

    Il ajoute : « C’est grâce aux bénédictions de ces contributions que ma femme a pu terminer ses études de médecine et trouver un emploi auprès de l’Etat. L’Etat nous a offert un prêt pour le logement de nos enfants. Ils sont à la maternelle. Notre situation financière est bien meilleure à présent. Je possède deux voitures et j’ai l’intention de bâtir une maison personnelle. Tout cela est le résultat des faveurs divines et des bénédictions découlant des sacrifices financiers. Auparavant nous habitions dans un apartement en location et faisions face à des difficultés financières, mais nous n’avons cessé de contribuer ; et par la suite, Allah nous a accordé d’innombrables faveurs.

    Mohammad Ahsan, missionnaire de la Guinée-Bissau, relate que M. Mohammad Ibrahim avait fait sa promesse de Tahrik-i-Jadid après avoir entendu le sermon dans lequel j’avais annoncé la nouvelle année [financière]. Il déclare : « J’ai décidé de contribuer tous les mois. J’ai commencé à le faire quand j’ai perdu mes revenus en raison de l’épidémie du Coronavirus. J’étais très inquiet ; mais vers la fin de l’année du Tahrik-i-Jadid, mes soucis augmentaient. Je n’ai pas cessé de prier. Un matin, j’ai reçu l’appel de quelqu’un qui m’a demandé si je peux fabriquer des briques. J’ai accepté de le faire. C’est ainsi que j’ai trouvé du travail tout en restant assis chez moi : ainsi, Allah m’a accordé les moyens de respecter ma promesse. Les difficultés financières causées par le confinement ont disparu. Toutes ces bénédictions résultent du fait d’avoir répondu à l’appel du Calife. »

    L’Amir Saheb de la Tanzanie présente le récit suivant du missionnaire de Zanzibar. Madame Amina Bibi, une vielle femme ahmadie, est parmi les premières à contribuer dans les fonds de la Jama’at et ce en dépit de ses revenus modestes. Cette année-ci, nous avions encouragé les membres à consentir à des sacrifices au cours du mois de Ramadan. Cette dernière a fait de son mieux de payer toutes ses cotisations au cours de ce mois béni. Mais elle était confrontée à des difficultés financières. Elle raconte : « Un jour, cette situation m’a fort tourmentée. Je me suis réveillée la nuit pour implorer Dieu, les yeux en larmes. Je Lui ai dit que c’est le moment de répondre à l’appel du Calife, alors que je suis incapable de le faire. »

    Par la suite, le lendemain matin, un de ses parents qu’elle n’avait pas pu contacter depuis longtemps l’a appelée et lui a envoyé de l’argent en cadeau grâce auquel elle a pu payer sa cotisation. Elle déclare : « Dieu le Tout-puissant manifeste toujours Son amour à mon égard et ne m’abandonne jamais en raison de mes cotisations. »

    Le Wakil-ul-Mal Sahib de Qadian écrit qu’un membre de la Jama’at de Karolay de l’Etat de Kerala avait fait une promesse de 500 000 roupies [indiennes]. Il avait mis de côté de l’argent pour acheter des meubles pour son entreprise et s’il n’arrivait pas à débourser cette somme à temps il serait obligé d’arrêter de travailler pendant quelque temps. Cependant, le temps de contribuer dans le fonds Tahrik-i-Jadid s’est également rapproché. Connaissant l’importance de ces cotisations, il a offert ce montant qu’il avait économisé dans le fonds Tahrik-i-Jadid. Cette intention pure a été bénie par Allah : peu de temps après, une somme nettement plus importante que le montant qu’il avait cotisé a été déposée dans son compte. Par la suite, il a pu acheter les meubles dont il avait besoin pour son entreprise. Il a eu un contrat de plusieurs millions [de roupies] par la suite. En conséquence, il a offert une somme importante dans le fonds Tahrik-i-Jadid, en sus de sa promesse initiale et s’élevait à environ 1,2 million de roupies.

    Abdul Wajid Sahib, inspecteur [du Tahrik-i-Jadid] en Inde, écrit : « La Jama’at de Cochin au Kerala avait organisé une rencontre dans le cadre du Tahrik-i-Jadid dans laquelle on a informé les membres des raisons et objectifs du plan Tahrik-i-Jadid. Les membres de la Jama’at ont été encouragés à participer pleinement au programme Tahrik-i-Jadid. Quand la rencontre s’est terminée, nous avons visité le président local. Sa fille de 8 ans est venue avec sa tirelire et dit : « Maulvi Sahib, veuillez accepter toute cette somme dans le fonds Tahrik-i-Jadid.» La tirelire contenait alors 864 roupies, qu’elle a présentées pour le Tahrik-i-Jadid. Son père m’a dit que sa fille avait économisé le montant depuis un certain temps avec l’intention de l’offrir pour le Tahrik-i-Jadid. Son père a dit que chaque fois il rentrerait de son magasin, elle lui prenait toutes les pièces et les plaçait dans sa tirelire. De cette façon, la fille a réussi à économiser de l’argent pendant quelques mois et l’offrir comme contribution. Voilà l’esprit des sacrifices financiers qu’Allah le Tout-Puissant a inculqué aux enfants ahmadis.

    Après avoir prêté le serment d’allégeance, les nouveaux convertis sont [eux aussi] très conscients de l’importance des sacrifices financiers.

    Samad Sahib en Albanie écrit que M. Dalip Gjergji est un ahmadi résidant dans un village. Il est retraité ; et malgré son modeste revenu, il cotise régulièrement dans les fonds de la Jama’at. Il ne possède pas de voiture et utilise le transport en commun pour venir à la prière du vendredi. En raison de la pandémie, il est venu assister à l’office du vendredi après un long moment. Après les prières de Joumou’ah, il a déclaré : « J’ai senti comme un lourd fardeau de ne pas avoir contribué depuis de nombreux mois. » Il a apporté 8 mois de cotisation. Mis à part la Chanda Aam, il a également apporté de l’argent pour le Tahrik-i-Jadid et le Waqf-e-Jadid.

    Il existe d’innombrables autres exemples comme ceux-ci.

    Par exemple, Hussain Sahib, Mou’allim en Tanzanie, écrit que Saleh Motunga est un ahmadi pieux et très régulier dans ses sacrifices financiers. Il était tombé malade récemment et n’avait pas assez d’argent pour son traitement. À la fin du mois, lorsqu’il a reçu sa pension, la première chose qu’il a faite a été de payer sa promesse pour le Tahrik-i-Jadid. » Hussain Sahib déclare : « J’ai tenté de lui expliquer qu’il doit se faire soigner avec cet argent d’abord et qu’il pourra honorer sa promesse plus tard. Mais il a répondu que Dieu, le Tout-Puissant, était celui qui accorde la guérison, et que par conséquent, il respectera d’abord la promesse qu’il a faite à Dieu, et se fera soigner plus tard. »

    Ces niveaux extraordinaires de sacrifice de ces nouveaux-venus nous laissent perplexe. Vivant dans des régions reculées du monde, ils sont de ceux à qui Allah a fait comprendre l’importance des sacrifices financiers. En prêtant allégeance au Messie Promis (as), ils ont apporté une révolution dans leur vie.

    L’Amir Sahib de la Gambie écrit : « Dans une rencontre, on a rappelé aux membres les exigences du Tahrik-i-Jadid, notamment l’importance de sacrifier sa vie pour l’islam, de mener une vie simple et ne jamais ressentir de la honte pour accomplir toute tâche, même la plus insignifiante. Après l’événement, M. Ibrahim, l’un des participants, a déclaré qu’il offrirait 1000 Dalasis dans le fonds Tahrik-i-Jadid. Il a en outre déclaré qu’il dédiera son fils unique pour devenir missionnaire de la Jama’at. Actuellement, son fils est à l’école secondaire, mais son père souhaite qu’il devienne un missionnaire de la Jama’at, si Dieu le veut.

    Adam du Ghana, secrétaire général de la zone d’Accra relate : « Le Sadr de ma Zone m’a donné 50 cedis [monnaie du Ghana] pour mes frais de transport. J’ai offert ce montant dans le cadre du Tahrik-i-Jadid. Le lendemain matin, je suis parti avec mon responsable pour certains travaux. Sur le chemin du retour, il m’a demandé comment j’avais l’intention rentrer à la maison ? J’ai répondu que je partirai en taxi. Sur ce, mon responsable a demandé mon numéro de téléphone, puis dit de le vérifier. Lorsque j’ai vérifié mon téléphone, il m’avait déjà envoyé 1000 cedis via son téléphone. J’avais fait don de 50 cedis et voici que j’en recevais 1000. »

    Ce ne sont que là qu’e quelques incidents : je dispose d’innombrables autres du même genre. Qu’Allah le Tout-Puissant bénisse grandement les biens et personnes de tous ceux qui ont offert des sacrifices.

    Je mentionne brièvement les détails sur le montant total contribué cette année, détails qui sont généralement mentionnés avec l’annonce de la nouvelle année Tahrik-i-Jadid.

    Par la grâce d’Allah, la 86e année de Tahrik-i-Jadid a pris fin le 31 octobre et la 87e année a débuté. Par la grâce d’Allah, toute la Jama’at Ahmadiyya du monde entier a contribué 14,5 millions de livres sterling, soit une augmentation de 882 000 livres sterling par rapport à l’année précédente. Cette année-ci, l’Allemagne est en tête de liste. La situation économique et politique du Pakistan s’empire. Eu égard à la monnaie locale et vu les circonstances actuelles, les Jama’ats du Pakistan ont progressé de manière significative et ont consenti à de grands sacrifices même si on ne peut les comparer aux Jama’ats du reste du monde.

    Qu’Allah fasse régner la paix dans ces pays souffrant de problèmes économiques et de troubles politiques et qu’Il soulage leur situation, afin que les ahmadis puissent faire de plus grands sacrifices. Néanmoins, dans l’ensemble, l’Allemagne a pris la première position, suivie du Royaume-Uni, puis des États-Unis. La position du Pakistan se situe également entre ces pays étrangers. Les Etats-Unis sont en troisième position, puis vient le Canada, un pays du Moyen-Orient, l’Inde, l’Australie, l’Indonésie, le Ghana, puis un autre pays du Moyen-Orient.

    Le Ghana est sorti de la liste des pays d’Afrique et est maintenant en concurrence avec les autres pays du monde, incluant ceux des Amériques, de l’Europe et d’ailleurs.

    En ce qui concerne les contributions par tête, la Suisse est en première position, en deuxième se trouvent les Etats-Unis, ensuite il y a le Singapour. Ce sont là les trois premiers pays dans cette catégorie. J’évoquerai les autres détails par la suite. 

    En Afrique, les pays qui se sont distingués par leurs récoltes globales sont : le Ghana, le Nigéria, le Burkina-Faso, la Tanzanie, la Gambie, la Sierra-Leone.

    La Jama’at de la Sierra-Leone est très grande et très ancienne. Si l’Amir Saheb et les autres responsables mènent une campagne de sensibilisation, les membres de la Jama’at seront prêts à consentir à des sacrifices. Il suffit tout simplement de leur attirer l’attention à cet égard.

    Ensuite vient le Bénin [dans la liste des pays d’Afrique]. Par la grâce d’Allah de grands efforts ont été entrepris dans ce pays.

    En termes de contribution par personne, le Niger et le Bénin ont fait des progrès significatifs. Le Bénin a augmenté le montant par six en fonction de leur monnaie locale, et il y a eu une multiplication par huit au Niger. En dépit du fait que leur nombre de cotisant ait diminué, en raison de la situation actuelle, leur collection globale était plus que les années précédentes ou est au moins restée la même.

    Le nombre total de participants était de 1 600 800. Les Jama’ats d’Afrique qui ont augmenté les participants par rapport à l’année dernière sont les suivants : Le Ghana en premier, puis le Burkina Faso, le Mali, le Sénégal, la Gambie, le Congo-Kinshasa, la Tanzanie, le Libéria, le Kenya, la République centrafricaine, le Sao-Tomé, le Congo-Brazzaville et le Zimbabwe.

    Voici la liste des autres grandes Jama’ats où il y avait eu une augmentation importante du nombre de participants : le Bangladesh, l’Allemagne, le Canada, l’Inde, l’Australie et le Royaume-Uni.

    Selon les archives, le Premier Registre central compte 5927 personnes ; par la grâce d’Allah, les 33 personnes qui sont encore vivantes [depuis cette époque] paient leurs cotisations elles-mêmes.

    Les héritiers de 3129 d’entre eux paient en leur nom. Et les membres sincères de la Jama’at contribuent au nom des 2775 restants.

    Comme l’Allemagne est en première position, je présenterai en premier l’analyse de ce pays. Les dix premières Jama’ats sont « Mahdi Abad », Rödermark, Neuss, Nida, Cologne, Pinneberg, Anseburg, Flörsheim, Kiel, Freinsheim. 

    Les dix premiers émirats locaux sont : Hambourg, Dietzenbach, Frankfurt, Gross-Gerau, Wiesbaden, Mörfelden, Mannheim, Riedstadt, Russelheim et Darmstadt.

    Le Royaume-Uni est en deuxième position. La position des régions du Royaume-Uni est la suivante : Bait-ul-Futuh, mosquée Fazl, Islamabad, Midlands et Baitul Ihsan. Les dix premières positions des plus grandes Jama’ats de Royaume-Uni, en termes de collecte totale, est la suivante : Aldershot, Islamabad, mosquée Fazl, Worcester Park, Birmingham Sud, Gillingham, Putney, South Cheam, Birmingham West et Cheam. Les cinq premières positions des plus petites Jama’ats au Royaume-Uni est le suivant : Spen Valley, Keighley, Swansea, Pays de Galles Nord et Northampton.

    Les prochains détails concernent les Etats-Unis, mais je vais présenter les détails du Pakistan en premier. Les positions des Jama’ats au Pakistan sont les suivants : Lahore, Rabwah puis Karachi. Les dix districts ayant contribué le plus sont : Islamabad, Sialkot, Gujrat, Gujranwala, Hyderabad, Mirpur Khas, Faisalabad, Toba Tek Singh, Umerkot, Chakwal Kotli. Je ne sais pas pourquoi ils ont écrit Chakwal et Kotli ensemble, ils auraient dû être écrits séparément, à moins qu’ils n’aient tous les deux la même position. La position des Jama’ats locales par rapport aux contributions les plus élevées est la suivante : Amarat Defence Lahore, Amarat de la ville de Rawalpindi, Amarat Drigh Road Karachi, Amarat Mughalpura Lahore, Amarat Township Lahore, Amarat Azizabad Karachi, Amarat Gulshan Abad Karachi, Peshawar, Quetta, Amarat Dehli Gate Lahore.

    La position des Jama’ats aux États-Unis est la suivante : Maryland, Los Angeles, Silicon Valley, Virginie centrale, Seattle, Oshkosh, Détroit, Chicago, Virginie du Sud, Houston, Atlanta, Boston. En termes de contribution totale, la position des Amarats locaux au Canada sont les suivants : Vaughan, Peace Village, Calgary, Vancouver, Toronto Ouest, Mississauga, Brampton, Brampton-Est, Saskatoon, Toronto. La position des plus petites Jama’ats au Canada est la suivante : Bradford, Hamilton Mountain, Edmonton-Ouest, Regina et Hamilton-Est. 

    Les dix premières Jama’ats en Inde pour leur contribution totale sont : Coimbatore, Karolay, Qadian, Pathapiriyam, Hyderabad, Kinanoor Town, Calcutta, Calicut, Bangalore et Mathatum. Les dix premiers districts sont les suivants : Kerala, Tamil Nadu, Karnataka, Jammu Cachemire, Telangana, Pendjab, Orissa, Bengale, Delhi, Maharashtra.

    Les dix premières Jama’ats de l’Australie sont les suivants : Melbourne, Long Warren, Castle Hill, Melbourne Berwick, Marsden Park, Adelaide South, Penrith, ACT, Canberra, Adelaïde West, Mount Druitt, Parramatta. C’étaient les positions des différentes Jama’ats. Qu’Allah le Tout-Puissant bénisse amplement les biens et les personnes de tous les contributeurs et qu’Il accepte leurs sacrifices.

    Je voudrais également annoncer le début de la 87e année de Tahrik-i-Jadid qui a commencé officiellement à partir de 1er novembre, Insha Allah.

    Je voudrais attirer votre attention sur le fait que ces jours-ci, il nous faudra, [nous les musulmans ahmadis,] prier avec davantage de ferveur. Nous avons l’habitude, bien entendu, de prier pour nous-mêmes et pour notre communauté ; or, nous devons également prier de façon plus générale pour les musulmans. Ces temps-ci, certains dirigeants de pays non-musulmans nourrissent des sentiments de haine et de malveillance envers les musulmans. Il est clair que dans cette ère de démocratie, les leaders déifient le peuple ; ils formulent leurs discours et stratégies politiques selon les tendances populaires. Ou encore, ils égarent intentionnellement la nation en proclamant que Dieu n’existe pas et que le peuple est tout pour eux.

    Lorsqu’ils ne sont pas en train de le déclarer ouvertement, ils nourrissent quand même dans leur cœur de la haine et des préjugés par rapport à l’islam. Par ailleurs, ne bénéficiant pas d’une connaissance approfondie de l’islam, une bonne partie de la population dans le monde non-musulman est elle aussi opposée aux musulmans. Quoi qu’il en soit, le devoir incombe aux musulmans ahmadis, en priant et en faisant des efforts, de présenter au monde ce qu’est l’islam en réalité.

    Durant les derniers jours, si jamais une déclaration ouverte a été émise par un leader occidental – car d’autres ont fait des déclarations similaires, mais énoncées dans un langage plus circonspect, dans un contexte politique, de façon ambiguë – il s’agit sans conteste de celle faites sans ambages par le président français. Il a appelé l’islam une religion « en crise ». Soyons clairs, toutefois : c’est leur propre religion qui passe par une crise – dans l’hypothèse où ils en ont une. Ils ne croient en fait en aucune religion : ils ont oublié et délaissé le christianisme. C’est celui-ci qui est en crise. L’islam, quant à lui, est, par la grâce de Dieu, une religion vivante – une religion qui fleurit et fructifie. Et il continue de progresser. Dieu a pris la responsabilité de le protéger en tout temps, et à notre époque aussi : par l’entremise du Messie Promis (paix soit sur lui), son message se propage dans tous les coins du monde.

    La vérité est que les puissances ou les peuples anti-islamiques n’ont de tels agissements et discours que parce qu’ils savent pertinemment que les musulmans sont désunis. Je voudrais toutefois saluer l’excellente déclaration faite par le premier ministre du Canada. Il a dit en somme que l’on doit s’abstenir de propos visant à blesser les sentiments religieux d’autrui ainsi que leurs personnages sacrés. L’on ne peut que souhaiter que les autres dirigeants réfléchissent sur la pensée et le discours du premier ministre canadien et qu’ils agissent en conséquence dans l’intérêt de maintenir la paix et la sécurité dans le monde. Le premier ministre du Canada mérite notre appréciation, et nous devons prier pour lui. Que Dieu ouvre son cœur encore davantage !

    Il est donc clair que cette situation dans le monde islamique résulte du manque d’unité parmi les musulmans. Les pays musulmans sont opposés les uns aux autres. Le sectarisme [des musulmans] est observé par le monde extérieur qui en profite pour exploiter la dissension qui règne parmi eux. Si le monde venait à savoir que les musulmans sont unis dans leur croyance en un seul Dieu et un seul Prophète, et qu’ils sont prêts à consentir à des sacrifices pour leur religion, des agissements de la sorte (portant atteinte à l’islam) n’auraient plus jamais lieu dans le monde non-islamique. Aucun journal n’aurait plus l’audace de publier des caricatures du Prophète (pssl).

    Quelques années de cela, suite à la publication de caricatures aussi bien au Danemark qu’en France, [les musulmans] avaient soulevé un tollé temporaire et annoncé un boycott des produits français… avant de retomber dans le silence après quelques mois. Durant cet épisode-là aussi, la communauté Ahmadiyya se distingua [des autres] par sa réaction bienséante : elle leur montra la vie et le beau caractère du Saint Prophète (pssl). Nombre de non-musulmans, notamment des gens éduqués et des leaders, et aussi des gens ordinaires, ont salué et apprécié [notre réaction]. Notre réaction restera la même aujourd’hui et toujours. Notre conseil est : N’étiquetez pas les mauvaises actions commises dans le passé par quelques individus comme étant « l’islam ».

    Il n’incombe pas au président d’une nation quelconque de déclarer que le mauvais comportement d’un individu reflète l’enseignement même de l’islam et constitue une crise pour les musulmans, pour ensuite inciter son peuple à s’opposer davantage [à l’islam] en disant qu’ils sont en guerre et qu’ils mèneront un combat sans relâche. Ils sont eux-mêmes responsables de tels propos qui incitent d’aucuns à commettre des actes exécrables.

    En effet, j’avais déjà déclaré que les caricatures ou l’outrage au Prophète (pssl) sont des choses qu’aucun musulman digne de ce nom ne pourra supporter quelle que soit la forme qu’elles prennent. Si ces gens continuent à provoquer les sentiments des musulmans – et en effet ils les provoquent – et que d’aucuns se mettent par conséquent à s’arroger la loi pour se faire justice eux-mêmes au nom de cette soi-disant liberté d’expression, la responsabilité en retombera sur ces peuples et gouvernements non-musulmans, et tout cela, au nom de cette soi-disant liberté d’expression. C’est donc le monde non-musulman qui provoquent leurs émotions.

    Lors du premier épisode de l’affaire des caricatures, j’avais énoncé, dans une série de sermons, la réaction correcte que nous devons avoir et démontrer. Et comme je le disais tout à l’heure, cela avait eu un effet positif sur les gens. D’ailleurs, nous poursuivons toujours cette démarche. Un politicien néerlandais avait, durant ces jours, fait une déclaration ; et j’avais par la suite prononcé un sermon aux Pays-Bas dans lequel je lui avais conseillé de craindre la punition divine. Celui-ci, déclarant de mauvaise foi que je lui avais adressé une menace de mort, avait subséquemment demandé au gouvernement néerlandais que je sois interdit d’entrée aux Pays-Bas. Il a aussi voulu intenter un procès contre ma personne.

    Quoi qu’il en soit, nous répondons, dans la mesure du possible et en toute légalité, à toute atteinte portée à l’islam et au Noble Prophète (pssl) – nous continuerons d’y répondre et notre réponse n’est pas sans efficacité. Voilà donc la solution que nous présentons: que toutes les mesures prises restent à l’intérieur des limites prescrites par la loi du pays.

    Nous devons surtout envoyer des salutations au Prophète (pssl) et prier pour l’islam. Dans des sermons récents, j’avais déjà lancé des appels dans ce sens.

    Malgré les discours sévères que tiennent les oulémas non-ahmadis à notre encontre, nous poursuivons notre défense de l’islam à la lumière de ses enseignements et nous continuerons dans ce sens, sans relâche, incha Allah. Par le meurtre d’une, de deux ou de quatre personnes, ces gens ne font que soulager leur colère passagère – mais cela n’est pas du tout une solution concrète. Si l’Oummah (la nation) musulmane veut une solution concrète, il faudra, comme je l’ai dit, que le monde islamique dans son ensemble soit unifié. Le président turc a répondu à la déclaration du président français et un ou deux pays islamiques ont réagi eux aussi. Mais dans son efficacité, leur réponse ne peut égaler une réaction unifiée venant de tous les pays musulmans. Bien que d’aucuns disent qu’après la réaction turque, le président français a radouci ses propos – il a affirmé notamment qu’on les avait mal interprétés – le fait demeure qu’il a maintenu sa position, en réitérant que les actions qu’il a entreprises sont les bonnes. Si par contre tous les 54 ou 55 pays islamiques avaient réagi d’une seule voix, le président français n’aurait pas cherché des prétextes et aurait été obligé de présenter ses excuses et de revenir sur sa déclaration.

    Quoi qu’il en soit, je voulais très brièvement dire et vous demander de prier que les pays musulmans puissent s’unir – à tout le moins contre les non-musulmans. Car alors, ils se rendraient compte du poids de leur influence. Quant à nous, nous allons continuer à faire notre travail, incha Allah, car il s’agit là du devoir de ceux qui croient dans le Messie de Muhammad (pssl), à savoir propager les beaux enseignements de l’islam à travers le monde, montrer le beau visage du Prophète (pssl) à tous, et continuer sans répit jusqu’à ce que le monde entier soit réuni autour de l’étendard du Prophète (pssl). Dites aux habitants du monde : Votre survie dépendra du fait de reconnaître le Dieu Unique et de l’éradication de toutes les injustices.

    Récemment, j’avais adressé des lettres à certains chefs d’Etat. C’était il y a quelques mois de cela, toujours en cette période de pandémie. J’avais notamment adressé l’une d’entre elles au président français. J’y avais inclus cet avertissement dans les paroles mêmes du Messie Promis (pssl) : ces désastres naturels, tourments et calamités sont autant de punitions divines pour les injustices qui ont été commises. J’avais écrit que les dirigeants du monde doivent mettre fin aux injustices, être justes et baser leurs déclarations sur la vérité.

    Nous avons, quant à nous, accompli notre devoir et nous continuerons à ce faire. Désormais, comprenne qui voudra. De toute façon, nous n’allons pas oublier le peuple de l’islam dans nos prières. Qu’Allah leur donne l’opportunité de reconnaître le véritable serviteur du Prophète (pssl), (c’est-à-dire le Messie Promis). Les habitants du monde, en général, devraient réfléchir au fait que s’ils continuent à s’éloigner de Dieu, le Très-Haut, cela ne mènera qu’à leur propre destruction. Nous devons, de façon générale, faire des efforts de réunir le monde autour de l’unicité de Dieu. Rassembler les gens sous l’étendard du Saint Prophète (pssl) est le but du Tahrik-i-Jadid. Qu’Allah nous accorde l’opportunité de ce faire.

    Priez pour la situation du monde en général qui est en train de se détériorer rapidement. Espérons qu’après s’être libéré de cette maladie (le covid-19), le monde ne voie pas une autre calamité lui tomber dessus sous la forme d’une guerre mondiale. Que Dieu donne l’intelligence et la compréhension aux habitants du monde afin qu’ils reconnaissent le Dieu Unique et qu’ils soient parmi ceux qui honorent Ses droits.


    (Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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