Sermons 2016

Devoirs du musulman envers sa mosquée

Sa Sainteté le Calife a évoqué dans son sermon du 13 mai 2016 la construction d'une nouvelle mosquée à Malmö en Suède et les responsabilité des ahmadis à cet égard.

Mosquee Mahmoud Malmo Suede du Ciel

Sermon du vendredi 13 mai, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Mahmoud à Malmö en Suède. Après le Ta’awudh, le Tashahoud et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a cité le verset 18 du chapitre 9 et le verset 41 du chapitre 22 du Saint Coran avant de déclarer :

Alhamdollilah , Allah a permis à la Djama’at Ahmadiyya de la Suède de bâtir sa deuxième mosquée, nommée Mahmoud. Les ahmadis, hommes et femmes confondus, ont fait preuve d’une grande sincérité à cet égard par la grâce d’Allah. Vu la petite taille de la djama’at suédoise, ce projet était vraiment important.

La djama’at de la Suède compte des chômeurs, des vieux, des enfants, des femmes au foyer. Ceux qui ont des revenus ont consenti de leur mieux à de grands sacrifices afin de bâtir cette mosquée. Les femmes et les enfants ne sont pas restés en arrière non plus, présentant les exemples de ceux qui préfèrent la foi à ce monde. Qui n’a pas d’envies et des besoins ? Vivant à une époque où le matériel attire notre attention, nous restons bouche bée face aux sacrifices financiers des ahmadis. Il n’est point question de bâtir une seule mosquée : la communauté ne cesse d’en construire, de bâtir ou d’acheter des centres de prières et des missions houses. De surcroît, la djama’at a d’innombrables autres dépenses et bien de projets dans le monde. Les ahmadis contribuent aussi dans d’autres fonds. Ceux qui vivent dans une aisance relative consentent aussi à des sacrifices afin d’aider les djama’at des pays moins développés, tout en subvenant à leurs besoins et en contribuant à la construction de leurs édifices. En dépit de leurs sacrifices, les ahmadis des pays pauvres n’arrivent pas à combler leurs besoins, en raison de leur situation économique [précaire]. Les ahmadis ayant une meilleure situation financière leur offrent ainsi leur soutien.

Par la grâce d’Allah, beaucoup au sein de la djama’at Ahmadiyya désirent ardemment contribuer dans la voie d’Allah, étant imbus de cet esprit islamique qu’a insufflé en nous le Messie Promis (a.s.), l’amoureux parfait du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). D’ailleurs, celui-ci a aussi exprimé sa surprise en voyant les sacrifices financiers de ses disciples. Aujourd’hui encore [l’ampleur de] ces sacrifices nous étonnent. Ceci est l’accomplissement des promesses faites par Dieu au Messie Promis (a.s.) : à savoir qu’Allah comblera ses besoins.

Le complexe [construit à Malmö] comprend une mosquée, une résidence de deux chambres, des bureaux et une bibliothèque. Selon l’estimation, la construction a coûté 37 500 000 couronnes suédoises [soit environs 4 015 000 d’euros]. Il s’y trouve une salle, une résidence pour le missionnaire et une cuisine. On est en train d’achever les finitions de la salle. Selon les responsables une dépense supplémentaire entre 8 et 10 millions de couronnes est fort probable. Des bénévoles ont aussi participé dans les travaux, comme c’est le cas dans la plupart des projets de la djama’at Ahmadiyya : ceci permet de faire des économies jusqu’à un certain point. Certains bénévoles ont travaillé nuit et jour ou retraient chez quelques heures avant de retourner sur le chantier, afin que l’ouverture ait lieu. Certains travaux ne sont encore terminés. Quand les entreprises de construction ou les ouvriers entrent sur un chantier, ils le quittent à leur guise. Prenant ceci en considération, les responsables auraient dû garder une marge avant de m’inviter. Qu’Allah récompense ceux qui ont consenti à ces sacrifices financiers ainsi que tous ceux qui ont participé, d’une manière ou d’une autre, à la construction de cette mosquée et de ce complexe. C’est d’ailleurs une belle mosquée : les voisins en ont fait les éloges. Deux jours auparavant, des journalistes de la presse écrite et de la radio étaient présents sur les lieux. Selon eux l’édifice est très beau et accentue la beauté de la région.

Je vous présente quelques exemples du sens de sacrifice des enfants et des grands. Une fille de onze ans a offert quelques centaines de couronnes suédoises en déclarant qu’elle a économisé son argent de poche depuis quelque temps et qu’elle offrait cette somme pour la construction de la mosquée.

Une fille d’une dizaine d’années est venue voir l’Amir ou un des responsables pour offrir 500 couronnes suédoises. Elle a raconté qu’elle avait vendu ses deux perroquets et offrait la somme de la vente pour la construction de la mosquée. En Occident on aime les animaux de compagnie. Cette fille a préféré la maison d’Allah à sa passion. La vraie passion et la vraie priorité doivent être le plaisir d’Allah. Seuls les enfants ahmadis saisissent, depuis leur tendre enfance, que celui qui construit une mosquée ici-bas se battit une maison au paradis. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a aussi déclaré que la mosquée est le meilleur endroit dans la ville, nous conseillant d’en bâtir dans des quartiers. Voilà la raison pour laquelle nous nous évertuons à en bâtir partout. Les journalistes me demandent la raison d’une mosquée en tel ou tel endroit ou la particularité de ce lieu. Malmö, ou aucun autre lieu n’a quelque particularité. Notre but est de construire des mosquées afin que les ahmadis puissent accomplir leur devoir d’adoration.

Une jeune femme, qui était restée à la mosquée pour l’Itikaf, a offert ses bijoux pour la mosquée. Apparemment ils n’étaient pas de très grande valeur, mais c’étaient les seuls qu’elle possédait, les ayant reçus en cadeau de ses parents. En offrant ses bijoux elle a insisté qu’on ne devait pas en informer ces derniers.

Une autre jeune Waqf-e-Naw a placé tous ses bijoux et ses économies dans une enveloppe et les a mis sous l’oreiller de son père avec une lettre. Elle lui disait : « Voilà tout ce que je possède. Je n’ai rien de plus à offrir dans la voie de Dieu pour cette mosquée.

D’autres jeunes femmes viennent de se marier : elles ont offert tous leurs bijoux pour la construction de la mosquée avant même d’avoir eu le plaisir de les porter. Nombre de maris avaient offert à leurs épouses des dots importantes. Ces dernières ont offert leurs bijoux et leurs économies pour la mosquée. Deux femmes ne possédaient rien hormis les maisons qu’elles avaient héritées de leurs pères au Pakistan. Elles les ont vendues et offert la somme recueillie dans les fonds de la mosquée.

Un jeune homme avait promis de contribuer une somme importante de sa part et au nom de sa femme. Malheureusement le couple s’est séparé et quand on a demandé au jeune homme de compléter sa promesse, son père a dit que l’ex-épouse paiera ce qu’elle avait promis. Or, le jeune homme a répondu qu’il offrirait la somme promise au nom de sa femme malgré leur séparation.

D’aucuns n’accordent pas à leurs épouses ce qui leur revient de droit. Et la [djama’at] doit prendre des sanctions à leur encontre à cet effet lorsqu’ils refusent d’accepter la décision de la Qada. Ici nous voyons un autre exemple : en dépit de s’être séparé, ce jeune homme a honoré sa promesse. Ceux-là méritent le titre de croyant.

Un jeune [ahmadi] de Malmö travaillait à temps partiel. Il a augmenté sa promesse de 10 000 couronnes suédoises à 100 000. La semaine d’ensuite il a offert 50 000 couronnes pour la mosquée. Étant donné sa situation financière, les responsables lui ont fait part de leur surprise. D’ailleurs sa contribution était étalée sur un an ou deux. Il a raconté : « J’ai vendu ma voiture et j’ai contribué tout ce que j’avais économisé. » Suite à ce sacrifice, Dieu lui a accordé un emploi à plein temps et il s’est acheté une meilleure voiture.

Cet esprit de sacrifice existe chez nombre d’Ahmadis. Ce n’est pas là une spécificité de la djama’at de la Suède : pareils exemples existent partout dans le monde et sont en grand nombre. J’en ai présenté quelques uns parmi tant d’autres.

Ci-dessous sont quelques chiffres sur la construction du complexe et sur la capacité d’accueil de la mosquée. Le projet a été lancé en 1999 après une demande faite à la commune. Ahsanullah Saheb avait acheté ce terrain de 5 000 m2 qu’il avait offert à la djama’at. Le site se trouve sur une éminence et est très visible. Il jouxte une autoroute importante qui relie la Suède à la Norvège et au reste de l’Europe, ainsi qu’à toutes les grandes villes suédoises. L’autoroute est très fréquentée et tout visiteur peut voir, au loin, le beau et haut bâtiment de la mosquée, qui lui offre le message de l’unicité de Dieu. Qu’Allah fasse que tout ahmadi puisse s’acquitter de ses devoirs envers elle. Et que cette mosquée soit un moyen pour transmettre pour toujours le message de l’unicité divine. Que sa beauté réelle, celle des préceptes religieux, puisse briller, car c’est cela l’objectif de sa construction.

La surface construite fait 2 353 m2 et comprend 5 bâtiments. La mosquée Mahmood est d’une superficie de 1 494 m2 et la salle sportive de 750 m2. La mosquée comprend deux salles, l’une au rez-de-chaussée et l’autre au premier étage pour les hommes et les femmes. D’aucuns, désireux de critiquer l’Islam, allèguent que les femmes sont reléguées dans un coin et qu’elles n’ont pas le droit d’entrer dans le bâtiment principal de la mosquée. La mosquée Mahmoud offre une réponse fort appropriée : il s’y trouve deux salles similaires pouvant accueillir chacune 500 fidèles pour la prière. Sept cents autres dévots peuvent accomplir leur prière dans la salle sportive. Ainsi, par la grâce de Dieu, 1 700 personnes peuvent prier ensemble dans cette mosquée. Aujourd’hui la mosquée est remplie en raison de la présence des visiteurs venus pour l’inauguration et ma visite. D’ailleurs il y en a même assis à l’extérieur. Durant les jours ordinaires même si toute la djama’at de la Suède s’y réunissait, la moitié de la place sera vide dans les deux salles. Il incombe ainsi aux ahmadis d’ici d’accroître leur nombre. Dissipez les malentendus entretenus par la population locale à l’égard de l’Islam et invitez-la vers l’unicité de Dieu. La sympathie à l’égard de ce peuple nous impose cette responsabilité : ils ont le droit d’entendre ce message. La nation suédoise nous a accueillis. C’est une faveur de sa part et la meilleure façon de la lui retourner est de la rapprocher d’Allah. Vous pourrez vous acquitter de votre devoir envers la mosquée en faisant croître le nombre de fidèles. Il faudra venir y prier en personne, prêcher notre message et présenter l’Islam aux autres.

Le Messie Promis (a.s.) attire notre attention à cet égard. Il déclare : « Aujourd’hui la communauté a grand besoin de mosquées. Ce sont les maisons d’Allah. Si nous en construisons dans une ville ou un village notre djama’at y progressera. Si une ville ne compte pas de musulmans ou qu’ils sont très peu en nombre et que vous désirez que l’Islam y progresse, construisez-y une mosquée, et Dieu Lui-même attirera les musulmans. Il en sera ainsi à condition que les intentions soient sincères quand on érige ce lieu de culte. Cette tâche doit être uniquement consacrée à Dieu. Il ne faut pas qu’elle soit ternie par des desseins égoïstes ou néfastes et c’est là que Dieu bénira cette œuvre. » (Malfuzat, Vol. 6, p. 119. édition 1984)

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Notre djama’at doit posséder sa mosquée, avec son imam qui y prêchera. Tous les membres de la djama’at doivent venir y prier en congrégation. L’unité et l’accord sont porteurs de grandes bénédictions. »

Ceci est un point très important. Que tous les ahmadis – qu’ils soient de la Norvège, du Danemark ou d’ailleurs – comprennent que la mosquée a pour but d’accentuer l’unité de la djama’at, unité qu’il faudra tenter de préserver.

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « La dispersion engendre la désunion ; en ces temps il faut favoriser l’unité et l’accord dans une grande mesure. Mettez de côté toute querelle insignifiante qui engendre la division. »

Les musulmans [d’aujourd’hui] ont oublié les préceptes véritables de l’Islam : ils y ont introduit des innovations, ils ont attisé le sectarisme, oublié les valeurs islamiques, voire les valeurs morales tout court. Ayant prêté allégeance au Messie Promis (a.s.), nous devons, quant à nous, éviter pareils maux. Au lieu d’accorder de l’importance à nos personnalités, tentons de chercher le plaisir divin, tirons des leçons de la situation des autres et faisons foisonner l’unité. Pour se faire nous devons suivre la voie tracée pour nous par Dieu.

Le Messie Promis (a.s.) nous prodigue d’autres conseils concernant la Salat et les mosquées. Il déclare : « Des récompenses sont liées à la prière en congrégation. Le but de cette pratique est de favoriser l’unité. Pour ce faire nous avons reçu l’ordre de placer nos talons sur une même ligne et de nous toucher [les épaules] quand nous nous tenons en rang pour la Salat. L’image présentée est celle d’une seule personne. [Le but est de transmettre] la lumière d’un fidèle à un autre. Si vous êtes unis vous transmettrez, les uns aux autres, la lumière de votre spiritualité. Ainsi, la division qui naît de l’égoïsme disparaîtra. »

Le souhait du Messie Promis (a.s.) était de mettre fin à toute tendance individualiste et égoïste.

Il ajoute : « Sachez que l’homme est capable d’absorber la lumière de l’autre. Afin de préserver cette unité, le musulman a reçu l’ordre d’accomplir quotidiennement la Salat dans la mosquée de son quartier, une fois par semaine dans celle de la ville et de se réunir pour la Aïd une fois par an. Et tous les musulmans du monde doivent se rencontrer annuellement à la maison de Dieu [à La Mecque]. Le but de ces injonctions est de préserver l’unité et de faire des musulmans une seule nation. »

Malheureusement c’est parmi les musulmans que règne la plus grande désunion et les troubles les plus importants. En tant qu’ahmadis, nous devons servir d’exemple et informer autrui des préceptes authentiques de l’Islam.

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « La vraie beauté des mosquées ne se trouve pas dans leurs édifices, mais en ceux qui viennent y prier en toute sincérité. Sinon voyez toutes ces mosquées abandonnées. Celle du Saint Prophète Muhammad (s.a.w) était toute petite. Son toit se composait de branches de dattiers et lorsqu’il pleuvait le parquet était boueux, [mais ses fondements reposaient sur la Taqwa]. La beauté de la mosquée se trouve en ses fidèles. À l’époque du Saint Prophète Muhammad (s.a.w) des gens de ce monde avaient bâti une mosquée que Dieu avait ordonné de démolir. On l’appelait la « Mosquée Darar » – c’est-à-dire celle qui était nuisible. La consigne de Dieu est de bâtir des mosquées afin [d’acquérir] la Taqwa. »

Nous avons témoigné de l’esprit de sacrifice des hommes, des femmes et des enfants dans le cadre de la construction de cette mosquée. Les enfants, en particulier, ont consenti à des sacrifices empreints d’abnégation et d’innocence, exempts de tout artifice. Ceci prouve que les préceptes du Messie Promis (a.s.) et ses prières nous ont fait saisir l’importance de préférer la foi à ce monde. Nous ne bâtissons pas des mosquées en étant motivés par des intentions matérielles. Elles sont construites exclusivement pour l’adoration de Dieu, pour acquérir, en marchant sur les voies de la Taqwa, le plaisir de Dieu.

Ayant accompli quelque œuvre pour mériter le plaisir divin et après avoir atteint un but, nous ne devons point négliger l’objectif fondamental de notre vie. Ne croyons pas que nous nous sommes acquittés de nos devoirs après avoir construit une belle mosquée. Notre tâche principale ne débute qu’après sa construction.

Dieu affirme : « J’ai créé les djinns et les hommes pour qu’ils m’adorent. » N’oublions jamais notre obligation d’adorer Dieu. C’est en augmentant le nombre de fidèles que nous pourrons au mieux nous acquitter de ce devoir.

Voyez l’amour d’Allah envers ses serviteurs et les faveurs qu’Il nous octroie. Selon Abou Houraira, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « La prière accomplie en congrégation est 27 fois – dans certains récits il est dit 25 – supérieure à la prière accomplie [individuellement] à la maison ou au marché. Quand le musulman a effectué, comme il se doit, ses ablutions et qu’il sort pour accomplir la Salat, son statut sera élevé d’un niveau et un de ses péchés pardonné à chaque pas qu’il fera. Tant qu’il accomplira la Salat sur son tapis de prière, les anges prieront en sa faveur en ces termes : « O Allah ! Accorde-lui Ta miséricorde. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a ajouté : « Vous serez en l’état de prière tant que vous attendrez la Salat. Ne croyez pas qu’Allah ne récompensera pas votre attente. »

Dans un autre récit le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Allah prépare une réception au Paradis à celui qui visite la mosquée matin et soir. »

Celui qui se rend la mosquée est donc l’invité d’Allah. Nous prouverons notre reconnaissance envers Dieu en faisant montre d’une plus grande affection mutuelle. Vous devez tous, les ahmadis de la Suède et d’ailleurs, faire montre de cette qualité. Acquittez-vous de vos responsabilités envers la mosquée. Après sa construction présentez de meilleurs exemples des préceptes de l’Islam.

Tout comme l’avait annoncé le Messie Promis (a.s.), la mosquée est un moyen de créer des musulmans. Or, si nos actions contredisent les préceptes de l’Islam, si nous ne transmettons pas le message de l’Islam à autrui, les gens seront, peut-être, attirés par la mosquée et sa coupole brillante, cependant leur attention sera fixée sur sa beauté extérieure. Son éclat réel sera visible quand les dévots dévoileront leur beauté spirituelle en y adorant Dieu.

Les sacrifices qui ont été motivés par un enthousiasme passager méritent considération. Certains étaient pris d’une ferveur passagère, d’autres font des sacrifices depuis des années, en particulier les enfants, et les jeunes. Mais l’heure des sacrifices continuels ne commence que maintenant, afin de transformer la beauté apparente de cette mosquée en beauté spirituelle. Il s’agit là d’une grande tâche qui attend les ahmadis d’ici. La beauté spirituelle requiert une persévérance, un effort continuel. Que tout ahmadi promette de persévérer dans la voie de cette beauté spirituelle.

Le premier verset que j’ai cité est de la sourate Tawbah. En voici la traduction : « Assurément, celui-là seul est digne de maintenir les Mosquées d’Allāh qui croit en Allāh et au Jour Dernier, et observe la Prière, et paie la Zakāt, et qui ne craint nul autre qu’Allāh. Voilà donc ceux qui ont bien plus de chances d’être comptés parmi les bien guidés. (Saint Coran, chapitre 9, verset 18)

Ainsi, la raison d’être des mosquées est d’établir la foi en Allah, une foi qui naît lorsque l’on se protège de toute forme de polythéisme et quand on considère Dieu comme unique pourvoyeur. Il y a également la foi en l’Au-Delà. C’est un sujet qui mérite de longues explications. Or l’on peut tirer de nombreuses leçons si on se focalise sur le fait que l’Au-delà est bien meilleur que la vie d’ici-bas. Ayant compris qu’au lieu d’user de toutes nos forces pour l’acquisition des choses futiles de ce monde, nous ferons plus d’efforts pour hériter les récompenses de l’Au-Delà. Allah l’Exalté déclare :

وَلَدَارُ الْآَخِرَةِ خَيْرٌ لِلَّذِينَ اتَّقَوْا

Les habitations de l’Au-delà, qui appartiennent à ceux qui ont agi selon la Taqwah, sont bien meilleures. Le croyant se bâtit une maison dans l’autre monde en construisant une mosquée ici-bas : or la fréquentation de cette habitation et de la mosquée dépend de la Taqwah. Ainsi, l’on atteindra le but de la construction de la mosquée en marchant sur la voie de la Taqwah. Le Messie Promis (as) explique à ce sujet :

«… pour être considéré comme un Muttaqui après avoir évité les grands péchés comme l’adultère, le vol, l’escroquerie, l’ostentation et l’orgueil l’on doit exceller en matière de moralité, traiter autrui avec gentillesse et aménité, quelles que soient ses croyances, et faire montre d’une véritable loyauté et sincérité envers Allah l’Exalté […] L’homme méritera le plaisir divin quand il accomplira pareille œuvre et c’est ainsi qu’il méritera le titre de Muttaqui. Seuls ceux qui possèdent tous ces attributs sont de véritables Muttaqui. Autrement dit, si quelqu’un n’en possède qu’un seul, il ne méritera pas ce titre.

Il ne suffit pas de consentir à des sacrifices financiers ou d’accomplir la Salat : il faut accomplir ces œuvres tout en servant l’humanité, en traitant autrui avec courtoisie et en ayant de hautes qualités morales. Voilà comment être un véritable Muttaqui. »

Nos responsabilités ne cessent de croître. Apportons en nos personnes une véritable révolution afin de respecter nos devoirs envers la mosquée.

Accomplir la Salat cinq fois par jour en congrégation est une obligation. La beauté de la mosquée réside dans la présence de ses nombreux fidèles sincères.

[Dieu attire aussi] notre attention à l’égard de la Zakat (l’aumône) et évoque les droits des nécessiteux. Le véritable croyant croit en Dieu et au jour du jugement : il s’évertue à purifier ses biens tout en adorant son Dieu. Dépenser dans la voie d’Allah en respectant ses devoirs envers ses semblables est la meilleure façon de purifier ses biens. Or, cet esprit de sacrifice existe uniquement chez les ahmadis.

Dieu a évoqué la Zakat en maints versets du Saint Coran. D’aucuns allèguent que la djama’at n’accorde pas trop d’importance à la Zakat mais à d’autres contributions en dépit de son obligation. Pareille accusation est infondée. La djama’at fait des rappels de manière récurrente à ce sujet à ceux pour qui la Zakat est obligatoire. Je me suis appesanti à ce sujet dans le passé à plusieurs occasions. D’ailleurs comment est-il possible de négliger la Zakat quand celle-ci est intimement liée au système du Califat ? L’observance de la Salat et le paiement de la Zakat sont évoqués dans les versets suivants le verset 56 du chapitre 24 du Coran où l’établissement du Califat est mentionné.

La Zakat n’est pas obligatoire à tous : son imposition est sujette à des conditions et des règles [spécifiques]. D’ailleurs, la Zakat ne suffira pas pour couvrir toutes les dépenses de la djama’at. En raison de l’ampleur grandissant des projets de la djama’at, il est aussi important de mettre de l’emphase sur les autres contributions. D’ailleurs, le Messie Promis (a.s.) en personne avait établi le système de contribution mensuelle et la Chanda Wasiyyat. Je ne vais pas m’appesantir davantage à ce sujet. Je disais que notre responsabilité a pris de l’ampleur avec la construction de la mosquée : nous devons y accorder une attention particulière. D’ailleurs c’est en forgeant une relation vivanteavec Dieu, en nous souciant de l’Au-delà, en rehaussant le niveau de la Taqwa, en cherchant le plaisir de Dieu, en observant la prière et en servant l’humanité que nous pourrons y consacrer notre attention.

La religion doit briller dans toute sa splendeur par l’entremise du Messie Promis (as). Dieu l’a suscité à notre époque en tant que vrai dévot du Saint Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) afin de servir d’exemple des véritables des préceptes de l’Islam. Le but même de son avènement était de rétablir la grandeur de l’Islam.

Le second verset récité au début du sermon est de la sourate Hajj. Allah y évoque les qualités de ceux qu’Il a établis sur terre : ils observent de la Salat, paient la Zakat, enjoignent le bien et interdisent le mal. À notre époque cette splendeur est l’apanage du Messie Promis (as). Le système du Califat a été établi par son entremise à notre époque. Aujourd’hui, l’institution du Califat n’existe qu’au sein de la Communauté Ahmadiyya : un califat qui propage les véritables préceptes de l’Islam dans le monde, qui fait construire des mosquées pour l’observance de la prière et non pas pour propager le mal et la discorde. Ces mosquées octroient à l’Islam le respect, l’honneur et la force. Il incombe à tout ahmadi de réfléchir à ce propos et de respecter ses engagements et de conformer ses pensées au plaisir de Dieu.

Ce verset nous informe que les vrais serviteurs jouissent du soutien de Dieu quand ils L’implorent en ce sens. Ils usent de leurs aptitudes et de leurs forces pour le bien-être de l’humanité tout en accomplissant leurs devoirs envers Dieu. Ils Le craignent, font épanouir leur foi et passent leur vie dans la Taqwa. Ils enjoignent le bien aux autres et interdissent le mal.

Qu’Allah fasse que nous saisissons ces responsabilités, que nous accomplissons nos devoirs envers Dieu, que nous faisions foisonner notre affection mutuelle. Accomplissons nos devoirs eu égard à la mosquée et la prédication. Qu’Allah nous fasse comprendre l’esprit du sacrifice financier, que nous ayons une passion incessante pour notre développement spirituel afin que nous respections notre engagement avec le Messie Promis (a.s.), le véritable serviteur du Saint Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui).


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

 

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