Pèlerinage – Islam et l'Ahmadiyya https://islam-ahmadiyya.org Découvrez l'Islam Thu, 29 Jun 2023 08:35:11 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.5.2 https://islam-ahmadiyya.org/wp-content/uploads/2021/03/cropped-favicon-32x32.jpg Pèlerinage – Islam et l'Ahmadiyya https://islam-ahmadiyya.org 32 32 Suivez l’exemple d’Abraham et de sa famille. https://islam-ahmadiyya.org/sacrifice-abraham-ismael/ Thu, 29 Jun 2023 07:59:24 +0000 https://islam-ahmadiyya.org/?p=2600 Sermon de l’Aïd-ul-Adha prononcé par Sa Sainteté le Calife le 31 juillet 2020 à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

Aujourd’hui [nous célébrons] l’Aïd Ul Adha, qu’on nomme aussi l’Aïd du sacrifice, une [fête] célébrée avec beaucoup d’engouement dans tout le monde musulman. En raison du décalage horaire, elle sera aussi célébrée demain dans certaines régions. Depuis l’aube de l’Islam, les musulmans célèbrent l’Aïd du sacrifice afin de commémorer ce sacrifice ou cet événement datant de plus de quatre mille ans. En dépit de ce long laps de temps, l’importance de ce sacrifice ou son souvenir n’ont pas décru dans le cœur des croyants. Certes ils sont nombreux à célébrer l’Aïd uniquement comme heureux événement ou qui l’attendent avec cette intention. Ils sacrifient des animaux uniquement par ostentation ou pour se réjouir. Or le croyant quant à lui se souvient d’un sacrifice, de son importance et de son esprit. D’ailleurs il respecte les exigences de ce souvenir et ses droits. Le cœur d’un croyant est ému face à ce sacrifice consentit par un père et son fils des milliers d’années de cela. Généralement, avec le temps on oublie ses souffrances et ses tristesses passées, en retournant à ses occupations quotidiennes. Or, en persévérant dans le Coran le récit de cet événement Allah a établi pour toujours une norme de sacrifice et enjoint au croyant de ne jamais l’oublier. [Ce faisant] Dieu a préservé pour le croyant et le musulman [le souvenir de ce sacrifice] jusqu’au jour dernier. [Ce sacrifice] est si important que nous sommes émus lorsque nous entendons ou nous méditons à ce propos. Il ne s’agit guère d’un incident anodin : durant sa vieillesse, alors qu’il approche ses quatre-vingt-dix ans, un père reçoit un fils. Mais dans un songe Allah lui ordonne de l’égorger : il accepte cet ordre au sens littéral et s’apprête à sacrifier son fils unique. C’est là un exemple sublime de soumission au plaisir et à l’ordre divin : le prophète Abraham (Ibrahim) (a.s.) a placé son fils face à terre et était prêt à lui trancher la gorge, conformément à sa compréhension de l’ordre divine. Le père n’était pas le seul à consentir à ce sacrifice – il jouissait certes d’un éminent statut spirituel et il était très proche de Dieu – mais même son fils, en dépit de son jeune âge avait accepté ce sacrifice de gaîté de cœur affirmant qu’il était prêt à se faire égorger si Dieu l’ordonnait. Allah a même préservé la réponse de cet enfant dans le Coran :


يَا أَبَتِ افْعَلْ مَا تُؤْمَرُ سَتَجِدُنِي إِنْ شَاءَ اللَّهُ مِنَ الصَّابِرِينَ

« Ô mon père, agis selon le commandement que tu as reçu ; si Allah le veut, tu me trouveras du nombre des endurants. » (37 : 102)

Cette réponse est un exemple pour ceux qui consentent à des sacrifices de plein gré et ayant une foi parfaite en Allah l’exalté. Il s’agit d’un exemple à suivre par les jeunes : ceci est la réponse de ceux qui ont une foi parfaite en Dieu et ceux qui sont prêts à consentir à des sacrifices. À y réfléchir qui n’est pas touché par cette réponse ? Un vieillard de quatre-vingt-dix ans a laissé un exemple de sacrifice pour les vieux ; un enfant a laissé un exemple pour les enfants et les jeunes. Nous sommes tous certainement émus lorsque nous entendons et lisons à propos de cet événement : la majorité des nôtres a les yeux en larmes. Or cela n’est certainement pas suffisant. Nous devons aussi analyser notre promesse d’être toujours prêts à consentir à tout sacrifice. Le fait que le Prophète Ibrahim (a.s.) était prêt à sacrifier son fils suite à l’ordre divin est d’autant plus important. Il ne s’était pas arrêté à l’intention de sacrifier son fils : il l’avait allongé au sol et avait placé le couteau sur la nuque. Cela est d’autant plus important vu la compassion du Prophète Ibrahim (a.s.), même à l’égard de ses ennemis : il n’endurait même pas que ces derniers puissent souffrir. Sa compassion était si grande qu’Allah en a fait mention dans le Coran comme un attribut particulier du Prophète Ibrahim (a.s.). Il était Halim et Awwah : son cœur débordait de compassion. Vu son tempérament ne croyez-vous pas qu’il était empli de pitié à l’endroit de son fils ? Il en ressentait certainement : mais en cet instant il avait mis de côté sa souffrance et son amour personnels et avait accordé préférence au plaisir d’Allah et à Son amour. Cette action de sa part l’a distingué des autres. En raison de cette distinction, de cette fidélité et de cet amour à l’égard d’Allah, et de son niveau de sacrifice, les musulmans évoquent le Prophète Ibrahim (a.s.) lorsqu’ils envoient des salutations sur le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : ils le feront d’ailleurs jusqu’au jour dernier.

Il ne s’agissait pas uniquement du sacrifice du Prophète Ibrahim (a.s.) : le Coran nous informe qu’Ismaël (a.s.) était prêt à se sacrifier de plein grsé. J’en ai fait mention à l’instant. Ce sens de sacrifice l’a distingué des autres. Pourquoi était-il prêt à se sacrifier ? Parce qu’il nourrissait à l’égard de Dieu un amour particulier. Tout deux avaient compris que ce sacrifice leur ouvrira la porte du progrès. L’histoire des prophètes Ibrahim (a.s.) et Ismaël (a.s.) nous émeuvent, nous en avons les yeux en larmes, elle suscite en nous une vive émotion. Mais peut-être que la majorité des nôtres ne ressent pas les mêmes émotions qu’avait ressenti le Prophète Ibrahim (a.s.) lors de cet événement. Sa pensée était qu’Allah l’avait choisi et lui avait requis un sacrifice : en retour, disait-il, mon Seigneur et mon Bien-aimé m’offrait Sa proximité. Il ne s’agissait pas là d’une pensée ordinaire : tout musulman, tous ceux qui lisent le Coran et récitent le Daroud savent que Dieu a préservé la mémoire de ce sacrifice et a ordonné [son souvenir] jusqu’à la fin des temps. Allah a conféré un signe distinctif au sacrifice du Prophète Ibrahim (a.s.), car il avait accordé préférence à cette faveur d’avoir été choisi pour ce sacrifice sur sa propre douleur et tristesse. Il ne s’était pas dit qu’il accordait [une faveur à Dieu] en consentant à ce sacrifice. Il ne s’était pas dit que son fils accordait une faveur en s’apprêtant à se sacrifier pour Allah. Il considérait comme une faveur divine le fait qu’Allah les avait choisis tous deux pour ce sacrifice. C’était là une faveur divine. En consentant à ce sacrifice il avait insufflé en son esprit que ce sacrifice n’avait aucune importance : c’est là une faveur qu’Allah l’avait trouvé digne à consentir à ce sacrifice. Nous qui promettons d’être prêts à consentir à tout sacrifice devons graver ces pensées dans nos cœurs : nos sacrifices n’ont aucune importance. Le fait qu’Allah nous exige un sacrifice est une faveur de Sa part : en résultat, Il nous accordera Sa proximité. En réalité notre sacrifice n’a aucune valeur face à celui consentit par les Prophètes Ibrahim (a.s.) et Ismaël (a.s.) ou du moins sacrifie qu’ils s’apprêtaient à faire. Si nous respectons un tant soit peu la promesse de préférer la foi à ce monde, Allah nous accorde des grâces sans fin. D’innombrables ahmadis en ont fait l’expérience. Je reçois une multitude de lettres à ce propos dans lesquelles ils m’informent à quel point Allah a béni leurs simples sacrifices. En consentant à des sacrifices financiers, en quelques heures, ils reçoivent des récompenses. Il y a aussi d’autres exemples similaires. Ces sentiments ne doivent pas être éphémères. Il ne faut pas être récipiendaire de faveurs divines une seule fois : le désir de profiter de la proximité divine et l’effort qui doit l’accompagner doivent faire partie intégrante de notre vie. C’est là qu’il sera juste d’affirmer que nous nous évertuons à respecter notre serment. C’est cet effort qui ensuite suscite un plus grand engouement : l’influence de la vertu se transmet aussi à la prochaine génération. Sauf si Allah le souhaite autrement, l’intention de mériter la proximité divine demeure permanente. L’épouse et l’enfant comprennent aussi que l’objectif de notre vie est le plaisir de Dieu et Sa proximité. Les prières et les actions sont nécessaires pour susciter cette atmosphère au sein des foyers.

L’intention du prophète Ibrahim (a.s.) d’égorger son fils et le fait que ce dernier soit prêt à ce sacrifice sont certainement des sentiments des plus sublimes, des sentiments qu’Allah a honorés. En les acceptant, Il a empêché le Prophète Ibrahim (a.s.) de sacrifier son fils, affirmant :

قَدْ صَدَّقْتَ الرُّؤْيَا إِنَّا كَذَلِكَ نَجْزِي الْمُحْسِنِينَ

« Tu as déjà accompli le songe. » En vérité, c’est ainsi que Nous récompensons ceux qui font le bien. » (37 : 106)

Quelle est la récompense de ceux qui font le bien ? Celle d’une grande proximité des Prophètes Ibrahim (a.s.) et Ismaël (a.s.) avec Dieu. Après en avoir été récipiendaires, leurs sacrifices ne sont pas arrêtés là. Au contraire a débuté tout une autre chaîne afin que tous deux puissent profiter d’une plus grande proximité divine. Cela ne s’est pas limité au père et au fils : l’épouse du Prophète Ibrahim (a.s.), et la mère d’Ismaël, a aussi vu ces signes, afin que cela soit un exemple pour les hommes. Leurs vertus et leur proximité avec Dieu doivent être évidentes à leurs épouses. Si vous êtes réellement vertueux, cette vertu ne doit pas se limiter à vos personnes mais l’effet doit aussi être visible à vos femmes. En faisant participer une femme à ce sacrifice, Dieu a laissé un exemple pour les femmes : notamment que la femme pieuse place sa confiance en Dieu, elle se prosterne devant Lui et elle tente de mériter sa proximité. Si elle agit de la sorte, Allah ne l’abandonnera pas. Nous constatons que toute la famille a consenti à un sacrifice plus important que celui de l’égorgement. Ce dernier était un sacrifice temporaire ; il s’agissait d’un sacrifice unique des sentiments. Mais le sacrifice exigé des trois était celui de la solitude, de la séparation et de la peur constante. Dieu a exigé ces trois sacrifices. Tous les trois l’ont accepté. Le Prophète Ibrahim (a.s.) a laissé Hajra, son épouse, et Ismaël (a.s.) dans un lieu désert à des centaines de kilomètres à la ronde, où il n’y avait ni eau ni nourriture. Le Prophète Ibrahim (a.s.) leur a laissé uniquement une gourde d’eau et un panier de dattes. Le Prophète Ibrahim (a.s.) savait très bien que quand l’eau et les dattes seraient épuisées, ils n’auront rien à boire et à manger. Il ignorait comment ils allaient survire. Mais c’était là un ordre divin : c’est pour cette raison qu’ils consentaient à ce sacrifice. En tout cas, lorsqu’il quittait sa femme et son fils avec ces maigres provisions sans informer celle-ci qu’ils allaient [tous deux] demeurer ici tout seuls, Hajra a compris que cette séparation n’était pas temporaire. Elle a demandé au Prophète Ibrahim (a.s.) : « Où partez-vous en nous abandonnant ici ? » Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) a décrit l’état du Prophète Ibrahim (a.s.) d’une très belle manière : « Il n’a pas pu répondre à sa femme en raison des sentiments naturels naissant dans son cœur et de ses vives émotions découlant de sa compassion. Hajrah lui a demandé encore une fois pourquoi il les laissait là. Ses émotions et sa compassion l’empêchaient de répondre. Il constatait d’ailleurs qu’ils avaient tout deux de maigres chances de survie dans ce lieu désert. Son amour naturel pour sa femme et son fils et sa compassion innée l’empêchaient de parler : il avait peur de ne pouvoir maîtriser ses émotions s’il ouvrait sa bouche, rendant davantage inquiète Hajra. D’autre part il avait peur que sa perte de contrôle sur ses émotions ne réduise le niveau de ce sacrifice que lui, sa femme et son fils consentaient pour mériter le plaisir de Dieu et qui allait leur offrir Sa proximité. Sur ce le Prophète Ibrahim (a.s.) est demeuré silencieux : en fin de compte Hajra lui a demandé : « Est-ce Dieu qui vous a commandé de nous laisser ici ? » Ne pouvant répondre en raison de l’émotion, le Prophète Ibrahim (a.s.) s’est contenté d’indiquer vers le ciel. Quand Hajra a vu son signe, en plaçant toute sa confiance en Dieu elle a déclaré : « S’il en est ainsi, Dieu ne nous abandonnera pas ! Partez où vous le souhaitez ! »

En apparence il était impossible de trouver de l’eau, des dattes ou toute autre nourriture dans ce lieu désert après avoir épuisé leurs provisions. Il était impossible de trouver quelqu’un pour les soulager, ou tout au moins pour leur montrer de la compassion, dans cette contrée aride. Il n’y avait pas âme qui vive dans toute cette étendue désertique.

Mais la compagnie du Prophète Ibrahim (a.s.) avait transformé Hajra au point où elle avait une confiance sans bornes en Dieu et un désir des plus ardents de profiter de sa proximité. Sans crainte elle a déclaré : « Si tel est le commandement de Dieu, en ce cas je ne me soucie de rien. »

Lorsque le Seigneur du Trône a entendu cette parole empreinte de confiance divine, Il a certainement déclaré : « Je ne vous laisserai pas mourir toi et ton fils ! » Les événements d’après ont prouvé que l’action de Dieu était conforme au désir de Hajra. Non seulement Dieu les a protégés de la mort, mais par leur entremise Il a suscité un illustre peuple, donnant naissance à un prophète illustre, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), le Sceau des Messagers, suscité pour le monde entier. Il est le roi spirituel du monde entier. L’on ne pourra atteindre Dieu que par son entremise. Hajra et Ismaël (a.s.) avaient abandonné le monde pour la cause de Dieu : en conséquence, Allah a placé le monde entier sous les pieds des descendants d’Ismaël (a.s.). Par l’entremise du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), aujourd’hui des centaines de milliers de personnes accomplissent le Hajj et ils se souviennent aussi de ce sacrifice de Hajra, sacrifice qui lui a conféré un statut particulier et une distinction jusqu’à la fin des temps. En plaçant sa confiance en Dieu, elle a coupé sa relation avec le monde afin de mériter le plaisir de Dieu et aujourd’hui le monde est contraint d’établir un lien avec elle afin d’atteindre Dieu.

Ainsi, ce sacrifice n’était pas ordinaire. Sa foi que Dieu ne laisse pas partir à la perdition celui qui agit pour Sa cause, n’était pas une foi ordinaire. Comme je l’ai dit Allah a accompli ce désir et l’a récompensé jusqu’à la fin des temps.

Ce jour est venu nous rappeler la confiance en Dieu des membres de cette famille et leur niveau de sacrifice pour sa cause. Mais suffit-il pour nous d’évoquer ce sacrifice et cette confiance en Dieu de la famille d’Ibrahim ? Certainement non ! Nous devons le commémorer tout en prenant pour exemple la fidélité et le sens de sacrifice du Prophète Ibrahim (a.s.). Le sacrifice de Hajra doit être la norme pour nous. Chaque femme doit se demander quelle action à accomplir afin d’atteindre ce niveau. Les [femmes] membres de la Lajna Ima’illah répètent lors de leurs serments qu’elles seront prêtes à sacrifier leurs enfants. J’ai su que certaines d’entre elles ne répètent pas cette partie lors du serment, parce qu’elles ne sont pas prêtes à consentir à ce sacrifice. Si l’on place sa confiance en Dieu et qu’on vise à mériter son plaisir et que le désir de jouir de sa proximité a prééminence sur tout autre désir, l’on ne peut entretenir pareille pensée. Que signifie la promesse de préférer la foi à ce monde ? C’est une promesse qui attire notre attention sur une confiance indéfectible en Dieu. Étant donné qu’on a fait cette promesse, il incombe à tout homme, femme, jeune et enfant Ahmadi de la respecter. Lorsqu’un individu tente de se rapprocher de Dieu, Celui-ci ne le laisse pas partir à la perdition, au contraire Il accorde des faveurs en retour. Lorsque les hommes tenteront d’atteindre cette norme, ils insuffleront cette qualité spirituelle dans les femmes et les enfants. Ainsi les hommes en premier doivent rehausser la norme de leurs pensées et de leurs sacrifices. Les hommes doivent servir d’exemples en premier s’ils souhaitent rehausser le niveau de confiance en Dieu des femmes et des enfants et leur sens de sacrifice. L’on ne servira pas d’exemple en apportant en soi des changements ordinaires et l’on ne doit pas croire qu’Allah a préservé ces exemples comme de simples histoires. Certainement non : nous allons devoir suivre ces exemples. Quand tout homme tentera de suivre l’exemple d’Ibrahim (a.s.) tout en tentant de rehausser sa norme de fidélité, quand chaque femme sera prête à adopter l’exemple de Hajra et chaque jeune celui d’Ismaël (a.s.), les faveurs de Dieu pleuvront et c’est là que l’on consentira à de vrais sacrifices et que l’on comprendra le sens de la proximité divine et qu’on en fera l’expérience. Nous avons accepté, en cette époque, le serviteur parfait du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) afin de participer à la renaissance de l’Islam. En maintes occasions dans Ses révélations Dieu a aussi conféré à ce Messie le titre d’Ibrahim (a.s.).

Si nous avons accepté cet Ibrahim (a.s.) afin d’augurer le progrès spirituel, afin d’accorder la victoire à l’Islam, afin de faire flotter le drapeau du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) dans le monde et de mériter la proximité divine, chacun d’entre nous doit tenter d’être un Ismaël (a.s.). Chaque femme doit tenter d’être Hajra. Lorsque nous serons prêts à consentir à des sacrifices pour la religion, Allah nous ouvrira de nouvelles voies. Nous pourrons suivre la voie du progrès de l’Islam que Dieu a promis d’ouvrir par l’entremise du serviteur parfait du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Si chacun des nôtres respecte dans la réalité la promesse de préférer la foi à ce monde, nous pourrons apporter toute une révolution dans le monde. Si nous appliquons les enseignements de l’Islam, nous pourrons y apporter une révolution spirituelle. Si nous répandons les beaux préceptes de l’Islam dans le monde, afin de le réunir sous sa bannière, nous pourrons nous venger de la meilleure façon pour le martyre de ceux qui ont été tués pour avoir accepté l’Ibrahim (a.s.) de notre époque.

Dieu a établi cette communauté par l’entremise du Messie Promis (a.s.) afin de faire retourner au monde toutes ces bénédictions liées aux véritables suivants du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et croyants. Les anciens ont consenti à des sacrifices en premier : le plus important était celui de leurs âmes. Nous promettons aussi de sacrifier nos biens, nos vies et notre temps. Nous devons être prêts à consentir à des sacrifices dans le respect de cette promesse. Nous devons consentir à ces sacrifices et beaucoup le font d’ailleurs. Cette révolution n’aura pas lieu sans sacrifices. Les révolutions n’ont pas lieu sans sacrifices d’ailleurs. J’attire ici l’attention de ces mères qui ne font pas la promesse de consentir à ces sacrifices. D’une part, il y a ces mères qui ont dédié leurs enfants dans le plan Waqf-e-Naw. Mais lorsque ces enfants grandissent certains parents disent que leur situation [financière] est précaire et si ces enfants se contentent de servir la Jama’at, ils ne pourront pas joindre les deux bouts et c’est pour cette raison qu’ils demandent la permission de trouver un travail ailleurs. D’une part, ils ont fait la promesse de consentir à ces sacrifices et ils se sont présentés de leur propre chef, mais d’autre part on pousse ces enfants vers le matérialisme. De même, il y a ces jeunes Waqfinin-e-Naw qui sont médecins ou ingénieurs et qui disent qu’ils ne peuvent pas se mettre au service de la Jama’at car le salaire offert par la Jama’at ne suffira pas. Et ils demandent la permission de trouver un emploi à l’extérieur. Étant donné qu’ils ont fait la promesse de préférer la foi à ce monde et à consentir à des sacrifices, et que les parents ont pu dédier leurs enfants avant leur naissance, pareilles excuses n’ont aucun lieu d’être. Il faudra en ce cas respecter cette promesse. Même si le salaire est moindre, Allah le bénira.

Les jeunes Waqfin-e-Naw doivent se présenter pour servir en tant que missionnaires, en tant que médecins ou ingénieurs. Ils doivent consentir à des sacrifices et accroître le niveau de leurs sacrifices. Il ne faut pas tirer du plaisir en écoutant ces histoires ou ces événements du passé. Il ne faut pas se contenter d’écouter ces incidents du passé pour s’en émouvoir. On doit les écouter afin de montrer notre exemple. Nous ne convoitons pas la royauté ou le pouvoir mondain : nous ne souhaitons pas contrôler les États ou faire main basse sur leurs richesses ou leur pouvoir. Ceci d’ailleurs ne doivent pas être nos objectifs. Notre objectif est de prouver la véridicité de l’Islam dans le monde et de le réunir sous la bannière du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Notre objectif est d’établir dans le monde l’autorité du Dieu unique. Notre objectif est de pousser l’humanité égaré à rendre culte à Dieu et de faire en sorte que les gens s’acquittent des devoirs envers leurs prochains. Voici les objectifs pour lesquels notre mouvement a été créé. Les ahmadis doivent œuvrer pour les atteindre, en particulier les Waqfines, qui doivent également se dédier pour rejoindre la Jamia. Il faut que le plus grand nombre d’entre eux choisisse la voie pour devenir missionnaires afin de propager le plus rapidement possible le message de l’Islam dans le monde entier.

Notre mouvement a été créé afin d’atteindre les objectifs que je viens d’énumérer, et nous devons consentir à des sacrifices afin de les atteindre. Le Messie Promis (a.s.) a attiré notre attention vers cela à de maintes reprises. Des sacrifices sont requis dans cette voie. La révolution ne s’opère jamais par le simple fait d’écouter des récits, des anecdotes de sacrifices. Pour ce faire, il faudra que toute femme soit comme Hajra (r.a.), et chaque jeune ahmadi comme Ismail (r.a.). Les ahmadis de tous les pays et peuples devront être à ce niveau. Nous ne pourrons établir l’unicité dans le monde que lorsque ces sacrifices collectifs seront consentis dans le but d’atteindre ces objectifs. Nous pourrons dès lors remplir le but de la construction de cette Maison, qui est l’établissement de l’unicité, et pour lequel Ibrahim (a.s.), Hajra (r.a) et Ismail (a.s.) avaient fait des sacrifices. Ils avaient ainsi permis l’émergence de la première maison de Dieu qui était le signe de Son unicité. Et seulement à cette condition nous pourrons accomplir le but de la venue de I’Ibrahim (a.s.) de l’époque, et la venue du sincère serviteur du Saint Prophète (s.a.w.), qui est de réunir l’humanité autour d’une seule religion.

Qu’Allah éveille en nous l’esprit du véritable sacrifice, et qu’Il nous permette de toujours donner préséance à la foi sur le monde, et qu’Il fasse que chaque prochaine Aïd-ul-Adha nous montre encore plus de signes de succès de l’Islam. Qu’Allah fasse que nous fassions de tels sacrifices dignes d’être acceptés, dont nous puissions voir les grâces et les bénédictions dans ce monde et dans l’Au-Delà.

Maintenant nous allons prier. Dans votre supplication souvenez-vous des personnes qui sont emprisonnées uniquement parce qu’elles sont ahmadies. Elles se retrouvent emprisonnées dans des cellules de prison par ces conditions météorologiques extrêmes, uniquement pour l’amour de la religion. Particulièrement au Pakistan et elles sont en train de subir ces conditions avec joie. Une femme est également en train de supporter ces conditions pénitentiaires. Elle a été faussement accusée et des chefs d’accusation assez graves ont été retenus contre elle, et ce uniquement car elle a accepté l’Imam de cette époque.

Souvenez-vous également des familles des martyrs dans vos supplications, ainsi que des Waqifin-e-Zindagi, des missionnaires et des Mu’alamins pour qu’ils puissent être à la hauteur de la mission pour laquelle ils ont dédié leur vie, et qu’ils puissent l’accomplir en faisant de véritable sacrifice. Dans de nombreux pays différents, et en Afrique également, les Mou’alamins font un travail remarquable. Allah le Très-Haut leur permet d’obtenir des succès importants en dépit des connaissances modestes qu’ils ont acquises au cours des cours de formation de Mou’alamins. Qu’Allah bénisse leurs œuvres, leurs sentiments de sincérité et fidélité, leurs connaissances ainsi que leur spiritualité, et qu’Il les garde sous Sa protection. Comme évoqué, qu’Allah fasse qu’ils accomplissent le but de leur Waqf pour Allah l’Exalté en faisant preuve de sincérité. Faites également des supplications pour les personnes qui font face à des difficultés afin qu’Allah les en libère, et qu’Il éloigne leurs difficultés. Faites également des supplications pour être préservés des oulémas égoïstes qui répandent le mal, surtout au Pakistan, et également dans certains pays africains. Faites des supplications pour que des vies innocentes puissent être préservées des mains de toute force maléfique.

En marge de cette Aïd, au Pakistan il a été annoncé, de façon plus marquée que les années précédentes, que si les ahmadis sacrifient un animal lors de l’Aïd alors un procès leur sera intenté : ils seront punis. Qu’Allah préserve tous les ahmadis des malfaiteurs. Nous devons faire beaucoup de supplications pour que nous puissions accomplir la mission pour laquelle le Messie Promis (a.s.) a été envoyé, nous devons vraiment beaucoup prier en ce sens. Quelle est cette mission du Messie Promis (a.s.) ? C’est d’implanter l’étendard de l’Islam et du Saint Prophète (s.a.w.) dans le monde entier et d’établir l’unicité de Dieu sur terre. La persécution n’est pas uniquement présente qu’au Pakistan, dans certaines régions d’Afrique des personnes viennent de l’étranger afin de remonter les habitants locaux (contre les ahmadis) et certains locaux font part de leur opposition. Mais par la grâce d’Allah, les ahmadis restent fermes sur leur foi, et ils ne se soucient guère des persécutions, bien qu’ils aient été menacés de mort. En dépit de tout cela, ils restent fermes sur leur pas. Dans certaines régions de l’Afrique, les opposants essaient de prendre possession de force de nos mosquées. Qu’Allah le Très-Haut fasse que nous puissions récupérer les mosquées que l’ennemi essaie de nous prendre de force. Plus généralement, nous devons implorer Allah pour être les héritiers de Ses grâces et de Sa miséricorde.

Insha Allah la prière du vendredi aura lieu à l’heure habituelle. Nous allons prier et je souhaite Aïd Moubarak à tous les ahmadis qui sont répartis dans le monde et à vous tous. Nous allons prier après le sermon.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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Le sacrifice d’Abraham et les rites du pèlerinage (Hadj / Hajj) à la Mecque https://islam-ahmadiyya.org/abraham-ismael-hadj-mecque-pelerinage-hadj-hajj/ Mon, 19 Jul 2021 08:24:08 +0000 https://islam-ahmadiyya.org/abraham-ismael-hadj-mecque-pelerinage-hadj-hajj/ Il incombe à tout musulman ayant les moyens de ce faire d’accomplir au moins une fois durant sa vie le pèlerinage à la Mecque, à condition que le voyage vers le lieu saint soit libre de tout danger. Le pèlerinage débute le huitième jour du mois Dhul-Hijjah du calendrier islamique et se termine le douze du même mois.

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Ce pèlerinage est associé avec les sacrifices consentis par le prophète Abraham (Ibrahim) et son fils, le prophète Ismaël.

La Ka‘aba : Maison Sacrée dédiée au culte de Dieu

La Ka‘aba est le centre même du pèlerinage. C’est la première maison construite pour l’adoration de Dieu selon le Coran.

إِنَّ أَوَّلَ بَيْتٍ وُضِعَ لِلنَّاسِ لَلَّذِي بِبَكَّةَ مُبَارَكًا وَهُدًى لِلْعَالَمِينَ ۞ فِيهِ آَيَاتٌ بَيِّنَاتٌ مَقَامُ إِبْرَاهِيمَ وَمَنْ دَخَلَهُ كَانَ آَمِنًا وَلِلَّهِ عَلَى النَّاسِ حِجُّ الْبَيْتِ مَنِ اسْتَطَاعَ إِلَيْهِ سَبِيلًا وَمَنْ كَفَرَ فَإِنَّ اللَّهَ غَنِيٌّ عَنِ الْعَالَمِينَ

Assurément, la première Maison qui ait été fondée pour l’humanité est celle de Bakkah ; abondante en bénédictions et une direction pour tous les peuples. Il s’y trouve des Signes manifestes : la station d’Abraham ; et tous ceux qui y entreront y trouveront la paix. Le Pèlerinage à la Maison est un devoir envers Allāh pour tous les gens, du moins pour ceux qui peuvent trouver le moyen de s’y rendre. Et quant à celui qui ne croit pas, qu’il se souvienne qu’Allāh est assurément Indépendant de toutes les créatures. (Le Saint Coran, chapitre 3 versets 97 et 98)

La Ka‘aba et la Mecque ont trait avec l’histoire du Prophète Abraham et son fils Ismaël. La Ka‘aba fut un lieu de pèlerinage depuis les temps anciens, comme l’affirme le Coran :

وَإِذِ ابْتَلَى إِبْرَاهِيمَ رَبُّهُ بِكَلِمَاتٍ فَأَتَمَّهُنَّ قَالَ إِنِّي جَاعِلُكَ لِلنَّاسِ إِمَامًا قَالَ وَمِنْ ذُرِّيَّتِي قَالَ لَا يَنَالُ عَهْدِي الظَّالِمِينَ

Et souvenez-vous quand Nous avons fait de la Maison un lieu de rassemblement continuel pour l’humanité et un endroit de sécurité. A l’heure de la Prière, adoptez un peu le niveau d’Abraham dans son acte d’adoration. Et Nous avons commandé à Abraham et Ismaël : « Purifiez Ma Maison pour ceux qui en font le tour et pour ceux qui y séjournent pour leurs dévotions et ceux qui s’inclinent et se prosternent en Prière. » (Le Saint Coran, chapitre 2 verset 126)

Le prophète Abraham a prié pour qu’Allah fasse de cette ville un lieu de paix :

وَإِذْ قَالَ إِبْرَاهِيمُ رَبِّ اجْعَلْ هَذَا بَلَدًا آَمِنًا وَارْزُقْ أَهْلَهُ مِنَ الثَّمَرَاتِ مَنْ آَمَنَ مِنْهُمْ بِاللَّهِ وَالْيَوْمِ الْآَخِرِ قَالَ وَمَنْ كَفَرَ فَأُمَتِّعُهُ قَلِيلًا ثُمَّ أَضْطَرُّهُ إِلَى عَذَابِ النَّارِ وَبِئْسَ الْمَصِيرُ

Et souvenez-vous quand Abraham dit : « Mon Seigneur, fais de ce lieu une ville de paix, et accorde des fruits en guise de provision à ceux de ses habitants qui croient en Allāh et au Jour Dernier. » Allāh répondit : « Quant à celui qui ne croit pas, Je lui accorderai pendant quelque temps des bienfaits ; ensuite, Je l’astreindrai au châtiment du Feu – et quelle mauvaise destination ! » (Le Saint Coran, chapitre 2 verset 127)

Le prophète Abraham et son fils ont élevé les fondations de la Maison Sacrée tout en implorant Dieu d’envoyer un prophète parmi les habitant de cette cité :

وَإِذْ يَرْفَعُ إِبْرَاهِيمُ الْقَوَاعِدَ مِنَ الْبَيْتِ وَإِسْمَاعِيلُ رَبَّنَا تَقَبَّلْ مِنَّا إِنَّكَ أَنْتَ السَّمِيعُ الْعَلِيمُ ۞ رَبَّنَا وَاجْعَلْنَا مُسْلِمَيْنِ لَكَ وَمِنْ ذُرِّيَّتِنَا أُمَّةً مُسْلِمَةً لَكَ وَأَرِنَا مَنَاسِكَنَا وَتُبْ عَلَيْنَا إِنَّكَ أَنْتَ التَّوَّابُ الرَّحِيمُ ۞ رَبَّنَا وَابْعَثْ فِيهِمْ رَسُولًا مِنْهُمْ يَتْلُو عَلَيْهِمْ آَيَاتِكَ وَيُعَلِّمُهُمُ الْكِتَابَ وَالْحِكْمَةَ وَيُزَكِّيهِمْ إِنَّكَ أَنْتَ الْعَزِيزُ الْحَكِيمُ

Et souvenez-vous quand Abraham et Ismaël élevaient les fondations de la Maison, tout en implorant : « Notre Seigneur, accepte ceci de nous; car Tu es Celui Qui entend tout, Tu es l’Omniscient. Notre Seigneur, fais-nous tous deux soumis à Toi, et fais, de notre postérité, un peuple soumis à Toi. Et montre-nous nos façons de prier et tourne-Toi vers nous avec clémence ; car Tu es Celui Qui revient sans cesse avec compassion, le Miséricordieux. Notre Seigneur, élève parmi eux un Messager d’entre eux-mêmes, qui puisse leur réciter Tes Signes et leur enseigner le Livre et la Sagesse et qui puisse les rendre purs ; assurément, Tu es le Puissant, le Sage. » (Le Saint Coran, chapitre 2 verset 128 à 130)


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Sommaire de l’article

  1. Le sacrifice d’Abraham et les rites du pèlerinage (Hadj / Hajj) à la Mecque
  2. La vision d’Abraham et le sacrifice de son fils Ismaël
  3. Les rites du Hajj ou Hadj (pèlerinage à la Mecque)
  4. Hadith sur le Hadj (Hajj)
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Pourquoi célébre-t-on l’Aïd-el-Kebir ? https://islam-ahmadiyya.org/pourquoi-celebre-t-on-l-aid-el-kebir/ Sun, 18 Jul 2021 11:20:36 +0000 https://islam-ahmadiyya.org/pourquoi-celebre-t-on-l-aid-el-kebir/ Quel est le sens véritable de Aïd-el-Kebir ? Suffit-il de sacrifier un animal pour mériter le plaisir d'Allah ? Réponses offertes par Sa Sainteté le Calife dans son sermon de l'Aïd prononcé le 2 septembre 2017.

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Résumé du sermon de l’Aid-Ul-Adha (Aïd-el-Kebir), prononcé par Sa Sainteté le Calife le deux septembre 2017, à la mosquée Bait-Ul-Futuh à Londres. Après le Ta’awudh, le Tashahoud et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a cité le verset 38 du chapitre 22 du Coran.

لَنْ يَنَالَ اللَّهَ لُحُومُهَا وَلَا دِمَاؤُهَا وَلَكِنْ يَنَالُهُ التَّقْوَى مِنْكُمْ كَذَلِكَ سَخَّرَهَا لَكُمْ لِتُكَبِّرُوا اللَّهَ عَلَى مَا هَدَاكُمْ وَبَشِّرِ الْمُحْسِنِينَ

« Leur chair ne parvient certainement pas à Allāh, ni leur sang, mais c’est votre droiture qui Lui parvient. C’est ainsi qu’Il vous les a assujettis, afin que vous puissiez proclamer la grandeur d’Allah pour vous avoir guidés. Et annonce la bonne nouvelle à ceux qui font le bien. » (Le Saint Coran, chapitre 22, verset 38)

Ce verset évoquant le thème du sacrifice est mentionné dans le Coran dans le contexte du Hajj (pèlerinage). Les musulmans possédant les moyens sont enjoints de sacrifier des animaux [en ces jours] qu’ils soient présents pour le Hajj [à La Mecque] ou pas. C’est ainsi que des millions de musulmans de par le monde sacrifient des animaux le jour de l’Aïd-Ul-Adha (ou Aïd-el-Kebir) en honneur au Hajj et au sacrifice consenti par le Prophète Abraham et son fils Ismaël. Or, le sacrifice d’un animal en soi ne fait pas mériter au musulman l’assentiment divin. La pureté du cœur et la Taqwa (crainte révérencielle et amour divin) sont les vertus qu’Allah valorise chez le croyant. Ainsi immoler l’animal le plus gras ou le plus cher n’a aux yeux d’Allah aucune valeur si sacrifice ne s’accompagne pas de crainte révérencielle de Dieu et de la purification du cœur.

Le Messie Promis (a.s.) explique que le nom « Islam » signifie immoler son être face à la personne de Dieu. Or, seul le détenteur de la Ma’rifah (gnose ou la connaissance de la personne de Dieu) pourra atteindre ce stade. La crainte de Dieu et Son amour ainsi que l’appréciation [de Sa personne] par le croyant sont la racine de cette Ma’rifah. Une fois doué de cette connaissance, le croyant se libère des péchés. Nul besoin du sang, de la croix ou de l’expiation de quelqu’un pour mériter ce salut, explique le Messie Promis (a.s.). Un seul sacrifice est exigé : celui du Nafs, de l’ego et du moi. Le nom « Islam » est synonyme de ce sacrifice. En somme, c’est en sacrifiant son Nafs qu’on mérite le titre de vrai musulman. L’Islam signifie s’immoler de plein gré devant le seuil de Dieu. Cette immolation, cependant, exige du croyant un amour parfait pour la personne de Dieu et rien d’autre, comme l’affirme le verset cité plus haut.

Dieu n’est pas à craindre parce qu’Il est terrifiant : Il ressemble à l’être qui nous est cher et que nous ne souhaitons déplaire. L’enfant craint le déplaisir de sa mère : or, personne d’autre ne l’aime le plus que celle-ci en raison du lien spécial qui les lie. Pour des amours éphémères de ce bas monde, d’aucuns sont prêts à endurer tous les caprices de leurs bien-aimés. Après avoir brûlé, cette passion-là cependant meurt au bout d’un certain temps. L’amour de Dieu, quant à lui, embelli la vie ici-bas et dans l’au-delà.

L’absence de la Ma’rifah nous pousse à commettre des transgressions. Beaucoup disent aimer Dieu tout en Lui préférant les choses de ce monde : c’est ainsi qu’ils oublient promptement les commandements divins. Ils considèrent aussi Dieu comme Tout-puissant : or, souvent, afin de plaire aux maîtres d’ici-bas, ils transgressent souvent les préceptes du Très-Haut. Certaines mauvaises habitudes sont si ancrées chez certains qu’ils ignorent tout bonnement que Dieu voit leurs moindres faits et gestes. Ceux qui possèdent la Ma’rifah ne sont pas aussi effrontés : matin et soir ils cherchent les moyens pour plaire à leur Bien-aimé dans le respect de Ses commandements. Ils ne préfèrent pas les avantages de ce monde aux préceptes d’Allah. Ils sont prêts à sacrifier leur Nafs et leurs désirs pour la cause de Dieu. Ce sacrifice, explique le Messie Promis (a.s.), se nomme « Islam ». De son plein gré et de gaieté de cœur, le croyant doit sacrifier son Nafs et promettre de préférer le spirituel au temporel.

Les sacrifices des animaux ont pour vocation de servir de rappel. Sommes-nous prêts à nous sacrifier pour Dieu, tout comme nous sacrifions pour notre bien-être ces créatures inférieures ? C’est notre Taqwa et non le sang et la chair de cet animal qui atteint Dieu. Nous devons nous sacrifier dans Sa voie à l’instar de ces animaux que nous égorgeons. Si notre Taqwa n’est pas à la hauteur, elle sera imparfaite.

Les Salat et les jeûnes dénués de sincérité ne servent pas à grand-chose. Les ascètes hindous accomplissent de longs et éprouvants exercices au point où leurs bras s’assèchent complètement. Or ces souffrances ne leur octroient aucune lumière, aucune sérénité, aucune tranquillité. Ces pratiques physiques n’ont aucune incidence sur leur spiritualité.

En somme Dieu valorise le noyau et pas l’écorce. Or, si seul l’esprit et l’intention comptent, pourquoi donc sacrifier physiquement un animal, pourquoi faire les mouvements de la Salat, pourquoi s’affamer et s’assoiffer durant le jeûne ? Sachez que sans l’apport physique, l’âme ne sera point empreinte d’humilité et de la servitude de l’adorateur (Aboudiyya). Si le corps ne s’exerce pas, l’âme ne suivra pas. Ces actions ont pour objectif de faire naître l’humilité et l’Aboudiyya – la servitude exprimée par l’adorateur à l’endroit de Dieu – la conscience que l’on doit Lui rendre culte. Le corps et l’esprit doivent ici s’exercer en symbiose. User du corps uniquement au détriment du Rouh (âme) est une grave erreur, car Allah les a liés tous deux. Le physique et le spirituel vont ainsi de pair. Quand l’âme est empreinte d’humilité, le corps s’en trouve affecté et vice-versa. Le croyant doit accroître sa Taqwa à travers ses actes d’adoration et ses sacrifices afin d’améliorer la condition de son âme et purifier son cœur.

La Taqwa est la raison d’être de nos sacrifices et d’actes d’adoration : elle est le facteur clé favorisant leur acceptation auprès de Dieu. Le Messie Promis (a.s.) défini ici-bas cette qualité maîtresse.

« Il est très important pour les Ahl-i-taqwa (les personnes pieuses) de passer leur vie dans l’humilité et la soumission. Ceci est une branche de Taqwa par laquelle nous pouvons nous débarrasser de la colère injustifiée. Le dernier stade, qui s’avère être le plus crucial pour les gens pieux et honnêtes, est d’éviter la colère. L’arrogance et la vanité proviennent de la colère ; et, inversement, la colère est quelques fois une conséquence de l’arrogance et de la vanité. La colère est engendrée lorsque l’homme donne préséance à son Nafs (moi) sur celui de l’autre. »

Ceux qui se mettent en colère pour des broutilles doivent méditer sur ces propos. En ce jour de l’Aïd du sacrifice, qu’ils se décident à sacrifier leur colère injustifiée et leur Nafs.

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Je ne désire point que les membres de ma Jama’at se considèrent les uns les autres inférieurs ou supérieurs, qu’ils soient hautains ou méprisants envers autrui. Dieu sait qui est grand ou petit. Pareilles pensées sentent le dédain et j’ai peur que ce mépris, à l’instar d’une graine, ne pousse et n’engendre la destruction de son auteur. […] Certains traitent avec grande courtoisie les grands de ce monde. Mais grand est celui qui écoute en toute humilité les paroles de l’humble et qui accorde de l’importance à ses propos et qui ne blesse pas ses sentiments. Dieu affirme à ce sujet :

وَلَا تَلْمِزُوا أَنْفُسَكُمْ وَلَا تَنَابَزُوا بِالْأَلْقَابِ بِئْسَ الِاسْمُ الْفُسُوقُ بَعْدَ الْإِيمَانِ وَمَنْ لَمْ يَتُبْ فَأُولَئِكَ هُمُ الظَّالِمُونَ

« Et ne vous diffamez pas les uns les autres, et ne vous donnez pas entre vous des sobriquets par sarcasme. »

Celui qui méprise autrui ne mourra pas avant d’avoir été frappé lui-même du mal dont il l’accuse. Ne méprisez pas vos frères. Étant donné que vous vous désaltérez tous à la même source, comment savoir qui en boira davantage ? Le plus honorable n’est pas défini par les principes de ce monde : le plus grand aux yeux d’Allah est celui qui est le plus Muttaqui. Ceci est énoncé dans le verset suivant : « En vérité, le plus honorable d’entre vous aux yeux d’Allah est le plus pieux parmi vous. Assurément, Allah est Omniscient, Très Conscient. » (Le Saint Coran, chapitre 49, verset 14)

Le Messie Promis (a.s.) prodigue les conseils suivants aux membres de sa djama’at : « Ô vous qui prétendez être les adhérents à ma Jama’at (communauté) ! Vous ne serez pas reconnus comme tels au ciel tant que vous n’empruntez pas la voie de la vraie droiture. Observez vos cinq prières quotidiennes avec une telle crainte révérencielle de Dieu, comme si vous Le voyiez réellement. Observez fidèlement le jeûne pour Son amour. Si selon la Loi, vous êtes dans l’obligation de payer la Zakāt, alors acquittez-vous en. Si vous êtes capables d’effectuer le pèlerinage à La Mecque, et s’il n’y a aucun empêchement, alors, accomplissez-le. Faites le bien par amour pour le bien ; renoncez au mal par dégoût pour le mal. Sachez que l’acte dépourvu de droiture (Taqwa) ne s’élève pas jusqu’à Dieu, et ne trouve point grâce devant Lui. La Taqwa est la source du bien. Si la source n’a pas tari, l’acte fleurira. […] Il est indispensable que vous passiez à travers diverses épreuves, afflictions ou adversités. Gare aux trébuchements ! Le monde ne pourra vous infliger aucun mal si vos liens avec le ciel sont solides. Ce sont vos propres mains, et non pas celles de vos ennemis, qui vous infligent des pertes. Si, à cause de Dieu, vous perdez tout votre honneur en ce monde, Il vous gratifiera d’une gloire éternelle au ciel. Ne L’abandonnez donc pas. […] C’est avec plaisir que je vous annonce la bonne nouvelle que votre Dieu existe réellement. Bien que nous soyons tous Ses créatures, cependant, Il choisit et favorise celui qui veut bien Le prendre pour Seigneur. Il vient vers celui qui va vers Lui, et Il glorifie celui qui proclame Sa gloire. Accourez vers Lui le cœur purifié de tout artifice et de toute duplicité ; que la langue, les yeux et les oreilles soient purifiés de toute souillure. Ainsi, Il vous acceptera. »

Le Messie Promis (a.s.) souhaitait ardemment que les membres de sa communauté soient imbus de Taqwa. Il déclare à cet effet : « Hier, le 22 juin 1899, à maintes reprises Dieu m’a révélé qu’Il vous enjoint de devenir Muttaqui. Si vous marchez sur les voies subtiles de la Taqwa, Dieu sera avec vous. […] Mon âme est meurtrie. Que dois-je faire pour que ma Jama’at fasse sienne la vraie Taqwa et la vraie pureté ? Je prie tant en ce sens au point de m’affaiblir, de sombrer dans l’inconscience, voire au point de mourir. […] Tant qu’une communauté n’est pas considérée comme Muttaqui aux yeux de Dieu, elle ne méritera pas le soutien divin. »

Qu’Allah fasse que nous puissions saisir la douleur ressentie par le Messie Promis (a.s.) et que nos actes d’adoration et nos sacrifices soient voués à Dieu uniquement. Qu’Allah nous accorde la vraie Ma’rifah et Son véritable amour.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du résumé de ce sermon)

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La Ka’aba – la maison de Dieu https://islam-ahmadiyya.org/kaaba-mecque-masion-dieu-abraham-ismael/ Sat, 13 Nov 2010 22:47:52 +0000 https://islam-ahmadiyya.org/kaaba-mecque-masion-dieu-abraham-ismael/ Et souvenez-vous quand Nous avons fait de la Maison un lieu de rassemblement continuel pour l’humanité et un endroit de sécurité.

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Ceci est le résumé d’un sermon prononcé le 10 mars 1995 au Royaume-Uni par feu le quatrième Calife de la Communauté Ahmadiyya à l’occasion de la fête de l’Aid Ul Adhia.

Et souvenez-vous quand Nous avons fait de la Maison un lieu de rassemblement continuel pour l’humanité et un endroit de sécurité. A l’heure de la Prière, adoptez un peu le niveau d’Abraham dans son acte d’adoration. Et Nous avons commandé à Abraham et Ismaël : « Purifiez Ma Maison pour ceux qui en font le tour et pour ceux qui y séjournent pour leurs dévotions et ceux qui s’inclinent et se prosternent en Prière. » Et souvenez-vous quand Abraham dit : « Mon Seigneur, fais de ce lieu une ville de paix, et accorde des fruits en guise de provision à ceux de ses habitants qui croient en Allāh et au Jour Dernier. » Allāh répondit : « Quant à celui qui ne croit pas, Je lui accorderai pendant quelque temps des bienfaits ; ensuite, Je l’astreindrai au châtiment du Feu — et quelle mauvaise destination ! » Et souvenez-vous quand Abraham et Ismaël élevaient les fondations de la Maison, tout en implorant : « Notre Seigneur, accepte ceci de nous ; car Tu es Celui Qui entend tout, Tu es l’Omniscient. Notre Seigneur, fais-nous tous deux soumis à Toi, et fais, de notre postérité, un peuple soumis à Toi. Et montre-nous nos façons de prier et tourne-Toi vers nous avec clémence ; car Tu es Celui Qui revient sans cesse avec compassion, le Miséricordieux. Notre Seigneur, élève parmi eux un Messager d’entre eux-mêmes, qui puisse leur réciter Tes Signes et leur enseigner le Livre et la Sagesse et qui puisse les rendre purs ; assurément, Tu es le Puissant, le Sage. » (Le Saint Coran, chapitre 2 versets 126 à 130)

Commentant sur les versets précités, le Calife précisa qu’Allah exauça les prières d’Abraham et qu’il étendit ses faveurs aux incroyants également, avec la limitation cependant, qu’ils seront éventuellement châtiés.

Les versets précités prédisent clairement l’avènement du Saint Prophète Muhammad (s.a.w) ainsi que les événements entourant sa venue. Tous les facteurs liés à la reconstruction de la Ka’aba, l’acceptation des prières du prophète Abraham, et la transformation de cet endroit désertique en ville verdoyante et la sacralisation de ce lieu visent effectivement la personne du Saint Prophète Muhammad (s.a.w).

Les origines de l’institution du Hadj sont antérieures à Abraham et la Ka’aba est le prototype de la première maison construite par l’homme qui, en délaissant les cavernes prit un nouvel élan dans sa marche vers le progrès de la civilisation. Cette première maison fut plus tard appelée la « Baitullah » (la maison de Dieu). Il est intéressant de noter qu’à cet égard le Saint Coran utilise le mot maison et n’ont pas mosquée.

Dieu a promis d’accorder des provisions à tous ceux qui s’y rendront ou y séjourneront : les incroyants aussi en profiteront, mais pendant un certain temps seulement. Abraham a demandé à Dieu de créer un lieu d’asile et de pourvoir aux besoins de ses habitants et des visiteurs avant même la fondation de cette ville.

L’image forte de l’événement entourant la création d’un lieu de sécurité est sans conteste celle de deux prophètes engagés dans la reconstruction de la maison. Ils ont aussi sollicité à Dieu d’envoyer un prophète qui sera hors du commun et qui aura un rapport étroit avec la « Baitullah ». La raison d’être de cette maison de Dieu sera manifeste avec la venue de ce grand prophète.

Un autre temps fort de la reconstruction de la maison de Dieu est l’humilité dont firent preuve les deux prophètes qui imploraient Dieu en disant : « O Allah ! Accepte cela de notre part. » C’est-à-dire, nous ne sommes que de simples humains, nous avons des faiblesses, cependant accepte cela de notre part, Tu es Celui qui entend tout, Tu es l’Omniscient. »

La demande de pardon chez Abraham était un acte de foi. Effectivement, il demanda d’abord à Allah d’accepter ce qu’il avait entrepris, et dans un deuxième temps il a fait référence à ses faiblesses et a imploré le pardon de Dieu.

L’objectif final de tous leurs efforts se résume en la prière évoquée dans le verset 130 : « Seigneur, élève un messager de parmi eux » – c’est-à-dire, suscite dans la postérité d’Abraham et d’Ismaël un prophète qui assumerait les responsabilités mentionnées et de qui dépendra l’avenir de l’humanité. Il y a dans la série de demandes faites un ordre chronologique bien déterminé  :

  1. De susciter un prophète de parmi leurs descendants
  2. De propager les paroles d’Allah par des signes en se basant sur les révélations reçues
  3. D’enseigner la sagesse ; et finalement
  4. De purifier les gens.

Dieu a exaucé ces prières sans pour autant suivre l’ordre des demandes faites. Ainsi donc selon le chapitre 62 du Saint Coran Dieu a envoyé le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) parmi un peuple ignorant, qui n’inclut pas uniquement le peuple arabe mais l’humanité dans son ensemble, car à l’avènement du Saint Prophète Muhammad (s.a.w) le monde tout entier était plongé dans les ténèbres.

En accord avec la première requête du prophète Abraham, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) s’attela à présenter les paroles et les signes d’Allah à son peuple. Selon le verset trois du chapitre 62 Dieu nous informe que le prophète procéda à la purification des âmes. Cette deuxième tâche est la réponse à la dernière requête d’Abraham, mais Allah l’a plaça en deuxième position, avant même l’enseignement du livre et de la sagesse. Cela a été fait ainsi pour indiquer la préséance de l’effet purificateur qu’exercerait la personne du Saint Prophète Muhammad (s.a.w).

Abraham termina ses prières en invoquant les attributs de puissance et de sagesse de Dieu, car il savait qu’il reviendrait à Allah en définitive, dans Sa Sagesse, de décider comment exaucer au mieux ses prières.

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