L\u2019Islamisme<\/em>. Il en discutait par ailleurs avec des personnes qui s\u2019int\u00e9ressaient \u00e0 l\u2019Islam, entre autres Ahmad Ibrahim Atchia, dit le Major, Al Hadj Ibrahim Suleiman Atchia, Mota Atchia, Mianji Rahimbakhsh, Maulvi Hadji Ibrahim, l\u2019Imam Madani de la Mosqu\u00e9e Jum\u2019ah, la plus ancienne mosqu\u00e9e sur l\u2019\u00eele, le Maulvi Sher Khan et Subhan Daulat.<\/p>\nLes premiers ahmadis \u00e0 l\u2019\u00eele Maurice<\/h3>\n
Vers 1912, M. Nooraya \u00e9tait pr\u00eat \u00e0 accepter l\u2019Ahmadiyya. En 1913 M. Mohammad Azim Sultan Ghauth vint travailler \u00e0 la ville de Rose-Hill, comme instituteur dans la m\u00eame \u00e9cole que lui. M Sultan Ghauth \u00e9tait le neveu du Mianji Subhan Rajab Ali qui connaissait un peu l\u2019arabe et l\u2019ourdou. Avec l\u2019aide ce dernier et de M. Nooraya, M. Sultan Ghauth \u00e9crivit \u00e0 Qadian pour demander des livres sur l\u2019Ahmadiyya en ourdou. Ils lou\u00e8rent une chambre \u00e0 Rose-Hill pour se r\u00e9unir et discuter plus librement de ce nouveau mouvement dans l\u2019Islam.<\/p>\n
C\u2019est ainsi que vers 1914, un petit groupe de musulmans mauriciens \u00e9tait pr\u00eat \u00e0 embrasser l\u2019Ahmadiyya. On rel\u00e8ve les noms suivants :<\/p>\n
Noor Muhammad Nooraya, Mawlabakhsh Bhunnoo (parmi ses descendants, Ahmad Yadullah Bhunnoo, \u00e9crivain et traducteur de plusieurs ouvrages en fran\u00e7ais et Amir de la Jama\u2019at de France durant les ann\u00e9es quatre-vingt), Ilahi Bhunnoo, Mohammad Azim Sultan Ghauth (p\u00e8re de l\u2019\u00e9crivain Rashid Sultan Ghauth), Subhan Rajab Ali, Omar Islam, Ahmad Aqloo, Ali Muhammad, Al Hadj Ibrahim Suleiman Atchia, Abdur Rahim Jamal Khan, Omar Muhammad, Qasim Ali Atchia, Dost Muhammad Islam, Amine, Isa Saleh Atchia, et Ghulam Nabi Boodhun.<\/p>\n
Les premiers ahmadis indiens venus \u00e0 Maurice<\/h3>\n
La Premi\u00e8re Guerre mondiale \u00e9clata en septembre 1914. La m\u00eame ann\u00e9e, un contingent de troupes indiennes fut cantonn\u00e9 aux Casernes de la ville mauricienne de Vacoas. Dans un des premiers groupes vint un Ahmadi, Sharfatullah Khan, Shajahanpuri, qui ne devait pas faire un long s\u00e9jour \u00e0 Maurice. Mais il fut suivi par trois autres ahmadis : le docteur Lal Mohammad, le Sergent Syed Ameer Husain et Munshi Mohammad Ismael Khan (aussi connu sous le nom de Baboo). Par une heureuse co\u00efncidence, le Dr<\/sup> Lal Mohammad rencontra M. Mohammad Azim Sultan Ghauth et par son interm\u00e9diaire, d\u2019autres ahmadis de l\u2019\u00eele. Le m\u00e9decin ne manqua pas de pr\u00eacher l\u2019Ahmadiyya et donna plusieurs conf\u00e9rences sous les auspices de la soci\u00e9t\u00e9 mentionn\u00e9e plus haut, La Fraternit\u00e9 Musulmane<\/em>.<\/p>\nLe Dr<\/sup> Lal Mohammad proposa qu\u2019un groupe d\u2019ahmadis, dont Messieurs Nooraya, Sultan Ghauth et le Mianji Subhan Rajab Ali, \u00e9criv\u00eet \u00e0 Qadian pour demander l\u2019envoi d\u2019un missionnaire pour pr\u00eacher l\u2019Ahmadiyya \u00e0 l\u2019Ile Maurice et pour guider les ahmadis. Or, Hadhrat Mirza Bashir-ud-Din Mahmud Ahmad, Khalifat-ul-Masih II (qu\u2019Allah soit satisfait de lui), venait d\u2019acc\u00e9der au Califat. Il choisit Hadhrat Sufi Ghulam Muhammad B.A. (Qu\u2019Allah soit satisfait de lui), compagnon du Messie Promis (pssl), pour \u00eatre le premier missionnaire \u00e0 pr\u00eacher l\u2019Islam r\u00e9form\u00e9 et raviv\u00e9 dans notre \u00eele.<\/p>\nLe Sufi Ghulam Muhammad quitta Qadian le 20 f\u00e9vrier 1915. Il s\u2019arr\u00eata au Ceylan (dont le nom moderne est le Sri Lanka), pour une p\u00e9riode de trois mois, en attendant le navire qui devait le conduire \u00e0 Maurice. Durant ce court s\u00e9jour, le Sufi Saheb donna plusieurs conf\u00e9rences et r\u00e9ussit a y cr\u00e9er un noyau d\u2019ahmadis.<\/p>\n
Le Sufi Ghulam Muhammad Saheb, premier missionnaire \u00e0 Maurice<\/h3>\n
Du Ceylan, le Sufi Saheb embarqua sur le SS Kanara et arriva \u00e0 Port-Louis le mardi 15 juin 1915. Mais il ne put d\u00e9barquer le m\u00eame jour, car des gens de l\u2019\u00eele avaient object\u00e9 aupr\u00e8s des autorit\u00e9s contre son entr\u00e9e dans le pays. Une lettre de protestation fut publi\u00e9e notamment dans Le Petit Journal<\/em> du 16 juin 1915. Toutefois apr\u00e8s maintes d\u00e9marches, le Sufi Saheb put d\u00e9barquer le 16 juin 1915. Il fut accueilli chez M. Nooraya. Le lendemain, \u00e0 l\u2019aube, Sufi Saheb se rendit \u00e0 la mosqu\u00e9e sunnite de Rose-Hill pour y dire les pri\u00e8res du matin. Il \u00e9tait accompagn\u00e9<\/p>\nde son h\u00f4te, M. Nooraya. Ils rencontr\u00e8rent dans la mosqu\u00e9e Al Hadj Ibrahim Suleiman Atchia et le Mianji Ahmad, l\u2019Imam de la mosqu\u00e9e. Ils firent tous leur pri\u00e8re derri\u00e8re le Sufi Saheb.<\/p>\n
Dans la m\u00eame journ\u00e9e, Sufi Saheb retourna \u00e0 la mosqu\u00e9e, en compagnie d\u2019autres ahmadis dont Noor Muhammad Nooraya, le Dr Lal Mohammad, le Munshi Mohammad Ismael Khan, et le Sergent Syed Ameer Husain. \u00c0 partir de ce jour, le Sufi Saheb fr\u00e9quenta cette mosqu\u00e9e r\u00e9guli\u00e8rement.<\/p>\n
Visite des mosqu\u00e9es \u00e0 travers Maurice<\/h3>\n
Tr\u00e8s vite, le Sufi Saheb se mit \u00e0 rendre visite \u00e0 toutes les mosqu\u00e9es de l\u2019\u00eele. Il s\u2019agissait l\u00e0 du moyen principal par lequel il pouvait contacter les musulmans du pays, qui \u00e9taient d\u00e9j\u00e0 quelques dizaines de milliers. Certaines de ses visites ont \u00e9t\u00e9 document\u00e9es :<\/p>\n
\n- Juillet 1915 : la mosqu\u00e9e de Rose-Belle.<\/li>\n
- 11 ao\u00fbt 1915 : la mosqu\u00e9e Jum\u2019ah.<\/li>\n
- Ao\u00fbt ou septembre 1915 : la mosqu\u00e9e de Camp des Lascars.<\/li>\n
- Octobre 1915 : la mosqu\u00e9e de M\u00e9dine.<\/li>\n
- Janvier 1916 : la mosqu\u00e9e de Montagne-Longue.<\/li>\n
- 22 janvier 1916 : la mosqu\u00e9e de Terre-Rouge.<\/li>\n
- 28 janvier 1916 : la mosqu\u00e9e de Souillac.<\/li>\n
- 30 janvier 1916 : la mosqu\u00e9e de Chemin Grenier.<\/li>\n
- F\u00e9vrier ou mars 1916 : la mosqu\u00e9e de Vacoas<\/li>\n
- 6 f\u00e9vrier 1916 : la mosqu\u00e9e de Mahebourg.<\/li>\n
- Mars 1916 : la mosqu\u00e9e de Montagne-Longue.<\/li>\n
- Mai 1916 : la mosqu\u00e9e des faubourgs \u00e0 l\u2019ouest de Port-Louis.<\/li>\n
- Mai 1916 : la mosqu\u00e9e de Phoenix.<\/li>\n
- Juin 1916 : la mosqu\u00e9e Jum\u2019ah.<\/li>\n
- Mars 1917 : la mosqu\u00e9e de Calebasses.<\/li>\n
- Mars 1917 : la mosqu\u00e9e de Quartier-Militaire.<\/li>\n
- Avril 1917 : la mosqu\u00e9e Jum\u2019ah.<\/li>\n<\/ul>\n
Au cours de l\u2019une de ses visites \u00e0 la mosqu\u00e9e Jum\u2019ah en 1916, le Sufi Saheb \u00e9tait accompagn\u00e9 de Messieurs Abdur Rahim Jamal Khan, Noor Muhammad Nooraya, Sadar Ali, Omar Islam, et Abdul Monaf Sookia. Le Maulana Abdur Rashid Nawab \u00e9tait le Grand<\/p>\n
Imam de la mosqu\u00e9e Jum\u2019ah. Il eut une conversation avec le Sufi Saheb et un rendez-vous fut fix\u00e9 pour un d\u00e9bat entre les deux savants. C\u2019\u00e9tait le Dr Hasan Shakir, un membre du conseil l\u00e9gislatif du pays, qui avait voulu d\u2019un tel dialogue. Le jour du rendez-vous \u00e9tait dans la troisi\u00e8me semaine du mois de juin 1916. Le Sufi Saheb, accompagn\u00e9 du Dr<\/sup> Shakir et de Noor Muhammad Nooraya, se rendit \u00e0 la mosqu\u00e9e Jum\u2019ah. Mais aucun dialogue ne put avoir lieu, le Maulana Abdur Rashid Nawab leur faisant dire qu\u2019il se reposait et que le d\u00e9bat aurait lieu \u00e0 une date qu\u2019il fixerait lui-m\u00eame par \u00e9crit. Quelque temps apr\u00e8s, cependant, les autorit\u00e9s polici\u00e8res demand\u00e8rent au Sufi Saheb de ne point contacter Abdur Rashid Nawab. L\u2019on devine que le Grand Imam \u00e9tait \u00e0 l\u2019origine de cette ordonnance d\u2019interdiction de communiquer.<\/p>\nDialogues avec les musulmans non ahmadis<\/h3>\n
Les relations entre les ahmadis et les non ahmadis devenaient de plus en plus difficiles. Le Sufi Saheb avait sollicit\u00e9 et obtenu des autorit\u00e9s la permission de tenir des r\u00e9unions publiques pour pr\u00eacher sa religion. Il cherchait aussi \u00e0 entamer le dialogue avec les savants musulmans. C\u2019est ainsi qu\u2019en ao\u00fbt 1915, Sufi Saheb eut un entretien avec le Maulvi Ayatoullah \u00e0 la Mosqu\u00e9e de Rose-Hill. Il en eut un deuxi\u00e8me au domicile du Maulvi. Mais quoique d\u2019autres dialogues aient \u00e9t\u00e9 pr\u00e9vus, ils n\u2019eurent pas lieu, apr\u00e8s que le Major Atchia [qui n\u2019\u00e9tait pas encore ahmadi], lui eut montr\u00e9 certaines notes que le Sufi Saheb lui avait donn\u00e9es.<\/p>\n
Le Sufi Saheb eut un dialogue avec le Maulvi Sher Khan en octobre 1915. En 1916, il y eut un \u00e9change de propos avec le Mianji Yousouf de Saint Pierre. Le 24 avril 1918 le Sufi Saheb rencontra finalement le Maulana Abdur Rashid Nawab chez le Major Atchia.<\/p>\n
Le Sufi Saheb donna plusieurs conf\u00e9rences publiques \u00e0 Rose-Hill et ailleurs. \u00c0 Port-Louis M. Cadinouche mit sa maison \u00e0 sa disposition. \u00c0 M\u00e9dine, le missionnaire pr\u00eacha lors d\u2019un mariage chez M. Qadam Rasul. \u00c0 Montagne-Blanche il pr\u00eacha chez M. Syed Husain.<\/p>\n
Opposition des musulmans non ahmadis<\/h3>\n
Au d\u00e9but de l\u2019ann\u00e9e 1917, la famille Bhunnoo se convertit \u00e0 l\u2019Ahmadiyya, ce qui eut un fort retentissement dans toute l\u2019\u00eele. Bhunnoo p\u00e8re, qui \u00e9tait un des dirigeants de la mosqu\u00e9e de Saint-Pierre, y invita tous les ahmadis le 3 f\u00e9vrier 1917. Ces derniers se rendirent chez lui d\u2019abord avant de se rendre \u00e0 ladite mosqu\u00e9e pour leurs pri\u00e8res du soir.<\/p>\n
La tension augmentait entre les musulmans sunnites et les ahmadis. En mars 1917, lorsque trois ahmadis de Saint-Pierre, en l\u2019occurrence Messieurs Roshan Ali Bhunnoo, Ghulam Nabi Bhageloo et Mehdi Husain Ziad Ali, se rendirent \u00e0 la Mosqu\u00e9e de Saint-Pierre, ils y trouv\u00e8rent les non ahmadis r\u00e9unis en grand nombre.<\/p>\n
Une discussion eut lieu et elle s\u2019envenima, d\u00e9g\u00e9n\u00e9rant rapidement en querelle violente au cours de laquelle des menaces de mort furent lanc\u00e9es. Ghulam Nabi Bhageloo s\u2019en sortit le bras fractur\u00e9.<\/p>\n
Mehdi Hosain Ziad Ali put se sauver indemne et Roshan Ali Bhunnoo fut d\u00e9livr\u00e9 par des amis. \u00c0 la suite de cette bagarre, les autorit\u00e9s rappel\u00e8rent au Sufi Saheb, et \u00e0 Messieurs Nooraya et Roshan Ali Bhunnoo, que l\u2019on \u00e9tait en p\u00e9riode de guerre ; et il leur fut conseill\u00e9 de ne visiter d\u00e9sormais que la mosqu\u00e9e de Rose-Hill.<\/p>\n
Le missionnaire Maulvi Obeidullah Saheb<\/h3>\n
Le nombre de nouveaux ahmadis \u00e0 Saint-Pierre \u00e9tant devenu important, un deuxi\u00e8me missionnaire, le Hadhrat Maulvi Obeidullah (ra), vint desservir la communaut\u00e9 mauricienne. Fils de Hafiz Ghulam Rasul Wazirabadi, Compagnon du Messie Promis (as) et lui-m\u00eame Compagnon du Messie Promis (as), il fut affect\u00e9 \u00e0 Saint-Pierre. Il fut rejoint par le Maulvi Nizamuddin, de l\u2019Inde, plus connu comme le Maulvi Tailleur. Ce dernier \u00e9tait en effet tailleur de son \u00e9tat. Pendant qu\u2019il tirait l\u2019aiguille, il discutait th\u00e9ologie avec des amis hindous, car il \u00e9tait un sp\u00e9cialiste en religion hindoue. Cependant, il ne fut pas longtemps \u00e0 Maurice. Le Maulvi Obeidullah fut le premier missionnaire ahmadi \u00e0 qui des enfants naquirent durant son s\u00e9jour \u00e0 l\u2019\u00e9tranger. Il eut deux enfants \u00e0 Maurice, dont le Hafiz Bashir-ud-Din Obeidullah, qui plus tard devint missionnaire comme son p\u00e8re.<\/p>\n
Le Maulvi Obeidullah ne v\u00e9cut pas longtemps. Il mourut le 4 d\u00e9cembre 1923 et sa tombe se trouve au cimeti\u00e8re de Pailles. Son p\u00e8re, le Hafiz Ghulam Rasul Wazirabadi se rendit \u00e0 l\u2019\u00eele Maurice pour ramener en Inde sa veuve et ses enfants.<\/p>\n
Tension entre les musulmans sunnites et ahmadis<\/h3>\n
Les musulmans sunnites de Rose-Hill avaient cess\u00e9 de fr\u00e9quenter la Mosqu\u00e9e de Rose- Hill, devant la visite assidue qu\u2019y faisaient le Sufi Saheb et les ahmadis. Les relations entre les deux sections de la communaut\u00e9 musulmane devenaient de plus en plus tendues.<\/p>\n
On se souviendra que la Grande-Bretagne \u00e9tait en guerre contre la Turquie, dont le souverain \u00e9tait consid\u00e9r\u00e9 g\u00e9n\u00e9ralement \u00e0 Maurice comme le Calife ou le Cheikh ul Islam des musulmans. Le gouvernement colonial britannique ne se fit pas prier pour d\u00e9porter plusieurs individus, dont des musulmans. Puisque le Sufi Saheb recommandait la loyaut\u00e9 envers le gouvernement britannique et pr\u00eachait le jihad de la parole et non le jihad arm\u00e9, des musulmans se mirent \u00e0 croire que les d\u00e9portations de certains musulmans, surtout celle du Maulvi Ayatoullah, avaient \u00e9t\u00e9 orchestr\u00e9e par le Sufi Saheb.<\/p>\n
Ces all\u00e9gations furent d\u00e9menties par le gouvernement, lorsque le Secr\u00e9taire Colonial d\u00e9posa le 20 mars 1920 dans l\u2019affaire Issackjee et autres contre le Sufi Saheb et autres [selon le dossier de la Cour Supr\u00eame No. 32452]. L\u2019affaire dont il est ici question, constitue le point culminant de la crise entre les deux sections de la communaut\u00e9 musulmane \u00e0 l\u2019\u00eele Maurice. Elle fut log\u00e9e le 6 septembre 1918. Les plaignants priaient la Cour Supr\u00eame de d\u00e9cr\u00e9ter que \u00ab les membres de la secte ahmadie ne peuvent offrir des pri\u00e8res tant individuellement qu\u2019en congr\u00e9gation derri\u00e8re un imam de leur choix. \u00bb<\/p>\n
Les Juges, d\u00e9cr\u00e9t\u00e8rent que les ahmadis ne devaient plus offrir des pri\u00e8res en congr\u00e9gation dans une mosqu\u00e9e non ahmadie. En cons\u00e9quence, les ahmadis durent abandonner la mosqu\u00e9e et se rendirent acqu\u00e9reurs d\u2019un terrain \u00e0 la rue Edward VII dans la ville de Rose-Hill. Les ahmadis y construisirent leur propre mosqu\u00e9e et l\u2019appel\u00e8rent Dar-us-Salam<\/em>.<\/p>\nUne tentative fut faite par les sunnites aupr\u00e8s des hindous tamouls de Rose-Hill pour emp\u00eacher la construction du Dar-us-Salam<\/em> sous le pr\u00e9texte de la trop grande proximit\u00e9 du temple tamoul qui se trouvait, et se trouve encore, non loin de l\u00e0. Mais les Tamouls, des gens sens\u00e9s, ne firent rien de la sorte. Au contraire, et au grand dam des sunnites, ils contribu\u00e8rent g\u00e9n\u00e9reusement aux fonds du Dar-us-Salam<\/em>.<\/p>\nL\u2019opposition ne s\u2019arr\u00eata pas l\u00e0. Une tentative d\u2019assassinat fut faite \u00e0 l\u2019encontre du Sufi Saheb. Abdul Ghany Khan Jahangeer Khan, d\u2019origine afghane, fut envoy\u00e9 par les sunnites pour accomplir cette besogne meurtri\u00e8re, avec l\u2019assurance qu\u2019il aurait le paradis comme r\u00e9compense. Celui-ci arriva sur les lieux dans une grande col\u00e8re et demanda aux quelques jeunes ahmadis assis dans la cour o\u00f9 se trouvait leur imam. Ceux-ci, tr\u00e8s apeur\u00e9s, montr\u00e8rent du doigt la hutte o\u00f9 se reposait le Sufi Saheb. Il cogna lourdement sur sa porte. Le Sufi Saheb l\u2019ouvrit et lui dit : \u00ab As-salamou \u2018ale\u00efkoum. Comment puis-je vous \u00eatre utile ? \u00bb \u00c0 la vue de ce visage honn\u00eate et lumineux, Abdul Ghany Khan Jahangeer Khan, baissant les bras, de r\u00e9pondre : \u00ab Je suis venu me joindre \u00e0 votre Jama\u2019at. \u00bb Le Sufi Saheb le fit entrer et c\u2019est ainsi qu\u2019il fit son serment d\u2019all\u00e9geance. Plus tard, il \u00e9pousa une orpheline d\u2019origine fran\u00e7aise, Odette Noelia Furcy-Madeleine, la premi\u00e8re personne d\u2019origine fran\u00e7aise \u00e0 embrasser l\u2019Ahmadiyya.<\/p>\n
Enregistrement de l\u2019Association Ahmadiyya \u00e0 Maurice<\/h3>\n
L\u2019acquisition d\u2019un terrain au nom de la communaut\u00e9 Ahmadiyya, exigeait l\u2019enregistrement d\u2019une soci\u00e9t\u00e9 amicale, selon la loi sur les amicales de 1874. C\u2019est de cette fa\u00e7on que \u00ab The Ahmadiyya Association of Mauritius \u00bb fut enregistr\u00e9e en 1923. En cette m\u00eame ann\u00e9e l\u2019on vit s\u2019\u00e9lever le b\u00e2timent du Dar-us-Salam<\/em>. \u00c0 cette \u00e9poque-l\u00e0, il pouvait y avoir entre 300-400 ahmadis, hommes, femmes et enfants compris.<\/p>\nD\u00e9part du Sufi Saheb<\/h3>\n
Le dialogue se poursuivait tant bien que mal entre ahmadis et sunnites et l\u2019opposition au Mouvement Ahmadiyya continuait. Toutefois les conversions grossissaient le nombre des ahmadis. Le Dar-us-Salam<\/em> dut \u00eatre agrandi avant le d\u00e9part de Sufi Ghulam Muhammad Saheb en avril 1927.<\/p>\nLe missionnaire Hadhrat Hafiz Jamal Ahmad Saheb<\/h3>\n
La communaut\u00e9 Ahmadiyya resta sans missionnaire pendant pr\u00e8s de quinze mois. Le 27 juillet 1928 le Sufi Saheb fut remplac\u00e9 par Hadhrat Hafiz Jamal Ahmad Saheb (ra). Comme ce fut le cas pour le Sufi Saheb, Hafiz Jamal Ahmad Saheb ne put d\u00e9barquer le jour de son arriv\u00e9e au port. Mais le lendemain il put le faire apr\u00e8s que M. Roshan Ali Bhunnoo eut fourni la forte somme de 30 000 roupies comme caution au gouvernement.<\/p>\n
Le Hafiz Jamal Ahmad \u00e9tait un pamphl\u00e9taire, un pol\u00e9miste et un \u00e9crivain de talent. Ses connaissances \u00e9taient vastes. Avec lui, le Mouvement connut une \u00e8re de propagande intense par la plume. Il publia des centaines de d\u00e9pliants et les distribua aux quatre coins de l\u2019\u00eele. Des personnes non ahmadies, surtout des musulmans, venaient le voir pour des conseils et des \u00e9claircissements sur des points religieux.<\/p>\n
Le Maulana Abdul Aleem Siddiqui<\/h3>\n
Tout homme de Dieu a son ennemi. C\u2019est ainsi que ce fut durant son s\u00e9jour que vint pour la premi\u00e8re fois le Maulana Abdul Aleem<\/p>\n
Siddiqi, de la ville Meeruth, en Inde. Le Maulana s\u2019\u00e9tait arrog\u00e9 le r\u00f4le d\u2019extirper l\u2019Ahmadiyya des pays en dehors de l\u2019Inde. \u00c0 l\u2019\u00e9poque o\u00f9 il vint pour la premi\u00e8re fois, les hindous de l\u2019Arya Samadj avaient engag\u00e9 une vive controverse \u00e0 Rose-Belle contre les musulmans et les hindous du Sanatan Dharma. Les leaders musulmans de Rose-Belle approch\u00e8rent le Maulana Siddiqi pour d\u00e9fendre la banni\u00e8re de l\u2019Islam. Mais il refusa de ce faire. Alors ils se tourn\u00e8rent docilement vers le Hafiz Saheb qui r\u00e9futa tous les arguments des samadjistes dans un d\u00e9bat qui dura pr\u00e8s de trois jours. Le Hafiz Saheb fut proclam\u00e9 champion de l\u2019Islam \u2013 par les sunnites, rappelons-le !<\/p>\n
Jour du Proph\u00e8te (saw)<\/h3>\n
C\u2019est le Hafiz Saheb qui institua pour la premi\u00e8re fois \u00e0 Maurice le Jour du Proph\u00e8te Muhammad (s.a.w), ou Seerat-un Nabi, on y comm\u00e9more les beaut\u00e9s du caract\u00e8re du Messager d\u2019Allah (s.a.w.).<\/p>\n
Les ann\u00e9es de guerre (1939-1945)<\/h3>\n
La deuxi\u00e8me Guerre Mondiale nous introduisit dans une nouvelle \u00e8re de pr\u00e9dication religieuse. La radiodiffusion \u00e9tait une affaire priv\u00e9e, et les \u00e9missions pr\u00e9sent\u00e9es par des particuliers co\u00fbtaient tr\u00e8s ch\u00e8res. Le Maulana Siddiqi s\u2019en servait pour harceler les ahmadis de ses critiques acerbes et souvent de mauvais go\u00fbt. Les ahmadis \u00e9taient quant \u00e0 eux tr\u00e8s pauvres, mais pour une fois, ils purent recueillir assez de fonds pour une r\u00e9plique au Maulana.<\/p>\n
Malheureusement, quand le Hafiz Saheb commen\u00e7a sa r\u00e9plique, il fut interrompu par le Commissaire de Police qui d\u00e9clarait que M. Abdul Razzaq Mohammed, un des commanditaires du Maulana Abdul Aleem, avait menac\u00e9 de causer des troubles si le Hafiz Saheb continuait sa r\u00e9plique. Comme on \u00e9tait en temps de guerre, le Hafiz Saheb dut changer le th\u00e8me de son \u00e9mission.<\/p>\n
Expansion de la Communaut\u00e9 Ahmadiyya<\/h3>\n
Entretemps, la communaut\u00e9 augmentait en nombre. Des conversions importantes eurent lieu \u00e0 Montagne Blanche et \u00e0 Triolet. La soci\u00e9t\u00e9 se rendit acqu\u00e9reur de terrains \u00e0 Montagne Blanche, Saint-Pierre et Triolet, gr\u00e2ce aux efforts du Hafiz Saheb. Le terrain de Triolet \u00e9tait un don de la Veuve Soodhun, r\u00e9sidente convertie de la localit\u00e9.<\/p>\n
En 1938 Hafiz Saheb inaugura des mosqu\u00e9es construites en chaume dans ces endroits. Par ailleurs, il doubla l\u2019aire du Dar-us-Salam<\/em> et lui annexa trois propri\u00e9t\u00e9s contigu\u00ebs, dons de la famille Atchia.<\/p>\nLa mort subite du Hafiz Saheb<\/h3>\n
Les ann\u00e9es de guerre s\u2019\u00e9coul\u00e8rent p\u00e9niblement pour tout le monde. La situation en Inde tournait au tragique. En 1947, apr\u00e8s la guerre, le Pakistan fut cr\u00e9\u00e9 et le si\u00e8ge du Hadhrat Khalifat-Ul-Masih II fut transf\u00e9r\u00e9 \u00e0 Lahore, et plus tard \u00e0 Rabwah. Le Hafiz<\/p>\n
Saheb d\u00e9sirait ardemment revoir son pays natal, et surtout rencontrer son Calife.<\/p>\n
Mais cela ne devait pas avoir lieu, car il mourut subitement le mardi 27 d\u00e9cembre 1949. Il fut inhum\u00e9 \u00e0 Circonstance, \u00e0 Saint-Pierre, dans la section r\u00e9serv\u00e9e aux ahmadis.<\/p>\n
Hafiz Bashir ud Din Obeidullah Saheb<\/h3>\n
La communaut\u00e9 Ahmadiyya dut attendre pr\u00e8s de dix-huit mois avant de pouvoir accueillir le 26 juillet 1951 un nouveau missionnaire en la personne de Hafiz Bashir-ud-Din Obeidullah, fils du feu Maulvi Obeidullah enterr\u00e9 au cimeti\u00e8re de Pailles.<\/p>\n
Division dans la communaut\u00e9<\/h3>\n
Hafiz Bashir-ud-Din Obeidullah eut un s\u00e9jour tr\u00e8s malheureux \u00e0 l\u2019\u00eele Maurice. D\u00e8s ses premiers mois, une faction compos\u00e9e principalement de quelques membres du Comit\u00e9 de Direction de la soci\u00e9t\u00e9, et se pr\u00e9tendant \u00eatre l\u00e9galistes, s\u2019opposa \u00e0 son administration. La situation empira au point ou ladite faction, \u00e0 la faveur d\u2019une man\u0153uvre bien calcul\u00e9e, jugula ses adversaires au comit\u00e9, niant leurs droits dans la soci\u00e9t\u00e9 enregistr\u00e9e \u00e0 ceux des membres qui \u00e9taient en faveur du missionnaire. Ce dernier ne fut pas \u00e9pargn\u00e9 non plus. On l\u2019emp\u00eacha de pr\u00eacher dans le Dar-us-Salam<\/em>. Son bureau fut mis \u00e0 sac. Un pan de sa maison fut d\u00e9moli afin de l\u2019obliger \u00e0 quitter les lieux. Obligatoirement, le missionnaire dut se retirer dans une maison priv\u00e9e loin du Dar-us-Salam<\/em>. Cette manigance de la part de ces hypocrites au sein de la Jama\u2019at n\u2019eut pas beaucoup d\u2019effet, car la majorit\u00e9 des ahmadis continu\u00e8rent \u00e0 le suivre.<\/p>\nLe Maulana Fazl Ilahi Bashir<\/h3>\n
Afin de faciliter un rapprochement entre les deux camps, le Centre du Mouvement Ahmadiyya envoya le Maulana Fazl Ilahi Bashir pour remplacer le Hafiz Bashir-ud-Din Obeidullah. C\u2019est ainsi que Maulana Fazl Ilahi Bashir arriva le 2 f\u00e9vrier 1955 et Hafiz Bashir-ud-Din Obeidullah nous quitta le 13 avril 1955.<\/p>\n
Le Maulana Fazl Ilahi Bashir fit son entr\u00e9e au Dar-us-Salam<\/em> le 24 avril 1955. Il fut accueilli par tous les leaders de la faction r\u00e9calcitrante. Tout pr\u00e9sageait un rapprochement.<\/p>\nMalheureusement, les exigences des rebelles, comme on appelait les gens de la faction, furent telles que les relations s\u2019envenim\u00e8rent rapidement. Toutefois le missionnaire resta au Dar-us-Salam<\/em>, quoiqu\u2019il fut traduit, sous diverses accusations, devant la cour civile inf\u00e9rieure et la Cour Supr\u00eame. Il sortit victorieux de chaque affaire. Le gouvernement se m\u00eala dans la situation et il fallut faire de grandes d\u00e9marches pour l\u2019emp\u00eacher de d\u00e9porter le missionnaire.<\/p>\nFinalement, toute la querelle fut tranch\u00e9e par la Cour Supr\u00eame le 11 novembre 1960, par un jugement longuement motiv\u00e9 dans une plainte port\u00e9e par les partisans du missionnaire contre les membres de la faction rebelle. Suivant ce jugement, une nouvelle \u00e9lection libre fut tenue le 11 janvier 1961. Le Comit\u00e9 de Direction se composa uniquement des membres fid\u00e8les au missionnaire. Mission accomplie, le Maulana Fazl Ilahi Bashir nous quitta, par avion, le 13 janvier 1961.<\/p>\n
Contributions du Maulana Fazl Ilahi Bashir<\/h3>\n
Durant son s\u00e9jour, le Maulana Fazl Ilahi Bashir put faire b\u00e2tir une nouvelle mosqu\u00e9e \u00e0 Phoenix, gr\u00e2ce \u00e0 la g\u00e9n\u00e9rosit\u00e9 de la famille Soobhan de Rose-Hill. La mosqu\u00e9e de Montagne-Blanche fut aussi reconstruite en b\u00e9ton. Celle de Triolet fut reconstruite en bois et t\u00f4le galvanis\u00e9e. Une nouvelle mosqu\u00e9e en bois et t\u00f4le fut \u00e9rig\u00e9e \u00e0 Pailles, o\u00f9 un nouveau groupe de membres avait \u00e9t\u00e9 form\u00e9 gr\u00e2ce aux efforts du Maulana Fazl Ilahi Bashir. Maulana Fazl Ilahi Bashir nous introduisit dans une nouvelle \u00e8re de pr\u00eache : il fit publier plusieurs livres en fran\u00e7ais, surtout sur des sujets concernant la mort de J\u00e9sus-Christ, la v\u00e9racit\u00e9 du Messie Promis et le proph\u00e9tat en Islam.<\/p>\n
Le Maulana Mohammad Ismail Munir<\/h3>\n
Avant son d\u00e9part de Maurice, le Maulana Fazl Ilahi Bashir fut rejoint par le Maulana Mohammad Ismail Munir. Lors des \u00e9lections du 11 janvier 1961, la soci\u00e9t\u00e9 avait adopt\u00e9 \u00e0 l\u2019unanimit\u00e9 une r\u00e9solution pour cr\u00e9er un fonds appel\u00e9 The Khilafat Memorial Fund<\/em> qui devait servir \u00e0 reconstruire le Dar-us-Salam<\/em> et \u00e0 \u00e9riger un coll\u00e8ge secondaire.<\/p>\n<\/p>\n
D\u00e9l\u00e9gation mauricienne lors de la Jalsa Salana, Rabwah, 1955<\/h4>\nAssis de droite \u00e0 gauche, Abdour Rahim Sookia, Abbass Calloo<\/h4>\nDebout de droite \u00e0 gauche, Mirza Mubarak Ahmad, Al-Hajj Azim Sooltangos, Hazrat Khalifatul Masih II (r.a.), Ahmad Yadullah Bhunnoo, Mirza Bashir Ahmad (r.a.)<\/h4>\nReconstruction du Dar-us-Salam<\/h3>\n
Le 3 septembre 1961 la communaut\u00e9 donna le premier coup de pioche qui devait lancer la construction du nouveau b\u00e2timent qui abrite maintenant la Mosqu\u00e9e et les bureaux de la soci\u00e9t\u00e9. Le b\u00e2timent est \u00e0 \u00e9tage, le rez-de-chauss\u00e9e se composant de neuf grandes salles et l\u2019\u00e9tage de la mosqu\u00e9e. C\u2019est la premi\u00e8re mosqu\u00e9e \u00e0 \u00e9tage \u00e0 l\u2019\u00eele Maurice.<\/p>\n
La construction de ce b\u00e2timent est un exemple de sacrifice et de coop\u00e9ration. Les ahmadis de Maurice n\u2019avaient que Rs 1500 pour d\u00e9marrer ce projet ambitieux. Mais par la gr\u00e2ce d\u2019Allah, la communaut\u00e9, dans un \u00e9lan admirable de sacrifice, contribua au-del\u00e0 de toutes esp\u00e9rances, tant en main-d\u2019oeuvre qu\u2019en esp\u00e8ces pour mettre sur pied ce grand \u00e9difice.<\/p>\n
Le Maulana Munir, ne put achever la construction. Cela \u00e9chut \u00e0 son successeur, le Maulana Fazl Ilahi Bashir, qui retourna sur l\u2019\u00eele. \u00c0 son d\u00e9part, le Maulana Munir avait pu terminer le rez-de-chauss\u00e9e et la dalle de l\u2019\u00e9tage.<\/p>\n
Contribution de Maulana Ismael Munir<\/h3>\n
Le Maulana Munir avait lanc\u00e9 le p\u00e9riodique \u00ab Le Message \u00bb qui est devenu l\u2019organe principal de la communaut\u00e9. Il ouvrit le 16 janvier 1962 le lyc\u00e9e Fazl-e-Omar College<\/em> au rez-de-chauss\u00e9e du nouveau b\u00e2timent. Il dut nous quitter le 27 juillet 1962, sa femme \u00e9tant gravement malade \u00e0 Rabwah.<\/p>\nDe 1962 \u00e0 1965 le Maulana Fazl Ilahi Bashir avait fait imprimer plusieurs livres en fran\u00e7ais, dont les versions fran\u00e7aises de certains livres du Messie Promis (as). Ces traductions connaissaient un grand succ\u00e8s \u00e0 l\u2019\u00e9tranger, notamment en Afrique francophone.<\/p>\n
En 1964 l\u2019Ile Maurice avait eu l\u2019honneur d\u2019aider \u00e0 r\u00e9viser une traduction fran\u00e7aise du Saint Coran.<\/p>\n
C\u2019\u00e9tait donc un aper\u00e7u de l\u2019\u00e9panouissement et des revers temporaires qu\u2019ont connus les musulmans ahmadis de l\u2019\u00eele Maurice durant les premi\u00e8res cinquante ann\u00e9es de leur existence.<\/p>\n
L\u2019\u00eele Maurice a offert une plate-forme id\u00e9ale pour la diffusion du message du vrai Islam dans les pays francophones, en particulier ceux d\u2019Afrique Centrale, de l\u2019Ouest et du Nord, et d\u2019Europe francophone. Avoir l\u2019ourdou comme leur langue maternelle, le fran\u00e7ais comme langue nationale et l\u2019anglais comme langue officielle de l\u2019Etat signifiait que les premiers ahmadis mauriciens \u00e9taient les meilleurs candidats pour la traduction de la litt\u00e9rature ourdoue et anglaise en fran\u00e7ais.<\/p>\n
Depuis le d\u00e9but, la Jama\u2019at mauricienne a fourni des livres et des mensuels en fran\u00e7ais. Leur contribution la plus importante \u00e9tant le don de pas moins de quatre \u00e9ditions de la traduction fran\u00e7aise du Coran au cours des trente derni\u00e8res ann\u00e9es. Cette litt\u00e9rature a grandement aid\u00e9 dans les efforts pour transmettre le message de l\u2019Islam vrai dans toute l\u2019Afrique et au-del\u00e0.<\/p>\n
La Jama\u2019at \u00e0 Maurice a \u00e9galement contribu\u00e9 des missionnaires, des m\u00e9decins et des enseignants qui ont travaill\u00e9 dans les nations de langues anglaise et fran\u00e7aise d\u2019Afrique et d\u2019Europe. Cette tradition se poursuit aujourd\u2019hui.<\/p>\n
\u00c0 tout cela, nous pouvons maintenant ajouter le partenariat entre les Mauriciens ahmadis et d\u2019autres ahmadis ailleurs dans le monde, dans la gestion de sites web, une cha\u00eene de t\u00e9l\u00e9vision web, et des comptes de m\u00e9dias sociaux, ainsi que la traduction et la cr\u00e9ation d\u2019\u00e9missions pour la cha\u00eene de t\u00e9l\u00e9vision satellis\u00e9e, MTA international.<\/p>\n
En outre, toute la correspondance fran\u00e7aise entre l\u2019Afrique et le Calife passe par les mains de Mauriciens, qui agissent, comme ils l\u2019ont \u00e9t\u00e9 depuis le premier jour, en tant que traducteurs et interpr\u00e8tes.<\/p>\n
\u00c0 Maurice, le message n\u2019a pas \u00e9t\u00e9 transmis seulement \u00e0 ses habitants d\u2019origine indienne, mais aussi \u00e0 ceux dont les anc\u00eatres sont venus de toute l\u2019Afrique continentale et \u00e0 Madagascar, dont certains sont devenus partie int\u00e9grante de la Jama\u2019at mauricienne, et leurs descendants ont \u00e9t\u00e9 au service de la Jama\u2019at jusqu\u2019\u00e0 ce jour. Ainsi, \u00e0 bien des \u00e9gards, Maurice \u00e9tait, et est toujours, une passerelle entre l\u2019Inde et l\u2019Afrique. Ceci est d\u2019heureuse cons\u00e9quence pour l\u2019\u00eele Maurice ; car c\u2019est en Afrique que se trouve l\u2019avenir de la Jama\u2019at.<\/p>\n
L\u2019avenir est en Afrique<\/h3>\n
En effet, dans la Review of Religions qui avait jou\u00e9 un r\u00f4le primordial dans l\u2019introduction du message de l\u2019Imam Mahdi (pssl) dans notre \u00eele, et plus pr\u00e9cis\u00e9ment dans le num\u00e9ro de Septembre 1955 de celle-ci, le Hadhrat Mousleh Mau\u2019oud (qu\u2019Allah soit satisfait de lui) fit la d\u00e9claration suivante adress\u00e9e aux Africains du continent :<\/p>\n
\u00ab Je suis en train de voir l\u2019\u00e9criture sur le mur disant qu\u2019un grand avenir s\u2019annonce pour votre ethnie. Dieu ne rejette pas une race pour tous les temps \u00e0 venir. Parfois, Il donne l\u2019occasion \u00e0 une seule nation et \u00e0 un continent, puis Il offre la m\u00eame occasion \u00e0 une autre nation, et un autre continent.<\/p>\n
Votre tour est arriv\u00e9. Vous avez \u00e9t\u00e9 opprim\u00e9s et domin\u00e9s par d\u2019autres pendant un temps tr\u00e8s long. Soyez assur\u00e9 que votre temps glorieux se rapproche rapidement. Les gens ont \u00e9t\u00e9 encourag\u00e9s \u00e0 penser que la v\u00f4tre est une race inf\u00e9rieure. Je peux dire \u00e0 propos de ma propre personne que durant ma jeunesse, quand j\u2019avais l\u2019habitude de lire des livres en anglais, j\u2019avais moi aussi cette impression de votre race ; mais quand j\u2019ai m\u00fbri et j\u2019ai lu en profondeur les Hadiths et le Saint Coran, j\u2019ai compris que tout cela \u00e9tait faux.<\/p>\n
Dieu n\u2019a pas fait une exception de votre peuple. Dieu mentionne toutes les races et les nations comme \u00e9tant \u00e9gaux. Quand Il envoie un proph\u00e8te en ce monde, il accorde une intelligence suffisante pour que les hommes, qui sont adress\u00e9s, puissent accepter ce proph\u00e8te. Or si vous ne disposiez pas de suffisamment d\u2019intelligence, ou en d\u2019autres termes, si vous eussiez \u00e9t\u00e9 une race inf\u00e9rieure, alors, que Dieu nous pr\u00e9serve d\u2019une telle pens\u00e9e, cela aurait \u00e9t\u00e9 la faute \u00e0 Dieu d\u2019avoir envoy\u00e9 un proph\u00e8te pour des gens qui n\u2019ont pas l\u2019intelligence pour l\u2019accepter. Mais cela n\u2019est pas le cas.<\/p>\n
L\u2019Islam dit qu\u2019Europ\u00e9ens, Am\u00e9ricains, Asiatiques, Africains et habitants des \u00eeles lointaines sont \u00e9gaux. Tous ont le m\u00eame pouvoir de compr\u00e9hension, d\u2019apprentissage, de m\u00e9morisation et d\u2019inventer des choses. Les Am\u00e9ricains se consid\u00e8rent comme des surhommes. Ils m\u00e9prisent m\u00eame les Europ\u00e9ens. Les Europ\u00e9ens d\u00e9testent quant \u00e0 eux les gens d\u2019Asie.<\/p>\n
En ce qui concerne l\u2019Ahmadiyya, je vous assure que nous (et quand je dis nous, je veux dire moi-m\u00eame et tous les ahmadis qui me suivent) consid\u00e9rons tous les gens sur la terre comme \u00e9tant \u00e9gaux. Nous sommes tous \u00e9gaux et avons les m\u00eames pouvoirs.<\/p>\n
Je vous assure que pendant ma vie, je ne vais pas permettre \u00e0 un ahmadi d\u2019adopter les id\u00e9es erron\u00e9es pr\u00e9cit\u00e9es qui sont r\u00e9pandues dans le monde. Tout comme le Saint Proph\u00e8te (paix et b\u00e9n\u00e9dictions d\u2019Allah soient sur lui) avait dit qu\u2019il allait \u00e9craser ces id\u00e9es sous ses talons, je vous assure que je vais moi aussi \u00e9craser ces id\u00e9es sous mes talons.<\/p>\n
Alors, dispersez-vous et prouvez que vous \u00eates de vrais ahmadis. Faites savoir \u00e0 vos fr\u00e8res que vous \u00e9tiez au Pakistan et \u00e0 Rabwah et que vous avez constat\u00e9 que, au Pakistan il y a aussi des fr\u00e8res qui souffrent pour vous et qui consid\u00e8rent tous les ahmadis comme \u00e9tant \u00e9gaux, et dites-leur que vous ne voyez pas en eux des Pakistanais, mais plut\u00f4t des Africains de diff\u00e9rentes couleurs. Ils se tournent vers les fr\u00e8res africains et voient en eux leur propres parents et amis. Je m\u2019attends au m\u00eame sacrifice de la part des Africains et vous demande de pr\u00eacher et de transmettre le message de l\u2019Islam \u00e0 tous les coins de vos pays respectifs. \u00bb<\/p>\n
\u00c0 pr\u00e9sent, une centaine d\u2019ann\u00e9es plus tard, nous pouvons voir l\u2019immense progr\u00e8s accompli par notre Jama\u2019at dans toute la francophonie. Que tous les francophones se joignent \u00e0 leurs fr\u00e8res et s\u0153urs mauriciens pour c\u00e9l\u00e9brer le premier centenaire de l\u2019entr\u00e9e du mouvement islamique Ahmadiyya en Afrique et dans la francophonie !<\/p>\n
Bibliographie :<\/p>\n
1. Cet article a \u00e9t\u00e9 inspir\u00e9 en grande partie par \u00ab L\u2019Ahmadiyyat \u00e0 l\u2019Ile Maurice (1912-1965) \u00bb d\u2019Al-Haaj Ahmad Yadullah Bhunnoo, paru dans Le Message<\/em> du 30 octobre 1965 et 15 novembre 1965<\/p>\n2. The Review of Religions ; Sept 1955 ; pp 532, 533<\/p>\n
<\/p>\n
\n
\n
[1]<\/a> L\u2019orthographe de certains noms a \u00e9t\u00e9 modifi\u00e9e afin de correspondre \u00e0 celle commune (et phon\u00e9tiquement plus correcte) chez les Arabes ou les musulmans du sous-continent indien.<\/p>\n<\/p><\/div>\n<\/p><\/div>\n <\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"
Cette ann\u00e9e marque le centenaire de l\u2019arriv\u00e9e de l\u2019Ahmadiyya, l\u2019interpr\u00e9tation vraie de l\u2019Islam, dans la francophonie.<\/p>\n","protected":false},"author":1,"featured_media":724,"comment_status":"open","ping_status":"open","sticky":false,"template":"","format":"standard","meta":{"footnotes":""},"categories":[17],"tags":[131],"_links":{"self":[{"href":"https:\/\/islam-ahmadiyya.org\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/725"}],"collection":[{"href":"https:\/\/islam-ahmadiyya.org\/wp-json\/wp\/v2\/posts"}],"about":[{"href":"https:\/\/islam-ahmadiyya.org\/wp-json\/wp\/v2\/types\/post"}],"author":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/islam-ahmadiyya.org\/wp-json\/wp\/v2\/users\/1"}],"replies":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/islam-ahmadiyya.org\/wp-json\/wp\/v2\/comments?post=725"}],"version-history":[{"count":0,"href":"https:\/\/islam-ahmadiyya.org\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/725\/revisions"}],"wp:featuredmedia":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/islam-ahmadiyya.org\/wp-json\/wp\/v2\/media\/724"}],"wp:attachment":[{"href":"https:\/\/islam-ahmadiyya.org\/wp-json\/wp\/v2\/media?parent=725"}],"wp:term":[{"taxonomy":"category","embeddable":true,"href":"https:\/\/islam-ahmadiyya.org\/wp-json\/wp\/v2\/categories?post=725"},{"taxonomy":"post_tag","embeddable":true,"href":"https:\/\/islam-ahmadiyya.org\/wp-json\/wp\/v2\/tags?post=725"}],"curies":[{"name":"wp","href":"https:\/\/api.w.org\/{rel}","templated":true}]}}