{"id":1116,"date":"2019-05-02T08:17:03","date_gmt":"2019-05-02T07:17:03","guid":{"rendered":"https:\/\/islam-ahmadiyya.org\/la-genese-des-conflits-en-islam\/"},"modified":"2019-05-02T08:17:03","modified_gmt":"2019-05-02T07:17:03","slug":"la-genese-des-conflits-en-islam","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/islam-ahmadiyya.org\/la-genese-des-conflits-en-islam\/","title":{"rendered":"La gen\u00e8se des conflits en islam"},"content":{"rendered":"\n

\"Arabie<\/p>\n

L\u2019islam connut une p\u00e9riode d\u2019unit\u00e9 au cours de la vie du Saint Proph\u00e8te Mohammadsa<\/sup> et de ses deux premiers Califes. Or, un conflit \u2013 dont les effets se font sentir jusqu\u2019\u00e0 nos jours \u2013 germa \u00e0 l\u2019\u00e9poque d\u2019Uthmanra<\/sup>, son troisi\u00e8me Calife. Ci-dessous sont quelques \u00e9claircissements sur les causes principales.<\/p>\n

D\u2019aucuns imputent la cause du conflit que connut l\u2019islam \u00e0 ses d\u00e9buts \u00e0 Uthman, le troisi\u00e8me Calife, tandis que d\u2019autres l\u2019attribuent \u00e0 Ali, le quatri\u00e8me des Califes biens-guid\u00e9s, qu\u2019Allah soit content d\u2019eux. Certains all\u00e8guent qu\u2019Uthmanra<\/sup> avait introduit des innovations dans l\u2019islam, provoquant ainsi le d\u00e9sarroi chez les musulmans. D\u2019autres soutiennent qu\u2019Alira<\/sup> avait secr\u00e8tement conspir\u00e9 contre Uthman, suscitant de l\u2019hostilit\u00e9 contre sa personne afin d\u2019usurper son poste. Cette campagne aurait, pr\u00e9tendument, conduit \u00e0 l\u2019assassinat du troisi\u00e8me Calife.<\/p>\n

Toutefois, ces deux all\u00e9gations sont infond\u00e9es : Uthmanra<\/sup> n\u2019avait introduit aucune innovation en islam. Alira<\/sup> n\u2019avait pris part \u00e0 aucune conspiration dans le but de l\u2019assassiner. Cette r\u00e9volte avait d\u2019autres causes. Uthmanra<\/sup> et Alira<\/sup> en sont innocents : tout deux \u00e9taient de saints personnages.<\/p>\n

La convoitise : premi\u00e8re cause du conflit<\/h3>\n

Les hommes sont naturellement enclins \u00e0 amasser biens et honneurs, \u00e0 l\u2019exception de ceux dont Dieu a purifi\u00e9 les c\u0153urs. Certains [nouveaux musulmans], ayant une foi chancelante, \u00e9taient envieux du statut, du succ\u00e8s et de l\u2019autorit\u00e9 des Compagnons du Saint Proph\u00e8te Mohammadsa<\/sup>. Ces nouveaux venus souhaitaient que ces derniers abandonnent leurs postes au sein de l\u2019\u00c9tat, leur c\u00e9dant ainsi la place afin qu\u2019ils puissent faire montre de leur savoir-faire. Ils ne dig\u00e9raient pas le fait que les Compagnons d\u00e9tiennent les r\u00eanes du pouvoir et qu\u2019ils re\u00e7oivent une part sp\u00e9ciale des biens [de l\u2019\u00c9tat] : en somme, leurs c\u0153urs br\u00fblaient de jalousie. Ils souhaitaient qu\u2019une r\u00e9volution \u00e9clate pour faire tomber le pouvoir entre leurs mains : ce faisant ils d\u00e9montreraient leurs comp\u00e9tences et leurs aptitudes, et amasseraient richesses mat\u00e9rielles et honneurs.<\/p>\n

Diff\u00e9rence entre autorit\u00e9s temporelles et spirituelles<\/h3>\n

Au sein des \u00c9tats mondains, pareilles id\u00e9es peuvent \u00eatre tol\u00e9r\u00e9es dans une certaine mesure et peuvent m\u00eame, parfois, \u00eatre consid\u00e9r\u00e9es comme \u00e9tant rationnelles. La raison en est que premi\u00e8rement, la fondation des \u00c9tats temporels repose enti\u00e8rement sur des moyens mat\u00e9riels ; deuxi\u00e8mement, un vecteur important de son progr\u00e8s est l\u2019introduction de nouvelles id\u00e9es et d\u2019un souffle nouveau dans sa structure. Ceci est uniquement possible si les anciens abandonnent leurs postes pour faire place aux nouveaux.<\/p>\n

Puisqu\u2019un \u00c9tat temporel tire son autorit\u00e9 du peuple, il est contraint de respecter son opinion. Il est aussi essentiel que les porte-parole du peuple participent, dans une certaine mesure, \u00e0 la conduite des affaires de l\u2019\u00c9tat. Cependant la situation est tout \u00e0 fait autre dans un mouvement religieux : le principe cl\u00e9 est de se conformer \u00e0 la Loi [divine]. Par ailleurs, l\u2019ing\u00e9rence d\u2019id\u00e9es personnelles d\u2019un tiers est strictement proscrite sauf l\u00e0 o\u00f9 la sharia (loi islamique) a gard\u00e9 le silence. D\u2019ailleurs, les communaut\u00e9s religieuses tirent leur autorit\u00e9 de Dieu et il revient \u00e0 ceux qui les dirigent d\u2019emp\u00eacher autrui de s\u2019\u00e9loigner des principes religieux. Au lieu de suivre le diktat du peuple, il leur incombe de recadrer leurs id\u00e9es dans le moule impos\u00e9 par Dieu, selon les exigences de cette \u00e9poque.<\/p>\n

Le Califat : une autorit\u00e9 spirituelle<\/h3>\n

N\u2019ayant pas saisi les principes de l\u2019islam, des objections naquirent dans les c\u0153urs des nouveaux musulmans. Ils ignoraient que le Califat islamique n\u2019\u00e9tait pas un pouvoir temporel, pas plus que les Compagnons \u00e9taient des chefs ordinaires d\u2019un \u00c9tat mondain. Le Califat \u00e9tait une administration religieuse \u00e9tablie en conformit\u00e9 aux injonctions mentionn\u00e9es dans le chapitre 24 du Saint Coran. Les Compagnons \u00e9taient les piliers de la religion : suivre leurs pas \u00e9tait une obligation impos\u00e9e par Dieu pour qu\u2019il y ait du progr\u00e8s spirituel. Ces Compagnons avaient renonc\u00e9 \u00e0 leurs activit\u00e9s temporelles : ils avaient embrass\u00e9 le d\u00e9nuement et l\u2019indigence, mis leur vie en p\u00e9ril, abandonn\u00e9 leurs proches et leur patrie, sacrifi\u00e9 leurs sentiments et leurs \u00e9motions afin de jouir de la compagnie et de l\u2019amour du Saint Proph\u00e8tesa<\/sup>.<\/p>\n

Ainsi, ils n\u2019\u00e9taient point des rois, encore moins les membres d\u2019un gouvernement mondain ; mieux, ils \u00e9taient les pr\u00e9cepteurs de l\u2019ultime religion [\u00e9manant de Dieu] et de la derni\u00e8re Loi [apport\u00e9e] par le Sceau des Proph\u00e8tes. Il leur incombait de repr\u00e9senter l\u2019islam par leurs actions, paroles et conduites, de graver ses enseignements dans les c\u0153urs des autres et d\u2019en faire des pratiquants exemplaires. Ils ne cautionnaient pas la tyrannie, mais \u00e9taient des d\u00e9fenseurs de la loi \u00e9tincelante. Ces nobles Compagnons r\u00e9pugnaient le mat\u00e9rialisme. Si cela ne tenait qu\u2019\u00e0 eux, ils auraient abandonn\u00e9 ce monde pour vivre reclus, cherchant la s\u00e9r\u00e9nit\u00e9 de leurs c\u0153urs dans le souvenir de Dieu.<\/p>\n

Toutefois, ils \u00e9taient contraints d\u2019accepter la responsabilit\u00e9 que Dieu et Son Me­­s­sagersa<\/sup> leur avaient confi\u00e9e. Leurs \u0153uvres ne refl\u00e9taient pas leur d\u00e9sir : elles se conformaient au commandement de Dieu et aux directives de Son Messagersa<\/sup>. \u00catre jaloux et penser du mal de leurs personnes furent une erreur gravissime.<\/p>\n

La part des Compagnons<\/h3>\n

Demeure ensuite l\u2019objection que les Compagnons recevaient une part sp\u00e9ciale des biens [de l\u2019\u00c9tat]. C\u2019est l\u00e0 une critique malveillante, car ils percevaient ce qui leur revenait de droit. Ils n\u2019avaient pas usurp\u00e9 les biens d\u2019autrui afin d\u2019accro\u00eetre leurs fortunes personnelles.<\/p>\n

La jalousie et la mauvaise foi que nourrissaient certains \u00e0 leur encontre \u00e9taient sans fondement. Or, cette graine avait \u00e9t\u00e9 sem\u00e9e, \u00e0 tort ou \u00e0 raison. Certains, qui n\u2019\u00e9taient pas p\u00e9tris des valeurs de la foi, les consid\u00e9raient comme des usurpateurs.<\/p>\n

La libert\u00e9 octroy\u00e9e par l\u2019islam<\/h3>\n

Une autre raison derri\u00e8re ce conflit tire sa source de la libert\u00e9 de conscience et d\u2019action ainsi que l\u2019\u00e9galit\u00e9 que favorise l\u2019islam. Loin de profiter favorablement \u00e0 certains, ces valeurs furent pour eux source d\u2019\u00e9preuves et ils furent incapables de respecter les limites fix\u00e9es.<\/p>\n

Cette maladie prit naissance \u00e0 l\u2019\u00e9poque du Saint Proph\u00e8te Mohammadsa<\/sup> quand un malheureux et mis\u00e9rable pr\u00e9tendu musulman l\u2019accosta et prof\u00e9ra ces mots : \u00ab Craignez Allah, \u00d4 Messager d\u2019Allah ! Vous \u00e9tiez injuste dans la distribution des biens ! \u00bb Sur ce, le Saint Proph\u00e8tesa<\/sup> commenta : \u00ab Une nation sera suscit\u00e9e de la prog\u00e9niture de celui-l\u00e0. Elle r\u00e9citera souvent le Coran, mais il ne descendra pas en de\u00e7\u00e0 de leurs gorges. Ils s\u2019\u00e9carteront de la foi \u00e0 l\u2019instar d\u2019une fl\u00e8che ayant rat\u00e9 sa cible ! \u00bb<\/p>\n

Le feu latent de telles pens\u00e9es s\u2019embrasa une seconde fois \u00e0 l\u2019\u00e9poque d\u2019Umarra<\/sup>, le deuxi\u00e8me Calife, une personne altruiste et le gardien des finances de l\u2019Oumma du Proph\u00e8te. Une fois, un individu se mit debout au milieu d\u2019une assembl\u00e9e et l\u2019apostropha en ces termes : \u00ab D\u2019o\u00f9 avez-vous eu ce manteau ? \u00bb<\/p>\n

N\u00e9anmoins, \u00e0 ces deux occasions, ce mal ne prit pas une tournure effrayante : jusqu\u2019alors, le terreau propice pour son expansion et son essor \u00e9tait inexistant. L\u2019atmosph\u00e8re ambiante ne s\u2019y pr\u00eatait pas. Cependant, \u00e0 l\u2019\u00e9poque d\u2019Uthmanra<\/sup>, ces deux facteurs furent r\u00e9unis et cette plante du d\u00e9sordre s\u2019\u00e9tait raffermi sur de solides assises.<\/p>\n

\u00c0 l\u2019\u00e9poque d\u2019Alira<\/sup>, elle s\u2019\u00e9panouit \u00e0 telle enseigne que l\u2019ombre de ses branches couvrait presque tous les recoins du monde musulman. Cependant, Alira<\/sup> avait diagnostiqu\u00e9 ses ravages au bon moment et d\u2019un coup fatal, l\u2019avait coup\u00e9e \u00e0 la racine. Quoiqu\u2019il n\u2019avait pas pu compl\u00e8tement exterminer ce mal, il avait endigu\u00e9 son influence dans une grande mesure.<\/p>\n


\n

Bibliographie & Notes<\/p>\n

Source : Islam mein Ikhtilafat Ka Aghaz<\/em>, par Hazrat Mirza Bashir-Ud-Din Mahmud Ahmad, Anwar-Ul-Ulum<\/em>, volume 4, p. 253 \u00e0 257<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

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