Sermons 2012

L’acquisition de la Taqwa : le devoir du croyant

Résumé du sermon du 20 janvier 2012 prononcé par Sa Sainteté le Calife.

Dans son sermon du 20 janvier 2012 Sa Sainteté le Calife s’est appesanti davantage sur la réforme que doit entreprendre le croyant et le fait qu’il doit se rapprocher de son Créateur. Le Calife a cité les versets 115 et 116 du chapitre 3 du Saint Coran :

يُؤْمِنُونَ بِاللَّهِ وَالْيَوْمِ الْآَخِرِ وَيَأْمُرُونَ بِالْمَعْرُوفِ وَيَنْهَوْنَ عَنِ الْمُنْكَرِ وَيُسَارِعُونَ فِي الْخَيْرَاتِ وَأُولَئِكَ مِنَ الصَّالِحِينَ – وَمَا يَفْعَلُوا مِنْ خَيْرٍ فَلَنْ يُكْفَرُوهُ وَاللَّهُ عَلِيمٌ بِالْمُتَّقِينَ

« Ils croient en Allāh et au Jour Dernier ; ils enjoignent le bien et interdisent le mal et s’empressent à qui mieux mieux à faire de bonnes œuvres. Ceux-là sont du nombre des justes. Et quelque bien qu’ils fassent, il ne leur en sera pas dénié, et Allāh connaît très bien ceux qui se préservent du mal. » (Le Saint Coran, chapitre 3, versets 115-116)

Dans ces versets Dieu décrit l’état des croyants et les actions qui le feront mériter le succès et le salut. Dieu connaît le visible et l’invisible ainsi que l’intention derrière chaque action : si celle-ci est motivée par la Taqwa l’intéressé sera certainement récompensé. De par Sa grâce Dieu a envoyé le Messie Promis (a.s), le serviteur parfait du Saint Prophète Muhammad (s.a.w), à une époque où règnent les ténèbres et nous a offert l’occasion de l’accepter.

Prodiguant quelques conseils à sa djama’at, le Messie Promis (a.s) dit : « Tout comme il est essentiel de contrôler sa langue pour ne pas exprimer des propos contraires au plaisir d’Allah, de même il sied d’en faire usage afin de dire la vérité. « Enjoindre le bien et interdire le mal » est le privilège des croyants. Mais préalablement il est essentiel pour l’intéressé de démontrer par la pratique qu’il possède en effet cette force. Il est vital que sa condition soit convaincante avant qu’il ne puisse influencer les autres. Ainsi n’empêchez pas la langue d’enjoindre le bien et d’interdire le mal. Néanmoins il est important d’apprécier les exigences de la situation et les propos doivent être indulgents. De même, c’est un grand péché que de dire quelque chose contre la Taqwa (la droiture). » (Malfuzat, vol. 1, p. 424)

En tant qu’ahmadis nos responsabilités sont encore plus lourdes. Chacune de nos paroles et de nos actions doit engendrer le bien sinon notre allégeance au Messie Promis (a.s) ne sera d’aucune utilité. Au contraire il se peut que nous attirions la colère de Dieu.

Notre foi doit nous distinguer des autres dans tous les domaines. Sa connaissance religieuse, avoir une responsabilité au sein de la communauté, les services rendus par ses aïeux ne vont pas absoudre un ahmadi s’il ne respecte pas les préceptes de Dieu. Prêter allégeance aux mains du Messie Promis (a.s) ne signifie guère que l’on méritera automatiquement les récompenses qui reviennent aux vrais ahmadis.

Aux yeux de Dieu ceux qui Lui sont chers ne sont pas ceux qui portent de beaux vêtements ou qui sont riches. Il aime ceux qui donnent la préférence à la foi sur tout le reste.

Le Messie Promis (a.s) dit : « Allah aime les justes. Ayez tous au cœur la grandeur d’Allah l’Exalté, tout en Le craignant. Sachez que tous sont les serviteurs de Dieu. Ne soyez pas cruels ni sévères à l’égard de quiconque. Ne méprisez personne. S’il y a une personne dans la communauté qui est immonde, elle corrompra le reste. Si vous êtes enclin à la colère, analysez votre cœur pour en connaître la raison, car c’est là une situation très périlleuse. » (Malfuzat, vol. 1, p. 9)

Le Messie Promis (a.s) dit : « La crainte de Dieu, c’est de voir jusqu’à quel point ses actes et ses paroles sont en conformité. Si l’on constate qu’il y a discordance entre les deux l’intéressé va s’attirer le courroux de Dieu. Le cœur impur n’a aucune valeur aux yeux de Dieu, ô combien même sont purs les propos ­- au contraire ces paroles vont attiser la colère divine. Les membres de la communauté doivent réaliser qu’ils sont venus vers moi afin que je puisse semer en eux cette graine qui se transformera en arbre porteur de fruits. Chacun doit faire son analyse de conscience pour voir l’état de son for intérieur.

Si, à Dieu ne plaise, [les membres] de notre communauté ont quelque chose sur la langue et autre chose dans le cœur, leur fin ne sera pas bonne. Quand Dieu constate que le cœur d’une communauté est vide et qu’elle se contente de faire des déclarations, Lui qui est indépendant, ne s’en soucie guère. [Dieu] avait promis la victoire à Badr et les signes du triomphe étaient évidents, néanmoins le Saint Prophète Muhammad (s.a.w), secoué de sanglots, ne cessait d’implorer Dieu. « Pourquoi cette détresse puisqu’on a reçu la promesse de la victoire ? », a demandé Hadrat Abu Bakr. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) a répondu : « Dieu est Indépendant ». C’est-à-dire cette promesse dépend peut-être de certaines conditions sous-jacentes. » (Malfuzat, vol. 1, p. 11)

Expliquant l’importance de la Taqwa le Messie Promis (a.s) affirme :

« Il est très important pour les ahl-e-taqwa (les personnes pieuses) de passer leur vie dans l’humilité et la soumission. Ceci est une branche de Taqwa par laquelle nous pouvons nous débarrasser de la colère injustifiée. Le dernier stade, qui s’avère être le plus crucial pour les gens pieux et honnêtes, est d’éviter la colère. L’arrogance et la vanité proviennent de la colère ; et, inversement, la colère est quelques fois une conséquence de l’arrogance et de la vanité. La colère est engendrée lorsque l’homme donne préséance à son nafs (moi) sur celui de l’autre.» (Rapport Jalsah Salanah, 1897, p.49)

Le Messie Promis (a.s) ajoute qu’il ne désire pas que les membres de sa communauté se considèrent inférieurs ou supérieurs les uns par rapport aux autres. Seul Dieu connaît qui est grand et qui est petit. Certains traitent avec grand respect d’importantes personnalités. Mais grand est celui qui écoute en toute humilité les paroles de l’humble et qui accorde de l’importance à ses propos et qui ne blesse pas ses sentiments. Dieu affirme à ce sujet :

وَلَا تَلْمِزُوا أَنْفُسَكُمْ وَلَا تَنَابَزُوا بِالْأَلْقَابِ بِئْسَ الِاسْمُ الْفُسُوقُ بَعْدَ الْإِيمَانِ وَمَنْ لَمْ يَتُبْ فَأُولَئِكَ هُمُ الظَّالِمُونَ

« Et ne vous diffamez pas les uns les autres, et ne vous donnez pas entre vous des sobriquets par sarcasme. C’est en effet très vilain de se faire une mauvaise réputation après avoir professé la croyance ; et ceux qui ne se repentent pas sont du nombre des injustes. » (Le Saint Coran, chapitre 49, verset 12)

Evoquant l’importance de la connaissance le Messie Promis (a.s) déclare :

« C’est en se tournant vers Dieu que l’on obtient le vrai discernement et l’intelligence véritable. C’est pour cette raison qu’il est dit que l’on doit craindre la perspicacité du croyant car il voit grâce à la lumière de Dieu. Mais sans Taqwa l’on ne pourra acquérir cette intelligence éclairée. Si vous désirez le succès usez donc de votre intelligence, réfléchissez ! À maintes reprises le Coran vous enjoint de réfléchir. Méditez et réfléchissez sur le Coran. Et soyez vertueux. Quand vous aurez le cœur pur et que vous userez de votre perspicacité et que vous marcherez sur les voies de la Taqwa c’est là que votre cœur s’exclamera :

رَبَّنَا مَا خَلَقْتَ هَذَا بَاطِلًا سُبْحَانَكَ فَقِنَا عَذَابَ النَّارِ

« Notre Seigneur, Tu n’as pas créé cela en vain : Tu es Saint ; protège-nous donc contre le châtiment du Feu. » (Le Saint Coran, chapitre 3, verset 192)

C’est là que vous comprendrez que toute cette création n’est pas vaine mais qu’elle prouve la divinité du véritable Créateur. » (Malfuzat, vol. 1, p. 66 à 67)
Le Messie Promis (a.s) déclare : « Soyez purs, usez de votre intelligence et suivez la direction de la parole de Dieu si vous désirez la prospérité en ce monde et conquérir les cœurs des autres. Améliorez votre état personnel et démontrer aux autres vos excellentes valeurs morales ; et c’est là que vous rencontrerez le succès. […] Si vous désirez influencer les cœurs créez en vous cette force pratique. Car sans les actions, les paroles et la force physique ne seront d’aucune utilité. Ils sont légion ceux qui se contentent de faire de vaines déclarations. Ils sont nombreux à se dire mollahs ou oulémas et qui sur leurs chaires se posent en représentants du Prophète et ses héritiers. Dans leurs discours ils interdisent l’arrogance, l’orgueil et l’immoralité alors qu’ils en sont eux-mêmes coupables. Pour comprendre cela demandez-vous si leurs conseils ont de l’influence sur vos cœurs. » (Malfuzat, vol. I, p. 67)

Le Messie Promis (a.s.) dit : « Selon moi les mollahs qui s’opposent à l’enseignement des sciences modernes se trompent. Ils agissent ainsi afin de cacher leurs égarements et leurs faiblesses. Ils croient dur comme fer que les recherches dans le domaine de la science sèment le doute sur l’Islam et détournent [les gens] de cette religion. Selon leur décret l’intelligence et la science sont aux antipodes de l’Islam. Ne pouvant démontrer les fourvoiements de la philosophie, ils interdisent l’étude des nouvelles sciences pour cacher leurs faiblesses. Leurs âmes tremblent face à la philosophie et ils se prosternent devant les nouvelles découvertes.

Ils ne possèdent pas la véritable philosophie, celle qu’engendre la révélation divine, une science dont regorge le Saint Coran. Celle-ci n’est accordée qu’à ceux qui se jettent à la porte de Dieu en toute humilité ; ceux dont le cœur et l’esprit se sont débarrassés de la puanteur des pensées orgueilleuses ; des personnes qui confessent leurs faiblesses tout en reconnaissant la vraie divinité. Afin de servir la foi et d’annoncer la parole de Dieu, il est primordial aujourd’hui d’acquérir ces nouvelles connaissances et cela au prix de grands efforts. Mais j’en ai fait une autre expérience et j’annonce ceci à titre d’avertissement : ceux qui se consacrent entièrement à la quête de cette connaissance, qui en sont si absorbés qu’ils ne profitent pas de la compagnie des hommes de Dieu et ne sont pas éclairés de la lumière divine, ceux-là s’égarent et s’éloignent de l’Islam. Au lieu d’asservir ce savoir nouveau à l’Islam ils font le contraire. Et dans leur orgueil ils se posent en serviteurs de la foi et du peuple. Mais seul pourra servir la foi celui qui possède en lui la lumière céleste. » (Malfuzat, volume 1, pages 68 – 69)

Sa Sainteté le Calife de commenter qu’il encourage fortement les étudiants ahmadis à faire de la recherche. Par ce biais ils pourront prêcher le message du bien et accroître leur connaissance.

Le Messie Promis (a.s) déclare : « …préparez vous afin que l’ennemi ne viole pas les frontières pour ainsi nuire à l’Islam. Comme je l’ai affirmé dans le passé si vous voulez souhaiter servir l’Islam générez en vous la Taqwa et soyez purs ; c’est ainsi que vous entrerez dans la forteresse imprenable d’Allah. Et c’est là que vous aurez le privilège et le droit de le servir. Voyez un peu la faiblesse extérieure des musulmans. Les autres nations les regardent avec un haine et mépris. Ce sera votre fin si vous faiblissez de l’intérieur et si votre volonté diminue. Purifiez-vous de telle sorte que la puissance sacrée vous infiltre. Et soyez forts et puissants à l’instar de ces chevaux qui défendent les frontières. La grâce de Dieu accompagne toujours les Muttaqui et les justes. Vos mœurs et votre comportement ne doivent pas ternir l’image de l’Islam. Les corrompus et les musulmans non pratiquants l’ont défiguré. Il en est de ces musulmans qui consomment de l’alcool et qui vomissent sur la voie publique, qui tombent dans les égouts : ils sont tabassés par la police, ils sont la risée des chrétiens et des hindous. Par leurs actes ils ne ridiculisent pas que leurs personnes, ils nuissent aussi à l’Islam.» (Malfuzat, vol. 1, p. 77 – 78)

« Pour l’homme, la Tawbah (repentance) n’est point superflu ou inutile ; et son effet ne se fera pas sentir uniquement au jour de la Résurrection. La repentance sert à embellir la vie de l’homme ici-bas et dans l’au-delà. Le Saint Coran fait mention de la prière :

رَبَّنَا آَتِنَا فِي الدُّنْيَا حَسَنَةً وَفِي الْآَخِرَةِ حَسَنَةً وَقِنَا عَذَابَ النَّارِ

O notre Seigneur accorde nous le confort et l’aisance ici-bas et dans l’au-delà et protège nous du châtiment du feu. « Rabbana » est une indication subtile de la repentance ; cela signifie que l’on doit répudier tout faux dieux et se consacrer à l’Unique Rab. La formule « Rabbana » (Notre Seigneur !) ne peut sortir du cœur de l’homme que s’il est plongé dans une profonde affliction. « Rab » (Seigneur) signifie celui qui fait progresser graduellement jusqu’à la perfection, Celui qui pourvoit aux besoins [des autres]. L’homme fabrique de toutes pièces de nombreux « Rab ». S’il a confiance totale en ses ruses et en ses subterfuges, ceux-là se transformeront en son Rab. S’il fait étalage de son érudition ou de sa force, ceux-là seront ses Rab. Si sa beauté ou ses richesses le poussent à être orgueilleux, ceux-là seront ses Rab.

Il y a donc milles et un artifices qui ne l’abandonnent point ; et tant qu’il ne s’en détourne pas et tant qu’il ne courbe pas l’échine devant Dieu l’Unique et le Véritable Rab et tant qu’il ne prononce pas la formule « Rabana » le cœur emplie de détresse et la voix tremblante d’émotion, il ne reconnaîtra point le Vrai Rab. En grand désarroi, il devra se présenter le cœur contrit devant Son Seigneur, avouant ses péchés et s’adressant à Lui avec ces paroles : « Rabbana » ; c’est-à-dire, c’est Toi l’Unique et le Vrai Rab, mais je me suis fourvoyé et j’ai erré ici et là. De ce fait, j’ai abandonné tous ces dieux fallacieux, et en toute sincérité je proclame ta « Rububiyya » et je me présente à Ton seuil.

Sans une telle démarche l’on ne pourra faire de Dieu son « Rab ». Tant que l’homme vénèrera ses faux dieux, il n’aura pas reconnu le vrai Rab. Certains ont fait du mensonge leur Rab et leur survie dépend de leur larcin. D’autres ont pris pour Rab le vol et l’escroquerie et en ont fait leur métier et leur gagne-pain. Le voleur qui a à sa disposition tout son attirail, l’obscurité de la nuit et l’inattention des gardiens, fera certainement du vol sa seule profession. Ses armes sont pour lui ses dieux. Ceux qui ont confiance aveugle en leurs subterfuges n’ont point besoin d’implorer Dieu. Celui qui prie est celui qui se trouve sans issue, celui qui ne peut frapper qu’à une seule porte, celle de Dieu. La prière « Rabanna atena… » est une formule réservée uniquement à ces personnes qui ont comme Rab Dieu seul ; elles savent que tout autres dieux ne sont que mirages devant leur Unique Rab. » (Tafseer ul Qur’an du Messie Promis (a.s.), volume 1, pages 696 – 697)

Le feu évoqué ici ne concerne pas que l’Au-delà. La peur, les calamités, la famine, la maladie, l’échec, l’humiliation, les déboires familiaux sont autant de feux qui consument l’homme ici même sur terre. Le croyant doit implorer la protection de Dieu afin de s’en protéger.

Après la prière du vendredi Sa Sainteté le Calife a dirigé la prière funéraire des personnes suivantes : M. Sheikh Muhammad Naeem, M. Asim Kamal and M. Irfan Ahmad.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication de ce résumé)

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