Sermons 2020

Talha Bin Oubaydillah, compagnon de Badr.

Dans son sermon du 13 mars 2020, Sa Sainteté le Calife a mentionné quelques récits à propos de Talha Bin Oubaydillah, compagnon de Badr.

 Sermon du vendredi 13 mars 2020, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak à Islamabad. Après le Ta’awudh, le Tashahoud et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

Le compagnon que j’évoquerai aujourd’hui est Talha Bin ‘Oubaydillah. Il appartenait à la tribu Banou Taym Bin Mourrah. Son père était ‘Oubaydoullah Bin ‘Outhman et sa mère, Sa’ba : elle était la fille d’Abdoullah Bin ‘Ibad al-Hadrami et la sœur d’Ala Bin al-Hadrami.

Talha avait pour nom d’emprunt Abou Mouhammad. Le père d’Ala Bin al-Hadrami se nommait ‘Abdoullah Bin ‘Ibad al-Hadrami. ‘Ala était de Hadramaut et était l’allié de Harb Bin Oummaya. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) l’avait nommé le gouverneur du Bahreïn, un poste qu’il a occupé jusqu’à son décès. Il est décédé en l’an 14 de l’Hégire lors du califat d’Oumar. Un de ses frères, ‘Amir Bin al-Hadrami était mécréant et à été tué à Badr. Son autre frère ‘Amr Bin al-Hadrami était le premier mécréant tué par un musulman et ses biens étaient les premiers à tomber dans la catégorie de butin de guerre en Islam.

Talha est apparenté au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) par Mourrah Bin Ka’b, son aïeul de la septième génération. Il est aussi apparenté à Abou Bakr par sa quatorzième génération. Son père, ‘Oubaydoullah, n’a pas connu l’époque de l’islam. Mais sa mère a vécu longtemps ; elle a cru dans le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et faisait partie de ses compagnons. Elle avait embrassé l’islam avant l’émigration.

Talha Bin ‘Oubaydillah n’avait pas participé à la bataille de Badr ; mais le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui avait offert sa part du butin. Voici la raison pour laquelle il n’avait pas participé à la bataille de Badr. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait estimé le départ de la caravane des Qouraychites de la Syrie. Dix jours avant son départ [de Médine], il avait envoyé Talha Bin ‘Oubaydillah et Sa’id Bin Zayd pour s’informer à propos de la caravane. Tous deux se sont arrêtés à Hawra et la caravane est passée à côté d’eux. Hawra est un lieu de campement sur la côte de la mer Rouge où passent les caravanes en partance du Hedjaz vers la Syrie.

En tout cas le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait eu des informations à propos de la caravane avant le retour par Talha et Sa’id. Il a pris ses compagnons et ils sont sortis à la poursuite de la caravane. Mais celle-ci a pris la route côtière rapidement. J’en avais fait mention dans le passé. La caravane voyageait matin et soir afin d’éviter ses poursuivants. Talha Bin ‘Oubaydillah et Sa’id Bin Zayd sont retournés à Médine afin d’en informer le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Ils ignoraient que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était déjà parti pour Badr. Ils sont arrivés à Médine le jour où le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’était battu contre les Qouraych à Badr. Ils ont quitté Médine pour partir à la rencontre du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : ils l’ont rencontré à Turban, une vallée située à 19 miles (30 km) de Médine où se trouvent de nombreux puits d’eau douce. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’était arrêté là en partance pour Badr.

Talha et Sa’id n’avaient pas participé à la bataille. Mais le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) leur avait offert leur part du butin de Badr comme je l’avais mentionné. Ils sont donc comptés parmi les vétérans de Badr.

Talha avait participé à la bataille d’Ouhoud et aux autres batailles. Il était aussi présent au traité de Houdaybiyya. Il faisait partie de ces dix compagnons à qui le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait donné la bonne nouvelle du paradis au cours de leur vécu. Il était parmi les huit premiers à avoir embrassé l’islam en premier. Aussi, il faisait partie des cinq à avoir embrassé l’islam par l’entremise d’Abou Bakr. Il faisait en outre partie du comité de la Choura composé de six personnes et institué par le [Calife] ‘Oumar. Au moment de son décès, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’était dit satisfait de ces compagnons.

Yazid Bin Roumman relate : « Une fois ‘Outhman et Talha Bin ‘Oubaydillah ont suivi Zoubayr Bin al-Awwam et se sont présentés au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Celui-ci leur a présenté le message de l’islam et leur a récité le Coran et les a informés à propos des droits de l’islam. Il leur a promis l’honneur que leur réservait Dieu. Sur ce, ‘Outhman et Talha Bin ‘Oubaydillah ont embrassé l’islam et ont témoigné en faveur du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Sur ce, ‘Outhman a dit : « Je reviens à l’instant de la Syrie et je me suis arrêté à Ma’an. »

Ma’an est situé avant Mawta. Quand les musulmans avaient atteint ce lieu avant la bataille de Mawta, ils apprirent que deux cents mille byzantins s’étaient apprêtés à se battre contre eux. Ces derniers avaient campé à Ma’an durant deux jours.

‘Outhman ajoute : « J’avais campé entre Ma’an et Zarqa, (situé non loin de là). J’étais endormi quand j’ai entendu quelqu’un annoncer : « Ô vous qui dormez ! Réveillez-vous ! Ahmad est apparu à La Mecque ! » Quand nous sommes rentrés à La Mecque, nous avons entendu à propos de vous. »

Talha Bin ‘Oubaydillah relate : « J’étais à Bosra, une ancienne ville de la Syrie, en compagnie de mon oncle pour un voyage commercial. J’étais dans le marché de la ville quand un moine d’une synagogue s’enquerrait si un des gens de la caravane [arabe] était de La Mecque. J’ai répondu que j’en étais originaire. Il m’a demandé si Ahmad est apparu. J’ai demandé : « De quel Ahmad, parles-tu ? » Il a répondu : « Le fils d’Abdoullah Bin Mouttalib. Nous sommes au cours du mois de son apparition. Il sera le dernier prophète. Il apparaîtra dans l’enceinte sacrée [de la Ka’aba] et il émigrera dans une ville de palmeraies et de terre rocailleuses. Tu ne dois pas l’abandonner. »

Talha ajoute : « Ses propos m’ont pénétré le cœur. Je suis reparti rapidement à La Mecque. Là-bas j’ai demandé s’il y avait quelque chose de nouveau. On m’a dit que Mohammad Bin ‘Abdillah, Al-Amîn, comme le surnommait les Mecquois, s’était proclamé Prophète. Ibn Abi Qouhafa, c’est-à-dire Abou Bakr, l’avait accepté.

Je suis parti voir celui-ci et je lui ai demandé s’il suivait le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il m’a répondu : « Oui. Accompagne-moi chez lui, parce qu’il invite vers la vérité. »

Talha lui a raconté l’histoire du moine. Abou Bakr et lui sont partis chez le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Talha a embrassé l’islam et lui a relaté tout ce que lui avait dit le moine. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a été très content d’en entendre parler.

Ces récits sont tirés du recueil d’Al-Tabaqât Al-Koubra.

Quand Talha a embrassé l’islam, Nawfal Bin Khouwaylid Adawia l’a ligoté avec Abou Bakr. C’est pour cette raison que Talha et Abou Bakr étaient connus comme les « deux compagnons ». Nawfal était connu pour sa dureté parmi les Qouraychites. Parmi ceux qui ont ligoté Talha, il y avait son frère, ‘Outhman Bin ‘Oubaydillah. Il l’avait ligoté afin qu’il ne pût pas se présenter au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et qu’il abandonne l’islam. L’Imam al-Bayhaqi relate que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait prié : « Ô Allah ! Protège-les des méchancetés d’Adawia. »

Mas’oud Bin Khirâch relate : « Je faisais des va-et-vient entre al-Safa et al-Marwa quand j’ai vu une foule en train de poursuivre un jeune homme, dont la main était ligotée à son cou. J’ai demandé : « Qui est-ce ? » Les gens ont répondu : « Il s’agit de Talha Bin ‘Oubaydillah. Il a abandonné la religion ! » Sa mère le poursuivait en l’insultant.

Le père d’Abdoullah Bin Sa’d relate que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) sortait de la vallée de Khirar, située non loin du Hedjaz, lors de son émigration. On dit qu’il s’agissait d’une des vallées de Médine. Talha Bin ‘Oubaydillah, accompagnant une caravane, était venu à la rencontre du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) le matin. Il a offert à celui-ci et à Abou Bakr des vêtements de la Syrie et l’a informé que les gens de Médine l’attendaient depuis fort longtemps. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a accéléré ses pas et Talha est rentré à La Mecque. Quand il y a terminé son travail, il est parti pour Médine avec les membres de la famille d’Abou Bakr. Quand Talha et Zoubayr avaient embrassé l’islam, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait établi un lien de fraternité entre les deux avant l’émigration. Quand les musulmans se sont établis à Médine le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a établi ce lien de fraternité entre Talha et Abou Ayyoub al-Ansari. Selon un deuxième récit le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) aurait établi ce lien de fraternité entre Talha et Sa’id Bin Zayd. Mais selon un troisième récit, il aurait établi ce lien entre Talha et Oubay Bin Ka’b. Quand Talha s’est établi à Médine, il a logé chez Asad Bin Dararah.

En raison de ses sacrifices financiers, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a donné le titre d’Al-Fayyâd, « Le Généreux ». Il était en effet très généreux. Lors de l’expédition de Dhi Qard, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a traversé devant une source d’eau et s’est enquis à ce propos. On l’a informé qu’elle était appelée Bisan et que son eau était saumâtre. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) l’a renommée Nou’man et a déclaré que son eau est douce et pure. Talha Bin ‘Oubaydillah l’a achetée avant de l’offrir [à la communauté]. Son eau est en effet devenue douce. Quand il a rapporté cela au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), celui-ci a déclaré qu’il était très généreux. À partir de ce jour, Talha était connu comme Le Généreux.

Mousa Bin Talha rapporte de son père, Talha, que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui avait donné le nom de Talha Al-Khayr (le généreux) le jour de la bataille d’Ouhoud. Il lui a avait donné le nom de Talha Al-Fayyad au cours des expéditions de Tabouk et de Dhi Qard. Le jour de la bataille de Hounayn, il lui a donné le nom de Talha Al-Joud, qui signifie aussi le généreux.

Sa’ib Bin Zayd relate qu’il était en compagnie de Talha quand ils étaient en voyage ou pas ; et il dit que Talha était le plus généreux en termes d’argent, de vêtements et de nourriture. Le jour de la bataille d’Ouhoud, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait demandé à un groupe de compagnons de lui jurer [de se battre] jusqu’à la mort, quand apparemment les musulmans avaient battu en retraite. Ces compagnons étaient fermes et avaient mis leur vie en jeu afin de défendre le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) tant et si bien que certains d’entre eux sont tombés en martyrs. Ceux qui lui avaient prêté allégeance sont Abou Bakr, ‘Oumar, Talha, Sa’d, Sahl Bin Hounayf et Abou Doujanah.

Talha était aux côtés du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) le jour de la bataille d’Ouhoud. Il était de ceux qui n’avaient pas reculé en compagnie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et qui lui avaient prêté allégeance jurant de se battre jusqu’à mourir. Malik Bin Zouhayr a envoyé une flèche visant le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), mais Talha a placé sa main devant son visage afin de le protéger. La flèche a touché l’auriculaire de Talha et l’a estropié. Quand la première flèche l’a touché, Talha a légèrement gémi. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré que s’il avait récité la Basmalah il serait entré au paradis sous les regards de tout le monde. Selon un recueil de l’histoire, le jour de la bataille d’Ouhoud, un polythéiste avait blessé Talha à deux reprises sur la tête : la première fois lorsqu’il avançait dans sa direction et la deuxième fois lorsqu’il s’était détourné de lui. Il saignait abondamment de ses blessures.

Qays Bin Abi Hadhama présente d’autres détails à propos de ce récit dans la Sirat Al-Halbiyya. Il relate : « Le jour de la bataille d’Ouhoud j’ai vu la main estropiée de Talha Bin ‘Oubaydillah avec laquelle il avait protégé le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) de flèches. Selon un récit il aurait reçu un coup de lance dans cette main et aurait saigné si abondamment qu’il avait perdu connaissance. Abou Bakr l’a aspergé le visage d’un peu d’eau jusqu’à ce qu’il reprenne connaissance. Dès qu’il a repris connaissance il a demandé à propos du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Abou Bakr l’a informé qu’il était sain et sauf et que c’était l’Envoyé d’Allah qui l’avait envoyé auprès de lui. Talha a répondu : « Toutes les louanges appartiennent à Allah ! Aucun malheur n’a une quelconque importance si le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est vivant. »

Un autre recueil d’histoire mentionne ainsi le même récit. Zoubayr relate que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) portait deux côtes de maille le jour de la bataille d’Ouhoud. Il avait voulu gravir un rocher, mais n’avait pu le faire en raison du poids de son armure et des blessures qu’il avait reçues à la tête et au visage qui saignaient abondamment et qui l’avait affaibli. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait demandé à Talha de se placer au sol et avait grimpé sur le rocher en plaçant son pied sur lui. Zoubayr ajoute que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait déclaré que Talha mériterait le paradis [pour son acte].

Selon un autre récit, Talha boitait d’un pied et n’arrivait pas à marcher correctement. Quand il a porté le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), il a fait de son mieux pour bien placer ses pas afin que son boitement n’affecte pas le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Par la suite, il n’avait jamais plus boité.

« ‘Aïcha et Oumm Ishaq, les deux filles de Talha, relatent ceci : « Le jour de la bataille d’Ouhoud, notre père avait reçu 24 blessures, dont une qui était de forme carrée à la tête et une veine de son pied avait été tranchée. Un doigt avait été estropié et il avait reçu d’autres blessures au corps ; il s’était évanoui. Les deux dents de devant du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avaient été cassées et il était aussi blessé au visage et s’était évanoui. Talha l’avait porté sur son dos et marchait à reculons et se battait contre tout polythéiste qu’il croisait et il l’avait porté dans une passe et l’avait adossé à un support. » Ce récit vient de Al-Tabaqât al-Koubra.

Le Mouslih Maw’oud a décrit l’attaque soudaine lancée par Khalid Bin al-Walîd lors de la bataille d’Ouhoud et la dispersion des musulmans en puisant dans différentes sources [historiques]. Il explique davantage les récits précédents et décrit la détermination et le sacrifice extraordinaire de Talha. Les récits précédents mettent en exergue ces faits, mais ici Mouslih Maw’oud les explique davantage.

Il déclare : « Quelques compagnons firent cercle autour du Saint Prophète(s.a.w.). Ils n’étaient pas plus de trente. L’armée des mécréants attaqua brutalement l’endroit où se trouvait le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Un par un, les compagnons du cercle tombèrent sous les coups des Mecquois. En sus des attaques lancées par les épées, de la colline, les archers lançaient des volées de flèches contre le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). C’est alors que Talha(r.a), l’un des Qouraychites et des Mouhājirīn, vit que les flèches ennemies étaient toutes dirigées contre la face du Saint Prophète(s.a.w.). Il étendit la main devant le visage du Prophète(s.a.w.) de façon à le protéger. L’une après l’autre, les flèches atteignirent la main de Talha(r.a) qui, pourtant, ne la baissa pas, bien que chaque coup porté la transperçât jusqu’à ce qu’elle fût complètement mutilée. Talha(r.a) perdit sa main et finit ses jours avec un moignon. Plusieurs années plus tard, à l’époque du quatrième Calife de l’islam, alors que des dissensions internes avaient éclaté, un ennemi décrivit sarcastiquement Talha(r.a) comme l’homme sans main. L’un de ses amis répondit : « Sans main, oui, mais sais-tu où il l’a perdue ? C’est à la bataille d’Ouhoud, où cette main protégea le visage du Saint Prophète(s.a.w.) contre les flèches ennemies. »

Après la bataille d’Ouhoud, des amis de Talha(r.a) lui demandèrent : « Est-ce que ta main ne te faisait pas souffrir sous les coups des flèches, et est-ce que la douleur ne te faisait pas crier ? » Talha(r.a) répondit : « Elle me faisait souffrir et j’ai presque crié, mais j’ai résisté parce que je savais que si je déplaçais ma main, même à peine, j’exposerais le visage du Prophète(s.a.w.) à la volée des flèches ennemies. »

Après l’expédition de Hamra al-Asad, lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est retourné de la poursuite [de l’ennemi] il a rencontré Talha Bin ‘Oubaydillah. Il lui a demandé : « Où sont tes armes ? » Talha a répondu : « Elles ne sont pas loin. » Et il est parti rapidement prendre ses armes, tandis qu’il avait, rien qu’à la poitrine, neuf blessures reçues à Ouhoud. Il avait plus de dix-sept blessures sur tout le corps.

Talha relate : « Je m’inquiétais davantage du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) que de mes propres blessures. Celui-ci m’a demandé : « Où as-tu vu l’ennemi ? » J’ai répondu « Dans la région de Nachibi. » Il a commenté : « Je suis du même avis. En ce qui concerne les Qouraychites, ils n’auront jamais pareille occasion contre nous à l’avenir, jusqu’à ce qu’Allah nous accorde la victoire sur La Mecque. »

Avant l’expédition de Tabouk, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a su que certains hypocrites se réunissaient dans la maison de Souwaylim, le Juif, située dans les environs de Jasoum, qu’on appelle aussi le puits de Jasim. Il s’agissait du puits appartenant à Abou Haytham Bin Tayyihan située sur la route vers la Syrie dans les environs de Ratij. Son eau était très désaltérante. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en a bu.

En tout cas, les hypocrites s’y réunissaient et [Souwaylim] les décourageaient d’accompagner le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) à la bataille de Tabouk. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a envoyé Talha et quelques compagnons chez Souwaylim et leur a ordonné d’incendier sa maison. Talha a obtempéré. Dihak Bin Khalifa a pris la fuite de la maison et il s’est brisé la jambe : ses autres compagnons ont pris la fuite.

Ali relate : « J’ai entendu le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) déclarer que « Talha et Zoubayr seraient mes deux voisins au Paradis ». »

Ka’b Bin Malik était de ceux qui étaient restés en arrière lors de l’expédition de Tabouk. Il a été boycotté. Après quarante jours Allah a accepté son repentir et on a annoncé son absolution. Lorsqu’il s’est présenté au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), Talha s’est avancé pour lui serrer la main et l’a félicité. Personne d’autre de l’assistance ne s’était levé pour le faire. Ka’ab déclara qu’il n’oublierait jamais cette faveur de Talha.

Sa’id Bin Zayd déclare : « Je témoigne que neuf personnes mériteront le paradis. Je ne serai pas pécheur si je donne le témoignage à propos de la dixième personne. » On lui a demandé comment est-ce possible. Il a répondu : « Nous étions en compagnie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) sur le mont Hira lorsque ce dernier a secoué. Sur ce, l’Envoyé d’Allah a déclaré : « Ne bouge pas ô Hira ! Certainement il ne se trouve sur toi qu’un Prophète, des Siddiquine et des Chouhada. » On lui a demandé qui étaient ces personnes. Sa’id a répondu : « Il y avait le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), Abou Bakr, ‘Oumar, ‘Outhman, ‘Ali, Talha, Zoubayr, Sa’d et ‘Abdour Rahman Bin ‘Awf. » Ils étaient neuf en tout. On lui a demandé : « Qui était le dixième ? » Après avoir hésité un peu, Sa’id Bin Zayd a répondu : « Je suis le dixième. »

Sa’id Bin Joubayr relate : « Abou Bakr, ‘Oumar, ‘Outhman, ‘Ali, Talha, Zoubayr, Sa’d, ‘Abdour Rahman Bin ‘Awf et Sa’id Bin Zayd se battaient devant le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lors de la bataille et ils se tenaient derrière lui lors de la Salat. »

Jabir Bin ‘Abdillah relate que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Que celui qui souhaite voir un martyr vivant regarde Talha Bin ‘Oubaydillah. »

Mousa bin Talha et ‘Isa Bin Talha relatent que leur père racontait qu’un Bédouin a demandé au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) à qui s’appliquait le verset parlant de « ceux qui ont respecté leur promesse. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ne lui a pas répondu la première fois. Il a posé la même question une deuxième et une troisième fois mais le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ne lui a pas répondu. »

Talha ajoute : « Quand je suis apparu à la porte de la mosquée, portant des vêtements verts, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a demandé : « Où se trouve celui qui posait la question à qui s’applique le verset « ceux qui ont respecté leur promesse ? » L’Arabe a répondu : « Je suis là, ô envoyé d’Allah ! » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a indiqué dans ma direction et a déclaré : « Voici celui à qui s’applique le verset « ceux qui ont respecté leur promesse. »

‘Abdour Rahman Bin ‘Outhman relate : « Nous étions en compagnie de Talha Bin ‘Oubaydillah. Nous portions l’Ihram et quelqu’un nous a offert un oiseau en guise de présent. Talha était en train de dormir. Certains d’entre nous en ont mangé et d’autre ne l’ont pas fait. Quand Talha s’est réveillé, il était d’accord avec ceux qui avaient consommé cet oiseau et il a déclaré : « Nous avions mangé les proies attrapées par les autres pendant que nous portions l’Ihram et étions en compagnie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). »

Aslam, l’esclave affranchi d’Oumar, relate que celui-ci avait vu deux vêtements teints d’ocre sur le corps de Talha tandis qu’il était en état d’Ihram. ‘Oumar a demandé à Talha pourquoi il portait des vêtements teints [de couleur rougeâtre]. Talha a répondu : « Ô Emir des Croyants ! Je l’ai teint avec de la terre. » Le Calife ‘Oumar a répondu : « Ô Communauté des Compagnons ! Vous êtes des Imams. Les gens vont suivre votre pratique. Si un ignorant voit ces vêtements sur toi, il va dire que Talha porte des vêtements teints en état d’Ihram. »

C’est-à-dire qu’il va objecter du fait qu’il portait des vêtements de couleur au lieu de [vêtements] blancs, quel que soit le produit avec lequel il l’avait teint. Selon un autre récit ‘Oumar aurait ajouté : « Le meilleur vêtement pour [les pèlerins] portant l’Ihram est le blanc. Ainsi ne jetez pas le doute dans l’esprit des gens. »

Hassan relate que Talha Bin ‘Oubaydillah avait vendu un terrain à ‘Outhman Bin ‘Affan au prix de 700 000 dirhams. ‘Outhman lui a payé cette somme. Quand Talha est rentré chez lui avec la somme, il s’est dit : « Si une personne passe la nuit avec cette somme, qui sait quel commandement Allah émettra à son propos ? » C’est-à-dire que la mort peut frapper à n’importe quel moment. Talha a demandé à son émissaire de distribuer la somme parmi les nécessiteux dans les rues de Médine. Le matin qu’il n’en restait même pas un dirham.

Ibn Jarir relate : « Talha a rencontré ‘Outhman quand celui-ci sortait de la mosquée. Talha a dit : « Je vous devais 50 000 dirhams et je dispose à présent de cette somme. Veuillez m’envoyer quelqu’un pour récupérer la somme. » ‘Outhman lui a dit : « Je vous l’avais offerte en raison de votre bienveillance. »

Talha est tombé en martyr lors de la bataille du Chameau. Selon un récit relaté par Qays Bin Abi Hazim, Marwan Bin Hakam a frappé Talha d’une flèche au genou le jour de la bataille ; et sa veine saignait. Lorsqu’on la compressait, le sang arrêtait de couler, mais lorsqu’on retirait la main [la blessure] saignait de nouveau. Talha a dit : « Je jure au nom d’Allah que nous n’avons pas été la cible à ce jour des flèches provenant de leur part. » Il a ajouté : « Ne vous occupez pas de la blessure, cette flèche a été envoyée par Allah. »

Talha bin ‘Oubaydillah tomba en martyr lors de la bataille du Chameau, le 10 Jamad al-Thani de l’an 36 de l’hégire. Il était alors âgé de 64 ans ; selon un autre récit, il était âgé de 62 ans. 

Sa’id bin Mousayyab rapporte qu’un homme médisait au sujet d’Ali, de Talha et de Zoubayr. Sa’d bin Malik, c’est-à-dire Sa’d bin Abi Waqqas lui a demandé d’arrêter cela, et a ajouté : « Ne dis pas du mal de mes frères ! » Mais cela ne l’a pas empêché de le faire. Sa’d s’est levé et a accompli deux raka’at de prière ; ensuite il a prié : « Ô Allah ! Si ces calomnies méritent Ta colère, alors fais en sorte qu’un châtiment s’abatte sur lui devant mes yeux et fais en une leçon pour le monde. » Lorsque cet homme est sorti, il a rencontré sur son chemin un chameau qui courrait en blessant les gens. Le chameau a attaqué l’homme sur un terrain très caillouteux et il l’a coincé entre son corps et le sol, et l’a tué en l’écrasant. 

Le rapporteur a déclaré que les gens marchaient vers Sa’d et lui disaient : « Ô Abou Ishaq ! Félicitations, ta prière a été acceptée. » 

‘Ali bin Zayd rapporte de son père qu’un homme avait vu Talha dans son rêve, qui lui disait : « Déplace ma tombe à un autre endroit, l’eau me cause beaucoup de souffrance. » Il a vu de nouveau ce rêve par la suite. En tout, il a vu ce rêve à trois reprises. Cet homme s’est rendu auprès d’Ibn ‘Abbas, et il lui a relaté son rêve. Les gens sont partis voir la dépouille de Talha, et ils ont vu que la partie de son corps qui était en contact avec le sol était devenue verte. Les gens ont donc exhumé le corps de Talha de cette tombe et l’ont enterré ailleurs. Le rapporteur a déclaré qu’il pouvait encore voir le camphre qu’il y avait sur ses deux yeux, il n’avait aucunement changé. Seuls ses cheveux avaient subi un changement, ils n’étaient plus à leur place. 

Les gens avaient acheté une maison parmi les maisons d’Abou Bakrah au prix de dix mille dirhams, et y ont enterré Talha. 

Talha bin ‘Oubaydillah récoltait 400 à 500 000 dirhams de graines de ses terres qu’il possédait en Iraq, et il récoltait au minimum 10 000 dirhams de graines des terres qu’il possédait dans la région de Sara qui est une chaîne de montagnes qui s’étend à l’ouest, du nord au sud de l’Arabie, qu’on appelle Jabal As-Sarâ. Il récoltait également des graines de ses autres terres. 

Il a aidé tous les nécessiteux des Banou Ta’im ainsi que leurs familles, et s’était chargé de marier toutes leurs veuves ; il a également aidé les personnes qui étaient endettées en remboursant leurs dettes à leurs créanciers. Chaque année, lorsqu’il obtenait ses revenus du grain, il envoyait dix mille dirhams à ‘Aïcha. 

Mou’awiya a demandé à Mousa bin Talha quelle quantité de biens avait laissé Abou Mohammad, c’est-à-dire Talha bin ‘Oubaydillah. Il a répondu qu’il avait laissé deux millions deux cent mille dirhams, et deux cent mille dinars. Tous ses revenus provenaient du grain qu’il récoltait de différentes terres. 

Comme je l’ai mentionné, il est tombé en martyr lors de la bataille du Chameau. Je présenterai Incha Allah ce récit en détail prochainement. Ces faits méritent d’être relatés séparément, afin qu’on puisse obtenir les réponses aux questions qu’on pourrait avoir à l’esprit. Je présenterai ces récits bientôt, Incha Allah. 

Lors de mon précédent sermon, j’avais parlé de l’épidémie du coronavirus. Il faut mettre en application les mesures préventives, et lorsque vous vous rendez dans les mosquées, prenez vos précautions. Si vous avez de la fièvre ou des courbatures, veuillez ne pas fréquenter les endroits publics. Protégez votre personne ainsi que les autres. Faites beaucoup de supplications. Qu’Allah l’Exalté protège le monde des fléaux. 


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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