Compagnons – Islam et l'Ahmadiyya https://islam-ahmadiyya.org Découvrez l'Islam Wed, 20 Feb 2019 11:35:27 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.5.2 https://islam-ahmadiyya.org/wp-content/uploads/2021/03/cropped-favicon-32x32.jpg Compagnons – Islam et l'Ahmadiyya https://islam-ahmadiyya.org 32 32 Eminents compagnons de Badr https://islam-ahmadiyya.org/eminents-compagnons-de-badr/ Wed, 20 Feb 2019 11:35:27 +0000 https://islam-ahmadiyya.org/eminents-compagnons-de-badr/ Dans son sermon du 15 février 2019, Sa Sainteté le Calife a évoqué d'autres nobles compangons ayant participé à la bataille de Badr.

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  • Sermon du vendredi 15 février 2019, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Baitul-Futuh à Londres. Après le Ta’awudh, le Tashahoud et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

    Le tout premier compagnon que j’évoquerai aujourd’hui se nomme Khalid Bin Qays : il appartenait au clan des Banou Bayada de la tribu de Khazraj. Son père se nommait Qays bin Malik et sa mère Salma Bint Haritha. Son épouse, Oumm Rabi’, lui a donné un fils nommé ‘Abdour Rahman. Selon Ibn Ishaq, Khalid Bin Qays faisait partie des soixante-dix Ansar ayant participé à la Bai’ah d’Aqabah. Khalid avait participé à la bataille de Badr et celle d’Ouhoud.

    Le deuxième compagnon se nomme Harith bin Khazama : il était de parmi les Ansar et son nom d’emprunt était Abou Bishr. Il appartenait à la tribu de Khazraj et était l’allié des Banou ‘Abd Ach’al. Son nom d’emprunt était Abou Bishr.

    Harith Bin Khazama avait participé à la bataille de Badr, celle d’Ouhoud, du fossé et aux autres batailles en compagnie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait établi un lien de fraternité entre Harith Bin Khazama et Iyas Bin al-Boukayr.

    La chamelle du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’égara lors de la bataille de Tabouk. Les hypocrites s’en moquèrent en disant que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) clame connaître des faits célestes alors qu’il ignore où se trouve sa chamelle.

    Lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en eut connaissance, il déclara : « Je sais uniquement ce à propos de quoi Dieu m’informe. D’ailleurs, Il m’a montré où se trouve la chamelle dans la vallée. »

    J’ai mentionné ce récit auparavant en citant un autre compagnon. Harith Bin Khazama était celui à qui le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) indiqua l’endroit où se trouvait la chamelle afin de la rapporter. Harith Bin Khazama décéda en l’an 40 de l’hégire à l’époque du califat d’Ali, à l’âge de 67 ans.

    Khounays Bin Houdhafa est le prochain compagnon. Abou Houdhafa était son nom d’emprunt. Sa mère se nommait Da‘ifa Bint Hizyam. Khounays Bin Houdhafa appartenait à la tribu des Banou Sa’am Bin ‘Amr. Il avait embrassé l’islam avant que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ne choisisse Dar al-Arqam comme centre pour les musulmans. Khounays Bin Houdhafa était le frère d’Abdoullah Bin Houdhafa. Khounays était un des musulmans ayant émigré en Abyssinie deux fois.

    Khounays fait partie des tout premiers émigrants. Il logea chez Rifa’ Bin Abdil Moundhir quand il arriva à Médine. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait établi en lien de fraternité entre Khounays Bin Houdhafa et Abou ‘Abs Bin Jabbar. Khounays avait participé à la bataille de Badr.

    Hafsahh, mère des croyantes, était mariée à Khounays Bin Houdhafa avant d’épouser le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

    On en trouve les détails dans l’ouvrage Sirat-Khataman-Nabiyyine.

    « ‘Oumar avait une fille du nom de Hafsahh, mariée à un fidèle compagnon, Khounays bin Houdhāfah, qui avait pris part à la bataille de Badr. Après son retour à Médine, Khounays est tombé malade ; il n’a pas pu s’en remettre et est décédé. Quelque temps après sa disparition, ‘Oumar s’est préoccupé du second mariage de Hafsahh. À l’époque, elle avait plus de vingt ans. Dans sa simplicité, ‘Oumar a rencontré ‘Outhmān bin ‘Affān et lui a mentionné que sa fille Hafsah était maintenant veuve et que, s’il était intéressé, il pourrait l’épouser. Cependant, ‘Outhmān a évité le sujet. Après cela, ‘Oumar en a parlé à Abou Bakr, mais lui aussi est resté silencieux et n’a pas répondu. ‘Oumar en a été profondément attristé et s’est présenté au Saint Prophète, pour lui soumettre toute l’affaire. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) répondit : « Ô ‘Oumar ! Ne t’inquiète pas du tout. Si Allah le veut, Hafsah trouvera un meilleur mari qu’Outhmān et Abou Bakr. Et ‘Outhmān aura une meilleure épouse que Hafsah». Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait dit cela parce qu’il avait déjà l’intention d’épouser Hafsah et de donner sa propre fille, Oumm Koulthoum, à ‘Outhmān en mariage. ‘Outhmān et Abou Bakr en étaient conscients et c’est pourquoi ils avaient rejeté la proposition d’Oumar.

    Quelque temps après, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) maria sa fille Oumm Koulthoum à ‘Outhmān. Suite à cela, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) envoya lui-même une proposition à ‘Oumar pour lui demander la main de sa fille. Qu’est-ce qu’Oumar aurait pu demander de plus ? Il accepta très volontiers cette proposition. Au cours du mois de Cha’bān en l’an 3 de l’Hégire, Hafsah s’est mariée au Saint Prophète et faisait désormais partie de son ménage. Après le mariage, Abou Bakr dit à ‘Oumar :

    « Peut-être étais-tu triste à cause de moi. En fait, j’étais déjà au courant de l’intention du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), mais je ne pouvais pas révéler son secret sans autorisation. Bien sûr, si le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’avait pas eu l’intention de le faire, j’aurais très volontiers épousé Hafsah. »

    La sagesse de ce mariage est que Hafsah était la fille d’Oumar, qui pourrait être considéré comme le compagnon le plus éminent après Abou Bakr, et il faisait partie des amis les plus intimes du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Par conséquent, afin de renforcer davantage les relations mutuelles et d’apaiser le chagrin qu’Oumar et Hafsah avaient subi suite à la disparition prématurée de Khounays bin Houdhāfah, le Saint-Prophète a estimé qu’il était approprié de se marier avec Hafsah.

    Selon un récit, Khounays bin Houdhāfah a été blessé lors de la bataille d’Ouhoud et il est décédé à Médine. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait dirigé sa prière funéraire. Khounays bin Houdhāfah a été enterré dans le cimetière Jannat ul-Baqi’ à côté d’Outhman Bin Ma’zoun.

    Haritha Bin Nou’man est le prochain compagnon. Son nom d’emprunt est Abou Abdillah et il était un Ansar. Il appartenait au clan des Banou Najjar de la tribu de Khazraj. Il avait participé aux batailles de Badr, d’Ouhoud, du fossé et à toutes les campagnes en compagnie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il faisait partie des grands compagnons. La mère de Haritha Bin Nou’man se nommait Jada Bint ‘Oubayd. ‘Abdoullah, ‘Abdour Rahman, Sawdah, ‘Oumra et Oumm Hicham étaient ses enfants issus de son mariage avec Oumm Khalid.

    Oumm Koulthoum, un autre de ses enfants, avait pour mère une femme des Banou Abdillah Bin Ghatfan. Amatoullah, un autre de ses enfants, avait pour mère une femme des Banou Joundoh.

    Selon le récit d’Ibn ‘Abbas, Haritha Bin Nou’man est passé à côté du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qui se trouvait en compagnie de l’ange Gabriel, mais il ne l’a pas salué.

    Selon un autre récit plus bref, Haritha Bin Nou’man avait présenté ses salutations et l’Ange Gabriel lui avait répondu.

    Mais selon un récit plus détaillé d’Ibn ‘Abbas, quand Haritha Bin Nou’man est passé à côté du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), il murmurait quelque chose à l’ange Gabriel. Haritha Bin Nou’man n’a pas présenté ses salutations et l’ange Gabriel en a demandé la raison. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a demandé plus tard à Haritha la raison pour laquelle il n’avait pas présenté ses salutations. Il a répondu : « Je vous ai vu murmurer quelque chose à quelqu’un à côté de vous. Je n’ai pas voulu vous couper la conversation en vous saluant. »

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a demandé : « As-tu vu cette personne ? » Haritha a répondu : « Oui. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a commenté : « Il s’agissait de Gabriel qui disait : « Si cette personne me salue, je lui répondrai. Il fait partie des quatre-vingts personnes. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a demandé à Gabriel le sens de cette phrase. Il a répondu : « Il s’agit des quatre-vingts musulmans qui n’avaient pas flanché à vos côtés lors de la bataille de Hunain. Allah S’est imposé la responsabilité de pourvoir à leurs besoins et à ceux de leurs enfants au paradis. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en a informé Haritha.

    ‘Aïcha (r.a.) déclare que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait un grand respect pour Haritha. Selon elle, Haritha, d’entre tous, traitait le mieux sa mère. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) disait que tout le monde devait adopter pareille vertu.

    Haritha Bin Nou’man avait perdu la vue vers la fin de sa vie. Il avait attaché une corde du lieu où il priait vers la porte de sa chambre. Il gardait avec lui un panier de dattes. Quand un mendiant frappait à sa porte ou quand un visiteur venait le saluer, il se guidait vers la porte de son lieu de prière grâce à la corde et lui offrait des dattes. Les membres de sa famille lui disaient qu’ils pouvaient le faire à sa place et qu’il ne devait pas se mettre en difficulté étant donné qu’il avait perdu la vue. Mais Haritha répondait : « J’ai entendu le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) déclarer qu’aider les pauvres protège d’une mauvaise fin. »

    Selon les récits Haritha Bin Nou’man disposait de plusieurs maisons dans les environs de celles du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). En cas de besoin il en mettait à la disposition du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : c’est-à-dire qu’il l’offrait en cadeau suite à un mariage ou pour quelque autre raison. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) demanda à ‘Ali de se trouver une maison après son mariage avec Fatimah. ‘Ali trouva une demeure et il y prit Fatimah pour épouse. Par la suite le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) dit à Fatimah : « Je souhaite que tu viennes vivre tout près de chez moi. » Fatimah conseilla au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ou lui sollicita de demander à Haritha de déménager et de leur offrir la maison dans laquelle il résidait. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) répondit : « Haritha a déjà déménagé plusieurs fois pour nous. Il m’a offert plusieurs de ses maisons dans le voisinage. Je suis gêné de lui demander de déménager de nouveau. »

    Quand Haritha en a eu connaissance, il déménagea dans une autre maison et il se présenta au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en lui disant : « J’ai entendu que vous souhaitez que Fatimah vienne vivre tout près de chez vous. Je mets à votre disposition mes maisons qui sont les plus proches de chez vous dans le quartier des Banou Najjar. Mes biens et moi-même nous appartenons à Allah et à son Prophète. Prenez-en ce que vous souhaitez : la propriété que vous prendrez me sera plus chère que celle que vous me laisserez. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) répondit : « Tu dis vrai et Allah te bénira. »

    Par la suite, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) demanda à Fatimah d’élire domicile dans la maison qu’occupait Haritha. Dans la Sirat Khataman Nabiyyine, Mirza Bashir Ahmad évoque certains faits en ces termes : « Jusqu’à présent, ‘Ali vivait peut-être avec le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) dans un appartement à côté de la mosquée. Cependant, une résidence séparée était maintenant requise, où mari et femme pouvaient résider après le mariage. Par conséquent, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a ordonné à ‘Ali de chercher un lieu où tous deux pourraient résider. ‘Ali a trouvé provisoirement une maison où il a pris Fatimah comme épouse. Le même jour, après les noces, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est rendu dans leur nouveau domicile et a demandé qu’on lui apporte de l’eau. Il a prié dessus et puis en a aspergé Fatimah et Ali, en répétant les mots suivants :

    اَللّٰھُمَّ بَارِكْ فِیْھِمَا وَبَارِكْ عَلَیْھِمَا وَبَارِكَ لَھُمَا نَسْلَھُمَا

     « Ô mon Dieu ! Bénis leurs relations mutuelles et bénis leurs relations avec les autres et bénis leur progéniture. »

    Après cela, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) laissa le couple nouvellement marié et retourna. Par la suite, un jour, lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est venu rendre visite à Fatimah, elle lui a rappelé que Haritha bin Nou’mān al-Ansari possédait plusieurs maisons et lui a sollicité de demander à celui-ci de déménager dans une autre. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Il a déjà quitté de nombreux foyers pour notre bien. Maintenant, je suis gêné de lui demander davantage. » Quand Haritha en a eu connaissance, il s’est précipité vers le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et a dit : « Ô messager d’Allah ! Tout ce que je possède vous appartient. Par Dieu, tout bien que je vous offre m’est plus chère que celle qui est avec moi ! » Puis, ce fidèle compagnon a insisté de quitter l’une de ses maisons et l’a présentée au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Après cela, ‘Ali et Fatimah y ont emménagé. »

    ‘Aïcha (r.a.) relate que le jour de la bataille de Hounain, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a demandé à ses compagnons : « Qui assurera la sécurité ce soir ? » Haritha Bin Nou’man s’est levé lentement, et d’ailleurs il n’était jamais pressé dans tout ce qu’il accomplissait. Les compagnons ont dit au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : « La modestie a ramolli Haritha : d’où la lenteur avec laquelle il se lève. » Il aurait dû se lever rapidement opinaient-ils. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répondu : « Ne dites pas cela. La modestie n’a pas ramolli Haritha. Au contraire la modestie l’a vivifié. » Haritha Bin Nou’man est décédé à l’époque de l’Emir Mou’awiya.

    Le prochain compagnon se nomme Bachir Bin Sa’d : Abou Nou’man était son nom d’emprunt. Sa’d Bin Tha’laba était son père. Il était le frère de Simak Bin Sa’d et appartenait à la tribu de Khazraj. Sa mère s’appelait Ounaysa Bint Khalifa et sa femme ‘Amra Bint Rawaha. Bachir Bin Sa’d savait écrire même à l’époque de l’ignorance, quand très peu d’Arabes maîtrisaient cet art. Bachir Bin Sa’d avait participé à la deuxième Bai’ah d’Aqabah en compagnie de 70 Ansar. Il avait participé à la bataille de Badr, d’Ouhoud, du fossé, et à toutes les autres batailles menées par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Au cours du mois de Cha’ban, en l’an 7 de l’hégire, celui-ci l’avait nommé à la tête d’un détachement de 30 personnes et les avait envoyés pour une expédition contre Fadaq Bin Mourrah. La bataille fut féroce. Bachir Bin Sa’d se battit vaillamment et reçut un coup d’épée à la cheville et l’on croyait qu’il était tombé en martyr. L’ennemi l’avait abandonné croyant qu’il s’était évanoui ou qu’il était mort. Le soir, Bachir Bin Sa’d se rendit à Fadaq et il logea pour quelques jours dans la maison d’un juif avant de retourner à Médine.

    Aux cours du mois de Chawwal, en l’an 7 de l’hégire, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) envoya Bachir Bin Sa’d en compagnie de 300 personnes au Yémen et dans la région de Jowar, située entre Fadaq et la vallée d’Al-Qoura. Des individus appartenant à la tribu de Ghatfan s’y étaient réunis en compagnie d’Ounayna Bin Hanas et complotaient contre l’islam. Bachir Bin Sa’d les combattit et les dispersa. Les musulmans tuèrent certains d’entre eux et en emprisonnèrent d’autres, puis retournèrent avec les butins. L’ennemi s’était réuni afin de livrer bataille et de nuire aux musulmans : c’est la raison pour laquelle ces derniers avaient mené campagne contre eux. Les butins et les massacres n’étaient pas leurs objectifs. Comme mentionné dans mon précédent sermon, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était fort en colère contre des compagnons qui avaient lancé une attaque inopportune.

    Nou’man bin Bachir, le fils de Bachir Bin Sa’d relate : « Mon père m’a présenté au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et lui a dit qu’il m’avait offert un esclave. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a demandé : « Est-ce que tu en as offert à tous tes fils ? » « Non, » a répondu Bachir Bin Sa’d. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a ajouté : « Dans ce cas, reprends cet esclave. »

    Selon le recueil d’Al-Boukhari, Nou’man Bin Bachir relate : « Mon père m’a offert quelque bien. Ma mère, ‘Amra Bint Rawaha lui a dit qu’elle ne serait pas satisfaite tant qu’il ne prenait pas le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) comme témoin de ce don. Mon père en a fait la requête au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Celui-ci lui a demandé s’il avait offert la même chose à ses autres enfants. Quand il a répondu négativement, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a conseillé : « Crains Allah et sois juste envers tous tes enfants. » Mon père est retourné et a repris ce qu’il m’avait offert. »

    Selon le récit de Sahih Mouslim, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Ne me prends pas pour témoin, car je n’atteste pas d’un acte injuste. »

    Le Mouslih Maw’oud (r.a.) a présenté une très belle explication de ce hadith ou au sujet de pareils cadeaux. Il déclare : « Cette directive du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), selon moi, concerne des dons importants et pas des objets ordinaires. Si je suis en train de manger une banane, je peux l’offrir à l’enfant présent devant moi et pas à celui qui est absent. Les hadiths évoquent le don de chevaux, d’autres biens onéreux ou des esclaves. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait dit à quelqu’un : « Offre un cheval à chacun de tes fils ou n’en offre à personne. » La raison en est que les chevaux coûtaient très cher chez les Arabes, ainsi que des esclaves, qui faisaient partie de leur patrimoine. Cela concernait aussi d’autres biens onéreux. Cette interdiction concerne cette catégorie de biens ou les chevaux auxquels les Arabes accordaient une grande valeur. L’ordre concerne ces objets susceptibles d’engendrer de l’animosité si l’on en offre à un enfant et pas à un autre. Cela peut engendrer de l’antipathie pour l’autre dans leurs cœurs. L’ordre ne concerne pas les objets ordinaires. Si un enfant nous accompagne au magasin, nous pouvons lui offrir un tissu pour son manteau. Ceci est tout à fait permis. L’on ne peut insister qu’on ne peut lui offrir ce tissu tant qu’on n’offre pas un manteau à tous ses enfants.

    Nous recevons des cadeaux à la maison et l’enfant présent nous demande de le lui offrir. En lui offrant ce cadeau cela ne signifie pas qu’on en prive les autres, car ils auront leur tour quand nous en recevrons d’autres. Cet ordre ne concerne pas des objets ordinaires, mais des dons importants qui peuvent engendrer de la rancune et de la haine si l’on fait preuve de partialité. Quand un de mes enfants atteint l’âge adulte je lui offre un terrain afin qu’il puisse en déduire sa part d’Al-Wassiyah. L’on pourra offrir quelque chose dans ce fond si l’on possède des biens. Cela ne signifie guère que je prive les autres enfants, car ils auront leur part lorsqu’ils seront majeurs. L’on peut faire des dons qui ne sont pas onéreux. Le Coran recommande de reprendre le cadeau offert à autrui s’il est susceptible d’engendrer des ressentiments. Les parents doivent éviter pareils péchés. »

    Le Mouslih Maw’oud (r.a.) avait commenté sur le  cas d’un don présenté par le Moufti, en disant : « Nous devons nous référer au Coran au sujet du partage des biens. Le Coran n’évoque pas pareils dons mais les biens légués en héritage ; et il a fixé les droits des ayants-droit. »

    Certains négligent ces principes lorsqu’ils partagent leurs biens : cela finit dans des procès et crée des amertumes.

    Le Mouslih Maw’oud (r.a.) ajoute : « L’on ne peut changer les parts fixées par le Coran. Quelle est la sagesse derrière cette répartition des biens ? Pourquoi tous les fils doivent-ils recevoir des parts égales ? Pourquoi lorsqu’un fils s’est plaint, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a-t-il dit au père qu’il devait lui offrir un cheval tout comme il en a offert à son autre fils ou le reprendre de ce dernier ? La sagesse derrière ce commandement est qu’il incombe aux parents d’être justes envers tous leurs enfants et de les aimer de manière égale, tout comme ces enfants leur doivent obéissance. Si les parents enfreignent ce commandement et s’ils font preuve de partialité, les enfants pourront, peut-être, respecter leurs devoirs envers eux, mais ils ne le feront pas avec plaisir mais considéreront cela comme une amende. »

    C’est-à-dire qu’ils serviront leurs parents pour la simple raison qu’Allah leur demande de le faire et ils ne le feront pas avec plaisir. « Pareils comportements de la part de certains parents sont nuisibles à leurs enfants et détruisent l’amour de ces derniers à leur égard. C’est pour cette raison que l’islam a interdit pareille partialité. Mais il n’est pas interdit d’offrir à d’autres personnes que ses enfants des biens en héritage ou par don, pour la cause religieuse. »

    En sus de ses enfants, l’on peut léguer des biens ou faire des dons à des héritiers légitimes.

    Car le testateur lui-même sera privé de ces biens. Il ne prive pas uniquement ses enfants ; il perd lui aussi la jouissance de ces biens, car il offre cela dans la voie de Dieu. Les enfants n’en seront pas attristés. Or, il lui est interdit de léguer ses biens à un enfant en particulier ou de lui faire ce don.

    On doit assumer certaines responsabilités temporaires. En voici un exemple. Quelqu’un a quatre fils et il a financé la maîtrise de l’aîné tandis que les autres sont dans des classes inférieures, quand il  perd subitement son travail ou que ses revenus diminuent, affectant ainsi les études des benjamins. L’on ne peut objecter qu’il a eu un traitement préférentiel à l’égard de l’aîné. C’était là un évènement fortuit. Il avait décidé de financer les études de l’aîné et ensuite celles des autres à tour de rôle jusqu’à ce qu’ils puissent terminer leurs maîtrises ou faire d’autres études dans selon leurs aptitudes. Il avait réparti ses responsabilités selon les nécessités de l’époque. Ses intentions étaient bonnes : il se disait qu’il allait accomplir telle tâche avant d’entreprendre une autre ; mais la situation a changé et il n’a pas pu accomplir son désir. Si par contre, un père offre à son fils aîné qui s’est marié deux mille roupies pour qu’il lance un business et qu’il n’en n’offre rien à son deuxième fils lorsqu’il a des enfants, cela sera compté comme un acte interdit de sa part : il aura fait preuve de partialité. »

    Ces dons et ces biens particuliers sont des questions de jurisprudence que l’on doit avoir en tête lorsqu’on partage ses biens, ou quand on fait des dons ou son testament.

    La fille de Bachir Bin Sa’d relate : « Lors de la bataille du fossé ma mère a mis quelques dattes dans un tissu et m’a demandé de l’offrir à mon père et à mon oncle en leur disant que c’était leur repas du matin. Je suis partie avec les dattes à leur recherche quand je suis passée à côté du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), qui m’a demandé : « Ola ma fille ! Que tiens-tu là ? » « Ce sont des dattes que ma mère m’a demandée d’offrir à Bachir Bin Sa’d et à mon oncle ‘Abdoullah Bin Rawaha, » ai-je répondu. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) m’a demandé de les lui offrir. Il les a posées sur un tissu et les a recouvertes d’un autre et il a demandé à quelqu’un d’appeler les gens pour le repas. Ainsi, tous ceux qui creusaient le fossé se sont réunis et ont commencé à manger les dattes qui se sont multipliées tant et si bien que lorsque les gens en avaient mangé, des dattes tombaient encore des coins du tissu. »

    Ce repas a été ainsi amplement béni.

    En l’an douze de l’hégire, lors du califat d’Abou Bakr, Bachir Bin Sa’d se joignit à l’armée de Khalid Bin Walid lors de la bataille de ‘Ayn At-Tamr, lors de laquelle il tomba en martyr.

    ‘Ayn At-Tamr se situe tout près de Koufa. Les musulmans y remportèrent une bataille en l’an douze de l’hégire lors du califat d’Abou Bakr.

    Au cours du mois de Dhoul-Qa’dah en l’an 7 de l’hégire, quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) accomplit la ‘Oumra Al-Qa’dah, il envoya en avant les armes qu’il avait confiées à Bachir Bin Sa’d. Voici des explications sur la ‘Oumra Al-Qa’dah. [Les musulmans] n’avaient pas pu accomplir la ‘Oumra [l’année du] pacte de Houdaybiya. Selon une condition du traité, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) pourrait accomplir la ‘Oumra l’année d’ensuite et résider à La Mecque durant trois jours. En accord à cette condition, il décida d’accomplir la ‘Oumra au cours du mois de Dhoul Qa’dah en l’an 7 de l’hégire et il annonça que tous ceux qui étaient présents à Houdaybiya l’année précédente devaient l’accompagner. Tous l’on fait, hormis ceux qui étaient tombés en martyrs lors de la bataille de Khaybar ou ceux qui étaient morts. Pourquoi le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait-il envoyé les armes en avance avant de partir pour la ‘Oumra ? La raison était que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’avait pas confiance que les mécréants allaient respecter leur promesse ; c’est pour cette raison qu’il s’était préparé au combat en prenant les armes qu’il pouvait emporter. En partant il nomma Abou Ghaffari chef de Médine et il partit vers La Mecque avec deux mille musulmans, dont cent cavaliers et soixante chameaux pour le sacrifice.

    Les mécréants furent apeurés quand ils surent que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) venait à La Mecque armé et avec son matériel de guerre. Ils envoyèrent quelques individus pour s’enquérir de la situation à Marra Zahran. Les Mecquois rencontrèrent Muhammad Bin Maslama, qui était le chef des cavaliers : celui-ci les rassura que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) entrerait à La Mecque sans armes, comme stipulé dans le traité. Les mécréants furent rassurés d’entendre la nouvelle. Lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) arriva au lieu appelé Yazij, situé à environ 8 miles de La Mecque, il y laissa les armes sous la garde de Bachir Bin Sa’d et de quelques compagnons et se rendit à La Mecque avec une seule épée. Il avança vers l’enceinte de la Ka’aba avec ses compagnons en récitant Labbaik. Lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) entra dans la cour de la Ka’bah, certains mécréants, bouillant de rage, ne purent endurer la scène des musulmans faisant le Tawaf et partirent se réfugier sur les montagnes.

    Mais quelques mécréants s’étaient réunis à la Dar al-Nadwah, leur lieu de conseil. Ils écarquillèrent les yeux et regardèrent ces musulmans ivres de l’unicité de Dieu qui faisaient le tour de la Ka’bah.

    Ils se dirent : « Quel Tawaf pourront-ils faire ? La faim et la fièvre de Médine les a anéantis. C’est un peuple qui est très affaibli. » Le Saint Prophète porta son châle d’une telle manière que son épaule et son bras droit étaient apparents et il déclara : « Ô Dieu, répands Ta grâce sur celui qui manifestera sa force devant ces mécréants. »

    Les mécréants proféraient des moqueries, qui arrivèrent aux oreilles du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ; celui-ci demanda aux compagnons de montrer leur force aux mécréants en n’exposant pas les parties affaiblies de leurs corps mais les parties bien portantes et solides ainsi que leurs larges épaules. Ensuite, accompagnés de ses compagnons, le Saint Prophète fit les trois premiers tours de la Ka’bah ; tous remuaient leurs épaules et marchaient vigoureusement, [selon un style] qu’on appelle Ramal en langue arabe. Cette pratique est toujours en vigueur aujourd’hui, et elle perdurera jusqu’au Jour Dernier. Toute personne qui fait le Tawaf, pratique le Ramal pendant les trois premiers tours. »

    Voici la raison pour laquelle il marcha [rapidement] durant les premiers [Tawafs].

    Combien d’Oumras le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a-t-il accomplies ? Selon un hadith d’Al-Boukhari, Anas (r.a.) relate que le Prophète Muhammad (s.a.w.) avait accompli quatre Oumras. La ‘Oumra Houdaybiya au cours du mois de Dhoul-Qa’da est comptée parmi les ‘Oumras, bien qu’elle n’ait pas été complétée, mais comme les musulmans avaient procédé aux sacrifices sur place, et qu’ils avaient rasé leurs cheveux, certains l’ont pris en compte. L’année d’ensuite le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a accompli sa deuxième ‘Oumra au cours du mois de Dhoul Qa’dah lorsqu’il s’est réconcilié avec les Mecquois. Ensuite on rapporte qu’il a accompli une autre ‘Oumra lorsqu’il a partagé les butins de la bataille de Hounain. Le rapporteur avait également demandé combien de Hajjs le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait accompli. Anas répondit : « Il n’avait fait qu’un seul pèlerinage et il en avait également profité pour faire la ‘Oumra. » Ainsi certains affirment qu’il avait accompli quatre ‘Oumras, tandis que d’autres disent qu’il en avait deux.

    Bachir bin Sa’d était le premier homme des Ansar à avoir prêté allégeance à Abou Bakr As-Siddiq le jour de Saqifa Bani Sa’ida, un lieu où les gens des Banou Khazraj avaient pour coutume de se réunir à Médine. Il s’agissait d’une salle ou bien d’un endroit couvert selon les normes de leur époque. Après le décès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), les gens des Banou Khazraj avaient organisé une assemblée à Saqifa Bani Sa’ida à Médine au sujet de la succession du Saint Prophète.

    ‘Oumar fut informé de la tenue de cette conférence. On se préoccupait que des troubles ne se répandissent du côté des hypocrites et des Ansar. Sur ce, ‘Oumar al-Farouq emmena Abou Bakr as-Siddiq à Saqifa Bani Sa’ida. En arrivant sur place, ils apprirent que les gens des Banou Khazraj revendiquaient la succession et que les Banou Aws s’y opposaient. Les deux tribus étaient des tribus d’Ansar, de Médine. Un compagnon Ansari rappela cette parole du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : « Les commandants viendront des Qouraich. ». Cela eut de l’effet sur le cœur de la plupart des personnes qui étaient impliquées dans cette dispute. Les Ansar retirèrent leurs demandes et firent tous aussitôt la Bai’ah sur la main d’Abou Bakr, le reconnaissant comme Calife. Mais en dépit de cela, pendant trois jours Abou Bakr as-Siddiq fit annoncer qu’ils étaient libres concernant la Bai’ah qui eut lieu à Saqifa Bani Sa’ida, et que si une personne avait des objections à cet égard elle pouvait les manifester. Mais personne n’y objecta. Ceci est tiré de l’ouvrage du docteur Hamidoullah. Mais on en trouve une version plus détaillée.

    Lorsque cet événement eut lieu et que les hypocrites échauffaient les esprits des Ansar, ‘Oumar arriva sur place en compagnie d’Abou Bakr as-Siddiq. À son arrivée, les Ansar lui firent part de leur opinion. En réponse, Abou Bakr as-Siddiq leur fit également part de la sienne. Tout ce déroulé démontre que les Ansar et les Mouhajirin ne se souciaient que de l’intérêt de l’islam. Alors que les hypocrites ne cherchaient qu’à fomenter le désordre. À l’opposé, les croyants de parmi les Ansar ne pensaient qu’à l’intérêt de l’islam, considérant qu’il était essentiel de désigner un Calife ou un Imam, peu importe qu’il soit nommé de parmi les Ansar ou les Mouhajirin (émigrants), et ils souhaitaient l’établissement d’un califat après le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Ils ne souhaitaient guère passer ne serait-ce qu’une journée sans une communauté, et sans un Emir. Ainsi l’une des propositions qui a été faite était d’élire un Emir de parmi les Ansar, et une autre était d’élire un Emir de parmi les Mouhajirin (émigrants), car hormis ces deux groupes, l’Arabie n’accepterait la gouvernance de personne d’autre. Une autre proposition était d’élire deux Emirs, un des Ansar, et un autre parmi les Qurayshites. Face à ces propositions, les Mouhajirin ont dit aux Ansar qu’il est important que l’Emir soit élu de parmi les Qouraychites, et pour étayer leur argument ils ont présenté cette prophétie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) relative à l’établissement du Califat qui devait être choisi de parmi les Qouraychites, que j’ai mentionnée : « Les imams feront partie des Qouraychites. »

    En s’adressant aux Ansar, Abou ‘Oubaidah bin Jarrah déclara : « Ô Ansar de Médine, vous êtes ceux qui étaient toujours le plus en avant pour servir la religion. Aujourd’hui ne soyez pas de ceux qui la corrompent et lui portent préjudice. Ne déclarez pas que l’Emir doit être élu de parmi les Ansar, ou qu’il doit y avoir deux Emirs ! » Les Ansar ont été très touchés par ce message empli de vérité, et Bachir bin Sa’d, qui était parmi eux et dont je suis en train de faire mention, se leva, et s’adressant aux Ansar, déclara : « Ô Ansar, par Allah, bien que nous soyons supérieurs aux Mouhajirin concernant le Jihad pour la foi contre les mécréants, nous ne l’avions fait que pour le contentement divin, en obéissance au Prophète et pour notre réforme personnelle. Il ne nous sied guère de faire preuve de fierté, et qu’en échange du service rendu à la religion, nous désirions une récompense empreinte de l’odeur nauséabonde des choses mondaines. Notre récompense se trouve auprès d’Allah l’Exalté, et Il nous suffit. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) faisait partie des Qouraychites, et le califat leur appartient de droit. Qu’Allah nous préserve de toute dispute avec eux. Ô Ansar, ayez la crainte de Dieu, et ne vous opposez pas aux Mouhajirin. »

    Après ce discours, Habab bin Mundhir commença à parler de l’importance des Ansar, mais ‘Oumar reprit en main la situation.

    Je vous présente simplement un résumé de l’événement. Il prit la main d’Abou Bakr et déclara que ce dernier accepterait leur allégeance. Il fit aussitôt la Bai’ah sur la main de Abou Bakr, et dit : « O Abou Bakr, le Saint Prophète vous avez ordonné de diriger les prières ; vous êtes le Calife d’Allah. Nous vous prêtons allégeance car vous étiez le plus aimé de nous tous par le Saint Prophète. Après ‘Oumar, Abou ‘Oubaidah bin Jarrah fit la Bai’ah, et ensuite Bachir bin Sa’d de parmi les Ansar, qui fut suivi par Zaid bin Thabit al-Ansari, et agrippant la main d’Abou Bakr, il s’adressa aux Ansar, et leur demanda de lui prêter allégeance. Les Ansar obtempérèrent. Cette Bai’ah est célébrée dans la littérature islamique sous le nom de Bai’at al-Saqifa et al-Bai’at al-Khassa.

    Abou Mas’oud al-Ansari déclare : « Une fois nous étions dans l’assemblée de Sa’d bin ‘Oubadah, et le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) vint nous rendre visite. Bachir bin Sa’d lui demanda : « Allah l’Exalté nous a enjoints d’envoyer des salutations sur vous, comment devons-nous le faire ? ». Les rapporteurs déclarent que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) garda le silence face à cette question. Il était resté silencieux pendant un long moment au point où les rapporteurs ont déclaré qu’ils regrettèrent que la question lui fût posée. Ensuite le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) déclara : « Ayez pour coutume de réciter ceci :

    اللهم صل على ال محمد كما صليت علي ال ابراهيم وبارك على محمد وعلى ال محمد كما باركت على ال براهيم في العالمين انك حميد مجيد

    Répandez vos salutations comme il vous l’a été enseigné.

    Je termine la mention des compagnons pour aujourd’hui.

    Je souhaite faire une requête de prière. Ces derniers jours les préparations de la Jalsa du Bangladesh étaient en cours dans une ville appelée Ahmad Nagar. Mais les oulémas, il faudrait plutôt dire les pseudo-oulémas, et les opposants ont soulevé un tollé.  Ils ont demandé au gouvernement d’interdire la tenue de la Jalsa, mais lorsque l’Etat a rejeté leur demande, les protestants ont attaqué les foyers et les commerces des ahmadis, ils ont brûlé quelques maisons, et pillé et brûlé certains commerces. Des ahmadis ont également été blessés. Priez qu’Allah le Très-Haut améliore la situation, et qu’Il accorde également une guérison rapide et complète aux blessées, qu’Il leur permette de couvrir leurs pertes, et d’organiser leur Jalsa en paix lorsqu’une nouvelle date sera fixée.

    Après la prière je dirigerai la prière funéraire de Siddiqa Begum Saheba, qui habitait à Duniya Pur au Pakistan. Elle était la mère de Laiq Ahmad Mushtaq Saheb, missionnaire en chef [d’un pays] de l’Amérique du sud. Elle était la femme de Sheikh Muzaffar Ahmad Saheb. Elle décéda le 1er février à l’âge de 74 ans. Inna lillahi wa inna ilaihi raji’oun. Son grand-père Sheikh Mohammad Sultan Saheb était le premier ahmadi de sa famille : il avait fait la bai’ah en 1897 à l’âge de 24 ans. La défunte s’était mariée le 28 août 1964, et toute sa vie durant elle était une épouse exemplaire. Bien que les revenus du foyer aient été modestes, elle a mené une vie respectable, et elle s’est occupée de ses enfants ainsi que des mariages de ses beaux-frères et de ses belles-sœurs. Elle donnait toujours préséance au bien-être des autres sur le sien. Elle était régulière dans ses prières, dans ses jeûnes, et dans les supplications. Elle était humble et conviviale. Elle était de nature simple et soucieuse des pauvres. Elle était une femme pieuse et sincère.

    La défunte récitait régulièrement le Saint Coran, et elle a également eu l’opportunité d’enseigner la lecture du Saint Coran à des enfants ahmadis et non-ahmadis. Faisant appel à un Hafiz à ses frais, elle a fait mémoriser le Saint Coran à l’une de ses filles, et à deux de ses fils. Elle avait un grand amour pour le Saint Coran. À Duniya Pur, elle a eu l’opportunité de servir en tant que présidente de la Lajna [Imaillah], secrétaire des finances, et secrétaire de la publication. Elle avait une relation étroite avec le Califat. Elle était membre du système de la Wassiyyah. Elle laisse derrière elle son mari, ses deux filles, et ses cinq fils. Deux de ses fils ont dédié leur vie, dont l’un est, comme je l’ai mentionné, Laiq Ahmad Mushtaq Saheb, qui est missionnaire en Chef au Suriname en Amérique du Sud. Il n’a pas pu se rendre au Pakistan lors du décès de sa mère. Son deuxième fils, Mohammad Waleed Ahmad, est missionnaire. Il est également au Pakistan, où il a l’opportunité de servir la communauté. L’un de ses beaux-fils Mohammad Ahmad Khalid Saheb, est missionnaire et sert au Pakistan, à Rabwah dans l’Islah-o-Irshad central. Qu’Allah fasse preuve de pardon et de miséricorde à l’égard de la défunte, qu’Il exalte son rang, qu’Il permette à ses enfants de perpétuer ses actes de piété, et qu’Il accepte leurs prières en sa faveur.


    (Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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    Distingués compagnons de Badr https://islam-ahmadiyya.org/distinques-compagnons-de-badr/ Thu, 14 Feb 2019 10:28:29 +0000 https://islam-ahmadiyya.org/distinques-compagnons-de-badr/ Dans son sermon du 08 février 2019, Sa Sainteté le Calife a évoqué d'autres compagnons ayant participé à la bataille de Badr.

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  • Sermon du vendredi 08 février 2019, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Baitul-Futuh à Londres. Après le Ta’awudh, le Tashahoud et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

    Le premier des compagnons que je mentionnerai aujourd’hui se nomme Abou Moulayl Bin Al-Az’ar, dont la mère se nommait Oumme-Amr Bin Ashraf. Il appartenait à la tribu Aws des Ansar. Il avait participé à la bataille de Badr et d’Ouhoud.

    Selon un récit, son frère, Abou Habib Bin Al-Az’ar, avait lui aussi participé à Badr et à d’autres batailles.

    Le deuxième compagnon se nomme Anas Bin Mu’adh Ansari. Selon certains récits il se nommerait Ounays : il appartenait au clan Banou Najjar de la tribu Khazraj. Sa mère se nommait Oumme Ounays Bint Khalid. Il avait participé à la bataille de Badr, d’Ouhoud et à la bataille de fossé, en compagnie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Oubayy Bin Mu’adh, son frère, avait lui aussi participé à la bataille d’Ouhoud.

    Il existe de divergences sur [l’année] de son décès. Selon un récit, il serait mort à l’époque du Califat d’Outhman et selon un autre, lui et son frère Oubayy Bin Mu’adh, seraient tombés en martyrs à Bir Ma’ouna.

    Abou Sheikh Oubay Bin Thabit est le prochain compagnon. Abou Sheikh était son nom d’emprunt. Oubay Bin Thabit appartenait au clan Banou Adi des Ansar. Selon un récit Abou Sheikh était le nom d’emprunt de son fils. Sa mère s’appelait Soukhta Bint Haritha : Oubayy Bin Thabit, Hassan Bin Thabit et Aws Bin Thabit étaient ses frères. Il avait participé aux batailles de Badr et d’Ouhoud. Oubay Bin Thabit serait tombé en martyr à Bir Ma’ouna. Mais il existe aussi des divergences sur sa participation à la bataille de Badr. Selon Ibn Ishaq, un des recueils d’histoire, Oubay Bin Thabit était décédé à l’époque de l’ignorance. Ce fut son fils qui avait participé aux batailles de Badr et d’Ouhoud : il se nommait Abou Sheikh Oubay Bin Thabit. Selon Allama Ibn Hisham, Abou Sheikh Oubay Bin Thabit avait participé à la bataille de Badr. Oubay Bin Thabit serait décédé à Bir Ma’ouna : mais selon d’autres il serait tombé en martyr à Ouhoud. Selon d’autres récits c’était Aws Bin Thabit qui était tombé en martyr à Ouhoud.

    Abou Bourda Bin Niyyar est un autre compagnon plus connu sous ce nom d’emprunt. Son nom d’origine était Hani. Selon divers récits il se nommait Haris ou Malik. Il appartenait au clan Banou Bali des Khuza’a. Abou Bourda était l’oncle maternel de Ba’ra bin Azib, ou l’oncle paternel selon un autre récit. Il avait participé à la deuxième Bai’ah d’Aqabah et aux batailles de Badr, d’Ouhoud et à toutes les campagnes menées par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Le jour de la conquête de La Mecque, Abou Bardah portait l’étendard des Banou Haritha.

    Quand Abou Abs et Abou Bourda ont embrassé l’islam tous les deux ont brisé les idoles de leur tribu.

    Abou Oumama relate qu’il décida d’accompagner le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) à Badr. Son oncle, Abou Bourda, lui conseilla ceci : « Reste à Médine pour soigner ta mère. » Abou Oumama souhaitait répondre à la première attaque lancée contre l’Islam. Il répondit : « Il est aussi votre sœur. » L’affaire fut présentée au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qui ordonna à Abou Oumama, le fils, de rester [avec sa mère]. Abou Bourda quant à lui accompagna l’armée. Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) retourna de la bataille la mère d’Abou Oumama avait déjà rendu l’âme. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) dirigea sa prière funéraire.

    Les musulmans avaient deux chevaux lors de la bataille d’Ouhoud. L’un, nommé As-Saqf, était à la disposition du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et le deuxième, nommé Malafi, était avec Abou Bourda.

    Abou Bourda Bin Niyar relate que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) visita certaines tribus et pria en leur faveur mais omit de visiter une tribu particulière : ses membres étaient très contrariés. Ils tentèrent d’en connaître la raison et fouillèrent les affaires d’un de leurs amis pour y découvrir une chaîne, qu’il avait volée, cachée dans une couverture. Ils retournèrent la chaîne et le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) leur rendit visite et pria en leur faveur.

    Abou Bourda accompagna Ali lors de toutes ses batailles. Il décéda au début du règne de Muawiyya. Il existe des divergences sur l’année de son décès. Selon un récit, il serait mort en l’an 41 de l’hégire, selon d’autres en l’an 42 ou 45.

    Bara’ Bin Azib relate : « Le jour de l’Aïd-Ul-Adhia, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est adressé à nous après la Salat et déclara : « Celui qui a prié comme nous et qui a immolé un animal comme nous l’avons fait, a offert sacrifice acceptable. Celui qui a sacrifié l’animal avant la Salat s’est contenté d’égorger une chèvre. » C’est-à-dire qu’il ne s’agit pas d’un sacrifice, s’il a tué l’animal avant la prière de l’Aïd. Abou Bourda Bin Niyar se leva et déclara : « Ô Envoyé d’Allah ! J’ai égorgé le mien avant de venir à la prière. Je croyais qu’il s’agissait d’un jour de liesse, c’est pour cette raison que j’ai mangé rapidement et que j’en ai offert à mes proches et mes voisins. »

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) répondit : « Cette chèvre a été tuée que pour sa chair. Il ne s’agit pas d’un sacrifice de ta part. »

    Abou Bourda commenta : « Je dispose d’une chèvre d’un an, qui est meilleure que deux chèvres adultes, en taille. Est-ce qu’elle suffira de ma part si je l’offre en sacrifice ? »

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) répondit : « Oui si tu peux le faire. Mais cette exception ne s’appliquera à personne d’autre après toi. »

    Les autres hadiths confirment que l’animal doit être sacrifié après l’Aïd et doit être d’un certain âge. D’ailleurs le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré que l’exception ne s’appliquera à personne d’autre après Abou Bourda.

    Lors d’une rencontre, on demanda au Messie Promis (a.s.) l’âge que devait avoir l’animal qu’on souhaite sacrifier. Le Messie Promis (a.s.) demanda à Maulana Nour-oud-Dine de répondre à la question. Il commenta que selon les Ahle-Hadith, l’animal doit être âgé de deux ans. Ou selon les coutumes de notre pays, ses deux incisives doivent être sorties.

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) accepta le sacrifice de cet animal d’un an d’Abou Bourda. Cette exception ne s’appliquera à personne d’autre et la chèvre ou le bouc doit être mature. La même tradition existe au sein de la Jama’at ou dans nos fatwas, tout comme l’a expliqué le Messie Promis (a.s.).

    Asad Bin Yazid est un autre compagnon. Son père se nommait Yazid Bin Al-Faqi. Il appartenait au clan Banou Zourayq de la tribu Khazraj. Asad avait participé aux batailles de Badr et d’Ouhoud en compagnie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Selon la liste des compagnons de Badr d’Allama Ibn Ishaq, il se nommait Sa’ad bin Yazid et non Asad. Il existe des divergences sur son nom. Certains disent qu’il se nommait Sa’ad Bin Yazid Bin Al-Faqi ou Sa’ad Bin Yazid.

    Tamim Bin Yar Ansari est un autre compagnon de Badr. Son père se nommait Yar. Il appartenait au clan Banou Jadara Bin Awf Bin Al-Harith de la tribu Khazraj. Il avait participé à la bataille de Badr et d’Ouhoud. Tamim avait un fils nommé Rabi et une fille nommée Jamila. Leur mère appartenait à la tribu Banou Amr.

    Aws Bin Thabit Bin Mounzir est un autre compagnon Ansari. Son nom d’emprunt était Abou Shadad et son père se nommait Thabit. Sa mère se nommait Soukhta Bin Haritha. Il était le père du fameux compagnon nommé Shadad Bin Aws. Il appartenait au clan Ansari Banou Amr Bin Malik Bin Najar. Aws Bin Thabit Bin Mounzir était présent lors du deuxième serment d’Aqabah et y avait accepté [l’Islam]. Il avait participé aux batailles de Badr et d’Ouhoud en compagnie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Hassan Bin Thabit, le fameux poète, et Oubay Bin Thabit étaient ses frères. Outhman Bin Affan logea chez Aws Bin Thabit Bin Mounzir quand il immigra à Médine. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait établi un lien de fraternité entre les deux.

    Abdoullah Bin Mohammad Bin Ammara Ansari relate qu’Aws Bin Thabit était tombé en martyr lors de la bataille d’Ouhoud. Il existe aussi des récits contredisant ce fait, mais leurs narrateurs sont moins authentiques.

    Thabit Bin Khansa’a, un autre compagnon, appartenait à la tribu Banou Ghanam Bin Adi Bin Najjar et avait participé à la bataille de Badr. Il n’existe pas plus de détail à son propos.

    Aws Bin As-Samit est un autre compagnon ayant participé à Badr. Il était le frère d’Oubada Bin Samit. Aws avait participé à la bataille de Badr, d’Ouhoud et à toutes les campagnes menées par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait établi un lien de fraternité entre Aws Bin As-Samit et Marthad Bin Abi Marthad. Selon les récits Aws Bin As-Samit avait traité son épouse, Khuwayla Bint Malik, de mère selon la coutume arabe dite Zihar. Selon cet usage, on s’interdit toute [relation] avec son épouse en disait qu’elle est [désormais] sa mère ou sa sœur. L’Islam a interdit cette pratique en affirmant que l’on ne divorce pas de sa femme en disait qu’elle est sa mère ou sa sœur. Il s’agit d’une pratique condamnable qui doit être expiée. Aws avait rétabli ses liens avec sa femme sans accomplir l’expiation. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) indiqua qu’il était fautif et qu’il devait nourrir quinze Sa’ (une unité de mesure) d’orges à 60 indigents. Allah, dans le Saint Coran, stipule ceci à propos de cette pratique dite Zihar :

    الَّذِينَ يُظَاهِرُونَ مِنْكُمْ مِنْ نِسَائِهِمْ مَا هُنَّ أُمَّهَاتِهِمْ إِنْ أُمَّهَاتُهُمْ إِلَّا اللَّائِي وَلَدْنَهُمْ وَإِنَّهُمْ لَيَقُولُونَ مُنْكَرًا مِنَ الْقَوْلِ وَزُورًا وَإِنَّ اللَّهَ لَعَفُوٌّ غَفُورٌ ۝ وَالَّذِينَ يُظَاهِرُونَ مِنْ نِسَائِهِمْ ثُمَّ يَعُودُونَ لِمَا قَالُوا فَتَحْرِيرُ رَقَبَةٍ مِنْ قَبْلِ أَنْ يَتَمَاسَّا ذَلِكُمْ تُوعَظُونَ بِهِ وَاللَّهُ بِمَا تَعْمَلُونَ خَبِيرٌ ۝ فَمَنْ لَمْ يَجِدْ فَصِيَامُ شَهْرَيْنِ مُتَتَابِعَيْنِ مِنْ قَبْلِ أَنْ يَتَمَاسَّا فَمَنْ لَمْ يَسْتَطِعْ فَإِطْعَامُ سِتِّينَ مِسْكِينًا ذَلِكَ لِتُؤْمِنُوا بِاللَّهِ وَرَسُولِهِ وَتِلْكَ حُدُودُ اللَّهِ وَلِلْكَافِرِينَ عَذَابٌ أَلِيمٌ ۝

    Ceux d’entre vous qui mettent à l’écart leurs épouses en les appelant mères – elles ne deviennent pas leurs mères ; seule est leur mère celle qui leur a donné naissance ; et assurément ils prononcent des mots qui sont blâmables et faux ; mais assurément Allāh est Effaceur de péchés et est Très-Pardonnant. Quant à ceux qui mettent à l’écart leurs épouses en les appelant mères, et qui voudraient ensuite revenir sur ce qu’ils ont dit, ils doivent au préalable affranchir un esclave avant qu’ils se touchent. Vous êtes exhortés à agir ainsi. Et Allāh est Très-Conscient de ce que vous faites. Mais quiconque n’en trouve pas, il doit jeûner pendant deux mois consécutifs, avant qu’ils se touchent. Et quiconque ne peut pas faire cela, doit offrir à manger à soixante indigents. Ceci est ainsi, afin que vous croyiez vraiment en Allāh et en Son Messager. Et celles-ci sont les limites prescrites par Allāh, et pour les mécréants il y a un châtiment douloureux.

    Le Messie Promis (a.s.) a ainsi traduit [ces versets] : « Ceux d’entre vous qui mettent à l’écart leurs épouses en les appelant mères – elles ne deviennent pas leurs mères ; seule est leur mère celle qui leur a donné naissance ; et assurément ils prononcent des mots qui sont blâmables et faux ; mais assurément Allāh est Effaceur de péchés et est Très-Pardonnant. Quant à ceux qui mettent à l’écart leurs épouses en les appelant mères, et qui voudraient ensuite revenir sur ce qu’ils ont dit, ils doivent au préalable affranchir un esclave avant qu’ils se touchent. Et Allāh est Très-Conscient vous exhorte à agir de la sorte. Mais quiconque n’en trouve pas, il doit jeûner pendant deux mois consécutifs, avant qu’il ne touche sa femme. Et quiconque ne peut pas faire cela, doit donner à manger à soixante indigents. »

    Khuwayla Bint Malik Bin Tha’laba, l’épouse, relate ceci : « Mon mari, Aws Bin As-Samit, m’a traité [de mère] selon la coutume Zihar. Je suis partie m’en plaindre au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qui m’a dit : « Adopte la Taqwa. Il est aussi ton cousin et tu es sa femme : tu n’es pas sa mère. » J’ai insisté tant et si bien que des versets coraniques ont été révélés à ce propos :

    قَدْ سَمِعَ اللَّهُ قَوْلَ الَّتِي تُجَادِلُكَ فِي زَوْجِهَا

    « Allāh a en effet entendu la prière de celle qui discute avec toi au sujet de son mari… »

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) dit à Khuwayla Bint Malik : « Ton mari doit affranchir un esclave. » (Ceci est en accord à l’ordre du Coran présenté plus haut).

    Khuwayla Bint Malik répondit : « Mon mari est pauvre et il n’en a pas les moyens. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ajouta : « Il doit jeûner en ce cas pour deux mois consécutivement. »

    Khuwayla commenta : « Ô Prophète d’Allah ! Son âge ne lui permet pas de jeûner deux mois consécutivement. »

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) suggéra : « Il doit nourrir 60 indigents en ce cas. » Khuwayla répondit : « Il n’a rien à offrir en aumône. » Elle raconte qu’elle était toujours présente quand on amena un panier de dattes au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Elle commenta : « Ô Envoyé d’Allah ! Je pourrais l’aider avec un deuxième panier de dattes. » C’est-à-dire, si le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui remettait ce panier elle pourra faire le nécessaire pour trouver un autre panier.

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) répondit : « Soit ! Prends ce panier-là et nourri 60 indigents de sa part. Ensuite rends-toi chez ton mari. Tu n’es pas devenu sa mère parce qu’il a prononcé cette phrase. »

    Les récits de ces compagnons présentent ainsi des solutions à certaines questions.

    Ibn Abbas relate que le premier Zihar – le fait d’annoncer que sa femme est devenue sa mère – est celui d’Aws Bin As-Samit.

    Telles sont les limites fixées par Allah l’Exalté. Un cas similaire a été présenté à l’époque du Messie Promis (a.s.) et la même sanction a été imposée. Il en fut de même à l’époque du deuxième Calife et il avait imposé la même sanction, sauf dans le cas d’un pauvre qui n’avait pas les moyens. Il devait accomplir l’Istighfar et faire [de l’aumône] dans la mesure de ses moyens. Ceci était sa punition. Telles sont les prescriptions fixées par Dieu pour ceux qui déclarent que leurs épouses sont devenues leurs mères ou leurs sœurs. Certains se disputent pour des broutilles affirmant que leurs épouses leur sont interdites comme le sont leurs mères. D’autres font des serments. L’expiation fixée par Allah pour ces serments est d’affranchir un esclave, de jeûner ou de nourrir des indigents.

    Aws Bin Samit était aussi un poète. Aws et Shadad Bin Aws Ansari avaient élu résidence à Jérusalem. Aws décédé à l’âge de 72 ans à Ramla, en Palestine en l’an 34 de l’hégire.

    Arqam Bin Abi Arqam est un autre compagnon [de Badr] : son nom d’emprunt était Abou Abdullah. Sa mère se nommait Ummaya Bint Harith. Selon d’autres récits elle se nommait Mazir Bint Houzaym ou Safia Bint Harith. Arqam appartenait à la tribu Banou Makhzoum : il était un des premiers musulmans. Selon certains, onze personnes avaient embrassé l’Islam avant lui. Selon d’autres il était le septième converti à l’Islam.

    Ourwa Bin Zubayr relate qu’Arqam, Abou Ubayda Bin Jarah et Outhman Bin Maz’oun avaient embrassé Islam ensemble. Arqam avait une maison tout près de Safa à l’extérieur de La Mecque : elle est connue comme la Dar-Arqam et le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et les musulmans venaient y prier. Oumar y a embrassé l’Islam. Après sa conversion, le nombre de musulman était 40 et ils ne l’ont plus utilisée par la suite. Cette maison est demeurée la propriété d’Arqam et ses petits-enfants l’ont vendue à Abou Jaffar Mansour. Mirza Bashir Ahmad Saheb écrit ceci à ce propos dans sa Sirat-Khataman-Nabiyine :

    « Durant ces jours, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) pensait à la création d’un centre pour la propagation de l’Islam à La Mecque, où les musulmans pourraient se réunir sans aucune entrave pour accomplir leurs prières, etc., et où la propagation de l’Islam pourrait se dérouler dans le calme et la paix. À cette fin, il fallait un emplacement pouvant servir de siège. Ainsi, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) choisit la maison d’un nouveau musulman, Arqam bin Abī Arqam, situé au pied du mont Ṣafā. Par la suite, les musulmans se rassemblaient ici et c’est là qu’ils offraient leur Ṣalāt. C’est ici que venaient les chercheurs de vérité : ils venaient profiter de la compagnie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qui leur prêchait la religion de l’Islam. C’est pour cette raison que cette maison jouit d’un éminent statut dans l’histoire de l’Islam et est connue sous le nom de Dār-ul-Islām.

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a travaillé à Dār-Arqam pendant environ trois ans. En d’autres termes, il y avait établi son quartier général la quatrième année de sa vie prophétique et y a travaillé jusqu’à la fin de sa sixième année. Les historiens écrivent que la dernière personne à accepter l’Islam dans le Dār-Arqam était Oumar, dont l’acceptation a renforcé les musulmans dans la mesure où ils ont quitté ce centre et ont commencé à prêcher ouvertement. »

    Après l’immigration à Médine le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a établi un lien de fraternité entre Arqam et Abou Talha Zayd Bin Sahal. Arqam avait participé à la bataille de Badr en compagnie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et celui-ci lui avait offert une épée de parmi les butins. Arqam avait participé à la bataille de Badr, d’Ouhoud et à toutes les autres batailles. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui avait offert une maison à Médine. Il avait aussi envoyé Arqam pour collecter l’aumône. Selon l’histoire, Arqam avait aussi participé au pacte de Hilf Ul Fudul, conclu avant l’avènement de l’Islam à La Mecque par les notables pour aider les pauvres. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait également conclu ce pacte.

    Outhman Bin Arqam, le fils d’Arqam relate ceci : « Mon père est décédé en l’an 53 de l’hégire à l’âge de 83 ans. » D’autres disent qu’il était décédé en l’an 55 de l’hégire. Il existe aussi des divergences sur l’âge de son décès : certains disent quatre-vingt, d’autres affirment qu’il était plus âgé.

    Arqam souhaitait que Sa’ad Bin Abi Waqqas, un autre compagnon, dirige sa prière funéraire. Au moment de son décès, Sa’ad se trouvait dans un lieu éloigné nommé Aqiq.

    Marwan demanda : « Pourquoi tarder à enterrer un compagnon du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en raison de l’absence d’une personne ? » 

    Marwan a voulu diriger la prière funéraire. Mais Abdullah Bin Arqam ne l’écouta pas et Sa’ad Bin Abi Waqqas dirigea la prière funéraire d’Arqam, fut enterré dans le cimetière Janat-Ul-Baqi.

    On raconte qu’Arqam décida un jour de partir à Jérusalem et en exigea la permission au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qui lui demanda : « T’y rends-tu pour une affaire pressante ou pour du commerce ? »

    Arqam répondit : « Ô Envoyé d’Allah ! Que mes parents soient sacrifiés pour vous ! Je ne m’y rends pas pour une affaire quelconque ou pour y faire du commerce, mais pour prier. »

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) répondit : « Une Salat accomplie dans ma mosquée à Médine vaut mille Salats accomplis dans d’autres mosquées, hormis celles accomplies [dans l’enceinte] de la Ka’aba. » Sur ce Arqam abandonna son idée.

    Basbas bin Amr est un autre compagnon [de Badr]. Selon un récit il se nommerait Basbas Bin Bichr. Il appartenait à la tribu Banou Sa’ida Bin Ka’ab Bin Khazraj. Mais selon Urwa Bin Zubayr, il appartenait à la tribu Banou Zarif Bin Khazraj. Il avait participé à la bataille de Badr et il faisait partie des Ansar. On le nommait aussi Bousaysa, Bousays ou Basbasa. Il avait aussi participé à la bataille d’Ouhoud.

    Hazrat Mirza Bahsir Ahmad écrit ceci dans sa Sirat-Khataman-Nabiyyine : « En partance pour la bataille de Badr, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait nommé ‘Abdoullah Bin Oumm Maktoum chef de Médine. Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est arrivé à Al-Rawhâ’, situé à environ 58 kilomètres de Médine, il a envoyé Abou Loubabah Bin ‘Abdil Mounzir pour le remplacer étant donné qu’Abdoullah Bin Oumé Maktoum était aveugle et que l’arrivée de l’armée des Qurayshites exigeait une administration efficace. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré qu’Abdoullah Bin Oumm Maktoum officiera en tant qu’Imam et qu’Abou Loubabah Bin ‘Abdil Mounzir sera quant à lui responsable de l’administration.

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait choisi Asim Bin Adi comme Émir de Qouba, la partie haute de Médine.

    De cet endroit où il avait fait ces différentes nominations, il avait aussi envoyé Basis ou Basbas et Adi Bin Abi, deux compagnons, vers Badr pour se renseigner sur les mouvements de l’ennemi. Ils devaient accomplir cette mission dans les plus brefs délais. »

    J’ai mentionné cet incident deux semaines auparavant en évoquant Adi Bin Abi Zaghba. Ils étaient tous deux ensembles. Lorsqu’ils sont arrivés à Badr pour se renseigner, Basbas Bin Amr et Adi Bin Zaghba ont arrêté leurs chameaux tout près d’une colline et sont partis remplir leurs gourdes du puits, dont ils ont bu de l’eau. Ils y ont entendu la conversation entre deux femmes qui parlaient à propos d’une caravane qui allait bientôt passer par là. Il s’y trouvait aussi un autre individu.

    Ils sont retournés et ont informé le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) à propos de la conversation entre les femmes sur la caravane. Celui qui se trouvait là-bas se nommait Majdi comme je l’avais dit. Abou Soufyan est arrivé sur le lieu le lendemain matin quand la caravane était déjà sur place. Il a demandé à Majdi : « As-tu vu quelqu’un qui est venu espionner ? Si tu nous caches quelque chose à propos de l’ennemi aucun des Qurayshites ne se réconciliera avec toi. »

    Majdi a répondu : « Par Dieu ! Je n’ai vu ici aucune personne que je ne connais pas. Il n’y a ici aucun ennemi ici entre toi et Yathrab. S’il y en avait il n’aurait pu se cacher et je ne te l’aurai pas caché non plus. J’ai vu cependant deux voyageurs qui sont arrêtés là. » Et il a pointé dans la direction où Basbas et Adi avaient laissé leurs chameaux.

    « Ils ont bu de l’eau et ils sont partis d’ici. »

    Abou Soufyan est parti à l’endroit indiqué et a examiné les excréments des chameaux. Des noyaux de dattes en sont sortis. Abou Soufyan s’est exclamé : « Par Dieu ! Il s’agit de la nourriture des chameaux des gens de Yathrab ! Ils sont venus de là-bas et ces deux-là étaient des espions de Mohmmad (s.a.w.). La bouse de ces chameaux m’ont fait comprendre la raison de leur visite. J’ai l’impression qu’ils sont tout près. »

    Abou Soufyan est parti rapidement avec la caravane. Les Arabes de l’époque maîtrisaient ainsi l’art de l’espionnage et de la déduction.

    Dans sa Sirat-Khataman-Nabiyyine, Hazrat Mirza Bashir Ahmad évoque cet épisode de la bataille de Badr en ces termes : « Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est rapproché du champ de Badr, pour une raison non évoquée dans les récits, il a placé Abou Bakr As-Siddique derrière lui sur sa monture et est parti en l’avant de l’armée. Il a rencontré un vieux bédouin et en conversant avec lui, il a compris que l’armée Qurayshite se trouvait non loin de Badr. En entendant la nouvelle, il est retourné et a envoyé Ali, Zubayr bin Awwan et Sa’ad bin Abi Waqas en éclaireurs. Selon un récit, Basbas aussi en faisait partie. Ils étaient envoyés afin de se renseigner sur la caravane. Étant donné qu’une armée se rapprochait ils ont été envoyés pour se renseigner. Basbas faisait partie des éclaireurs.

    Quand ils sont arrivés dans la vallée de Badr, ils ont vu quelques individus de La Mecque en train de puiser de l’eau d’une source. Les compagnons les ont attaqués et ont capturé un esclave abyssinien et l’ont amené au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : celui-ci était en train de prier. Sur ce, les compagnons ont commencé à interroger l’esclave sur la caravane d’Abou Soufyane. Étant donné qu’il était venu avec l’armée livrer bataille à Badr, il ignorait tout de la caravane. Il a répondu : « J’ignore tout d’Abou Soufyan, mais je sais qu’Aboul Hikam, c’est-à-dire Abou Jahal, Outbah, Shayba et Oummaya sont campés de l’autre côté de la vallée. » Les compagnons avaient en tête la caravane et ils pensaient qu’il mentait et dissimulait consciemment l’emplacement de la caravane. Certains compagnons l’ont même frappé, et sous l’effet de la peur l’esclave avouait : « Arrêtez ! Je vais vous dire ce que je sais. », et lorsqu’ils le relâchaient, il donnait de nouveau sa première version de la réponse : « Je ne sais pas où se trouve la caravane d’Abou Sufiyan, mais je sais que Abou Jahal arrive accompagné d’une armée, et il est très près. »

    Lorsque le bruit de ce tumulte arriva jusqu’aux oreilles du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), il s’empressa de terminer sa prière et empêcha les compagnons de violenter cet homme, et ajouta : « Lorsqu’il dit la vérité vous le frappez, et lorsqu’il ment vous le laissez ! » Ensuite il lui demanda sur un ton très serein : « Où se trouve l’armée ? » L’esclave répondit : « En ce moment, il se trouve derrière la colline en face. » Il lui demanda : « De combien d’hommes est-elle composée ? » Il répondit : « Ils sont nombreux, mais je ne connais pas le nombre exact. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui demanda : « Combien de chameaux tuent-ils quotidiennement pour se nourrir ? » Il répondit : « Ils en sacrifient dix. » L’armée avait apporté un grand nombre de chameaux pour se nourrir. S’adressant aux compagnons le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) déclara : « S’ils sacrifient dix chameaux, cela signifie que la troupe est composée de mille hommes. » Et il y en avait réellement autant.

    Je vais maintenant mentionner un autre compagnon nommé Salba bin Amro Ansari : il appartenait à la tribu Banou Najaar. Sa mère s’appelait Qabsha : elle était la sœur du célèbre poète Hassaan bin Thabit. Salba participa à la bataille de Badr ainsi qu’à toutes les autres batailles en compagnie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il faisait également partie des compagnons qui avaient brisé les idoles des Banou Salma. Il décéda au cours du califat d’Omar, lors de la bataille de Jisar, c’est-à-dire du « pont », en l’an 14 de l’hégire, ou selon Tabari en l’an 13, menée contre les Perses. L’armée musulmane était sous la direction d’Abou Ubayd et celle des Perses était dirigée par Bhaman Jazwiya : elles se sont affrontées sur le fleuve Euphrate. Un pont a été construit pour mener cette bataille : c’est pour cette raison que la bataille est nommée Jisar. Selon d’autres, Salba bin Amro Ansari serait décédé à Médine sous la période de Califat d’Ousman.

    Le prochain compagnon se nomme Salba bin Ghanama. Selon un autre récit il se nommait également Salba bin Anama. Sa mère s’appelait Jahira bint Qain. Salba appartenait au clan Banou Salama des Ansars. Salba faisait partie des dix-sept compagnons qui avaient fait la Bai’ah sur la main du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lors de la deuxième Bai’ah de Aqabah. Après avoir accepté l’Islam, Salba avait brisé les idoles de sa tribu les Banou Salma accompagné de Ma’aaz bin Jabal, et d’Abdullah bin Ounays. Il avait participé aux batailles de Badr, d’Ouhoud et du fossé. Il y tomba en martyr sous les mains de Houbayra Bin Abi Wahhab. Selon une tradition Salba tomba en martyr lors de la bataille de Khaybar.

    Le prochain compagnon se nomme Jabir bin Khalid. Il appartenait à la tribu Banou Dinar des Ansars. Jabir bin Khalid participa aux batailles de Badr et d’Ouhoud.

    Harith bin Noman bin Oumayya est un autre compagnon des Ansar. Harith appartenait à la tribu des Aws des Ansar. Il participa aux batailles de Badr et d’Ouhoud aux côtés du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il était l’oncle paternel d’Abdullah bin Jubayr et de Khawad bin Jubayr. Il participa aux côtés d’Ali à la bataille de Siffin.

    Harith bin Anas Ansari est un autre compagnon : sa mère s’appelait Oumé Shariq, et son père Anas bin Raffi. Lui et sa mère avaient accepté l’Islam, et elle avait également eu l’opportunité de prêter allégeance au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Harith appartenait au clan Banou Abd Ash’al de la tribu Aws. Il avait participé à la bataille de Badr et à la bataille d’Ouhoud et tomba en martyr lors de cette dernière. Harith faisait partie de cette poignée de compagnons qui étaient restés sur la colline aux côtés d’Abdullah bin Joubayr lors de la bataille d’Ouhoud et qui tombèrent en martyrs.

    Le prochain compagnon se nomme Hourays bin Zayd Ansari. Selon un récit on dit qu’il se nommait Zayd bin Salba. Hourays appartenait à la branche Banou Zaid bin Harith de la tribu Khazraj. Il avait participé à la bataille de Badr accompagné de son frère Abdullah, qui avait entendu dans un rêve les paroles de l’Adhan. Il avait également participé à la bataille d’Ouhoud.

    Harith bin As-Sima est le prochain compagnon. Il appartenait à la tribu Banou Nadjar des Ansar. Il tomba en martyr lors du jour de Bir Ma’ouna. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait établi un lien de fraternité entre Harith et Souyab bin Sinan. Harith bin As-Sima partit en compagnie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) pour la bataille de Badr. Lorsqu’ils arrivèrent jusqu’à l’endroit dit Ar-Rawha, il n’avait plus la force d’avancer, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) le renvoya donc à Médine. Mais il reçut sa part du butin offert aux compagnons qui ont pris part à la bataille de Badr. Il n’avait certes pas participé physiquement, mais il avait entrepris le voyage avec une réelle volonté. Sa santé ne lui a pas permis d’y participer, ou peut-être sa santé s’est davantage aggravée lors du voyage, c’est pour cette raison qu’il a été renvoyé, mais en voyant l’enthousiasme dont il avait fait preuve, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) l’avait compté parmi les compagnons qui avaient pris part à la bataille de Badr. Il avait également participé à la bataille d’Ouhoud. Le jour où les musulmans se sont dispersés, Harith était resté ferme. Il avait prêté allégeance au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) de se battre jusqu’à la mort. Harith avait tué Ousman bin Abdullah bin Mughira Makhzoomi : et il avait pris ses affaires qui comprenaient sa cotte de mailles, son casque ainsi que son épée. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui offrit tout cela. Lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) eut connaissance du décès de Ousman bin Abdullah, il déclara : « Toutes les louanges appartiennent à Allah qui l’a anéanti. » Il était un ennemi très dangereux, et un mécréant. Lors de la bataille d’Ouhoud, il était venu lourdement armé avec la ferme détermination de nuire au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Le jour de la bataille d’Ouhoud, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) déclara : « Qu’est-il arrivé à mon oncle Hamzah ? » Harith partit à sa recherche, mais lorsqu’il tarda à rentrer, Ali partit le retrouver, et lorsqu’il arriva auprès de lui il constata que Hamzah était tombé en martyr. Ces deux compagnons retournèrent annoncer le décès de Hamzah au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Harith déclara : « Le jour de la bataille d’Ouhoud, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) me demanda, alors qu’il était dans une fosse : « As-tu vu Abdour Rahman bin Awf ? »

    Je répondis : « Oui je l’ai vu, il était au bas de la colline, et un groupe de mécréants menaient une attaque contre lui. Je me dirigeais vers lui afin de le sauver de leurs mains mais je vous ai aperçu, je suis donc venu auprès de vous. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) déclara : « Les anges sont en train d’assurer sa protection. » Selon un autre récit le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait déclaré : « Les anges sont en train de combattre à ses côtés. » Harith ajouta : « Je partis rejoindre Abdour Rahman bin Awf lorsque la bataille prit fin, et je vis que les corps de sept hommes gisaient au sol devant lui. Je lui demandai : « As-tu tué tous ces hommes ? » Abdour Rahman bin Awf répondit : « J’en ai tué trois, mais j’ignore qui a tué les autres. » Sur ce je dis : « Qu’Allah et Son Prophète ont dit vrai. » C’est-à-dire que les anges lui étaient venus en aide.

    Harith était présent à Bir Ma’ouna. Lorsque les compagnons tombèrent en martyr, Harith et Amro bin Oumaya étaient partis faire paître les chameaux. Dans Sirat Ibn Hisham on trouve mention de deux autres noms : Amr bin Oummaya et Moundhir bin Mohammad. Mais dans d’autres récits on trouve le nom de Harith parmi les deux compagnons qui étaient partis faire paître les chameaux. Selon le récit, Harith était l’un des deux. Lorsqu’ils arrivèrent tout près du camp, ils virent des oiseaux au sol et comprirent que leurs compagnons étaient tombés en martyrs. Harith demanda à Amr ce qu’il pensait. Amr répondit qu’ils devaient se rendre auprès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et l’en informer. » Harith répondit : « Je ne partirai pas du lieu où Moundhir a été assassiné. » Il s’avança et tomba en martyr en combattant.

    Abdullah bin Abi Bakr déclara : « Harith tomba en martyr à cause de la pluie de flèche qui provenait de l’ennemi : les flèches lui pénétrèrent le corps entraînant son décès. »

    Qu’Allah exalte continuellement le rang des compagnons ayant pris part à la bataille de Badr.


    (Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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    Serviteurs de l’Islam du passé et d’aujourd’hui https://islam-ahmadiyya.org/serviteurs-de-l-islam-du-passe-et-d-aujourd-hui/ Wed, 06 Feb 2019 11:37:53 +0000 https://islam-ahmadiyya.org/serviteurs-de-l-islam-du-passe-et-d-aujourd-hui/ Dans son sermon du 01 février 2019, Sa Sainteté le Calife a évoqué Abou Houdhaifah, un autre compagnon de Badr ainsi qu'un ancien serviteur de la communauté musulmane Ahmadiyya.

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  •  Sermon du vendredi 01 février 2019, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Baitul-Futuh à Londres. Après le Ta’awudh, le Tashahoud et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

    Le compagnon que j’évoquerai aujourd’hui se nomme Abou Houdhaifah bin ‘Outbah. Son nom d’emprunt était Abou Houdhaifah. Son nom d’origine était Hushaym, Hashim, Qays, Hisal, Isal ou Hiksam. Sa mère Oumm Safwan, portait [à l’origine] le nom de Fatimah Bint Safwan. Abou Houdhaifah était grand de taille et beau. Il avait embrassé l’islam avant que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’eût choisi Dar al-Arqam comme centre de l’islam.

    Il faisait partie des premiers musulmans. Hazrat Mirza Bashir Ahmad Saheb écrit à son propos : « Abou Houdhaifah Bin ‘Outbah appartenait au clan Banou Oumayya. Son père se nommait ‘Outbah Bin Rabi’a et était l’un des chefs mecquois. Abou Houdhaifah est tombé en martyr lors de la bataille de Yamama menée contre Musaylama le menteur au cours du Califat d’Abou Bakr. »

    Abou Houdhaifah avait participé aux deux immigrations en Abyssinie. Sahla Bint Souhayl, sa femme, y avait aussi participé. J’avais déjà évoqué le pourquoi et le comment de cette immigration en Abyssinie en mentionnant d’autres compagnons. J’en fais mention ici de nouveau brièvement. Hazrat Mirza Bashir Ahmad présente cet événement en puisant dans différents recueils d’histoire et de livres de Hadith. J’en mentionnerai ici quelques points. Il déclare : « Quand la souffrance des musulmans a atteint son apogée et que la persécution des Qouraychites a pris de l’ampleur, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a demandé à ceux qui en avaient les moyens de migrer en Abyssinie en ajoutant que son roi est juste et que personne n’est persécuté dans son royaume. L’Abyssinie était un Etat chrétien fort puissant dont le roi portait le titre de Négus. L’Arabie entretenait des relations commerciales avec ce pays.

    Le nom propre du Négus de l’époque était Achamah, un roi réputé pour son équité, son intelligence et sa puissance. Quand les malheurs des musulmans se sont aggravés, le Saint Prophète a demandé à ceux qui en avaient les moyens de migrer en Abyssinie. Au cours du mois de Rajab en la cinquième année de son prophétat, onze hommes et quatre femmes ont immigré en Abyssinie sous les directives de l’Envoyé divin. Ils se nommaient entre autres : ‘Outhman bin ‘Affan et son épouse Ruqayyah, la fille du Saint Prophète ; ‘Abdur-Rahmān bin ‘Auf, Zubair bin Al-’Awwām, Abou Houdhaifah bin ‘Outbah (il était présent dans ce premier groupe), ‘Outhmān bin Maz’oun, Mous’ab bin ‘Oumair, Abou Salamah bin ‘Abdil-Asad et sa femme Oumm Salamah. Il est fort étrange que la majorité de ces premiers immigrants appartenaient à de puissantes tribus des Qouraychites : rares étaient ceux issus des couches faibles. Ceci démontre deux choses : premièrement, même ceux qui appartenaient aux puissantes tribus de La Mecque n’étaient pas à l’abri des cruautés des Qouraychites. Deuxièmement, les faibles à l’instar des esclaves, étaient dans un tel dénuement qu’ils ne pouvaient même pas s’exiler. Les immigrants ont mis le cap vers le sud pour atteindre Cha’ibah, un port d’Arabie à cette époque. Par la grâce d’Allah, ils y ont trouvé un navire de commerce en partance pour l’Abyssinie et s’y sont embarqués en toute sécurité. Une fois en Abyssinie, les musulmans ont vécu dans une grande sérénité ayant prié tout au long de leur voyage pour être à l’abri des cruautés des Qouraychites. »

    Comme l’expliquent certains historiens, ces musulmans étaient à peine en Abyssinie qu’ils ont entendu la rumeur que tous les Qouraychites avaient embrassé l’islam et que la paix régnait à La Mecque. Ainsi sans réfléchir, la majorité des immigrants sont retournés à La Mecque.

    Hazrat Mirza Bashir Ahmad Saheb explique le comment et le pourquoi de cette rumeur en ces termes : « Cette rumeur, complètement fausse et infondée, était répandue probablement par les Qouraychites pour faire retourner les immigrés d’Abyssinie et les mettre en difficulté. En fait, à y regarder de plus près, cette rumeur et le récit du retour des immigrés semblent en soi sans fondement. Cependant, s’il est considéré comme vrai, un incident signalé dans divers Aḥādīth pourrait être caché sous la surface. Comme mentionné dans le Sahih d’Al-Boukhārī, une fois le Saint Prophète avait récité des versets de la sourate An-Najm dans la cour de la Ka’bah. De nombreux chefs de mécréants étaient également présents, ainsi que des musulmans. Lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) termina sa récitation, il tomba en prosternation et avec lui tous les musulmans ainsi que les mécréants. Les hadiths n’évoquent pas la raison de la prosternation des mécréants. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait récité les versets divins de manière à toucher les cœurs.

    Ces versets évoquaient l’unicité de Dieu, Sa puissance et Sa majesté d’une manière extrêmement éloquente et claire ainsi que Ses faveurs. Ensuite, les Qouraychites ont été avertis d’une manière très majestueuse et impressionnante [de ceci] : s’ils ne s’abstenaient pas de leurs mauvaises actions, ils connaîtraient le même sort que les nations du passé qui avaient rejeté les Messagers de Dieu. Puis, à la fin de ces versets, il fut ordonné de venir se prosterner devant Allah. Après la récitation de ces versets, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et tous les musulmans tombèrent immédiatement dans un état de prosternation. Cette parole et cette scène eurent un effet si envoûtant sur le Qouraychites, qu’ils tombèrent également involontairement en prosternation.

    Cela ne devrait pas être surprenant, car en pareilles circonstances, comme cela a été mentionné ci-dessus, le cœur humain est parfois captivé et commet involontairement un acte contre ses principes et sa religion. C’est pourquoi nous avons parfois été témoins du fait qu’au cours d’une violente et brutale calamité, même un athée s’écrie : « Ô Mon Dieu ! » ou « Ô Rām ! » (Une divinité hindoue)

    Or, les Qouraychites n’étaient pas athées : ils croyaient en l’être de Dieu, même s’ils étaient des polythéistes. »

    Le constat est le même aujourd’hui. Quand on demande aux athées si le nom de Dieu leur vient à l’esprit ou sur les lèvres lorsqu’ils sont soudainement confrontés à un malheur, d’aucuns répondent à l’affirmative.

    Ainsi, après la récitation de cette parole majestueuse, pleine de mots terrifiants, la communauté des musulmans est tombée en prosternation ; cela produisit un effet si envoûtant que les Qouraychites tombèrent également involontairement en prosternation. Cependant, pareille influence est généralement temporaire et l’homme retourne rapidement à son état d’origine. Il en fut de même des Qouraychites : en dépit de se prosterner, ils sont demeurés [idolâtres].

    Tout cet événement est rapporté dans le recueil authentique d’Al-Boukhari. Par conséquent, si la nouvelle du retour des immigrés d’Abyssinie est vraie, elle indiquera que les Qouraychites (qui souhaitaient toujours le retour des immigrés d’Abyssinie, échappés de leur emprise) avaient probablement utilisé cet évènement pour répandre la rumeur selon laquelle les Qouraychites de La Mecque avaient embrassé l’islam et que cette ville était dorénavant sans danger pour les musulmans. Les immigrants d’Abyssinie étaient naturellement ravis d’entendre cette rumeur et, dans leur enchantement, étaient revenus sans réfléchir. Lorsqu’ils se trouvaient près de La Mecque, ils ont été informés de la situation réelle : certains, secrètement et d’autres sous la protection d’un chef puissant et influent des Qouraychites, étaient entrés à La Mecque, tandis que d’autres avaient rebroussé chemin.

    Quoi qu’il en soit, s’il existait une vérité dans la rumeur de la conversion des Qouraychites à l’islam, elle se limiterait à l’incident de la prosternation lors de la récitation du chapitre An-Najm. Allah sait mieux.

    En tout cas, même si les immigrants d’Abyssinie sont revenus [à La Mecque], la majorité d’entre eux est repartie [en Abyssinie]. De plus, étant donné que la tyrannie des Qouraychites et leur oppression augmentaient de jour en jour, sur l’instruction du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) les musulmans ont commencé à se préparer secrètement à émigrer. Au final le nombre d’immigrants en Abyssinie a atteint 101, dont 18 femmes. Très peu de musulmans sont restés à La Mecque avec le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Certains historiens ont qualifié cette migration de « deuxième migration en Abyssinie ».

    Une première émigration avait donc été suivie par une deuxième.

    Par la suite, après la permission d’immigrer à Médine, Abou Houdhaifah et Salim, son esclave affranchi, sont partis tous les deux à Médine. Ils avaient migré en Abyssinie dans un premier temps pour ensuite retourner à La Mecque. Puis, ils sont partis pour Médine où ils ont logé chez ‘Abbad Bin Bichr.

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a établi un lien de fraternité entre ‘Abbad Bin Bichr et Abou Houdhaifah.

    Abou Houdhaifah avait aussi participé à l’expédition d’Abdoullah Bin Jahsh. Je présente quelques détails et l’arrière-plan de cette expédition selon les explications fournies dans l’ouvrage Sirat-Khataman-Nabiyyine.

    Kurz bin Jābir al-Fihrī, un chef de La Mecque, avec une compagnie de Qouraychites, avait très habilement et subitement attaqué un pâturage de Médine, situé à seulement quatre kilomètres de la ville et avait fui avec des chameaux appartenant aux musulmans. Dès que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en fut informé, il désigna Zaid bin Ḥārithah comme Amīr en son absence et se mit à la poursuite des assaillants avec un groupe de Compagnons. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) les poursuivit jusqu’à Safwān, une zone proche de Badr, mais Kurz réussit à s’échapper. Cette ghazwah est également connue sous le nom de la première ghazwah de Badr.

    Ce raid de Kurz bin Jābir n’était pas un simple pillage commis par des Bédouins : il s’était attaqué aux musulmans au nom des Qouraychites, avec un motif particulier. Il est très probable qu’ils soient venus spécifiquement pour attenter à la vie du Saint Prophète, mais qu’en raison de la vigilance des musulmans ils se soient contentés de voler leurs chameaux avant de s’enfuir. Cela démontre également que les Qouraychites de La Mecque avaient prévu de piller Médine afin de détruire complètement les musulmans.

    Naturellement, l’attaque soudaine de Kurz bin Jābir avait terrifié les musulmans ; et d’ailleurs les chefs de La Mecque menaçaient d’attaquer et d’anéantir les musulmans. Face à ces menaces, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) décida de surveiller de plus près les mouvements des Qouraychites, afin que toutes les informations nécessaires les concernant puissent être disponibles à temps et que Médine soit à l’abri de toutes attaques soudaines. À cette fin, le Saint Prophète rassembla un groupe de huit Mouhājirīn. Par sagesse, il choisit des hommes appartenant aux diverses tribus des Qouraychites, de sorte qu’il fût plus facile d’obtenir des renseignements sur les complots des Qouraychites. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) nomma son cousin paternel, ‘Abdoullah bin Jahsh, au poste de commandant de ce détachement. Abou Houdhaifah en faisait partie.

     Afin de s’assurer que la mission principale de ce détachement soit gardée secrète, même aux masses musulmanes, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’a même pas informé le commandant de l’endroit où il serait envoyé et le but de sa mission. Au moment de leur départ, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a remis une lettre scellée et a déclaré : « Ceci contient les instructions nécessaires à votre intention. Ayant parcouru une distance de deux jours de Médine dans telle direction, ouvrez la lettre et agissez conformément aux instructions stipulées. »

    ‘Abdoullāh et ses compagnons ont suivi les ordres de leur maître. Après avoir parcouru deux jours de voyage de Médine, ‘Abdoullāh a ouvert les instructions du Saint Prophète, qui étaient les suivantes : « Dirigez-vous vers la vallée de Nakhlah entre La Mecque et Ṭā’if, obtenez des informations sur le Qouraychites et revenez avec les nouvelles à ce sujet. »

    Comme cette mission de renseignement si proche de La Mecque était une tâche très délicate, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait écrit au bas de cette lettre qu’après que l’objectif de cette mission soit connu, si un des compagnons hésitait à l’accompagner et souhaitant revenir, il sera autorisé à le faire. ‘Abdoullāh a lu ces instructions à ses compagnons, qui ont unanimement affirmé : « Nous nous présentons volontiers pour ce service. » Ensuite, le détachement s’est rendu à Nakhlah. Sa’d bin Abī Waqqāṣ et ‘Outbah bin Ghazwān ont perdu leurs chameaux en cours de route et ont été séparés de leurs compagnons. Malgré tous leurs efforts, ils n’ont pas été en mesure de rejoindre leurs compagnons. Il ne restait donc plus que six personnes dans le détachement. Ils sont arrivés à Nakhlah et ont commencé leur mission qui était de s’informer sur les intentions des mécréants de La Mecque. Afin de garder leur mission secrète, certains se sont rasé la tête pour ne pas alerter les voyageurs afin qu’ils les prennent pour des pèlerins venus avec l’intention d’accomplir la ‘Oumra. Cependant, ils étaient à peine sur place quand une petite caravane de Qouraychites arriva soudainement : elle se rendait de Tā’if à La Mecque, et les deux groupes se sont rencontrés. Ils ont su qu’il s’agissait de musulmans. Ces derniers se sont consultés sur l’action à prendre. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) les avait envoyés dans le but d’obtenir secrètement des renseignements, mais d’autre part, la guerre avec les Qouraychites avait commencé.

    Les deux adversaires étaient face à face et naturellement, étant donné que les membres de la caravane des Qouraychites avaient repéré les musulmans, leur mission secrète de renseignement ne resterait plus secrète. Une autre difficulté était que certains musulmans pensaient que c’était peut-être le dernier jour de Rajab, un des mois sacrés au cours duquel les combats étaient interdits, comme le stipulait l’ancienne coutume arabe. D’autres pensaient que le mois de Sha’bān avait déjà commencé. Selon certains récits, cette expédition avait été envoyée au cours du mois de Jamādiyul-Âkhir. Il y avait un doute sur le fait de savoir si ce jour était de celui de Jamādī ou de Rajab. D’autre part, la vallée de Nakhlah était située juste à la périphérie du Ḥaram (enceinte sacrée de la Ka’bah) et il était évident que si une décision n’était pas prise ce jour-là, la caravane entrerait dans le Ḥaram le lendemain, dont le caractère sacré était définitif. Par conséquent, en tenant compte de tous ces facteurs, les six musulmans ont décidé d’attaquer la caravane et de capturer ou de tuer ses membres. Par conséquent, ils ont lancé une attaque au nom d’Allah, causant la mort d’un homme appelé ‘Amr bin Al-Ḥadramī : deux autres ont été capturés mais le quatrième individu s’est échappé. Les musulmans n’ont pas réussi à l’appréhender. Par la suite, les musulmans ont saisi les biens de la caravane. Puisqu’un homme appartenant aux Qouraychites s’était échappé et que la nouvelle de ce conflit arriverait inévitablement rapidement à La Mecque, ‘Abdoullah bin Jahsh et ses compagnons sont rapidement rentrés à Médine avec le butin. »

    Les orientalistes ont critiqué cet incident affirmant que ces compagnons ont été envoyés à dessein afin d’attaquer les mécréants. Cette accusation est infondée.

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était extrêmement fâché quand il a su à propos de l’attaque lancée par les musulmans et a déclaré : « Je ne vous avais pas permis de vous battre au cours du mois sacré. » Il a refusé de prendre une part du butin.

    Abdoullāh et ses compagnons ont ressenti un remords et une honte extrêmes. Ils se sont dit qu’ils étaient ruinés étant donné qu’ils avaient attiré la colère de Dieu et de Son Prophète. Ils étaient fort inquiets et d’ailleurs les autres compagnons les ont réprimandés en disant : « Vous vous êtes battus pendant le mois sacré, bien que vous n’ayez pas reçu l’ordre de vous battre durant cette campagne. »

    D’autre part, les Qouraychites ont également soulevé un tollé, disant que les musulmans avaient violé la sainteté du mois sacré. Étant donné que ‘Amr bin Al-Ḥaḍramī, celui qui avait été tué, était un chef de clan et était également un allié de ‘Outbah bin Rabī’a, un chef de La Mecque, cet événement a enflammé les Qouraychites. Ils se sont âpretés à attaquer Médine.

    Cette attaque au cours du mois sacré avait causé du bruit à la fois parmi les musulmans et les mécréants, et finalement le verset coranique suivant a été révélé, soulageant les musulmans, comme l’explique Hazrat Mirza Bashir Ahmad :

    يَسْأَلُونَكَ عَنِ الشَّهْرِ الْحَرَامِ قِتَالٍ فِيهِ قُلْ قِتَالٌ فِيهِ كَبِيرٌ وَصَدٌّ عَنْ سَبِيلِ اللَّهِ وَكُفْرٌ بِهِ وَالْمَسْجِدِ الْحَرَامِ وَإِخْرَاجُ أَهْلِهِ مِنْهُ أَكْبَرُ عِنْدَ اللَّهِ وَالْفِتْنَةُ أَكْبَرُ مِنَ الْقَتْلِ وَلَا يَزَالُونَ يُقَاتِلُونَكُمْ حَتَّى يَرُدُّوكُمْ عَنْ دِينِكُمْ إِنِ اسْتَطَاعُوا

    Ils t’interrogent à propos du combat pendant le Mois Sacré. Dis-leur : « Se battre pendant le Mois Sacré est grave, mais aux yeux d’Allāh, il est encore plus grave d’empêcher les hommes de suivre la voie d’Allāh, de se montrer ingrat envers Lui et d’empêcher les croyants de se rendre à la Saint Mosquée et d’en expulser ses vrais ayants droit ; et la persécution est un crime encore plus grave que le fait de tuer. » Ô musulmans les mécréants ne cesseront pas de vous combattre jusqu’à qu’ils vous aient détournés de votre foi, s’ils le peuvent. (2 : 217)

    Selon l’histoire, les chefs des Qouraychites menaient leur propagande sanguinaire même pendant les mois sacrés. Voire ils étaient encore plus actifs dans leurs desseins maléfiques au cours de ces mois, profitant des rassemblements et des voyages qui y avaient lieu. En outre, de manière éhontée et afin de se satisfaire, ils réarrangeaient l’ordre des mois sacrés, [une pratique] connue sous le nom de Nas’ī.

    Ils ont ainsi traité les musulmans jusqu’à la conquête de La Mecque.

    Lors du traité de Ḥoudaibiyyah, malgré l’alliance conclue, les mécréants de La Mecque et leurs alliés ont attaqué une tribu alliée aux musulmans, dans la région du aram. Et ensuite, quand les musulmans ont commencé à soutenir cette tribu, ils se sont également battus contre eux dans la région même du Haram. Par conséquent, il était naturel que les musulmans trouvent réconfort dans cette réponse, et les Qouraychites se sont également calmés. Pendant ce temps, deux de leurs hommes sont arrivés à Médine pour faire libérer leurs deux captifs. Cependant, jusqu’à présent, Sa’d bin Abī Waqqāṣ et ‘Outbah n’étaient pas revenus. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) craignait qu’ils ne soient entre les mains des Qouraychites et que ces derniers ne les tuassent. C’est pour cette raison que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a refusé de libérer les captifs jusqu’à leur retour et a déclaré : « Lorsque mes hommes reviendront à Médine sains et saufs, je relâcherai les vôtres.» Par conséquent, quand ils sont retournés à Médine, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a libéré les deux captifs contre rançon. Cependant, un des deux captifs était si profondément impressionné par les hautes qualités morales du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et par la vérité de l’enseignement de l’islam lors de son séjour à Médine, qu’il a refusé de retourner, et a rejoint les serviteurs du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en lui prêtant allégeance. Il a finalement été martyrisé à Bi’r-Ma’ūnah. Il s’appelait Ḥakam bin Kaisān.

    Si on convertissait des gens par la violence et la force, il n’aurait pas ainsi accepté l’islam.

    Le jour de la bataille de Badr, Abou Houdhaifah s’apprêtait à combattre son père, qui n’était pas musulman et qui avait accompagné les mécréants ; mais le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) l’en empêcha en disant : « Laisse-le. Quelqu’un d’autre le tuera ou le combattra. » Le père, l’oncle, le frère et le neveu d’Abou Houdhaifah ont été tués à Badr. Abou Houdhaifah a fait montre d’une grande patience et était satisfait du décret d’Allah. Il a remercié Allah d’avoir dévoilé la véracité du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en lui accordant la victoire.

    Ibn ‘Abbas relate ceci à ce propos. « Le jour de la bataille de Badr, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a ordonné de ne pas tuer ‘Abbas si jamais on le combattait parce qu’il avait été contraint de prendre part à la bataille. Il fallait l’emprisonner et pas le tuer. Abou Houdhaifah a commenté à ce sujet devant un de ses compagnons et pas directement devant le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : « Allons-nous tuer nos pères, nos frères et nos proches, mais laisser en vie ‘Abbas ? C’est quoi, cela ? Si jamais je le trouve en face de moi, je le tuerai ! »

    En entendant cela le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit à ‘Oumar : « Ô père de Hafs ! Que l’on s’attaque à coups d’épée à l’oncle du Prophète de Dieu ! »

    ‘Oumar déclara que c’était la première fois que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’adressait à lui par son nom d’emprunt « Père de Hafs ». ‘Oumar a répondu : « Ô Envoyé d’Allah permettez-moi de trancher le cou de celui qui a énoncé ces propos, car il est certainement un hypocrite. »

    Abou Houdhaifah relate : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a empêché ‘Oumar d’accomplir son dessein. Mais à partir de ce jour je n’étais pas en paix en raison de la grande erreur que j’avais commise en énonçant ces propos malveillants. Je vivrai toujours dans la peur [de ces paroles] jusqu’à ce que le martyre pour la cause de l’islam m’en protège. »

    On rapporte qu’il tomba en martyr le jour de la bataille de Yamama. Il avait prononcé ces paroles sous l’emprise de l’émotion : or il vécut dans la crainte tout au long de sa vie jusqu’au jour où il connut le martyre.

    ‘Aïcha relate que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a ordonné qu’on jette les cadavres des polythéistes dans une fosse ou un puits. Après l’exécution de son ordre le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est placé devant les cadavres et a déclaré : « Ô vous qui gisez dans le puits ! La promesse que vous a faite votre seigneur s’est-elle accomplie ? (Celle faite par leur idole). La promesse que m’a faite mon Seigneur s’est réalisée. »

    Dans un autre sens la promesse faite par Allah aux polythéistes signifie leur châtiment.

    « La promesse que m’a faite mon Seigneur s’est accomplie : c’est-à-dire qu’il punira les polythéistes et qu’ils n’auront pas le dessus sur moi », a déclaré le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

    Les compagnons ont demandé : « Ô Prophète d’Allah ! Parlez-vous à des cadavres ? »

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répondu : « Ils ont su que la promesse que vous a faite votre Seigneur s’est accomplie. »

    Le visage d’Abou Houdhaifah s’assombrit quand on jeta les cadavres dans le puits, car son père en faisait partie.

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a demandé : « Ô Abou Houdhaifah ! Par Allah ! On dirait que le sort réservé à ton père t’a déplu ? »

    Abou Houdhaifah répondit : « Ô Envoyé d’Allah ! Par Allah ! Je n’ai aucun doute sur Allah et Son Messager. Or mon père était tolérant, véridique et un bon conseiller. Il croyait qu’il avait raison et il n’avait aucune mauvaise intention. J’ai souhaité qu’Allah le guide vers l’islam avant sa mort. Or j’ai été triste lorsque j’ai constaté qu’il n’en sera pas ainsi et qu’il a connu une mort pareille. »

    Sur ce, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) pria en faveur du bien-être d’Abou Houdhaifah. Celui-ci avait participé à toutes les batailles menées par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et tomba en martyr lors de la bataille de Yamama au cours du Califat d’Abou Bakr à l’âge de 53 ou 54 ans.

    Je vais mentionner à présent un ancien serviteur de la communauté et aîné de la Jama’at qui a rendu l’âme quelques jours auparavant. Il s’agit du Professeur Sa’oud Ahmad Khan Dehlvi, décédé le 21 janvier dernier. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Son père, Hazrat Mohammad Hassan Ahsan Dehlvi était un compagnon du Messie Promis (a.s.). Le grand-père du défunt, Hazrat Mahmoud Hassan Khan, enseignant à Patiala, était lui aussi un compagnon du Messie Promis (a.s.) et il l’avait inscrit au numéro 301 de la liste de ses 313 compagnons en consignant ceci : « Maulvi Mahmoud Ahmad Khan Saheb, enseignant employé à Patiala. »

    Dans son ouvrage Siraj-e-Mounir le Messie Promis (a.s.) a consigné une liste de ceux qui ont contribué à la construction d’une résidence pour les invités. Il s’y trouve le nom du grand-père du défunt : Maulvi Mahmoud Hassan Khan, de Patiala. »

    Hazrat Mohammad Hassan Ahsan Dehlvi, le père du défunt, avait dix ans lorsqu’il assista au sermon révélé à Qadian et témoigna de visu de ce grand signe.

    Le professeur Sa’oud Ahmad Khan dédia sa vie en avril 1945. Il avait complété sa maîtrise en la langue persane à l’université d’Aligarh. Dans un sermon de 1955, Hazrat Mouslih Maw’oud a évoqué le Waqf du défunt et de ses frères en ces termes : « Mohammad Hassan Ahsan Dehlevi à fait montre d’un exemple qui mérite des éloges. Il était un simple enseignant aux revenus modestes. Il s’est sacrifié afin de fournir une éducation tertiaire à ses enfants. De ses sept fils, il a confié quatre à la Jama’at ; et ces derniers sont en train de servir la religion. Ils servent tous en toute sincérité, respectant ainsi les exigences de leur Waqf. S’ils ne s’étaient pas tous dédiés ils auraient honoré le nom de leur père pour dix ou vingt ans tout au plus, en disant que leur père était un brave homme. Or, lorsque mon sermon sera publié, dit Hazrat Mouslih Maw’oud, des centaines de milliers d’ahmadis loueront Mohammad Hassan Ahsan, en disant qu’il était un ahmadi persévérant. Malgré ses maigres moyens, il a financé l’éducation tertiaire de ses sept fils et a confié quatre des leurs à la Jama’at. C’est-à-dire qu’il les a dédiés. D’ailleurs ses fils sont vertueux au point où ils ont accepté avec joie le sacrifice de leur père et l’ont soutenu dans sa décision.

    De juin 1946 à octobre 1949, Sa’oud Khan Saheb a enseigné au lycée Talim-ul-Islam à Qadian. En octobre 1949, il a servi en tant que professeur d’anglais. Le deuxième Calife l’avait envoyé au Ghana, en Afrique de l’Ouest, pour servir la religion. Il était le premier vice-principal de l’école secondaire Ahmadiyya du Ghana. Afin de s’y rendre, il entama son voyage depuis Karachi le 30 avril 1950, et arriva à Kumasi le 30 juin. Ce voyage dura ainsi deux mois. Aujourd’hui ce trajet est faisable en 5-6 heures. Et dès le 1er juillet il commença à enseigner à l’école secondaire de Kumasi. Expliquant pourquoi son trajet avait duré deux mois, son neveu Irfan Khan écrit : « Pour sa première affectation, il partit pour le Ghana de Rabwah, et après un trajet très difficile de deux mois il arriva à Kumasi. À cette époque, on voyageait de bateau en bateau. » Les gens ne voyageaient pas en avion, ils voyageaient principalement en bateau. Il ajoute : « Il quitta Karachi pour se rendre à Aden. Il acheta un billet au prix de 160 roupies, les frais de restauration n’étaient pas inclus. Afin de se rendre de Aden jusqu’au Ghana, mis à part le bateau, il avait voyagé en bus et sur des camions, et il s’était rendu au Nigéria en avion. Afin d’acheter le billet d’avion pour le Nigéria, qui coûtait 55 livres sterling, il avait vendu sa valise, et d’autres de ses biens, et il enveloppa toutes ses affaires dans un drap. Ensuite le missionnaire du Nigéria lui acheta un ticket de bus pour se rendre au Ghana. »

    En 1950, un projet a été lancé, qui consistait à envoyer huit missionnaires ahmadis en Afrique de l’Ouest, de l’Est et aux Pays-Bas. Son nom figure tout en haut de cette liste, où il est écrit : Numéro 1 Sa’oud Ahmad Khan Saheb, départ pour le Ghana le 25 du mois d’Awan 1329 de l’hégire.

    Sur ordre du Mouslih Maw’oud, il revint au Pakistan en 1958, et fit un master en histoire à l’université du Pendjab. Au cours de cette période, son père, Mohammad Hassan Ahsan Dhelvi, décéda en août 1955 alors qu’il se trouvait au Ghana. En 1961, il fut affecté de nouveau au Ghana, où il eut l’opportunité de servir grandement la religion.

    Sur accord du troisième Calife, pendant sa tournée des pays européens, on a décidé d’organiser dans la mosquée Moubarak de Rabwah après la prière du Maghrib une assemblée consistant d’un discours éducatif quotidien de quinze minutes. Cela débuta le 7 juillet. Ces discours étaient écoutés avec grand intérêt : on y présentait des faits religieux.

    Sa’oud Khan comptait parmi les savants de la communauté qui avaient eu l’opportunité de faire des discours dans le cadre de ces assemblées. Lorsque le système de traduction des discours de la Jalsa Salana a été mis en place, le défunt eut l’honneur de traduire les discours du troisième Califerha en anglais et il rendit ce service jusqu’à la dernière Jalsa de Rabwah. Parmi les élèves du Professeur Sa’oud Khan Dehlvi, on compte Abdoul Wahab Adam du Ghana et Biké Adou qui avait vécu ici.

    En 1968, lorsqu’il retourna au Pakistan, le troisième Califerha nomma le Professeur Sa’oud Ahmad Khan Dehlvi comme enseignant au lycée Talim-ul-Islam en 1969.

    Le quatrième Calife nomma le Professeur Sa’oud Khan Saheb comme enseignant d’anglais à la Jamia Ahmadiyya pendant une année. Lorsqu’il fut affecté à la Jamia Ahmadiyya, il continua à enseigner au lycée Talim-ul-Islam. Le 2 mars 1987, il commença à servir à la Jamia Ahmadiyya, et il le fit pendant une année. Le frère aîné du Professeur Sa’oud Khan, Massoud Khan Dehlvi, qui était éditeur d’Al-Fazl, et qui est décédé il y a quelques années, avait pour habitude de dire : « Mon frère Sa’oud Ahmad est une bibliothèque ambulante. » C’est-à-dire, il avait beaucoup de connaissances et était un savant. Sa fille Rashida Saheba écrit : « Mon père était une personne emplie de compassion, très humble et un grand érudit. Il priait beaucoup, accomplissait la prière de Tahajjoud. Il avait un sens développé de l’hospitalité et était d’une grande modestie. » Tout ce qu’elle a écrit est vrai. Son neveu Nafis Ahmad Atiq, qui est missionnaire, écrit : « Le défunt était une personne humble, juste, qui avait confiance en Allah ; il était pieux et faisait preuve de simplicité. Sa fidélité et son enthousiasme pour servir la religion sont exemplaires pour toute personne qui a dédié sa vie. » Ce missionnaire ajoute : « Un jour, il m’a dit qu’il faut se vêtir et profiter des facilités de ce monde dans la mesure du raisonnable. Il n’est pas digne d’un Waqif-e-Zindagi qu’il s’adonne à la mode et qu’il ne recherche que le confort. Il était très pudique. »

    L’un des élèves de Sa’oud Khan, Aiké Aliassi, qui est Ghanéen, écrit : « Sa’oud Saheb était le premier vice-principal de l’école secondaire Talim-ul-Islam de 1950 à 1955. Le docteur S.P. Ahmed Saheb en était le premier principal. Sa’oud Saheb était un grand savant de la langue anglaise, de l’histoire anglaise, et de l’histoire de l’Europe. Je n’ai vu personne qui l’égalait en maitrise de la grammaire de la langue anglaise, en particulier l’analyse des phrases. » Et il ajoute : « Il a joué un rôle crucial dans l’amélioration de mon niveau de langue. »

    Mubashar Ayyaz, principal de la section sénior de la Jamia Ahmadiyya de Rabwah, écrit : « Le professeur Sa’oud Khan était une personne humble, sage, et savante. J’étais également étudiant quand il enseignait à la Jamia Ahmadiyya et jusqu’à la dernière année de la Jamia je l’ai vu se rendre à l’heure dans la salle de classe ; et il enseignait jusqu’à la dernière minute du cours. Les étudiants essayaient parfois de le distraire par diverses discussions afin de ne pas étudier, mais il l’évitait d’une belle manière, et non en étant sévère envers eux et il continuait son enseignement. » Il ajoute : « J’ai remarqué qu’il avait une grande considération à l’égard des étudiants qui avaient dédié leur vie, et si jamais dans la salle de classe il devait faire preuve de sévérité pour rappeler quelqu’un à l’ordre, il le faisait tout en préservant sa dignité. » Il continue : « Au tout début de la MTA, lorsque différentes émissions étaient enregistrées, Sa’oud Khan Saheb avait participé aux émissions qui portaient sur la vie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il était à un âge avancé, mais en dépit de cela il préparait lui-même l’intégralité des émissions avec beaucoup d’efforts, et il répartissait les questions entre nous. » Il ajoute : « Parfois, lors de la préparation des émissions les esprits s’échauffaient, et cela pouvait mener à des disputes au sujet du déroulé de l’émission ; mais comme le défunt était doux et modeste, aucun pli n’apparaissait sur son front, et on avait l’impression qu’aucune parole amère n’avait atteint son oreille. Si jamais une personne proférait de telles paroles, il souriait légèrement et reprenait en toute sérénité l’enregistrement de l’émission. »

    Après le décès du Professeur Sa’oud Khan, son voisin Fazal Ilahi Malik Saheb, éclatant en sanglots déclara : « Tout le monde n’a pas la chance d’avoir un tel voisin. Le défunt était une personne très simple et emplie de connaissance. »

    Il laisse derrière lui une fille et deux fils. L’un de ses fils Sa’ad Sa’oud Saheb sert actuellement en tant que président d’une Jama’at au Royaume-Uni. Qu’Allah exalte son rang. Comme je l’ai mentionné précédemment, en réalité il possédait des qualités plus exemplaires que celles que j’ai mentionnées. Le défunt éprouvait un énorme amour et une grande fidélité envers le Califat. Voire ces qualités dépassaient chez lui le seuil de l’ordinaire.

    Qu’Allah permette à ses enfants et à sa descendance d’être toujours attachés à la Jama’at, et qu’Il exalte continuellement son rang. Après la prière je dirigerai sa prière funéraire en l’absence de la dépouille.


    (Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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    Dévoués compagnons du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) https://islam-ahmadiyya.org/devoues-compagnons-du-saint-prophete-muhammad-s-a-w/ Wed, 30 Jan 2019 11:51:46 +0000 https://islam-ahmadiyya.org/devoues-compagnons-du-saint-prophete-muhammad-s-a-w/ Dans son sermon du 25 janvier 2019, Sa Sainteté le Calife a mentionné d'autres nobles compagnons du Saint Prophète Mohammad (s.a.w.) ayant participé à la bataille de Badr.

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  • Sermon du vendredi 25 janvier 2019, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Baitul-Futuh à Londres. Après le Ta’awudh, le Tashahoud et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

    Le premier des compagnons de Badr que j’évoquerai aujourd’hui se nomme Toufail Bin al-Harith qui était un membre de la tribu des Qurayshites. Sa mère se nommait Soukhaylah Bint Khouzâ’i. Après l’Hégire, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait établi un lien de fraternité entre Toufail Bin al-Harith et Moundhir Bin Muhammad. Selon d’autres récits, il avait établi ce lien avec Soufyan Bin Nasr.

    Toufail Bin al-Harith avait participé à la bataille de Badr en compagnie de ses frères ‘Oubayda et Houssain. De même, il avait accompagné le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) aux batailles d’Ouhoud et du fossé. Il est décédé en l’an 32 de l’Hégire à l’âge de 70 ans.

    Le deuxième compagnon se nomme Soulaym Bin ‘Amr al-Ansari, dont la mère s’appelait Oumm Soulaym Bint ‘Amr, et il appartenait au clan des Banou Salama de la tribu d’Al-Khazraj. Selon d’autres récits il se nommait Soulayman Bin ‘Amr. Il avait prêté allégeance [au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.)] en compagnie de 70 autres [Ansâr]. Il avait participé aux batailles de Badr et d’Ouhoud, et est tombé en martyr lors de cette dernière bataille. Son esclave, Antara, l’avait aussi accompagné.

    Le prochain compagnon se nomme Soulaym Bin al-Harith al-Ansari. Il appartenait au clan des Banou Dinar de la tribu d’Al-Khazraj. On dit aussi qu’il était un esclave des Banou Dinar. D’autres disent qu’il était le frère de Zahaq Bin al-Harith. Les récits rapportent ces deux faits à son sujet. Il avait participé à la bataille de Badr et est tombé en martyr lors de la bataille d’Ouhoud.

    Soulaym Bin Milhan al-Ansari est un autre compagnon. Sa mère se nommait Moulayka Bint Malik. Il était l’oncle maternel d’Anas Bin Malik et le frère d’Oumm Haram et Oumm Soulaym. Oumm Haram était la femme d’Oubada Bin Thamit. Oumm Soulaym était l’épouse d’Abou Talha al-Ansari : Anas Bin Malik, le serviteur du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), était son fils.

    Soulaym Bin Milhan al-Ansari avait participé dans les batailles de Badr et Ouhoud en compagnie de son frère Haram Bin Milhan. Tous deux sont tombés en martyrs lors de l’incident de Bi’r Ma’ouna.

    Trente-six mois après l’Hégire, au cours du mois de Safar, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait envoyé Moundhir Bin ‘Amr As-Sa’idi dans la région de Bi’r Ma’ouna. ‘Amir bin Ja’far est parti rencontrer le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et il a voulu lui offrir un présent ; celui-ci l’a refusé.

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) l’a invité vers l’islam : ‘Amir bin Ja’far n’a pas accepté l’islam mais ne s’en est pas éloigné non plus. ‘Amir bin Ja’far a demandé au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) d’envoyer avec lui quelques compagnons afin d’inviter vers l’islam les membres de sa tribu, tout en exprimant l’espoir qu’ils l’embrasseront. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répondu : « J’ai peur que les gens du Nejd ne tentent de leur nuire. »

    Amir bin Ja’far a déclaré : « Si quelqu’un tente de le faire, je leur accorderai ma protection. »

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a envoyé soixante-dix jeunes Qaris (lecteurs) du Saint Coran. Il avait choisi Moundhir Bin ‘Amr As-Sa’idi comme leur chef. C’est un récit que j’ai cité dans le passé. Ils ont campé à Bi’r Ma’ouna, le lieu d’abreuvage des Banou Soulaym, situé entre le terrain des Banou ‘Amir et Banou Soulaym. Ils y ont lâché leurs chameaux. Ils ont, dans un premier temps, envoyé Haram Bin Milhan avec le message du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) chez ‘Amir Bin Toufail. Sans même lire le message du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), il a tué Haram Bin Milhan. Ensuite, il a soulevé les Banou Amir contre les musulmans : mais ils ont résisté. Il a alors incité les clans de Soulaym Bin Usaya, Dhakwan et Rihil. Ces derniers l’ont accompagné et l’ont choisi comme chef. Étant donné que Haram Bin Milhan tardait à retourner, les musulmans ont avancé pour rencontrer les assaillants ; ceux-ci les ont entourés. L’ennemi était plus nombreux, une bataille a eu lieu et les compagnons du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ont été tués.

    Quand Soulaym Bin Milhan et Hakam Bin Kisan ont été entourés, ils ont déclaré : « Ô Allah ! Personne hormis Toi ne pourra transmettre nos salutations au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Transmets-lui nos salutations. »

    Lorsque l’ange Gabriel en a informé le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), il a répondu : « Que la paix soit sur eux aussi. »

    Ils ont dit à Moundhir Bin ‘Amr : « Si vous le souhaitez, je peux garantir votre sécurité. » Mais ils ont refusé et sont arrivés au lieu du martyre de Haram. Ils se sont battus jusqu’à tomber en martyrs. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Ils ont avancé afin de mourir. » C’est-à-dire, qu’ils sont partis à la rencontre de la mort consciemment.

    Ils se sont battus bravement en dépit de leur manque d’équipements et du fait qu’ils n’avaient pas l’intention de se battre.

    Soulaym Bin Qays al-Ansari avait pour mère Oumm Soulaym Bint Khalid. Soulaym Bin Qays al-Ansari était le frère de Khawlah Bint Qays, qui était l’épouse de Hamza. Soulaym avait participé dans les batailles de Badr, d’Ouhoud, et du fossé aussi bien que dans toutes les campagnes menées par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il est décédé lors du Califat d’Outhman.

    Thabit Bin Tha’laba, un autre compagnon, avait pour mère Oumm Unas Bint Sa’d. Il appartenait au clan des Banou Ouzra. Son père se nommait Tha’laba Bin Zayd et était aussi connu sous le nom d’Al-Jidh’, en raison de sa bravoure et de sa détermination. Thabit Bin Tha’laba était lui aussi nommé Al-Jidh’ : il avait pour enfants ‘Abdullah et Harith. Leur mère se nommait Umamah Bint ‘Outhman. Thabit était présent pour la bai’ah d’Aqabah en compagnie de 70 Ansar. Il avait participé aux batailles de Badr, d’Ouhoud, et du fossé, au traité de Houdaybiyya, à la bataille de Khaybar, à la conquête de La Mecque ainsi qu’à la bataille de Taïf, lors de laquelle il est tombé en martyr.

    Simak Bin Sa’d, un autre compagnon, avait pour père Sa’d Bin Tha’laba. Il était le frère de Bashir Bin Sa’d, le père de Nou’man Bin Bashir. Il avait participé à la bataille de Badr en compagnie de son frère Bashir ainsi qu’à la bataille d’Ouhoud. Il appartenait à la tribu d’Al-Khazraj. 

    Jabir Bin ‘Abdillah Bin Riyab était un autre compagnon : il faisait partie des six premiers Ansar ayant embrassé l’islam à La Mecque. Il avait participé à la bataille de Badr, d’Ouhoud, et du fossé ; en somme, à toutes les batailles menées par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

    Avant la première Bai’ah d’Aqabah, six individus parmi les Ansar rencontrèrent le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) à La Mecque. Ils se nommaient : As’ad Bin Dararah, ‘Awf bin al-Harith, Rafi’ Bin Malik Bin ‘Ajlan, Qoutbah Bin ‘Amir Bin Hadida, ‘Ouqbah Bin ‘Amir Bin Nabi et Jabir Bin ‘Abdillah Bin Riyab. Ils embrassèrent l’islam et à leur retour à Médine ils évoquèrent le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). J’en avais déjà mentionné les détails en relatant le récit d’Ouqbah Bin ‘Amir Bin Nabi. J’en refais mention ici brièvement. En partant ils dirent au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) que la guerre civile avait affaibli les gens de Médine et qu’il y régnait des dissensions. « Nous inviterons nos frères de Yathrib (Médine) vers l’islam : il ne serait pas étonnant qu’Allah nous réunisse par l’entremise de Son Envoyé. Une fois unis, nous sommes prêts à vous offrir toute aide nécessaire. » Après leur retour, l’islam a eu grand retentissement à Yathrib.

    Le Saint Prophète a passé cette année à la Mecque en se préoccupant des habitants de Yathrib et de leurs moyens tout en nourrissant de l’espoir. Il pensait souvent : « Voyons le résultat de ces six convertis, et s’il y a eu du succès et de l’espoir à Yathrib ou non. » Car ailleurs les autres tribus avaient non seulement rejeté le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) mais lui étaient très hostiles.

    Les gens de La Mecque et les chefs de Taïf avaient rejeté fortement la mission du Saint Prophète et, une à une, subissant leur influence, les différentes tribus d’Arabie l’avaient également refusé. Une lueur d’espoir commençait toutefois à briller à Médine suite à ces conversions. Or l’espoir était mince. Qui pourrait penser que ces six convertis pourraient faire face aux tempêtes d’afflictions, de persécution et de difficultés ? Ils ont prêché le message de l’islam. Mais d’autre part, l’hostilité et l’animosité des Mecquois prenaient de l’ampleur de jour en jour, car ils comprenaient bien que le moment était venu d’éradiquer l’islam.

    Si l’islam sortait de La Mecque et se répandait, il sera difficile de l’anéantir. C’est pour cette raison que les gens de La Mecque ont intensifié leur persécution. Or en dépit de cela le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et ses dévoués compagnons musulmans sont restés tout aussi inébranlables qu’une montagne. Rien ni personne ne pouvait les écarter de l’islam, de ses préceptes et de l’unicité divine. C’était une période délicate pour l’islam, période mêlée d’espoir et de crainte. On attendait voir le résultat de la conversion de ces quelques individus.

    L’année d’ensuite une délégation de Médine vint pour le Hajj. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) quitta son domicile, plein d’espoir, et partit à ‘Aqabah, près de Mina, jetant un œil ici et là. Soudainement, il remarqua un petit groupe de personnes de Yathrib, qui le reconnurent immédiatement. Ils se sont approchés et l’ont rencontré avec un amour et une sincérité extrêmes. Parmi eux se trouvaient les cinq convertis de l’année précédente et sept nouveaux. Ils appartenaient à la fois aux Aus et aux Khazraj. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a rencontré ces douze individus dans une vallée de La Mecque. Ils l’ont informé à propos de la situation à Yathrib. Ils ont prêté allégeance au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Leur serment a été la première brique de la fondation de l’islam à Médine. Ils ont promis au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) de croire en l’unicité de Dieu, de bannir le polythéisme, le vol, l’adultère, le meurtre, et la calomnie et d’obéir au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en toute bonne chose. Après le serment d’allégeance, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) leur a conseillé : « Si vous respectez ce serment, vous mériterez le paradis. Si vous flanchez, votre cas sera entre les mains d’Allah, Qui vous traitera comme bon Lui semble. »

    En tout cas, ils respectèrent fermement leur serment d’allégeance et firent montre de la plus grande fidélité à cet égard, favorisant ainsi l’expansion de l’islam à Médine, comme nous l’avons constatée.

    Moundhir Bin ‘Amrou Bin Khounais était un compagnon dont le nom d’emprunt était A’naq li-Yamout ou Al-Mou’niq lil-Mawt, c’est-à-dire celui qui va au-devant de la mort. Son père s’appelait ‘Amrou et il appartenait au clan des Banou Sa’adah de la tribu des Khazraj. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait nommé Moundhir Bin ‘Amrou et Sa’d Bin ‘Oubadah chefs ou responsables de leur tribu des Banou Sa’adah. Moundhir était un lettré même à l’époque de l’ignorance. Après son émigration, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a établi un lien de fraternité entre Moundhir et Toulayb Bin ‘Amr. Moundhir avait participé à la bataille de Badr et d’Ouhoud.

    Dans sa Sirat-Khataman-Nabiyyine, Mirza Bashir Ahmad relate : « [Moundhir] appartenait au clan des Banou Sa’ada de la tribu d’Al-Khazraj. Il était de tempérament soufi et est tombé en martyr à Bi’r Ma’ouna. »

    J’ai déjà mentionné cet incident en citant d’autres compagnons. J’évoque ici, brièvement, quelques autres faits relatés à propos de Moundhir Bin ‘Amrou dans l’ouvrage Sirat-Khataman-Nabiyyine.

    « Les tribus de Soulaym et Ghatfan occupaient la partie centrale du Nejd et ils complotaient avec les Qurayshites contre les musulmans dans le but d’anéantir l’islam. L’hostilité de ces tribus ennemies n’a cessé de prendre de l’ampleur, empoisonnant tout le Nejd de l’inimitié contre l’islam. Leur campagne portait ses fruits. Durant ces jours-là, un certain Abou Bara’a ‘Amir, qui était le chef des Banou ‘Amir, une tribu du centre de l’Arabie, partit à la rencontre du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). » C’est un incident que j’ai mentionné auparavant. « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui prêcha bienveillamment le message de l’islam. Apparemment il écouta le message avec beaucoup de passion mais n’embrassa pas pour autant l’islam. Il dit au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : « Envoyez avec moi quelques-uns de vos compagnons dans le Nejd, afin de prêcher à ses habitants le message de l’islam. J’ai l’espoir que les gens du Nejd ne rejetteront pas votre message. »

    Mais le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) répondit : « Je n’ai guère confiance dans les gens du Nejd. » Abou Bara’a répondit : « Ne vous en souciez pas. Je garantis leur sécurité. » »

    Étant donné qu’Abou Bara’a était chef de tribu et influant, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) crut en ses garanties et envoya un groupe de compagnons.

    Hazrat Mian Bashir Ahmad commente : « Ces faits ont été relatés dans les recueils d’histoire. Mais selon les hadiths de Boukhari des membres des clans de Rihil et Dhakwan de la fameuse tribu de Soulaym s’étaient présentés au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et ont exprimé leur intérêt dans l’islam et affirmant : « Aidez-nous contre les ennemis de l’islam. » Ils n’ont pas détaillé s’ils demandaient de l’aide militaire ou pour la prédication. En tout cas, ils ont demandé que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) envoie quelques musulmans. Sur ce, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a envoyé ce détachement. »

    Hazrat Mirza Bashir Ahmad Saheb ajoute : « Malheureusement, les récits sur l’incident de Bi’r Ma’ouna ont été confondus même dans le recueil d’Al-Boukhari. Deux incidents différents ont été mélangés dans les récits. D’où l’impossibilité de démêler ces faits à la lumière des annales de l’histoire et des hadiths de Boukhari. L’on n’arrive pas à discerner toute la vérité. »

    Hazrat Mirza Bashir Ahmad Saheb nous présente ici-bas la solution en ajoutant : « L’on est sûr en tout cas que les membres des clans de Rihil et Dhakwan s’étaient présentés au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et lui avaient demandé d’envoyer quelques musulmans. Pour faire concorder ces deux récits, l’on peut déduire que les gens des clans de Rihil et Dhakwan avaient accompagné Abou Bara’a al-’Amiri, chef de la tribu des Banou ‘Amir. Il a peut-être parlé en leur nom. D’ailleurs selon l’histoire, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) aurait affirmé : « Je ne suis pas tranquille à propos des gens du Nejd. » Abou Bara’a a répondu : « N’ayez crainte, je me porte garant et vos compagnons seront saufs. » Ceci indique qu’Abou Bara’a était accompagné des membres des clans de Rihil et Dhakwan, à propos desquels le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était inquiet. En l’an 4 de l’Hégire, lors du mois de Safar, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) envoya 70 Ansar sous la direction de Moundhir Bin ‘Amr al-Ansari. Ils étaient tous des Qaris et maîtrisaient le Coran. Ils se sont arrêtés au puits connu sous le nom de Bi’r Ma’ouna. Puis, Haram Bin Milhan, qui était l’oncle maternel d’Anas, est parti transmettre le message de l’islam à ‘Amrou Bin Toufail, le chef des Banou ‘Amir et neveu d’Aboul Bara’a al-’Amiri. Les autres compagnons sont restés en arrière. Quand Haram Bin Milhan s’est présenté, en tant qu’émissaire du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), à ‘Amir Bin Toufail, celui-ci et ses compagnons l’ont accueilli chaleureusement de manière hypocrite. Lorsque Haram Bin Milhan s’assit et commença à leur transmettre le message, des personnes malintentionnées firent signe à un malfrat qui donna un coup de lance par l’arrière à Haram bin Milhan. En tombant il déclara : « Allahou Akbar ! Par le Seigneur de la Ka’bah ! J’ai mérité le salut ! »

    ‘Amir bin Tufail ne s’est pas contenté du meurtre de cet émissaire du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il a incité les membres de sa tribu, les Banou ’Amir, à s’attaquer au reste des musulmans : mais ils ont refusé, citant la garantie offerte par Aboul Bara’a au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Sur ce, ‘Amir a recueilli les clans de Banou Rihil, Dhakwan et ‘Usayyah, membres de la tribu de Sulaym (c’est-à-dire, les mêmes tribus qui avaient envoyé leur délégation au Saint Prophète selon le récit de Boukhari) et afin d’attaquer ce petit groupe de musulmans sans défense. Quand ces gens perfides, assoiffés de sang les ont approchés, les musulmans ont déclaré : « Nous n’avons aucun grief contre vous. Nous venons seulement avec le message du Saint Prophète ; nous ne sommes pas venus nous battre. » Mais les infâmes ne les ont pas écoutés et les ont tous assassinés. Selon l’histoire, l’ange Gabriel a informé le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) à propos du martyre de ses compagnons à Bi’r Ma’ouna. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit à propos de Moundhir : « Il savait que le martyre l’attendait. Il s’est battu à l’instar de ses compagnons pour atteindre le martyre. » C’est pour cette raison qu’on le nommait A’naq li-Yamout ou Al-Mou’niq lil-Mawt. Les autres ont voulu offrir leur protection à Moundhir Bin ‘Amrou, mais celui-ci refusa.

    Sahal relate qu’Abou Usaid a présenté son fils Moundhir bin Abi Usaid au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) après sa naissance. L’Envoyé de Dieu l’a placé sur sa cuisse en présence d’Abou Usaid. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est occupé d’autre chose et on a enlevé le nourrisson de sa cuisse. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a demandé où était son fils quand il s’est libéré : Abou Usaid l’a informé qu’il l’avait envoyé à la maison. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a demandé le nom qu’il lui avait donné. Abou Usaid en a informé l’Envoyé de Dieu, qui a commenté qu’il s’appellera dorénavant Moundhir.

    Il ne s’agit pas du Moundhir [tombé en martyr].

    Les commentateurs présentent la raison derrière ce changement de nom. L’oncle d’Abou Usaid s’appelait Moundhir bin ‘Amrou et il était tombé en martyr à Bi’r Ma’ouna. [Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.)] lui a donné ce nom en mémoire du défunt afin qu’il soit son successeur.

    Une autre raison en était que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) souhaitait maintenir vivant les noms de ses compagnons bien-aimés. À cet égard, il donnait leurs noms à leurs proches.

    Ma’abid Bin ‘Abad était aussi connu comme Abou Houmaysah. Son père se nommait ‘Abad Bin Qushayr.

    On dit aussi qu’il s’appelait Ma’abid Bin ‘Abada ou Ma’abid Bin ‘Ammara appartenait au clan des Banou Salim Bin Ghanam Bin ‘Awf de la tribu de Khazraj. Son nom d’emprunt était Abou Houmaysah, selon certains ou Abou Khoumaysah ou Abou Ousaymah selon d’autres. Il avait participé aux batailles de Badr et d’Ouhoud.

    ‘Adi Bin Oubayy al-Zaghbâ al-Ansari était un autre compagnon dont le père se nommait Sinan Bin Sabî’ Bin Tha’laba. Il est décédé au cours du Califat d’Oumar. Il appartenait au clan de Jouhaym des Ansar et avait participé à la bataille de Badr, d’Ouhoud, du fossé et à toutes les campagnes menées par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Celui-ci l’avait envoyé en compagnie de Basbâs Bin ‘Amrou, avant la bataille de Badr, pour se renseigner sur la caravane d’Abou Soufyane. Ils étaient partis loin au point de se rapprocher de la côte.

    Basbâs bin ‘Amrou et ‘Adi Bin Oubayy al-Zaghbâ ont attaché leur chameau tout près d’une colline dans la région de Badr. Il y avait un abreuvoir dans les alentours et ils ont rempli leurs gourdes d’eau. Majdi Bin ‘Amr al-Jouhni était tout près du réservoir d’eau. Les deux compagnons ont entendu deux femmes qui conversaient. L’une disait à l’autre : « Demain ou après-demain la caravane passera par ici. Je trouverai de quoi te rembourser. »

    Cette conversation entre les deux femmes offrait en soi un renseignement. Majdi a déclaré : « C’est bien. » Et il a quitté les deux femmes. ‘Adi Bin Oubayy al-Zaghbâ et Basbâs bin ‘Amrou ont rapporté au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) la conversation des deux femmes sur l’arrivée de la caravane des mécréants. C’est ainsi qu’ils transmettaient ces informations. Apparemment, il s’agissait d’une [banale] conversation entre deux femmes, mais ils en avaient saisi l’importance et su à propos de l’arrivée de la caravane. 

    ‘Adi Bin Oubayy al-Zaghbâ est décédé lors du Califat d’Oumar.

    Rabi’ Bin Iyas était un compagnon du clan des Banou Lawdhan de la tribu Ansari des Khazraj. Il avait participé à la bataille de Badr en compagnie de son frère Waraqa Bin Iyas. Il était aussi présent lors de la bataille d’Ouhoud.

    ‘Oumayr Bin ‘Amir al-Ansari était un autre compagnon dont le nom d’emprunt était Abou Dawoud. Son père se nommait ‘Amir Bin Malik et sa mère Nailah Bint Abi ‘Asim. ‘Oumayr appartenait à la tribu de Khazraj des Ansar et il était plus connu sous son nom d’emprunt, Abou Dawoud. Il avait participé aux batailles de Badr et d’Ouhoud en compagnie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

    Oumm ‘Ammara relate : « Abou Dawoud al-Mâzini, c’est-à-dire ‘Oumayr, et Soulayt Bin ‘Amrou étaient sortis pour la Bai’ah d’Aqabah. Mais ils étaient en retard et surent que les autres avaient d’ores et déjà prêté le serment d’allégeance. Par la suite, ils prêtèrent allégeance par l’entremise d’Asad Bin Dararah qui était présent la nuit d’Aqabah et qui était un des chefs. Selon un récit, ‘Oumayr était celui qui avait tué Abou Al-Bakhtari lors de la bataille de Badr.

    Sa’d Mawla Hatib Bin Oubayy Balta’a était un autre compagnon appartenant à la tribu des Banou Kalb. Sa’d Bin Khawli était l’esclave affranchi de Hatib Bin Oubayy Balta’a. Selon Abou Ma’shar il appartenait à la tribu des Banou Mazhaj. Selon d’autres, il serait originaire de la Perse. Sa’d Bin Khawli était asservi à Hatib Bin Oubayy Balta’a et ce dernier le traitait avec une grande compassion. Sa’d Bin Khawli avait participé aux batailles de Badr et d’Ouhoud en compagnie de Hatib Bin Oiubayy Balta’a. Il est tombé en martyr lors de la bataille d’Ouhoud.

    Le Calife ‘Oumar avait fixé une pension pour ‘Abdoullah Bin Sa’d, le fils de Sa’d.

    Abou Sinan Bin Mihsan, un autre compagnon, avait pour père Mihsan Bin Hassan. Abou Sinan était son nom d’emprunt. Son nom d’origine était Wahab Bin ‘Abdillah. On disait aussi qu’il se nommait ‘Abdoullah Bin Wahab. Selon des sources plus authentiques son nom était Wahab Bin Mihsan. Abou Sinan Bin Mihsan était le frère d’Oukasha Bin Mihsan. Il était l’aîné. Selon certains récits il était deux ans, dix ans, voire 20 ans plus âgé qu’Oukasha.

    Son fils se nommait Sinan Bin Abi Sinan. Il avait participé aux batailles de Badr, d’Ouhoud et du fossé. Selon certains récits, Abou Sinan Bin Mihsan al-Asadi était le premier à prêter allégeance lors de la Bai’ah Ridwan. Or, ce récit n’est pas avéré étant donné qu’Abou Sinan est décédé en l’an 5 de l’Hégire à l’âge de quarante ans lors du siège des Banou Quraidhah. Son fils Sinan Bin Abi Sinan avait prêté le serment d’allégeance ce jour-là.

    Abou Sinan Bin Mihsan avait trépassé quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait assiégé les Banou Quraidhah. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) l’avait fait enterrer dans le cimetière de ces derniers.

    Qays Bin Al-Sakan était un autre compagnon. Son nom d’emprunt était Abou Zayd. Son père s’appelait Sakn Bin Za’ourâ. Il appartenait au clan des Banou ‘Adi de la tribu des Khazraj. Qays était plus connu par son nom d’emprunt Abou Zayd. Il avait participé aux batailles de Badr, d’Ouhoud, du fossé et à toutes les campagnes menées par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il faisait partie de ces compagnons qui avaient recueilli le Coran [en un volume] à l’époque du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

    Anas Bin Malik rapporte : « Quatre compagnons parmi les Ansar réunirent le Coran [en un volume] à l’époque du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Ils se nommaient : Zayd Bin Thatib, Mu’adh Bin Jabl, Oubayy bin Ka’b et Abou Zayd, c’est-à-dire Qays Bin Al-Sakan. »

    Anas raconte qu’Abou Zayd était son oncle maternel.

    En l’an 8 de l’Hégire, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) envoya Abou Zayd al-Ansari et ‘Amrou Bin As-Sahmi pour transmettre une lettre à ‘Oubayd et Ja’far, les deux fils de Jouloundi, pour les inviter vers l’islam. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) leur a dit : « S’ils acceptent la vérité, et obéissent à Allah et à Son messager, ‘Amrou sera leur Emir et Abou Zayd leur Imam pour la Salat. 

    Aux yeux du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), Abou Zayd était peut-être plus religieux ou connaissait mieux le Coran.

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ajouta : « [Ces deux compagnons] diffuseront le message de l’islam et leur enseigneront les préceptes du Coran et de la Sounnah. »

    Ces deux compagnons sont partis pour Oman et rencontrèrent ‘Oubayd et Ja’far sur la côte. Ils leur présentèrent la lettre du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Tous les deux embrassèrent l’islam et ils invitèrent les autres tribus arabes de la région vers l’islam.

    L’islam s’est répandu là-bas par l’entremise de la prédication. Ils n’ont pas eu recours à la violence. En tout cas ces tribus embrassèrent l’islam. ‘Amr et Abou Zayd demeurèrent à Oman jusqu’au décès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Selon certains, Abou Zayd était retourné à Médine avant cet événement.

    Qays (Abou Zayd) est tombé en martyr le jour de Jisr. Une bataille fit rage durant le califat d’Oumar entre [les musulmans] et les Persans. Un pont fut jeté sur l’Euphrate et c’est pour cette raison que cette bataille était connue sous le nom de la bataille de Jisr.

    Abou Al-Yasr Ka’b Bin ‘Amrou était un autre compagnon. Son nom d’emprunt était Abou Al-Yasr : il appartenait à la tribu des Banou Salama. Son père se nommait ‘Amr Bin ‘Abad et sa mère Nasiba Bint Azhar : elle était de la tribu des Banou Salama. Abou Al-Yasr était présent lors de la Bai’ah d’Aqabah et avait aussi participé à la bataille de Badr.

    Lors de la bataille de Badr, il avait emprisonné ‘Abbas. Il avait arraché le drapeau des mécréants des mains d’Abou ‘Aziz bin ‘Amir. Il avait participé dans plusieurs autres batailles aux côtés du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Après le décès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), il participa également dans la bataille de Siffin, aux côtés d’Ali. Selon un récit, ce fut ‘Oubayd bin Aws qui avait emprisonné ‘Abbas pendant la guerre de Badr. Ibn ‘Abbas rapporte que la personne qui avait emprisonné ‘Abbas lors de la bataille de Badr s’appelait Abou Al-Yasr. À cette époque Abou Al-Yasr était tout maigre. Lors de la bataille de Badr, il était un jeune homme de 20 ans, alors qu’Abbas était bien bâtie. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) demanda à Abou Al-Yasr : « Comment as-tu réussi à emprisonner ‘Abbas alors que tu es très maigre, et lui est très grand et costaud ? » Sur ce il répondit : « Ô Prophète d’Allah, une personne que je n’avais jamais vue auparavant m’avait aidé dans cette tâche, je ne l’ai plus revue depuis. » Quand il décrivit cette personne au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), celui-ci répondit : « Certainement, un noble ange t’a apporté son aide. »

    Ibn ‘Abbas déclare : « Lors de la bataille de Badr, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait déclaré : « Celui qui tuera l’ennemi, obtiendra ceci et cela. » Les musulmans tuèrent 70 mécréants et ils en emprisonnèrent 70 autres. Abou Al-Yasr apporta deux prisonniers, et il dit : « Ô Messager d’Allah, vous nous aviez promis que celui qui tuerait (les mécréants) obtiendrait ceci et cela, et de même celui qui emprisonnerait (les mécréants) obtiendrait ceci et cela. J’ai amené deux prisonniers. » Selon un récit, lors de la bataille de Badr, ce fut Abou Al-Yasr qui avait tué Abou Al Bakhtari.

    Salama bint Maqil relate : « J’étais l’esclave de Habbab bin ‘Amrou, et j’ai eu un fils de lui. Après son décès, sa femme m’avait dit que je serais vendue pour rembourser les dettes qu’avaient contractées Habbab. »

    Salama alla voir le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et lui décrivit toute la situation. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) demanda aux gens : « Qui est responsable des biens de Habbab bin ‘Amrou ? » On lui répondit qu’il s’agissait de son frère, Abou Al-Yasr. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) le fit venir et lui dit : « Ne vends pas cette esclave, mais affranchis-la ; et lorsque tu apprendras que j’ai reçu des esclaves, vient me voir, je te donnerai en échange un autre esclave. » Il en fut ainsi. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) la fit libérer, et lui accorda en échange un autre esclave.

    Hazrat Mirza Bashir Ahmad Saheb relate un récit dans son ouvrage Sirat Khataman-an-Nabiyin : « ‘Oubada bin Walid rapporte qu’un jour nous avons rencontré le compagnon du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), Abou Al-Yasr. Il était accompagné d’un esclave, et nous avons observé qu’il portait un châle à raies et un châle du Yémen et de même son esclave portait un châle à raies et un châle du Yémen. Je lui demandai : « Cher oncle, pourquoi n’as-tu pas porté le châle à raies de ton esclave, lui donnant en échange ton châle du Yémen, ou pourquoi n’as-tu pas pris son châle du Yémen en lui donnant en échange ton châle à raies, afin que vous puissiez tous les deux porter des châles d’un même motif ? » Le rapporteur relate que Abou Al-Yasr posa sa main sur sa tête et fit des supplications pour lui, et ensuite il lui dit : « Cher neveu, mes yeux ont vu, et mes oreilles ont entendus, et mon cœur a absorbé que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) déclarait : « Nourrissez vos esclaves de ce que vous mangez et vêtez-les avec ce que vous portez. » J’apprécie grandement [le fait] de partager avec mon esclave les biens de ce monde dont je profite, afin qu’au Jour du Jugement mes récompenses ne diminuent pas. » »

    Tels étaient ces gens qui ont gagné la satisfaction Allah l’Exalté, qui mettaient minutieusement en pratique les paroles du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) – ils avaient le souci permanent de gagner la satisfaction d’Allah ; ils étaient assoiffés du contentement divin.

    Abou Al-Yasr rapporte : « Une partie de mes biens était en possession d’une personne appartenant aux Banou Haram. Je lui avais prêté une certaine somme d’argent, et il devait me rembourser cette dette. Lorsque je suis parti là-bas, j’ai présenté mes salutations, et j’ai demandé où se trouvait cet homme ; on m’a répondu qu’il était chez lui. Mais les gens de son foyer m’ont dit qu’il n’y était pas. » Il ajouta : « Son fils, qui était proche de la majorité m’a approché et je lui ai demandé : « Où se trouve ton père ? » Il m’a répondu : Lorsqu’il a entendu votre voix, il s’est caché derrière le lit de ma mère. » Abou Al-Yasr ajoute : « Je lui ai demandé de sortir et de venir auprès de moi car je savais où il se cachait. » Abou Al-Yasr ajoute : « Il est sorti de sa cachette, et je lui ai demandé : « Pourquoi te cachais-tu ? » Il a expliqué : « Par Allah, je vais te dire la vérité et je ne mentirai pas. Par Allah, j’ai eu peur de te mentir, de te faire une promesse et ensuite de ne pas être en mesure de la respecter. »

    Il avait peur de sortir, de mentir, de promettre qu’il lui remboursera tel ou tel jour, et de ne pas être en mesure de respecter sa promesse. Ensuite il a ajouté : « Vous êtes le compagnon du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), et je jure au nom d’Allah que je suis en difficulté. » Abou Al-Yasr relate : « Je lui ai demandé : « Tu le jures au nom d’Allah ? » Il a répondu : « Je le jure au nom d’Allah. » Je lui ai demandé de nouveau : « Le jures-tu au nom d’Allah ? » Je lui ai demandé de nouveau s’il le jurait au nom d’Allah, et s’il était vraiment en difficulté. Il m’a répondu : « Je le jure au nom d’Allah. » Il ajoute : « Je lui ai demandé une troisième fois, le jures-tu au nom d’Allah ? Il m’a dit : « Oui, je le jure au nom d’Allah ! » Abou Al-Yasr relate qu’il est allé chercher le contrat et a effacé la somme due et lui a dit : « Si un jour tu as les moyens de rembourser ta dette alors tu me rembourseras ; au cas échéant, je te libère de ta dette. » Montrant ses yeux et ses oreilles, et pointant vers son cœur il ajouta : « La vue de mes yeux, l’ouïe de mes oreilles, et ce que mon cœur a appris sont témoins que j’ai entendu le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) dire qu’Allah accordera une place privilégiée auprès de Lui à celui qui accorde du répit à son débiteur ou qui lui pardonne l’intégralité de sa dette. Pour cette raison, j’ai pardonné ta dette, car je recherche la proximité d’Allah. »

    Ceci est un autre exemple démontrant à quel point ils craignaient Allah le Très-Haut et recherchaient Sa satisfaction. Ils ne souhaitaient qu’obtenir la satisfaction d’Allah l’Exalté, et non un bénéfice mondain.

    Abou Al-Yasr était très vigilant lorsqu’il présentait des hadiths. Une fois il rapporta deux hadiths d’Oubada bin Walid, et en les relatant il pointait vers ses yeux et ses oreilles avec ses doigts, et disait que ces yeux et ces oreilles avaient vu et entendu le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) dire ceci et cela. Abou Al-Yasr avait un fils qui s’appelait ‘Amir, enfanté par Oumm ‘Amrou. Oumm ‘Amrou était la tante paternelle de Jabir bin ‘Abdillah. Il avait un autre fils qui s’appelait Yazid bin Abi Yasser, qui a été enfanté par Loubaba bint al-Harith. Il avait un autre fils qui se prénommait Habib, dont la mère était Oumm Walad. Il avait une fille prénommée ‘Aïcha, dont la mère était Oumm Rou’ya. Il avait également pris part à la bataille de Badr : à l’époque il était âgé de vingt ans. Il décéda en l’an 55 de l’Hégire, à l’époque de l’Amir Mu’awiyah.

    Ces compagnons avaient une grandeur étonnante. Ils nous ont montré comment être fidèles envers Allah l’Exalté, et comment Le craindre. Ayant accepté du fond du cœur les commandements du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), ils nous ont montré comment faire preuve d’une obéissance indéfectible. Qu’Allah le Très-Haut exalte le rang de ces personnes !


    (Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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    Amir Bin Fuhayra – fidèle compagnon du Saint Prophète (s.a.w.) https://islam-ahmadiyya.org/amir-bin-fuhayra-fidele-compagnon-du-saint-prophete-s-a-w/ Thu, 24 Jan 2019 08:59:29 +0000 https://islam-ahmadiyya.org/amir-bin-fuhayra-fidele-compagnon-du-saint-prophete-s-a-w/ Dans son sermon du 18 janvier 2019, Sa Sainteté le Calife a évoqué Amir Bin Fuhayra, un dévoué serviteur de l'Islam et du Saint Prophète (saw).

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  • Sermon du vendredi 18 janvier 2019, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Baitul-Futuh à Londres. Après le Ta’awudh, le Tashahoud et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

    Aujourd’hui j’évoquerai ‘Amir ibn Fouhayra. L’histoire relate de longs récits à son sujet. Il a joué un rôle prépondérant lors de certains événements historiques de l’islam, qu’il est important de mentionner. Son nom d’emprunt était Abou ‘Amr et il appartenait à la tribu des Adat. Il était l’esclave abyssinien de Toufail Bin ‘Abdillah Bin Sakhbara, qui était le demi-frère d’Aïcha : ils avaient tous deux la même mère mais étaient de pères différents. ‘Amir ibn Fouhayra était parmi les premiers musulmans. Il avait embrassé l’islam avant que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ne se rendît à Dar al-Arqam ; et il était le berger d’Abou Bakr (r.a.). ‘Amir ibn Fouhayra a été âprement persécuté par les mécréants après sa conversion à l’islam. Abou Bakr (r.a.) l’a acheté et l’a affranchi.

    Lors de l’émigration à Médine, lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et Abou Bakr (r.a.) se trouvaient dans la grotte de Thawr, ‘Amir ibn Fouhayra faisait paître les chèvres d’Abou Bakr (r.a.). Ce dernier lui avait ordonné de mener les chèvres dans leur direction. ‘Amir ibn Fouhayra les faisait paître durant toute la journée et durant la soirée il les dirigeait vers la grotte de Thawr. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et Abou Bakr (r.a.) profitaient ainsi du lait de ces chèvres.

    Quand ‘Abdoullah Bin Abi Bakr partait rencontrer le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et Abou Bakr (r.a.), ‘Amir ibn Fouhayra suivait derrière afin d’effacer les traces de ses pas, pour dissiper les doutes des Kouffar sur ses mouvements. ‘Amir ibn Fouhayra a accompagné le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et Abou Bakr (r.a.) lorsqu’ils ont quitté la grotte de Thawr pour se rendre à Médine. Abou Bakr (r.a.) l’a placé derrière lui sur sa monture. Un polythéiste issu de la tribu des Bani ad-Dil leur a servi de guide.

    Après l’émigration le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a établi un lien de fraternité entre ‘Amir ibn Fouhayra et Harith Bin Aws Bin Mu’adh. ‘Amir ibn Fouhayra avait participé dans les batailles de Badr et d’Ouhoud et il est tombé en martyr lors de l’incident de Bi’r Ma’ouna à l’âge de quarante ans.

    Avant l’émigration, Abou Bakr (r.a.) avait affranchi sept esclaves qui étaient persécutés dans la voie d’Allah. Bilal et ‘Amir ibn Fouhayra en faisaient partie.

    ‘Aïcha relate comme suit l’événement de l’émigration. « Un jour, dit-elle, nous étions assis chez Abou Bakr au milieu de la journée quand quelqu’un vint lui dire : « Voici le Messager d’Allah (s.a.w.) qui arrive voilé. » Il vint à une heure à laquelle il n’avait pas l’habitude de nous rendre visite. Abou Bakr dit : « Puissent mon père et ma mère être sacrifiés pour lui ! Il ne doit venir que pour une affaire grave ! »

    Elle poursuit : « À son arrivée, le Messager d’Allah (s.a.w.) demanda et obtint l’autorisation d’entrer. Puis il dit à Abou Bakr : « Fais sortir ceux qui sont avec toi. » Abou Bakr lui répondit : « Que mon père et ma mère soient sacrifiés pour vous. Ils ne sont que votre famille ! » C’est-à-dire qu’il n’y avait qu’Aïcha et sa mère. 

    Puis le Messager (s.a.w.) reprit : « J’ai reçu l’autorisation d’émigrer. » Abou Bakr lui dit : « Prenez-moi avec vous, ô Envoyé d’Allah ! Que mon père et ma mère soient sacrifiés pour vous ! ». Le Messager d’Allah (s.a.w.) dit : « Oui, tu peux venir avec moi. »

    Abou Bakr dit : « Que mon père et ma mère soient sacrifiés pour vous ! Prenez l’une de mes montures que voici. Le Messager d’Allah (s.a.w.) dit : « Je la prends contre son prix. » ‘Aïcha poursuit : « J’ai préparé les montures et les ai munies de provisions conservées dans un sac de peau. Asma, fille d’Abou Bakr, découpa une partie de sa ceinture pour attacher la bouche du sac. Depuis lors, elle fut connue sous le nom de Dhât-un-Nitâqayn. ‘Aïcha poursuit : « Le Messager d’Allah et Abou Bakr se rendirent à Thawr et s’y cachèrent pendant trois nuits. Abdoullah ibn Abou Bakr, un jeune homme intelligent et habile, passait la nuit à leurs côtés et les quittait à l’aube pour se retrouver au matin à La Mecque avec les Qurayshites comme s’il avait passé la nuit parmi eux. Il écoutait bien tout ce qu’ils complotaient et profitait ensuite de l’obscurité de la nuit pour rejoindre le Prophète et son compagnon afin de les en informer.

    ‘Amir ibn Fouhayra, un esclave affranchi d’Abou Bakr, conduisait son troupeau vers les lieux, puis mettait à leur disposition une chèvre laitière à une heure avancée de la nuit et ils en trayaient du lait. Puis ‘Amir revenait vers la fin de la nuit pour rappeler les chèvres et il répéta ce geste chaque soir durant trois nuits.

    Le Messager d’Allah (s.a.w.) et Abou Bakr louèrent les services d’un guide issu des Bani ad-Dil, eux-mêmes issus des Bani ‘Abd Ady. L’homme était un bon guide. Il s’était lié par engagement à la famille d’As Bin Wa’il. Il partageait encore les croyances des Quraychites, mais le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et Abou Bakr (r.a.) lui firent confiance et lui remirent leurs montures et lui donnèrent rendez-vous après trois jours. Il devait se rendre auprès d’eux au matin [du jour fixé]. Il partit avec eux en compagnie d’Amir ibn Fouhayra, puis il les engagea dans une route côtière. »

    Ce récit est tiré du Sahih Al-Boukhari.

    Souraqa ibn Malik ibn Jou’choum raconte : « Des émissaires des Quraychites virent nous proposer une prime pour la capture du Messager d’Allah (s.a.w.) et d’Abou Bakr. La récompense devait revenir à celui qui les tuerait ou les capturerait. Je me trouvais dans une assemblée de ma tribu, les Bani Moudlidj, quand un homme vint vers nous. »

    Ils étaient en train de délibérer comment ils devaient attraper le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ou s’ils devaient le tuer.

    Le visiteur déclara : « Souraqa ! Je viens d’apercevoir des silhouettes sur la côte et je pense qu’il s’agit de Mohammad (s.a.w.) et ses compagnons. Souraqa dit : « J’ai tout de suite compris que c’était bien eux, mais j’ai dit à l’homme : « Non, ce ne sont pas eux, tu as dû voir untel et untel partis pour nous renseigner. » Je suis resté un peu de temps dans l’assemblée.

    Souraqa était appâté par le gain. Il avait peur que l’autre ne prenne la récompense.

    « J’ai repoussé ce qu’il disait. Puis je me suis levé et je suis rentré [chez moi] et j’ai donné à ma domestique l’ordre de sortir mon cheval et de le conduire vers la colline pour le cacher en attendant mon arrivée. Et puis j’ai pris ma lance et j’ai quitté la maison par l’arrière, traînant la lance tout en maintenant sa pointe très bas. Et puis je suis monté sur mon cheval et l’ai éperonné. Quand je me suis trouvé à proximité d’eux (d’Abou Bakr et du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.)) le cheval a fait un faux pas et je suis tombé. Et puis je me suis relevé et j’ai pris une flèche de mon carquois et en ai sorti des flèches de divination, pour savoir si j’allais les rattraper ou pas. La flèche qui est sortie indiquait le contraire de ce que je voulais. C’est-à-dire que selon la prédiction je ne pourrais pas les attraper. Je me remis à cheval sans tenir compte de l’indication donnée par les flèches.

    Le cheval m’a rapproché du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) de sorte que j’entendais sa récitation du Coran. Le Prophète (s.a.w.) ne regardait pas derrière lui contrairement à Abou Bakr qui, lui, le faisait souvent. Les pattes avant de mon cheval se sont alors enfoncées dans la terre jusqu’aux genoux et je suis tombé. Et puis j’ai crié dans les oreilles du cheval et, à peine a-t-il tiré ses sabots de la terre qu’une poussière s’en est dégagée pour montrer vers le ciel comme de la fumée. J’ai encore consulté mes flèches et ai découvert le résultat que je n’aimais pas, notamment que je ne pourrais pas attraper le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). C’est alors que je leur ai annoncé qu’ils étaient en sécurité. Ils se sont arrêtés étant donné que je n’avais plus de mauvaise intention. J’ai monté mon cheval et je me suis rendu auprès d’eux. »

    Étant donné que son intention était bonne, la monture a avancé et il s’est rapproché du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ou peut-être qu’ils s’étaient arrêtés.

    Souraqa raconte : « Après avoir été confronté à des entraves, j’ai eu le pressentiment que le message du Prophète (s.a.w.) triompherait. Je lui ai dit que sa tribu avait mis sa tête à prix et lui ai raconté ce que les gens voulaient faire d’eux et leur ai proposé des provisions, mais ils n’ont rien voulu prendre de moi et ne m’ont rien demandé. Mais le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) m’a recommandé : « Ne dis rien à propos de notre voyage. » »

    Souraqa a déclaré : « Je lui ai demandé d’écrire un pacte garantissant ma sécurité. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a donné à ‘Amir ibn Fouhayra, l’ordre de l’écrire sur un bout de peau. Puis le Messager d’Allah (s.a.w.) partit. »

    Selon Ibn Chihab : « D’après ‘Ourwa bin Zoubayr, le Messager d’Allah (s.a.w.) rencontra Zoubayr au sein d’une caravane de commerçants musulmans revenant de la Syrie. Zoubayr offrit au Messager d’Allah (s.a.w.) et à Abou Bakr des tissus blancs.

    Quand les musulmans de Médine apprirent que le Messager d’Allah (s.a.w.) avait quitté La Mecque, ils se rendirent chaque matin à la plaine de Harra et l’attendaient jusqu’au moment où la chaleur de la journée devenait intense, puis ils rentraient chez eux. Un jour ils rentraient après une longue attente quand, arrivés chez eux, ils furent alertés par un juif qui était monté sur une forteresse pour chercher quelque chose. Il aperçut, peu à peu, le Prophète (s.a.w.) et ses compagnons, tout de blanc vêtus, et il ne put s’empêcher de crier à tue-tête : « Ô peuple arabe ! Voici votre chef que vous attendiez. »

    Il savait que les musulmans l’attendaient tous les jours.

    « Les musulmans se saisirent de leurs armes et allèrent accueillir le Messager d’Allah (s.a.w.) à l’entrée de la [plaine de] Harra. Il s’orienta avec eux vers la droite et s’installa dans le campement des Bani ‘Amr ibn ‘Awf au cours d’un lundi du mois de Rabi’ al-awwal. Abou Bakr se mit debout devant les gens tandis que le Messager d’Allah (s.a.w.) resta assis. Les Ansâr, qui n’avaient jamais vu le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), sont venus et ont commencé à saluer Abou Bakr. Quand les rayons du soleil atteignirent le Messager (s.a.w.), Abou Bakr étendit son pagne pour l’en protéger et s’est alors que les gens reconnurent le Messager d’Allah (s.a.w.). Celui-ci resta au sein des Bani ‘Amr ibn ‘Awf un peu plus de dix nuits et fonda la première mosquée bâtie sur une base de Taqwa (piété) et y fit une prière. Et puis il se réinstalla sur sa monture et les gens marchèrent à ses côtés jusqu’à ce que sa chamelle se couchât à l’emplacement de son (actuelle) mosquée à Médine. Des musulmans l’utilisaient comme lieu de prière, mais, auparavant, le terrain avait appartenu à Sahl et Souhayl qui y exposaient des dattes à sécher. Ces deux garçons étaient des orphelins pris en charge par As’ad Ibn Zourarah. Quand la chamelle se coucha, le Messager d’Allah (s.a.w.) dit : « C’est ici notre résidence, s’il plaît à Allah. » Et puis il fit convoquer les garçons et leur demanda de lui vendre le terrain. Et ils lui dirent : « Non. Nous vous l’offrons, ô messager d’Allah ! » Celui-ci refusa de l’accepter comme un cadeau ; il l’acheta et se mit à y construire sa mosquée. Il portait des briques comme les autres et disait :

    هَذَا الْحِمَالُ لَا حِمَالَ خَيْبَرْ هَذَا أَبَرُّ رَبَّنَا وَأَطْهَرْ

    « Cette charge n’est pas comme celle de Khaybar

    Elle est bien meilleure et plus pure, ô notre Maître ! »

    اللَّهُمَّ إِنَّ الأَجْرَ أَجْرُ الآخِرَهْ فَارْحَمْ الأَنْصَارَ وَالْمُهَاجِرَهْ

    « Mon Seigneur ! La vraie récompense est celle de l’Au-delà

    Accorde Ta miséricorde aux Ansâr et aux immigrés. » »

    Ce récit est tiré d’Al-Boukhari.

    Le Mouslih Maw’oud (r.a.) a aussi relaté l’évènement de l’immigration dans son style particulier. Je vous présente ses commentaires.

    Il dit : « Il n’y avait plus de musulmans à La Mecque, à l’exception de quelques esclaves convertis, du Saint Prophète (s.a.w.) lui-même, d’Abou Bakr (r.a) et d‘Ali(r.a). Les Mecquois se rendirent compte que leur proie allait leur échapper. Les chefs se réunirent à nouveau et décidèrent qu’ils devaient alors tuer le Prophète (s.a.w.). Or, il apparaît que par une intention divine spéciale, la date qu’ils choisirent pour tuer le Prophète (s.a.w.) était aussi celle choisie pour sa fuite. Tandis que le groupe mecquois se rassemblait devant la maison du Prophète (s.a.w.) dans l’intention de le tuer, celui-ci quittait son domicile à la faveur de la nuit. Les Mecquois doivent avoir craint que le Prophète (s.a.w.) ne devançât leur vil dessein, aussi prirent-ils des précautions à tel point que, lorsque le Saint Prophète (s.a.w.) lui-même passa devant eux, ils le prirent pour un autre, et s’écartèrent pour ne pas se faire remarquer.

    Ils craignaient que cet individu n’allât informer le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) de leur présence et de leur intention. C’est pour cette raison qu’ils s’écartèrent de lui.

    « L’ami le plus proche du Prophète (s.a.w.), Abou Bakr(r.a), avait été informé de son plan la veille ; après s’être rejoints, tous deux quittèrent La Mecque pour aller se réfugier dans une grotte appelée Thawr, située sur une colline à six ou sept kilomètres de là. Quand les Mecquois apprirent la fuite du Prophète (s.a.w.), ils rassemblèrent des hommes qu’ils lancèrent à sa poursuite. Conduits par un traqueur, ils atteignirent la grotte de Thawr où le Saint Prophète (s.a.w.) et Abou Bakr (r.a) s’étaient cachés. Debout devant l’entrée de cette même grotte, le traqueur déclara que, de deux choses l’une : ou bien Muhammad (s.a.w.) était dans la grotte ou bien il était monté au ciel. Abou Bakr (r.a) entendit cela et le cœur lui manqua. « L’ennemi nous a presque découverts et ils entreront bientôt dans la grotte ! », murmura-t-il. « Ne crains point, Dieu est avec nous », lui dit le Saint Prophète (s.a.w.). « Je ne crains pas pour moi-même », continua Abou Bakr (r.a), « mais pour toi. Car, si je meurs, je ne suis qu’un simple mortel, mais si tu meurs, cela signifie la mort de la foi et de la spiritualité dans le monde. » « Ne crains point quand même », assura le Prophète (s.a.w.) « nous ne sommes pas deux dans cette grotte ; il y a un troisième : Dieu. »

    Il était temps qu’Allah fît progresser l’islam ; et le répit des Mecquois tirait à sa fin. Allah mit un voile sur les yeux des Mecquois. Ils se moquèrent du jugement du traqueur. Cette grotte, dirent-ils, était trop largement ouverte pour que quelqu’un y cherchât refuge, et de plus, ce n’était pas un lieu sûr à cause des bêtes sauvages et des serpents. Aucune personne douée de bon sens ne se réfugierait ici.

    Sans se pencher pour regarder à l’intérieur, ils sont rentrés tout en se moquant du traqueur.

    Pendant deux jours, le Saint Prophète (s.a.w.) et Abou Bakr (r.a) restèrent cachés dans la grotte. La troisième nuit, selon le plan, deux chameaux rapides furent amenés à la grotte : un pour le Saint Prophète (s.a.w.) et le guide, l’autre pour Abou Bakr (r.a) et son serviteur, ‘Amir ibn Fouhayra(r.a).

    Avant de se mettre en route, le Saint Prophète (s.a.w.) se retourna pour regarder La Mecque. C’était sa ville natale, [la place] où il avait reçu l’Appel divin. C’était la ville où ses ancêtres avaient vécu et prospéré depuis l’époque d’Ismaël (a.s). Rempli de ces pensées, il jeta un ultime et long regard sur la ville et dit : « La Mecque, tu m’es plus chère que toute autre ville au monde, mais ton peuple ne veut pas m’y laisser vivre ». Après quoi Abou Bakr (r.a) dit avec grande tristesse : « Cette ville a rejeté son Prophète (s.a.w.). Elle a mérité sa destruction ».

    Les Mecquois, après l’échec de leur poursuite, mirent à prix la tête des deux fugitifs. Quiconque capturerait et leur rendrait le Saint Prophète (s.a.w.) ou Abou Bakr (r.a), morts ou vifs, recevrait une récompense de cent chameaux. L’annonce en fut faite parmi les tribus des environs de La Mecque. Tenté par la prime, Souraqa ibn Malik (r.a), un chef bédouin, se lança à la poursuite des fuyards et les aperçut finalement sur la route de Médine. Il vit deux chameaux montés, et, certain qu’ils portaient le Saint Prophète (s.a.w.) et Abou Bakr (r.a), il éperonna son cheval. Mais le cheval se cabra et tomba aussitôt après.

    Suraqa embrassa l’islam par la suite. Le Mouslih Maw’oud (r.a.) ajoute : « Le Prophète (s.a.w.) demanda à ‘Amir ibn Fouhayra (r.a) de lui écrire une garantie en faveur de Souraqa. Quand celui-ci s’apprêtait à rentrer avec celle-ci, le Prophète (s.a.w.) reçut une révélation concernant son avenir et dit : « Souraqa (r.a), comment te sentiras-tu quand tu auras les bracelets d’or de Chosroès à tes poignets ? » Étonné de cette prophétie, Souraqa demanda : « Quel Chosroès ? Chosroès bin Hormizd, l’Empereur de Perse ? » Le Prophète (s.a.w.) dit « Oui ».

    Seize ou dix-sept ans plus tard, la prophétie fut accomplie à la lettre. Souraqa (r.a) embrassa l’islam et se rendit à Médine. Le Prophète (s.a.w.) mourut et après lui Abou Bakr (r.a) d’abord, puis ‘Oumar (r.a), devinrent les Califes de l’islam. L’influence grandissante de l’islam excita la jalousie des Perses au point qu’ils attaquèrent les musulmans, mais, au lieu de les battre, ils furent eux-mêmes vaincus. »

    Notons, que l’attaque a été lancée par les Perses.

    « La capitale des Perses tomba aux mains des musulmans qui prirent possession de ses trésors, y compris des bracelets d’or que Chosroès portait quand il était sur le trône. Après sa conversion, Souraqa (r.a) avait coutume de raconter fièrement comment il avait poursuivi le Saint Prophète (s.a.w.) et ce qui s’était passé entre le Saint Prophète (s.a.w.) et lui. Les musulmans savaient que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui avait dit : « Souraqa (r.a), comment te sentiras-tu quand tu auras les bracelets d’or de Chosroès à tes poignets ? » Quand le butin de la guerre avec la Perse fut placé devant ‘Oumar (r.a), il vit les bracelets d’or et se souvint de ce que le Saint Prophète (s.a.w.) avait dit à Souraqa (r.a).

    C’était une grande prophétie qui avait été faite en un temps de dénuement complet, quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait dû s’exiler de La Mecque. »

    Cette prophétie était un signe de connaissance claire de l’invisible.

    « Quand ‘Oumar (r.a) a vu devant ses yeux les bracelets de Chosroès, il a témoigné de la puissance divine. Il fit donc appeler Souraqa (r.a) et lui donna l’ordre d’enfiler les bracelets d’or. Souraqa (r.a) objecta : « Ô Calife du Prophète ! L’islam interdit aux hommes de porter de l’or. »

    ‘Oumar (r.a) répondit : « C’est vrai, mais l’occasion est exceptionnelle. Cette interdiction ne s’applique pas ici. Allah avait informé le Saint Prophète (s.a.w.) que les bracelets d’or de Chosroès seraient un jour à tes poignets. Tu dois les porter maintenant sinon tu seras passible de punition ! »

    Étant donné que la prophétie s’est accomplie, tu devras la compléter.

    « Souraqa (r.a) avait fait son objection par déférence pour l’enseignement de l’islam. Sinon il était aussi désireux que tout autre de donner la preuve évidente de l’accomplissement de la grande prophétie. Il enfila les bracelets et, ainsi, les musulmans virent de leurs yeux la prophétie accomplie. »

    Selon certaines biographies le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’avait pas fait cette prophétie lors de l’Hégire mais lorsqu’il retournait de Hounain et de Taïf, au lieu-dit Jirana. Mais la majorité des récits affirme que cette prophétie a été faite durant l’Hégire, tout comme l’a relaté le Mouslih Maw’oud (r.a.).

    « ‘Amir bin Fouhayra est tombé malade lorsqu’il s’est établi à Médine et il s’est rétabli suite aux prières du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

    ‘Aïcha (r.a.) relate que certains compagnons du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) tombèrent malades après leur immigration à Médine, parmi lesquels Abou Bakr, ‘Amir bin Fouhayra et Bilal. Elle obtint du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) la permission de visiter les malades après lui en avoir fait la requête. Aïcha (r.a.) demanda à Abou Bakr (r.a.) : « Comment allez-vous ? » Celui-ci répondit en citant ce couplet :

    كُلُّ امْرِئٍ مُصَبَّحٌ فِي أَهْلِهِ وَالْمَوْتُ أَدْنَى مِنْ شِرَاكِ نَعْلِه

    « Au beau matin l’on se souhaite bonne journée, tandis que la mort est plus proche de nous que les lacets de nos chaussures. » »

    C’est-à-dire que la mort peu frapper à n’importe quel instant.

    « Ensuite ‘Aïcha (r.a.) est partie voir ‘Amir bin Fouhayra. Celui-ci a cité ce couplet quand ‘Aïcha (r.a.) lui demanda à propos de sa santé : « J’ai certainement goûté la saveur de la mort avant de la connaître. La mort est soudaine pour le peureux. » »

    C’est-à-dire que le brave est toujours prêt à mourir. Le peureux ne s’y prépare pas quant à lui.

    « Quand ‘Aïcha (r.a.) a demandé à Bilal à propos de sa santé, celui-ci a répondu : « Si seulement je pouvais passer une seule nuit dans la vallée de La Mecque, entourée d’Idhkhir et de Jalil, ses deux herbes [aromatiques]. »

    ‘Aïcha (r.a.) retourna chez le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et lui rapporta les propos d’Abou Bakr, d’Amir bin Fouhayra et de Bilal. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) se tourna vers le Ciel et il pria : « Ô Allah ! Fais que Médine nous soit aussi chère, sinon plus chère, que La Mecque. Ô Allah ! Bénis pour nous ses mesures, rend Médine saine pour nous et éloigne de nous ses épidémies. »

    ‘Amir bin Fouhayra est tombé en martyr lors de l’incident de Bi’r Ma’ouna. Quand ‘Amr Bin Oummaya al-Zoumri fut emprisonné, ‘Amir Bin Toufail lui demanda à propos de l’identité d’un tué. ‘Amr Bin Oummaya a répondu qu’il s’agissait d’Amir bin Fouhayra.

    ‘Amir Bin Toufail raconta : « Après avoir été tué, j’ai vu qu’on enlevait au ciel ‘Amir bin Fouhayra. Je pouvais le voir suspendu entre le ciel et la terre. Ensuite, il a été déposé sur terre et le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en a été informé. Celui-ci a informé ses compagnons à propos de sa mort et de son martyre. ‘Amir bin Fouhayra avait prié avant de mourir : « Ô Allah ! Informe nos frères que nous sommes contents de Toi et Toi de nous. » Il en fut ainsi. »

    Ce récit est tiré d’Al-Boukhari. C’est-à-dire même un non-musulman a vu toute cette scène.

    Il existe des divergences au sujet de celui qui a assassiné ‘Amir bin Fouhayra. Certaines traditions rapportent qu’il a été tué par ‘Amir Bin Toufail, qui faisait partie des ennemis. D’autres traditions rapportent qu’il a été tué par Abdoul Jabbar bin Salmi.

    Evoquant le récit du martyre d‘Amir bin Fouhayra, Hazrat Mouslih Maw’oudra déclare : « L’islam ne s’est pas répandu par l’épée mais par la beauté de ses enseignements, qui touchaient profondément les cœurs, et engendraient des changements considérables. Un compagnon avait rapporté : « La raison pour laquelle j’ai accepté l’islam se trouve dans ce récit. J’étais l’invité d’une tribu qui avait trompé et assassiné soixante-dix lecteurs du Coran. Lorsqu’ils ont attaqué les musulmans, certains sont montés sur de hautes collines et d’autres sont restés pour les combattre. Étant donné que l’ennemi était plus nombreux et que les musulmans étaient minoritaires et démunis d’armes, ils ont été tués un par un. À la fin il ne restait qu’un seul compagnon, qui avait participé à l’Hégire avec le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : il était l’esclave affranchi d’Abou Bakr al-Siddiqra. Il s’appelait ‘Amir bin Fouhayra. Un groupe d’ennemi l’attrapa et l’un d’eux lui donna un grand coup de lance à la poitrine. En mourant il proféra ces paroles : « Par le Seigneur de la Ka’bah ! J’ai triomphé ! »

    Celui qui relate l’incident avait accepté l’islam par la suite. Il relate : « Lorsque j’ai entendu ces paroles sortir de sa bouche j’en ai été très étonné, je me suis dit que cet homme est loin de ses proches, loin de sa femme et de ses enfants. Il est dans une situation très critique, il a une lance dans la poitrine, mais en mourant il a lancé : « Par le Seigneur de la Ka’bah ! J’ai triomphé ! » Cet homme ne serait-il pas fou ?

    Je demandai aux autres pourquoi cet homme avait-il proféré de telles paroles ? On me répondit : « Tu l’ignores, mais ces musulmans sont vraiment fous : lorsqu’ils se sacrifient dans la voie de Dieu, ils croient qu’Il est satisfait d’eux, et qu’ils ont ainsi obtenu le succès. » Il ajouta : « Cet incident m’a profondément touché. J’ai décidé aussitôt d’aller visiter leur quartier général et d’étudier personnellement cette religion. Je suis parti visiter Médine, et j’ai fini par accepter l’islam. »

    Les compagnons rapportent qu’après avoir accepté l’islam quand il relatait cette anecdote tout son corps se mettait à trembler et des larmes coulaient de ses yeux quand il arrivait aux paroles « Par le Seigneur de la Ka’bah ! J’ai triomphé ! ».

    Hazrat Mouslih Maw’oudra ajoute : « L’islam s’est répandu grâce à sa beauté et non par la force. » On rapporte deux versions de la phrase prononcée par ‘Amir bin Fouhayra lorsqu’il fut tué : « Par le Seigneur de la Ka’bah ! J’ai triomphé ! » et « Par Allah ! J’ai triomphé ! »

    Hazrat Mouslih Maoudra ajoute également que ces paroles ont été énoncées par d’autres compagnons. Il écrit : « En étudiant l’histoire, on apprend que lorsque les compagnons partaient en guerre, le fait de tomber en martyr était une source de grand réconfort et de joie pour eux. S’ils subissaient une blessure, ils ne la considéraient pas comme telle, mais plutôt comme source de joie. En raison du grand nombre de compagnons, divers récits démontrent que tomber en martyr dans la voie de Dieu était en effet, pour eux, source de joie. Il y avait par exemple ces Houffâdh (personnes ayant mémorisé le Saint Coran) envoyés par le Saint Prophètesa vers une tribu située au centre de l’Arabie, parmi lesquels se trouvait Haram bin Milhan qui était parti transmettre le message de l’islam à ‘Amir Bin Toufail, chef de la tribu ‘Amir.

    Les autres compagnons qui l’accompagnaient restèrent en arrière. Au début ‘Amir Bin Toufail et ses compagnons l’ont accueilli chaleureusement, de manière hypocrite, mais lorsque Haram Bin Milhan s’assit et commença à leur transmettre le message, des personnes malintentionnées firent signe à un malfrat qui donna un coup de lance par l’arrière à Haram bin Milhan. En tombant il déclara : « Allahou Akbar ! Par le Seigneur de la Ka’bah ! J’ai mérité le salut ! ». Ensuite les malfrats ont encerclé les autres compagnons et les ont attaqués. L’esclave affranchi d’Abou Bakr Saddiq, ‘Amir bin Fouhayra qui avait accompagné le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lors de l’Hégire était aussi présent. Son assassin, qui avait par la suite accepté l’islam, relate la raison de sa conversion. « Lorsque j’ai tué ‘Amir bin Fouhayra, j’ai entendu aussitôt sortir de sa bouche « Par Dieu ! J’ai réussi ! ».

    Ces récits révèlent que le martyre procurait une grande joie aux compagnons. Ils étaient très chanceux, en particulier ‘Amir bin Fouhayra qui avait eu l’opportunité de servir Abou Bakr et le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), qu’il avait accompagnés lors de l’Hégire et qui avait servi l’islam. Il a également été choisi afin d’apporter la nourriture au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) dans la grotte de Thawr. Il s’agissait alors principalement de lait de chèvre. Il l’avait fait pendant trois jours. Il avait également eu l’opportunité à la demande du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) d’écrire une garantie de paix pour Souraqa. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) eut connaissance de son décès grâce à sa supplication tandis qu’il était loin de lui.

    Ces personnes qui incarnaient la fidélité à tout moment, qu’Allah ne cesse d’exalter leur rang.


    (Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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    Dévoués serviteurs de l’Islam du passé et du présent https://islam-ahmadiyya.org/devoues-serviteurs-de-l-islam-du-passe-et-du-present/ Wed, 16 Jan 2019 19:13:54 +0000 https://islam-ahmadiyya.org/devoues-serviteurs-de-l-islam-du-passe-et-du-present/ Dans son sermon du 11 janvier 2019, Sa Sainteté le Calife a évoqué les vétérans de Badr ainsi que la doyenne des musulmanes ahmadies des Etats-Unis.

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  •  Sermon du vendredi 11 janvier 2019, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Baitul-Futuh à Londres. Après le Ta’awudh, le Tashahoud et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

    Khallad Bin ‘Amrou Al-Jamouh était un compagnon Ansari et avait participé à la bataille de Badr. Il avait accompagné son père ‘Amrou Bin Al-Jamouh et ses frères Mou’adh, Abou Ayman et Mou’awith lors de la bataille de Badr. [Selon un récit] Abou Ayman n’était pas son frère, mais l’esclave affranchi de son père, ‘Amrou bin Al-Jamouh.

    Le père d’Abdoullah Bin Qatadah relate qu’en partance pour la bataille de Badr, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’était arrêté à Souqya, à l’extérieur de Médine, où se trouve aussi un puits. Il a accompli la Salat tout près des maisons de la région et il a prié pour les gens de Médine. Adi Bin Abi Az-Zawa et Basbas Bin ‘Amrou se sont présentés au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en ce lieu. Selon certains récits ‘Abdoullah Bin ‘Amrou Bin Haram s’était aussi présenté au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il a dit : « Ô Envoyé d’Allah ! Vous avez bien fait de camper ici et de passer en revue vos compagnons. Cela est pour nous de bon augure, car nous avions campé ici lors de la bataille entre nous, les Banou Salama, et la tribu des Ahl-Housayqa. »

    Il relatait des faits avant l’avènement de l’islam.

    « Il y avait une montagne nommée Zoubab dans les environs de Médine. Housayqa était un lieu dans les alentours où résidait un grand nombre de juifs. Nous avons passé en revue nos troupes dans les environs. Ceux qui étaient aptes au combat ont eu la permission de rester et ceux qui ne pouvaient pas porter les armes ont été renvoyés. Ensuite nous avons avancé dans la direction des juifs de Housayqa. Ces derniers avaient prééminence sur tous les juifs [de l’Arabie] et nous avons livré bataille. C’est pour cette raison que j’espère que nous remporterons la bataille quand nous combattrons les Qurayshites par la grâce de Dieu. »

    Khallad Bin ‘Amrou relate : « Au matin je suis parti chez ma famille à Khourba, où résident les Banou Salamah. Mon père, ‘Amrou Bin Al-Jamouh, a déclaré : « Je croyais que tu étais déjà parti. »

    Selon le récit précédent, ‘Amrou Bin Al-Jamouh avait participé à la bataille de Badr. Mais en fait il n’y avait pas participé, à la lumière de ce récit et d’autres.

    Khallad Bin ‘Amrou a déclaré : « J’ai répondu : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) passe en revue les troupes et dénombre les combattants à Souqya. »

    Sur ce, ‘Amrou Bin Al-Jamouh a répondu : « Ceci est de bon augure. J’espère que tu remporteras la bataille sur les polythéistes de La Mecque, comme le jour où nous avions livré bataille contre Housayqa. Nous avions campé au même endroit. »

    Il a attesté l’autre récit au sujet de la bataille livrée contre les juifs.

    Khallad Bin ‘Amrou relate : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a changé le nom de Housayqa en Souqya. Il ajoute : « J’ai voulu acheter ce lieu. Mais Sa’d Bin Abi Waqqas l’avait fait avant moi au prix de deux chameaux. »

    Selon d’autres il l’avait acheté au prix de 280 dirhams. Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en a eu connaissance, il a déclaré que cet achat était très profitable.

    Le père de Khallad n’avait pas participé à la bataille de Badr. Khallad, son père ‘Amrou bin Al-Jamouh et Abou Ayman, son frère, avaient tous les trois participé à la bataille d’Ouhoud. Et tous les trois y sont tombés en martyrs.

    ‘Amrou bin Al-Jamouh souhaitait livrer bataille à Badr. Mais en raison de sa jambe boiteuse, ses fils l’en ont empêché.

    Allah avait permis aux handicapés de ne pas participer aux batailles, d’où l’interdiction de ses fils, qui disaient qu’ils étaient quatre à partir au combat et que sa présence n’était pas nécessaire. Dieu l’avait d’ailleurs exonéré du combat. C’est ainsi qu’il n’y a pas participé en dépit de son souhait.

    Avant la bataille d’Ouhoud, ‘Amrou a dit à ses fils : « Vous m’avez empêché de livrer bataille à Badr. Je ne vous écouterai pas et je participerai certainement à la bataille d’Ouhoud. »

    Quand ses fils ont voulu l’en empêcher encore une fois, il a présenté au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) son cas et le refus de ses fils. Il déclara : « Je souhaite me joindre à vous pour la bataille. Je jure par Allah qu’Il exaucera certainement mon souhait et qu’Il me conférera le titre de martyr. J’entrerai au paradis avec ma jambe boiteuse. »

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répondu : « Le Jihad ne t’est pas obligatoire selon Allah en raison de ton handicap. » Il a toutefois demandé à ses fils de ne pas l’empêcher d’accomplir une œuvre méritoire et de le laisser accomplir son souhait. Peut-être qu’Allah lui accordera le statut de martyr. Ainsi, ‘Amrou a pris ses armes et il s’est dirigé vers Ouhoud en priant : « Ô Allah accorde-moi le martyre et fasse que je ne retourne pas déconfit à la maison. » Allah a exaucé son souhait et il est tombé en martyr sur le champ de bataille.

    La mère de Khallad se nommait Hind Bint ‘Amrou. Son père aussi se nommait ‘Amrou. Elle était la tante paternelle de Jabir Bin ‘Abdillah. Après la bataille d’Ouhoud, Hind Bint ‘Amrou a porté les dépouilles de son mari, de son fils et de son frère sur un chameau. Quand elle a reçu l’ordre à leur propos elle est retournée vers Ouhoud où les martyrs ont été enterrés. Ceci est le récit de cet événement. Allah souhaitait que les martyrs d’Ouhoud soient enterrés sur le champ de bataille. ‘Aicha était sortie de Médine avec les autres femmes afin de connaître l’issue de la bataille d’Ouhoud. L’injonction sur le port du voile n’avait pas encore été révélée à l’époque. Lorsqu’Aicha est arrivée au lieu-dit Harra, elle y a rencontré Hind Bint ‘Amrou, qui était la sœur d’Abdoullah Bin ‘Amrou. Hind était en train de conduire sa chamelle, sur laquelle se trouvaient les dépouilles d’Amrou bin Al-Jamouh’, son mari, de Khallad Bin ‘Amrou, son fils, et celle d’Abdoullah Bin ‘Amrou, son fils. ‘Aicha lui a demandé à propos de la situation [des musulmans] sur le champ de bataille. Hind Bint ‘Amrou a répondu : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est sain et sauf. S’il est vivant, tout malheur est facile à endurer. » Ensuite Hind a récité le verset suivant :  

    وَرَدَّ اللَّهُ الَّذِينَ كَفَرُوا بِغَيْظِهِمْ لَمْ يَنَالُوا خَيْرًا وَكَفَى اللَّهُ الْمُؤْمِنِينَ الْقِتَالَ وَكَانَ اللَّهُ قَوِيًّا عَزِيزًا

    « Et Allāh renvoya les mécréants avec leur rage ; ils n’obtinrent aucun avantage. Et Allāh a suffi aux croyants dans leur combat. Et Allāh est Fort et Puissant. » (33 : 25)

    ‘Aicha a demandé : « Qui se trouvent sur la chamelle ? » Hind Bint ‘Amrou a répondu : « Mon frère, Khallad, mon fils et ‘Amrou Bin Al-Jamouh, mon mari. »

    Aicha a demandé : « Où les portes-tu ? » Hind Bint ‘Amrou de répondre : « Je pars les enterrer à Médine. » Alors qu’elle conduisait sa chamelle, celle-ci s’est arrêtée et s’est assise.

    « Le poids est trop lourd pour elle », a commenté Aicha. « Elle peut porter la charge de deux chameaux, a répondu Hind, mais à présent elle ne veut pas bouger. » Sur ce elle a semoncé la chamelle qui s’est levée. Mais lorsqu’elle l’a dirigée vers Médine, elle s’est assise de nouveau. Lorsqu’elle l’a tournée vers Ouhoud, la chamelle marchait à vive allure. Hind Bint ‘Amrou est partie informer le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qui a déclaré : « Cette chamelle suit l’ordre d’Allah : elle n’ira pas vers Médine mais vers Ouhoud. Est-ce que ton mari t’a dit quelque chose avant de se rendre à la bataille ? » Hind Bint ‘Amrou : « En partant, il s’est tourné vers la Ka’bah et a prié en ces termes : « Ô Allah ! Fais que je ne retourne pas à la maison tout embarrassé ! Accorde-moi le martyre ! »

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répondu : « C’est pour cette raison que la chamelle n’avançait pas. Ô Ansar ! Il se trouve parmi vous des gens vertueux ! S’ils énoncent un propos, en prenant Dieu à témoin, Allah accomplit certainement leur souhait. ‘Amrou Bin Al-Jamouh en faisait partie. Ô Hind ! Les anges gardent la dépouille de ton frère depuis qu’il est tombé en martyr et ils attendent de voir où il sera enterré. »

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était resté là-bas jusqu’à ce que tous les martyrs fussent enterrés.

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Ô Hind !  Ton mari ‘Amrou Bin Al-Jamouh, ton fils Khallad, et ton frère ‘Abdoullah sont ensemble tels des amis au Paradis. »

    Hind a prié : « Ô Envoyé d’Allah ! Priez que je sois en leur compagnie. »

    Le deuxième Compagnon que j’évoquerai aujourd’hui se nomme ‘Ouqbah Bin ‘Amir. Sa mère se nommait Fuqayha Bint Sakan et son père ‘Amir Bin Nabi. Sa mère avait aussi accepté le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et lui avait prêté allégeance. ‘Ouqbah Bin ‘Amir faisait partie de ces six premiers Ansar ayant embrassé l’islam à La Mecque et qui étaient aussi présents lors de la première allégeance à ‘Aqabah.

    Hazrat Mirza Bashir Ahmad Saheb en a fait mention dans son Sirat-Khataman-Nabiyyine. Grâce aux efforts du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) le message de l’islam était parvenu à Médine. Au cours des Ashhour-al-Ḥurum (mois sacrés), selon sa coutume, alors que le Saint Prophète visitait des tribus, il découvrit qu’un homme de renom de Yathrib, Suwaid bin Sāmit, séjournant à La Mecque. Suwaid était un homme célèbre de Médine qui, en raison de son courage, de sa générosité et de ses autres qualités, s’appelait « Kāmil » ; il était aussi poète. Le Saint Prophète est parti vers son campement et l’a invité à l’islam. Suwaid a dit : « Je possède également un livre spécial appelé Majallat Luqmān.» Le Saint Prophète a répondu : « Laisse-moi en entendre une partie ». Suwaid a récité une partie de cette Écriture. Le Saint Prophète l’a loué en disant : « Il contient de bonnes choses, mais le livre que je possède est plus exaltant et sublime. » Le Saint Prophète lui a récité une partie du Coran.

    Quand le Saint Prophète eut fini, Suwaid dit : «En effet, c’est un très bon livre.» Bien qu’il ne fût pas devenu musulman, il était d’accord avec le Saint Prophète et ne le rejeta pas. Après son retour à Médine, il n’eu pas beaucoup de répit et fut tué dans une dispute. C’était avant la bataille de Bou’ath.

    À la même époque, c’est-à-dire avant la bataille de Bou’ath, le Saint Prophète visitait des tribus à l’occasion du Hajj, quand il aperçut soudainement quelques hommes. Ils appartenaient à la tribu des Aus et étaient venus chercher de l’aide des Quraish contre leurs rivaux idolâtres, les Khazraj. Cet événement est également antérieur à la bataille de Bou’ath. Leur demande d’assistance faisait partie de leurs préparatifs de guerre. Le Saint Prophète est allé vers eux et les a invités à l’islam. En entendant son discours, un jeune homme du nom d’Iyās ne put se retenir, et dit : « Par Dieu, le message vers lequel cet homme (Muhammad) nous appelle, est bien meilleur que la raison pour laquelle nous sommes venus ici ! » Mais le chef de ce groupe lui a lancé une poignée de cailloux au visage, en disant : « Tais-toi ! Nous ne sommes pas venus ici à cette fin ! » Et de cette manière, la question a été réglée.

    Cependant, il est écrit que lorsqu’Iyās est retourné dans son pays natal et était sur le point de mourir, les mots du credo [islamique] étaient sur sa langue.

    En l’an onze du prophétat, après la bataille de Bou’ath, lors du mois de Rajab, des gens de Yathrib ont rencontré de nouveau le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il leur a demandé à propos de leur filiation. Ils ont informé l’Envoyé de Dieu qu’ils appartenaient à la tribu des Banou Khazraj et qu’ils étaient de Yathrib. Avec beaucoup d’amour le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) leur a dit : « J’ai un message à vous offrir. Souhaitez-vous l’écouter ? » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) les a invités vers l’islam, et leur a cité quelques versets du Coran pour leur présenter sa mission. Les gens de Yathrib se sont regardés et se sont dit que c’était là une occasion en or ; craignant que les juifs ne les devancent, ils ont accepté l’islam de suite. Ces six individus se nommaient : Abou Umamah Asad Bin Dararah, du clan des Banou Najjar, le premier à embrasser l’islam, ‘Awf Bin Harith des Banou Najjar, qui était apparenté à la famille maternelle d’Abdoul Mouttalib, le grand-père du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), Rafi’ Bin Malik, du clan des Banou Razik, à qui le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait offert une copie du Coran révélé jusqu’alors. Qutbah Bin ‘Amir du clan des Banou Salama, ‘Outbah Bin Amir du clan des Banou Haram (il s’agit du compagnon de Badr que j’ai mentionné plus haut) et Jabir Bin Abdillah Bin Riyab du clan des Banou ‘Oubayd. Ces gens ont pris congé du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et l’ont informé que la guerre civile avait affaibli la population de Yathrib et qu’il y régnait une grande dissension. « Nous inviterons nos frères de Yathrib vers l’islam : il ne serait pas étonnant qu’Allah nous réunisse par l’entremise de Son Envoyé, ont dit les visiteurs. Nous sommes prêts à vous offrir toute aide nécessaire. » De retour chez eux, l’islam a eu grand retentissement à Yathrib.

    Le Saint Prophète a passé cette année à la Mecque en se préoccupant des habitants de Yathrib et de leurs moyens. Il pensait souvent : « Voyons le résultat de ces six convertis, et s’il y a des signes de succès à Yathrib ou non ? » En cette époque les musulmans vivaient dans une condition précaire et dans l’anticipation. Ils vacillaient entre l’espoir et le désespoir.

    Ils ont constaté que les dirigeants de La Mecque et les chefs de Tā’if avaient rejeté la mission du Saint Prophète et que, une à une, les différentes tribus d’Arabie l’avaient également.

    Une lueur d’espoir commençait à briller à Médine, mais qui pourrait penser qu’elle pourrait subsister face aux tempêtes d’afflictions, de persécution et de difficultés ? D’autre part, la cruauté des Mecquois prenait de l’ampleur de jour en jour, car ils comprenaient bien que le moment était venu d’effacer l’islam. Mais même en cette période délicate – l’islam n’a pas connu d’époque plus vulnérable – le Saint Prophète et ses compagnons sincères étaient fermes comme une montagne. Parfois, la détermination et la fermeté du Saint Prophète étonnaient même ses ennemis : d’où lui venait cette force intérieure, se demandaient-ils. Rien ne semblait pouvoir l’ébranler. Au contraire, à cette époque, les paroles du Saint Prophète étaient empreintes de force et de gloire. Face à ces tempêtes de malheur, le Saint Prophète était encore plus audacieux. D’un côté, si cette vue étonnait les Quraish, de l’autre, cela faisait également trembler leurs cœurs. Sir William Muir a écrit à propos de ces jours : « Mohammad retenait son peuple dans l’attente de la victoire. En apparence il était sans défense et avec sa petite bande, il était, pour ainsi dire, dans la gueule du lion. Pourtant se fiant à Son pouvoir Tout puissant dont il se croyait le Messager, il était résolu et impassible. Ceci présente un spectacle de sublimité n’ayant pour parallèle que des scènes dans les Écritures sacrées, comme celle du prophète d’Israël, qui s’est plaint à son maître : « Moi. Il ne reste plus que moi. » Non, le spectacle est encore plus sublime vu sous un autre angle […] Ceci met davantage en exergue le respect de soi et l’enthousiasme qui ont nourri Mohammad dans son parcours. Le message réitéré d’En haut affirmait : « Dites aux incroyants : Œuvrez à votre aise et attendez. Nous aussi nous attendons, pleins d’espoir. »

    C’était une époque vulnérable pour l’islam, dans la mesure où il n’y avait aucune espérance de la part des Mecquois. Mais une lueur d’espoir poignait à Médine, et le Saint Prophète avait les yeux rivés dans cette direction. Médine rejetterait-elle également le Saint Prophète, comme La Mecque et Ṭā’if, ou son destin sera-t-elle différente ? Lors du Ḥajj, le Saint Prophète a quitté son domicile, plein d’espoir, et est parti à ‘Aqabah, près de Minā, jetant un œil ici et là. Soudainement, il remarqua un petit groupe de personnes de Yathrib, qui le reconnurent immédiatement. Ils se sont approchés et l’ont rencontré avec un amour et une sincérité extrêmes. Cette fois, ils étaient douze, parmi lesquels les cinq convertis de l’année précédente et sept étaient des nouveaux. Ils appartenaient à la fois aux Aus et aux Khazraj. Ils se nommaient : Abū ’Umāmah As‘ad bin Zurārah, ‘Auf bin Ḥārith, Rāfi‘ bin Mālik, Qutbah bin ‘Āmir, ‘Uqbah bin ‘Āmir (il est revenu et c’est lui que j’évoque ici), Mu‘ādh bin Ḥārith du clan des Banī Najjār, Dhakwān bin ‘Abdi Qais du clan des Banū Zarīq, Abū ‘Abdur-Raḥmān Yazīd bin Tha‘labah du clan des Banī Balī, ‘Ubādah bin Ṣāmit du clan des Banī ‘Auf, ‘Abbās bin ‘Ubādah bin Naḍlah du clan des Banī Sālim, Abul-Haitham bin Tayyihān du clan des Banī ‘Abdil-Ashhal, ‘Uwaim bin Sā‘idah du clan des Banī ‘Amrou bin ‘Auf.

    « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a rencontré quelques individus dans une vallée de La Mecque. Ils l’ont informé à propos de la situation à Yathrib et lui ont prêté allégeance. Leur serment a été la première brique de la fondation de l’islam à Médine. Étant donné que le Jihad par l’épée n’était pas encore obligatoire, les conditions de ce serment d’allégeance étaient similaires à celles des femmes après la promulgation du Jihad. C’est-à-dire que les nouveaux musulmans promettaient de croire en l’unicité de Dieu, de bannir le polythéisme, le vol, l’adultère, le meurtre, la calomnie et d’obéir au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en toute bonne chose.

    Après le serment d’allégeance le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) leur a conseillé : « Si vous respectez ce serment, vous mériterez le paradis. Si vous flanchez, votre cas sera entre les mains d’Allah, Qui vous traitera comme bon Lui semble. »

    Ce serment d’allégeance est connu comme le premier serment d’Aqabah, en raison du lieu où il s’était tenu, situé entre La Mecque et Mina. ‘Aqabah signifie littéralement une voie sur une montagne élevée.

    En quittant La Mecque, ces douze nouveaux convertis musulmans ont demandé : « Envoyez-nous un enseignant islamique, qui pourra nous enseigner l’islam et prêcher son message à nos frères idolâtres ». Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a envoyé Muṣ’ab Bin Oumair, un jeune homme très dévoué de la tribu des ‘Abd ad-Dār avec eux. À l’époque, le prédicateur islamique était nommé Qārī ou Muqrī, parce que la majorité de son travail consistait à réciter le Coran, car c’était la meilleure méthode de prédication. En tant que tel, Muṣ’ab était également connu sous le nom de Muqrī à Yathrib.

    La deuxième Bai’ah d’Aqabah eut lieu lors de la 13e année du Prophétat du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Soixante-dix Ansar y avaient prêté allégeance au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

    ‘Ouqbah Bin ‘Amir avait pris part à la bataille de Badr, d’Ouhoud, du fossé et à toutes les campagnes menées par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Le jour de la bataille d’Ouhoud, il était reconnaissable dans les rangs de l’armée en raison de ses vêtements verts. ‘Ouqbah Bin ‘Amir est tombé en martyr lors de la bataille de Yamamah au cours du Califat d’Abou Bakr.

    ‘Ouqbah Bin ‘Amir relate ceci : « Je me suis présenté au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en compagnie de mon fils, encore jeune. J’ai dit au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : « Que mes parents soient sacrifiés pour vous ! Enseignez à mon fils des prières afin qu’Allah lui accorde Sa miséricorde. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Récite cette prière :

    للَّهُمَّ إِنِّي أَسْأَلُكَ صِحَّةً فِي إِيمَانٍ ، وَإِيمَانًا فِي حُسْنِ خُلُقٍ و صلاحًا يتبعه نجاة

    « Ô Allah ! Je te demande de m’accorder une foi saine, une foi empreinte de hautes qualités morales et d’une piété menant au salut. »

    Qu’Allah exalte le statut de ces compagnons.

    J’évoquerai à présente une très ancienne ahmadie des États-Unis [décédée récemment] et je dirigerai sa prière funéraire après la Salat de Joumou’ah.

    La défunte s’appelait Madame Aliya Shaheed ; elle était l’épouse de feu M. Ahmad Shaheed. Elle a rendu l’âme le 26 décembre dernier. Allah lui a accordée une longue vie et l’opportunité d’œuvrer [pour Sa cause], tout en la protégeant de tout handicap. Elle avait 105 ans : qu’Allah exalte son statut. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons.

    L’Amir des États Unis rapporte que la défunte avait fait la bai’ah en 1936 et elle avait servi en tant que Sadr de la Lajna des États-Unis de 1963 à 1966.

    Pendant cinquante ans la défunte a servi, au sein de la Lajna des États-Unis, en tant que secrétaire générale, secrétaire des finances, secrétaire de Ta’lim, secrétaire de Khidmat-e-Khalq et présidente locale de la Lajna Imaillah.

    La défunte avait, de tout temps, un lien profond avec la Jama’at et le Califat. Elle était toujours proche à consentir à tout sacrifice ; elle était une dame emplie de compassion. Elle avait en mémoire les premiers épisodes de l’histoire de la Jama’at des États Unis : d’ailleurs elle en faisait souvent mention.

    Elle avait invité Chaudhry Muhammad Zafrullah Khan pour un repas chez elle. Son mari, feu M. Ahmad Shaheed, était membre de l’Amila Nationale et a aussi servi en tant que président de la Jama’at de Pittsburg. La défunte laisse derrière elle son fils unique, qui sert en tant que président de la Jama’at de Pittsburg depuis les dix-huit dernières années. La défunte était d’origine afro-américaine.

    La Sadr de la Lajna Imaillah des États-Unis déclare : « Le style de vie de la sœur Aliya et chacune de ses actions prouvent qu’elle respectait à la lettre le serment d’allégeance, qu’elle a prêtée 76 ans auparavant. Les services qu’elle a rendus n’étaient pas limités aux confins des États-Unis mais étaient connus dans le monde entier. En effet, dans le passé, les branches de la Lajna Ima’illah du monde entier étaient sous l’égide de la Lajna du Pakistan et de sa Sadr. Hazrat Mariam Siddiqua Sahiba, épouse du troisième Calife, était à l’époque la Sadr de la Lajna Ima’illah international. Elle a beaucoup loué les œuvres de la défunte.

    La Sadr Lajna des États-Unis ajoute : « La sœur Aliya se nommait Ella Louise et son fiancé, William Frank Browning, était un membre actif de l’église africaine méthodiste. Elle était en train de se préparer pour son mariage quand son mari a reçu le message de l’Ahmadiyya. M. William a embrassé l’Ahmadiyya avec ses parents et a changé son nom en Ahmad Shaheed. Aliya Sahiba s’est mariée [avec lui] sans pour autant faire la Bai’ah. Après quelque temps, Ahmad Shaheed a été élu président de la Jama’at de Pittsburg. Il était apprécié à la fois au sein de la Jama’at et renommé dans le pays tout entier en raison de ses efforts dans le domaine du Tabligh. Ils ont un fils, qu’ils ont nommé Umar, à la même époque. Madame Aliya a vécu avec ses beaux-parents ahmadis ; elle a commencé à étudier l’Ahmadiyya à l’insu de ces derniers et de son mari. Elle est tombée à l’époque sur le livre de Hazrat Mouslih Maw’oud, « l’Ahmadiyya, l’islam véritable », un livre qui l’a profondément touché. Par la suite, elle a participé dans les classes de Tarbiyyah organisées chez elle. Un jour après avoir entendu un discours de Moukarram Abdur Rahman Bengali Saheb, à propos de la croyance du Messie Promis (a.s.) sur la survie de Jésus sur la croix et de son exil au Cachemire. Après avoir entendu cela, elle a cessé d’aller à l’Église et s’est mise à fréquenter la mosquée. En fin de compte elle a embrassé l’Ahmadiyya en 1936.­

    Elle relate qu’elle s’est choisi le nom d’Aliya après l’avoir vu dans un livre suite à sa conversion à l’Ahmadiyya. La sœur Aliya était toujours en quête de connaissance, nettoyait la mosquée, préparait le repas [des invités] et accomplissait la Salat. »

    Elle ne se contentait pas d’acquérir la connaissance. En toute humilité, elle servait la Jama’at, en toute dignité avec ses mains.

    La Sadr Lajna ajoute : « La défunte nettoyait la mosquée, préparait le repas [des invités] et accomplissait la Salat. Nous l’avons observée de près : elle faisait toujours montre de hautes qualités morales et soignait les malades. Elle était régulière dans ses contributions financières et elle encourageait toujours des bonnes œuvres au sein de la Lajna. Elle consacrait toute son attention à créer l’unité au sein de la Lajna. Durant ses dernières années elle a écrit de nombreuses lettres à la Lajna à ce propos. »

    Selon la Sadr Lajna, la défunte récitait souvent le verset suivant :

    إِنَّ اللَّهَ يُحِبُّ الَّذِينَ يُقَاتِلُونَ فِي سَبِيلِهِ صَفًّا كَأَنَّهُمْ بُنْيَانٌ مَرْصُوصٌ

    « En vérité, Allah aime ceux qui combattent pour Sa cause en rangs serrés, comme s’ils étaient une structure solide soudée au plomb. »

    La Sadr Lajna ajoute : « La défunte a été la première à instituer un fond [pour la construction] des mosquées ainsi qu’un autre pour fournir des bourses d’études. Le tout premier Ijtima’ [rassemblement] annuel a été organisé lors de sa présidence. Elle a aussi organisé la journée nationale de Tabligh lors de laquelle les membres de la Lajna envoient des milliers de copies du Coran et de dépliants pour faire connaître l’Ahmadiyya dans des bibliothèques du pays.

    Elle avait également lancé un magazine de Lajna, que la présidente internationale des Lajnas de l’époque, Hazrat Choti Apa Maryam Siddiqa Saheba, avait nommé Aicha. La défunte lui avait demandé de choisir un nom pour ce magazine.

    Elle avait également publié le programme de la Lajna sous le nom de The Path of Faith (la voie de la foi) et Our Duties (Nos devoirs). Répondant à l’appel qu’elle avait lancé, les membres des Lajnas de la Jama’at des Etats-Unis ont faits des sacrifices considérables pour la construction de la mosquée du Danemark. Elle a également contribué pour récolter des fonds pour la rénovation des missions situées à Baltimore et à Pittsburgh. »

    Elle ajoute : « À cette époque 98% des [membres de la] Lajna étaient des femmes qui s’étaient récemment converties, pour cette raison, sous les directives de la sœur Aliya ; au début nous n’enjoignons aux sœurs que de faire la prière et de jeûner pendant le mois de Ramadan. Au lieu de mettre directement l’emphase sur le voile, pendant quelques années nous avions attiré l’attention des sœurs vers le fait de porter une tenue décente ; nous avons abordé le port du voile dans un deuxième temps. »

    Ce n’est pas comme aujourd’hui, où on voit que celles qui portaient le voile l’ont abandonné. Elle a éduqué les [membres de la] Lajna à entreprendre des efforts afin de les amener progressivement d’un stade vers un autre.

    Elle ajoute : « La sœur Aliya s’est évertuée afin d’enseigner la lecture du Saint Coran aux [membres de la] Lajna. Elle avait planifié des séances quotidiennes afin d’enseigner le Saint Coran, et elle encourageait celles qui avaient complété la lecture du Saint Coran à lire quotidiennement quelques pages d’exégèse. Grâce aux efforts d’Aliya Saheba le syllabus des Nasirat a été préparé. Un enthousiasme naquit ainsi chez les Nasirat pour acquérir des connaissances religieuses. La défunte a joué un rôle crucial pour faire naître le sentiment de sacrifice chez les Lajnas. De même elle gérait de manière très apte la comptabilité des cotisations. Lorsqu’on lui demanda au sujet des difficultés qu’elle avait rencontrées lorsqu’elle avait rejoint la Jama’at elle répondit : « Après avoir rejoint la Jama’at, j’ai dû faire face à de nombreuses difficultés, mais au lieu de faire preuve de faiblesse, j’ai toujours été persévérante, et j’ai essayé de me contenter de la volonté divine, et c’est ce que j’ai enseigné depuis 50 ans aux [membres de la] Lajna. »

    La Sadr Lajna continue : « Sa personnalité était un phare de persévérance, qui nous illuminait toutes. Elle avait une foi ferme dans la victoire de l’islam dans le monde et elle disait qu’en ce temps le slogan de la Jama’at Amour pour Tous, Haine pour Personne se répandrait partout. De même, elle avait une confiance absolue dans le système du Califat, et elle le considérait comme la clé qui ouvrirait les portes du succès de l’islam. »

    Elle disait que le système de Califat serait immuable et conduirait à la victoire de l’islam. Ensuite elle ajoute : « Elle essayait de véhiculer ce message et de le faire comprendre aux [membres de la] Lajna à travers de nombreux coups de fils et de lettres. »

    Le 23 mars 2008, elle avait communiqué le message suivant aux [membres de la] Lajna: « Cette année, le 1er janvier 2008, les suivants du Messie Promis (a.s.) s’étaient réunies dans leurs mosquées et Missions, et ont accompli la prière de Tahajjoud en guise de remerciement. Et pourquoi ne le ferions-nous pas car cette année marque le centenaire du Califat du Messie Promis (a.s.) ? » Ensuite elle a ajouté : « Ô Allah, éloigne tous les obstacles qui sont sur le chemin de l’Ahmadiyya, et fais que nous soyons témoins de la victoire que Tu nous as promise. Notre Messie Promis a fondé cette Jama’at, et nous faisons maintenant tous partie d’un même corps. C’est pour cette raison qu’un ahmadi peut ressentir la douleur d’un autre, qu’ils sont solidaires dans les épreuves, qu’ils font des supplications les uns pour les autres, et qu’ils partagent leurs joies et leurs tristesses. Par la grâce d’Allah, nous sommes tous unis. »

    Ensuite elle a ajouté dans son message qui a été remis aux nouvelles converties et à toutes les femmes ahmadies de sa région : « Allah a répandu Sa grâce spéciale sur moi ; je suis chanceuse d’avoir vu la progression de la Jama’at de mes propres yeux durant ma vie. C’est une très grande grâce d’Allah d’avoir choisi notre Jama’at pour la propagation et pour le service de l’islam. Toutes les semaines nous avons l’opportunité d’entendre la voix de notre Calife, et l’opportunité d’atteindre le succès spirituel et mondain en mettant en application ses recommandations. » À la fin elle a écrit : « Je prie : Ô mon Seigneur, éloigne tous les obstacles sur le chemin du succès de l’islam. Permets-nous d’être le véritable reflet de notre religion et accorde-nous de nombreuses personnes pour nous aider dans cette voie. » Ainsi joua-t-elle un rôle crucial pour unir les [membres de la] Lajna, particulièrement les nouvelles membres africaines et américaines.

    Son fils, M. Amir Shaheed, président de la Jama’at de Pittsburgh, a écrit : « Mes parents étaient des soldats qui défendaient l’islam à l’aide de l’Ahmadiyya et du Califat. Ma mère vous écrivait des lettres très régulièrement, et m’encourageait également à le faire. » Il m’a demandé de prier afin que lui-même et ses enfants puissent marcher sur les pas de la défunte. »

    Il ajoute : « J’ai reçu de très nombreux messages remplis d’émotion de la part des membres de la Jama’at au sujet de ma mère ; je ne me rendais pas compte que dans la Jama’at il y avait des gens qui l’aimaient et l’appréciaient autant. »

    La Sœur Aliya Aziz Lord, une autre ahmadie américaine, qui fait partie de leur Jama’at locale écrit : « Après avoir accepté l’islam-ahmadiyya, la défunte (Aliya Shaheed) a mené une vie exemplaire. Lorsqu’elle servait en tant que secrétaire de l’éducation, personne ne souhaitait échouer à l’examen qu’elle avait préparé ; nous travaillions en groupe pour nous préparer pour l’examen. »

    Elle ajoute : « Bien qu’elle fût bien plus âgée que moi, nous entretenions une relation amicale. J’ai remarqué qu’à chaque fois qu’une question lui était posée sur la religion, au lieu de donner son avis elle ne présentait que les enseignements islamiques. Elle avait une relation très solide avec le Califat, qui attirait les gens vers elle. »

    La sœur Jamila Hammad Muneer, qui est également une ahmadie américaine, écrit : « La défunte me faisait souvent part du fait qu’elle m’appréciait beaucoup. Après le décès de ma mère elle m’a écrit une lettre pleine d’amour, qui m’aida à comprendre la philosophie entourant la mort. Elle était tel un ange : dès que j’avais besoin d’aide ou de conseil, je n’avais qu’à lui passer un coup de fil. Elle m’a toujours enseigné que le but de l’existence est de servir la Jama’at et d’aimer le Califat, car il s’agit de la corde d’Allah à notre époque. Je contemplais avec envie sa certitude parfaite et son amour profond pour Dieu. Une fois, je lui ai demandé si la mort lui faisait peur. Elle me répondit : « Nous devons tous partir un jour vers notre Bien-Aimé, alors pourquoi en avoir peur ? » Elle avait une profonde connaissance de l’islam et du message du Messie Promis (a.s.), qu’elle a partagé toute sa vie durant avec les autres. »

    Une autre ahmadie américaine locale, la Dr Rashida Ahmad, écrit : « La défunte était très stricte avec elle-même quant à l’application des enseignements islamiques, mais elle encourageait les autres à le faire avec beaucoup d’amour. De tous ses faits et gestes émanait son amour pour Dieu. » Elle ajoute : « J’ai eu plus d’une fois l’opportunité de dormir chez elle, et nous prions et récitions le Saint Coran ensemble, ensuite elle me montrait avec joie et enthousiasme les lettres qu’elle avait reçues des Califes de l’Ahmadiyya. On peut très facilement se rendre compte de l’amour qu’elle avait envers le Califat en lisant ses poèmes et ses discours. » Elle écrivait effectivement des poèmes, et elle ajoute qu’elle faisait preuve de beaucoup de patience ; la défunte l’appelait chaque mois afin de prendre de ses nouvelles, et elle ne s’est jamais plainte de sa santé qui se détériorait. Au contraire, elle faisait toujours mention des grâces d’Allah le Très-Haut, et était reconnaissante.

    Une autre ahmadie américaine, la Sœur Aziza, femme d’Al-Haaj Rashid, écrit : « La Sœur Aliya Shaheed incarnait la devise L’Amour pour Tous, La Haine pour Personne. Bien qu’elle résidait dans une autre ville, la défunte était une très bonne amie de ma mère. Après le décès de celle-ci, elle est toujours restée en contact avec moi. J’avais l’impression que Madame Aliya ressentait quand j’avais des faiblesses, et elle m’écrivait aussitôt une lettre qui consolidait de nouveau ma foi. »

    Madame Khullat, une autre des [membres de la] Lajna, écrit : « En 1949, lorsque je vins la première fois aux Etats-Unis, j’ai rencontré Madame Aliya. J’avais huit ans lorsque je l’ai rencontrée la première fois. C’était une femme très aimante, amicale et qui avait une personnalité impressionnante. La défunte avait une relation profonde et solide avec la Califat ; elle mentionnait souvent ses échanges épistolaires avec le Mouslih Maw’oudra. Les services qu’elle a rendus à l’institution de la Lajna Ima’illah des Etats-Unis sont remarquables. C’était une personne dont la spiritualité impressionnait, et malgré le fait qu’elle fût centenaire, elle participait à la Jalsa, ce qui était exemplaire pour nous tous. »

    Qu’Allah exalte son rang, et qu’Il fasse également naître dans sa descendance le même enthousiasme pour servir la religion, comme l’a souhaité son fils.


    (Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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    Valeureux compagnons de Badr https://islam-ahmadiyya.org/valeureux-compagnons-de-badr/ Wed, 12 Dec 2018 10:34:11 +0000 https://islam-ahmadiyya.org/valeureux-compagnons-de-badr/ Dans son sermon du 07 décembre 2018, Sa Sainteté le Calife a mentionné d'autres nobles Compagnons du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ayant participé à la bataille de Badr.

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  •  Sermon du vendredi 07 décembre 2018, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Baitul-Futuh à Londres. Après le Ta’awudh, le Tashahoud et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

    Le premier compagnon que j’évoquerai aujourd’hui s’appelle ‘Ubayd Bin Zayd al-Ansari. Il appartenait à la tribu des Banou ‘Ajlan et avait participé aux batailles de Badr et d’Ouhoud. Le père de Mu’adh Bin Rifa’ rapporte : « Mon frère Khallad Bin Rafi’ et moi-même sommes montés sur un chameau faible et boiteux pour accompagner le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) à Badr. ‘Ubayd Bin Zayd nous avait accompagnés. Quand nous sommes arrivés à un lieu situé avant Rawha, notre chameau s’est assis. J’ai prié : « Ô Allah ! Si Tu nous fais retourner à Médine [sur ce chameau], nous le sacrifierons. » Nous étions dans cette condition quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est passé à côté de nous. Il nous a demandés : « Qu’est-ce qui vous arrive ? » Nous lui avons tout raconté. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est arrêté. Il a fait ses ablutions, ensuite il a placé sa salive dans l’eau qui restait. Suivant ses directives nous avons ouvert la bouche du chameau et y avons mis un peu de cette eau. Nous en avons mis sur sa tête, son cou, ses épaules, sa bosse, son dos et sa queue. Ensuite le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a prié : « Ô Allah ! Transporte sur ce chameau Rafi’ et Khallad. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est parti et nous lui avons emboîté le pas. Nous l’avons rattrapé au lieu-dit Mansaf et notre chameau était le premier de la caravane. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a souri lorsqu’il nous a vus. Nous avons avancé jusqu’à Badr. En retournant de Badr lorsque nous sommes arrivés à Mousalla, le chameau s’est assis de nouveau. Mon frère l’a égorgé et a distribué sa viande en aumône. »

    ‘Ubayd Bin Zayd les avait accompagnés.

    Zahir Bin Haram Al-Ashja’i est un autre compagnon ayant participé à la bataille de Badr. Il appartenait à la tribu Ashja’a et avait accompagné le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) à Badr. Anas Bin Malik relate que Zahir était un brave homme de la campagne. Il présentait au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) des cadeaux de la campagne. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui offrait des biens lorsqu’il rentrait chez lui. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) disait : « Zahir est notre ami de la campagne et nous sommes ses amis de la ville. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) l’aimait. Zahir n’était pas très beau. Un jour alors qu’il vendait ses produits dans le marché, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est passé par là et l’a serré dans ses bras par-derrière. Selon un récit le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait posé ses mains sur ses yeux par-derrière et Zahir ne pouvait le voir. Il a demandé qui c’était et qu’on le laisse tranquille. Lorsqu’il s’est tourné il a reconnu le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) [par-dessus son épaule]. Sur ce il a frotté son dos sur la poitrine du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Celui-ci a dit en plaisantant : « Qui achètera cet esclave ? » Zahir a répliqué : « Ô Envoyé d’Allah vous allez faire de la perte en me vendant ! Qui voudra bien m’acheter ? » Sur ce le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répliqué : « Aux yeux d’Allah, tu n’es pas un produit déficitaire. » Ou il a dit : « Aux yeux d’Allah tu as une grande valeur. »

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) a lui aussi évoqué cette affection du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il raconte : « Le Saint Prophète(s.a.w.) passait dans le marché quand il vit un musulman, qui n’était pas très beau, transportant une lourde charge par un jour torride. Il était couvert de sueur et de poussière. Le Saint Prophète(s.a.w.) s’approcha doucement de lui par-derrière et, comme font parfois les enfants par jeu, il couvrit de ses mains les yeux de l’homme, attendant qu’il devine qui il était. L’homme en palpant ses mains moelleuses comprit qu’il s’agissait du Saint Prophète(s.a.w.). Par amour, il frotta son corps couvert de poussière et de sueur contre les vêtements du Prophète(s.a.w.). Celui-ci souriait et dit : « Je possède un esclave ! Quelqu’un voudra-t-il l’acheter ? » L’homme répondit : « Ô messager d’Allah(s.a.w.) ! Personne au monde ne sera prêt à m’acheter. » Le Prophète(s.a.w.) dit : « Non ! Non ! Tu ne dois pas dire cela. Tu vaux très cher aux yeux de Dieu ».

    Ces personnes ont profité de ces sublimes expressions d’amour du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait déclaré : « Chaque citadin a un ami de la campagne. Zahir Bin Haram est l’ami campagnard de la famille du Prophète. »

    Plus tard, Zahir Bin Haram s’est établi à Koufa.

    Zayd Bin al-Khattab est le prochain compagnon que j’évoquerai. Il était le frère aîné d’Oumar Bin Al-Khattab et avait accepté l’islam avant celui-ci. Il était aussi parmi les premiers émigrants. Il avait participé aux batailles de Badr, d’Ohoud, et du fossé, ainsi qu’à Houdaybiya, à la Bai’ah de Ridwan ; en somme, à toutes les batailles menées par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Celui-ci avait établi un lien de fraternité entre Zayd Bin Al-Khattab et Mu’an Bin Adi. Tous les deux sont tombés en martyrs lors de la bataille de Yamama.

    Lors de la bataille d’Ouhoud, ‘Oumar a demandé, au nom de Dieu, à Zayd, son frère aîné, de porter sa cotte de mailles. Zayd l’a fait pendant quelque temps lors de la bataille et l’a ensuite enlevé. Quand Oumar lui en a demandé la raison, Zayd a répondu : « Je souhaite comme toi tomber en martyr. » Tous les deux ont laissé l’armure.

    Zayd Bin al-Khattab relate que lors du dernier pèlerinage le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Traitez bien vos esclaves. Traitez bien vos esclaves. Nourrissez-les de ce que vous consommez. Vêtez-les de ce que vous portez. Et s’ils commettent une faute que vous ne pouvez pardonner, vendez-les, ô serviteurs de Dieu, et ne les punissez pas. »

    Quand les musulmans ont battu en retraite lors de la bataille de Yamama, Zayd Bin al-Khattab a prié à haute voix : « Ô Allah ! Je te demande pardon pour la fuite de mes compagnons. Je me disculpe, à Tes yeux, des actions de Musaylama al-Kadhdhâb et Muhaqama Bin Tufayl. » Ensuite, il prit l’étendard des musulmans, avança fermement dans la direction de l’ennemi et se battit vaillamment tant et si bien qu’il tomba en martyr.

    Après son martyre, ‘Oumar pria : « Ô Allah, fais miséricorde à Zayd ! Mon frère m’a dépassé dans l’accomplissement de deux bonnes œuvres. Il a accepté l’islam avant moi et il est tombé en martyr avant moi. »

    Selon un récit, ‘Oumar entendit Mutamim Bin Nuwayra réciter une élégie après la mort de son frère Malik Bin Nuwayra. ‘Oumar déclara : « Si j’étais aussi bon poète que toi j’aurais composé des vers tout aussi touchants que les tiens en hommage à mon frère. » Mutamim Bin Nuwayra répondit : « Si mon frère avait quitté le monde à la manière du vôtre, je n’aurais jamais exprimé ma tristesse. »

    ‘Oumar répondit : « Avant toi, personne ne m’a présenté pareilles condoléances ! »

    Il existe d’autres détails à propos de ce récit. ‘Oumar dit à Mutamim Bin Nuwayra : « Tu es fort triste après la mort de ton frère. »

    Mutamim Bin Nuwayra indiqua dans la direction d’un de ses yeux et dit : « J’ai perdu cet œil dans cette tristesse. J’ai tellement pleuré avec le bon œil que l’œil borgne a aussi pleuré en soutien. »

    ‘Oumar commenta : « Personne d’autre n’a jamais ainsi exprimé sa tristesse suite au décès d’un proche ! Allah aie pitié de Zayd Bin Al-Khattab ! Si j’étais à même de composer des vers j’aurai exprimé ma tristesse comme toi. »

    Mutamim Bin Nuwayra répondit : « Ô Emir des croyants ! Si mon frère était tombé en martyr lors de la bataille de Yamama comme le vôtre, je n’aurais jamais pleuré sa mort ! »

    Cette parole toucha le cœur d’Oumar et il fut satisfait du sort de son frère, lui qui était très triste de la séparation. Il disait : « Quand soufflait la brise du matin je sentais le parfum de Zayd. »

    Rijal Bin Ounfawa, l’un des compagnons de Musaylama le menteur, a été tué par Zayd.

    Selon un récit Rijal Bin Ounfawa se nommait aussi Nihar. Il avait embrassé l’islam, avait émigré et était un Qari (lecteur) du Coran. Par la suite il s’était joint à Musaylama.

    D’où l’importance de toujours prier pour qu’on ait une bonne fin.

    Rijal Bin Ounfawa dit [Musaylama] : « J’ai entendu que Mohammad (s.a.w.) t’avait offert une part de sa Noubouwwah (son prophétat). »

    Rijal était la plus grande source d’égarement de la tribu des Banou Hounayfa.

    Abou Hourayra relate qu’il était assis en compagnie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avec une délégation. Rijal Bin Ounfawa était aussi présent. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) dit : « L’un des vôtres sera au fond du feu et causera l’égarement d’une nation. »

    « Rijal Bin Ounfawa et moi-même n’étions pas égarés, dit Abou Hourayra. J’étais resté inquiet à ce propos jusqu’au moment où Rijal Bin Ounfawa se fût joint à Musaylama et eût témoigné en faveur de sa Noubouwwah. »

    Rijal Bin Ounfawa fut tué lors de la bataille de Yamama par Zayd Bin al-Khattab.

    Zayd bin al-Khattab tomba en martyr entre les mains d’Abou Maryam Al-Hanafi. Un jour, alors qu’Abou Maryam avait déjà accepté l’islam, ‘Oumar lui demanda : « Avais-tu assassiné Zayd ? » Il répondit à Oumar : « Ô Emir des Croyants, Allah l’Exalté a honoré Zayd de par mes mains, et ne m’a pas déshonoré par les siens. » ‘Oumar demanda à Abou Maryam : « Selon toi, lors de la bataille de Yamama, combien de tes hommes les musulmans avaient-ils tués ? » Abou Maryam répondit : « Mille quatre cents ou un peu plus. » ‘Oumar répondit : « Ces morts ont connu une mauvaise fin. » Abou Maryam de dire : « Toutes les louanges appartiennent à Allah l’Exalté qui m’a épargné et qui m’a permis d’accepter la religion qu’Il a choisie pour Son Prophète et pour les musulmans ! » ‘Oumar se réjouit de cette réponse d’Abou Maryam. Abou Maryam fut par la suite nommé juge de Bassora.

    Le prochain compagnon dont je vais faire mention est ‘Oubada Bin Khashkhâsh. Waqidi affirme qu’Oubada Bin Khashkhâsh s’appelait ‘Oubada bin Hassas, alors que selon Ibn Minda il s’appelait ‘Oubada Bin Khashkhâsh al-Ambari. Il appartenait à la tribu des Bali. Il était le cousin paternel et maternel de Mujzar Bin Zayd. Il était l’allié des Banou Sâlim. ‘Oubada Bin Khashkhâsh avait participé à la bataille de Badr ; il avait emprisonné Qays bin Saiq lors de cette bataille. ‘Oubada Bin Khashkhâsh décéda lors de la bataille d’Ouhoud. Il fut enterré dans une même tombe avec Nou’man Bin Malik et Mujzar Bin Ziyad.

    Le prochain compagnon dont je fais mention s’appelle ‘Abdullah bin Jad. Son père s’appelait Jad Bin Qays et son nom d’emprunt était Abou Wahab. Il appartenait au clan de Banou Salma des Ansar. Muâdh bin Jabal était son frère du côté de sa mère. ‘Abdullah bin Jad avait participé aux batailles de Badr et d’Ouhoud.

    Lors de la bataille de Tabouk, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait dit à Abou Wahab, qui était le père d’Abdullah bin Jad : « Abou Wahab, ne vas-tu pas sortir cette année avec nous pour faire la guerre ? » Abou Wahab répondit : « Veuillez m’en excuser, ne m’éprouvez pas. » Il a avancé un prétexte assez étonnant devant le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il dit : « Mon peuple sait que je suis un grand admirateur des femmes. Si je regarde celles des Romains, je ne pourrai me contrôler. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) se détourna de lui et l’excusa. Voyant qu’il cherchait des prétextes, il lui permit de ne pas participer à la bataille. Lorsqu’il eut connaissance de cela, ‘Abdullah bin Jad vint à la rencontre de son père et lui demanda : « Pourquoi n’as-tu pas répondu favorablement à l’appel du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ? Par Dieu, tu es le plus riche des Banou Salama, et aujourd’hui tu as l’occasion de participer à cette bataille. Mais tu ne veux pas le faire, et de plus tu n’offres de monture à personne ! »

    Il avança un nouveau prétexte devant son fils, lui dévoilant la vérité : « Ô mon fils, pourquoi veux-tu que j’avance par cette chaleur et dans ces conditions difficiles vers les Romains ?  Par Dieu, même ici à Khourba (là où se trouvaient les demeures des Banou Salama) je ne me sens pas à l’abri des Romains entre les murs de ma maison. » Il avait très peur des Romains : il n’était qu’un peureux. Il ajouta : « Dois-je livrer bataille contre eux ? Ô mon fils j’ai connu de nombreuses circonstances, et elles changent très rapidement. » En entendant cela, ‘Abdullah durcit le ton envers son père, et dit : « Par Dieu, tu es hypocrite, et certainement Allah l’Exalté révélera un verset à ton sujet dans le Saint Coran et tout le monde pourra lire. Allah dévoilera ton hypocrisie ! » Sur ce le père d’Abdullah enleva sa chaussure et la lança sur le visage de son fils. ‘Abdullah partit sans dire un mot. Dans le recueil d’Usud al-Ghâba, on trouve mention de l’hypocrisie de Jad bin Qays. Il avait participé à l’expédition de Houdaybiya, mais n’étais pas présent lorsque les gens ont fait la Bai’ah sur la main du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). On dit qu’il s’était repenti par la suite et qu’il décéda sous le Califat d’Outhman.

    Le prochain compagnon se nomme Harith bin Aus bin Mua’dh : il était le neveu du chef de la tribu des Aus, Sa’d bin Mua’dh. Il avait participé aux batailles de Badr et d’Ouhoud. Il est rapporté qu’il est tombé en martyr lors de la bataille d’Ouhoud à l’âge de 28 ans, mais selon d’autres sources on apprend qu’il n’y est pas tombé en martyr. ‘Aishara a déclaré : « Après la bataille d’Ouhoud, je suis sortie en suivant les pas des gens, lorsque derrière moi j’entendis un bruit. Lorsque je me retournai je vis Sa’d bin Mu’adh aux côtés de son neveu Harith bin Aws qui tenait son bouclier. » Cela démontre qu’il était encore vivant après la bataille d’Ouhoud. Il est rapporté au sujet de Harith qu’il faisait partie du groupe qui avait tué Ka’b bin Ashraf ; il avait été blessé au pied lors de cette attaque, et du sang en coulait. Les compagnons le portèrent jusqu’au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Ka’b bin Ashraf faisait partie des chefs de Médine qui avaient signé un pacte avec le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), mais il avait par la suite essayé de se rebeller, et le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ordonna son exécution.

    Dans le Sharh de ‘Oumdat al-Qari on trouve mention de sa blessure. « Mohammad bin Maslama avait attaqué Ka’b bin Ashraf avec d’autres compagnons, et ils l’assassinèrent. L’un des compagnons, Harith bin Aus, reçut un coup d’épée d’un de ses compagnons et il fut blessé. Il fut transporté rapidement à Médine et présenté au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Celui-ci apposa sa salive sur la blessure de Harith bin Aus, et dès lors il ne souffrit plus. »

    Hazrat Mirza Bashir Ahmad a évoqué la raison de l’assassinat de Ka’b Bin Ashraf. J’en ai fait mention dans le passé. Je compte maintenant présenter d’autres détails à la lumière des écrits de Hazrat Mirza Bashir Ahmad. Certains faits seront tout de même réitérés ici.

    Bien que Ka’b fût un juif de confession, il ne l’était pas de descendance : il était arabe. Son père, Ashraf, était un homme intelligent et rusé des Banou Nibhan, qui s’étaient établis à Médine : il s’est lié d’amitié avec les Banou Nadir et est devenu leur allié. Ashraf a réussi à amasser un tel pouvoir et une telle influence qu’Abū Rāfi ’bin Abil-Houqaiq, le chef des Banou Nadir, lui a donné sa fille en mariage. De cette union est né Ka’b, qui en grandissant a eu un statut encore plus éminent que celui de son père, tant et si bien que tous les Juifs de l’Arabie l’ont pris pour chef.

    En sus d’être un homme bien bâti et beau, Ka’b était aussi un poète éloquent et un homme très riche. Usant de sa fortune, il maintenait tous les savants et autres personnalités influentes de sa nation sous son contrôle. D’un point de vue moral, il était totalement corrompu, un maître dans l’art des complots et conspirations. Lorsque le Saint Prophète a émigré à Médine, Ka’b bin Ashraf, avec les autres Juifs, a signé le traité entre eux et le Saint Prophète.

    Hazrat Mirza Bashir Ahmad a mentionné une foule de détails. J’en évoquerai certains points, brièvement.

    Ka’b bin Ashraf, avec les autres Juifs, a signé le traité entre eux et le Saint Prophète eu égard à l’amitié mutuelle, la paix, la sécurité et la défense collectives. Or au profond de Ka’b, le feu de la méchanceté et de l’hostilité brûlait. Il avait signé le pacte mais il était un hypocrite et nourrissait de la malveillance. En raison de cette hostilité, il a commencé à s’opposer à l’islam et à son Fondateur à travers des complots et des intrigues. Notons que Ka’b offrait chaque année des sommes importantes aux érudits juifs et aux chefs religieux. Après l’émigration du Saint Prophète, quand lesdits érudits sont venus recueillir leurs allocations annuelles, Ka’b a mentionné le Saint Prophète et s’est enquis à son propos à la lumière des écritures religieuses juives. Les érudits ont répondu qu’il leur semblait être le prophète qui leur avait été promis. Ka’b, très mécontent de cette réponse, les a renvoyés en les traitant de tous les noms ; et il ne leur a pas versé leurs allocations.

    Quand les érudits juifs ont perdu leurs salaires, ils sont revenus voir Ka’b après un certain temps et lui ont dit qu’ils avaient mal interprété les signes et qu’ils avaient découvert qu’en réalité Muhammad n’était pas le prophète promis. Ka’b, satisfait de leur réponse et ayant atteint son but, a rétabli leurs allocations annuelles. En tout cas, il s’agissait simplement d’une opposition religieuse, qui, bien qu’exprimée de manière désagréable, n’était pas condamnable : Ka’b ne méritait pas la condamnation en raison de pareils actes de sa part. Seulement voilà : son opposition allait prendre une forme dangereuse. C’est ainsi qu’après la bataille de Badr, il a commencé à comploter et à fomenter la sédition, mettant ainsi les musulmans en danger. Avant la bataille de Badr, Ka’b croyait que le zèle religieux des musulmans était temporaire et que petit à petit ils se disperseraient et retourneraient à leur religion ancestrale.

    Or quand les musulmans ont triomphé à Badr et que la plupart des chefs des Qurayshites aient été tués, Ka’b est devenu inquiet. Après Badr, il s’est résolu de faire de son mieux pour détruire complètement l’islam. 

    La première expression de sa rancœur et de sa jalousie a été quand la nouvelle de la victoire de Badr est parvenue à Médine. En l’entendant, Ka’b a cru au début qu’elle était fausse. Quand cette nouvelle a été confirmée et que Ka’b a compris que la victoire de Badr avait offert à l’islam une force qui dépassait ses rêves les plus fous, la colère et rage l’ont submergé. Il s’est mis en route immédiatement dans la direction de La Mecque. Une fois sur place, grâce à son éloquence et sa maîtrise de la poésie, il a attisé le feu dans le cœur des Qurayshites. Il a engendré dans leurs cœurs une soif intarissable pour le sang musulman et les a emplis de sentiments de vengeance et d’inimitié. Ayant attisé leur haine Ka’b a emmené les Qurayshites dans la cour de la Ka’bah, leur remettant ses draps dans leurs mains, et il leur a demandé de jurer qu’ils ne se reposeraient pas jusqu’à ce que l’islam et son fondateur n’aient disparu de la face de la terre.

    Après avoir enflammé les esprits à La Mecque, ce fauteur de troubles a voyagé de tribu en tribu dans l’Arabie tout entière, incitant les gens contre les musulmans. Ensuite, il est retourné à Médine et a composé des couplets provocateurs et obscènes à propos des femmes musulmanes. 

    Il n’a pas épargné les femmes de la maison du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et a diffusé ses couplets infamants dans tout le pays. En fin de compte, il a ourdi un complot pour faire assassiner le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il l’a invité dans sa résidence pour un festin, et avec l’aide de quelques jeunes hommes Juifs il a tenté de faire assassiner le Saint Prophète. 

    Par la grâce de Dieu, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait reçu l’information en avance et son plan a échoué. Ainsi, lorsque la situation empira, et qu’il était évident que Ka’b était coupable de la violation du traité, de rébellion, d’incitation à la guerre, de sédition, d’usage de langage vulgaire et de complot pour assassiner le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), celui-ci a déclaré que Ka’b Bin Ashraf était susceptible d’être mis à mort en raison de ses actions. À la lumière du traité conclu entre les habitants de Médine à son arrivée, le Saint Prophète était désormais le chef de l’exécutif et le commandant en chef de l’État démocratique de la ville. Suite à ces faits, il a ordonné à certains de Ses Compagnons d’exécuter Ka’b Bin Ashraf en raison de ses agissements. Suite aux campagnes séditieuses de Ka’b, l’atmosphère était tendue à Médine à l’époque : une annonce officielle de son exécution aurait déclenché une guerre civile à Médine et beaucoup de sang aurait coulé. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était prêt à tout faire pour éviter la violence intercommunautaire et l’effusion de sang.

    Ainsi, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ordonna que Ka’b fût exécuté secrètement par quelques individus. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) confia cette mission à un fidèle compagnon de la tribu des Aws nommé Muhammad bin Maslamah et souligna que le plan devait être exécuté avec le conseil de Sa’d bin Mu’adh, qui était le chef de sa tribu. Muhammad bin Maslamah déclara : « Ô Messager d’Allah ! Afin de le tuer secrètement, nous serons obligés de trouver une excuse pour l’attirer hors de sa résidence et pour l’exécuter dans un endroit sûr. » Le Saint Prophète commenta : « Très bien. » Suite aux conseils de Sa’d bin Mu’adh, Muhammad bin Maslamah prit Abou Na’ila et deux ou trois autres Compagnons et se rendirent à la résidence de Ka’b. Ils le prièrent de sortir et lui dirent : « Notre chef (c’est-à-dire, Muhammad) exige de l’aumône de notre part alors que nous sommes en difficulté. Auras-tu l’obligeance de nous accorder un prêt ? » En entendant cela, Ka’b sauta de joie et déclara : « Par Dieu ! Ce n’est rien ! Le jour n’est pas loin quand vous l’abandonnerez ! » Muhammad Bin Maslamah répondit : « En tout cas, nous avons déjà accepté Muhammad et attendons maintenant de voir le résultat final de ce mouvement. Mais dis-nous si tu nous feras ce prêt ? »

    « Bien sûr !, déclara Ka’b, mais vous devrez déposer des garanties. » Muhammad a demandé : « Quelles sont tes exigences ? » Le misérable répondit : « Laissez vos femmes en gages. » En réprimant sa colère, Muhammad commenta : « Comment est-il possible pour nous de laisser nos femmes en garantie avec un homme comme toi ! » L’autre répondit : « Vos fils feront l’affaire. » Muhammad ajouta : « Impossible. Nous ne pourrons pas endurer les reproches de l’Arabie tout entière. Par contre, si tu es assez généreux, nous sommes prêts à laisser nos armes avec toi comme garantie. » Ka’b accepta, et Muhammad bin Maslamah et ses compagnons partirent avec la promesse de revenir la nuit. À la tombée de la nuit, ils se présentèrent à la résidence de Ka’b avec leurs armes. Ayant conduit Ka’b dans un coin hors de chez lui pour les discussions, les compagnons tuèrent Ka’b.

    Lors de l’opération Zayd mentionné plus haut a été blessé par l’épée d’un de ses compagnons. Muhammad bin Maslamah et ses compagnons se présentèrent au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et l’informèrent de l’exécution. Les nouvelles de l’exécution de Ka’b ébranlèrent la ville et le peuple juif était furieux. Le lendemain, au matin, une délégation juive se présenta au Saint Prophète et se plaignit que leur chef Ka’b bin Ashraf avait été assassiné. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ne nia rien ni ne feignit-il l’ignorance. Il dit : « Êtes-vous également au courant des crimes dont il est coupable ? » 

    Le Saint Prophète leur a brièvement rappelé tous ses méfaits, à savoir, le non-respect du traité, l’incitation à la guerre, la sédition, l’usage d’un langage grossier et la conspiration d’assassinat. Sur ce, les Juifs prirent peur et ne prononcèrent pas un mot. Ils comprirent que tout cela était vrai et qu’il méritait d’être puni. Le Saint Prophète ajouta : « Au moins à partir de maintenant, vous feriez bien de vivre en paix et d’éviter d’attiser l’hostilité, la violence et les troubles. »  

    Un nouveau traité fut signé avec les Juifs et ils promirent de cohabiter avec les musulmans en paix et de ne plus fomenter des troubles.

    Ce pacte fut confié à ‘Ali. L’histoire ne dit pas si les juifs, par la suite, évoquèrent l’assassinat de Ka’b et en accusèrent les musulmans. En effet, ils avaient compris que Ka’b avait mérité son châtiment. Hazrat Mirza Bashir Ahmad Saheb écrit : « Les historiens occidentaux objectent que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait commis un assassinat illégal et que cet acte était condamnable. Or ce ne fut pas le cas, car Ka’b Bin Ashraf avait signé un pacte avec le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Loin de promettre qu’il ne mènera pas de campagne contre les musulmans, il avait promis d’aider ces derniers contre tout ennemi extérieur et qu’il maintiendrait des liens d’amitié avec les musulmans. Il avait aussi accepté le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) comme chef de l’État démocratique établi à Médine ainsi que l’arbitre de tous les différends [entre les juifs] et que ses verdicts seraient applicables par eux. L’histoire prouve aussi que selon ce traité les juifs présentaient leurs doléances aux Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qui jugeait alors entre eux. En pareilles circonstances Ka’b a fait fi de ce pacte ; non seulement a-t-il été coupable de traîtrise à l’égard des musulmans mais il l’a aussi été envers l’Etat car le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en était le chef. Il a semé la graine de l’insurrection à Médine et a attisé la guerre dans le pays. Il a soulevé, de manière dangereuse, les tribus arabes contre les musulmans et a composé des vers scandaleux sur les femmes musulmanes.

    Ensuite il a ourdi des complots pour assassiner le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il a commis ces méfaits à une époque où les musulmans étaient déjà assaillis de tous les côtés. Ils étaient en proie à des conditions terribles. La litanie des crimes de Ka’b méritait d’être condamnée et une procédure fût initiée à son encontre. »

    Mirza Bashir Ahmad Saheb continue : « Aujourd’hui dans les pays développés, la rébellion, le non-respect d’un pacte, attiser la guerre et comploter un assassinat sont sanctionnés par la peine de mort. Pourquoi soulever une objection à ce sujet ? »

    La deuxième objection soulevée était au sujet de la manière dont il a été assassiné. On demande pourquoi a-t-il été tué secrètement en pleine nuit ? Sur ce point, il répond : « N’oublions pas qu’à l’époque, il n’existait pas d’État souverain en Arabie. Un chef a certes été nommé et c’est lui qui prenait les décisions. Mais en dépit de cela toute personne et toute tribu étaient libres et autonomes. Elles pouvaient prendre leurs [propres] décisions. Lorsqu’il fallait prendre des décisions collectives, on venait consulter le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), mais si les tribus souhaitaient prendre des décisions de façon indépendante, elles pouvaient le faire également. Alors, dans ces conditions, dans quel tribunal allait-on déférer Ka’b, et d’où émanerait l’ordre de son exécution ? On dit qu’une plainte aurait dû être déposée auprès des juifs dont il était le chef. Mais les juifs avaient déjà fait preuve de trahison à l’encontre des musulmans ; ils essayaient continuellement de semer le désordre.

    Ce n’était pas la peine de demander justice aux tribus de Soulaym et Ghatfân, qui depuis quelques mois avaient essayé à trois ou quatre reprises d’attaquer Médine. Ces tribus étaient sous l’autorité de Ka’b. De ce fait il était vain d’escompter une quelconque justice de leur part. »

    Ensuite Mirza Bashir Ahmad écrit : « Réfléchissez sur la situation qui régnait à ce moment : quelle autre solution les musulmans avaient-ils ? La vie de cet homme, qui avait attisé l’insurrection, qui avait lancé un appel à la guerre, qui semait le désordre, et qui ourdissait des complots d’assassinat, était devenue dangereuse pour les musulmans et pour la paix du pays. Dans une perspective de défense, il était donc plus convenable de l’assassiner dès que la situation se présentait. Il est plus préférable d’éliminer un homme mauvais et semant le désordre, que de mettre en danger la vie de milliers d’habitants pacifiques, et de compromettre ainsi la paix de tout un pays. »

    Allah l’Exalté déclare également que semer le désordre est pire que le meurtre.

    Eu égard au pacte conclu entre les musulmans et juifs suite à l’Hégire, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’avait pas le statut d’un citoyen ordinaire. Il avait été nommé chef de Médine par le peuple, et il avait ainsi l’autorité de rendre son verdict sur les différends et sur des faits politiques. Si pour maintenir la paix dans le pays, il avait émis l’ordre d’exécuter Ka’b qui perpétrait le désordre, sa décision n’était pas surprenante. Les objections des gens contre de l’islam après 1300 ans, sont totalement infondées, car à l’époque, après avoir entendu sa décision, même les juifs n’avaient soulevé aucune objection et ce pour une longue période. »

    Tel était le contexte de ces faits. Zayd avait pris part à cet assassinat, il faisait partie de l’équipe envoyée pour l’exécution. Toutes les accusations d’extrémisme contre le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et l’islam sont infondées. Ka’b méritait d’être châtié et en tant que chef du gouvernement le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) l’avait condamné. Je termine aujourd’hui sur ce récit.

    Qu’Allah protège l’islam de ces troubles. Aujourd’hui les musulmans les perpétuent au lieu de tirer des leçons de leur histoire. Ils sont aujourd’hui à l’origine de ces maux : qu’il s’agisse des populations ainsi que des gouvernements musulmans. Qu’Allah le Très-Haut en protège l’islam et qu’Il permette aux musulmans d’accepter le Réformateur de cette époque envoyé par Allah pour la renaissance de l’islam.


    (Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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    Illustres serviteurs de l’Islam https://islam-ahmadiyya.org/illustres-serviteurs-de-l-islam/ Wed, 05 Dec 2018 12:17:34 +0000 https://islam-ahmadiyya.org/illustres-serviteurs-de-l-islam/ Dans son sermon du 30 novembre 2018, Sa Sainteté le Calife a évoqué d'autres compagnons du Saint Prophète ainsi qu'un ancien serviteur de l'Islam et de l'Ahmadiyya.

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  • Sermon du vendredi 30 novembre 2018, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Baitul-Futuh à Londres. Après le Ta’awudh, le Tashahoud et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

    Le premier compagnon que j’évoquerai aujourd’hui se nomme Thabit Bin Khalid Al-Ansari. Il était membre du clan des Banou Malik de la tribu des Banou Najjar. Il avait participé aux batailles de Badr, d’Ouhoud et de Yamama, lors de laquelle il est tombé en martyr. Selon certains il est tombé en martyr à Bi’r Ma’ouna.

    Le [deuxième] compagnon se nomme ‘Abdoullah Bin Ourfata. Il avait accompagné Ja’far Bin Abi Talib en Abyssinie. ‘Abdoullah Bin Mas’oud relate : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) nous a envoyés chez le Négus [d’Abyssinie] : nous étions environ quatre-vingt [musulmans]. » ‘Abdoullah Bin Ourfata avait participé à la bataille de Badr.

    ‘Outbah Bin ‘Abdillah est [un autre compagnon] dont la mère se nommait Bousra Bint Zayd. Il avait participé à la bai’ah d’Aqabah et aux batailles de Badr et d’Ouhoud.

    Qays Bin Abi Sa’sa Al-Ansari est un autre compagnon dont le père se nommait ‘Amr Bin Zayd mais était plus connu sous son nom d’emprunt, Abou Sa’sa. La mère de Qays se nommait Shayba Bint ‘Asim. Qays avait participé à la bai’ah d’Aqabah en compagnie de 70 Ansar. Il avait aussi participé aux batailles de Badr et d’Ouhoud.

    En partant pour la bataille de Badr, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait campé, avec son armée, au lieu-dit Bouyout Souqya et on a renvoyé à Médine les enfants en bas âge qui avaient accompagné le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) par engouement. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a demandé à ses compagnons d’apporter de l’eau de Souqya. Il en a bu et ensuite il a accompli la Salat tout près des habitations de Souqya. En quittant ce lieu le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a demandé à Qays Bin Abi Sa’sa de dénombrer les musulmans ; il était aussi le responsable de l’eau. Par la suite, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a campé à Bi’r Abi ‘Inaba situé à environ 2,5 kilomètres de sa mosquée. Qays Bin Abi Sa’sa a dénombré les musulmans et informé le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qu’il y en avait 313. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) fut ravi d’entendre cela. Il a déclaré : « Les compagnons de Talout étaient du même nombre ! »

    Le lieu-dit Souqya se situe à environ deux kilomètres de la mosquée du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Son nom ancien était Housayqa. Khallad raconte que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) l’a renommé Souqya. Il ajoute : « J’ai voulu acheter ce lieu. Mais Sa’d Bin Abi Waqqas l’avait fait avant moi au prix de deux chameaux. » Selon d’autres il l’avait acheté au prix de 280 dirhams. Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en a eu connaissance, il a déclaré que cet achat était très profitable.

    Le jour de la bataille de Badr, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a confié à Qays Bin Abi Sa’sa le commandement du détachement qui avait pour but de protéger l’arrière de l’armée.

    Une fois Qays Bin Abi Sa’sa a demandé au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : « En combien de temps dois-je compléter la lecture du Coran ? » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répondu : « En quinze nuits. » Qays Bin Abi Sa’sa a commenté : « Je peux en faire davantage. » Sur ce le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit : « Complète la lecture du Coran d’un vendredi jusqu’au prochain. » Qays Bin Abi Sa’sa a ajouté : « Je peux faire plus que cela. »

    Il a récité le Coran de cette manière pendant une longue période. Une fois vieux – et quand il commençait à panser ses yeux – il complétait la lecture du Coran en quinze nuits. Il disait : « Si seulement j’avais accepté le conseil du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ! »

    Qays Bin Abi Sa’sa avait deux enfants : Al-Faqih et Oumm Al-Harith. Leur mère était Oumama Bint Mu’adh. Qays Bin Abi Sa’sa n’a pas eu de descendant. Il avait trois frères qui avait profité de la proximité du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) mais n’avaient pas participé à la bataille de Badr. Al-Harith est tombé en martyr à Yamama. Abou Kilab et Jabir bin Abi Sa’sa sont tombés en martyrs lors de la bataille de Mawta.

    Oubayda Bin Al-Harith est un autre compagnon. Il appartenait au clan des Banou Mouttalib et était le proche du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Son nom d’emprunt était Abou Al-Harith ou Abou Moua’wiya selon certains. Sa mère s’appelait Soukhayla Bint Khouza’i.

    Oubayda Bin Al-Harith était de dix ans plus âgé que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il était parmi les tout premiers croyants et avait accepté l’islam avant que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ne se rendît à Dar Al-Arqam. Abou ‘Oubayda, Abou Salama Bin ‘Abdillah Al-Asadi, ‘Abdoullah Bin Arqam Al-Makhzoumi et ‘Outhman Bin Maz’oune ont tous accepté l’islam au même moment. ‘Oubayda jouissait d’un statut particulier auprès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). ‘Oubayda Bin Al-Harith avait embrassé l’islam au tout début et il était un des chefs des Banou ‘Abd Monaf.

    ‘Oubayda Bin Al-Harith et ses deux frères Toufayl Bin Al-Harith et Hussain Bin Al-Harith ont émigré à Médine accompagné de Mistah Bin Usasa. Avant d’entreprendre le voyage ils ont décidé de se rencontrer dans la vallée de Naji’. Mistah Bin Usasa est resté en arrière car il avait été mordu par un serpent. Le lendemain ils ont eu la nouvelle de la morsure et ils sont retournés à La Mecque et ont pris Mistah Bin Usasa pour se rendre à Médine où ils ont logé chez ‘Abdour Rahman Bin Salama.

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a établi un lien de fraternité entre ‘Oubayda Bin Al-Harith  et ‘Oumair Bin Al-Humam. Tous deux sont tombés en martyrs lors de la bataille de Badr. Toufayl Bin Al-Harith et Hussain Bin Al-Harith avait accompagné ‘Oubayda Bin Al-Harith lors de la bataille de Badr.

    Une fois à Médine, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait adopté certaines mesures afin de se protéger des mécréants et d’assurer la sécurité des musulmans. Cela prouve son savoir-faire politique et sa vision militaire.

    Hazrat Mirza Bashir Ahmad, dans sa Sirat-Khataman-Nabiyyine en fait mention en ces termes : « L’histoire témoigne que le Saint Prophète a envoyé la toute première expédition sous la direction d’Abū ‘Oubayda bin Al-Hārith qui a rencontré un groupe dirigé par’ Ikramah bin Abī Jahl. Deux musulmans faibles accompagnant les Qurayshites, ont réussi à s’échapper et à rejoindre les musulmans.

    Le récit ajoute que « lors de cette campagne, quand les musulmans ont rencontré l’armée des Qurayshites, deux personnes, à savoir Miqdād bin ‘Amr et Utbah bin Ghazwān, alliés des Banū Zahrah et des Banū Naufal respectivement, ont fui les idolâtres et rejoint les musulmans. Ils étaient musulmans et avaient l’intention de rejoindre les musulmans sous le couvert des Qurayshites. »

    « L’un des objectifs du Saint Prophète en envoyant ces expéditions était également de permettre à ces personnes de se libérer des Qurayshites tyranniques et de rejoindre les musulmans. »

    « Huit mois après l’hégire le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) envoya ‘Oubayda bin Al-Hārith avec un corps expéditionnaire de 60 ou 80 cavaliers. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui attacha un drapeau blanc que porta Mistah Bin Outhatha. L’objectif de cette expédition était d’arrêter une caravane commerciale qurayshite dont le chef était Abou Soufyan selon certains ou ‘Ikramah Bin Abi Jahl selon d’autres. D’autres disaient que Miqrad Bin Hafas en était le chef. Cette caravane commerciale des mécréants comprenait deux cents individus. Les compagnons l’ont rattrapé dans la vallée de Rabiq aussi connu comme Wadan. Les deux belligérants se lancèrent des flèches sans livrer bataille et sans se mettre en rang pour le combat. Sa’d Bin Abi Waqqas était le tout premier compagnon à décocher une flèche : c’était d’ailleurs la toute première envoyée de la part de l’islam.

    Miqdad Bin Aswad et Ounayna Bin Ghazwan – ou ‘Outbah Bin Ghazwan selon Ibn Hisham et Tabari – sortirent des rangs des polythéistes pour se joindre aux musulmans. Ils étaient musulmans et souhaitaient se joindre à eux. ‘Oubayda bin Al-Hārith avait mené là la deuxième expédition militaire de l’islam. Après s’être lancé des flèches, les deux belligérants se sont séparés, car les polythéistes craignaient qu’une grande armée musulmane n’arrivât en renfort : pris de peur, ils s’éclipsèrent. Les musulmans ne les ont pas poursuivis. »

    Ils se sont attaqués à coups de flèches et riposté et quand les mécréants ont reculé les musulmans ont rebroussé chemin.

    Hazrat Mirza Bashir Ahmad écrit dans sa biographie [du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.)] : « À son retour de la Ghazwah de Waddān, au cours du mois de Rabī’ul-Awwal, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) dépêcha une expédition de Muhājirīn, composée de soixante-dix hommes montés à chameaux et dirigée par ‘Oubayda bin Al-Ḥārith Muṭṭalibī, un proche parent. L’objectif de cette campagne était également de prévenir les attaques des Qurayshites de La Mecque. Quand ‘Oubayda bin Al-Hārith et ses compagnons parcoururent quelque distance et arrivèrent près de Thaniyyatul-Murrah : ils remarquèrent soudainement 200 jeunes hommes armés qui campaient là sous le commandement d’Ikramah bin Abī Jahl. Les deux belligérants se firent face et quelques flèches furent décochées lors d’une confrontation. Cependant, ce groupe d’idolâtres se retira craignant que les musulmans avaient probablement caché des renforts à leur disposition. Les musulmans ne les ont pas poursuivis.

    Deux membres de l’armée des idolâtres, notamment Miqdād bin ‘Amr et ‘Outbah bin Ghazwān, s’enfuirent du commandement d’Ikramah bin Abī Jahl et rejoignirent les musulmans. Ils avaient accompagné les Qurayshites avec le but précis de rejoindre les musulmans dès que l’occasion se présentera. Ils étaient musulmans de cœur, mais ne pouvaient pas émigrer par peur des Qurayshites. De plus, il est possible que cet événement ait fait perdre courage aux idolâtres et ils ont décidé de prendre du recul, estimant que c’était un mauvais présage. L’histoire n’a pas indiqué si cette expédition des Qurayshites, qui n’était certainement pas une caravane commerciale et à propos de laquelle Ibn Isḥāq avait utilisé les mots « grande armée » s’engageait dans cette direction avec un objectif spécifique. Cependant, il est certain que leurs intentions n’étaient pas favorables. »

    Ils n’avaient pas de bonnes intentions : leur but était de lancer une attaque et c’est pour raison que les musulmans ont riposté avec des flèches, car apparemment la première avait été lancée par les mécréants.

    « Les polythéistes perdirent courage et s’en allèrent après avoir constaté que les musulmans étaient vigilants et que certains des leurs hommes se sont joints aux musulmans. Un avantage pratique de cette campagne en faveur des musulmans était que deux âmes musulmanes avaient été délivrées de la tyrannie des Qurayshites. »

    ‘Oubayda bin Al-Hārith avait engagé un duel du côté des musulmans contre Walid Bin ‘Outbah lors de la bataille de Badr. Selon les hadiths, un verset du Coran a été révélé à propos de cet épisode. ‘Ali relate que le verset « Voici deux groupes qui se disputent au sujet de leur Seigneur » a été révélé à propos de ceux qui avaient participé dans ces duels lors de la bataille de Badr notamment Hamza Bin ‘Abdil Muttalib, ‘Ali Bin Abi Talib et ‘Oubayda bin Al-Hārith [du côté des musulmans] et ‘Utbah Bin Rabi’a, Shayba Bin Rabi’a et Walid Bin ‘Outbah. Le verset se lit ainsi :

    هَذَانِ خَصْمَانِ اخْتَصَمُوا فِي رَبِّهِمْ فَالَّذِينَ كَفَرُوا قُطِّعَتْ لَهُمْ ثِيَابٌ مِنْ نَارٍ يُصَبُّ مِنْ فَوْقِ رُءُوسِهِمُ الْحَمِيمُ

    « Voici deux groupes qui se disputent au sujet de leur Seigneur. Quant aux mécréants, des vêtements de feu seront taillés pour eux ; et de l’eau bouillante sera déversée sur leurs têtes. » (22 : 20)

    Le Sunan Abi Dawoud présente des détails concernant ces combats. ‘Ali rapporte qu’Outbah Bin Rabi’a est sorti des rangs accompagnés de son fils et de son frère. Il lança dans la direction des musulmans : « Qui viendra nous combattre ? » Plusieurs jeunes Ansar répondirent à leur appel.’Outbah leur demanda de décliner leurs noms et ils répondirent qu’ils étaient des Ansar. ‘Outbah leur dit qu’il n’avait aucun grief contre eux et qu’il était sorti combattre uniquement les fils de son oncle. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a demandé à Hamza, à ‘Ali et à ‘Oubaydah Bin Al-Harith de s’apprêter au combat. Suite à l’ordre de l’Envoyé, Hamza s’est avancé dans la direction d’Outbah et ‘Ali vers Shayba. Le combat entre ‘Oubaydah et Walid s’engagea et ils se blessèrent grièvement. ‘Ali ajoute : « Nous nous sommes approchés de Walid et nous lui avons donné le coup de grâce. Nous avons ensuite enlevé ‘Oubaydah du champ de bataille. Lors du combat Utbah avait tranché le jarret d’Oubaydah.

    Après la bataille de Badr, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a fait porter Oubaydah au lieu-dit Safra situé non loin de là où il a rendu l’âme. Il a été enterré sur place. Selon un récit ‘Oubaydah bin Al-Hārith avait le jarret tranché et de la moelle en sortait. Transporté dans cet état au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), il lui a demandé : « ô Envoyé d’Allah ! Ne suis-je pas un martyr ? » Il était tout simplement blessé et il n’était pas encore mort. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répondu : « Certainement ! Tu es un martyr. »

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a posé la tête d’Oubaydah bin Al-Hārith sur ses cuisses selon un récit. ‘Oubaydah déclara : « Si seulement Abou Talib était encore vivant aujourd’hui il aurait su que ses propos s’appliquent davantage à ma personne. Il disait en effet [à propos du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.)] : « Détrompez-vous si vous croyez que nous vous confierons Muhammad (s.a.w.) ! Il faudra nous passer sur le corps et que nous abandonnions femmes et enfants pour ce faire ! »

    Tels étaient leurs sentiments [à l’égard du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).] ‘Oubaydah bin Al-Hārith avait 63 ans lorsqu’il est tombé en martyr.

    Après avoir évoqué ces quelques compagnons je souhaite mentionner un ancien serviteur de la Jama’at de l’Indonésie, un Waqif-e-Zindagi et missionnaire : il s’appelait M. Suyuti Aziz Ahmad et est décédé le 19 novembre dernier. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Il était atteint de troubles cardiaques graves et il était à la Tahir Heart Institute de Rabwah pour se faire soigner où il a subi une opération importante. Il ne s’en est pas rétabli et a rendu l’âme le 19 novembre. M. Suyuti Aziz laisse derrière lui sa femme et deux fils et deux filles, ainsi que dix petits-enfants, dont 6 sont des Waqifin-e-Naw. Suyuti Aziz est né le 17 août 1944 à Boné dans le sud [de l’archipel] des Célèbes (Sulawesi). Il avait étudié à la Jamia de Rabwah de septembre 1966 jusqu’en octobre1971. Il a été affecté en avril 1972 en Indonésie en tant que missionnaire central. En 1985, il a reçu son diplôme de Shahid suite à ses états de services sur le terrain. Il a accompli le pèlerinage à La Mecque en 2000. De 1972 jusqu’en 1979, il a travaillé comme missionnaire au sud du Sumatra, à Lampung, Jambi et Bengkulu.

    De 1979 jusqu’en 1981 il a enseigné aux mou’allimine. En 1981, il a servi comme missionnaire à Progo et comme directeur-adjoint de la classe de Missionnaires. De 1982 jusqu’en 1992 il a été le principal de la Jamia de l’Indonésie. Il avait reçu son diplôme de Shahid en 1985. De 1992 jusqu’en 2016, il était responsable de la prédication (Rais-ut-Tabligh). Ensuite de 2016, jusqu’à son décès il a servi comme principal de la Jamia de l’Indonésie. Suyuti Aziz s’est marié en 1973 avec Mademoiselle Afifah, la fille du missionnaire Abdul Wahid et la sœur aînée de Maulana Abdul Basit Sahib, l’Amir de la Jama’at d’Indonésie. De cette union est né quatre enfants : Wardia Khalid, Harith Abdul Bari, Sa’adat Ahmad et Alita Atiya-tul-Alim. Madame Afifa, l’épouse du défunt, est décédée en 2009. Par la suite Suyuti Aziz a épousé Mademoiselle Arina Damayanti. Il n’a pas eu d’enfant de cette union.

    Suyuti Aziz a évoqué dans une interview sur la MTA la conversion de sa famille. Il raconte : « Ma famille et moi-même avons accepté l’Ahmadiyya en raison du conseil de mon grand-père. Il disait que l’Imam Mahdi apparaîtrait durant les derniers jours et que nous devrions l’accepter. Afin d’exaucer son vœu, ma famille a émigré à deux reprises. En 1959 nous sommes partis à Lampung ; et en 1963 le missionnaire Maulana Zayni Dahlan est venu prêcher le message de l’Ahmadiyya à Lampung. Lors de notre rencontre, il nous a informés que l’Imam Al-Mahdi est déjà venu. Quand nous lui avons demandé de nous en présenter la preuve il nous offert un livre sur la véracité du Messie des derniers temps en nous conseillant de le lire. Après ma lecture j’ai été convaincu que l’Imam Mahdi qui devait apparaître est venu et qu’il s’agit de Mirza Ghulam Ahmad. Le 13 février 1963, alors âgé de 19 ans, moi-même ainsi que 40 membres de ma famille avons fait la bai’ah par l’entremise de Mawlana Zayni Dahlan.

    Le Wakil Ut Tabshir de Rabwah visita Bandung en 1963 et j’y étais présent. En participant dans les programmes de la Jama’at et en rencontrant les missionnaires, la véracité de l’Ahmadiyya était devenue pour moi plus éclatante. »

    Il évoque en ces termes son inscription à la Jamia. « En 1963, raconte-t-il, Maulana Abou Bakar Ayyoub était le missionnaire du sud de Sumatra.  Il était venu chez nous à Lampung pour la formation des nouveaux convertis. Après sa tournée il a envoyé un rapport au responsable du Tabligh, Maulana Sayyed Shah Mohammad Jilani, disant que certains membres de l’ethnie Bogis ont fait la Bai’ah et qu’il n’y avait parmi eux aucun missionnaire, tandis qu’il en existe dans l’ethnie javanaise et sounda. Il y a trois jeunes qu’on peut envoyer à Rabwah pour leurs études. » Le défunt rapporte qu’il était l’un des trois. On proposa leurs noms pour qu’ils soient inscrits à la Jamia et on leur demanda de préparer leur passeport. Or la situation politique de l’Indonésie n’était guère favorable à l’époque et nous n’avons pas eu nos passeports.

    En 1966, nous sommes partis en compagnie de Maulana Imam Ud Din, le responsable du Tabligh, à l’ambassade du Pakistan pour faire une demande de visa. Nous avons eu notre visa en quinze minutes. Nous sommes arrivés à Karachi, où nous avons passé une nuit et nous sommes partis à Rabwah par train. Je suis sorti de la gare et je suis parti à la Jamia à pied où de nombreux étudiants m’ont accueilli. L’environnement était tout nouveau pour nous et nous avons fait face à de difficultés au tout début. Ensuite on s’y est habitué. Après trois jours j’ai été admis. Parmi les enseignants se trouvait un compagnon du Messie Promis (a.s.) du nom de Master Ata Muhammad. Lors de mon séjour à Rabwah j’ai rencontré de nombreux compagnons du Messie Promis (a.s.) et je cherchais les occasions pour en rencontrer, pour leur parler et pour leur masser les pieds. »

    Le défunt relate une belle rencontre qu’il a eu avec le troisième Calife. « Après l’élection du Calife, raconte-t-il, nous sommes partis à sa rencontre pour la toute première fois et nous allions embrasser. Le Calife nous donnait des petites tapes sur la joue et disait : « Ceux-là sont venus d’Indonésie. Vous les jeunes de l’étranger êtes venus de très loin et vous êtes mes enfants. » L’aura spirituelle du troisième Calife nous a toujours accompagnés et c’est ainsi que toutes nos difficultés s’évanouissaient. Le troisième Calife nous conseillait de venir le rencontrer quand nous étions en difficulté. Avant de rentrer en Indonésie je suis parti voir le Calife qui m’a demandé : « De quoi avez-vous besoin ? » J’ai répondu que j’avais besoin de quelques ouvrages que je n’ai pas pu trouver dans un des bureaux [concernés]. Le troisième Calife a écrit une note : « Fournissez à Suyuti les livres dont il a besoin. » Par la suite j’ai eu toute la série du Rouhani Khazain qui est toujours à ma disposition. Avant mon départ, le troisième Calife m’a serré longuement et m’a dit dans l’oreille : « Ne sois pas infidèle envers ton Maitre ! » Ceci est d’ailleurs mon conseil. »

    Le défunt relate qu’en 1993 Sharif Ahmad Bogas, l’Amir de la Jama’at d’Indonésie, l’a envoyé aux îles Philippines dans le cadre de la Bai’ah Internationale, en disant que c’était là un ordre du quatrième Calife. Le défunt relate : « Je lui ai dit que suis très faible et je ne maîtrise pas la langue. L’Amir m’a répondu qu’il avait en moi entière confiance et que je devais m’apprêter à partir. Je suis parti du centre et j’ai dû traverser par Manille et Zamboanga City. La nourriture que j’ai mangée a provoqué une colique sévère et j’étais très faible. J’ai supplié Dieu en ces termes : « O Allah ! Si je meurs ici, il n’y aucun musulman pour diriger ma prière funéraire. » La nuit dans un songe j’ai vu un infirmier en uniforme qui est venu vers moi : il a passé sa main sur mon front et a soufflé sur moi. J’ai ressenti que mon corps s’était refroidi et la fraîcheur sortait de mes orteils. Le matin j’étais en pleine forme. Je suis parti dans la direction de Tawi-Tawi et par la grâce de Dieu après trois mois 130 personnes ont embrassé l’Ahmadiyya. »

    Abdul Basit, l’Amir de la Jama’at de l’Indonésie écrit : « J’ai observé Suyuti Aziz de très près en tant que beau-frère et missionnaire. Il était quelqu’un de très simple et un grand exemple d’humilité. Il montrait de la patience en toute occasion. Il se consacrait à la prière et accomplissait la prière Tahajjoud. Il avait une entière confiance en Dieu et une grande sincérité et affection à l’égard du Nizam-e-Jama’at et du Califat. Il plaçait toujours les œuvres de la Jama’at au-dessus de ses travaux personnels. Il était un serviteur accompli de la communauté. Il assumait toutes les responsabilités qu’on lui confiait avec sincérité, que ce soit en tant que missionnaire, en tant qu’enseignant ou principal de la Jamia ou en tant que responsable de la prédication. Il était un grand exemple pour les Waqifin-e-Zindagi. »

    Ma’soum, l’adjoint du principal de la Jamia de l’Indonésie relate : « M. Suyuti enseignait la traduction du Coran aux classes de Khamisa, Rabi’a et Thalitha de la Jamia. Il enseignait le Kalam à la classe des Moubashshirine en utilisant l’ouvrage Irfan-e-Ilahi, qu’il avait traduit en langue indonésienne. Quand la maladie l’avait affaiblie et qu’il lui était difficile de marcher, ses élèves se rendaient dans son bureau pour la classe. Il avait tenu la dernière classe le 8 novembre avant de se rendre à Rabwah. Il disait souvent que le cinquième Calife avait donné l’autorisation d’ouvrir la classe de Shahid et que les élèves devaient être à la hauteur des attentes du Calife et faire de grands efforts.

    Mme Mardiya, sa fille, relate : « Notre père avait dédié toute sa vie à la Jama’at. Il a passé toute sa vie à servir la Jama’at, tant et si bien que nous ne nous sommes promenés que très peu. Nous considérions que la vie d’un Waqif-e-Zindagi était telle quelle. Il avait pour coutume de dire à ses enfants que la totalité du temps d’un Waqif-e-Zindagi appartient à la Jama’at. » Elle ajoute : « En ce qui concerne l’éducation, il n’avait pas pour habitude de prodiguer beaucoup de conseils : il servait d’exemple par ses actes. »

    Elle continue : « Lorsque ma mère tomba malade, il s’occupa d’elle avec beaucoup de patience ; il faisait lui-même les tâches ménagères. Pendant le mois du Ramadan, il préparait lui-même le repas du matin et celui pris lors de la rupture du jeûne. Il ne demandait jamais à quelqu’un de faire quelque chose pour lui. Il faisait ses tâches de ses propres mains. »

    Son fils Sa’adat Ahmad écrit : « Il s’occupait avec grande patience de notre éducation, mais il nous faisait constamment des rappels au sujet de la prière. Lorsque nous étions jeunes, à l’heure de la prière, il nous enjoignait de partir à la mosquée accomplir la Salat en congrégation.  Si je n’étais pas déjà présent à la mosquée, il allait me chercher et m’emmenait ensuite avec lui à la mosquée. » Il ajoute : « Il avait pour coutume de dire « Ne ratez jamais une prière, faites aussi des Sounnah avec la prière, et récitez régulièrement le Saint Coran. »

    Sa fille Atiat-ul-Alim écrit : « Notre père disait toujours la vérité ; il ne mentait jamais à ses enfants, même dans le cadre d’une plaisanterie. Il ne manquait jamais la prière de Tahajjoud et allait toujours à la mosquée pour faire la prière en congrégation. Mis à part lorsqu’il était malade, je ne l’ai jamais vu faire les prières obligatoires à la maison. »

    Sa deuxième femme écrit : « Avant de se rendre à Rabwah, il m’avait dit, ainsi qu’aux enfants : « Ma famille, les gens de mon foyer, mes héritiers sont le Califat, et ma vie et ma mort appartiennent à la Jama’at. »

    Cette année il était venu participer à la Jalsa Salana d’Allemagne ; il en avait eu très envie, et ce malgré le fait que ses enfants le lui eussent déconseillé en raison de sa maladie. Il répondait qu’il voulait rencontrer le Calife : il m’a rencontré, et il s’agissait de sa dernière rencontre avec moi, en Allemagne.

    Son épouse ajoute : « Il était un excellent mari ; j’ai appris de lui l’importance de l’obéissance. Il ne se préoccupait pas de sa santé lorsqu’il travaillait pour la Jama’at.

    Zaki, qui est le beau-fils de M. Suyuti, écrit : « Lorsqu’en 2005 nous avons appris que des gens allaient attaquer notre centre, il avait été ordonné aux Khouddam de s’y rendre pour défendre le centre. Je m’y trouvais également. M. Suyuti était à ce moment Rais-ut-Tabligh ; il n’avait jamais peur, et avec grand courage il allait en pleine nuit à la rencontre des Khouddam, et il les encourageait. »

    Il ajoute : « J’ai toujours vu en lui un grand amour pour le Califat. Il disait toujours qu’il était Waqif-e-Zindagi, et que tout ce qu’il faisait, il le faisait avec l’approbation du Calife. En 2017, il a eu un accident vasculaire cérébral, et pendant une période il ne pouvait pas s’exprimer correctement, mais en dépit de cela il a continué à lire des livres, et il se rendait, d’une manière ou d’une autre, à la Jamia pour enseigner aux jeunes.

    Ahmad, secrétaire de Tarbiyyat, écrit : « Lorsque quelqu’un lui prodiguait un bon conseil, il le remerciait sans aucune affectation, et lorsqu’il rencontrait une difficulté quelconque il demandait très sincèrement des conseils. »

    Le missionnaire M. Ahmad Noor écrit : « Il vivait modestement mais il était très digne. Malgré son âge avancé il participait amplement dans le travail de la Jama’at, comme s’il était encore jeune. »

    Il ajoute : « L’un de ses conseils dont je me souviens est celui-ci : « Ne te détournes jamais d’Allah l’Exalté : formule tes demandes auprès de Lui, car Il ne rejette jamais les supplications de Ses serviteurs. » Il continue : « Lorsque j’ai fait mon entretien de fin d’études, il m’a dit en pleurant et d’une voix tremblante : « N’abandonne jamais cette voie ; celui qui l’abandonne fait partie de ceux qui subissent une grande perte. » 

    Une personne a relaté que lorsqu’il est venu à Kandari, M. Suyuti a dit : « Si des facteurs externes et internes empêchent un Mourabbi (missionnaire) de faire respecter la hiérarchie de la Jama’at, avancez alors sans peur, et soyez sûrs que l’aide divine est à vos côtés. Mais si vous êtes la cible du mécontentement des membres de la Jama’at en raison de vos défauts personnels, alors il est important de faire votre introspection et d’essayer de vous améliorer. »

    Ne vous inquiétez pas pour le travail de la Jama’at. Placez votre confiance en Allah l’Exalté, et travaillez avec une intention pure, mais si vous avez des faiblesses personnelles alors éloignez-les.

    Le missionnaire M. Khalid Ahmad Khan écrit : « Pendant ses années à la Jamia, M. Suyuti était un exemple pour nous en matière de spiritualité et de moralité. Il faisait toujours la prière en congrégation. Il venait toujours à l’heure à la mosquée et parfois même bien avant. Durant ses derniers jours, en dépit de sa maladie, il était toujours présent pour la Salat. » 

    Le missionnaire M. Hashim écrit : « Lorsque j’étais à la Jamia j’ai eu l’opportunité de suivre des cours avec M. Suyuti. Lorsqu’il enseignait, il avait l’habitude de poser des questions aux étudiants et il les encourageait à répondre. Un jour il nous demanda : « Quelle est la plus grande preuve de la véracité de la Jama’at ? » Nous avons donc répondu à tour de rôle par des versets du Saint Coran et des Hadiths. Il répondit en disant : « La plus grande de la véracité de la Jama’at c’est moi. » C’est à dire que nous devons nous considérer comme preuve de la véracité de la Jama’at.  « Il faut que vous soyez tels que chacun d’entre nous soit une preuve de la véracité de la Jama’at. »  Ainsi éduquait-il les étudiants. Il disait que si vous suivez l’Ahmadiyya, c’est-à-dire le véritable Islam, vous deviendrez la plus grande preuve de la véracité de la Jama’at. Ainsi éduquait-il les gens.

    Il écoutait les sermons avec une grande attention, ensuite il discutait des points abordés dans mon sermon avec les étudiants. Il s’assurait qu’ils avaient également bien pris des notes et qu’ils avaient bien compris le message du Calife. Il attirait toujours l’attention vers l’obéissance envers le Califat. Le missionnaire M. Shamsuri Mahmood écrit : « M. Suyuti était un missionnaire à grand succès. Un jour alors qu’il me prodiguait des conseils il me dit : « Après avoir dédié ta vie, ne soit point négligent. Abandonner son Waqf revient à sortir de la Jama’at. Gardes cela toujours à l’esprit. » Il a ensuite réitéré cela, lorsqu’il disait cela il avait les yeux rouges, et des larmes dans les yeux.

    Le missionnaire M. Yusuf Ismail écrit : « Lorsque j’ai été nommé missionnaire régional je suis parti le rencontrer. » M. Suyuti était responsable du Tabligh.

    Yusuf lui demanda : « Pourquoi ai-je été nommé missionnaire régional ? J’ai beaucoup de faiblesses et peu d’expérience. Je ne suis pas digne d’être missionnaire régional. Il y a des personnes très expérimentées ; vous devriez les nommer à ma place. » Sur ce il lui donna une réponse simple et claire : « Qui vous a dit que vous avez été nommé missionnaire régional parce que vous en avez les capacités ? Vous avez eu cette responsabilité afin que vous puissiez apprendre, et afin que vous soyez imbu du sens de responsabilités. »

    Il ajouta : « Nous sommes des êtres faibles, nous ne pouvons rien faire, mais si nous avons un lien solide avec Allah l’Exalté, alors toutes nos tâches seront facilitées. Que tu sois missionnaire régional ou simple missionnaire, gardes toujours à l’esprit qu’il faut que tu établisses une relation solide avec Allah l’Exalté. C’est à cette condition tu auras du succès et tes tâches seront facilitées. » 

    Le directeur général de la MTA, M. Akhanour écrit : « Un jour j’étais en grande difficulté. Je lui ai envoyé un message pour qu’il prie pour moi ; sur le coup il ne m’avait pas répondu, mais ensuite il a demandé mon numéro de téléphone à quelqu’un. Le lendemain je l’ai rencontré et il m’a dit aussitôt : « Tu m’as écrit pour que je prie [pour toi], mais as-tu écrit au sujet de tes difficultés au Calife pour qu’il fasse des supplications ? » Lorsque je lui répondis que je lui avais écrit il fut très content, et il ajouta que c’est ce qu’il faut faire, et des larmes coulaient de ses yeux ; son amour pour le Califat se manifestait dans sa voix. »

    De même, à chaque fois qu’on évoquait le lien avec le Califat, il était très ému. Par la grâce d’Allah, le défunt avait fait la Wasiyyah.

    Il est décédé à Rabwah ; sa dépouille à été rapatriée en Indonésie le 23 novembre où il a été enterré à la Maqbarah Mousian de Parung le lendemain. Un grand nombre des membres ont participé à sa prière funéraire.

    Qu’Allah exalte son rang, et qu’Il lui accorde un rang élevé au Paradis, qu’il accorde une grande patience à tous ses proches, et qu’Il permette à ses enfants et sa progéniture de marcher sur ses pas.

    Après les prières je dirigerai sa prière funéraire.


    (Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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    Nobles compagnons de Badr https://islam-ahmadiyya.org/nobles-compagnons-de-badr-2/ Wed, 28 Nov 2018 12:05:05 +0000 https://islam-ahmadiyya.org/nobles-compagnons-de-badr-2/ Dans son sermon du 23 novembre 2018, Sa Sainteté le Calife mentionné d'autres nobles compagnons du Saint Prophète Mohammad (s.a.w.) ayant participé à la bataille de Badr.

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  • Sermon du vendredi 23 novembre 2018, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Baitul-Futuh à Londres. Après le Ta’awudh, le Tashahoud et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

    Pour [le sermon] d’aujourd’hui j’évoquerai, de nouveau, les compagnons [du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.)] ayant participé à la bataille de Badr.

    Le premier s’appelle Sinân Bin Abi Sinân et appartenait au clan des Banou Asad ; il était l’allié des Banou ‘Abd Shams. Il avait participé aux batailles de Badr, d’Ouhoud, du Fossé, à Houdaibiyya et à toutes les batailles menées par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il existe des divergences concernant la toute première personne à avoir prêté allégeance à Ridwân. Selon certains, il s’agissait d’Abdullah Bin ‘Oumar, ou Salama Bin Al-Aqwa selon d’autres. Mais selon Waqidi, Sinân Bin Abi Sinân était le tout premier à prêter allégeance au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ; selon d’autres son père était le tout premier.

    Quoi qu’il en soit, l’histoire relate que lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a accepté l’allégeance de ses compagnons lors de la Bai’ah de Ridwân, Sinân Bin Abi Sinân a étendu sa main et a demandé au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) d’accepter la sienne.

    Sur ce, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a demandé : « Pourquoi prêtes-tu serment ? » Sinân a répondu : « Pour les raisons que vous avez au cœur. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a demandé : « Connais-tu les sentiments de mon cœur ? » Or, les compagnons avaient subi l’influence du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ; il a donc répondu : « Triompher ou tomber en martyr. » Les autres compagnons ont déclaré : « Nous allons prêter allégeance pour les mêmes raisons que Sinân. »

    Sinân Bin Abi Sinân faisait partie des plus grands compagnons du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

    Quand Tulayha Bin Khuwaylid s’était proclamé prophète, Sinân, le gouverneur des Banou Malik, était le premier à en informer le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) par écrit.

    Le deuxième compagnon [d’aujourd’hui] est Mahja, qui était l’esclave d’Oumar. Son père s’appelait Salih. Il était le premier martyr de Badr. Il était originaire du Yémen. Il avait été fait prisonnier et présenté à Oumar au tout début. Ce dernier l’a affranchi par compassion. Mahja était aussi parmi les tout premiers émigrants. Il avait participé à Badr où il fut le tout premier martyr de l’armée musulmane. Mahja se trouvait entre deux rangs quand il fut atteint mortellement par une flèche lancée par Amir Bin Hazrami.

    Sa’id bin Musayab relate qu’en tombant en martyr, Mahja a prononcé ces paroles : « Je suis Mahja et je retourne vers mon Seigneur. »

    Mahja fait partie de ceux à propos de qui le verset suivant a été révélé :

    وَلَا تَطْرُدِ الَّذِينَ يَدْعُونَ رَبَّهُمْ بِالْغَدَاةِ وَالْعَشِيِّ يُرِيدُونَ وَجْهَهُ

    « Et ne repousse pas ceux qui font appel à leur Seigneur matin et soir, à la recherche de Son plaisir. » (6 : 53)

    Les compagnons ici-bas faisaient partie de ceux concernés : Bilal, Suhaib, Ammar, Khabbab, Utbah Bin Razwan, Aws Bin Khawli, Amir Bin Furayha.

    Cela ne signifie pas – qu’Allah nous en préserve – que ce verset indique que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) repoussait les pauvres. En effet, l’amour, le respect et la compassion qu’il démontrait à l’égard des indigents étaient sans pareil. C’est ce que nous apprenons des hadiths et des récits de ces derniers.

    Ce verset répond en fait à ces notables et riches qui souhaitaient qu’on leur montrât un plus grand respect. Sur ce, Allah a déclaré : « J’ai dit au Prophète que les indigents qui se consacrent au dhikr et à l’adoration d’Allah ont plus d’importance aux yeux d’Allah que vos richesses et vos honneurs familiaux. »

    L’Envoyé d’Allah suit les commandements divins. Ce verset est la réponse à ces nantis qui se croyaient supérieurs : l’Envoyé d’Allah n’accorde aucune importance à vos honneurs et richesses. Il préfère les indigents.

    Amir Bin Mukhallad est un autre compagnon dont la mère se nommait ‘Oumr Bint Khansa : elle était du clan des Banou Malik Bin Najjar de la tribu des Khazraj. Il avait participé à la bataille de Badr et d’Ouhoud : il est tombé en martyr lors de cette dernière.

    Hatib Bin ‘Amr Bin ‘Abdi Qays Bin ‘Abdi Shams est un autre compagnon. Il était connu sous le nom d’Abou Hatib. Il appartenait au clan des Banou ‘Amir Bin Louwi. Sa mère s’appelait Asma Bint Haris Bin Nawfal et appartenait au clan des Banou Asha’a. Souhail Bin Amr, Salid Bin Amr et Sakran Bin Amr étaient ses frères. Hatib Bin ‘Amr a laissé pour enfant ‘Amr Bin Hatib, dont la mère s’appelait Rayta Bint Al-Qama.

    Hatib avait embrassé l’islam par l’entremise d’Abou Bakr As-Siddiq avant que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ne se rendît à Dar al-Arqam. Il avait émigré à deux reprises en Abyssinie ; et selon un récit il était le tout premier immigrant musulman en Abyssinie.

    À Médine, il a logé chez Rifa Bin ‘Abdil Mounzir, qui était le frère d’Abou Loubaba Bin ‘Abdil Mounzir. Il avait participé à la bataille de Badr en compagnie de son frère Salid Bin ‘Amr et il avait aussi participé à la bataille d’Ouhoud.

    Salid Bin ‘Amr avait conclu le mariage entre le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et Sawdah Bint Zam‘ah. Selon d’autres Abou Hatib était celui qui avait négocié ce mariage : la dote était de 400 dirhams.

    Les détails concernant ce mariage ont été évoqués dans l’ouvrage Tabaqat al-Kubra. Il y est dit que le premier époux de Sawdah s’appelait Sakran Bin ‘Amr : il était le frère de Hatib Bin ‘Amr et il avait rendu l’âme à La Mecque après son retour d’Abyssinie. Lorsque la période d’attente [de veuvage] de Sawdah expira le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) demanda sa main en mariage. Sawdah répondit qu’elle confiait toute l’affaire entre ses mains. Sur ce, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui demanda de choisir un homme de son clan qui arrangerait le mariage entre eux. Sawdah choisit Hatib Bin ‘Amr à cet effet. C’est ainsi que Hatib organisa le mariage entre Sawdah et le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

    Après Khadidja, Sawdah était la première femme avec laquelle le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’était marié. [Salid Bin ‘Amr] était aussi présent à Houdaybiya pour la Bai’ah de Ridwân.

    Abou Houzaymah Bin ‘Aws était un autre compagnon, dont la mère s’appelait Amrah Bint Mas’oud. Il était le frère de Mas’oud Bin ‘Aws, qui avait aussi participé à la bataille de Badr. Il avait participé aux batailles de Badr, d’Ouhoud, du Fossé et en fait à toutes les batailles menées par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il est décédé au cours du califat d’Outhman.

    Tamim Mawla Kharash, un autre compagnon était l’esclave affranchi de Tamim Al-Kharash. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait établi un lien de fraternité entre lui est l’esclave affranchi de Khabbab Bin Outbah Bin Ridwan. Il avait participé aux batailles de Badr et d’Ouhoud.

    Moundhir Bin Qudama appartenait à la tribu des Banou Ghanam. Il avait participé aux batailles de Badr et d’Ouhoud. Selon Allama Al-Waqidi, il était responsable des prisonniers de la tribu des Banou Qaynouqa’.

    Harith Bin Hatib, un autre compagnon de Badr, avait pour nom d’emprunt Abou ‘Abdillah. Sa mère s’appelait Amama Bint Samit et il appartenait à la tribu des Aws des Ansâr. Il était le frère de Tha’laba Bint Hatib. Harith Bin Hatib et Abou Loubaba Bin ‘Abdil Moundhir avait accompagné le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) pour la bataille de Badr. Arrivé à l’endroit dit Rawaha, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) renvoya Abou Loubaba Bin ‘Abdil Moundhir à Médine pour servir de gouverneur et Harith Bin Hatib comme Emir de la tribu des Banou Amr Bin Awf. Mais ces deux compagnons sont comptés parmi les combattants de Badr et ils ont eu leur part de butin. Harith Bin Hatib avait participé, en compagnie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), aux batailles de Badr, d’Ouhoud, du Fossé, à la Bai’ah de Ridwân. Étant donné qu’ils s’étaient préparés pour se rendre à Badr et qu’ils avaient l’intention d’y participer, en dépit du fait que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) les eût renvoyés et nommés émirs, il les a comptés parmi les combattants de Badr. Harith Bin Hatib fut tué par une flèche lancée par un juif du haut de la forteresse lors de la bataille de Khaybar.

    Tha’laba Bin Zayd est un autre compagnon : il appartenait à la tribu des Banou Khazraj des Ansâr. Il avait participé à la bataille de Badr et il était le père de Thabit Bin Al-Jidh. Tha’laba Bin Zayd avait pour nom d’emprunt Al-Jidh’i, en raison de son opiniâtreté et de sa détermination. Jidh’ signifie un tronc d’arbre solide ou le pilier principal ou la poutre maîtresse d’un toit. En tout cas il était ferme et déterminé, c’est pour cette raison qu’il portait le titre d’Al-Jidh’i. Il n’y a aucun autre récit concernant Tha’laba Bin Zayd.

    ‘Ouqbah Bin Wahab, aussi connu comme Ibn Abi Wahab était un autre compagnon. Il était l’allié d’Abd Monaf au sein de la tribu des Banou ‘Abd Shams. Il avait participé aux batailles de Badr, d’Ouhoud, du Fossé, en somme à toutes les batailles menées par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Une délégation de juifs était venue à la rencontre du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) à Médine. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) leur a présenté le message [de l’islam] qu’ils ont rejeté catégoriquement. ‘Ouqbah Bin Wahab était l’un des compagnons qui les a condamnés.

    L’on raconte que Noum’an Bin ‘Ada, Bahri Bin ‘Amr et Sha’ath bin ‘Adi se présentèrent au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Celui-ci conversa avec eux et les invita vers Allah et l’islam et les avertit concernant le châtiment divin. Ils répondirent : « Ô Muhammad (s.a.w.) ! Pourquoi nous avertis-tu quand nous sommes les fils d’Allah et Ses bien-aimés ? » répétant ainsi les propos des chrétiens. Sur ce, Allah révéla le verset suivant :

    وَقَالَتِ الْيَهُودُ وَالنَّصَارَى نَحْنُ أَبْنَاءُ اللَّهِ وَأَحِبَّاؤُهُ قُلْ فَلِمَ يُعَذِّبُكُمْ بِذُنُوبِكُمْ بَلْ أَنْتُمْ بَشَرٌ مِمَّنْ خَلَقَ يَغْفِرُ لِمَنْ يَشَاءُ وَيُعَذِّبُ مَنْ يَشَاءُ وَلِلَّهِ مُلْكُ السَّمَاوَاتِ وَالْأَرْضِ وَمَا بَيْنَهُمَا وَإِلَيْهِ الْمَصِيرُ

    Les juifs et les chrétiens disent : « Nous sommes les fils d’Allah et Ses bien-aimés. » Dis : « Pourquoi donc vous fait-Il expier vos péchés ? Mais non, vous n’êtes que des êtres humains d’entre ceux qu’Il a créés. » Il pardonne à qui Il veut et Il punit qui Il veut. Et c’est à Allah qu’appartient le royaume des cieux et de la terre et de ce qui est entre eux, et c’est vers Lui que sera la destination finale. »

    Selon Ibn Ishaq, lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a invité les juifs à accepter l’islam, et qu’il les a avertis contre le châtiment divin [s’ils se vouaient à d’autres] dieux hormis Allah, ils ont renié à la fois le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et les enseignements qu’il avait apportés. Mu’adh Bin Jabal, Sa’ad Bin Obadah et ‘Ouqbah Bin Wahab ont déclaré : « Ô juifs ! Craignez Allah ! Vous savez très bien qu’il est le Prophète d’Allah ! Vous aviez l’habitude d’annoncer son avènement avant son apparition et décriviez ses caractéristiques. »

    Rafi’ Bin Harimla et Wahab Bin Yahudha ont répondu : « Jamais n’avons-nous évoqué ce sujet avec vous. D’ailleurs, Allah n’a pas l’intention de révéler d’autres livres après Moise et d’envoyer un porteur de bonnes nouvelles ou un avertisseur après lui. »

    Ils étaient coupables d’une fourberie éclatante, tandis que des prophéties étaient consignées dans la Torah.

    Les oulémas musulmans d’aujourd’hui, qui rejettent le Messie Promis (a.s.), agissent de la même sorte : ils affirment que personne ne viendra tandis qu’ils prédisaient son avènement dans le passé.

    Habib Bin Aswad Bin Sa’d est un autre compagnon : il était l’esclave affranchi de la tribu des Banou Haram des Ansâr. Il avait participé aux batailles de Badr et d’Ouhoud et n’avait pas laissé d’enfant. On le nommait aussi Khoubayb.

    Houthayma al-Ansâri était un autre compagnon : il appartenait à la tribu des Banou Ashja’a et il était l’allié des Banou Ghanam Bin Malik Bin Najjar. Il avait participé aux batailles de Badr, d’Ouhoud, du Fossé et à toutes les [autres] batailles menées par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il est décédé à l’époque de Mu’awiya Bin Abi Soufyan.

    Rafi’ Bin Harith Bin Aswad est un autre compagnon, appartenant au clan des Banou Najjar des Ansâr. Il avait participé aux batailles de Badr, d’Ouhoud, du Fossé et à toutes les [autres] batailles menées par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il est décédé à l’époque du Calife ‘Outhman. Un de ses fils se nommait Harith.

    Roukhayla Bin Tha’laba al-Ansâri était un compagnon de Badr. Il existe des divergences concernant son nom : certains le nomment Roukhayla, d’autres Roujayla ou Rouhayla. Son père se nommait Tha’laba Bin Khalid et avait participé aux batailles de Badr et d’Ouhoud. Il appartenait au clan des Banou Bayada de la tribu des Khazraj et il avait accompagné ‘Ali lors de la bataille de Siffîn.

    Jabir Bin ‘Abdillah Bin Riyab était un autre compagnon : il était l’un des six tout premiers Ansâr ayant accepté l’islam à La Mecque. Jabir avait participé aux batailles, notamment de Badr, d’Ouhoud, et du Fossé, ainsi qu’à toutes les campagnes menées par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il a rapporté plusieurs hadiths du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il était le tout premier des Ansâr ayant accepté l’islam lors de la première Bai’ah d’Aqabah. Quelques Ansâr avaient rencontré le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) cette nuit-là. Il leur demanda à quelle tribu ils appartenaient. Ils se présentèrent. Ils étaient six appartenant au clan des Banou Najjar : Asad Bin Darara, ‘Awf Bin Harith Bin Rafi’ Bin Afra, Rafi’ Bin Malik Bin ‘Ajlan, Qutbah Bin ‘Amir bin Hadidah et ‘Ouqban Bin ‘Amir Bin Nabi Bin Zayd et Jabir Bin ‘Abdillah Bin Riyab. Ils avaient tous embrassé l’islam. Une fois retournés à Médine, ils ont évoqué [l’avènement] du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et y ont ainsi prêché [son] message.

    Thabit Bin Akram Bin Tha’laba Bin Adi Bin ‘Ajlan est un autre compagnon de Badr. Il était l’allié de la tribu Banou Amr Bin Awf des Ansârs. Il avait participé à la bataille de Badr et en fait à toutes les batailles menées par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est venu à Médine, il a offert à ‘Asim Bin Adi la mosquée pour qu’il le transforme en demeure. Asim déclara : « Ô Envoyé d’Allah ! Je ne transformerai pas cette mosquée en maison dans laquelle est descendu [la révélation] divine. Offrez-la à Thabit Bin Akram qui ne possède aucune demeure. » C’est ainsi que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a offert ce terrain à Thabit Bin Akram, qui n’avait d’ailleurs pas d’enfants. Il se peut qu’il s’agissait d’une partie de la mosquée ou d’un endroit proche qu’on utilisait pour prier. 

    Je pense, cependant, que les traducteurs n’ont pas fait un bon travail ; certains faits méritent des éclaircissements. La cellule de recherche qui m’envoie ces notes doit entreprendre des recherches et présenter ces faits plus clairement. Ils ne doivent pas se contenter de traduire comme des écoliers.

    Thabit Bin Akram porta l’étendard de l’islam après le martyre d’Abdoullah Bin Rawaha lors de la bataille de Mawta. Il annonça : « Ô musulmans ! Élisez votre commandant ! » Ils répondirent : « Nous vous choisissons. » Thabit Bin Akram répondit : « Je suis incapable d’assumer ce rôle. » Sur ce, les musulmans choisirent Khalid Bin al-Walid. Ceci a été mentionné dans la Sîrah (biographie) du Prophète d’Ibn Hisham. Selon l’histoire, lorsque les musulmans virent l’armée ennemie lors de la bataille de Mawta, son nombre et son équipement, ils se sont dits qu’ils n’étaient pas de taille. Abou Houraira relate : « J’avais participé à la bataille de Mawta. Lorsque l’armée ennemie s’est avancée, nous nous sommes dits que personne ne pourra la combattre vu son nombre, ses armes, ces chevaux et ses richesses. J’en étais bouche-bée. Sur ce Thabit Bin Haram m’adressa : « Abou Houraira ! On dirait que tu as vu une armée gigantesque ! »

    Abou Houraira répondit : « C’est certainement le cas. »

    Thabit ajouta : « Tu n’étais pas avec nous à Badr. Nous n’avions pas remporté la victoire en raison de notre nombre, mais par la [pure] grâce d’Allah ; et il en sera aussi le cas ici. »

    Thabit Bin Haram accompagna Khalid Bin al-Walid au cours du Califat d’Abou Bakr afin de [combattre] les rebelles. Si Khalid entendait l’appel à la prière il ne lançait pas d’assaut. S’il n’entendait pas l’Adhan il lançait l’attaque. Quand il se rapprocha de la tribu [concernée] dans la région de Boudakha, il envoya Okasha Bin Mihsan et Thabit Bin Akram en éclaireurs pour l’informer à propos de l’ennemi. Ils étaient tous deux à cheval. Celui d’Okasha se nommait Al-Zaram et celui de Thabit se nommait Al-Mahbir. Tulayha et son frère Salama les confrontèrent. Ceux-ci étaient des éclaireurs ennemis envoyés au-devant de leur armée. Tulayha combattit Okasha tandis que Salama se lança contre Thabit. Les deux frères tuèrent les deux compagnons.

    Abou Waqid al-Laysaoui relate : « Nous avancions au-devant d’une armée de deux cent soldats. Zayd Bin al-Khattab était notre Emir. Thabit et Okasha nous avaient devancés. Nous fûmes fort tristes de voir leurs dépouilles. Khalid et les autres musulmans étaient encore derrière. Nous nous sommes arrêtés à côté des martyrs. Quand Khalid est venu, il nous a demandé d’enterrer les martyrs dans leurs vêtements ensanglantés. »

    Quand Tulayha embrassa l’islam, le Calife ‘Oumar lui dit : « Je ne t’aimerai pas. Tu es la cause du martyre d’Okasha et de Thabit Bin Akram. »

    Tulayha expliqua : « Ô Emir des Croyants ! Allah les a honorés par mon entremise. »

    Thabit n’avait pas d’enfant. Mohammad Bin ‘Amr déclare que Tulayha a tué Thabit en l’an douze de l’hégire à Boudakha.

    Salama bin Salamah était lui aussi un compagnon de Badr. Il appartenait à la famille des Banou Ashja’a de la tribu des Aws. Il fut l’un des premiers à accepter le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) à Médine lorsque la nouvelle de son avènement y fut annoncée. Il était présent lors de la première et la deuxième Bai’ahs d’Aqabah et avait participé à toutes les batailles menées par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), de Badr jusqu’à la dernière. Le Calife ‘Oumar l’avait choisi comme gouverneur de Yamama.

    ‘Amr Bin Qatada relate que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait établi un lien de fraternité entre Salama Bin Salamah et Abou Sabrah Bin Abi Raham. Mais selon Ibn Ishaq ce lien fut établi entre Salama Bin Salamah et Zoubayr Bin Al-‘Awam.

    Salama Bin Salamah raconte : « Tout enfant, j’étais un jour assis en compagnie des membres de ma famille quand un érudit juif passa par là. Il évoqua le jour de la résurrection, le règlement des comptes, la balance, le paradis et l’enfer. Il ajouta que les polythéistes et les idolâtres iraient en enfer. »

    La famille de Salama Bin Salamah ignorait tout de la résurrection étant donné qu’ils étaient des idolâtres. Ils demandèrent à l’érudit juif : « Serons-nous réellement ramenés à la vie après notre mort et devrons-nous rendre compte de nos actes ? » Le juif répondit à l’affirmatif. Ils lui demandèrent un signe. Sur quoi le juif montra l’étendue entre La Mecque et le Yémen et déclara : « Un prophète apparaîtra ici. » Les autres demandèrent : « Quand viendra-t-il ? » Il indiqua dans la direction de Salama Bin Salamah, qui était encore tout petit, et dit : « Si cet enfant atteint l’âge adulte il verra certainement ce prophète. »

    Salama Bin Salamah commente : « Quelques années après cet incident, nous avons eu connaissance de l’avènement du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Nous tous, idolâtres ou adorateurs de feu, avons cru en lui. Le savant juif était toujours vivant, mais n’avait pas cru en le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en raison de sa jalousie. Nous lui avons rappelé qu’il prédisait l’avènement du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) mais qu’il ne l’avait pas accepté. À cela, il répondit que celui-ci n’était pas le prophète qu’il prédisait. C’est ainsi qu’il mourut mécréant. »

    Quand des conflits éclatèrent à l’époque du Calife ‘Outhman, Salama Bin Salamah partit en retraite pour se consacrer à l’adoration de Dieu. Il existe des divergences concernant la date de son décès : certains présentent l’an 34 de l’hégire et d’autres l’an 45 de l’hégire. Il est décédé à Médine à l’âge de 74 ans.

    Jabbar Bin ‘Atiq est un autre compagnon. Il avait accompagné le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lors de la bataille de Badr et de toutes les autres qu’il a menées. Il vivait à Médine et y demeura jusqu’à la mort du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Son nom d’emprunt était ‘Abdoullah et il avait deux fils, ‘Atiq et ‘Abdoullah et une fille nommée Umm Thabit. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait établi un lien de fraternité entre Jabar Bin ‘Atiq et Khabbab Bin Al Arat. Lors de la conquête de La Mecque il portait l’étendard du clan Banou Mu’awiya Bin Malik. Jabar Bin ‘Atiq décéda à l’âge de 71 ans en l’an 61 de l’hégire lors du règne de Yazid Bin Mu’awiya.

    Thabit Bin Tha‘laba, aussi connu comme Thabit Bin Jazar, faisait partie de soixante-dix Ansâr présents lors de la deuxième Bai’ah d’Aqabah. Il avait participé aux batailles de Badr, d’Ouhoud, et du Fossé, ainsi qu’à Houdaibiyya, à la bataille de Khaybar, la conquête de La Mecque et la bataille de Taïf en compagnie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il tomba en martyr à Taïf. Thabit avait accompagné son père, Tha‘laba, à la bataille de Badr.

    Souhail Bin Wahab Bin Rabi’a Bin ‘Amr Bin ‘Amir al-Qurayshi est un autre compagnon. Sa mère s’appelait Dad, mais était plus connue sous le nom de Bayda. C’est ainsi que Souhail Bin Wahab était connu sous le nom d’emprunt d’Ibn Bayda. Selon les annales il était aussi connu comme Souhail Bin Bayda. Il appartenait au clan des Banou Fahr de la tribu des Qurayshites. Il accepta l’islam au tout début et émigra en Abyssinie où il vécut pendant quelque temps. Il est retourné à La Mecque lorsqu’on a commencé à prêcher le message de l’islam ouvertement. Il s’est établi à Médine après le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Safwan Bin Bayda, le frère de Souhail, avait lui aussi participé à la bataille de Badr. Souhail avait 34 ans à l’époque. Il avait participé à la bataille d’Ouhoud, du Fossé et à toutes les [autres] batailles menées par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Son troisième frère, nommé Sahal, avait participé à la bataille de Badr du côté des polythéistes.

    ‘Allama Ibn Hajar al-Asqalani déclare : « Sahal avait accepté l’islam à La Mecque mais n’avait fait part de sa conversion à personne. Les Qurayshites l’ont pris avec eux pour la bataille de Badr et il a été fait prisonnier. Ibn Mas’oud a témoigné en sa faveur, disant qu’il l’avait vu prier à La Mecque. Il a donc été libéré et il est décédé à Médine. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dirigé la prière funéraire de Souhail et de Sahal dans la mosquée.

    Souhail Bin Bayda raconte que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) l’avait placé derrière lui sur sa monture en partance pour la bataille de Tabouk. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) l’a appelé à trois reprises : « Ô Souhail ! » À chaque fois Souhail a répondu : « Présent, ô Envoyé d’Allah ! » Sur ce, les autres ont compris que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’adressait aussi à eux. Ceux qui étaient devant et derrière se sont approchés de lui. »

    C’était là une manière d’attirer l’attention des gens. Quand ils étaient près de lui, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Allah interdira le feu [de l’enfer] à celui qui témoigne qu’il n’y a pas d’autre dieu hormis Allah, et qu’Il est unique et sans partenaire. »

    Cette définition du musulman est consignée dans les annales de l’histoire lues par les musulmans [aujourd’hui]. Or, leurs actions et leurs fatwas contredisent ces faits.

    Anas relate : « La seule liqueur dont nous disposions était celle que vous appeliez Fazikh, une boisson enivrante faite de dattes. J’étais en train d’en servir à Abou Talha et à d’autres personnes quand quelqu’un est venu nous informer que l’alcool était désormais interdit. » Sur ce, ceux qui en buvaient ont demandé à Anas de jeter le vin. Ils ont reçu un ordre, et ont l’obéi sur-le-champ, ignorant délibérément [désormais] le vin.

    Selon un récit, Abou Talha buvait du vin en compagnie d’Abou Doujana et de Souhail bin Bayda.

    Souhail est décédé en l’an neuf de l’hégire, de retour de la bataille de Tabouk. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dirigé sa prière funéraire dans sa mosquée. Souhail n’avait pas laissé d’enfant.

    ‘Oubadah Bin ‘Abdillah Bin Zoubayr relate : « ‘Aïcha (r.a.) avait demandé qu’on amène la dépouille de Sa’d Bin Abi Waqqas dans la mosquée afin qu’elle puisse, elle aussi, accomplir sa prière funéraire. Certains ont trouvé étrange sa requête. Sur quoi, elle a expliqué : « Les gens ont la mémoire courte. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait dirigé la prière funéraire de Souhail Bin Bayda dans la mosquée. »

    Les gens croyaient qu’il faillait accomplir la prière funéraire au grand air. ‘Aïcha les a corrigés en disant qu’on pouvait l’accomplir à l’intérieur de la mosquée.

    Toufayl bin Harith était également un compagnon. Avec son frère ‘Oubayda, et Hassib, Toufayl participa aux batailles de Badr, d’Ouhoud et du Fossé, et dans toutes les autres batailles aux côtés du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait établi un lien de fraternité entre Toufayl bin Harith avec Mounzir bin Muhammad, et selon certaines traditions avec Soufian bin Nasr. Toufayl décéda à l’âge de 70 ans, en l’an 32 de l’hégire.

    Abou Salid Ousayra bin ‘Amr était également un compagnon du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il s’appelait Ousayra bin ‘Amr, et son nom d’emprunt était Abou Salid ; il est d’ailleurs plus connu sous le nom d’Abou Salid. Son père, ‘Amr, était plus connu sous le nom d’Abou Kharija : il était aux côtés du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lors des différentes batailles. Il fait partie de la branche Adi bin Najjar des Khazraj. Son père, Abou Kharja ‘Amr bin Qays, était également un compagnon. Il avait participé à la bataille de Badr. Son fils, ‘Abdoullah, a relaté l’une des paroles de son père : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) venait d’interdire la consommation de la viande d’âne. Au même moment des marmites étaient sur le feu dans lesquelles cuisait cette viande. Nous les avons renversées. »

    Salba bin Hatib al-Ansâri était également un compagnon, il appartenait à la tribu des Banou ‘Amr bin ‘Awf. Il avait participé dans les batailles de Badr et d’Ouhoud. Comme je viens de le mentionner, il appartenait à la branche Banou ‘Amr bin ‘Auf de la tribu des Aws. Il est rapporté qu’il avait participé dans la bataille de Badr et dans les autres batailles. Oumama al-Bahli relate : « Se présentant auprès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), Salba bin Hatib al-Ansâri dit : « Que la paix soit sur vous, ô Prophète de Dieu ! Priez Allah de m’accorder de l’argent. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) répondit : « Il est regrettable que peu de gens sont reconnaissants, et que les gens n’ont pas la capacité de gérer leur argent. » Il ne fit pas de supplication. Peu de temps après [Salba] revint et demanda de nouveau des supplications pour qu’il puisse avoir de l’argent. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) répondit : « Mon exemple ne te suffit-il pas ? Pourquoi souhaites-tu avoir de l’argent ? » Il ajouta : « Je jure au nom de Celui qui détient ma vie entre Ses mains, si j’ordonne aux montagnes de se transformer en or et en argent pour moi, elles le feront, mais je ne le fais pas ; il ne faut pas être trop attaché aux richesses. » Il revint une troisième fois auprès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et lui dit : « Priez Allah l’Exalté, qui vous a envoyé avec la vérité, de m’accorder des richesses. » Sur ce, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) pria Dieu qu’il accorde de l’argent à Salba. Les rapporteurs relatent qu’il n’avait que quelques brebis, mais que grâce à ces bénédictions, elles se sont multipliées à foison comme des insectes. Ses troupeaux l’occupaient tellement qu’il ne participait plus aux prières de Zuhr et ‘Asr. Il faisait les prières seul chez lui. Il eut encore plus de brebis par la suite, et ne venait même plus aux prières de Jumu’ah.

    Le jour du vendredi le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait pour coutume de s’enquérir au sujet des gens, et il s’enquerra également au sujet de Salba. Les gens dirent qu’il avait autant de brebis pour recouvrir toute la vallée et s’en occuper lui prenait beaucoup de temps, et que c’est pour cette raison qu’il ne venait plus [à la mosquée]. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) exprima son regret à trois reprises en entendant cela. Lorsque les versets au sujet de la Zakat furent révélés, il envoya deux personnes pour la récolter. Lorsqu’elles arrivèrent auprès de Salba, il inventa un prétexte et ne paya pas la Zakat. Il leur dit : « Il me semble que vous allez récolter la Zakat auprès d’autres personnes, revenez me voir quand vous aurez fini de faire votre tour. » Les collecteurs se rendirent chez d’autres personnes : l’une offrit un de ses meilleurs chameaux en Zakat. Les collecteurs lui dirent qu’ils n’avaient pas demandé autant. Il répondit : « Cela me fait plaisir. » Il s’agit d’un long récit. Salba ne paya pas la Zakat. Quand ces collecteurs de la Zakat vinrent rendre compte de cela au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) les versets 75 à 77 de la sourate Tawbah furent révélés.

    À ce moment, un proche de Salba qui était assis auprès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) il partit voir le concerné et lui dit : « C’est très regrettable ! Tel et tel versets ont été révélés à ton sujet. » Salba se rendit auprès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et demanda que sa Zakat soit acceptée. Il répondit : « Allah l’Exalté m’a interdit de récolter la Zakat de ta part. » Salba repartit abattu. À l’époque d’Abou Bakr il tenta de donner de nouveau la Zakat, mais le Calife refusa également. Il essaya également à l’époque d’Oumar, mais celui-ci refusa également disant : « Comment puis-je accepter ce que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait refusé ? » Lorsque Outhman devint Calife il lui demanda également d’accepter sa Zakat, mais il ne l’accepta pas. Salba décéda durant le Califat d’Outhman. 

    D’une part il est dit que les compagnons ayant participé à la bataille de Badr iront au Paradis, mais d’autre part on trouve un récit de non-acceptation de la Zakat de la part d’un des leurs. J’avais également eu cette impression de contradiction en lisant ce récit. Il est possible que vous ayez également le même ressenti. Il est possible que ce récit soit erroné. ‘Allama Ibn Hajar al-‘Asqalani en a fait mention. En donnant son avis il dit : « Si ce récit de non-acceptation de la Zakat de la part d’un compagnon est vraie, je ne pense pas qu’il s’agit de Salba, car il avait pris part à la bataille de Badr, et Allah l’Exalté a fait part de Son pardon à l’égard des compagnons de Badr. Ils ne peuvent pas être coupables d’hypocrisie ou de faiblesse. »

    ‘Allama Ibn Hajar al-‘Asqalani ajoute : « Selon une tradition rapportée par Ibn Qalbi, ce Salba, vétéran de Badr, était tombé en martyr à Ouhoud. Ce récit est confirmé par le commentaire de ces versets par Ibn Mardiya sur l’autorité d’un récit d’Ibn ‘Abbas rapporté par ‘Attiya.

    Il relate dans son exégèse qu’il y avait un homme qui s’appelait Salba bin abi Hatib ; il faisait partie des Ansâr. Lors d’une assemblée du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) il dit : « Qu’Allah répande Sa grâce sur nous. » (Il mentionna ensuite tout le récit.)

    Il s’agit ici de Salba bin abi Hatib. Le consensus est que celui qui avait participé à la bataille de Badr était Salba bin Hatib, et il est avéré que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait dit qu’aucun des musulmans ayant participé à la bataille de Badr et de Houdaybiyya n’ira en enfer. Selon un hadith qoudsi, Allah l’Exalté a déclaré aux participants de la bataille de Badr : « Peu importe vos actions, Je vous ai pardonnés. » Il ajoute : « Allah n’accordera pas ce statut à celui qui possède une trace d’hypocrisie dans le cœur. »

    S’il existe de l’hypocrisie dans le cœur, il est impossible de recevoir la bonne nouvelle de mériter le Paradis.

    Il ajoute : « Comment est-il possible que cela soit révélé en faveur des hypocrites ? Ceci démontre que cette personne n’est pas Salba. »

    Salba était tombé en martyr avant cet incident. Celui qui est mentionné dans le récit se nomme Salba bin Abi Hatib. Les noms se ressemblent, d’où cette confusion. Salba bin Hatib et Salba bin Abi Hatib sont deux personnes différentes. Il n’est pas possible d’entretenir cette confusion au sujet d’un compagnon ayant participé à la bataille de Badr. Qu’Allah récompense ‘Allama Ibn Hajar al-‘Asqalani, car il a bien expliqué ce point, et à l’aide de ses références historiques il a permis de laver le compagnon de Badr de l’accusation portée contre lui.

    Sa’d bin ‘Outhman bin Khaldan al-Ansâri était lui aussi un compagnon ; pour certains il s’appelle Sa’id bin ‘Outhman. Il participa à la bataille de Badr, il fait partie de ces personnes qui avaient battu en retraite lors de la bataille d’Ouhoud ; ensuite Allah l’Exalté fit part de Son pardon à leur égard dans le Saint Coran. Il était le frère d’Ouqba. Un jour le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) se rendit sur le lieu-dit Hirah auprès du puits d’Irha, dont Sa’d était le propriétaire à cette époque ; il y avait laissé son fils ‘Oubadah, afin qu’il puisse offrir de l’eau aux gens.

    ‘Oubadah, le fils cadet de Sa’d n’avait pas reconnu le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Par la suite lorsque Sa’d revint, ‘Oubadah lui décrivit le visiteur à son père qui lui dit : « Il s’agissait du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Tu ne l’as pas reconnu ! Va tout de suite et rattrape-le afin de te présenter. » Il rejoignit donc le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), qui passa sa main sur sa tête et fit des supplications pour lui. Sa’d bin ‘Outhman était âgé de 80 ans lorsqu’il décéda.

    ‘Amir bin Oumayya, était le père de Hashim bin ‘Amir ; il avait participé à la bataille de Badr, et tomba en martyr lors de la bataille d’Ouhoud. Il faisait partie de la tribu des Banou Adi bin Najjaar. Hashham bin ‘Amir rapporte qu’une question fut posée au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) au sujet de l’enterrement des martyrs tombés lors de la bataille d’Ouhoud ; il répondit : « Creusez de grandes tombes, enterrez deux ou trois personnes par fosse, et mettez-y en premier celui qui a une meilleure connaissance du Saint Coran. » Hashsham bin ‘Amir relate : « Le corps de mon père ‘Amir bin Oumayya fut descendu dans la tombe avant celui de deux autres martyrs. » Le fils d’Amir, Hashsham bin ‘Amir, se rendit un jour auprès d’Aïcha, et elle lui dit : « Il était une très bonne personne. » Hashsham n’a pas eu de progéniture.

    ‘Amr bin Abi Sarah était également un compagnon, et selon Al-Waqidi il s’appelait Ma’mur bin Abi Sarah. Il faisait partie de la tribu des Banou al-Harith bin Fahr ; son nom d’emprunt était Abou Sa’ïd. Il décéda en l’an 30 de l’hégire, sous le règne du Califat d’Outhman. Son frère, Wahab bin Abi Sarah, faisait partie des émigrants de l’Abyssinie. Les deux frères avaient participé à la bataille de Badr. Ils étaient aux côtés du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lors des batailles d’Ouhoud et du Fossé et lors de diverses campagnes. Ils n’ont pas laissé de progéniture. Lors de l’hégire de La Mecque vers Médine, il résida chez Koulthoum bin Haddam.

    Asma bin Hussain était également un compagnon qui faisait partie de la tribu des Banou ‘Awf bin Khazraj. Son frère Khoubayl bin Wabra, et lui sont connus par le nom de leur grand-père, Wabra. Il avait participé à la bataille de Badr ; or certaines personnes ne sont pas d’accord sur ce fait. Mais d’autres affirment qu’il y avait pris part.

     Khalifa bin ‘Adi était également un compagnon : les avis divergent au sujet de son nom. Certains disent qu’il s’appelle Khalifa bin ‘Adi, et d’autres l’ont écrit Khulayfa bin ‘Adi. Il a participé aux batailles de Badr et d’Ouhoud. Khalifa bin ‘Adi bin ‘Amr bin Malik bin ‘Ali bin Biadah faisait partie des compagnons ayant pris part à la bataille de Badr. Il avait accepté l’islam ; et en participant à la première bataille de Badr il eut l’honneur de compter parmi ses vétérans. Par la suite, il a également participé à la bataille d’Ouhoud. Suite à la bataille d’Ouhoud, son nom a disparu des annales de l’histoire ; on n’a pas plus d’informations à son sujet, mais son nom fait de nouveau apparition lors du califat d’Ali. On n’a pas trouvé de mention de son prénom pendant une très longue période. Il participa à toutes les batailles lors du califat d’Ali, à ses côtés. On ne trouve aucune information au sujet de son décès dans les livres.

    Mu’adh bin Ma’is tomba en martyr lors de l’incident de Bi’r Ma’ouna. On dit que son père s’appelait aussi Na’is. Il appartenait au clan Zarki de la tribu Khazraj. Selon certaines traditions il avait participé aux batailles de Badr et d’Ouhoud, et il tomba en martyr lors à Bi’r Ma’ouna.

    Selon une tradition, il fut blessé lors de la bataille de Badr, et quelque temps après il décéda en raison de cette blessure. Son frère, Aidh bin Ma’is, avait également participé à la bataille de Badr.

    Après le pacte de Houdaybiya, Ouayna bin Hassan attaqua les chamelles qui faisaient partie du cortège du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), lors de la bataille avec la tribu des Ghasfan. Il tua la personne qui était en charge de la surveillance des chamelles, et les emporta avec lui, et il enleva également la femme du martyr. Lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) eut écho de cela, il envoya huit cavaliers pour poursuivre l’ennemi, parmi lesquels il y avait Mu’adh bin Ma’is. Selon une tradition, Abou ‘Ayyash faisait partie de ces huit cavaliers. Avant de l’expédier, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) demanda à ‘Ayyash de donner son cheval à un meilleur cavalier que lui. Abou ‘Ayyash répondit au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : « O Messager d’Allah, je suis meilleur cavalier qu’eux tous. » Il raconte : « Après ces propos, je n’avais parcouru que quelques mètres lorsque mon cheval me jeta à terre ; j’étais fort inquiet car le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait dit qu’il fallait offrir mon cheval à un autre cavalier, alors que je disais être le meilleur d’entre tous. »

    Selon les Banou Zariq, suite à cet incident, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) demanda à Mu’adh bin Ma’is ou Aith bin Mu’adh de monter sur le cheval d’Ayyash.

    Sa’d bin Zaid ‘Ala Al-Ash’ari était également un compagnon. Il faisait partie de la tribu des Ansâr, les Banou Abd Ash‘ar. Il avait participé à la bataille de Badr. Certains rapportent qu’il avait également participé à la bai’ah d’Aqabah. Il a participé aux batailles de Badr, d’Ouhoud, du Fossé, et dans toutes les [autres] batailles aux côtés du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui avait envoyé des prisonniers de parmi les Banou Quraiza, et en échange, il avait acheté des chevaux et des armes du Nejd.

    On rapporte que Sa’d bin Zaid avait offert une épée du Najran au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), qu’il avait remise à Mohammad bin Muslama, lui disant : « Accomplis le Jihad dans la voie d’Allah avec cette épée. Mais si jamais des dissensions devaient éclater, frappe un rocher de cette épée et rentre chez toi. » C’est-à-dire de ne prendre aucune part à ces troubles.

    Qu’Allah fasse que les musulmans d’aujourd’hui, qui sont en train de s’entre-tuer, puissent également mettre ce conseil en pratique, afin que la paix soit établie dans le monde.

    Qu’Allah exalte continuellement le rang de ces compagnons, et qu’Il nous permette également de faire preuve de piété, de faire des sacrifices, et de faire preuve de sincérité et de fidélité.


    (Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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    Nobles compagnons de Badr https://islam-ahmadiyya.org/nobles-compagnons-de-badr/ Wed, 17 Oct 2018 10:38:27 +0000 https://islam-ahmadiyya.org/nobles-compagnons-de-badr/ Dans son sermon du 12 octobre 2018, Sa Sainteté le Calife a présenté d'autres compagnons du Saint Prophète Mohammad (s.a.w) ayant participé à la bataille de Badr.

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  • Sermon du vendredi 12 octobre 2018, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Baitul-Futuh à Londres. Après le Ta’awudh, le Tashahoud et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

    L’histoire n’a pas consigné de grands détails concernant les compagnons que j’évoquerai aujourd’hui. On ne trouve qu’une simple présentation ne faisant que quelques lignes pour certains. Or, je souhaite que la liste de tous les compagnons de Badr soit présente dans la littérature de la Jama’at : c’est pour cette raison que j’évoquerai aussi ces noms qui ne sont pas accompagnés de grands détails.

    D’ailleurs, ces compagnons jouissent d’un tel statut que l’évocation de leur nom ou de leurs qualités sera pour nous source de bénédiction. Ces compagnons, en dépit de leur pauvreté ou de leur faiblesse, étaient au premier rang pour défendre la religion. La puissance de l’ennemi ne les a pas terrifiés : ils avaient placé en Dieu une confiance complète. Ayant exprimé leur amour et leur fidélité à l’égard du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), ils n’ont pas hésité à sacrifier leur vie. En raison du respect de leur engagement, Allah leur a donné la bonne nouvelle du paradis et a annoncé qu’Il était satisfait d’eux.

    ‘Abdou Rabbi ibn Haqq Bin Aws était un compagnon. Il existe plusieurs récits à son sujet. Certains disent qu’il s’appelait ‘Abdou Rabbi ou Abdoullah selon d’autres. Selon Ibn Ishaq, il s’appelait Abdoullah Bin Haqq. Selon Ibn ‘Ammara, il s’appelait ‘Abd Rabb Bin Haqq. Il appartenait au clan des Banou Sa‘idah de la tribu des Banou Khazraj et il avait participé à la bataille de Badr.

    Salamah bin Thabit bin Waqsh est un autre compagnon. Il avait participé à Badr et Abou Soufyan l’a tué lors de la bataille d’Ouhoud. Thabit Bin Waqsh, le père de Salamah, Rifa Bin Waqsh son oncle et ‘Amr Bin Thabit, son frère, sont tous tombés en martyr lors de la bataille d’Ouhoud. Nombre de membres de leur famille y avaient participé. Sa mère s’appelait Layla Bint al-Yaman : elle était la sœur de Hudhaifa Bin al-Yaman.

    Sinan Bin Sayfi, appartenait au clan des Banou Salamah de la tribu des Banou Khazraj. Sa mère s’appelait Nayla Bint Qays et son fils s’appelait Ma’soud. Il avait accepté l’Islam en l’an 9 de l’hégire suite aux efforts de Mus’ab Bin ‘Oumair. Il était présent avec 70 autres Ansar lors de la Bai’ah d’Aqabah. Il avait aussi participé aux batailles de Badr et d’Ouhoud. Il est tombé en martyr lors de la bataille du fossé.

    ‘Abdoullah Bin ‘Abd Monaf appartenait au clan des Banou Nou‘man. Son nom d’emprunt était Abou Yahya. Sa mère s’appelait Houmayma Bint ‘Oubaid. Sa fille aussi s’appelait Houmayma. Son épouse s’appelait Roubay Bint Toufail. Il avait participé aux batailles de Badr et d’Ouhoud.

    Mu‘rij Bin ‘Amir Bin Malik est décédé le matin, le jour où les musulmans partaient pour la bataille d’Ouhoud. Son nom complet est Mu‘rij Bin ‘Amir et il appartenait au clan des Banou Adi Bin Najjar. Sa mère s’appelait Sawdah Bint Haythama Bint Haris et il appartenait à la tribu des Aws. Sa mère était la sœur de Sa‘ad Bin Haythama. De son union avec Oumm Sahl Bint Kharija, il a eu les enfants Asma et Kalthoum. Il avait participé à la bataille de Badr. M ‘rij Bin Amir est décédé le jour où le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) devait se rendre au champ de bataille d’Ouhoud. Étant donné qu’il avait eu l’intention d’y participer, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) l’a compté parmi ceux qui ont pris part à la bataille.

    ‘Aidh ibn Ma’is appartenait au clan des Banou Zouraikh. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait établi un lien de fraternité entre lui et Thouwaybit Bin Harmala. Il avait participé à la bataille de Badr en compagnie de son frère Mou‘adh Bin Ma’is. Il avait accompagné le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) dans toutes les batailles qu’il a menées. ‘Aidh ibn Ma’is avait participé à l’expédition Bi’r Ma’ouna et à la bataille du fossé. Il est décédé lors de la bataille de Yamama, en l’an douze de l’hégire, au cours du califat d’Abou Bakr.

    ‘Abdoullah Bin Salama Malik al-Ansari appartenait au clan des Bali‘ des Ansar. Il avait participé aux batailles de Badr et d’Ouhoud : il est tombé en martyr dans cette dernière. On avait enveloppé sa dépouille et celle de Moujazzad Bin Ziyad dans le même linceul pour les transporter à dos de chameau jusqu’à Médine. La mère d’Abdoullah Bin Salama Malik a demandé au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) que son fils, qui avait participé à la bataille de Badr, soit enterré tout près de chez elle à Médine afin qu’elle puisse profiter de sa compagnie. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui en donna la permission. ‘Abdoullah Bin Salama Malik était corpulent et lourd tandis que Moujazzar Bin Ziyad était mince et grand. Or, quand on les plaça tout deux sur le chameau, leur poids était égal. Face à l’étonnement des gens le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) expliqua que leurs actions avaient égalisé leur poids.

    Mas’oud Bin Khalda ou Ma’soud Bin Khalid, selon certains récits, appartenait à la tribu des Banou Zouraiq des Ansar. Il avait participé aux batailles de Badr et d’Ouhoud. Il serait tombé en martyr lors de l’incident à Bi’r Ma’ouna, selon certains récits, et à Khaybar selon d’autres.

    Mas’oud Bin Sa’d al-Ansari appartenait à la tribu des Banou Zouraiq et avait participé aux batailles de Badr et d’Ouhoud. Selon certains, il serait tombé en martyr à Bi’r Ma’ouna, selon certains récits, et à Khaybar selon Muhammad Bin ‘Ammara et Abou Na’im.

    Zayd Bin Aslam était un Ansari appartenant au clan des Banou ‘Ajlan et avait participé aux batailles de Badr et d’Ouhoud. Il est tombé en martyr en combattant contre Toulayha ibn Khouwaylid Al-Asadi à Bouzakha durant le califat d’Abou Bakr. Bouzakha est une source située dans le Nejd. Les soldats de l’état musulman y ont combattu l’armée du rebelle Toulayha ibn Khouwaylid al-Asadi.

    Abou Al-Moundhir Yazid Bin ‘Amir, ou Yazid bin ‘Amr selon certains, appartenait au clan des Banou Sawad des Ansar. Il avait participé à la bai’ah d’Aqabah et aux batailles de Badr et d’Ouhoud et ses enfants vivaient à Médine et à Baghdad. Ils étaient disséminés [sur tout le territoire islamique].

    ‘Amr Bin Tha‘labah appartenait au clan Ansar des Banou Adi. Il était plus connu sous son nom d’emprunt. Il avait participé aux batailles de Badr et d’Ouhoud. Il relate : « J’ai rencontré le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) au lieu-dit Siyala où j’ai embrassé l’Islam. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a passé sa main sur ma tête. » Wadha Bin Salma relate de son père que même à l’âge de cent ans, les cheveux d’Amr Bin Tha‘labah étaient tout noirs là où le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait passé sa main.

    Abou Khalid Bin Khalid Bin Qays Bin Moukhallad était un compagnon appartenant au clan des Banou Zouraiq des Ansar. Il était plus connu par son nom d’emprunt. Il avait participé à la bai’ah d’Aqabah, aux batailles de Badr, d’Ouhoud et à toutes les campagnes menées par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il avait accompagné Khalid Bin Walid pour la bataille de Yamama, où il fut blessé. La blessure s’était fermée avant de se rouvrir à l’époque du Califat d’Oumar, causant ainsi son décès. C’est pour cette raison qu’il est compté parmi un des martyrs de Yamama.

    ‘Abdoullah Bin Tha‘labah Al-Balwi était un Ansari ayant participé aux batailles de Badr et d’Ouhoud, aux côtés de Bahhath Bin Tha‘labah, son frère.

    Mahab bin Tha‘labah al-Ansari appartenait à la tribu Bali’ des Ansar. Ses deux frères étaient ‘Abdoullah et Yazid ; ce dernier avait participé à la première et à la deuxième Bai’ah d’Aqabah. Selon certains Mahab Bin Tha’labah se nommait aussi Bahhath.

    Malik Bin Mas’oud était un Ansari appartenant à la tribu des Banou Sa’adah. Il avait participé aux batailles de Badr et d’Ouhoud.

    Abdoullah Bin Qays Bin Sakhar al-Ansari appartenait au clan des Banou Salama ; il avait participé à Badr et à Ouhoud en compagnie de son frère Mou’bad Bin Qays.

    ‘Abdoullah Bin Abbas appartenait au clan des Banou ‘Adi de la tribu Khazraj des Ansar. Selon certains il s’appellerait ‘Abdoullah Bin ‘Oubbays. Il avait participé à toutes les batailles menées par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

    Mu’tab Bin Qoushayr al-Ansari ou Mu’tab Bin Bashir, selon certains, appartenait au clan des Banou Dhoubai de la tribu des Aws. Il avait participé à la bai’ah d’Aqabah et aux batailles de Badr et d’Ouhoud.

    Sawad Bin Rou‘dan était un Ansari. Selon certains récits il s’appelait Aswad Bin Rou‘dan ou Sawad Bin Zouraikh. Il était présent à Badr et à Ouhoud.

    Mou’ti Bin ‘Awf appartenait à la tribu des Banou Khuza’a et était l’allié des Banou Makhzoum. Il était aussi connu sous le nom de Mou’tib bin Al-Hamra. Abou ‘Awf était son nom d’emprunt. Mou’tib Bin ‘Awf avait participé à la deuxième émigration en Abyssinie. Il avait logé chez Moubashir Bin ‘Abdoul Moundhir lorsqu’il a émigré à Médine. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait établi un lien de fraternité entre lui et Tha’labah Bin Hatib Ansari. Mou’tib Bin ‘Awf avait participé aux batailles de Badr, d’Ouhoud, du fossé et à toutes les campagnes menées par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il est décédé en l’an 57 de l’hégire à l’âge de 78 ans.

    Boujayr Bin Abi Boujayr avait participé aux batailles de Badr et d’Ouhoud. Il n’existe pas plus de détails à son sujet.

    ‘Amir Bin Boukayr appartenait au clan des Banou Sa’ad et avait participé à la bataille de Badr en compagnie de ses frères Iyas Bin Boukayr, ‘Aqil Bin Boukayr et Khalid Bin Boukayr. Ils avaient participé à toutes les batailles menées par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Tous ces frères avaient accepté l’Islam à Dar-e-Arqam. ‘Amir Bin Boukayr est tombé en martyr lors de la bataille de Yamama.

    ‘Amrou bin Souraqah Bin Mou’tamir est décédé lors du califat d’Outhman. Sa mère s’appelait Qoudamah Bint Abdillah Bin ‘Amr ou Amina Bint ‘Abdillah Bin ‘Oumair Bin Ahayb selon d’autres. ‘Amrou bin Souraqah appartenait au clan des Banou ‘Adi et il était le frère d’Abdoullah Bin Souraqah. Tous les deux avaient émigré à Médine où ils avaient logé chez Rifa’ Bin Abdil Moundhir al-Ansari. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait établi un lien de fraternité entre ‘Amrou bin Souraqah et Sa’ad Bin Yazid. ‘Amrou bin Souraqah avait participé aux batailles de Badr, d’Ouhoud, du fossé et à toutes les campagnes menées par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

    ‘Amir Bin Rabi’ah relate : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) nous a envoyés pour une expédition à Nakhla. ‘Amrou bin Souraqah, qui était mince et grand, nous avait accompagnés. Lors du voyage il s’est assis en se cramponnant l’estomac, en raison de la faim et il n’arrivait plus à marcher. Nous lui avons attaché une pierre sur l’estomac et il nous a suivis chez une tribu qui nous a offert l’hospitalité. Il a ensuite retrouvé la force pour nous accompagner. ‘Amrou bin Souraqah avait le sens de l’humour et quand nous nous sommes levés du repas il a dit : « Je croyais que les jambes portaient l’estomac. Mais j’ai compris aujourd’hui que c’est l’estomac qui porte les jambes ! » C’est-à-dire qu’on ne peut pas marcher le ventre vide.

    Le Calife ‘Oumar avait offert un bout de terrain à Khaybar à ‘Amrou bin Souraqah, qui est décédé lors du Califat d’Outhman.

    Thabit Bin Hazal appartenait au clan des Banou ‘Amr Bin ‘Awf de la tribu des Khazraj. Il avait participé à toutes les batailles menées par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il est tombé en martyr lors de la bataille de Yamama au cours du califat d’Abou Bakr en l’an douze de l’hégire.

    Soubay Bin Qays était un Ansari appartenant à la tribu des Khazraj. Sa mère s’appelait Khadija Bint ‘Amrou Bin Zayd. Après la mort de son fils ‘Abdoullah, dont la mère appartenait à la tribu des Banou Jadarah, Soubay Bin Qays n’a pas eu d’autres enfants. ‘Abadah Bin Qays était son frère. Ils étaient tous les deux les oncles d’Abi al-Darda. Zayd Bin Qays était aussi le frère de Sabih.

    Khabbab Mawla était l’esclave affranchi d’Outbah Bin Ghazwan. Abou Yahya était son nom d’emprunt et il était l’allié des Banou Nawfal. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait établi un lien de fraternité entre lui et Tamim Mawla Kharash Bin As-sima. Khabbab avait participé aux batailles de Badr, d’Ouhoud et à toutes les campagnes menées par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il est décédé à l’âge de cinquante ans en l’an 19 de l’hégire et le Calife ‘Oumar a dirigé sa prière funéraire.

    Soufyan Bin Nasr était un Ansari appartenant au clan des Banou Jousham de la tribu Khazraj. Il existe des divergences sur le nom de son père : certains disent qu’il s’appelait Nasr ou Bichr, selon d’autres. Il avait participé aux batailles de Badr et d’Ouhoud. Selon un récit, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait établi un lien de fraternité entre Soufyan et Toufail Bin Harith.

    Sou‘ayd Bin Maghshi plus connu sous le nom d’Abou Maghshi At-Taï était affilié aux Banou Asad et faisait partie des premiers Emigrants. Il avait participé à la bataille de Badr.

    Wahab Bin Abi Sarah avait participé à la bataille de Badr avec son frère, selon Moussa Bin ‘Ouqbah. Selon Haitham Bin Adi, Wahab avait émigré en Abyssinie ; selon certains, cette information est infondée.

    Tamim Mawla était l’esclave affranchi des Banou Ghanam As-Silm. Il avait participé à la bataille de Badr et d’Ouhoud.

    Abou Al-Hamra ou Harith Bin Afra, avait participé aux batailles de Badr et d’Ouhoud. Ma’adh, Awf, Mou’awiz et leur esclave affranchi Abou Al-Hamra possédaient un chameau qu’ils utilisaient à tour de rôle.

    Abou Sabrah Bin Abi Roham est un autre compagnon. Son nom d’emprunt était Abou Sabrah : on a oublié son nom d’origine. Sa mère se nommait Bara Bint ‘Abdil Muttalib : elle était la tante paternelle du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Abou Sabrah était donc le cousin du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il avait émigré à deux reprises en Abyssinie. Sa femme se nommait Oumm Koulthoum Bint Suhail Bin ‘Amr et l’avait accompagné. Ses trois fils se nomment Muhammad, ‘Abdoullah et Sa’ad. Abou Sabrah avait logé chez Moundhir Bin Mohammad lorsqu’il est arrivé à Médine. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait établi un lien de fraternité entre Abou Sabrah et Salamah Bin Salamah. Il avait participé à toutes les batailles menées par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il était retourné à La Mecque après le décès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ; il est décédé quant à lui à l’époque du Calife ‘Outhman.

    Selon Ibn Ishaq et Zouhri, Thabit Bin ‘Amrou appartenait au clan des Banou Najjar. Selon Ibn Moundhir, il était affilié au clan des Banou Ashja’, qui était l’allié des Ansar. Il avait participé aux batailles de Badr et il est tombé en martyr lors de celle d’Ouhoud.

    Il existe des divergences sur le nom d’Abou Al-Awar Bin Al-Harith. Selon Ibn Ishaq, il se nommait Ka’ab ou Harith Bin Zalim, selon Ibn ‘Ammara. Étant donné que son oncle se nommait Ka’ab, ceux qui ignoraient sa véritable filiation l’affilient à Ka’ab, selon Ibn Hisham, entre autres. La mère d’Abou Al-’Awar se nommait Oumm Niyar Bint Iyyas Bin Amir et appartenait au clan des Banou Adi de la tribu Khazraj. Il avait participé aux batailles de Badr et d’Ouhoud.

    ‘Abs Bin ‘Amir Bin Adi est un autre compagnon. Il se nommait ‘Absi selon Ibn Ishaq et Moussa Bin ‘Ouqbah. Sa mère se nommait Oumm Al Banin Bint Zahir Bin Tha’labah, appartenait au clan des Banou Salama de la tribu des Khazraj. ‘Abs était l’un des soixante-dix compagnons présents lors de la bai’ah d’Aqabah et il avait participé aux batailles de Badr et d’Ouhoud.

    Iyas Bin Boukayr, aussi connu sous le nom d’Ibn Abi Boukayr appartenait à la tribu des Banou Sa’ad Bin Laith, qui était affiliée aux Banou Adi. Les frères ‘Aqil, ‘Amir, Iyas et Khalid avaient embrassé l’Islam à la Dar-oul-Arqam : ils avaient émigré ensemble à Médine où ils ont logé chez Rafa’ Bin ‘Abdil Moundhir. Ils avaient trois autres frères du côté de leur mère. Ils avaient tous participé à la bataille de Badr.

    Selon Ibn Younous, Iyas avait participé à la conquête de l’Égypte et il est décédé en l’an 34 de l’Hégire. Selon un autre récit il serait tombé en martyr lors de la bataille de Yamama. Ses frères Mu’awdh, Mu’awidh et ‘Aqil tombèrent en martyrs lors de la bataille de Badr, Khalid à Raji’ et ‘Amir lors de la bataille de Yamama. Selon un autre récit ‘Amir serait tombé en martyr à Bi’r Ma’ouna. Iyas Bin Boukayr a accompagné le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) à Badr, Ouhoud, la bataille du fossé et lors de toutes les campagnes qu’il a menées. Iyas était un des premiers musulmans et un des premiers émigrants. Il était le père de Muhammad Bin Iyas Bin Boukayr. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait établi un lien de fraternité entre Iyas Bin Boukayr et Harith Bin Khazma. Iyas Bin Boukayr était aussi poète.

    Le fils d’Abou Al-Boukayr se présenta un jour au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) pour lui demander de marier sa sœur avec untel. L’Envoyé d’Allah lui demanda son opinion à propos de Bilal, étant donné qu’il était meilleur. Les membres de la famille se retirèrent pour réfléchir sur la proposition du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Ils revinrent une deuxième fois pour faire la même proposition concernant le mariage de leur sœur. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) leur proposa une deuxième fois de la marier à Bilal. Ils se retirèrent une troisième fois pour réfléchir avant de se présenter au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) de nouveau. Celui-ci leur proposa Bilal à la place de leur choix en ajoutant : « Quelle est votre opinion à propos d’un habitant du paradis ? » Sur ce, la famille de Boukayr accepta de marier la fille avec Bilal.

    Tel était le statut de Bilal et la manière dont les mariages étaient conclus à l’époque. La famille de la fille refusa la première et la deuxième fois, mais pas la troisième fois. Ils acceptèrent le choix du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Chacun se trouve à son propre niveau. Certains acceptent la première fois la proposition du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), d’autres disent qu’ils vont y réfléchir. En tout cas, l’on comprend grâce à ce récit le statut de Bilal.

    Malik Bin Noumayla, aussi connu comme Ibn Noumayla, en raison de sa mère, appartenait au clan des Mazina de la tribu des ‘Aws, qui était l’allié des Banou Mou’awina. Il avait participé aux batailles de Badr et d’Ouhoud : il est tombé en martyr lors de cette dernière.

    Ounais Bin Qadata Bin Rabia’ appartenait à la tribu des ‘Aws des Ansar. Il avait accompagné le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) à Badr. Il est tombé en martyr lors de la bataille d’Ouhoud, entre les mains d’Abou Hikam Bin Akhnas Bin Sharik. Khansa Bint Khizam était mariée à Ounais Bin Qadata : après le martyre de ce dernier, son beau-père a marié sa veuve à un membre de la tribu Mouzayna. Or, cet homme ne la plaisait pas. L’ayant su, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a annulé le mariage. Par la suite, Khansa s’est marié à Abou Loubaba : Sa’ib Bin Abi Loubaba est né de ce mariage. C’est là un exemple de la liberté accordée aux femmes concernant le choix de leur mari. Ceux qui imposent leurs choix à leurs filles doivent réfléchir à ce propos.

    Harith Bin ‘Arfaja, un autre compagnon, est affilié à la tribu des Banou Ghanam. Il avait participé aux batailles de Badr et d’Ouhoud.

    Rafi’ Bin Ounjada al-Ansari avait pour père ‘Abdoul Harith et Ounjada comme mère. Il était plus connu sous le nom de sa mère que de son père. Il appartenait au clan des Banou Oumayya Bin Zayd Bin Malik. Il avait participé aux batailles de Badr, d’Ouhoud et du fossé. Selon un récit le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait établi un lien de fraternité entre Rafi’ Bin Ounjada et Al-Hussain Bin al-Harith.

    Khoulayda Bin Qays, aussi connu comme Khoulayd Bin Qays ou Khalida Bin Qays avait pour mère ‘Adam Bint Al-Yaqin qui appartenait à la tribu des Banou Salama. Il avait participé aux batailles de Badr et d’Ouhoud. Selon les historiens, son frère Khallad avait aussi participé à la bataille de Badr.

    Thaqf Bin ‘Amr appartenait au clan des Banou Aslam selon certains, aux Banou Asad ou Banou Salam selon d’autres. Il était l’allié des Banou Asad selon certains ou Banou ‘Abd Shams selon d’autres. Il avait participé à la bataille de Badr en compagnie de ses deux frères nommés Malik Bin ‘Amr et Moudlij Bin ‘Amr. Thaqf Bin ‘Amr était un des premiers émigrants. Il avait participé aux batailles de Badr, d’Ouhoud et du fossé ainsi qu’à Houdaybiyya. Il tomba en martyr lors de la bataille de Khaybar.

    Ensuite il y a Sabrah Bin Fatik, qui était le frère de Khouraym bin Fatik ; il appartenait à la famille de Banou Asad. Son père s’appelait Fatk bin Al-Akharam. Selon certains récits Sabrah s’appelait aussi Samoura bin Fatik. Ayman bin Khouraym déclare : « Mon père et mon oncle paternel ont tous deux participé à la bataille de Badr, et ils m’avaient fait fermement promettre de ne tuer et de ne combattre aucun musulman. » ‘Abdoullah bin Youssouf a déclaré : « Sabrah bin Fatik est celui qui avait réparti Damas parmi les musulmans. Il fait partie des Syriens. Il déclare que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « La balance se trouve entre les mains de Dieu : Il élève certains peuples, et en humilie d’autres. » C’est-à-dire en raison de leurs actes.

    Lorsque Sabrah bin Fatik passa auprès d’Abou al-Darda, ce dernier déclara : « La lumière du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) accompagne Sabrah. » ‘Abdoullah bin Ayiz déclare : « J’ai vu une personne insulter Sabrah. Pour ne pas lui répondre il refréna sa colère. » Malgré sa colère il n’a pas répondu, il garda le silence tant et si bien qu’il eut les yeux en larmes. Il était tellement en colère, on l’avait tant insulté, qu’en essayant de calmer sa colère des larmes coulèrent de ses yeux. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) déclara à son sujet : « Quel homme formidable Sabrah deviendrait-il s’il raccourcissait ses longs cheveux et s’il soulevait le bas de ses habits. » Lorsque Sabrah eut écho de cela, il appliqua aussitôt les conseils du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). 

     Sabrah mentionnait : « Je souhaite rencontrer un idolâtre combattant chaque jour. Si je tombe en martyr j’en serai satisfait, et si je le tue, alors qu’un autre vienne me combattre à sa place. »

    Selon certains, il n’avait pas pris part à la bataille de Badr, mais l’Imam Boukhari et d’autres l’ont mentionné, ainsi que son frère, parmi les compagnons vétérans de Badr.

    C’était là le récit de ces compagnons.

    Après la prière, je vais diriger deux prières funéraires. La première sera celle de Umko Adnan Ismael Saheb, président de la Jama’at de la Malaisie. Il décéda le 8 octobre dernier à l’âge de 74 ans. Inna lillaahi wa inna ilaihi raaji’oun. Son père faisait partie des premiers ahmadis de la Malaisie, et avait accepté l’Ahmadiyya en 1956 par l’intermédiaire du missionnaire de Singapour, Maulana Mohammad Sadiq Saheb, et du premier président de Singapour Mohammad Saliqin Saheb. Son père était Mufti de l’État de Malaisie appelé Johor, et il appartenait à la famille royale de cet État du côté maternel. Après avoir accepté l’Ahmadiyya il a été transféré dans un autre département du gouvernement. Adnan Saheb naquit en août 1944. Il obtint son BTS en Sciences Politiques en 68 avec mention à l’Université du Singapour. En 1969, il commença à servir dans les départements administratifs et diplomatiques du gouvernement. De 1969 à 1981, il travailla dans le département de Recherche du Premier ministre. Au cours de cette période, il a été affecté dans les ambassades de la Malaisie à Singapour, à Beijin, et à Bangkok.

    Ensuite il a été promu et nommé responsable du Conseil de sécurité nationale du Premier ministre. Il occupa ce poste de 1984 à 1992. Plus tard, de 1992 à 1997, en sus de travailler pour le Premier ministre, il servit également dans d’autres départements du gouvernement. En 1996, il avait subi une opération de pontage coronaire, et en 1997 il commença de nouveau à travailler pour le département de Recherche du Premier ministre, d’où il prit sa retraite en 1999.

    En 1956, il avait certes fait la bai’at avec ses parents, mais en 1981, au retour de sa mission de Bangkok, il devint un ahmadi actif, et il établit une relation très solide avec la Jama’at. En 1986, le quatrième Calife l’avait nommé comme le premier président de la Jama’at de Malaisie. Sous sa présidence, il y a eu de nombreux changements et de progrès au niveau de la Jama’at. Les constructions de Bait ul Islam et Bait ul Rahman ont été complétées sous sa présidence. Il a offert une aide formidable pour amener des missionnaires de l’Indonésie en Malaisie et pour les aider à s’installer. Il a également envoyé des étudiants de la Malaisie vers les Jamias de Rabwah et de Qadian. Sa santé s’était grandement détériorée ces deux dernières années. Il a été hospitalisé à plusieurs reprises, il m’avait également écrit qu’il souhaitait être hospitalisé à Tahir Heart Institute. En mai dernier, il fut hospitalisé et il y resta quelque temps ; sa santé s’était améliorée. Mais elle se détériora de nouveau, et il fut hospitalisé encore une fois. Par la grâce d’Allah, il faisait partie du système de la Wassiyyah. Il laisse derrière lui une fille et deux fils. Malgré le fait qu’il faisait partie de la famille royale de l’état de Johor, Umko Adnan Ismael Saheb était une personne très humble. Il remplissait d’une excellente manière ses responsabilités gouvernementales aussi bien que celles qu’il avait dans la Jama’at. Il vérifiait minutieusement les rapports qui étaient envoyés au centre. Il travaillait jusque très tard dans la nuit pour le travail de la Jama’at. Il avait un comportement exemplaire envers les responsables de la Jama’at, les bénévoles, les membres de la Jama’at et surtout envers les missionnaires. Il se préoccupait particulièrement des enfants dans la Jama’at, de leur éducation, et il avait pour habitude de dire qu’ils sont l’avenir de la Jama’at. Sa femme relate qu’il mettait énormément l’emphase sur le fait que les jeunes de la Jama’at fissent des études supérieures. Il était en somme perpétuellement préoccupé par le succès de la Jama’at. Le jour de son décès il n’y avait aucune ambulance de libre à l’hôpital et il n’y avait donc aucun moyen de transport disponible pour transporter sa dépouille à la mosquée. Les membres de la Jama’at avaient donc contacté un volontaire chinois du nom de M. Kwan Chi qui utilisait sa voiture en guise d’ambulance, et qui aidait les gens à transporter les corps des défunts. Ce Chinois a mentionné sur sa page Facebook que lors du transport de ce corps il a vécu une expérience étrange et très marquante. Il a écrit que lorsqu’il a commencé à conduire son ambulance, sur la route qui est habituellement très embouteillée, il n’y avait soudainement aucun embouteillage, et le trajet jusqu’à la mosquée qui prenait habituellement environ 1 heure, n’a été réalisé ce jour-là qu’en 25 minutes. Ensuite il ajoute : « Lorsque je suis arrivé à la mosquée, j’ai eu le sentiment qu’il s’agissait du corps d’un serviteur de la religion. »

    Le Wakil ut Tabshir de Rabwah, Mansoor Khan Saheb a écrit : « Adnan Ismael Saheb a servi en tant que président de la Jama’at de Malaisie pendant une très longue période. Il était tel un père pour les membres de la Jama’at. » Il ajoute : « Lors de ma tournée en Malaisie, j’ai eu l’occasion de discuter avec lui au sujet de ses impressions sur la Jama’at. Je l’ai trouvé une personne agissant avec grande sagesse, qui a mené à bien les projets de la Jama’at dans des conditions incroyables. On faisait confiance à ses décisions dans des conditions très sensibles et difficiles. » Qu’Allah exalte son rang, et qu’Il permette à ses enfants de perpétuer ses actions pieuses et d’établir une relation solide avec la Jama’at.

    La deuxième prière funéraire sera celle de Hamida Begum Saheba : elle était l’épouse de Chaudhary Ahmed Khaleel Saheb qui habite à Rabwah. Elle décéda le 5 octobre dernier à l’âge de 84 ans. Inna lillaahi wa inna ilaihi raaji’oun. Elle naquit au sein d’une famille ahmadie, dans un village près de Qadian appelé Bhini Bangar. Elle faisait régulièrement ses prières et aussi la prière de Tahajjoud. Elle n’avait pas acquis beaucoup de connaissances mondaines, mais avait un grand amour pour le Saint Coran. Elle récitait plusieurs fois le Saint Coran dans la journée. Durant le mois du Ramadan elle accomplissait la prière de Tarawih car elle aimait à écouter la récitation du Saint Coran. Elle essayait d’être la première femme à arriver à la mosquée Aqsa à Rabwah pour la prière du vendredi, à l’époque où les femmes pouvaient le faire. Elle partait donc très tôt pour la prière. Elle avait un mode de vie très simple ; elle dépensait l’argent qu’elle avait économisé dans différents fonds de la Jama’at et pour la construction de mosquées avec grand plaisir et elle en remerciait Dieu. Elle a pris en charge les dépenses des noces de nombreuses filles, et elle s’est également occupée du trousseau de mariage de nombreuses filles. Elle a plusieurs fois offert ses bijoux à la Jama’at et aux nécessiteux. Visiter régulièrement les nécessiteux lui apportait la plus grande joie. Elle était très généreuse lorsqu’elle payait la Sadaqah et la Zakat. Elle ne laissait personne partir les mains vides de chez elle. Par la grâce d’Allah, elle faisait partie du système de la Wassiyyah. Elle laisse derrière elle deux filles et huit fils. Elle était la grande sœur de Lateef Ahmad Saheb Kahlon, missionnaire retraité. Son fils aîné, le Dr Muzaffar Chaudhary Saheb, avait régulièrement l’occasion de faire du Waqf-e-Arzi : il habite ici au Royaume-Uni à Scunthorpe. Son fils, Basharat Naveed Saheb, est missionnaire à l’île de la Réunion. Son gendre, le Hafiz Abdul Halim Saheb, est également missionnaire à Rabwah. L’un de ses petits-fils est lui aussi missionnaire et deux de ses petits-fils ont mémorisé le Saint Coran. L’un de ses petits-fils est étudiant à la Jamia du Royaume-Uni.

    Je dirige habituellement la prière funéraire des mères des missionnaires qui sont sur le terrain et qui ne peuvent pas participer à la prière funéraire de leurs parents, de leur père ou de leur mère. Basharat Naveed Saheb était également sur le terrain lors du décès de sa mère et il n’a pu se rendre là-bas. C’est pour cette raison que je dirigerai la prière funéraire de sa mère aujourd’hui en l’absence de sa dépouille.

    Basharat Naveed Saheb écrit : « Après avoir terminé mes études à la Jamia Ahmadiyya, je suis parti sur le terrain. Un matin, étant de retour à ma maison natale, je n’ai pu me rendre à la mosquée pour prier ; sur ce, ma mère me dit : « Mon fils, là où tu es actuellement affecté, les gens t’observent, et peut-être pour cette raison tu te rends à la mosquée. Mais garde à l’esprit qu’ici Dieu te regarde, alors tourne ton attention vers les prières, et garde toujours à l’esprit que Dieu te regarde. »

    Il ajoute : « Lorsque j’étais étudiant à la Jamia, mon père décéda soudainement. Mon frère aîné étant à l’étranger, ma mère avait géré toute la maison avec grand courage.  Un jour je lui dis sur le ton de la plaisanterie : ‘Dois-je informer la Jama’at que ma mère est seule et que je souhaite m’occuper d’elle, et que pour cette raison je ne sois pas affecté très loin ?’ Entendant cela, elle est devenue sérieuse et elle me dit sur un ton très sévère : ‘Tu te rendras là où la Jama’at t’affectera. Il n’est pas possible que je garde auprès de moi celui que j’ai dédié, et que je dise à ceux qui travaillent pour le monde de partir et d’aller gagner leur vie. Si je dois garder quelqu’un auprès de moi, je ne te garderai pas, j’appellerai ceux qui travaillent pour ce monde.’ » Tel était son degré de sincérité.

    Ensuite il écrit : « En 2013, lorsque je l’ai vue pour la dernière fois, étant rentré au Pakistan, je lui ai proposé de laisser ma femme et mes enfants auprès d’elle. Elle était très affaiblie, et il lui était difficile de descendre du lit, mais malgré cela elle n’a pas accepté ma proposition. Elle me demanda de garder ma femme et mes enfants auprès de moi, disant qu’ils doivent rester avec leur mari et père. »

    C’est là une grande leçon offerte par ces aînées qui est importante pour les gens d’aujourd’hui.

    Qu’Allah exalte son rang et que sa descendance soit fidèlement attachée à la religion. 


    (Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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