Apostasie – Islam et l'Ahmadiyya https://islam-ahmadiyya.org Découvrez l'Islam Thu, 12 May 2022 10:06:26 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.5.2 https://islam-ahmadiyya.org/wp-content/uploads/2021/03/cropped-favicon-32x32.jpg Apostasie – Islam et l'Ahmadiyya https://islam-ahmadiyya.org 32 32 Batailles contre les faux-prophètes https://islam-ahmadiyya.org/batailles-contre-faux-prophetes/ Thu, 12 May 2022 09:50:17 +0000 https://islam-ahmadiyya.org/?p=3105
  •   Audio
  •   MP3
  •   YouTube
  • Sermon du vendredi 06 mai 2022, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

    Eu égard à l’envoi de certaines expéditions par Abou Bakr Al-Siddiq (r.a.), tel que je l’ai mentionné dans les sermons précédents, je vais présenter quelques détails afin que l’on puisse avoir une idée de la gravité de la situation à l’époque. Comme évoqué auparavant, il avait envoyé en tout onze expéditions. Voici les détails de la première de ces expéditions menées contre Toulayhah Ibn Khouwaylid, Malik Ibn Nouwayrah, Sajah Bint Al-Harith et Mousaylimah le Menteur, les rebelles, apostats et faux prophètes.

    Abou Bakr Al-Siddiq a remis un drapeau à Khalid Ibn Al-Walîd et lui a ordonné d’aller combattre Toulayhah Ibn Khouwaylid. Ensuite, il devait partir combattre Malik Ibn Nouwayrah à Boutah. S’il insistait à se battre, Khalid devait le combattre. Boutah est le nom d’une source dans la région des Banou Asad. Selon un récit, Abou Bakr a nommé Thâbit Ibn Qays comme émir des Ansâr et l’a subordonné à Khalid Ibn Al-Walîd. Il a ordonné à Khalid de partir combattre Toulayhah et ‘Ouyaynah Ibn Hisn qui était campé tout près d’une source des Banou Asad à Bouzakha.

    Lorsqu’Abou Bakr a confié le drapeau à Khalid Ibn Al-Walîd pour combattre les apostats, il a déclaré : « J’ai entendu le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) affirmer ceci : « Khalid Ibn Al-Walîd est un bon serviteur de Dieu. Il est notre frère et une des épées d’Allah contre les mécréants et les hypocrites. » »

    Abou Bakr a envoyé Khalid Ibn Al-Walîd contre Toulayhah et ‘Ouyaynah. Voici une brève introduction de ces deux adversaires.

    Toulayhah Al-Asadi était l’un des faux prophètes qui était apparu durant la dernière période de la vie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Son nom était Toulayhah Ibn Khouwaylid Ibn Nawfal Ibn Nadla Al-Asadi. L’année de l’arrivée des délégations, c’est-à-dire en l’an 9 de l’Hégire, il se présenta au service du Messager d’Allah (s.a.w.) avec sa tribu, les Banou Asad. Quand il atteignit Médine, il salua le Messager d’Allah (paix soit sur lui) et se mit à fanfaronner : « Nous sommes à votre service. Nous témoignons qu’il n’y a d’autre divinité qu’Allah et que vous êtes le serviteur et le messager d’Allah ; et ce sans que vous n’ayez envoyé personne vers nous. » C’est ce qu’il a dit au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). « Et nous sommes suffisants pour ceux qui sont restés à l’arrière. »

    Lorsqu’ils sont rentrés, Toulayhah a apostasié au cours de la vie même du Prophète (s.a.w.) et s’est proclamé prophète. Il a fait de Samira sa base militaire. La région de Samira est éponyme d’une personne de la tribu d’Ad. Elle est située à un jour de voyage à partir de Médine dans la direction de La Mecque. La région est entourée de montagnes noires, d’où le nom. En tout cas, quand Toulayhah s’est proclamé prophète, son peuple l’a soutenu. La première raison de l’égarement de sa tribu est un incident survenu lorsqu’il était en voyage avec celle-ci. Quand l’eau manqua et les gens avaient très soif, il a dit à ses partisans : « Prenez mon cheval, La’l : parcourez quelques kilomètres [dans telle direction] et vous trouverez de l’eau. » Ils ont suivi ses consignes et ont en effet obtenu de l’eau. Pour cette raison, les villageois ont été victimes de sa tromperie. Il avait dû découvrir au préalable que l’eau y était disponible et il les y a habilement envoyés. Les incultes ont été victimes de sa ruse.

    Parmi ses inepties, il avait supprimé les prosternations de la Salât. C’est-à-dire [qu’il prétendait] qu’il n’y avait plus besoin de se prosterner durant la Salât. Par ailleurs, il était d’avis qu’il recevait des révélations du ciel et avait l’habitude de présenter comme révélation des phrases qui rimaient. Selon l’histoire, à l’époque de l’ignorance, les devins avaient l’habitude d’intimider les gens en leur présentant des phrases qui rimaient. Or, Toulayhah était également un devin. Toulayhah Al-Asadi s’est fourvoyé. Son problème s’est aggravé et sa force a augmenté. Lorsque le Messager d’Allah (s.a.w.) a été informé de son cas, il a envoyé Dirar Ibn Al-Azwar Al-Asadi pour le combattre. Mais il n’a pas été capable de le faire, car la force de Toulayhah avait augmenté, en particulier après que les tribus d’Asad et de Ghatafan, ses deux alliés, eurent cru en lui.

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est décédé et la question de Toulayhah n’a pas été réglée. Lorsqu’Abou Bakr a pris les rênes du Califat et qu’il a préparé une armée pour écraser les apostats rebelles et nommé des dirigeants [de l’armée], il a envoyé un contingent sous la direction de Khalid Ibn Al-Walîd contre Toulayhah Al-Asadi.

    Ils n’étaient pas uniquement des apostats ou prétendants à la prophétie : ils ont également combattu les musulmans et tenté de leur faire du mal.

    Qui était ‘Ouyaynah Ibn Hisn ? ‘Ouyaynah était le chef des Banou Fazarah lors de la bataille d’Al-Ahzab. Au cours de cette bataille, les trois armées des infidèles, ainsi que les Banou Qouraydhah, avaient l’intention de lancer une forte attaque contre Médine. L’un des chefs de l’armée était ‘Ouyaynah. Même après la défaite des infidèles dans la bataille d’Ahzab, il avait l’intention d’attaquer Médine ; mais le Messager d’Allah (s.a.w.) est sorti de la ville et a arrêté son attaque, le forçant à battre en retraite. Cette bataille s’appelait Dhi Qard. ‘Ouyaynah Ibn Hisn s’est converti à l’islam avant la conquête de La Mecque et y a participé. Il était musulman à l’occasion de la conquête de La Mecque. Il a également participé aux Ghazwât de Hounayn et de Taïf. Le Prophète (s.a.w.) l’a envoyé en l’an neuf de l’Hégire avec cinquante cavaliers pour soumettre les Banou Tamim, dont aucun n’était de parmi les Ansâr ou les Mouhajirîn. La raison de cette expédition était que les Banou Tamîm avaient empêché l’émissaire du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) de repartir avec l’aumône. Ensuite, à l’époque du Calife Abou Bakr, il s’est joint aux apostats et rebelles : il s’est lié à Toulayhah et lui a prêté allégeance. Mais par la suite, il est retourné dans le giron de l’islam.

    Ces gens se battaient contre l’islam avant de devenir musulmans. Puis ils ont combattu les musulmans de nouveau. Lorsque les tribus d’Abs et de Zoubayn et leurs partisans se sont réunis à Bouzakha, Toulayhah a demandé aux Banou Jadila et Ghawth, deux branches de la tribu de Tayy, de venir le rejoindre immédiatement. Certains des membres de ces tribus se sont précipités vers lui et il a également ordonné à leur tribu de se joindre à eux. Ainsi, ils sont venus soutenir Toulayhah. Avant d’envoyer Khalid Ibn Al-Walîd de Dhou’l-Qassa, Abou Bakr a dit à ‘Adiyy : « Vas vers ta tribu (c’est-à-dire la tribu de Tayy) de peur qu’ils ne périssent. »

    C’est-à-dire de peur qu’ils ne se battent contre les musulmans et ne périssent.

    ‘Adiyy a rejoint sa tribu ; il les a arrêtés à Zarba et Gharib et les a invités à l’islam et les a mis en garde. Zarba est le nom d’un lieu dans la région des Ghatafan ; et on dit aussi que c’est le nom de la source d’Ibn ‘Awf, [un membre] des Banou Mourra. En tout cas, Khalid est parti dans la suite d’Adi. Abou Bakr lui avait ordonné de commencer l’expédition du côté de la tribu Tayy, puis de se tourner vers Bouzakha et de là vers Bouta ; et lorsqu’ils auraient fini avec l’ennemi ils ne devaient pas bouger jusqu’à ce qu’ils eussent reçu de nouveaux ordres pour attaquer ailleurs. Abou Bakr a déclaré qu’il se rendait lui-même vers Khaybar. Il y avait la rumeur qu’Abou Bakr en personne se rendait à Khaybar et puis de là-bas il partirait rejoindre Khalid dans les environs de la montagne Salama. Selon un autre récit, Abou Bakr avait fait ce plan pour que, lorsque la nouvelle lui parviendrait, l’ennemi fût apeuré, pensant qu’il y avait encore une autre armée, même s’il avait [en réalité] envoyé toute l’armée avec Khalid.

    Khalid est donc parti. De Bouzakha, il se tourna vers Aja’. Aja’et Salma sont deux montagnes. J’ai déjà mentionné Salma. Aja’se trouve sur le côté gauche de Samira. Selon un récit Aja’était une des montagnes appartenant aux Banou Tayy. En tout cas, Khalid a indiqué qu’il se rendait vers Khaybar et qu’il reviendrait ensuite de là pour lancer l’attaque contre la tribu de Tayy. Grâce à cette tactique, les gens de la tribu de Tayy ne se sont pas déplacés pour partir rejoindre Toulayhah.

    ‘Adiyy s’est rendu auprès de la tribu de Tayy et l’a invitée à l’islam. Mais les gens de la tribu de Tayy ont déclaré qu’ils n’obéiraient jamais à Abou Al-Fasîl. Abou Al-Fasîl faisait référence à Abou Bakr. Le Fasîl est le petit d’un chameau ou un veau qui a été séparé de sa mère ou sevré.

    Étant donné que les mots « Bakr » et « Fasîl » signifient l’enfant du chameau, certaines personnes nommaient Abou Bakr « Abou Al-Fasîl » ou le père de l’enfant du chameau, par mépris et pour l’insulter. ‘Adiyy a dit : « Une armée s’avance vers vous et n’aura aucune pitié pour vous. La tuerie sera telle que personne n’aura la vie sauve. J’ai tenté de vous convaincre : l’affaire est entre vos mains, à présent. »

    Selon un autre récit, il a également dit aux gens de sa tribu : « Par la suite, vous vous souviendrez d’Abou Bakr par le nom de « Al-Fahl Al-Akbar ». » Le Fahl est le mâle de chaque animal. C’est-à-dire : vous le méprisez et vous vous moquez de lui en disant de lui « le petit d’un chameau ». Mais vous serez obligés de le nommer un chameau mâle fort.

    Les gens de la tribu de Tayy lui ont dit : « En ce cas, vas à la rencontre de cette armée et empêche-la de nous attaquer jusqu’à ce que nous ayons rappelé nos compatriotes qui sont à Bouzakha. Nous craignons que si nous nous opposons à Toulayhah tandis que certains des nôtres sont sous son contrôle, il les tuera tous ou les prendra en otage. »

    On disait de Toulayhah qu’il ne relâchait jamais ses adversaires. Les gens de la tribu de Tayy disaient donc qu’étant donné que certains des leurs étaient dans les rangs de Toulayhah, si ce dernier devait apprendre que les Banou Tayy étaient devenu musulmans, il les tuerait.

    ‘Adiyy a reçu Khalid à Sounah, un endroit à la périphérie de Médine. ‘Adiyy a déclaré : « Khalid ! Donne-moi trois jours. Cinq cents guerriers te rejoindront, avec lesquels tu attaqueras l’ennemi. Cela vaut mieux que de les envoyer dans le feu de l’enfer. » C’est-à-dire que les gens de la tribu de Tayy viendront se joindre à tes rangs et se battront avec toi.

    Khalid a accepté sa proposition. Avant qu’Adiyy n’ait rejoint sa tribu, celle-ci avait envoyé des hommes à Bouzakha pour rappeler ceux des leurs. Les gens de la tribu ont envoyé un message à leurs hommes dans l’armée de Toulayhah pour qu’ils reviennent immédiatement, parce que les musulmans avaient l’intention d’attaquer la tribu de Tayy avant d’attaquer l’armée de Toulayhah. Ce stratagème a fonctionné. Ils sont donc retournés vers leur tribu pour les aider. S’il n’en avait pas été ainsi, Toulayhah et ses compagnons ne les auraient pas laissés en vie. Ensuite, ‘Adiyy est revenu et a informé Khalid de la conversion de sa tribu à l’islam.

    Un écrivain a noté que c’est une grande réussite d’Adiyy d’avoir invité son peuple à rejoindre l’armée islamique. L’adhésion des Banou Tayy à l’armée de Khalid a été la première défaite de l’ennemi, car la tribu de Tayy était l’une des plus puissantes de la péninsule arabique. D’autres tribus les appréciaient, faisaient confiance à leur force et leur pouvoir et les craignaient. Cette tribu était respectée et dominait dans sa région. Les tribus voisines tentaient de s’allier à elle. Khalid est parti de là vers Ansour avec l’intention de combattre la tribu de Jadilah. Ansour était aussi le nom d’une source de la tribu de Tayy et une population y vivait autour. ‘Adiyy lui a dit que la tribu de Tayy ressemble à un oiseau et que la tribu de Jadilah est l’une des deux ailes de la tribu de Tayy. « Donne-moi quelques jours de répit ; peut-être qu’Allah ramènera la tribu de Jadilah sur le droit chemin. » À savoir, qu’ils se réformeront sans qu’il n’y ait de bataille, tout comme il avait fait sortir les Ghawth, la deuxième branche de la tribu de Tayy, hors de la voie de l’égarement. Khalid a suivi son conseil. ‘Adiyy est parti voir la tribu de Jadilah. ‘Adiyy n’a cessé de parlementer avec eux jusqu’à ce qu’ils aient juré allégeance à ‘Adiyy ; et celui-ci a annoncé la bonne nouvelle de leur conversion à l’islam à Khalid. Ils se sont joints aux musulmans avec mille cavaliers de la tribu.

    Après la conversion de la tribu de Tayy à l’islam, Khalid Ibn Al-Walîd est parti combattre Toulayhah Al-Asadi. Lorsque Khalid Ibn Al-Walîd s’est approché de l’ennemi, il a envoyé en éclaireurs Oukachah Ibn Al-Mihsan et Thâbit Ibn Akram pour s’informer à propos de l’ennemi. Lorsqu’ils se sont approchés de l’ennemi, Toulayhah et son frère Salama sont sortis pour s’informer de la situation. Salama n’a pas donné de répit à Thâbit et l’a tué. Lorsque Toulayhah a constaté que son frère avait terminé son combat, il lui a demandé de l’aider pour combattre Oukachah Ibn Al-Mihsan : « Viens m’aider, sinon il me tuera », lui a-t-il dit. Ensemble, ils ont attaqué Oukachah et l’ont également tué avant de retourner chez eux.

    Selon un récit, Khalid a envoyé Oukachah et Thâbit Al-Ansari pour s’informer de l’ennemi. Habal, le frère de Toulayhah, les a rencontrés et ils l’ont tous deux tué. Allah sait dans quelle mesure cela est vrai : peut-être qu’il a eu l’intention de les combattre et c’est ainsi qu’ils se sont battus et Habal a été tué. En tout cas, Oukachah et Thâbit Ibn Akram étaient partis en éclaireurs : ils n’étaient pas partis se battre. Lorsque Toulayhah a reçu la nouvelle, lui et son frère Salama sont sortis. Toulayhah a tué Oukachah et son frère a tué Thâbit : puis tous deux sont revenus. Khalid a continué avec son armée jusqu’à ce qu’il atteigne l’endroit où Thâbit gisait mort. Mais personne n’a été au courant de cela jusqu’à ce qu’un cavalier ait marché sur lui. Les musulmans en ont été forts peinés.

    Quand ils ont regardé attentivement, ils ont découvert qu’Oukachah Ibn Al-Mihsan était également tombé en martyr. Les musulmans en ont été davantage tristes et ont déclaré que deux grands chefs et cavaliers musulmans sont tombés en martyrs. Voyant cette situation, Khalid a commencé à organiser l’armée pour la bataille ; et il est retourné vers la tribu de Tayy. Selon un récit, ‘Adiyy Ibn Hatim a déclaré : « J’ai envoyé un message à Khalid Ibn Al-Walîd lui demandant de venir me voir et de rester quelques jours. J’envoie des hommes dans toutes les tribus de Tayy et rassemble pour vous beaucoup plus de troupes que les musulmans qui sont avec vous. Ensuite, je vous accompagnerai contre votre ennemi. Venez donc vers moi. »

    Selon un récit, Khalid a campé à Ouraq dans la région de Salma. Mais selon un autre récit, il avait campé à Aja’. De là, Khalid a rassemblé son armée pour la bataille contre Toulayhah. Ils se sont affrontés à Bouzakha.

    Lorsque la bataille a commencé, ‘Ouyaynah et 700 hommes de Banou Fazarah se sont battus avec acharnement en compagnie de Toulayhah. ‘Ouyaynah et Toulayhah ont uni leurs forces et se sont battus contre les musulmans. Toulayhah était assis dans sa tente en laine recouverte d’un manteau. Il se posait en prophète : c’est pour cette raison qu’il était assis dans la tente et présentait des nouvelles de l’invisible. Il avait l’habitude de dire : « Combattez, vous autres. Je vais vous dire ici quel sera le résultat. » Il était donc dans sa tente pendant que les gens se battaient. Quand ‘Ouyaynah a souffert durant la bataille et a subi de grandes pertes, il est allé voir Toulayhah et lui a demandé : « L’ange Gabriel ne t’a-t-il pas encore visité ? » Nous souffrons dans les combats et tu clames que tu reçois des révélations et que Gabriel t’informera de ce qui va se passer. Quel sera donc le résultat ? L’ange Gabriel n’est-il pas venu ? » Il a dit : « Non. » ‘Ouyaynah est retourné pour reprendre la bataille. Quand l’intensité de la bataille l’a inquiété, il est revenu voir Toulayhah et a dit : « Malheur à toi ! Gabriel ne s’est-il pas encore manifesté ? » Il répondu : « Non ! » « Par Allah ! » ‘Ouyaynah a-t-il juré, « quand viendra-t-il ? Nous sommes sur le point de périr ! » Il est retourné sur le champ de bataille et a commencé à se battre. Quand il a échoué de nouveau, il est retourné auprès de Toulayhah et a demandé si Gabriel n’était pas encore venu. Cette fois, Toulayhah a répondu : « Oui, il est venu. » ‘Ouyaynah a demandé : « Qu’a-t-il dit ? » Toulayhah a répondu : « Il m’a dit qu’il y a une meule pour vous comme il y a une meule pour les musulmans. Il y aura un événement que vous ne pourrez jamais changer. » ‘Ouyaynah s’est dit en son cœur qu’Allah sait que bientôt il y aura des événements que tu ne pourras pas changer. Puis il est retourné vers sa tribu et leur dit : « Ô Banou Fazarah ! Par Dieu ! Toulayhah est un menteur ! Abandonnez la bataille. » Sur ce, tous les Banou Fazarah ont abandonné la bataille. Quand les autres ont été vaincus, ils ont pris la fuite et, se rassemblant autour de Toulayhah, ils lui ont demandé ses instructions.

    Or, plus tôt, Toulayhah avait préparé un cheval pour lui-même et un chameau pour sa femme Nawar. Il s’est levé et a sauté sur son cheval ; et il a fait monter sa femme. Puis il s’est enfui avec elle en disant à ses compagnons : « Celui d’entre vous qui en a les moyens, qu’il fasse comme moi ! Protégez votre famille ! Fuyez du champ de bataille ! »

    Puis Toulayhah a pris le chemin de Houchiya jusqu’au soir. Son armée a été dispersée et Allah a fait mourir beaucoup d’entre eux. Selon un récit, Toulayhah s’est rendu à Naq’ah chez les Banou Kalb. Là-bas, il a embrassé l’islam. Naq’ah est un lieu près de La Mecque, dans les environs de Taïf. Et on dit aussi qu’il est resté chez les Banou Kalb jusqu’à la mort d’Abou Bakr.

    Les Banou ‘Amir étaient tout près de lui avec leurs élites et gens ordinaires, ainsi que les tribus de Soulaym et de Hawazin. Par la suite, quand Allah a vaincu les Banou Fazarah et Toulayhah, ces tribus sont venues en disant : « Nous retournons dans cette religion que nous avions abandonnée. »

    Ces tribus se sont reconverties à l’islam de leur propre chef.

    Ils ont déclaré : « Nous croyons en Allah et en Son Messager et acceptons le jugement d’Allah et de Son Messager concernant nos vies et nos biens. »

    Selon le recueil d’histoire d’Al-Tabari, les Banou ‘Amir sont venus après la défaite du peuple de Bouzakha et ont déclaré : « Nous entrons dans la religion que nous avions abandonnée. » Khalid a accepté leur allégeance sur les mêmes conditions qu’il avait prises des gens de Bouzakha, c’est-à-dire les tribus d’Asad, de Ghatafan et de Tayy. Tous ont accepté l’islam sur la condition d’obéir [au Calife].

    Voici les mots de cet engagement : « Vous vous engagez auprès d’Allah que vous croirez sûrement en Lui et en Son messager et accomplirez la Salât et payerez la Zakât. Et vous encouragerez vos fils et vos femmes d’en faire de même. » Ils ont répondu à l’affirmative.

    Khalid n’a pas accepté le serment d’allégeance des tribus d’Asad, de Ghatafan, de Hawazin, de Soulaym et de Tayy tant qu’ils n’avaient pas confié aux musulmans ceux d’entre eux qui, en état d’apostasie, avaient brûlé vif les musulmans, les avaient mutilés et les avaient attaqués.

    Khalid a accepté leur allégeance à la condition de lui livrer ceux qui avaient fait du mal aux musulmans, les avaient tués, avaient incendié leurs maisons, les avaient brûlés et mutilés. Il a dit : « Remettez-nous ces gens-là et j’accepterai votre allégeance. » Tous ces coupables doivent être présentés. Toutes les tribus ont remis ces individus à Khalid et celui-ci a alors accepté leur serment d’allégeance.

    Il a ensuite fait amputer les membres de ceux qui avaient opprimé les musulmans et les a jetés dans le feu. Comme je l’avais dit dans les précédents sermons, en guise de représailles, il leur a infligé les mêmes tourments qu’ils avaient fait subir aux musulmans.

    On trouve mention d’une lettre de Khalid Ibn Al-Walîd envoyée au Calife Abou Bakr. Khalid Ibn Al-Walîd a ligoté Qourrah Ibn Houwayrah et certains de ses compagnons et les a envoyés avec d’autres prisonniers au Calife Abou Bakr (r.a.). Il lui a écrit ceci : « Les Banou ‘Amir sont revenus à l’islam après avoir apostasié. Je n’ai accepté l’allégeance d’aucune des tribus que j’ai combattues ou réconciliées sans combat jusqu’à ce qu’ils m’aient apporté ceux qui avaient commis des atrocités contre les musulmans. Je les ai tués. Je vous envoie Qourrah et ses compagnons. »

    Abou Bakr a également écrit une lettre à Khalid. Nâfi’rapporte qu’Abou Bakr a répondu à la lettre de Khalid en ces termes : « Qu’Allah te récompense pour tout ce que tu as entrepris et tout succès que tu as remporté. Crains Allah dans tout ce que tu entreprends. Allah est avec les Mouttaqis et ceux qui font le bien. Evertues-toi dans l’œuvre d’Allah et ne soit pas complaisant. Si tu attrapes quelqu’un ayant tué un musulman, tu dois le tuer de manière à en faire un exemple pour les autres. Ceux qui ont désobéi à l’ordre de Dieu et qui sont ennemis de l’islam peuvent être tués si cela est avantageux à l’islam. »

    Khalid est resté à Bouzakha pendant un mois : il s’est mis à la recherche de ces individus et les a arrêtés. Selon les instructions d’Abou Bakr Al-Siddiq, ces individus ont subi des châtiments sévères.

    Le recueil d’histoire d’Al-Tabari évoque la venue à Médine de Qourrah Ibn Houwayrah et ‘Ouyaynah Ibn Hisn après avoir été emprisonnés. Khalid a résolu le problème des Banou Amir et a accepté leur allégeance : il a envoyé Qourrah Ibn Houwayrah et ‘Ouyaynah Ibn Hisn comme prisonniers. Quand ils se sont présentés à Abou Bakr, Qourrah a déclaré : « Ô Calife du Prophète ! Je suis un musulman. ‘Amr Ibn Al-‘Âs est un témoin de ma conversion à l’islam. Lorsqu’il est venu me voir pendant son voyage, je l’ai accueilli comme mon invité ; je l’ai respecté et protégé. »

    Abou Bakr a appelé ‘Amr Ibn Al-‘Âs et lui a demandé sa confirmation. ‘Amr a raconté tout l’incident et ce que Qourrah avait dit. Mais quand il a commencé à relater ses propos sur la Zakât, Qourrah a déclaré : « Arrête et ne dis pas davantage ! » ‘Amr a déclaré : « Puisse Allah t’accorder Sa miséricorde. Ce n’est pas possible. Je vais raconter toute l’histoire à Abou Bakr. » Il a relaté toute la conversation : Qourrah avait dit plus tôt que si on ne prélevait plus la Zakât, les Arabes seraient prêts à obéir. C’est-à-dire qu’on ne doit plus prélever la Zakât. Sur ce, ‘Amr a répondu : « C’est comme si tu es devenu un mécréant. » Qourrah a déclaré : « Si vous fixez un délai pour exiger la Zakât, nous déciderons ensemble si nous souhaitons y contribuer ou pas. »

    Abou Bakr lui a pardonné cela, en dépit de ces faits, et lui a laissé la vie sauve.

    ‘Ouyaynah Ibn Hisn est venu à Médine avec les deux mains attachées autour du cou. Les garçons de Médine le tourmentaient avec des branches de palmier et disaient : « Ô ennemi d’Allah ! Es-tu devenu mécréant après avoir cru ? »

    Il a déclaré : « Par Dieu ! Je n’ai jamais cru en Allah ! » Abou Bakr lui a pardonné et l’a laissé en vie.

    Un autre écrivain écrit qu’Ouyaynah a été présenté à Abou Bakr, le Calife du Prophète (s.a.w.). Il a trouvé un moyen, qu’il ne pouvait imaginer, de se faire pardonner par Abou Bakr. Abou Bakr (r.a.) a ordonné qu’on le délie et lui a demandé de se repentir. ‘Ouyaynah s’est repenti sincèrement et a avoué ses erreurs ; il s’est excusé et s’est converti à l’islam. Puis, il est demeuré fermement attaché à l’islam.

    Le faux prophète et rebelle, Toulayhah Al-Asadi, s’était également converti à l’islam. On dit que Toulayhah s’est converti à l’islam lorsqu’il a appris que les tribus d’Asad et de Ghatafan ainsi que les Banou ‘Amir étaient devenues musulmanes. Ensuite, il est parti pour La Mecque pour effectuer la ‘Oumrah au cours de l’émirat d’Abou Bakr. Lorsqu’il passait dans les environs de Médine, on l’a présenté à Abou Bakr. Celui a déclaré : « Que puis-je faire pour lui ? Laissez-le tranquille. Allah l’a sûrement guidé vers l’islam. »

    Toulayhah s’est rendu à La Mecque et a effectué la ‘Oumrah.

    Par la suite, il a prêté allégeance au Calife ‘Oumar après son élection. Le Calife ‘Oumar (r.a.) lui a dit : « Tu es le meurtrier d’Oukachah et de Thâbit. Par Dieu ! Je ne t’aimerai jamais ! » Toulayhah a déclaré : « Ô Emir des Croyants ! Pourquoi s’attrister de la mort de ces deux personnes qu’Allah a honorées par mon entremise grâce au martyre et ne m’a pas humilié à travers eux. » Autrement dit, je n’ai pas été humilié et ne suis pas mort suite à leur attaque. « Sinon j’aurai fini en enfer. Aujourd’hui je suis récipiendaire de la grâce d’Allah en acceptant l’islam. »

    ‘Oumar a accepté son allégeance et a dit : « Ô trompeur, que reste-t-il de tes divinations ? » Comme il était un devin, il lui a demandé s’il pratiquait toujours la divination. Il a répondu : « De temps à autre. » Ensuite il est retourné là où campait sa tribu et y est resté.

    Toulayhah a joué un rôle important durant les guerres en Irak contre les Iraniens. Après être devenu musulman, il s’est battu vaillamment dans les guerres d’Irak et il est tombé en martyr dans la bataille de Nahawand en l’an 21 de l’Hégire.

    Khalid Ibn Al-Walîd s’est dirigé vers la zone de Zafar pour avancer vers Oumm Zimal Salma bint Oumm Qirfah. Le nom d’Oumm Zimal était Salma bint Malik Ibn Houdhayfah et elle ressemblait à sa mère, Oumm Qirfah bint Rabi’ah. Elle jouissait d’honneur et de renommée à l’instar de sa mère ; et elle possédait un chameau d’Oumm Qirfah.

    Voici les détails au sujet d’Oumm Qirfah. Son nom d’origine était Fatima bint Rabi’ah et elle était la dirigeante des Banou Fazarah. Elle était proverbiale pour sa force et ses mesures de sécurité. Cinquante épées étaient accrochées dans sa maison à tout moment, et cinquante hommes armés d’épées étaient de garde. Tous étaient ses fils et petits-fils. L’un de ses fils s’appelait Qirfah, d’où son surnom « Oumm Qirfah » tandis que son nom d’origine était [, rappelons-le], Fatima bint Rabi’ah. Sa maison était située dans un coin de la vallée d’Al-Qoura, qui était à sept nuits de voyage de Médine.

    Une expédition a été menée contre Oumm Qirfah en l’an 6 de l’Hégire. L’une des raisons était qu’elle avait conspiré pour attaquer Médine et assassiner le Saint Prophète. Un auteur écrit qu’une fois, elle a préparé un détachement de trente de ses fils et petits-fils et leur a ordonné d’envahir Médine et de tuer le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). C’est [principalement] pour cette raison que les musulmans sont partis punir cette fauteuse de troubles.

    La deuxième raison était que Zayd Ibn Haritha est parti pour la Syrie à des fins commerciales. Il disposait des marchandises d’autres Compagnons. Lorsqu’ils ont atteint la vallée d’Al-Qoura, plusieurs hommes de la branche Banou Badr de la tribu de Fazarah ont lancé une attaque et ont sévèrement battu Zayd et ses compagnons avant de saisir tous leurs biens. Ces compagnons sont revenus et ont rapporté l’incident au Prophète. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a envoyé une armée avec eux pour punir les pillards.

    L’histoire d’Oumm Zimal Salma, fille d’Oumm Qirfa, est comme suit.

    Les tribus de Ghatafan, Tayy, Soulaym et Hawazin avaient étaient vaincues par Khalid Ibn Al-Walîd à Bouzakha. Ils ont pris la fuite pour se réfugier auprès d’Oumm Zimal Salma et ont promis qu’ils combattront les musulmans à ses côtés même au prix de leur vie en combattant les musulmans et ne reculeront pas. La tribu vaincue de Ghatafan s’est rassemblée à Zafar, un lieu situé sur le chemin entre Bassorah et Médine. Il s’y trouve un puits, tout près de Hawab. Hawab est aussi un endroit sur le chemin de Médine à Bassorah où il y a un puits. Là-bas, Oumm Zimal Salma les a enflammés en raison de leur défaite et leur a ordonné de mener la guerre. Elle a elle-même fait le tour de différentes tribus et les a incitées à combattre Khalid, jusqu’à ce qu’elles se rassemblent autour d’elle, prêtes à livrer bataille.

    Elle a donc provoqué une guerre contre les musulmans ; et les tribus qui s’étaient éparpillées çà et là se sont réunies autour d’elle.

    Plus tôt, au cours du vécu d’Oumm Qirfa, Oumm Zimal Salma avait été emprisonnée et avait rencontré ‘Aïcha. Celle-ci l’avait libérée. Elle est restée quelque temps auprès d’elle et ensuite est retourné dans sa tribu. Elle a apostasié au retour.

    Lorsque Khalid en a été informé, il était occupé avec l’arrestation de criminels, le paiement de la Zakât, l’invitation vers l’islam et l’apaisement de différentes tribus. Khalid s’est préparé à livrer bataille contre Oumm Zimal Salma, dont la puissance avait pris de l’ampleur et dont la menace s’était aggravée.

    Khalid s’est avancé pour la combattre avec ses légions. Une bataille féroce a eu lieu. Oumm Zimal, chevauchant le chameau de sa mère, attisait l’armée avec ses discours provocateurs. Les apostats combattaient avec grande bravoure. Le chameau d’Oumm Zimal était entouré de cent chameaux sur lesquels étaient montés de grands guerriers qui la protégeaient avec soin. La cavalerie musulmane a tenté à grand frais d’atteindre Oumm Zimal mais elle a été repoussée par ses gardes du corps. Après avoir tué une centaine d’hommes, les musulmans se sont finalement rapprochés du chameau d’Oumm Zimal. Ils ont coupé les jarrets du chameau et ont tué Oumm Zimal. Lorsque ses camarades ont vu son chameau tomber et l’ont vue être tuée, ils ont perdu leur courage et ont fui le champ de bataille, affolés. Ainsi, les feux de la sédition se sont calmés et l’apostasie et la rébellion dans la partie nord-est de la péninsule arabique ont pris fin. Khalid a envoyé la bonne nouvelle de cette victoire à Abou Bakr.

    Si Dieu le souhaite, je présenterai d’autres récits sur Abou Bakr (ra) à l’avenir. Je termine ce sujet ici pour aujourd’hui.

    Je souhaite mentionner deux membres [de la Jama’at] décédés, et dirigerai leurs prières funéraires après la prière du vendredi. La première défunte se nomme Sabirah Begum, épouse de Rafiq Ahmad Butt Sahib de Sialkot. Elle est décédée quelques jours de cela. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Par la grâce d’Allah elle était une Moussia. Son fils a écrit à son sujet qu’elle était régulière dans ses prières quotidiennes et notamment la prière de Tahajjoud. Elle était dévouée et hospitalière. Elle s’occupait des pauvres et était une femme pieuse. Elle avait un lien profond d’amour et de dévotion avec le Califat. Elle écoutait régulièrement les sermons avec grande attention. Elle avait beaucoup d’estime pour les Wâqifîn-e-Zindagi de la Jama’at.

    Son fils, Naseem Butt Sahib, est missionnaire à Kaduna, au Nigeria. Étant donné qu’il est à pied d’œuvre, il n’a pas pu assister aux prières funéraires et à l’enterrement de sa mère. Pour cette raison, je vais diriger ses prières funéraires. Toute sa famille, y compris son mari, ses fils et ses petits-enfants sont très actifs dans leurs services en faveur de la Jama’at.

    La deuxième prière funéraire sera celle de Mme Surayya Rashid. Elle était l’épouse de Rashid Ahmad Bajwah Sahib. Elle est décédée le 20 avril au Canada. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Elle était elle aussi une femme très pieuse et vertueuse ; très dévouée, elle s’occupait des pauvres. Elle était hospitalière et amicale. Pendant une longue période, elle a eu l’opportunité de servir en tant que Sadr Lajna local. Elle a également eu l’occasion d’enseigner la récitation du Saint Coran à de nombreux enfants. Pour l’éducation et la formation morale de ses enfants, elle a vendu tous ses biens et a construit une maison à Rabwah. Peut-être qu’elle n’a pas construit de maison, mais elle a en tout cas déménagé à Rabwah. Elle était une Moussia. Son fils, Safir Bajwa Sahib, est également un missionnaire servant à Rabwah, qui n’a pas pu, lui non plus, assister à sa prière funéraire. Par ailleurs, une de ses filles est l’épouse d’un missionnaire. Qu’Allah accorde Son pardon et Sa miséricorde aux défuntes, et qu’Il permette à leurs enfants et descendants de perpétuer leurs bonnes œuvres.


    (Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

    ]]>
    Abou Bakr et les apostats https://islam-ahmadiyya.org/abou-bakr-apostats/ Wed, 20 Apr 2022 17:10:30 +0000 https://islam-ahmadiyya.org/?p=3082
  •   Audio
  •   MP3
  •   YouTube
  • Sermon du vendredi 15 avril 2022, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

    L’avant-dernier sermon avait pour thème les événements de l’époque du califat d’Abou Bakr (r.a.). Différentes références furent citées, prouvant qu’Abou Bakr (r.a.) n’avait pas puni les apostats à cause de leur apostasie mais en raison de leur rébellion et de leur agression. Le Messie Promis (a. s.), le Juge Juste de notre époque, a également qualifié cette apostasie de l’époque d’Abou Bakr (r.a.) d’insurrection et de rébellion.

    Il évoque l’étendue de la bravoure et du courage d’Abou Bakr (r.a.) en ces termes : « Les chercheurs savent très bien que son califat était une période secouée par la peur et les malheurs. Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est décédé, les calamités ont accablé l’islam et les musulmans. Nombre d’hypocrites ont apostasié. Ces apostats se sont soulevés et des imposteurs se sont proclamés prophètes ; la majorité des Bédouins les ont soutenus, tant et si bien qu’une centaine de milliers d’ignares et d’infâmes se sont ligués autour de Mousaylimah le Menteur. L’insurrection a éclaté, les malheurs ont pris de l’ampleur et le danger a menacé de partout. Les croyants étaient sous le choc. Tout le monde était éprouvé. Des événements terrifiants et traumatisants ont éclaté. Les croyants étaient si impuissants que l’on eût dit qu’on avait allumé des braises ardentes dans leurs cœurs ou qu’on les avait égorgés au couteau. Ils pleuraient, tantôt pour le départ du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), le meilleur de la création, tantôt en raison de ces troubles qui étaient comme des feux réduisant tout en cendres. Il n’y avait pas une lueur de paix. Les fauteurs de troubles étaient comme une herbe folle s’étendant partout sur un tas d’immondices. La crainte des croyants avait pris de l’ampleur, leurs cœurs étaient terrifiés et angoissés. En pareil temps, Abou Bakr (r.a.) fut nommé chef de l’époque et Calife du Sceau des Prophètes. Les actes des hypocrites, des mécréants et des apostats l’avaient meurtri. Ses pleurs étaient telle une pluie de la mousson et les larmes coulaient de ses yeux comme [de l’eau] jaillissant d’une source. Il implorait Son Seigneur pour le bien-être de l’islam et des musulmans.

    ‘Aïcha (r.a.) relate : « Quand mon père fut nommé Calife et qu’Allah lui confia les rênes de l’émirat, au début même de son Califat il fut confronté à l’insurrection de toutes parts, aux campagnes des faux-prophètes et à la rébellion des apostats hypocrites. »

    De si grands malheurs lui tombèrent dessus qu’ils auraient réduit une montagne en poussière. Or, Abou Bakr (r.a.) possédait la patience d’un prophète. »

    Le Messie Promis (a. s.) ajoute : « [Il en fut] ainsi jusqu’au moment où Allah accorda Son aide et les faux prophètes et les apostats furent tués. L’insurrection prit fin et les malheurs disparurent. L’affaire fut décidée. Le califat fut établi et Allah protégea les croyants des malheurs, transformant leur peur en paix. Il renforça leur religion et guida tout un monde vers la vérité. Il humilia les fauteurs de troubles et accomplit Sa promesse. Il aida Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.), Son serviteur. Les chefs rebelles et les idoles furent détruits. Il inspira une telle crainte dans les cœurs des mécréants qu’ils furent vaincus. En fin de compte, ils se repentirent. D’ailleurs, Dieu en avait fait la promesse, et Il est le plus véridique d’entre tous. Considérez comment la promesse du califat a été accomplie en la personne d’Abou Bakr Al-Siddîq dans le respect de toutes ses exigences et ses marques. Je demande à Allah d’ouvrir votre cœur dans cette quête. »

    Le Messie Promis dit : « Considérez la condition des musulmans lorsqu’il fut élu Calife. En raison de ces malheurs, l’islam était dans un état critique, comme un grand brûlé. Ensuite, Allah a restauré la force de l’islam et l’a fait sortir de ce puits profond. Il a frappé d’un châtiment douloureux les faux prétendants à la prophétie et ils ont été tués. Les apostats ont été abattus comme du bétail. Allah a octroyé la paix aux croyants, les extirpant de l’effroi. Soulagés après cette souffrance, les croyants se réjouirent ; ils saluèrent Abou Bakr Al-Siddîq et le félicitèrent. Ils le louèrent et implorèrent leur Seigneur en sa faveur. Ils se surpassèrent les uns les autres pour faire montre de respect et de révérence à son égard. Et ils enracinèrent son amour au plus profond de leur cœur et ils le suivirent dans toutes leurs affaires et lui furent reconnaissants. Il illumina leurs cœurs et rafraîchit leurs visages. Ils grandirent dans leur amour pour sa personne. Ils lui vouèrent obéissance, corps et âme. Ils le considérèrent comme un être béni, jouissant du soutien [divin] à l’instar des prophètes. Tout cela était dû à la sincérité et à la profonde conviction d’Abou Bakr Al-Siddîq. »

    Ceci est tiré de l’ouvrage Sirr Al-Khilâfah écrit en arabe par le Messie Promis (a. s.). [J’ai lu] la traduction en ourdou d’un [de ses] passages en arabe.

    Comme mentionné précédemment, Abou Bakr (r.a.) a mené des campagnes militaires quand la sédition, l’apostasie et la rébellion ont éclaté. Après la mort du Saint Prophète (s.a.w.), presque tous les Arabes avaient apostasié. Certains avaient uniquement refusé de payer la Zakât. [J’ai déjà] mentionné les campagnes qu’Abou Bakr (r.a.) a mené contre eux.

    Le deuxième groupe avait non seulement apostasié de l’islam, mais s’était également rebellé et avait tué des musulmans. Abou Bakr (r.a.) a juré de s’occuper d’eux. Selon l’ouvrage Al-Bidayah w-Al-Nihayah, après le repos de l’armée d’Oussamah, Abou Bakr, portant son épée, est sorti de Médine avec les forces islamiques pour se rendre à Dhou’l-Qassah, qui est située à une nuit et un jour de voyage de Médine, selon les moyens de déplacement de l’époque. Les compagnons, dont ‘Ali, le pressaient de retourner à Médine et d’envoyer un autre brave combattre les Bédouins. ‘Aïcha (r.a.) raconte : « Pendant que mon père s’éloignait sur sa monture avec son épée, ‘Ali Ibn Abi Talib a attrapé les rênes de son chameau et lui a dit : « Ô Calife du Prophète (s.a.w.) ! Je vous répète ce que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit le jour d’Ouhoud, notamment : « Pourquoi avez-vous ceint votre épée ? » Ne nous invitez pas la tragédie de votre mort. Par Allah, si quelque malheur vous frappe, le système islamique disparaîtra pour toujours après vous. »

    Sur ce, Abou Bakr est retourné à Médine et a renvoyé l’armée.

    Oussamah et son armée s’étaient reposés ainsi que leurs montures. [L’Etat] avait reçu l’argent de la Zakât, qui était supérieur aux besoins des musulmans. Abou Bakr a divisé l’armée et a confié onze drapeaux [aux commandants]. Khalid Ibn Al-Walîd en a reçu un. Il a reçu l’ordre de livrer bataille contre Toulayhah Ibn Khouwaylid ; et qu’ensuite, il devra partir combattre Boutaha Ibn Malik Ibn Nouwayrah. Ceux-ci étaient des apostats souhaitant se battre. [Khalid] devait les combattre tant qu’ils le confrontaient. Boutaha est le nom d’une source dans la région des Banou Asad. Le Calife Abou Bakr (r.a.) l’a envoyé dans cette région.

    Le Calife a confié un drapeau à ‘Ikrimah Ibn Abi Jahl et lui a ordonné de combattre Mousaylimah. Abou Bakr (r.a.) a confié le troisième drapeau à Mouhajir Ibn Abi Oumayyah et lui a ordonné de combattre les forces d’Ansi. Il devait aussi combattre Qays Ibn Makshouh et les gens du Yémen qui se battaient contre Al-Abna et aider ces derniers. Les gens d’Abna étaient les descendants des Persans qui s’étaient installés au Yémen et avaient épousé des Arabes. Il a déclaré qu’après avoir terminé cette campagne, ils devaient se rendre à Hadramaout pour combattre Kinda. Hadramaout est aussi une région du Yémen.

    Abou Bakr (r.a.) a confié le quatrième drapeau à Khalid Ibn Sa’id Ibn Al-‘Âs et l’a envoyé à Al-Hamqatayn, situé à la frontière de la Syrie. Il a confié le cinquième drapeau à ‘Amr Ibn Al ‘Âs et lui a ordonné de partir combattre Qouda’ah, Wadiyah et Harith.

    Le Calife a confié le sixième drapeau à Houdhayfah Ibn Mihsan Al-Ghalfani et il lui a ordonné de partir vers le peuple de Dibba. Dibba est une ville ancienne et célèbre d’Oman dans laquelle se trouvait un marché appartenant aux Arabes. Arfajah Ibn Harsamah a reçu le septième drapeau et [le Calife] lui a ordonné de se rendre à Mahra, une région du Yémen. Abou Bakr leur a demandé de se réunir en un seul endroit, mais qu’ils seront les gouverneurs de leurs régions respectives. C’est-à-dire, le premier sur les Yéménites et le deuxième sur les autres. Ensuite, Abou Bakr a envoyé Chourahbil Ibn Hasanah dans la suite d’Ikrimah Ibn Abi Jahl et lui a ordonné de combattre Qouda’ah après [la campagne à] Yamamah. Il lui a ditqu’il sera le chef de son armée dans la bataille contre les apostats. Il a confié le neuvième drapeau à Tourayfah Ibn Hajiz et lui a ordonné de combattre les Banou Soulaym et les Banou Hawâzin. Il a confié le dixième drapeau à Souwayd Ibn Mouqrin et lui a ordonné de se rendre dans la région de Tihamah au Yémen. Il a confié le onzième drapeau à ‘Alâ Ibn Al-Hadrami et lui a ordonné de se rendre au Bahreïn.

    Ces commandants sont partis dans leurs directions respectives à partir de Dhou’l-Qassah.

    Abou Bakr a ordonné au commandant de chaque détachement de prendre dans ses rangs des musulmans solides partout où il passerait et de laisser quelques forces aguerries derrière lui pour protéger son territoire.

    Un auteur a mentionné cette division d’Abou Bakr en ces termes : « Dhou’l-Qassaha été choisi comme base militaire d’où les forces islamiques ont marché vers différentes zones pour écraser le mouvement d’apostasie. Le plan d’Abou Bakr révèle son intelligence unique et son expérience précise de la géographie. Il ressort clairement de la division des troupes et de la limitation de leur champ d’action qu’Abou Bakr avait une connaissance précise de la géographie, des repères, des habitations et des routes de la péninsule arabique. C’était comme si la péninsule arabique était devant ses yeux, comme c’est le cas aujourd’hui avec des centres de commandement équipés de technologie moderne.

    Tous ceux qui méditent sur le mouvement des troupes, leur direction, leur regroupement après leur dispersion et leur ralliement de nouveau, comprendra que la stratégie [d’Abou Bakr (r.a.)] met en évidence sa connaissance exemplaire et précise de la péninsule arabique. Par ailleurs, son interaction avec ces armées était très minutieuse. Abou Bakr savait à tout instant où se trouvait l’armée. Il était au courant de ses mouvements et de tout fait à ce propos. Il savait aussi quels étaient ses succès et quel était son programme du lendemain.

    La communication était très précise et rapide et les nouvelles du champ de bataille atteignaient Abou Bakr à Médine au centre de commandement. Il était en contact avec toute l’armée. Abou Khaythamah Al-Ansari, Salamah Ibn Salamah, Abou Barzah Al-Aslami et Salamah Ibn Waqsh ont joué un rôle important dans la couverture militaire entre le centre de commandement et le champ de bataille. Les armées envoyées par Abou Bakr étaient interconnectées et ce fut l’un des succès importants du califat, car au sein de ces armées il y avait une belle organisation avec des compétences en leadership. En sus de cela, [les armées] avaient aussi de l’expérience dans les combats. Au temps du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), elles avaient acquis de bonnes expériences militaires lors des Ghazwahs et des Sâriyas. Le système militaire d’Abou Bakr était supérieur à toutes les forces militaires de la péninsule arabique. Le chef de ces armées était Khalid Ibn Al-Walîd, l’épée d’Allah, qui possédait un génie unique dans les conquêtes islamiques et dans la guerre contre les apostats. Cette division de l’armée islamique a été faite dans le cadre d’un plan militaire très important car les apostats étaient encore dispersés dans leurs zones respectives. C’est-à-dire qu’ils étaient dispersés et non regroupés. Ils n’étaient pas encore mobilisés contre les musulmans, les grandes tribus étant éparpillées dans des régions reculées. Elles n’avaient pas eu assez de temps pour former une coalition, car l’apostasie n’avait commencé que depuis trois mois ; et deuxièmement, ils n’avaient pas compris que les musulmans représentaient un danger contre eux. Ils s’étaient imaginé qu’ils élimineraient tous les musulmans en quelques mois. C’est pourquoi Abou Bakr a voulu réduire promptement leur force avant qu’ils ne puissent se mobiliser pour la victoire de leur cause mensongère. Par conséquent, Abou Bakr s’est informé à leur propos avant que l’insurrection ne s’intensifie et ne leur a pas permis de se soulever, de décrier les musulmans et de leur nuire.

    Un écrivain évoque la nomination des commandants par Abou Bakr. Il déclare que premièrement il a veillé qu’il y ait une coordination et coopération entre les différents contingents de l’armée. Bien que leurs emplacements et leurs directions fussent différents, ils étaient tous des maillons de la même chaîne. Leur regroupement et leur séparation avaient le même but. Tandis que le Calife se trouvait à Médine, il détenait entre ses mains le contrôle de tous les aspects du combat. Deuxièmement, le Grand Siddîq a gardé une partie de l’armée pour la protection de Médine, la capitale. De même, il avait maintenu auprès de lui un groupe d’éminents compagnons pour les consulter dans les affaires de l’État. Troisièmement, Abou Bakr savait qu’il y avait des forces musulmanes dans les zones touchées par l’apostasie. Il craignait que ces musulmans ne fussent la cible de la colère des polythéistes.

    Il a ordonné aux commandants de prendre ceux de ces musulmans qui sont forts et de laisser des renforts en arrière pour assurer la protection de ces zones.

    Quatrièmement, Abou Bakr (r.a.) a adopté le principe d’Al-Harbou Khoud’ah lors des combats. L’armée marchait vers une cible tandis qu’elle avait un autre objectif. Il a pris grand soin pour que son plan ne soit pas exposé. Ainsi, la dextérité politique, l’expérience, le savoir-faire et les victoires fluides sont notables sous la direction d’Abou Bakr (r.a.).

    Abou Bakr a également écrit deux édits, l’un au nom des tribus arabes et l’autre pour la direction des chefs de l’armée.

    Le Dr Ali Muhammad Salabi, l’auteur cité en premier, dit ceci à propos de ces lettres.

    « Après la préparation et l’organisation rigoureuse des armées islamiques, [le Calife] a envoyé des lettres d’invitation et ceci a joué un rôle important. Il a écrit une lettre importante contenant un message précis. Avant d’envoyer des troupes combattre les apostats, il a tenté de transmettre ce message au plus grand nombre d’apostats et de [musulmans] inébranlables [dans leur foi]. Il a envoyé des émissaires dans différentes tribus et leur a ordonné de présenter cette lettre dans chaque assemblée. Ceux qui recevaient le message de cette lettre devaient le transmettre à ceux qui ne l’avaient pas encore entendu. Dans cette lettre, Abou Bakr s’adressait à tout le monde, en général et en particulier, qu’ils soient des musulmans fermes ou des apostats.

    De parmi tous les chroniqueurs, c’est Al-Tabari qui a mentionné de la manière la plus détaillée cette lettre d’Abou Bakr adressée aux tribus arabes. Le Messie Promis (a. s.) l’a également mentionnée dans son ouvrage, Sirr Al-Khilâfah. Il déclare : « Il est pertinent de citer ici la lettre que le Grand Siddîq a envoyée aux tribus arabes qui ont apostasié. Tout lecteur de cette lettre saisira l’effort accompli par Abou Bakr (r.a.) en faveur du respect des signes d’Allah et de la défense de la Sounnah de l’Envoyé d’Allah (s.a.w.). [Après en avoir eu connaissance] il grandira dans sa foi et sa perspicacité. »

    Le Messie Promis (a. s.) a ensuite cité la lettre qui se lit ainsi : « Au nom d’Allah, le Gracieux, le Miséricordieux. Ceci est la lettre d’Abou Bakr, Calife de l’Envoyé d’Allah (s.a.w.), à tous ceux parmi les masses et les notables, qui demeurent dans le giron de l’islam ou qui s’en sont détournés. Paix sur ceux qui suivent la véritable guidance et qui ne sont pas revenus à l’erreur et à l’aveuglement après avoir reçu la vraie direction. En vérité, je loue Dieu, hormis Lequel Il n’y a pas de dieu. J’atteste qu’il n’y a de dieu qu’Allah : Il est unique et sans associé.

    J’atteste que Muhammad est Son serviteur et Son Messager. Nous croyons en l’enseignement qu’il a apporté. Et à nos yeux, ce qu’il a rejeté est l’incrédulité contre laquelle nous luttons.

    En vérité, Dieu a envoyé Muhammad avec la vérité vers Sa création comme porteur de bonnes nouvelles et comme avertisseur et comme celui qui appelle à Dieu, avec Sa permission, et comme une lampe éclairante, afin qu’il avertisse tous ceux vivants et que s’accomplisse la parole contre les mécréants.

    Dieu a guidé quiconque a répondu au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Et l’Envoyé d’Allah (s.a.w.), avec Sa permission, a frappé quiconque Lui tournait le dos jusqu’à ce qu’il vienne à l’islam, de plein gré ou à contrecœur.

    Ensuite, l’Envoyé d’Allah (s.a.w.) est décédé ayant exécuté l’ordre de Dieu, ayant conseillé Sa communauté et ayant exécuté le devoir qui lui incombait, tout comme Dieu l’avait expliqué, à lui et au peuple de l’islam, dans le Livre révélé. Il affirme en effet :

    إِنَّكَ مَيِّتٌ وَإِنَّهُمْ مَيِّتُونَ

    « Tu mourras et ils mourront aussi. »

    Il a aussi déclaré :

    وَمَا جَعَلْنَا لِبَشَرٍ مِنْ قَبْلِكَ الْخُلْدَ

    « Nous n’avons rendu aucun homme immortel avant toi… »

    أَفَإِنْ مِتَّ فَهُمُ الْخَالِدُونَ

    « Si tu meurs, seront-ils immortels ? » Et aux croyants, Dieu a annoncé :

    وَمَا مُحَمَّدٌ إِلَّا رَسُولٌ قَدْ خَلَتْ مِنْ قَبْلِهِ الرُّسُلُ أَفَإِنْ مَاتَ أَوْ قُتِلَ انْقَلَبْتُمْ عَلَى أَعْقَابِكُمْ وَمَنْ يَنْقَلِبْ عَلَى عَقِبَيْهِ فَلَنْ يَضُرَّ اللَّهَ شَيْئًا وَسَيَجْزِي اللَّهُ الشَّاكِرِينَ

    « Et Muhammad n’est qu’un Messager. En vérité, tous les Messagers avant lui sont morts. Alors, s’il mourait ou s’il était tué, retourneriez-vous sur vos pas ? Et celui qui retourne sur ses pas ne nuira nullement à Allah. Et Allah récompensera sûrement ceux qui sont reconnaissants. »

    Quiconque a adoré Muhammad, qu’il sache que Muhammad est mort ; mais quiconque adorait Dieu l’Unique, Qui n’a pas d’associé, qu’il sache que Dieu est toujours avec lui, Il est Vivant, Éternel. Il ne meurt pas. L’assoupissement ou le sommeil ne L’affectent pas. Il est le protecteur de Ses œuvres et Se venge contre ses ennemis et les punit.

    Je vous recommande la crainte de Dieu et de mériter votre juste part que Dieu vous a réservée. Je vous encourage de suivre l’enseignement que votre Prophète (s.a.w.) vous a apporté ; et que vous vous laissiez guider par sa direction et que vous vous attachiez à la religion de Dieu. Car celui que Dieu n’a pas guidé est égaré, et celui qu’Il n’a pas sauvé est affligé, et celui que Dieu n’a pas aidé est abandonné. Celui que Dieu guide est sur le droit chemin, et celui qu’Il laisse s’égarer est perdu. Dieu a déclaré :

    مَنْ يَهْدِ اللَّهُ فَهُوَ الْمُهْتَدِ وَمَنْ يُضْلِلْ فَلَنْ تَجِدَ لَهُ وَلِيًّا مُرْشِدًا

    « Celui que Dieu guide est sur la bonne voie, mais celui qu’Il laisse s’égarer, vous ne trouverez aucun ami pour le guider. » Et aucune de ses œuvres dans le monde ne sera acceptée tant qu’il ne reconnaîtra pas la religion de l’islam. Aucune repentance ou rançon ne seront acceptées de sa part dans l’Au-delà.

    J’ai appris que certains d’entre vous se sont détournés de leur religion après avoir reconnu l’islam et l’avoir pratiqué, et ce par négligence envers Dieu, par ignorance de Son commandement, et en suivant Satan. Dieu a dit:

    وَإِذْ قُلْنَا لِلْمَلَائِكَةِ اسْجُدُوا لِآَدَمَ فَسَجَدُوا إِلَّا إِبْلِيسَ كَانَ مِنَ الْجِنِّ فَفَسَقَ عَنْ أَمْرِ رَبِّهِ أَفَتَتَّخِذُونَهُ وَذُرِّيَّتَهُ أَوْلِيَاءَ مِنْ دُونِي وَهُمْ لَكُمْ عَدُوٌّ بِئْسَ لِلظَّالِمِينَ بَدَلًا

    «Quand Nous avons dit aux anges : « Prosternez-vous devant Adam », ils se sont prosternés à l’exception d’Iblîs. Il était l’un des djinns ; il s’est donc écarté de l’ordre de son Seigneur. Voulez-vous alors le prendre, lui et sa progéniture, comme amis à l’exclusion de Moi, même s’ils sont vos ennemis ? Quel mauvais échange pour les transgresseurs ! »

    Et Il a dit :

    إِنَّ الشَّيْطَانَ لَكُمْ عَدُوٌّ فَاتَّخِذُوهُ عَدُوًّا إِنَّمَا يَدْعُو حِزْبَهُ لِيَكُونُوا مِنْ أَصْحَابِ السَّعِيرِ

    « Certainement Satan est votre ennemi : prenez-le pour un ennemi. Il invite son parti afin qu’ils soient parmi les gens du feu. » »

    Abou Bakr (r.a.) a déclaré :

    « Je vous ai envoyé untel à la tête d’une armée de Mouhajirîn et d’Ansâr et de ceux qui les suivent dans de bonnes œuvres. Je lui ai ordonné de ne combattre personne ni de tuer personne jusqu’à ce qu’il l’ait appelé vers le message de Dieu. [Mon envoyé] acceptera et aidera ceux qui accepteront ce message, renonceront à l’incroyance et accompliront de bonnes œuvres. Mais je lui ai ordonné de combattre ceux qui rejettent le message. Il n’épargnera aucun d’entre ceux dont il s’emparera : il les brûlera par le feu et les tuera par tous les moyens, et prendra femmes et enfants captifs. Il n’acceptera rien de personne sauf l’islam. Cela est mieux pour celui qui le suit. Mais celui qui le quitte n’affaiblit pas Dieu. J’ai ordonné à mon émissaire de vous lire ma lettre dans tous les lieux de rassemblement. L’invitation à l’islam sera l’appel à la prière. Si, lorsque les musulmans font l’appel à la prière, ils en feront de même en réponse et ils ne les attaqueront pas. S’ils ne lancent pas d’appel à la prière [en réponse aux musulmans], ils les attaqueront. Et, s’ils lancent l’appel à la prière, demandez-leur de respecter leurs obligations. S’ils refusent de le faire, il faudra les attaquer sans répit. Mais s’ils reconnaissent [Dieu], Il les acceptera. »

    En tout cas, j’avais évoqué la raison pour laquelle ils ont été combattus et traités de la sorte. Ils menaient la guerre aux musulmans : ils ne se battaient pas uniquement mais opprimaient aussi les musulmans non armés de leur région.

    Abou Bakr (r.a.) a envoyé sa deuxième lettre aux onze commandants de l’armée évoqués plus tôt. Cette lettre était adressée aux commandants de ces contingents. Elle se lit comme suit :

    « Au nom d’Allah, le Gracieux, le Miséricordieux. Ceci est l’édit écrit par Abu Bakr, le Calife du Prophète (paix soit sur lui) pour untel qu’il a envoyé combattre les apostats avec l’armée des musulmans. » (Le nom du commandant de l’armée était mentionné dans la lettre).

    « Le Calife ordonne à cet émir de craindre Allah dans toutes les affaires apparentes et cachées. [Je lui ordonne] de combattre dans la cause d’Allah dans la mesure de ses moyens et de faire le djihad contre ceux qui ont tourné le dos à Allah et se sont détournés de l’islam et ont adopté des désirs sataniques.

    Tout d’abord, présentez-leur les arguments complets et invitez-les vers l’islam. S’ils l’acceptent, arrêtez les combats et s’ils ne l’acceptent pas, attaquez-les immédiatement jusqu’à ce qu’ils s’inclinent. Ensuite, informez-les de leurs droits et de leurs devoirs et recevez d’eux ce qu’ils doivent et donnez-leur leurs droits. Il ne faut pas leur accorder de répit : c’est-à-dire un répit qu’ils pourraient utiliser pour se préparer à attaquer les musulmans. Et il ne faut pas empêcher les musulmans [de ces régions] de combattre leurs ennemis si ces musulmans pensent que ces combattants ne baisseront pas les armes. [Les commandants] ne doivent pas les empêcher de se battre, étant donné que ces musulmans sont de la région et la connaissent le mieux.

    Ceci est l’ordre qui a été donné aux chefs. [Le commandant] doit accepter la parole de celui qui se soumet à l’ordre d’Allah et lui obéit et doit l’aider par la voie connue. Il doit combattre uniquement ceux qui mécroient en Allah après cette déclaration. S’il accepte l’invitation, il ne sera pas blâmé et Allah ne lui demandera des comptes que pour ce qu’il aura caché. Quiconque n’accepte pas le message d’Allah, sera combattu et tué où qu’il se trouve et aussi riche soit-il. Rien ne sera accepté de personne sauf l’islam. Quiconque accepte l’islam et se soumet, sera accepté et on lui enseignera les préceptes islamiques. Quiconque renie [la foi] – (c’est-à-dire celui qui apostasie après avoir embrassé l’islam et se bat contre les enseignements islamiques) – il faudra lui présenter le message de l’islam dans un premier temps. S’il se dit musulman il ne peut se battre contre l’Etat. Celui qui refuse sera combattu. Si Allah accorde la victoire aux [musulmans] contre [ces ennemis], ils seront tués par les armes et le feu. [Le commandant] distribuera tout butin qu’Allah lui accordera, sauf le khoums qu’il nous enverra. Ce commandant devra empêcher ses camarades de se précipiter et de faire des émeutes. Il ne doit enrôler aucun étranger sans mener d’enquête sur lui, de peur qu’il ne soit un espion. En somme, [il faudra faire attention de ne pas] enrôler un espion dans [les rangs de l’armée]. Il faudra enquêter sur cet individu avant de l’enrôler. [S’il] est un espion, il pourra nuire aux musulmans.

    Le commandant devra être bienveillant et modéré envers les musulmans au cours du voyage et lors des pauses et être au courant de leur état. Il ne doit pas ordonner à une partie de l’armée de se précipiter sur l’autre. Il doit être gentil et doux dans ses relations avec les musulmans. »

    Certains points méritent des explications : ils n’ont pas été expliqués ici. Cela peut créer une fausse impression de l’islam. J’ai expliqué dans le dernier sermon que tous ces apostats avaient instigué la guerre. Non seulement avaient-ils pris les armes mais ils avaient aussi opprimé les musulmans de leurs régions : ils les avaient tués, ils les avaient brûlés vifs, ils avaient incendié leurs maisons tandis que [les musulmans] se trouvaient à l’intérieur. Abu Bakr a déclaré qu’il fallait se venger contre ceux-là et les punir de la même manière.

    Le Messie Promis (a. s.) avait cité la lettre, disant, lui aussi, qu’ils devaient être punis de la même manière. Ceci est d’ailleurs l’ordre du Coran et d’Allah : notamment d’infliger aux coupables les mêmes punitions qu’ils ont fait subir à leurs victimes en guise de représailles.

    Un auteur a présenté une explication à ce propos. Il s’agit du même Dr Ali Muhammad Salabi qui déclare que les rebelles apostats devaient être brûlés. Il n’est pas permis de punir quelqu’un par le feu. Le Saint Prophète Muhammad (s. a. w.) a également dit que seul Allah a le droit d’infliger le châtiment par le feu. Mais ici l’ordre de les brûler a été donné parce que c’est ainsi que ces mécréants avaient traité les croyants. Il s’agissait donc d’un châtiment en représailles.

    Le même livre mentionne également la lettre d’Abou Bakr qui stipule que quiconque refuse de retourner dans les rangs des musulmans et persiste dans l’apostasie fait partie des combattants qui doivent être attaqués, tués ou brûlés.

    Allah affirme également dans le Saint Coran que si les autres vous oppriment, vous devez leur infliger des punitions similaires. Les rebelles, comme je l’ai mentionné dans le dernier sermon et dans celui-ci, ont brûlé des musulmans et les ont tués de manière horrible. Ils ont été brûlés, leurs maisons ont été brûlées, leurs enfants et leurs femmes ont été brûlés, ils ont été mutilés. C’est pour cette raison qu’Abou Bakr (r.a.) ordonné qu’on les tue en représailles et qu’on inflige aux coupables des châtiments similaires à ceux qu’ils ont infligés aux musulmans.

    De toute manière, je poursuivrai ce thème à l’avenir, Incha Allah.

    Au cours du Ramadan, [je prononcerai] peut-être des sermons [sur d’autres thèmes]. L’intervalle durera peut-être quelques temps.

    En tous les cas, [j’évoquerai] d’autres détails à ce propos dans le prochain sermon [sur ce thème].


    (Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

    ]]>
    L’apostat mérite-t-il la mort ? https://islam-ahmadiyya.org/apostat-mort-islam/ Wed, 06 Apr 2022 09:44:56 +0000 https://islam-ahmadiyya.org/?p=3044
  •   Audio
  •   MP3
  •   YouTube
  • Sermon du vendredi 1er avril 2022, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

    [J’évoquais] les troubles de l’époque d’Abou Bakr (r.a.). Dans son ouvrage Sirr Al-Khilafah, le Messie Promis (a.s.) déclare : « Selon Ibn Khaldoun, les élites et les masses parmi les Arabes sont devenues apostates. Les Banou Tâ’iyy et les Banou Asad se sont unis sous l’autorité de Toulayha ; et les Banou Ghatafân sont devenus des apostats. Les Banou Hawâzin, chancelants, ont cessé de payer la Zakat. Le chef des Banou Soulaym est devenu un apostat et il en a été de même partout, chez chaque tribu. Selon Ibn Al-Athîr, les Arabes ont apostasié. L’hypocrisie des élites et des masses était évidente. Les Juifs et les chrétiens se dressaient et tentaient leur chance. Avec le décès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), et en raison de leur nombre inférieur et de la supériorité numérique de l’ennemi, les musulmans étaient comme des chèvres et des moutons [abandonnés] par une nuit de tempête. C’est-à-dire qu’ils s’étaient attroupés dans un coin, tout apeurés, en quête d’un refuge.

    Certains ont donc dit à Abou Bakr (r.a.) : « Ces gens considèrent que l’armée d’Ousamah est l’unique armée des musulmans ; et comme vous pouvez le voir, les Arabes se sont rebellés contre vous. Il n’est donc pas approprié pour vous de séparer ce groupe de musulmans du vôtre. » Sur ce, Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « Je jure par Celui qui détient mon âme, que même si je suis sûr que les bêtes me dévoreront, je respecterai le décret du Messager d’Allah et j’enverrai l’armée d’Ousamah ! Je ne pourrais abroger la décision prise par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). »

    Le Messie Promis (a.s.) cite ‘Abdoullah Ibn Mas’oud qui déclare : « Après la mort du Messager d’Allah (a.s.), nous étions dans une telle situation que si Allah ne nous avait pas accordé Ses faveurs par l’entremise d’Abou Bakr, nous aurions péri. Il nous avait unis pour récolter la Zakat imposable sur toute Bint Makhâdh (c’est-à-dire la chamelle d’un an) et toute Bint Louboun (la chamelle de deux ans) et de livrer bataille à cet effet ; et de combattre les hameaux arabes et d’adorer Allah jusqu’à ce que la mort vienne à nous. »

    Certains malentendus peuvent surgir dans ce débat. On peut poser la question suivante : l’apostasie dans l’islam est-elle passible de la peine de mort ?

    J’expliquerai ce sujet brièvement.

    Après la mort du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), presque tous les Arabes avaient apostasié : certains s’étaient complètement détournés de l’islam et d’autres avaient refusé de payer la Zakat. Abou Bakr les a donc tous combattus. Le mot « apostat » est utilisé pour tous ces individus dans les livres d’histoire et les biographies. C’est pourquoi les biographes et les érudits ultérieurs se sont trompés ou ont répandu de faux enseignements selon lesquels la punition de l’apostasie serait la mort ; et que c’est pour cela qu’vAbou Bakr (r.a.) avait déclaré le jihad contre tous les apostats et avait tué tous ces individus, à moins qu’ils ne fussent revenus vers l’islam. Ces historiens et biographes ont présenté Abou Bakr comme le protecteur de la croyance de la « finalité du prophétat » et son héros. Cependant, au cours de cette époque du Califat dit Râchidah, il n’y avait aucune intention ou idéologie au sujet de la protection du Khatm Al-Noubouwwah. Ces [rebelles] n’ont pas été combattus parce que la Noubouwwah était en danger ou parce que l’apostat était passible de la peine de mort.

    [J’en présenterai] plus loin les détails, notamment pourquoi la guerre a été déclarée contre eux. Il est important d’analyser au préalable si le Coran ou le Saint Prophète (pssl) avaient établi la peine de mort ou toute autre punition pour l’apostasie. Dans la terminologie islamique, un apostat est celui qui s’écarte de la religion de l’islam et qui sort du giron de l’islam après l’avoir accepté. Une étude du Saint Coran révèle qu’Allah a mentionné les apostats en maints endroits sans pour autant indiquer qu’ils méritent la mort ou quelque autre châtiment ici-bas. [Je] présente quelques versets en guise d’exemple. Le premier est :

    وَمَنْ يَرْتَدِدْ مِنْكُمْ عَنْ دِينِهِ فَيَمُتْ وَهُوَ كَافِرٌ فَأُولَئِكَ حَبِطَتْ أَعْمَالُهُمْ فِي الدُّنْيَا وَالْآَخِرَةِ وَأُولَئِكَ أَصْحَابُ النَّارِ هُمْ فِيهَا خَالِدُونَ

    « Et ceux d’entre vous qui se détourneront de leur foi et qui mourront incroyants, leurs œuvres seront vaines dans ce monde et dans l’autre. Ceux-là sont les gens du Feu et ils y resteront longtemps. » (2 : 218)

    Ce verset évoque celui qui devient un apostat et meurt dans un état d’incrédulité. Ceci indique clairement que l’apostat ne mérite pas la peine de mort comme châtiment, sinon le verset n’aurait pas stipulé [la condition] « si l’apostat meurt dans un état d’incroyance. »

    Le Coran affirme:

    يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آَمَنُوا مَنْ يَرْتَدَّ مِنْكُمْ عَنْ دِينِهِ فَسَوْفَ يَأْتِي اللَّهُ بِقَوْمٍ يُحِبُّهُمْ وَيُحِبُّونَهُ أَذِلَّةٍ عَلَى الْمُؤْمِنِينَ أَعِزَّةٍ عَلَى الْكَافِرِينَ يُجَاهِدُونَ فِي سَبِيلِ اللَّهِ وَلَا يَخَافُونَ لَوْمَةَ لَائِمٍ ذَلِكَ فَضْلُ اللَّهِ يُؤْتِيهِ مَنْ يَشَاءُ وَاللَّهُ وَاسِعٌ عَلِيمٌ

    « Ô vous qui croyez ! Ceux d’entre vous qui renient leur foi, sachez qu’Allah certainement fera venir un autre peuple, qu’Il aimera et qui L’aimera, et qui sera bienveillant et humble envers les croyants, dur et ferme envers les mécréants. Ils se battront pour la cause d’Allah, et ne craindront les reproches d’aucun blâmeur. C’est là la grâce d’Allah ; Il l’accorde à qui Il veut ; et Allah est Munificent, Omniscient. » (5 : 55).

    En évoquant les apostats ici, Allah annonce la bonne nouvelle aux croyants qu’Il leur accordera en échange des nations toutes entières. Mais nulle part Allah ne demande [aux croyants] de tuer les apostats ou les punir d’une manière ou d’une autre.

    Un autre verset dissipant tout doute et toute interrogation est tiré de la sourate Al-Nisâ’.

    إِنَّ الَّذِينَ آَمَنُوا ثُمَّ كَفَرُوا ثُمَّ آَمَنُوا ثُمَّ كَفَرُوا ثُمَّ ازْدَادُوا كُفْرًا لَمْ يَكُنِ اللَّهُ لِيَغْفِرَ لَهُمْ وَلَا لِيَهْدِيَهُمْ سَبِيلًا

    « En vérité, ceux qui croient et qui ensuite perdent la foi, puis croient de nouveau et reperdent la foi et dont la mécréance augmente, Allah n’est pas Tel qu’Il leur pardonnera, et Il ne les guidera pas non plus sur le droit chemin. » (4 : 138)

    Ce verset nie très clairement que la peine de mort est la punition pour l’apostasie. Ceci est également expliqué dans notre littérature. Les exégètes l’ont également expliqué. Feu le quatrième Calife (r.h.) a offert une brève explication à ce propos dans sa traduction du Coran. Il déclare : « Ce verset réfute la croyance que la punition pour l’apostasie est la mort. Il y est dit : Si un individu devient un apostat et ensuite croit et ensuite devient un apostat et ensuite devient un croyant, la décision à son égard n’appartient qu’à Allah ; et s’il meurt dans un état d’incrédulité il ira certainement en enfer. Si l’apostat méritait la mort comme châtiment, il n’aurait pas été question de sa croyance et de son incrédulité répétées. »

    D’autres versets du Coran nient en principe la peine capitale comme châtiment de l’apostat.

    وَقُلِ الْحَقُّ مِنْ رَبِّكُمْ فَمَنْ شَاءَ فَلْيُؤْمِنْ وَمَنْ شَاءَ فَلْيَكْفُرْ إِنَّا أَعْتَدْنَا لِلظَّالِمِينَ نَارًا أَحَاطَ بِهِمْ سُرَادِقُهَا وَإِنْ يَسْتَغِيثُوا يُغَاثُوا بِمَاءٍ كَالْمُهْلِ يَشْوِي الْوُجُوهَ بِئْسَ الشَّرَابُ وَسَاءَتْ مُرْتَفَقًا

    « Et dis : « C’est la vérité de la part de votre Seigneur ; ainsi, que croie celui qui le veut, et que ne croie pas celui qui ne le veut pas. » En vérité, Nous avons préparé pour les injustes un feu dont les murs les entoureront. Et s’ils demandent à boire, ils seront abreuvés d’une eau tel le cuivre fondu qui leur brûlera le visage. Quel breuvage redoutable ! Et quel mauvais lieu de repos que le Feu ! » (18 : 30)

    La religion nie toute forme de contrainte. Le Coran déclare à ce propos :

    لَا إِكْرَاهَ فِي الدِّينِ قَدْ تَبَيَّنَ الرُّشْدُ مِنَ الْغَيِّ فَمَنْ يَكْفُرْ بِالطَّاغُوتِ وَيُؤْمِنْ بِاللَّهِ فَقَدِ اسْتَمْسَكَ بِالْعُرْوَةِ الْوُثْقَى لَا انْفِصَامَ لَهَا

    « Il n’y a point de contrainte en religion. Assurément, le bien s’est distingué du mal ; alors, quiconque refusera de se laisser guider par les transgresseurs et qui croira en Allah, aura assurément saisi une poignée solide et incassable. Allah est Celui Qui entend tout et est Omniscient. » (2 : 256)

    J’ai cité certains versets du Coran en guise d’exemple, des versets condamnant toute forme de sévérité, de contrainte et de châtiment au nom de la religion. Ils ne mentionnent aucun type de châtiment eu égard aux apostats.

    A noter que la Charia de l’islam ne préconise aucun châtiment physique pour les apostats. Cet enseignement et cette idéologie coraniques sont en outre soutenus par le fait que les hypocrites sont mentionnés à divers endroits dans le Saint Coran. Les maux des hypocrites sont davantage accentués que ceux des mécréants. Ils ont aussi été qualifiés de Fâsiqs (transgresseurs) et de Kâfirs (mécréants). On trouve mention du fait qu’ils avaient adopté la mécréance après s’être convertis à l’islam, mais aucune punition n’a été mentionnée pour pareils hypocrites. L’histoire de l’islam témoigne qu’aucun hypocrite n’a été puni pour son hypocrisie. Le Coran affirme au sujet des hypocrites :

    قُلْ أَنْفِقُوا طَوْعًا أَوْ كَرْهًا لَنْ يُتَقَبَّلَ مِنْكُمْ إِنَّكُمْ كُنْتُمْ قَوْمًا فَاسِقِينَ ۞ وَمَا مَنَعَهُمْ أَنْ تُقْبَلَ مِنْهُمْ نَفَقَاتُهُمْ إِلَّا أَنَّهُمْ كَفَرُوا بِاللَّهِ وَبِرَسُولِهِ وَلَا يَأْتُونَ الصَّلَاةَ إِلَّا وَهُمْ كُسَالَى وَلَا يُنْفِقُونَ إِلَّا وَهُمْ كَارِهُونَ

    « Dis : « Dépensez de plein gré ou à contrecœur ; rien ne sera accepté de votre part. Vous êtes en vérité un peuple désobéissant. » Et rien n’empêche leurs contributions d’être acceptées, sauf qu’ils ne croient pas en Allah et en Son Messager. Et ils ne se rendent à la Prière que dans la paresse et ils ne donnent qu’à contrecœur pour la cause d’Allah. » (9 : 53-54)

    Ce verset qualifie les hypocrites de pécheurs qui ne croient pas en Allah et en Son Messager. Le verset suivant évoque la gravité de leur incrédulité :

    يَحْلِفُونَ بِاللَّهِ مَا قَالُوا وَلَقَدْ قَالُوا كَلِمَةَ الْكُفْرِ وَكَفَرُوا بَعْدَ إِسْلَامِهِمْ وَهَمُّوا بِمَا لَمْ يَنَالُوا وَمَا نَقَمُوا إِلَّا أَنْ أَغْنَاهُمُ اللَّهُ وَرَسُولُهُ مِنْ فَضْلِهِ فَإِنْ يَتُوبُوا يَكُ خَيْرًا لَهُمْ وَإِنْ يَتَوَلَّوْا يُعَذِّبْهُمُ اللَّهُ عَذَابًا أَلِيمًا فِي الدُّنْيَا وَالْآَخِرَةِ وَمَا لَهُمْ فِي الْأَرْضِ مِنْ وَلِيٍّ وَلَا نَصِيرٍ

    « Ils jurent par Allah de n’avoir rien dit, mais ils ont assurément proféré des blasphèmes, et après avoir embrassé l’islam, ils sont devenus mécréants. Et ils ont médité sur ce qu’ils n’ont pu atteindre par la suite. Et ils ont nourri de la haine à l’égard des croyants seulement parce qu’Allah et Son Messager les avait enrichis de Sa munificence. Si donc ils se repentent, cela vaudra mieux pour eux. Mais s’ils se détournent, Allah les châtiera d’un châtiment douloureux ici-bas et dans l’Au-delà, et ils n’auront ni ami ni aide sur la terre. » (9 : 74)

    Dans le verset 66 de la sourate Tawbah il est dit :

    لَا تَعْتَذِرُوا قَدْ كَفَرْتُمْ بَعْدَ إِيمَانِكُمْ

    « Ne vous excusez pas. Maintenant il est certain que vous êtes devenus mécréants après avoir été croyants. » (9 : 66)

    La sourate Al-Mounâfiqoun a été entièrement révélée au sujet des hypocrites. Il y est dit :

    اتَّخَذُوا أَيْمَانَهُمْ جُنَّةً فَصَدُّوا عَنْ سَبِيلِ اللَّهِ إِنَّهُمْ سَاءَ مَا كَانُوا يَعْمَلُونَ ۞ ذَلِكَ بِأَنَّهُمْ آَمَنُوا ثُمَّ كَفَرُوا فَطُبِعَ عَلَى قُلُوبِهِمْ فَهُمْ لَا يَفْقَهُونَ

    « Ils ont fait de leurs serments un bouclier ; c’est ainsi qu’ils empêchent les gens de suivre la voie d’Allāh. Mauvais est assurément ce qu’ils faisaient ! C’est parce qu’ils ont d’abord cru, et qu’ensuite ils ont mécru. Aussi, un sceau a été mis sur leur cœur, donc ils ne comprennent pas. » (63 : 3)

    Ici aussi, on trouve mention du fait que ces gens ont cru et ont ensuite mécru. Mais aucune punition n’a été prescrite ou infligée.

    De nombreux versets similaires évoquent ceux qui croient pour ensuite mécroire ouvertement ou qui le démontrent dans la pratique. Ces gens ont été traités de pécheurs, d’infidèles et d’apostats mais n’ont pas été condamnés à mort.

    Que disait le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) à propos des apostats ? Après le Coran, tournons-nous vers l’être béni à qui le Noble Coran a été révélé et qui en était la personnification. Il a laissé son exemple en appliquant les injonctions du Coran. Qu’a dit cet être béni en référence aux apostats ?

    L’incident suivant rapporté par le Sahih d’Al-Boukhari sert ici de verdict notamment que la Charia ne prescrit aucune punition pour le crime de l’apostasie. Ce hadith affirme : Jâbir Ibn ‘Abdillah raconte qu’un Arabe est venu voir le Prophète (s.a.w.) et lui a juré allégeance tout en acceptant l’islam. Le lendemain, l’Arabe a attrapé une fièvre à Médine. Il est revenu voir le Prophète Muhammad (s.a.w.) et lui a dit : « Rendez-moi mon allégeance ! » Il est encore revenu et a déclaré : « Rendez-moi mon allégeance ! » À trois reprises, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a refusé et ne lui a pas répondu. Finalement, ce Bédouin a quitté Médine. Alors, le Prophète (a.s.) a dit : Médine est comme un fourneau ; elle enlève les impuretés et nettoie le [métal] pur. »

    Hazrat Maulana Sher Ali avait écrit un livre intitulé « La mise à mort des apostats et l’islam. » Il l’avait écrit sous l’égide du deuxième Calife (ra) et il y consigne ce hadith. Il commente à ce propos : « Les visites répétées de cet individu auprès de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) montrent également que la peine de mort n’a pas été prescrite pour les apostats, sinon il ne serait jamais venu voir le Prophète (s.a.w) mais aurait tenté de s’enfuir sans prévenir qu’il avait apostasié. On dit que l’islam condamne à mort l’apostat dans le but de prévenir l’apostasie et de forcer les gens à vivre dans l’islam. Si cela est vrai, alors pourquoi le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’avait-il pas averti celui qui venait le voir encore et encore et pourquoi ne lui a-t-il pas dit : « Sache que l’apostasie en Islam est punie par la peine de mort. Si tu apostasies, tu seras exécuté » ? Il avait exprimé à plusieurs reprises son intention d’apostasier et si on craignait qu’il allait partir en tant qu’apostat, pourquoi ne l’a-t-il pas placé sous surveillance afin soit arrêté s’il apostasie et souhaite partir et qu’il soit puni en accord aux lois de la Charia ? Pourquoi les compagnons ne lui ont-ils pas dit : « Si vous voulez rester en vie, ne parlez pas d’apostasie, car dans cette ville la règle est que quiconque se convertit à l’islam puis apostasie, est tué sur-le-champ. » Ainsi donc, ce Bédouin a exprimé à plusieurs reprises son souhait d’apostasier, il s’est rendu chez le Prophète à maintes reprises, celui-ci ne l’a pas averti des conséquences de l’apostasie et n’a pas ordonné à ses compagnons de le tuer ; et en fin de compte il a quitté Médine sans entrave. Tout ceci indique clairement que la Charia islamique ne préconise aucune peine pour les apostats. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a exprimé une sorte de joie suite à son départ et a déclaré que Médine est comme un fourneau qui débarrasse de toute souillure. Tout cela démontre clairement qu’il était contre l’idée de convertir quelqu’un de force à l’islam et d’empêcher les gens d’apostasier en ayant recours à des moyens coercitifs. Si un impur se séparait de la communauté des musulmans, il n’était pas mécontent et il ne disait pas qu’il devait être converti à l’islam contre sa volonté. Selon lui le départ de pareil individu était à l’exemple de l’idiome : « Bon débarras ! ».

    S’il avait pour principe de contraindre un individu à rester dans l’islam par tous les moyens après l’avoir accepté et de le tuer s’il renonçait à l’islam afin qu’il soit un exemple pour autrui, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) aurait dû se fâcher suite au départ de ce Bédouin et réprimander les Compagnons pour l’avoir laissé partir et leur demander pourquoi ils ne l’avaient pas saisi et menacé de mort. Il aurait dû ordonner aux compagnons d’arrêter cet être infâme afin qu’il soit exécuté.

    Or, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) ne l’a pas fait. Il a déclaré : « C’est bien qu’il soit parti. Il n’était pas digne de vivre parmi les musulmans. Dieu l’a séparé de nous de Sa main. » L’exemple de ce Bédouin est une preuve définitive du fait que la Charia ne prescrit aucun châtiment pour l’apostasie et que les musulmans ne tuaient pas chaque apostat en raison de son apostasie. »

    La deuxième preuve que la Charia ne prescrit aucun châtiment pour l’apostat est la condition entérinée par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) dans son traité de paix avec les polythéistes de La Mecque à Al-Houdaybiyyah. Le récit de Bara Ibn Azib relate que le jour d’Al-Houdaybiyyah, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait conclu ce pacte avec les polythéistes en acceptant les trois conditions suivantes : la première était que si l’un des polythéistes devenait musulman et se rendait chez le Prophète (s.a.w.), celui-ci le renverrait aux polythéistes. La deuxième était que si un musulman apostasiait et se rendait chez les polythéistes, ces derniers ne le renverraient pas chez les musulmans.

    La deuxième condition de ce traité démontre clairement que la Charia n’avait prescrit aucune peine pour l’apostasie. Sinon, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’aurait jamais accepté la condition des polythéistes vu la prescription de la Charia. En effet, il existe de nombreux incidents démontrant très clairement qu’à l’époque du Saint Prophète (s.a.w.) certains individus avaient abandonné l’islam, mais qu’ils n’avaient pas été confrontés pour la seule raison de leur apostasie, tant qu’ils n’avaient pas commis des actes aussi odieux que la brutalité et la rébellion. »

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) a clarifié cette question à la lumière d’un autre verset du Saint Coran, dans lequel il est dit :

    وَمَا عَلَى الرَّسُولِ إِلَّا الْبَلَاغُ الْمُبِينُ

    « Ce verset souligne que la prédication, au lieu de l’épée, est le principe de longue date. Le prophète Ibrahim (a.s.) avait adopté le même principe et les gens de son temps avaient également reçu la même information : la tâche de ce messager qui est le nôtre est seulement de transmettre le message et non de contraindre par l’épée. Ceci est le résumé de tout le Coran : persuader avec des arguments est le devoir des gens religieux. Ils n’ont pas pour tâche de persuader par la force. Mais il est dommage que jusqu’à présent le monde n’ait pas compris cette question, voire parmi les musulmans, le meurtre des apostats est considéré permis. »

    Le Mouslih Maw’oud (r.a.) ajoute : « Que la croyance d’autrui soit fausse ou vraie, il la considère vraie tout comme un musulman considère que sa religion est vraie. Le christianisme est faux, mais la question est : quelle est l’opinion de la plupart des chrétiens à propos du christianisme ? Ils croient certainement qu’il est vrai. L’hindouisme est faux. Mais la plupart des hindous dans le monde pensent de leur religion est vraie. Le judaïsme contemporain n’est certainement pas vrai. Mais la question est : que pense la majorité des Juifs à propos du judaïsme ? Ils croient certainement que leur religion est vraie. S’il est donc permis de tuer autrui parce qu’on pense que sa propre religion est vraie et mais pas celle d’autrui, pourquoi un chrétien n’aurait-il pas le droit de tuer un musulman ? Pourquoi l’hindou n’aurait-il pas le droit de le convertir de force ou de le tuer ? Pourquoi les adeptes du confucianisme en Chine n’auraient-ils pas le droit de forcer les gens à adhérer à leur religion ? Aux Philippines, où il y a encore 15 000 musulmans (à l’époque – à présent ils sont plus nombreux –), pourquoi les chrétiens n’auraient-ils pas le droit de forcer les musulmans à se convertir au christianisme ? Pourquoi l’Amérique n’aurait-elle pas le droit de convertir de force au christianisme les musulmans qui y vivent ? Pourquoi la Russie n’aurait-elle pas le droit de convertir de force tout le monde au christianisme ou au communisme ?

    Si les musulmans peuvent contraindre autrui à accepter leur doctrine, logiquement, les autres auront eux aussi le droit de le faire. Or, la paix du monde subsistera-t-elle si l’on accorde pareil droit ? En appliquant ce droit, pourrez-vous dire à votre fils ou à votre femme que les chrétiens ont le droit de convertir les musulmans de force au christianisme ? Les musulmans ont-ils le droit de convertir de force des chrétiens à l’islam ? Les Iraniens ont-ils le droit de forcer tous les hanafites à devenir chiites ? Les hanafites ont-ils le droit de forcer tout le monde à devenir sunnite ? Ainsi, il s’agit d’un concept illogique que personne n’osera accepter, ne serait-ce que pour une minute. Chaque fois que les nations des prophètes précédents ont refusé d’accepter la direction divine, Dieu leur a dit :

    أَنُلْزِمُكُمُوهَا وَأَنْتُمْ لَهَا كَارِهُونَ

    «… si vous ne souhaitez pas [être guidés], allons-nous vous y contraindre ? »

    Malheureusement, il existe parmi les musulmans contemporains ceux qui rejettent cette vérité. Aujourd’hui, nous constatons que la majorité des musulmans y croient (dans la contrainte). Si le monde comprend ce problème, certainement il n’y aura plus d’oppression ou d’agression dans les affaires religieuses et politiques. Les uns n’imposeront plus leur doctrine sur d’autres et [les États] ne tenteront pas d’imposer leur système politique dans d’autres pays. »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « J’ignore d’où et de qui nos adversaires ont entendu dire que l’islam s’est propagé par l’épée. Dieu affirme dans le Saint Coran :

    لَا إِكْرَاهَ فِي الدِّينِ

    « Il n’y a pas de contrainte dans la religion de l’islam. Qui a ordonné la coercition ? Et quels étaient les outils d’oppression ? Ceux qui se sont convertis de force à l’islam possédaient-ils la sincérité et la foi pour combattre, sans toucher aucun salaire, des milliers d’hommes tandis qu’ils n’étaient que deux ou trois cents – et lorsqu’ils étaient un millier, pour se battre et vaincre des centaines de milliers d’ennemis, se faisant égorger à l’instar de moutons et chèvres pour sauver la religion de l’attaque de l’ennemi et sceller la vérité de l’islam avec leur sang ? Et pouvaient-ils avoir une passion si ardente à répandre le monothéisme de Dieu qu’à l’instar de derviches ils ont enduré maintes épreuves pour atteindre les déserts de l’Afrique pour y propager le message de l’islam ?

    En endurant toutes sortes de difficultés, ils ont atteint la Chine non pas comme des guerriers mais comme de simples derviches pour ensuite prêcher l’islam dans ce pays, de sorte que des millions de musulmans ont pris naissance sur cette terre grâce à leurs prédications bénites. Ensuite, comme de simples derviches, ils se sont rendus en Inde et ont converti de nombreux hindous à l’islam ; et ils ont transmis l’appel de La ilaha ill-Allah jusqu’aux frontières de l’Europe. Croyez-vous que c’est là le travail de ceux qui ont été contraints de se convertir à l’islam ? Non, ce sont les œuvres de ceux dont les cœurs sont emplis de la lumière de la foi, et dans les cœurs desquels Dieu a fait Sa demeure. »

    Ces versets et injonctions coraniques prouvent que l’apostat n’est pas puni par la mort. La question est : si la punition pour l’apostasie n’est pas la mort, pourquoi Abou Bakr a-t-il tué les apostats ou donné l’ordre de les tuer ?

    En étudiant l’histoire, l’on découvre aisément que les apostats à l’époque d’Abou Bakr (r.a.) n’étaient pas uniquement des apostats mais des rebelles aux intentions sanguinaires qui non seulement avaient envahi l’État de Médine, mais avaient tué avec une grande cruauté de nombreux musulmans de différentes régions. Ils ont tranché leurs membres et les ont tués et ils les ont brûlés vifs. Ces apostats étaient les auteurs de crimes horribles tels que la persécution, le meurtre, la rébellion et le pillage : ceci a conduit à la guerre – en tant qu’action défensive et en guise de représailles – contre ces agresseurs. Ils ont été punis en accord à l’injonction :

    وَجَزَاءُ سَيِّئَةٍ سَيِّئَةٌ مِثْلُهَا

    Des ordres d’exécution ont été émis avec des peines similaires aux crimes qu’ils avaient commis. Les livres d’histoire et les biographies en présentent certains détails. Selon le recueil d’Al-Khamis, Kharijah Ibn Hisn, qui était l’un des apostats, a marché vers Médine avec une partie de sa tribu. Il a voulu arrêter les habitants de Médine avant qu’ils ne partent en guerre ou qu’ils ne les attaquent par surprise. Ainsi, il a attaqué Abou Bakr (r.a.) et les musulmans quand ils étaient ignorants de tout. Les apostats ont non seulement attaqué Médine, mais quand Abou Bakr (r.a.) les a vaincus, ils ont également tué les croyants sincères qui vivaient parmi eux – comme je l’avais mentionné dans le sermon précédent – ceux qui se cramponnaient à l’islam en dépit de l’apostasie de leur tribu. Le ‘Allamah Al-Tabari écrit que lorsqu’Abou Bakr (r.a.) a vaincu les tribus d’envahisseurs, les Banou Dhoubyan et ‘Abs ont attaqué les musulmans qui vivaient parmi eux et les ont tués de diverses manières. D’autres tribus ont fait la même chose : c’est-à-dire qu’ils ont tué des gens qui adhéraient à l’islam.

    Le ‘Allamah Ibn Al-Athîr écrit : « Les tribus d’Abs et de Dhoubyan ont tué impitoyablement des musulmans non armés ; et d’autres tribus en ont fait de même. Abou Bakr (r.a.) a donc juré qu’à coup sûr il mettrait à mort ceux de chaque tribu qui avaient assassiné ces musulmans. »

    Comme expliqué plus tôt, l’apostasie des tribus après la mort du Prophète (s.a.w) ne se limitait pas aux différences religieuses : en fait, elles s’étaient rebellées contre l’Empire islamique. Ces tribus ont pris l’épée, attaqué Médine et tué les musulmans parmi eux ; ils les ont brûlés vifs et les ont mutilés. Le recueil d’Al-Tabari évoque [l’action de] Khâlid Ibn Al-Walîd. Lorsque les tribus d’Abs, de Ghatafân, de Hawâzin, de Soulaym et de Tâ’iyy ont été vaincues, Khalid n’a pas accepté leurs excuses sans qu’elles ne présentent les apostats qui avaient brûlé vif les musulmans, et qui les avaient mutilés et torturés.

    Ibn Khaldoun écrit que les tribus d’apostats de la péninsule arabique sont parties pour Médine pour combattre Abou Bakr et les musulmans. Selon le Târîkh Al-Tabari les tribus d’Abs et de Dhoubyan ont été les premières à passer à l’attaque. Ainsi, Abou Bakr (r.a.) a dû se battre contre elles avant le retour d’Oussamah.

    Le ‘Allamah Ibn Khaldoun écrit que la tribu Rabi’ah a apostasié et a élu Moundhir Ibn Nou’man dont le surnom était Maghrour. Ils ont fait de lui leur roi. Le ‘Allamah Al-‘Ayni, l’exégète du Sahih d’Al-Boukhari, écrit qu’Abou Bakr (r.a.) a combattu ceux qui avaient refusé de payer la Zakat uniquement parce qu’ils avaient cessé de la payer par la force de l’épée et se sont battus contre l’Oummah islamique. La ‘Allamah Al-Chawkani raconte que l’Imam Al-Khattabi a présenté plusieurs points sur ceux qui avaient apostasié et refusé de payer la Zakat après la mort du Saint Prophète (s.a.w). Il déclare que ces gens étaient en fait des rebelles et qu’ils ont été appelés apostats uniquement parce qu’ils avaient rejoint des groupes d’apostats.

    Un auteur a utilisé à plusieurs reprises les mots rébellion et rebelles pour les apostats dans son livre. Il déclare : « Quand toute l’Arabie a eu la nouvelle du décès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), et que la rébellion a éclaté partout, le Yémen a été le plus touché par ces flammes. Bien qu’Al-‘Ansi, celui qui avait allumé ces flammes, ait été tué, Mousaylimah parmi les Banou Hanifa et Toulayha parmi les Banou Asad se sont proclamés prophètes et ont été rejoints par des milliers de gens. Et les gens disaient que les prophètes des alliés des Banou Asad et Banou Ghatafân sont plus aimés que le Prophète des Qouraychites, car Muhammad (s.a.w.) est décédé tandis que Toulayha est vivant. Lorsque la nouvelle de ces soulèvements est parvenue à Abou Bakr (r.a.), il a déclaré : « Nous devrions attendre de recevoir les rapports complets de tous les responsables et les dirigeants de ces régions. » Après quelques jours, les rapports des gouverneurs lui sont parvenus. Il ressortait clairement de ces rapports que non seulement la paix du royaume était en danger en raison de ces rebelles, mais ceux qui n’avaient pas soutenu les rebelles dans cette vague d’apostasie et qui adhéraient toujours à l’islam étaient en danger. Face à cette situation, Abou Bakr Al-Siddiq (r.a.) n’avait d’autre choix que de combattre les soulèvements de toutes ses forces et de maîtriser la situation en vainquant les rebelles à tout prix.

    Selon un autre écrivain, Abou Bakr (r.a.) avait réprimé les apostats qui attisaient les flammes de la rébellion dans différentes parties de l’Arabie et qui étaient la cause de grands dangers pour les musulmans.

    Selon un autre écrivain, après la mort du Prophète (s.a.w.) de nombreux chefs arabes ont apostasié et ont pris le pouvoir indépendant dans leur propre région. Selon les chercheurs, cette apostasie était surtout politique. Durant les derniers jours de la vie du Prophète, les chefs de certaines tribus arabes revendiquèrent le prophétat pour donner une couleur religieuse au mouvement politique de leur rébellion.

    Cette série va se poursuivre, Incha allah. Je présenterai le reste plus tard, si Dieu le veut. Le résumé de ces références historiques est que les tribus d’apostats avaient refusé de payer la Zakat, c’est-à-dire qu’elles avaient retenu de force l’impôt dû à l’État. Dans certains endroits, ils ont pillé la propriété de la Zakat, ils ont soulevé des armées et attaqué la capitale, Médine. Les musulmans qui ont désavoué l’apostasie ont été tués. Certains ont été brûlés vifs. Par conséquent, une telle armée d’apostats soulevée contre le gouvernement méritait la peine de mort pour avoir pillé les biens de l’État et tué et brûlé vifs des musulmans. Comme le dit le Coran :

    جَزَاءُ سَيِّئَةٍ سَيِّئَةٌ مِثْلُهَا

    « Infligez au coupable un châtiment similaire au crime commis. » Il est dit dans un autre verset :

    إِنَّمَا جَزَاءُ الَّذِينَ يُحَارِبُونَ اللَّهَ وَرَسُولَهُ وَيَسْعَوْنَ فِي الْأَرْضِ فَسَادًا أَنْ يُقَتَّلُوا أَوْ يُصَلَّبُوا أَوْ تُقَطَّعَ أَيْدِيهِمْ وَأَرْجُلُهُمْ مِنْ خِلَافٍ أَوْ يُنْفَوْا مِنَ الْأَرْضِ

    « La rétribution de ceux qui font la guerre contre Allah et Son Messager… » Cela fait référence à ceux qui font la guerre contre le Messager et ses successeurs ou l’État islamique, car on ne peut mener de guerre contre Allah. Nul ne peut frapper Allah de sa main, ni avec des pierres, des flèches ou des épées. Par conséquent, cela se réfère à la guerre menée contre le Messager et ses successeurs. La clause وَيَسْعَوْنَ فِي الْأَرْضِ فَسَادًا explique ce que l’on entend par mener la guerre à Allah et à Son Messager.

    L’explication est que ceux qui font la guerre contre Allah et Son Messager, ou en d’autres termes mènent une rébellion armée dans le pays, leur punition est يُقَتَّلُوا أَوْ يُصَلَّبُوا qu’ils soient tués ou crucifiés.

    J’ai développé ce sujet davantage. Comme je l’ai dit je mentionnerai le reste à l’avenir, si Dieu le veut.

    Je souhaite mentionner à présent certains membres décédés dont je dirigerai les prières funéraires après la prière du vendredi. La première mention est celle du respecté Muhammad Bashir Shad, un missionnaire à la retraite qui résidait au États-Unis. Il est décédé à l’âge de 91 ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Son père avait accepté l’Ahmadiyya en 1926. Après avoir quitté le collège en 1945, il s’était inscrit à la Madrassa Ahmadiyya.

    En 1952, il a réussi et a obtenu une bonne position à l’examen d’arabe « Fazil ». Il a obtenu son diplôme Shahid de la Jami’at-ul-Mubashshireen de Rabwah en 1954, puis a également étudié la médecine pendant un an. Il a servi à la à Rabwah de 1956 à 1957. Il a ensuite été envoyé comme missionnaire en Sierra Leone en 1958 où il a servi dans diverses régions. Il a également fondé une imprimerie en Sierra Leone durant cette période. Il a ensuite été affecté au Nigeria où il a fait du bon travail. Il a été rappelé du Nigéria après trois ans, puis en 1964, il a de nouveau été envoyé au Nigéria. En 1967, le défunt a fait une tournée de prédication au Bénin où Allah lui a permis de prêcher à la population locale à la suite de quoi certains ont accepté l’Ahmadiyya. Lors du voyage du troisième Calife (r.h.) en Afrique en 1970, lorsqu’il se rendit à Kano, il offrit au Calife un cadeau d’une centaine de nouveaux convertis ; à propos de cela, le Calife exprima sa joie. Il a dirigé des prières silencieuses, puis a offert son turban béni à Bashir Shad Sahib.

    En 1970, alors qu’il revenait, il eut également la chance bénie d’accomplir la ‘Oumrah. En 1983, le défunt a été nommé secrétaire du Majlis Karpardaz Bahishti Maqbarah Rabwah. Quand Hazrat Khalifatul Masih IV (rh) a dû migrer en 1984 après la loi passée contre la Jama’at, Bashir Sahib a eu l’honneur de prononcer le sermon la veille de la migration en présence du Calife. Il est entré de cette manière dans l’histoire.

    En 1988, pour des raisons personnelles, le défunt a demandé à Hazrat Khalifatoul Massih IV (rh) la permission de prendre sa retraite. Le Calife a accédé à sa demande. Après quoi Bashir Sahib a déménagé aux États-Unis.

    Il laisse dans le deuil son épouse, Mme Nasreen Akhtar Shad, un fils et quatre filles. Qu’Allah lui accorde Son pardon et Sa miséricorde et qu’Il permette à ses enfants de toujours rester fermement attachés à la Jama’at et au Califat.

    Le prochain défunt est Rana Muhammad Siddiq Sahib qui était le fils de Rana Ilam Din Sahib de Malianwala, du district de Sialkot. Il est également décédé récemment. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Le père du défunt s’était rendu à Qadian en 1938 pour prêter le serment d’allégeance. Le défunt offrait régulièrement des prières et jeûnait. Il accomplissait la prière de Tahajjoud ; il était dévoué, courageux et brave. Il avait un amour profond pour le Califat et a agi selon les instructions du Calife. Il exhortait tous ses enfants à rester attachés à la Jama’at et à aimer et obéir au Califat. En raison de l’opposition de la Jama’at, il a dû faire face à des circonstances difficiles en 1974 et en 1984, mais il l’a enduré avec persévérance. Il laisse dans le deuil six fils et une fille. L’un de ses fils, Rana Muhammad Akram Mahmood Sahib, est missionnaire au Nigeria et n’a pas pu assister aux funérailles de son père car il était en train de servir sur le terrain. Sa mère est décédée en 2018 et il ne pouvait pas non plus être présent à ce moment-là. Qu’Allah lui accorde la patience. Et qu’Il accorde Son pardon et sa miséricorde au défunt.

    Le prochain défunt est le Dr Mahmood Ahmad Khawaja d’Islamabad. Il est décédé récemment. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Il avait 78 ans. Par la grâce d’Allah le Tout-Puissant, il était un Moussi. L’Ahmadiyya a été introduit dans sa famille par l’intermédiaire de son père, Khawaja Muhammad Sharif Sahib, qui a accepté l’Ahmadiyya suite à un rêve à l’époque de Hazrat Khalifatoul Massih II (ra). C’était un individu très pieux, c’est pourquoi Allah lui a demandé à trois reprises dans différents rêves d’accepter le Messie Promis (a.s.), malgré le fait que le reste de sa famille était opposé à la Jama’at. Ainsi, il a finalement accepté l’Ahmadiyya. Le Dr Mahmood Khawaja a fait ses études élémentaires à Peshawar, après quoi il a obtenu son diplôme de maîtrise en chimie de l’université de Peshawar en 1966. Puis, en 1973, il a obtenu son doctorat de l’université La Trobe à Melbourne en Australie. Il a également enseigné dans diverses universités au Pakistan et à l’étranger. Je l’ai rencontré pour la première fois lorsqu’il enseignait à l’université de Cape Coast, au Ghana, et je savais qu’il était un individu très simple, humble et altruiste. Il était un excellent chercheur. Il était très respecté en tant que chercheur au Pakistan et à l’étranger. Il était marié à Amatul Qayyum Sahiba, fille de M. Chaudhary Ikramullah. Ils ont un fils et une fille. Avec sa femme, le Dr Mahmood Khawaja Sahib a servi sous l’égide du programme Nusrat Jahan de 1979 à 1984 et a servi en Sierra Leone. Son fils, le Dr Tariq Khawaja, déclare : « Il récitait le Saint Coran, en particulier pendant le Ramadan, et lisait sa traduction avec beaucoup d’attention et de concentration. Il insistait sur le fait que les commandements de Dieu, Son Messager et le Calife devraient être relayés dans les termes exacts car la moindre déviation dans la formulation pourrait donner une signification complètement différente. »

    Abdul Bari, l’Amir du district d’Islamabad, écrit :

    « Khawaja Sahib et moi avons eu l’opportunité de servir en Sierra Leone dans le cadre du programme Nusrat Jahan. À son retour au Pakistan, il a d’abord travaillé dans une institution gouvernementale, après quoi il a déménagé à Islamabad où il a rejoint le SDPI (Sustainable Development Policy Institute). Il était renommé. Malgré sa popularité, il œuvrait avec une énorme sincérité. Il a travaillé pour éliminer les produits chimiques nocifs dans les produits alimentaires, les systèmes d’irrigation, ainsi que les produits de maquillage et de beauté. Il était reconnu au niveau international pour ce travail. Il a également écrit divers livres sur ce sujet. Bari Sahib dit que chaque fois qu’il écrivait un livre, il lui en envoyait une copie. Il dit : « J’ai maintenant un bon nombre de ses livres. C’était un ahmadi très sincère. Il aimait le Califat et il aidait les Khouddam à reconnaître leurs défauts pour le bien de leur formation morale. »

    Des scientifiques, des représentants de ministères, des chanceliers et professeurs d’université, des chefs d’ONG et des sociétés civiles du Pakistan, d’Allemagne, de la Suède, du Burkina Faso, des Etats Unis, de l’Azerbaïdjan, de la Suisse, du Nigéria, de l’Égypte, du Bahreïn et de divers autres pays ont envoyé des messages de condoléances suite au décès de Khawaja Mahmood Sahib.

    On a reçu de nombreux messages que ses enfants m’ont également envoyés. Je vais lire un ou deux messages à titre d’exemple. M. Charles G. Brown, président de l’Alliance mondiale pour une dentisterie sans mercure de Washington D.C., États-Unis, écrit : « Le Dr Mahmood Khawaja était unique, intelligent et un fonctionnaire inestimable. Ses magnifiques travaux scientifiques sur les nouvelles découvertes concernant les produits chimiques toxiques ont augmenté le niveau d’érudition et sont essentiels pour fournir une base aux institutions gouvernementales et privées. Par l’intermédiaire d’organisations internationales, ses efforts s’étendant sur des décennies ont permis de concrétiser des accords entre nations, ont contribué à favoriser l’harmonie mutuelle entre les sociétés civiles et ont contribué à réduire l’usage de produits toxiques au Pakistan. En 2019, il a reçu le prix PBC « The Pacific Basin Consortium for Environment and Health Chairman’s award ». Parmi ses nombreux accomplissements, il y a le fait qu’il était le président d’une association médicale internationale. Parmi les médecins élus à ce poste, jusqu’à présent, il est le seul doctorant qui n’était pas médecin. Il était en effet fait un doctorant mais n’était pas médecin. De même, de nombreux autres scientifiques l’ont félicité, notamment des médecins allemands et suisses. Qu’Allah le Tout-Puissant accorde au défunt pardon et miséricorde, accorde la patience à la famille et leur permette de perpétuer ses vertus.


    (Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

    ]]>