Abou Bakr – Islam et l'Ahmadiyya https://islam-ahmadiyya.org Découvrez l'Islam Thu, 15 Dec 2022 08:59:47 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.5.2 https://islam-ahmadiyya.org/wp-content/uploads/2021/03/cropped-favicon-32x32.jpg Abou Bakr – Islam et l'Ahmadiyya https://islam-ahmadiyya.org 32 32 Véracité et piété exemplaires d’Abou Bakr https://islam-ahmadiyya.org/veracite-et-piete-exemplaires-dabou-bakr/ Thu, 15 Dec 2022 08:59:47 +0000 https://islam-ahmadiyya.org/?p=3448
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  • Sermon du vendredi 09 décembre 2022, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

    Dans mon précédent sermon j’avais cité des dires du Messie Promis (a.s.) à propos du Calife Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.). Je vais présenter d’autres déclarations du Messie Promis (a.s.) à ce propos.

    Il déclare : « Sans nul doute Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) et Oumar Al-Farouq étaient les guides de cette caravane qui a gravi les sommets pour la cause de Dieu. Ils ont invité vers la vérité des citadins et les bédouins, tant et si bien que leur invitation a atteint les confins du pays. Le califat de ces deux individus a octroyé de nombreux fruits à l’islam et celui-ci a été parfumé de grands succès. À l’époque du Grand Siddîq, l’islam était confronté à une multitude de troubles et l’insurrection ouverte était sur le point de s’en prendre à sa communauté et de remporter la victoire sur elle. Or, au moment opportun, en raison de la véridicité d’Abou Bakr (r.a.), le Seigneur Glorieux a aidé l’islam et a fait sortir ses biens précieux d’un gouffre profond. Ainsi, l’islam est sorti d’un état d’infortune extrême pour se retrouver dans une situation bien meilleure. La justice exige que nous remerciions cet aide [d’Abou Bakr (r.a.)] et que nous ne nous souciions pas de l’ennemi.

    Ne te détournes pas de celui qui a aidé ton maître, l’Envoyé d’Allah (s.a.w), et qui a protégé ta foi et ta demeure, qui a souhaité ton bonheur pour la cause d’Allah sans contrepartie.

    Il est fort étonnant que l’on rejette la grandeur d’Al-Siddîq Al-Akbar (le plus grand vérace). C’est une vérité que ses louables qualités sont brillantes comme le soleil. Sans nul doute, tout croyant mange du fruit de son arbre et profite du savoir qu’il a transmis. Il nous a offert le Fourqân (le Discernement : le Coran) pour notre foi et la paix pour notre vie terrestre. Celui qui nie ces faits est un menteur : il se dirige vers sa destruction et se lie à Satan.

    Ceux qui doutent du statut véritable d’Abou Bakr (r.a.) se fourvoient sciemment. Ils considèrent peu l’eau abondante. Ils se lèvent colériques et méprisent le plus honorable des hommes.

    La personne d’Al-Siddîq était un condensé d’optimisme et de crainte [de Dieu], d’humilité et de ferveur, d’amour et d’affection. Sa nature avait atteint le somment de l’intégrité et de l’honnêteté. Il s’était entièrement tourné vers Dieu. Son âme était exempte des désirs et des plaisirs de l’ego et de la convoitise. Il s’était entièrement consacré à Dieu. Il n’a pas cessé de favoriser la réforme. Pour les croyants, il n’a été que source de bien-être et de prospérité. Il n’avait nui à personne. Ne vous souciez pas des controverses internes ; n’attribuez à sa personne que le bien.

    Celui qui, dans le respect des ordres de son Seigneur et pour Son plaisir, ne s’est pas soucié d’enrichir ses fils et ses filles ou d’en faire ses agents, et qui n’a pris de ce monde que le minimum nécessaire, peut-il, selon toi, commettre des exactions contre la famille du Prophète ? »

    Ensuite, le Messie Promis (a.s.) déclare : « Qu’Allah accorde Sa miséricorde au grand Siddîq ! Il a ravivé l’islam et a anéanti les hérétiques et a fait couler ses faveurs jusqu’au Jour Dernier. Il pleurait à foison dans ses prières et s’était consacré à Dieu. L’humilité, les supplications et la prosternation devant Dieu, imbu de contrition, les yeux en larmes et se cramponnant à Son seuil, sont autant de ses habitudes.

    Il priait avec ferveur lors de ses prosternations et pleurait en récitant le Coran. Sans nul doute, il était la fierté de l’islam et des Prophètes. L’essence de son âme était la plus proche de celle du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il était le premier à se parfumer de l’arôme de la Noubouwwah (le prophétat). Il était le premier à voir la résurrection spirituelle augurée par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), résurrection similaire à celle du Jour Dernier. Il était celui à transformer en tuniques pures et propres des étoffes sales. Ses vertus étaient similaires à celles des prophètes.

    Dans le Saint Coran, nous ne trouvons mention d’aucun compagnon autre que lui, sauf dans le contexte des soupçons de ceux qui soupçonnent. Or, le soupçon n’a aucun statut par rapport à la vérité et ne peut étancher la soif des chercheurs de vérité. Quiconque nourrit de l’inimitié contre lui a fermé une porte entre lui et la vérité, qui ne s’ouvrira pas sans se tourner vers le chef des Siddîqs. »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Le Siddîq a vu le jour en se consacrant à l’Envoyé d’Allah (s.a.w) et en se tournant vers lui. Il était le plus habile d’entre tous dans la manifestation des attributs de la prophétie et fut le premier à devenir le Calife du Prophète, le meilleur de la création. Il a pu établir une affinité et une harmonie parfaite avec l’Envoyé d’Allah (s.a.w). En outre, il était une incarnation parfaite de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) en adoptant toutes ses manières, attributs et habitudes et en abandonnant les relations personnelles et universelles tant et si bien que même la force des épées et des lances n’a pu briser la relation entre eux. Il est demeuré dans cet état et aucune épreuve, menace, malédiction ou réprimande n’a pu l’ébranler. L’essence de son âme était l’honnêteté, la constance et la piété. Même si le monde entier devenait apostat, il ne s’en souciait pas et ne reculait pas, mais ne cessait d’avancer et c’est pourquoi Allah a mentionné les Siddîqs après les Prophètes, en disant :

    فَأُولَئِكَ مَعَ الَّذِينَ أَنْعَمَ اللَّهُ عَلَيْهِمْ مِنَ النَّبِيِّينَ وَالصِّدِّيقِينَ وَالشُّهَدَاءِ وَالصَّالِحِينَ وَحَسُنَ أُولَئِكَ رَفِيقًا

    Ce verset indique la supériorité du plus grand Siddîq sur les autres car l’Envoyé d’Allah (s.a.w) n’a nommé aucun des compagnons Siddîq sauf lui, pour démontrer son statut et sa grandeur. Réfléchis donc. Ce verset indique, dans une grande mesure, aux chercheurs le niveau de perfection [qu’ils doivent atteindre] et ceux qui la méritent. Quand j’ai réfléchi sur ce verset et poussé ma réflexion à l’extrême, j’ai compris que ce verset est le plus grand témoin des excellences d’Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) et qu’il contient un profond secret qui serait révélé à tout individu enclin à la recherche.

    Ainsi, Abou Bakr (r.a.) est celui qui a reçu le titre de Siddîq de la bouche bénie de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) et le Coran a lié les Siddîqs avec les Prophètes, comme cela n’est pas inconnu des sages. Nous constatons que ce titre n’est accordé à aucun des Compagnons. Ceci prouve l’excellence du Siddîq, car son nom est mentionné après ceux des Prophètes. »

    Ensuite le Messie Promis (a.s.) déclare : « Ibn Khaldoun déclare que lorsque la souffrance de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a augmenté et qu’il s’est évanoui, ses épouses et les autres membres de la famille, dont ‘Abbâs et ‘Ali (r.a.), se sont rassemblés autour du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Puis, au moment de la prière, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « Dites à Abou Bakr (r.a.) de diriger la prière. » Ibn Khaldoun déclare que le Messager d’Allah (s.a.w.) a prodigué trois conseils et a déclaré : « Fermez toutes les portes s’ouvrant sur la mosquée sauf celle d’Abou Bakr, car il est le plus bienveillant de mes compagnons.

    Ibn Khaldoun de poursuivre : « Abou Bakr (r.a.) est venu se présenter devant l’Envoyé d’Allah (s.a.w) ; il a enlevé le voile recouvrant son visage et l’a embrassé, puis il a dit : « Que mes parents soient sacrifiés pour vous ! Vous avez goûté à la mort qu’Allah vous avait destinée. À présent, la mort ne vous frappera plus jamais. » Comme rapporté par Ibn Khaldoun, parmi les faveurs subtiles qu’Allah lui a accordées en sus de la proximité du Messager d’Allah, il y a le fait que la dépouille d’Abou Bakr ait été portée sur le même le lit ayant porté celle de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) et que sa tombe ait été rendue lisse comme la sienne (s.a.w). Les compagnons l’ont creusée tout près de celle de l’Envoyé d’Allah (s.a.w). Ils ont placé sa tête parallèlement aux épaules de l’Envoyé d’Allah (s.a.w).

    Ses dernières paroles étaient : « Ô Allah ! Donne-moi la mort en tant que musulman et inclue-moi parmi les justes. »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Abou Bakr (r.a.) était une personne pieuse et rare ayant éclairé le visage de l’islam après les ténèbres et confronté tous ceux qui abandonnaient l’islam. Il combattait quiconque niait la vérité. Il traitait avec douceur et compassion celui qui entrait dans le giron de l’islam. Il a enduré des épreuves pour la propagation de l’islam. Il a offert des perles rares aux créatures et avec sa détermination bénie. Il a appris au peuple bédouin à vivre ensemble. Il a enseigné à ces frustres les manières de manger et de boire, la civilité, la voie de la vertu et de la bravoure, les règles du courage et l’ardeur guerrière lors des batailles. Entouré de désespoir, il n’a demandé l’opinion de quiconque sur [la justesse] de la guerre, mais s’est levé pour se battre dans chaque bataille. Il n’était pas perdu dans ses pensées à l’instar du lâche ou du malade. Quand ont frappé méfaits et troubles, il a prouvé qu’il était plus ferme et plus fort que le mont Radwa (une montagne de Médine). Il a tué tous ceux qui s’étaient prétendus prophètes et a mis de côté tout lien pour l’amour d’Allah. Tout son bonheur était dans la diffusion du message de l’islam et [dans la fait] de suivre le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Cramponnez-vous à Abou Bakr (r.a.) qui a protégé votre religion et cesser de dire des bêtises! »

    Il a dit : « Ne croyez pas que mes propos sont les fruits des désirs de mon âme, ou une imitation des ancêtres. Depuis que j’ai appris à marcher et que ma plume a commencé à écrire, la recherche est mon credo et la réflexion mon but. (C’est-à-dire, j’ai entrepris toutes les recherches). Ainsi, j’ai enquêté sur chaque information et j’ai consulté chaque expert. J’ai constaté que le Grand Siddîq était vraiment véridique. La recherche me l’a révélée quand j’ai découvert qu’il était l’Imam de tous les imams et la lampe de la religion et de l’Oummah. J’ai fermement tenu ses rênes et je l’ai suivi ; je suis entré sous sa protection et j’ai cherché la miséricorde de son Seigneur en aimant les justes. Ce Dieu miséricordieux a eu pitié de moi, Il m’a abrité, soutenu et formé et a fait de moi l’un des honorables élus ; et par Sa miséricorde spéciale, il a fait de moi le Moujaddid (Réformateur) de ce siècle et le Messie promis : et Il m’a fait l’un des récipiendaires de révélations.

    Il a dissipé mon chagrin et m’a accordé ce que personne d’autre dans le monde n’a reçu. Tout cela a été fruit de l’amour pour ce Prophète Oummi (s.a.w.) et ceux qui sont proches [de Dieu].

    Ô Allah, envoie les bénédictions et la paix sur Muhammad, le Sceau des Prophètes, le meilleur de la création. Par Dieu ! Abou Bakr (r.a.) était le compagnon du Messager d’Allah (s.a.w.) dans les deux lieux saints et dans sa sépulture. J’entends par là d’abord la tombe de la grotte dans laquelle il s’était réfugié comme un trépassé dans la contrainte. La deuxième tombe est celle jouxtant la sépulture de la meilleure création de Dieu à Médine. Par conséquent, comprenez la position du Grand Siddîq si vous êtes doués de compréhension profonde. Allah a confirmé sa foi et son califat dans le Coran et l’a loué de la meilleure façon. »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Sans nul doute, il est un élu et un choisi d’Allah. Personne ne peut le dénigrer sinon une personne frappée de folie. Toutes les menaces contre l’islam ont disparu suite à son califat. »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Le bonheur des musulmans a été comblé par sa bienveillance. Sans le Grand Siddîq, le pilier de l’islam se serait effondré. Il a trouvé l’islam tel un individu faible, sans soutien et affligé et il l’a érigé comme un expert pour lui rendre sa splendeur et sa fraîcheur.

    À l’instar d’une personne agitée il s’est mis à la recherche de son objet perdu, jusqu’à ce que l’islam retourne à sa dimension proportionnée, à sa beauté luxuriante et à la douceur de son eau limpide. Tout cela est arrivé en raison de la sincérité de ce serviteur digne de confiance. Il a rendu humble son âme et a changé sa condition et n’a cherché aucune récompense sauf le plaisir du Dieu Miséricordieux. Il était dans cette condition jour et nuit. Il a insufflé la vie en des os décomposés, il a dissipé les fléaux et a sauvé les arbres portant les fruits sucrés du désert : à cet égard, il a reçu la pure aide divine et cela était due à la grâce et à la miséricorde d’Allah. Et maintenant, en plaçant notre confiance en Dieu seul, nous citerons quelques preuves afin que vous sachiez comment le Calife Abou Bakr (r.a.) a mis fin aux tribulations des vents violents et des flammes brûlantes, et comment il a combattu de grands lanciers et épéistes au combats. Son état intérieur a été révélé par ses actes et ses œuvres ont témoigné de la réalité de ses nobles attributs. Qu’Allah lui accorde la meilleure des récompenses et qu’Il le ressuscite partie les Imams pieux – et qu’Allah nous fasse miséricorde par leur truchement ! Ô Seigneur des bénédictions et des faveurs, accepte ma prière ! Tu es le Plus Gracieux et Tu es le Meilleur des Miséricordieux. »

    Ensuite le Messie Promis (a.s.) de déclarer : « Gardez toujours à l’esprit l’exemple d’Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) devant vous. Méditez sur l’époque du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) quand les ennemis Qouraychites étaient déterminés à faire du mal de tous côtés et prévoyaient de tuer l’Envoyé d’Allah (s.a.w). C’était une ère de grande souffrance. À cette époque, Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) s’est acquitté de son devoir de Compagnon : son cas est singulier dans le monde. Cette puissance et cette force proviennent uniquement de la foi de et de la sincérité. Vous qui êtes assis ici aujourd’hui, réfléchissez à votre situation : si je suis frappé d’une telle épreuve, combien d’entre vous seront prêts à m’aider ? Par exemple, si l’État enquête pour savoir qui a prêté allégeance à qui, combien annonceront bravement qu’ils sont parmi ceux qui [m’ont] prêté allégeance ?

    Je sais qu’en entendant cela, certains auront les mains et les pieds figés [en raison de la peur] : ils se soucieront immédiatement à propos de leurs biens et de leurs proches, se disant qu’ils vont devoir les abandonner. Le soutien, quand frappe les malheurs, est l’œuvre des personnes à la foi parfaite. Tant qu’on n’implante pas la foi en soi, de simples paroles ne serviront à rien et l’on ne cessera de trouver des excuses. Dans la pratique, quand frappe l’adversité, rares sont ceux qui tiennent bon. Les apôtres de Jésus l’ont abandonné durant les dernières heures de son tourment et se sont enfuis. Certains d’entre eux l’ont même maudit en face. »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « En somme, la sincérité d’Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) s’est révélée quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a été assiégé. Bien que certains infidèles s’étaient contentés d’une simple expulsion de l’Envoyé d’Allah (s.a.w), le véritable objectif [des autres] était son meurtre. C’est là qu’Abou Bakr Siddîq (r.a.) a fait montre d’une sincérité et d’une fidélité qui resteront exemplaires pour l’éternité. Ce choix du Prophète (a.s.) en cette période de troubles est une preuve puissante de l’honnêteté et de la grande loyauté d’Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.).

    Si le vice-roi des Indes devait choisir une personne pour un travail particulier, son opinion serait-elle la plus judicieuse et la meilleure ou bien celle d’un simple surveillant ? Il faudra accepter que le choix du vice-roi sera approprié et pertinent car il a été nommé vice-roi par le Souverain et celui-ci fait confiance à sa fidélité, sa perspicacité et sa fermeté : c’est pour cette raison que le souverain lui a confié les rênes du pouvoir. Il sera inapproprié de mettre de côté la justesse de son jugement et sa compréhension pour considérer juste le choix et l’opinion d’un gardien. Ce fut le cas avec le choix du Saint Prophète. À cette époque, il disposait de soixante-dix à quatre-vingts compagnons, dont ‘Ali (r.a.), mais il a choisi Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) pour sa compagnie. Quel est en le secret ? Le fait est que le Prophète voit à travers les yeux de Dieu et sa compréhension vient de Dieu. Dieu a informé le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) par des visions et des révélations qu’Abou Bakr Siddîq (r.a.) était le meilleur et plus apte pour cette tâche. Abou Bakr (r.a.) était avec lui en ces moments périlleux. C’était une période d’épreuves dangereuses.

    Abou Bakr (r.a.) l’a pleinement soutenu. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est caché dans une grotte qu’on appelait Al-Thawr. Dans leur quête, les infâmes infidèles, qui souhaitaient le tourmenter, sont arrivés à cette grotte. Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) a dit : « Ils sont très proches de nous. Si quelqu’un regarde en bas, il nous verra et nous serons pris. » En ces instants, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Ne sois point triste. Allah est avec nous ! » Méditez sur cette parole dans laquelle l’Envoyé d’Allah (s.a.w) associe Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) à sa personne. Il a déclaré : « In-nal-lâha ma’anâ ! » Tout deux sont inclus dans l’énoncé « ma’anâ », c’est-à-dire qu’Allah est avec toi et moi. Allah a placé le Saint Prophète (s.a.w.) sur un plateau [de la balance] et son éminence, le Siddîq, sur l’autre. A ce moment-là, tous deux étaient dans la tourmente parce qu’en ces instants la fondation de l’islam était soit sur le point d’être posée ou sur le point d’être détruite.

    Les ennemis présents devant la grotte discutaient. Certains demandaient qu’on fouillât la grotte parce que les traces de pas s’arrêtaient là. Mais d’autres parmi eux demandaient comment des êtres pouvaient passer par là et y pénétrer. Une araignée y avait en effet tissé sa toile et une colombe y avait pondu [ses œufs]. Ces voix parvenaient à l’intérieur de la grotte et ils les entendaient très clairement. Les ennemis étaient venus avec l’intention de l’éliminer : ils étaient comme frappés de folie. Mais voyez le grand courage du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : tandis que l’ennemi se trouve près de sa tête, il dit à son ami sincère : « Ne sois point triste. Allah est avec nous. » Ces paroles montrent clairement que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a parlé à voix haute parce qu’il devait se faire entendre [par Abou Bakr (r.a.)]. Les gestes ne sont pas utiles [en pareils cas] : l’ennemi tient conseil à l’extérieur ; et à l’intérieur de la grotte conversent le maître et son serviteur, sans se soucier du fait que l’ennemi pourrait entendre leurs voix. C’est la preuve d’une foi parfaite en Allah et d’une connaissance parfaite de Sa personne : c’est là [l’expression] d’une confiance entière dans les promesses de Dieu. Cet exemple seul suffit pour démontrer le courage du Prophète (s.a.w.). »

    Voici un autre témoignage du courage d’Abou Bakr (r.a.). Quand l’Envoyé d’Allah (s.a.w) est décédé, ‘Oumar a tiré son épée et a dit : « Si quelqu’un annonce que le Prophète (s.a.w.) est mort, je le tuerai ! » En pareille situation, Abu Bakr Al-Siddîq a bravement pris la parole et a prononcé un sermon en citant ce verset : « Muhammad (paix soit sur lui) n’est qu’un Messager d’Allah et tous les prophètes avant lui (s.a.w.) sont morts. » Sur ce, la situation s’est calmée.

    Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est décédé, les Bédouins ont apostasié. ‘Aïcha (r.a.) a décrit cette situation périlleuse en ces termes : « Après le décès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), certains faux prophètes sont apparus et d’aucuns ont abandonné la Salât. La situation a changé. Mon père fut nommé Calife du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et son successeur dans un tel climat. De si grands malheurs lui tombèrent dessus qu’ils auraient réduit une montagne en poussière. »

    Réfléchissez : un homme ordinaire ne peut faire montre de courage et d’enthousiasme lorsque de telles montagnes de difficultés lui tombent dessus. Cette persévérance exige la sincérité : et seul le Siddîq l’a montrée. Il était impossible pour quelqu’un d’autre de gérer la situation. Tous les compagnons étaient présents en ces instants-là. Personne n’a dit que ce droit lui revenait. Ils ont vu que le feu avait éclaté ; qui a voulu entrer dans ce feu ? En ces instants, ‘Oumar a levé la main et a juré allégeance à Abou Bakr, puis tous ont juré allégeance, les uns après les autres. C’était sa sincérité qui a neutralisé ces perturbations et détruit ces fauteurs de trouble. Mousaylimah était accompagné de cent milles personnes et [ses injonctions] ne concernaient que l’Abahah. (Les gens se joignaient à sa religion en raison du libertinage qu’il promouvait.) Mais Dieu a manifesté Son soutien et a réduit à néant toutes les difficultés. »

    Il ajoute : « Personne ne pourra mériter le titre de véritable musulman et de croyant sincère sans posséder les qualités d’Abou Bakr (r.a), d’Oumar (r.a), d’Outhman (r.a) et d’Ali (r.a.) (r.a). Ces hommes n’étaient pas épris de ce monde, mais avaient consacré leur vie à Dieu. »

    Ensuite il déclare : « Par Allah ! Le Grand Siddîq est un homme de Dieu à qui Allah a octroyé de nombreuses qualités. Et Allah a témoigné qu’il fait partie de Ses élus et l’a soutenu loué et apprécié et a indiqué qu’il n’a pas enduré sa séparation du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Certes, il avait accepté sa séparation d’avec d’autres êtres chers et proches. Il a accordé prééminence à son maître et a couru vers lui. Ensuite, avec un amour parfait, il s’est jeté dans la bouche de la mort et a écarté tout désir sensuel de son chemin.

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a demandé de l’accompagner et il a répondu à l’appel. Quand le peuple a décidé d’expulser le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), celui-ci est venu le voir et lui a dit : « J’ai reçu l’ordre de migrer et tu m’accompagneras. Nous quitterons ensemble cette ville. Le Siddîq a déclaré : « Al-hamdou lillah ! Allah m’a donné le privilège d’être l’ami du Moustafa en cette période aussi difficile. » Il attendait d’ores et déjà le moment pour venir en aide au Prophète persécuté (s.a.w.). Arrivé à ce point, il l’a soutenu dans son malheur avec tout le sérieux nécessaire et sans se soucier des conséquences et sans craindre le plan d’assassinat des meurtriers. Par conséquent, son excellence est établie sans l’ombre d’un doute. La preuve de sa grandeur est absolument claire, et sa véridicité est aussi brillante que le soleil. Il a préféré les bénédictions de l’Au-delà et a renoncé aux plaisirs de ce monde. Aucun des autres ne peut accéder à ces vertus qui sont les siens.

    Si vous demandez pourquoi Allah l’a choisi pour lancer la chaîne du Califat et quelle était la sagesse du Seigneur à cet égard, vous devez savoir qu’Allah a vu que le Grand Siddîq (r.a.), appartenant à la nation non musulmane, a accepté sincèrement [la vérité] à une époque où le Prophète (s.a.w.) était seul et où les troubles étaient très graves. Ainsi, le Grand Siddîq a enduré toutes sortes d’humiliations après avoir embrassé cette foi et a reçu les malédictions de la nation, de la famille, de la tribu, des amis et des frères. Il a été affligé dans le chemin du Dieu Miséricordieux et a été expulsé de sa patrie de la même manière que le Prophète des hommes grands et des hommes ordinaires a été expulsé. Il a été victime de nombreuses souffrances infligées par les ennemis et de malédictions de la part de ses chers amis. Il a accompli le Jihad avec ses richesses et sa vie dans la cour de Dieu. Bien qu’il soit né dans une famille aisée et riche, il a vécu comme des gens ordinaires. Il a été expulsé du pays dans la voie de Dieu. Il a été persécuté dans la voie d’Allah. Il a mené le Jihad dans la voie de Dieu avec ses biens ; et après avoir possédé la richesse, il a vécu dans l’indigence. Allah a voulu le récompenser pour les jours passés et lui a accordé une récompense meilleure que ce qu’il avait perdu, et lui conféré une compensation pour les souffrances qu’il a endurées afin de rechercher l’agrément d’Allah. Allah ne laissera pas se perdre la récompense des bienfaiteurs. Par conséquent, le Seigneur a fait de lui Calife et a exalté son souvenir et l’a réconforté et l’a honoré de Sa grâce et de Sa miséricorde et a fait de lui l’Emir des Croyants. »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Le Grand Siddîq (r.a.), ‘Oumar Al-Fârouq (r.a.), Dhou’n-Nourayn, c’est-à-dire le Calife ‘Outhmân (r.a.), et ‘Ali Al-Mourtadâ (r.a.) étaient sans nul doute les garants de la religion. Abou Bakr (r.a.) était le deuxième Adam au sein de l’islam. D’ailleurs, si ‘Oumar Al-Fârouq et ‘Outhmân n’étaient pas les véritables garants de la religion, il aurait été difficile pour nous d’affirmer qu’un seul verset du Coran venait de la part d’Allah. »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Je le dis en toute vérité qu’Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) était pour l’islam le deuxième Adam.

    Mousaylimah avait détourné les sens des préceptes de l’islam et avait rendu licite ce qui était interdit afin de réunir autour de lui les gens. C’est dans ce climat qu’Abou Bakr a été élu Calife. Pouvez-vous imaginer les difficultés auxquelles il a été confronté ? Si son cœur n’eût pas été ferme et sa foi ne se fût pas parée de celle du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), il eût été confronté à de grandes difficultés et terrassé par la peur. Mais le Siddîq (le Véridique) marchait dans l’ombre du Prophète : il était sous l’influence des vertus de ce dernier : son cœur était empli de la lumière de la certitude. C’est pour cette raison qu’il avait démontré une bravoure et une constance incomparables, exception faite de celles du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Sa vie représentait celle de l’islam : ce n’est pas la peine de faire de longs débats à ce propos.

    Lisez l’histoire de l’époque et jaugez les services qu’il a rendus à l’islam.

    Je le dis en toute vérité qu’Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) était pour l’islam le deuxième Adam. Je suis certain que si Abou Bakr n’était pas venu après le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), l’islam aurait disparu. En rétablissant l’islam, Abou Bakr a conféré une grande faveur. Grâce à la force de la foi, il a puni tous les rebelles et a rétabli la paix, en parfait accord avec la promesse divine, notamment qu’Allah établira la paix par l’entremise du véritable Calife. Cette prophétie s’est accomplie lors du Califat du Siddîq. Le ciel et la terre en ont porté témoignage. En somme, le Siddîq doit posséder une véridicité parfaite et de cette envergure. Les précédents aident à résoudre les difficultés.

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Des milliers de personnes ont apostasié après le décès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) même si la diffusion du message avait été achevée à son époque. L’apostasie a atteint un tel seuil qu’il ne restait plus que deux mosquées dans lesquelles des prières étaient offertes. La Salât n’était offerte dans aucune autre mosquée. C’est à propos de ces gens qu’Allah déclare :

    قُلْ لَمْ تُؤْمِنُوا وَلَكِنْ قُولُوا أَسْلَمْنَا

    « Ne dites pas que vous avez cru, mais dites que vous vous êtes soumis. »

    Mais Allah a rétabli l’islam à travers Abou Bakr (r.a.) et il est devenu le deuxième Adam. Selon moi, Abou Bakr (r.a.) est celui qui a accordé la plus grande faveur à cette Oummah après le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) car quatre faux prophètes se sont annoncés à son époque. Cent mille hommes avaient rejoint Mousaylimah et leur Prophète avait fait sa revendication. Mais même face à de telles difficultés, l’islam s’est établi en son centre. ‘Oumar a reçu un édifice tout prêt et ensuite il l’a agrandi, tant et si bien que l’islam est sorti de l’Arabie pour atteindre la Syrie et la Byzance – et ces pays sont passés sous le contrôle des musulmans. Personne n’avait connu les ennuis auxquels étaient confrontés Abou Bakr (r.a.), ni ‘Oumar ni ‘Outhmân ni ‘Ali. »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Celui qui s’humilie devant Dieu sera honoré et glorifié en fin de compte. Voyez Abou Bakr qui a été le premier à accepter l’humiliation et le premier à monter sur le trône. »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Existe-t-il peu d’exemples et de précédents de ceux tués dans la voie de Dieu et dont on ne trouve pas d’exemples de leur vie éternelle ?

    Voyez Abou Bakr (r.a.), qui a le plus souffert dans le chemin d’Allah et qui a reçu le plus. Par conséquent, Abou Bakr (r.a.) a été le premier Calife de l’histoire de l’islam. »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Beaucoup penseront aussi que nous devrons nous détruire en nous coupant [de ce monde] pour nous lier à Allah. Mais c’est là une tromperie. Personne ne sera détruit. Voyez Abou Bakr (r.a.) : il a tout abandonné et il a été le premier à s’asseoir sur le trône. »

    Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Pour ce qui est de l’explication de cet argument, ô gens de science et de vertu, sachez qu’Allah a promis à tous les musulmans, hommes et femmes, dans ces versets qu’Il fera de certains des croyants Ses Califes par Sa grâce et Sa miséricorde. »

    Il commente ici sur le verset de l’Istikhlâf.

    «Il transformera assurément leur peur en un état de paix. L’exemple ultime et parfait en est le califat du Grand Siddîq. Les chercheurs savent très bien que son Califat était une période secouée par la peur et les malheurs. Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est décédé, les calamités ont accablé l’islam et les musulmans. Nombre d’hypocrites ont apostasié. Ces apostats se sont soulevés et des imposteurs se sont proclamés prophètes ; la majorité des Bédouins les ont soutenus, tant et si bien qu’une centaine de milliers d’ignares et d’infâmes se sont ligués autour de Mousaylimah le Menteur. L’insurrection a éclaté, les malheurs ont pris de l’ampleur et le danger a menacé de partout. Les croyants étaient sous le choc. Tout le monde était éprouvé. Des événements terrifiants et traumatisants ont eu lieu. Les croyants étaient si impuissants que l’on eût dit qu’on avait allumé des braises ardentes dans leurs cœurs ou qu’on les avait égorgés au couteau. Ils pleuraient, tantôt pour le départ du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), le meilleur de la création, tantôt en raison de ces troubles qui étaient comme des feux réduisant tout en cendres. Il n’y avait pas une lueur de paix. Les fauteurs de troubles étaient comme une herbe folle s’étendant partout sur un tas d’immondices. La crainte des croyants avait pris de l’ampleur, leurs cœurs étaient terrifiés et angoissés. À un tel moment, Abou Bakr (r.a.) fut nommé chef de l’époque et Calife du Sceau des Prophètes. Les actes des hypocrites, des mécréants et des apostats l’avaient meurtri. Ses pleurs étaient telle une pluie de la mousson et les larmes coulaient de ses yeux comme [de l’eau] jaillissant d’une source. Il implorait Son Seigneur pour le bien-être de l’islam et des musulmans.

    [Il en fut] ainsi jusqu’au moment où Allah accorda Son aide ; et les faux prophètes et les apostats furent tués. L’insurrection prit fin et les malheurs disparurent. L’affaire fut décidée. Le Califat fut établi et Allah protégea les croyants des malheurs, transformant leur peur en paix. Il renforça leur religion et guida tout un monde vers la vérité. Il humilia les fauteurs de troubles et accomplit Sa promesse. Il aida Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.), Son serviteur. Les chefs rebelles et les idoles furent détruits. Il inspira une telle crainte dans les cœurs des mécréants qu’ils furent vaincus. En fin de compte, ils se repentirent. D’ailleurs, Dieu en avait fait la promesse, et Il est le plus véridique d’entre tous. Considérez comment la promesse du Califat a été accomplie en la personne d’Abou Bakr Al-Siddîq dans le respect de toutes ses exigences et ses marques.

    Considérez la condition des musulmans lorsqu’il fut élu Calife. En raison de ces malheurs, l’islam était dans un état critique, comme un grand brûlé. Ensuite, Allah a restauré la force de l’islam et l’a fait sortir de ce puits profond. Il a frappé d’un châtiment douloureux les faux prétendants à la prophétie et ils ont été tués. Les apostats ont été abattus comme du bétail. Allah a octroyé la paix aux croyants, les extirpant de l’effroi. Soulagés après cette souffrance, les croyants se réjouirent ; ils saluèrent Abou Bakr Al-Siddîq et le félicitèrent. Ils le louèrent et implorèrent leur Seigneur en sa faveur. Tout cela était dû à la sincérité et à la profonde conviction d’Abou Bakr Al-Siddîq. »

    Le Messie Promis (a.s.) explique ici l’état de l’islam après le décès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et ainsi que les traits d’Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.).

    Il déclare : « Il n’était pas un prophète, mais il possédait les aptitudes des Prophètes. C’est en raison de cette véracité que l’islam a retrouvé sa pleine gloire et qu’il est devenu luxuriant et verdoyant après avoir été touché par les flèches ; il s’est épanoui et a fleuri et ses branches ont été débarrassées de la poussière, tandis qu’il était comme un mort qu’on avait pleuré. Sa condition ressemblait à une personne souffrant de famine et frappée de malheur. L’islam avait l’air d’un animal abattu dont la chair a été coupée en morceaux. Il ressemblait à une personne surmené et brûlé par le soleil torride de midi. Ensuite, Allah le Très-Haut le sauva de toutes ces souffrances, le libéra de toutes ces calamités et l’aida avec des appuis fabuleux jusqu’à ce que l’islam devienne l’imam des rois et le maître du peuple après sa ruine et son déclin. Les langues des hypocrites devinrent muettes et les visages des croyants resplendirent. Tous louèrent leur Seigneur et remercièrent le Grand Siddîq. »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Abou Bakr (r.a.) Al-Siddîq a trouvé l’islam comme un mur qui était sur le point de s’effondrer à cause du mal des méchants, puis Allah l’a transformé en une forteresse imprenable avec des murs de fer, dans laquelle se trouvaient des soldats ressemblant à des esclaves obéissants. Donc, réfléchissez, il n’y a aucun doute là-dessus. Pouvez-vous en présenter un autre exemple tiré d’autres groupes ? »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Il (r.a.) possédait la Ma’rifah parfaite, il était un gnostique ; il avait une nature très douce, très bienveillante, il était des plus humbles, très indulgent et pardonnant. Il incarnait la compassion et la miséricorde. Il était connu pour la lumière de son visage. Il avait une relation très proche avec le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et son âme était liée à celle du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il était recouvert de la même la lumière qui recouvrait son maître. Il était caché sous l’ombre subtile [née] de la lumière du Messager d’Allah (s.a.w.) et sous sa grande bonté. Il s’était distingué de tous dans sa compréhension du Coran et dans son amour pour le Chef des Prophète, la fierté de toute l’humanité. Quand la vie de l’Au-delà et les secrets divins ont été révélés à l’Envoyé d’Allah (s.a.w), Abou Bakr (r.a.) a brisé toutes ses relations mondaines et, mettant de côté tout attachement physique, il s’est paré de la couleur de Son Bien-aimé. Il a renoncé à tous les désirs pour le seul Désiré et a débarrassé son âme de toute souillure physique ; et il s’est paré de la couleur du vrai Dieu Unique et s’est perdu dans la robe du Seigneur des mondes. Quand le véritable amour de Dieu s’est éveillé dans ses veines, dans les profondeurs de son cœur, dans chaque particule de son être, dans chacune de ses actions et paroles et dans ses moindres faits et gestes, il a porté le titre d’Al-Siddîq et il a reçu une connaissance abondante, fraîche et profonde de Dieu, le meilleur donateur de tous les donateurs. La vérité était une qualité inaltérable et une caractéristique naturelle chez lui. Les signes et les lumières de cette vérité se manifestaient en lui et dans chacun de ses mots, actions, mouvements, sens et émotions. Il a été inclus dans le groupe des bienheureux par le Seigneur des cieux et de la terre. Il était un reflet du Livre de la Prophétie et était le maître de la vertu et l’imam des hommes virils et il était l’une des personnes distinguées détenant le caractère des prophètes. Ne pensez pas que ces propos sont des exagérations de ma part ou une attitude apologétique ou indulgente, et ne croyez pas qu’il s’agit d’une expression de vénération. C’est en fait la vérité que le Seigneur Tout-Puissant m’a dévoilée. Abou Bakr (r.a.) avait une confiance entière au Seigneur des Mondes et accordait moins d’attention aux moyens [matériels]. Dans toutes ses manières, il était le reflet de notre Messager et Maître (s.a.w.). Il nourrissait une affinité éternelle avec l’Envoyé d’Allah (s.a.w), le meilleur de la création. C’est la raison pour laquelle il a acquis en peu de temps par son entremise ce que d’autres n’ont pu obtenir sur de longues périodes ou dans des contrées lointaines. »

    « Sachez que les faveurs ne sont octroyées qu’en raison de l’affinité que l’on ressent à l’égard de l’autre et telle est la pratique d’Allah le Très-Haut dans toute la création. Par conséquent, la personne qui n’a pas reçu de la part de Dieu cette affinité avec les saints et les purs vivra dans la privation : la misère, selon la définition de Dieu. Le véritable bien-aimé est celui qui a saisi les habitudes du bien-aimé de Dieu (s.a.w.) jusqu’à ce qu’il devienne comme lui en paroles et en actes. Les malheureux ne peuvent pas comprendre cette perfection. Tout comme une personne née aveugle ne peut pas voir les couleurs et les formes, de même le misérable [aveugle spirituel] ne verra point les manifestations du Dieu Glorieux et Majestueux, car sa nature ne peut pas voir les signes de la miséricorde et ne peut pas sentir le parfum de l’amour et de l’affection. Il ne connaît pas ce que sont la sincérité, la bienveillance et le cœur généreux, car sa nature regorge de ténèbres. »

    (C’est-à-dire, celui qui est aveugle [spirituellement]).

    « Comment les bénédictions descendront-elles dessus ? Au contraire, l’âme du misérable [l’aveugle spirituel] ressemble aux rafales d’un vent fort et ses émotions l’empêchent de voir la vérité et la réalité. C’est pourquoi il n’est pas enclin au savoir divin à l’instar des bienheureux. Il n’est pas attiré à la vérité. La nature du Siddîq quant à elle est encline vers Dieu, la Source de toute faveur et se tourne vers le visage du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il était plus habile que tous autres dans la manifestation des attributs du prophétat et fut le premier à devenir le Calife du Saint Prophète Muhammad (s.a.w ; et il fut capable d’établir une unité et une harmonie parfaites avec ses disciples.

    En outre, il était une incarnation parfaite de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) en adoptant toutes ses manières, attributs et habitudes et en abandonnant les relations personnelles et universelles tant et si bien que même la force des épées et des lances n’ont pu briser leur relation entre eux. Il est demeuré dans cet état et aucune épreuve, menace, malédiction ou réprimande n’ont pu l’ébranler. L’essence de son âme était l’honnêteté, la constance et la piété. Même si le monde entier devenait apostat, il ne s’en souciait pas et ne reculait pas et ne cessait d’avancer. »

    Tel était Abou Bakr Al-Siddîq, qu’Allah l’agrée, qui s’est sacrifié pour l’amour d’Allah et de Son Messager. Ici se terminent les récits sur les Compagnons de Badr. Peut-être qu’on présentera d’autres détails sur certains des Compagnons que j’avais mentionnés au début. Si j’en ai l’occasion, je les présenterai. Sinon ces détails seront présentés lorsqu’on publiera les récits sur les Compagnons.

    Qu’Allah nous accorde la possibilité de suivre les pas de ces Compagnons. Puissent-ils nous guider comme les étoiles et que nous tentions également d’atteindre leurs rangs !


    (Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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    Abou Bakr, meilleur des compagnons https://islam-ahmadiyya.org/abou-bakr-meilleur-des-compagnons/ Thu, 08 Dec 2022 10:57:40 +0000 https://islam-ahmadiyya.org/?p=3442
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  • Sermon du vendredi 04 décembre 2022, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

    J’évoquais les vertus et les excellences d’Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.). Il était le plus estimé et aimé [des compagnons] : voici des récits à ce propos. Ibn ‘Oumar (r.a.) relate : « À l’époque du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), nous élevions les uns au-dessus des autres. Nous comparions les [compagnons] pour tenter de connaître qui était le meilleur d’entre eux. Selon nous, Abou Bakr (r.a.) était le meilleur, ensuite venait ‘Oumar Ibn Al-Khattâb, puis ‘Outhman Ibn Al-‘Affân.

    Jabir Ibn ‘Abdillah déclare : « ‘Oumar (r.a.) a dit à Abou Bakr (r.a.) : « Ô meilleur des nôtres après le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ! » ‘Oumar (r.a.) a ainsi loué Abou Bakr (r.a.). Celui-ci a répondu : « Si tels sont tes sentiments, sache que j’ai entendu le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) déclarer : « Le soleil ne s’est levé sur personne qui soit meilleur qu’Oumar. »

    C’est-à-dire, Abou Bakr (r.a.) a immédiatement fait montre de son humilité en disant : « Tu me considères meilleur, tandis que j’ai entendu le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) affirmer que tu es le meilleur. »

    ‘Abdoullah Ibn Chafîq déclare : « J’ai demandé à ‘Aïcha : « Lequel des compagnons était-il le plus aimé par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). » Elle a répondu : « Abou Bakr (r.a.). » J’ai demandé : « Qui après lui ? » Elle a répondu : « ‘Oumar. » J’ai demandé : « Et après lui ? » Elle a répondu : « Abou ‘Oubaydah Ibn Al-Jarrâh. » Quand j’ai demandé qui après lui, ‘Aïcha n’a pas répondu. »

    Muhammad Ibn Sîrîn déclare : « Je ne pense pas que celui qui trouve des défauts en Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar (r.a.) puisse aimer le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). »

    C’est-à-dire qu’on ne peut les critiquer tout deux tout en affirmant que l’on aime le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

    Après avoir blâmé Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar (r.a.), il serait en effet faux d’annoncer que l’on aime le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), car il avait une grande estime pour les deux.

    ‘Âidh Ibn ‘Amr relate que Salman, Souhayb et Bilal étaient assis avec d’autres quand Abou Soufyan Ibn Harb est passé par là. Ils ont déclaré : « Les épées d’Allah n’ont pas encore frappé les ennemis d’Allah ! »

    C’est-à-dire qu’ils n’avaient pas assouvi leur vengeance.

    Le rapporteur déclare : « En entendant ces propos, Abou Bakr a demandé : « Enoncez-vous pareils propos à l’égard d’un grand chef des Qouraychites ? »

    [En d’autres termes,] Abou Soufyan en fait partie et vous annoncez que vous ne vous n’êtes pas vengé contre lui.

    Abou Bakr (r.a.) s’est présenté au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et l’en a informé. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « Ô Abou Bakr ! Peut-être que tu les as froissés ! (C’est-à-dire Salman, Souhayb et Bilal). Si tu les as blessés, tu auras aussi froissé ton Seigneur, le Très-Haut ! » Sur ce, Abou Bakr est retourné chez ces trois compagnons et il a déclaré : « Mes chers frères ! Êtes-vous fâchés contre moi ? »

    Il a prononcé ses paroles sur un ton très contrit.

    Ils ont répondu : « Non ! Qu’Allah vous accorde Son pardon, ô notre frère ! »

    En tout cas, cela prouve l’humilité d’Abou Bakr (r.a.). Il avait affranchi ces [trois compagnons] : en dépit de cela, il leur demande pardon. Cela prouve aussi son amour et son sens d’obéissance à l’égard du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Celui-ci lui a dit qu’il a froissé ces compagnons. Mais il ne lui a pas enjoint de leur demander pardon. Abou Bakr (r.a.) est parti immédiatement et leur a demandé pardon.

    Selon les commentaires, cet incident aurait eu lieu lors du traité de Houdaybiyyah lorsqu’une trêve avait été conclue avec les mécréants et alors qu’Abou Soufyan n’avait pas encore embrassé l’islam. Les musulmans se disaient qu’ils auraient dû le tuer plus tôt.

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) a présenté des faits historiques sur la mémorisation du Saint Coran. Il déclare qu’Abou ‘Oubaydah atteste que les compagnons suivants de parmi les Mouhâjirîn ont mémorisé le Saint Coran. Abou Bakr (r.a.), ‘Oumar (r.a.), Outhman (r.a.), ‘Ali (r.a.), Talhah (r.a.), Sa’d, Ibn Mas’oud (r.a.), Houdhayfah, Sâlim, Abou Hourayrah, ‘Abdoullah Ibn Sâ’ib, ‘Abdoullah Ibn ‘Oumar et ‘Abdoullah Ibn Abbâs. Parmi les femmes se trouvaient ‘Aïcha, Hafsah et Oumm Salamah.

    La plupart d’entre eux ont mémorisé le Saint Coran du vivant du Messager d’Allah (s.a.w.) et certains l’ont fait après sa mort.

    Voici un récit d’Abou Bakr (r.a.) sur son [statut] de Thâni Ithnayn.

    Anas rapporte qu’Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « Quand nous étions dans la grotte, j’ai dit à l’Envoyé d’Allah (s.a.w) : « Si l’un des incroyants regarde sous ses pieds, c’est-à-dire vers le bas, il nous verra certainement. Alors l’Envoyé d’Allah (s.a.w) : « Abou Bakr ! Que penses-tu de ces deux individus, dont le troisième est Dieu ? » Ce récit est tiré d’Al-Boukhari.

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Parmi les mérites et les vertus particulières d’Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) est qu’il a été choisi pour accompagner l’Envoyé d’Allah (s.a.w) pendant de sa migration. Il a soutenu le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), le meilleur des hommes, quand frappaient les malheurs. Il était l’ami spécial de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) dès que sont apparus les difficultés afin de prouver sa relation spéciale avec le bien-aimé de Dieu. Le secret en était qu’Allah savait très bien que le plus Grand Siddîq était le plus courageux et le plus pieux des Compagnons, qu’il était le plus aimé et le plus estimé par le Saint Prophète et qu’il s’était immolé dans l’amour pour ce chef de la création (s.a.w.).

    Abou Bakr (r.a.) aidait financièrement le Saint Prophète et s’occupait de ses affaires importantes depuis le tout début. Allah a réconforté Son Prophète (s.a.w.) à travers lui durant les moments douloureux et difficiles et il lui a conféré le nom d’Al-Siddîq et la proximité du Prophète (s.a.w.). Et il lui a accordé le statut de Thâni Ithnayn et l’a inclus parmi ses serviteurs élus.

    Des écrivains non musulmans ont également rendu hommage à Abou Bakr (r.a.). L’historien algérien du XXe siècle, André Servier, écrit à son sujet [traduit de l’ourdou ici] : « Abou Bakr avait un tempérament simple. Malgré son ascension inattendue, il a mené une vie d’indigence. Quand il est décédé, il a laissé un vêtement en lambeaux, un esclave et un chameau en guise d’héritage. Il était le véritable dirigeant des cœurs des habitants de Médine. Il possédait une grande qualité : sa force et son énergie. La qualité grâce à laquelle Muhammad a acquis la domination et a vaincu ses ennemis était également présente en Abou Bakr : cette qualité était une foi inébranlable et une ferme conviction. Abou Bakr était l’homme qu’il fallait au moment opportun. Cette personne âgée et vertueuse a pris sa position alors qu’il y avait de la rébellion partout. Il a relancé l’œuvre du Prophète Muhammad avec sa détermination de croyant, inébranlable. »

    L’historien britannique J. J Sanders écrit : « La mémoire du premier Calife est toujours vivant parmi les musulmans en tant que figure d’une loyauté et d’une bienveillance parfaites ; aucune tempête violente ne pouvait ébranler sa patience sans faille. Bien que son règne fût court, ses réalisations étaient grandes. Sa fermeté, sa stabilité et sa constance ont ramené la nation arabe dans le royaume de l’islam en surmontant la tempête de l’apostasie. Sa détermination à conquérir la Syrie a jeté les bases de l’empire du monde arabe. »

    G. Wells un autre écrivain anglais écrit : « En lieu de Muhammad (s.a.w.), c’était Abou Bakr (r.a.), son ami et son assistant qui était le véritable fondateur de l’Empire islamique. »

    C’est là une exagération. En tout cas il ajoute : « Il ne fait guère de doute que si Muhammad, en dépit de sa conduite inébranlable, était l’esprit et l’imagination de l’islam primitif, Abou Bakr (r.a.) était sa conscience et sa volonté. Quand Mohammad chancelait, Abou Bakr (r.a.) devenait son soutien. »

    Ce sont là des inepties et des absurdités de la part de cet auteur. Il ne s’y trouve aucune vérité. Mais le point suivant qu’il présente est correct. « Lorsque Muhammad (s.a.w.) est décédé, Abou Bakr a été élu son Calife et successeur. Avec une foi ferme et inébranlable, avec une grande simplicité et sagesse, il entreprit la tâche de soumettre le monde entier à Allah avec une petite armée de trois ou quatre mille Arabes. »

    Comme je l’ai dit, l’auteur a mentionné certaines qualités d’Abou Bakr (r.a.), qui étaient sans aucun doute présentes en lui, mais étant donné que ces individus ne sont pas conscients de la Noubouwwah (du prophétat) et de ce statut éminent du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), leurs exagérations en louant Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar (r.a.) sont infondées. ‘Oumar (r.a.) ou Abou Bakr (r.a.), ont tous deux obéi à leur maître le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Ils étaient les disciples fidèles et parfaits et les amoureux du Prophète Muhammad. Ces individus n’étaient pas la conscience de Muhammad (s.a.w.), mais étaient les mains et les pieds de Muhammad (s.a.w.), voués à son service. De même, l’islam n’était pas l’œuvre de l’esprit du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Cet auteur a écrit que l’islam était le fruit du cerveau du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) – qu’Allah nous en préserve. Il s’agissait d’une loi parfaite et complète découlant de la direction et de la révélation divine. Ceci est le nom de la religion qu’est l’islam. Abou Bakr (r.a.) n’a pas soutenu le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) à une occasion de panique ou d’hésitation. En premier lieu, nous ne voyons aucune hésitation ou trouble dans la vie de ce Prophète, le plus brave des hommes. Si jamais il a été inquiet, le Dieu Tout-Puissant a été un bouclier pour lui.

    L’auteur a écrit qu’Abou Bakr (r.a.) était le soutien du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : or nous voyons le contraire. Si jamais Abou Bakr (r.a.) était inquiet ou avait peur, c’était le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qui devenait son soutien. On l’a constaté à l’occasion de l’Hégire, quand Abou Bakr (r.a.) était très inquiet et a pris peur. Bien sûr, cette crainte était en raison de son amour pour le Saint Prophète (s.a.w), mais à l’occasion de cette panique d’Abou Bakr (r.a.), le Saint Prophète (s.a.w.) est devenu son bouclier. Quand il (s.a.w.) a dit à Abou Bakr (r.a.) : « Ô Abou Bakr (r.a.) ! N’aie pas peur ! Allah est avec nous ! » Et comme je viens de l’expliquer à l’instant, Abou Bakr (r.a.) a déclaré qu’il était inquiet et le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) l’a réconforté.

    Cet incident est une preuve claire de sa détermination et sa confiance en Dieu et prouve qu’il était un prophète spécial d’Allah. Mais en tout cas, si ces aveugles sont forcés de dire la vérité, ils tentent toujours d’empoisonner [les esprits].

    T.W. Arnold, un autre orientaliste britannique, déclare : « Abou Bakr était un riche marchand de caractère élevé et très respecté par ses compatriotes pour son intelligence et ses capacités. Après avoir accepté l’islam, il a dépensé sa fortune pour affranchir des esclaves musulmans torturés par les infidèles pour avoir cru aux enseignements de leur maître, Muhammad (s.a.w.). »

    Sir William Muir, orientaliste écossais et lieutenant-gouverneur des provinces du Nord-Ouest de l’Inde britannique, écrit : « Le règne d’Abou Bakr (r.a.) fut court, mais après Muhammad (s.a.w.), l’islam doit être plus reconnaissant à l’égard d’Abou Bakr (r.a.). » C’est-à-dire, personne n’a mieux servi l’islam qu’Abou Bakr (r.a.) après Mohammad (s.a.w.).

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) explique ceci à propos des excellences d’Abou Bakr (r.a.) :

    « N’est-il pas vrai que les puissants rois énoncent la prière « qu’Allah soit content de lui » en évoquant les noms d’Abou Bakr (r.a.) et d’Oumar, voire celui d’Abou Hourayrah ? Ils disent qu’ils auraient souhaité avoir l’occasion de les servir. Qui peut affirmer qu’Abou Bakr, ‘Oumar et Abou Hourayra (qu’Allah soit content d’eux) ont subi des pertes en menant une vie de pauvreté. En effet, ils se sont imposé une mort au sens mondain, mais cette mort s’est avérée être leur vie ; et maintenant aucun pouvoir ne peut les tuer. Ils vivront jusqu’au Jour du Jugement. Abou Bakr (r.a.) n’a pas mérité son statut auprès d’Allah simplement parce qu’il est né à l’époque du Saint Prophète par hasard. ‘Oumar (r.a.) n’a pas reçu le statut d’Oumar par Allah parce qu’il est né accidentellement à l’époque du Saint Prophète (s.a.w.). Dieu n’a pas accordé à ‘Outhman et à ‘Ali leurs statuts respectifs simplement parce qu’ils se trouvaient être les gendres du Saint Prophète (s.a.w.). Talhah et Al-Zoubayr n’ont pas mérité leur statut simplement parce qu’ils étaient de sa famille ou de sa nation ou sont nés à son époque. Ils n’ont pas reçu ces honneurs et ces statuts pour ces raisons : c’étaient des gens qui avaient élevé leurs sacrifices à un niveau si haut que cela dépasse l’imagination de l’homme. »

    Ce sont donc les sacrifices qui confèrent ce statut.

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Nous avons une grande estime pour Abou Bakr (r.a.). Mais peut-on dire que cet honneur est dû à ses enfants ? Beaucoup d’entre nous ignorent jusqu’où se sont étendus les descendants d’Abou Bakr (r.a.) et leur histoire n’a pas été préservée. Aujourd’hui, beaucoup prétendent être les descendants d’Abou Bakr (r.a.) et se proclament Siddîqi. Mais si on leur demande de jurer qu’ils sont bien ses descendants et que leur lignée remonte à Abou Bakr (r.a.), ils ne pourront jamais le jurer. Même s’ils jurent, nous dirons qu’ils mentent et qu’ils sont infidèles. La raison est que les circonstances des descendants d’Abou Bakr (r.a.) n’ont pas été préservées pour qu’on puisse à juste titre s’affilier à sa personne aujourd’hui. Par conséquent, nous ne respectons pas Abou Bakr (r.a.) du fait que le travail de sa progéniture est noble. Nous ne respectons pas ‘Oumar (r.a.) parce que le travail de sa progéniture est d’un niveau très élevé. Nous ne respectons pas ‘Outhman parce que sa progéniture a accompli des œuvres grandioses. Nous ne nous souvenons pas d’Ali en raison des qualités particulières dans ses descendants. D’ailleurs, la lignée d’Ali perdure jusqu’à présent. Mais il n’est pas honoré parce que sa lignée existe toujours. Parmi le reste des compagnons, il n’y en a pas un seul dont on se souvienne en raison de ses descendants. En fait, nous nous souvenons d’eux et les honorons à cause de leurs sacrifices personnels.

    Le Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Abou Bakr (r.a.) était un simple commerçant de La Mecque. Si le Saint Prophète (s.a.w.) n’avait pas été envoyé, et si l’histoire de La Mecque avait quand même été écrite, l’historien aurait écrit qu’Abou Bakr (r.a.) tout simplement était un marchand noble et honnête de l’Arabie. Mais en suivant le Saint Prophète (s.a.w.), Abou Bakr (r.a.) a obtenu ce statut ; et aujourd’hui le monde entier prononce son nom avec respect. Lorsque le Saint Prophète (s.a.w.) est décédé et que les musulmans ont choisi Abou Bakr (r.a.) comme leur Calife et leur roi, cette nouvelle est parvenue à La Mecque. En ces instants, de nombreuses personnes étaient assises dans une assemblée, dont le père d’Abou Bakr (r.a.), Abou Qouhafa. Lorsqu’il a entendu que les gens avaient prêté allégeance à Abou Bakr (r.a.), il n’y a pas cru et a demandé à l’annonceur de quel Abou Bakr il était question. Celui-ci a répondu qu’il s’agissait de l’Abou Bakr qui était son fils.

    Abou Qouhafa a commencé à nommer chacune des tribus arabes et a demandé si elle avait, elle aussi, juré allégeance à Abou Bakr. Quand le visiteur lui a dit que toutes avaient unanimement choisi Abou Bakr comme Calife et roi, Abou Qouhafa a déclaré spontanément : « J’atteste qu’il n’y a de dieu qu’Allah, qu’Il est un et sans partenaire et j’atteste que Muhammad, le Messager de Dieu, était Son vrai Prophète. »

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) écrit : « Il était un musulman depuis un certain temps. En effet, Abou Qouhafa avait déjà juré allégeance au Saint Prophète (s.a.w.) après la conquête de La Mecque ou avant. Il a récité la Kalimah (la chahadah) de nouveau, car il avait reconnu la Noubouwwah (le prophétat) de Muhammad (s.a.w.) quand Abou Bakr est devenu Calife : ses yeux se sont ouverts et il a compris que c’était là une grande preuve de la vérité de l’islam. Sinon, comment toute l’Arabie pouvait-elle se réunir entre les mains de son fils ? »

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) écrit à ce propos : « Lorsqu’Abou Bakr (r.a.) a embrassé l’islam, les Mecquois ont dit : « Un de nos chefs a été humilié. » Or, avant l’avènement de l’islam, il n’était honoré que par deux ou trois cents personnes. Mais grâce aux bénédictions de l’islam, Dieu lui a conféré le statut de Calife et de Roi et il a mérité un honneur et une renommée permanents en ce monde.

    Quelle comparaison peut-il y avoir entre le leadership d’une tribu et le Calife de tous les musulmans, monarque du royaume arabe, qui est entré en collision avec la Perse et Rome et les a humiliées ? »

    Le Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Le royaume est tombé non seulement aux pieds du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) mais également aux pieds de ses serviteurs. Or le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’avait pas désiré de royaume, lorsqu’il ne l’avait pas encore reçu le royaume, et il ne le désirait pas non plus lorsqu’il l’a reçu. Ni Abou Bakr (r.a.), ni ‘Oumar (r.a.), ni Outhman, ni ‘Ali ne désirait le royaume. Il n’y avait aucune trace de royauté en eux, bien qu’ils étaient de grands rois du monde, unique dans l’histoire du monde. Leurs natures étaient si simples, leurs audiences étaient si simples, ils faisaient montre d’une si grande modestie qu’extérieurement on ne pouvait même pas savoir qu’ils étaient des rois. Aucun d’eux n’a dit : « Je suis au pouvoir. Je suis le roi. » Aucun d’eux n’a jamais voulu faire valoir sa royauté ni ne l’a-t-il jamais désirée. En fait, le monde tombe aux pieds de ceux qui tombent aux pieds de Dieu. Les gens pensent que les royaumes les aideront. Mais ces royaumes pensent qu’ils seront honorés en s’asservissant à ceux qui appartiennent à Dieu. »

    Le Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Voyez, Abou Bakr (r.a.) est devenu roi mais son père pensait qu’il lui était impossible d’être roi. Or il a reçu le royaume de la part de Dieu. Tamerlan était un grand roi : mais il l’est devenu grâce à sa stratégie mondaine. Napoléon était aussi un grand roi mais il est devenu roi par son travail acharné et ses moyens matériels. Nadir Shah était également un grand roi, mais lui aussi a obtenu le royaume grâce à son travail acharné, à ses efforts et à ses moyens matériels. Ainsi, ils sont tous devenus rois, mais nous dirons que Tamerlan a obtenu le royaume par les hommes, tandis qu’Abou Bakr (r.a.) l’a obtenu de Dieu. Nous dirons que Napoléon a obtenu le royaume par des moyens temporels, mais ‘Oumar (r.a.) a obtenu le sien de Dieu. Nous dirons que Gengis Khan a obtenu le royaume par des moyens temporels, mais ‘Outhman l’a reçu de Dieu Tout-Puissant. Nous dirons que Nadir Shah est devenu roi par des stratégies temporelles, mais ‘Ali a reçu le royaume de Dieu. Tous sont devenus rois. Les rois du monde étaient majestueux et inspiraient la crainte. Ils avaient imposé leur loi et les Califes aussi. Voire, la loi de ces rois [temporels] était mieux respectée que celle d’Abou Bakr (r.a.), ‘Oumar (r.a.), ‘Outhman et ‘Ali. Mais ces quatre-là ont été nommés rois par Dieu et les rois du monde ont été nommés par les hommes. »

    Ici le Mouslih Maw’oud (r.a.) évoque les bénédictions de la Basmalah. Il déclare : « Le Saint Prophète (s.a.w.) a déclaré que celui qui ne récite pas « Bismillâh » avant d’entamer un travail important ne sera pas béni. Il ne voulait pas dire qu’il n’a pas atteint son objectif. Cela signifie qu’il ne pourra pas obtenir cet objectif de la part de Dieu. Le royaume octroyé par Dieu a été offert à Abou Bakr (r.a.), ‘Oumar (r.a.), Outhman (r.a.) et ‘Ali (r.a.). Personne d’autre ne l’a obtenu. Les autres ont reçu leur royaume par l’entremise de Satan ou par l’homme. Sinon, Lénine, Staline ou Malenkov n’ont pas récité la Basmalah, mais ils sont arrivés au pouvoir. Roosevelt, Truman et Eisenhower n’ont pas non plus récité « Bismillâh », mais ils ont également obtenu le pouvoir.

    Ils ne connaissaient même pas Bismillâh. Bismillâh n’avait aucune valeur dans leur cœur. Ainsi, quand le Saint Prophète (s.a.w.) a déclaré qu’on ne reçoit pas de bénédictions sans réciter Bismillâh, cela signifie qu’on ne reçoit rien de la part de Dieu. Seul celui qui récite Bismillâh avant chaque travail important atteint son objectif. Tout le monde peut juger quel objectif est plus béni : celui reçu de Dieu ou celui reçu des hommes ? Le royaume obtenu par des moyens humains peut tarir. Mais le royaume obtenu par Dieu ne le peut pas. »

    Si seulement les musulmans pouvaient comprendre ce point. Ils récitent également Bismillâh, mais il semble qu’ils le font du bout des lèvres et non sincèrement.

    Ensuite le Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Yazid était aussi un roi. Or il débordait d’arrogance et il était fier de son pouvoir. Il a détruit la famille du Saint Prophète. (Apparemment, il se disait aussi musulman.) Il a tué les enfants (du Prophète). Il avait toujours le cou raide, par fierté. Selon lui, personne ne pouvait prendre la parole devant lui. Abou Bakr (r.a.) est également devenu roi, mais il était empli d’humilité et de modestie. Il disait : « Dieu m’a nommé pour servir le peuple et tout répit que j’obtiens pour servir est Sa grâce. » Or Yazid disait, quant à lui : « J’ai obtenu le pouvoir de mon père. Je peux tuer la personne de mon choix et faire vivre qui je veux. » Apparemment, Yazid était supérieur à Abou Bakr (r.a.) en puissance. Il disait : « Je suis un roi héréditaire. Qui a le pouvoir de parler devant moi ? » Mais Abou Bakr (r.a.) disait : « Je n’avais aucune aptitude pour devenir roi. C’est Dieu Qui m’a tout donné. Je ne pouvais devenir roi par mes propres forces. Je suis le serviteur de tout le monde. Je suis le serviteur des pauvres et aussi le serviteur des riches. Si j’ai fait du mal, vengez-vous maintenant. Ne me déshonorez pas le jour du jugement. » Un auditeur pourrait dire : « Qu’est-ce que c’est que cela ? Abou Bakr (r.a.) n’a même pas le statut d’un simple domestique. » Mais s’il écoute Yazid, il dira que ce sont les paroles de César et de Chosroès. Les œuvres de Yazid sont [du genre] monarchique.

    Mais depuis la mort d’Abou Bakr, ses fils, ses petits-fils et arrière-petits-fils, puis les fils des arrière-petits-fils, et ensuite ses générations les plus lointaines, sont fiers de leur relation avec Abou Bakr. Mais mêmes des gens qui ne sont pas apparentés à Abou Bakr (r.a.), qui n’ont jamais rencontré sa famille, ont les larmes aux yeux [pour Abou Bakr] aujourd’hui encore. Leur amour est attisé, et ils s’enflamment quand on insulte Abou Bakr (r.a.). Par conséquent, non seulement ses enfants, même les étrangers sont prêts à sacrifier leur vie pour lui. Tout musulman qui entend son nom déclare : « Qu’Allah soit satisfait de lui ! » Mais Yazid le fier, qui se disait roi et fils de roi, est décédé et le peuple a choisi son fils comme roi à sa place. Quand le vendredi est venu, celui-ci s’est tenu sur la chaire et a dit : « Ô gens, mon grand-père est devenu roi alors qu’il y avait des gens qui méritaient plus ce statut que lui. Mon père est devenu roi quand il y avait des gens plus méritants. J’ai aussi été nommé roi même s’il y a des gens plus méritants que moi. Ô peuple, je ne pourrai porter ce fardeau. Mon père et mon grand-père ont usurpé les droits des méritants mais je ne suis pas prêt à l’usurper. Voici le califat : confiez-le à la personne de votre choix. Je n’y ai pas droit et je ne considère pas que mes ancêtres y avaient droit non plus. Ils ont usurpé le pouvoir de manière oppressive et cruelle. Je veux maintenant rendre leur droit aux personnes légitimes. »

    Ayant prononcé ces paroles, il est rentré chez lui. Quand sa mère a entendu cet incident, elle a dit : « Vaurien ! Tu as humilié tes ancêtres ! » Il a répondu : « Mère ! Si Dieu t’avait octroyé la sagesse, tu aurais compris que je n’ai pas humilié mes ancêtres. Je les ai honorés. » Après cela, il s’est cloîtré chez lui et n’a pas quitté la maison jusqu’à sa mort. »

    L’on doit s’acquitter des devoirs du royaume octroyé par Allah. C’est aussi une leçon pour nos dirigeants et rois musulmans.

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) explique : « Les plus grands rois du monde jouissent-ils de la grandeur dont jouit Abou Bakr (r.a.) aujourd’hui en raison de ses sacrifices pour l’islam et la religion ? Aujourd’hui, il n’y a pas un seul roi ayant obtenu autant de gloire qu’Abou Bakr (r.a.).

    Aux yeux des musulmans aucun grand empereur ne jouit de la grandeur du domestique d’Abou Bakr (r.a.). La vérité est que nous aimons mieux le chien d’Abou Bakr (r.a.) que ceux jouissant de grand honneur car qu’Abou Bakr est le serviteur de la maison de Muhammad (s.a.w.).

    Tout nous est cher chez celui qui est devenu esclave de la maison de Muhammad. À présent, il est impossible que quiconque puisse effacer cette grandeur de nos cœurs. »

    On nous accuse d’insulter le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : mais [nous venons de présenter] nos pensées à son égard.

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « L’un des fils d’Abou Bakr (r.a.), qui avait embrassé l’islam tardivement, était assis dans la mosquée du Saint Prophète (s.a.w.) : on conversait sur plusieurs thèmes. Il a dit à Abou Bakr (r.a.) : « Ô mon père ! À l’occasion de telle ou telle bataille, je me cachais derrière un rocher et tu es passé deux fois devant moi. Si je l’avais voulu, je t’aurais tué. Mais je ne l’ai pas fait en raison du fait que tu es mon père. » En entendant cela, Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « Je ne t’ai pas vu à ce moment-là. Si je t’avais vu, je t’aurais tué parce que tu étais venu sur le champ de bataille en ennemi de Dieu. »

    Le Messie Promis (a.s.) dit ceci à propos des vertus d’Abou Bakr (r.a.) : « La flamme de la bonne fortune brillait déjà en la nature d’Abou Bakr (r.a.). » C’est-à-dire qu’il avait la capacité d’incandescence, la capacité d’être brillant.

    « C’est pourquoi les enseignements sacrés du Saint Prophète (s.a.w.) l’ont immédiatement impressionné et éclairé. Il n’a pas discuté avec lui. Il n’a demandé aucun signe ou miracle. Après avoir entendu, il a seulement demandé s’il prétendait être prophète. Quand le Saint Prophète a répondu affirmativement, Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « Soyez témoin que je suis le premier à croire. »

    Selon mon expérience, un nombre infime de ceux qui posent beaucoup de questions sont guidés sur le droit chemin. Ceux qui œuvrent avec bonne foi et patience profitent pleinement de la direction. Abou Bakr (r.a.) et Abou Jahl nous présente tous deux des exemples. Abou Bakr (r.a.) n’a pas discuté et n’a pas demandé de signe, mais il a reçu ce que ceux qui ont demandé un signe n’ont pas obtenu. Il a vu signe après signe – et il est devenu lui-même un grand signe. Abou Jahl a demandé des preuves et n’a pas mis fin à son hostilité et son ignorance ; signe après signe lui sont passés devant les yeux mais il ne pouvait pas les voir. Finalement, il est devenu un signe pour les autres et il est mort dans l’opposition. »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Le sol de La Mecque était le même où sont nés Abou Bakr (r.a.) et Abou Jahl. La Mecque est la même ville où des millions de personnes de toute classe et de tout statut se rassemblent de toutes les parties du monde. Ces deux êtres humains sont nés sur la même terre. Le premier, en raison de sa bonne fortune et de sa direction, est devenu la perfection des Siddîqs après avoir reçu la direction. Le second est devenu célèbre pour ses méfaits, son ignorance, son inimitié et son opposition à la vérité. Rappelez-vous qu’il existe deux types de perfection. L’une est issue [de la force] Rahmani et l’autre tire son origine de Satan. Les hommes de perfection Rahmani (miséricordieuse) trouvent gloire et honneur au ciel. De même manière, les hommes d’une perfection satanique sont célèbres parmi les descendants des démons. Ainsi donc, tous deux étaient au même endroit. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’a fait aucune distinction entre les gens. Il a délivré à tous de manière égale les ordres d’Allah. Mais les malchanceux ont été privés tandis que les bienheureux ont été guidés et sont devenu parfaits. Abou Jahl et ses compagnons ont vu des vingtaines signes. Ils ont témoigné des lumières et des bénédictions divines, mais cela ne leur a servi à rien. »

    Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est apparu à La Mecque, Abou Jahl s’y trouvait, ainsi qu’Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.). Mais la nature d’Abou Bakr avait une affinité avec l’acceptation de la vérité ; avant même d’entrer dans la ville, en cours de route, il demanda à une personne de lui annoncer de nouvelles de la ville. L’autre l’informa que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’était proclamé prophète. En entendant cela, Abou Bakr (r.a.) crut en lui et ne demanda ni miracle ni signe, bien que plus tard, il ait vu d’innombrables miracles, voire il est lui-même devenu un signe. Mais en dépit d’avoir vu des milliers de signes, Abou Jahl n’a pas cessé de s’opposer [à la vérité] et de la nier. Quel en était le mystère ? Tous deux sont nés au même endroit. L’un a reçu l’appellation d’Al-Siddîq et l’autre, qu’on appelait Abou al-Hikam est devenu Abou Jahl. Le secret est que sa nature n’avait aucune compatibilité avec la vérité, car les questions de foi dépendent de l’affinité. Lorsqu’il y a compatibilité, elle devient elle-même pédagogue et enseigne les affaires de la vérité. C’est la raison pour laquelle l’existence de personnes douées d’affinité devient un signe. »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Mon Seigneur m’a dévoilé que le Siddîq, le Farouq et ‘Outhman (qu’Allah soit content d’eux !) étaient de pieux croyants. Ils étaient parmi les élus de Dieu et ceux ayant mérité Ses faveurs choisies. La majorité des gnostiques ont témoigné de leurs vertus. Ils ont abandonné leur patrie pour le plaisir de Dieu. Ils ont pénétré dans le cœur de chaque bataille : ils ne se sont pas souciés de la chaleur des journées estivales ou du froid des nuits hivernales. À l’instar de jeunes braves, ils ont tout donné dans la voie de la religion. Ils n’étaient point enclins envers leurs proches ou les étrangers, souhaitant adieu à tout le monde pour la cause de Dieu, le Seigneur de tous les mondes. Leurs œuvres étaient parfumées : tout cela indique le jardin de leur statut et les vergers de leurs œuvres. Les effluves parfumés de leur brise nous font découvrir leurs subtiles qualités. La splendeur de leurs lumières nous est évidente. »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Par Dieu ! Allah a fait des deux Cheikhs – à savoir Abou Bakr et ‘Oumar – et le troisième qui est le Dhou’n-Nourayn (c’est-à-dire Outhman) – les portes de l’islam et l’avant-garde de l’armée du Saint Prophète Mouhammad (s.a.w.). Ainsi, quiconque nie leur grandeur, méprise leurs arguments définitifs et ne les respectent pas car il les insulte et les calomnie, je crains pour celui-là une mauvaise fin et la perte de sa foi. Ceux qui leur ont nui et les ont maudits et calomniés, se sont certes endurci le cœur et attiré la colère du Très-Miséricordieux. J’en ai fait l’expérience à maintes reprises et j’ai ouvertement déclaré que la haine et le ressentiment envers ces nobles personnages est le plus grand moyen de couper ses relations avec le Dieu miséricordieux. Quiconque les hait est complètement privé de la miséricorde et de la compassion. Les portes du savoir et de la gnose ne lui sont pas ouvertes. »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Comment maudire celui dont la déclaration a été prouvée par Allah ? » Certains groupes utilisent aussi des propos qui sont incorrect.

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Comment maudire celui dont la déclaration a été avérée par Allah et qui a reçu Son aide d’Allah quand il la Lui a demandée et Qui lui a montré des signes de Son soutien et a contrecarré les plans des méchants ? Abou Bakr (r.a.) a protégé l’islam des épreuves qui cherchaient à le briser et le déluge de la tyrannie et de l’oppression. Il a tranché la tête du serpent menaçant. Il a établi la paix et l’ordre ; et par la grâce d’Allah, le Seigneur des mondes, il a vaincu tous les menteurs. Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) possède de nombreuses vertus et d’innombrables bénédictions. Les musulmans lui doivent reconnaissance pour ses faveurs. Seul un agresseur du premier degré peut nier cela. Tout comme Allah a fait de lui une source de paix pour les croyants et le destructeur des apostats et des mécréants, de même Il a fait de lui un soutien de premier ordre du Coran, son serviteur et celui qui l’a diffusé. Il a consacré tous ses efforts pour recueillir le Coran et à découvrir son ordre tel que décrit par le Bien-Aimé de Dieu. Dans sa sympathie pour la foi, ses yeux étaient plus larmoyants que le flot d’une source. »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Ce qui est étrange, c’est que certains des chiites admettent également qu’Abou Bakr (r.a.) a embrassé l’islam quand l’ennemi était en grand nombre et qu’il a soutenu le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) durant les moments difficiles du début et qu’il a accompagné fidèlement et loyalement le Messager de Dieu (s.a.w.) quand il a quitté La Mecque. Il a enduré des épreuves a quitté sa chère patrie, ses amis et toute sa famille et il a accepté la grâce de Dieu. Ensuite, il a participé à chaque bataille. Il a combattu les infidèles et a aidé le Prophète Loué et Choisi (s.a.w.). Ensuite, il a été nommé calife quand un groupe d’hypocrites a apostasié et que de nombreux menteurs ont revendiqué la prophétie : il n’a cessé de le combattre jusqu’à ce que la paix et l’ordre soient rétablis dans le pays et que le groupe séditionniste soit détruit. Ensuite il est décédé et a été enterré à côté de la tombe de l’Imam des Prophètes et des Infaillibles. Il n’a pas été séparé du Bien-Aimé de Dieu et de Son Messager, ni dans la vie, ni après la mort. Après quelques jours de séparation, le couple s’est réuni et s’est offert le cadeau d’amour.

    La chose la plus surprenante est que selon eux, c’est-à-dire les objecteurs, Allah a placé la tombe du Sceau des Prophètes entre celui de deux mécréants, usurpateurs et traîtres, et a fait de Son Prophète et Bien-Aimé les voisins d’Abu Bakr et d’Oumar et ne l’a pas épargné de ce supplice, mais a fait de ces deux personnes ses tourmenteurs en ce monde et dans l’Au-delà et qu’Il ne l’a pas éloigée de ces deux impurs, qu’Allah nous en préserve !

    Notre Seigneur est exempt de ces accusations. Ceux qui énoncent de tels propos se trompent. Il n’en est pas ainsi ; Allah a placé Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar, deux individus purs, avec l’Imam des purs. En effet, il y a là des signes pour celui doué de discernement. »

    Le Messie Promis (a.s.) dit ceci à propos des chiites bigots : « Si l’on demande aux chiites sectaires qui est le premier à se convertir à l’islam parmi les hommes adultes du groupe des mécréants, ils n’ont d’autres choix que de dire que c’était Abou Bakr (r.a.). Ensuite, quand on leur demande qui est celui qui a migré en premier avec le Sceau des Prophètes et a laissé tous ses proches derrière lui et s’est rendu là où le Prophète se rendait, ces chiites n’auraient pas d’autre choix que de dire que c’était Abou Bakr (r.a.). Alors, quand on leur demandera qui a été le premier Calife, même s’il est – à leurs yeux – un usurpateur, ils n’auront d’autre choix que de dire que c’est Abou Bakr (r.a.). Quand on leur demande qui est celui qui a recueilli le Coran pour l’envoyer partout, ils répondront inévitablement que c’était Abou Bakr (r.a.). Ensuite, lorsqu’on leur demandera qui a été enterré aux côtés du meilleur des messagers et du Chef des Infaillibles, ils n’auront d’autre choix que de dire qu’il s’agit d’Abou Bakr (r.a.) et d’Oumar. Il est surprenant que toutes les vertus aient été conférées aux infidèles et aux hypocrites et que toutes les bénédictions de l’islam aient été révélées par les mains des ennemis ! Un croyant peut-il croire que la personne qui était le premier pilier de l’islam était un mécréant et maudit ? Celui qui a migré en premier avec la fierté des messagers était un mécréant et un apostat ? De cette manière, toutes les vertus ont été obtenues par les mécréants, voire même le voisinage de la tombe du Chef de la Création. »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « La vérité est qu’Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) et ‘Oumar Al-Farouq (r.a.) étaient tous deux d’éminents compagnons. Aucun d’eux n’a jamais montré de faiblesse dans l’exercice de ses fonctions. La Taqwa était leur mode de vie, établir la justice était leur objectif. Ils méditaient soigneusement toutes les questions et scrutaient profondément leurs subtilités. Assouvir leurs désirs mondains n’a jamais été leur objectif. Ils se sont voués à l’obéissance d’Allah. Je n’ai vu personne mériter de bénédictions et soutenir la religion du Saint Prophète (s.a.w.) autant que les Shaykhayn, c’est-à-dire Abou Bakr et ‘Oumar, qu’Allah soit satisfait d’eux. Ils étaient plus rapides que la lune dans leur soumission au Soleil spirituel de l’humanité (Muhammad (s.a.w.)). Ils s’étaient immolés dans leur amour pour lui. Ils ont enduré avec bonheur toutes les épreuves afin d’établir la vérité. Ils ont volontairement et avec plaisir enduré toute humiliation pour ce Prophète (s.a.w.) incomparable. Dans la bataille contre l’armée des mécréants, ils se sont battus courageusement comme des lions, faisant triompher l’islam et vainquant les rangs ennemis. L’idolâtrie a été abolie et entièrement éradiquée ; le soleil spirituel de la nation et de la foi a commencé à briller. Ils ont tous deux rendu un service si exemplaire à leur religion et ont offert aux musulmans une telle excellence et de telles faveurs qu’ils ont mérité leur dernier lieu de repos en compagnie du Prophète le plus excellent (s.a.w.). »

    Ensuite le Messie Promis (a.s.) déclare : « Allah est le plus Grand ! Ô combien remarquables étaient la sincérité et le dévouement de ces deux illustres personnages que sont Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar (r.a.) ! Tous deux ont été enterrés dans une sépulture si bénie que si Moïse (a.s.) et Jésus (a.s.) étaient vivants ils souhaiteraient ardemment y être ensevelis. Or, pareil rang n’est guère accordé par le simple fait de le désirer ; il s’agit plutôt d’une miséricorde éternelle conférée par le Seigneur de l’honneur. »

    Incha Allah, je présenterai plus tard les récits restants [sur le même thème].


    (Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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    Abou Bakr, serviteur de l’humanité https://islam-ahmadiyya.org/abou-bakr-serviteur-humanite/ Thu, 01 Dec 2022 11:39:33 +0000 https://islam-ahmadiyya.org/?p=3436
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  • Sermon du vendredi 25 novembre 2022, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

    J’évoquais différent aspects de la biographie du Calife Abou Bakr (r.a.). Voici des récits sur ses services humanitaires et son aide alimentaire aux démunis. Même avant d’accepter l’islam, Abou Bakr (r.a.) était parmi les meilleurs des Qouraychites. Ceux qui étaient en difficulté se tournaient vers lui pour tout soutien. Abou Bakr (r.a.) conviait des gens pour de grands repas à La Mecque.

    À l’époque de l’ignorance, Abou Bakr (r.a.) faisait partie des chefs et des nobles des Qouraychites. Il était considéré comme un des notables de cette société et parmi les meilleurs. Les gens se tournaient vers lui pour régler leurs différends. Il était unique dans son sens de l’hospitalité à La Mecque.

    Selon les récits, Abou Bakr (r.a.) était des plus bienveillants envers les pauvres et les indigents. Durant l’hiver, il achetait des couvertures pour les distribuer parmi les démunis. Selon un récit, une année, il a acheté des couvertures de laine de la campagne et les a distribuées parmi les veuves et les orphelins de La Mecque au cours de l’hiver.

    Selon un rapport, avant d’être élu Calife, il trayait les chèvres d’une famille d’orphelins. Quand il a été élu Calife, une fille de cette famille lui a dit : « À présent vous n’allez plus traire nos chèvres ? » En entendant cela, Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « Pourquoi pas ? Par ma vie ! Certainement je les trairai pour vous. J’espère que ma nouvelle responsabilité ne m’empêchera pas de le faire. » Comme dans le passé, il a continué à les traire. Quand ces filles venaient avec leurs chèvres, il faisait montre de compassion et demandait : « Dois-je en faire de l’écume ou pas ? » Si elles lui demandaient de le faire, il plaçait le récipient loin en trayant la chèvre pour en produire beaucoup d’écume. Si elles lui demandaient de ne pas en faire, il plaçait le récipient tout près des pis en trayant le lait afin qu’il n’y ait pas d’écume.

    Il leur a rendu ce service pendant six mois après son élection comme Calife. Ensuite, il a élu domicile à Médine. Il avait deux maisons. À l’époque du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), il habitait à l’extérieur de Médine. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui avait offert un terrain tout près de sa mosquée : Abou Bakr (r.a.) avait construit une maison dessus. Il disposait aussi d’une autre maison à Médine : il en avait donc deux. Mais durant le vécu du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), il passait plus de temps dans la maison située dans la banlieue de Médine. Après son élection comme Calife, il s’est établi à Médine.

    Tant qu’il n’avait pas élu domicile à Médine, il trayait [les chèvres] pour ces filles.

    ‘Oumar (r.a.) s’occupait d’une vieille femme aveugle vivant dans la banlieue de Médine. Il apportait de l’eau pour elle et s’occupait de ses affaires. Une fois, lorsqu’il s’est rendu chez elle, il a su que quelqu’un était passé avant lui et avait accompli toutes les tâches de la vieille femme. La prochaine fois, il s’est précipité chez cette femme afin que l’autre n’arrive pas avant lui. ‘Oumar (r.a.) s’est caché et il a constaté que c’était Abou Bakr (r.a.) qui visitait cette vieille femme : il était déjà Calife à l’époque. ‘Oumar (r.a.) lui a dit : « Par Allah ! Seul vous pouviez le faire. » C’est-à-dire, vous seul pouviez me dépasser dans cette bonne œuvre.

    Selon un récit, Moussa Ibn Isma’îl a déclaré que Mou’tamir a relaté ceci de son père : « Abou ‘Outhman relatait qu’Abdour Rahman Ibn Abi Bakr lui a relaté que les gens d’Al-Souffa étaient des démunis. Une fois, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « Celui qui a de quoi nourrir deux personnes doit en prendre un troisième. Celui qui a de quoi nourrir quatre doit en prendre un cinquième, un sixième ou quelque chose de ce genre. »

    C’est-à-dire qu’il disait aux compagnons de nourrir chez eux les indigents présents.

    Abou Bakr (r.a.) en a pris trois et le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) dix. En sus d’Abou Bakr (r.a.), il y avait trois autres personnes chez lui. ‘Abdour Rahman disait : « Il y avait mon père, ma mère et moi-même. » Le rapporteur commente : « J’ignore si ‘Abdour Rahman a déclaré que sa femme ou son domestique – qui vivaient sous le même toit – étaient aussi présents. »

    Abou Bakr (r.a.) a pris son dîner chez le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et il est resté là-bas. Il a accompli la prière d’Ichâ, puis il est rentré. Il avait accueilli des invités chez lui, mais il est retourné auprès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) où il avait pris son dîner. Il s’est attardé jusqu’au dîner du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et il est retourné tard, quand Allah l’a voulu. Son épouse lui a demandé : « Qu’est-ce qui vous a empêché de vous occuper de vos invités ? » C’est-à-dire, pourquoi était-il en retard ? Abou Bakr (r.a.) a demandé : « Ne leur as-tu pas offert le repas ? » Elle a répondu : « Ils ont refusé de manger jusqu’à votre retour. Moi, je leur ai offert le repas. Mais les invités ont refusé d’en manger. »

    Abdour Rahman déclare : « Je me suis caché dans un coin, de peur que mon père ne me réprimande, notamment pourquoi je n’avais pas nourri les invités. » Abou Bakr (r.a.) s’est exclamé : « Imbécile ! Fainéant ! » Il a dit aux invités : « Veuillez manger ! » Il a juré qu’il ne mangerait pas.

    ‘Abdour Rahman disait : « Par Allah ! Chaque fois que nous prenions une bouchée il y avait encore plus de nourriture qui restait. Nous avons tous mangé à satiété. Et il restait plus de nourriture qu’au départ. » Les invités ont mangé : mais il y avait autant de nourriture voire il y en avait plus. « Tous ont mangé à satiété. Quand Abou Bakr (r.a.) a constaté que la quantité de nourriture n’avait pas changé et qu’au contraire, il y en avait plus, il a dit à sa femme : « Sœur de Bani Firas ! Qu’est-ce que cela signifie ? » Sa femme a dit : « Par Dieu ! Il y a à présent trois fois plus de nourriture ! » C’est dire que le repas avait augmenté.

    Abou Bakr (r.a.) en a également mangé et a déclaré que c’était qui Satan l’avait incité à jurer de ne pas en manger. Il avait ainsi déclaré qu’il n’en mangerait pas. Mais lorsqu’il a constaté que ce repas avait été béni, il a déclaré que c’était Satan qui l’avait incité à faire ce serment, et a dit : « Ceci est un repas béni et j’en mangerai aussi », a-t-il dit. Et il en a mangé un peu. Après cela, il a pris ce repas et l’a apporté à l’Envoyé d’Allah (s.a.w) et il est resté avec lui jusqu’au matin. En effet, la nourriture est restée là jusqu’au matin.

    [Le rapporteur déclare] qu’il y avait un accord entre nous et une tribu et qu’elle avait expiré. « Nous avons fait asseoir douze hommes séparément et chacun d’eux était accompagné de quelques personnes. » C’est-à-dire qu’il y avait douze hommes parmi ceux qui ont conclu l’accord, et chacun d’eux était accompagné de quelques individus.

    [Le rapporteur] déclare : « Allah sait mieux combien étaient avec chaque personne. Mais il est certain que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a envoyé ces hommes avec ses compagnons. C’est-à-dire qu’il y en avait un nombre important.

    ‘Abdour-Rahman a dit qu’ils ont tous consommé cette nourriture ou il a dit quelque chose de ce genre.

    C’est donc ainsi qu’une fois, Allah avait aussi béni la nourriture d’Abou Bakr (r.a.).

    ‘Abdour-Rahman Ibn Abi Bakr raconte : « Le Messager d’Allah (s.a.w.) a demandé : « L’un d’entre vous a-t-il nourri un pauvre aujourd’hui ? » Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « Je suis entré dans la mosquée et un mendiant m’a fait une requête. J’ai trouvé un morceau de pain dans la main d’Abdour-Rahman. Je le lui ai pris et l’ai offert au mendiant. »

    Un mendiant lui a donc quémandé quelque chose. Son fils tenait du pain dans la main ; il le lui a pris et l’a offert à ce mendiant.

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a) déclare : « ‘Abdour-Rahman, le fils de Abou Bakr (r.a.) était également digne du califat. Les gens disaient même que sa nature était plus douce que celle d’Oumar et que son mérite n’était pas inférieur au sien. « Vous devez le nommer Calife après vous », ont-ils conseillé à Abou Bakr (r.a.). Mais celui-ci a choisi ‘Oumar (r.a.) pour le califat même s’il y avait une différence entre la nature d’Abou Bakr (r.a.) et celle d’Oumar (r.a.). Ainsi, Abou Bakr (r.a.) n’a tiré aucun avantage personnel du califat ; toute grandeur se trouvait dans le service du peuple, selon lui.

    Le Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Les Soufis présentent un récit – Dieu seul sait à quel point il est authentique – dans lequel on raconte qu’après la mort d’Abou Bakr (r.a.), ‘Oumar (r.a.) a demandé à son domestique : « Quelles étaient les bonnes œuvres que ton maître accomplissait, afin que je puisse en faire de même ? »

    Parmi tant d’œuvres, le domestique a déclaré : « Chaque jour, Abou Bakr (r.a.) se rendait dans tel ou tel endroit avec du pain et un repas. [En route,] il me laissait à un endroit et allait de l’avant. J’ignore pourquoi il allait là-bas. »

    ‘Oumar (r.a.) a accompagné le domestique avec de la nourriture, jusqu’à la place qu’il avait indiquée. Plus loin, il a trouvé un aveugle estropié qui n’avait ni mains ni pieds dans une grotte. ‘Oumar (r.a.) a mis un morceau de nourriture dans la bouche de cet infirme. Sur ce, l’homme a pleuré et a déclaré : « Qu’Allah ait pitié d’Abou Bakr ! Il était en effet un homme bon. » ‘Oumar (r.a.) a demandé : « Comment sais-tu qu’Abou Bakr était mort ? » L’infirme a répondu : « Je n’ai plus de dents. C’est pourquoi Abou Bakr mâchait un morceau et le mettait dans ma bouche. Aujourd’hui, quand j’ai senti un morceau dur dans la bouche, j’ai pensé que ce n’était pas Abou Bakr qui me l’avait offert, mais quelqu’un d’autre. D’ailleurs, Abou Bakr ne ratait jamais une journée. Le fait qu’il ait raté [une occasion] prouve qu’il n’est plus présent en ce monde! »

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Qu’est-ce qu’Abou Bakr (r.a.) a obtenu du royaume terrestre ? Il n’a rien gagné du califat ou de la royauté. A-t-il déclaré sienne la propriété de l’Etat ? Certainement pas ! Les biens reçus par ses proches provenaient de ses avoirs personnels. Sa seule distinction était le service qu’il avait rendu. » »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Voici les deux parties de la Charia : le droit d’Allah et le droit de [Ses] créatures. »

    Ce sont deux devoirs [à respecter]. Le droit d’Allah et le droit d’autrui.

    « Regardez le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : il a passé sa vie au service [des autres]. Regardez l’état d’Ali : il avait tant rapiécé [ses vêtements], qu’il n’y avait plus de place [pour le rapiécer davantage]. Abou Bakr (r.a.) s’était imposé comme devoir de nourrir une vieille femme d’halva quotidiennement. Voyez à quel point il était régulier à cet égard. Lorsqu’Abou Bakr (r.a.) est décédé, cette vieille femme a dit : « Aujourd’hui, Abou Bakr est mort ! » Ses voisins lui ont demandé : « As-tu reçu une révélation à cet égard ? » Elle a répondu : « Non ! Il n’a pas apporté d’halva aujourd’hui. Donc, il est décédé. » »

    C’est-à-dire qu’il n’était pas possible que durant sa vie il ne lui apporte pas d’halva, quelle que soit la circonstance.

    « Voyez combien de services il a rendus. Tout le monde doit servir autrui de cette manière. »

    Il existe un récit sur l’indulgence d’Abou Bakr (r.a.). Il disait : « Si j’attrape un voleur, mon plus grand désir sera que Dieu couvre son crime. »

    Voici des récits sur sa bravoure. Abou Bakr (r.a.) était la personnification du courage et de la bravoure. Il a pris de grands risques pour le bien de l’islam ou par amour pour le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Durant sa vie à la Mecque, lorsqu’il sentait quelque danger ou souffrance guettant le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), il se tenait devant lui comme un mur pour le protéger et le soutenir.

    Abou Bakr (r.a.) a fait preuve de constance et de persévérance lors du siège des musulmans dans la vallée d’Abou Talib pendant trois ans. Ensuite, lors de la migration, il a eu l’honneur d’accompagner le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), même si sa vie était en danger. Abou Bakr (r.a.) a non seulement participé à toutes les batailles mais il a également assuré la protection du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). C’est en raison de ce courage et de cette bravoure qu’Ali avait demandé une fois aux musulmans : « Qui est le plus courageux parmi les gens ? » Les gens ont répondu : « C’est vous, ô Commandeur des Croyants ! » ‘Ali a répondu : « En ce qui me concerne, j’ai tué tous mes opposants lors des duels. Mais le plus courageux est Abou Bakr (r.a.). Écoutez, avant la bataille de Badr, nous avions érigé un dais pour Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Et nous nous étions demandés qui assurerait la sécurité du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) de peur qu’un polythéiste ne l’attaquât. Par Dieu, aucun des nôtres ne se porta volontaire. Abou Bakr Siddiq (r.a.) se tint à côté du Messager d’Allah (s.a.w.), son épée nue à la main. Aucun polythéiste n’osa s’approcher de lui. Si jamais quelqu’un l’eût osé, Abou Bakr lui eût sauté dessus. C’est pour cette raison qu’Abou Bakr est le plus courageux. »

    De même, lors de la bataille d’Ouhoud, quand la rumeur du martyre de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) s’est répandue, Abou Bakr (r.a.) a été le premier à se rendre auprès de lui en déchirant la masse [de soldats]. On dit qu’il n’y avait qu’onze compagnons avec le Saint Prophète en ces instants, dont Abou Bakr (r.a.), Sa’d, Talhah, Al-Zoubayr et Abou Doujanah. Lors de la bataille d’Ouhoud, Abou Bakr (r.a.) était l’un des rares fidèles compagnons ayant assuré la protection du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) dans le défilé. Lors de la bataille de la tranchée, Abou Bakr (r.a.) était avec l’Envoyé d’Allah (s.a.w). Quand on creusait la tranchée, il emportait la terre dans ses vêtements. Il était également de ceux qui avaient promis de sacrifier leur vie lors du traité de paix de Houdaybiyyah. Quand l’accord a été rédigé, Abou Bakr (r.a.) a présenté un l’exemple de foi, de courage, de constance, de loyauté, d’obéissance et d’amour à l’endroit du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Par la suite, ‘Oumar ne l’a jamais oublié durant toute sa vie.

    Abou Bakr (r.a.) a également participé à la campagne de Taïf ainsi que son fils ‘Abdoullah Ibn Abi Bakr. Ce jeune fils d’Abou Bakr (r.a.) est tombé en martyr lors de cette bataille. Ensuite, quand l’Envoyé d’Allah (s.a.w) s’est rendu à Tabouk avec une armée de trente mille hommes, il avait nommé divers commandants et leur avait confié des drapeaux. A cette occasion, il a remis le plus grand drapeau à Abou Bakr (r.a.).

    Salamah Ibn Al-Akwa’déclare : « J’ai participé à sept campagnes en compagnie de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) et j’ai eu l’occasion de participer à neuf des expéditions qu’il avait envoyées. Parfois, notre commandant était Abou Bakr (r.a.), et parfois Oussamah Ibn Zayd. Après le décès de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) l’ensemble de l’Arabie a apostasié : le courage démontré par Abou Bakr (r.a.) en ces circonstances était unique. » J’en ai déjà fait mention en détail dans le passé.

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) relate : « Une fois, les mécréants ont mis un nœud coulant autour du cou du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et ont commencé à le tirer fort. Quand Abou Bakr (r.a.) a appris cela, il s’est accouru et a chassé ces mécréants en disant : « Ô gens ! Ne craignez-vous pas Dieu ! Frappez-vous une personne simplement parce qu’elle dit qu’Allah est son Seigneur ? Il ne vous demande aucune rémunération. Pourquoi donc le frappez-vous ? »

    Les compagnons disent que nous considérions Abou Bakr (r.a.) comme le plus courageux d’entre nous en notre temps parce que l’ennemi savait que s’il tuait le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), l’islam disparaîtrait. Nous avons constaté qu’Abou Bakr se tenait toujours auprès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) afin de répliquer à toute attaque lancée contre le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Lors de la bataille de Badr, quand il y a eu la confrontation contre les infidèles, les Compagnons se sont consultés pour préparer une plateforme pour le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Ils ont dit : « Ô Envoyé d’Allah (s.a.w.) ! Veuillez vous mettre dessus et prier pour notre succès. Nous combattrons les ennemis nous-mêmes. Ô Messager d’Allah ! Même si nous sommes sincères, ceux qui sont assis à Médine sont plus sincères et honnêtes que nous. Ils ignorent qu’il y aurait une bataille contre les mécréants, sinon ils auraient rejoint le combat. »

    En effet, la bataille de Badr n’avait pas été annoncée au préalable. Sinon, ils s’y seraient joints.

    « Ô Messager d’Allah ! Si, à Dieu ne plaise, nous sommes vaincus dans cette bataille, nous avons attaché une chamelle rapide à côté et Abou Bakr s’y trouve. Or, nous ne connaissons pas d’homme plus brave et plus courageux que lui. Ô Messager d’Allah ! Vous devez vous rendre immédiatement à Médine avec Abou Bakr sur cette chamelle et amener une nouvelle armée pour combattre les infidèles, qui sera plus sincère et loyale que nous. »

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Vous pouvez estimer à partir de cet incident à quel point Abou Bakr était imbu du sens du sacrifice. »

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Une fois, certains individus ont demandé aux Compagnons quelle était la personne la plus courageuse à l’époque du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). À l’instar des débats entre Sunnites et Chiites d’aujourd’hui, les Compagnons ont loué ceux avec qui ils avaient quelque attachement.

    Les Compagnons ont répondu qu’ils considéraient le plus brave celui qui se tenait aux côtés du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Ce point ne peut être compris que par un homme de guerre et pas par d’autres. Celui qui connaît l’art du combat et ses dangers peut comprendre que l’acte le plus courageux est de se tenir là où le danger est le plus grand. L’ennemi souhaite tuer celui qui est l’âme du pays et de la nation, car sa mort met fin à tous les différends. L’ennemi attaquera de toutes ses forces là où se trouve cette personne. L’ennemi lance des attaques les plus violentes au centre. Seuls les plus courageux peuvent se tenir fermes pour protéger ce centre. Or, les compagnons ont dit que souvent Abou Bakr (r.a.) se tenait tout près de l’Envoyé d’Allah et que, selon eux, il était le plus courageux d’entre eux.

    Le Mouslih Maw’oud (r.a.) a expliqué l’interprétation du deuxième verset de la sourate Banî Isrâ’îl en ces termes : « Il convient également de noter qu’Asrâ bi-‘Abdihi indique que le conducteur était quelqu’un d’autre et que le voyageur ne détenait aucune autorité. L’incident de la migration s’est également produit de la même manière. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) est sorti la nuit et ce n’était pas de son plein gré. Il est parti quand il a été forcé de le faire, quand les infidèles avaient assiégé sa maison pour le tuer.

    Ainsi, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’avait pas entrepris ce voyage de son propre chef : c’est le décret de Dieu qui l’avait contraint à le faire. En somme, c’était Allah Qui l’avait conduit, Qui l’avait fait sortir et Qui lui avait dit de migrer. Il était contraint de sortir en raison de la volonté divine. »

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Tout comme l’ange Gabriel était avec lui dans son rêve lors de son voyage à Jérusalem, Abou Bakr (r.a.) était avec lui durant sa migration. En somme, Abou Bakr (r.a.) lui était soumis de la même manière que Gabriel l’était, sous l’autorité de Dieu. Gabriel signifie le combattant de Dieu ; de même, Abou Bakr (r.a.) était un serviteur spécial d’Allah et avait le statut d’un combattant intrépide pour la religion. »

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « En fait, quand on nourrit la foi en la parole d’Allah, le désespoir ne peut surgir dans le cœur humain. Si la foi en Allah est parfaite, l’on ne peut être victime du désespoir. Mais quel espoir était-il possible quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) se trouvait dans la grotte d’Al-Thawr ? Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait quitté sa demeure dans l’obscurité de la nuit et s’était caché dans la grotte d’Al-Thawr, dont l’ouverture était grande ouverte – et tout être humain pouvait facilement regarder à l’intérieur et y pénétrer. Un seul compagnon était avec lui et tous les deux étaient sans armes et sans soutien. Les hommes armés de La Mecque les ont poursuivis jusqu’à la grotte d’Al-Thawr, et certains d’entre eux ont insisté pour se baisser et regarder à l’intérieur, afin d’attraper [le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et Abou Bakr (r.a.)] s’ils étaient à l’intérieur.

    Voyant l’ennemi si près, Abou Bakr (r.a.) a pleuré et a dit : « Ô Messager d’Allah ! L’ennemi nous a rattrappés. » En ces instants le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a prononcé ces paroles avec une grande assurance :

    لَا تَحْزَنْ إِنَّ اللَّهَ مَعَنَا

    « Pourquoi avoir peur, Abou Bakr (r.a.) ? Dieu est avec nous. » La situation était des plus critiques en ces instants-là : le meurtre ou la capture du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) étaient les deux seules certitudes. Mais malgré le fait que l’ennemi fût fort et qu’il disposât d’armes et de soldats et que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) fût démuni dans la grotte et n’était qu’avec un seul compagnon, ne disposant ni d’arme ni d’État pour le soutenir et ne disposant d’aucun groupe [d’assistants], malgré la présence de ce grand nombre d’ennemis juste à côté, il déclara :

    لَا تَحْزَنْ إِنَّ اللَّهَ مَعَنَا

    [en d’autres termes,] « Pourquoi dis-tu que l’ennemi est puissant ? Est-il plus puissant que Dieu ? Pourquoi paniquer quand Dieu est avec nous ? »

    Abou Bakr (r.a.) avait peur non pas pour sa personne mais pour l’Envoyé d’Allah (s.a.w). » Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Certains chiites présentent cet incident et disent qu’Abou Bakr était sans foi, qu’Allah nous préserve [d’une telle pensée !] et qu’il avait peur d’offrir sa vie, tandis que les recueils d’histoire affirment clairement que lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré :

    لَا تَحْزَنْ إِنَّ اللَّهَ مَعَنَا

    Abou Bakr (r.a.) a dit : « Ô Messager d’Allah, je ne crains pas pour ma vie. Si je suis tué, un seul homme sera tué. Je crains pour vous, car si vous êtes blessé, la vérité disparaîtra du monde. » »

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Ceci n’est pas la particularité exclusive des prophètes. Il existe également des gens qui, à leur époque, ont accompli des œuvres impossibles aux autres. Prenez le cas d’Abou Bakr (r.a.). Personne n’aurait pu dire à son propos qu’il serait à la tête de sa nation à un moment donné. On croyait généralement qu’il était de nature faible, enclin à la conciliation et doux. Regardez les batailles à l’époque du Saint Prophète. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) n’a pas nommé Abou Bakr (r.a.) commandant de l’armée dans des batailles majeures. Il l’avait envoyé à la tête de certaines petites expéditions militaires et il nommait d’autres comme commandants lors de grandes batailles.

    De même, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ne le nommait pas responsable pour d’autres tâches. Il ne lui avait pas confié l’enseignement du Saint Coran ou le travail d’arbitrage. Mais l’Envoyé d’Allah (s.a.w) savait qu’au moment opportun, Abou Bakr (r.a.) accomplirait des œuvres impossibles aux autres.

    L’Envoyé d’Allah (s.a.w) est décédé et les musulmans divergeaient sur celui qui serait le Calife : même en ces instants-là Abou Bakr (r.a.) ne pensait pas qu’il serait élu à ce poste. Il pensait qu’Oumar ou d’autres en étaient les plus dignes. Les Ansâr étaient tout agités et souhaitaient que le Calife fût choisi parmi eux car qu’ils pensaient avoir consenti à des sacrifices pour la cause de l’islam. Les Ansâr pensaient que le droit au califat leur revenait. Les émigrants, quant à eux, disaient que le Calife serait des leurs. Ainsi, un différend avait surgi à la mort du Saint Prophète, les Ansâr disant que le Calife serait élu de parmi eux et les émigrés disant la même chose. En fin de compte, les Ansâr ont dit que pour mettre fin à ce différend un Calife sera élu de parmi les Ansâr et un autre de parmi les Mouhâjirîn. Une réunion a été convoquée pour régler ce différend. ‘Oumar déclare : « En ces instants je me suis dit qu’Abou Bakr (r.a.) est certainement bon et noble, mais il ne pourra pas régler ce différend. Cette tâche sera très difficile pour lui. Je suis le seul capable de résoudre ce problème. » Ici, il est question de force et pas de tendresse ou d’amour. Abou Bakr (r.a.) est quelqu’un qui fait preuve de gentillesse et d’amour. « Par conséquent, dit ‘Oumar, j’ai commencé à réfléchir et à présenter de tels arguments pour prouver que le Calife devra revenir aux Qouraychites. Il serait fallacieux de dire qu’un Calife devait être élu parmi les Ansâr et un autre parmi les Mouhâjirîn. J’ai réfléchi à de nombreux arguments et je me suis rendu à l’assemblée qui s’est tenue pour régler le différend. Abou Bakr (r.a.) était aussi avec moi. Je voulais prendre la parole et convaincre les gens avec les arguments auxquels j’avais pensé. Je pensais qu’Abou Bakr (r.a.) n’aurait pas la force ou la vivacité de prendre la parole dans cette assemblée. J’étais sur le point de me lever, quand, fâché, Abou Bakr (r.a.) m’a sommé de rester assis. Il s’est mis debout et a prononcé son discours. »

    ‘Oumar (r.a.) déclare : « Par Dieu ! Abou Bakr (r.a.) a présenté tous les arguments auxquels j’avais pensé. Ensuite, il a présenté de nombreux autres arguments. Il n’a pas cessé de parler jusqu’à ce que les cœurs des Ansâr aient été satisfaits et qu’ils aient accepté le principe que le Calife sera choisi de parmi les Mouhâjirîn. »

    ‘Oumar lui-même déclare qu’une fois il avait déchiré les vêtements d’Abou Bakr (r.a.) dans le marché en raison d’une dispute et qu’il était prêt à le frapper. C’était le même Abou Bakr à propos duquel le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait l’habitude de dire qu’il avait le cœur tendre. Mais quand le moment de la mort de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) s’est approché, il a dit à ‘Aïcha : « Je souhaite ardemment dire aux gens de nommer Abou Bakr Calife après moi, mais je me retiens ; car je sais qu’après ma mort, Dieu et Ses fidèles serviteurs ne nommeront personne Calife hormis Abou Bakr. »

    « C’est ainsi qu’il a été nommé Calife. Il avait un cœur tendre. Il avait une nature si douce qu’une fois, donc, ‘Oumar (r.a.) avait voulu le frapper dans le marché et avait déchiré ses vêtements. Mais un jour ‘Oumar est venu voir ce même Abou Bakr (r.a.) au cœur tendre et lui a dit que tous les Arabes s’opposent à l’Etat islamique ; on accomplit la prière en congrégation uniquement à Médine, à La Mecque et dans petite ville. Les autres prient aussi, mais il existe de telles dissensions entre eux qu’ils ne sont pas prêts à prier les uns derrière les autres. Le désaccord a pris une telle ampleur que personne n’est prêt à écouter l’autre. Le peuple ignorant de l’Arabie qui est musulman depuis cinq ou six mois demande d’être exempté de la Zakât. Ces gens ne comprennent pas la question de la Zakât. ‘Oumar a déclaré : « Si la Zakât leur est exempté pour un ou deux ans, quel est le problème ? » ‘Oumar [dans le passé] se tenait toujours avec l’épée à la main et disait pour le moindre écart [venant d’autrui] : « Ô Messager d’Allah ! Si vous me l’ordonnez, je le décapiterai ! » Ce même ‘Oumar a été tant terrassé et il a pris une telle peur qu’il s’est rendu auprès d’Abou Bakr (r.a.) et lui a demandé d’exempter ces ignorants pendant un certain temps et qu’ils pourront tenter de les convaincre petit à petit. Il s’agissait d’Abou Bakr (r.a.), tellement sensible de cœur qu’Oumar (r.a.) avait déclaré une fois qu’il était sur le point de le frapper et qu’il avait même déchiré ses vêtements. Ce même Abou Bakr (r.a.) a regardé ‘Oumar avec colère lorsqu’il plaidait en faveur d’une exemption de la Zakât pour les rebelles pour une durée de deux ans. Il a déclaré : « Tu plaides en faveur de ce que ni Dieu ni Son Prophète n’ont réclamé ? » ‘Oumar a déclaré : « C’est vrai. Mais ces gens sont des ignorants. L’armée de l’ennemi a atteint les murs de Médine. Serait-il bon que ces ennemis avancent et qu’il y ait le chaos de nouveau dans le pays ou serait-il approprié de renoncer à la Zakât pendant un ou deux ans ? Les deux options sont l’anarchie ou la réconciliation. » Abou Bakr (r.a.) de répondre : « Par Dieu ! Même si l’ennemi entre à Médine et tue les musulmans dans ses rues et que des chiens traînent les cadavres des femmes, je ne leur pardonnerai pas la Zakât ! Par Dieu, si ces gens avaient donné ne serait-ce qu’un morceau de corde comme Zakât à l’époque du Saint Prophète, je le leur réclamerait certainement. ‘Oumar ! Si tu as peur, tu peux t’en aller. Je les combattrai tout seul et je ne m’arrêterai pas tant qu’ils n’auront pas renoncé à leur méchanceté. » Ainsi, la bataille a eu lieu et Abou Bakr (r.a.) a été victorieux ; et avant sa mort, il a de nouveau subjugué toute l’Arabie. L’œuvre accomplie par Abou Bakr (r.a.) était sienne : personne d’autre n’aurait pu l’accomplir. »

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Les dirigeants de La Mecque inspiraient un tel respect que les gens avaient peur en parlant devant eux. Ils avaient accordé tant de faveurs au peuple qu’une personne n’osait les regarder en face. Ce respect est évident dans l’incident impliquant le chef envoyé par les Mecquois pour négocier avec le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), lors du traité de Houdaybiyyah. Lors des pourparlers, il a touché la barbe bénie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Voyant cela, l’un des Compagnons a frappé sa main avec le manche de son épée et dit : « Ne pose pas ta main impure sur la sainte barbe de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) ! »

    Le Mecquois a levé les yeux pour voir qui était celui qui avait frappé sa main avec le manche de l’épée. Les Compagnons étaient vêtus de leurs armures : seuls leurs yeux et leurs anneaux étaient visibles. Le chef Mecquois l’a regardé attentivement pendant un moment et a ensuite dit : « Es-tu untel ? » L’autre a répondu a dit : « Oui. » Le Mecquois a dit : « Te souviens-tu que j’avais sorti ta famille de tel problème à telle occasion et que je t’avais rendu telle faveur à telle occasion ? Oses-tu t’adresser à moi ? »

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Aujourd’hui, l’ingratitude est si commune que si vous accordez quelque faveur à quelqu’un le soir, il l’oublie le lendemain et il déclare : « Suis-je désormais son esclave jusqu’à la fin de mes jours ? » Oubliez l’esclavage de toute une vie : on ne peut plus être reconnaissant pendant quelques heures. Mais l’esprit de gratitude avait atteint la perfection parmi les Arabes. C’était une occasion très délicate, mais quand ce chef Mecquois a évoqué ses faveurs, les yeux du compagnon sont tombés au sol et il s’est retiré, honteux. Les gens étaient à ce point reconnaissants.

    Ensuite, ce chef a de nouveau parlé au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et a dit : « Je suis le père des Arabes. Je vous supplie de respecter votre peuple. Ceux qui sont autour de vous s’enfuiront face aux troubles et c’est votre peuple qui vous aidera. Pourquoi donc humiliez-vous votre peuple ? Je suis le père des Arabes. »

    Il répéta maintes et maintes fois au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : « Je suis le père des Arabes. Écoutez-moi et repartez sans effectuer la ‘Oumrah, comme je le dis. »

    En même temps, afin d’accentuer ses propos et de persuader le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), il a de nouveau touché sa barbe bénie. Il avait touché sa barbe bénie en guise de supplique et dans un geste d’humilité afin de pouvoir le convaincre. Mais comme il y avait aussi un aspect de mépris dans cette action, les Compagnons n’ont pas pu l’endurer et c’est là que, dès qu’il a touché la barbe du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), quelqu’un a frappé sa main durement et a dit : « Ne touche pas de ta main impure la barbe bénie de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) ! » Le chef a levé les yeux et a regardé intensément pour voir qui était celui qui l’avait retenu. L’ayant finalement identifié, le chef Mecquois a baissé ses yeux. Quand le représentant des mécréants a reconnu qu’il s’agissait d’Abou Bakr (r.a.), il a baissé les yeux et a déclaré : « Abou Bakr (r.a.) ! Je ne t’ai jamais accordé une quelconque faveur. » C’était donc une nation imbue d’une telle gratitude qu’à l’exception d’Abou Bakr (r.a.), tous les Ansâr et les émigrants présents étaient les obligés de ce chef. Personne hormis Abou Bakr (r.a.) n’avait le courage de le retenir. Abou Bakr (r.a.) était le seul à qui cet homme n’avait accordé aucune faveur.

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « La Zakât est une obligation : celui qui n’en offre pas est exclu de l’islam. Après le décès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) à l’époque de Abou Bakr (r.a.) certains ont refusé de donner la Zakât en citant ce verset :

    خُذْ مِنْ أَمْوَالِهِمْ صَدَقَةً تُطَهِّرُهُمْ وَتُزَكِّيهِمْ بِهَا

    Ici, Allah ordonne au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) de prendre la Zakât. Étant donné qu’il n’est plus présent, qui d’autre pourra la réclamer ? Les ignorants n’ont pas compris que ce sera le représentant de Muhammad (s.a.w.) qui le prendra. Mais par ignorance, ils ont déclaré : « Nous ne paierons pas la Zakât. » Les uns ont refusé de la payer et des émeutes ont éclaté. Presque toute l’Arabie a apostasié et de nombreux prétendants à la prophétie se sont annoncés. On aurait dit que l’islam était sur le point d’être détruit. À un moment aussi critique, les compagnons ont dit à Abou Bakr (r.a.) : « Soyez bienveillant à l’égard de ceux qui ont refusé de payer la Zakât. » ‘Oumar, qu’on disait très courageux, a déclaré « Peu importe à quel point je suis dur, je ne le suis pas plus qu’Abou Bakr. Car j’ai également proposé d’être indulgent à leur égard. Il faudra en premier soumettre les infidèles et ensuite on réformera [ceux qui refusent de payer la Zakât]. Mais Abou Bakr (r.a.) a dit : « Qui est Ibn Qouhafah pour changer l’ordre émis par le Saint Prophète (s.a.w.) ? Je me battrai contre eux jusqu’à ce qu’ils paient la totalité de la Zakât et offrent la corde pour attacher un chameau qu’ils offraient à l’époque du Saint Prophète. »

    C’est là que les Compagnons se sont rendus compte du courage et de la témérité du Calife choisi par Dieu. Finalement, Abou Bakr (r.a.) les a maîtrisés et leur a pris la Zakât ; et ensuite il les a laissés.

    Un auteur évoque en ces termes les sacrifices financiers d’Abou Bakr (r.a.) : selon un récit, il disposait de quarante mille dirhams lorsqu’il était devenu musulman, en sus de ces marchandises et de ses autres avoirs.

    Selon un autre rapport, il disposait d’un million de dirhams. À La Mecque, il a dépensé des milliers de dirhams pour soutenir les musulmans ordinaires et pauvres. Mais lorsqu’il a émigré, il avait cinq ou six mille dirhams en espèces sur lui. Selon un récit, il avait économisé tout cet argent pour les besoins du Saint Prophète (s.a.w.) et l’avait apporté à Médine au moment de la migration. Il a puisé de cet argent pour couvrir les frais de voyage de certains membres de la famille du Saint Prophète après la migration, et a également acheté des terres pour les musulmans à Médine.

    Ibn ‘Abbas rapporte : « Durant sa dernière maladie avant son décès, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) est sorti de chez lui. Il avait enroulé un tissu autour de sa tête. Il est monté sur la chaire. Il a loué Dieu et a déclaré : « Personne ne m’a été plus bienveillant avec sa vie et ses biens qu’Abou Bakr Ibn Abi Qouhafah. »

    Abou Hourayrah relate : « l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « Aucune richesse ne m’a été plus profitable que celle d’Abou Bakr. » Le narrateur dit qu’Abou Bakr (r.a.) a pleuré en entendant cela et a dit : « Ô Messager d’Allah, moi et mes biens n’appartiennent qu’à vous ! »

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) relate : «’Oumar (r.a.) raconte à propos d’un djihad : « [J’ai pensé :] Abou Bakr m’a toujours dépassé. Aujourd’hui, je vais le surpasser. Je suis rentré chez moi et, prenant la moitié de ma fortune, je l’ai présentée au Saint Prophète (s.a.w.). C’était une période de grande épreuve pour l’islam. Mais Abou Bakr a apporté toute sa fortune et l’a offerte au Saint Prophète (s.a.w.). » »

    Selon un rapport, Abou Bakr (r.a.) avait tout apporté, y compris ses couvertures et ses lits. En tout cas, il a tout présenté au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Celui-ci lui a demandé : « Qu’as-tu as laissé à la maison ? Il a répondu : « Allah et Son Messager ! » ‘Oumar (r.a.) déclare : « J’ai été très embarrassé d’entendre cela et j’ai pensé qu’aujourd’hui je voulais surpasser Abou Bakr, mais voici qu’il m’a devancé aujourd’hui encore. »

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Si Abou Bakr (r.a.) a apporté toute sa richesse, on peut se demander ce qu’il a laissé pour sa famille ? Il ne faut pas oublier que cela signifiait toutes ses économies de la maison. Il était commerçant et n’avait pas apporté ses avoirs en usage dans son commerce ni n’avait-il vendu sa maison. Il a apporté les biens ménagers. »

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « Cet incident démontre deux qualités d’Abou Bakr (r.a.). L’une est qu’il a dépassé les autres dans ses sacrifices. Deuxièmement, malgré le fait qu’il ait apporté tous ses biens, il est arrivé en premier tandis que ceux qui avaient offert un peu étaient inquiets de savoir combien garder à la maison et combien apporter. Mais malgré cela, nulle part on ne trouve mention qu’Abou Bakr s’est plaint concernant les autres. Il a tout apporté mais il n’a pas objecté quant au fait qu’il ait tout apporté et pas les autres. En consentant à des sacrifices, Abou Bakr (r.a.) se disait qu’il était redevable envers Dieu et qu’il ne Lui a fait aucune faveur, voire c’est une faveur qu’Il lui a faite de lui avoir accordé cette possibilité [de consentir à ces sacrifices]. »

    Le Mouslih Maw’oud (r.a.) explique dans ce contexte que ceux qui font des sacrifices financiers doivent regarder ces personnes. Il ne faut pas être comme ces hypocrites qui ne cotisent pas et qui, même s’ils offrent un peu, critiquent les autres en disant qu’untel a donné moins et qu’untel a offert tant.

    Le Messie Promis (a.s) déclare : « Les compagnons étaient une communauté pieuse que le Coran couvre de louanges. Êtes-vous comme eux ? Dieu dit que ceux qui accompagneront le Messie Promis (a.s) se tiendront côte à côte avec les compagnons [de l’Envoyé d’Allah (s.a.w)]. Les compagnons avaient sacrifié leur richesse et leur patrie dans le chemin de la vérité. Ils avaient tout abandonné. La plupart [d’entre vous] auront entendu l’incident d’Abou Bakr (r.a.). Quand les musulmans ont reçu l’ordre de sacrifier leur richesse dans le chemin de Dieu, il a apporté tous ses biens de la maison. Quand l’Envoyé d’Allah (s.a.w) lui a demandé ce qu’il avait laissé à la maison, il dit : « J’y ai laissé Dieu et Son Messager. » Abou Bakr (r.a.) était un chef de La Mecque qui menait une vie ascétique et portait les vêtements les plus simples. Ainsi, les compagnons peuvent être considérés comme des martyrs dans la cause d’Allah. Pour eux, il a été décrété que le paradis était à l’ombre des épées. »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Considérez l’état des compagnons : lorsqu’ils ont été confrontés à des moments difficiles, ils ont sacrifié tout ce qu’ils avaient dans le chemin d’Allah. Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) a été le premier à revêtir l’habit de la pauvreté (c’est-à-dire qu’il a apporté tout ce qu’il possédait et qu’il ne portait qu’une couverture.) Mais comment Allah l’a-t-il récompensé pour cette action ? C’est lui qui est devenu le tout premier Calife. Seule pareille richesse sera utile pour gagner le vrai mérite, la bonté et le plaisir spirituel. En bref, le véritable mérite est d’accomplir ces œuvres pieuses en premier.

    Par conséquent, pour être béni du vrai mérite, de la bonté et du plaisir spirituel, la seule richesse utile est celle dépensée dans la voie de Dieu. »

    Incha Allah, je présenterai les récits restants à l’avenir.


    (Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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    Abou Bakr, premier Calife de l’Islam https://islam-ahmadiyya.org/abou-bakr-premier-calife-de-lislam/ Thu, 24 Nov 2022 11:52:53 +0000 https://islam-ahmadiyya.org/?p=3432
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  • Sermon du vendredi 18 novembre 2022, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

    J’évoquais la biographie et les événements de la vie du Calife Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.). [J’avais] déjà décrit le statut d’Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) aux yeux du Saint Prophète (s.a.w.). D’autres récits seront présentés à ce propos grâce auxquels l’on comprendra que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) souhaitait le nommer comme son successeur. Voire, il a indiqué qu’Allah nommerait Abou Bakr (r.a.) comme son Calife et successeur après lui.

    ‘Aïcha relate : « Le Messager d’Allah (s.a.w.) m’a dit pendant sa maladie : « Fais venir Abou Bakr (r.a.) et ton frère afin que je puisse écrire un texte. J’ai peur qu’untel n’émette un souhait ou ne dise : « Je mérite davantage [ce poste] ». Or, Allah et les croyants renieront toute personne autre qu’Abou Bakr (r.a.). »

    En d’autres termes, si quelqu’un d’autre se proclame successeur, il sera rejeté et Abou Bakr (r.a.) le sera proclamé.

    Houdhayfah Ibn Al-Yamân rapporte : « Le Messager d’Allah (s.a.w.) a dit : « Je ne sais combien de temps je vais rester parmi vous. Suivez-moi et ceux qui me suivent. » Il faisait référence à Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar (r.a.).

    Abou Hourayrah (r.a.) disait : « J’avais entendu l’Envoyé d’Allah (s.a.w) dire : « J’étais endormi et je me suis vu à coté d’un puits sur lequel se trouvait un seau. J’ai puisé de l’eau de ce puits autant qu’Allah l’a voulu. Ensuite, Ibn Abi Qouhafa l’a pris et en a tiré un seau ou deux seaux d’eau. Il y avait une certaine faiblesse dans ses efforts. Allah lui pardonnera en couvrant cette faiblesse. Ensuite, ce seau s’est transformé en une grande outre en cuir et Ibn Al-Khattâb l’a pris. Je n’ai vu aucune force accomplir un travail aussi incroyable qu’Oumar. Il a puisé tant d’eau que les gens ont été satisfaits et sont rentrés chez eux. » Autrement dit, il a indiqué qu’Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar seraient ses successeurs après lui.

    En citant d’autres compagnons, j’ai déjà présenté les détails sur le comportement d’Abou Bakr (r.a.) et de ses vertus lors de l’incident de la Calomnie. Ici je ne présente qu’une courte partie : cette accusation portée contre ‘Aïcha était une montagne écrasante. Mais ce récit démontre aussi que l’amour et le respect de ses parents à l’égard du Messager d’Allah (s.a.w.) étaient plus forts que l’amour qu’ils ressentaient pour leur fille. Durant toute cette période, ils ont gardé leur fille dans l’état dans lequel le Saint Prophète (s.a.w.) a jugé approprié de la garder. Tant et si bien que lorsqu’Aïcha était retournée chez ses parents, Abou Bakr (r.a.) l’a renvoyée chez elle immédiatement.

    Selon le recueil d’Al-Boukhari, lors de l’incident de la calomnie, ‘Aïcha a visité la maison de ses parents accompagnée d’un serviteur avec la permission du Prophète. ‘Aïcha raconte : « Je suis entrée dans la maison et j’ai trouvé ma mère, Oumm Roummân, au rez-de-chaussée et Abou Bakr (r.a.) dans la chambre à l’étage. Il lisait le Coran. Ma mère a dit : « Ma chère fille, pourquoi es-tu venue ? » Je lui ai raconté l’incident. J’ai constaté qu’elle n’était pas autant surprise que moi. Je pensais qu’elle serait bouleversée après avoir entendu l’incident. Ma mère m’a dit : « Ô ma chère fille ! N’accorde aucune importance à ce ragot contre toi. Car, par Allah, toute femme charmante aimée de son mari et qui a des coépouses est calomniée. »

    ‘Aïcha ajoute : « J’ai constaté que cela n’a pas eu le même effet sur elle que sur moi. J’ai demandé : « Est-ce que mon père est au courant ? » Elle a répondu : « Oui. » « Et le Messager d’Allah ? Est-il au courant ? » Ma mère a répondu : « Oui ! Le Messager d’Allah (s.a.w.) le sait aussi. » ‘Aïcha déclare : « Sur ce, mes larmes ont commencé à couler et j’ai commencé à sangloter. Abou Bakr (r.a.) a entendu ma voix tandis qu’il récitait le Coran dans la chambre à l’étage. Il est descendu et a demandé à ma mère ce qui m’était arrivé. Ma mère a répondu : « Elle a su ce qu’on colporte à son sujet. »

    Des larmes ont coulé des yeux d’Abou Bakr (r.a.) et il a dit : « Ma chère fille ! Je te demande de rentrer chez toi. » Je suis alors rentrée, dit ‘Aïcha.

    Hazrat Mouslih Maw’oud a décrit cette conspiration odieuse et les excellences d’Abou Bakr (r.a.) lors de l’incident de la calomnie :

    « Nous devons demander : « La diffamation de quels individus profiterait-elle aux hypocrites ou à leurs dirigeants ? Et par l’entremise de quels individus les hypocrites auraient-ils pu exprimer leur inimitié ? » En accusant ‘Aïcha, on s’attaquait à deux personnes : le Saint Prophète (s.a.w.) et Abou Bakr (r.a.). Car elle était l’épouse de l’un et la fille de l’autre. La diffamation de ces deux individus pouvait être bénéfique à certaines personnes politiquement, économiquement ou dans leur rivalité. Ou l’on peut dire que les objectifs de certains étaient associés à leur diffamation. Sinon, la diffamation d’Aïcha n’aurait profité à personne : tout au plus à ses coépouses. C’est-à-dire les autres épouses du Saint Prophète (s.a.w.). On pourrait supposer que peut-être les coépouses d’Aïcha auraient joué un rôle dans cette affaire afin de la discréditer aux yeux du Saint Prophète (s.a.w.) et de se promouvoir. Mais l’histoire témoigne que les coépouses d’Aïcha n’ont pris aucune part dans cette affaire. ‘Aïcha déclare que Zaynab était sa rivale et son adversaire parmi les épouses du Saint Prophète. Aucune autre n’était considérée sa rivale en dehors d’elle. Or ‘Aïcha déclare : « Je ne pourrai jamais oublier la gentillesse de Zaynab. C’était elle qui m’avait défendue le plus vigoureusement quand on m’avait accusée. »

    Ainsi donc, seules les coépouses d’Aïcha pouvaient nourrir de l’inimitié à son égard. Elles auraient pu y prendre part si elles le souhaitaient afin de discréditer ‘Aïcha aux yeux du Saint Prophète (s.a.w.) et afin de se promouvoir à ses yeux. Mais l’histoire prouve qu’elles n’ont joué aucun rôle à cet égard. Chacune d’entre elles qu’on interrogeait louait ‘Aïcha.

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a évoqué cette affaire à une autre de ses épouses et celle-ci a déclaré : « Je n’ai vu rien que du bien en ‘Aïcha. » Si les seules qui auraient pu exprimer leur inimitié à l’égard d’Aïcha étaient ses coépouses, elles n’ont joué aucun rôle à cet égard.

    De même, il n’y a aucune raison que les hommes soient hostiles aux femmes. Ainsi, l’accusation portée contre ‘Aïcha avait pour cause l’inimitié envers le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ou envers Abou Bakr (r.a.). Les accusateurs ne pouvaient pas arracher au Saint Prophète (s.a.w.) le statut qu’il détenait. Ils craignaient de ne pas atteindre leur objectif même après le départ de l’Envoyé d’Allah (s.a.w). Ils avaient constaté que c’était Abou Bakr (r.a.) qui méritait le statut de Calife après lui.

    En réalisant ce danger, ils ont accusé Aïcha, afin de la discréditer aux yeux du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et que par conséquent Abou Bakr (r.a.) perde le statut qu’il avait aux yeux des musulmans. Et afin que par dépit ils cessent de le respecter. Ainsi, il serait impossible pour Abou Bakr (r.a.) d’être élu Calife après le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

    De même, à l’époque du Premier Calife (de la communauté Ahmadiyya) les Paighamis n’ont cessé de me critiquer et ont tenté de me discréditer. C’est la raison pour laquelle Dieu a mentionné le califat après l’incident de la calomnie contre ‘Aïcha.

    Selon les hadiths, les Compagnons disaient entre eux que c’était Abou Bakr (r.a.) qui était le plus éminent après le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

    Il est mentionné dans les hadiths qu’une fois, un individu a dit au Saint Prophète (s.a.w.) : « Ô Messager d’Allah ! Accordez-moi telle chose. » Il a répondu : « Pas maintenant, revient plus tard. » Il s’agissait d’un Bédouin qui ignorait les règles de la civilité. Il a déclaré sans hésiter : « Vous êtes humain, après tout. Que dois-je faire si vous mourrez d’ici là ? » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « Si je ne suis plus là, vas voir Abou Bakr (r.a.), il comblera tes besoins. » De même, selon les hadiths le Saint Prophète (s.a.w.) a dit une fois à ‘Aïcha : « Ô ‘Aïcha ! Je souhaitais nommer Abou Bakr (r.a.) après moi, mais je sais qu’Allah et les croyants ne seront satisfaits de personne hormis lui. C’est pour cette raison que je ne me suis pas prononcé à ce propos. »

    Par conséquent, les compagnons savaient tout naturellement qu’Abou Bakr (r.a.) était le plus éminent après le Saint Prophète (s.a.w.) et qu’il était éligible à devenir son Calife. La vie mecquoise était telle qu’il n’y avait pas question de gouvernement ou de sa gestion. Mais après l’arrivée du Saint Prophète (s.a.w.) à Médine, l’État a été établi ; et tout naturellement les hypocrites se sont posé des questions à ce propos, car nombre de leurs espoirs ont été anéantis en raison de son arrivée à Médine. Quand ‘Abdoullah Ibn Oubay Ibn Saloul a constaté que les possibilités pour lui de devenir roi disparaissaient, il était furieux. Quoiqu’en apparence il avait rejoint les musulmans, il n’a pas cessé de nuire à l’islam. Étant donné qu’il ne pouvait plus rien faire, son unique désir était de devenir roi de Médine après la mort du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Or, dès que l’État a été établi parmi les musulmans et qu’ils ont vu un système nouveau, ils ont commencé à interroger le Saint Prophète (s.a.w.) au sujet du mode de gestion de l’État islamique. Notamment, qu’adviendra-t-il de l’islam après lui et que doivent faire les musulmans à ce sujet ? Quand ‘Abdoullah Ibn Oubay Ibn Saloul a vu cette situation, il a eu peur de n’avoir aucune part dans l’État islamique qui sera établi après le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Cela signifiait qu’Abdoullah n’aurait aucun rôle, en effet. Il voulait changer cette situation. Quand il y a réfléchi, il a constaté que c’est Abou Bakr (r.a.) qui pourra maintenir l’État sur des principes islamiques. C’est vers lui que se tournent les musulmans après le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : c’est-à-dire vers Abou Bakr (r.a.). Ils le considèrent le plus honorable. Par conséquent, son recours a été de diffamer Abou Bakr (r.a.) et de le discréditer aux yeux du peuple et aussi aux yeux du Saint Prophète lui-même. Le fait qu’Aïcha ait été laissée derrière lors d’une bataille lui a offert l’occasion d’entreprendre son vil dessein. Cet odieux personnage a porté une sale accusation contre ‘Aïcha, accusation mentionnée dans le Saint Coran et détaillée dans les hadiths. L’intention d’Abdoullah Ibn Oubay Ibn Saloul était d’humilier Abou Bakr (r.a.) aux yeux du peuple, de nuire à sa relation avec le Saint Prophète (s.a.w.) et de porter un coup à ce système, dont l’établissement lui paraissait inévitable et dont l’établissement détruirait ses espoirs. ‘Abdoullah Ibn Oubay Ibn Saloul n’était pas le seul à rêver de régner après le Messager d’Allah (s.a.w.) : d’autres individus souffraient également de cette maladie. L’hypocrite considère que sa propre mort est lointaine et spécule sur la mort des autres. C’est pourquoi ‘Abdoullah Ibn Oubay Ibn Saloul considérait lui aussi que sa mort était lointaine et il ignorait qu’il mourrait du vivant même du Saint Prophète. Il avait l’habitude de spéculer que si le Saint Prophète (s.a.w.) mourait, il deviendrait le roi d’Arabie. Mais il a constaté que la vertu, la piété et la magnanimité d’Abou Bakr (r.a.) étaient reconnues par les musulmans. Quand le Saint Prophète (s.a.w.) ne venait pas diriger la prière, Abou Bakr le faisait à sa place. Si les musulmans n’avaient pas la possibilité de demander une fatwa au Saint Prophète (s.a.w.), ils se tournaient vers Abou Bakr (r.a.). Face à ce constat, ‘Abdoullah Ibn Oubay Ibn Saloul, qui espérait devenir roi plus tard, était très inquiet et voulait y remédier.

    Afin de résoudre cette affaire et de porter atteinte à la renommée d’Abou Bakr (r.a.) et sa grandeur aux yeux des musulmans, il a accusé ‘Aïcha afin que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ressente de la haine à l’égard d’Aïcha et d’amoindrir, en conséquence, l’honneur dont jouissait Abou Bakr (r.a.) aux yeux du Prophète et des musulmans et ce afin de détruire toute possibilité qu’il soit élu Calife par la suite. Allah a mentionné ce sujet dans le Saint Coran en ces termes :

    إِنَّ الَّذِينَ جَاءُوا بِالْإِفْكِ عُصْبَةٌ مِنْكُمْ

    Ceux qui ont accusé ‘Aïcha (r.a.) sont un groupe d’entre vous les musulmans.

    Mais Allah ajoute :

    لَا تَحْسَبُوهُ شَرًّا لَكُمْ بَلْ هُوَ خَيْرٌ لَكُمْ

    Ne croyez pas que cette accusation produira un résultat négatif : elle favorisera, au contraire, votre progrès et votre amélioration.

    Allah affirme : Je vous présente ici le principe concernant le califat. Les hypocrites peuvent remuer ciel et terre : ils échoueront et Nous établirons le califat car celui-ci fait partie du prophétat et est un moyen de protéger la lumière divine.

    Hazrat Mouslih Maw’oud déclare : « Voyez comment le même sujet est mentionné du début de la sourate Al-Nour jusqu’à sa fin. D’abord, [Dieu a] mentionné l’accusation portée contre ‘Aïcha. Le but principal de cette accusation était d’humilier Abou Bakr (r.a.) et de nuire à sa relation avec le Saint Prophète (s.a.w.) et de le déshonorer aux yeux des musulmans, afin qu’il ne puisse devenir Calife après le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). En effet, ‘Abdoullah Ibn Oubay Ibn Saloul s’est rendu compte que c’est vers Abou Bakr (r.a.) que se tourneront les musulmans après le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Si le califat est établi par l’entremise d’Abou Bakr (r.a.), les rêves de royauté d’Abdoullah Ibn Oubay Ibn Saloul ne seront jamais réalisés. C’est pourquoi Allah a mentionné le califat après avoir évoqué cette accusation et a dit que le califat n’est pas une monarchie. Il est un moyen de maintenir la lumière divine. Par conséquent, Allah a gardé Son établissement entre Ses mains. Sa perte est la perte de la lumière de la prophétie et de la lumière de la divinité. Ainsi, Il établira définitivement cette lumière et Il ne permettra jamais que la monarchie soit établie [immédiatement] après la prophétie. Il élira Calife la personne de Son choix, car Il promet de prolonger le temps de la lumière en établissant non pas un mais plusieurs individus parmi les musulmans.

    Ce sujet est similaire à ce que le premier Calife disait : « Le califat n’est pas l’eau gazeuse de l’auberge du coin que n’importe qui peut boire. »

    [Dieu] a aussi déclaré : « Vous pouvez porter votre accusation si vous le souhaitez. Vous ne pourrez ni effacer le califat ni priver Abou Bakr (r.a.) du califat parce que le califat est une lumière. Il est une source de la lumière d’Allah : l’homme ne pourra pas l’effacer de ses propres mains. »

    Ensuite Dieu annonce que cette lumière du califat se trouve également dans quelques maisons et aucun être humain ne peut empêcher l’apparition de cette lumière par ses efforts et ses subterfuges. »

    [C’était là] une partie d’un sermon de Hazrat Mouslih Maw’oud sur le califat. On en déduit la position du Saint Prophète et l’action d’Allah : notamment que le califat a été établi immédiatement après le prophétat, en parfait accord avec les prophéties du Saint Prophète (s.a.w.).

    La monarchie quant à elle a été établie plus tard. Ensuite, conformément à la promesse d’Allah, ce système a été établi à nouveau par l’entremise du Messie Promis (a.s.).

    Voici un récit sur le renoncement et l’humilité d’Abou Bakr (r.a.). Sa’id Ibn Al-Mousayyib relate : « Le Prophète d’Allah (s.a.w.) était assis dans une réunion avec certains de ses compagnons quand un individu s’est disputé avec Abou Bakr (r.a.) et a heurté ses sentiments ; mais Abou Bakr (r.a.) est demeuré silencieux. L’individu l’a attaqué une deuxième fois, mais Abou Bakr (r.a.) est de nouveau resté silencieux. Quand il s’est attaqué à lui la troisième fois, Abou Bakr (r.a.) a riposté. Sur ce, le Prophète (s.a.w.) s’est levé. Abou Bakr (r.a.) a demandé : « Messager d’Allah ! Seriez-vous fâché contre moi ? » Le Saint Prophète (s.a.w.) a répondu : « Un ange est descendu du ciel pour nier ce qu’il disait contre toi. Quand tu as répliqué, Satan est venu et je ne peux m’asseoir là où il se trouve. »

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Ô Abou Bakr (r.a.) ! Trois choses sont vraies. Si un serviteur est lésé par quelque chose mais il ferme les yeux dessus simplement pour l’amour d’Allah, Allah l’honore de Son aide. Allah augmente les biens de celui qui ouvre la porte d’une œuvre charitable avec l’intention de respecter les liens de parenté. Troisièmement, Allah réduit [les biens] de celui qui a recours à la mendicité avec l’intention d’accroître sa richesse. »

    Le Messie Promis (a.s.) a décrit les qualités du Calife Abou Bakr (r.a.) en ces termes :

    « Il (r.a.) possédait la Ma’rifah parfaite, il était un gnostique ; il avait une nature très douce, très bienveillante, il était plus des humbles, très indulgent et pardonnant. Il incarnait la compassion et la miséricorde. Il était connu pour la lumière de son visage. Il avait une relation très proche avec le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et son âme était liée à celle du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il était recouvert de la même la lumière qui couvrait son maître. Il était caché sous l’ombre subtile [née] de la lumière du Messager d’Allah (s.a.w.) et sous sa grande bonté. Il s’était distingué de tous dans sa compréhension du Coran et dans son amour pour le Chef des Prophète, la fierté de toute l’humanité.

    Quand la vie de l’Au-delà et les secrets divins ont été révélés à l’Envoyé d’Allah (s.a.w), Abou Bakr (r.a.) a brisé toutes ses relations mondaines et, mettant de côté tout attachement physique, il s’est paré de la couleur de Son Bien-aimé. Il a renoncé à tous les désirs pour le seul Désiré et a débarrassé son âme de toute souillure physique et s’est paré de la couleur du vrai Dieu Unique, et s’est perdu dans la robe du Seigneur des mondes. Quand le véritable amour de Dieu s’est éveillé dans ses veines, dans les profondeurs de son cœur, dans chaque particule de son être, dans chacune de ses actions et paroles et dans ses moindres faits et gestes, il a porté le titre d’Al-Siddîq et il a reçu une connaissance abondante, fraîche et profonde de Dieu, le meilleur donateur de tous les donateurs. La vérité était une qualité inaltérable et une caractéristique naturelle chez lui. Les signes et les lumières de cette vérité se manifestaient en lui et dans chacun de ses mots, actions, mouvements, sens et émotions. Il a été inclus dans le groupe des bienheureux par le Seigneur des cieux et de la terre. Il était un reflet du Livre de la Prophétie et était le maître de la vertu et l’imam des jeunes hommes et il était l’une des personnes distinguées détenant le caractère des prophètes. Ne pensez pas que ces propos sont des exagérations de ma part ou une attitude apologétique ou indulgente, et ne croyez pas qu’il s’agit d’une expression de vénération. C’est en fait la vérité que le Seigneur Tout-Puissant m’a dévoilée. »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare que c’est Allah en personne Qui lui a directement révélé cette description, ces louanges, ces traits et ces vertus du Calife Abou Bakr.

    Ensuite, le Messie Promis (a.s.) déclare : « Abou Bakr (r.a.) avait une confiance entière au Seigneur des Mondes et accordait moins d’attention aux moyens [matériels]. Dans toutes ses manières, il était le reflet de notre Messager et Maître (s.a.w.). Il nourrissait une affinité éternelle avec l’Envoyé d’Allah (s.a.w), le meilleur de la création. C’est la raison pour laquelle il a acquis en peu de temps par son entremise ce que d’autres n’ont pas pu obtenir sur de longues périodes ou dans des contrées lointaines. »

    Abou Bakr (r.a.) faisait également partie des quatorze compagnons du Saint Prophète. ‘Ali Ibn Abi Talib a rapporté : « L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « En effet, chaque prophète a reçu sept nobles compagnons » ou il aurait dit simplement « compagnons » et « il m’en a été donné quatorze. »

    Nous avons demandé à ‘Ali : « Qui sont-ils ? Il a répondu : « Moi et mes deux fils, Ja’far, Hamzah, Abou Bakr (r.a.), ‘Oumar, Mous’ab Ibn ‘Oumayr, Bilal Salman, ‘Ammâr, Miqdâd, Houdhayfah et ‘Abdoullah Ibn Mas’oud. »

    Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) a également été nommé l’émir du Hajj par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qui l’a envoyé à La Mecque en l’an 9 de l’Hégire. Quand le Messager d’Allah (s.a.w.) est revenu de Tabouk, il avait l’intention d’accomplir le Hajj. On lui a dit que les idolâtres accomplissaient le Hajj avec les autres et qu’ils prononçaient des paroles polythéistes et faisaient le tour de la Ka’bah dans un état de nudité. Le Messager d’Allah (s.a.w.) a donc abandonné son intention d’accomplir le Hajj cette année-là. Il a envoyé Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) comme émir du Hajj. Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) a quitté Médine avec trois cents compagnons et le Prophète (s.a.w.) a envoyé avec eux vingt animaux sacrificiels, autour du cou desquels le Prophète (s.a.w.) a lui-même placé des symboles de sacrifice et qu’il a marqués. Abou Bakr (r.a.) a emmené quant à lui cinq animaux sacrificiels.

    Selon les récits, ‘Ali avait annoncé les tout premiers versets de la Sourate Barâ’ah (Al-Tawbah) lors du pèlerinage. J’ai déjà présenté des détails à ce propos en évoquant ‘Ali (r.a.) et Abou Bakr (r.a.) dans des précédents sermons.

    Lorsque la sourate Al-Tawbah a été révélée au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), il avait déjà envoyé Abou Bakr en le nommant émir du Hajj. On lui a suggéré d’envoyer cette sourate à Abou Bakr afin qu’il en fasse l’annonce lors du pèlerinage. Il a déclaré : « Seul un membre de ma famille pourra accomplir ce devoir en mon nom. » Il a fait venir ‘Ali et lui a dit : « Pars avec les premiers versets de la sourate Al-Tawbah et présente-les le jour de Minâ quand les gens seront réunis pour les sacrifices. Annonce qu’aucun mécréant n’entrera au Paradis et qu’aucun polythéiste n’aura le droit d’accomplir le pèlerinage après ce jour. Personne n’aura le droit d’accomplir le Tawâf (la circumambulation) nu. Et que l’Envoyé d’Allah respectera jusqu’à son terme tout pacte conclu avec autrui.

    ‘Ali est parti avec cet ordre. En chemin, il a rencontré Abou Bakr (r.a.). Quand Abou Bakr a vu ‘Ali, il lui a demandé : « Est-ce que [le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.)] vous a nommé émir ou est-ce que vous serez mon subordonné ? »

    ‘Ali a répondu : « Je serai votre subalterne, mais je présenterai ces versets. » Tous deux sont partis. Abou Bakr a géré le pèlerinage et les Arabes ont campé cette année-là au même endroit qu’ils campaient à l’époque de l’ignorance. Le jour du sacrifice, ‘Ali s’est mis debout et a présenté l’annonce du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

    Comme je l’ai dit, j’avais présenté des détails à ce propos plus tôt.

    Incha Allah, je présenterai d’autres [récits] sur Abou Bakr (r.a.).

    Pour l’instant je souhaite mentionner quelques personnes qui sont décédées récemment.

    Le premier est Muhammad Dawood Zafar Sahib qui servait comme missionnaire ici au Royaume-Uni au sein de la Raqeem Press. Il était le fils de Chaudhry Muhammad Yusuf Sahib. Il est décédé le 16 novembre à l’âge de 48 ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons.

    Sa dépouille est présente. Incha Allah, après les prières du vendredi, je dirigerai sa prière funéraire. En 1998, il a terminé son cursus de Shahid à la Jamia Ahmadiyya de Rabwah. Ensuite il a servi en sa capacité de missionnaire dans différents endroits. Il est venu en Royaume-Uni en 2001, où il a été affecté à la Raqeem Press à Islamabad. Il a servi avec beaucoup d’enthousiasme. Il y avait un lien profond avec le califat. Quand il était à Islamabad, il a également servi comme président de la Jama’at d’Islamabad pendant un certain temps. Il eut également le privilège d’accomplir la ‘Oumrah.

    Le défunt était par ailleurs Moussi. Outre ses parents et sa femme, il laisse dans le deuil trois fils et une fille. Son père, Chaudhry Yusuf Sahib, déclare : « Quand j’ai encouragé Dawood à devenir un missionnaire, il a exaucé mon souhait. Certaines personnes lui ont dit de poursuivre des études mondaines au lieu de devenir missionnaire, car ainsi il pourrait obtenir un meilleur emploi et améliorer les conditions financières de sa famille. Mais Dawood a rejeté de telles suggestions. Il a exécuté son Waqf avec une dévotion indéfectible depuis qu’il a passé ses examens de Shahid à la Jamia jusqu’à sa mort. Il était un fils très obéissant. Il acceptait tout ce que je lui disais et n’a jamais refusé de le faire. Il a toujours tenté de me soulager. Malgré des difficultés financières, il n’a jamais songé à quitter son Waqf. Pendant ses études à la Jamia Ahmadiyya, si le pneu de son vélo était crevé, il n’y avait pas d’argent pour le réparer. Il gonflait son pneu chez lui et arrivait à atteindre la Jamia et en faisait de même sur le chemin du retour. Il ne s’est jamais plaint. Il obéissait au Calife de l’époque et comprenait ses intentions. »

    Mme Mubarika, son épouse, déclare : « Nous avons vécu ensemble vingt-deux ans. Il avait un cœur très doux, il était diligent ; il avait une grande confiance en Dieu et servait tout le monde de manière désintéressée. Durant notre vie, en de nombreuses occasions certaines choses semblaient impossibles : quand je me demandais comment cela se ferait, il me disait de placer ma confiance en Allah et que tout irait bien. Par la grâce d’Allah, il en a été ainsi. Il conseillait toujours les enfants d’être bienveillants envers tout le monde et de ne causer aucun tort à quiconque. Il disait souvent à ses enfants : « Je suis ce que je suis aujourd’hui en raison de ma relation avec le Califat et la Jama’at. Qu’Allah m’aide à remplir correctement mes devoirs envers mon waqf ! » Tel était son désir. Darmana, sa fille aînée, déclare : « Il nous demandait une seule chose : être de bons musulmans ahmadis, de prendre soin des gens autour de nous et de ne jamais nuire à personne. »

    Rohan, son fils aîné, déclare : « Mon père était très soucieux de notre formation spirituelle. Chaque fois que nous posions une question, lui, étant missionnaire, tentait d’y répondre à la lumière de l’enseignement coranique et de l’aspect religieux. »

    Fouad Dawood est son fils qui a quinze ans. Il déclare : « Durant les derniers jours de sa maladie – il était atteint de cancer et sa condition s’était aggravée durant ces derniers jours – il m’a dit : « Je voulais te voir vivre une belle vie, mais mon Dieu a décidé autre chose. Je suis toutefois satisfait de Son décret. »

    Il a toujours conseillé aux enfants à être liés à la Jama’at et au Califat.

    Qu’Allah leur permette de suivre ses conseils et qu’Il accepte ses supplications en leur faveur.

    Tout le monde, les Wâqifîn, ses connaissances et les missionnaires, ont écrit en général, qu’il était toujours de bonne humeur, engageant, doté d’une personnalité charmante et apprécié de tous. Il était doué en informatique et dans l’art, dans le cadre de son métier. Il était missionnaire, mais était très bon dans les travaux techniques et dans l’édition. Il a accompli un excellent travail à la Raqeem Press. Il a eu une bonne occasion d’utiliser son talent. Il a toujours considéré le service communautaire comme une grâce divine.

    Un parent a également écrit que le défunt aidait les autres très discrètement. Il avait l’habitude de donner discrètement de l’aide financière aux proches dans le besoin. Qu’Allah lui accorde Son pardon et Sa miséricorde. Qu’Il accorde patience et constance à ses enfants et qu’ils puissent perpétuer ses bonnes œuvres. Qu’Allah accorde aussi la patience à ses parents.

    Je dirigerai également la prière funéraire de deux autres personnes en l’absence de leurs dépouilles.

    La première défunte se nomme Rouqqaya Shamim Bushra qui était l’épouse de feu Moukarram Ilahi Zafar Saheb, l’ancien missionnaire d’Espagne. Elle est décédée récemment. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. La défunte est née à Qadian en 1932. Par la grâce d’Allah elle était une Moussia. Elle a servi en tant que présidente de la Lajna Ima’illah d’Espagne pendant de nombreuses années. Elle a trois fils et trois filles. L’un de ses petits-fils est un Wâqif-e-Naw et un Wâqif-e-Zindagi : il se nomme Ata Al Munim Tariq : il est le responsable du bureau hispanique central.

    Sa petite-fille est également mariée à un missionnaire. Ses deux fils servent eux aussi la religion par la grâce d’Allah. Un de ses fils aînés est en outre le Naïb Amir.

    Le grand-père de Mme Rouqqaya Shamim Bushra, Maulvi Fakhr Deen Sahib et sa grand-mère, Bibi Sahiba, étaient originaires de Bhera. Ils s’étaient établis à Qadian après avoir prêté allégeance à l’époque du Messie Promis (a.s.). Son oncle maternel était Bhai Abdul Rahim Sahib : il était originaire d’Ajmer. Au début, il appartenait à la religion sikhe. Il a pu prêter allégeance aux mains du Messie Promis (a.s.) et s’est rendu à Qadian pour étudier après le serment d’allégeance. Donc les grands-parents maternels et paternels étaient des Compagnons du Messie Promis (a.s.).

    Le fils de la défunte écrit que celle-ci avait un attachement particulier pour l’ouvrage Da’wat-ul-Amîr. Elle l’a lu plusieurs fois et disait que ses nombreux doutes ont été dissipés après la lecture de ce livre. Dès l’âge de douze ans, elle avait une grande dévotion dans son cœur pour la Salât. Elle avait l’habitude de prier qu’Allah la guide sur les voies de la foi et sur le droit chemin. Elle était très vigilante quant au port du voile. Elle était un exemple pour d’autres femmes de la Jama’at. Elle avait de la compassion pour les malades et les nécessiteux. Elle était prête à les aider de toutes les manières possibles.

    Quand elle est arrivée en Espagne avec Maulana Sahib au début de cette époque, elle a dû faire face à de nombreuses difficultés. Souvent, la police détenait Maulana Sahib, son mari, en raison de ses prédications ou la police perquisitionnait sa maison pour chercher des preuves d’activités de prédication. Mais par la grâce d’Allah, à l’instar de son mari, la défunte était ferme dans sa conviction qu’Allah les aiderait éventuellement et qu’Il enlèverait toutes les difficultés.

    Quand feu le troisième Calife (rh) a demandé à Maulana Sahib de chercher un endroit approprié pour construire une mosquée à Cordoue, la défunte a offert toutes sortes de soutien, écrit son fils. Quand la construction de la mosquée Basharat a débuté, elle accompagnait quotidiennement son mari en bus de Cordoue à Pedroabad pour superviser l’avancement des travaux de construction. Elle avait l’habitude de tenir les registres de toutes les dépenses. Elle a travaillé sur la construction de la mosquée en tant que comptable.

    Fazl Elahi Qamar, le fils de la défunte déclare : « Notre mère a toujours tenu en tête les conseils du Mouslih Maw’oud (ra). Il disait : « N’oubliez pas vos devoirs et donnez des conseils à votre mari. Vous partez dans un pays où vous ne devez pas rendre votre mari paresseux dans la prédication mais plus actif. Vous aurez beaucoup de temps pour être ensemble après la mort. Vous devez tirer le meilleur parti de votre temps en travaillant durant cette existence. »

    En tout cas, elle a suivi ces conseils en toutes circonstances. Quelle que soit la situation, elle a œuvré avec patience et courage en gardant à l’esprit l’agrément d’Allah. Les premiers jours ont été très difficiles mais elle les a aussi endurés patiemment et mettait toujours la religion avant le monde.

    En suivant les conseils du Mouslih Maw’oud (ra) elle a établi un modèle islamique dans un pays européen où, à un moment donné, même mentionner le nom de l’islam était considéré comme un crime. Elle a joué un rôle de premier plan dans la diffusion du message de l’Ahmadiyya en Espagne.

    Qu’Allah lui accorde Son pardon et Sa miséricorde et qu’Il élève son rang. Que ses enfants puissent perpétuer ses bonnes actions.

    La troisième défunte se nomme Madame Tahira Hanif : elle était la fille de Syed Zainul Abidin Waliullah Shah Sahib et le mari de feu Mirza Hanif Ahmad Sahib qui était le fils de Khalîfat-oul-Massîh Al-Thâni. Elle est décédée ces derniers jours. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons.

    Par la grâce d’Allah, elle était Moussia. Comme je l’ai dit, elle était la belle-fille de Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) et était ma tante maternelle. Elle est née à Qadian en 1936. Son père était Syed Zainul Abidin Waliullah Shah Sahib, comme je l’ai dit. Il est l’auteur d’un commentaire d’Al-Bukhārī en de nombreux volumes : il était en effet un grand érudit. Il avait vécu dans des pays arabes. La mère de la défunte était Syeda Sayyarah Sahiba. Elle était originaire de Damas et d’origine arabe.

    La famille de la défunte a connu l’Ahmadiyya par l’entremise de Dr Syed Abdul Sattar Shah Sahib, son grand-père paternel, qui a prêté allégeance au Messie Promis (a.s.) en 1901. Allah a guidé tous les membres de sa famille, grands et petits à travers les rêves et a fortifié leur foi. Le Dr Syed Abdul Sattar Shah Sahib était le grand-père maternel de Khalîfat-oul-Massîh IV. La défunte était donc sa cousine. De 1972 à 1990, Tahira Sahiba a occupé le poste de secrétaire à la réforme et à l’orientation au sein de la Lajna Ima’illah de Rabwah. Elle a aussi passé quelques années en Sierra Leone avec son mari qui est Wâqif-e-Zindagi. Allah lui a accordé trois filles et un fils.

    Sa fille, Amatul Momin, dit : « Hormis les cinq prières quotidiennes, notre mère était aussi régulière dans ses prières de Tahajjoud, le jeûne et la récitation du Saint Coran. Voire, elle accomplissait aussi régulièrement les prières d’Ichrâq. Elle ne déviait jamais de sa routine. Elle faisait tout avec amour et dévotion. Elle rendait culte avec beaucoup d’amour et de dévotion. »

    Sa fille déclare : « Je me demandais comment elle arrivait à accomplir ses autres travaux. Elle respectait les droits de sa belle-famille, de ses voisins ; elle s’occupait de mon père, se souciait de nos repas. L’hospitalité était aussi sa passion.

    Elle avait un énorme amour pour la Communauté et avait un lien sincère avec chaque Calife au cours de sa vie. Elle était extrêmement fidèle au califat. Elle serait particulièrement soucieuse de payer sa Wasiyyat. Elle conseillait toujours aux autres d’écrire à Sa Sainteté et elle disait qu’après avoir écrit au Calife de l’époque, on a un sentiment de sérénité. »

    Elle m’écrivait aussi régulièrement. En fait, après chaque sermon, je recevais ses lettres et elle exprimait ses pensées sur ses divers aspects et mentionnait les points qui lui plaisaient particulièrement.

    « Elle ne se plaignait jamais de personne et si jamais on prononçait de tels propos en notre présence, elle nous disait qu’il n’y avait pas besoin de s’engager dans pareilles conversations car elle a toujours trouvé que ces propos causaient de la perte et n’apportaient rien de bon.

    Comme je l’ai dit, elle avait un lien extraordinaire avec le califat. Elle s’occupait beaucoup des pauvres.

    Un certain Akhtar m’a écrit que leur père les avait abandonnés avec leur mère et que la défunte les avait accueillis chez elle et s’était occupé d’eux comme de ses propres enfants et avait pris soin de tous leurs besoins, y compris concernant leurs aliments, vêtements et études et ne les a pas laissés être affectés par leur situation.

    Qu’Allah lui accorde Son pardon et Sa miséricorde. Qu’Il lui donne une place parmi ses aînés et permettre à ses enfants de perpétuer ses bonnes actions.


    (Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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  • Sermon du vendredi 11 novembre 2022, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

    J’évoquais [le Calife] Abou Bakr (r.a.) et avais mentionné certains aspects de sa vie. Selon les récits, le Calife Abou Bakr (r.a.) était un expert en généalogie et il était aussi féru de poésie. Les rapports mentionnent qu’Abou Bakr (r.a.) avait, plus que les autres, une grande maîtrise de la généalogie arabe. Joubayr Ibn Mout’im, qui avait atteint la perfection dans cet art de la généalogie, a déclaré : « J’ai appris la science de la généalogie d’Abou Bakr (r.a.), en particulier celle de la lignée des Qouraychites, car il en détenait le plus grand savoir, en particulier des aspects positifs et négatifs de leur lignée. Or, Abou Bakr (r.a.) n’évoquait pas leurs défauts c’est pourquoi il était plus populaire parmi les Qouraychites qu’Aqîl Ibn Abi Tâlib. Après Abou Bakr (r.a.), ‘Aqîl était le mieux instruit en matière de la lignée des Qouraychites, de leurs ancêtres et de leurs bons et mauvais aspects. Or, ‘Aqil n’était pas apprécié des Qouraychites parce qu’il mentionnait également leurs défauts. ‘Aqil s’asseyait avec Abou Bakr (r.a.) dans la Mosquée Al-Nabawi pour acquérir des connaissances sur la généalogie [arabe] et les événements en Arabie.

    Selon les habitants de La Mecque, Abou Bakr (r.a.) était l’un des meilleurs des leurs. À chaque fois qu’ils rencontraient des difficultés, ils lui demandaient de l’aide.

    On rapporte donc qu’Abou Bakr (r.a.) détenait le plus grand savoir de la généalogie arabe, en particulier, celle des Qouraychites. Quand les poètes Qouraychites ont composé des vers satiriques sur le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), Hassân Ibn Thâbit a eu la tâche d’y répliquer en vers. Lorsque Hassân s’est présenté au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), celui-ci lui a dit : « Comment pourras-tu composer des vers satiriques sur les Qouraychites quand je suis moi-même un des leurs ? » A cela, Hassân a répondu : « Ô Envoyé d’Allah (s.a.w) ! Je vous en ferai sortir tout comme on fait sortir un cheveu de la farine ou du beurre. » Sur ce, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) lui a dit : « Va voir Abou Bakr (r.a.) et demande-lui à propos de la généalogie des Qouraychites. »

    Hassân déclare : « Avant de composer mes vers, je me présentai à Abou Bakr (r.a.). Il me guida au sujet des hommes et des femmes des Qouraychites. »

    Quand les vers de Hassân parvenaient à La Mecque, ses habitants disaient qu’ils étaient basés sur la direction et les conseils d’Abou Bakr (r.a.).

    Outre la science de la généalogie, Abou Bakr (r.a.) était aussi un éminent spécialiste dans l’histoire des batailles entre les Arabes. Même s’il n’était pas un poète, il était féru de poésie. Ses biographes débattent du fait qu’il avait composé ou non des vers. Selon certains biographes, il ne l’a pas fait : mais d’autres ont mentionné des vers qu’il aurait composés. De même, on a découvert un manuscrit de 25 poèmes du Calife Abou Bakr (r.a.) dans une bibliothèque turque. On dit en effet que ces vers auraient été composés par le Calife Abou Bakr (r.a.). Un auteur a déclaré qu’il avait su, par révélation divine, que ces vers avaient été composés par le Calife Abou Bakr (r.a.).

    Selon Al-Tabaqât d’Ibn Sa’d et Ibn Hichâm, le Calife Abou Bakr (r.a.) aurait composé des vers. Après le décès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et son inhumation, il aurait déclaré : « Ô yeux ! Pleurez après le décès du chef de ce monde et de l’Au-delà (s.a.w.) ! Que vos larmes ne tarissent jamais ! Ô yeux ! Pleurez après la mort du meilleur des Qouraychites, qui a été enseveli dans la soirée ! Que le Roi des rois, le Gardien des serviteurs et le Seigneur des adorateurs envoie Ses bénédictions et Ses salutations sur lui ! À quoi bon vivre après le départ de notre bien-aimé ? Que reste-t-il à orner après le départ de celui qui a orné le monde entier ? Tout comme nous étions ensemble dans la vie, je souhaitais que la mort nous prît ensemble ! »

    C’était là la traduction de ces vers.

    On dit que le Calife Abou Bakr (r.a.) était doté d’une fine intelligence. Abou Sa’îd Al-Khoudri a rapporté que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « Allah a offert à un serviteur de Dieu [le choix] entre le monde et ce qui est avec Allah. Le serviteur a préféré ce qui est avec Allah. » Sur ce, Abou Bakr (r.a.) s’est mis à pleurer. Je me suis dit : « Qu’est-ce qui fait pleurer ce vieil homme ? Allah l’Exalté a offert à un serviteur le droit d’aimer le monde ou ce qu’Il détient auprès de Lui. Il a choisi ce qui est avec Allah. Or, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était ce serviteur et Abou Bakr (r.a.) était le plus savant d’entre nous. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Ô Abou Bakr (r.a.) ! Ne pleure pas. En effet, Abou Bakr (r.a.) est celui qui me fait le plus de bien d’entre tous par sa compagnie et sa richesse. Si je devais choisir quelqu’un comme Khalîl de mon Oummah, j’aurais choisi Abou Bakr (r.a.). Mais c’est la fraternité et l’amour en islam [qui comptent]. Fermez toutes les portes ouvrant sur la mosquée, sauf celle d’Abou Bakr (r.a.). »

    J’ai déjà répété ce récit ici en référence à l’intelligence d’Abou Bakr (r.a.). Je l’avais cité dans le passé.

    Le Messie Promis (a.s.) a également présenté une explication au sujet des portes. J’en ferai mention plus loin. Le Mouslih Maw’oud (r.a.) évoqua le même incident et dit : « Une fois, durant ses derniers jours, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est adressé à ses Compagnons : « Ô gens ! Dieu a dit à l’un de ses serviteurs : « Je t’offre le choix de rester en ce monde si tu le souhaites ou de venir à Moi. » Ce serviteur a préféré la proximité de Dieu. » Abou Bakr (r.a.) a pleuré quand il a entendu cela du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). [Ce récit] évoque ‘Oumar : celui-ci a déclaré : « J’étais très en colère après l’avoir vu pleurer. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) relatait l’incident d’un serviteur à qui Allah avait permis de demeurer en ce monde ou de retourner vers Dieu. Il a préféré la proximité de Dieu. Pourquoi ce vieil homme pleure-t-il ? Mais Abou Bakr (r.a.) ne pouvait pas arrêter ses hoquets. En fin de compte le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit : « J’aime tellement Abou Bakr (r.a.) que s’il était permis de faire de quelqu’un d’autre un Khalîl en sus d’Allah, j’aurais choisi Abou Bakr (r.a.). » ‘Oumar déclare : « Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est décédé après quelques jours nous avons compris qu’Abou Bakr (r.a.) avait raison de pleurer et que notre colère était un signe de sottise. »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Abou Bakr (r.a.), avait reçu cette compréhension du Saint Coran. Il a commencé à pleurer quand l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a récité le verset :

    الْيَوْمَ أَكْمَلْتُ لَكُمْ دِينَكُمْ وَأَتْمَمْتُ عَلَيْكُمْ نِعْمَتِي

    Quelqu’un a demandé pourquoi ce vieillard pleurait. Il a répondu : « Je pouvais sentir la mort de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) de ce verset. Les Prophètes (paix soit sur eux) servent d’autorité. Un ouvrier qui a fini son travail, part de là. De même, quand les Prophètes ont terminé leurs œuvres, ils quittent ce monde. Après la révélation du verset :

    الْيَوْمَ أَكْمَلْتُ لَكُمْ دِينَكُمْ وَأَتْمَمْتُ عَلَيْكُمْ نِعْمَتِي

    Abou Bakr (r.a.) a compris qu’il s’agissait du dernier appel. Il en ressort clairement que la compréhension de Abou Bakr (r.a.) était très avancée. Selon les hadiths, [le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.)] aurait demandé qu’on fermât toutes les fenêtres ouvrant sur la mosquée. Le Messie Promis (a.s.) explique ici le sens de cet énoncé.

    Selon les hadiths, donc, [le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.)] aurait demandé qu’on fermât toutes les fenêtres ouvrant sur la mosquée hormis celle d’Abou Bakr (r.a.). En voici le sens caché : la mosquée représente la manifestation des secrets divins c’est pourquoi cette porte ne sera pas fermée sur Abou Bakr Siddiq (r.a.).

    La porte des mystères divins et de la sagesse divine sera pour toujours ouverte pour Abou Bakr Siddique (r.a.) et ce même par la suite.

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Les Prophètes (paix soit eux) usent de métaphores. Celui qui, à l’instar d’un mollah obtus, déclare qu’il faut tout prendre au sens littéral se trompe. Par exemple, la demande du Prophète Ibrahim (a.s) à son fils de changer son seuil ou les bracelets en or qu’avait vus le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ne devaient pas être pris au sens littéral : c’étaient des paroles métaphoriques. Ils s’y trouvaient d’autres réalités.

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « L’objet de cet énoncé est qu’Abou Bakr (r.a.) avait reçu la meilleure compréhension du Coran. C’est pourquoi il a tiré cette conclusion. » Il déclare : « Selon moi, même si ces significations étaient apparemment contradictoires, l’exigence de la piété et de l’honnêteté exigent qu’on accepte les propos d’Abou Bakr (r.a.) – c’est-à-dire que les gens croyaient en ses paroles – or il n’y a pas un seul mot du Saint Coran contraire au sens présenté par Abou Bakr (r.a.). »

    Il déclare : « Demandez aux Mollahs si Abou Bakr (r.a.) était sage ou non. N’était-il pas celui qu’on nommait Al-Siddîq ? N’était-il pas le tout premier Calife du Prophète d’Allah qui a rendu un grand service à l’islam en endiguant la vague dangereuse de l’apostasie ? Laissons [pour l’instant] ces points. Dites-moi pourquoi Abou Bakr (r.a.) a dû monter en chaire. La crainte de Dieu au cœur, dites-moi s’il souhaitait présenter un argument solide ou fallacieux en citant le verset « Mohammad n’est qu’un prophète et tous les prophètes avant lui sont morts ». Son argumentation était-elle si fallacieuse qu’un enfant pourrait dire que celui qui considère Jésus comme mort devient mécréant ? »

    Autrement dit, il a cité ce verset en guise de preuve solide : il n’a pas présenté de preuve fallacieuse.

    Ailleurs le Messie Promis (a.s.) a expliqué:

    «Le verset « Aujourd’hui J’ai parachevé votre religion » comprend deux aspects. Le premier est qu’Il vous a purifiés ; et la seconde est qu’Il a parachevé le livre. On dit que lorsque ce verset a été révélé, Abou Bakr (r.a.) a pleuré. Quelqu’un lui a demandé : « Pourquoi pleures-tu ? » Il a répondu : « Ce verset sent la mort du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Car il est établi qu’un travail accompli indique la mort. En ce monde, quand un travail est terminé l’équipage s’en va. »

    Quand l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a entendu l’histoire d’Abou Bakr (r.a.), il a déclaré : « Abou Bakr (r.a.) est le plus intelligent. » Il avait également déclaré qu’il aurait pris pour ami Abou Bakr (r.a.) si cela était permis en ce monde. Il a dit que la fenêtre d’Abou Bakr (r.a.) demeurera ouverte dans la mosquée et demandé qu’on ferme toutes les autres.

    On peut en demander la pertinence, notamment de le garder pour ami et de maintenir la fenêtre ouverte. Le Messie Promis (a.s.) en explique le bien-fondé. Il déclare : « Rappelez-vous que la mosquée est la maison de Dieu, la source de toute vérité et de tout savoir. Par conséquent, il a dit que la fenêtre intérieure d’Abou Bakr (r.a.) est de ce côté, donc cette fenêtre doit être maintenue ouverte. Cela ne signifie pas que d’autres compagnons en ont été privés. Il s’y trouvait parmi eux ceux doués d’une grande perspicacité : or Abou Bakr (r.a.) était le plus doué [d’entre tous]. Voire l’excellence d’Abou Bakr (r.a.) était en raison de sa perspicacité personnelle, qui a montré son exemple au début et aussi à la fin. Comme si l’existence d’Abou Bakr (r.a.) englobait la sagesse d’ici-bas et de l’Au-delà. »

    Ensuite, le Messie Promis (a.s.) explique : « Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) était des plus expérimentés et intelligents. Il a confronté nombre de situations complexes, il a participé à de nombreuses batailles, il a été témoin de des tactiques de guerre, il a foulé de nombreux déserts et [gravi de nombreuses] montagnes, il a pénétré sans hésiter en de nombreux lieux recelant la mort. Combien de chemins tortueux a-t-il redressés ! Il a avancé dans de nombreuses batailles et a mis fin à nombre de troubles. Combien de montures a-t-il amaigries lors de ses périples ? Il a parcouru de nombreuses étapes jusqu’à ce qu’il soit pétri d’expérience et de savoir. Il était patient face à la souffrance et était vigoureux. Allah l’a choisi pour la compagnie de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) afin de faire de lui le récipiendaire de Ses signes. Il l’a loué pour sa sincérité et sa fermeté. C’était un signe qu’il était le plus aimé du Messager d’Allah (s.a.w.). Il était pétri du levain de la liberté et la loyauté coulait dans ses veines. C’est pour cette raison qu’il a été choisi pour une affaire d’une énorme importance à un moment de grande peur. Allah est Omniscient et Très Sage. Toutes Ses œuvres sont à bon escient et Il fait couler l’eau de sa source au moment opportun. Ainsi, il a regardé le fils d’Abou Qouhafa et lui a accordé des faveurs spéciales et a fait de lui une personnalité unique en son temps. Allah s’est prononcé à son sujet et Il est le plus véridique :

    إِلَّا تَنْصُرُوهُ فَقَدْ نَصَرَهُ اللَّهُ إِذْ أَخْرَجَهُ الَّذِينَ كَفَرُوا ثَانِيَ اثْنَيْنِ إِذْ هُمَا فِي الْغَارِ إِذْ يَقُولُ لِصَاحِبِهِ لَا تَحْزَنْ إِنَّ اللَّهَ مَعَنَا فَأَنْزَلَ اللَّهُ سَكِينَتَهُ عَلَيْهِ وَأَيَّدَهُ بِجُنُودٍ لَمْ تَرَوْهَا وَجَعَلَ كَلِمَةَ الَّذِينَ كَفَرُوا السُّفْلَى وَكَلِمَةُ اللَّهِ هِيَ الْعُلْيَا وَاللَّهُ عَزِيزٌ حَكِيمٌ

    « Si vous ne lui venez pas en aide, alors sachez qu’Allah l’a aidé, même lorsque les mécréants l’ont chassé, et qu’il était l’un des deux quand ils étaient tous deux dans la grotte, quand il dit à son compagnon : « Ne t’afflige pas ; assurément Allah est avec nous. » Alors Allah fit descendre Sa paix sur lui, et envoya à son secours des troupes que vous n’avez pas vues, et Il abaissa la parole des mécréants, et il n’y a que la parole d’Allah qui soit suprême. Et Allah est Puissant, Sage. » (9 : 40)

    Le Calife Abou Bakr (r.a.) maîtrisait aussi l’art de l’interprétation des rêves. Il est dit qu’Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) était en cela un expert. Voire, il était celui qui maîtrisait le plus cette science. Même à l’époque bénie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) il en faisait les interprétations.

    L’Imam Muhammad Ibn Sirin déclare qu’Abou Bakr Siddiq (r.a.) était le plus grand interprète des rêves après le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). On présente les interprétations de certains des rêves par Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.).

    Ibn ‘Abbâs raconte qu’à l’occasion de son retour d’Ouhoud, un homme est venu voir l’Envoyé d’Allah (s.a.w) et a dit : « Ô Messager de Dieu ! J’ai vu dans un rêve un nuage d’où sortaient du beurre clarifié et du miel. Les gens en prenaient dans leurs mains, qui en grande quantité et qui en moins grande. J’ai vu une corde qui s’élevait vers le ciel et j’ai vu l’Envoyé d’Allah (s.a.w) la saisir et monter jusqu’au ciel par son entremise. Après cela, une autre personne l’a attrapée et elle est également montée. Ensuite, une deuxième personne a attrapé la corde et elle est montée. Par la suite, une troisième personne l’a attrapée et elle s’est brisée. On a relié les deux bouts de cordes pour lui et il est monté. »

    Abou Bakr (r.a.) a dit au Messager d’Allah (s.a.w.) : « Laissez-moi l’interpréter. » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « Fais-le ! » Alors, Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « Le nuage qui projette une ombre est l’islam, et le miel et le beurre clarifié qui en coulent est le Coran. Sa douceur et sa délicatesse, le miel et le beurre que les gens en retirent représentent ceux qui profiteront du Coran. C’est-à-dire ceux qui acquièrent plus ou moins la connaissance du Saint Coran. Et la corde qui monte au ciel est la vérité que vous suivez. Vous l’avez attrapé et avez été élevé par elle. Ensuite, un autre l’attrapera après vous et sera élevé par son entremise. Ensuite, une autre personne sera également élevée par elle et une autre de plus et elle sera coupée. Elle sera jointe pour lui et il sera exalté par elle. »

    L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « Tu as raison sur certains points et pas sur d’autres. » Abou Bakr (r.a.) a demandé : « Ô Messager d’Allah ! Je jure en votre nom ! Dites-moi où j’ai raison et où j’ai tort. »

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Abou Bakr (r.a.) ! Ne jure pas ! » C’est-à-dire qu’il ne souhaitait pas présenter l’interprétation exacte en ce moment-là. C’est pourquoi il lui a demandé de ne pas jurer. Les explications qu’il avait présentées suffisaient.

    Selon Ibn Chihâb, le Saint Prophète a vu un rêve et l’a relaté devant Abou Bakr (r.a.). L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « J’ai vu dans un rêve que toi et moi montions une échelle. J’ai avancé de deux marches et demie devant toi. » Abou Bakr (r.a.) a dit : « Il s’y trouve le bien, ô Messager d’Allah (s.a.w.) ! Allah vous gardera en vie jusqu’à ce que vous voyiez de vos yeux ce qui vous plaît et rafraîchit vos yeux. » Il a répété le même point trois fois. La troisième fois, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Ô Abou Bakr (r.a.) ! J’ai vu dans un rêve que toi et moi avons grimpé une échelle. J’ai avancé deux marches et demie avant toi. » Abou Bakr (r.a.) a dit : « Ô Messager d’Allah ! Allah vous élèvera vers Sa miséricorde et Son pardon, et je vivrai deux ans et demi après vous. »

    Abou Bakr (r.a.) a ainsi interprété ce rêve.

    ‘Aïcha (r.a.), l’épouse de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) raconte : « Dans un songe, j’ai vu trois lunes tomber dans ma chambre. J’ai raconté ce rêve à mon père Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.). » Quand l’Envoyé d’Allah (s.a.w) est décédé et qu’il a été enseveli dans la chambre d’Aïcha, Abou Bakr (r.a.) lui a dit : « C’est l’une de tes lunes ; et c’est la meilleure d’entre elles. »

    ‘Abd al-Rahman Ibn Abi Laila (r.a.) rapporte que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a dit : « J’ai vu un troupeau de chèvres noires me suivre et un troupeau de chèvres brunes derrière elles. » Sur ce, Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « Ô Messager d’Allah (s.a.w.) ! Les Arabes vous suivront et ensuite les non-Arabes les suivront. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit que l’ange a également donné la même interprétation. C’étaient là des récits sur les rêves.

    Il y a aussi la question du premier musulman parmi les hommes. On dit qu’Abou Bakr (r.a.) était le premier.

    ‘Ammar Ibn Yasir relate : « J’ai vu le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) quand il n’avait en sa compagnie que cinq esclaves, deux femmes et Abou Bakr Al-Siddîq. »

    Dans son ouvrage Sîrat Khâtam-un-Nabiyyine, Mirza Bashir Ahmad Sahib a présenté une note détaillée sur celui qui était le premier à accepter le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il explique : « Khadidja était la première à croire dans le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) quand celui-ci a lancé sa mission. Elle n’avait pas hésité un seul instant.

    Il existe des différences d’opinion entre les historiens sur le premier homme à avoir embrassé l’islam après Khadijah. Certains évoquent le nom d’Abou Bakr Ibn Abi Qouhâfa. D’autres mentionnent le nom d’Ali qui n’avait que dix ans à l’époque. D’aucuns mentionnent le nom de Zayd Ibn Hârithah, l’esclave affranchi du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Mais selon nous, ces débats n’ont pas lieu d’être. ‘Ali et Zayd était les membres de la famille du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et étaient comme ses enfants. Ils n’avaient même pas besoin d’annoncer verbalement qu’ils croyaient dans le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Ainsi, ce n’est pas la peine d’évoquer leurs noms dans ce contexte. Pour ce qui est du reste, selon l’opinion de la majorité, Abou Bakr était le premier à avoir embrassé l’islam. […] En raison de sa noblesse et de ses capacités, Abou Bakr (r.a.) était très honoré et respecté par les Qouraychites, et dans l’islam il a acquis un statut qu’aucun autre compagnon n’a atteint. Abou Bakr (r.a.) n’a pas, même un instant, douté de la revendication du Prophète et l’a acceptée instantanément. Ensuite, il a consacré tout son intérêt, toute sa vie et toute sa richesse au service de la religion apportée par le Saint Prophète. Abou Bakr (r.a.) était le plus cher parmi les compagnons du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Après la disparition du Saint Prophète, il devint son premier Calife. À l’époque de son califat, il a fourni la preuve de sa capacité inégalée. Sprenger, un orientaliste européen renommé, dit ceci concernant Abou Bakr (r.a.) : « La foi d’Abou Bakr est, à mon avis, la plus grande garantie de la sincérité de Muhammad au début de sa carrière. Même si Muhammad (s.a.w.) aurait pu se tromper, il n’a pas trompé les autres. Il se croyait sincèrement être l’Envoyé de Dieu. »

    Sir William Muir est également en parfait accord avec son point de vue. […] « Après Khadijah, Abou Bakr, ‘Ali et Zayd Ibn Haritha, cinq autres individus ont accepté l’islam, grâce à la prédication d’Abou Bakr (r.a.). Tous ces individus ont acquis une telle éminence et dignité en islam, qu’ils sont considérés comme les plus grands des compagnons. Voici leurs noms : ‘Outhman Ibn ‘Affan, ‘Abdour-Rahman Ibn ‘Awf, Sa’d Ibn Abi Waqqaṣ, Zoubayr Ibn Al-‘Awwam et Talhah Ibn ‘Oubaydillah. Tous ces cinq compagnons sont parmi Al-’Achrah al-Moubach-charah, c’est-à-dire parmi ces dix compagnons ayant reçu la bonne nouvelle du paradis de la langue bénie du Saint Prophète (s.a.w.) lui-même, et qui ont été considérés ses plus intimes compagnons et conseillers. »

    Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) conscientisait un jour les membres de la Jama’at concernant les sacrifices financiers et il a lié ce sujet avec l’incident suivant. Il déclare : « Le croyant n’a pas peur de tels appels, c’est-à-dire des appels financiers ou des appels aux sacrifices. Voire il est heureux et fier que cet appel lui soit parvenu en premier. Il n’a pas peur, mais en est fier. Il est reconnaissant envers Dieu et il sacrifie le plus dans Sa voie et atteint également le rang le plus élevé. Peut-on dire qu’Abou Bakr (r.a.) se demandait pourquoi il avait été le premier à consentir à ces sacrifices ou rendre ces services ? S’était-il demandé pourquoi il avait eu cette chance ? Il s’est placé volontairement en danger et a souffert dans le chemin de Dieu. C’est pourquoi il a obtenu un statut que même ‘Oumar n’a pu obtenir. Car celui qui croit le premier a la possibilité de faire des sacrifices en premier. Certes les dangers étaient toujours présents quand ‘Oumar a embrassé l’islam : on persécutait les musulmans, on les empêchaient de prier, les Compagnons étaient contraints à l’exil, la première migration vers l’Abyssinie était en cours et l’ère des progrès a débuté bien longtemps après sa conversion ; mais ‘Oumar (r.a.) n’a pas pu égaler Abou Bakr (r.a.) en raison de sa conversion précoce et des sacrifices auxquels il a pu consentir au tout début. Une fois, suite à un désaccord entre Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar (r.a.), l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « Abou Bakr (r.a.) a embrassé l’islam quand vous l’aviez rejeté. Quand vous vous opposiez à l’islam, il aidait l’islam. Pourquoi le faites-vous souffrir ? »

    Ainsi, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a témoigné de sa foi et de ses sacrifices précoces, bien qu’Oumar ait également souffert et consenti à des sacrifices.

    Abou Bakr (r.a.) était fier de cette avance. Peut-on dire qu’il aurait souhaité embrassé l’islam au moment de la conquête de La Mecque ? Au contraire, si le royaume du monde avait été placé devant lui, Abou Bakr (r.a.) l’aurait considéré une récompense très méprisable et ne l’aurait pas accepté. Voire en compensation pour ce statut il n’aurait même pas pris la peine de piétiner le royaume du monde. »

    C’était donc là la récompense de ses sacrifices et c’est ainsi qu’Allah récompense chacun selon son niveau.

    Voici les récits sur l’émancipation des esclaves. ‘Oumar (r.a.) avait l’habitude de dire : « Abou Bakr (r.a.) est notre chef et il a libéré notre chef, Bilal. »

    Au début de l’islam, Abou Bakr (r.a.) a libéré par ses moyens sept esclaves qui souffraient pour la cause d’Allah. Voici les noms de ces esclaves : Bilal (r.a.), ‘Âmir Ibn Fouhayra (r.a.), Zannirah (r.a.), Nahdiya (r.a.) et sa fille (r.a.), une esclave des Bani Mu’ammil et Oumm ‘Oumays.

    Les opposants de l’islam étaient également convaincus de la vertu et des excellences d’Abou Bakr (r.a.).

    Hazrat Mousleh Maw’oud (r.a.) déclare : « Toute La Mecque était l’obligée d’Abou Bakr. Il dépensait tout ce qu’il gagnait pour libérer des esclaves. Il était en train de quitter La Mecque quand il a rencontré un chef en chemin. Il lui a demandé : « Abou Bakr, où vas-tu ? » Il a répondu : « Je n’ai aucune protection dans cette ville. Je m’en vais ailleurs. » Le chef a commenté : « Si un homme bon comme toi abandonne la ville, celle-ci sera ruinée. Je t’accorde ma protection. Ne pars pas ! » Ainsi, Abou Bakr (r.a.) est retourné sous la protection de ce chef. Quand il se réveillait le matin, il récitait le Coran et les femmes et les enfants l’écoutaient avec leurs oreilles collées au mur car sa voix était empreinte d’une grande tendresse et d’une grande ferveur. Étant donné que le Coran était en arabe, tout homme, femme et enfant en comprenait les sens. Et les auditeurs en étaient impressionnés. Quand la chose fut connue, elle a soulevé un tollé à La Mecque : on a dit que tout le monde abandonnerait leur religion [ancestrale]. En fin de compte, les gens sont allés à la rencontre de ce chef et lui ont demandé pourquoi il avait accordé sa protection à Abou Bakr (r.a.). Le chef a conseillé à celui-ci : « Ne récite pas le Coran [publiquement] : les habitants de La Mecque en sont furieux. Abou Bakr (r.a.) a répondu : « Reprends ta protection en ce cas, car je ne peux m’en empêcher. » Sur ce, le chef a mis fin à sa protection. Ceci est une grande preuve de la Taqwa et de la pureté d’Abou Bakr (r.a.). Ces gens étaient les farouches ennemis du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et l’insultaient. Mais [ces mêmes ennemis] étaient à ce point convaincus de la pureté d’Abou Bakr (r.a.) que ce chef a déclaré que la ville sera ruinée après son départ. »

    Voici les récits sur l’Imamat d’Abou Bakr (r.a.). Abou Bakr (r.a.) faisait partie de ces chanceux qui avaient dirigé la prière dans la mosquée Al-Nabawi en l’absence du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Une autre excellence d’Abou Bakr (r.a.) est que durant les derniers jours du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en particulier, il a dirigé la prière suite aux directives de l’Envoyé d’Allah (s.a.w).

    Il existe divers récits à ce propos. ‘Aïcha (r.a.) relate : Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Quand Abou Bakr est présent, il n’est pas approprié qu’un autre dirige la prière. »

    Aswad relate : « Nous étions avec ‘Aïcha et nous avons évoqué la régularité dans la Salat et sa grandeur. Elle a déclaré : « L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a été atteint de la maladie qui lui fut fatale. C’était l’heure de la prière et l’appel a été lancé. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « Dites à Abou Bakr de conduire les gens dans la prière. » On lui a dit qu’Abou Bakr est très sensible. Quand il se mettra à votre place, il ne pourra pas diriger la prière. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a réitéré ses instructions. Et on lui a dit la même chose. Il a répété ses instructions une troisième fois et il a déclaré : « Vous êtes comme les femmes de [l’histoire de] Joseph. » (C’est-à-dire vous répétez leurs propos.) « Demandez à Abou Bakr de diriger les prières. » C’est là qu’Abou Bakr est sorti pour offrir des prières. Quand l’Envoyé d’Allah (s.a.w) s’est senti mieux il est sorti avec le soutien de deux personnes. ‘Aïcha déclare : « Je vois toujours la scène devant mes yeux : les pieds du Prophète (s.a.w.) traînaient au sol en raison de la maladie. » C’est-à-dire qu’il pouvait à peine marcher et soulever ses pieds qui traînaient. En le voyant, Abou Bakr a eu l’intention de reculer. Ayant su son intention, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a indiqué à Abou Bakr de rester à sa place. Puis il a été transporté jusque-là : il s’est assis à côté d’Abou Bakr. »

    On a demandé à A’mach si c’était le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qui dirigeait la prière, si Abou Bakr (r.a.) suivait sa prière et si les gens suivaient celle d’Abou Bakr (r.a.). Il a hoché de la tête pour indiquer oui. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était assis sur le côté gauche et Abou Bakr (r.a.) priait debout.

    Le narrateur déclare qu’Anas Ibn Malik Al-Ansari m’a dit qu’il suivait et servait l’Envoyé d’Allah (s.a.w) et qu’il était en sa compagnie. Il a relaté : « Abou Bakr avait l’habitude de diriger les fidèles dans la prière lors de la dernière maladie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qui avait entraîné sa mort. Le lundi, quand les fidèles étaient en rangs, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a écarté le voile de sa pièce. Il nous a regardés et il était debout. Son visage béni était comme une feuille du Coran sacré. Ensuite, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a souri et nous avons pensé que nous avons été mis à l’épreuve car [alors que nous étions en prière,] dans notre joie, nous avons regardé le Prophète (s.a.w.). Sur ce, Abou Bakr a reculé pour rejoindre le rang des fidèles. Il pensait que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était sorti pour diriger la prière. Mais le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a fait signe de diriger la prière et il a refermé le rideau. Il est mort ce jour-là. »

    Selon un autre récit, une fois, ‘Oumar avait dirigé la prière durant ces jours. ‘Abdoullah Ibn Zam’ah raconte : « Quand la maladie du Messager d’Allah s’est aggravée, j’étais dans un groupe de musulmans qui le servaient. Bilal l’a appelé pour la prière. Il (s.a.w.) a dit : « Dites à quelqu’un de diriger les gens dans la prière. » ‘Abdoullah Ibn Zam’ah est sorti et a vu qu’Oumar était présent et qu’Abou Bakr (r.a.) n’était pas là. Je lui ai dit : « Ô ‘Oumar ! Lève-toi et dirige les gens dans la prière. » Il s’est avancé et a énoncé : « Allahou Akbar ! » Quand l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a entendu la voix d’Oumar qui était forte, il a demandé : « Où est Abou Bakr (r.a.) ? Allah n’accepte pas [son absence] et les musulmans aussi ! Allah n’accepte pas [son absence] et les musulmans aussi ! » On a fait venir Abou Bakr (r.a.). Il est venu. Il a dirigé la prière de nouveau après qu’Oumar l’ai dirigée. Ce sont là les faits relatés dans un récit.

    Selon un autre récit, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a entendu la voix d’Oumar. Il est sorti, il a fait sortir sa tête de sa chambre et a dit : « Non ! Non ! Non ! Ibn Abi Qouhafa doit diriger les gens dans la prière. » Il a prononcé ces phrases dans la colère.

    Mousnad Ahmad présente d’autres détails à ce propos. Quand ‘Oumar a appris cela, il a dit à ‘Abdoullah Ibn Zam’ah, qui lui avait demandé de diriger la prière : « Je pensais que c’était le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qui t’avait dit que je devais diriger la prière ! Sinon je ne l’aurais jamais fait. » Sur ce, ‘Abdoullah Ibn Zam’ah a dit : « Non ! Quand j’ai constaté qu’Abou Bakr (r.a.) n’était pas présent, je me suis dit que tu étais le seul capable de la diriger. C’est pour cette raison que je t’ai demandé de le faire. »

    [Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.)] ne lui a donc pas donné des directives claires à ce propos. Ce récit est tiré du Mousnad d’Ahmad.

    Un auteur présente la gentillesse d’Abou Bakr (r.a.) envers ses enfants : « Abou Bakr (r.a.) aimait beaucoup ses enfants et à de nombreuses reprises il montrait son affection par ses paroles et ses actions. Son fils aîné, ‘Abdour-Rahman, vivait séparément ; cependant, Abou Bakr (r.a.) subvenait à ses dépenses. Sa fille aînée, Asmâ’(r.a.) était mariée à Zoubayr Ibn Al-‘Awwam (r.a.). Au début, ils faisaient face à des circonstances difficiles et n’avaient même pas de domestique pour les aider à la maison. Pour cette raison, Asmâ’(r.a.) devait travailler très dur : elle préparait la pâte et la nourriture et recueillait et puisait de l’eau du puits ; elle fabriquait les outres [de peau] et ramenaient des grappes de dattes sur sa tête de loin. Elle nourrissait également le cheval, etc. Quand Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) a découvert sa situation, il a envoyé un domestique pour s’occuper du cheval et le nourrir. Asma (r.a.) disait : « En envoyant ce domestique, mon père m’a pour ainsi dire libérée. » ‘Abdoullah Ibn Abi Bakr aimait beaucoup sa femme, ‘Âtikah, et c’est pour cette raison qu’il avait cessé d’aller au Jihad. Abou Bakr (r.a.) n’a pas pu supporter cela et a dit à ‘Abdoullah : « Tu as cessé de te rendre au Jihad à cause de ta femme. Tu dois la divorcer. » Bien qu’il ait obéi à cet ordre, en raison de sa séparation d’Âtikah, il composa des couplets douloureux et émouvants. Quand Abou Bakr (r.a.) les entendit, son cœur fondit et il donna la permission à ‘Abdoullah de la reprendre.

    Al-Barâ’a déclaré : « Je suis entré dans la maison d’Abou Bakr (r.a.) avec lui et j’ai vu qu’Aïcha (r.a.) était allongée et qu’elle souffrait de fièvre. J’ai vu Abou Bakr (r.a.) embrasser ‘Aïcha (r.a.) sur la joue et s’enquérir de sa santé, en disant : « Ma chère fille, comment te sens-tu maintenant ? »

    Je présenterai le reste des récits plus tard, Incha Allah.


    (Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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  • Sermon du vendredi 28 octobre 2022, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

    J’évoquais les excellences et les vertus du Calife Abou Bakr (r.a.) dans la suite des récits sur les compagnons de Badr.

    Quel était le statut d’Abou Bakr (r.a.) aux yeux du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et quelle était son opinion à son sujet ? Je vais vous présenter quelques récits à ce propos.

    Un de ses avantages et de ses privilèges est que durant la période mecquoise, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) visitait quotidiennement Abou Bakr (r.a.) une ou deux fois par jour.

    ‘Amr Ibn Al-‘Âs relate que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) l’a envoyé comme général de l’armée Dhât Al-Salâsil. Je suis allé à la rencontre du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Je lui ai demandé : « Qui aimez-vous le plus parmi les gens ? » Il a dit : « ‘Aïcha ». J’ai demandé : « Et parmi les hommes ? » Il a répondu : « Son père. » Puis, j’ai demandé : « Après lui ? » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) de répondre : « ‘Oumar Ibn Al-Khattâb. » Et il a aussi inclus le nom de certains hommes.

    Salamah Ibn Al-Aqwa’rapporte : « L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « Abou Bakr (r.a.) est le meilleur des hommes, sauf s’il existe un prophète. »

    Anas Ibn Malik a dit : « l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « Le plus bienveillant envers mon Oummah est Abou Bakr (r.a.). »

    Abou Sa’îd relate : « L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « Ceux qui sont en dessous des personnes éminentes regarderont ces derniers comme vous regardez les étoiles qui se lèvent. »

    Ceux qui seront d’un statut inférieur regarderont les gens qui jouissent d’un statut supérieur comme vous regardez vers les étoiles qui se lèvent dans le ciel.

    [L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar (r.a.) en font partie. » C’est-à-dire qu’ils jouissent d’un éminent statut et les gens les regarderont tout comme on regarde des étoiles hautes dans le ciel. « Tous deux sont excellents ! » a déclaré l’Envoyé d’Allah (s.a.w).

    Abou Hourayrah (r.a.) relate que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « Nous avons rendu à tout bienfaiteur son bienfait, sauf Abou Bakr (r.a.). Il nous a accordé des bienfaits et Allah le rétribuera au Jour de la Résurrection. »

    Durant sa dernière maladie, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Personne n’a été plus bienveillant à mon égard en usant de sa vie et de ses biens qu’Abou Bakr Ibn Abi Qouhafa. Si cela m’était possible, j’aurais choisi Abou Bakr (r.a.) comme Khalîl (ami intime). Or, l’amitié à l’égard de l’islam prime sur tout. Fermez toutes les fenêtres de cette mosquée hormis celle d’Abou Bakr. »

    Ce récit est tiré du recueil d’Al-Boukhari.

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Abou Bakr (r.a.) est mien et je suis sien. Il est mon frère ici-bas et dans l’Au-delà. »

    Selon le recueil d’Al-Tirmidhi, Anas aurait déclaré que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit à propos d’Abou Bakr (r.a.) et d’Oumar (r.a.) : « Tous deux sont les chefs des aînés du Paradis, de parmi les premiers et les derniers sauf les Prophètes et les Messagers. » Ô ‘Ali ! N’en n’informe pas ces deux-là. »

    Selon le rapporteur du récit, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a empêché ‘Ali (r.a.) d’en informer les deux intéressés.

    Anas relate que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) sortait avec ses compagnons Mouhajirîn et Ansâr et s’asseyait parmi eux. Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar (r.a.) en faisaient partie. Aucun des compagnons ne regardait dans la direction du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) hormis Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar (r.a.). Tous deux le regardaient en souriant et il en faisait de même. »

    Ibn ‘Oumar (r.a.) relate que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit à Abou Bakr (r.a.) : « Tu seras avec moi tout près du lac [au Paradis], tout comme tu l’as été dans la grotte. »

    Joubayr Ibn Mout’im relate qu’une femme s’est présentée au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et lui a parlé. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a donné des directives à son sujet. Sur ce, elle a dit : « Ô Envoyé d’Allah (s.a.w) ! Que dois-je faire si vous n’êtes plus là ? » C’est-à-dire si j’ai quelque besoin après votre décès. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a répondu : « En ce cas, rends-toi auprès d’Abou Bakr (r.a.). » Il subviendra à tes besoins.

    Ibn ‘Oumar (r.a.) relate : « L’Envoyé d’Allah (s.a.w) est sorti de chez lui et est entré dans la mosquée. Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar (r.a.) se trouvaient à sa droite et à sa gauche. Il a pris leurs mains dans les siennes et a dit : « C’est ainsi que nous serons ressuscités le Jour Dernier. »

    ‘Abdoullah Ibn Hantab relate que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a vu Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar (r.a.) et a déclaré : « Ils sont [mes] oreilles et [mes] yeux. » C’est-à-dire qu’ils sont parmi mes proches compagnons.

    Abou Sa’îd Al-Khoudri relate que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « Tout prophète dispose de deux ministres au ciel et de deux ministres sur terre. Mes deux ministres au ciel sont Gabriel et Michael. Mes deux ministres sur terre sont Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar (r.a.). »

    Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a aussi offert la bonne nouvelle du paradis à Abou Bakr (r.a.).

    Sa’îd Ibn Mousayyib a déclaré qu’Abou Moussa Al-Ach’ari lui a relaté qu’il avait fait ses ablutions chez lui. Il est sorti de chez lui et a déclaré : « Je resterai avec le Messager d’Allah (s.a.w.) toute la journée. »

    C’est-à-dire qu’il a consacré cette journée à servir le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

    Il est venu à la mosquée et a demandé à propos de l’Envoyé d’Allah (s.a.w). (Ses Compagnons) ont dit : « Il est parti dans cette direction-là. » Il (Abou Moussa Al-Ach’ari) a dit : « J’ai suivi ses pas en m’enquérant à son sujet jusqu’à ce que je vienne à Bi’r Arîs (un puits situé non loin de la mosquée de Qouba). Je me suis assis près de sa porte faite de branches de dattiers jusqu’à ce que le Messager d’Allah (s.a.w.) se soit soulagé et ait ensuite effectué ses ablutions. Je suis allé vers lui ; il était assis sur le monticule, les jambes découvertes jusqu’aux genoux et pendant dans le puits. Je lui ai offert mes salutations. Je suis ensuite revenu et me suis assis à la porte en me disant que je serai le chambellan du Messager d’Allah (s.a.w.) ce jour-là. C’est alors qu’Abou Bakr (r.a.) s’est présenté et a frappé à la porte. J’ai demandé : « Qui est-ce ? » Il a répondu : « C’est Abou Bakr. » J’ai dit : « Attendez, s’il vous plaît. » Je suis parti et j’ai dit : « Ô Messager d’Allah ! Il y a Abou Bakr qui demande la permission d’entrer. » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « Admets-le et annonce-lui la bonne nouvelle du Paradis. » Je suis rentré et j’ai demandé à Abou Bakr d’entrer (et lui ai également dit) que le Messager d’Allah (s.a.w.) lui donnait la bonne nouvelle du Paradis. Abou Bakr (r.a.) est entré et s’est assis au côté droit du Messager d’Allah (s.a.w.) et a laissé pendre ses pieds dans le puits à l’instar du Messager d’Allah (s.a.w.) les jarrets découverts. Je suis ensuite rentré et je me suis rassis. J’avais laissé mon frère ; il avait fait ses ablutions et devait me rencontrer. Je me suis dit : « Si Allah voulait du bien pour untel, (je souhaitais qu’il s’agît de mon frère), Il l’amènerait. J’étais en train de méditer à ce propos quand une personne a fait la porte bouger. J’ai demandé : « Qui est-ce ? » Il a répondu : « ‘Oumar Ibn Al-Khattâb ! » J’ai dit : « Attendez ! » Je suis retourné auprès du Messager d’Allah (s.a.w.), je l’ai salué et j’ai dit : « ‘Oumar Ibn Al-Khattab demande votre permission d’entrer ! » Il répondit : « Qu’il entre ; et annonce-lui la bonne nouvelle du paradis. » Je suis retourné et j’ai dit : « Entrez et le Messager d’Allah (s.a.w.) vous offre la bonne nouvelle du paradis ! » Il est entré et s’est assis au côté gauche du Messager d’Allah (s.a.w.) sur le monticule, les pieds pendant dans le puits. Je suis rentré et me suis rassis ; et je me suis dit : « Si Allah souhaite le bien d’untel (c’est-à-dire le bien de mon frère), Il l’amènera. Et j’étais en train de réfléchir à ce propos quand un homme a remué la porte et j’ai demandé : « Qui est-ce ? » Il a répondu : « ‘Outhman Ibn ‘Affân ! » J’ai dit : « Attendez, s’il vous plaît. » Je suis parti voir le Messager d’Allah (s.a.w.) et je l’en ai informé. Il a dit : « Laisse-le entrer et donne-lui la bonne nouvelle [du Paradis] et ce en dépit du grand malheur qui le frappera. » Je suis venu et j’ai dit : « Entrez ! Le Messager d’Allah (s.a.w.) vous donne la bonne nouvelle du Paradis en dépit du grand malheur auquel vous devrez faire face. » Il est entré et a vu le plan surélevé autour du puits entièrement occupé. Il s’est assis de l’autre côté vis-à-vis de l’Envoyé d’Allah (s.a.w). »

    Anas (r.a.) rapporte que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a gravi le mont Ouhoud et Abou Bakr, ‘Oumar et ‘Outhman étaient avec lui. Le mont a commencé à trembler. Il a dit : « Calme-toi, ô Ouhoud ! » Je crois que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) l’a même frappé du pied. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit « Il n’y a personne d’autre sur toi sauf un Prophète, un Siddîq (Véridique) et deux martyrs. »

    Sa’îd Ibn Zayd déclare : « Je témoigne que neuf personnes mériteront le paradis. Je ne serai pas pécheur si je donne le témoignage à propos de la dixième personne. » On lui a demandé comment ce serait possible. Il a répondu : « Nous étions en compagnie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) sur le mont Hira lorsque ce dernier a tremblé. » Le récit précédent était du recueil d’Al-Boukhari : celui-ci est d’Al-Tirmidhi dans lequel on trouve mention du mont Hira.

    « Sur ce, l’Envoyé d’Allah a déclaré : « Calme-toi, ô Hira ! Certainement il ne se trouve sur toi qu’un Nabi, un Siddîq et un Chahîd. » On lui a demandé qui étaient ces dix personnes qui mériteraient le paradis. Sa’îd de répondre : « Il y avait le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), Abou Bakr, ‘Oumar, ‘Outhman, ‘Ali, Talhah, Al-Zoubayr, Sa’d et ‘Abd Al-Rahman Ibn ‘Awf. » Ils étaient neuf en tout. On lui a demandé : « Qui est le dixième ? » Sa’îd Ibn Zayd a répondu : « Je suis le dixième. »

    Ce récit mentionne de nobles compagnons à qui l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a annoncé la bonne nouvelle du paradis au cours de leur vie. Ils étaient proches de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) et étaient également ses conseillers. Dans la langue de la Sirah on les nomme les dix bienheureux, ayant reçu la bonne nouvelle du Paradis [une version y inclut Abou ‘Oubaidah]. Mais il faut garder à l’esprit que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) n’a pas donné la nouvelle du Paradis qu’à une dizaine de compagnons : il y a aussi de nombreux Compagnons, hommes et femmes, à qui l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a annoncé la bonne nouvelle du Paradis. En sus de ces dix, les noms de plus ou moins 50 compagnons hommes et femmes ont mentionnés. En sus de cela, la bonne nouvelle du paradis a également été offerte à ceux qui ont participé à la bataille de Badr, qui étaient environ trois cent treize, et à ceux qui ont participé à la bataille d’Ouhoud et à ceux qui ont participé au serment d’allégeance à l’occasion du traité de Houdaybiyah.

    Abou Hourayrah relate que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a demandé : « Qui d’entre vous jeûne aujourd’hui ? » Abou Bakr a dit : « Je suis en train de jeûner. » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a demandé : « Qui d’entre vous a participé aux funérailles aujourd’hui ? » Abou Bakr (r.a.) a répondu : « Moi. » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « Lequel d’entre vous a nourri un pauvre aujourd’hui ? » Abou Bakr (r.a.) a répondu : « Je l’ai fait. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a demandé : « Lequel d’entre vous a rendu visite à une personne malade aujourd’hui ? » Abou Bakr (r.a.) a répondu : « Je l’ai fait. » Sur ce l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « Celui qui accomplit toutes ces actions entrera au Paradis. » Ce récit est tiré du recueil du Sahih Mouslim.

    Abou Hourayrah (r.a.) relate que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Gabriel est venu vers moi et m’a pris la main et m’a montré la porte du Paradis par laquelle mon Oummah entrera. » Abou Bakr (r.a.) a dit : « Si seulement j’étais avec vous pour la voir. » Sur ce, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Ô Abou Bakr ! Tu étais le premier de mon Oummah à entrer au paradis. »

    Le Mouslih Maw’oud (ra) déclare à ce propos : « L’Envoyé d’Allah (s.a.w) était une fois assis dans l’assemblée et les compagnons étaient autour de lui ; et il a décrit le paradis. Ensuite il a mentionné les faveurs qu’Allah lui a réservées. Quand Abou Bakr (r.a.) a entendu cela, il a déclaré : « Ô Messager d’Allah ! Priez pour que je sois avec vous au paradis ! » Certains récits mentionnent le nom d’un autre compagnon et d’autres évoquent le nom d’Abou Bakr (r.a.). L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « J’espère que tu seras avec moi et je prie qu’il en soit ainsi. » Quand l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit cela, les autres compagnons ont naturellement pensé : nous devrions demander à l’Envoyé d’Allah (s.a.w) de faire la même prière pour nous. Au début, ils pensaient qu’ils n’auraient jamais la chance d’être au paradis avec l’Envoyé d’Allah (s.a.w). Mais quand Abou Bakr (r.a.) ou un autre compagnon, selon certains récits, a fait cette requête, et que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a également prié pour lui, ils ont eu là un exemple et ils ont découvert que cette action n’était pas impossible. Un autre compagnon s’est levé et a dit : « Ô Messager d’Allah ! Priez pour moi aussi que Dieu me garde avec vous au paradis. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a répondu : « Que Dieu te bénisse aussi, mais celui qui a fait la requête en premier a mérité cette prière. »

    Le Mouslih Maw’oud (ra) relate qu’une fois l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « Celui qui accomplira davantage tel culte passera par telle porte du Paradis, et celui qui participera davantage à tel culte passera par telle porte. » De cette manière, il a évoqué différents actes d’adoration et a déclaré que ceux qui mettent davantage l’accent sur certaines bonnes œuvres traverseront l’une des sept portes du paradis. Abou Bakr siégeait également dans cette assemblée. Il a dit : « Ô Messager d’Allah…. »

    Note : Ils passeront par différentes portes parce qu’ils auront mis l’accent sur un acte d’adoration particulier.

    [Je disais donc qu’]Abou Bakr (r.a.) a dit : « Ô Messager d’Allah ! Si une personne met l’accent sur tous les cultes, comment sera-t-il traité ? » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « Il franchira les sept portes du paradis, et ô Abou Bakr, j’espère que tu seras aussi parmi eux. »

    Je présenterai d’autres récits sur le même thème à l’avenir, Incha Allah.

    À présent, je souhaite mentionner quelques personnes récemment décédées ; je dirigerai également leurs prières funéraires.

    Le premier défunt est le très-respecté Abdul Basit Sahib qui était l’émir de la Jama’at d’Indonésie. Il est décédé le 8 octobre à l’âge de soixante et onze ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournons. Il était le fils de Maulvi Abdul Wahid Sumatri. Après avoir complété son BAC, il est entré à la Jamia Ahmadiyya de Rabwah le 20 septembre 1972 à l’âge de vingt et un ans. Il a passé son examen de Shahid de la Jamia Ahmadiyya Rabwah au début de 1981. Il est rentré au pays, l’Indonésie, en tant que missionnaire en 1981. En 1987, selon l’avis du Majlis Amila de l’Indonésie, on avait suggéré qu’un missionnaire indonésien obtienne la nationalité malaisienne afin de pouvoir prêcher en Thaïlande. Son nom a été présenté. Feu le quatrième Calife a approuvé son nom et c’est ainsi qu’il s’est rendu en Thaïlande. Plus tard, il a de nouveau été affecté en Indonésie où il a servi jusqu’à son dernier souffle. Il a servi comme émir pendant longtemps. Son service s’étend sur quarante ans. Outre son épouse, il laisse dans le deuil trois fils et deux filles. Sa femme, Mouslih Wadi Sahiba, déclare : « Le défunt avait une grande affection à l’égard de la Jama’at. Il accordait toujours priorité à la Jama’at au-dessus de tout. En tant qu’épouse, je reconnais son dévouement et son service de la communauté. »

    Tahir, son neveu, affirme que le défunt obéissait au doigt et à l’œil à toutes directives du Centre. Une fois, le défunt a dit qu’il avait l’intention de se rendre en Malaisie pour rencontrer sa famille. Il avait également acheté un billet d’avion à cet égard. Mais après environ une semaine, quand je l’ai revu je lui ai demandé pourquoi il ne s’était pas encore rendu en Malaisie, il m’a répondu que la lettre reçue du centre ne mentionnait pas la permission. J’ai donc renoncé à mon intention de me rendre en Malaisie et je me soucie plus du billet. »

    Un responsable qui a travaillé avec lui a déclaré : « Il nous enseignait et nous expliquait [l’islam] avec beaucoup d’amour. En dépit d’être l’émir, il n’a pas demandé de faveurs de la Jama’at. Il usait avec bonheur de tout ce que lui accordait la Jama’at. Il préférait la simplicité. Il avait l’habitude de venir s’asseoir auprès de nous durant les heures de bureau, de lire les lettres et d’écrire des notes. Il avait un grand respect des missionnaires et avait une connaissance profonde et étendue. Chaque fois qu’il prenait une décision, il sollicitait toujours l’avis des membres du comité. Il était digne mais plein d’humilité. Il était très aimable et traitait tout le monde avec bonne humeur. Il avait un grand amour pour le Califat. Il nous encourageait à abandonner notre opinion face à l’avis du Calife et à suivre immédiatement ses ordres. Il accordait prééminence au Nizam-i-Jama’at.

    Il était très vigilant par rapport aux deniers de la Jama’at et les protégeait. Il punissait sévèrement toute infraction. Il venait souvent au bureau avant les autres employés. Si, pour quelque raison il ne pouvait pas venir au bureau ou s’il était en retard, il en informait certainement le personnel. Même lorsqu’il sortait du bureau pour une raison quelconque pour une courte période, il informait toujours le personnel du bureau. Le défunt était très prudent lors de la vérification des rapports ou des lettres.

    Il s’occupait de tout complètement et si des travaux urgents étaient nécessaires, il restait occupé jusque tard dans la nuit. Quand il partait à la rencontre des ahmadis, il apportait des cadeaux pour les enfants. Il était toujours gentil et aimant. Il était un chef qui tentait toujours de plaire aux autres. L’Amir Sahib était comme un père spirituel pour nous et pour les ahmadis d’Indonésie. Il accordait toujours prééminence au Nizam-i-Jama’at et à ses traditions. »

    Ce sont là les qualités qu’un émir doit posséder.

    Quand il se mettait en colère, il respectait la dignité de tout le monde. Il ne disait pas tout ce qui lui passait par la tête dans sa colère. Il considérait toujours la réforme quand il sanctionnait quelqu’un. Il n’avait aucune inimitié ou aucune rancœur. La réforme était son but. De nombreux ahmadis demandait conseil au défunt concernant leurs affaires personnelles ou leurs responsabilités au sein de la Jama’at. Le défunt a pris soin des membres de la Jama’at d’Indonésie avec une diligence et un amour extraordinaires. Depuis l’année dernière, même durant les jours de sa maladie – il était en effet malade depuis un an – il était présent pour diverses réunions et visites et sa maladie n’a pas affecté son travail.

    Mahmood Wardi, qui est basé ici à Londres au bureau indonésien, déclare : « Certains aspects de son caractère sont très importants. Le plus important d’entre eux est sa connaissance. Il était un grand érudit. Il était passionné par la quête du savoir. Il avait de vastes connaissances sur divers sujets. Il était doué et pouvait avoir une conversation animée sur n’importe quel sujet. Outre les sciences basées sur les livres de la Jama’at, il était également compétent dans le domaine des connaissances générales. Il lisait régulièrement les journaux et toutes sortes de nouvelles nationales et internationales, aussi bien en langue indonésienne qu’en anglais. Il ne faisait pas de long discours : il prononçait des discours concis mais complets et usait de paroles simples. Les gens de toutes les classes pouvaient facilement comprendre ce qu’il disait. Il avait un mode vestimentaire simple au quotidien mais était digne. Il n’y avait aucun artifice ou affectation dans son comportement. Il parlait avec les gens de toutes les classes sans aucune formalité, mais tout en gardant à l’esprit le statut et la dignité de la personne d’en face. »

    Fazl Umar Farooq est missionnaire et enseignant à la Jamia Ahmadiyya. Il déclare : « J’étais proche de l’Amir Sahib depuis mon enfance. Quand la Jama’at d’Indonésie traversait une période très difficile, il avait l’habitude d’encourager tous les membres de Jama’at avec beaucoup d’efforts et de patience. Il leur conseillait d’avoir recours à la patience et de prier. Chaque fois qu’il priait, il le faisait avec beaucoup d’émotion et d’humilité. Il venait toujours à l’heure à la mosquée pour les prières. Il était très attentif à l’égard des Wâqifîn-e-Zindagi. Quand un missionnaire allait être affecté sur le terrain, il lui offrait un cadeau. »

    Saifullah Mubarak est également enseignant à la Jamia. Il déclare : « Maulana Abdul Basit Sahib était un excellent exemple pour Wâqifîn-e-Zindagi. Il participait dans chaque programme de la Jama’at. Il parlait à tout le monde avec douceur et respect. Quand il se rendait dans une assemblée quelconque, sa présence rendait tout le monde heureux. Il était toujours souriant. Quand j’étudiais à la Jamia de l’Indonésie, il s’asseyait avec nous après la prière de Maghrib et nous demandait comment nous allions ; et nous avions des conversations légères. »

    Nooruddin Sahib est un autre missionnaire. Il déclare : « Il était un Amir qui présentait son exemple personnel. En 2018, nous avons fait la pose de la première pierre de notre mosquée. À l’époque, nous avions un montant de soixante millions de roupies. La valeur de la roupie indonésienne est très faible : on parle en dizaines de millions et en milliards. Ainsi nous disposions d’un montant de soixante millions tandis que nous avions besoin d’environ un milliard et demi de roupies pour la mosquée. Le défunt nous a conseillé ceci : « Lancez la construction avec le budget disponible et après cela, nous verrons l’aide d’Allah. Il n’y a pas lieu d’avoir peur. Si vous avez besoin d’un milliard et demi de roupies indonésiennes, commencez les travaux avec les soixante millions. »

    Ils ne disposaient même pas du dixième du montant nécessaire. Il s’agissait peut-être de trois ou quatre pour cent. Après avoir donné ce conseil, le défunt a sorti son portefeuille de sa poche et nous a offert une somme pour la mosquée. À partir de là les amis de la Jama’at ont également commencé à offrir leur meilleur sacrifice. En deux ans, quatre-vingts pour cent de la construction de la mosquée était achevée. Puis est venue la période de la pandémie. Les revenus des gens ont diminué et la construction de la mosquée s’est arrêtée. Nous sommes repartis voir le défunt et l’avons informé que nous souhaitions terminer la construction de la mosquée, mais qu’environ 150 000 000 de roupies étaient nécessaires. Nous espérions que le Centre nous aiderait mais Amir Sahib a dit : « Le Centre n’aidera pas. Vous pouvez compléter ce montant sans rien demander à quiconque. » Il a demandé combien il y avait d’ahmadis.

    J’ai dit qu’il y avait 160 ahmadis. Après avoir entendu cela, le défunt a dit avec un grand sourire de demander à chaque personne d’offrir dix millions soit environ 100 ou 150 livres sterling : ce montant sera disponible.

    Au tout début, nous ne pensions pas que ce travail puisse se faire aussi facilement, mais lorsque nous avons commencé à suivre ce conseil, cela a insufflé de l’amour et une passion dans le cœur des membres de la Jama’at et ils ont offert leurs meilleurs biens pour la construction de la mosquée. En sus de cela, le défunt a offert une somme d’argent considérable en son propre nom. Ainsi, en trois ans, la mosquée a été achevée, soit en février [de cette année]. »

    Le défunt avait de bonnes relations non seulement avec les membres de la Jama’at mais aussi avec ceux qui n’y appartiennent pas.

    Luqman Hakim Saifuddin, ancien ministre des Affaires religieuses, qui n’est pas ahmadi, déclare : « Je considère le défunt comme une figure nationale qui a toujours mis l’humanité en premier. Où qu’il se rendait, il mettait toujours l’accent sur le respect de l’humanité, la tolérance et le soin des uns et des autres. Ce sont autant de responsabilités qui nous incombent à nous tous, pas seulement aux ahmadis. Il s’agit de la responsabilité de tout le peuple indonésien. Tout le peuple indonésien doit suivre son exemple et suivre tous les conseils qu’il nous a offerts. Il nous a conseillé d’éliminer toutes les différences qui conduisent à la haine et nuisent à l’humanité. »

    Zuhairi, un ambassadeur de la Tunisie en Indonésie, déclare : « J’ai appris de l’Amir comment nous devrions aimer l’Envoyé d’Allah (s.a.w), les membres de sa famille et ses érudits et suivre leurs nobles enseignements. Les ahmadis ont été opprimés et maltraités. L’oppression contre les ahmadis en Indonésie était en effet dure et ils ont traversé cette période avec beaucoup de courage. Le défunt a géré [la situation de] tous les ahmadis d’une manière formidable.

    Zouhayri écrit : « Bien que les ahmadis aient été opprimés, insultés et traités injustement, l’Amir nous a toujours enseigné qu’en toute situation, nous devons servir la religion, le pays et l’humanité avec sincérité et loyauté parce que tous les ahmadis du monde entier croient en la devise « L’amour pour tous, la haine pour personne ». Je témoigne que l’Amir est un bien-aimé d’Allah, un érudit, une personne simple et imbue de moralité. »

    Madame Niya Sharifuddin, directrice d’une organisation au niveau national, relate : « Le style d’expression de l’Amir était très influent. Bien qu’il parlât avec douceur et politesse, des sentiments patriotiques étaient évidents dans ses propos. Ses propos mettaient en évidence la devise « L’amour pour tous, la haine pour personne ». Nous témoignons que le défunt était un homme bon et un leader qui parlait toujours avec foi et amour à tous. »

    Merajuddin Shahid relate : « Sous son leadership, la Jama’at Ahmadiyya d’Indonésie a fait face à beaucoup d’opposition ; et les ahmadis ont été attaqués dans de nombreux endroits en Indonésie. Il a affronté cette situation avec beaucoup de bravoure et de calme. Les représentants du gouvernement le respectaient également. Tout cela était grâce à leurs bonnes relations. »

    Osom Sahib, le directeur de la Jamia Ahmadiyya de l’Indonésie écrit : « L’Amir Sahib était un fidèle du Califat. Étant un voisin, il m’accompagnait souvent à la mosquée pour la prière. Chaque fois qu’il partait en tournée, il disait qu’il partait visiter telle ou telle Jama’at et me demandait de m’y rendre aussi. Il avait une pensée spéciale pour la Jamia. En tant que membre du conseil d’administration de Jamia Ahmadiyya, tout en interviewant les étudiants, il leur a toujours conseillé ceci : « Vous serez des missionnaires : vous devez donc tenter d’être des modèles pour la Jama’at. » Il me donnait des directives et me présentait les lacunes individuelles de chaque étudiant et me conseillait de les combler. Il s’intéressait aux étudiants de la Jamia.

    Irshad Malhi est un missionnaire aux États-Unis. Il déclare : « Basit Sahib était mon camarade de classe à la Jamia et était aussi mon colocataire. J’ai eu la chance de le voir de très près. Il était très intelligent, de nature joyeuse, amicale et pleine d’humour. Il était un excellent joueur de badminton et remportait tous ses matchs à Rabwah. Le défunt m’a informé que lorsqu’il quittait l’Indonésie pour se rendre à la Jamia de Rabwah, il avait reçu une offre énorme d’une entreprise en tant que joueur. Son père, Maulana Abdul Wahid, en était très inquiet de peur qu’Abdoul Basit ne changeât son idée de se rendre à la Jamia en raison de la tentation de cette grande offre. Il a dit que lorsqu’il a vu les inquiétudes de son père, il l’a rassuré et a juré qu’il n’abandonnera jamais la religion pour des gains matériels ; et il a refusé cette offre financière énorme. Toute sa vie est un témoignage qu’il a toujours placé la religion avant le monde et qu’il a tenu cette promesse. Il avait un grand amour pour le Califat et était dévoué. Il était très proche du troisième Calife (r.a.) depuis ses années d’étudiant. Nous avions l’habitude de le taquiner sur le fait qu’il était le favori du troisième Calife. De même, durant chaque Califat, il a montré un grand exemple de sincérité et de fidélité. Qu’Allah lui accorde le pardon et la miséricorde, qu’Il éleve son rang et accorde à la Jama’at des missionnaires et des travailleurs comme lui. Je l’ai aussi toujours vu parfaitement obéissant et très désintéressé. Qu’Allah comble le vide de ceux qui sont partis. Les missionnaires d’Indonésie doivent suivre son exemple en particulier ainsi que ceux du reste du monde. Ce ne sont pas des histoires anciennes. Ce sont là des gens qui ont préféré la foi à ce monde en ces temps modernes et qui ont respecté leur Waqf.

    La prochaine personne défunte [que j’évoquerai] se nomme Zainab Ramadan : elle était l’épouse de Yusuf Usman Kambala, un missionnaire de la Tanzanie. Elle est décédée récemment à l’âge de soixante-dix ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Son mari, Yusuf Usman Kambala, déclare : « Mon épouse était très sincère et participait à tous les travaux de la Jama’at. Elle avait de très bonnes relations avec ses voisins. Elle s’occupait des pauvres et des orphelins. Elle a beaucoup servi et respecté les missionnaires. Elle était toujours à l’avant-garde dans ses contributions. Partout où nous avons vécu, elle était toujours prête pour servir la Jama’at. Elle traitait tous les ahmadis avec une grande sincérité. Elle a été atteinte d’un cancer pendant deux ans et demi. Elle a suivi un traitement de pointe et les médecins l’ont très bien soignée. Mais le décret d’Allah a eu le dessus et elle est décédée quelques jours auparavant.

    Son mari ajoute : « Environ 1 000 personnes de Tabora et de différentes régions se sont jointes aux funérailles, auxquelles ont également participé des parents extérieurs à la communauté. La défunte a trois filles et trois fils qui sont maintenant tous mariés. Qu’Allah lui accorde Son pardon et Sa miséricorde.

    La prochaine défunte se nomme Halima Begum Sahiba, épouse de Sheikh Abdul Qadeer Sahib, Darwesh de Qadian. Elle est décédée le mois dernier. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. La regrettée était régulière dans ses prières et son jeûne : elle était patiente, humble et de bonne humeur. Elle a fait beaucoup d’efforts pour rendre ses enfants réguliers dans leurs prières et la récitation du Saint Coran. Tant que sa santé le permettait, elle a continué à enseigner le Saint Coran aux enfants de Qadian. Elle avait un grand amour pour le Califat et répondait à chaque appel du Calife de l’époque. Elle a passé la période de Darwesh avec beaucoup de patience et de gratitude et n’a jamais laissé repartir quiconque les mains vides, malgré la pauvreté. En raison de la proximité de sa maison au Dar ul Masih, celle-ci était pleine d’invités les jours de la Jalsa Salana. Elle accueillait les invités de manière très amicale et leur offrait une bonne hospitalité.

    La défunte était Moussia. Son fils, Sheikh Nasir Waheed, est administrateur par intérim de l’hôpital Noor, à Qadian. Elle a aussi trois filles qui sont à l’extérieur du pays. Qu’Allah lui accorde Sa miséricorde et Son pardon.

    La prochaine défunte se nomme Mele Anisa Episai Sahiba de Kiribati. Les circonstances de sa vie et son acceptation de l’Ahmadiyya sont des plus intéressantes. Elle était une femme très sincère et fidèle. Elle est décédée récemment. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Elle avait soixante-treize ans. Khawaja Faiz Sahib, missionnaire de Kiribati déclare : « Mele Anisa Episai était la première musulmane et la première ahmadie de Kiribati. D’une manière ou d’une autre, une copie du Saint Coran est arrivée dans ce coin du monde, un lieu où les livres, comme d’autres objets, étaient à peine disponibles. Lorsqu’elle a reçu cette copie du Saint Coran, elle a commencé à la lire. La traduction était aussi disponible. Après sa lecture, Mme Mele Anisa Episai a été tellement touchée par le Saint Coran qu’elle a accepté l’islam de son propre chef et a commencé à porter le voile à partir de ce moment-là. Quand Hafiz Jibril Syed, le premier missionnaire de l’Ahmadiyya est arrivé à Kiribati, il a demandé aux gens s’il y avait un musulman dans ce pays. Tout le monde a indiqué que Mele Anisa Episai est la seule musulmane dans tout le pays. La grâce de Dieu était que le missionnaire est arrivé à Kiribati sur les instructions du quatrième Calife l’année suivant l’acceptation de l’islam par Mele Anisa Episai. Cette jeune femme courageuse avait également commencé à prêcher l’islam à sa famille et à ses amis à cette époque avant que le missionnaire n’arrive dans le pays et c’est pourquoi dans ce petit pays de 100 000 habitants la nouvelle la nouvelle s’était répandue qu’une femme était devenue musulmane. Par conséquent, lorsque le regretté missionnaire Hafiz Jibril Sayyid est arrivé à Kiribati, Allah lui avait déjà confié un soutien qui était prête pour la Jama’at. Elle était célèbre en tant que la seule musulmane à se voiler et à prêcher à sa nation. Lorsque Jibril Sahib, le premier missionnaire, est arrivé à Kiribati, Mele Anisa Episai a prêté le serment d’allégeance et a rejoint la Jama’at Ahmadiyya. Elle a aussi fait le nécessaire pour le logement et les aménités du missionnaire. Ensuite elle commencé à prêcher. Beaucoup de gens sont entrés dans la Jama’at grâce à sa prédication. Elle avait beaucoup d’affection pour la Jama’at. Elle respectait énormément les missionnaires. Malgré une forte opposition, sa foi n’a jamais faibli. Partout où elle allait, elle allait voilée et son habit musulman devenait aussi un moyen de prêcher. En dépit du fait que les gens se moquaient d’elle et que parfois ils la maltraitaient, se disputaient avec elle et la taquinaient, elle n’a jamais laissé tomber sa foi et son voile et avait laissé un excellent exemple : le voile est pour Dieu, pourquoi dois-je alors m’inquiéter de ce que les gens disent ?

    Au début, quand elle a accepté l’islam dans son cœur, elle ne savait pas comment prier : elle a commencé à prier sans se prosterner. Lorsque son père la vue prier d’une nouvelle manière, il s’est mis dans une grande colère et a menacé de déchirer le Coran. En réponse, elle a dit à son père qu’il doit aussi déchirer les pages de la Bible dans lesquelles la prosternation de Jésus devant Dieu est mentionnée. Elle était ferme dans sa foi ; puis par la grâce d’Allah, elle a appris la prière par l’intermédiaire du missionnaire et l’a ensuite enseignée aux autres. Dans ce coin du monde, quand tout le monde méprisait l’islam, cette Moujahida se levait et confrontait tout le monde ; et elle présentait les enseignements de l’islam sans aucune crainte. Elle n’avait peur de personne sauf Allah. En raison de cette qualité, de nombreuses personnes et de nombreux politiciens la respectait. Allah a accordé une telle grâce qu’en raison du respect qu’elle inspirait et de sa fermeté dans la foi, elle avait une grande influence sur les politiciens : ceci les a poussés à aider à l’enregistrement de la Jama’at, enregistrement qui n’avait pas été approuvé plus tôt en raison de leur opposition. Beaucoup de gens qui étaient hostiles envers l’islam et qui la connaissaient n’osaient pas critiquer l’islam en sa présence. Sa maison était toujours ouverte à tous ceux qui souhaitent poser des questions. Elle conseillait à tout le monde dans sa maison de prier régulièrement.

    Pendant longtemps, sa maison a également servi de centre de prière. Quand son fils Ahmed Episai a atteint l’âge de la puberté, elle l’a dédié à la Jama’at et l’a envoyé à la Jamia Ahmadiyya du Ghana. Les gens ont tenté de l’en dissuader en disant qu’on va tuer son fils là-bas. Mais elle a envoyé son fils avec fierté. Or, le décret d’Allah était tel qu’Ahmad Episai est décédé du paludisme en Afrique. Ces mêmes gens lui ont dit : « L’islam est faux est c’est pourquoi ton fils est décédé. » Mais Mele Anisa Episaine ne s’en est pas souciée. Elle n’y a pas prêté attention et s’est cramponnée fermement à l’islam. Elle a ardemment servi l’islam. Voire elle l’a fait plus qu’auparavant. Ni sa foi ni son port du voile n’en a été affectés. Ses autres enfants sont également restés fermes sur l’islam et n’ont pas cessé de prêcher. Elle laisse dans le deuil trois filles et un fils. Qu’Allah leur accorde la patience et leur permette de servir l’islam et l’Ahmadiyya à l’instar de leur mère. Qu’Allah bénisse la graine qu’elle a plantée et que cette petite île passe sous l’égide de l’Ahmadiyya selon son souhait. Qu’Allah accorde à la Jama’at d’autres femmes braves qui présentent leur propre exemple, qui sont passionnées pour la prédication et qui sont inébranlables dans leur foi. Qu’Il accorde à la Jama’at d’autres mères qui respectent plus que les missionnaires leur devoir envers le Tabligh. Qu’Allah lui accorde Son pardon et Sa miséricorde et qu’Il exalte son rang.


    (Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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    Abou Bakr, musulman exemplaire https://islam-ahmadiyya.org/abou-bakr-musulman-exemplaire/ Thu, 29 Sep 2022 09:58:18 +0000 https://islam-ahmadiyya.org/?p=3359
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  • Sermon du vendredi 23 septembre 2022, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

    J’évoquais les vertus du Calife Abou Bakr (r.a.) : je continuerai sur le même thème aujourd’hui. ‘Aïcha (r.a.) a commenté sur le verset suivant :

    الَّذِينَ اسْتَجَابُوا لِلَّهِ وَالرَّسُولِ مِنْ بَعْدِ مَا أَصَابَهُمُ الْقَرْحُ لِلَّذِينَ أَحْسَنُوا مِنْهُمْ وَاتَّقَوْا أَجْرٌ عَظِيمٌ

    « Quant à ceux qui, après avoir été blessés, répondirent à l’appel d’Allah et du Messager, il y a une très grande récompense pour ceux d’entre eux qui font le bien et qui agissent avec droiture. » (3 : 173)

    Elle a dit à ‘Ourwah : « Ô mon neveu ! Al-Zoubayr, ton père et Abou Bakr (r.a.) faisaient partie de ceux-là quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a été blessé à Ouhoud. Les polythéistes ont battu en retraite. Mais le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a eu peur qu’ils ne relancent une attaque. Il a donc demandé [à ses compagnons] : « Qui les poursuivra ? » Soixante-dix compagnons se sont alors présentés. » Parmi eux se trouvaient Abou Bakr et Al-Zoubayr, dit ‘Ourwah.

    Quand Abou Soufyan était dans la vallée après la bataille d’Ouhoud, il a promis de revenir l’année suivante pour se battre à Badr durant les mêmes jours. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a accepté son défi. Sur ce, Abou Soufyan est parti rapidement avec son armée vers La Mecque.

    Hadrat Mirza Bashir Saheb explique : « Mais par mesure de précaution, le Saint Prophète (s.a.w.) a envoyé un groupe de soixante-dix compagnons, comprenant Abou Bakr (r.a.) et Al-Zoubayr (r.a.), pour poursuivre les troupes mecquoises. »

    Il s’agit d’un récit d’Al-Boukhari. Les historiens mentionnent que le Saint Prophète (s.a.w.) avait envoyé ‘Ali (r.a.) à leur poursuite, et selon d’autres narrations, il s’agirait de Sa’d Ibn Abi Waqqâs, leur disant : « Essayez de savoir si les troupes mecquoises envisagent d’attaquer Médine. » Il a ajouté : « Si les Qouraychites voyagent à dos de chameau et que leurs chevaux sont libres, cela signifie qu’ils rentrent à La Mecque et qu’ils n’ont pas l’intention de d’attaquer Médine. Et s’ils voyagent à cheval, cela signifie que leurs intentions ne sont pas bonnes. » Il a mis l’accent sur le fait que si les troupes mecquoises prennent la direction de Médine, il doit en être informé immédiatement, et il a déclaré : « Si les Qouraychites attaquent Médine maintenant, par Dieu, nous les combattrons et leur feront regretter leur attaque. »

    Ce groupe qui les a poursuivis est vite retourné avec la nouvelle que les troupes mecquoises se dirigeaient vers La Mecque.

    Anas Ibn Malik relate qu’après le décès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), Abou Bakr dit un jour à ‘Oumar de l’accompagner chez Oumm Ayman, tout comme le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui rendait visite. Anas raconte : « Elle était en train de pleurer lorsque nous sommes arrivés chez elle. » Les deux compagnons lui ont demandé la raison de ses larmes, étant donné qu’Allah offrira ce qu’il y a de meilleur au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Oumm Ayman a répondu : « Je sais que ce qui se trouve auprès d’Allah est meilleur pour son Envoyé. Je pleure parce que la révélation a cessé de descendre du ciel. » Anas rapporte que les paroles d’Oumm Ayman ont fait pleurer Abou Bakr et ‘Oumar.

    L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « Ô gens ! Allah m’a envoyé vers vous et vous m’avez traité de menteur, tandis qu’Abou Bakr m’a accepté comme véridique. Il m’a soutenu avec sa vie et ses biens. »

    Hadrat Mouslih Maw’oud relate à ce propos : « Abou Bakr (r.a.) était le seul à propos de qui l’Envoyé d’Allah (s.a.w) disait : « Vous m’avez tous rejeté. Abou Bakr (r.a.) était le seul en qui je n’ai vu aucun défaut. »

    En accord au traité de Houdaybiyyah conclu entre le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et les Qouraych, Abou Jandal a été renvoyé à La Mecque. Les compagnons en ont été fort tourmentés.

    Mirza Bashir Ahmad Saheb relate : « Les musulmans étaient témoins de cette scène et dans leur indignation religieuse, leurs yeux étaient remplis de colère, mais par respect ils sont restés silencieux devant le Saint Prophète (s.a.w.). ‘Oumar (r.a.) n’en pouvait plus. Il s’est rapproché du Saint Prophète (s.a.w.) et lui a demandé d’une voix tremblante : « N’êtes-vous pas le messager véridique d’Allah ? Le Saint Prophète (s.a.w.) a dit : « Oui, en effet, je le suis. » ‘Oumar a déclaré : « Ne suivons-nous pas la vérité et notre ennemi le mensonge ? » Le Saint Prophète (s.a.w.) a répondu : « Oui, il en est bien ainsi. » ‘Oumar a dit : « Pourquoi donc devrions-nous endurer cette humiliation en ce qui concerne notre vraie religion ? » En voyant ‘Oumar (r.a.) dans cet état, le Saint Prophète (s.a.w.) a dit : « Ô ‘Oumar ! Je suis le Messager de Dieu. Je comprends la volonté de Dieu et je ne peux pas agir contre elle ; et c’est Lui Qui sera mon aide. »

    Mais l’indignation dans l’humeur d’Oumar (r.a.) grandissait, à chaque instant. Il a dit : « N’aviez-vous pas dit que nous ferions le Tawâf autour de la Ka’bah ? » Le Saint Prophète (s.a.w.) a dit : « Oui, en effet, mais avais-je aussi dit que ce Tawâf aurait lieu cette année-ci ? » ‘Oumar (r.a.) a déclaré : « Non, en effet vous ne l’aviez pas dit. »

    Le Saint Prophète (s.a.w.) a répondu : « Alors, sois patient. Si Dieu le veut, vous entrerez en effet à La Mecque et accomplirez le Tawâf de la Ka’bah. »

    Cependant, en raison de ses émotions, ‘Oumar (r.a.) n’était pas satisfait. Néanmoins, en raison du respect qu’inspirait le Saint Prophète (s.a.w.), ‘Oumar (r.a.) est parti voir Abou Bakr (r.a.). Très ému, il lui a posé les mêmes questions et Abou Bakr (r.a.) a offert la même réponse à la manière du Saint Prophète (s.a.w.). Cependant, Abou Bakr (r.a.) lui a également conseillé : « Ô ‘Oumar ! Maitrise-toi ! Ne laisse pas ton emprise se desserrer de la corde du Messager d’Allah. Par Dieu, cet homme, dans la main duquel nous avons donné les nôtres, est sans aucun doute véridique. »

    ‘Oumar (r.a.) disait que sous le coup de l’émotion il avait dit de telles choses à l’époque, mais que plus tard, il avait eu beaucoup de remords. De plus, afin d’effacer les effets de cette faiblesse, il a accompli de nombreux actes volontaires en guise d’expiation. En d’autres termes, il a fait de l’aumône, il a jeûné et offert des Salâts volontaires et a même libéré de nombreux esclaves, afin d’effacer la tache de cette faiblesse. »

    Le Mouslih Maw’oud (r.a.) a également commenté sur cet incident. Il déclare : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit à ses compagnons : « Je vous ai donné de nombreux commandements, mais parfois j’ai senti de la contestation même parmi les plus sincères. Or, je n’ai jamais constaté cela chez Abou Bakr (r.a.). »

    Ainsi, lors du traité de Houdaybiyyah, un compagnon aussi illustre qu’Oumar était en plein désarroi et a dit à Abou Bakr (r.a.) : « Dieu ne nous a-t-il pas promis que nous accompliront la ‘Oumrah ? » Abou Bakr (r.a.) a répondu : « Certes, Dieu l’a promis. » Oumar (r.a.) a demandé : « Dieu ne nous a-t-il pas promis aide et secours ? » Abou Bakr (r.a.) a répondu : « Certainement. » Oumar (r.a.) a demandé : « Avons-nous accompli la ‘Oumrah ? » Abou Bakr (r.a.) lui a demandé : « Quand Dieu a-t-Il déclaré que nous l’accomplirons cette année-ci ? » Ensuite il a demandé : « Avons-nous remporté la victoire ? » Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « Allah et son Envoyé connaissent le mieux le sens de la victoire. » Or ‘Oumar (r.a.) n’était pas satisfait de ces réponses et il est parti voir le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avec le même désarroi au cœur. » Il a demandé : « Ô Messager d’Allah, Dieu ne nous a-t-Il pas promis que nous entrerions à La Mecque en faisant le Tawâf ? » Il a répondu : « Oui ». ‘Oumar a demandé : « Ne sommes-nous pas la communauté de Dieu et Dieu ne nous a-t-Il pas promis victoire et aide ? » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a répondu : « Il en est ainsi. » ‘Oumar a demandé : « Ô Messager d’Allah, avons-nous accompli la ‘Oumrah ? » Il a répondu : « Quand Dieu a-t-Il dit que nous accomplirions la ‘Oumrah cette année ? Je pensais que la ‘Oumrah aurait lieu cette année. Or, Dieu n’avait pas précisé quand elle aurait lieu. »

    ‘Oumar a demandé : « Quel est le sens de la promesse de victoire et de l’aide divine ? » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « L’aide de Dieu viendra sûrement, et tout ce qu’Il a promis sera accompli. » Ainsi, la réponse offerte par Abou Bakr (r.a.) était la même que celle de l’Envoyé d’Allah (s.a.w).

    La seule différence entre ces deux récits est que selon le premier, ‘Oumar (r.a.) se serait présenté au Saint Prophète, pour ensuite se rendre auprès d’Abou Bakr (r.a.). Dans le récit du Mouslih Maw’oud (r.a.), la conversation est similaire mais il est dit qu’Oumar (r.a.) s’est rendu d’abord chez Abou Bakr (r.a.) et qu’ensuite il s’est présenté au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

    Selon Abou Hourayrah, deux individus se disputaient. L’un était musulman et l’autre juif. Le musulman a dit : « Par Celui qui a accordé la supériorité à Muhammad (s.a.w.) sur le monde entier ! » Le Juif a répliqué : « Par Celui qui a accordé la supériorité à Moïse sur le monde entier ! » Alors, le musulman a giflé le Juif. Le Juif s’est présenté au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et lui a relaté ce qui s’était passé entre lui et le musulman. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a fait venir ce musulman et l’a interrogé. Le musulman lui a relaté les faits. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a déclaré : « Ne ne me dites pas supérieur à Moïse. » Selon l’exégèse de ce hadith, Abou Bakr (r.a.) serait le musulman qui avait giflé le Juif. Ce hadith est tiré du recueil d’Al-Boukhari.

    Hadrat Mouslih Maw’oud (r.a.) a relaté en ces termes cet incident : « L’Envoyé d’Allah (s.a.w) était très attentif aux sentiments des non-musulmans. Une fois, un Juif a déclaré devant Abou Bakr (r.a.) : « Je jure par Moïse, que Dieu a préféré à tous les prophètes ! » Sur ce, Abou Bakr (r.a.) l’a giflé. Quand l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a appris la nouvelle de cet incident, il a réprimandé Abou Bakr (r.a.) et ce malgré son statut. Réfléchissez. Les musulmans sont au pouvoir. Un Juif proclame Moise supérieur au Saint Prophète, et use d’un tel ton qu’il a indigné une personne au cœur aussi doux qu’Abou Bakr (r.a.), tant et si bien que celui-ci l’a giflé. Mais l’Envoyé d’Allah (s.a.w) l’a réprimandé et lui a demandé « Pourquoi l’as-tu frappé ? Il a le droit de croire dans ce qu’il veut. » Si c’est sa croyance, il peut l’exprimer. »

    Le Mouslih Maw’oud (r.a.) a évoqué l’amour d’Abou Bakr (r.a.) pour le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il déclare : « Abou Bakr (r.a.) nourrissait une grande affection à l’égard du Saint Prophète (s.a.w.). Lorsque l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a quitté La Mecque pour se rendre à Médine, sa relation était tout aussi empreinte d’affection. Il en était de même quand l’Envoyé d’Allah (s.a.w) est décédé. Le chapitre suivant a été révélé au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) :


    إِذَا جَاءَ نَصْرُ اللَّهِ وَالْفَتْحُ وَرَأَيْتَ النَّاسَ يَدْخُلُونَ فِي دِينِ اللَّهِ أَفْوَاجًا فَسَبِّحْ بِحَمْدِ رَبِّكَ وَاسْتَغْفِرْهُ إِنَّهُ كَانَ تَوَّابًا

    Le message caché de cette sourate annonçait la mort prochaine du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.)

    Il a prononcé un sermon et y a mentionné la révélation de cette sourate. Il a déclaré : « Allah a offert à un de Ses serviteurs élus le choix entre Sa compagnie et son progrès dans le monde. J’ai préféré la communion d’Allah. » En entendant cela, les visages des compagnons se sont illuminés de joie et ils ont commencé tous à louer Allah. Ils ont déclaré : « Louange à Allah ! Ce jour est proche. » Tandis que tout le monde était joyeux, Abou Bakr (r.a.) a crié de douleur et a pleuré à chaudes larmes. Il a dit : « Ô Messager d’Allah ! Que nos parents, femmes et enfants vous soient sacrifiés ! Nous sommes prêts à tout sacrifier pour vous. » Tout comme on sacrifie une chèvre quand un être cher est malade, de même Abou Bakr (r.a.) s’est présenté, lui et ses proches, en sacrifice pour le bien du Saint Prophète. En voyant ses pleurs et en entendant cela, certains Compagnons ont dit : « Qu’est-il arrivé à ce vieil homme ? Allah a offert le choix à un de Ses serviteurs, entre Sa compagnie ou l’avancement mondain. Le serviteur a préféré la communion avec Dieu. Pourquoi pleure-t-il ? Dieu promet ici la victoire de l’islam. »

    Même l’éminent compagnon qu’était ‘Oumar a exprimé sa surprise. Le Saint Prophète (s.a.w.) a compris les interrogations de l’assistance et a vu le désarroi d’Abou Bakr (r.a.). Pour le consoler il a déclaré : « Abou Bakr m’est si cher que s’il était permis de faire de quelqu’un un Khalîl (ami proche) autre que Dieu, j’aurais fait de lui mon Khalîl. Or, il demeure toujours mon ami et mon compagnon. J’ordonne qu’à partir d’aujourd’hui toutes les fenêtres s’ouvrant sur la mosquée soient fermées, à l’exception de celle d’Abu Bakr. » C’est ainsi que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a loué son amour, car il s’agissait d’un amour parfait qui a informé Abou Bakr (r.a.) que derrière la nouvelle de cette victoire se cachait la nouvelle de la mort de l’Envoyé d’Allah (s.a.w). Il a offert sa vie et la vie de ses proches en guise de rançon : nous souhaitons mourir afin que vous viviez. Même après la mort de l’Envoyé d’Allah (s.a.w), Abou Bakr (r.a.) a montré un grand exemple d’amour. Abou Bakr (r.a.) n’avait pas peur pour sa vie dans la grotte d’Al-Thawr : il s’inquiétait de la personne du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). C’est pourquoi Allah l’a réconforté. Là où il a exprimé [son inquiétude], c’était en raison de son amour pour le Prophète Muhammad (s.a.w.).

    Le Mouslih Maw’oud (r.a.) dit : « Selon les hadiths, une fois, ‘Oumar et Abou Bakr se sont disputés à propos de quelque chose. Le différend s’est envenimé. ‘Oumar était de nature colérique, et c’est pour cette raison qu’Abou Bakr a jugé opportun de quitter cet endroit afin que la querelle ne s’intensifie pas. Quand Abou Bakr a tenté de se retirer, ‘Oumar a attrapé sa chemise en lui disant : « Répondez à ma question avant de partir ! » La chemise d’Abou Bakr s’est déchirée quand il a tenté de se retirer. Il est rentré chez lui. Mais ‘Oumar (r.a.) soupçonnait qu’Abou Bakr (r.a.) était parti voir le Prophète (s.a.w.) pour se plaindre de lui. Il l’a suivi afin de pouvoir se défendre devant le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Mais ‘Oumar (r.a.) a perdu de vue Abou Bakr (r.a.) en cours de route. ‘Oumar (r.a.) pensait qu’il était parti se plaindre au Saint Prophète (s.a.w.). Il s’est rendu auprès de celui-ci directement mais a constaté qu’Abou Bakr (r.a.) n’était pas présent. Étant donné qu’il avait des remords, il a déclaré : « Ô Envoyé d’Allah ! J’ai commis une faute : j’ai traité Abou Bakr durement. Il n’est pas fautif : c’est ma faute. » Lorsque ‘Oumar (r.a.) s’est présenté au Saint Prophète (s.a.w.), quelqu’un est parti informer Abou Bakr (r.a.) qu’Oumar (r.a.) était venu se plaindre de lui auprès de l’Envoyé d’Allah (s.a.w). Abou Bakr (r.a.) s’est dit qu’il devait lui aussi se présenter afin de s’innocenter et afin de présenter les deux versions de l’histoire y compris son point de vue.

    Quand Abou Bakr (r.a.) s’est présenté au Saint Prophète (s.a.w.), ‘Oumar lui disait : « Ô Envoyé d’Allah ! J’ai commis une erreur en confrontant Abou Bakr (r.a.) et j’ai déchiré sa chemise. » Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a entendu cela, des signes de colère sont apparus sur son visage.

    Il a déclaré : « Ô Gens ! Qu’est-ce qui vous arrive ? Quand le monde entier me reniait et que vous étiez vous aussi contre moi, c’est Abou Bakr qui avait cru en moi et m’avait aidé de toutes les manières. » Puis il a dit tristement : « Ne cesserez-vous pas de nous tourmenter, Abou Bakr et moi ? »

    Quand il disait cela, Abou Bakr (r.a.) est entré. »

    Hadrat Mouslih Maw’oud (r.a.) explique : « Ceci est l’exemple du vrai amour. »

    Il relate ici la réaction d’Abou Bakr (r.a.) : et a présenté cet incident en préambule.

    « Au lieu de présenter l’excuse « ce n’était pas de ma faute mais celle d’Oumar », Abou Bakr est entré en tant que véritable amoureux ; il ne pouvait supporter que le Saint Prophète (s.a.w.) fût blessé à cause de lui. Par conséquent, dès que Abou Bakr (r.a.) est venu, il s’est agenouillé devant le Saint Prophète (s.a.w.) et a déclaré : « Ô Envoyé d’Allah ! Ce n’est pas la faute d’Oumar ! C’est la mienne. »

    Voyez à quel point Abou Bakr (r.a.) était un vrai amoureux. Il ne pouvait pas endurer le fait que son bien aimé souffrît. Abou Bakr (r.a.) n’était pas content quand il a vu que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était en colère contre ‘Oumar. Généralement, quand on voit son adversaire se faire gronder, on en est heureux. Mais ce véritable amoureux n’a pas voulu que Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) souffre, quelle qu’en soit la raison. Il a déclaré : « Je me pose en coupable. Et je ne laisserai pas le cœur de mon bien-aimé s’attrister. »

    Tout contrit, il a déclaré : « Ô Envoyé d’Allah ! Ce n’était pas la faute d’Oumar, mais bien la mienne. »

    Le Mouslih Maw’oud (r.a.) explique : « Si Abou Bakr (r.a.) s’avoue être oppresseur en dépit d’être l’opprimé afin d’enlever la tristesse du Prophète, pourquoi un croyant n’accomplirait-il pas l’action qui le rapprocherait de Dieu ? Un croyant doit œuvrer à plaire à Dieu et à éviter toute action qui Lui déplaira. »

    Le Mouslih Maw’oud (r.a.) a présenté cet exemple dans ce contexte.

    Le Mouslih Maw’oud (r.a.) relate : « Une fois, ‘Oumar a présenté une copie de la Torah au Saint Prophète (s.a.w.) et a déclaré : « Ô Messager d’Allah, ceci est la Torah. » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) est demeuré silencieux. Mais ‘Oumar a ouvert la Torah et a commencé à la lire. Des signes de désapprobation sont apparus sur le visage de l’Envoyé d’Allah (s.a.w). Quand Abou Bakr (r.a.) a vu cela, il s’est mis en colère contre ‘Oumar et a dit : « Ne vois-tu pas que cela déplaît à l’Envoyé d’Allah (s.a.w) ? » En entendant ses paroles, Oumar s’est ravisé et il a regardé le visage du Saint Prophète (s.a.w.) ; et quand il a également discerné des signes de mécontentement sur son visage, il s’est excusé auprès du Prophète (s.a.w.). Hadrat Mouslih Maw’oud (r.a.) a relaté cet incident en commentant sur un verset. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) était mécontent par la lecture d’Oumar d’un verset de la Torah, qui était contraire à l’enseignement de l’Islam. Telle était la cause de son déplaisir. Il ne l’était pas parce qu’il avait lu la Torah. Si quelqu’un est intéressé à lire son commentaire, cette référence se trouve au volume 6 du Tafsir Kabir, dans le commentaire du verset trois de la sourate Al-Nour.

    Le Mouslih Maw’oud (r.a.) déclare : « On peut comprendre comment les compagnons suivaient l’Envoyé d’Allah (s.a.w.) grâce à un incident concernant Abou Bakr (r.a.). Après le décès du Saint Prophète, quand certaines tribus arabes ont refusé de payer la Zakât, Abou Bakr (r.a.) s’est préparé à les combattre. La situation était si critique que pas moins qu’Oumar a suggéré de faire preuve d’indulgence à l’égard de ces personnes, mais Abou Bakr (r.a.) a répondu : « Quelle autorité le fils d’Abou Qouhafa a-t-il pour abroger un ordre émis par l’Envoyé d’Allah (s.a.w) ? Par Dieu, si ces gens avaient l’habitude d’offrir ne serait-ce qu’une corde pour attacher le genou d’un chameau dans les fonds de la Zakât à l’époque de l’Envoyé d’Allah (s.a.w), je leur prendrai cette corde et je ne mourrai pas avant qu’ils ne l’aient offerte (en guise de Zakât). » Ce récit est tiré du recueil d’Al-Boukhari.

    Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « Si vous ne pouvez pas me soutenir dans cette affaire, ne le faites pas. Je les combattrai seul. » Voyez à quel point il était obéissant au Prophète : en dépit d’une situation des plus périlleuses – et du fait que des grands avaient déconseillé le combat – le Calife Abou Bakr (r.a.) était prêt à confronter tout danger pour accomplir l’ordre de l’Envoyé d’Allah (s.a.w). De même, les compagnons ont tenté d’empêcher l’armée d’Ousama de partir : mais Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « Si l’ennemi arrive à conquérir Médine et que les cadavres de femmes musulmanes sont traînés par des chiens, même alors je n’arrêterai pas l’armée que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) avait décidé d’envoyer. »

    Jabir rapporte que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « Si je reçois des richesses du Bahreïn, je t’en donnerai tant et tant. » Il a dit cela en faisant des gestes de la main. Mais cette richesse est venue quand l’Envoyé d’Allah (s.a.w) était déjà décédé. Quand ces biens sont venus du Bahreïn, Abou Bakr (r.a.) a ordonné au héraut d’annoncer : « Celui à qui l’Envoyé d’Allah (s.a.w) avait fait une promesse ou doit de l’argent doit se présenter. » »

    Jabir relate : « En entendant cela, je me suis présenté au Calife Abou Bakr (r.a.) et je lui ai dit : « L’Envoyé d’Allah (s.a.w) m’avait promis tant et tant. » Abou Bakr (r.a.) a offert trois parts à pleines mains. »

    ‘Ali Ibn Al-Madini a dit que Soufyan a joint ses deux mains à trois reprises pour montrer que [le Calife] avait offert tant et tant.

    Abou Sa’id Al-Khoudri relate : « Lorsque des richesses sont venues du Bahreïn, j’ai entendu l’annonceur d’Abou Bakr (r.a.) annoncer : « Celui à qui l’Envoyé d’Allah (s.a.w) avait fait une promesse, doit se présenter. » Quand les gens se présentaient au Calife Abou Bakr (r.a.), il leur offrait tant et tant. Abou Bachir Al-Mazni s’est présenté ; il a dit que le Messager d’Allah (s.a.w.) lui avait dit : « Ô Abou Bachir ! Quand je recevrai quelque chose, vient me voir. » Sur ce, le Calife Abou Bakr (r.a.) lui a offert deux ou trois parts à pleines mains, valant quatorze cents dirhams. » Il lui a offert cela avec les deux mains pleines.

    Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) a conversé avec ses compagnons ; et après quelque temps, il a dit à son serviteur de lui offrir de l’eau à boire. Le domestique a apporté de l’eau dans un récipient en terre. Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) a tenu le récipient des deux mains et l’a mis près de sa bouche pour étancher sa soif – mais il a vu que le récipient était plein de miel mélangé à de l’eau. Il rangé le récipient et n’a pas bu de cette eau. Ensuite, il a demandé au serviteur ce que c’était. Celui-ci a répondu en disant que du miel a été ajouté à l’eau. Abou Bakr Siddiq (r.a.) a regardé attentivement le récipient. En quelques instants il s’est mis à pleurer à chaudes larmes. Il s’est mis à pleurer avec des hoquets. Pendant qu’il pleurait, sa voix s’est élevé et il a commencé à sangloter. Les gens se sont tournés vers lui et ont commencé à le réconforter en demandant : « Ô Calife du Prophète ! Que vous est-il arrivé ? Pourquoi pleurez-vous si fort ? Que nos parents vous soient sacrifiés ! Pourquoi sanglotez-vous et pleurez-vous ? Mais Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) n’a pas cessé de pleurer, et alors tous les gens autour de lui se sont mis à pleurer après l’avoir vu ainsi. Par la suite ils se sont tus, mais le Calife Abou Bakr (r.a.) pleurait constamment. Lorsque ses larmes se sont arrêtées pendant un moment, les gens lui ont demandé la raison de ses pleurs : « Ô Calife du Prophète (s.a.w.) ! Pourquoi ces pleurs ? Qu’est-ce qui vous a fait pleurer ? » » Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) a dit en essuyant ses larmes avec le bord de son vêtement et en se contrôlant : « J’étais présent avec le Saint Prophète (s.a.w.) au moment de sa mort. J’ai vu qu’il tentait d’éloigner quelque chose de sa main, mais je ne pouvais pas voir cet objet. Il disait d’une voix faible : « Éloigne-toi de moi ! Éloigne-toi de moi ! » J’ai regardé autour, mais je n’ai rien vu. J’ai dit : « Ô Messager d’Allah, je vous ai vu écarter un objet qui n’était pas visible. » Le Saint Prophète s’est tourné vers moi et a dit : « En effet, c’était le monde qui était venu devant moi avec toute sa beauté et ses fastes. Je lui ai dit de s’en aller. » Ainsi, il était passé par un état de vision. « Je lui ai demandé de s’éloigner. Le monde s’est éloigné de moi en disant : « Si vous avez pu vous débarrasser de moi, cela ne compte guère. Car ceux qui viendront après vous ne pourront jamais se débarrasser de moi. »

    Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) a secoué la tête d’inquiétude et a dit d’une voix triste : « Ô gens ! J’ai aussi eu peur, à cause de cette eau mélangée à du miel, que le bas monde ne m’assaille. C’est pourquoi j’ai tant pleuré. »

    C’était là la crainte qu’il nourrissait envers Allah.

    Un manteau précieux a été obtenu lors des conquêtes de l’Irak. Suivant les conseils de l’armée, Khalid a envoyé ce manteau à Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) en cadeau et a écrit en lui demandant de le prendre. Mais Abou Bakr (r.a.) ne l’a pas accepté et ne l’a pas donné à ses proches. Il l’a offert à l’Imam Al-Houssayn.

    Incha Allah, je présenterai le reste à l’avenir.

    Pour l’instant je veux mentionner deux personnes qui sont décédées récemment et je dirigerai leurs prières funéraires par la suite, si Dieu le veut.

    Le premier est l’honorable Samiullah Sial Saheb, qui était le Wakil Uz Zira’at au sein du Tahrik-i-Jadid. Il est décédé à l’âge de 89 ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Il était un Moussi par la grâce d’Allah. Son père se nommait Rahmatullah Sial Saheb. L’Ahmadiyya a été introduite dans la famille de Samiullah Sial Sahib par l’entremise de son père Rahmatullah Sial Sahib : il avait prêté le serment d’allégeance à l’époque du deuxième Calife en 1938. Samiullah Sial Sahib avait quatre ans à cette époque. Lorsque sa mère a eu vent de la bai’ah de son mari, elle l’a quitté et a emmené le défunt. Quand le deuxième Calife l’a su, il dit à son père d’intenter une action en justice et de récupérer l’enfant. Il a repris l’enfant après le procès. Ainsi, il est venu sous la garde de son père et c’est lui qui l’a élevé. Le père de Samiullah Sial est tombé en martyr lors des émeutes dans l’est du Pendjab. Par la suite, tous ses parents non ahmadis ont essayé de le reprendre et de l’éloigner de l’Ahmadiyya, mais le défunt ne l’a pas abandonnée.

    En 1949, il a complété son BEP à la Talim-ul-Islam High School. En 1954, il a fait sa licence à la Talim-ul-Islam College. En 1956, il a fait une maîtrise en statistique au Government College de Lahore. Il a deux fils : l’un est médecin au Canada et l’autre est Iftikhar-Ullah Sial Sahib, responsable à Rabwah et affecté au Tahrik-i-Jadid. En 1949, Sial Sahib a dédié sa vie et il a été testé et interviewé avec d’autres Wâqifîn. Le Mouslih Maw’oud (r.a.) lui-même a préparé l’examen. Plus tard, sur les conseils du Mouslih Maw’oud (r.a.), il s’est inscrit au Talim-ul-Islam College de Lahore pour des études supérieures, d’où il avait auparavant obtenu sa licence, et a ensuite obtenu une maîtrise en statistiques. En 1953, il a été affecté dans les bureaux, puis a continué à travailler dans différents départements.

    Il a servi en Sierra Leone de 1960 à 1963. En 1983, feu le quatrième Calife l’a nommé Wakil du département de l’agriculture, de l’industrie et du commerce. De 1988 à 1999, il a servi en tant que Wakil Ud Diwan ; de 1999 à 2012 il a servi en tant que Wakil du département de l’agriculture, de l’industrie et du commerce. De 2012 jusqu’à sa mort, il a servi en tant que Wakil Uz Zira’at. Sa période de service couvre 69 ans. En sus de cela, il a été membre de nombreux comités de l’Anjuman et de la communauté. Il a aussi servi en tant qu’administrateur de certaines sociétés.

    De même, il a eu l’opportunité de servir pendant longtemps en tant que Mohtamim de différents départements au sein du Majlis Khuddam-ul-Ahmadiyya.

    Amtul Hafeez Sial Sahiba, son épouse, dit : « En soixante-quatre ans de vie conjugale, il a été très gentil, compatissant, confiant et aimant. Il avait l’habitude de préférer les autres à sa personne dans tout ce qu’il faisait, et accordait priorité aux ordres du Calife dans chaque domaine. Quand je me suis mariée, il m’a fait comprendre dès le début qu’il est un Wâqif-e-Zindagi et que la femme d’un Wâqif-e-Zindagi l’est tout autant. Il était bienveillant envers les pauvres et il avait un grand sens de l’hospitalité. »

    Iftikharullah Sial, le fils du défunt, déclare : « La loyauté et l’amour pour la Jama’at étaient très ancrés en lui depuis son enfance. Lorsque son père est tombé en martyr lors des émeutes de 1947, le défunt s’est retrouvé seul. Seul son père était un ahmadi parmi ses proches et sa mère était également partie. Des proches lui ont demandé d’abandonner l’Ahmadiyya et qu’ils prendront en charge toutes ses dépenses mondaines et éducatives. Mais en raison de son amour pour l’Ahmadiyya et de sa croyance en la vérité de l’Ahmadiyya, il a répondu : « Même si je meurs de faim, je ne quitterai pas l’Ahmadiyya. » Il était toujours ferme dans sa foi. Il y avait un fort désir que le Waqf perdure dans sa génération. Quand je me suis dédié, il a été très heureux et lorsqu’il est venu à Londres, il en a parlé au quatrième Calife qui a exprimé sa grande joie en disant que le vrai Waqf est que cette pratique se poursuive dans les générations futures.

    Quand il était confronté à des problèmes religieux ou mondains, il s’inclinait devant Dieu et priait avec ferveur pour la solution de son problème. »

    Son fils ajoute : « Je ne l’ai jamais vu rater une seule prière de Tahajjoud de toute sa vie. Il aidait les pauvres de toutes les manières possibles. Après sa mort, de nombreuses personnes sont venues me voir et ont spécifiquement mentionné que chaque fois que nous avions besoin d’argent, nous allions immédiatement voir Sial Sahib et il nous aidait toujours. S’il y avait un problème à la maison et qu’au même moment il devait servir la Jama’at, il partait servir la Jama’at et confiait ses problèmes domestiques à Allah. »

    Sa belle-fille déclare : « Il m’a toujours appris à aimer la Jama’at et à être fidèle au Califat. Il avait une grande conviction dans chaque parole qu’énonçait le Calife. Quand il s’était présenté au deuxième Calife dans le cadre de son Waqf, Churchill venait d’être réélu Premier ministre à l’âge de quatre-vingts ans. Le deuxième Calife lui a dit : « Si Churchill peut être Premier ministre à quatre-vingts ans, pourquoi ne pouvez-vous pas servir la Jama’at pendant si longtemps ? » »

    « Le défunt a commenté : « J’avais conclu que nous tous inclus dans ce groupe de Waqf-e-Zindagi atteindront au moins les quatre-vingts ans et qu’Allah nous donnera la possibilité de servir jusqu’à quatre-vingts ans. » Chaudhry Hameedullah Sahib était son compagnon ainsi que Muslih-ud-Din Sahib : ils ont tous ont vécu plus de quatre-vingts ans. » »

    Ceci était la déclaration de son fils.

    Sa belle-fille relate : « Mon père est mort quand j’étais jeune et j’ai reçu du défunt l’amour paternel. Au cours de mes vingt-deux ans de vie conjugale, j’ai toujours vu de sa part de la gentillesse et de l’amour paternel. Il était un vrai fidèle de l’Ahmadiyya et un véritable amoureux du Califat. Il était bienveillant envers les pauvres, imbu d’un grand sens de l’hospitalité et véridique. Il se souvenait d’Allah à tout instant. Il était reconnaissant pour les petites choses. Il a également joué un grand rôle dans l’éducation de mes enfants : il les a encouragés à apprendre la traduction du Saint Coran et à lire les livres du Messie Promis (a.s.). Il les testait aussi. Chaque fois que les enfants s’asseyaient avec leur grand-père, il leur relatait l’histoire de la Jama’at et les récits de la gentillesse et de l’amour des Califes. Même le plus petit enfant qui entrait à la maison recevait la plus grande considération. »

    Basil Sahib, Naib Wakil Uz Zira’at, commente : « Samiullah Sial Sahib était très sympathique et avait un immense amour et affection pour le Califat. Il aidait financièrement le personnel du bureau. Il conseillait toujours de rester en contact avec le Calife. Il nous enseignait de protéger chaque denier de la Jama’at. Comme l’a dit le Messie Promis (psl), la question n’était pas de savoir d’où viendrait l’argent, mais de savoir d’où viendraient ceux pour gérer cet argent.

    Quand un Wâqif-e-Zindagi, un employé ou un ahmadi venait à sa rencontre, il lui disait qu’il y a beaucoup de bénédictions dans le service de la Jama’at et qu’Allah bénit immensément ceux qui servent la Jama’at et qu’Allah prend soin de ses besoins. Il citait son exemple en disant : « Je n’étais rien ; or, Allah m’a donné beaucoup et tout cela n’est que la bénédiction du Waqf. »

    Nasreen Hayee dit : « Le défunt était l’un des membres importants de notre famille. Ma mère et mon père l’ont toujours beaucoup respecté. Il n’avait pas de fille. Quand j’avais sept ou huit ans, le défunt et ma tante m’ont adoptée. Je suis restée avec eux jusqu’au mariage. Tout deux m’ont considérée comme leur fille et étaient soucieux de mes moindres désirs depuis mon enfance. Ils m’ont offert la meilleure éducation et m’ont mariée à un missionnaire. »

    Mahmood Tahir, secrétaire de la Fondation Fadl-i-Umar, déclare : « Le défunt m’a relaté ceci : « Lorsque j’ai terminé ma licence et que j’ai été affecté initialement, j’ai été envoyé pour faire une maîtrise sur les instructions du Mouslih Maw’oud (r.a.). Quelqu’un dans le bureau a exprimé sa crainte au Mouslih Maw’oud (r.a.) qu’il se peut que je parte ailleurs après avoir complété ma maîtrise et que j’accepte un travail mondain. Sur ce point, le Mouslih Maw’oud (r.a.) a déclaré : « Sial n’est pas infidèle. »

    Imran Babar, un Wâqif-e-Zindagi et gestionnaire immobilier du Tahrik-i-Jadid, déclare : « J’ai eu l’opportunité de travailler avec lui pendant 15 ans. Il était robuste. Il n’a jamais hésité à rencontrer ou à parler à un fonctionnaire du gouvernement concernant le travail de la Jama’at. Chaque fois qu’il avait l’occasion de voyager en train, il prêchait toujours pendant le voyage et le faisait à haute voix afin que tout le monde à proximité puisse entendre. »

    Luqman Sahib, Wakil Ul Mal Awwal, déclare : « Le défunt obéissait à tout ordre du Calife et il encourageait les autres à en faire de même. Lors de l’annonce de la nouvelle année du Tahrik-i-Jadid, il venait immédiatement payer sa contribution et faisait sa promesse. »

    Sheikh Haris Sahib du Tahrik-i-Jadid déclare : « Quand j’ai fait mon Waqf, il m’a guidé à chaque étape. Il s’est comporté avec beaucoup d’amour et de compassion. Il était un Wâqif-e-Zindagi très intrépide. Il faisait tout pour protéger les biens de la Jama’at. En 2015, l’ingénieur Javed Sahib, président du Pakistan Engineering Council est venu d’Islamabad visiter Rabwah. Il a rencontré Sial Sahib en plus d’autres anciens. Dans cette courte réunion, le défunt n’a pas manqué l’occasion de lui prêcher le message de l’Ahmadiyya et il l’a fait d’une très bonne manière. »

    Qu’Allah accorde au défunt Sa miséricorde et Son pardon. Qu’Il permette à son fils qui est Wâqif-e-Zindagi la possibilité de respecter son engagement. Que les enfants du défunt soient attachés au Califat et à la Jama’at. De plus, qu’Il accorde la sérénité à sa famille.

    Le prochain défunt que j’évoquerai se nomme Siddiqa Begum Sahiba, épouse d’Ali Ahmed Sahib, le regretté Mou’allim du Waqf-i-Jadid. Elle est décédée récemment à l’âge de quatre-vingt-cinq ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Abdul Hadi Tariq Sahib, son fils, est un missionnaire et enseigne à la Jamia Ahmadiyya du Ghana.

    La défunte est née dans les environs de Qadian. Son père Abdul Rahman est décédé en 1944 alors qu’il était jeune. Hadrat Mouslih Maw’oud (r.a.) a pris sa veuve Nawab Bibi Sahiba et ses enfants sous sa tutelle. Il les a fait venir à Qadian. Nawab Amatoul-Hafiz Begum Sahiba les a logés dans son pavillon. »

    Le fils de la défunte déclare : « Ma grand-mère a servi Nawab Amatoul Hafiz Begum Sahiba. Après la partition de l’Inde, le Mouslih Maw’oud (r.a.) a envoyé ma grand-mère à Nasirabad dans le Sindh avec ses enfants, où ils ont grandi.

    La défunte était la belle-fille de Mian Allah Dutta Sahib, un compagnon du Messie Promis (a.s.). Elle était l’épouse d’un Wâqif-e-Zindagi, la mère d’un Wâqif-e-Zindagi. Elle a menée une vie de Wâqif-e-Zindagi avec son mari Wâqif-e-Zindagi et l’a soutenu dans toutes sortes de situations difficiles. Je ne l’ai jamais vue faire de requête à qui que soit durant ma vie. Elle possédait de nombreuses vertus, parmi lesquelles figuraient en bonne place l’humilité, la crainte de Dieu, l’hospitalité, la douceur, la simplicité, le contentement, la patience et un immense courage. Tout au long de sa vie, elle ne s’est jamais plainte à personne et je ne l’ai jamais entendue dire ou faire de mal à quiconque. Elle s’est toujours comportée avec amour et sincérité envers tout le monde et ses proches. En plus des cinq prières, elle était régulière dans la prière de Tahajjoud. De même, elle récitait régulièrement le Saint Coran ; et malgré sa mauvaise santé ces derniers jours, lorsqu’elle ne pouvait pas accomplir correctement les prières, elle avait l’habitude de prier pour que le Seigneur lui donne assez de santé et de courage pour L’adorer correctement.

    Elle laisse dans le deuil deux filles et trois fils. Comme je l’ai dit, l’un des fils, Abdul Hadi Tariq Sahib, est missionnaire au Ghana et n’a pas pu assister aux funérailles de sa mère parce qu’il était de service.

    Qu’Allah leur accorde à tous patience et courage ; qu’Il leur permette de perpétuer leurs bonnes actions, qu’Il accorde pardon et miséricorde à la défunte et qu’Il élève son rang.


    (Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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    Les oeuvres du calife Abou Bakr https://islam-ahmadiyya.org/oeuvres-calife-abou-bakr/ Thu, 22 Sep 2022 08:47:55 +0000 https://islam-ahmadiyya.org/?p=3334
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  • Sermon du vendredi 16 septembre 2022, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

    J’évoquais les œuvres accomplies par [le Calife] Abou Bakr (r.a.) au cours de son califat. Voici quelques détails sur les droits de Dhimmis. Il s’agit de ces sujets qui, s’étant soumis à l’État islamique, suivaient cependant leur religion et dont la protection était garantie par l’État musulman. Contrairement aux musulmans, ils étaient exemptés du service militaire et du paiement de la Zakat. C’est pour cette raison qu’on leur prélevait un impôt modique, communément appelé la Jizya, pour assurer la protection de leurs biens, de leurs personnes et de leurs droits. Cet impôt était de 4 Dirhams par an et par personne : il était imposé sur les adultes jouissant d’une bonne santé et actifs. Les vieux, les handicapés, les nécessiteux et les enfants en étaient exemptés. Voire les handicapés et les démunis étaient soutenus par la Trésorerie de l’État musulman. Lors des conquêtes de l’Irak et de la Syrie, nombre de tribus et de hameaux étaient devenus les sujets de l’État islamique en payant la Jizya. Les conditions des pactes conclus avec eux stipulaient, entre autres, que leurs cloîtres et leurs églises ne seraient pas détruits ni les forteresses qu’ils utilisaient pour se réfugier suite aux attaques ennemies. Ils auront le droit d’utiliser leurs cloches et pourront sortir leurs croix lors de leurs processions et de leurs festivités.

    Khalid Ibn Al-Walîd avait conclu un pacte avec les gens d’Al-Hîrah, durant le califat d’Abou Bakr (r.a.). Il stipulait, entre autres, que la Jizya ne serait pas imposée sur les vieux incapables de travailler ou frappés de maladie ou de quelque autre malheur ou qui étaient naguère riches avant de sombrer dans une telle pauvreté qu’elle les contraignait à vivre de l’aumône de leurs coreligionnaires. Ceux-là n’auront pas à payer la Jizya. Tant qu’ils vivront dans le Dâr Al-Hijrah et le Dâr Al-Islâm, c’est-à-dire sous la gouvernance de l’État musulman, la trésorerie musulmane subviendra à leurs besoins et à ceux des membres de leur famille. Si ces individus quittent le territoire islamique pour se rendre ailleurs, les musulmans ne seront plus responsables de leur subvention. Selon un récit, le pacte conclu entre Khalid Ibn Al-Walîd et les gens d’Al-Hîrah stipulait que les pauvres, les nécessiteux et les moines seraient exemptés de la Jizya.

    La compilation du Saint Coran était une œuvre importante accomplie à l’époque du Calife Abou Bakr (r.a.). Cette compilation était un service sans pareille à l’époque de l’âge d’or du califat d’Abou Bakr (r.a.). Son arrière-plan était la bataille de Al-Yamâmah menée contre Mousaylimah le Menteur. Mille deux cents musulmans sont tombés en martyr lors de ce conflit, dont une majorité d’éminents compagnons et de Houffâdh (mémorisateurs du Coran) : selon un rapport, 700 de ces Houffâdh seraient tombés en martyrs. Au vu de cette situation, Dieu a inspiré à ‘Oumar l’idée de la compilation du Coran. Il en a fait mention au Calife Abou Bakr. Les détails en ont été mentionnés dans un hadith du recueil d’Al-Boukhari. Selon ‘Oubayd Ibn Al-Sabâq, Zayd Ibn Thâbit Al-Ansari a relaté : « Abou Bakr (r.a.) m’a fait appeler lorsque les gens d’Al-Yamâmah sont tombés en martyrs ; ‘Oumar (r.a.) était à ses côtés. Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « ‘Oumar (r.a.) est venu me voir et m’a informé que de nombreux Houffâdh sont tombés en martyrs au cours de la bataille d’Al-Yamâmah, et j’ai peur que d’autres Qâris (personnes ayant mémorisé le Saint Coran) ne tombent en martyrs au cours d’autres batailles, et qu’ainsi une partie du Coran soit perdue, à moins que vous ne compiliez l’ensemble des versets du Coran. »

    Abou Bakr a ajouté : « J’ai dit à ‘Oumar (r.a.) : « Comment puis-je ordonner quelque chose qui n’a pas été accompli par le Saint Prophète (s.a.w.) ? » ‘Oumar (r.a.) a répondu : « Par Dieu, il s’agit d’une noble tâche ! » Il m’a répété cela à plusieurs reprises, au point où Allah m’a convaincu qu’il fallait l’accomplir ; et je considère pertinent ce qu’Oumar (r.a.) a proposé. »

    Zayd a déclaré : « Abou Bakr (r.a.) a dit : « Ô Zayd ! Tu es jeune et sage, et nous n’avons aucun soupçon à ton égard. Tu avais pour habitude de retranscrire les révélations reçues par le Saint Prophète (s.a.w.), alors recherche toutes les parties du Coran et compile-les. » Zayd Ibn Thâbit a répondu : « Je jure au nom de Dieu, que s’il m’avait confié la mission de déplacer une montagne d’un endroit à un autre, cela m’aurait été plus facile que la tâche qu’il venait de me confier. » C’est-à-dire c’était là une tâche immense. Zayd a répondu : « Pourquoi entreprenez-vous ce que le Saint Prophète (s.a.w.) n’avait pas entrepris ? » Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « Par Allah, il s’agit d’une tâche noble. » Abou Bakr répété cela plusieurs fois, jusqu’à ce qu’Allah m’ait convaincu comme Il avait convaincu Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar (r.a.). Je me suis levé et je suis parti à la recherche des différentes parties du Saint Coran. Je les ai recherchées sur des branches de dattiers, sur des pierres blanches et dans la mémoire des gens. J’ai trouvé la dernière partie de la sourate Al-Tawbah auprès de Houdhaymah Al-Ansari que je n’avais trouvée chez personne d’autre. Il s’agit des versets :

    لَقَدْ جَاءَكُمْ رَسُولٌ مِنْ أَنْفُسِكُمْ عَزِيزٌ عَلَيْهِ مَا عَنِتُّمْ

    Et ce jusqu’à la fin de la sourate Al-Tawbah.

    Les feuilles sur lesquelles le Saint Coran a été compilé sont restées en la possession d’Abou Bakr (r.a.) jusqu’à son décès. Ensuite, elles étaient en la possession d’Oumar (r.a.) jusqu’à son décès. La compilation était ensuite en la possession de Hafsa bint ‘Oumar. »

    Dans son ouvrage Charh Al-Sounnah, l’Imam Al-Baghawi a commenté en ces termes sur les hadiths évoquant la compilation du Coran. « Le Coran révélé par Dieu à son Envoyé (s.a.w.) a été compilé à la lettre dans son entièreté par les compagnons. Les hadiths présentent la raison suivante de la compilation du Coran. Le texte du Coran était préservé sur des branches de dattiers, sur des tablettes et dans les cœurs des compagnons. Ceux-ci craignaient qu’une partie du Coran ne soit perdue en raison du martyre des compagnons. Ils ont donc conseillé au Calife Abou Bakr (r.a.) de réunir tout le texte du Coran en un seul endroit. Cette tâche a été accomplie avec l’accord de tous les compagnons. Ainsi, ils ont compilé le Coran tel qu’ils l’ont entendu du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) sans y apporter le moindre changement.

    L’Envoyé d’Allah (s.a.w) récitait le Coran à ses compagnons et le leur enseignait dans la forme présente. L’ange Gabriel avait enseigné cet agencement du Coran au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Au moment de la révélation de chaque verset, il lui demandait de consigner tel ou tel verset dans telle sourate et après tel verset. La tâche de la compilation du Coran a débuté à l’époque du Calife Abou Bakr (r.a.). ‘Ali déclare à ce propos : « Qu’Allah bénisse Abou Bakr (r.a.) ! Il est celui qui a protégé pour la première fois le Coran en un seul volume. »

    Hazrat Mouslih Maw’oud (ra) déclare à propos de la compilation du Coran : « La tâche qui n’avait pas été accomplie jusqu’alors était que le Saint Coran n’avait pas été réuni en un seul volume. Quand 500 Houffâdh du Coran ont été tués lors de la bataille d’Al-Yamâmah, ‘Oumar s’est rendu auprès d’Abou Bakr (r.a.) et lui a dit que cinq cents récitants du Coran sont tombés en martyr lors d’une bataille et que de nombreuses batailles nous attendent. Si d’autres Houffâdh sont tués, les gens auront des doutes au sujet du Noble Coran. C’est pour cette raison que le Coran doit être rassemblé en un seul volume.

    Le Calife Abou Bakr (r.a.) a refusé [cette idée] dans un premier temps mais a finalement accepté ses conseils. Le Calife Abou Bakr (r.a.) a confié cette tâche à Zayd Ibn Thâbit, qui, du vivant de l’Envoyé d’Allah (s.a.w), consignait le texte du Coran et il a nommé les grands Compagnons pour l’aider. Bien que des milliers de Compagnons eussent mémorisé le Saint Coran, il était impossible de rassembler un millier au moment de la rédaction du Saint Coran. Ainsi donc, Abou Bakr (r.a.) a ordonné que le Saint Coran sera copié à partir de versions écrites. De plus, en guise de précaution, au moins deux Houffâdh du Coran ainsi que d’autres devront confirmer le texte. Par conséquent, le texte du Coran écrit sur de morceaux de cuirs et d’os a été rassemblé en un seul endroit et confirmé par les Houffâdh du Saint Coran. L’unique doute qui peut subsister sur le Saint Coran, concerne la période entre le décès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et [la décision prise par le Calife]. Une personne intelligente pourrait-elle insinuer qu’on aurait du mal à rassembler en un seul volume le livre qui est lu quotidiennement et que les Houffâdh récitent à d’autres musulmans en le lisant à haute voix durant le Ramadan et dont le texte entier a été mémorisé du début à la fin par des milliers d’individus, un livre qui, quoique n’ayant pas été rassemblé en un volume, avait été consigné par une vingtaine de compagnons et dont le texte intégral était présent sous forme de fragments ?

    Celui qui a été nommé pour consigner le Saint Coran à l’époque de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) et qui l’avait mémorisé pouvait-il rencontrer des difficultés à cet égard ? Étant donné que le Coran était lu quotidiennement, pourrait-il y avoir quelque erreur dans ce volume et qu’elle échappe à quelque autre Hâfidh ? Si ce type de témoignage est mis en doute, en ce cas aucun argument ne sera acceptable dans le monde. La vérité est qu’il n’existe dans le monde, à l’instar du Coran, aucun texte préservé avec une telle continuité. »

    Il soutient que le Saint Coran a été préservé dans son état originel et qu’il n’y a eu aucun changement comme l’allèguent certains. C’est la réponse aux objections soulevées aujourd’hui encore.

    En répondant à une objection, le Mouslih Maw’oud (ra) déclare : « Une objection est que le texte du Coran en entier n’a pas été écrit à l’époque de l’Envoyé d’Allah (s.a.w). Cette objection est infondée. En effet, tout le Coran a été consigné par écrit à l’époque de l’Envoyé d’Allah (s.a.w). Ceux qui disent qu’il ne l’a pas été se trompent. Selon un récit d’Outhman, quand une partie était révélée, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) faisait venir des scribes et leur disait : « Insérez-ce verset à tel ou tel endroit. » Étant donné cette preuve historique, il est insensé d’affirmer que le Coran n’a pas été complètement écrit à l’époque de l’Envoyé d’Allah (s.a.w). La question demeure : pourquoi a-t-il été écrit à l’époque de Abou Bakr (r.a.) ? La réponse est qu’à l’époque du Saint Prophète, le Coran n’avait pas été réuni en un seul volume comme il l’est à présent. ‘Oumar s’est dit que les gens diraient que le Coran n’avait pas été préservé. Par conséquent, les mots qu’il a dits à Abou Bakr (r.a.) à cet égard étaient :

    إني أرى أن تأمر جمع القرآن

    « Je pense qu’il est approprié que vous ordonniez la collection du Coran [sous la forme d’un livre] ». Il ne lui a pas dit « que vous l’écriviez ». Sur ce, le Calife Abou Bakr (r.a.) a appelé Zayd et lui a dit de réunir le texte du Coran. Il ne lui a pas dit de l’écrire. Ces paroles démontrent qu’à l’époque, il s’agissait de rassembler les feuilles du Coran en un seul volume, et non de l’écrire. »

    Au cours du califat d’Abou Bakr (r.a.), le Saint Coran a été rassemblé en un seul volume, et plus tard au cours du califat d’Outhman, il y a eu de nouveaux progrès, notamment que la Qirâ’ah [lecture ou récitation] a été uniformisée pour tous les Arabes, voire l’ensemble du monde musulman. »

    Le Mouslih Maw’oud (ra) explique ceci concernant la diffusion du Coran à l’époque du Calife ‘Outhman. Il déclare : « À l’époque d’Outhman et après le califat d’Abou Bakr (r.a.), on s’est plaint que des individus appartenant à des tribus différentes prononçaient le Saint Coran différemment et cela avait un effet néfaste sur les non-musulmans qui pensent qu’il existe de nombreuses versions du Saint Coran. La Qirâ’ah signifie qu’une tribu prononçait une lettre [modifiée] par la voyelle Fat-ha, une autre par la voyelle Kasra et une troisième avec la voyelle Damma. Cette caractéristique n’est présente qu’en arabe. En entendant ces différences, le non-Arabe croira que leurs propos sont différents quand en fait, ils disent tous la même chose. Ainsi, afin de protéger [l’Oummah] de ces troubles, le Calife ‘Outhman a suggéré de faire des copies du manuscrit consigné à l’époque d’Abou Bakr (r.a.) et de les envoyer dans différents pays. Il a instruit qu’une seule lecture / récitation du Coran sera utilisée et aucune autre.

    Cette décision du Calife ‘Outhman n’était pas erronée. À l’époque de l’Envoyé d’Allah (s.a.w), les Arabes menaient une vie tribale : chaque tribu vivait séparément des autres. Ils s’étaient habitués à leur propre dialecte. C’est-à-dire qu’ils avaient leur propre façon de parler. Mais en se rassemblant sous la bannière du Saint Prophète, les Arabes se sont sédentarisés et au lieu d’une langue commune, la langue arabe est devenue une langue académique. Nombre d’Arabes ont appris à lire et à écrire. Ainsi, chaque individu quelle que soit sa tribu, pouvait prononcer un mot avec la même facilité que le mot était prononcé dans la langue académique, qui était en fait la langue du pays. Étant donné que tous les gens s’étaient habitués à une langue apprise, il n’y avait aucune raison qu’on les autorise à réciter le Saint Coran avec leur accent tribal et à devenir source d’égarement pour les non-Arabes. C’est pourquoi ‘Outhman a consigné le Saint Coran selon l’usage mecquois et a distribué les copies dans tous les pays en ordonnant que le Saint Coran ne soit récité que dans le dialecte mecquois. N’ayant pas compris ce point, les écrivains européens et autres objectent, en disant qu’Outhman a fait écrire un nouveau Coran ou qu’il a apporté des modifications dans le Saint Coran. » Or, la vérité est ce qui a été présenté plus haut. »

    Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Le Coran est incontestablement une révélation verbale. Son texte intégral et même ses points et ses lettres sont demeurés inchangés. Allah l’a révélé dans un ordre parfait sous la protection des anges. Ensuite, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a pris toutes les précautions nécessaires à son propos. Il a fait consigner chaque verset sous ses yeux quand le Coran lui était révélé, jusqu’à ce qu’il le rassemble dans son intégralité. Il a, en personne, fixé l’ordre des versets et les a rassemblés. Il n’a cessé de le réciter durant et hors de la Salât et ce jusqu’à quitter ce monde pour se rendre auprès de son Ami, bien-aimé et Seigneur des mondes.

    Ensuite, le Messie Promis (a.s.) a déclaré : « Par la suite, le premier Calife, Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.), a rassemblé toutes les sourates du Coran selon l’ordre qu’il avait entendu de l’Envoyé d’Allah (s.a.w). Ensuite, après le Calife Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.), Allah a accordé la possibilité à ‘Outhman (r.a.) en tant que troisième Calife de compiler le Coran selon la prononciation des Qouraychites et de le diffuser dans tous les pays. »

    La question est de savoir jusqu’à quand la copie du Calife Abou Bakr (r.a.) a été préservée. Le Calife Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) a compilé le Saint Coran en un volume par l’entremise de Zayd Ibn Thâbit, qu’on appelle la Sahîfah du Siddîq. Ce manuscrit est demeuré auprès du Calife Abou Bakr (r.a.) jusqu’à sa mort. Ensuite, il a été confié à ‘Oumar et celui-ci l’a confié à Hafsa, la mère des Croyants, en lui ordonnant de ne pas le confier à quiconque, en ajoutant, cependant, que quiconque voudrait en faire une copie ou [l’utiliser pour] corriger la sienne pourrait en bénéficier.

    Le Calife ‘Outhman, au cours de son califat, a pris le manuscrit de Hafsa temporairement et l’a recopié avant de le lui rendre. Quand Marwan est devenu le dirigeant de Médine en 54 de l’Hégire, il a voulu prendre ce manuscrit de Hafsa ; mais celle-ci a refusé. Après la mort de Hafsa, Marwan l’a pris d’Abdullah Ibn ‘Oumar et s’en est débarrassé. Mais ‘Outhman en avait auparavant conservé [la copie].

    Les premières œuvres d’Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) ou les réalisations qui lui sont associées en premier sont appelés les Awwaliyat Abi Bakr (r.a.). Il s’agit des œuvres qu’il a accomplies en premier.

    Il était le premier à se convertir à l’islam. Deuxièmement, il a construit la première mosquée devant sa propre maison à La Mecque. Troisièmement, il est le premier à s’être battu contre les Qouraychites à La Mecque pour protéger le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Quatrièmement, il a acheté et libéré de nombreux esclaves hommes et femmes qui ont été persécutés pour s’être convertis à l’islam.

    Cinquièmement, il a été le premier à réunir tout le texte du Saint Coran en un seul volume. Sixièmement, il est le premier à appeler le Coran « Mous-haf ». Septièmement, il est le premier des Califes Bien-guidés. Huitièmement, du vivant de l’Envoyé d’Allah (s.a.w.), il a été le premier nommé Emir du Hajj. Neuvièmement, il a conduit les musulmans dans la prière pour la première fois durant la vie du Messager d’Allah (s.a.w.). Dixièmement, il a été le premier à établir le Bayt Al-Mâl en islam. Onzièmement, il est le premier Calife de l’islam pour qui les musulmans ont fixé une allocation. Douzièmement, il est le premier Calife à nommer son successeur. En effet, il avait nommé ‘Oumar comme Calife. Treizièmement, il est le premier Calife dont le père, Abou Qouhafa, était vivant quand on lui a prêté allégeance comme Calife. Quatorzièmement, il est le premier à recevoir un surnom dans l’islam par le Messager d’Allah (s.a.w.). Quinzièmement, il est la première personne dont les quatre générations ont l’honneur d’avoir été des compagnons [de l’Envoyé d’Allah (s.a.w)] : son père Abou Qouhafa, Abou Bakr (r.a.), son fils ‘Abdour Rahman Ibn Abi Bakr (r.a.) et son petit-fils Muhammad Ibn Abdir Rahman Ibn Abi Bakr (r.a.) étaient tous des compagnons. Voici des détails concernant la physionomie du Calife Abou Bakr (r.a.). On relate qu’Aïcha a vu un Arabe qui marchait. Elle était, quant à elle, dans sa Howdah. Elle a déclaré : « Je n’ai vu personne plus semblable à Abou Bakr (r.a.) que cet individu. » Le rapporteur déclare : « Nous avons demandé à ‘Aïcha de nous décrire la physionomie d’Abou Bakr (r.a.). Elle a déclaré : « Abou Bakr (r.a.) était de teint clair. Il était mince et avait les joues creuses. Il avait les reins légèrement courbés, de sorte que même son pagne ne s’arrêtait pas à sa taille et glissait vers le bas. Son visage était moins charnu. Il avait les yeux enfoncés et le front haut. »

    Ibn Sirin relate : « J’ai demandé à Anas Ibn Malik si le Calife Abou Bakr (r.a.) se teignait les cheveux et la barbe. Il a répondu : « Oui. Il le faisait avec du henné et du Katam (qui est une herbe). »

    Voici les détails concernant la crainte de Dieu et la piété d’Abou Bakr (r.a.). L’Envoyé d’Allah (s.a.w) avait offert des terres à Rabi’ah Ibn Ja’far et Abou Bakr (r.a.). Tout deux se sont disputés à propos d’un arbre. Abou Bakr (r.a.) a dit quelque chose de dur pendant la discussion, mais l’a regretté plus tard et a dit : « Rabi’ah ! Tu dois aussi me dire quelque chose de dur pour que cela serve de rétribution. » C’est-à-dire, étant donné que je t’ai parlé durement tu dois le faire également.

    Mais il a refusé de le faire. Tous deux se sont présentés à l’Envoyé d’Allah (s.a.w) et ont raconté tout l’incident. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « Rabi’ah ! Ne lui répond pas durement mais prie pour lui : « Ghafar-Allahou Laka, Ya Aba Bakr. » « Ô Abou Bakr ! Qu’Allah te pardonne ! »

    Rabi’ah a suivi les instructions de l’Envoyé d’Allah (s.a.w). Quand Abou Bakr (r.a.) a entendu cela, il a été tellement affecté qu’il est rentré en pleurant abondamment.

    Selon un récit Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.) a vu un oiseau sur un arbre et il a déclaré : « Ô oiseau ! Bonne nouvelle pour toi ! Par Allah, j’aimerais être comme toi. Tu t’assois sur un arbre et en manges les fruits. Ensuite tu t’envoles. Tu n’auras aucun compte à rendre et ne mériteras aucune punition. Par Allah ! Je souhaite qu’il y ait un arbre sur le bord de la route et qu’un chameau passe à côté de moi et m’attrape et me mette dans sa bouche et me mâche, puis qu’il m’avale rapidement et qu’il m’éjecte et que ne je sois pas un être humain. »

    Hazrat Mouslih Maw’oud (ra) a commenté sur le verset 41 de la sourate Al-Naba’dans lequel il est dit :

    وَيَقُولُ الْكَافِرُ يَا لَيْتَنِي كُنْتُ تُرَابًا

    « et où le mécréant dira : « Que je voudrais n’être que poussière ! » (78 : 41)

    Le Mouslih Maw’oud (ra) explique : « Certaines sectes musulmanes sont emplies d’une telle haine des Compagnons qu’elles disent que le Calife Abou Bakr (r.a.) avait l’habitude de réciter ce verset au moment de sa mort. Cela prouve donc sa mécréance. En d’autres termes, il avait l’habitude de réciter ce verset :

    وَيَقُولُ الْكَافِرُ يَا لَيْتَنِي كُنْتُ تُرَابًا

    Etant donné que le Calife Abou Bakr (r.a.) avait l’habitude de le lire, selon eux cela prouve qu’il était un mécréant, vu la présence de ce terme. Qu’Allah nous en préserve ! Le Mouslih Maw’oud (ra) explique : « Si ce récit est authentique et que ce verset concerne Abou Bakr (r.a.), eu égard à sa foi, il sous-entend : « Si seulement Dieu me traite ainsi : qu’Il ne me récompense pas pour mes bonnes actions et qu’Il ne me punisse pas pour mes erreurs. »

    Cette phrase est celle d’un croyant parfait. Selon les hadiths, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) disait : « Je ne serai pas pardonné en raison de mes œuvres, mais je serai pardonné par la grâce d’Allah. » Le mot Kafir est utilisé ici par ironie : cela signifie que ces gens l’appellent un Kafir (mécréant) celui qui était le plus proche de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) lors des batailles et qui a sacrifié toutes ses richesses pour le Messager d’Allah (s.a.w) et qui lui a donné sa fille de onze ans en mariage quand il avait cinquante-cinq ans. Il l’avait également accompagné lors de sa migration et l’avait soutenu tout seul à La Mecque. Le Saint Coran affirme, ironiquement, que la personne qui offre ces sacrifices est un mécréant (si en effet ce verset concerne Abou Bakr (r.a.)), mais ces gens, qui n’ont accompli aucune œuvre louable comparé à lui, se posent en croyants.

    Quand Abou Bakr (r.a.) était sur le point de mourir, il dit à ‘Aïcha : « Ô ma fille ! Tu sais que tu m’es la plus chère d’entre tous. Je t’ai offert tel ou tel terrain. Si tu l’as occupé et en as profité, il aura été ta propriété. Mais à présent c’est la propriété de tous mes héritiers. Je voudrais que tu me le retourne, (étant donné que tu n’en as pas pris possession et que j’en ai fait usage) afin qu’il soit réparti entre tous mes enfants selon le Livre d’Allah et que je rencontre mon Seigneur dans un tel état que je n’aurais préféré aucun de mes enfants aux autres. ‘Aïcha a dit : « J’obéirai à votre ordre à la lettre. »

    L’incident que je décrirai ci-dessous a déjà été mentionné auparavant, mais je le mentionne ici dans le contexte des récits faisant l’éloge du Calife Abou Bakr (r.a.). Quand Allah lui a conféré le manteau du Califat, comme à l’accoutumé, le lendemain,’ Abou Bakr (r.a.) s’est rendu au marché avec un paquet de vêtements sur l’épaule. En chemin, il a rencontré Oumar et Abou ‘Oubaydah.

    Ils ont demandé  : « Ô Calife du Messager d’Allah ! Où allez-vous ? » Il a répondu  : « Je me rends au marché.  » Ils lui ont dit : « Pourquoi donc ? Vous êtes le responsable des affaires des musulmans. Venez, nous allons fixer une allocation pour vous. » C’est-à-dire, vous n’aurez plus besoin de commercer.

    Le ‘Allamah Ibn Sa’d a commenté sur ladite allocation. Il déclare : « Le Calife recevait deux manteaux et quand ils s’usaient, il les rendait et en obtenait un autre. Lors de ses voyages, il prélevait [de la trésorerie] pour ses montures la même somme qu’il dépensait pour sa personne et ses proches avant le Califat. Hazrat Mouslih Maw’oud (ra) déclare : « Abou Bakr (r.a.) était le roi de tout le monde islamique ; mais qu’a-t-il obtenu ? Il était le gardien des deniers publics, mais lui-même n’avait aucun contrôle dessus. En effet, Abou Bakr (r.a.) était un grand homme d’affaires, mais parce qu’il avait l’habitude d’offrir dans la voie de Dieu chaque sou qu’il recevait, quand l’Envoyé d’Allah (s.a.w) est mort et qu’il est devenu Calife, il ne disposait pas d’argent liquide. Le lendemain de son élection comme Calife, il a pris un paquet de vêtements et est parti les vendre. ‘Oumar (r.a) l’a rencontré en cours route et lui a demandé ce qu’il faisait. Il a dit : « Je dois quand même vivre. Si je ne vends pas de vêtements, comment vais-je vivre ? » ‘Oumar (r.a.) a dit : « Cela est impossible. Si vous vendez des vêtements, qui fera le travail du Califat ? » Abou Bakr (r.a.) a répondu : « Si je ne fais pas ce travail, quels seront mes moyens de subsistance ? » ‘Oumar (r.a.) lui a dit : « Prenez une allocation du Bayt Al-Mâl. » Abou Bakr (r.a.) a répondu : « Cela m’est impossible ! Quel droit ai-je sur le Bayt Al-Mâl ? » ‘Oumar (r.a.) a répondu : « Le Coran a permis de dépenser les deniers du Bayt Al-Mâl sur ceux qui œuvrent pour la religion ; pourquoi ne pouvez-vous pas en prendre ? » Par la suite, son allocation a été fixée du Bayt Al-Mâl. Mais à l’époque, cette allocation ne répondait qu’à ses besoins en alimentation et en vêtements.

    Ibn Abi Moulaykah relate : « Si les rênes [du chameau] d’Abou Bakr (r.a.) tombaient, il faisait s’asseoir son chameau et il prenait les rênes. On lui a demandé pourquoi il n’avait pas demandé aux autres de les lui remettre. Abou Bakr (r.a.) répondait : « Mon bien-aimé (s.a.w.) m’avait ordonné de ne rien demander aux gens. » Il était à ce point prudent.

    Hazrat Mouslih Maw’oud (ra) déclare : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a un jour entendu certaines personnes dans la mosquée qui disaient : « Quelle est la supériorité d’Abou Bakr (r.a.) sur nous ? Comme lui, nous accomplissons des bonnes œuvres ! » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a entendu et a déclaré : « Ô gens ! La supériorité d’Abou Bakr (r.a.) n’est pas due à la Salât et au jeûne, mais à la bonté qui est dans son cœur. » C’est-à-dire, c’est en raison de la vertu qu’il nourrit en son cœur, sa dévotion au Prophète, et sa crainte d’Allah. C’est pour ces raisons qu’il vous est supérieur. Et d’ailleurs, il agit en conséquence. Il n’est pas question uniquement de ses sentiments.

    Tout en expliquant l’interprétation d’un verset coranique, le Messie Promis (a.s.) a décrit le statut de Abou Bakr (r.a.) comme suit : « Allah déclare que vous devrez continuer à L’adorer jusqu’à ce que vous atteigniez le niveau de la foi parfaite et que tous les voiles ténébreux aient disparu et que vous compreniez que vous avez changé complètement et que vous vivez maintenant dans un nouveau pays, sous un nouveau ciel, et vous êtes aussi une nouvelle créature. Les soufis appellent cette nouvelle vie Baqâ. Quand l’on atteint ce niveau, l’on accueille en soi le souffle de l’Esprit d’Allah et l’on reçoit les anges. C’est pourquoi l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit que si l’on veut voir un mort marchant sur terre, on doit regarder Abou Bakr (r.a.). Son statut n’est pas basé sur ses actions extérieures, mais en raison de ce qu’il nourrit en son cœur. »

    Abou Sa’id Al-Khoudri raconte qu’une fois certaines personnes étaient en voyage avec l’Envoyé d’Allah (s.a.w). Quand ils se sont arrêtés, ils ont été divisés en différents groupes, qui avec untel, qui avec un autre. Abou Sa’id Al-Khoudri raconte : « J’ai campé en compagnie d’Abou Bakr (r.a.). Nous étions accompagnés d’un Bédouin. Dans la maison bédouine où nous habitions, il y avait une femme enceinte. Ce Bédouin a dit à cette femme : « Souhaites-tu avoir un fils ? Si tu me donnes une chèvre, tu auras un fils. » La femme lui a offert une chèvre. Ce Bédouin lui a récité plusieurs phrases rimées. Il lui a récité des incantations. Ensuite, il a abattu la chèvre et quand les gens se sont assis pour manger, un homme a dit : « Savez-vous d’où vient cette chèvre ? » Ensuite il a relaté toute l’histoire, notamment comment le Bédouin avait pris une chèvre de cette femme lui promettant qu’elle aura un fils suite à ses incantations. Le narrateur dit : « Abou Bakr (r.a.) était également présent dans l’assistance. Exprimant du dégoût, il a mis ses doigts dans sa gorge pour régurgiter cette nourriture. C’est-à-dire qu’il a vomi cette nourriture associée au Chirk et qu’il ne pouvait consommer.

    ‘Aïcha (r.a.) a relaté que le Calife Abou Bakr (r.a.) avait un esclave qui lui apportait des revenus et Abou Bakr (r.a.) avait l’habitude de manger de ses revenus. Un jour, il a apporté quelque chose et Abou Bakr (r.a.) en a mangé. L’esclave lui a demandé s’il savait ce qu’il avait consommé. Abou Bakr (r.a.) a demandé ce que c’était. Il a dit : « J’ai fait de la divination pour une personne au temps de l’ignorance. Je ne maîtrise pas bien cette pratique et je l’ai trompé. Quand il m’a rencontré, il m’a offert quelque chose en retour. C’est ce que vous avez mangé. » Il avait l’habitude d’apporter des cadeaux ou des mets préparés parfois. Abou Bakr (r.a.) a mis sa main dans sa gorge et a vomi tout ce qui était dans son estomac. Il a dit : « Je ne peux pas manger une telle nourriture interdite. »

    ‘Abdoullah Ibn ‘Oumar relate : « Le Messager d’Allah a déclaré dit : « Quiconque traîne ses vêtements par orgueil, Allah ne le regardera pas le Jour de la Résurrection. » Abou Bakr (r.a.) a dit : « Un côté de mes vêtements reste lâche à moins que j’en prenne particulièrement soin. » Le Messager d’Allah (s.a.w.) a dit : « Tu ne le fais pas par orgueil. »

    Le Messie Promis (a.s.) dit : « Une fois, l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit que ceux dont les vêtements pendent sur le sol iront en enfer. Abou Bakr (r.a.) a pleuré après avoir entendu cela, parce que son pagne traînait. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) a dit : « Tu n’es pas l’un d’eux. Par conséquent, l’intention a une grande influence et la protection du statut est une chose nécessaire. »

    On trouve mention de l’obéissance parfaite, de l’amour et du sens de l’honneur d’Abou Bakr (r.a.) à l’égard du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). On raconte qu’une fois ‘Aïcha (r.a.) s’adressait de manière courroucée au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) à la maison lorsque son père, Abou Bakr (r.a.), entra. Ne pouvant maîtriser sa colère face à l’effronterie de sa fille à l’égard de l’Envoyé d’Allah, il s’avança pour la frapper. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’interposa rapidement entre père et fille et sauva cette dernière du châtiment de son père. Dès qu’Abou Bakr (r.a.) s’en alla, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) dit à ‘Aïcha (r.a.) en plaisantant : « As-tu vu comment je t’ai protégée de la punition de ton père ? »

    Quelques jours plus tard, lors d’une autre visite, Abou Bakr (r.a.) vit ‘Aïcha parler gaiement au Saint Prophète (s.a.w.). Abou Bakr (r.a.) déclara : « Vous aviez partagé votre mésentente avec moi. À présent partagez avec moi votre instant de bonheur ! » Sur ce, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) dit : « Nous vous y avons fait participer. »

    ‘Ouqbah Ibn Harith raconte : « J’ai vu Abou Bakr (r.a.) avec Al-Hasan dans ses bras. Il disait : « Que mon père te soit sacrifié ! Il ressemble au Prophète et pas à Ali. » ‘Ali a ri après avoir entendu cela.

    ‘Abdoullah Ibn ‘Oumar (r.a.) raconte : « Hafsa, la fille d’Oumar Ibn Al-Khattâb, est devenue veuve après la mort de Khounays Ibn Houdhafa Al-Sahmi, qui était l’un des compagnons du Messager d’Allah (s.a.w.). Il avait participé à la bataille de Badr et il était mort à Médine. ‘Oumar Ibn Al-Khattâb racontait : « J’ai rencontré ‘Outhman Ibn ‘Affan et je lui ai parlé de Hafsa ; je lui ai dit que je peux lui offrir sa main en mariage. ‘Outhman a répondu : « Je vais réfléchir à ce propos. » ‘Oumar déclare : « J’ai attendu pendant plusieurs jours. » Puis, après quelques jours, ‘Outhman a déclaré : « J’ai décidé qu’il était mieux pour moi de ne pas me marier pour l’instant. » ‘Oumar ajoute : « Je suis parti à la rencontre d’Abou Bakr et je lui ai proposé la main de Hafsa. Abou Bakr est demeuré silencieux et ne m’a rien répondu. J’étais plus triste de son refus que celui d‘Outhman. » Puis, j’ai attendu quelques jours et le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a demandé la main de Hafsa en mariage et je les ai mariés. Abou Bakr m’a rencontré et m’a dit : « Peut-être étiez-vous en colère quand vous m’aviez proposé la main de Hafsa et que je ne vous avais pas répondu. »

    ‘Oumar a répondu : « Oui. » Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « En fait, je n’ai pas donné de réponse parce que je savais que Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) souhaitait se marier à Hafsa et je ne pouvais pas révéler son secret. C’est pourquoi j’ai gardé le silence ou refusé. Si le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait abandonné cette idée, j’aurais certainement accepté la proposition de me marier avec elle. »

    Voici l’hommage rendu par ‘Ali à Abou Bakr (r.a.). Ibn ‘Abbas, qu’Allah l’agrée, relate : « Je me suis tenu parmi ceux qui ont prié pour ‘Oumar Ibn Al-Khattâb après sa mort quand on avait placé sa dépouille sur une planche. Une personne est venue derrière moi et a posé son coude sur mon épaule. Il dit : « Qu’Allah te fasse miséricorde. J’avais cet espoir qu’Allah t’enterrera avec nos deux compagnons, parce que j’avais souvent entendu l’Envoyé d’Allah (s.a.w) dire : « Moi, Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar étions dans tel et tel endroit. Moi, Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar avons fait ceci. Moi, Abou Bakr (r.a.) et ‘Oumar sommes partis. » Par conséquent, j’espérais qu’Allah te garderait’avec eux. » Quand Ibn ‘Abbas s’est retourné, il a constaté que c’était Ali Ibn Abi Talib qui prononçait ces paroles.

    Je présenterai le reste plus tard, Incha Allah.


    (Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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    Abou Bakr, le calife bien-guidé https://islam-ahmadiyya.org/abou-bakr-calife-bien-guide/ Thu, 15 Sep 2022 09:40:43 +0000 https://islam-ahmadiyya.org/?p=3322
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  • Sermon du vendredi 09 septembre 2022, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

    Je vais présenter quelques incidents de la vie du Calife Abou Bakr (r.a.). Quand sa mort était proche, il a fait venir ‘Abdour Rahman Ibn ‘Awf et lui a demandé : « Quelle est ton opinion à propos d’Oumar ?  » ‘Abdour Rahman Ibn ‘Awf a répondu  : « Ô Calife du Prophète d’Allah ! Par Allah ! ‘Oumar est bien meilleur que l’opinion que vous avez de sa personne, sauf qu’il est dur de tempérament.  » Le Calife Abou Bakr (r.a.) a répondu  : « Il est dur tout simplement parce qu’il constate en moi de l’indulgence. Si on lui confie l’Emirat, il abandonnera nombre de ses anciennes habitudes. Car si je suis sévère envers untel, il tente d’intercéder en sa faveur auprès de moi ; si je suis indulgent envers un autre, il me recommande d’être sévère envers lui.  »

    Ensuite, Abou Bakr a convoqué ‘Outhman Ibn ‘Affan et l’a questionné à propos d’Oumar. ‘Outhman Ibn ‘Affan a dit  : « Son état intérieur est meilleur que son état extérieur. Il n’y a personne d’égal à lui parmi nous.  » Sur ce, Abou Bakr a dit à ces deux compagnons  : « Ne dévoilez à personne ce que je vous ai dit. Si je ne choisis pas ‘Oumar, je ne choisirai pas un autre, sauf ‘Outhman. ‘Oumar fera preuve de justice dans vos affaires. Je souhaite être soulagé de la charge qui vous concerne ; et que je sois parmi vos devanciers.  »

    Talhah Ibn ‘Oubaydillah a visité Abou Bakr durant ses jours de maladie et lui a dit  : « Vous avez nommé ‘Oumar Calife en dépit du traitement qu’il inflige aux gens en votre présence ! Quelle sera la situation lorsqu’il sera seul au pouvoir, lorsque vous partirez à la rencontre de votre Seigneur et qu’Il vous questionnera concernant vos responsabilités de dirigeant ?  » Abou Bakr de répondre  : « Redresse-moi afin que je puisse m’asseoir.  » Quand il s’est assis, Abou Bakr (r.a.) lui a demandé  : « Cites-tu le nom d’Allah afin de m’effrayer ? Quand je rencontrerai mon Seigneur et qu’Il me questionnera, je Lui répondrai que j’ai nommé Calife le meilleur de Ses serviteurs.  »

    En citant des recueils d’histoire, le Mouslih Maw’oud (ra) explique  : « Quand le Calife Abou Bakr (r.a.) était sur le point de rendre l’âme, il a demandé aux compagnons qui [des leurs] nommer Calife après lui. La majorité des compagnons étaient en faveur d’Oumar (r.a.) tandis que certains pensaient qu’il était trop strict et avaient peur qu’il ne soit trop sévère envers le peuple.  »

    Le Calife Abou Bakr (r.a.) a répondu  : « Il était strict tant qu’il n’avait pas de responsabilité. Quand on lui confiera une charge, sa sévérité sera confinée à ce qui est juste.  »

    Tous les compagnons étaient dès lors d’accord avec le choix d’Oumar [comme] Calife. Étant donné que la santé d’Abou Bakr (r.a.) s’était détériorée, avec le soutien d’Asma, son épouse, il est venu à la mosquée, traînant les pieds et les mains tremblantes ; et il s’est adressé à tous les musulmans  : « J’ai médité plusieurs jours sur celui qui me succédera comme Calife après mon décès. Après mûre réflexion et de longues prières, j’ai décidé de proposer le nom d’Oumar comme Calife. Ainsi donc, ‘Oumar sera Calife après moi.  »

    Tous les compagnons et les autres ont accepté ce choix ; et après le décès d’Abou Bakr (r.a.), [les musulmans] ont prêté allégeance à ‘Oumar.  »

    Le Mouslih Maw’oud (ra) répond à l’objection quant à la nomination d’Oumar (r.a.). Il déclare  : « On dit que c’est le peuple qui élit le Calife. Pourquoi en ce cas le Calife Abou Bakr (r.a.) avait-il nommé Oumar [comme son successeur] ? La réponse est qu’il ne l’a pas nommé arbitrairement. Les [récits] prouvent qu’il avait au préalable demandé conseil aux compagnons. La seule différence est que les autres Califes ont été élus après le décès de leur prédécesseur. ‘Oumar (r.a.) quant à lui a été nommé du vivant du Calife Abou Bakr (r.a.). Or celui-ci ne s’est pas contenté de prendre l’avis d’une poignée de compagnons pour annoncer qu’Oumar (r.a.) sera le prochain Calife. En dépit de la gravité de sa maladie et de sa faiblesse extrême, il s’est rendu à la mosquée avec le soutien de son épouse. Il a dit à l’assistance  : « Ô Gens ! Après avoir demandé conseil aux compagnons, j’ai choisi ‘Oumar comme mon successeur. Êtes-vous d’accord avec ce choix ?  » Tout le monde a exprimé son approbation. Ainsi, c’était là une forme d’élection.  »

    Voici d’autres détails à propos de la maladie d’Abou Bakr (r.a.) et de ses dernières volontés. Le recueil d’Al-Tabari évoque en ces termes la maladie et la mort d’Abou Bakr (r.a.). Voici donc la raison de sa maladie selon Al-Tabari. Il avait pris un bain le lundi 7 du mois de Jamadil-Akhir. Il faisait très froid ce jour-là et il a attrapé une fièvre qui a duré 15 jours, tant et si bien qu’il ne pouvait même pas sortir pour prier. Selon ses instructions, ‘Oumar (r.a.) dirigeait les prières. Les gens venaient le visiter mais sa situation s’est détériorée au fil des jours. À l’époque, le Calife Abou Bakr (r.a.) logeait dans la maison que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui avait offerte et qui était située devant celle d’Outhman Ibn ‘Affan. Durant ses jours de maladie, c’était Outhman qui venait le visiter le plus souvent. Sa maladie a duré 15 jours. Quelqu’un lui a conseillé de consulter un médecin. Il a répondu  : « Il m’a déjà examiné.  » On lui a demandé  : « Qu’a-t-il dit ?  » Il a répondu  : « Je fais ce que je souhaite.  »

    Selon un autre récit quand le Calife Abou Bakr (r.a.) est tombé malade, on lui a demandé s’il était nécessaire d’appeler un médecin. Il a répondu  : « Il m’a examiné et a déclaré  : « Je fais ce que je souhaite.  » En tout cas, il voulait dire : Dieu a décidé de m’appeler et ce n’est pas la peine d’appeler un médecin.

    Le Calife Abou Bakr (r.a.) est décédé le mardi 22 du mois Jamadil-Akhir de l’an 13 de l’Hégire, à l’âge de 63 ans. Son califat a duré 2 ans, 3 mois et 10 jours. Ses dernières paroles étaient ce verset du Coran  :


    تَوَفَّنِي مُسْلِمًا وَأَلْحِقْنِي بِالصَّالِحِينَ

    « Fais-moi mourir dans un état de soumission et rassemble-moi avec les justes. »

    Ceci était inscrit sur la bague d’Abou Bakr (r.a.)  : « Allah est certainement Tout-Puissant.  »

    ‘Aïcha relate  : « Le Calife Abou Bakr (r.a.) a déclaré  : « Après mes funérailles, veuillez voir si tout [objet appartenant à l’État] a été retourné.  » Il avait au préalable tout confié à ‘Oumar (r.a.) « S’il en reste, il faut le retourner à ‘Oumar.  »

    Il a conseillé ceci à propos de son enterrement. « Lavez les vêtements que je porte et servez-vous-en en guise de linceul avec d’autres tissus.  » Aïcha lui a dit  : « Ces vêtements sont vieux. Les linceuls doivent être tout neufs.  » Il a répondu  : « Comparé au mort, le vivant à plus de droits aux vêtements neufs.  »

    ‘Aïcha relate  : « Il souhaitait que son épouse Asma Bint Oumays lave sa dépouille. ‘Abdour Rahman, le fils d’Abou Bakr (r.a.), l’a aidé. Son linceul comprenait deux morceaux de tissu, dont l’un utilisé pour laver sa dépouille. Selon un autre récit son linceul comprenait trois morceaux de tissus. Ensuite sa dépouille a été placée sur le lit du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) – le lit sur lequel dormait ‘Aïcha (r.a.). La dépouille du Calife Abou Bakr (r.a.) a été transportée dessus. Et le Calife ‘Oumar (r.a.) a placé sa dépouille entre la tombe du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et la chaire de la mosquée pour diriger sa prière funéraire. Il a été enterré la même nuit dans la chambre accueillant la tombe de l’Envoyé d’Allah (s.a.w). La tête du Calife Abou Bakr (r.a.) a été alignée à l’épaule de l’Envoyé d’Allah (s.a.w).

    Au moment de l’inhumation, ‘Oumar Ibn Al-Khattâb, ‘Outhman Ibn ‘Affân, Talhah Ibn ‘Oubaydillah et ‘Abdour-Rahman Ibn Abi Bakr (r.a.) sont descendus dans la tombe et l’ont enterré. Selon Ibn Chahab, ‘Oumar a enterré Abou Bakr (r.a.) durant la nuit. Salim Ibn ‘Abdillah rapporte de son père que la cause de la mort d’Abou Bakr (r.a.) Al-Siddîq était le chagrin causé par la mort du Messager d’Allah (s.a.w.) car après cette tragédie, il a faibli physiquement de jour en jour, jusqu’à sa mort. Selon certains biographes un repas empoisonné par un juif serait la cause de sa mort. Mais généralement les biographes ont rejeté ce récit.

    ‘Aïcha raconte  : « Quand Abou Bakr (r.a.) a senti que sa fin était proche, il a demandé : « Quel jour sommes-nous ?  » Les gens ont répondu  : « Lundi.  » Abou Bakr (r.a.) a déclaré : « Si je meurs aujourd’hui, n’attendez pas demain, car j’aime le jour ou la nuit qui est plus proche du Messager d’Allah.  » C’est-à-dire qu’il souhaitait être enterré le même jour. Abou Bakr (r.a.) a donné ces instructions à propos des biens qu’il a légués en héritage  : « Réglez les parts de l’héritage selon aux règles coraniques.  » »

    Selon un récit, il aurait légué un cinquième de sa fortune à des parents qui n’étaient pas des héritiers.

    Voici les détails au sujet des épouses et des enfants d’Abou Bakr (r.a.). Il avait quatre épouses. La première était Qoutaylah Bint ‘Abdil-‘Ouzza. Il y a désaccord sur sa conversion à l’islam. Elle était la mère d’Abdoullah et d’Asma. Le Calife Abou Bakr (r.a.) avait divorcé d’elle à l’époque de l’ignorance. Une fois, elle a apporté du beurre clarifié et du fromage à Asma à Médine. Mais Asma a refusé d’accepter ce cadeau et ne lui a même pas permis d’entrer dans la maison. Elle a demandé à ‘Aïcha de s’enquérir à ce sujet auprès du Messager d’Allah (s.a.w.). Elle a dit à ‘Aïcha de l’informer que sa mère est venue et qu’elle a apporté un cadeau. « Je ne l’ai pas laissée entrer dans la maison. Quelle est l’instruction du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) à ce propos ?  » L’Envoyé d’Allah (s.a.w) de répondre  : « Laisse-la visiter la maison et accepte son cadeau.  »

    La deuxième épouse était Oumm Roummân bint ‘Âmir. Elle appartenait à la tribu des Banou Kinana Ibn Khouzaymah. Son premier mari, Harith Ibn Soukhbara, est décédé à La Mecque. Par la suite, elle s’est mariée à Abou Bakr (r.a.). Elle était parmi les premiers musulmans ; elle avait prêté allégeance au Messager d’Allah (s.a.w.) et avait émigré à Médine. Elle a donné naissance à ‘Abdour Rahman et ‘Aïcha. Elle est morte à Médine en l’an 6 de l’Hégire. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) en personne est descendu dans sa tombe et a prié pour son pardon.

    La troisième épouse était Asma bint Oumays Ibn Ma’bad Ibn Harith. Son surnom est Oumm ‘Abdillah. Elle avait accepté l’islam et prêté allégeance à l’Envoyé d’Allah (s.a.w) avant que les musulmans n’entrent à Dar Al-Arqam. Elle était un des premiers migrants. Elle a d’abord émigré en Abyssinie avec son mari, Ja’far Ibn Abi Tâlib, et de là elle s’est rendue à Médine en l’an 7 de l’Hégire. Jafar est tombé en martyr lors de la bataille de Mou’ta en l’an 8 de l’Hégire ; elle s’est alors mariée à Abou Bakr (r.a.) et a donné naissance à Muhammad Ibn Abi Bakr.

    La quatrième épouse était Habibah bint Kharijah Ibn Zayd Ibn Abi Zouhayr. Elle appartenait à la branche Khazraj des Ansâr. Abou Bakr (r.a.) vivait avec elle à Souna, une banlieue de Médine. Elle a donné naissance à Oumm Koulthoum, la fille d’Abou Bakr (r.a.). Celle-ci est née quelque temps après la mort d’Abou Bakr (r.a.).

    Parmi les enfants se trouvaient quatre fils et trois filles. Le premier enfant, ‘Abdour-Rahman Ibn Abi Bakr (r.a.), était le fils aîné d’Abou Bakr (r.a.). Il est devenu musulman le jour de Houdaybiyyah et est ensuite resté fidèle à l’islam. Il a partagé la compagnie de l’Envoyé d’Allah (s.a.w). Il était très connu pour sa bravoure. Après avoir accepté l’islam, il avait eu une attitude admirable.

    Le deuxième fils était ‘Abdoullah Ibn Abi Bakr (r.a.). Celui-ci avait joué un rôle important à l’occasion de la migration du Prophète à Médine. Il avait l’habitude de passer toute la journée à La Mecque et de recueillir les informations sur les habitants de La Mecque, puis la nuit, il partait secrètement à la grotte et annonçait la nouvelle à l’Envoyé d’Allah (s.a.w) et à Abou Bakr (r.a.). Ensuite, il retournait à La Mecque dans la matinée. Une flèche l’avait blessé lors de la bataille de Taïf  : la blessure n’avait pas guéri, causant sa mort durant le califat d’Abou Bakr (r.a.).

    Muhammad Ibn Abi Bakr (r.a.) était le troisième fils. Il est né d’Asma bint Oumays. Sa naissance a eu lieu à Dhou’l-Hilafa à l’occasion du pèlerinage d’adieu. Il a été élevé dans le giron d’Ali et celui-ci l’a nommé gouverneur de l’Égypte à son époque. Il a été tué là-bas. Dans certains récits, son nom est également mentionné parmi ceux qui ont assassiné le Calife ‘Outhman et ce serait pourquoi il avait été tué. Dieu seul sait la vérité.

    Le quatrième enfant était Asma bint Abi Bakr (r.a.). Elle était connue sous le nom de Dhât Al-Nitâqayn. Elle était plus âgée qu’Aïcha (r.a.). L’Envoyé d’Allah (s.a.w) lui a accordé le titre de Dhât Al-Nitâqayn parce qu’au moment de l’Hégire, elle avait préparé des provisions pour l’Envoyé d’Allah (s.a.w) et son père. N’ayant pas trouvé de corde, elle avait coupé sa ceinture pour attacher les provisions. Elle a attaché la nourriture avec sa ceinture. Elle s’est mariée avec Zoubayr Ibn Al-‘Awwam et a émigré à Médine lorsqu’elle était enceinte. Après l’Hégire, elle a donné naissance à ‘Abdoullah Ibn Zoubayr qui était le premier enfant né après la migration. Asma a vécu jusqu’à cent ans et est morte à La Mecque en soixante-treize Hijri.

    Le cinquième enfant était Oumm Al-Mou’minîn, ‘Aïcha bint Abi Bakr (r.a.). Elle était l’épouse de l’Envoyé d’Allah (s.a.w). Elle était la plus grande érudite parmi les femmes. Le Messager d’Allah (s.a.w) lui a donné le surnom d’Oumm ‘Abdillah. L’Envoyé d’Allah (s.a.w) avait un amour exemplaire pour elle. L’Imam Cha’bi déclare que lorsque Masrouq racontait un hadith d’Aïcha, il disait  : « Ceci m’a été rapporté par la Siddîqah bint Al-Siddîq, qui est la bien-aimée du bien-aimé d’Allah et dont l’innocence a été révélée par Allah.  »

    Elle est morte à l’âge de soixante-trois ans en l’an 57 de l’Hégire. Selon un récit, elle serait décédée en l’an cinquante-huit de l’Hégire.

    Le sixième enfant était Oumm Kouthoum bint Abi Bakr (r.a.). Habibah bint Kharija Al-Ansariyyah était sa mère. Au moment de sa mort, le Calife Abou Bakr (r.a.) a dit à ‘Aïcha : « Ces [biens] sont tes deux frères et tes deux sœurs.  » ‘Aïcha a dit  : « Je connais ma sœur Asma. Mais qui est mon autre sœur ?  » Abou Bakr (r.a.) a déclaré  : « Celle qui dans le ventre de la fille de Kharija.  » C’est-à-dire l’enfant qui naîtra sera une fille. Il a déclaré  : « J’ai le pressentiment qu’elle donnera naissance à une fille.  » Il en fut ainsi. Oumm Koulthoum est née après la mort d’Abou Bakr (r.a.). Oumm Koulthoum s’est mariée à Talhah Ibn ‘Oubaydillah qui est tombé en martyr lors de la bataille du Chameau. Selon certains récits, une fille d’Abou Bakr (r.a.) s’était mariée à Bilal. On dit que cette fille était issue du premier mari de l’une de ses quatre épouses.

    Voici [des détails] sur [sa] gestion des affaires de l’État. Lorsqu’Abou Bakr (r.a.) était confronté à une question et quand il avait besoin de conseils et l’opinion des gens avisés et s’il souhaitait consulter les jurisconsultes, il invitait ‘Oumar, ‘Outhman, ‘Ali, ‘Abdour-Rahman Ibn ‘Awf, Mou’adh Ibn Jabal, Oubay Ibn Ka’b et Zayd Ibn Thabit parmi les Mouhajirîn et les Ansâr. Parfois, il invitait les Mouhajirîn et les Ansâr en plus grand nombre.

    Le Mouslih Maw’oud (ra) commenté sur l’énoncé « Wa châwir-houm  » (demande-leur conseil). Il déclare  : « Réfléchissez à propos de cet énoncé. L’on en déduit que celui qui demande conseil est un et pas deux, et ceux qui doivent être consultés doivent être trois ou plus de trois. Ensuite, l’intéressé doit méditer sur ce conseil. Puis, l’ordre est « Fa idhâ ‘azamta fatawakkal ‘al-Allâh  » Ayant pris sa décision, il doit l’appliquer sans se soucier de quiconque.  » C’est-à-dire, celui qui demande conseil doit le prendre en considération et prendre sa décision après avoir tout analysé et ne se soucier de quiconque.

    Le Mouslih Maw’oud (ra) explique  : « Il existe un bon exemple de cette détermination à l’époque du Calife Abou Bakr (r.a.). Quand les gens ont commencé à apostasier, on lui a conseillé de ne pas envoyer l’armée qui allait partir sous le commandement d’Oussamah. Mais Abou Bakr (r.a.) a répondu  : « Je ne peux pas faire retourner l’armée que l’Envoyé d’Allah (s.a.w) a lui-même expédiée. Le fils d’Abou Qahafa ne détient pas cette autorité.  » Mais il a aussi maintenu [à Médine] certains [d’entre eux]. ‘Oumar (r.a.) était inclus dans cette armée et le Calife Abou Bakr (r.a.) l’a tout de même retenu.

    Ensuite, certains ont conseillé au Calife Abou Bakr (r.a.) n’exempter aux rebelles le paiement de la Zakat pour qu’ils ne sombrent pas dans l’apostasie. Le Calife Abou Bakr (r.a.) a répondu  : « Si [ces tribus] offraient à l’Envoyé d’Allah (s.a.w) ne serait-ce qu’une corde pour attacher un chameau, je la prendrais moi aussi, et si vous me quittez tous et allez rejoindre les apostats avec les bêtes de la forêt, tout seul, je les combattrai tous.  »

    Ceci est la quintessence de la détermination. Telle était la détermination d’Abou Bakr (r.a.). Les conseils des autres étaient différents [de son opinion], mais que s’est-il passé ? Suite à l’exemple de détermination qu’il a démontré, Dieu a ouvert la porte des victoires. Quand on craint Dieu, la peur de la création n’a pas d’influence.  » Telle est la réalité de l’office du Califat.

    Voici les détails sur l’établissement du Bayt Al-Mâl. À l’époque du Saint Prophète (s.a.w.), celui-ci distribuait devant tout le monde dans la mosquée les avoirs provenant des butins, du khoums et de la Zakat. On peut dire donc que la trésorerie existait au cours du vécu du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Cependant, en raison des conquêtes sous le règne d’Abou Bakr (r.a.), en sus des autres fonds, les revenus du butin et de la Jizya ont également commencé à augmenter. Le Calife Abou Bakr (r.a.) a ressenti le besoin d’établir une trésorerie, afin de conserver ces avoirs jusqu’à ce qu’ils soient distribués et dépensés. Il a donc alloué une maison suite aux conseils des grands compagnons. Mais ce Bayt Al-Mâl est demeuré nominal, car Abou Bakr (r.a.) a toujours tenté de distribuer tout bien en nature et en espèces dès son arrivé. Selon certains récits, la responsabilité du département des finances était confiée à Abou ‘Oubaydah. Au début, Abou Bakr (r.a.) a construit le Bayt Al-Mâl dans la vallée de Souna, et aucun garde n’a été désigné pour le protéger.

    Souna est un lieu situé dans la banlieue de Médine à environs 4 kilomètres de la mosquée du Prophète (s.a.w.).

    Une fois, quelqu’un lui a suggéré de nommer un garde pour protéger le Bayt Al-Mâl. Il a répondu  : « Un cadenas suffit pour le protéger. Car tout ce qui a été collecté au trésor a été distribué. » Il demeurait souvent vide. Lorsque le Calife a déménagé à Médine, il a déplacé la trésorerie dans sa maison. Il avait l’habitude de distribuer les biens du Bayt Al-Mâl aux gens jusqu’à ce qu’il soit vide et il offrait des parts égales à tout le monde. Il achetait des chameaux, des chevaux et des armes avec ces mêmes biens et les distribuait dans la voie d’Allah. Une fois, il a acheté des tissus à des Bédouins et les a distribués aux veuves de Médine. Il l’aura certainement fait plusieurs fois, mais on n’en trouve qu’une seule mention dans les récits.

    Voici les détails concernant l’allocation du Calife Abou Bakr (r.a.) prélevée du Bayt Al-Mâl. Quand Abou Bakr (r.a.) a été élu Calife, son allocation était prélevée du Bayt Al-Mâl pour répondre à ses besoins. ‘Aïcha raconte  : « Quand Abou Bakr Al-Siddiq (r.a.) est devenu Calife, il a dit  : « Mon peuple sait que j’arrivais à nourrir ma famille grâce aux revenus de ma profession. » C’est-à-dire, je subvenais confortablement aux besoins de mon foyer. « Mais à présent je suis engagé dans le travail des musulmans. À présent la famille d’Abou Bakr (r.a.) sera soutenue par le Bayt Al-Mâl. » C’est-à-dire qu’Abou Bakr (r.a.), fera du commerce pour les musulmans grâce aux avoirs de la Trésorerie et augmentera ainsi leur richesse. Ainsi, les musulmans lui ont fixé une allocation annuelle de six mille dirhams. Certains disent qu’il avait accepté uniquement ce dont il avait besoin. Il était le premier chef d’État dont les sujets ont approuvé les dépenses.

    Selon un récit lorsqu’Abou Bakr (r.a.) a été nommé Calife, un matin, il se rendait au marché. Il portait sur les épaules les vêtements qu’il mettait en vente. Il a croisé ‘Oumar Ibn Al-Khattâb et Abou ‘Oubaydah Ibn Al-Jarrâh. Ils ont demandé  : « Ô Calife du Messager d’Allah ! Où partez-vous ?  » Il a répondu  : « Je me rends au marché.  » Ils lui ont dit : « Pourquoi donc ? Vous êtes le responsable des affaires des musulmans.  » Il a répondu  : « Comment vais-je nourrir ma famille ?  » Ils l’ont emmené en disant  : « Nous allons vous allouer une part.  » Ils lui ont fixé une allocation annuelle de trois mille dirhams.

    Selon certains récits, son allocation aurait été fixée à six mille dirhams comme mentionné précédemment. Selon d’autres, il avait reçu en tout six mille dirhams au cours de son califat. De même, toutes les biographies sont unanimes que bien qu’Abou Bakr (r.a.) ait prélevé une allocation du Bayt Al-Mâl pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille, il a rendu toute cette somme moment de sa mort. Quand sa fin était proche, le Calife Abou Bakr (r.a.) a demandé [à ses proches] de vendre une parcelle de terre et que la recette soit versée au Trésor public pour rembourser la somme qu’il y avait prélevé pour ses dépenses personnelles. Selon un autre récit, lorsque sa fin était proche, il dit à Aicha  : « Depuis que j’ai été élu Calife, je n’ai dépensé sur moi aucun denier public  : je me suis contenté de repas et de vêtements simples. Voici ce qui appartient aux butins des musulmans  : un esclave, un chameau et un manteau. Après ma mort, envoyez tout cela à ‘Oumar.  » ‘Aïcha relate : « Quand il est décédé, je les ai envoyés à ‘Oumar, qui a commencé à pleurer en les voyant, tant et si bien que ses larmes tombaient au sol. Il disait : « Qu’Allah ait pitié d’Abou Bakr (r.a.) ! Il a mis en difficulté ses successeurs.  »

    Quand Abou Bakr (r.a.) est décédé, ‘Oumar (r.a.) a appelé quelques compagnons et a examiné le Bayt Al-Mâl. Il ne contenait rien, même pas un sou. Tout avait été distribué.

    Le Calife a aussi établi le tribunal d’arbitrage. Bien que ce département n’avait pas été officiellement institué sous le règne d’Abou Bakr (r.a.), il a confié cette responsabilité à ‘Oumar (r.a.). Selon un récit, quand Abou Bakr (r.a.) est devenu Calife, ‘Oumar a déclaré : « J’effectuerai les services judiciaires en votre nom.  » ‘Oumar a attendu un an, mais pendant cette période, même deux personnes ne lui ont pas présenté leur différend. Il n’y avait pas de disputes ou de litiges. Il y avait très peu de cas. Même si un cas se présentait, Abou Bakr (r.a.) prenait du temps pour le résoudre. ‘Oumar (r.a.) était le chef du tribunal d’arbitrage et les compagnons suivants étaient nommés pour l’aider  : ‘Ali, Mou’adh Ibn Jabal, Oubay Ibn Ka’b, Zayd Ibn Thabit et ‘Abdoullah Ibn Mas’oud.

    ‘Oumar (r.a.) relate : « À cette époque, il y avait une telle paix et un tel degré d’honnêteté que des mois durant même pas deux individus ne venaient me voir pour résoudre leur litige. »

    Voici les détails concernant le département de la jurisprudence. De nouvelles tribus et communautés entraient dans le giron de l’islam et de nouveaux problèmes jurisprudentiels se présentaient. Alors, Abou Bakr (r.a.) a créé le département d’Iftâ (jurisprudence) pour l’orientation des musulmans ordinaires. Il a nommé ‘Oumar, ‘Outhman, ‘Ali, ‘Abdour-Rahman Ibn ‘Awf, Oubay Ibn Ka’b, Mou’adh Ibn Jabal et Zayd Ibn Thabit pour émettre des fatwas car ces illustres personnages se distinguaient des autres en termes de réflexion sur la religion, de connaissances et de raisonnement. Selon un récit, ‘Abdoullah Ibn Mas’oud faisait également partie des compagnons qui ont émis des fatwas. Personne d’autre n’était autorisé à émettre des décrets religieux à part eux.

    Un historien a commenté sur le secrétariat [du Calife]. Il déclare  : « Dans le langage moderne, le scribe devrait être appelé le secrétaire de l’État, c’est-à-dire celui qui consigne les comptes-rendus des rencontres. À l’époque du califat d’Abou Bakr (r.a.), il n’y avait pas de secrétariat, mais certains individus étaient assignés à la rédaction de décrets officiels, à l’élaboration de traités et à d’autres œuvres écrites. ‘Abdoullah Ibn Arqam a été affecté au service de l’écriture dès l’ère du Prophète. Ce service lui a également été confié à l’ère du Calife Abou Bakr (r.a.).

    Selon un récit, au cours du califat d’Abou Bakr (r.a.), Zayd Ibn Thabit a pris en charge ce département du secrétariat. Parfois d’autres compagnons, à l’instar d’Ali ou d’Outhman, assumaient également cette responsabilité.

    Voici les détails sur le département de l’armée. Aucun système militaire régulier n’existait durant l’ère d’Abou Bakr (r.a.). À l’époque du Jihad, tout musulman était un combattant de fait. L’armée était répartie selon les tribus. Le commandant de chaque tribu était différent et tous étaient sous un commandant-en-chef, un poste institué par le Calife Abou Bakr (r.a.). Abou Bakr (r.a.) a établi un système pour la fourniture de matériel de guerre. Une partie raisonnable des revenus provenant de diverses sources était prélevée pour les dépenses militaires, dont l’achat des armes et des bêtes de somme. Par ailleurs, certains pâturages étaient réservés à l’élevage des chameaux et des chevaux du jihad.

    Un biographe écrit que le système militaire d’Abou Bakr (r.a.) était plus proche de la méthode bédouine prévalant au sein des tribus arabes avant même l’époque du Prophète. À l’époque, l’État n’avait pas d’armée régulière, mais chaque individu se présentait pour le service militaire. Lorsqu’une bataille était déclarée, les tribus prenaient leurs armes et marchaient vers l’ennemi. Les tribus ne dépendaient pas de l’État central pour les fournitures et les armes, mais géraient tout elles-mêmes. Elles ne recevaient pas de salaire de l’État, mais considéraient le butin comme le salaire de leur service. Les quatre cinquièmes du butin obtenu sur le champ de bataille étaient répartis entre les combattants et un cinquième était envoyé dans la capitale au Calife, qui le déposait dans la Trésorerie. Les dépenses mineures de l’État étaient couvertes par ce Khoums.

    Le Calife a donné des instructions aux commandants-en-chef lors des batailles. Selon [les chroniques], Abou Bakr (r.a.) donnait des instructions aux généraux et aux commandants qui partaient en guerre. S’adressant à l’armée d’Oussama, Abou Bakr (r.a.) a déclaré  : « Je vous conseille d’être conscients de dix choses. Ne soyez pas malhonnêtes ; ne volez pas le butin de guerre ; ne violez aucun pacte ; ne mutilez pas les morts ; ne tuez aucun enfant, aucune personne âgée, ni aucune femme ; ne coupez pas de palmiers dattiers et ne les brûlez pas ; ne coupez pas les arbres fruitiers ; et n’abattez aucune chèvre, vache ou chameau, sauf ce que vous consommez. Vous rencontrerez certainement ceux qui se sont consacrés au culte dans les églises  : ne les touchez pas. (C’est-à-dire ne touchez pas les moines.) Vous rencontrez d’autres qui vous offriront toutes sortes de provisions dans leurs récipients. Mangez-en au nom d’Allah. Vous allez aussi rencontrer un peuple de gens qui se sont rasés le milieu de la tête et qui ont laissé des mèches de cheveux sur les côtés. Vous devrez utiliser vos épées pour les combattre.  » Car ces gens incitaient les autres à se battre contre les musulmans. « Partez maintenant au nom de Dieu, et puisse-t-Il vous protéger de tous types de blessures et contre toutes formes de maux et de peste.  »

    De même, le Calife Abou Bakr (r.a.) a prodigué des conseils à Yazid Ibn Abi Soufyan lorsqu’il partait en Syrie pour se battre. J’en ai fait mention dans le passé, dans un précédent sermon. Je vais brièvement présenter certains points importants qu’aucun responsable [de la communauté] ne doit oublier.

    Le Calife Abou Bakr (r.a.) lui a dit  : « Je t’ai nommé gouverneur pour te tester, te faire sortir et te former. Si tu t’acquittes bien de tes fonctions, je te renommerai à ton poste et te donnerai une nouvelle promotion. Si tu es coupable de négligence, je te déposerai. Crains Allah. Il voit ton for intérieur tout comme Il voit ton aspect extérieur. Parmi les gens, le plus proche de Dieu est celui qui est le plus digne d’amitié avec Dieu. La personne la plus proche de Dieu est celle qui est la plus proche de Lui par ses actions. […] Évite les préjugés de l’époque de l’ignorance  : Allah hait ces pratiques et ceux qui en sont coupables. Lorsque tu seras au sein de ton armée, traite-les bien. Sois bienveillant envers eux et promets-leur le bien. Quand tu leur prodigueras des conseils, sois bref, car on oublie beaucoup après de longs monologues. Rectifie ton ego et les gens se rectifieront.  » En effet, si le leader se réforme, ses subalternes en feront de même automatiquement.

    « Accomplissez la Salât à l’heure en complétant les inclinaisons et les prosternations, et en faisant montre d’humilité. Il faudra aussi honorer les ambassadeurs de l’ennemi qui vous visitent. Leur séjour dans votre camp doit être bref et ils doivent quitter les lieux rapidement, afin qu’ils ignorent tout de votre armée. Il ne faut pas les informer à propos de vos activités  : il faut leur parler brièvement ; et empêchez votre peuple de leur parler.  »

    Il ne faut pas les laisser libres dans le camp. Ils doivent parler uniquement à leurs interlocuteurs désignés et ne pas s’immiscer dans la masse.

    « Lorsque vous leur parlez vous-mêmes, ne révélez pas vos secrets. » Il faut être très vigilant quand on parle aux ambassadeurs. « Lorsque vous demandez conseil à quelqu’un, dites la vérité et vous obtiendrez de bons conseils. Ne cachez pas vos informations au conseiller, sinon vous souffrirez de vos propres mains.  »

    Comment le leader, le responsable et le commandant peut-il récolter les informations de la journée ? Il lui a dit  : « Parlez à vos amis la nuit  : vous obtiendrez de nombreuses nouvelles et collecterez des informations ; et des choses cachées vous seront révélées. Il faut souvent faire des inspections sans préavis.  » Le contrôle est aussi nécessaire.

    « Disciplinez bien celui qui est négligent à son poste. Ne vous précipitez pas pour punir et n’ignorez pas non plus les punitions. Ne négligez pas votre armée et ne la déshonorez pas en l’espionnant. Ne partagez pas les secrets des soldats avec les autres. Ne vous asseyez pas avec les fainéants. Soyez en compagnie des véridiques et des fidèles. Ne soyez pas lâches sinon les gens deviendront eux aussi des lâches. Évitez toute malhonnêteté concernant le butin, car cela rapproche de la pauvreté et endigue la victoire et le triomphe.  »

    Il y a de nombreux points que j’ai omis ici. Il s’agit de conseils importants non seulement aux commandants mais aussi aux responsables de la communauté. Ils ne doivent pas être négligents à cet égard et c’est là que leurs œuvres seront bénites.

    J’ai présenté brièvement ces points ici afin d’en faire un rappel aux responsables.

    Voici les détails de la division de l’empire islamique en différents États. Au cours du califat de Abou Bakr (r.a.), le royaume de l’islam a été divisé en différents États. Il avait nommé des chefs et des gouverneurs dans ces États. Médine était leur capitale et Abou Bakr (r.a.) y siégeait en tant que Calife. Voici la méthode de nomination des gouverneurs. Le Calife Abou Bakr (r.a.) suivait la Sounnah du Prophète (s.a.w.) en nommant un gouverneur dans une région – notamment s’il existait parmi eux des gens justes et pieux, il choisissait le gouverneur de parmi eux.

    Il a nommé le gouverneur de Taïf et ceux d’autres tribus en suivant cette méthode. Quand il nommait un gouverneur, il consignait un acte pour son poste de gouverneur et spécifiait souvent le chemin qu’il devait emprunter pour atteindre cette région. Et il mentionnait les endroits par lesquels il devait passer en particulier lorsque la nomination concernait des zones qui n’avaient pas encore été conquises et échappaient au contrôle du califat islamique. Ces méthodes étaient assez évidentes lors de conquêtes de la Syrie et de l’Irak et les batailles contre les apostats. Parfois, il a fusionné certains États avec d’autres, surtout après avoir combattu les apostats. Ainsi, Ziyad Ibn Labîd, qui était le gouverneur de l’Hadramaout, a inclus Kinda sous sa supervision et par la suite, il a servi en tant que gouverneur et de l’Hadramaout et de Kinda.

    À l’époque d’Abou Bakr (r.a.), l’ancienneté dans la conversion à l’islam était un critère de sélection des gouverneurs. Ceux qui avaient été formés directement par le Prophète avaient priorité. Ils étaient considérés en premiers. Si l’Envoyé d’Allah (s.a.w) avait désigné une personne pour une tâche, le Calife n’apportait aucun changement à cet égard.

    À titre d’exemple, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait nommé Oussama commandant d’une armée  : par la suite, en raison de certaines considérations, plusieurs individus ont conseillé au Calife de nommer un aîné parmi les Compagnons à ce poste, mais il y a maintenu Oussama.

    De même le Calife prenait en considération la personne qui avait profité le plus du Saint Prophète. C’est la raison pour laquelle souvent il confiait diverses responsabilités à ceux qui avaient embrassé l’islam avant la conquête de La Mecque. A cet égard, il n’a jamais été coupable de tribalisme ou de népotisme. C’est en résultat de ce principe strict et de cette norme élevée que les chefs et gouverneurs qu’il a nommés ont toujours utilisé leurs meilleures compétences pour servir l’islam et les musulmans.

    Le Calife Abou Bakr Al-Siddiq (r.a.) a également respecté l’opinion de la population locale dans la nomination des gouverneurs. ‘Alâ Ibn Al-Hadrami était le gouverneur du Bahreïn à l’époque du Prophète. Plus tard, il a été muté ailleurs pour une raison quelconque. Ensuite, au cours du califat d’Abou Bakr (r.a.), le peuple de Bahreïn lui a demandé de leur renvoyer ‘Alâ. Sur ce, Abou Bakr (r.a.) a fait d’Alâ Ibn Al-Hadrami le gouverneur du Bahreïn et l’y a envoyé.

    Il a également donné des instructions aux gouverneurs. Selon les récits, le Calife Abou Bakr (r.a.) donnait des instructions en personne à l’occasion de la nomination des gouverneurs. Selon le Târîkh Al-Tabari, il a conseillé ceci à ‘Amr Ibn Al-‘Âs et Walîd Ibn ‘Ouqbah  : « Craignez Dieu intérieurement et extérieurement. Quiconque craint Allah, Il ménage une issue pour lui et lui fournit une subsistance d’où il ne s’y attend pas. Quiconque craint Allah, Il pardonne ses péchés et lui accorde une récompense accrue. Adoptez la crainte de Dieu. Les meilleurs des serviteurs de Dieu sont ceux qui s’exhortent les uns les autres. Vous suivez l’une des voies de Dieu  : négliger ce qui est nécessaire à la force de votre religion et à la sécurité de votre gouvernement est un crime impardonnable. Ne soyez donc jamais coupables de paresse ou de négligence.  »

    Al-Moustawrid Ibn Chaddâd relate  : « J’ai entendu l’Envoyé d’Allah (s.a.w) dire  : « Celui que je nomme gouverneur doit se contenter d’une épouse, et s’il n’a pas de serviteur, il doit en employer un. S’il n’a pas de maison où habiter, qu’il s’en trouve une.  » Al-Moustawrid a déclaré que Abou Bakr (r.a.) avait dit  : « Quiconque réclame davantage est un traître ou un voleur.  »

    Comment les gouverneurs étaient-ils contrôlés ? Le Calife Abou Bakr (r.a.) surveillait leurs moindres mouvements. Étant donné qu’ils avaient profité de la proximité du Saint Prophète (s.a.w.), contrairement à ‘Oumar, Abou Bakr (r.a.) avait l’habitude de fermer les yeux sur leurs omissions mineures. Il gardait un œil sur ce qu’ils faisaient, mais pardonnait leurs écarts mineurs. Selon Al-Tabari, Abou Bakr (r.a.) n’a pas emprisonné ses gouverneurs et ses hommes. Mais si quelqu’un commettait une erreur, il lui donnait un avertissement approprié, quelle que soit sa position en termes de position. Lorsqu’il a appris que Al-Mouhajir Ibn Abi Umayyah avait arraché les dents d’une femme qui ridiculisait les musulmans, il a immédiatement écrit une lettre de réprimande à Al-Mouhajir Ibn Abi Umayyah. Même s’il avait su à propos de quelque lacune de Khalid Ibn Al-Walîd, il n’hésitait pas à le réprimander.

    Le Calife Abou Bakr (r.a.) avait assigné différents devoirs et responsabilités aux gouverneurs et chefs nommés dans différentes régions, villes et villages. Les chefs et leurs adjoints avaient également des responsabilités financières. Ils collectaient la Zakat des riches de leur région et la distribuer aux pauvres et de prélever la Jizya des non-musulmans et la déposer au Bayt Al-Mâl. Ces responsabilités dataient du temps de l’Envoyé d’Allah (s.a.w). Les accords conclus sous le règne de l’Envoyé d’Allah (s.a.w) ont été renouvelés. Le gouverneur du Najran a renouvelé l’accord entre l’Envoyé d’Allah (s.a.w) et le peuple de Najran parce que les chrétiens de cette région l’avaient exigé.

    Les gouverneurs ont joué un rôle actif dans l’éducation religieuse du peuple dans leurs régions respectives et dans la prédication et la diffusion de l’islam. La plupart d’entre eux avaient l’habitude d’enseigner le Coran dans les mosquées, ainsi que les règles et les étiquettes islamiques. Cette responsabilité était considérée comme la plus importante aux yeux du Saint Prophète et de son Calife Abou Bakr (r.a.). C’est pourquoi les chefs et les gouverneurs d’Abou Bakr (r.a.) ont bien assumé cette responsabilité et l’ont bien exécutée. Un historien écrit ceci à propos de l’émir Ziyad Ibn Labîd nommé par Abou Bakr (r.a.) dans l’Hadramaout. Ziyad enseignait le Coran à de nombreuses personnes tout comme il le faisait avant d’être nommé gouverneur.

    De même, ces gouverneurs ont joué un rôle très important dans le domaine de l’éducation et la formation et de la diffusion de l’islam dans leurs régions. Grâce à cette éducation, l’islam s’est renforcé dans les régions conquises et dans les régions apostates et rebelles. Cette éducation a eu un résultat important dans les zones dont les habitants s’étaient récemment convertis à l’islam et qui ignoraient les règles religieuses. Les centres importants de l’islam dont La Mecque, Taïf et Médine, disposaient aussi de précepteurs pour éduquer le peuple. Ils organisaient l’éducation et la formation. Tout cela était accompli sous l’égide du Calife ou de son émir ou ceux qui ont été spécialement nommés par le Calife pour l’éducation dans différentes zones s’acquittaient de ce devoir.

    L’émir ou gouverneur de la région était directement responsable des affaires administratives de sa province. S’il devait partir en voyage, il nommait son adjoint qui s’occuperait des affaires administratives jusqu’à son retour. Un exemple de ceci est Al-Mouhajir Ibn Abi Umayyah, qui avait été nommé gouverneur de Kinda par le Saint Prophète. Après la mort du Prophète, Abou Bakr (r.a.) l’a maintenu à la même position. Al-Mouhajir n’a pas pu se rendre au Yémen en raison d’une maladie  : il est resté à Médine et a envoyé Ziyad Ibn Labîd à sa place pour exercer ses fonctions jusqu’à son rétablissement et son retour au Yémen. Le Calife Abou Bakr (r.a.) avait autorisé cette suppléance.

    De même, quand il servait au poste de gouverneur en Irak, Khalid Ibn Al-Walîd nommait son adjoint jusqu’à son retour à Hira.

    Incha Allah, je présenterai d’autres récits sur ce thème à l’avenir.


    (Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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    La conquête de Damas https://islam-ahmadiyya.org/conquete-damas/ Thu, 08 Sep 2022 09:13:28 +0000 https://islam-ahmadiyya.org/?p=3316
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  • Sermon du vendredi 02 septembre 2022, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

    Nous évoquions les batailles de l’époque d’Abou Bakr (r.a.). Je vais présenter quelques détails concernant la conquête de Damas qui a eu lieu en l’an 13 de l’Hégire. Il s’agit de la dernière bataille du califat d’Abou Bakr (r.a.).

    Tout d’abord, quelques éléments eu égard à la ville de Damas. Il s’agit de l’ancienne capitale de la Syrie, une ville d’une grande importance historique. Damas était au début un centre important pour les polythéistes ; mais avec l’avènement du christianisme, ses temples païens ont été transformés en églises. Damas était un centre commercial important où habitaient aussi des Arabes. Les caravanes commerciales des musulmans visitaient souvent cette ville et de ce fait ils la connaissaient bien.

    Damas était une ville fortifiée. Elle était distincte en raison des dispositions prises pour assurer sa protection. Ses remparts étaient faits de pierres énormes : ils faisaient [en moyenne] 6 mètres de hauteur et comprenaient des portes extrêmement solides. Les murs faisaient [par endroits] 3 mètres d’épaisseur. Les portes étaient solidement verrouillées. Les remparts étaient entourés de tranchées profondes ou de douves, larges de trois mètres, qui étaient toujours emplies d’eau venant du fleuve. Ainsi, Damas était très bien protégée et il n’était pas facile de la pénétrer.

    Abou Bakr (r.a.) a envoyé différentes divisions de l’armée en Syrie, nommant Abou ‘Oubaydah à la tête de l’une d’entre elles et lui ordonnant de se rendre à Homs, une ancienne ville très connue sise tout près de Damas. Suite aux ordres du Calife Abou Bakr (r.a.), Khalid Ibn Al-Walîd s’est rendu à Damas pour l’assiéger avec une autre division de l’armée musulmane. Les Damascènes lançaient des pierres et des flèches sur les musulmans du haut des remparts de la ville. Les musulmans se protégeaient avec des boucliers en cuir, ripostant avec des flèches quand l’occasion se présentait. Le siège a duré ainsi 20 jours sans qu’il n’y ait d’issue. Les habitants souffraient grandement du siège. Les provisions s’épuisaient à l’intérieur de la forteresse. D’ailleurs, les champs des habitants de Damas se trouvaient à l’extérieur de la ville et ils perdaient leurs récoltes. Aucune céréale ne pouvait parvenir à l’intérieur de la forteresse. Les autres denrées commençaient à manquer. Le siège qui s’allongeait rendait les Damascènes très inquiets.

    Quand les vingt premiers jours du siège se sont écoulés, les musulmans ont su qu’Héraclius a amassé une grande armée à Ajnâdayn. Dès qu’il a entendu cette nouvelle, Khalid a quitté la porte de l’Est de la ville pour se rendre à la porte de Jabiyya auprès d’Abou ‘Oubaydah. Il l’a informé de la situation et lui a présenté son opinion, notamment qu’ils devaient mettre fin au siège de Damas pour partir combattre l’armée byzantine à Ajnâdayn. Ils retourneraient à Damas si Allah leur accordait la victoire pour mettre fin aux difficultés qu’ils y rencontraient.

    Abou ‘Oubaydah a déclaré : « Mon avis est contraire. Les habitants de Damas en ont assez d’êtres assiégés dans le fort depuis vingt jours et ils ont peur de nous. Si nous partons d’ici, ils seront soulagés et ils stockeront des vivres en grande quantité dans le fort, et quand nous reviendrons d’Ajnâdayn, ils pourront nous résister pendant longtemps. » Khalid a accepté l’avis d’Abou ‘Oubaydah et a poursuivi le siège, donnant l’ordre à tous les chefs musulmans désignés aux différentes portes du fort de Damas d’intensifier l’attaque de leurs côtés respectifs. Suite à l’ordre de Khalid, l’armée islamique a lancé des attaques féroces de toutes parts. Ainsi le siège de Damas a duré en tout vingt et un jours. Khalid, encourageant les musulmans à intensifier l’attaque, a lui-même continué à attaquer férocement depuis la porte Est. Les Damascènes en étaient complètement lassés et attendaient l’aide du roi Héraclius. Khalid a continué ses attaques successives. Ils étaient engagés dans la bataille quand ils ont vu que les Byzantins qui étaient sur le mur du fort ont soudainement commencé à applaudir, à sauter, à danser et à exprimer leur joie. Les musulmans les ont regardés, surpris. Khalid Ibn Al-Walîd a regardé d’un côté et a vu une grosse nuée de poussière s’élever dans cette direction, assombrissant le ciel. Même pendant la journée, il faisait noir. Khalid a immédiatement compris que l’armée du roi Héraclius venait aider les Damascènes. En peu de temps, certains informateurs ont également confirmé la nouvelle qu’une grande armée marchait vers le col de la montagne et qu’il s’agissait bien de Byzantins. Khalid en a informé immédiatement Abou ‘Oubaydah et a dit : « J’ai décidé de partir avec toute l’armée pour combattre l’armée envoyée par le roi Héraclius. Je souhaite vous consulter à ce sujet. » Abou ‘Oubaydah a déclaré : « Cela n’est pas approprié, car si nous quittons cet endroit, les gens du fort sortiront et nous combattront. L’armée d’Héraclius attaquera d’un côté et les habitants de Damas attaqueront de l’autre côté. Nous serons pris entre deux légions de Byzantins. » Khalid a demandé : « Que proposez-vous ? » Abou ‘Oubaydah de répondre : « Choisissez un brave et envoyez un groupe avec lui pour combattre l’ennemi. » Khalid Ibn Al-Walîd a envoyé Dhirar Ibn Al-Azwar avec une armée de cinq cents cavaliers pour combattre l’armée byzantine. Selon un autre récit l’armée de Dhirar était composée de cinq mille soldats.

    En tout cas, Dhirar a pris cinq cents soldats ou quelque autre nombre et est parti combattre l’armée byzantine. Des soldats ont vu l’armée byzantine et lui ont dit que cette armée est très nombreuse et que nous ne sommes que cinq cents. Il vaut mieux que nous retournions en arrière et que nous les combattions avec notre armée. Dhirar a dit : « N’ayez pas peur de la multitude de l’ennemi. Dieu a souvent vaincu les plus nombreux par les moins nombreux. Il va encore nous aider. Retourner vers vos compagnons est abandonné le Jihad, ce qu’Allah n’aime pas. Allez-vous ternir la bravoure des Arabes ? Quiconque le veut peut retourner. Je me battrai et élèverai le nom de l’Islam. Que Dieu m’en garde, si je m’enfuis. » Tous les musulmans ont déclaré à l’unisson : « Nous serons fidèles à l’islam et que nous aurons le statut de martyr. » C’est-à-dire que nous sommes prêts pour la bataille.

    Dhirar était heureux. Il a ordonné d’attaquer l’ennemi une fois et de le détruire. Les musulmans et Dhirar ont continuellement attaqué l’armée byzantine et se sont battus avec bravoure. Le fils du général byzantin attaqua Dhirar et lui perça le bras gauche avec une lance, faisant couler le sang abondamment. Au bout d’un moment, Dhirar l’a tué d’un coup de lance au cœur. Sa lance s’est enfoncée dans sa poitrine et sa lame s’est brisée. Lorsque l’armée byzantine a vu sa lance sans lame, elle s’est précipitée vers Dhirar et l’a capturé car il n’avait pas d’arme en main. Dhirar emprisonné, les compagnons étaient très tristes et inquiets. Ils ont lancé plusieurs attaques défensives mais n’ont pas pu le libérer. Khalid, était très inquiet d’entendre la nouvelle de la capture de Dhirar et après avoir pris des informations auprès de ses compagnons sur l’armée byzantine, il a consulté Abou ‘Oubaydah et lui a demandé son avis sur l’attaque. Abou ‘Oubaydah a déclaré : « Vous pouvez attaquer en prenant des dispositions raisonnables pour le siège de Damas. » Abou ‘Oubaydah était le commandant à ce moment-là. Khalid, après avoir organisé le siège, a poursuivi l’ennemi avec ses compagnons et leur a ordonné d’attaquer l’ennemi soudainement dès qu’il les aurait trouvés. « Si Dhirar n’a pas été tué par les Byzantins, nous pourrons le libérer et s’il est tombé en martyr, nous nous vengerons. Mais j’espère qu’Allah ne nous attristera pas concernant Dhirar. » Pendant ce temps, Khalid a vu un chevalier sur un beau cheval rouge avec une longue lance brillante dans la main. Son caractère était marqué par la bravoure, la sagesse et les aptitudes au combat. Il portait vêtement par-dessus l’armure. Tout le corps et le visage étaient cachés et il était devant l’armée. Khalid souhaitait savoir qui était ce chevalier. « Par Allah ! Cet individu semble être très brave », a-t-il dit. Tout le monde le suivait. Lorsque l’armée de l’Islam s’est approchée des infidèles, les soldats ont vu ce cavalier attaquer les Byzantins comme un faucon fonde sur les oiseaux. Son attaque a semé le chaos dans les rangs de l’armée ennemie et a entassé les morts. Il atteint le milieu de l’armée ennemie. Comme il avait risqué sa vie, il fit demi-tour et s’est précipité, coupant à travers l’armée des infidèles. Il coupait en mille morceaux tous ceux qui le croisaient. Certains pensaient qu’il s’agissait peut-être de Khalid. Rafi a demandé à Khalid avec surprise qui était cette personne. Khalid a déclaré : « Je l’ignore. J’en suis moi-même surpris. » Khalid se tenait devant l’armée lorsque le même cavalier sortit de nouveau de l’armée byzantine. Aucun soldat byzantin ne le confrontait et il combattait seul de nombreux soldats byzantins. Pendant ce temps, Khalid a lancé une attaque et l’a sorti du cercle des infidèles et le cavalier a rejoint l’armée de l’Islam. Khalid lui a dit : « Tu as déversé ta colère sur les ennemis d’Allah ! Dis-moi qui tu es ? » Le cavalier n’a rien dit et s’est ensuite préparé pour la bataille. Khalid a dit : « Ô serviteur d’Allah ! Tu m’as rendu anxieux, ainsi que tous les musulmans. Tu es si insouciant. Qui es-tu ? » Sur l’insistance de Khalid, il a répondu : « Je n’évite pas de vous répondre par désobéissance. J’ai honte parce que je ne suis pas un homme, je suis une femme. » Telle était la bravoure de ces femmes. « Ma douleur m’a poussé vers le champ de bataille. » Khalid a demandé : « Qui es-tu ? » Elle a dit : « Khawlah bint Azwar, la sœur de Dhirar. Quand j’ai appris la capture de mon frère, j’ai accompli ce que vous avez vu. » Khalid a déclaré : « Nous devrions tous attaquer à l’unisson. On espère qu’Allah libérera Dhirar de sa capture. » Khawlah a déclaré : « Je serais également à la tête de l’attaque. » Puis Khalid a lancé une attaque concertée. L’armée byzantine était en déroute et s’est dispersée. Rafi a fait montre de bravoure. Les musulmans étaient de nouveau prêts pour une attaque concertée quand soudain des cavaliers de l’armée des infidèles se sont précipités vers eux pour demander une trêve. Khalid a déclaré : « Donnez-leur un gage de paix et amenez-les-moi. » Khalid les a interrogés sur leur identité. Ils ont répondu : « Nous sommes des soldats de l’armée byzantine et les habitants de Homs et que nous souhaitons conclure une trêve. » Khalid a déclaré : « Nous allons conclure la trêve après avoir atteint Homs. Nous ne pouvons pas faire la paix ici au préalable. Mais vous êtes en sécurité. Quand Allah le souhaitera et que nous serons vainqueurs, nous en discuterons là-bas. Savez-vous quelque chose au sujet d’un de nos braves qui a tué le fils de votre chef. » Ils ont répondu : « Vous vous interrogez peut-être sur celui qui était nu et a tué beaucoup des nôtres et qui a tué le fils de notre chef. » Khalid a dit : « Oui. C’est bien de lui que je parle. » Les soldats byzantins ont dit : « Il a été capturé et présenté à Wardan, qui l’a envoyé à Homs avec une centaine de cavaliers pour être livré au roi. »

    Khalid était très heureux d’entendre cela et a appelé Rafi et lui a dit : « Tu connais très bien les chemins. Parts avec les hommes de ton choix libérer Dhirar avant qu’ils n’atteignent Homs et obtiens ta récompense auprès de ton Seigneur. » Rafi a choisi une centaine de jeunes hommes et ils étaient sur le point de partir quand Khawlah a supplié Khalid de pourvoir partir. Sous le commandement de Rafi, ils sont tous partis vers Homs afin de libérer Dhirar. Rafi marcha rapidement set en arrivant à un endroit, il a dit à ses compagnons : « Soyez heureux, l’ennemi n’est pas parti loin. » Il y a caché un escadron là-bas. » Ils étaient là quand ils ont vu flotter dans l’air une nuée de poussière. Rafi a ordonné aux musulmans d’être vigilants. Ils étaient prêts quand les Byzantins sont arrivés. Dhirar était entre leurs mains et récitait des poèmes d’un ton douloureux en disant : « Ô ami ! Transmet à mon peuple et à Khawla la nouvelle que je suis prisonnier et ligoté. Les mécréants et les impies de la Syrie se sont rassemblés autour de moi et sont vêtus d’armures. Ô cœur, meurs de chagrin ! Ô larmes de jeunesse, coule sur mon visage. »

    Ce sont-là les sens des vers qu’il récitait. Khawla a crié fort : « Ta prière a été acceptée. L’aide de Dieu est venue. Je suis Khawla ta sœur ! » Après avoir prononcé ces paroles, elle a lancé le takbir à haute voix et a lancé l’attaque. Les autres musulmans en ont fait de même. Les musulmans ont maîtrisé ce détachement de Byzantins. Tous ont été tués. Dhirar a été libéré par Allah et les musulmans ont eu le butin. Khawlah a défait les cordes de son frère avec ses mains et l’a salué. Dhirar a félicité sa sœur et lui a souhaité la bienvenue. Il a pris une longue lance dans la main et est monté à cheval tout en remerciant Dieu.

    Il y avait là cette effusion de joie tandis qu’à Damas, Khalid a vaincu Vardan en lançant une attaque féroce. Les Byzantins se sont enfuis et les musulmans les ont poursuivis. Khalid y a rencontré Dhirar et d’autres musulmans. La nouvelle de la victoire a été envoyée à Abou ‘Oubaydah. Maintenant, les musulmans étaient convaincus que Damas allait être conquis.

    L’armée islamique demeurait à Damas et le siège du fort se poursuivait quand ‘Abad Ibn Sa’îd est venu à la rencontre de Khalid depuis Bousra. Il a rapporté que quatre-vingt-dix mille Byzantins s’étaient rassemblés à Ajnâdayn. Khalid a consulté Abou ‘Oubaydah et il a dit : « Notre armée est dispersée dans différents endroits en Syrie. Envoyez une lettre à chaque section, en leur demandant de venir nous rencontrer à Ajnâdayn ; nous allons abandonner le siège de Damas pour nous rendre à Ajnâdayn. »

    Héraclius a reçu la nouvelle de la défaite de Vardan et les détails de la mort de son fils. Sur ce, Héraclius l’a réprimandé et a écrit : « J’ai reçu des nouvelles que les Arabes nus et affamés vous ont vaincu et ont tué ton fils. Christ n’a pas eu pitié de lui, ni de toi. Si ce n’était ta célébrité pour ta bravoure et ta maîtrise de l’épée, je t’aurais tué. Ce qui est arrivé est arrivé. J’ai envoyé une armée de quatre-vingt-dix mille hommes à Ajnâdayn, et je te nomme leur chef. »

    Khalid a ainsi mis fin au siège de Damas et a ordonné à l’armée de partir pour Ajnâdayn. Dès que l’ordre a été reçu, les musulmans ont immédiatement rassemblé les tentes et ont commencé à charger le reste des marchandises sur les chameaux. Les chameaux portant le butin, les marchandises, les femmes et les enfants étaient placés derrière l’armée et le reste des cavaliers étaient à l’avant.

    Khalid Ibn Al-Walîd a dit à Abou ‘Oubaydah : « Je pense que je devrais rester derrière l’armée avec la caravane de femmes et d’enfants. Vous devez être à l’avant de l’armée. » Abou ‘Oubaydah a déclaré : « Il est possible que Vardan ait pris son armée et soit parti pour Damas depuis Ajnâdayn et que nous le rencontrions face à face. Si tu es à l’avant de l’armée, tu pourras l’arrêter et le combattre. Reste devant et je resterai derrière. » Khalid a déclaré : « Votre opinion est correcte. Je n’irai pas à l’encontre de votre avis. »

    Quand l’armée islamique a abandonné le siège de Damas et est partie, les Damascènes ont sauté de joie et ont commencé à applaudir pour exprimer leur jubilation. Les habitants de Damas ont exprimé des opinions différentes sur le départ de l’armée islamique. Quelqu’un a dit : « En apprenant la nouvelle du rassemblement de notre grande armée à Ajnâdayn, les musulmans sont allés rejoindre leur deuxième armée dans le pays de la Syrie. » Un autre a dit : « Les musulmans étaient fatigués du siège et se sont dirigés vers un autre endroit. » D’autres ont même dit qu’ils s’enfuyaient vers le Hijaz et qu’ils rentraient chez eux. Tous les Damascènes se sont rassemblés autour d’un homme du nom de Paul : il n’avait jamais confronté les Compagnons dans une bataille auparavant. Il était un archer d’Héraclius, très fiable et hautement qualifié. Les habitants de Damas l’ont nommé commandant et l’ont incité au combat en tentant de l’appâter. De plus, ils ont juré qu’ils ne s’enfuiraient pas du champ de bataille et que Paul aurait le droit de le tuer de ses propres mains ceux d’entre eux qui s’enfuiraient. L’accord conclu, Paul est rentré chez lui pour revêtir son armure : sa femme lui a demandé où il comptait se rendre. Paul a déclaré : « Les habitants de Damas m’ont nommé commandant. Je pars me battre contre les Arabes ! » Sa femme lui dit : « Ne le fais pas ! Reste à la maison. Tu n’as pas la force de combattre les Arabes. Ne vas pas te battre contre eux ! J’ai rêvé aujourd’hui que tu avais un arc à la main et que tu chassais des oiseaux volant dans les airs. Certains ont été blessés et sont tombés, mais ils se sont relevés et ont recommencé à voler. Cela m’a surpris. Tout à coup, d’en haut, j’ai vu plusieurs aigles qui vous ont attaqués, toi et tes compagnons, détruisant tout le monde. » Paul a demandé : « M’as-tu vu dans un rêve ? » Elle a répondu : « Oui. L’aigle t’a frappé fort et tu t’es évanoui. » Après avoir entendu ses paroles, Paul a giflé sa femme et a déclaré : « La peur des Arabes s’était implantée dans ton cœur. C’est cette peur qui s’est manifestée dans ton rêve. Ne panique pas. Je ferai de leur commandant ton serviteur et de ses compagnons des bergers et des éleveurs de cochons. »

    Paul, avec une armée de 6 000 cavaliers et 10 000 fantassins, s’est mis rapidement à la poursuite des musulmans et de la caravane des femmes, des enfants, du bétail et du détachement de 1 000 hommes d’Abou ‘Oubaydah. Les musulmans se sont également préparés pour le combat et les infidèles les ont atteints en un clin d’œil. Paul était à l’avant-garde et a immédiatement attaqué Abou ‘Oubaydah avec six mille soldats. Pierre, le frère de Paul, a marché vers les femmes avec les fantassins, en a capturé quelques-unes et est retourné à Damas. Après avoir atteint un endroit, il a attendu l’arrivé de son frère. Abou ‘Oubaydah, voyant ce trouble soudain, a déclaré que l’opinion de Khalid s’était avérée juste, à savoir qu’il devait rester à l’arrière de l’armée. Ici, des femmes et des enfants pleuraient, tandis qu’un millier de musulmans se battaient courageusement. Paul a attaqué à plusieurs reprises Abou ‘Oubaydah. Il s’est battu vaillamment. Sahl s’est empressé sur un cheval rapide jusqu’à Khalid et a raconté toute l’histoire. Khalid a récité la formule : « C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons ». Il a envoyé Rafi’et ‘Abd al-Rahman Ibn ‘Awf avec un détachement de 1 000 hommes chacun pour protéger les enfants et les femmes. Ensuite, il a envoyé Dhirar avec mille cavaliers. Ensuite, Khalid s’est dirigé vers l’ennemi avec des troupes.

    Abou ‘Oubaydah était occupé à se battre contre Paul. Pendant ce temps, l’armée de musulmans venant de différentes régions est arrivée. Ils ont lancé une telle attaque que les Byzantins de Damas ont été convaincus que leur humiliation était certaine. Dhirar s’est dirigé vers Paul comme une flamme de feu. Ce dernier a frissonné quand il a vu Dhirar : l’a reconnu lorsqu’il l’a vu. Paul est descendu de son cheval et a commencé à courir à pied. Dhirar l’a poursuivi et l’a capturé vivant et ligoté. À peine une centaine de Byzantins sur les six mille sont sortis vivants de cette bataille. Dhirar était inquiet car Khawlah avait également été capturée. Khalid a déclaré : « Ne t’inquiète pas nous avons capturé leurs hommes, en échange de quoi ils libéreront facilement nos prisonniers. » Khalid a emmené deux mille soldats et a remis toutes les forces restantes à Abou ‘Oubaydah pour protéger les femmes avant de partir à la recherche des femmes captives. Il a marché rapidement et a atteint l’endroit où l’ennemi avait fait prisonnières les femmes musulmanes. Il a vu une nuée de poussière qui se levait et s’est demandé pourquoi il y avait des combats là -bas. Il a appris que Pierre, le frère de Paul, avait capturé les femmes et s’était arrêté au bord du canal pour attendre son frère, et qu’ils se répartissaient les femmes entre eux. Pierre a dit à propos de Khawlah qu’elle lui appartenait. Ils ont enfermé les femmes dans une tente et ont commencé à se reposer en attendant [le retour de] Paul. La plupart de ces femmes étaient des cavalières courageuses et expérimentées, maîtrisant toutes sortes de tactiques guerrières. Elles se sont rassemblées et Khawlah leur a dit : « Ô filles de la tribu de Himyir et de la tribu de Touba ! Êtes-vous d’accord pour que les infidèles byzantins fassent de vous leurs concubines ? Où est passé votre courage et qu’est-il arrivé à votre sens de l’honneur qui était célébré dans les rassemblements arabes ? Hélas ! je vous vois dépourvues de courage et de dignité. La mort vaut mieux que cette calamité à venir. » En entendant cela, l’une des femmes a dit : « Ô Khawlah ! Tu as raison. Nous sommes prisonnières : nous n’avons ni lance ni épée dans nos mains. Que pouvons-nous faire ? Nous n’avons ni cheval ni armes. On nous a faites prisonnières par surprise. » Khawlah a déclaré : « Réveillez-vous ! Les piquets de la tente sont là. Nous devons les prendre et attaquer ces misérables. Allah aidera. Soit nous l’emporterons, soit nous serons martyrisées ! »

    Sur ce, chaque femme a ramassé un piquet de bois de la tente. Khawlah s’est avancé avec un bâton sur l’épaule. Elle dit aux femmes sous son commandement : « Soyez ensemble comme les maillons d’une chaîne et ne soyez pas divisées, sinon vous serez toutes tuées. » Après cela, Khawlah est allée de l’avant et a tué un infidèle byzantin. Les Byzantins ont été abasourdis par le courage et la bravoure de ces femmes. Pierre a dit : « Misérables, que faites-vous ? » Une femme a répondu : « Aujourd’hui, nous avons décidé de vous corriger avec ces morceaux de bois et protéger l’honneur de nos ancêtres en vous tuant. » Pierre a dit : « Capturez-les vivantes, surtout Khawlah ! » Trois mille Byzantins se tenaient en cercle de tous côtés, mais personne ne pouvait approcher les femmes. S’ils avançaient, ces femmes tueraient leurs chevaux et ensuite les cavaliers. C’est ainsi que trente cavaliers furent tués par ces femmes. Pierre en a été furieux. Il est descendu de son cheval. Avec ses compagnons, ils ont attaqué avec leurs épées, mais ces femmes sont restées rassemblées au même endroit et ont résisté à tout le monde : personne ne pouvait s’approcher d’elles.

    S’adressant à Khawlah, Pierre a dit : « Ô Khawlah, aie pitié de ton âme ! J’ai de l’estime pour toi. J’ai beaucoup de sentiments à ton égard dans mon cœur. Ne souhaites-tu pas que moi, qui suis un roi, sois ton maître et que tous mes biens soient les tiens ? » Khawlah a répondu : « Ô incroyant misérable ! Par Dieu, si cela dépendait de moi, je t’aurais fracassé le crâne avec ce bois sans attendre. Par Allah ! Je ne veux même pas que tu fasses paître mes chèvres et mes chameaux – loin de toi d’être mon égal ! »

    Alors, Pierre a dit à l’armée : « Tuez-les toutes ! » L’armée se préparait à nouveau et était sur le point de lancer l’attaque lorsque les musulmans y sont arrivés sous la direction de Khalid. Il a fait un constat de la situation. Les musulmans ont été ravis de voir la bravoure et la résistance des femmes. Toute l’armée a encerclé les infidèles et a attaqué ensemble. Khawlah a crié : « L’aide d’Allah est venue ! Allah a montré Sa faveur ! Lorsque Pierre a vu les musulmans, il s’est inquiété et a voulu fuir. Avant qu’il ne puisse le faire, il a vu deux cavaliers musulmans venir vers lui. L’un d’eux était Khalid et l’autre Dhirar. Dhirar l’a frappé de sa lance et il est tombé de cheval. Puis, Dhirar a porté un second coup et il s’est effondré. Les musulmans ont tué de nombreux Byzantins et ceux qui ont survécu se sont enfuis à Damas.

    Quand Khalid est revenu, il a appelé Paul et l’a invité vers l’Islam et a dit : « Accepte l’Islam, sinon tu seras traité comme ton frère. » Paul a demandé ce qui est arrivé à son frère. Khalid a dit qu’il avait été tué. Paul a constaté la fin de son frère et a dit : « Il n’y reste désormais plus de plaisir dans la vie : envoyez-moi auprès de mon frère. » Il l’a donc tué.

    L’armée islamique s’est à nouveau rassemblée à Ajnâdayn. J’avais déjà mentionné cela.

    Ensuite, il y a eu le deuxième siège de Damas. Au début, les musulmans étaient partis. Maintenant, après cette bataille, les musulmans sont revenus assiéger Damas une fois de plus. Après la victoire d’Ajnâdayn, Khalid a en effet ordonné à l’armée islamique de marcher à nouveau vers Damas. Les Damascènes avaient déjà reçu la nouvelle de la défaite de l’armée byzantine à Ajnâdayn, mais la nouvelle que l’armée islamique se dirigeait maintenant vers Damas, les a beaucoup alarmés.

    Les habitants de la périphérie de Damas ont fui et se sont réfugiés dans le fort, ayant collecté suffisamment de céréales et de consommables, les entreposant dans le fort afin de prévenir toute pénurie si le siège de l’armée islamique devait se prolonger. En sus de cela, ils ont également réuni des armes et du matériel de guerre. Ils ont apporté sur le haut des murs, des catapultes, des pierres, des boucliers, des arcs, des flèches et d’autres équipements pour attaquer les assiégeants d’en haut.

    L’armée islamique a campé près de Damas. Ensuite, elle a avancé et a assiégé le fort. Khalid a nommé des commandants à la tête de leurs divisions à toutes les portes de Damas. Thomas était, à cette époque, le souverain de Damas. Les nobles et les sages de Damas lui ont conseillé ceci : « Nous n’avons pas la force de rivaliser avec l’armée islamique. Cherche l’aide d’Héraclius ou conclus une trêve avec les musulmans. Sauvez notre vie en leur donnant ce qu’ils demandent. » Sur ce, Thomas a dit avec arrogance et fierté : « Je méprise ces Arabes ! Je suis le gendre d’Héraclius le Grand et un expert dans l’art du combat. Les musulmans n’oseront pas mettre les pieds dans la ville en ma présence. » Ensuite, Thomas les a réconfortés en disant que bientôt une grande armée d’Héraclius viendra les aider.

    Thomas a ordonné une attaque violente contre les musulmans de tous les côtés. De nombreux musulmans ont été blessés et martyrisés lors de ces attaques. Abân Ibn Sa’îd a également été touché par une flèche empoisonnée. Après avoir sorti la flèche, il a noué un turban sur la plaie, mais en peu de temps, le poison a envahi son corps et il s’est évanoui et est tombé. Il est mort après un certain temps. Abân s’était marié avec Oumm Abân lors de la bataille d’Ajnâdayn : la couleur du henné était encore sur ses mains et ainsi que l’arôme du parfum sur sa tête. C’est-à-dire que c’était un nouveau marié. Oumm Abân était comptée parmi les femmes courageuses d’Arabie qui étaient à l’avant-garde du Jihad. Quand elle a appris la nouvelle du martyre de son mari, elle est venue en courant et en trébuchant et s’est tenue à côté du corps de son mari comme une figure de patience et de persévérance. Elle n’a prononcé pas un seul mot d’ingratitude et a énoncé quelques poèmes en guise d’adieu à son mari. Khalid Ibn Al-Walîd a dirigé sa prière funéraire.

    Après les funérailles, Oumm Abân est retournée à sa tente avec une résolution et une intention fermes. Tenant ses armes et attachant un tissu sur son visage, elle est partie à la porte de Thomas [de la forteresse] où son mari est tombé en martyr. Une bataille féroce se déroulait à la porte de Thomas. Oumm Abân a rejoint ces musulmans et a continué à se battre avec acharnement ; elle a blessé et tué de nombreux Byzantins avec ses flèches et finalement, pendant le combat, elle en a profité pour viser le garde de Thomas qui tenait la Grande Croix. Cette croix était en or et incrustée de pierres précieuses. Le porteur de la Grande Croix a encouragé les Byzantins à se battre et a prié pour la victoire et le succès à travers la croix. Dès que la flèche d’Oumm Abân a touché le porteur, la croix est tombée de ses mains : elle est tombée entre les mains des musulmans.

    Lorsque Thomas a vu que la croix était en possession des musulmans, il est descendu avec ses compagnons pour la reprendre ; il a ouvert la porte et a commencé à se battre avec les musulmans. Pendant ce temps, les Byzantins ont également commencé à attaquer férocement du haut du fort. Oumm Abân a profité d’une occasion et a tiré une flèche visant l’œil de Thomas, le rendant borgne pour toujours. Thomas a dû se retirer avec ses compagnons : ils sont rentrés dans le fort et ont refermé les portes. Voyant cet état de Thomas, les Damascènes ont dit : « C’est pour cette raison que nous disions que nous ne pourrons pas combattre ces Arabes et qu’il fallait conclure une trêve avec eux ! » Cela a rendu Thomas plus furieux encore et il a dit à ses compagnons : « En échange de mon œil perdu, je leur arracherai un millier d’yeux ! »

    Les habitants de Damas attendaient le renfort de 20 000 soldats de Homs, mais les forces islamiques ont déployé une unité de l’armée sur la route de Damas, arrêtant ainsi les renforts venant de Homs. Les musulmans continuaient d’assiéger Damas, harcelant sans cesse l’ennemi avec leurs flèches et leurs catapultes. Lorsque les Damascènes ont été convaincus du fait qu’ils ne recevront pas d’aide, ils ont été abattus et la lâcheté a eu le dessus. Ils ont abandonné la lutte ; et le désir de les soumettre s’est davantage ancré chez les musulmans. Les Damascènes pensaient que les musulmans ne seraient pas capables de supporter les épreuves d’un long siège dans la rigueur de l’hiver. Mais les musulmans ont courageusement fait face à la situation. Les maisons vides à la périphérie de Damas ont été utilisées par les musulmans pour le repos. Selon l’arrangement hebdomadaire, les troupes qui étaient au front venaient se reposer à leur tour, et quand ils repartaient, l’autre unité venait se reposer ; une unité serait postée derrière ces forces militaires stationnées aux portes pour les soutenir et les surveiller. Ainsi, il est devenu facile de surmonter le long siège. Mais les musulmans ne se sont pas arrêtés là. Ils n’ont pas cessé de mener des enquêtes sur le terrain et [d’affiner] leurs tactiques de guerre pour briser les obstacles placés par l’ennemi. Dans cette longue et systématique série d’obstacles, Khalid Ibn Al-Walîd a réussi à sélectionner un emplacement approprié à partir duquel il était possible d’entrer à l’intérieur de Damas. C’était le meilleur quartier de Damas : mais l’eau de la tranchée était assez profonde à cet endroit et il était assez difficile d’y entrer.

    Khalid Ibn Al-Walîd a conçu un plan pour pénétrer dans Damas en collectant des cordes en vue de les utiliser comme échelles pour escalader le mur. Khalid Ibn Walid a appris d’une source qu’un enfant est né dans la maison du commandant du bataillon de dix mille soldats de l’armée byzantine à Damas. Tout le monde, y compris sa garde proche, fêtaient l’occasion. Ils étaient tous repus et se sont endormis ivres, négligeant leurs responsabilités. Pendant ce temps, Khalid Ibn Walid et certains de ses compagnons ont traversé les douves à l’aide d’outres gonflées d’air et ont atteint le mur. Ils avaient confectionné des échelles de cordes et en ont suspendu plusieurs aux remparts. Un grand nombre de musulmans ont escaladé le mur à l’aide de ces [échelles de] cordes et sont descendus à l’intérieur pour atteindre les portes. Ils ont tranché les gonds des portes à l’épée. Ainsi, les armées musulmanes sont entrées à Damas.

    Quand la division de Khalid a occupé la porte Est, les Byzantins, paniqués, ont voulu conclure une trêve avec Abou ‘Oubaydah à la porte Ouest, bien qu’auparavant, ils avaient rejeté la demande de paix des musulmans et s’entêtaient à se battre. Abou ‘Oubaydah a accepté avec joie leur requête. Sur ce, les Byzantins ont ouvert les portes du fort et ont dit aux musulmans de venir rapidement les sauver des assaillants se trouvant à la porte Est, c’est-à-dire de Khalid. Ainsi, les musulmans sont entrés pacifiquement dans la ville par toutes les portes tandis que Khalid est entré dans la ville en combattant par sa porte. Khalid et les quatre autres commandants musulmans se sont rencontrés au milieu de la ville. Bien que Khalid Ibn Al-Walîd ait conquis une partie de Damas en combattant, étant donné qu’Abou ‘Oubaydah avait accepté de conclure un traité de paix, les conditions de la trêve ont également été acceptées dans la zone conquise.

    Selon certains historiens, Damas a été conquis lors du califat d’Oumar. Cette bataille de Damas avait débuté au cours du califat d’Abou Bakr Al-Siddîq (r.a.), mais quand la nouvelle de la victoire a été envoyée à Médine, le Calife Abou Bakr avait déjà rendu l’âme. C’était donc la dernière bataille du temps du Calife Abou Bakr. Incha Allah, je présenterai les aspects restants de sa vie.

    À présent, je souhaite mentionner quelques personnes qui sont décédées récemment. Le premier défunt se nomme Oumar Abou Arqoub, qui était le président du Jama’at de la Palestine du Sud. Il est décédé le 15 août à l’âge de soixante-dix ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Oumar Abou Arqoub a connu la Jama’at en 2010 par le biais de MTA Al-Arabiyyah. Il déclare à ce propos : « Lorsque j’ai vu MTA pour la première fois, j’ai senti que ceux qui y apparaissaient étaient sûrement bons et justes. D’une part, je voyais toutes les tueries, les vols, et la haine mutuelle dans le monde islamique ; et d’autre part, la Jama’at Ahmadiyya qui enseigne la paix et la miséricorde et exhorte à accomplir la prière de Tahajjoud et à réciter le Saint Coran. Ceci m’a fort impressionné et je me suis dit que c’est la vraie Jama’at que nous devons suivre.

    Il ajoute : « Après avoir accompli la prière d’Istikharah et avoir fait un rêve [positif], j’ai été convaincu qu’il s’agissait de la Jama’at véritable ; et je jure que j’y resterai attaché jusqu’à ma mort. »

    Le défunt était très constant dans chaque moment difficile. Il avait l’habitude de dire : « Tant que je vivrai, je resterai fidèle à ma promesse. » Après son serment d’allégeance, sa femme a vu dans un rêve que des ahmadis ont emmené le défunt dans une pièce de sa maison. Ils l’ont baigné et ont ouvert sa poitrine et l’ont nettoyé et lui ont dit qu’ils l’ont amené dans une condition meilleure. Le défunt avait une grande affection à l’égard du califat et priait beaucoup. Le défunt était très sincère à l’égard de la Jama’at. Il avait dédié une partie de l’étage inférieur de sa maison à la Jama’at. La Jama’at Ahmadiyya du sud de la Palestine avait l’habitude de se rassembler chez le défunt pour la Salât, l’office du vendredi et les prières de l’Aïd. Son fils a dit que c’était la volonté du défunt que cette partie soit toujours dédiée à la Jama’at. Ses adversaires lui disaient quand il était malade : « Abandonnez la Jama’at Ahmadiyya et la maladie disparaîtra ! » Mais le défunt débattait avec eux. Un individu très virulent dans ses propos a débattu avec lui : le défunt lui a présenté une telle réplique qu’il est resté sans réponse.

    En raison de la gravité de la maladie, le défunt a dû être transféré aux soins intensifs le lendemain. Au cours de la discussion, le fils du défunt a dit à ce « Mollah » virulent qu’il devait le quitter, car c’était une personne d’expérience et il ne pourrait pas le convaincre. Son fils a dit que le défunt lui avait conseillé de ne pas s’attrister de sa mort.

    Puis il a continué à répéter les paroles de Bilal (r.a.) : « Demain, je rencontrerai mon bien-aimé Muhammad (paix soit sur lui) et ses Compagnons. » Le défunt était très gentil et avait une belle personnalité. L’épouse du défunt a trois fils et quatre filles. Qu’Allah accorde à ceux de ses enfants qui ne sont pas ahmadis la possibilité d’accepter l’Ahmadiyya. Qu’Il élève le rang du défunt et qu’Il lui accorde Son pardon et Sa miséricorde.

    La deuxième mention est celle de Sheikh Nasir Ahmad Sahib de Mithi Tharparkar. Il est décédé récemment à l’âge de quatre-vingt-treize ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Il était le premier ahmadi de Mithi. Il a accepté l’Ahmadiyya en 1969. Il était un ardent prédicateur et un ahmadi intrépide, doté d’un grand sens de l’honneur pour la religion. L’observance des cinq prières quotidiennes, l’hospitalité et l’amour pour le califat étaient ses principaux attributs. De nombreuses personnes de Mithi et ses alentours ont embrassé l’Ahmadiyya par son entremise. La première mosquée de Mithi a été construite sur le site qu’il avait offert. Il a subi une forte opposition de la part de sa famille et de sa communauté. Au moment de marier ses enfants sa communauté a exercé une forte pression pour l’empêcher de les marier avec des ahmadis en dehors de leur famille. Il a été boycotté. Ses proches n’ont pas participé à leurs mariages, mais par la grâce spéciale d’Allah, il a pu marier tous ses enfants dans des familles ahmadies, malgré l’opposition. Il a porté une attention particulière à l’éducation de ses enfants. Il leur a enseigné à tous le Saint Coran et les a rendus respectueux des cinq prières. Il a introduit le port de la burqa chez les femmes de sa famille, qui étaient autrefois hindoues et portaient des vêtements traditionnels.

    Feu le quatrième Calife lui a un jour rendu hommage et a déclaré : « Si nous créons un Nasir dans chaque centre, nous aurons certainement la réussite. » Il laisse dans le deuil deux fils et quatre filles. Certains de ses enfants servent la religion et ont dédié leur vie. Qu’Allah élève le rang du défunt.

    Le troisième défunt se nomme Malik Sultan Ahmad Sahib, un ancien Mou’allim du Waqf-i-Jadid. Il est décédé récemment à l’âge de quatre-vingt-quatre ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Il est né en 1938 dans le district de Pakka Niswana dans le Jhang. Il était ahmadi de naissance. L’Ahmadiyya a été introduite dans sa famille par l’entremise de son père, Sajjada Sahib, qui était connu sous le nom de Shahzada. À l’époque du Mouslih Maw’oud (ra), il était parti en personne à Qadian pour prêter le serment d’allégeance. Après ses études secondaires, en 1960, le défunt a fait la requête pour servir sous l’égide du Waqf-i-Jadid. Son Waqf a été accepté. Il a été formé par le quatrième Calife quand celui-ci était responsable du Waqf-i-Jadid. Après y avoir reçu une formation pendant un certain temps, le défunt a été nommé Mou’allim en 1960. Il a été affecté dans la région de Tharparkar et où il a accompli un excellent travail ; ensuite il a servi dans d’autres régions du Pakistan. Il a servi pendant plus de trente-huit ans. Il s’est acquitté de ses devoirs avec grand dévouement. Il était féru de la prédication et c’est pourquoi il a subi une attaque en 1968. La véridicité, la convivialité, l’hospitalité et la gaieté étaient ses principales qualités. Il accomplissait la prière de Tahajjoud et la Salât en congrégation. Il a maintenu sa loyauté envers le système du Califat jusqu’à sa mort et a continué à exhorter ses enfants à en faire de même. Outre son épouse, il laisse dans le deuil trois fils et deux filles. Qu’Allah lui accorde Son pardon et Sa miséricorde et qu’Il élève son rang.

    Le prochain défunt se nomme Mahboob Ahmad Rajiki qui résidait à Sadullahpur, Mandi Bahauddin. Il est décédé récemment à l’âge de quatre-vingt-six ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Le défunt était Moussi. Il laisse derrière lui deux fils et une fille. Un fils est à l’étranger en Allemagne et certains vivent à Lahore. Le défunt était le fils de Ghulam Ali Rajiki (r.a.), un compagnon du Messie Promis (a.s.). Il était le neveu de Maulvi Ghulam Rasool Rajiki (r.a.) et le petit-fils maternel de Maulvi Ghaus Muhammad Sahib.

    Mabrur Sahib, le fils du défunt, déclare : « Mon père a eu le privilège de servir trente-sept ans en tant que président de Jama’at de Sadullahpur. Il priait beaucoup. Il était un serviteur fidèle du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et du Messie Promis (a.s.). Il avait un grand amour pour le califat et était un serviteur intrépide de la communauté. Il a été emprisonné à trois reprises dans la voie de Dieu. En plus d’être régulier dans ses cinq prières quotidiennes, il accomplissait également régulièrement de longues prières de Tahajjoud. À de nombreuses reprises, Dieu lui a fait l’honneur d’accepter immédiatement ses prières. Il était également récipiendaire de rêves vrais et de visions. Même durant sa captivité, il a fait de nombreux rêves où il a vu qu’il serait libéré tel ou tel jour ou que tel ou tel incident se produirait à tel moment. Et ils se sont avérés corrects. Pendant la journée, il récitait souvent le Daroud Sharif (la prière pour le Prophète s.a.) et d’autres prières.

    Une personne rapporte que le défunt est venu pour la prière du Fajr et il a constaté qu’il avait une très forte fièvre quand il l’a touché. Malgré cela, il est venu à la mosquée pour prier en congrégation.

    Il avait un tel amour pour la MTA et le Califat, que malgré sa surdité et même s’il ne comprenait pas, il s’asseyait devant la télévision et tentait de suivre le sermon.

    Les non-ahmadis des villages environnants sont venus en grand nombre [pour présenter leurs condoléances]. Ils le visitaient de son vivant et lui demandait de prier pour eux. Après sa mort, ils sont venus présenter leurs condoléances. Ils avaient l’habitude de lui demander de prier pour eux et disaient que si le défunt n’était pas ahmadi, il aurait eu des centaines de milliers de fidèles. De nombreux non-ahmadis ont également relaté des exemples de l’acceptation de ses prières.

    Qu’Allah lui accorde Son pardon et Sa miséricorde et élève son rang. Que ses enfants puissent perpétuer ses bonnes œuvres.

    Incha Allah, je dirigerai la prière funéraire de tous ces défunts après la Salât [de Joumou’ah].


    (Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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