Sermons 2019

Souciez-vous de votre lendemain et protégez-vous du matérialisme!

Face à la montée du matérialisme dans le monde comment les croyants et les croyantes peuvent-ils protéger leur foi et celle des générations futures?

Discours de Sa Sainteté Hazrat Mirza Masroor Ahmad prononcé le samedi 03 août 2019 lors de la Jalsa Salana du Royaume-Uni.



Après avoir récité le Tashahhud, le Ta’awwuz et la Basmalah, le Calife a cité deux versets du Saint Coran avant d’entamer son discours. Il a déclaré :

« Les deux versets que j’ai cités sont tirés des sourates Al-Hadid et Al-Hashr. La traduction du premier est comme suit : « Sachez que la vie de ce monde n’est qu’un jeu et un amusement, et un ornement, et une source de vantardise entre vous, et de rivalité à multiplier richesses et enfants. Cette vie est pareille à de la pluie qui produit de la végétation qui fait réjouir les cultivateurs. Ensuite elle se dessèche, et tu la vois jaunir ; puis elle devient des particules de paille brisée. Et dans l’Au-delà il y a un châtiment rigoureux, et aussi le pardon de la part d’Allah, et Son plaisir. Et la vie de ce monde n’est que jouissance temporaire trompeuse. »[1]

La traduction du deuxième verset est comme suit : « Ô vous qui croyez ! Craignez Allah ; et que chaque âme s’occupe de ce qu’elle envoie en avant pour le lendemain. Et craignez Allah ; en vérité, Allah est Très Conscient de ce que vous faites. » [2]

Le matérialisme : un mal grandissant

Aujourd’hui, le monde est si empêtré dans le matérialisme que la religion n’a plus d’importance. Selon les statistiques pas plus de 20 % à 25 % d’habitants des pays développés se disent religieux. Et ceux qui prétendent l’être ne le sont pas dans la pratique. Le monde ne s’éloigne pas uniquement de Dieu à un rythme alarmant, mais également de la religion et rejette complètement l’existence de Dieu. L’unique but dans la vie de ces gens est d’acquérir des biens matériels. Dans le monde islamique, la majorité des musulmans sont loin de pratiquer leur religion : ils sont au contraire plongés dans des innovations. Bien qu’ils se disent musulmans et, comme le Messie Promisas l’a expliqué à une occasion, ils affirment avec insistance qu’ils le sont, leur conduite ne le confirme pas. Comparer à l’époque du Messie Promisas l’état des musulmans s’est aggravé aujourd’hui ; ils se sont éloignés davantage de la morale et des enseignements islamiques. Cependant, ils sont prêts à mourir et à sacrifier leurs vies lorsqu’il s’agit de s’opposer à l’Ahmadiyya. Ainsi, pour eux, l’Islam n’est rien d’autre que l’inimitié contre l’Ahmadiyya. Leurs dirigeants – des soi-disant savants – sont empêtrés dans toutes sortes d’obscénités, comme on ne cesse de le découvrir dans les médias. De toute façon, nous ne sommes pas préoccupés par leurs actions. Protéger le monde du feu et lui indiquer les voies conduisant à la proximité d’Allah doit nous préoccuper davantage.

Pour ce faire, nous devons évaluer si nous sommes prêts ou non pour cette tâche. Après avoir accepté le Messie Promisas, avons-nous apporté des changements pieux en nous-mêmes afin d’appliquer les commandements d’Allah ? Nos actions nous rapprochent-elles d’Allah l’Exalté ? Ou accordons-nous priorité aux loisirs et aux passe-temps ou à d’autres formes de divertissement ou à des innovations bien que nous nous disions être les suivants du Messie Promisas ?

Amélioration de notre condition spirituelle

Aujourd’hui nous nous sommes rassemblés ici, comme tous les ans, à la Jalsa, afin d’améliorer nos conditions spirituelles, intellectuelles et morales. Sommes-nous réunis ici pour atteindre ces objectifs ou considérons-nous la Jalsa uniquement comme un rassemblement social ? Sommes-nous, hommes et femmes, venus à cette conférence avec l’intention et la résolution d’apporter en nous des changements pieux tout au long de ces 3 jours, et de les mettre ensuite en pratique dans notre vie au quotidien ? Les femmes sont-elles présentes uniquement pour montrer leurs vêtements et leurs bijoux ? Les hommes sont-ils venus uniquement pour des bavardages ? Si nous adoptons une attitude positive et nous nous efforçons au maximum ou tout au moins nous avons l’intention d’agir de cette manière, nous pourrons être de ceux qui accordent priorité à la foi sur les activités mondaines. Sinon, notre condition sera semblable à celui qui considère la vie de ce monde comme étant la seule et unique chose valable dans l’existence humaine.

Le monde d’ici-bas est temporaire

Dans les versets que j’ai cités, Dieu nous informe que le monde est éphémère : il ne faut pas faire de la quête des choses matérielles l’unique objectif de notre vie. Ceci est une attitude de gens épris de matérialisme. Allah a clairement indiqué que les activités mondaines ne sont rien de plus qu’un divertissement temporaire et un amusement. Un homme sage passera-t-il toute la journée à s’amuser et à se divertir sans rien faire de productif ? Sans doute, pour renouveler ses facultés mentales et physiques, on peut s’accorder un peu de temps libre et s’adonner à des activités sportives et des loisirs. En effet, les gens du monde le font également : mais même ceux-là ne passent pas tout leur temps à jouer ou à se divertir. S’ils passent toute la journée à le faire, non seulement ruineront-ils leur vie, mais ils perturberont également leur foyer et finiront par mourir de faim.

Divertissements et loisirs inutiles

Beaucoup de femmes m’informent que leurs maris passent toute la journée sur Internet à regarder des choses futiles et vaines ou qu’ils errent dehors, passent du temps avec leurs amis puis rentrent chez eux, car ils reçoivent l’aide sociale de l’État. Certains reçoivent ces allocations pour cause de maladie ou de vieillesse, ou même en raison d’une blessure mineure subie durant leur jeunesse. Cela les rend paresseux et ils gaspillent leur temps. S’ils ont du temps libre, au lieu de servir la foi, ils le perdent à regarder des émissions futiles et dans de vains bavardages. Je reçois des plaintes de femmes disant que leurs maris n’ont pas d’emploi stable et qu’en conséquence, il y a des disputes à la maison. Cependant, très peu de femmes affirment que leurs maris sont absorbés par des activités mondaines – soit occupés à accumuler des richesses soit à perdre leur temps dans des amusements futiles – et négligent ainsi la prière et la lecture du Saint Coran. Ces hommes se considèrent ahmadis et si nécessaire, ils accomplissent même des tâches pour la communauté, mais en réalité ils n’ont aucune relation avec Allah ou ils n’y prêtent pas l’attention qui sied à un ahmadi. Allah l’Exalté déclare que le niveau de vertu d’un croyant ou d’une croyante doit être différent de ceux des gens mondains. Allah déclare qu’il ne faut pas considérer les loisirs et les divertissements comme les uniques vaines activités de ce monde. En fait, se soucier uniquement de ce monde, passer tout son temps à accumuler des richesses et négliger sa foi fait également partie de ces futilités. Si l’on se préoccupe de gagner sa vie dans la mesure où l’on renonce aux droits dus à Allah et à Son culte, cela relève également des activités de loisirs et de divertissements.

Donc, en tant que musulman ahmadi, homme ou femme, nous devrons en prendre conscience, honorer les droits de Dieu. Comme je l’ai mentionné hier dans le discours d’ouverture, le Messie Promisas a déclaré que si nous prétendons avoir prêté allégeance sur sa main, nos actions doivent être conformes à ce que Dieu attend d’un croyant. Sinon, lui prêter allégeance serait une simple déclaration. Si vous n’agissez pas en conformité avec Ses commandements, ne vous plaignez pas que vos prières n’ont pas été acceptées malgré le fait que vous avez prié sérieusement. Par conséquent, il est vital que les hommes et les femmes apportent en eux des changements vertueux.

Quête effrénée de la richesse

Je demande parfois à certains hommes pourquoi ils s’adonnent corps et âme à l’accumulation des richesses et négligent leur foi. Certaines femmes d’ailleurs me font ces doléances. D’aucuns parmi ces hommes répondent que leurs épouses sont trop exigeantes : cela résulte en des disputes et des querelles à la maison, qui à leur tour ont un impact sur les enfants. Ils doivent travailler de longues heures [pour satisfaire leurs épouses] et en conséquence négligent leur culte de Dieu et Ses droits. Premièrement, cette excuse est tout à fait absurde. Dieu, qui est responsable de subvenir aux besoins de l’humanité, a promis de pourvoir à quiconque se tourne vers Lui. Hier j’avais cité des passages du Messie Promisas à ce sujet. Il faut éviter ce genre de pensée et respecter les droits de Dieu. Affirmer que les exigences de la femme sont si importantes qu’on néglige les droits de Dieu équivaut à faire de sa femme l’égal de Dieu.

Pareils hommes, et femmes, doivent craindre Dieu, car ces pensées équivalent à Lui attribuer des partenaires. Si l’on commet cette forme de polythéisme, l’on doit être conscient de la punition de Dieu. Cette accusation de la part de ces hommes est peut-être sans fondement et j’espère que la majorité de leurs femmes n’ont pas, en réalité, pareilles exigences au point où leurs maris soient obligés de négliger Dieu pour assouvir leurs désirs. Cependant, si cette allégation est vraie dans le cas de certaines femmes, celles-ci doivent comprendre que ce comportement ne sied pas à une femme ahmadie. Tout en nourrissant la crainte de Dieu en elle, une femme ahmadie doit enlever cette tache. Si une femme le souhaite elle peut se laver de cette accusation, qu’elle soit fondée ou non. Une femme ahmadie devrait dire à son mari qu’elle ne souhaite guère cette richesse qu’il amasse en délaissant la religion. Elle devra préciser que seules les femmes éprises du matérialisme diront que tel ou tel parent possède une belle maison et que le mari aussi doit en acquérir une de semblable, ou qu’il devrait avoir une voiture haut de gamme, ou qu’elle a honte quand elle voit ses amies assister à un mariage avec des bijoux coûteux tandis que les siens sont de mauvaise qualité, ou que le mari d’untel a le même emploi tandis que sa femme porte des vêtements de marque. Celles qui disent pareilles choses ne nourrissent pas la crainte de Dieu en elles et généralement elles n’ont aucune empathie pour les démunis. Une femme ahmadie doit annoncer clairement qu’elle n’est pas égoïste. Elle doit démontrer que son objectif est de respecter les droits de Dieu, et que son mari devra également se concentrer d’abord sur le respect des droits de Dieu, puis tourner son attention vers ses devoirs envers elle. Ainsi, chaque femme ahmadie doit démontrer clairement qu’elle n’a besoin de rien si cela signifie négliger les droits de Dieu.

Celui qui oublie Dieu oublie sa personne

Celui qui oublie Dieu et Ses commandements oublie le but de son existence. Après avoir accumulé les richesses de ce monde untel peut croire qu’il a tout gagné, quand en réalité, il a tout perdu. Dieu a expliqué ce concept en utilisant un bel exemple. Il déclare qu’il ne faut pas se vanter de sa richesse ou de ses enfants. Ce ne sont que des attraits superficiels et peuvent être comparés à un champ verdoyant en raison de l’abondance d’eau : il est beau quand il oscille dans le vent mais ensuite il commence à flétrir. Au moment de la récolte, une brise chaude souffle, détruit complètement le champ et le sème aux quatre vents. Le propriétaire se retrouve les mains vides et ne gagne rien. Ainsi, Dieu affirme qu’il ne faut pas considérer ses belles maisons et ses belles voitures, son compte bancaire garni, ses propriétés et ses enfants comme offrant honneur et statut en ce monde : en fin de compte tout cela ne servira à rien. Après votre décès, Dieu ne demandera pas combien d’actifs, ni la richesse ou les enfants que vous avez laissés derrière. En fait, Dieu vous questionnera sur vos actes, les changements vertueux que vous avez apportés en vous et si vous avez suivi ou non Ses préceptes. Dieu demandera si oui ou non vous avez protégé vos actes d’adoration et ceux de vos enfants. Aux femmes, Il demandera : « Avez-vous informé vos maris que vous souhaitez qu’ils respectent davantage les droits de Dieu au lieu d’amasser de l’argent ? [Avez-vous dit] que vous souhaitiez qu’ils deviennent un modèle pour vos enfants de manière à les conduire vers Dieu ? » Si la réponse à ces questions est affirmative, ces femmes mériteront le plaisir de Dieu et bénéficieront du paradis à la fois en ce monde et dans l’Au-delà. Si la réponse à ces questions est négative, il faudra craindre ces rafales de vent chaud, qui peuvent brûler et anéantir une personne, tout comme elles peuvent détruire un champ. Que les hommes ne se disent pas que toutes ces questions concernent uniquement les femmes.

Selon Dieu ces questions s’appliquent à tous les croyants, aux gens du monde, à toute la création, à toute l’humanité. Le mari ne pourra pas se protéger de cette rafale du châtiment divin en affirmant que suite aux requêtes de sa femme, il ne pouvait pas accomplir ses cinq prières quotidiennes à l’heure prescrite. Les hommes aussi doivent s’inquiéter. Après avoir prêté allégeance au Messie Promisas, nous nous sommes déclarés les Akhirin [les croyants des derniers jours] qui ressemblent aux premiers [de l’époque du Saint Prophète Mohammadsa]. Il est primordial pour nous de suivre les actes vertueux accomplis par ceux qui nous ont précédés. Si nous essayons de suivre leur exemple, nous n’affirmerons pas que nos femmes ont des exigences si élevées que nous devons travailler de longues heures et négliger nos Salats pour les satisfaire.

De même, la femme ne répondra jamais que son mari ne l’écoute pas et perd son temps à amasser des richesses pour ensuite l’accuser à tort. En effet, si jamais il y avait une doléance faite par les compagnons au Saint Prophètesa, c’était celle du mari qui se plaignait que sa femme rend culte à Dieu nuit et jour et néglige ainsi ses devoirs envers lui. C’est en raison de pareilles doléances que le Saint Prophètesa a attiré l’attention des femmes pour qu’elles s’acquittent de leurs responsabilités envers leurs ménages et leurs maris.

Maintenir l’équilibre : le temporel et le spirituel

Le Saint Prophètesa avait reçu une plainte au sujet d’une femme qui négligeait son apparence parce que son mari ne s’intéressait plus à elle car il se consacrait au culte toute la nuit et observait le jeûne pendant la journée. Par conséquent, elle ne ressentait pas le besoin de s’embellir pour lui. Le Saint Prophètesa a appelé ce compagnon et lui a conseillé : « Suis mon exemple. Je rends culte à Dieu, mais je m’acquitte aussi de mes devoirs envers ma famille et ma femme. » Quelques jours plus tard, cette femme a rencontré de nouveau les épouses du Saint Prophètesa et elle était bien habillée et s’était faite belle. Lorsqu’elles lui ont demandé la raison de ce changement, elle a déclaré qu’après les instructions du Saint Prophètesa, son mari lui accordait désormais de l’attention et ainsi elle a également fait un effort dans son apparence.

Ainsi, les femmes de cette époque ne se paraient pas en raison de la mode ou pour se faire voir aux autres ou parce qu’elles étaient influencées par le monde qui les entourait : elles le faisaient plutôt pour créer une atmosphère pure dans leurs maisons. Ceci doit être la distinction d’une femme ahmadie : elle ne doit pas sortir avec du maquillage et sans respecter les règles de la modestie islamique [en portant le voile]. Cependant, si elles doivent se parer – même avant leur mariage – cela doit uniquement être en présence de femmes ou devant ces proches parents dits mahrams[3] auxquels les règles de la modestie islamique ne s’appliquent pas. En aucun cas elles doivent se faire belles, se parer de leurs plus beaux habits et enlever leurs voiles devant des hommes tout simplement parce qu’ils sont considérés comme des amis de la famille et qu’ils viennent souvent à la maison.

La modestie islamique

Rappelez-vous que la modestie est la véritable beauté d’une femme et elle doit en être fière. Elle ne doit pas être influencée par les attractions et les pratiques trompeuses du monde ou d’autres événements sociaux. Les jeunes filles ne doivent pas dormir[4] chez des gens non-apparentés sous prétexte d’anciennes relations amicales entre leurs familles respectives.

Quand on fait fi des règles de la modestie, l’indécence prend naissance et c’est précisément ce que nous assistons dans ces sociétés dites avancées. Je suis conscient de la présence de journalistes aujourd’hui. S’ils m’écoutent, ils affirmeront peut-être que d’une part je parle des droits des femmes pour ensuite leur imposer des restrictions. Ils sont libres de dire ce qu’ils souhaitent : si nous avons promis d’accorder priorité à notre foi sur le monde nous devons suivre uniquement ce que notre foi nous enjoint. Je tiens aussi à préciser qu’il est tout aussi immoral pour les jeunes garçons de passer toute la nuit à l’extérieur de la maison comme pour les filles. Les jeunes garçons ne devraient pas non plus passer des nuits chez d’autres pour se divertir. Les parents doivent en tenir compte. C’est en protégeant ces valeurs que les hommes et les femmes suivront fermement leur enseignement religieux et défendront leur honneur.

Il est permis aux femmes d’enlever momentanément leur voile et de révéler leur visage aux hommes non-mahram là où Dieu et Son messagersa leur ont accordé la permission de le faire. Par exemple, lors d’une visite chez le médecin, au moment d’une demande en mariage ou dans d’autres cas où il est nécessaire de se dévoiler : la raison doit néanmoins être valable. On nous recommande de suivre les exemples des Compagnonsra. Comment agissaient-ils ? Quel était le grand exemple d’obéissance des femmes à l’endroit du Saint Prophète Mohammadsa ? Une fois un jeune homme a informé le Saint Prophètesa qu’il souhaitait épouser [la fille] d’untel. Le Saint Prophète Mohammadsa lui a conseillé : « Va et dis-lui que je t’ai envoyé afin que tu puisses voir sa fille avant le mariage. » En recevant ce message, le père de la fille était extrêmement mécontent et a refusé de montrer sa fille. Celle-ci écoutait la conversation : elle s’est penchée à travers la porte pour montrer son visage et a déclaré : « Me voici s’il s’agit d’une instruction du Saint Prophètesa ! » Le niveau de taqwa du jeune homme était aussi impeccable : il a immédiatement baissé son regard. Il a voulu consentir à ce mariage uniquement sur la base de la droiture de cette femme qui a fait montre d’une telle déférence à l’égard des paroles du Saint Prophètesa. Il n’a pas ressenti le besoin de voir son visage. Ceci est l’honneur d’une véritable femme musulmane et sa norme d’obéissance. De même c’est la norme de taqwa d’un musulman. En toute situation il doit accorder préséance à la foi sur les choses mondaines. Cependant, avons-nous atteint ces normes ? Le Saint Prophète Mohammadsa a déclaré qu’au moment de chercher une épouse on prend en considération la physionomie et l’apparence physique de la femme, sa richesse et sa famille. En somme on cherche une femme belle, riche et appartenant à une famille noble. Cependant, c’est sa foi, le niveau de sa piété et de sa droiture qu’il faut vraiment considérer. Si nos jeunes en sont conscients, au lieu de suivre les désirs du monde, la beauté physique et d’autres sources de vantardise, les jeunes femmes préféreront les jeunes hommes pieux et justes. De même, les hommes préféreront les femmes pieuses et justes. Au lieu de regarder la richesse matérielle et la beauté physique, les mariages seront réglés en accordant la préférence aux jeunes femmes qui sont attachées à la foi. Dans une telle société, on ne rivalisera pas pour acquérir les biens de ce monde, la richesse et pour en faire l’étalage : on rivalisera plutôt pour se surpasser dans la foi et la quête de familles attachées à la foi.

De plus, les jeunes hommes chercheront au sein de notre communauté des femmes attachées à leur foi, au lieu de croire qu’ils doivent nouer des relations amicales avant le mariage afin de mieux connaître leur partenaire. Les femmes de notre communauté se rendent compte à présent que les jeunes hommes ahmadis ont tendance à se marier à l’extérieur de la communauté. Les mères de ces jeunes hommes ne leur ont pas accordé une éducation convenable dans leurs foyers. Pourquoi n’ont-elles pas inculqué, dès l’enfance, l’idée qu’ils doivent épouser une jeune femme religieuse et pieuse ? Si les mères forment leurs enfants, en particulier les garçons, de manière à leur faire comprendre qu’ils doivent épouser des filles pieuses et religieuses, ils resteront également établis sur la foi. Il n’est pas possible que d’un côté les jeunes hommes demandent à leurs épouses d’être religieuses et pour ensuite faire ce qu’ils souhaitent en se disant libres. En effet, une femme pieuse cherchera aussi un mari pieux et religieux. Ainsi, la foi et l’adhésion à ses commandements sont ce dont nous devrions être fiers, au lieu de nous enorgueillir d’être plongés dans les plaisirs du monde et ses attractions.

Evitez la vantardise

Le Saint Prophète Mohammadsa a fortement réprimandé celles qui portent des bijoux en or afin de se vanter devant les hommes et les femmes de l’extérieur mais aussi devant les membres de leur famille. Selon l’Envoyé d’Allah celles-là encourront la colère de Dieu. C’est en effet un grave avertissement. J’ai mentionné cette femme qui négligeait son apparence parce que son mari avait cessé de lui prêter attention. Il n’est pas interdit de se parer et de porter des bijoux, mais exprimer sa fierté à cet égard et l’afficher de manière inappropriée est condamnable. Les jeunes filles et les femmes se parent lors d’heureuses occasions : ceci est permis, mais seulement devant leurs proches mahram et pas à l’extérieur. Il faut toujours garder à l’esprit l’instruction du Saint Prophètesa selon laquelle la modestie fait partie de la foi.

Ces hommes et femmes qui adhèrent à ces principes pieux afin de mériter le plaisir de Dieu seront les récipiendaires de Son plaisir et de Sa miséricorde : ceci les protègera de la chaleur intense [du châtiment divin] et fera souffler sur eux une brise fraîche et agréable. Cependant, pour y parvenir, il faudra faire des efforts et adhérer aux injonctions religieuses, se protéger de Satan et entrer sous la protection de Dieu. Dès la naissance d’Adam, Satan a juré de tromper les hommes : au lieu de les pousser à accomplir des actes pieux, il cherche à leur montrer le faste du monde et à les plonger dans ses plaisirs et ses attractions. Cependant, Dieu a également déclaré qu’Il n’obligera personne à suivre la voie de la piété. Il a accordé à l’humanité la liberté de suivre Ses commandements ou Satan, mais ceux qui suivent ce dernier seront finalement privés des jardins éternels du paradis. Ainsi, la décision nous appartient : souhaitons-nous mériter le plaisir de Dieu ou suivre Satan et nous éloigner de la foi ? Voulons-nous nous contenter des provisions temporaires du monde, ou chercher le paradis éternel de Dieu ? Après avoir prêté allégeance au Messie Promisas, un ahmadi, homme ou femme, qui fait partie des Akhirin, doit se demander si il ou elle suit l’exemple des Awalin [anciens compagnonsra] ? Le Messie Promisas a déclaré : « Si vous me suivez sincèrement vous serez témoins de ce que les compagnons du Saint Prophètesa ont vu. Me suivre, c’est en fait adhérer à ces commandements et conseils que Dieu a révélés. Dieu nous explique que cette vie temporaire n’est que jouissance illusoire. Pourquoi détruire notre existence pour des choses aussi éphémères ?

La Taqwa : le capital le plus précieux

Le deuxième verset du Saint Coran que j’ai cité est également lu à l’occasion de la cérémonie du nikah. Dans ce verset, après avoir recommandé de nous cramponner à notre foi, Dieu a attiré notre attention vers la taqwa parce qu’on ne peut pas progresser dans sa foi sans celle-ci. J’ai également parlé du sujet de la foi et de la taqwa dans mon discours d’hier. Dieu déclare que l’âme de chaque personne qui inculque la taqwa en elle-même doit se soucier de son lendemain et s’inquiéter de son futur. Ce monde matériel est temporaire, mais c’est la taqwa et les actes de piété accomplis dans cette vie qui profiteront dans l’Au-delà. On sera interrogé sur ses devoirs envers Allah et Sa création. Dieu n’interrogera personne sur sa richesse, son honneur mondain, son éducation, sa mode, etc. De plus, votre avenir ne concerne pas uniquement votre vie dans l’Au-delà, mais aussi celle de vos descendants. Si vous avez élevé vos enfants selon les principes de la taqwa, ils seront un moyen pour élever votre rang dans l’Au-delà.

Les enfants pieux qui sont attachés à la foi prieront pour leurs parents. Ils accorderont priorité à la foi sur les choses de ce monde et seront un moyen pour élever le rang de leurs parents.

Une femme, en s’acquittant de sa responsabilité à l’égard de la formation morale de ses enfants, reflétera en fait le niveau d’effort qu’elle fait pour sa vie dans l’Au-delà. Si les mères donnent à leurs enfants une éducation appropriée dès leur jeune âge, à l’exception de quelques rares cas, la plupart seront pieux et seront fermement attachés à leur foi. Dieu déclare qu’Il est conscient de chaque action de notre part et nous regarde tout le temps. Il connaît même nos pensées, nos secrets intérieurs, nos intentions les plus intimes. Ainsi, il est impossible de Le tromper. Dieu est pleinement conscient dans quelle mesure nous respectons les exigences de notre affiliation à l’Imam de l’époque. Dans quelle mesure prouvons-nous par nos actions avoir établi un lien avec la communauté du Messie Promisas ? Dans quelle mesure essayons-nous de fournir une éducation à nos enfants afin qu’ils soient à la hauteur des attentes du Messie Promisas ? L’éducation des générations futures et la sauvegarde de leur foi sont des responsabilités qui vous incombent. Le Saint Prophètesa vous a confié cette responsabilité. Ainsi les mères d’aujourd’hui et aussi les jeunes femmes, qui deviendront mères dans le futur, Incha Allah, devraient y réfléchir. Pour y parvenir, vous devez soigneusement planifier votre vie, évaluez vos conditions, accroître vos connaissances religieuses et employer toutes vos facultés pour respecter la promesse de préférer votre foi à ce monde. Insufflez cette pensée dans l’esprit de vos enfants, notamment qu’ils doivent effectuer un changement pur en eux-mêmes après avoir prêté le serment d’allégeance au Messie Promisas et de préférer leur foi à ce monde. Acquérir les biens matériels et ses attraits ne doivent pas être notre objectif ultime. Il s’agit, en effet, d’une énorme responsabilité. Si vos actions ne sont pas conformes à l’enseignement révélé par Allah, si la norme de vos actes d’adoration n’est pas en accord à ce qu’Allah désire de votre part, si votre niveau de moralité et de modestie n’est pas en accord aux souhaits d’Allah, si vos relations mutuelles dans la société ne sont pas conformes à ce qu’Allah désire, si vos conditions internes et externes sont en contradiction, si vous n’augmentez pas vos connaissances religieuses et prétendez simplement être des ahmadis parce que vos ancêtres en étaient, en ce cas vous ne vous êtes pas souciés de ce que vous avez préparé pour l’avenir en accord à ce commandement de Dieu. Au lieu de cela, vous serez victimes de l’illusion des biens temporaires de ce monde : ceci s’applique à la fois aux hommes et aux femmes.

Si telle est la condition de votre foi, il n’y aura aucune garantie que vous ou vos descendants suivront fermement la religion et que vous serez récipiendaires du paradis éternel de Dieu. Ainsi, si vous désirez que vous et vos descendants jouissiez du véritable bonheur ici-bas et dans l’autre monde, vous devrez tenter d’accorder priorité à votre foi sur les choses de ce monde avec le plus grand sérieux.

Chacun portera son fardeau

Dans votre cas, Dieu ne prendra pas en considération la piété de vos parents ou les sacrifices financiers et physiques auxquels ils ont consenti. Ils recevront la récompense de leurs actes et vous recevrez celle des vôtres. Le Saint Prophètesa avait déclaré à propos de Fatimah, qui lui était la plus chère parmi ses enfants, qu’elle ne sera pas pardonnée simplement parce qu’elle était sa fille. Elle méritera le pardon uniquement en raison de ses actions. Si tel était le cas de la fille du Saint Prophète Mohammadsa, imaginez l’effort que nous devons fournir et l’ampleur de nos soucis à cet égard.

Que Dieu permette à chaque homme et femme ahmadi de respecter Ses injonctions et que leurs actions attirent le plaisir de Dieu. Souciez-vous de ce que vous envoyez pour le lendemain au lieu de vous concentrer sur ce monde temporaire. Qu’Allah nous en accorde la capacité.


[1] Le Saint Coran, chapitre 57, verset 21

[2] Le Saint Coran, chapitre 59, verset 19

[3] En l’Islam, le mahram d’une femme est un membre mâle de sa famille avec qui le mariage serait considéré comme interdit, à titre d’exemple, son père ou son frère.

[4] Dans la culture occidentale les « soirées pyjama » réunissent généralement des enfants, des adolescents ou des jeunes gens qui passent la nuit chez des amis pour se divertir.

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