Sermons 2017

L’éducation morale et spirituelle des enfants

Dans son sermon du 14 juillet 2017, Sa Sainteté le Calife a évoqué la responsabilité ô combien importante des parents quant à l'éducation morale et spirituelle de leurs enfants

 Sermon du vendredi 14 juillet 2017, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Baitul-Futuh à Londres. Après le Ta’awudh, le Tashahoud et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

Nombre de femmes et d’hommes, m’écrivent ou me disent lors des audiences [qu’ils ont avec moi] que : « Nous aurons bientôt un enfant. Veuillez prier pour lui. » Ou, ils me demandent : « Quelle prière devons-nous faire pour cet enfant qui va naître ? » D’autres disent qu’ils ont des enfants qui atteignent bientôt l’adolescence : ils s’inquiètent à propos de leur éducation morale et spirituelle et me demandent de prier pour qu’ils soient sur le droit chemin et qu’ils soient vertueux.

Par la grâce d’Allah, la majorité des membres de la Jama’at pense en ces termes. Ils sont vigilants quant à la formation morale et spirituelle de leurs enfants ou tout au moins ils s’inquiètent à ce propos.

C’est là une grande faveur que Dieu nous a octroyée à nous ahmadis : tandis que le matérialisme a aveuglé tout le monde en ces temps, nous les ahmadis, en ayant accepté le Messie Promis (a.s.), nous ne nous soucions pas uniquement de la condition matérielle de nos enfants ; nous nous soucions aussi quant à l’amélioration de leur condition spirituelle. C’est là aussi une faveur qu’Allah l’Exalté a accordé aux musulmans, à condition qu’ils soient vigilants à cet égard et qu’ils appliquent les prescriptions du Coran et les différentes prières qu’il recommande, avant la naissance de l’enfant et lors des différentes étapes de son éducation. Il préconise aussi la méthode pour accomplir cette éducation et interpelle aussi les parents quant à leurs responsabilités. Si nous prions en ces termes et si nous y conformons nos vies et si nous nous soucions de l’éducation de nos enfants, nous allons envoyer de l’avant une génération vertueuse.

Il n’y a pas de doute que l’éducation des enfants n’est pas une tâche facile, notamment en ces temps, où à chaque pas, Satan a créé différentes attractions, qui nous sont présentées tous les jours. Dans ce climat, il est très difficile d’accomplir cette tâche. Or, Allah nous a enseigné les prières ainsi que la méthode à suivre : si nous le souhaitons, nous pourrons nous protéger nous et nos enfants des assauts de Satan. Or, pour ce faire nous avons besoin de constantes prières, de l’aide divine et d’efforts. Il est essentiel d’accomplir un Jihad constant. L’on attend d’un véritable croyant, qu’il s’attachera à Allah l’Exalté, afin de se prémunir des assauts de Satan et de protéger aussi ses enfants, au lieu de désespérer, de baisser les bras, de sombrer dans la peur et de se laisser envahir par des pensées négatives.

Voici un exemple inquiétant des pensées négatives que j’ai reçu dans une lettre récemment. L’auteur écrit : « Aujourd’hui, il y a une course vers l’argent, l’immoralité a atteint son comble, il y a de nouvelles formes de drogue qui sont en vogue, la perversité ne cesse de prendre de l’ampleur dans la société. C’est pour cette raison que je me suis dit que je me marierai certainement – ou peut-être qu’il était déjà marié – mais je préfère ne pas avoir d’enfants. »

C’est là le comble du désespoir : c’est comme si l’on a baissé les armes devant Satan, qu’on le considère comme tout-puissant. C’est comme si Allah l’Exalté est incapable de bénir nos efforts et nos prières en faveur de l’éducation de nos enfants. Qu’Allah nous en protège ! Et qu’il Lui est impossible de nous protéger des assauts de Satan, quelle que soit l’étendue de nos efforts et nos prières.

En d’autres termes, c’est comme si nous avons offert la voie libre aux suppôts de Satan, mettant fin, peu à peu, aux générations des croyants.

Ce sont là des pensées très dangereuses et des plus pessimistes. Les suivants du Messie Promis (a.s.) ne peuvent et ne doivent entretenir pareilles pensées. Afin de faire partie de la révolution pour laquelle Dieu a suscité le Messie Promis (a.s.) dans le monde, nous allons devoir user de toutes nos aptitudes et capacités. Nous allons devoir insuffler en nos générations futures l’esprit de notre objectif. Nous allons devoir prier pour eux, faire leur éducation, afin que nous faisions échouer Satan en dépit de tous les vices et les maux qui sévissent dans la société, insha Allah. Nous allons devoir établir la souveraineté de Dieu dans le monde.

Il n’y a donc aucune raison de sombrer dans le désespoir. Il faudra avec détermination suivre la voie tracée par Allah l’Exalté.

Comme je l’ai mentionné, dans le Saint Coran, Allah l’Exalté nous a enseigné des prières afin que nous ayons des enfants pieux. On y trouve la supplication du prophète Zacharie :

رَبِّ هَبْ لِي مِنْ لَدُنْكَ ذُرِّيَّةً طَيِّبَةً إِنَّكَ سَمِيعُ الدُّعَاءِ

« Mon Seigneur accorde-moi de Ta part une descendance pure ; assurément Tu es Celui Qui entend les prières. »

Allah Lui-même enseigne cette supplication, notamment, qu’Il exauce les prières. Il nous enseigne : « Ô Allah ! Tu exauces les prières. Exauce donc notre prière et accorde-nous des enfants purs. Quand on souhaite avoir des enfants purs, il est essentiel de prier en ce sens. De surcroît, les parents doivent entretenir ces nobles pensées et accomplir de bonnes œuvres, autant d’attributs des pieux et des prophètes. Tout mère et père doivent adopter ces qualités.

Dans certains cas, les mères sont vigilantes quant à la pratique religieuse et les actes d’adoration, tandis que les pères ne le sont pas. Dans d’autres cas, le père est vigilant à cet égard, tandis que la femme n’assume pas ses responsabilités. Afin d’avoir des enfants pieux et pour qu’ils soient à l’abri des effets néfastes de la société, il faudra que les parents soient vertueux, avant même de désirer des enfants et avant leur naissance.

L’on trouve mention d’un récit à propos d’un compagnon du Messie Promis (a.s.) qui lui avait demandé de prier pour qu’il ait des enfants. Or, le Messie Promis (a.s.) a fixé des conditions pour la prière : notamment que cette personne devait se réformer. L’intéressé n’était pas encore ahmadi et n’avait pas prêté allégeance au Messie Promis (a.s.). Peut-être qu’il possédait en lui quelque noble qualité en raison de laquelle le Messie Promis (a.s.) a prié pour lui.

Il s’agit de Munshi Ata Mohammad, qui était comptable de village. Il relate : « Je n’étais pas ahmadi et je n’étais point pratiquant. Un ami m’avait prêché en maintes occasions le message de l’Ahmadiyya. Or, je n’y ai prêté guère attention. Un jour il a beaucoup insisté à ce propos et m’a demandé de réfléchir sur ce qu’il avait à dire. Je lui ai dit, qu’en ce cas j’ai une requête de prière à faire. Si elle est exaucée je réfléchirai à ce sujet. Vous dites que les prières du Messie Promis (a.s.) sont exaucées. Demandez-lui de prier pour moi. J’ai trois épouses et aucun enfant. Je me suis marié à l’une et à l’autre successivement afin d’avoir des enfants. Prier pour que j’ai un fils de la première épouse. L’ahmadi a envoyé cette requête de ma part.

Après quelque temps j’ai reçu la réponse de la part de Maulvi Abdul Karim, dans laquelle il disait que le Messie Promis (a.s.) avait prié et qu’il m’informe que j’aurai un fils à condition que j’accomplisse le repentir de Zacharie. J’étais à l’époque un jouisseur de première ordre : j’étais un ivrogne, un débauché et j’acceptais des pots-de-vin comme je respirais. J’ignorais tout du « repentir de Zacharie » !

Pour en savoir plus je suis parti voir l’imam de la mosquée. Il était fort étonné de me voir, moi l’ivrogne-débauché. Or, il ignorait tout du « repentir de Zacharie ». Je suis parti voir Maulvi Fath-Din, un ahmadi du village voisin pour l’interroger à ce sujet. Il m’a informé que le « repentir de Zacharie » signifie tout simplement abandonner sa vie de jouisseur, de consommer ce qui est licite, d’accomplir la Salat et le jeûne et de se rendre souvent à la mosquée. J’ai commencé à suivre ses conseils. J’ai cessé de boire, je ne prenais plus de pots-de-vin et j’accomplissais la prière et le jeûne.

Un jour, après quatre ou cinq mois, ma première épouse a commencé à pleurer. J’ai demandé à une sage-femme de l’examiner et elle a dit qu’il se peut qu’elle soit enceinte. En entendant cela j’ai dit : J’ai demandé à Mirza Saheb de prier. C’est là un signe que j’aurai un enfant. Il n’y a point de doute à ce sujet. Après quelque temps on a vu les signes de la grossesse. J’ai commencé à dire aux gens que j’aurais un fils. Il sera en bonne santé et beau. Et il en fut ainsi. J’ai prêté le serment d’allégeance par la suite. D’autres personnes de la région ont aussi prêté le serment d’allégeance. »

Ainsi, si Allah souhaite accorder une bonne fin à une personne, Il agit de la sorte. Le souhait qu’il ait un enfant a été pour lui source de réforme et de transformation positive.

Le Messie Promis (a.s.) avait placé comme condition la réforme afin que sa supplication soit acceptée. Tout en accomplissant la prière de Zacharie pour nos enfants, nous devrons aussi apporter en nous des changements purs.

À ce sujet, sachez aussi que le cas d’une autre personne fut présenté au Messie Promis (a.s.). Il lui avait dit : « Priez pour moi afin que j’ai un fils. Quand j’en aurai, c’est là que je deviendrai ahmadi. » Le Messie Promis (a.s.) a répondu en ces termes : « Je me suis annoncé Messie Promis. Je n’ai pas annoncé que j’ai été suscité afin de faire naître des enfants chez autrui. »

La condition de la deuxième personne était différente. Le Messie Promis (a.s.) était un prophète : grâce à sa clairvoyance, il avait su que cette condition pourrait causer l’égarement du concerné. Dans le cas du premier, Allah l’Exalté voulait lui accorder une bonne fin. Il avait peut-être accompli quelque bonne œuvre. Le Messie Promis (a.s.) a prié pour lui et a été informé par Dieu qu’il aura un fils. L’on doit aussi comprendre que l’on ne peut fixer des conditions pour toutes choses. On ne peut fixer des conditions pour être ahmadi.

D’aucuns m’écrivent parfois que si tel évènement a lieu, ils deviendront ahmadis. Fixer des conditions pour être un ahmadi est contraire à l’acceptation de la foi. C’est comme si l’on est en train d’imposer ses conditions sur Allah l’Exalté. Celui-ci ne peut accorder la direction à une personne dépendant de certaines conditions. Il nous incombe à nous de suivre Sa direction ; Allah l’Exalté n’a pas obligé de suivre la nôtre.

Ainsi, d’une part nous devons prier pour nos enfants ; il nous incombe aussi d’apporter en nos personnes des changements purs.

La sourate Al-Anbiyya du Coran évoque une autre prière de Zacharie à cet égard.

رَبِّ لَا تَذَرْنِي فَرْدًا وَأَنْتَ خَيْرُ الْوَارِثِينَ

« Mon Seigneur ! Ne me laisse pas seul. Et Tu es le Meilleur des héritiers. »

Allah l’Exalté y est qualifié du Meilleur des héritiers dans cette prière. Cela démontre que l’on ne doit pas se contenter de prier afin d’avoir des héritiers pour les choses d’ordre matériel. L’on doit recevoir de la part d’Allah des héritiers qui préfèrent la foi à ce monde. Il est évident que seuls ceux qui accordent prééminence à la spiritualité peuvent prier en ce sens.

Si l’on est empêtré dans le matérialisme, comment va-t-on prier pour avoir de pieux héritiers ? Si une femme souhaite avoir un enfant parce que c’est un désir tout à fait naturel, ou parce que son mari souhaite en avoir un, sachez que dans certains cas, pareils enfants sont sources d’épreuves.

Souhaiter avoir des enfants est un désir tout à fait légitime. Mais l’on doit aussi prier pour que l’on ait des héritiers vertueux. Le Messie Promis (a.s.) explique que l’on ne doit point souhaiter avoir des enfants uniquement pour avoir des héritiers. L’on doit souhaiter avoir des héritiers pieux, vertueux et des serviteurs de la religion. Sinon les enfants peuvent aussi être source d’épreuves.

À une occasion le Messie Promis (a.s.) a déclaré : « Les épreuves causées par les enfants sont des grandes épreuves, si les enfants sont pieux alors ils ne seront pas source d’inquiétude. Dieu affirme qu’Il est le Gardien des personnes pieuses. Si les enfants ne sont pas pieux, vous pouvez alors même laisser des centaines de milliers pour eux, ils les dépenseront dans la voie du vice et se détruiront, et seront les cibles des difficultés qui en découleront. La personne qui emprunte une voie conforme à la volonté divine, devient sereine par rapport à ses enfants. ».

Quel est le souhait divin ? C’est le fait de préférer la foi à ce monde. S’il en est ainsi, vos enfants seront source de sérénité pour vous. Car pareils gens prient pour leurs enfants et tentent aussi de faire leur éducation.

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Il doit prier pour [que Dieu] affine ses aptitudes et en faisant des supplications pour eux. En conséquence, Dieu deviendra leur Gardien, et les protégera. S’il est un pécheur, il ira en enfer. Dieu ne se souciera pas de lui. »

En prodiguant d’autres conseils à propos des enfants pieux le Messie Promis (a.s.) ajoute :  

« Soyez-vous mêmes pieux, et devenez d’excellents exemples de piété pour vos enfants, et faites des efforts et des supplications pour qu’ils deviennent également pieux et religieux. Œuvrez avec autant d’intensité dans cette voie que vous le faites pour amasser des biens pour eux. »

On doit tout au moins faire autant d’effort pour leur enseigner la religion, pour les y attacher et pour leur éducation que l’effort accompli pour leur aisance financière.

Or les parents font plus d’efforts pour leur bien-être et peu concernant leur condition spirituelle. C’est pour cette raison que d’aucuns subissent des épreuves et font face à des difficultés.

Ensuite le Messie Promis (a.s.) explique que d’aucuns souhaitent avoir des enfants. J’ai entendu des personnes riches me dire « Priez pour que nous ayons des enfants qui puissent hériter de nos biens. » Leur souhait d’avoir des enfants est lié à leurs biens, afin qu’ils ne tombent pas entre les mains des étrangers.

Or derniers ne se rendent pas comptent que lorsqu’ils mourront, leurs partenaires et leurs enfants ne seront rien de plus que des étrangers. Il ajoute que la motivation principale pour avoir des enfants doit être afin qu’ils deviennent des serviteurs de la religion. Dieu nous a ensuite enseigné cette prière :

وَأَصْلِحْ لِي فِي ذُرِّيَّتِي إِنِّي تُبْتُ إِلَيْكَ وَإِنِّي مِنَ الْمُسْلِمِينَ

à savoir : « Et rends mes descendants pieux pour moi. Je me tourne certainement vers Toi avec repentir ; et, en vérité, je suis de ceux qui se soumettent à Toi. »

Nous demandons ici que notre descendance devienne pieuse. En parallèle nous déclarons que nous sommes de ceux qui se tournent vers Dieu et qui se soumettent à Lui ou que nous y faisons déjà partie. Lorsqu’on prie afin d’avoir des enfants, il nous est obligatoire de suivre les commandements divins ainsi que de se soumettre à Dieu. Ce n’est qu’à ce moment-là que notre prière sera acceptée. Les mères et les pères ont une très grande responsabilité à accomplir, à savoir de prier régulièrement pour la réforme et l’éducation de leurs enfants et surtout de devenir des exemples pour ces derniers.

Si notre pratique est contraire à l’enseignement que Dieu nous a prescrit et si nos actes sont contraires aux conseils que nous prodiguons à nos enfants, cette prière de réforme en faveur de ces derniers ne sera pas motivée de bonnes intentions. Si nous n’agissons pas de la sorte il serait faux d’annoncer que nous avons beaucoup prier pour nos enfants mais qu’ils se sont égarés ou qu’ils ont été source d’épreuves pour nous.

Dieu ensuite nous enseigne une autre prière très complète dans le Coran. Ceux qui veulent se protéger des assauts de Satan et qui souhaitent être de véritables serviteurs du Dieu Gracieux prient en ce sens :

رَبَّنَا هَبْ لَنَا مِنْ أَزْوَاجِنَا وَذُرِّيَّاتِنَا قُرَّةَ أَعْيُنٍ وَاجْعَلْنَا لِلْمُتَّقِينَ إِمَامًا

Ô notre Dieu, fait que nos épouses ainsi que notre descendance deviennent la fraicheur de nos yeux.
Cette prière doit être récitée par les hommes et les femmes pour leurs conjoints et leurs enfants.

Lorsque la femme et l’homme prient afin que Dieu leur accorde un enfant leur tâche ne s’arrête pas après sa naissance. Le père et la mère ou le mari et l’épouse sont des protecteurs, des gardiens et des imams dans leurs cercles respectifs. Nous pourrons accomplir cette responsabilité uniquement si nous-mêmes nous marchons sur la voie de la Taqwa, si nous prions pour nos enfants et si nous prêtons une attention particulière à nos faits et gestes.

Le Messie Promis (a.s.) a commenté sur ce verset en détail. Il mentionne un autre objectif du mariage en se référant à la sourate Al-Furqan où Dieu déclare :

وَالَّذِينَ يَقُولُونَ رَبَّنَا هَبْ لَنَا مِنْ أَزْوَاجِنَا وَذُرِّيَّاتِنَا قُرَّةَ أَعْيُنٍ وَاجْعَلْنَا لِلْمُتَّقِينَ إِمَامًا

Signifiant que les croyants prient en ce sens : « Ô notre Dieu, fait que nos épouses ainsi que notre descendance deviennent la fraîcheur de nos yeux et fait qu’ils soient pieux et que nous soyons leurs leaders. »

Les parents sont enjoints de prier et d’être des leaders, c’est-à-dire des exemples. Dans le Saint Coran, à maintes reprises Dieu attire notre attention vers la prière ; Il nous conseille de faire attention à nos actions si nous voulons avoir une descendance pieuse.

Le Messie Promis (a.s.) nous conseille de prendre en considération l’objectif de la création lorsque l’on émet le souhait d’avoir des enfants : il faut également s’en souvenir après leur naissance. Il nous enjoint d’être vigilants concernant à nos actes. Il faut que nous nous préoccupions de notre réforme, afin que l’enfant soit pieux, et qu’il ne soit pas simplement conçu dans le but d’hériter biens et richesses. En détaillant tous ces points et en nous conseillant sur la bonne manière de faire des supplications, le Messie Promis (as) déclare :

« Nous devons réfléchir sur ce qui nous pousse à vouloir un enfant. Il ne faut pas le considérer comme un simple besoin naturel, à l’instar de l’envie de manger et de boire. Quand on passe par un état particulier faut que nous pensions à la réforme. Dieu a créé l’homme pour qu’il L’adore.

Ceci est mentionné dans ce verset :

وَمَا خَلَقْتُ الْجِنَّ وَالْإِنْسَ إِلَّا لِيَعْبُدُونِ

Si une personne n’est pas croyante, et n’adore pas Dieu, et ne remplit pas le véritable objectif de sa vie, et qu’elle ne respecte pas les exigences de l’adoration, et qu’elle mène une vie de débauche et s’adonne aux péchés, son souhait d’avoir un enfant n’apportera rien de bon. Il laissera au contraire derrière lui un de ses représentants qui commettra lui aussi des péchés. Il possède plein de manquements et il souhaite avoir un enfant ! Tant que l’on ne désire pas un enfant avec le seul souhait qu’il soit religieux et pieux, et qu’étant fidèle envers Dieu, il serve Sa religion, ce désir sera futile, voire ce sera un péché. Car au lieu de perpétuer de bonnes œuvres, l’enfant commettra d’autres transgressions. »

Le Messie promis (as) ajoute : « Celui qui souhaite avoir un enfant pieux, qui servira la religion – ce qui est fort honorable – sans se réformer ne fait qu’une simple déclaration. »

Si nous désirons avoir un enfant pieux, nos actes ne doivent pas être aux antipodes de la piété.

Beaucoup me demandent de prier pour que leur enfant soit pieux. Quand je leur demande à propos de leurs Salat, ils me répondent qu’ils tentent, tant bien que mal, de les accomplir. Quel doit être le niveau de piété de celui qui n’accomplit même pas les prières obligatoires ?

Le Messie Promis (as) continue : « Si une personne mène une vie de débauche tout en déclarant qu’elle désire une descendance pieuse, son souhait sera tout simplement un mensonge : ce sera de l’imposture. Avant de désirer une descendance pieuse, il faut que cette personne se réforme, qu’elle mène une vie vertueuse. C’est à cette condition que son souhait portera ses fruits : pareille descendance va continuer des bonnes actions. Si le désir d’une descendance n’est motivé que par le seul fait de perpétuer son nom et qu’afin que cette dernière soit héritière de ses biens ou qu’elle se fasse de la renommée, selon le Messie Promis (a.s.), pareil souhait équivaut à l’idolâtrie.

Le Messie Promis (as) déclare dans un autre endroit que beaucoup de gens désirent avoir des enfants et ils en ont, mais ils ne se préoccupent jamais de leur bonne éducation et leurs hautes qualités morales et ni ne sont-ils soucieux qu’ils soient obéissants envers Dieu. Ils ne prient jamais pour eux et ni ne se soucient-ils de leur bonne éducation. Les gens ne prêtent pas beaucoup d’attention vers la prière ainsi que leur éducation. Le Messie Promis (a.s.) déclare : « En ce qui me concerne il n’y a pas une seule Salat dans laquelle je ne prie pas pour mes amis, mes enfants et ma femme. »

Il déclare que la plupart des parents inculquent en leurs enfants de mauvaises habitudes. Ils ne les avertissent pas lorsqu’ils commencent à sombrer dans le péché et en conséquence ils deviennent de plus en plus effrontés. »

Si on ne les arrête pas au tout début et si on ne leur fait pas comprendre de manière tendre, alors petit à petit, ces mauvaises habitudes prendront de l’ampleur.

Le Messie Promis (a.s.) déclare que les gens souhaitent avoir des enfants afin que ces derniers deviennent leurs héritiers et non afin qu’ils deviennent des serviteurs de la religion. Lorsque des enfants leurs sont accordés, ils ne se soucient guère de leur éducation. Ils n’essayent pas de les réformer et ni ne croient-ils qu’il est important de leur enseigner la religion. »

Ils sont préoccupés par leur éducation mondaine ou par le monde en général. Ils sont eux-mêmes loin de la religion et leurs enfants du coup en sont éloignés également. Il est très important d’enseigner la religion et ses doctrines. Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Ni ne soucient-ils de réformer leurs mauvaises habitudes. »

Il y a aussi une norme à respecter quant à la question de la moralité : celle mentionnée par le Saint Coran, par Dieu, prescrite par l’Islam et mise en pratique par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). C’est cette norme que nous devons transférer en nos enfants.

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Sachez que personne ne peut réformer sa foi, tant qu’il n’agit pas de la meilleure façon envers ceux qui lui sont les plus proches. S’il échoue dans ce domaine comment peut-on espérer qu’il accomplira de bonnes œuvres ? Allah souhaite que l’on désire avoir des enfants conformément à ce verset :

وَالَّذِينَ يَقُولُونَ رَبَّنَا هَبْ لَنَا مِنْ أَزْوَاجِنَا وَذُرِّيَّاتِنَا قُرَّةَ أَعْيُنٍ وَاجْعَلْنَا لِلْمُتَّقِينَ إِمَامًا

 c.-à-d. afin que nos épouses et nos enfants deviennent la fraîcheur de nos yeux ; cela ne peut être atteint qu’en s’éloignant de toute indécence et de la débauche, que l’on devienne des serviteurs d’Ar-Rahman et que l’on préfère Dieu plus que toute chose. Ensuite le Messie Promis (a.s.) dit : « Fais que nous soyons les leaders des pieux. » C’est une prière afin que l’on devienne des Muttaqui, afin que nos enfants puissent à leur tour marcher sur les voies de la Taqwa.

Le Messie Promis (a.s.) explique que l’on ne doit pas s’occuper de l’enfant uniquement par compassion ou pour en faire son héritier, mais afin que l’on soit un leader des Muttaqui et afin que l’enfant soit un serviteur de la religion.

« Combien sont-ils qui prient afin que leurs enfants deviennent des champions de la religion, demande le Messie Promis (a.s.) ? Il y en a très peu. La plupart ne savent même pas l’objectif d’avoir des enfants. Ils ne veulent que des successeurs sans plus. Ils ne désirent pas qu’un partenaire ou un étranger hérite leurs richesses. Mais sachez qu’une telle pensée anéantira leur foi. Il faut tout simplement désirer que ses enfants deviennent des serviteurs de la religion. »

Les parents des Waqf-e-Naw ne doivent pas oublier ce point et doivent attirer leurs enfants vers la religion.

Ensuite le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Je constate que les actions des gens ne sont motivées que par les gains de ce monde. Ils le font pour l’amour de ce monde et pas pour Dieu. S’ils souhaitent avoir des enfants, ils doivent le faire afin d’être des leaders des Muttaqui, afin qu’ils puissent avoir un enfant qui soit un serviteur de l’Islam. 

Si vous nourrissez pareille intention pure sachez qu’Allah a certainement le pouvoir de vous donner un enfant comme Il l’a fait pour Zacharie. Je constate que les gens ne se préoccupent que de la question de l’héritage, s’ils possèdent des terrains ou d’autres propriétés. Ils ont peur qu’un étranger hérite de cela. Mais ils ne comprennent pas que lorsqu’ils mourront leurs amis, leurs ennemis, leurs proches, les étrangers seront tous pareils. »

Le Messie Promis (a.s.) continue : « J’ai vu et entendu de nombreuses personnes faire des supplications pour la naissance d’un enfant qui puisse hériter leurs biens, afin qu’un étranger ne s’en accapare pas après leur décès. Ils veulent juste avoir un enfant, même s’il baigne dans l’immoralité. Voilà en somme la connaissance qui subsiste de l’Islam. »

Tout cela est monnaie courante chez les autres musulmans. C’est pour cette raison qu’ils souhaitent absolument avoir un garçon. Mais souvent les fils ne donnent aucune part de l’héritage à leurs sœurs, ni à leurs parents et ni à leurs filles. Ils lèguent tous leurs biens aux garçons : ceci est contraire aux enseignements de l’Islam. Souvent ces garçons dilapident ensuite cet héritage. Pareils exemples sont courants aujourd’hui comme par le passé.

Comme je l’ai déjà mentionné, les parents des Waqf-e-Naws doivent particulièrement se préoccuper de l’éducation de leurs enfants, pour qu’à l’avenir ceux-ci puissent donner préséance à la religion sur le monde, et pour qu’ils puissent dédier leurs vies, afin que leur Waqf ne soit pas un simple titre, et afin qu’ils ne disent pas plus tard qu’ils veulent travailler pour leur compte. Les Waqf-e-Naw doivent demander à la Jama’at si celle-ci a besoin d’eux ou non. Si la Jama’at leur autorise à travailler pour leur compte, ils peuvent le faire. Sinon, conformément à leur promesse et à celle faite par leurs parents, ils doivent dédier leurs vies.

Les supplications faites dans le but d’avoir des enfants et le désir d’en avoir, doivent être accompagnés de supplications pour qu’ils puissent devenir des enfants qui accordent préséance à la religion sur le monde, afin qu’ils préservent l’honneur de leurs parents, de leurs familles, et celui de leurs grands-parents et arrière-grands-parents. Il existe de nombreuses familles dont les membres étaient des compagnons du Messie Promis (a.s.). Il ne suffit pas d’être simplement de leur descendance. De nombreuses personnes l’annoncent avec fierté.

C’est une bonne chose, mais on peut en être fier qu’à condition de marcher sur leur voie de piété. Il n’est pas suffisant d’être simplement leurs descendants. Les parents doivent également prier pour que leurs enfants puissent suivre leur exemple de piété et ceux de leurs ancêtres. Lorsque les parents feront ces supplications, ils feront également attention à leurs actes, car nous ne pouvons maintenir l’honneur de nos ancêtres que si nous prêtons attention à nos œuvres. Faisant notre introspection, chacun d’entre nous doit jusqu’au bout continuer de prier pour que nos enfants soient pieux.

Le Messie Promis (as) déclare : « L’aide divine n’est accordée qu’à ceux qui progressent constamment dans la voie de la piété. Ils ne stagnent pas, et ce sont ceux-là qui parviennent à une bonne fin. » Il ajoute : « Pour parvenir à une bonne fin, il faut faire constamment des supplications pour soi, pour sa femme et ses enfants. Vos actes doivent être exemplaires et doivent être source de leçon pour vos enfants. »

Tel est le devoir des parents. Pour cela il est primordial de se réformer soi-même. Si vous excellez dans la voie de la piété et que vous vous prémunissez des péchés, et si Dieu est satisfait de vous alors certainement Allah l’Exalté traitera avec grâce vos enfants.

Le Saint Coran évoque l’anecdote de Khidr et de Moïse (as). Tous les deux ont consolidé un mur qui appartenait à des orphelins. Allah l’Exalté déclara que leur père était pieux. Il n’a pas mentionné les qualités des enfants. C’est le but que vous devez atteindre. Souhaitez toujours la piété pour votre enfant, et Allah l’Exalté fera en sorte que tout se passe au mieux dans leur intérêt et Il subviendra à leurs besoins. »

Voici les principes fondamentaux vers lesquels le Messie Promis (as) a constamment attiré notre attention. C’est une explication des enseignements coraniques, qui mettent en avant que l’exemplarité établie par les parents joue un rôle primordial dans l’éducation des enfants. Qu’Allah l’Exalté nous permette de devenir d’excellents exemples pour nos enfants. Que nous puissions remplir notre promesse de toujours donner préséance à la religion sur le monde. Que les personnes qui ont pour habitude d’analyser les autres puissent prêter attention à leur réforme. C’est là que nous allons établir une descendance pure et suivre la voie de la Taqwa. Nous pourrons constamment prier pour nos enfants, afin qu’Allah l’Exalté fasse qu’ils soient toujours la fraîcheur nos yeux et que ce mouvement puisse ainsi prospérer.


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