Sermons 2017

Extrémisme et persécution des Ahmadis

Dans son sermon du 17 mars 2017, Sa Sainteté le Calife a commenté sur la montée de l'islamophobie en Occident et la persécution des Ahmadis dans le monde musulman, notamment en Algérie.

 Sermon du vendredi 17 mars 2017, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Baitul Futuh à Londres. Après le Ta’awudh, le Tashahoud et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

Ces jours-ci nous constatons que dans les pays occidentaux et développés, les partis ainsi que les politiciens de l’extrême droite [et à tendance] xénophobe ou nationaliste ont le vent en poupe. Leur importance ne cesse de prendre de l’ampleur. Les commentateurs en disent long à cet égard, affirmant que ceci est le résultat de la politique des gouvernements de gauche ou parce que ces derniers n’ont pas été intransigeants dans leur politique sur l’immigration. D’autres raisons sont aussi citées.

Mais, en fin de compte tout retombe sur les musulmans. Notamment, qu’on doit interdire l’accès à ces pays aux musulmans parce qu’ils ne s’intègrent pas dans la société occidentale : ils vivent dans leurs coins, et pratiquent l’islam qui est, selon [les détracteurs des musulmans], une religion prônant la violence.

Ou ils affirment, que si les musulmans veulent vivre ici, ils devront abandonner leur religion et traditions en adoptant le style de vie [occidental]. « Si les musulmans n’agissent pas de la sorte, cela signifie qu’ils ne veulent pas s’intégrer [dans nos sociétés]. Étant donné qu’ils veulent préserver leur différence ou leurs identités religieuses, cela sous-entend qu’ils peuvent être dangereux pour nos pays », [affirment les détracteurs de l’islam.]

Ce sont là des sottises fort surprenantes : à savoir que les minarets des mosquées des musulmans sont dangereux pour les Occidentaux, ainsi que les voiles de leurs femmes. Le fait que les femmes musulmanes ne serrent pas la main aux hommes et vice-versa est un danger pour eux.

Ici, au Royaume-Uni, les politiques émettant de tels propos se comptent sur les doigts de la main. Cependant, on fait beaucoup de bruit à ce sujet dans les autres pays. Quotidiennement des politiciens font des déclarations à ce sujet. Ils présentent comme argument le fait que les musulmans sont dangereux pour la société occidentale étant donné que l’extrémisme et l’anarchie ont atteint leur comble dans les pays musulmans. « Ici dans nos pays, ce sont les musulmans, en majorité qui lancent des attaques terroristes », [affirment-ils.]

Certains de leurs propos sont des attaques [infondées] contre l’islam : mais malheureusement, ils ont raison lorsqu’ils affirment que l’extrémisme foisonne dans les pays musulmans et que des attaques sont aussi perpétrées [dans les pays] occidentaux. Cette critique leur a été offerte par les musulmans eux-mêmes, étant donné la recrudescence du terrorisme et de l’extrémisme dans les pays musulmans et des attaques perpétrées ici, en dépit du fait que les pays occidentaux fournissent des armes aux groupes extrémistes et aux rebelles dans les pays musulmans. Certaines puissances ont, avec une ruse habile, organisé ces groupes afin d’atteindre leurs objectifs et afin d’exprimer leur hostilité à l’égard de l’islam. D’une part, ils aident ouvertement et secrètement les états [musulmans] et d’autre part, par un moyen ou un autre, ils soutiennent les rebelles.

Sans cette aide, aucun groupe ou état n’aurait pu mener une guerre si longue.

Malheureusement, chaque fois que les musulmans ont souffert cela a été en raison de leurs propres actions, de leurs complots, de leur rébellion, du non-respect de leurs droits mutuels et parce qu’ils ont préféré leurs avantages personnels à ceux de la nation et du peuple.

Les musulmans ont souffert parce qu’ils ont oublié les enseignements de l’islam ainsi que leurs objectifs. Au lieu d’accorder prééminence à l’amélioration de leur condition spirituelle et de respecter les injonctions d’Allah l’Exalté et du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), les dirigeants musulmans, les autres politiciens ainsi que les oulémas ont accordé préférence à ce monde, à sa gloire, à ses ambitions. Les oulémas ont, d’ailleurs, enfoncé la Oummah dans des gouffres encore plus ténébreux, tout en clamant qu’ils sont au service de la religion. Ils ne cessent d’agir de la sorte au lieu d’étudier la situation du monde, de se rappeler les promesses divines, de réfléchir sur ses conditions, et de chercher celui dont l’avènement avait été prédit par Allah l’Exalté, celui qui devait ramener la foi des étoiles, rétablir la gloire de l’islam et la foi des musulmans. Non seulement sont-ils indifférents à cet égard, ils sont si hostiles envers l’envoyé d’Allah l’Exalté qu’ils parcourent tous les pays – musulmans et non musulmans – afin d’attiser une haine et une hostilité sans bornes contre lui ; voire ils sont en train de persécuter à l’extrême ceux qui ont accepté cet envoyé d’Allah l’Exalté venu en accord avec les promesses divines.

Au Pakistan, cette persécution se déchaîne avec les bénédictions de la loi. Elle y dure depuis plusieurs années, voire plusieurs décennies. Dans d’autres pays musulmans, par peur des oulémas et en raison de la cruauté des fonctionnaires, les ahmadis ont fait face à des difficultés, et il y en a qui en endurent jusqu’à présent. Dans certains lieux la situation s’est, un tant soit peu, améliorée. Qu’Allah fasse que cela perdure, qu’il en soit ainsi pour toujours et que les ahmadis soient en sécurité.

Or la persécution ne cesse de croître ces temps-ci en Algérie. La police est en train d’arrêter les ahmadis. Les tribunaux rendent des verdicts selon leur bon vouloir, jetant les ahmadis en prison : certains ont été condamnés à des peines allant d’un an à trois ans de prison pour la seule raison d’avoir accepté l’Imam de l’époque, suite aux ordres d’Allah et de Son Prophète (s.a.w.). Plus de deux cents ahmadis y ont été emprisonnés, ou ont été condamnés ou attendent leur condamnation, soit ils ont été placés en garde à vue ou ont été écroués par la police. En dépit de ces conditions terribles, ils ont tous affirmé qu’ils sont fermes dans leur foi, quels que soient les tourments qu’on leur fasse subir. Quand l’ahmadi annonce qu’il accorde priorité à tout ordre d’Allah l’Exalté et du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et qu’il est prêt à consentir à tout sacrifice dans cette voie, personne ne pourra l’ébranler dans sa foi.

Ceux qui sont en train de commettre ces exactions au nom d’Allah l’Exalté et du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) doivent se souvenir qu’Allah l’Exalté connaît la condition de l’opprimé ; et les supplications de ce dernier atteignent le trône divin. Quand le tribunal divin rendra son verdict, ces oppresseurs perdront tout, ici bas et dans l’Au-delà. Ils doivent craindre le décret d’Allah et examiner leur condition au lieu de persécuter les ahmadis. Ces persécuteurs sont en train de ternir l’image de l’islam : qu’ils se demandent si c’est cela l’objectif qu’Allah a fixé pour leur existence. Les fatwas des oulémas sont appliquées par les gouvernants et les juges. Si ces oulémas ressentaient une réelle douleur pour l’islam en ces temps où cette religion est conspuée de toutes parts, ils auraient dû, à l’unisson, réfléchir quant au fait qu’Allah l’Exalté a promis que l’islam se répandra dans le monde entier. Or, l’on constate, dans la réalité, qu’il est vilipendé. Quelle est la raison derrière tout cela ? [L’islam] remportera-t-il la victoire grâce aux groupes terroristes et extrémistes ? Allah l’Exalté affirme-t-Il qu’il faudra répandre l’islam en commettant des massacres ? L’islam est-il dénué d’arguments et de preuves permettant de diffuser son message ? Pourra-t-on servir l’islam uniquement en tuant les innocents de parmi les adeptes des autres religions et ceux appartenant à d’autres sectes, qu’ils soient femmes, enfants ou vieillards ? Si telle est leur opinion – d’ailleurs les actions violentes de la majorité des oulémas nous poussent à le croire – en ce cas ils sont en train d’enfreindre les commandements d’Allah l’Exalté et du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Loin de remporter du succès, pareilles actions leur attireront sûrement la colère d’Allah l’Exalté.

Ils persécutent les ahmadis et commettent des infamies au nom de l’islam en s’appuyant sur leur pouvoir : ils apprécient cela comme leur réussite. Or, qu’ils sachent qu’ils devront, tôt ou tard, se présenter à Allah l’Exalté et devront répondre de l’oppression qu’ils ont fait subir [aux ahmadis].

L’état des musulmans est aujourd’hui fort saugrenu. D’une part, il existe la classe des prétendus oulémas ou celle des extrémistes : au nom de l’islam et à tout endroit ils commettent des exactions contre les musulmans et les non musulmans. D’autre part, il existe ces musulmans qui ont coupé les ponts avec la religion en réaction [aux actions des oulémas] ou en raison de l’influence de la société occidentale et du monde. Au lieu d’évoquer la beauté des enseignements de l’islam avec confiance, ils s’en détournent ou sont craintifs, dans certains domaines. Au lieu d’évoquer la beauté des préceptes de l’islam, au lieu de condamner [certaines] postures des gens de ce monde, ils les approuvent et présentent des interprétations erronées des préceptes islamiques, affirmant que tel en est le sens réel et tel pas. Ils craignent le monde plus qu’Allah. Même s’ils ne sont pas d’accord avec les oulémas, les politiques au pouvoir – qui n’ont aucun intérêt pour la religion – se taisent par couardise, en raison de leurs intérêts pécuniaires : ils ont peur de perdre leur pouvoir et de voir les oulémas soulever les populations contre eux. Ainsi, les musulmans de toutes ces classes qui ont rejeté l’envoyé divin se sont écartés très loin des ordres d’Allah l’Exalté et du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il est ces oulémas, qui pour se faire de la renommée, accusent le Messie Promis (a.s.) d’avoir lancé un business en se proclamant Messie et Mahdi. Alors qu’en réalité leur opposition au Messie Promis (a.s.) n’est qu’un moyen pour se faire de l’argent facile et de la renommée.

Ils ne disposent d’aucun argument : la majorité d’entre eux se contentent d’insulter le Messie Promis (a.s.).

Ceux qui ont fait de la religion leur gagne-pain, et les autres qui accordent une importance secondaire à la religion en raison de l’attrait du matérialisme, ne sont tous que des musulmans de nom. Ils n’ont aucune relation avec les véritables enseignements de l’islam.

En pareille situation, il incombe aux ahmadis de réfléchir : ayant accepté l’Imam de l’époque, ils ont de lourdes responsabilités.

Les opposants ne cesseront de les persécuter. Ceux qui répudient la religion et rejettent l’existence de Dieu s’opposeront à nous lorsque nous condamnerons les absurdités qu’ils énoncent au nom de la liberté ou les lois qu’ils passent.

Devrions-nous, en pareille situation, nous taire par peur ? Devrions-nous approuver leur propos en faisant preuve de faiblesse dans notre foi ? Si nous allons agir de la sorte, à quoi nous servira notre allégeance au Messie Promis (a.s.) ?

Il nous enjoint de respecter les commandements d’Allah l’Exalté, de suivre le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), de préserver notre foi, de ne pas semer les troubles et de transmettre au monde, par la même occasion, le message divin, afin d’établir l’unicité d’Allah, de proclamer au monde les beaux préceptes de l’islam, afin que la majorité de l’humanité les accepte.

Le Messie Promis (a.s.) nous conseille de respecter la direction que nous offre Allah l’Exalté dans le Saint Coran, à savoir :

ادْعُ إِلَى سَبِيلِ رَبِّكَ بِالْحِكْمَةِ وَالْمَوْعِظَةِ الْحَسَنَةِ وَجَادِلْهُمْ بِالَّتِي هِيَ أَحْسَنُ

« Invite vers la voie de ton Seigneur avec sagesse, et une bonne exhortation, et raisonne avec eux de la façon qui soit la meilleure. » (Saint Coran, chapitre 16, verset 125)

Ainsi, il est essentiel de raisonner, à l’aide de preuves, lorsqu’on prêche [notre message] et lorsqu’on répand le bel enseignement de l’islam : il ne faut point agir comme ces prétendus oulémas et ces groupes extrémistes. Nulle part Allah l’Exalté ne préconise l’usage de la force pour répandre l’islam.

Dans les pays et états [où domine] le matérialisme, certaines pratiques ont été popularisées ou protégées par la loi, pratiques qui sont d’ailleurs interdites par la religion. Aux yeux de celle-ci ces pratiques ne sont pas uniquement immorales, elles sont en fait des péchés. Si nous devons commenter à ce sujet et que nos interlocuteurs se fâchent, nous pourrons, temporairement, reporter la question, et quitter la réunion en présentant nos salutations. Voilà ce qu’exige la sagesse en pareilles situations. Or, cela ne signifie guère qu’il faut approuver leur point de vue tout simplement parce qu’une loi a été mise en place ou parce que la partie adverse sera furieuse. Il serait tout à fait condamnable d’approuver autrui par peur ou en ayant subi l’influence du monde. En ce cas, nous serons, nous aussi, coupables de ce péché.

Le Messie Promis (a.s.) explique que le verset « raisonne avec eux de la façon qui soit la meilleure » ne signifie guère qu’il faut s’adoucir au point de sombrer dans l’hypocrisie et d’attester de faits irréels.

La sagesse ne signifie point qu’il faut être peureux : il s’agit de dire la vérité sans sombrer dans la querelle. Voilà ce que signifie la sagesse. Il faut parler en évitant les troubles, tout en respectant toutes les exigences de la discussion en cours.

Le croyant doit saisir la distinction entre la couardise et la sagesse. Nous respecterons les interdictions de l’islam et condamnerons ce qu’il condamne, tout en évitant de prendre la loi entre nos mains.

En expliquant ce sujet davantage le Messie Promis (a.s.) déclare : « Lorsque tu discutes avec quelqu’un, aies recours à la sagesse et à de bons conseils : soit courtois et civil. Or, ils sont légion, en ces temps, ces oulémas ignares, sots et naïfs qui croient qu’il est fort méritoire de répandre la religion par la force : ils mènent une vie d’hypocrisie. Cependant ils se trompent énormément et leurs malentendus ne portent point atteinte au livre divin. »

C’est là une erreur de la part des oulémas et l’on ne peut point en accuser le livre d’Allah l’Exalté.

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Les vérités incontestables ne requièrent aucun usage de la force. Le recours à la contrainte signale que les arguments spirituels sont défaillants. Le Dieu saint a révélé à son Prophète pieux (s.a.w.) :

فَاصْبِرْ كَمَا صَبَرَ أُولُو الْعَزْمِ

Fais preuve d’une telle patience qu’elle soit égale à la somme de la patience de tous les prophètes réunis. » C’est-à-dire, si on additionne la patience de tous les prophètes, la somme ne doit pas être supérieure à ta patience.

« Ensuite, Il affirme :

لَا إِكْرَاهَ فِي الدِّينِ

C’est-à-dire, qu’il n’y a aucune contrainte en religion. Il ajoute :

ادْعُ إِلَى سَبِيلِ رَبِّكَ بِالْحِكْمَةِ وَالْمَوْعِظَةِ الْحَسَنَةِ وَجَادِلْهُمْ بِالَّتِي هِيَ أَحْسَنُ

C’est-à-dire de débattre avec sagesse et à l’aide de bons conseils et non en étant intransigeant.

Il dit également :

وَالْكَاظِمِينَ الْغَيْظَ وَالْعَافِينَ عَنِ النَّاسِ

Les croyants refrènent leur colère et pardonnent les actes des personnes ignares et violentes et ne répondent pas à leurs inepties par la pareille.

Le Messie Promis (a.s.) continue : « Est-il possible qu’un tel Dieu enseigne aux adeptes de Sa religion de tuer ceux qui la rejettent, de les piller, de vider leurs demeures ? Les guerres initiales de l’islam étaient en accord avec les ordres divins : elles avaient pour but de tuer par l’épée ceux qui avaient pris injustement l’épée. Ils ont goûté aux conséquences de leurs actes. »

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Où est-il écrit qu’il faut tuer par l’épée ceux qui rejettent la religion ? Ce sont les imams ignorants et les prêtres naïfs qui pensent ainsi, et cela n’est aucunement fondé… »

Les soi-disant oulémas qui se considèrent comme les porte-étendards de l’islam ainsi que les détracteurs de ce dernier affirment [tous] que l’islam préconise de tuer ceux qui le rejettent. Or ceci n’est écrit nulle part. »

Voilà l’enseignement de l’islam que les autres musulmans omettent de pratiquer : soit parce qu’ils ne sont pas intéressés de propager le message de l’islam, soit, comme l’a mentionné le Messie Promis (a.s.), ce sont des imams naïfs et ignares. Nous devons transmettre ce message à la fois aux musulmans et aux non musulmans, et les ahmadis doivent veiller à cela dans leurs quartiers, dans leurs cercles respectifs. Avant ces gens étaient cachés ; ils passaient leur vie dans l’hypocrisie, tout en attribuant à l’islam des enseignements extrémistes. Maintenant, divers groupes expriment ouvertement de telles idées.

Les musulmans s’entre-tuent et ne se contentent pas de massacrer les non musulmans. Ils sont en train de salir l’image de l’islam. Ils sont tous opposés aux ahmadis, quoique les différents groupes et sectes s’entre-tuent également. Dans ce contexte les ahmadis ont davantage de travail.

Le Messie Promis (a.s.) déclare :

« Ayez toujours à l’esprit que celui qui est dur, et qui se laisse emporter par la colère, ne peut jamais proférer des paroles de savoir et de sagesse, car est privé de sagesse le cœur de celui qui est porté par la colère et qui se met hors de lui lorsqu’il est face à son semblable. Celui dont l’esprit est malsain et la langue débridée est privé de la source des [sagesses] subtiles ; et il ne peut prononcer des paroles vertueuses.

La colère et la sagesse ne vont pas de pair ; celui qui s’emporte et entre dans une rage folle est inepte et obtus. Il ne remporte aucune victoire ni ne mérite-t-il aucun soutien dans aucun domaine. La colère est la moitié de la folie ; mais quand elle prend de l’ampleur, elle se transforme en démence totale. »

Lorsqu’une personne est en colère et frappée de folie, elle n’utilise plus sa raison, et c’est ce que nous observons chez les autres. C’est ce que font les oulémas partout contre nous, mais leurs œuvres sont également en train de salir l’image de l’islam, cela ne reste pas confiné à notre opposition.

Lorsque nous transmettons le message, et que nous informons les gens de l’enseignement pacifique de l’islam, les détracteurs de notre religion nous répondent toujours : « Certes, vous êtes peut-être pacifiques, mais la grande majorité des musulmans ne vous considèrent même pas comme musulmans. De ce fait vous ne représentez pas l’islam ! »

Dans ces conditions, nous avons de plus grands défis à relever. Chaque ahmadi doit prendre conscience de la responsabilité qui lui incombe. Chacun de ses actes doit représenter l’islam. Même s’il ne transmet pas le message, chacune de ses paroles et chacun de ses gestes doit refléter les enseignements de l’islam.

En ce qui concerne la transmission du message, nous devons également avoir à l’esprit cette parole sage de Seyyidna ‘Ali (r.a.). Il a dit : « Il y a des désirs et des affinités du cœur qui font que parfois il est à l’écoute, et parfois il ne l’est pas. »

Parfois nous sommes prêts à entendre quelque chose et parfois nous ne le sommes pas.

« Il faut donc pénétrer dans le cœur des gens via ces affinités. »

Il faut évaluer la situation au moment donné, et ensuite adapter ses propos en fonction.

«… et dire ce que nous avons à dire quand la personne est le plus à même de l’entendre. »

Nous devons appliquer cette sagesse.

Le Messie Promis (a.s.) nous a éclairés et déclare : « Lorsque nous parlons nous devons le faire de manière réfléchie et brève. Le fait de débattre longuement ne sert à rien. »

Il ajoute : « Lancez un bon mot qui puisse pénétrer directement à l’oreille. Ensuite, quand on a de nouveau l’occasion, on peut y ajouter autre chose. » Cela peut se faire si nous maintenons des contacts permanents. Nous pouvons réfuter et répondre aux gens qui, au nom de la liberté, affrontent les lois divines, et aux forces opposantes à la religion, qui au nom de la liberté, essaient de rendre moral des choses immorales, en leur répondant avec des paroles sages, et en établissant des contacts permanents avec eux, et en faisant constamment des efforts.

En Australie, un groupe a poussé loin son inimitié contre l’islam en raison du fait que les hommes musulmans ne serrent pas la main aux femmes, et les femmes musulmanes en font de même concernant le sexe opposé : ils veulent, de ce fait, expulser les musulmans du pays. Il faut que chaque ahmadi y travaille avec sagesse de son côté. De même certaines personnes sont contre le port du voile, d’autres contre les mosquées et les minarets. Un politicien néerlandais a déclaré qu’il faut expulser tous les musulmans du pays, ou bien en expulser tous les musulmans d’un certain pays.

Le président des États-Unis veut interdire l’entrée des habitants de certains pays musulmans. Certes cela découle de pensées anti-islamiques. Toutes ces actions et les actes de certains groupes musulmans alimentent tout cela. La grande majorité de ces personnes ignorent la réalité des préceptes de l’islam. Pour cette raison, à chaque endroit où l’effectif des membres de la djama’at permet de transmettre efficacement le message, vous devez en plus de vos programmes traditionnels de Tabligh, lancer des campagnes efficaces et spécifiques afin de transmettre le message pacifique de l’islam. Dans ces pays des forces anti-islamiques se consolident, et c’est uniquement la djama’at Ahmadiyya qui peut faire des efforts organisés.

Les autres musulmans ne peuvent pas manifester la beauté de l’islam et transmettre son message, car ils n’ont aucune organisation, et ils n’ont pas la connaissance pour cela. Ce travail se fera par l’intermédiaire de ceux qui sont liés au Messie Promis (a.s.). Nous devons comprendre l’importance de cela. Le Messie Promis (a.s.) a déclaré : « Plus le mensonge s’oppose à la vérité, plus la vérité se renforce. C’est une caractéristique naturelle de la vérité : plus il y a d’opposition contre elle plus elle brille et révèle sa gloire. »

Il continue : « J’en ai personnellement fait l’expérience : là où l’opposition était la plus forte à mon égard, une communauté se formait, et là où les gens écoutaient passivement, il n’y avait guère de progrès. »

Là où l’opposition est menée par les musulmans, nous voyons que les gens apprennent au sujet de l’Ahmadiyya, et que la communauté y progresse.

Tel est le cas de l’Algérie : peut-être que par l’entremise de notre Tabligh, le message du Messie Promis (a.s.) n’aurait pas connu pareille renommée telle qu’il l’a connue après ces procès et ces articles écrits contre nous ; d’autant plus que cette opposition est en train d’avoir un effet positif sur des âmes pieuses. De même, dans les pays non musulmans, lorsqu’il y a une vague d’opposition contre l’islam nous devons essayer d’introduire l’Ahmadiyya, le véritable islam, au mieux de nos capacités. Comme je l’ai déjà évoqué, il faut propager les enseignements de paix qui attiseront, peut-être, l’opposition d’un certain groupe. Nous avons des exemples où l’hostilité est en train de prendre de l’ampleur de la part des non musulmans, des chrétiens et d’autres. En Allemagne de l’Est, les xénophobes critiquent à foison la djama’at, mais cela est en train d’avoir un effet positif sur les âmes sincères. La djama’at est en train de se faire connaître. Au lieu de ressentir de la peur, nous devons nous en réjouir et accélérer notre travail et chaque ahmadi doit, en montrant son exemple et sa réaction, faire partie de ce Tabligh.

Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Afin de protéger l’islam et prouver sa véracité nous devons d’abord montrer l’exemple de véritables musulmans ; et deuxièmement nous devons propager les beaux enseignements de l’islam ».

Qu’Allah nous donne la possibilité de mener notre vie en accord avec ces conseils. Que nous présentions l’exemple de véritables musulmans et que nous propagions les beaux préceptes de l’islam en dépit de l’opposition et que chacun d’entre nous soit du nombre des protecteurs du véritable islam et de ceux qui propagent la vérité.

Après la prière du vendredi je dirigerai quelques prières funéraires.

La première est celle Maulana Hakeem Muhammad Din Sahib de Qadian. Il était le fils de Muhammad Aziz ud-Din Sahib. Il est décédé le 15 mars 2017 à l’âge de 97 ans. À Allah nous appartenons et c’est vers Lui que nous retournerons.

Son grand-père, le très respecté Hakim Maulvi Wazir-ud-Din Sahib, était un compagnon du Messie Promis (a.s.), le nom duquel figure dans la liste des 313 compagnons que le Messie Promis (a.s.) a mentionnés dans deux de ses ouvrages, « Aîna Kamalat-e-Islam » et « Zamimah Anjam-e-Aatham ».

Le regretté Hakim Maulvi Wazir-ud-Din Sahib était le directeur d’une école à Kangra. Conformément à la prophétie du Messie Promis (a.s.), en 1905 un terrible tremblement de terre frappa Kangra, mais le grand-père du défunt ainsi que les élèves de l’école furent tous sauvés miraculeusement.

Feu Hakim Muhammad Din Sahib est né à Makiriyan en juin 1920 dans la province de Hoshiarpur. Il a obtenu son BEPC à Lahore et son BAC à Qadian et a également obtenu son diplôme de Maulvi Fazil. Ensuite, il a poursuivi ses études pendant deux ans au Tibbia College de Lahore d’où il a obtenu son diplôme de médecine traditionnelle. De 1939 jusqu’en 1944 il était l’assistant du chef de gare dans le département des chemins de fer. Puis en 1943 il a fait une demande pour devenir Waqif-e-Zindagi (personne vouée au service de l’islam) suite au discours du Deuxième Calife (r.a.), mais ce dernier lui a demandé de ne pas quitter sa profession et de faire le tabligh. Mais il désirait se dédier après avoir écouté le sermon du Deuxième Calife (r.a.) et de travailler en tant que missionnaire. En fin de compte, en raison de son désir et des nombreuses lettres qu’il a envoyées au Calife il a été choisi en tant que missionnaire. Il a servi comme missionnaire en charge de Bombay. Il a tout d’abord travaillé sous Maulana Abdur Rahim Nayyar Sahib, comme son suppléant, et a ensuite servi en tant que missionnaire-en-charge. Il a servi pendant 25 ans sur le terrain. En 1972, il a été rappelé au centre où il a servi en tant que premier enseignant dans la Madrassa Ahmadiyya. Ensuite il a été nommé directeur de cette même école et a servi à ce poste pendant 12 ans.

Il a occupé les postes de Nazim Dar-ul-Qadha [1], Sadr Majlis Ansarullah [2] de l’Inde ainsi que membre et président de la Majlis Karpardaz[3] . Il a aussi servi en tant que Nazim Waqf-e-Jadid [4] et en 2011, je l’ai nommé Sadr de la Sadr Anjuman Ahmadiyya [5] et il a servi à ce poste jusqu’en 2014. Il a donc a servi pendant une très longue période. Il aussi eu l’occasion d’accomplir le pèlerinage à La Mecque au nom d’une autre personne.

Il récitait le Saint Coran avec une voix mélodieuse et forte. Au départ il avait accepté d’offrir 1/10e de ses biens dans le fond d’Al-Wasiyyah : il a augmenté sa contribution en offrant 1/7e et a finalement offert 1/5e de ses biens.

C’était une personne imbue d’abnégation et a servi avec humilité et dévouement. Il a également travaillé sous des personnes plus jeunes que lui et a fait montre d’une obéissance parfaite envers les missionnaires qui étaient ses benjamins. Qu’Allah élève le rang du défunt. Il a 3 filles au Pakistan, 3 filles en Inde et ses deux fils sont en train de servir la djama’at. Qu’Allah accorde à ces derniers l’occasion de travailler en toute sincérité et loyauté. Qu’Il leur accorde la possibilité d’honorer leurs serments d’allégeance.

La deuxième prière funéraire est celle de Fazl Ilahi Anwari Sahib, fils de Master Imam Ali Sahib. Il est décédé le 4 mars 2017, à l’âge de 90 ans en Allemagne. À Allah nous appartenons et c’est vers Lui que nous retournerons.

Il est né le 16 avril 1927 à Bhera. En 1946, il a obtenu son diplôme de FSC du Talim-ul-Islam High School à Qadian. En 1947, il a dédié sa vie. Ensuite, il a poursuivi ses études et a obtenu sa licence au Government College Lahore en 1950. En 1951, il s’est inscrit dans la Jamiat-ul-Mubashirin et ensuite a commencé une longue liste de services qu’il a rendus au sein de la djama’at.

En 1956, il a été envoyé au Ghana en tant que missionnaire. Il est resté là-bas jusqu’en 1960. De 1960 à 1964, il a servi en tant qu’enseignant dans la Jamia Ahmadiyya de Rabwah. De 1964 à 1967, il a servi en tant que missionnaire en Allemagne de l’Ouest. Ensuite il a été envoyé au Nigeria en 1968. Il est resté là-bas jusqu’en 1972. En 1972, il est revenu en Allemagne et y a servi jusqu’en 1977. En 1979, il a servi en tant secrétaire de la Hadiqat-ul-Mubashirin. Il a également servi en tant que Nazir suppléant de l’ Islah-o-Irshad Talim-ul-Quran[6] .

En 1982, il a été envoyé en Gambie en tant que missionnaire. Il y est resté jusqu’en 1983 et ensuite il est reparti en Nigeria où il a travaillé jusqu’en 1986. En 1986, il est revenu au Pakistan et a servi en tant qu’enseignant dans la Jamia Ahmadiyya Rabwah.

En 1988, il a servi dans la Wakalat-e-Tasnif[7] . Il a pris sa retraite après 1988. Il est ensuite parti en Allemagne. Après 1974, il a aidé énormément les ahmadis à s’établir en Allemagne, une action très appréciée par le troisième Calife (r.h.a). Parmi les anciens ahmadis d’Allemagne, certains m’ont écrit à l’instar d’Irfan Sahib qui déclare : « Le défunt était pour nous comme un père. Il nous a donné refuge à une époque où la djama’at n’était pas forte financièrement. À cette époque, il se tenait debout derrière nous lors des ablutions afin que nous ne gaspillions pas l’eau. » À l’époque, la plupart d’entre eux étaient des jeunes et il les a impliqués dans la djama’at et les a formés également. C’était quelqu’un qui était satisfait de son sort. Qu’Allah élève le statut du défunt et qu’Il accorde la possibilité à ses enfants de perpétuer ses bonnes œuvres. Il a également écrit des livres à propos des traits distinctifs des Darweshs[8] .

La troisième funéraire est celle d’Ibrahim bin Abdallah Abzol, père de Jamal Abzol du Maroc. Il est décédé le 10 mars 2017, à l’âge de 81 ans. À Allah nous appartenons et c’est vers Lui que nous retournerons.

Il avait prêté serment d’allégeance en l’an 2000. Sa femme l’avait fait avant lui et c’était elle qui l’avait amené à le faire également. Il regardait la MTA régulièrement. Il était régulier dans ses prières et éprouvait un grand amour pour le Saint Coran. Il était doux de caractère et se comportait en ce sens avec les membres de sa famille. Il n’était pas strict quant à l’éducation de ses enfants.

Il a préservé l’unité de sa famille. Il était très généreux et respectait les liens de parenté. Pendant ses jours florissants, il aidait ses frères de revenus modestes en leur accordant une part dans son commerce. Il tentait d’améliorer leur condition financière. Il avait un grand sens d’hospitalité. Il éprouvait une très grande joie lorsque des invités de la djama’at venaient chez lui. C’était quelqu’un de très honnête Depuis sa jeunesse à un tel point que son employeur laissait en sa possession tout son commerce ainsi que ses fonds, une action qui étonnait ses amis commerçants. Durant ses derniers jours et sa maladie, il demandait à propos de la Salat. Qu’Allah lui accorde un grand statut et qu’Il accorde patience à sa famille et leur donne la possibilité de toujours être loyal envers le Califat et la djama’at.


[1] Directeur de l’instance médiatrice de la Communauté Ahmadiyya

[2] Président de l’organisation regroupant les hommes ahmadis ayant plus de quarante ans

[3] Comité pour les legs et la gestion du cimetière Bahishti Maqbarah à Qadian

[4] Directeur du fonds financier Waqf-e-Jadid (fonds pour financer la diffusion du message de l’Islam en Inde, au Pakistan et en Afrique)

[5] Directeur de la Sadr Anjuman Ahmadiyya (corps administratif de la Communauté Ahmadiyya en Inde et au Pakistan)

[6] Directeur adjoint pour le département de la réforme et l’enseignement du Saint Coran

[7] Départment de la publication

[8] Ahmadis responsables de la protection des lieux saints de Qadian après la partition de l’Inde en 1947

(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)