Sermons 2020

Deux illustres compagnons de Badr

Dans son sermon du 13 novembre 2020, Sa Sainteté le Calife a évoqué deux autres illustres compagnons de Badr.

 Sermon du vendredi 13 novembre 2020, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Tashahoud, le Ta’awudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

Aujourd’hui j’évoquerai les compagnons de Badr. Mais de prime abord je souhaite présenter un éclaircissement. Dans l’avant-dernier sermon j’avais évoqué Mou’adh Bin Jabal et j’avais cité un récit tiré du recueil de Mousnad Ahmad Bin Hanbal concernant la peste, dans lequel le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) déclarait que : « Prochainement vous émigrerez en Syrie et vous allez la conquérir. Mais vous serez atteints d’une maladie à boutons et à pustules et qui affectera le malade au barreau de l’échelle. »

La traduction de ce hadith n’était pas exacte et n’était pas claire. Je vous présente de nouveau le récit avec la traduction exacte. Isma’il Bin ‘Oubaydillah relate : Mou’adh Bin Jabal a déclaré : « J’ai entendu le Saint Prophète (s.a.w.) dire : « Prochainement vous émigrerez en Syrie et vous allez la conquérir. Mais vous serez atteints d’une maladie à pustules ou causant une douleur vive et intense et apparaissant sous le nombril. »

La traduction « qui affectera le malade au barreau de l’échelle » concernait d’autres faits et est inexacte. La traduction exacte est que [cette maladie] « apparaîtra en dessous du nombril », comme c’est le cas pour certaines pustules apparaissant dans la partie inférieure du corps, sous le nombril et au-dessus de la jambe.

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Allah vous fera tomber en martyrs par cette maladie et Il purifiera vos actes. »

Mou’adh bin Jabal a prié : « O Allah, tu sais que Mou’adh bin Jabal a entendu ce récit par le Saint Prophète (s.a.w.), alors accorde-lui [la meilleure récompense] ainsi qu’aux membres de sa famille. » Ils ont été tous atteints par la peste et aucun d’entre eux n’a survécu. Lorsqu’une pustule s’est développée sur son index, Mou’adh a dit : « Je n’échangerai pas (ce bouton) même contre un chameau roux et je m’en contenterai. »

C’était-là une rectification que je devais apportée. Elle a déjà été faite dans la version imprimée dans le journal Al-Fazl. J’ai souhaité vous la présenter directement.

J’évoquais ‘Abdoullah Bin ‘Amr. Je vais continuer avec les récits à son propos. Jabir Bin ‘Abdillah relate : « Le jour de la bataille d’Ouhoud la dépouille de mon père [‘Abdoullah Bin ‘Amr] a été présentée au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Son corps avait été mutilé, ses membres tranchés, dont les oreilles et le nez. Sa dépouille a été déposée devant le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). J’ai voulu découvrir son visage mais les gens m’en ont empêché. C’est alors qu’on a entendu les cris d’une femme. D’aucuns ont dit qu’il s’agissait de la fille d’Abdoullah Bin ‘Amr, nommée Fatimah Bint ‘Amr. D’autres disaient qu’il s’agissait de la sœur d’Abdoullah Bin ‘Amr. Sur ce, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Ne pleure pas. Car les anges n’ont pas cessé de le couvrir de leurs ailes. »

Selon un autre récit, Jabir Bin ‘Abdillah relate : « Quand on a apporté la dépouille de mon père le jour d’Ouhoud, ma tante a commencé à pleurer et j’en ai fait de même. Les gens ont voulu m’en empêcher mais le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ne l’a pas fait. Il a déclaré : « Que vous pleuriez ou non suite à son décès, par Allah, les anges n’ont pas cessé de lui recouvrir de leurs ailes jusqu’au moment où vous l’avez enterré. »

Il existe plusieurs opinions très divergentes sur les prières funéraires des martyrs de la bataille d’Ouhoud. Selon le recueil du Sahih d’Al-Boukhari, Jabir Bin ‘Abdillah relate : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) plaçait deux martyrs d’Ouhoud dans un même tissu et demandait : « Qui d’entre les deux avait mémorisé une plus grande partie du Coran ? » Quand on indiquait vers l’un, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) le faisait placer en premier dans la tombe et il disait : « Le jour de la résurrection je témoignerais en leur faveur. » Il nous ordonnait de les enterrer tels quels avec leurs blessures. On ne lavait pas les dépouilles et on n’a pas accompli leurs prières funéraires.

‘Ouqbah Bin ‘Amir relate dans un autre récit d’Al-Boukhari : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a un jour dirigé les prières funéraires des martyrs de la bataille d’Ouhoud. » D’après un autre récit d’Al-Boukhari, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dirigé leur prière funéraire huit ans après la bataille d’Ouhoud.

Selon le Sounan d’Ibn Majah, Ibn ‘Abbas relate qu’on présentait les dépouilles des martyrs d’Ouhoud au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il dirigeait leur prière funéraire en groupes de dix. La dépouille de Hamza était toujours à ses côtés tandis qu’on enlevait les dépouilles des autres martyrs.

Selon le Sounan d’Abi Dawoud, Anas relate que les dépouilles des martyrs de la bataille d’Ouhoud n’ont pas été lavées et ils ont été enterrés avec leurs blessures. On n’a dirigé les prières funéraires d’aucun d’entre eux.

Selon un autre récit du Sounan d’Abi Dawoud, Anas relate que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’avait dirigé la prière funéraire de personne hormis celle de Hamza après la bataille d’Ouhoud.

Selon le Sounan al-Tirmidhi, Anas Bin Malik relate que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’avait accompli les prières funéraires d’aucun des martyrs d’Ouhoud.

Selon la Sirat d’Ibn Hicham et de Halabiyyah, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait en premier accompli la prière funéraire de Hamza de parmi les martyrs d’Ouhoud. Il avait fait sept Takbirât pour lors de la prière funéraire. Selon Al-Sirat al-Halabiyyah il aurait récité les Takbirât à quatre reprises.

Par la suite on présentait les martyrs un par un : on les plaçait à côté de la dépouille de Hamza. Il dirigeait la prière funéraire de tout deux. C’est ainsi qu’il aurait dirigé la prière funéraire de chaque martyr une fois et celle de Hamza 72 fois ou 92 fois selon d’autres.

Selon Dala’il al-Noubouwwah un autre livre de la Sirah, on plaçait les dépouilles de neufs martyrs à côté de celle de Hamza. On accomplissait leur prière funéraire. Ensuite, on enlevait les neuf dépouilles et on en ramenait neuf autres. C’est ainsi qu’on a accompli les prières funéraires de tous les martyrs. Dans chacune des prières funéraires, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répété les Takbirât à sept reprises.

La biographie Al-Halabiyyah et le Dala’il al-Noubouwwah ont débattu à propos des prières funéraires des martyrs d’Ouhoud. D’après ces deux ouvrages, le récit de Jabir Bin ‘Abdillah est plus authentique, récit selon lequel le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait ordonné que les martyrs soient enterrés avec leurs blessures : leurs dépouilles n’ont pas été lavées et on n’a pas accompli leurs prières funéraires.

L’Imam al-Chafi’i relate que d’après la série de récits, il est certain que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’avait pas dirigé les prières funéraires des martyrs d’Ouhoud. Les récits affirmant qu’il aurait dirigé leur prière funéraire et qu’il aurait récité les Takbirât soixante-dix fois sur la dépouille de Hamza ne sont pas authentiques. ‘Ouqbah Bin ‘Amir déclare quant à lui que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait dirigé leurs prières funéraires après huit ans.

Comme je l’ai dit il y a eu de longs débats à ce propos. En voici d’autres ici.

Dans le chapitre As-Salatou ‘Alach-Chahid de son recueil, l’Imam al-Boukhari n’a relaté que deux hadiths. Le premier a été rapporté par Jabir Bin ‘Abdillah et il y affirme sans ambiguïté que les dépouilles des martyrs d’Ouhoud n’ont pas été lavées et qu’on n’a pas non plus accompli leur prière funéraire. Le deuxième hadith a été relaté par ‘Ouqbah Bin ‘Amir ; il y déclare : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est sorti un jour et il a accompli la prière funéraire des martyrs d’Ouhoud. »

Ce même hadith a été consigné sous le chapitre sur la bataille d’Ouhoud dans le recueil d’Al-Boukhari.

Le même compagnon relate : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a prié pour les martyrs d’Ouhoud après huit ans. Sa prière ressemblait à celle faite par les vivants pour souhaiter adieu à leurs morts. »

De même, le ‘Allamah Ibn Hajr al-‘Asqalani explique que d’après l’Imam al-Chafi’i on ne fait pas la prière funéraire sur la tombe d’un trépassé longtemps après son décès. Selon l’Imam al-Chafi’i, lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a su qu’il était sur le point de mourir, il est parti sur les tombes des martyrs, leur a souhaité adieu, a prié pour eux et a demandé pardon pour eux.

Dans son ouvrage Sirat-Khatamun-Nabiyyine, Hazrat Mirza Bashir Ahmad Saheb déclare : « Après avoir préparé les cadavres, l’enterrement a débuté. Le Saint Prophète a ordonné que les vêtements sur les corps des martyrs soient laissés tels quels et que leurs dépouilles ne soient pas lavées. Si quelqu’un avait un tissu supplémentaire qui pourrait être utilisé comme linceul, le Saint Prophète a ordonné qu’il soit enroulé autour des vêtements existants portés par le martyr. La prière funéraire n’était pas non plus accomplie à l’époque. En tant que tels, les martyrs ont été enterrés sans être lavés et sans prière funéraire. Généralement, deux compagnons étaient enveloppés ensemble dans un seul tissu et enterrés dans une seule tombe. Selon les instructions du Saint Prophète, un compagnon qui avait mémorisé une plus grande partie du Saint Coran était d’abord descendu dans la tombe. Bien qu’une prière funéraire n’ait pas été offerte à l’époque, par la suite, lorsque le Saint Prophète sentit sa mort se rapprocher, il a accompli la prière funéraire des martyrs d’Ouhoud. »

Hazrat Mirza Bashir Ahmad Saheb a tiré ces conclusions de différents récits historiques. Il se peut que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ait dirigé leur prière funéraire ou qu’il ait tout simplement prié pour eux. Mais en tout cas il a accompli la prière funéraire avec grande ferveur et il a prié pour eux avec beaucoup de douleur.

Il se peut qu’il soit parti prier sur les tombes de chacun d’entre eux. Il a prié avec beaucoup de peine pour eux.

Jabir Bin ‘Abdillah relate : « Six mois après la bataille d’Ouhoud, j’ai creusé une tombe pour mon père et je l’y ai enterré. Son cadavre n’avait pas changé sauf des brins de sa barbe qui s’étaient mêlés au sol. »

Selon un autre récit Jabir Bin ‘Abdillah relate : « On enterrait deux martyrs dans la même tombe. Un compagnon a été enterré avec mon père. Après six mois, j’ai voulu déterrer sa dépouille pour l’enterrer dans une tombe séparée. Je l’ai sorti de la tombe et j’ai constaté que le sol n’avait pas affecté son corps sauf une partie de sa chair. »

Quarante ans après la bataille d’Ouhoud, lors de son règne, l’Emir Mou’awiyah a fait creuser un canal dont l’eau est entrée dans les tombes des martyrs d’Ouhoud. L’eau est entrée dans la tombe d’Abdoullah Bin ‘Amr et d’Amr Bin Al-Jamouh. Quand on a ouvert leurs tombes, il y avait deux tissus sur leurs dépouilles. Le rapporteur déclare qu’on pouvait voir les blessures sur leurs visages et leurs mains. Le récit est douteux. Je l’évoque ici mais cela ne veut pas dire qu’il est digne de confiance. Il a été mentionné dans certains recueils d’histoires que d’aucuns lisent ; et c’est pour cette raison que j’en fais mention ici. Il se peut que ce récit contienne des exagérations. Il déclare que lorsqu’on a levé sa main qui reposait sur une des blessures, du sang en coulait. Ceci est impossible. Ensuite on aurait replacé sa main et le saignement se serait arrêté. On tombe ainsi sur des récits douteux de la sorte.

Jabir Bin ‘Abdillah déclare que lorsqu’il a vu son père dans la tombe celui-ci semblait dormir. Or, dans un autre récit, il déclare que sa chair a été affectée lorsqu’il l’avait déterré six mois après la bataille d’Ouhoud.

Il est impossible que son corps ait été préservé tel quel pendant quarante ans et qu’il n’en restait pas que les os. Il s’agit là d’un fait naturel. Il est impossible que le corps n’ait pas décomposé.

Jabir Bin ‘Abdillah relate : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) m’a rencontré et m’a dit : « Ô Jabir ! Que se passe-t-il ? Je te vois triste. » J’ai répondu : « Ô Envoyé d’Allah ! Mon père est tombé en martyr à Ouhoud : il a laissé derrière lui des dettes et ses enfants. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a dit : « Ne souhaites-tu pas que je te donne la bonne nouvelle de la rencontre de ton père avec Allah ? » J’ai déclaré : « Oui ! Ô Envoyé d’Allah ! » Il a répondu : « Allah a toujours parlé aux autres derrière un voile. Mais Il a ranimé ton père et Il lui a parlé directement. Il a déclaré : « Ô Mon serviteur ! Demande-moi et je t’exaucerai ! » Ton père a répondu : « Ô Mon Seigneur ! Accorde-moi la vie afin que je sois tué de nouveau dans Ta voie. » Selon un récit ‘Abdoullah aurait déclaré : « Ô Mon Seigneur ! Je ne T’ai pas adoré comme il se doit. Je souhaite que Tu m’envoies de nouveau au monde afin que je puisse combattre dans Ta voie aux côtés de Ton Prophète et afin que je meure de nouveau dans Ta voie. » Allah a répondu : « J’ai décrété que celui qui meurt ne retourne pas de nouveau sur terre. » ‘Abdoullah Bin ‘Amr a déclaré : « Ô Mon Seigneur ! Transmets cela à ceux que j’ai laissés en arrière. » Sur ce, Allah a révélé ce verset :

وَلَا تَحْسَبَنَّ الَّذِينَ قُتِلُوا فِي سَبِيلِ اللَّهِ أَمْوَاتًا بَلْ أَحْيَاءٌ عِنْدَ رَبِّهِمْ يُرْزَقُونَ

« Ne pense pas que ceux qui ont péri pour la cause d’Allah soient morts. Non, ils sont vivants, en la présence de leur Seigneur et reçoivent des présents. » (3 : 170)

J’avais mentionné ce récit dans le passé en évoquant Jabir Bin ‘Abdillah.

Dans un de ses discours prononcés avant son élection, le quatrième Calife avait évoqué cette conversation entre Dieu et ‘Abdoullah Bin ‘Amr. Il déclare : « Ce récit regorge d’aspects sublimes. Il dévoile de nouvelles beautés quel que soit l’angle sous lequel on l’examine. Entre autres, ce récit nous explique comment le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était en contact permanent avec son Seigneur. Il faisait montre de compassion envers les hommes tout en étant lié avec son Seigneur. D’une part, il s’était incliné vers ses compagnons et d’autre part il était attaché à son Seigneur. En temps de paix et en temps de guerre, il était à la fois au plus près d’Allah et au plus près de l’humanité et ne cessait de gravir les [échelons des] éminences spirituelles [décrit dans le verset]

دَنَا فَتَدَلَّى

Si un regard examinait le champ de bataille l’autre contemplait la beauté de l’Etre aimé. Si une oreille était gracieusement attentive aux requêtes de ses compagnons, l’autre écoutait les tendres paroles de son Seigneur. Ses mains étaient à l’œuvre tandis que son cœur se vouait au souvenir de Dieu. Quand il rassurait ses compagnons, Allah le réconfortait. En l’informant des sentiments d’Abdoullah Bin ‘Amr, Dieu disait au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : « Ô toi qui m’aimes le plus d’entre tous les hommes ! Vois comment J’ai empli le cœur de Mes serviteurs pétris de gnose de ton amour ! Même après avoir quitté ce monde, le souvenir de ta personne leur meurtrit le cœur. T’avoir abandonné sur le champ de bataille leur meurtrit le cœur. Devant ta personne, le paradis n’a pour eux aucun attrait. Etre transpercés de glaives acérés maintes et maintes fois en ta compagnie est leur unique paradis. »

Jabir Bin ‘Abdillah relate : « ‘Abdoullah Bin ‘Amr était endetté lorsqu’il est tombé en martyr. J’ai demandé au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) de convaincre ses créanciers de diminuer une partie de ses dettes. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) l’a fait mais ses créanciers n’ont pas réduit ses dettes. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) m’a dit : « Sépare les dattes [de la variété] ‘Ajwa de celles du genre ‘Idhq Bin Zayd ensuite envoie-moi un message. Je l’ai fait et j’ai demandé au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) de venir. Il est venu et il s’est assis entre les tas de dattes. Ensuite il m’a dit : « Pèse les dattes et offres-en aux créanciers. » Je l’ai fait et je les ai remboursés en intégralité. Mais il me restait des dattes, comme si elles n’avaient pas diminué.

‘Abdoullah Bin ‘Amr avait laissé derrière lui son fils, Jabir Bin ‘Abdillah, et six filles. Selon un récit du Sahih d’Al-Boukhari, il aurait laissé entre sept à neuf filles derrière lui.

Le prochain compagnon que j’évoquerai se nomme Abou Doujanah Simak Bin Kharacha. Il appartenait au clan des Banou Sa’idah de la tribu de Khazraj des Ansar. Son père se nommait Kharacha. Selon certains il appartenait à la tribu d’Aws et c’était son grand-père paternel qui s’appelait Kharacha. Sa mère se nommait Hazma Bint Harmalah. Il était plus connu par son nom d’emprunt Abou Doujanah que par son nom d’origine. Un de ses fils se nommait Khalid : sa mère était Amina Bint ‘Amr.

Quand ‘Outbah Bin Ghazwan a quitté La Mecque pour s’établir à Médine, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a établi un lien de fraternité entre lui et Abou Doujanah. Abou Doujanah avait participé aux batailles de Badr et d’Ouhoud et aussi aux autres campagnes en compagnie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

Abou Doujanah était compté parmi les illustres compagnons des Ansar. Il avait joué de grands rôles lors des batailles du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

Il faisait montre d’un grand courage lors des batailles. Il était un cavalier émérite. Il avait un mouchoir rouge qu’il portait à la tête, uniquement lors des batailles. Lorsqu’il mettait son turban, les gens savaient qu’il était prêt à se battre. Il était compté parmi les braves. Le père de Muhammad Bin Ibrahim relate : « Abou Doujanah était reconnu lors des batailles en raison de son turban de couleur rouge. Il le portait au cours de la bataille de Badr. » Muhammad Bin ‘Oumar déclare : « Abou Doujanah le portait le jour de la bataille d’Ouhoud. Il s’était tenu fermement aux côtés du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et il lui avait prêté le serment d’allégeance de le défendre jusqu’à la mort. »

Le jour de la bataille d’Ouhoud, Abou Doujanah et Mous’ab Bin ‘Oumayr ont défendu le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) corps et âme. Abou Doujanah a été grièvement blessé. Mous’ab Bin ‘Oumayr quant à lui est tombé en martyr ce jour-là.

Anas relate que le jour de la bataille d’Ouhoud le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a pris une épée et il a déclaré : « Qui la prendra ? » Tous les compagnons ont levé leurs mains et ils disaient tous : « Moi ! Moi ! » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Qui fera honneur à ses droits ? » Anas a déclaré : « Les gens se sont retenus. Sur ce, Simak Bin Kharacha, Abou Doujanah, a déclaré : « Je ferai honneur à ses droits ! » Anas ajoute : « Il a pris l’épée et il a fendu avec les têtes des polythéistes. » Ce hadith est tiré du recueil de Mouslim.

Selon un autre récit, Abou Doujanah a demandé : « Quels sont les droits de cette épée ? » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répondu : « Ne pas tuer de musulman avec et ne pas prendre la fuite devant un mécréant avec cette épée entre les mains. » C’est-à-dire de se battre avec bravoure.

Sur ce, Abou Doujanah a déclaré : « Je prends cette épée et je lui ferai honneur. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) l’a remis entre ses mains ; et il a en effet fendu les têtes des polythéistes avec. Il récitait ces vers à cette occasion :

« J’avais fait une promesse à mes amis lorsque nous étions sous les palmiers-dattiers de Safa. Ma promesse était : « Je ne me tiendrai pas à l’arrière de l’armée et je combattrai l’ennemi avec l’épée d’Allah et de Son Prophète. »

Quand Abou Doujanah marchait d’une allure fière vers les rangs des soldats ennemis le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait déclaré : « Allah déteste pareille démarche sauf en cette occasion (de guerre). » Al-Zoubayr Bin al-‘Awwam déclare : « Le jour de la bataille d’Ouhoud, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a présenté une épée et a déclaré : « Qui prendra cette épée et qui honorera ses droits? »

Al-Zoubayr a déclaré : « Moi, ô Prophète d’Allah ! » Mais il s’est détourné de moi. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répété : « Qui prendra cette épée et qui honorera ses droits ? » Al-Zoubayr a déclaré de nouveau : « Moi, ô Envoyé d’Allah ! » Mais il s’est détourné de moi de nouveau. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a demandé de nouveau : « Qui prendra cette épée et qui honorera ses droits ? » Abou Doujanah Simak Bin Kharacha a répondu : « Moi. Je prends cette épée et j’honorerai ses droits. Quels sont ses droits ? » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répondu : « Ne pas tuer un musulman avec et ne pas prendre la fuite avec cette épée entre les mains, mais de combattre avec bravoure. »

Al-Zoubayr déclare : « Par la suite, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a remis l’épée entre les mains d’Abou Doujanah. Lorsque celui-ci se mettait au combat, il portait un couvre-chef rouge.

Al-Zoubayr commente : [Je pensai :] « Je verrai aujourd’hui comment il honorera les droits de cette épée. »

[Il continue :] « Abou Doujanah tuait et tranchait tous ceux qui se mettaient au travers de sa route et il ne cessa d’avancer au point où il avait traversé les rangs ennemis pour arriver tout près de leurs femmes qui battaient leurs tambours aux pieds de la colline. L’une d’entre elle disait : « Nous sommes les filles d’At-Tariq, l’étoile du matin. Nous voyageons sur des nuages. Si vous avancez bravement nous vous prendrons dans les bras et placerons des coussins pour vous. Si vous prenez la fuite nous allons nous séparer de vous, une telle séparation qui mettra fin à tout amour entre nous. »

Al-Zoubayr déclare : « J’ai vu Abou Doujanah lever son épée pour frapper une femme. Mais il s’est retenu. Après la bataille je lui ai dit : « J’ai vu chacun de tes combats. Tu étais sur le point de tuer une femme mais tu t’es retenu. Pourquoi cela ? » Il a répondu : « Par Allah ! J’ai honoré l’épée du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en évitant de tuer une femme avec. C’est pour cette raison que je me suis retenu. »

Selon un autre récit, cette femme était Hind l’épouse d’Abou Soufyan qui chantait avec les autres femmes. Quand Abou Doujanah a soulevé son épée pour la frapper elle a crié : « Ô Sakhr ! » (C’est-à-dire « Au secours »). Mais personne n’est venu la secourir. Abou Doujanah a baissé son épée et il est reparti.

Quand Al-Zoubayr l’a questionné sur son geste, il a déclaré : « Je ne souhaitais pas tuer une femme sans soutien avec l’épée du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). »

Dans son ouvrage Sirat-Khatam-oun-Nabiyyine, Hazrat Mirza Bashir Ahmad Saheb a évoqué cet incident concernant Abou Doujanah en ces termes : « En voyant ce spectacle de leur défaite lors des duels, les mécréants sont devenus furieux et ont lancé une attaque. Proclamant la grandeur de Dieu, les musulmans ont également avancé et les deux armées se sont violemment confrontées. C’est peut-être à cette occasion que le Saint Prophète a pris son épée à la main et a déclaré : « Qui prendra cette épée et lui rendra justice ? » De nombreux compagnons ont tendu la main souhaitant mériter cet honneur, dont ‘Oumar et Al-Zoubayr, et selon d’autres récits, même Abou Bakr et ‘Ali. Cependant le Saint Prophète s’est retenu et a continué à dire : « Qui pourra rendre justice à cette épée ? » Finalement, Abou Doujanah al-Ansari a tendu la main et a déclaré : « Ô Messager d’Allah ! Accordez-moi cet honneur ! » Le Saint Prophète lui a confié l’épée et Abou Doujanah s’est avancé avec l’arme à la main, marchant fièrement vers les mécréants. Le Saint Prophète s’est adressé aux compagnons en disant : « Allah déteste pareille démarche, mais pas lors d’une occasion comme celle-ci. »

Al-Zoubayr était le plus désireux de recevoir l’épée du Saint Prophète. Il estimait que ce mérite lui revenait parce qu’il était un proche parent du Saint Prophète. Il en a été fort tourmenté, se demandant pourquoi le Saint Prophète ne lui avait pas confié cette épée, mais l’avait offert à Abou Doujanah. Afin d’apaiser son anxiété, il s’est juré de suivre Abou Doujanah sur le champ de bataille, afin qu’il puisse être témoin de l’usage de cette épée. Il raconte : « Abou Doujanah a noué un tissu rouge autour de sa tête, et prenant cette épée à la main, tout en fredonnant doucement des chants de louange de Dieu, il a pénétré les rangs des idolâtres. Il semait la mort autour de lui là où il passait. Tous ceux qui croisaient son chemin mouraient entre ses mains.

Se frayant un chemin à travers l’armée des Qouraych, il a émergé au coin opposé de l’armée, où se tenaient les femmes des Qurayshites. Hind, la femme d’Abu Soufyan, qui encourageait ses hommes avec beaucoup de zèle, est venue devant lui. Abou Doujanah a levé son épée pour la frapper ; Hind a hurlé, appelant ses hommes à l’aide, mais personne n’est venu à son aide. Cependant, Abou Doujanah a abaissé son épée et s’est éloigné de cet endroit. »

Al-Zoubayr raconte : « J’ai demandé à Abou Doujanah : « Que s’est-il passé ? Tu as d’abord levé l’épée, puis tu l’as abaissée. » Il a répondu : « Mon cœur ne pouvait pas accepter que j’utilise l’épée du Saint Prophète contre une femme qui d’ailleurs n’avait aucun homme pour la protéger. »

Al-Zoubayr raconte : « C’est alors que j’ai compris qu’Abou Doujanah avait fait honneur à l’épée du Saint Prophète et que je n’aurais peut-être pas pu en faire de même ; et ainsi, mes doutes ont disparu. »

Le deuxième Calife relate cet incident en ces termes : « Au cours de la bataille d’Ouhoud le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a présenté une épée en disant : « Je la confierai à celui qui promet de l’honorer. » Nombre de compagnons ont voulu la prendre. Mais il l’a confiée à Abou Doujanah al-Ansari. Lors de la bataille quelques soldats ennemis ont lancé un assaut contre Abou Doujanah. Quand il se battait contre eux il a constaté que l’un des leurs se battait avec un plus grand zèle. Abou Doujanah a bondi dans sa direction, l’épée à la main. Mais il l’a laissé et il est retourné. Un de ses amis lui a demandé pourquoi il avait laissé la vie sauve à cet ennemi. Abou Doujanah a répondu : « Quand je me suis approché de lui, il a prononcé une phrase qui m’a fait comprendre qu’il s’agissait en fait d’une femme. » Son compagnon lui a dit : « Elle se battait comme les autres soldats, pourquoi ne l’as-tu pas tuée ? » Abou Doujanah a répondu : « Je ne souhaitais pas frapper une faible femme par l’épée confiée par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). »

Hazrat Mousleh Maw’oud ajoute : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a toujours encouragé ses disciples à respecter les femmes. C’est pour cette raison que les femmes des Kouffar tentaient de nuire aux musulmans. Mais ces derniers enduraient sans broncher pareilles exactions de leurs parts. »

Sir William Muir, un orientaliste célèbre, déclare ceci à propos d’Abou Doujanah : « Au début de l’action, Mohammad a pris son épée et a demandé : « Qui prendra cette épée et lui donnera son dû ? » ‘Oumar, Al-Zoubayr et d’autres ont exprimé leurs désirs, mais le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a rejeté leurs requêtes. En fin de compte Abou Doujanah a fait sa requête et le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a confié l’épée et il a commencé à décapiter les mécréants avec. »

« Contraints par l’ardeur féroce des musulmans, l’armée Mecquoise a commencé à vaciller. Leur cavalerie cherchait à plusieurs reprises à tourner le flanc gauche de Muhammad ; mais ils furent à chaque fois repoussés par le tir à l’arc féroce de la petite bande qu’il avait postée sur la hauteur voisine. Le même mépris audacieux du danger était affiché par les musulmans qu’à Badr.

Les rangs de l’armée mecquoise se brisaient lorsqu’Abou Doujanah, distingué par le tissu rouge enroulé autour de son casque, lançait ses assauts avec une épée que lui avait donnée Mohammad, infligeant la mort de tous côtés. Hamza était visible [partout] grâce à sa plume d’autruche flottant dans l’air ; Ali était marqué par son long panache blanc et Al-Zoubayr était connu par son turban jaune vif ; comme des héros dans les batailles de l’Iliade ils semaient la confusion et la mort partout où ils apparaissaient. Telles étaient les scènes qui formèrent les héros des conquêtes musulmanes. »

Ces faits susmentionnés ont été évoqués dans l’ouvrage Sirat-Khatamoun-Nabiyyine.

Ibn ‘Abbas relate : « Lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est retourné d’Ouhoud, il a confié son épée à sa fille Fatima et lui a dit : « Ô ma fille ! Lave le sang de cette épée. » ‘Ali lui a aussi confié son épée et lui a dit : « Lave le sang de la mienne aussi. Par Allah ! Elle m’a été très utile lors de la bataille. » Sur ce le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Si aujourd’hui tu t’es battu vaillamment avec ton épée, sache que Sahl Bin Hounayf et Abou Doujanah en ont fait de même. »

Selon un autre récit on trouve aussi mention du nom de Harith Bin Sima en sus de celui de Sahl Bin Hounayf.

Zayd Bin Aslam relate que les gens se sont présentés à Abou Doujanah lorsqu’il était souffrant. Mais son visage était resplendissant. On lui en a demandé la raison. Il a répondu : « J’ai accompli deux œuvres qui selon moi sont importantes et fermes : de prime abord, je n’énonce aucun propos qui ne concerne pas ma personne. Deuxièmement, j’ai toujours nourri de bons sentiments à l’endroit des musulmans. »

Abou Doujanah est tombé en martyr en l’an 12 de l’Hégire lors de la bataille de Yamamah. Après la disparition du Saint Prophète (s.a.w.), Mousaylamah le Menteur prétendit à tort d’être un prophète et projeta d’attaquer Médine. Afin de les affronter, Abou Bakr a envoyé une armée en l’an 12 de l’Hégire : Abou Doujanah faisait également partie de cette armée. Abou Doujanah a combattu férocement lors de cette bataille de Yamamah et a mérité le statut de martyr. Une grande partie de l’armée de Mousaylamah Le Menteur qui s’était rebellée contre Médine était constituée des Banou Hounayfah. Ils étaient une ancienne tribu arabe et avaient un verger à Yamamah dans lequel ils avaient établi un camp et combattaient à partir de là. Les musulmans n’ont pas pu entrer dans le verger. Abou Doujanah a demandé de le jeter à l’intérieur du verger et les musulmans l’y ont aidé. Mais il s’est brisé une jambe lors de la chute. Malgré cela, il s’est battu contre les idolâtres à la porte du verger et en les repoussant, les musulmans ont pu entrer. Abou Doujanah avait accompagné ‘Abdoullah bin Zayd et Wahchi bin Harb pour tuer Mousaylamah Le Menteur. Abou Doujanah a connu le martyre le jour de Yamamah.

Selon un autre récit Abou Doujanah est décédé lors de la bataille de Siffin en combattant aux côtés d’Ali, mais cette narration semble moins fiable. Le premier récit est plus authentique et est largement cité. J’avais relaté le récit précédemment et j’évoque ici la partie liée à Abou Doujanah.

Abou Doujanah était un des Ansar de Médine. Il a accepté l’islam avant la migration vers Médine. Il a eu l’honneur de participer à la bataille de Badr aux côtés du Saint Prophète (s.a.w.) et a fait preuve d’une grande bravoure. De même, il a pris part à la bataille d’Ouhoud. Les musulmans ont subi un revers lors de la bataille après leur mainmise initiale : en laissant une zone exposée, les mécréants ont attaqué à nouveau et la situation s’est retournée contre les musulmans. Abou Doujanah faisait partie du groupe de compagnons qui étaient près du Saint Prophète (s.a.w.) en ces instants. Il a été gravement blessé en défendant le Saint Prophète (s.a.w.) : cependant, malgré ces blessures, il n’a jamais bougé de sa place.

Une fois pendant une période de maladie, il a dit à son ami : « Peut-être qu’Allah le Tout-Puissant acceptera deux de mes actes. Premièrement, je ne m’implique jamais dans des poursuites vaines. Je ne suis pas coupable de médisance. Deuxièmement, je n’ai jamais nourri dans mon cœur aucune méchanceté ou rancune à l’endroit des musulmans. »

Ceci conclut les récits liés à Abou Doujanah.

J’évoquerai maintenant certains membres récemment décédés, dont je dirigerai les prières funéraires en l’absence des dépouilles, parmi lesquels il se trouve un martyr, Mahboob Khan Sahib, fils de Sayyed Jalal Sahib du district de Peshawar. Il est tombé en martyr quelques jours de cela.

A 8 heures du matin le 8 novembre 2020, des opposants à l’Ahmadiyya l’ont abattu dans le village de Shaikh Muhammadi, Peshawar, et il est tombé en martyr. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons.

Selon les rapports, le 6 novembre, Mahboob Khan Sahib s’était rendu à Khushal, à Peshawar, pour rendre visite à sa petite-fille, qui vit avec sa famille dans le quartier voisin de Shaikh Muhammadi. Il est sorti le 8 novembre, pour rentrer à la maison. Il était proche de l’arrêt de bus lorsque des assaillants inconnus, qui le suivaient, ont ouvert le feu sur lui. Une balle a touché l’arrière de sa tête et est sortie de l’avant, ce qui a entraîné sa mort sur le coup. En vérité, nous appartenons à Allah et à Lui nous retournerons.

Les tueurs ont pris la fuite : ou en fait il n’y avait qu’un seul tueur, qui s’est enfui. Le martyr avait environ 80 ans. Il avait pris sa retraite du département de la santé publique en tant que surintendant dans 2002 et était retraité. Le père du défunt, Sayyed Jalal Sahib, avait prêté le serment d’allégeance dans les années 30. Le défunt était un ahmadi de naissance et possédait de nombreuses qualités. Il accomplissait régulièrement les prières de Tahajjoud. Il était honorable, compatissant, hospitalier et très généreux.

Il avait une grande passion pour la prédication et il était toujours prêt à inviter les autres vers Allah. Chaque fois qu’on lui conseillait de prendre des précautions, il répondait toujours : « Le moment de rencontrer mon Seigneur est proche. Si je mérite le martyre par ce biais, ce sera là une grande faveur. » Son désir a été exaucé.

En 1966 Muhammad Saeed, le père de Miraj Begum, l’épouse du défunt, ainsi que Bashir Ahmad – oncle paternel de cette dernière – sont tous deux tombés en martyrs. Cet honneur a également été accordé à son mari. De cette manière, elle est la fille d’un martyr, nièce d’un martyr et épouse d’un martyr.

ll laisse derrière lui sa femme Miraj Begum, ses deux fils, Munawwar et Fazal Ahmad, ses deux filles Zakia Begum et Wahida Begum. Il a, de ses fils, un petit-fils et une petite-fille et, de ses filles, six petits-fils et quatre petites-filles. Son fils cadet a obtenu un doctorat en microbiologie. Il vit actuellement en Australie. Son fils Fazal Ahmad vit en Allemagne. Il est également éduqué : il a obtenu un master en langue anglaise. Son fils Munawwar Khan écrit : « Le défunt faisait tout pour maintenir la paix dans son quartier. Parfois, lorsqu’une dispute éclatait entre deux groupes, il payait lui-même le prix du sang pour les réconcilier. Il se tenait toujours prêt à aider les pauvres. Les gens lui faisaient part sans aucune hésitation de leurs besoins. Il mettait toujours de l’argent et des denrées de côté pour les aider. Il avait un tempérament humble et était circonspect de nature. Il était très patient, empathique, et se tenait toujours prêt pour aider les autres. Qu’Allah exalte le rang du défunt et qu’Il permette à sa descendance de perpétuer ses actions pieuses.

Le deuxième défunt dont je dirigerai la prière funéraire se nomme Fakhar Ahmad Farrukh qui était missionnaire au Pakistan. Il est décédé le premier novembre 2020 à 18h15 dans un accident de route avec son fils Ihtesham Abdullah. Ils rentraient d’Ahmadnagar. Inna lillahi wa inna ilaihi raji’oun. L’accident était très grave : père et fils sont décédés sur le coup. Par la grâce d’Allah, Fakhar Saheb était Moussi. Son père, Saif-ul-Rahman, avait fait la Bai’ah. Il n’y avait aucun ahmadi dans leur famille. Il avait fait la Bai’ah en 1968 et était le premier à avoir embrassé l’Ahmadiyya au sein de sa famille. En 1996, après avoir été diplômé de la Jamia Ahmadiyya de Rabwah, Fakhar Saheb a eu l’opportunité de servir dans différents endroits. Par la suite, il a été affecté en Côte d’Ivoire en Afrique de l’Ouest et ensuite à Ahmadnagar où il servait depuis huit ans. Il a épousé Tahira Fakhar, qui est la fille d’Asghar Ali. Il a eu quatre filles et un fils de ce mariage. Son fils, Ihtasham Abdullah, est décédé dans l’accident avec lui. Il laisse en deuil sa femme et ses quatre filles, sa mère et ses frères et sœurs. Ses filles se prénomment Wajiha, Amatus Subooh, Kafia Samrin Fakhar et Mahrine Fakhar.

L’épouse de Fakhar Saheb, Tahira Saheba écrit : « Lorsque nous nous sommes mariés, mon époux vivait dans le village de Khoshab où il avait été affecté. Lorsque je suis arrivée dans la mission, il m’a rappelé les devoirs de la femme d’un missionnaire, et il m’a dit que j’étais dédiée avec lui dorénavant, et que je devrais également m’investir pleinement dans les activités de la communauté. »

Il a ainsi fait son éducation. Par la suite il a été transféré à Badin. Le défunt missionnaire s’y est rendu en premier, sa femme l’a rejoint plus tard. Elle a relaté : « Le jour où je suis arrivée là-bas, bien que je l’eus prévenu de mon arrivée, il ne se trouvait pas sur place à la mission ou à la maison. Je suis restée à l’extérieur de la mosquée en plein soleil. J’ai appris que la femme d’un mou’alim était malade et qu’elle avait besoin d’une transfusion. Mon mari était donc parti faire don de son sang. A son retour je lui ai fait remarquer que j’étais restée toute la journée au soleil, alors qu’il était au courant que je venais après avoir un long voyage. Il m’a répondu que ce qu’il était parti faire était également important, et m’a expliqué qu’il faut consentir à de tels sacrifices. » Lorsqu’il s’est rendu en Côte d’Ivoire, en plus des activités religieuses, il y a fait beaucoup d’activités humanitaires aussi. Il a toujours donné préséance à la foi sur sa femme et ses enfants. Sa femme a ajouté : « Un jour, alors que ma fille était sur le point de naître, je suis tombée malade. Fakhar Saheb était sur le point de partir pour servir dans un camp médical. Le médecin avait dit que mon état était grave, mais mon mari m’a laissée en me disant :

« Allah répandra Sa grâce. Tu es la femme d’un homme qui a dédié sa vie. Il ne t’arrivera rien. » Dans toute circonstance, il a donné préséance à la foi sur les affaires mondaines. Il était très hospitalier, il servait l’humanité et servait dans la voie de la religion. Il aimait tout le monde, ses proches et les autres. Il avait une relation d’amitié avec ses enfants. Dès qu’il y avait un problème au sein de la famille, au sein de la communauté, ou un problème lié à des personnes en dehors de la communauté, il essayait de le résoudre avec beaucoup de pédagogie et bonne humeur. Il expliquait également à ses enfants qu’ils sont les enfants d’un homme qui a dédié sa vie, d’un missionnaire, et leur enjoignait toujours à donner préséance à la foi sur les affaires mondaines, et d’être exemplaires.

Wasif qui est missionnaire en Côte d’Ivoire, a écrit : « Fakhar Saheb est venu en Côte d’Ivoire en tant que missionnaire. Je le trouvais très sociable, jovial et possédait une bonne nature. L’un de ses traits notables était le charme avec lequel il parlait et grâce à cela, il a pu nouer des liens avec quiconque il rencontrait.

Il a servi pendant cinq ans en tant que missionnaire dans la région d’Oumé en Côte d’Ivoire. En raison de la beauté de sa conduite et de son empathie, les petits et grands s’attachaient à lui, et font toujours mention de lui. Il aidait également financièrement en secret les pauvres avec leurs frais de transport pour se rendre à la Jalsa Salana. Pendant toute son affectation, sa région était toujours celle d’où provenaient le plus de participants.

Samaro Haroun, l’un des mou’allims ivoiriens, a déclaré : « J’ai travaillé pendant deux ans et demi avec le défunt, il prenait soin de moi tel un frère. Ce qui m’a particulièrement marqué, c’est qu’il faisait beaucoup d’efforts, et c’était un missionnaire très dynamique. Il faisait toute tâche avec un grand sens de responsabilité et avec beaucoup de zèle. Il était toujours pressé de voir une tâche complétée rapidement, que ce soit liée au Tabligh, à la récolte des cotisations, ou à la préparation de la Jalsa Salana. En ce qui concerne le Tabligh, son empressement était tel qu’il voulait que le message de l’Ahmadiyya soit transmis le plus rapidement possible dans tous les villages. » Qu’Allah le Très-Haut exalte le rang du défunt, qu’Il protège et aide ses filles et sa femme, et qu’Il les préserve de tout souci ou difficulté à l’avenir.

Le troisième défunt dont je dirigerai la prière funéraire est le fils du missionnaire Fakhar Ahmad Farrukh qui se prénommait Ihtesham Ahmad Abdullah. Comme je l’ai mentionné il est décédé avec son père dans un accident de la route. Par la grâce d’Allah il faisait partie du programme béni de Waqf-e-Naw ; il était étudiant en première année. Il n’était pas encore Moussi, mais il avait rempli le formulaire de Wassiyat, qu’il n’avait pas encore envoyé. La Majlis Karapardaz pourra faire le nécessaire si le formulaire avait été rempli. Sa mère a écrit : « Mon fils possédait de nombreuses qualités. Il était pieux et obéissant. Il était Waqf-e-Naw et était régulier dans ses prières. Il mettait en application toutes les directives du Zaeem Khuddam-ul-Ahmadiyya. Il servait avec joie et bonne humeur. Le jour où il est décédé, il servait également à la mosquée.

Qu’Allah fasse preuve de pardon et de miséricorde à l’égard du défunt et qu’Il exalte son rang.

Le prochain défunt dont je dirigerai la prière funéraire est Dr Abdul Karim, fils d’Abdul Latif de Rabwah, qui était conseiller économique de la State Bank du Pakistan. Il est décédé le 14 septembre à l’âge de 92 ans. Inna lillahi wa inna ilaihi raji’oun. Il était le petit-fils de Maulvi Mohammad Ali, qui était un compagnon du Messie Promis (a.s.). Il faisait partie de la première promotion du Lycée Talim-ul-Islam de Qadian.

Lorsque le lycée a été transféré à Lahore après la partition, il a fait un Master à l’Université du Pendjab en tant qu’étudiant du Lycée Talim-ul-Islam. Il était l’unique étudiant de toute l’Université qui provenait du Lycée Talim-ul-Islam. Plus tard, il a reçu une bourse de la State Bank of Pakistan et s’est rendu aux États-Unis d’Amérique pour obtenir un doctorat en économie de l’Université George Washington. Il résidait à la mosquée Fazal. Dès qu’il était libre, il faisait le Tabligh. Il avait un grand amour pour le Pakistan. Au cours de sa carrière, en dépit de sa collaboration avec des organismes internationaux comme la Banque Mondiale, il est resté au Pakistan. Il a travaillé pendant une longue période pour la State Bank du Pakistan. Il a pris sa retraite en tant que conseiller.

Au cours de sa carrière, il a eu l’opportunité de mener à bien de très nombreux projets nationaux et internationaux avec le FMI et la Banque asiatique de développement. Il a également travaillé au sein du ministère de la finance. Il a supervisé la préparation d’un budget fédéral. Pour deux ans il a également été envoyé par le FMI à Khartoum pour résoudre les problèmes économiques rencontrés par le gouvernement du Soudan. Une fois retraité de la State Bank du Pakistan, il a préféré habiter à Rabwah afin de servir la communauté. On lui demandait conseil lorsqu’il y avait des problématiques qui concernaient l’économie et la religion. Je lui demandais également conseil à travers le comité qui avait été créé. Il était de très bon conseil sur ces problématiques, il écrivait de bons articles, il faisait de recherches de façon très approfondie et il proposait des solutions à implémenter en pratique. Il a également écrit plusieurs livres dont « Les fondamentaux de l’islam » qu’il a écrit en anglais, « La philosophie de la vie selon l’islam et les principes économiques » également anglais, ainsi que Hourmat-e-Soud et Housoul-e-Rizq en ourdou également.

En 1989, après sa retraite, sur la demande du quatrième Calife il est parti en Ouzbékistan enseigner l’économie à l’Université de Tachkent. Il y a servi pendant six mois. Le quatrième Calife avait créé un comité pour réfléchir sur les prêts immobiliers et l’intérêt qui était composé de savants et d’experts. Il y avait un sous-comité de ce comité dont il était membre. J’ai également eu l’opportunité de travailler avec lui pendant quelque temps. Comme je l’ai mentionné, il discutait en profondeur de tout point et basait son discours sur des preuves solides. Il a écrit plusieurs articles sur le système d’intérêt qu’il m’avait également envoyé. Ce sont d’excellents articles. Ils seront davantage étudiés Incha Allah. Il est possible que pour la mise en place d’un système qui va être proposé pour contrer le système usurier actuel, certains de ses avis soient également pris en compte. Qu’Allah exalte le rang du défunt, et qu’Il permette à ses enfants de perpétuer ses nobles actions.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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