Sermons 2020

Abou Oubayda Bin Al-Jarrah, serviteur de l’Islam et compagnon de Badr

Dans son sermon du 09 octobre 2020, Sa Sainteté le Calife a évoqué d'autres récits à propos d'Abou Oubayda Bin Al-Jarrah.

 Sermon du vendredi 09 octobre 2020, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Ta’awudh, le Tashahoud et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

Dans mon précédent sermon j’évoquais Abou ‘Oubaydah ; je mentionnerai aujourd’hui les [récits] restants à son sujet. La bataille de Yarmouk porte ce nom en raison d’une vallée syrienne qui lui est éponyme. En l’an 15 de l’Hégire s’est tenue la plus grande bataille des musulmans en Syrie, tout près du fleuve Yarmouk. Les forces romaines sous le commandement de Vahan comptaient environ 250 000 soldats, tandis que le nombre de musulmans se situait autour de 30 000, dont mille compagnons du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et 100 compagnons de Badr environ.

Après avoir tenu conseil, le [général musulman] a rappelé ses troupes de Homs temporairement. Les musulmans ont dit aux chrétiens : « Étant donné que nous ne pouvons assurer votre sécurité pour l’instant, nous vous retournons votre Jizya (ou le taxe que nous vous avons imposée). » Ainsi, ils ont retourné la Jizya des habitants de Homs : il s’agissait de plusieurs centaines de milliers [de dinars]. Quand ils ont remboursé cette somme, les chrétiens ont pleuré en raison de la véridicité et du sens de justice des musulmans. Ils montaient sur les toits de leurs maisons et priaient : « Ô dirigeants musulmans emplis de compassion ! Que Dieu vous fasse retourner ! » En raison du retrait des musulmans de Homs, les Romains ont pris courage. Ils sont arrivés à Yarmouk avec une armée considérable et ont campé face aux musulmans. Mais ils craignaient l’ardeur de la foi des musulmans et c’est pour cette raison qu’ils voulaient conclure une trêve. Vahan, le général romain, a envoyé un émissaire nommé Georges aux musulmans. Quand il est arrivé dans le camp des musulmans, ces derniers étaient en train d’accomplir la prière de Maghrib. L’humilité, les pleurs de musulmans et leurs prosternations l’ont profondément touché. Il a posé quelques questions à Abou ‘Oubaydah notamment qu’elle était son opinion à propos de Jésus.

Abou ‘Oubaydah a cité ce verset du Coran :

يَا أَهْلَ الْكِتَابِ لَا تَغْلُوا فِي دِينِكُمْ وَلَا تَقُولُوا عَلَى اللَّهِ إِلَّا الْحَقَّ إِنَّمَا الْمَسِيحُ عِيسَى ابْنُ مَرْيَمَ رَسُولُ اللَّهِ وَكَلِمَتُهُ أَلْقَاهَا إِلَى مَرْيَمَ وَرُوحٌ مِنْهُ فَآَمِنُوا بِاللَّهِ وَرُسُلِهِ وَلَا تَقُولُوا ثَلَاثَةٌ انْتَهُوا خَيْرًا لَكُمْ إِنَّمَا اللَّهُ إِلَهٌ وَاحِدٌ سُبْحَانَهُ أَنْ يَكُونَ لَهُ وَلَدٌ لَهُ مَا فِي السَّمَاوَاتِ وَمَا فِي الْأَرْضِ وَكَفَى بِاللَّهِ وَكِيلًا

Ô Gens du Livre, n’outrepassez pas les limites de votre religion, et ne dites rien que la vérité concernant Allah. En vérité, le Messie, Jésus, fils de Marie, n’était que le Messager d’Allah et un accomplissement de Sa parole qu’Il envoya à Marie, et une miséricorde de Sa part. Ainsi, croyez en Allah et en Ses Messagers, et ne dites pas : « Ils sont trois. » Cessez de dire cela, cela vaudra mieux pour vous. En vérité, Allah n’est qu’Un Dieu Unique. Saint est-Il, bien au-dessus du besoin d’avoir un fils. C’est à Lui qu’appartiennent tout ce qui est aux cieux et tout ce qui est sur la terre ; et Allah suffit comme Gardien. (4 : 172)

Ensuite il a cité le verset suivant :

لَنْ يَسْتَنْكِفَ الْمَسِيحُ أَنْ يَكُونَ عَبْدًا لِلَّهِ وَلَا الْمَلَائِكَةُ الْمُقَرَّبُونَ

« Assurément, le Messie ne dédaignera jamais d’être un serviteur d’Allah, ni les anges rapprochés de Lui. (4 : 173)

Lorsque Georges a entendu ces enseignements du Coran il a déclaré : « Telles sont les qualités de Jésus et votre messager est véridique. » Il a ensuite embrassé l’islam.

Ainsi l’émissaire des Romains est-il devenu musulman ; dès lors, il ne souhaitait plus retourner chez les siens. Mais Abou ‘Oubaydah lui a dit : “Les Romains vont croire que nous n’avons pas tenu notre parole. Il vaut mieux que tu retournes dans leur camp. Tu pourras rentrer avec notre émissaire que nous vous enverrons demain. »

Abou ‘Oubaydah a invité l’armée chrétienne vers l’islam et il leur a présenté l’égalité, la fraternité et les qualités morales de l’islam. Le lendemain, Khalid s’est rendu auprès des Romains ; et son [invitation] étant infructueuse, ils se sont préparés à se battre. Les femmes musulmanes étaient derrière les troupes de l’islam. Elles servaient de l’eau aux soldats, s’occupaient des blessés et attisaient l’ardeur des combattants. Parmi ces femmes se trouvaient Asma Bint Abi Bakr et Hind Bint ‘Outbah, l’épouse d’Abou Soufyan, qui avait embrassé l’islam lors de la conquête de La Mecque. Il s’y trouvait aussi Oumm Abban.

Avant la bataille, Abou ‘Oubaydah a dit aux femmes musulmanes: « Ô combattantes ! Prenez les perches des tentes et emplissez vos girons de pierres ; et encouragez les musulmans à combattre et à ne pas retourner. S’ils retournent en vainqueurs, ne bougez pas. Mais s’ils sont en train de battre en retraite, frappez-les avec vos bâtons et lancez-leur les pierres pour les relancer sur le champ de bataille. Amenez vos enfants et dites-leur d’offrir leur vie pour leur famille et pour l’islam. »

Par la suite, Abou ‘Oubaydah s’est adressé aux hommes en disant : « Ô serviteurs de Dieu ! Avancez pour aider Allah ! Il vous aidera en retour et vous accordera la constance. Ô serviteurs de Dieu ! Soyez patients car c’est le moyen de sortir de l’incroyance et de plaire à Dieu, et de laver le déshonneur. Ne brisez pas vos rangs et ne commencez pas les hostilités. Tenez vos lances, prenez vos boucliers et consacrez-vous au souvenir de Dieu, afin que Dieu accomplisse Son souhait. »

Les musulmans ne devaient pas commencer les hostilités, mais lorsque l’attaque serait lancée ils ne devaient pas fuir le champ de bataille. Il y avait une croix d’or devant les soldats ennemis et l’éclat de leurs armes éblouissaient les yeux. D’ailleurs, ils portaient des armures de fer de la tête aux pieds. Ils portaient aussi des chaînes aux chevilles afin de ne pas prendre la fuite sur le champ de bataille : ils allaient soit tuer leurs ennemis soit mourir. Les prêtres leur récitaient les Evangiles pour attiser leur ardeur guerrière. L’armée de mécréants a avancé comme des vagues. Ils étaient entre 200 et 250 mille tandis que les musulmans n’étaient que 30 000. La bataille a débuté. Au début les Romains ont eu le dessus et ils ont commencé à repousser les musulmans. Secrètement, les chrétiens avaient pu savoir qui étaient les compagnons du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) parmi les combattants. Ils ont placé certains de leurs archers sur une colline leur donnant des directives de viser en particulier les compagnons. Ils savaient que si d’illustres personnages étaient tués, les autres soldats perdraient le moral et prendraient la fuite. En conséquence, plusieurs compagnons ont été tués et plusieurs ont perdu les yeux. En voyant cela, ‘Ikramah, fils d’Abou Jahl, qui avait embrassé l’islam après la conquête de La Mecque et qui avait dit au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ce jour-là : « Priez qu’Allah me pardonne mes torts du passé » a pris quelques-uns de ses compagnons et s’est présenté à Abou ‘Oubaydah ; puis il a déclaré : « Les compagnons ont rendu de grands service. Laissez-nous à présent l’occasion de récolter des récompenses. Nous allons lancer l’attaque contre la partie centrale de l’armée et nous allons tuer les généraux chrétiens ! »

Abou ‘Oubaydah a déclaré : « Ceci est très dangereux. Tous les jeunes qui lanceront cette attaque seront tués ! » « C’est vrai, a répondu ‘Ikramah, mais souhaiteriez-vous que nous, les jeunes, soyons en vie et que les compagnons soient tués ? » S’étant converti à l’islam, il était imbu de foi. Il souhaitait offrir sa vie pour la cause d’Allah. ‘Ikramah a demandé à maintes reprises la permission de lancer une attaque avec 400 soldats sur le cœur de l’armée romaine. Vu son insistance, en fin de compte Abou ‘Oubaydah lui en a donné la permission. Sur ce ‘Ikramah a lancé l’attaque contre le cœur de l’armée et l’a vaincue. Mais la majorité des jeunes sont tombés en martyrs lors de cette bataille. Et les musulmans ont repoussé les Romains vers leurs fossés qu’ils avaient creusés. Étant donné qu’ils s’étaient attachés avec des chaînes afin de ne pas prendre la fuite, ces derniers sont tombés dans les fossés en groupes : lorsque l’un [d’entre eux] y tombait, il y entraînait dix autres avec lui. Quatre-vingt mille Kouffar sont morts noyés dans la rivière Yarmouk. Les musulmans ont tué cent mille Romains sur le champ de bataille. Et trois mille musulmans sont tombés en martyrs. Tels étaient les faits à propos de la bataille de Yarmouk.

Hazrat Mouslih Maw’oud relate : « Lorsque la bataille s’est terminée et que les musulmans ont cherché ‘Ikramah et ses compagnons, ils ont constaté que douze d’entre eux étaient grièvement blessés, dont ‘Ikramah. Un soldat musulman s’est approché de lui et, en voyant la gravité de son état, lui a dit : « O ‘Ikramah, j’ai un peu d’eau, bois-en ! » Ikramah s’est tourné et il a vu à côté de lui Fadl, le fils d’Abbas, qui gisait là, blessé lui aussi. ‘Ikramah a dit à ce soldat musulman : « Je ne pourrais endurer le fait que ceux et les enfants de ceux qui avaient aidé le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) quand j’étais son ennemi meurent tandis que je bois de cette eau pour me maintenir en vie. » Il était animé d’un nouveau sens de sacrifice pour autrui. « C’est pour cette raison que tu dois offrir de cette eau à Fadl Bin ‘Abbas en premier. S’il en reste quelques gorgées, tu pourras m’en offrir. » Ce musulman est parti vers Fadl, mais celui-ci a indiqué le blessé gisant à ses côtés et lui a demandé de lui offrir l’eau, parce qu’il en avait davantage besoin. Le soldat est parti vers ce blessé, qui a indiqué à son tour un autre qui était à ses côtés, ajoutant qu’il en avait davantage besoin et demandant de lui offrir de cette eau. Ainsi, chaque blessé envoyait le soldat vers celui qui était plus loin : aucun d’entre eux n’a bu de cette eau. Lorsqu’il est arrivé auprès du dernier blessé, celui-ci était déjà mort. Il est retourné vers celui avant lui, et ainsi de suite jusqu’à ‘Ikramah : mais ils étaient tous morts. »

Les gens de la Syrie suivaient différentes religions. Ils parlaient des langues différentes et ils étaient d’une autre origine ethnique. Abou ‘Oubaydah Bin Al-Jarrah a établi la justice parmi eux. Il a établi la paix interne et a accordé la liberté religieuse à tout un chacun. Il leur a insufflé cet esprit islamique, notamment que tous les hommes sont les enfants d’Adam et son frère. Il n’y pas de différence entre les êtres humains.

On accuse à tort les musulmans d’avoir converti de force les autres. Mais sachez ici qu’Abou ‘Oubaydah avait accordé la liberté de culte à ces Romains. Il a fait reconnaître les différentes tribus, a établi la paix et la liberté de culte. C’est grâce aux efforts d’Abou ‘Oubaydah que les Arabes de la Syrie, qui étaient des chrétiens, ont embrassé l’islam. Ils ont embrassé l’islam grâce au Tabligh et non pas par la force. Ils ont été influencés par l’exemple des musulmans. En sus de cela, les Romains et les chrétiens ont été touchés par ses qualités et ont embrassé l’islam. Abou Bakr est décédé quelques jours avant la victoire de Yarmouk et ‘Oumar a été élu Calife. ‘Oumar a confié à Abou ‘Oubaydah le contrôle de la Syrie et le commandement de l’armée. Quand Abou ‘Oubaydah a reçu cette lettre de nomination du Calife, la bataille battait son plein. C’est pour cette raison qu’Abou ‘Oubaydah n’en a pas fait mention. Khalid Bin Walid, qui était le commandant, lui a demandé plus tard quand il en a eu connaissance pourquoi il ne l’avait pas informé de cette lettre. Abou ‘Oubaydah a répondu : « Parce que nous étions face à l’ennemi et je ne souhaitais pas vous briser le cœur. Quand les musulmans ont remporté la victoire, l’armée de Khalid s’apprêtait à retourner en Irak. Abou ‘Oubaydah a retenu Khalid auprès de lui pendant quelques temps. Quand Khalid était sur le point de partir il s’est adressé à l’armée et a dit : « Soyez content que l’Amîn (l’homme digne de confiance) de cette Oummah (nation) est votre leader. » Abou ‘Oubaydah a déclaré : « J’ai entendu le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) déclaré : « Khalid Bin Walid est une des épées de Dieu. » C’est ainsi que les deux chefs se sont séparés avec amour et affection.

Telle est la Taqwa (piété) du croyant. Ils ne souhaitaient pas se faire de la renommée et évitaient toute ostentation. Ils ne souhaitaient pas le pouvoir ou mériter quelque titre. Leur unique objectif était de s’attirer le plaisir d’Allah et d’établir le royaume de Dieu sur terre. Ces gens sont autant d’exemples pour nous. Il convient à tout titulaire de poste, voire à tout ahmadi, de garder ces points à l’esprit.

La conquête de Jérusalem est aussi liée à Abou ‘Oubaydah. L’armée musulmane a avancé dans la direction de la Palestine sous la direction d’Amr Bin al-‘As. Lorsqu’il a conquis les différentes villes de la Palestine pour ensuite assiéger Jérusalem, il a rencontré l’armée d’Abou ‘Oubaydah. Les chrétiens, lassés par le siège, ont demandé une trêve mais avec comme condition qu’Oumar se présente en personne pour la signer.

Abou ‘Oubaydah a présenté la requête des chrétiens au Calife ‘Oumar. Ce dernier a laissé ‘Ali comme son suppléant derrière lui. Il a quitté Médine au cours du mois de Rabi’ al-Awwal de l’an 16 de l’Hégire et il est arrivé à Al-Jabiyah dans les environs de Damas où les chefs des troupes l’ont accueilli. Il a demandé : « Où se trouve mon frère ? » Les gens de répliquer : « Ô Emir des Croyants ! Qui est-ce ? » Il dit : « Abou ‘Oubaydah ! » Ils ont déclaré qu’il était en cours de route. Sur ce, Abou ‘Oubaydah est arrivé sur sa chamelle. Il a présenté ses salutations et a demandé au Calife son état de santé. ‘Oumar a demandé aux autres de rentrer et il a accompagné Abou ‘Oubaydah sur son lieu de résidence. Chez lui, il n’a vu qu’une épée, un bouclier, un lit et une assiette. ‘Oumar lui a dit : « Ô Abou ‘Oubaydah ! Vous auriez dû meubler davantage votre maison. » Abou ‘Oubaydah a répondu : « Ô Emir des Croyants ! Cela nous poussera à sombrer dans l’aisance. (C’est-à-dire : Je pourrais le faire. Mais en voyant toute cette aisance et cet apparat, je risque d’y sombrer. C’est pour cette raison que je ne souhaite pas avoir de tels objets autour de moi.)

À cette occasion il y a eu un événement très émouvant que j’avais évoqué dans le passé, concernant l’adhan (l’appel à la prière) de Bilal. Après le décès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), il ne lançait plus l’appel à la prière. A l’heure de la prière, les musulmans ont insisté auprès du Calife ‘Oumar pour qu’il demande à Bilal de faire l’adhan. Lorsque Bilal a lancé l’appel à la prière suite à l’ordre émanant du Calife ‘Oumar, tout le monde en a eu les larmes aux yeux. Et le Calife ‘Oumar était celui qui a le plus pleuré, car cet appel à la prière lui a rappelé l’époque du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

En l’an 17 de l’Hégire, les Romains ont entrepris leur ultime effort pour reprendre la Syrie des musulmans.

Kurdes, Bédouins, chrétiens et Persans du nord de la Syrie, d’Al-Jazirah, du nord de l’Irak et de l’Arménie ont demandé à Héraclius de l’aide contre les musulmans. Ils ont réuni 30 000 soldats. En dépit du fait que Sa’d Bin Abi Waqqas avait déjà conquis une bonne partie d’Al-Jazirah, il n’avait pas contrôle sur les Bédouins de cet endroit. D’ailleurs, l’armada de l’Empereur romain était encore sauve. Il a profité de l’occasion pour lancer une attaque avec une grande force navale, tandis qu’une importante armée de Bédouins a entouré Homs. Certaines villes syriennes s’étaient rebellées. Abou ‘Oubaydah a demandé au Calife ‘Oumar du renfort. Ce dernier a immédiatement ordonné à Sa’d Bin Abi Waqqas d’envoyer du renfort de Koufa. Sa’d Bin Abi Waqqas a envoyé une armée sous la direction de Qa’qa’ Bin ‘Amr ; mais malgré cela il y avait une différence marquée dans le nombre des armées romaines et musulmanes.

Abou ‘Oubaydah a prononcé un discours ardent devant les soldats : « Ô musulmans ! Celui qui sera ferme en ce jour et qui en sortira vivant aura domination et richesses. Celui qui mourra recevra la récompense du martyre. Je témoigne que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré que celui qui ne mourra pas polythéiste ira certainement au Paradis. »

Les deux armées se sont confrontées et en peu de temps les Romains ont reculé face aux musulmans ; ils ont pris la fuite à Marj al-Dibaj une vallée sur la frontière syrienne à seize kilomètres de la ville d’Al-Massisah. Par la suite, l’Empereur romain n’a jamais eu le courage de lancer une attaque contre les musulmans en Syrie.

Ta’oun ‘Amwâs est une vallée située à 9 kilomètres de la route menant de Ramla à Jérusalem. Selon les livres d’histoire, cette vallée porte ce nom car elle était le berceau de l’épidémie de peste qui a causé d’innombrables morts en Syrie. Selon certains, environ 25 000 personnes en sont décédées en Syrie. Le recueil d’Al-Boukhari en fait mention.

‘Abdoullah Bin ‘Abbas relate que lorsque ‘Oumar est arrivé à Sarkh, un village dans la vallée de Tabouk sur la frontière entre la Syrie et le Hedjaz : il est situé à 13 nuits de voyage de Médine. C’était la norme utilisée dans le passé, soit environ 1600 kilomètres. Là-bas, il a rencontré Abou ‘Oubaydah, le chef de l’armée, et ses compagnons. Ils ont informé le Calife ‘Oumar que l’épidémie de la peste sévissait en Syrie. ‘Oumar a appelé les premiers Mouhajirin pour leur demander conseil. ‘Oumar leur a demandé conseil, mais leurs avis divergeaient. Certains disaient qu’il fallait continuer le voyage ; d’autres ont insisté sur le fait que de nobles compagnons du Saint Prophète (s.a.w.) faisaient partie de cette armée, et qu’il n’était pas convenable de les exposer au risque de l’épidémie. Il était donc préférable de faire marche arrière. ‘Oumar a demandé aux Mouhajirin de partir et il a ensuite fait venir les Ansar afin de leur demander conseil. Mais les avis des Ansar divergeaient comme ceux des Mouhajirin. ‘Oumar a renvoyé les Ansar et a demandé qu’on appelle les sages parmi les Qouraychites qui avaient accepté l’islam lors de la victoire de La Mecque et étaient ensuite venus s’installer à Médine. Ils sont venus et se sont tous accordés sur une même décision : celle de rentrer. Étant donné qu’une épidémie y sévissait, il ne fallait pas s’y rendre avec l’armée. ‘Oumar a suivi leur conseil et a fait annoncer le retour. »

Abou ‘Obaydah bin Al-Jarrah a demandé à cette occasion : « Est-il possible de fuir le décret divin ?  ‘Oumar s’est adressé à Abou ‘Oubaydah en ces termes : « Ô Abou ‘Oubaydah, si seulement quelqu’un d’autre que toi eût prononcé ces paroles ! Nous fuyons certes une chose décrétée par Allah, mais pour nous diriger vers une autre chose qu’il a Lui-même décrétée. » ‘Oumar a ajouté : « Si tu possèdes des chameaux et que tu les emmènes dans une vallée où il y a deux parties, une partie où l’herbe est verdoyante et une partie où elle est asséchée, le fait que tu les emmènes sur la partie verte ou la partie asséchée ne sera-t-il pas en accord avec le décret divin ? Le rapporteur a déclaré : « C’est alors qu’est arrivé ‘Abdour Rahman bin ‘Awf ; il n’avait pas été présent [plus tôt] en raison d’autres occupations. Celui-ci a déclaré : « J’ai la solution à ce problème. J’ai entendu le Saint Prophète (s.a.w.) dire : « Si vous apprenez qu’une épidémie se répand dans un endroit, ne vous y rendez pas ; et si une maladie se répand dans l’endroit où vous vous trouvez, ne le quittez pas. » Lorsqu’il a entendu cela, ‘Oumar a loué Allah le Très-Haut et ils ont fait marche arrière.

Hazrat Mouslih Maw’oud déclare à propos de l’épidémie de peste ‘Amwâs : « Quand Oumar s’est rendu en Syrie et que l’épidémie de peste connue comme Ta’oun ‘Amwâs s’est répandue, il a été accueilli par Abou ‘Oubaydah et l’armée musulmane. Les compagnons ont demandé au Calife ‘Oumar de rentrer à Médine étant donné que la peste sévissait dans la région. Le Calife ‘Oumar a accepté leur avis et a décidé de rentrer. Abou ‘Oubaydah insistait souvent sur ce qui était évident. Quand il a eu connaissance de la décision du Calife il lui a demandé : « Souhaitez-vous fuir le décret de Dieu ? » Le Calife ‘Oumar a répondu : « Je fuis le destin divin pour me diriger vers un autre destin de Dieu. » C’est-à-dire : il existe un décret spécial de Dieu et un décret général de Dieu. Tous deux sont Ses décisions. Ce ne sont pas là des décrets émis par d’autres que Lui. Ainsi, je ne fuis pas Son décret mais je quitte un décret pour me diriger vers un autre. 

Selon l’histoire, lorsque ‘Oumar a eu connaissance de l’épidémie et qu’il a sollicité l’avis des gens, il a demandé : « L’épidémie sévissait dans le passé en Syrie. Que font les gens en pareilles occasions ? » Ils ont répondu que les gens fuient ici et là et l’épidémie décroît. C’est-à-dire qu’ils partent dans des endroits ouverts au lieu de vivre en ville. En prenant compte de cet avis, il a déclaré : « Allah a mis en place une loi générale : à savoir celui qui fuit un lieu affecté par la peste sera sauvé. Étant donné que cette loi a été mise en place par Dieu, je ne suis pas en train d’enfreindre une de ses lois. Je retourne vers Son décret : c’est-à-dire j’évite une loi spéciale de Dieu pour me diriger vers une loi générale de Dieu. Ainsi vous ne pourrez pas dire que je le fuis. J’évite un de Ses décrets pour aller vers un autre. »

Le Calife ‘Oumar est retourné à Médine, mais il était très inquiet en raison de l’épidémie qui sévissait. Un jour ‘Oumar a envoyé une lettre à Abou ‘Oubaydah. Il lui a dit : « J’ai besoin de toi pour un travail important. Dès que tu reçois cette lettre, retourne immédiatement à Médine. Si la lettre te parvient le soir, n’attend pas le matin pour rentrer ; et si la lettre t’atteint le matin, n’attend pas le soir. »

Lorsque Abou ‘Oubaydah a lu la lettre, il a déclaré : « Je comprends l’exigence du Calife. Qu’Allah accorde Sa miséricorde à ‘Oumar. Il veut préserver ce qui ne va plus durer longtemps. » Il a donc compris l’inquiétude du Calife ‘Oumar. Ensuite il a répondu à la lettre, en écrivant : « O Emir des croyants ! J’ai compris votre souhait. Ne m’appelez pas. Laissez-moi demeurer ici. Je suis un des soldats musulmans. Le décret de Dieu aura lieu : comment puis-je m’en détourner ? »

Quand le Calife ‘Oumar a lu la lettre, il a commencé à pleurer. Les membres de l’assistance lui ont demandé : « Ô Emir des Croyants ! Abou ‘Oubaydah est-il décédé ? » Il a répondu : « Non ! Mais peut-être qu’il mourra bientôt. » Ensuite le Calife ‘Oumar a écrit à Abou ‘Oubaydah : « Faites sortir les musulmans de ce lieu et emmenez-les dans une autre région. Chaque fois qu’un musulman mourrait de la peste, Abou ‘Oubaydah pleurait et demandait le martyre à Dieu. Selon un récit il priait ainsi : « Ô Allah, la famille d’Abou ‘Oubaydah ne mérite-t-il pas le martyre ? » Un jour une petite pustule est apparue sur un de ses doigts. En la voyant, il a déclaré : « J’espère qu’Allah bénira ce peu. Quand Allah bénit le peu, il s’accroît. »

Irbaz Bin Sariya relate : « Quand Abou ‘Oubaydah a contracté la peste, je me suis présenté à lui. Il m’a dit : « J’ai entendu le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) déclarer : « Celui qui meurt de la peste est un martyr. Celui qui meurt du mal de ventre est aussi un martyr. Celui qui meurt de noyade est un martyr. Celui qui meurt en tombant d’un toit est aussi un martyr. »

Quand Abou ‘Oubaydah vivait ses derniers moments, il a fait la déclaration suivante : « Ô Gens ! Je vous offre ce conseil. Si vous l’acceptez, vous aurez des avantages. Mon conseil est que vous accomplissiez la Salat, que vous payez la Zakat, que vous jeûniez au cours du Ramadan, que vous fassiez de l’aumône, que vous accomplissiez le Hajj et l’Oumrah, que vous vous encouragiez à faire de bonnes œuvres, que vous espériez le bien de vos Emirs et que vous ne trompiez pas autrui. Les femmes ne doivent pas vous pousser à négliger vos devoirs. Même si l’on vit mille ans, l’on devra quitter ce monde un jour, tout comme je souhaite le quitter. Allah a décrété la mort pour les fils d’Adam. Tout le monde devra mourir. Intelligent est celui qui se prépare pour la mort. Transmettez mes salutations à l’Emir des Croyants et informez-le que je me suis acquitté de tous mes devoirs. »

Ensuite, il a déclaré : « Je souhaite être enterré ici. » Sa tombe se trouve en effet dans la vallée de Bisan en Jordanie. Selon d’autres récits, Abou ‘Oubaydah Bin Al-Jarrah se rendait pour la prière sur la route menant d’Al-Jabiyah vers Jérusalem lorsque la mort l’a frappé en cours de route. Selon d’autres récits, il serait mort à Fahal en Syrie et que sa tombe se trouve tout près de Bisan. Avant de rendre l’âme, il a nommé Mou’adh Bin Jabal comme son suppléant. Quand il est décédé, Mou’adh de déclarer : « Ô gens ! Aujourd’hui nous a quitté celui qui avait le cœur le plus pur, sans animosité, celui qui aimait les autres et qui souhaitaient leur bien. Je n’ai pas connu d’autre que lui qui excellait dans ces qualités. Priez qu’Allah lui accorde Sa miséricorde. »

Abou ‘Oubaydah Bin Al-Jarrah est décédé en l’an dix-huit de l’Hégire. Il avait 58 ans. Une fois, ‘Oumar lui a envoyé 4000 dirhams et 400 dinars ; et il a dit à son émissaire : Informe-moi comment il a utilisé cette somme. Quand l’émissaire est arrivé auprès d’Abou ‘Oubaydah avec l’argent, celui-ci a tout distribué parmi les gens. L’émissaire a tout raconté au Calife ‘Oumar. Celui-ci a déclaré : « Je remercie Allah d’avoir fait naître en l’islam des gens comme Abou ‘Oubaydah. »

Une fois, le Calife ‘Oumar a dit à ses compagnons : « Faites un souhait. » L’un a dit : « Je souhaite que ma maison soit remplie d’or et que j’offre le tout dans la voie d’Allah en aumône. » Un autre a dit : « Je souhaite que ma maison soit remplie de diamants et de bijoux et que je les offre dans la voie de Dieu en aumône. » Le Calife ‘Oumar de répondre : « Faites d’autres souhaits ! » Ses compagnons lui ont dit : « Ô Emir des Croyants ! Nous ignorons quel autre vœu émettre. » Il dit : « Je souhaite que cette maison soit emplie de personnes comme Abou ‘Oubaydah Bin Al-Jarrah, de Mouadh Bin Jabal, de Salim Mawla Abi Houdhayfah et de Houdhayfah Bin Al-Yaman. » C’est-a-dire, qu’ils ressemblent à ces personnes. Chanceuses étaient ces gens qui ont mérité le plaisir d’Allah en ce monde et qui le mériteront aussi dans l’Au-delà. Ici ce termine les récits sur Abou ‘Oubaydah.

Je vais diriger la prière funéraire de quelques personnes. [Tout d’abord, d’]un de membres qui est tombé en martyr quelques jours de cela. Il s’agit du Professeur Docteur Naeem Ud Din Khattak, fils de Fazal Din Khattak de la province de Peshawar. Les opposants ont tiré sur lui le 5 octobre dernier et il est tombé en martyr. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Il enseignait au Superior Science College et il retournait chez lui vers treize heures trente quand deux personnes à moto lui ont tiré dessus et l’ont tué. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Le martyr avait 56 ans. Il enseignait depuis les 25 dernières années. Il avait obtenu son master en philosophie à l’université Qaid-e-Azam.

Ensuite, après l’obtention d’une bourse il est parti en Chine où il a fait un doctorat en biologie micro-environnementale. Puis, il a commencé à enseigner à  l’université Islamia College et à l’université de Peshawar. Il est membre du comité qui interviewe les doctorants. Différentes institutions d’enseignement l’invitaient pour des conférences. Il était attaché la plupart du temps au département de l’éducation. Rukn-Ud-Din Khattak, son grand-père paternel, était le premier ahmadi de sa famille : il était originaire du district de Karak. Sa grand-mère, Bibi Noor Namah, avait, elle aussi, embrassé l’Ahmadiyya. Le père de cette dernière se nommait Sher Zaman : il était un compagnon du Messie Promis (a.s.). Lorsqu’il allait retourner de Qadian, le Messie Promis (a.s.) lui avait offert une chemise en cadeau : celle-ci est toujours dans la famille. Fazal Din, le père du défunt, était vétérinaire du département de l’élevage et il a pris sa retraite quand il occupait le poste de directeur adjoint. Il était également un poète de renom. Mahboobat Ur Rahman, la mère du défunt, était quant à elle directrice-adjointe du département de l’éducation. Elle a servi à ce poste jusqu’à sa retraite. La famille du défunt a dû faire face à l’opposition pendant de nombreuses années. En 2019, le beau-père du défunt qui se nomme Bashir Ahmad, avocat de profession et président de la Jama’at de Achini Payan Peshawar, avait été kidnappé. On ignore tout à son sujet jusqu’à présent et on ne l’a pas retrouvé. Le défunt possédait d’innombrables nobles qualités.

En dépit d’être un intellectuel, il officiait aussi comme vigile volontaire pour la Jama’at. L’hospitalité était une autre de ses impressionnantes qualités. Imbu de compassion, il venait en aide aux pauvres. Il était bienveillant à l’égard de chaque membre de sa famille ; il encourageait les jeunes ahmadis à poursuivre leurs études et il avait poussé ses enfants à faire de hautes études. Sadia Bushra, l’épouse du défunt, raconte que lorsque ce dernier avait visité le Bahishti Maqbara (cimetière ahmadi) une semaine avant son martyre, il avait déclaré : « Si seulement nous pouvions avoir une place ici. Mais ceci n’est pas dans notre destinée. » Allah a exaucé son vœu de sorte qu’il a été enterré à Rabwah. Le Dr Munir Ahmad Khan est le beau-frère du défunt : il travaille à la Tahir Heart Institute. Il relate que le martyr lui avait raconté qu’il y avait un professeur anti-ahmadi qui montrait sa photo et celle de ses enfants à des opposants de l’Ahmadiyya et les encourageait à les tuer. Des bannières anti-Ahmadiyya étaient affichées à l’extérieur de sa maison. Le médecin relate : « Le défunt était venu me rencontrer à Rabwah une semaine avant de rendre l’âme. Je l’ai invité à manger chez nous. Mais il a dit qu’il mangerait dans la cuisine communale de la Jama’at en disant que le plaisir et les bénédictions que l’on tire de la cuisine du Messie Promis (a.s.) sont uniques. Il m’a dit qu’il viendrait manger chez moi une autre fois. »

Le défunt laisse derrière lui son épouse, Sadia B. Nasim, trois filles et deux fils. Une de ses filles est mariée, les deux autres sont en train de faire leurs études. Un de ses fils est ingénieur. Un autre est en première année d’université. [Ils se nomment] Kalim Ud Din Khattak, qui est en première année d’université, et Noor Ud Deen Khattak, qui est ingénieur. Naweed Ahmad, un membre de la famille et l’Amir de la Jama’at de Peshawar, est le beau-frère du défunt. Qu’Allah accorde Son pardon et Sa grâce au défunt et qu’Il accorde patience aux membres de la famille endeuillée.

Ensuite, je dirigerai la prière funéraire d’Usama Sadiq, qui étudiait à la Jamia Ahmadiyya d’Allemagne. Il était le fils de Mohammad Sadiq. Il est mort de noyade dans le Rhin en Allemagne quelques temps auparavant. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Il avait 20 ans au moment de son décès. [Sa famille] était originaire de Chak Sikander du Gujrat au Pakistan. Il était le cadet de la famille. Il laisse derrière lui cinq sœurs et un frère en sus de ses parents. Ses grands-parents maternels avaient embrassé l’Ahmadiyya à l’époque du Mouslih Maw’oud. Son grand-père paternel et ses deux frères avaient eux aussi embrassé l’Ahmadiyya. Par la suite, ces deux derniers avaient abandonné l’Ahmadiyya mais le grand-père s’était tenu fermement sur la voie de l’Ahmadiyya. Parmi ses aïeux maternels, Hazrat Shah Mohammad Saheb et Hazrat Langar Mohammad Saheb, son père, qui étaient des compagnons du Messie Promis (a.s.) avaient embrassé l’Ahmadiyya sur les mains de celui-ci à Jhelum en 1903.

À Chak Sikandar en 1989, les circonstances étaient devenues très difficiles pour la communauté. Des manifestations ont été organisées pour protester contre celle-ci. Les parents du défunt ont également été largement persécutés. La mère du défunt a été agressée et un faux procès a été intenté à l’encontre du père du défunt, qui a duré pendant sept ans. Il a ensuite émigré en Allemagne. Il avait commencé ses études là-bas, et en y arrivant il a été admis à la Jamia Ahmadiyya d’Allemagne. Il venait juste de finir sa troisième année. Mais Allah l’Exalté en avait décrété autrement en le rappelant vers Lui. 

Son père a déclaré : « Je ne pourrais jamais suffisamment complimenter mon défunt fils, car il a accompli de grandes tâche à son jeune âge. En dépit du fait qu’il ne fût qu’un étudiant, il était très talentueux et il passait la grande partie de son temps à étudier. Il avait passé six mois chez lui en raison de l’épidémie du Covid-19. En plus de faire les prières en congrégation, il a également jeûné l’intégralité du mois de Ramadan. Il dirigeait en outre la prière de Tarawih. Les vacances se terminant, il se préparait à retourner à la Jamia. Mais Allah l’a rappelé vers Lui. »

Sa mère a déclaré : « Il possédait de très nombreuses qualités, et il accomplissait toute tâche avec une grande responsabilité, essayant de l’accomplir le plus rapidement possible. Il était une personne très simple ; il parlait peu, et ne parlait que lorsque c’était nécessaire. Très obéissant envers ses parents, il était une personne déterminée, sérieuse et très prévoyante. Il essayait toujours d’approfondir sa connaissance des langues : il étudiait particulièrement l’arabe, le persan, l’anglais, et l’allemand. »

Farid, qui est secrétaire national à la prédication en Allemagne a écrit : « Usama possédait de nombreuses qualités : l’une de ses qualités était qu’il participait avec enthousiasme dans les programmes de Tabligh. Deux jours avant son décès, il était parti en Allemagne de l’Est pour un programme de distribution de dépliants qui devait durer trois jours. Dès qu’on le sollicitait pour distribuer des dépliants il ne refusait jamais, et il participait toujours autant qu’il le pouvait. »

Sohaib Nasir, qui vient d’être diplômé de la Jamia Ahmadiyya d’Allemagne, écrit : « Je le devançais de quatre ans, mais ses actes d’adoration étaient un exemple à suivre pour moi. Lors de la prière, à la mosquée, je le voyais souvent dans la première rangée. Avant la prière, il se rendait à la mosquée pour faire des Nawafil (prières volontaires), et était le dernier à sortir de la mosquée. Lors de la prière du vendredi, il se trouvait également dans la première rangée. Il étudiait très sérieusement à la Jamia. »

Qu’Allah l’Exalté fasse preuve de pardon et de miséricorde à l’égard du défunt, qu’Il exalte son rang, et qu’Il permette à ses parents et à ses frères et sœurs de supporter cette perte avec patience. 

Le prochain défunt dont je dirigerai la prière funéraire est Salim Ahmad Malik, qui était attaché au département de l’enseignement au sein du gouvernement ou d’organismes de l’enseignement. Une fois qu’il a pris sa retraite, et lorsque la Jamia a été inaugurée, il y a enseigné. Il est décédé le 24 septembre dernier à l’âge de 87 ans. Inna lillahi wa inna ilaihi raji’oun. Son grand-père, Hazrat Malik Noor-ud-Din, et son père, Hazrat Malik Aziz Ahmad, étaient des compagnons du Messie Promis (a.s.). Sa mère avait relaté une anecdote à propos du père du défunt : plusieurs membres de la famille paternelle du défunt ont été atteints d’une maladie contagieuse qui a causé le décès de plusieurs membres. Sa mère, c’est-à-dire la grand-mère du défunt, avait fait part de l’état de l’enfant à Hakim Maulvi Noor-ud-Din, qui est aussitôt venu le voir, et il les a informés qu’il y avait peu de chances que l’enfant survive. Seules les prières pourront le sauver. Ensuite, le premier Calife s’est rendu auprès du Messie Promis (a.s.), et lui a demandé de faire des supplications. Il a rencontré le Messie Promis (a.s.) sur les marches de la mosquée Aqsa : il lui a aussitôt demandé de faire des supplications. Le Messie Promis (a.s.) lui a proposé d’aller voir l’enfant [en sa compagnie]. Le Messie Promis (a.s.) s’était donc également rendu chez eux ; il a posé sa main sur le front de l’enfant et a déclaré : « Cet enfant guérira Incha Allah. » En conséquence des supplications du Messie Promis (a.s.), l’enfant avait miraculeusement guéri, et ensuite, il, c’est-à-dire le père du défunt, avait vécu jusqu’à l’âge de 70 ans.

Salim Malik a débuté sa scolarité à Qadian. Suite à la création de l’Etat du Pakistan, il s’est installé à Sialkot : il y a fait ses études au lycée. Il s’est ensuite rendu à Karachi où il a fait des études en sciences. En 1960, il a émigré au Royaume-Uni. Il était professeur de géochimie à l’université de Reading. Dès le début, le défunt a eu l’opportunité de servir à différents postes au sein de la communauté au Royaume-Uni. Il a également servi au poste de secrétaire national à l’éducation, et pendant de nombreuses années au poste de secrétaire national aux affaires publiques. Il a beaucoup travaillé au sein du département des relations internationales de la communauté. Il avait également eu l’opportunité d’accompagner à deux reprises le comité des Droits de l’Homme au Pakistan afin de préparer les rapports. 

Une grande exposition internationale est organisée tous les ans dans différents pays. En 1992 Salim Malik a eu l’opportunité d’organiser et de tenir un stand sur la communauté, au Royaume-Uni et en Espagne. En 1997, le quatrième Calife (rha) l’avait nommé comme membre du comité créé pour la création de la Jamia Ahmadiyya. Il faisait également partie des comités qui se rendaient à la Jamia avant son inauguration ; et lors de son inauguration il a été nommé administrateur en chef. Il a servi à ce poste jusqu’au 13 novembre 2005. Il a eu l’opportunité d’enseigner l’anglais et l’histoire aux étudiants de la Jamia jusqu’à son décès. Lorsque le terrain d’Islamabad a été acheté, sur directive du quatrième Calife, il a eu l’opportunité d’y établir une bibliothèque. C’était une personne imbue d’une grande spiritualité. Il priait et jeûnait régulièrement. Il était aimant envers les gens et très courtois. Il invitait les gens vers Dieu et était très hospitalier. Il avait un grand amour pour l’institution du Califat et il était sincère et fidèle envers elle. C’était une personne noble. Il laisse en deuil sa femme, trois filles et un grand nombre de petits-enfants. 

Son neveu, Mian Abdul Wahhab, écrit : « Il m’avait relaté qu’en 1960, lorsqu’il a émigré à Londres, son père Malik Aziz Ahmad, qui était alors malade, lui avait prodigué les conseils suivants : « Premièrement, ne te détache jamais de la communauté. Tu pars à l’étranger : ne te laisse pas influencer par l’atmosphère qui y règne. Deuxièmement, règle toujours tes cotisations à temps et conformément aux taux en vigueur. (Cela est en effet important pour la réforme d’une personne.) Troisièmement, si quelqu’un te demande de l’aide, ne la lui refuse jamais, peu importe si pour ce faire tu te mets en difficulté. » Salim Malik m’a dit : « J’ai toujours mis en application ces conseils. » » 

Son neveu relate un incident que le défunt n’a jamais raconté en personne. Il déclare : « J’ai appris par la suite que l’un de ses proches avait besoin d’une grande somme d’argent. Le défunt avait vendu sa maison pour pouvoir l’aider. Allah le Très-Haut avait par la suite répandu Sa grâce sur lui, et lui a accordé une maison encore plus grande. »

Le défunt possédait de grandes connaissances. La première fois que je l’ai rencontré, je ne le connaissais pas. Je pensais que c’était un simple ahmadi qui savait lire l’anglais et qui devait maîtriser cette langue. Mais par la suite, j’ai appris qu’il était très sincère et fidèle et qu’il se tenait toujours prêt pour servir la communauté ; et qu’il avait une relation marquée avec le Califat et une relation d’amour. En ce qui concerne ses connaissances, sachez qu’il était une encyclopédie ambulante. Il possédait beaucoup de connaissances sur tous les sujets, en particulier sur l’histoire et la littérature anglaise et ourdoue. Mais il n’a jamais de lui-même mis cela en avant. Il motivait également les autres à acquérir des connaissances religieuses et mondaines. Il avait de nombreux contacts dans le monde politique et intellectuel et au sein de la communauté pakistanaise, qu’il a mis à profit pour les intérêts de la communauté. Lorsque le défunt était responsable des affaires publiques de la communauté, il avait établi des relations solides avec Lord Avebury qui a connu la communauté à travers le défunt. Salim Malik avait joué un rôle important pour organiser ma première visite au parlement britannique. 

Marwan Sarwar Gill, missionnaire en Argentine, écrit : « Tous les étudiants de la Jamia le respectaient en raison de son niveau de connaissances, et je le respectais également. Une fois que j’ai été diplômé de la Jamia, il a établi une relation d’ordre personnel avec moi. Lorsque j’ai été posté en Argentine, il était très content, et m’a dit : « Tu es un missionnaire pionnier ; tu vas donc devoir beaucoup travailler. Fais briller le nom de la communauté, transmets efficacement le message, et surtout apprends la langue locale. Maitrise la langue au point que tu puisses publier des articles dans la presse. » Il appréciait particulièrement ce partage de connaissances. Il invitait également ses étudiants chez lui, et leur faisait visiter sa bibliothèque. Il avait sa propre bibliothèque, en effet ; de nombreux étudiants et missionnaires m’ont écrit à ce sujet. Et il leur disait : « Vous êtes venus chez moi, votre cadeau est que vous pouvez prendre n’importe quelle livre que vous voulez. » Il avait l’habitude de dire que la Jamia Ahmadiyya est une institution importante, à propos de laquelle le Calife du Messie a de nombreuses attentes. C’est pour cette raison que les Wâqifîn-e-Zindagi (gens dédiés) doivent acquérir des connaissances importantes. » 

Marwan Gill ajoute : « Avant mon départ pour l’Argentine, il m’avait conseillé d’acquérir une telle expertise de la langue que (comme je l’ai mentionné) mes articles puissent être publiés en langue espagnole. Il m’avait également demandé de lui écrire régulièrement. Parfois, lorsque je ne le faisais pas par paresse, il prenait l’initiative de me contacter et me demandait de lui écrire. »

Qu’Allah le Très Haut fasse preuve de pardon et de miséricorde à l’égard du défunt, et qu’Il permette aux membres de sa famille, à ses enfants et à sa progéniture d’être attachés avec la même fidélité à l’institution du Califat et à la communauté. Après la prière, je dirigerai la prière funéraire de toutes ces personnes.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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