Sermons 2020

Serviteurs de l’Islam du passé et du présent

Dans son sermon du 17 avril 2020, Sa Sainteté le Calife a évoqué Mou’adh Bin Al-Harith, un compagnon de Badr, ainsi que M. Naeem-Ud-Din un illustre serviteur de la communauté Ahmadiyya.

 Sermon du vendredi 17 avril 2020, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak, à Islamabad, Tilford au Royaume-Uni. Après le Ta’awudh, le Tashahoud et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

Le compagnon de Badr que j’évoquerai aujourd’hui se nomme Mou’adh Bin Al-Harith. Il appartenait à la branche Banou Malik Bin Al-Najjar de la tribu de Khazraj des Ansar. Son père se nommait Al-Harith Bin Rifa’ et sa mère ‘Afra Bint ‘Oubayd.

Mou’awwidh et ‘Awf étaient tous deux les frères de Mou’adh Bin Al-Harith. En sus de leur affiliation avec leur père, on affiliait aussi ces trois frères avec leur mère en les nommant les fils d’Afra. Mou’adh et ses deux frères Mou’awwidh et ‘Awf avaient participé à la bataille de Badr. ‘Awf et Mou’awwidh sont tous les deux tombés en martyrs lors de la bataille de Badr. Mais Mou’adh, quant à lui, avait participé dans toutes les batailles en compagnie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Selon un récit, Mou’adh bin Al-Harith et Rafi’ Bin Malik al-Zouraqi faisaient partie des tous premiers compagnons ayant cru dans le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) à La Mecque. Mou’adh était de ces huit Ansar ayant accepté le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) à La Mecque lors de la première bai’ah d’Aqabah. Il était aussi présent lors de la deuxième bai’ah d’Aqabah. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait établi un lien de fraternité entre Mou’adh bin Al-Harith et Ma’mar Bin Al-Harith lorsque ce dernier avait quitté La Mecque pour s’établir à Médine.

J’avais mentionné dans mes sermons de l’année dernière certains détails sur la mort d’Abou Jahl. Mais j’en ferai mention aujourd’hui car cela a trait à Mou’adh bin Al-Harith. Je citerai un récit d’Al-Boukhari en intégralité.

Salih Bin Ibrahim rapporte que son grand-père ‘Abdour Rahman Bin ‘Awf a relaté ceci : « Quand nous étions prêts dans les rangs pour combattre à Badr, j’ai regardé à ma droite et à ma gauche pour voir qu’il y avait deux jeunes Ansar. Je me suis dit : « Si seulement j’avais à mes flancs des [soldats] plus matures et solides. » J’étais perdu dans ces pensées quand l’un des garçons m’a demandé en me touchant le bras : « Oncle ! Reconnaissez-vous Abou Jahl ? »

Je lui ai répondu : « Oui, mon neveu ! Que souhaites-tu faire de lui ? » Il a répondu : « On m’a dit qu’il insultait le Prophète d’Allah. Je jure par Celui qui détient ma vie entre Ses mains : si je le trouve, mes yeux ne se sépareront pas des siens tant que l’un d’entre nous ne connaisse pas la mort qui lui est destinée ! »

‘Abdour Rahman Bin ‘Awf a déclaré : « J’étais tout étonné par ses propos quand le deuxième m’a pris la main et m’a demandé la même chose. Peu de temps après, j’ai vu Abou Jahal en train de faire une tournée entre [ses] soldats. J’ai dit aux jeunes : « Voilà là-bas celui à propos de qui vous me demandiez. » Sur ce, tous les deux ont pris leurs épées et ont bondi dans sa direction, pour le tuer. Ils sont ensuite retournés vers le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) pour l’en informer. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a demandé : « Lequel d’entre vous l’a tué ? » Tous les deux ont répondu qu’ils l’avaient fait. L’Envoyé d’Allah leur a demandé : « Avez-vous essuyé vos épées ? » Quand ils ont répondu négativement, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré, en regardant les épées : « Vous l’avez certainement tué tous les deux. Mou’adh Bin ‘Amr Bin al-Jamou’ aura ses butins de guerre. » En effet tous les deux se nommaient Mou’adh. L’un se nommait Mou’adh Bin ‘Afra et l’autre Mou’adh Bin ‘Amr Bin al-Jamou’. » C’est un récit tiré du Sahih d’Al-Boukhari.

Anas rapporte quele jour de la bataille de Badr le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) demanda : « Qui ira voir quelle fin a connu Abou Jahl ? » ‘Abdoullah Bin Mas’oud est parti et a constaté que Mou’adh et Mou’awwidh, les deux fils d’Afra, l’avaient frappé à coup d’épée. Il était en effet sur le point de rendre l’âme. ‘Abdoullah Bin Mas’oud lui a demandé : « Es-tu Abou Jahl ? » Ensuite il l’a attrapé par la barbe. Abou Jahl lui a demandé : « Avez-vous tué quelqu’un de plus éminent que moi ? » ou il aurait demandé : « Existe-t-il de peuple qui ait tué quelqu’un de plus éminent que moi ? »

Ahmad Bin Younous relate également qu’Abdoullah Bin Mas’oud aurait déclaré : « Je lui ai demandé : « Es-tu Abou Jahl ? » Ce récit aussi est tiré d’Al-Boukhari.

Sayyed Zainoul ‘Abidin Walioullah Shah a commenté sur ce hadith d’Al-Boukhari. Il explique que selon certains récits, Mou’adh et Mou’awwidh, les deux fils d’Afra, auraient mortellement blessé Abou Jahl et ‘Abdoullah Bin Mas’oud l’aurait ensuite décapité. Il s’agit là d’un récit tiré du Kitab al-Maghâzi du Sahih d’Al-Boukhari.

‘Allama Ibn Hajaral-‘Asqalani, quant à lui, présenté la possibilité qu’après Mou’adh bin ‘Amr et Mou’adh bin ‘Afra, Mou’awwidh Bin ‘Afra aurait lancé une attaque contre Abou Jahl.

Voici quelques détails sur ceux qui avaient participé à la mort d’Abou Jahl lors de la bataille de Badr. Ibn Hicham cite Allamah Ibn Ishaq qui déclare que Mou’adh Bin ‘Amr Bin al-Jamou’ aurait tranché la jambe d’Abou Jahl qui tomba. ‘Ikramah Bin Abi Jahl frappa le bras de Mou’adh et le sépara de son corps. (Il s’agit peut-être de la main ou du bras). Ensuite Mou’awwidh Bin ‘Afra attaqua Abou Jahl et il tomba. Ils l’auraient laissé en vie et ‘Abdoullah Bin Mas’oud lui aurait donné le coup de grâce en le décapitant quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) l’avait envoyé pour aller le trouver parmi les morts.

Selon le récit du Sahih Mouslim, les deux fils d’Afra avaient attaqué et tué Abou Jahl. On trouve mention des mêmes faits dans le chapitre sur la mort d’Abou Jahl dans le recueil d’Al-Boukhari.

Selon l’Imam al-Qourbouti, il serait faux de croire que les deux fils d’Afra auraient tué Abou Jahl. Il déclare que certains rapporteurs ont confondu Mou’adh Bin ‘Amr Bin al-Jamou’ avec Mou’adh Bin ‘Afra.

‘Allama Ibn Al-Jawzi déclare que Mou’adh Bin ‘Amr Bin al-Jamou’ n’était pas un des fils d’Afra. Mou’adh Bin ‘Afra faisait partie de ceux qui avaient tenté de tuer Abou Jahl. Il se peut qu’un des frères de Mou’adh Bin ‘Afra ou son oncle aient été présents ou qu’on aurait mentionné un des fils d’Afra et que le rapporteur aurait mentionné quant à lui les deux fils par erreur. Selon Abou ‘Amr, le hadith d’Anas Bin Malik semble plus authentique : il y déclare que le fils d’Afra avait tué Abou Jahl. Il s’agissait d’un des fils d’Afra.

Selon Ibn al-Tin, Mou’adh Bin ‘Amr Bin al-Jamou’ et Mou’adh Bin ‘Afra étaient soit des frères issus de la même soit des frères de lait. Selon ‘AllamaAl-Daoudi, les deux fils d’Afra étaient Sahl et Souhayl. On dit qu’ils se nommaient [aussi] Mou’awwidh et Mou’adh.

En tout cas, selon les récits trois (ou deux) personnes l’auraient tué. On y trouve aussi mention de Mou’adh Bin Al-Harith. Hazrat Mirza Bashir Ahmad a écrit ce qui suit sur la bataille de Badr et la mort d’Abou Jahl : « Le sang coulait à flots sur le champ de bataille. Face à la poignée de musulmans, il y avait une armée trois fois plus importante disposant de tous types d’armes et qui était venue avec l’intention d’effacer le nom de l’islam. Les musulmans étaient peu en nombre ; leur matériel faisait défaut ;et ils étaient frappés par la tristesse que leur causaient leur dénuement et leur exil. Au vu des moyens terrestres, ils étaient des proies faciles face aux Mecquois. Mais ils étaient intoxiqués par l’amour de l’unicité de Dieu et du Prophète. La foi vivante, la force la plus puissante au monde, leur avait conféré une énergie extraordinaire. Sur le champ de bataille ils ont présenté un exemple de service à la religion sans pareil. Chacun surpassait l’autre, souhaitant ardemment offrir sa vie dans la voie de Dieu. Hamza, ‘Ali et Zoubayr ont brisé les rangs ennemis. La passion des Ansar était telle qu’Abdour Rahman bin ‘Awf relate : « Quand la bataille fut entamée, j’ai regardé à droite et à gauche et à ma grande surprise, il n’y avait que deux jeunes gens de Médine sur mes flancs. Le cœur me manqua car lors de pareilles batailles l’on dépend dans une grande mesure sur les soldats qu’on a sur les flancs. Seul celui dont les flancs sont protégés est à même de se battre efficacement. J’étais perdu dans ces pensées quand l’un des garçons me demanda tout doucement, comme pour éviter que l’autre ne l’entende : « Oncle ! Où est Abou Jahl, celui qui harcelait et tourmentait le Saint Prophète (s.a.w.) à La Mecque ? J’ai promis à Dieu que je le tuerais ou que je serais tué dans cette tentative. » ‘Abdour Rahman n’avait pas encore répondu à sa question quand son attention fut, de la même façon, attirée par l’autre garçon, qui lui demanda la même chose.

‘Abdour Rahman ajoute : « J’étais fort étonné par le courage et la détermination de ces deux garçons. Abou Jahal était le chef de l’armée et il était entouré de soldats aguerris. J’ai levé le doigt pour le pointer vers lui. Je ne l’avais pas encore baissé que les deux garçons, tels deux aigles, fonçaient vers les rangs ennemis, droit sur leur cible : l’attaque fut soudaine,Abou Jahal et ses soldats en furent stupéfaits. Abou Jahal tomba. Son fils ‘Ikrama était aussi là. Il ne put sauver son père mais attaqua Mou’adh par-derrière, [lui tranchant] le bras gauche qui se mit à pendre. Mou’adh tenta de poursuivre en vain ‘Ikrama. Étant donné que son bras pendant l’empêchait de se battre, il le sépara de son corps et continua à se battre. »

Le deuxième Calife (r.a.) relate en ces termes cet incident : « Pour la naissance d’Abou Jahl, pendant des semaines on a sacrifié des chameaux pour distribuer leur viande parmi la population. Lors de sa naissance les battements des tambours résonnaient à La Mecque. »

Lors de sa naissance les bruits des tambours et des trompettes résonnaientpartout et toute la ville était en liesse.

Il ajoute : « Mais il a été blessé par deux jeunes de quinze ans à Badr. ‘Abdoullah Bin Mas’oud relate : « Lorsqu’on quittait le champ de bataille, j’y suis retourné pour voir les blessés. » Il était de La Mecque et Abou Jahl le connaissait très bien.

Il relate : « J’étais en train de marcher sur le champ de bataille quand j’ai vu Abou Jahl gisant à même le sol, blessé et gémissant. Quand je me suis approché de lui, il m’a dit : « Je ne vais pas vivre longtemps. J’ai été grièvement blessé. Tu es de La Mecque. Je souhaite que tu m’achèves afin d’alléger mes souffrances. Tu n’ignores pas que je suis le chef des Arabes. Selon la tradition arabe on laisse le cou long aux chefs quand on les décapite. C’est un signe que le tué était un chef. Je souhaite que tu me tranches le cou tout près de la poitrine. » Abdoullah Bin Mas’oud relate : « Je lui ai tranché le cou tout près du menton et je lui ai dit que je n’exaucerai pas son dernier vœu. »

Voyez à quel point était humiliante la fin d’Abou Jahl. Lui qui dressait toujours le cou durant sa vie avait le cou court au moment de son décès et son dernier vœu n’a pas été exaucé. »

Roubay Bint Mou’awwidh relate : « Mon oncle Mou’adh Bin ‘Afra m’a donné quelques dattes fraîches et m’a envoyé chez le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Celui-ci m’a offert des bijoux que le gouverneur du Bahreïn lui avait envoyés en cadeaux. »

Selon un autre récit, Roubay Bint Mou’awwidh relate ceci : « Mon oncle Mou’adh Bin ‘Afra avait envoyé un cadeau au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) par mon entremise. Celui-ci lui a offert en retour des bijoux que le gouverneur du Bahreïn lui avait envoyés. »

‘Allama Ibn Athir relate que le gouverneur du Bahreïn et d’autres rois ont envoyé des cadeaux au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lorsque l’islam a gagné en importance et après que celui-ci avait envoyé des lettres et des cadeaux à différents souverains. En retour, ils avaient envoyé leurs lettres et leurs cadeaux au Saint Prophète (s.a.w.).

Mou’adh Bin Al-Harith avait quatre épouses. Voici les détails concernant ces mariages. De Habibah Bint Qays est né son fils ‘Obaydoullah. Sa deuxième épouse se nommait Oummal-Harith Bin Sabra : de ce mariage sont nés Al-Harith, ‘Awf, Salma, Oumm ‘Abdillah et Ramla. Satroisième épouse se nommait Oumm ‘Abdillah Bint Noumayr. De ce mariage sont nés Ibrahim et ‘Aïcha. Oumm Thabit Ramla Bintal-Harith était sa quatrième épouse : elle a donné naissance à Sarah.

Dans son ouvrage Ousd al-Ghabah, Allamah Ibn Athir a présenté plusieurs récits sur la mort de Mou’adh Bin Al-Harith. Selon un récit, Mou’adh avait été blessé à Badr et il est décédé de ses blessures de retour à Médine. Selon un autre récit, il était vivant jusqu’au califat d’Outhman. Selon un autre récit, il était vivant jusqu’au califat d’Ali. Il serait décédé lors de la bataille de Siffin qui avait eu lieu entre le Calife ‘Ali et l’Emir Mou’awiya en l’an 36 ou 37 de l’Hégire. Mou’adh avait participé aux côtés du Calife ‘Ali lors de cette bataille. En tout cas il existe divers récits sur sa mort. Selon certains détails, et s’il s’agit bien de lui, l’on en déduit qu’il avait vécu longtemps étant donné ses [nombreux] épouses et enfants.

Après avoir mentionné ce compagnon, je souhaite évoquer Moukarram Rana Naeem Ud Din Saheb, fils de Moukarram Feroz Din Mounshi Saheb.

C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons. Il était malade depuis fort longtemps et était affecté par plusieurs maladies. À chaque fois qu’il était hospitalisé, les médecins disaient qu’il vivait ses derniers moments. Mais Allah lui accordait Sa grâce et il retournait à la maison bien portant. Dès qu’il pouvait marcher il revenait à la mosquée. Quoi qu’il en soit, sa dernière maladie lui a été fatale. Selon ses papiers, Rana Saheb était né en 1934. Selon d’autres récits, il serait né en 1930 ou 1932. En tout cas selon ses papiers il était né en 1934 : il avait donc 86 ans. Son père Mohtarram Feroz Din Saheb était le premier ahmadi de sa famille. Il avait prêté allégeance au Messie Promis (a.s.) par courrier en 1906. Après la partition de l’Inde et du Pakistan, sa famille s’est établie à Lahore au Pakistan dans un premier temps. Ensuite en 1948 Rana Saheb est parti pour Rabwah. Il s’est enrôlé dans la Furqan Battalion. Par la suite, le deuxième Calife (r.a.) l’a envoyé sur les terres situées dans les environs de Mirpur Khas. Il y est resté pendant quelques années. Il est un des anciens membres du plan d’Al-Wassiyah : il s’y est inscrit en 1951.

L’épouse du défunt se nommait Sarah Parween : elle était la petite-fille de Dawlat Khan Saheb, un compagnon du Messie Promis (a.s.).

Selon les archives de la Hifazat-e-Khas, il a été mis en réserve le 3 août 1954. Ensuite, de novembre 1955 jusqu’au 11 mai 1959, il a servi comme garde au sein de la Hifazat-e-Khas.

Le deuxième Calife se rendait à Nakhlah, Jaba, lorsqu’il travaillait sur son Tafsir : il y demeurait plusieurs mois. Le défunt assurait là-bas la sécurité et s’occupait du générateur. Il n’y avait pas d’électricité et on y utilisait un générateur au diesel. Il assurait aussi la sécurité dans ce tout petit hameau.

Selon les archives du bureau d’Al-Wassiyah, il a terminé ses services à la Hifazat-e-Khas en 1978. Il est parti à Harappa dans la province de Sahiwal et par la suite il a servi comme Khadim de la mosquée de Sahiwal.

En octobre 1984, les adversaires de la Jama’at ont lancé une attaque contre la mosquée Bait-Uz-Zikr de Sahiwal. Le défunt y assurait la sécurité. Il a riposté à l’attaque. Par la suite, Rana Saheb et onze autres ahmadis ont été poursuivis. Le défunt a été emprisonné pour la cause d’Allah du 26 octobre 1984 jusqu’en mars 1994.

Au lieu d’arrêter les assaillants, la police a arrêté ces onze membres de la Jama’at et ils ont été inculpés. Ce cas a été déféré au tribunal militaire spécial de l’époque de Zia Ul Haq. Le procès a débuté le 16 février 1985 et a duré jusqu’au premier juin 1985. Onze personnes étaient poursuivies. Mais par la suite la décision du tribunal de sept d’entre eux, dont Rana Saheb était en attente. Deux d’entre eux étaient partis à l’extérieur et deux autres ont été innocentés. La décision de sept d’entre eux était en attente. Par la suite, ce tribunal militaire spécial a condamné Ilyas Munir Saheb, missionnaire, et Rana Naeem-ud-Din Saheb à mort. Les cinq autres prévenus avaient reçu une peine d’emprisonnement de vingt-cinq ans chacun. On a fait appel contre cette décision à la haute cour de Lahore et en mars 1994 la cour a ordonné leur libération. Après l’officialisation de la décision, ils ont été libérés le 19 mars 1994. Ils ont été emprisonnés pendant 9 ans et demi pour la cause d’Allah. Les opposants ont fait appel à la cour suprême contre cette décision de la haute cour de justice. L’appel a été entendu en mai 2013. Étant donné que tous deux étaient à l’extérieur, il n’y a pas eu d’avancé et le procès est en attente. Le défunt a été ciblée tout spécialement par la torturepolicière lors de son emprisonnement. Étant donné qu’il avait servi comme garde du corps du Calife, ils ont tenté de le faire avouer que le Calife l’avait envoyé pour tuer les musulmans.

En 1994, Rana Naeem-un-Din Saheb s’est établi à Londres après sa libération. Il n’a cessé de servir au sein de la Hifazat-e-Khas en dépit de son âge. Sa fille aînée est décédée en 2010 ; et quelques jours après son épouse a rendu l’âme. Il m’avait demandé la permission de partir au Pakistan. La situation semblait difficile mais je lui ai dit qu’il pouvait s’y rendre, en lui demandant de retourner dans les plus brefs délais. Il n’y est donc resté que quelques jours.

Le défunt laisse derrière lui un fils et quatre filles. Son fils, Rana Waseem Ahmad, est un Waqf-e-Zindagi et il travaille dans le bureau du secrétaire privé au Royaume-Uni. Ses quatre filles résident aussi à Londres.

Son fils relate : « Notre père nous a toujours enseignés d’être attachés au Califat, car tout y était lié. Il était lui-même fidèle au Califat et il disait : « Lorsque je pars pour mon service et que je vois le Calife, je redeviens jeune. Le secret de ma santé est que je suis de service malgré ma santé. Sinon je devrais être alité. » Il était très ponctuel. Il se préparait deux ou trois heures avant de prendre son service. Quand je lui disais qu’il y avait encore beaucoup de temps, il répondait qu’il n’avait rien à faire à la maison. »

Le docteur Hicham relate : « J’étais fort étonné quand j’ai étudié son dossier. À cet âge et avec des maladies comme les siennes, on doit être alité ou partir en maison de retraite. Or, il marchait et disait que le secret de sa santé était qu’il passait du temps avec le Calife.

Son fils ajoute : « Je le massais souvent. Un jour en lui massant les pieds, je suis arrivé jusqu’à son genou et il a gémi légèrement. Je lui ai demandé ce qui s’était passé et il m’a répondu : « Rien. » Mais quand j’ai insisté, il m’a répondu qu’il s’agissait des douleurs nées des blessures qu’il avait reçues en prison.

Il faisait toujours preuve de patience et il était toujours calme. Dans les prisons pakistanaises, on fait battre les gens très cruellement. En tout cas, il a tout enduré patiemment. Une fois libéré, il a toujours fait preuve de patience. Quand il tombait malade, il n’informait personne. Il disait souvent : « Al-hamdoulillah ! Je vais bien! »

Quel était son niveau d’obéissance envers le Califat ? Son fils relate : « J’étais assis en compagnie de mon père. Je lui demandais souvent de me relater des incidents. Il m’a raconté ceci : « J’avais accompagné le deuxième Calife à Jaba (à Nakhlah où il écrivait son Tafsir, comme je l’avais dit). Un jour le Calife était en colère contre moi pour quelque raison et il m’a dit : « Va à la mosquée et accomplis-y l’Istighfar. » J’y suis parti. La petite mosquée de Jaba était de terre battue. Je me suis assis dans la cour et j’ai commencé à faire l’Istighfar. Sur ce, une pluie diluvienne a commencé. Mais je n’ai pas bougé de là où j’étais et je n’ai pas cessé de faire l’Istighfar. Après un bon bout de temps, lorsque la toiture de la mosquée s’est envolée, le deuxième Calife a demandé où j’étais. Certaines personnes sont venues à la mosquée et m’ont informé que le Calife me cherchait. Quand je me suis présenté à lui, il m’a dit : « Je savais que tu étais assis là-bas. Tu peux partir ! Je t’ai pardonné. »

Son fils ajoute : « Lorsque le deuxième Calife a commencé à écrire son Tafsir, mon père a eu l’occasion de le servir. Il exprimait sa joie à cet égard. Il avait l’habitude de partager ses moments de joie avec tout le monde. Mais il ne partageait ses moments de tristesse avec personne. »

Il était un père très bienveillant et un ami sincère. Quand le Waqf de Rana Waseem a été accepté son père lui a dit : « Il s’agit d’une très grande responsabilité. Tu dois respecter cet engagement en accomplissant la Tawbah et l’Istighfar. Même si quelqu’un te fait souffrir, tu ne dois rien dire oudiscuter. Tu dois tout laisser entre les mains d’Allah et être toujours patient. N’abandonne jamais la patience. Allah accompagne ceux qui sont patients. » Il me conseillait comme un ami. Il se comportait également comme un ami à l’égard de mon épouse, c’est-à-dire envers sa belle-fille. Il était plus amical envers elle qu’à l’endroit de ses [propres] filles. »

Son fils ajoute : « Mon père m’a raconté qu’à Rabwah, il avait eu l’occasion de servir de portier à Hazrat Amma Jan. Quand il avait fait sa Wassiyah, il avait aussi encouragé ses proches à en faire de même. Il était très régulier dans ses contributions : il cotisait dans les fonds de la Jama’at dès le premier jour du mois pour ensuite faire ses autres dépenses. Discrètement il avait aidé financièrement de nombreuses personnes et n’en avait jamais fait mention à personne. »

Ses filles relatent : « La relation qu’avait notre père avec le Califat nous laissait admiratives. L’amour du Califat coulait dans ses veines et à chaque fois qu’il évoquait le Calife il avait les yeux en larmes.

Ses filles relatent un incident sur le respect qu’avait le défunt à l’égard de ses supérieurs. Elles racontent : « Nous étions toutes en compagnie de notre père dans le bureau du secrétaire privé pour une audience avec le Calife. Nous attendions notre tour pour entrer. Tout d’un coup notre père s’est mis au garde à vous. Nous en avions été étonnées. Quand nous avions levé la tête, nous avions constaté que le chefadjoint de la sécurité était dans le bureau pour quelque tâche, et notre père s’était tenu debout par respect tant que son supérieur était présent. Après le départ de celui-ci, notre père s’était rassis. Cela n’avait duré que quelques minutes mais nous avions beaucoup appris. Tout au long de notre vie il nous a conseillé de rester liés au Califat tel dufer à un aimant si nous souhaitons profiter des avantages de cette vie. Quelques jours auparavant notre père nous a donné nos cadeaux de l’Aïd à nous les trois sœurs et frère et à notre belle-sœur. Nous lui avons dit que le Ramadan n’a même pas encore débuté. Il a répondu : « La vie ne tient qu’à un fil. On doit accomplir ses obligations et ne pas tarder. »

Sa belle-fille relate : « Le défunt était très affectueux à mon égard. Il m’a toujours conseillé comme un père. Quand mon père est décédé, il a dit à son fils : « Partez tous les deux au Pakistan et participezaux funérailles. » Lorsque je me levais pendant la nuit, je constatais qu’il était toujours en prière. Il avait un grand amour pour le Califat.

Tout le monde a dit la même chose : qu’il était imbu d’une grande fidélité à l’égard du Califat. Il disait : « J’ai pu passer du temps en prison grâce aux prières du Calife et c’est grâce aux prières du Califeque je suis à présent ici. Le président du pays qui avait signé mon arrêt de mort a disparu grâce aux prières du Calife, et Rana Saheb, quant à lui, est un signe vivant. »

Une de ses filles, nommée Abida, relate : « [Mon père] conseillait toujours à nos enfants d’établir des liens fermes avec Dieu et le Califat, car en cela réside leur salut. Il les encourageait à lire le Coran. Il était régulier dans ses Salats et la prière de Tahajjoud. Jamais il n’a abandonné les prières de Tahajjoud. Il était pour nous un trésor de prières. Il était imbu d’un très grand sens de l’hospitalité. Il aidait les proches démunis. Après le décès de ses parents et de son épouse, le défunt contribuait régulièrement en leur nom. Il répétait souvent le couplet suivant à voix haute : « Qu’il s’agisse d’une grâce ou d’une épreuve de Ta part, ô mon Seigneur ! À Ton souhait je me soumettraià jamais ! »

Sa fille ajoute : « Après le décès de notre mère, il était encore plus attentif à notre égard. Il était davantage bienveillant envers sa belle-fille. Il offrait toujours des cadeaux ou tout autre chose à sa bru en premier avant d’en remettre à ses filles. Il disait souvent : « On doit être plus attentionné à l’égard de la fille d’autrui qu’on accueille chez soi. J’aurais des comptes à rendre à ce propos à Dieu. »

Une de ses filles relate : « Il s’était soumis au décret de Dieu durant les jours d’épreuves qu’il a passé en prison, en exprimant son amour pour la religion et le Califat. Jamais il ne s’était plaint.Il n’était jamais en retard pour la Salat ou pour la prière de Tahajjoud et il ne les a jamais ratées. En raison des violences qu’il avait subies en prison, il souffrait des reins : vers la fin de sa vie cela a pris de l’ampleur. Il souffrait également de problèmes respiratoires ou d’un autre trouble, mais je ne l’ai jamais entendu se plaindre. Il ne disait que : « Al-hamdoulillah ! » et rien d’autre. »

Une autre fille écrit : « Il se préoccupait beaucoup de nous. Il a dit une fois : « Je suis très âgé maintenant, j’ai 87 ou 88 ans. Le temps m’est compté, je suis proche de la mort. Emmenez ma dépouille au Pakistan. » Il a ajouté s’adressant à ses filles : « J’ai mis de côté une somme correspondant au coût des billets d’avion que vous prendrez lorsque vous transporterez ma dépouille, afin que vous n’importuniez pas vos maris, et que vous m’emmeniez à mes frais. »

Pour le moment, au vu des circonstances, la dépouille ne peut être transportée et a été enterrée provisoirement. Si, par la suite, la possibilité se présente, en accord avec son souhait, on essaiera de transférer sa dépouille, Incha Allah. Son neveu, Rana Bashir, qui est en service au Tahir Heart Institute à Rabwah, a écrit que lorsqu’il était en prison, il a eu l’occasion de le rencontrer à plusieurs reprises. Il écrit : « À chaque fois qu’on lui apportait des choses, nous lui faisions part de notre inquiétude, et il nous enjoignait souvent de faire preuve de patience et de faire des supplications. Il était un illustre aîné [de la communauté] : il était très patient. » Sa nièce écrit : « Jusqu’à 1980, il logeait à la résidence du Calife : lorsque nous partions pour la Jalsa nous étions parfois accompagnés d’une ou de deux familles non-ahmadies. Nos amis et proches se rendaient également à la Jalsa. » Il s’agit de la nièce de sa femme qui se prénomme Rubina. Elle continue : « Mon oncle disait toujours à sa femme de veiller constamment au bien-être des invités, et de veiller à ce qu’ils mangent et dorment correctement. S’il y avait un manque de place, avec les enfants il dormait dans la réserve ou dans la cuisine, et il proposait aux invités de dormir dans la chambre, dans la véranda ou un autre endroit convenable. Il disait qu’il s’agissait des invités du Messie Promis (a.s.), et qu’ils ne devaient être aucunement importunés. »

Un de ses neveux écrit : « Une fois je suis parti le rencontrer en prison, et lorsque je lui ai demandé comment il se portait, et j’ai essayé d’avoir des informations sur l’incident, il m’a répondu avec ferveur : « Mon cher, il faut protéger la Kalima (profession de foi) en toutes circonstances.Même si tu perds la vie, cela n’a aucune importance ! » Ce neveu ajoute : « J’ai eu l’impression que ces paroles ne provenaient pas d’un homme, mais d’un ange. 

Il était très brave et courageux. Il était un défenseur de la Kalima, il aimait le Califat.Il était un musulman ahmadi très brave. » Son neveu ajoute : « Lorsque j’ai déménagé de la Belgiqueà Londres, il m’a conseillé : « Maintenant que tu es venu ici, attache-toi au Califat. Si tu as déménagé ici pour le Califat, et que tu ne lui obéis pas de façon inconditionnelle, ton émigration ne servira à rien. » Il a également ajouté : « Fais régulièrement la Salat, et prosterne-toi constamment devant Allah l’Exalté au lieu de t’inquiéter pour le moindre problème. » Il détestait le mensonge et l’hypocrisie, et il était constamment préoccupé par son devoir. Lorsque son état se détériorait, ses proches lui demandaient de prendre des congés, mais il répondait : « Non, je vais bien, je vis actuellement des jours de bonus que j’ai obtenus durant ma vieillesse ; laissez-moi donc servir. »

Ilyas Munir Saheb, qui était le compagnon de prison de Rana Saheb, écrit : « J’ai passé une partie de ma vie avec Rana Saheb. Je n’ai pu le voir lors de ses derniers moments, lorsqu’il est parti, et j’en suis profondément triste. J’ai passé dix années de ma vie en prison avec le défunt. Je ne l’ai jamais vu perdre espoir, même lorsque l’horrible sentence de peine de mort lui a été annoncée de la part du dictateur militaire, il a calmement écouté la sentence et l’a acceptée. Il avait de nombreux enfants, qui étaient en basâge. Il n’avait pas de revenus particuliers, mais il avait confiance en Dieu. Il était animé par la ferveur de servir la religion, soucieux de l’honneur de la communauté. Lorsque parfois quand il était inquiet, il disait : « Leurs intentions sont très dangereuses : seul Allah le Très-Haut nous en préservera. »Allah l’Exalté s’est occupé merveilleusement de ses affaires, et les mariages de ses enfants ont eu lieu alors qu’il se trouvait encore en prison. » Ilyas Munir a ajouté en évoquant brièvement l’incident : « Lorsque les émeutiers ont attaqué la mosquée, et qu’ils ont commencé à effacer la Kalima (profession de foi), les versets et les hadiths, je ne peux oublier cette scène lorsque pour la première fois je l’avais entendu s’écrier d’une voix ferme : « Qui êtes-vous pour effacer la Kalima ? » Il ajoute : « Avant ceci, je ne l’avais jamais entendu parler en ourdou. Mais à ce moment-là il parla en ourdou et s’écria d’une voix très ferme. Tout seul, il avait contraint les trente ou quarante malfaiteurs de se cacher dans les recoins de la mosquée ou de fuir. Il a géré la situation avec vigueur et lorsque l’officier de police a demandé qui a tiré, sans hésiter une seconde, il s’était avancé et avait répondu que c’était lui. Par la suite il a été torturé de différentes manières, et on avait essayé de le contraindre d’avouer que de hauts responsables de la communauté avaient orchestré cet incident, mais ce lion de la Jama’at a fait en sorte qu’aucune atteinte ne soit portée à la communauté. C’était la vérité : les responsables n’étaient même pas au courant qu’il possédait son arme personnelle. Il ne s’est pas non plus laissé influencer au tribunal, qui de plus, était un tribunal militaire.

En faisant preuve de courage et de bravoure, il avait reconnu verbalement et à l’écrit, en toute conscience, que c’était bien lui qui avait tiré. Et c’est en raison de cette bravoure, de son témoignage véridique, de son sens de la dignité et de l’honneur de la communauté, qu’Allah le Très-Haut l’avait finalement innocenté et que jusqu’à la fin il a eu l’opportunité de servir le Califat. »

Ilyas Munir Saheb continue : « Pendant qu’il était en prison, mon père apportait des sermons du quatrième Calife. » À l’époque MTA n’était pas encore en service : il apportait les transcrits des sermons du quatrième Calife. « Rana Saheb me demandait de m’asseoir à ses côtés pour lui lire le sermon. Quand nous sommes restés dans le couloir de la mort, lors des pauses, et que nous pouvions sortir ensemble dans la cour, (généralement ils étaient séparés), nous passions notre temps à écouter le sermon.Le défunt écoutait le sermon avec attention. »

Ilyas Munir Saheb ajoute : « Il faisait les prières en congrégation lorsque cela était possible et parfois il appelait même les autres ahmadis de la prison à le rejoindre. » En ce qui concerne le mois de Ramadan, il ajoute : « Nous avons fait face en prison aux jeûnes difficiles pendant les mois de mai, juin ou juillet. Et Rana, en dépit de son âge avancé et des difficultés de l’emprisonnement, ne ratait aucun jeûne. » Il ajoute : « Il a fait preuve d’un courage de fer et il a fait face à chaque épreuve avec beaucoup de sérénité. Même lorsque le verdict de la peine de mort lui a été annoncé, il a fait preuve de courage, et sa bravoure était telle qu’elle impactait les non-ahmadis. » Il a ajouté : « Le verdict de la condamnation à la peine de mort a été signé par le président. Un gardien de prison s’est rendu auprès de Rana Naeem-ud-Din, et lui a dit : « Ces Mirzaïs (terme péjoratif utilisé pour les ahmadis) sont étranges : ils ont été condamnés à la peine de mort et se trouvent dans le couloir de la mort, mais on ne voit aucune inquiétude ou aucun changement sur leurs visages », et il a parlé pendant longtemps.Rana m’a dit : « J’avais compris qu’il ignorait qui j’étais. » Ainsi lorsqu’il a fini de parler, Rana lui a demandé : « As-tu vu un changement sur mon visage ? » Le garde luia répondu : « Non. » Rana lui a commenté : « Je suis moi aussi ahmadiet je fais partie d’eux. » Cette réponse a bouleversé le gardien de prison.

Pour finir, je vais lire une lettre que le quatrième Calife avait écrite à Rana Naeem Ahmad en septembre 1986. Je vais en présenter un extrait : « J’ai bien reçu vos lettres pleines de sincérité ; votre foi très solide mérite qu’on en soit fier. Avant d’atteindre de hauts statuts, les bien-aimés d’Allah doivent passer par ces voies difficiles. Je suis envieux de votre bonne fortune. On reconnaît l’arbre à ses fruits. Vous êtes les branches verdoyantes et les fruits exquis de l’arbre du Messie Promis (a.s.) qu’Allah ne laissera pas partir à la perdition. La communauté est en train de prier ; je fais également des supplications pour vous. J’espère que vous avez également écouté mon récent poème, qui contient un message d’amour et de paix pour vous et pour des personnes sincères comme vous. Qu’Allah vous aide par Ses anges, et qu’Il vous préserve de l’ennemi. Qu’Allah soit à vos côtés. »

Mubarak Siddiqi a écrit : « Une fois, j’ai discuté avec le défunt sur sa période en prison, et je lui ai demandé au sujet des difficultés auxquelles il y a fait face. Il m’a répondu en souriant : « Notre vie, à nous les ahmadis, est dédiée à Allah l’Exalté, à Son Prophète, et à l’obéissance envers le Califat. C’est pour cette raison qu’aucune des difficultés ne m’a semblé difficile. En toutes circonstances, je me contente de la volonté divine. »

Certainement, en toutes circonstances et jusqu’à la fin, il se contentait de la volonté divine. À chaque fois qu’on lui demandait comment il allait – je le lui demandais également – il répondait : « Al-hamdoulillah ! » Quand il quittait l’hôpital, le lendemain il revenait occuper son poste, et il disait qu’il se portait très bien et faisait également des supplications pour moi.

Comme je l’ai mentionné, un médecin a partagé que des personnes qui sont dans un tel état de santé, et dont les jambes s’enflent, ne peuvent pas quitter leur foyer. Comment peut-il donc revenir à son poste et se tenir debout, demandait-il. Le médecin s’en étonnait. Les médecins peuvent s’en étonner, mais ils ne se rendent pas compte qu’il était animé d’une ferveur, d’un amour pour le Calife, une volonté ardente de rester auprès de lui, qui l’attirait à la mosquée, à son poste. Je n’ai vu que de la sérénité sur son visageet l’amour pour le Calife. Qu’Allah fasse également preuve d’amour à son égard dans l’Au-Delà, et qu’Il le compte parmi Ses bien-aimés.

Je le connais depuis l’enfance, comme je l’ai mentionné, lorsqu’il était à Jaba, Nakhlah, avec le deuxième Calife, nous nous rendions également là-bas pour quelques jours en été. Il faisait déjà preuve de gentillesse à mon égard à l’époque, mais depuis que je suis Calife, elle n’a que gagné en intensité. On était toujours témoin de ces récits et de ces sentiments de fidélité envers le Califat que nous venons d’entendre. Qu’Allah permette également à ses enfants de marcher fidèlement sur ses pas.

En raison des circonstances, nous ne pouvons faire la prière funéraire.Je n’ai pas pu la diriger, car il y a des restrictions de la part du gouvernement. J’en suis désolé. Incha Allah, je dirigerai ultérieurement sa prière funéraire.

Je souhaite également commentersur l’épidémie qui sévit actuellement.Il y a des ahmadis qui en sont malades, priez pour eux : qu’Allah accorde la guérison à tout le monde, et qu’Il nous permette également de marcher sur les voies de Son plaisir, qu’Il nous permette de nous acquitter véritablement de nos devoirs vis-à-vis de notre adoration et de nos devoirs envers Ses créatures, et qu’Il éloigne rapidement cette épidémie. Qu’Il permette également au monde de faire preuve de raison et d’intelligence, et qu’Il leur permette de reconnaître le Dieu Unique, de L’adorer, de reconnaître son Unicité. Qu’Allah répande Sa grâce sur tout le monde.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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