Sermons 2019

Comment adorer Dieu

Dans son sermon du 25 octobre 2019, Sa Sainteté le Calife a prodigué des conseils sur la Salat et son importance.

 Sermon du vendredi 25 octobre 2019, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à Mahdi-Abad, à Nahe en Allemagne. Après le Ta’awudh, le Tashahoud et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a cité le verset 42 du chapitre 22 du Saint Coran avant d’entamer son sermon.

الَّذِينَ إِنْ مَكَّنَّاهُمْ فِي الْأَرْضِ أَقَامُوا الصَّلَاةَ وَآَتَوُا الزَّكَاةَ وَأَمَرُوا بِالْمَعْرُوفِ وَنَهَوْا عَنِ الْمُنْكَرِ وَلِلَّهِ عَاقِبَةُ الْأُمُورِ

« …Ceux qui, si Nous les établissons sur la terre, observeront la Prière, et paieront la Zakat, et enjoindront le bien et interdiront le mal. Et à Allah appartient la décision finale de toutes les affaires. » (22 : 42)

Dans ce verset, Allah l’Exalté explique que le vrai croyant est celui qui, après avoir pris les rênes du pouvoir, après avoir connu la paix suivant une période de faiblesse et de détresse, et profitant d’une meilleure situation, arrive à rendre culte à Dieu et à pratiquer les préceptes de sa religion en toute liberté, ne pense pas à assouvir ses désirs ou ses penchants égoïstes. Au contraire, il est assidu dans ses Salats et y consacre toute son attention. Il fréquente sa mosquée et sert l’humanité. Il nourrit la crainte de Dieu et puise dans ses biens pour dépenser en faveur des pauvres. Il consent à des sacrifices pour la diffusion du message de la foi. Il dépense de ses biens pour la cause de la religion de Dieu et purifie ainsi ses biens.

Il est vigilant eu égard à l’accomplissement de bonnes œuvres et il enjoint le bien ; et il conseille à autrui de s’acquitter de ses devoirs envers Dieu et envers son prochain. Il se prémunit du mal et empêche les autres de sombrer dans le mal. Étant donné qu’il accomplit ces œuvres en nourrissant la crainte de Dieu en son cœur, et parce qu’il suit les commandements de Dieu, Allah fait fructifier ses œuvres, lui accordant les meilleurs résultats ; car c’est bien Dieu Qui accorde toutes les faveurs.

L’œuvre accomplie suite aux commandements divins, la crainte de Dieu au cœur, donnera certainement de meilleurs résultats. Si chacun d’entre nous comprenait ce principe, nous mériterons les faveurs divines.

Vous avez bâti une mosquée ici à Mahdi Abad. Les jours précédents, j’avais fait l’ouverture de deux mosquées, l’une à Fulda et l’autre à Giessen. Dans le cadre du « plan pour cent mosquées », la Jama’at d’Allemagne, par la grâce d’Allah, est en effet en train de bâtir des mosquées. Certainement, la raison pour laquelle les membres de la Jama’at consentent à des sacrifices financiers pour construire ces mosquées, est qu’ils ont à rehausser le niveau de leurs actes d’adoration selon les commandements divins.

Étant venus s’établir ici après avoir quitté le Pakistan, notre situation financière est [à présent] bien meilleure. Cela doit encourager chacun d’entre nous à dépenser dans la voie d’Allah et à ériger une maison en Son nom, afin que nous puissions nous y réunir pour établir la Salat et l’accomplir en congrégation. Nous devons nous concentrer de façon particulière sur l’Être de Dieu au cours de la Salat. En toute liberté, nous pouvons désormais nous acquitter de notre devoir envers Lui.

Au Pakistan, nous ne jouissons pas de la liberté religieuse. Là-bas, la loi du pays ne nous permet pas de construire des mosquées, de prier en toute liberté et d’adorer Dieu selon les exigences de Son culte.

Ici, par contre, nous construisons des mosquées pour nous acquitter de nos devoirs envers Dieu. Allah nous a accordé des faveurs matérielles : chacun d’entre nous doit réfléchir à ce propos. Nous devrons à cet égard faire l’effort de nous acquitter de nos devoirs envers Ses serviteurs. D’ailleurs nous faisons déjà cet effort. Nous avons prêté allégeance au Messie Promis (a.s.) afin que nous puissions améliorer notre condition spirituelle et morale. Nos mosquées doivent [davantage] attirer notre attention sur cela.

Nous devons être animés de ces sentiments et nous devons faire de notre mieux à cet égard : tout ahmadi habitant cet endroit doit avoir de tels sentiments à l’esprit et doit aussi les traduire par ses actions. Sinon, bâtir des mosquées ne servira à rien.

Ainsi donc, tout ahmadi doit comprendre qu’il n’atteindra pas son objectif rien qu’en bâtissant des mosquées. Il ne pourra atteindre son objectif que lorsqu’il consacrera son attention complète à Dieu en toute sincérité et lorsqu’il sera assidu dans ses Salats ; lorsqu’il viendra les accomplir en congrégation dans la mosquée ; et lorsqu’il focalisera son attention sur Dieu durant la Salat.

S’il est distrait lors de la Salat, il concentre de nouveau toute son attention sur Dieu et sur la Salat. Il doit comprendre que la Salat lui offre l’occasion de converser avec Dieu : il n’est pas là pour se contenter de se lever et de se baisser, de se prosterner et de répéter des formules en arabe. En effet, il doit aussi converser avec Dieu dans sa propre langue.

On doit tenter d’accomplir la Salat grâce à laquelle on arrive à rencontrer Dieu.

Le Messie Promis (a.s.) décrit les qualités d’un Mouttaqi et d’un véritable croyant en ces termes : « [Le Mouttaqi] redresse sa Salat dans la mesure du possible. C’est-à-dire que parfois sa Salat tombe et il tente de la redresser. Le Mouttaqi craint Dieu et redresse sa Salat. Il est confronté, dans cet état, à des doutes et des dangers qui entravent [sa voie]. »

Les doutes qui naissent dans son cœur – ainsi que les pensées détournant son attention de Dieu – symbolisent la « chute » de sa Salat. Redresser la Salat signifie ramener toute son attention vers Dieu de nouveau.

Mais si l’on est un véritable Mouttaqi et un véritable croyant, l’on tentera de rétablir sa Salat même au cours de cette lutte au niveau de l’âme. C’est-à-dire la Salat chute et l’on est victime de distractions. Or, la Taqwa exige de ramener de nouveau sa concentration sur la Salat et sur la personne de Dieu. Voilà le sens de « redresser la Salat ».

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Avec effort, il tente de « relever » sa Salat. Si l’on est constant dans la Salat, si l’on tente d’en atteindre l’apogée, un temps viendra où Dieu le Très-Haut offrira la direction par Sa propre Parole. »

Ensuite, le Messie Promis (a.s.) explique ce qu’il entend par la direction : « Dès lors, l’effort n’est plus nécessaire pour relever la Salat. »

[Quand on est] arrivée dans cet état, la Salat ne « tombe » plus et l’on n’est plus distrait au point de devoir chercher à rétablir sa concentration. Cela n’est plus le cas.

Quand on a eu la direction, la Salat se transforme en nourriture (comme celle nécessaire au corps humain). Ainsi la Salat se transforme-t-elle en nourriture pour l’épanouissement spirituel. »

L’on ne peut se maintenir en vie sans aliments physiques ; de même l’on n’arrive pas à se maintenir en vie sans la Salat. Cela dit, l’on ne se contente pas de « consommer » cette nourriture pour se maintenir en vie : en fait, l’on s’en délecte.

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « [L’adorateur] tire de sa Salat un délice et un plaisir semblables à ceux que procure l’eau fraîche lorsqu’il est assoiffé. En effet, il boit cette eau avec beaucoup d’envie et en tire grand plaisir. »

Lorsqu’on meurt de soif et que l’on trouve de l’eau fraîche, on en tire grand plaisir. Il en est de même dans le cas de celui qui est bien-guidé lorsqu’il prie. Autrement dit, il ressemble à l’affamé qui tombe sur une nourriture des plus exquises et qui s’en délecte. Celui qui accomplit la vraie Salat tire lui aussi plaisir de sa prière.

Ceci est la condition de la Salat véritable. On l’accomplit avec plaisir et non en la considérant comme un fardeau. Le Messie Promis (a.s.) déclare que la Salat est pour le véritable croyant source d’ivresse : sans elle, il vit une angoisse terrible à l’instar du manque ressenti par un toxicomane lorsqu’il est privé de sa drogue. [Ainsi donc, l’adorateur] connaît une énorme détresse. Mais lorsqu’il accomplit la Salat, il ressent un plaisir et une fraîcheur particulière.

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Il n’y a pas de mots pour décrire le plaisir ressenti lorsqu’on accomplit la Salat véritable. Le croyant, le Mouttaqi, tire plaisir de sa Salat, d’où l’importance d’embellir celle-ci. Elle est la clé de tout progrès et la marche qui y mène. C’est pour cette raison qu’il est dit que la Salat est le Mi’raj (l’apogée) du croyant. » 

Celui-ci atteint Dieu par son entremise.

Ainsi avons-nous construit ces mosquées pour accomplir pareille Salat. Si nous souhaitons ériger des mosquées, c’est [justement] pour atteindre ce Mi’raj. C’est par ce moyen que nous pourrons atteindre Dieu et converser avec Lui. Il ne faut pas désespérer en pensant que l’on ne pourra atteindre ce statut. Allah accorde cette position suite à des efforts constants. Beaucoup de gens m’informent, par écrit et verbalement, qu’ils n’arrivent pas à se concentrer lors de la Salat. Or, la solution est de faire des efforts constants pour maintenir sa concentration.

Lors d’une rencontre, une personne informa le Messie Promis (a.s.) qu’elle ne tirait plus du plaisir ou de l’engouement de sa Salat et qu’elle en souffrait beaucoup, étant donné qu’elle avait naguère goûté au plaisir de la Salat. « Je suis assailli de doutes, dit-il, quoique j’essaye tant bien que mal de les repousser. Que me conseillez-vous de faire ? »

Le Messie Promis (a.s.) répondit : « Cela aussi est une faveur divine, que l’on ne soit pas subjugué par ces pensées. »

C’est-à-dire que vous avez conscience de leur présence, et vous ne les avez pas laissées vous dominer.

« Tant qu’on ne se laisse pas subjuguer par ces pensées, l’on est, dans ce cas-là également, dans un état méritant récompense. »

Allah récompense même cela. Il est vraiment un Dieu gracieux et miséricordieux.

« Celui qui est sous l’emprise de sa Nafs Ammarah (l’âme qui incite au mal) ignore ce qu’est le vice. Il commet sans cesse des méfaits en toute inconscience. Celui qui commet le mal dans l’état de la Nafs Lawwamah éprouve de l’inquiétude et des remords. »

Allah récompense celui qui, étant dans l’état de la Nafs Lawwamah, regrette le mal qu’il a commis, s’en inquiète et se repent. Cette personne-là n’est pas l’esclave de son âme.

Le Messie Promis (a.s.) affirme qu’il n’y a pas raison de s’inquiéter : « Si l’on est assailli de pensées et de doutes et que l’on tente de s’en débarrasser l’on méritera des récompenses divines. Celui [qui le fait] n’est pas l’esclave de son âme : d’ailleurs il est nécessaire, jusqu’à un certain point, de connaître cette condition, et le cœur ne doit pas s’en inquiéter, car elle recèle de grandes récompenses. En contrepartie, Allah accorde lumière et sérénité. Vient ensuite le temps de la miséricorde divine et l’on baigne alors dans une fraîcheur et les obstacles disparaissent. L’on ne doit donc pas se lasser. Lors des prosternations l’on doit réciter cette prière à foison :

يا حي يا قيوم برحمتك استغيث

(O Dieu Vivant ! O Toi Qui subsistes par Toi-même ! Par Ta Miséricorde, j’implore Ton secours) Attention : la hâte est dangereuse. L’islam souhaite rendre l’homme brave. »

Celui qui est empressé n’est pas courageux, en effet.

« Après plusieurs années d’efforts et de lutte, les assauts de Satan faiblissent en fin de compte et il prend la fuite. »

Un principe à ne pas oublier : éviter la hâte et plutôt se cramponner constamment à Dieu et se prosterner devant Lui. Un jour Satan baissera les bras, et prendra la fuite. Or, si l’on est empressé et l’on ne s’évertue pas à établir fermement la Salat, l’on tombera un jour entre les griffes de Satan. L’homme, en général, est empressé : s’il ne voit pas des résultats immédiats il affirme que la prière n’est d’aucun avantage. Or, si l’on se limite à ne demander que le monde, Allah n’exaucera pas ces prières. Si par contre nous demandons à Dieu de nous offrir le progrès spirituel et matériel, ainsi que Sa proximité, Celui-ci Se rapprochera de nous, et comblera nos besoins matériels. Il existe des méthodes à suivre et des principes à respecter quand on implore Dieu. Il est impossible qu’Il annonce d’une part « implorez-Moi et Je vous répondrai » et que d’autre part Il n’exauce pas la supplication de celui qui L’implore.

Le Messie Promis (a.s.) explique en ces termes ce sujet :

« Les supplications et Daroud (la prière pour le Prophète s.a.) récitées lors de la Salat sont en langue arabe. Or, il ne vous est pas interdit d’implorer Dieu dans votre propre langue lors de la Salat. Allah exige que la Salat soit empreinte d’humilité et qu’on y consacre toute son attention. »

C’est-à-dire, qu’il faut se faire humble, adoucir son cœur, faire naître en soi l’humilité et être conscient qu’on est devant Dieu et qu’on L’implore.

« Les prières des humbles sont exaucées. D’ailleurs [le Coran] affirme : « Les Hasanat (les vertus) éloignent les défauts. » Ici, les Hasanat signifient la Salat. »

C’est en implorant [Dieu] avec concentration et humilité qu’on les obtient. 

L’humilité naît et le cœur fond quand on implore Dieu dans sa langue et que l’on comprend ce qu’on Lui demande. C’est pour cette raison que le Messie Promis (a.s.) nous demande de prier aussi dans nos langues respectives.

Le Messie Promis (a.s.) explique : « Il est aussi nécessaire de réciter les prières qu’Allah nous a enseignées. La meilleure d’entre elles est la Sourate Al-Fatihah, car elle est exhaustive. Dieu nous y enseigne cette prière : « Guide-nous sur le droit chemin. »

Les sens de cette prière sont très vastes. Le Messie Promis (a.s.) explique : « Lorsqu’un cultivateur maîtrise l’art de la culture, il atteint le « Sirat al-Moustaqim » de l’agriculture. »

Lorsqu’un planteur maîtrise la culture, notamment comment labourer la terre, quand l’ensemencer, la fertiliser, l’arroser et la pulvériser, il atteint la « Sirat al-Moustaqim » de l’agriculture.

« De même, conseille le Messie Promis (a.s.), cherchez la Sirat al-Moustaqim qui mène à Dieu et priez en ces termes : « Ô mon Seigneur ! Je suis ton serviteur pécheur ! Je suis seul ! Guide-moi ! »

Sans en être embarrassé, il faudra présenter à Dieu toutes ses requêtes grandes et petites, car Il est l’unique Donateur. Le plus vertueux est celui qui prie le plus. Car si un mendiant frappe tous les jours à la porte d’un grand avare, celui-ci sera un jour, tôt ou tard, embarrassé. Comment est-il possible que l’on quémande à Dieu, dont la générosité est sans pareille, et qu’Il n’octroie rien ? Ainsi, tôt ou tard, [la prière de] celui qui demande est exaucée. Le deuxième nom de la Salat est Ad-Dou’a (l’appel ou la supplication), tout comme l’affirme Dieu : « Appelez-moi et Je vous répondrai. »

Allah affirme ensuite :

وَإِذَا سَأَلَكَ عِبَادِي عَنِّي فَإِنِّي قَرِيبٌ أُجِيبُ دَعْوَةَ الدَّاعِ إِذَا دَعَانِ

« Et quand Mes serviteurs t’interrogent sur Moi, certainement Je suis tout près. » (2 : 187)

Le Messie Promis (a.s.) explique : « Certaines personnes mettent en doute l’existence de Dieu. Allah affirme que la preuve de Son existence est qu’Il répond à celui qui L’implore et qu’Il Se souvient de lui. »

Certaines personnes assurent qu’ils ont imploré Dieu à maintes reprises sans pour autant recevoir de réponses.

« Si vous appelez une personne qui est très éloignée de vous et qu’en plus vous souffrez de surdité et que votre interlocuteur entend votre voix et vous répond, en raison de la distance qui vous sépare et de votre trouble auditif vous ne pourrez pas l’entendre. Au fur et à mesure que les obstacles disparaissent entre vous et que vous vous rapprocherez, vous l’entendrez. »

Plus l’on se rapprochera de Dieu mieux on L’entendra.

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Depuis la création du monde, il existe des preuves que Dieu parle à Ses choisis. Sinon, peu à peu, l’on aurait nié jusqu’à Son existence. Ainsi, la plus grande preuve de l’existence de Dieu est que nous pouvons L’entendre : on peut soit Le voir soit Lui parler. L’entendre aujourd’hui a remplacé la vision de Sa personne. Or, tant qu’il subsistera un voile entre Dieu et nous qui L’implorons, nous ne pourrons pas L’entendre. C’est quand le voile disparaîtra que nous pourrons L’entendre. »

C’est dire qu’il est important de se débarrasser de ce voile : d’ailleurs Allah promet de marcher vers celui qui avancera vers Lui en toute sincérité et qui tentera de comprendre Sa personne. Selon le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), Allah affirme faire deux pas dans la direction de celui qui viendra vers Lui, et de courir vers celui qui marchera vers Lui.

Les défauts résident donc en nous. Nous devons avancer dans la direction d’Allah. Cela dit, nous avons besoin de Son aide pour trouver Sa voie et Le rencontrer.

Étant donné que nous affirmons avoir prêté allégeance au Messie Promis (a.s.), nous devons nous évertuer à nous rapprocher de Dieu. Il ne suffit pas d’appliquer uniquement ce dire du Messie Promis (a.s.) dans lequel il nous conseille de construire des mosquées afin de faire connaître l’islam. Les efforts sont certes nécessaires dans ce contexte, mais l’aide d’Allah l’est aussi. L’on aura du succès quand on jouira du soutien divin tout en accomplissant des efforts.

Le Messie Promis (a.s.) affirme : « Le repentir accompli au moment du serment d’allégeance sera béni et l’on progressera en promettant de préférer la foi à ce monde. Or, vous n’êtes pas à même d’accorder [à vous seuls] cette préférence à la foi sur le monde : pour ce faire, vous aurez grandement besoin de l’aide de Dieu, tout comme Il l’affirme :

وَالَّذِينَ جَاهَدُوا فِينَا لَنَهْدِيَنَّهُمْ سُبُلَنَا

« Et quant à ceux qui font des efforts pour Notre cause – Nous les dirigerons assurément sur Nos voies. »

La graine ne peut pousser sans efforts et sans arrosage [de la part du cultivateur]. Elle ne sera pas bénite ou sera très faible, voire elle disparaîtra.

« De même, si vous ne réitérez pas quotidiennement la promesse de préférer la foi à ce monde et si vous ne demanderez pas l’aide de Dieu, vous ne mériterez pas les faveurs divines. Sans l’aide de Dieu, il n’y aura pas de changement. »

C’est pour cette raison qu’il est important de L’implorer pour mériter Son aide et Sa grâce.

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Le voleur, le vicieux, l’adultère et les autres pécheurs ne se vautrent pas constamment dans le péché. Parfois, ils sont pris de remords. Il en est de même chez tous les autres pécheurs. Il en découle que l’on aspire à faire le bien. Or, l’aide de Dieu est plus que nécessaire afin de traduire cette idée dans la pratique. D’où la raison derrière l’ordre de réciter la sourate Al-Fatihah durant les cinq Salats quotidiennes, dans laquelle l’on trouve la prière : « C’est Toi seul que nous adorons et c’est Toi seul dont nous implorons le secours. » Il s’y trouve deux indications : tout d’abord que toute bonne entreprise exige le recours à ses aptitudes, aux plans et à des efforts. Ceci est indiqué dans Na’boudou – à savoir l’adoration. Quiconque se contente de prier sans faire d’efforts n’aura pas de succès. Si le cultivateur met une semence en terre, mais qu’il ne fait plus d’efforts, il ne récoltera pas de fruits. Selon la Sounnah d’Allah, l’on ne récoltera rien, si l’on se contente de planter une graine et de prier pour ensuite négliger de l’arroser et de la fertiliser. Prenons l’exemple de deux cultivateurs. Le premier travaille dur et il laboure sa terre : il réussira à coup sûr. Le deuxième ne fait rien ou presque. Ses récoltes sont toujours mauvaises : peut-être qu’il n’arrivera même pas à payer ses impôts ou qu’il vivera dans la pauvreté. Il en est de même quand il s’agit d’œuvres spirituelles. [Parmi les musulmans] l’on trouve des hypocrites, des fainéants, des pieux et des saints de toutes catégories. »

Les gens sont les mêmes : on trouve dans leurs rangs des hypocrites, des fainéants, des pieux et des saints du rang des Abdals, Qoutbs ou Ghawths qui se rapprochent de Dieu. Or, certains prient pendant quarante ans sans pour autant avoir accompli le moindre progrès. Ils ne tirent aucun avantage de leurs trente jours de jeûne. »

Ils jeûnent au cours du Ramadan, mais n’en tirent aucun profit. Ils retournent au même état qu’ils connaissaient avant le Ramadan. 

« Beaucoup se disent Mouttaqis de premier ordre, ayant accompli la Salat depuis des lustres, tout en se plaignant de ne pas avoir joui de l’aide divine. La raison en est qu’ils accomplissent ces ‘Ibâdât par tradition et coutume et ne pensent même pas à leur progrès. Ils ne tentent pas de connaître leurs péchés. Ils ne font pas le véritable repentir. Ils demeurent à la case de départ. Pareilles gens ne sont pas meilleures que des animaux. (Il n’existe aucune différence entre eux.) Ce type de Salat attire la colère d’Allah. La Salat apporte le progrès. Si un malade utilise pendant dix jours les médicaments prescrits par son médecin et que son état empire de jour en jour, le malade conclura que cette prescription ne lui est pas favorable et il la changera. Ainsi, il n’est pas correct d’accomplir les actes d’adoration par tradition, de manière coutumière. »

L’adorateur devra se remettre en question et se demander pourquoi ses prières ne sont pas exaucées en dépit du fait qu’Allah affirme qu’Il y répondra. L’acte d’adoration doit être celle qui nous rapproche d’Allah.

Le Messie Promis (a.s.) explique la réalité de la Salat :

« La Salat est une supplication. Chaque parole qu’on y énonce est un signe de la prière. Si votre cœur ne s’intéresse pas à la Salat soyez prêts à encourir la punition, car celui qui ne supplie pas se contente de se rapprocher de la destruction. Un Roi ne cesse d’inviter [les gens en disant] : « Je soulage la souffrance de ceux qui souffrent ! Je suis tout miséricordieux ! J’aide les désœuvrés ! » Or, un passant, confronté à des difficultés, traverse devant lui sans se soucier de ses appels, sans lui faire part de ses malheurs, sans lui demander de l’aide. Celui-là ne s’invite-t-il pas la destruction ? Il en est de même de la personne de Dieu : Il est toujours prêt à réconforter l’homme à condition qu’il L’appelle. Évitez la désobéissance si vous souhaitez que vos prières soient exaucées. Priez abondamment car c’est en frappant la pierre contre la pierre que naîtront les étincelles. »

Lorsque nos Salat seront à la hauteur de cette norme et que nos œuvres seront à même d’attirer le plaisir de Dieu, Celui-ci transformera nos craintes en paix. N’oublions jamais que c’est par la grâce de Dieu que nous avons acquis tout ce que nous possédons dans ces pays. Et c’est la grâce d’Allah qui l’augmentera. L’adoration d’Allah et le respect de nos devoirs envers nos prochains sont essentiels afin d’attirer Ses faveurs. Examinez jusqu’à quel point vous tentez d’être assidus dans vos prières et à quel point vous tentez d’établir une relation avec Dieu ou quel est l’effort que vous faites à cet égard ; jusqu’à quel point les œuvres de ce monde entravent nos Salats. N’oublions jamais ce dire du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : « L’abandon de la Salat est l’action qui distingue la mécréance de la foi. » Cette parole du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) doit nous ébranler : le croyant est celui qui accomplit la Salat régulièrement, sinon il n’y aura pas de différence entre lui et un mécréant. Allah n’enjoint pas la Salat tout court : Il nous recommande de l’accomplir en commun afin de recevoir 25 fois, voire 27 fois plus de récompenses, selon certains dires. Si nous négligeons la Salat sans aucune excuse valable ce sera à notre grand détriment.

Ayant construit des mosquées, nous devons nous acquitter de nos devoirs envers elles, rehausser le niveau de nos actes d’adoration, être vigilants concernant nos sacrifices financiers, accomplir de bonnes œuvres, relever le niveau de notre moralité, et enjoindre aussi le bien aux autres. Tout en évitant les maux de la société de ce pays, il faudra aussi en protéger autrui, sinon notre serment d’allégeance ne sera qu’une vaine parole. N’oublions jamais ce conseil du Messie Promis (a.s.) : « Vos intentions doivent se conformer à celles de Dieu et vous devez satisfaire Ses désirs. Vous ne devez rien garder pour vous et tout Lui accorder. La pureté signifie débarrasser le cœur de toute chose qui contredit Dieu dans la pratique et dans les croyances. Allah n’aide pas celui qui ne conforme pas ses intentions et ses désirs aux Siens. »

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Le nombre des membres de ma Jama’at ne m’intéresse pas. » A noter qu’il existait à l’époque 400 000 ahmadis ou plus. 

« En fait, la Jama’at ne signifie pas que l’on se contente de placer sa main dans celle d’un autre et de prêter allégeance. On devient membre d’une Jama’at lorsqu’on applique toutes les consignes de la Bai’ah, lorsqu’on se purifie sincèrement, lorsqu’on se débarrasse de l’immondice des péchés, lorsqu’on sort des griffes de ses désirs libertins et de Satan, lorsqu’on se perd dans le plaisir de Dieu, lorsqu’on s’acquitte de ses devoirs envers Allah et envers autrui de gaieté de cœur et à la perfection, lorsqu’on est animé de cet ardent désir à servir la foi et à diffuser son message, et lorsqu’on détruit ses désirs et ses intentions pour appartenir entièrement à Dieu. Dieu affirme : « Vous êtes tous égarés, hormis celui que Je guide ; vous êtes tous aveugles hormis celui à qui J’accorde la lumière ; vous êtes tous morts hormis celui à qui J’accorde l’élixir de la vie spirituelle. »

Dieu, étant Celui qui couvre les péchés, cache les vices des hommes. Sinon, si leur for intérieur était mis à nu, peut-être que les uns ne voudraient même pas s’approcher des autres. »

C’est l’attribut d’al-Sattar de Dieu qui couvre nos péchés ; s’ils étaient dévoilés au grand jour, il se peut que certains des nôtres ne s’approcheraient pas des autres.  

Il ajoute : « Dieu est Sattar. Il ne dévoile pas les défauts des uns aux autres. Il est important que l’homme essaye de faire des actions pieuses, et qu’il fasse constamment des supplications. S’il n’y a aucune différence entre les membres de la communauté et les autres, sachez alors qu’Allah n’est membre de la famille de personne. »

Nous sommes ahmadis, nous avons prêté allégeance ; s’il n’y a aucune différence entre nous et les autres, nous devons alors garder à l’esprit que Dieu ne fait pas partie de la famille de qui que ce soit.

Il continue : « Pourquoi va-t-Il honorer quelqu’un ou le prendre sous Sa protection ? »

S’il n’y a pas de différence, Dieu, n’étant pas quelqu’un de notre famille, n’est pas tenu de nous honorer et d’humilier et châtier notre adversaire. Le Messie Promis (a.s.) ajoute :

Les personnes pieuses sont celles qui par crainte de Dieu rejettent tout ce qui va à l’encontre de Sa volonté, et face à Lui elles considèrent leur propre personne, leurs désirs personnels et les choses mondaines comme insignifiants. On ne peut se rendre compte de notre niveau de foi que lors des moments d’adversité. Certaines personnes écoutent d’une oreille ce qu’on leur dit et le ressortent de l’autre. Elles ne réfléchissent nullement, et ce malgré les rappels répétés. »

Le Messie Promis (a.s.) déclare : « Sachez que Dieu est Indépendant. Il ne se soucie pas [des supplications] tant qu’on ne L’implore pas constamment, étant animé d’une intense sensation de détresse. Grand sera votre désarroi si votre épouse ou votre enfant tombe malade ou si vous êtes frappé d’un grand malheur. La prière est un exercice inefficace et futile si elle n’est pas accompagnée d’émoi sincère et de détresse. Le désarroi est une condition nécessaire à son exaucement, tout comme l’affirme le verset :

أَمَّنْ يُجِيبُ الْمُضْطَرَّ إِذَا دَعَاهُ وَيَكْشِفُ السُّوءَ

« Qui d’autre exauce les supplications d’une personne en désarroi, lorsqu’elle supplie Dieu ? C’est Lui Qui éloigne ce qui la fait souffrir. » 

Ensuite le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Lorsque vous empruntez la voie de la réforme, incluez également votre famille dans cet effort. » 

Il est de votre devoir que de vous occuper de la réforme de votre femme et de vos enfants.

Il continue : « L’aide divine accompagne uniquement les personnes qui avancent continuellement sur la voie de la piété, qui ne stagnent pas ; et ce sont ces mêmes personnes qui connaissent une fin noble. J’ai observé que certaines personnes sont très enthousiastes, et motivées, mais après un certain temps elles stagnent complètement, et ne connaissent pas une fin noble. Allah l’Exalté nous a enseigné cette prière dans le Saint Coran :

ce qui signifie : « Réforme également ma femme et mes enfants. » En sus d’essayer d’opérer des changements purs en nous, et de faire des supplications, nous devons également continuellement prier pour nos enfants et notre femme, car souvent les adversités surviennent à cause d’eux. La première adversité frappa Adam en raison de sa femme. De même, la foi de Bal’am a été mise à l’épreuve devant Moïse, et selon la Torah la raison était que le Roi avait montré certains bijoux à la femme de Bal’am et avait ainsi attisé sa convoitise ; en conséquence, la femme de Bal’am l’avait poussé à invoquer la malédiction sur Moïse. Ainsi donc, en raison de la famille, certaines personnes sont sujettes à l’adversité. Il est donc important de s’occuper de sa réforme, et de faire continuellement des supplications pour elle. 

Qu’Allah le Très-Haut nous permette d’apporter des changements purs en faisant preuve de régularité dans nos prières et en rehaussant le niveau de nos adorations ; qu’Il nous permette de purifier nos biens, d’améliorer nos mœurs, de faire des actions pieuses et de faire en sorte qu’elles deviennent répandues.

Qu’Allah l’Exalté nous permette également de nous préserver des péchés, et d’en préserver également notre descendance, ainsi que notre entourage. Qu’Allah nous permette de présenter le message de l’islam aux habitants de ce pays parallèlement à la construction des mosquées, et d’en faire des adorateurs du Dieu Unique. Cela pourra se faire uniquement lorsque nous opérerons des changements nobles en nous ; qu’Allah nous en donne la capacité. 

Je vais présenter quelques faits concernant cette mosquée. Cette propriété a été appelée Mahdi Abad ; elle se trouve dans le village de Nahe. Là où cette mosquée a été construite, la Jama’at locale ne compte que quelques membres. Le terrain a été acheté en 1989 ; sa partie agricole a été sous-louée par la Jama’at.

Quand ce terrain fut acquis, il s’y trouvait une maison fermière, ainsi qu’un immeuble, et nous avions obtenu l’autorisation de l’utiliser comme Mission, et de faire usage de la grande salle comme salle de prière. Tout cela avait été réalisé grâce aux efforts des bénévoles. Le bâtiment qui était déjà construit s’élevait sur deux étages, et [au départ] comprenait une résidence de missionnaire. Par la suite, en 2010, la Mairie avait décidé de déclarer une partie de ce terrain comme habitable, et c’est ainsi que 12 portions de terrain constructibles ont été délimitées et qu’on a pu obtenir la permission de construire une mosquée. Des douze portions, la Jama’at a gardé deux pour elle et les autres ont été vendues. La somme qui a été obtenue de la vente du terrain à la Mairie était supérieure au montant de l’achat de ce terrain. Six, sept ans auparavant, peut-être même huit ans de cela, j’avais posé la première pierre de cette mosquée qui est en cours de finalisation : elle s’élève sur deux étages, et la surface totale est de 350 m2. Deux cent dix personnes peuvent y prier ; l’étage a été aménagé pour les hommes et le rez-de-chaussée pour les femmes. Il y a des endroits pour faire les ablutions, ainsi que des sanitaires. Le coût de sa construction s’élève à 560 000 €. Les membres locaux ont fait un don de plus de 200 000 €, et le reste de la somme a été obtenue du fond « 100 Mosquées ». Qu’Allah bénisse les biens et les âmes des personnes qui ont présenté des sacrifices, et que suite à la construction de la mosquée, Il leur permette de remplir leur devoir d’adoration encore plus qu’avant. 


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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