Sermons 2019

La mosquée et l’importance du culte de Dieu

Sermon de Sa Sainteté le Calife prononcé le 11 octobre 2019 lors de l'ouverture de la mosquée de Strasbourg.

 Sermon du vendredi 11 octobre 2019, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Mahdi à Strasbourg en France. Après le Ta’awudh, le Tashahoud et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

Allah a permis à la Jama’at (la communauté Ahmadiyya) de France de bâtir une autre mosquée après une longue période. Ici, à Strasbourg, par la grâce d’Allah, il y a un grand nombre de nouveaux convertis d’origine non-pakistanaise. Environ 75 % des membres de la Jama’at ne sont pas d’origine pakistanaise ; et par la grâce d’Allah, ils sont emplis de sincérité. En tout cas, Allah leur a accordé une mosquée ici et à présent les ahmadis de ces lieux peuvent s’attacher davantage à l’administration de la Jama’at.  Qu’Allah leur accorde la possibilité d’agir en ce sens.

Vous avez entendu le verset que j’ai cité ; je vous présente ici sa traduction : « Assurément, celui-là seul est digne de maintenir les Mosquées d’Allāh qui croit en Allāh et au Jour Dernier, et observe la Prière, et paie la Zakāt, et qui ne craint nul autre qu’Allāh. Voilà donc ceux qui ont bien plus de chances d’être comptés parmi les bien guidés. » (9 : 18)

Allah a décrit dans ce verset les qualités de ceux qui construisent les mosquées et qui les remplissent, dont notamment qu’ils croient en Allah. C’est-à-dire ils ont la certitude parfaite qu’Allah est la source de toute puissance et qu’Il est le maître. Rien hormis Lui n’a aucune valeur. Ainsi faudra-t-il se prosterner devant Dieu pour mériter cet amour : l’adoration de Dieu est un acte des plus importants à cet égard. Allah fait grandir, dans la foi et la certitude, ceux qui se prosternent devant Lui.

Allah a en outre déclaré que ceux qui viennent à la mosquée croient aussi dans l’Au-delà. C’est là une des conditions qu’ils respectent. Car c’est la foi dans l’Au-delà qui les pousse à rendre culte à Dieu. C’est une adoration que l’on voue sincèrement à la personne de Dieu.

Le Messie Promis (a.s.) déclare à ce propos : « La Ma’rifah (la gnose profonde) est l’avantage qui découle de la foi dans l’Au-delà. La Ma’rifah réelle ne peut être acquise sans la vraie crainte de Dieu. »

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Avoir des doutes sur l’Au-delà met la foi en danger et la bonne fin en péril. »

C’est-à-dire, qu’on n’a plus la certitude qu’on va connaître une bonne fin. L’on n’a plus la certitude qu’on pourra préserver sa foi. Ainsi le vrai adorateur de Dieu, qui prie dans la mosquée, est celui qui n’a aucun doute concernant l’Au-delà. Il se prosterne toujours devant Dieu afin de connaître une bonne fin.

Ensuite, Allah déclare que ceux qui sont déjà réguliers dans la Salat (la prière en congrégation) sont les seuls à remplir la mosquée ou à profiter d’elle. Ceux-ci affirment qu’ils n’ont pas bâti cette mosquée uniquement pour la montrer au monde. Ils savent qu’ils doivent la remplir cinq fois par jour. Allah a évoqué ici ceux qui sont assidus dans leurs prières. Établir la Salat signifie l’accomplir en congrégation. Ensuite, ce verset souligne l’importance de la Zakat (la dîme) et des sacrifices financiers. Ce sont là les distinctions de ceux qui remplissent les mosquées, car ils savent qu’ils doivent consentir à des sacrifices pour la diffusion du message de la religion divine tout en s’acquittant de leurs devoirs envers leurs semblables. Ces actions sont essentielles afin d’accroître dans nos cœurs la crainte de Dieu. Nous devons faire de notre mieux pour mériter Son plaisir.

Allah affirme que ceux qui accomplissent ces œuvres sont considérés bien orientés par Dieu ou [du moins,] qu’ils feront partie de ceux-là. Ainsi devons-nous prier en ce sens et faire des efforts dans ces domaines. Nous devons nous prosterner devant Dieu et Le supplier à cet égard. Cela concerne aussi bien les nouveaux que les anciens ahmadis. Au contraire, les anciens ont une plus grande responsabilité, en particulier ceux qui sont venus du Pakistan. Ils doivent être des exemples pour les nouveaux : il leur incombe d’être vigilants à cet égard. Après la construction de cette mosquée ils doivent conformer leur conduite aux conseils prodigués [par Dieu] et Lui demander de leur accorder la possibilité de remplir cette mosquée et d’être parmi ceux qui sont bien guidés. Que nous ne soyons pas de ceux qui détruisent leur vie ici-bas et dans l’Au-delà en raison de nos faiblesses et lacunes et de notre négligence du commandement ayant trait à la mosquée.

Aie pitié de nous et préserve-nous de l’égarement et guide-nous sur le droit chemin. Fais que nos intentions soient toujours pures et permets-nous de respecter Tes droits et de transmettre le message de Ta religion aux gens de cette région. Que nous puissions utiliser cette mosquée pour transmettre le message de l’islam en accord aux instructions du Messie Promis (a.s.). Accorde-nous Ta grâce et fais que nous puissions profiter de cette parole de Ton bien-aimé Prophète qui a déclaré qu’Allah construit une maison au Paradis pour celui qui bâtit une mosquée ici-bas pour Sa cause. Fais que nous soyons de véritables croyants et accorde-nous Tes faveurs.

 

Afin de mériter ces faveurs, tout ahmadi doit en premier examiner l’état de ses Salats : est-ce qu’il les accomplit cinq fois par jour régulièrement ? Est-ce qu’il accomplit ses Salats en congrégation ? Il ne suffit pas de construire des mosquées. En effet, pour mériter une maison au Paradis il ne suffit pas de bâtir une mosquée. Il est essentiel que la foi s’accompagne d’actions. Il est important de suivre les commandements d’Allah. Il nous faut respecter les exigences qui incombent aux membres de la communauté du Messie Promis (a.s.).

Tous les ans les musulmans bâtissent des milliers de mosquées ; mais si on y prêche le sectarisme et on n’y prêche pas la crainte de Dieu et le respect de ses devoirs envers Allah et ses semblables ; si on n’y prêche que [la poursuite] des intérêts personnels ou ceux de la communauté en question ou si les prétendus oulémas y font naître des innovations contraires à la sounnah [la pratique] du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), en ce cas, aux yeux d’Allah et de son Prophète, ces mosquées ne mèneront pas au Paradis. S’acquitter de ses devoirs envers la mosquée, en faire un moyen pour entrer au Paradis, un moyen pour bâtir une maison au Paradis, sont autant de grandes responsabilités [que nous avons]. Tout ahmadi doit comprendre cette responsabilité, agir en conséquence et s’acquitter de ses devoirs. Nous devons saisir les propos du Messie Promis (a.s.), le serviteur parfait du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), qui nous a dit comment devenir un véritable musulman, comment respecter les exigences de ses actes d’adoration, aussi bien que celles des mosquées et d’autrui. C’est en suivant ces conseils que nous pourront annoncer que nous avons une foi parfaite en la personne d’Allah et dans le Jour Dernier. Nous devons être assidus dans nos Salat afin de mériter le plaisir d’Allah et nous devons aussi sacrifier nos biens afin de nous acquitter de nos devoirs envers les créatures d’Allah. D’ailleurs Allah est la seule personne que nous devons craindre. Il nous incombe de nourrir en nos cœurs la crainte de Dieu car c’est Lui et personne d’autre en ce monde que nous devons craindre. L’amour que nous éprouvons pour Lui dépasse tout autre amour en ce monde. Nous ne sacrifions pas notre foi ou notre religion pour des avantages matériels. Je vous présente quelques dires du Messie Promis (a.s.) dans lesquels il nous explique comment devenir un véritable ahmadi et un véritable serviteur de Dieu. Il déclare : « Allah ne nous a pas accordé des aptitudes à l’instar des mains, des pieds, des yeux, de la langue et des autres facultés afin que nous les laissions inutilisées. Leur usage à bon escient favorise leur épanouissement. »

En effet, c’est en les utilisant à bon escient que l’on pourra favoriser leur épanouissement.

« C’est pour cette raison que l’islam n’a pas préconisé l’arrachage des yeux ou la neutralisation des capacités sexuelles. Il préconise leur usage à bon escient et la purification de l’âme. »

L’islam ne recommande pas que l’on enlève ses yeux sous prétexte qu’avec ceux-ci on peut commettre des péchés. Il faudra [tout simplement] les utiliser à bon escient. Il ne demande pas non plus de mettre fin aux capacités sexuelles. Il faudra plutôt purifier ces aptitudes et les utiliser à bon escient.

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « [Le Coran] affirme : « Le croyant aura le succès. » Ensuite en décrivant la vie du Mouttaqi (celui qui craint Dieu), le Coran affirme qu’en fin de compte « Ce sont eux qui auront le succès. ». Avant de décrire les Mouttaqis, il affirme « Le croyant aura le succès » pour enfin conclure par « Ce sont eux qui auront le succès. » C’est-à-dire, ceux qui marchent sur les voies de la Taqwa (la crainte de Dieu) croient en l’invisible. Leur Salat chancelle, mais ils la rétablissent. Autrement dit, ils sont assaillis par toutes sortes de pensées lors de leur Salat, mais ils ramènent leur attention vers Allah. Ensuite ils dépensent, pour la cause divine, de ce que Dieu leur a accordé. En dépit des périls guettant leur âme, ils croient dans les livres de Dieu du passé et du présent. »

Allah affirme qu’il faut croire dans tous les livres [révélés] : de ce fait, ils y croient.

« Ils sont convaincus quant à l’existence de la vie future. Ce sont ces gens-là qui sont bien guidés. Ils sont sur une voie qui les font avancer jusqu’à atteindre le salut. Ce sont ces gens-là qui auront le salut et qui atteindront leur destination. Ils sont à l’abri des dangers de la route. »

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Dès le début, du Coran Allah nous enseigne la Taqwa. Il nous a offert un livre qui préconise la Taqwa. La plus grande préoccupation que doivent ressentir les membres de ma Jama’at et qui doit dépasser toutes les inquiétudes concernant ce monde est celle-là : « Possédons-nous la Taqwa ou non ? »

L’on doit se demander si l’on possède ou pas la Taqwa. Le Messie Promis (a.s.) explique qui est un Mouttaqi.

« Le Mouttaqi est celui qui fait montre d’une grande compassion et d’une grande humilité. Il ne parle pas de manière hautaine : il s’adresse aux gens comme un petit qui parle aux grands. Nous devons, en toute situation, accomplir l’action qui nous mènera à notre salut. Allah n’est le monopole de personne. Il souhaite [tout simplement] une Taqwa spéciale. Celui qui fera montre de cette Taqwa atteindra les sommités. Ni le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ni le prophète Abraham (a.s.) n’ont reçu leur honneur en héritage. Certes, nous croyons que le père béni du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’était pas un polythéiste, mais il n’a point légué le prophétat au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). C’était là une faveur divine et le fruit de ce que recelaient leurs âmes. Le prophète Abraham (a.s.) était le père des prophètes : il n’a pas hésité à sacrifier son fils en raison de sa sincérité et de sa Taqwa. Il a été lui-même mis dans le feu. Voyez aussi la sincérité et la fidélité de notre maître le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il a confronté tout mal : il a enduré peines et malheurs en tout genre, sans s’en soucier. Voilà la sincérité et la fidélité, suite auxquelles Dieu lui a accordé des faveurs.

Ce faisant Allah a déclaré :

إِنَّ اللَّهَ وَمَلَائِكَتَهُ يُصَلُّونَ عَلَى النَّبِيِّ يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آَمَنُوا صَلُّوا عَلَيْهِ وَسَلِّمُوا تَسْلِيمًا

A savoir : « Certainement, Allah envoie Ses bénédictions sur le Prophète et Ses anges prient pour lui. Ô vous qui croyez ! Vous aussi devez implorer des bénédictions sur lui, et le saluer avec la salutation de paix. » Si nous souhaitons que nos prières soient exaucées, nous devons prier pour le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) comme on nous l’a enseigné. Sans ces salutations, les prières n’atteindront pas le Ciel et l’on ne connaîtra pas le succès. La prière pour le Prophète est importante si nous souhaitons rehausser le niveau de nos actes d’adoration et profiter du succès. Celui qui priera en faveur du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) prendra certainement en considération son exemple. Quel était le niveau d’adoration [divine] du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et qu’a-t-il conseillé à sa communauté ? Il a déclaré : « La fraîcheur de mes yeux se trouve dans la Salat. » Il a aussi laissé son exemple quant à l’acquittement des devoirs envers la création, un exemple qu’il est difficile de trouver ailleurs. Il ne s’est jamais soucié de sa personne. Il a tout distribué, même si des richesses aussi immenses qu’une vallée lui sont venues. Personne qui lui demandait quelque chose ne repartait jamais les mains vides. En sus de cela, il était toujours prêt à servir la création. Lorsqu’on enverra des salutations sur le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) tout en ayant à l’esprit son exemple, on tentera de suivre ses pas. Allah exaucera nos prières en voyant notre amour pour Son prophète bien-aimé et en raison de nos prières en sa faveur. C’est ainsi que nous profiterons de la proximité divine, que nous ferons montre de notre compassion et de notre humilité, et que nous nous joindrons à ceux qui marchent sur les voies de la Taqwa. Voilà ceux qui ont le succès et qui méritent le salut. Le Messie Promis (a.s.) déclare : « De simples paroles de notre part, sachez-le, ne serviront à rien […] La victoire exige la Taqwa. Si vous souhaitez le triomphe, soyez des Mouttaqis. Ceci est la Taqwa qui nous fait reconnaître Allah et qui nous permettra de suivre Ses commandements. »

Le Messie Promis (a.s.) nous explique ensuite la réalité de la Salat véritable. Il affirme : « Beaucoup affirment croire en Dieu du bout des lèvres, mais quand on les scrute on constate qu’ils regorgent d’athéisme, car lorsqu’ils s’affairent en ce bas monde, ils oublient complément la colère et la grandeur de DIeu. C’est la raison pour laquelle il vous incombe de supplier à Dieu de vous accorder la connaissance de Sa personne. Sans cette gnose, il vous sera impossible d’atteindre la certitude parfaite. On en possédera quand on comprendra que couper toute relation avec Allah l’Exalté est synonyme de mort.

Priez afin que vous soyez à l’abri du péché ; cependant ne délaissez pas les moyens [matériels]. Fuyez toutes ces rencontres et ces assemblées qui incitent aux péchés. »

Chacun d’entre nous pourra faire une étude et identifier ces assemblées, ces rencontres, ces émissions télés et autres diffusions qui conduisent au péché. Il faudra les abandonner toutes, tout en priant. C’est uniquement par la grâce d’Allah que l’on pourra les abandonner. C’est pour cette raison qu’il est important de prier.

« Aussi, ne cessez pas de prier ; et sachez que l’on ne pourra se libérer des calamités (qui, selon le décret divin, guettent constamment l’Homme), sans l’aide de Dieu. Dans la Salat prescrite cinq fois par jour se trouve l’indication suivante : si elle ne protège pas des passions charnelles et des idées qui en découlent, elle ne sera pas une Salat véritable. La Salat ne signifie pas se cogner le front et accomplir des actes [purement] rituels.

La Salat est un acte que ressent le cœur et qui fait fondre l’âme devant le seuil divin dans [un état de] grande détresse. Dans la mesure du possible, faites naître en vous cette détresse ; implorez Dieu en toute humilité, afin que vous puissiez vous débarrasser de l’orgueil et du péché que recèle l’âme. Voilà le type de Salat qui est bénite. Si le croyant reste constant sur cette voie, il constatera que matin et soir son cœur sera baigné d’une lumière ; et l’ardeur de l’âme qui incite au mal diminuera. En l’âme qui incite au mal il existe un poison mortel, à l’instar de celui que comprend le venin du serpent. Or, Celui Qui l’a créé en détient l’antidote. »

Le Messie Promis (a.s.) évoque en ces termes l’importance de la Salat. « La Salat est le cœur du culte. Sans elle, l’on ne pourra pas s’acquitter des exigences de l’adoration de Dieu. La Salat comprend des conditions qu’il faut respecter. Lorsqu’on accomplit la Salat, il faut comprendre que l’on est en train de se tenir de façon respectueuse devant Dieu. »

Il faudra faire montre d’humilité tout en étant entièrement concentré dans la prière. Le Messie Promis (a.s.) explique davantage : « Un jour je me suis appesanti sur la différence entre la Salat et la supplication. Or, il est dit dans un hadith que la Salat est [elle-même] une supplication. La Salat est le cœur du culte. Lorsque l’homme ne prie que pour les choses de ce monde, sa prière ne tombe pas dans la catégorie de Salat. »

L’on vient prier cinq fois par jour dans la mosquée et l’on y supplie Dieu, le cœur en grande détresse eu égard à des questions mondaines. Or le Messie Promis (a.s.) affirme que si l’on ne prie que pour les choses mondaines, l’acte cultuel ne sera pas considéré comme Salat.

Ainsi donc, lorsqu’on souhaite rencontrer Dieu et que l’on cherche Son plaisir et que l’on se tient devant Lui avec respect, humilité et toute la concentration requise pour quémander Son plaisir et non pour satisfaire ses besoins, c’est là que l’acte cultuel est digne d’être appelé Salat. Ceci est la vraie supplication qui établit un lien entre Dieu et l’homme. Ceci est la supplication qui nous rapproche de Dieu. Ceci est la prière nous permettant de nous rapprocher de Dieu et qui écarte l’Homme de toute action contraire au bon sens. L’action essentielle c’est d’acquérir le plaisir divin ; et par la suite l’on pourra supplier Dieu de combler nos besoins matériels, car c’est par l’entremise de Ses faveurs que l’on arrive à les mériter. Cet ordre des choses existe car des fois les difficultés mondaines entravent le progrès spirituel. C’est pour cette raison qu’il faut établir une relation avec Dieu en premier pour ensuite implorer Dieu pour les questions ayant trait à ce monde. 

Le Messie Promis (a.s.) explique : « Le terme Salat comprend le sens de « chaleur ». À l’instar du feu qui crée de la chaleur, la prière doit engendrer de la chaleur. Lorsqu’on atteint ce stade qui ressemble à la mort, l’acte cultuel se nomme Salat. »

Ceci est la condition réelle de la Salat : nous devons tenter de l’atteindre. Qu’Allah nous en accorde la possibilité.

Le Messie Promis (a.s.) explique : « Si vous vous dites croyants, vous devrez aussi accomplir la Salat. »

L’on ne pourra se dire croyant en accomplissant trois ou quatre Salats comme le font certains « car la racine de la foi est la Salat. Celui qui ne possède pas de racine ressemble à un arbre évidé qui pourra tomber au moindre vent. »

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Quand les nuages s’amoncellent dans le ciel, la pluie tombe. De même les supplications de l’homme engendrent la chaleur de la foi et celui-ci atteint son objectif. Lors de la Salat, l’homme se présente tout respectueusement à Dieu le cœur en émoi et en feu. Lorsque l’homme est coupable d’indifférence, Allah, étant indépendant, ne Se soucie pas de lui. Toute nation pourra exister tant qu’elle continuera à se tourner vers Dieu. Or, la racine de la foi est la Salat. Certains imbéciles demandent si Dieu a réellement besoin de leur Salat. Naïfs que vous êtes ! Il n’en a certainement pas besoin. Par contre, vous avez quant à vous assurément besoin de vos Salats afin qu’Allah Se tourne vers vous. L’attention de Dieu répare toute œuvre incomplète. La Salat éloigne des milliers de dangers et elle est un moyen pour se rapprocher de Dieu. »

La Salat ne se limite pas à rapprocher le croyant de Dieu, à favoriser son pardon et à restaurer ses œuvres corrompues. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) affirme à propos de celui qui vient à la mosquée avec de bonnes intentions et qui y attend la Salat qu’il sera considéré comme étant dans un état de Salat pendant toute la durée de son attente dans la mosquée. Lorsqu’il se consacrera au souvenir de Dieu dans la mosquée, il sera considéré comme étant dans un état de prière ; et les anges vont prier pour lui en disant : « Ô Allah ! Accorde-lui Ta grâce et pardonne-lui. Accepte son repentir ! » Ainsi donc, celui qui vient prier dans la mosquée recevra de grandes récompenses. Ce n’est donc pas seulement pour la prière : l’on sera aussi récompensé par Dieu pour son attente. D’ailleurs même les anges prieront pour cette personne.

Nous devons, tout soucieux, respecter les exigences de l’adoration d’un tel Dieu bienveillant et tenter de nous rendre à la mosquée cinq fois par jour.

Mentionnant le fait que l’objectif de la religion est d’établir l’unité, un seul peuple, et une seule communauté, le Messie Promis (a.s.) déclare : « L’objectif d’Allah l’Exalté est d’unir les hommes sous la forme d’une unité universelle, où de très nombreuses personnes se réunissent et obéissent à une même personne. L’objectif de la religion est de réunir les personnes telles les perles d’un chapelet par le fil de l’unité. »

Les prières en congrégation sont également préconisées pour établir cette unité, afin que l’ensemble des personnes qui prient soient considérées comme un même corps.

« Il est commandé de se tenir debout unis afin que ceux qui sont plus avancés dans la spiritualité puissent aider ceux qui sont plus faibles. Le pèlerinage a également été instauré pour cette raison, afin d’établir et d’entretenir l’unité.

Allah l’avait prescrit en commandant à toutes les personnes d’un même quartier de prier cinq fois par jour dans la mosquée du quartier afin d’échanger leurs bonnes mœurs, et qu’en profitant de ces lumières l’on puisse se débarrasser de ses faiblesses ; et qu’en se connaissant mutuellement les gens puissent créer des liens. Se connaître mutuellement est une très bonne chose, car cela permet de tisser des liens d’affection, qui est le fondement de l’unicité. Un ennemi connu nous est bien meilleur qu’un ami méconnu, car en raison du fait qu’on le connaît, un lien se crée dans notre cœur, et si on le rencontre un jour dans un pays étranger, du fait d’être loin de la terre de l’inimitié, cette dernière s’éteint et il ne reste dès lors que le lien que l’on avait établi. 

Ensuite le deuxième commandement est de se réunir à la mosquée lors de la Prière du vendredi, car il est difficile que les gens d’une même ville se réunissent tous les jours ; c’est pour cette raison qu’il a été commandé que toutes les personnes de la ville doivent se réunir au moins une fois par semaine afin de créer des liens et construire l’unité. » 

Ici, même si les trajets sont longs, il n’est pas difficile pour les personnes véhiculées de se rendre quotidiennement à la prière à la mosquée. Si une personne a la ferme intention de venir, elle se rendra à la mosquée. Même si des personnes habitent loin, et qu’elles ont des contraintes, il faut impérativement qu’elles viennent au moins pour la Prière du vendredi.

Le Messie Promis (a.s.) ajoute : « Un jour, toutes les personnes devront se réunir. En ce qui concerne les prières des deux Aïds (fêtes), les habitants de la campagne et des villes doivent prier ensemble afin que des liens se créent et que soit établie ainsi l’unité.

Un jour a même été choisi pour réunir le monde entier afin que tout le monde puisse venir ensemble, au moins une fois durant sa vie, sur le sol de La Mecque ; c’est-à-dire que ceux qui ont le moyen de faire le pèlerinage doivent le faire. Ainsi Allah l’Exalté souhaitait-Il que par ce moyen puissent naître l’affection et l’entente mutuelles. »

Ensuite le Messie Promis de déclarer au sujet de ses opposants : « Ils n’ont pas conscience à quel point la philosophie de l’islam est solide. »

Les opposants de l’islam, qui passent leur temps à soulever des objections sur les actes d’adoration, n’ont nulle connaissance de l’objectif des cinq prières quotidiennes, de l’objectif des adorations hebdomadaires, et des Aïds.

Il ajoute : « En voilà la philosophie ; et il faut l’avoir à l’esprit. » Le Messie Promis (a.s.) continue : « Il n’est pas question de faire preuve de laxisme en ce qui concerne la mise en application des commandements divins. »

Au sujet des autres musulmans il ajoute : « Ils ne savent pas combien solide est la philosophie de l’islam. Les gens peuvent faire preuve d’un laxisme permanent en ce qui concerne le fait de suivre les ordres émis par les dirigeants mondiaux, mais il n’est pas possible d’agir de cette sorte vis-à-vis des commandements divins. Quel est ce musulman qui ne fait pas au moins les prières de l’Aïd ? L’avantage de tous ces rassemblements est de tirer les autres vers le haut en les influençant.

Lorsque les gens se rencontrent ils s’influencent mutuellement ; cela est avantageux pour les personnes qui ont une grande faiblesse spirituelle. Ainsi donc, la véritable foi consiste dans le fait de venir faire les prières à la mosquée. »

Allah l’Exalté vous a accordé cette mosquée, maintenant il faut montrer ces signes d’unité en vous réunissant ici, surtout les personnes qui peuvent se déplacer. Avec la grâce d’Allah, tirez profit de celle-ci et rendez-vous-y ; ensuite Allah l’Exalté vous aidera.

Comme cela a été mentionné, Allah le Très-Haut missionne les anges pour qu’ils prient pour ceux qui viennent faire les cinq prières quotidiennes. De plus, Allah l’Exalté a également décrété que l’accomplissement de la prière en congrégation permet d’obtenir vingt-sept fois plus de récompenses. Si en dépit de toutes ces grâces divines, et malgré le fait d’avoir les moyens de le faire, nous n’en profitons pas, ce sera vraiment dommage. Il est important que tout ahmadi y prête une attention particulière, et fasse de son mieux de se rendre à la mosquée.

Le Messie Promis déclare :

« O vous qui prétendez être les adhérents à ma Jama‘at ! Vous ne serez pas reconnus comme tels au Ciel tant que vous n’empruntez pas la voie de la vraie droiture. Observez vos cinq prières quotidiennes avec une crainte révérencielle de Dieu comme si vous Le voyiez réellement. Observez fidèlement le jeûne pour Son amour. Si, selon la Loi, vous êtes dans l’obligation de payer la Zakat, acquittez-vous-en. Si vous êtes capables d’effectuer le pèlerinage à La Mecque, et s’il n’y a aucun empêchement, alors, accomplissez-le. Faites-le bien par amour pour le bien; renoncez au mal par dégoût pour le mal. Sachez que l’acte dépourvu de droiture ne s’élève pas jusqu’à Dieu, et ne trouve point grâce devant Lui. La droiture est la source du bien. Si la source n’a pas tari, l’acte fleurira. »

Il continue : « Ce sont vos propres mains, et non celles de vos ennemis, qui vous infligent des pertes. Si, à cause de Dieu, vous perdez tout votre honneur en ce monde, Il vous gratifiera d’une gloire éternelle au Ciel. Ne L’abandonnez donc pas. »

Il ajoute : « Vous êtes la dernière communauté de Dieu ; alors, faites preuve de piété dans vos actes : qu’elles soient à l’apogée de celle-ci. Quiconque d’entre vous est indolent ou négligent sera rejetée telle une crotte de bique, et il connaîtra une fin remplie de regrets, et il ne pourra aucunement nuire à Dieu. Écoutez-moi ! C’est avec plaisir que je vous annonce la bonne nouvelle que votre Dieu existe réellement. Bien que nous soyons tous Ses créatures, cependant, Il choisit et favorise celui qui veut bien Le prendre pour Seigneur. Il vient vers celui qui va vers Lui, et Il glorifie celui qui proclame Sa gloire. »

Qu’Allah l’Exalté nous permette de comprendre le sens de ces paroles du Messie Promis emplies d’inquiétude, et de consolider notre foi ; qu’Il nous permette d’exceller dans nos actes d’adoration, et de construire une relation vivante avec Dieu ; et qu’Il nous permette de nous rendre régulièrement dans cette mosquée. 

Je vais maintenant présenter quelques détails sur cette mosquée. Par la grâce d’Allah le projet de la mosquée débuta il y a quelques années, et suite à des recherches, Allah l’Exalté nous accorda un terrain pour la bâtir, qui s’étend sur une superficie de 2640 m2, qui comprenait d’ores et déjà une habitation de trois étages comprenant 15 chambres, ainsi qu’une grande salle. [La Jama’at de France a fait] un emprunt auprès du Centre pour l’achat et l’Amir (le président) m’a informé que quasiment l’intégralité du prêt a été remboursé, il ne reste que cinquante mille euros. La mairie avait plusieurs objections, mais elles s’étaient dissipées au fil des réunions. Les plans ont été soumis après avoir fait plusieurs réunions avec le maire, et par la grâce d’Allah ces plans ont été acceptés. Selon le rapport, en fonction du plan de construction qui a été établi, l’architecte avait estimé le coût des travaux à hauteur d’un million d’euros, et le Majlis Khouddam-oul-Ahmadiyya (l’aile jeunesse de l’Ahmadiyya) avait promis de prendre en charge l’intégralité de cette somme. Mais par la grâce d’Allah le coût réel des travaux n’était que 530 000 euros. 350 000 euros ont été récoltés par le Khouddam-oul-Ahmadiyya ; le reste a été offert par la Jama’at. Le Majlis Khouddam-oul-Ahmadiyya a également émis son souhait de payer la somme restante. Les Khouddam ont déjà offert une somme et ils pourront même payer la somme restante, Incha Allah. Mais pourquoi les autres membres de la communauté en sont-ils privés ? Cette mosquée étant déjà construite, il est maintenant du devoir des [membres de] la Lajna (l’aile féminine) et de l’Ansaroullah (aile des aînés masculins) que de prendre ensemble la responsabilité de la construction d’une [autre] mosquée. Il faut à présent construire une autre mosquée dans les trois ans qui suivent, que les Ansars et [membres de la] Lajna doivent construire ensemble. Selon le rapport, un comité avait été établi pour la construction de cette mosquée au sein duquel M. Aslam Doobory, M. Shehbaz, M. Mohammad Asim, et M. Mansoor ont énormément œuvré. Qu’Allah l’Exalté les en récompense. D’un point de vue légal, selon les calculs de la mairie, 250 personnes peuvent prier dans cette mosquée. Il s’y trouve un parking pour cinquante voitures, un bureau pour la Jama’at, un bureau de la Lajna, et également une bibliothèque pour hommes et femmes, et de nombreux sanitaires. Il s’y trouve en outre une grande salle couverte en cas de nécessité ; il y a de la place pour 125 personnes.

L’habitation qui se trouvait déjà sur ce terrain comprend 15 chambres ; elle a été rénovée et peut maintenant être utilisée. Cette mosquée se trouve à environ quinze kilomètres de Strasbourg. Elle n’est pas très éloignée au point que les gens ne puissent pas s’y rendre. On peut facilement s’y rendre pour faire la prière. La superficie de la mosquée et des salles annexes est de 303 m; il y a également une maison pour le missionnaire, ainsi que 4 chambres d’invités. Nous n’avons pu obtenir une autorisation pour ériger un minaret, mais nous avons obtenu toutefois l’autorisation d’installer un dôme du côté droit de la mosquée à une hauteur de 8 mètres. Ce dôme est très beau et fait partie de la mosquée. À l’intérieur il y a un Mihrab (une niche de prière). Il y a tout ce qu’il faut. [On peut y voir] également une calligraphie circulaire.

Qu’Allah l’Exalté bénisse cette mosquée sur tous les plans ; qu’Il bénisse également les biens et personnes des Khouddam qui ont fait des sacrifices pour la construction de cette mosquée ; qu’Il nous permette également de comprendre l’importance de peupler cette mosquée et qu’Il permette aux Khouddam, ainsi qu’aux autres personnes de la Jama’at, de rehausser le niveau de leur culte. 


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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