Sermons 2019

Nobles compagnons de Badr

Dans son sermon du 19 juillet 2019, Sa Sainteté le Calife a évoqué d'autres compagnons du Saint Prophète Mohammad (s.a.w.) ayant participé à la bataille de Badr.

 Sermon du vendredi 19 juillet 2019, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Baitul-Futuh à Londres. Après le Ta’awudh, le Tashahoud et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

Pour le sermon d’aujourd’hui, j’évoquerai de nouveau les compagnons de Badr. Le premier se nomme ‘Amir Bin Salamah. Il était aussi connu sous le nom d’Amr bin Salamah et appartenait au clan de Ba’li, une branche de l’ancienne tribu Quda’a qui habitait la région du Yémen. C’est pour cette raison qu’il était aussi connu sous le nom d’Amir Bin Salamah al-Ba’lawi. Il était un des alliés des Ansar : il avait participé aux batailles de Badr et d’Ouhoud.

Le deuxième compagnon d’aujourd’hui se nomme ‘Abdoullah bin Souraqah ; il appartenait à la tribu des Banou Adi, [une branche] des Qouraychites. ‘Oumar, [le deuxième Calife] appartenait à la même tribu. ‘Abdoullah bin Souraqah était apparenté à ‘Oumar par son cinquième aïeul nommé Riha et au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) par son dixième aïeul nommé Ka’b.

Le père d’Abdoullah bin Souraqah se nommait Souraqah Bin Mou’tamir et sa mère se nommait Amah bint ‘Abdillah. Sa sœur se nommait Zaynab et son frère se nommait ‘Amr Bin Souraqah. La femme d’Abdoullah Bin Souraqah se nommait Hamimah Bint Harith. De leur union est né leur fils ‘Abdoullah. Selon la majorité des historiens, ‘Abdoullah bin Souraqah aurait participé à la bataille de Badr. Quelques-uns affirment qu’il n’y était pas et qu’il avait participé à Ouhoud et aux autres campagnes par la suite. En tout cas, selon la majorité, ‘Abdoullah et son frère ‘Amr Bin Souraqah avaient participé à la bataille de Badr. Parmi les descendants d’Abdoullah l’on trouve mention d’Amr ou d’Outhman bin ‘Abdillah bin Zayd et Ayyoub Bin ‘Abdir Rahman.

Selon ‘Abdoullah Bin Abi Bakr, ‘Abdoullah Bin Souraqah avait accompagné son frère lors de l’émigration à Médine. Tous deux avaient logé chez Rifa’a bin ‘Abdil Moundhir. ‘Abdoullah bin Souraqah est décédé en l’an 35 de l’hégire au cours du Califat d’Outhman.

Il a rapporté ce dire du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : « Prenez le repas du matin [le jour du jeûne], ne serait-ce qu’un peu d’eau. » C’est-à-dire que le Souhour est obligatoire.

Malik Bin Abi Khawli est le prochain compagnon ; il appartenait au clan des Banou ‘Ajl qui était l’allié de la tribu des Banou Adi Bin Ka’b. Le nom d’emprunt de son père était Abou Khawli et son nom d’origine était ‘Amr Bin Zouhayr.

Malik se nommait aussi Hilal. Malik et son frère Khawli avaient accompagné ‘Oumar et les membres de sa famille lors de leur émigration à Médine. Malik avait accompagné son frère Khawli lors de la bataille de Badr. Selon un autre récit Khawli était accompagné de ses deux frères Hilal – c’est-à-dire Malik – et ‘Abdoullah. Malik Bin Abi Khawli est décédé lors du Califat d’Outhman.

Le prochain compagnon se nomme Waqid Bin ‘Abdillah. Son père se nommait Abd Mounaf. Il appartenait à la tribu des Banou Tamim. Waqid était l’allié de Khitab Bin Noufayl. Selon un autre récit, il serait l’allié de la tribu Qouraychite des Banou Adi Bin Ka’ab. Selon les recueils de la Sirah, Waqid faisaient partie de ceux qui avaient embrassé l’islam grâce aux efforts d’Abou Bakr et ce avant que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’eût choisi la Dar al-Arqam comme centre.

J’avais mentionné la Dar al-Arqam quelque temps de cela. Je présente de nouveaux quelques faits à ce sujet brièvement. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) cherchait un centre pour prêcher le message de l’islam, où les musulmans pourraient se réunir pour la prière et où ils pourraient, librement et sans contrainte, profiter des directives du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). La maison d’un nouveau musulman nommé Arqam Bin Abi Arqam, située à l’ombre du mont Safat, plut au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Les musulmans s’y réunissaient par la suite et ils y accomplissaient la prière. Ceux qui étaient en quête de la vérité venaient y rencontrer le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qui leur prêchait le message de l’islam.

C’est pour cette raison que cette maison jouit d’une réputation particulière dans l’histoire de l’islam : elle était connue sous le nom de « la maison de l’islam. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a utilisé cette maison pendant environ trois ans, à partir de la quatrième année de son prophétat jusqu’à la fin de la sixième, pour ses campagnes d’éducation et de prédication. Selon les historiens, ‘Oumar était la dernière personne à embrasser l’islam à la Dar al-Arqam. Sa conversion renforça les musulmans, [les encourageant] à sortir de la Dar al-Arqam pour ensuite prêcher ouvertement le message de l’islam. Waqid accompagna ‘Oumar et les membres de sa famille lorsque ces derniers immigrèrent vers Médine. Waqid logea chez Rifa’a Bin ‘Abdil Moundhir lorsqu’il arriva à Médine. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) établit un lien de fraternité entre Waqid et Bachir Bin Rifa’a. Waqid avait participé aux batailles de Badr, d’Ouhoud, du fossé et à toutes les batailles menées par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Waqid avait aussi participé dans une expédition envoyée par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) sous la direction d’Abdoullah Bin Jahch. Waqid tua un mécréant nommé ‘Amr Bin Hadrami lors de cette expédition. Il était le premier polythéiste tué par un musulman lors d’une bataille. J’avais d’ailleurs évoqué cette expédition menée par ‘Abdoullah bin Jahch dans le passé. Waqid décéda au début du califat d’Oumar.

Le prochain compagnon se nomme Nasr Bin Harith. Il appartenait à la branche des Banou Abd Razaq de la tribu Ansar des Aws. On dit aussi qu’il se nommait Noumayr Bin Harith. Son nom d’emprunt était Abou Harith et son père se nommait Harith Bin ‘Abd et sa mère se nommait Sawdah Bint Sawad.

Nasr Bin Harith avait participé à la bataille de Badr ; son père Harith faisait aussi partie des compagnons du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Nasr est tombé en martyr lors de la bataille de Qadisiyya, un lieu situé auparavant en Perse, dans l’actuel Iraq à 45 miles (72 km) de Koufa. Cette bataille décisive a eu lieu en l’an 14 de l’hégire au cours du Califat d’Oumar entre les musulmans et les Persans à Qadisiyya. L’empire perse tomba entre les mains des musulmans suite à cette bataille.

Malik Bin ‘Amr est un autre compagnon : il appartenait à la famille Banou Hijr de la tribu des Banou Soulaym. Il était l’allié des Banou ‘Abd Shams. Son père se nommait ‘Amr Bin Samid. Malik avait participé à la bataille de Badr en compagnie de ses deux frères nommés Saqf Bin ‘Amr et Mudlij Bin ‘Amr. Malik avait participé à la bataille d’Ouhoud et aux autres campagnes menées par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et il est tombé en martyr en l’an 12 de l’hégire lors de la bataille de Yamama.

Al-Nou’man Bin ‘Asr est un autre compagnon : il appartenait à la tribu Bali des Ansar et il était l’allié de la tribu Banou Mu’awiya. On le nommait aussi Laqit Bin ‘Asr ou Al-Nou’man Bin al-Ba’lawi. Nu’man avait participé dans la première Bai’ah d’Aqabah, à la bataille de Badr et à toutes les [autres] batailles menées par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il est tombé en martyr lors de la bataille de Yamama. Selon certains, Toulayh l’avait tué lors de la bataille contre les apostats après le décès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

‘Ouwaym Bin Sa’idah est un autre compagnon [de Badr]. Il appartenait à la branche des Banou ‘Amr Bin ‘Awf de la tribu des Aws. ‘Ouwaym avait participé à la première et à la deuxième bai’ah d’Aqabah. Selon la Sirat Khataman-Nabiyyine, un groupe de six Ansar avait cru dans le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avant la première bai’ah d’Aqabah. Selon d’autres récits ils étaient du nombre de huit. ‘Ouwaym Bin Sa’idah en faisait partie. Selon la Tabaqat al-Koubra, après l’émigration à Médine, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) aurait établi un lien de fraternité entre ‘Ouwaym Bin Sa’idah et ‘Oumar. Selon d’autres récits il aurait établi ce lien entre ‘Ouwaym et Hatib Bin Abi Baltah. ‘Abdoullah Bin Zoubayr relate que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait déclaré : « ‘Ouwaym Bin Sa’idah fait partie des pieux serviteurs de Dieu. Il est un des habitants du Paradis. » Après la révélation du verset « فِيهِ رِجَالٌ يُحِبُّونَ أَنْ يَتَطَهَّرُوا وَاللَّهُ يُحِبُّ الْمُطَّهِّرِينَ », le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « ‘Ouwaym Bin Sa’idah est un pieux compagnon faisant partie de ceux-là. » La traduction de ce verset est comme suit : « Il s’y trouve des hommes qui souhaitent se purifier ; et Allah aime les Purs. »

‘Ouwaym Bin Sa’idah avait participé dans les batailles de Badr, d’Ouhoud, du fossé et à toutes les campagnes menées par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Selon ‘Asim Bin Souwaid, la fille de ‘Ouwaym Bin Sa’idah a déclaré que ‘Oumar bin al-Khattab s’était tenu sur la tombe d’Ouwaym Bin Sa’idah et déclara : « Personne au monde ne pourra se dire meilleur que celui qui se trouve à l’intérieur de cette tombe. ‘Ouwaym se trouvait à l’ombre de chaque drapeau hissé pour le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). »

Selon un récit, Souwaid, le père de Harith, avait tué le père de Moujazzar à l’époque de l’ignorance. Un jour Moujazzar a tué Souwaid, l’assassin de son père. Ces deux incidents eurent lieu avant l’avènement de l’islam et furent la cause de la bataille de Bou’ath entre les Aws et Khazraj. Après l’arrivée du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) à Médine, les deux fils des tués, à savoir Harith Bin Souwaid et Mujazzar Bin Ziyad sont devenus musulmans et tout deux participèrent à la bataille de Badr. On ignore le degré d’authenticité de ce hadith. En tout cas, Harith Bin Souwaid cherchait l’occasion de tuer Moujazzar Bin Ziyad pour venger la mort de son père et ce même après avoir embrassé l’islam. Mais il n’en trouva pas l’occasion. Lors de la bataille d’Ouhoud, lorsque les Qouraychites se sont retournés pour lancer l’assaut contre les musulmans, Harith Bin Souwaid a tué Moujazzar Bin Ziyad par derrière en le frappant au cou. Selon un autre récit Harith Bin Souwaid aurait aussi tué Qays Bin Zayd. Après la Ghazwa de Hamra Al-Asad, l’ange Gabriel a informé le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) que Harith Bin Souwaid se trouvait à Qouba et qu’il avait tué Moujazzar Bin Ziyad en le trompant. Il l’a aussi informé qu’il devait exécuter Harith Bin Souwaid pour le meurtre de Moujazzar Bin Ziyad.

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est rendu immédiatement à Qouba. Généralement, il ne s’y rendait pas durant cette période : il y faisait une chaleur torride. Arrivé à Qouba, les musulmans qui y résidaient se sont réunis autour de lui, dont Harith Bin Souwaid qui portait un ou deux manteaux jaunes. Sur l’ordre du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ‘Ouwaymir Bin Sa’idah a tué Harith Bin Souwaid devant la porte de la mosquée de Qouba. Selon la Sirat Halbiyyah, ce compagnon se nommerait ‘Ouwaymir et non ‘Ouwaym. Mais selon la Tabaqat al-Koubra et d’autres récits, il se nommait ‘Ouwaym Bin Sa’idah.

Selon un autre récit le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) aurait demandé à ‘Outhman et non à ‘Ouwaym Bin Souwayd d’exécuter celui qui avait tué l’autre musulman. Ils étaient tous deux des musulmans et menaient une vendetta. Selon un récit Harith aurait déclaré : « Certes, j’ai tué Moujazzar mais pas parce que je me suis détourné de l’islam ou parce que je ne crois plus en l’islam. C’est Satan qui a attisé mon orgueil. Je me repens auprès d’Allah et de son Prophète contre l’action que j’ai commisse. Je suis prêt à payer le prix du sang, à jeûner pendant deux mois consécutivement et à libérer un esclave. »

Mais le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’a pas pardonné à Harith et l’a condamné à mort. Selon la Sirat al-Halbiyyah, Abu ‘Amr relate qu’Ouwaym est décédé à l’époque du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). On dit aussi qu’il serait décédé à l’âge de 65 ou 66 ans à l’époque du Califat d’Oumar.

Al-Nou’man Bin Sinan est [un autre] compagnon [de Badr]. Il appartenait à la famille Banou Nou’man de la tribu de Khazraj des Ansar. Selon Ibn Hicham, Al-Nou’man Bin Sinan était un esclave affranchi de la tribu des Banou Nou’man. Selon Ibn Sa’d, il serait l’esclave affranchi des Banou ‘Oubayd Bin Adi. Al-Nouman Bin Sinan avait participé aux batailles de Badr et d’Ouhoud.

Le prochain compagnon se nomme ‘Antara Mawla Soulaym. Il était l’esclave affranchi de Soulaym Bin ‘Amr. ‘Antara était Salami et Zaqwani et il était l’allié de la tribu Sawad Bin Ghadam, un des branches des Ansar. ‘Antara avait participé aux batailles de Badr et d’Ouhoud, et il est tombé en martyr lors de cette dernière. Il a été tué par Nawfal Bin Mou’awiya al-Dili. Selon un autre récit ‘Antara serait mort lors de la bataille de Siffin en l’an 37 de l’hégire lors du Califat d’Ali.

Le prochain compagnon se nomme Al-Nou’man Bin ‘Abd ‘Amr. Al-Nou’man appartenait à la branche de Banou Dinar Bin Najar de la tribu de Khazraj. Son père se nommait ‘Abd ‘Amr Bin Mas’oud et sa mère se nommait Soumayra Bint Qays. Al-Nou’man Bin ‘Abd ‘Amr avait participé aux batailles de Badr et d’Ouhoud. Son frère Dihak Bin ‘Abd ‘Amr avait lui aussi participé à la bataille d’Ouhoud. Al-Nou’man Bin ‘Abd ‘Amr est tombé en martyr lors de la bataille d’Ouhoud. Il avait un troisième frère nommé Qoutbah. Il était lui aussi un compagnon du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Qoutbah est tombé en martyr lors de l’incident de Bir Ma’ouna.

Muhammad Bin Sa’d Bin Abi Waqqas relate que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était passé à côté d’une femme de la tribu des Banou Dinar dont le mari, le frère et le père avaient accompagné le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) à Ouhoud et qui étaient tombés en martyrs.

Quand quelqu’un a présenté ses condoléances à cette femme, elle a demandé : « Comment va le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ? » On lui a répondu : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) va bien. Alhamdoulillah il est dans l’état dans lequel tu souhaites le voir. » La femme a répondu : « Montrez-le-moi. Je souhaite le voir. » Et on lui a indiqué où se trouvait le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). En voyant le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) elle a déclaré : « S’il est vivant, toute épreuve me semble ordinaire. »

Selon un autre récit le fils de cette femme serait aussi tombé en martyr. Anas Bin Malik rapporte que lors de la bataille d’Ouhoud, la panique s’installa à Médine, car la rumeur se répandait que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait été tué. On entendait même des pleurs et des lamentations dans les ruelles de Médine. Une femme des Ansars, toute inquiète, sortit de sa maison et elle passa devant les dépouilles de son frère, de son fils et de son mari. Le rapporteur déclare qu’il ignore lequel d’entre eux elle avait vu en premier. En tout cas, lorsqu’elle est passée tout près du dernier, elle demanda : « Qui est-ce ? » On lui répondit : « Il s’agit de ton frère, de ton mari et de ton fils. »

Mais elle demanda : « Comment va le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ? » On l’informa qu’il était retourné à Médine. Elle partit à la rencontre du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), attrapa un pan de son vêtement et dit : « Ô Envoyé d’Allah ! Que mes parents soient sacrifiés pour vous ! Étant donné que vous êtes sauf, je ne crains aucune perte. » Selon un récit cette femme se nommait Soumayra Bint Qays et elle était la mère d’Al-No’man Bin ‘Abd ‘Amr.

Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a.) a commenté sur cet incident en disant : « L’on trouve de nombreux exemples de bravoure chez les compagnons. Dans le monde, parmi des millions de gens et des centaines de pays l’on trouvera peut-être un ou deux exemples de cette catégorie. Or, il en existe des centaines parmi les milliers de compagnons. Cette femme a laissé un exemple sublime que j’ai mentionné à maintes reprises. »

Je l’ai moi aussi évoqué plusieurs fois.

Hazrat Mouslih Maw’oud ajoute : « C’est un exemple qui mérite d’être mentionné lors de toutes les rencontres et qu’on s’en souvienne. Certains récits sont si exaltants qu’on ne se lasse pas d’en faire mention à maintes reprises. Il en est de même du récit de cette femme qui avait entendu à Médine que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait été tué lors de la bataille d’Ouhoud. Tout angoissée, elle sortit de sa maison avec les autres femmes de Médine. Elle demanda au premier cavalier revenant d’Ouhoud à propos du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Le cavalier lui répondit : « Ton mari a été tué. » Elle répliqua : « Je t’ai demandé à propos du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et toi tu me parles de mon mari ! » L’autre ajouta : « Ton père aussi a été tué. » La femme d’ajouter : « Je te demande à propos du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et toi tu me parles de mon père ! » Le cavalier commenta : « Tes deux frères ont été tués. » La femme répliqua : « Réponds immédiatement à ma question. Je ne te demande pas à propos de mes proches mais du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). » Étant donné que ce compagnon savait que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était sauf, c’est pour cette raison qu’il lui semblait plus opportun d’informer cette femme du décès de ses proches. Or aux yeux de cette dernière, la personne du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était plus chère. C’est pour cette raison qu’elle avait répliqué : « Réponds à ma question. » Sur ce, le cavalier a répondu : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est sauf. » En entendant cela, la femme commenta : « S’il est vivant, je ne me soucie de la mort de personne. »

Hazrat Mouslih Maw’oud était en train de citer un incident concernant une personne dont le cœur était fort triste et meurtri mais qui ne le laissait pas transparaître. Or, ce n’était pas le cas de cette femme-compagnon. Elle ne s’était pas contentée de se maîtriser tandis que son cœur était en larmes. Elle ne s’était pas contentée de cacher sa tristesse. Au contraire elle était contente que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) soit vivant. Cette femme, mentionné dans cet article à l’époque où Hazrat Mouslih Maw’oud mentionnait cela était certes triste quoiqu’elle ne l’avait pas montrée. Or cette femme-compagnon [de l’époque] de Badr n’était point triste. C’est un exemple que l’on ne trouve nulle part ailleurs dans l’histoire. À qui d’autre s’appliquait ce verset du Coran :

فَمِنْهُمْ مَنْ قَضَى نَحْبَهُ

Hazrat Mouslih Maw’oud ajoute : « Quand je lis le récit de cette dame mon cœur déborde de respect à son égard. Je souhaite aussi embrasser le pan de ses vêtements et passer ses mains sur mes yeux car elle a laissé un exemple hors pair d’amour et d’affection à l’endroit de mon maître.

Hazrat Mouslih Maw’oud explique ailleurs : « Voyez l’affection de cette femme à l’égard du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). On l’a informé que son père, son frère et son mari sont morts. Mais elle répétait sans cesse : « Dites-moi comment va le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). »

C’est là l’exemple d’une femme ayant nourri à l’égard du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) une grande affection.

Il explique davantage : « Imaginez cela un tant soit peu. Vous avez tous vu des personnes trépasser parmi vos proches, qu’il s’agisse de votre mère, de votre père, de votre frère ou de votre sœur. Imaginez les repas ou les soins que vous leur aviez offerts ou les services que vous leur aviez rendus. La mort d’un proche est un malheur terrible et l’on ne pense qu’à son décès. Or le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait insufflé un tel amour dans ses compagnons qu’ils ne se souciaient que de sa personne et de rien d’autre. Ils l’aimaient pour la seule raison que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était le bien-aimé de Dieu. Ils ne l’aimaient pas parce qu’il était Muhammad mais parce qu’il était un prophète. En fait, ces personnes aimaient Dieu ; et étant donné que Celui-ci aimait le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), c’est pour cette raison que les compagnons l’aimaient. Cela ne se limitait pas aux hommes ; les femmes aussi éprouvaient de l’affection pour lui. »

En citant l’exemple de cette femme, Hazrat Mouslih Maw’oud déclare : « C’est là l’amour que Dieu a placé dans leur cœur. Ils accordaient une prééminence exclusive à la personne d’Allah : c’est ce même Tawhid qui a eu le dessus dans le monde entier. Ils ne se souciaient ni de leurs parents, ni de leurs frères ou sœurs ou de leur mari devant la personne de Dieu. La seule chose qui comptait à leurs yeux était le plaisir de Dieu. C’est pour cette raison qu’Allah a déclaré qu’Il est satisfait d’eux. Ils ont préféré Allah à toute autre chose et Allah les a préférés. Or cet état n’a pas perduré chez les musulmans venus après. Ils ont un lien somme toute intellectuel avec Dieu, affirmant qu’ils croient en Dieu et dans Son unicité. Les cordes de l’amour vibrent dans leurs cœurs si on mentionne le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ou ses proches. Sunnites et Chiites sont pris de ferveur quand on mentionne le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ou ses enfants. Or la mention de Dieu ne fait vibrer aucune corde dans leurs cœurs, alors que c’est Dieu Lui-même qui nous a accordé cette faveur qu’est le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Ainsi donc, l’amour d’Allah et Son nom doivent engendrer dans nos cœurs la même passion, car le vrai progrès dépend de l’amour de Dieu. C’est le seul moyen pour se cramponner à la Tawhid. »

C’est là un principe fondamental que chacun d’entre nous doit avoir à l’esprit. Qu’Allah fasse naître en nous un amour véritable pour Allah et son Prophète ainsi qu’une connaissance véritable à ce sujet.

Je voudrais à présent évoquer certaines personnes décédées récemment dont je dirigerai la prière funéraire après celle de Joumou’ah.

La première personne se nomme Maudood Ahmad Khan Saheb, l’Amir de la Jama’at de Karachi. Il était le fils de Moukarram Nawab Masood Ahmad Khan et il est décédé le 14 juillet dernier à l’âge de 78 ans. C’est à Allah que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournerons.

Maudood Ahmad Khan est né le 12 avril 1941 à Qadian dans la maison de Masood Ahmad Khan Saheb et Sahibzadi Tayyiba Siddiqua Sahiba. Le défunt était le petit-fils paternel de Hazrat Nawab Mubarak Begum Sahiba et de Hazrat Nawab Mohammad Ali Khan Saheb. Il était aussi le petit-fils maternel de Mir Muhammad Ismail Saheb.

Maudood Ahmad Khan avait complété ses études de loi à l’université du Pendjab et il avait travaillé dans le cabinet de Hazrat Sheikh Muhammad Ahmad Mazhar pendant quelque temps. Ensuite il a travaillé pour le fameux cabinet Orr, Dignam (& co) à Dhaka. Il a travaillé au sein de ce cabinet pendant 52 ans et en était un des principaux associés. Le défunt était compté comme un des plus grands avocats d’entreprise. Il était expert en droit commercial international et en droits bancaires et d’entreprises. Il avait même préparé certaines des lois d’entreprise du Pakistan. Des grandes entreprises lui avaient proposé le poste de directeur. Il a toujours refusé, affirmant que ces postes finissent par donner une mauvaise réputation même si on n’est pas coupable et si les autres le sont. Cela pourrait en fin de compte ternir l’honneur de la Jama’at.

Le défunt laisse derrière lui son épouse et deux enfants : un fils et une fille. Son fils travaille dans le domaine légal et sa fille vit au Canada avec son mari. Ce dernier est le fils de la petite-fille de Moukarram Sahibzada Mirza Mubarak Ahmad Sahib.

Maudood Ahmad Khan a été nommé ‘Amir de la province de Karachi en octobre 1996. Il avait occupé au préalable le poste de Naïb-Amir et de secrétaire pour les affaires externes. Il a aussi servi en tant que directeur de la Fazl-e-Umar Foundation, la Nasir Foundation et la Tahir Foundation. Il avait établi de très bons contacts avec les médias, notamment à cause des troubles qu’a connus la Jama’at au cours de l’année 1984.

Amat-ul-Momin, l’épouse du défunt est la fille de feu Malik ‘Oumar Ali Saheb et de Sayyida Sa’ida Begum, la fille de Mir Mohammad Ishaq. L’épouse de la défunte déclare que celui-ci était quelqu’un de simple, courtois, empli de sympathie et bienveillant. Il avait le même traitement à l’égard de tout le monde. Tous ceux qui le rencontraient disaient du défunt qu’ils avaient l’impression de le connaître depuis plusieurs années. C’est là l’impression de tout le monde, du simple bénévole au membre le plus aîné.

Son épouse ajoute la personnalité du défunt ne comportait aucune lacune, comme mari ou comme père. Il était un mari idéal, un père idéal, une personne idéale et tout le monde était profondément touché par lui.

Mamoon Ahmad Khan, son fils, déclare : « Il était un père idéal. Il avait insufflé en nous l’habitude d’accomplir la Salat dès notre jeune âge. Il me prenait avec lui pour faire la prière de Fajr dès mon plus jeune âge. Il m’encourageait à honorer et à servir les aînés. Il a laissé sur ma sœur et moi une profonde impression. Il était très régulier dans ses prières et dans ses sacrifices financiers. Il me faisait visiter la Bahishti Maqbara lorsque nous partions à Rabwah et en passant devant les tombes il nous présentait les aînés et les compagnons défunts. Il faisait montre d’une grande humilité devant les pauvres, mais pas devant les supérieurs avec l’intention de gagner quelque faveur. Il se tenait dignement devant ses supérieurs. Son épouse lui disait en plaisantant qu’il faisait montre d’une grande déférence à l’égard des gens ordinaires mais devant un officier il se tenait solennellement et faisait montre de sa noblesse.

Il a beaucoup œuvré pour aider les prisonniers [ahmadis] du Sindh, ainsi que les familles de martyrs. Sa femme écrit qu’il l’emmenait lorsqu’il rendait visite à ces familles, il s’occupait d’elles et leur apportait des cadeaux. Il avait une très grande appétence pour l’hospitalité. Toutes les personnes qui m’ont écrit l’ont mentionné. Sa femme écrit : « Parfois il m’appelait et me disait que tel nombre d’invités arriverait dans dix minutes, me demandant de préparer un repas. Il m’en informait toujours au téléphone, et il raccrochait aussitôt pour que je ne puisse pas avoir le temps de lui avancer une quelconque excuse. » Il avait un très grand respect et amour pour le Califat, et était très sincère à son égard. Son fils écrit : « Il nous enjoignait, à moi, à ma sœur et aux autres enfants, d’écrire impérativement une lettre au Calife au moins une fois par semaine pour lui donner de nos nouvelles, qu’il nous demandait de faxer, et nous enjoignait de consolider ce lien. »

Il y a deux ans de cela il a été diagnostiqué d’un cancer, et a été mis sous traitement. Par la grâce d’Allah, il était guéri de son cancer. Il m’avait écrit que son traitement se déroulait très bien, et qu’il avait commencé de nouveau à se rendre à son bureau, et qu’il avait repris plus de la moitié de ses fonctions. Mais ensuite il y a quelques jours de cela son état s’est rapidement détérioré, il semblerait que sa fonction cardiaque ait été impactée, et il n’a pu être réanimé.

Lorsqu’il était sous traitement pour son cancer, les médecins ont été grandement impressionnés par sa patience et son courage, et aussi par le fait que lors de leurs discussions ils s’étaient rendu compte qu’il avait beaucoup de connaissances. Son fils écrit : « Lorsque nous allions à l’hôpital, les médecins se levaient par respect en le voyant. » Il ajoute : « Des jeunes non-ahmadis étaient également venus pour présenter leurs condoléances. Un jeune a dit qu’il a été très influencé par ses mœurs et son mentorat. »

Sa femme écrit : « Une autre de ses qualités était qu’il était très régulier dans ses cotisations. » Il avait de très bons revenus ; il avait beaucoup de moyens. Elle ajoute : « Je ne lui ai jamais demandé quels étaient ses revenus, et même quand l’idée me venait à l’esprit je n’ai jamais osé lui poser la question. Mais parfois je voyais les reçus de ses cotisations, et j’étais ainsi au courant des montants qu’il donnait en tant que cotisations, et j’avais ainsi une idée de ses revenus. »

Il contribuait dans de nombreux fonds. Elle ajoute : « Il me demandait de réduire les dépenses du foyer afin de faire davantage de sacrifices pour la Jama’at. Parfois j’avais l’impression qu’il ne gagnait davantage d’argent que pour en donner plus à la Jama’at. » Il détestait les critiques, et tout le monde l’a mentionné à son sujet. J’en suis également témoin, il détestait les critiques. Sa femme écrit : « Il nous empêchait de dire du mal d’autrui. »

Il détestait également la médisance, et l’un des conseils qu’il donnait souvent était de ne jamais espérer quoi que ce soit de quiconque, et qu’il fallait faire toute chose soi-même, afin de ne pas être déçu par autrui. »

Le Major Bashir Tariq a mentionné qu’un jour (alors qu’il était Naïb-Amir, ou affecté à un autre poste) il dit au défunt qu’il faisait preuve de trop de douceur envers les autres, et qu’il devrait être un peu plus dur, car pour certaines tâches, il faut faire preuve de dureté. À quoi le défunt répondit : « Comment pouvez-vous être dur envers un bénévole qui a sacrifié son temps libre pour venir servir? »

Il était très affectueux envers les personnes avec lesquelles il travaillait. Les Khouddam ainsi que les Qaïds m’ont écrit qu’il était très aimant à leur égard. Il se proposait aussi en tant que bénévole.

Lorsque la situation était critique à Karachi, le centre avait donné comme directive que chaque Amir devait bénéficier d’une garde rapprochée. Il s’occupait des Khouddam qui se portaient bénévoles pour cette garde, et une fois qu’ils l’avaient accompagné jusqu’à sa demeure, il leur demandait de le prévenir par téléphone qu’ils étaient également bien arrivés chez eux. Un Qaïd a écrit : « Lorsque je n’étais pas véhiculé, il me proposait sa voiture en me disant de la prendre pour arriver en sécurité chez moi. »

Sa fille écrit : « Dès notre enfance, notre père a inculqué en nous la foi en Allah l’Exalté, et la sincérité et la fidélité envers le Califat, et il nous encourageait toujours dans cette voie. Il visionnait très régulièrement les sessions des Jalsas même lorsqu’il était malade. Lorsqu’il regardait le streaming en direct de la Jalsa des États-Unis, il m’enjoignait tous les jours de le suivre aussi. » Au sujet des Jalsas d’Allemagne et du Canada qui se déroulaient en parallèle, cette fille qui habite au Canada écrit : « Lors de la Jalsa il m’informa qu’il était en train de regarder les sessions de la Jalsa d’Allemagne. Il avait l’habitude d’écouter régulièrement les sermons et autres discours. »

Il avait une considération toute particulière pour le mois du Ramadan. Il ne prévoyait jamais durant ce mois d’aller où que ce soit ou de partir en voyage afin de respecter ce mois du Ramadan. Il y a en cela une leçon importante pour beaucoup de gens qui s’appuient sur de petites excuses pour entreprendre des voyages et ainsi ratent des jours de jeûne. Le cousin de l’ancien missionnaire Sayyed Hussain Ahmad écrit : « Lorsque j’étais missionnaire à Karachi, quand nous rencontrions des difficultés lors de la réunion du comité exécutif, il avait pour coutume de dire : « Ce sont les œuvres d’Allah ; nous n’avons juste qu’à y mettre un peu du nôtre, et c’est pour cette raison que nous devons faire des efforts dans cette voie. » Dès qu’il rencontrait quelqu’un, il se levait pour l’accueillir. Il écoutait attentivement et lisait les requêtes des gens, puis, faisait le nécessaire pour eux. Il aidait les orphelins, les veuves et les pauvres au mieux de sa capacité. Malgré le fait que le budget de la Jama’at fût limité, il arrivait toujours à faire des économies.

Une femme de Karachi, Maryam Samar Saheba écrit : « Il n’était pas qu’un père bienveillant pour ses propres enfants mais il l’était aussi pour toute la Jama’at de Karachi. Il partageait les joies et les tristesses de tous. Il était vraiment humble et très bon conseiller. »

Sur le programme d’un événement, son nom a été inscrit ainsi « Nawab Maudood Ahmad Khan », il barra de son stylo le mot « Nawab » (un titre honorifique).

Quraishi Mahmood, l’Amir adjoint écrit : « Il a guidé les gens de la Jama’at de Karachi avec beaucoup de bienveillance. Il était une personne très appréciée, bienveillante, et dont la personnalité appelait au respect ; il était calme, très patient et humble. Il était en effet de nature très humble. L’humilité était un trait très marqué de sa personnalité. Qu’une personne soit âgée ou jeune, riche ou pauvre, éduquée ou analphabète, il rencontrait tout le monde avec beaucoup d’amour, et il écoutait attentivement ce qu’on lui disait, et prodiguait des conseils ; il rencontrait toute personne qu’elle soit jeune ou âgée en se levant de sa chaise. Afin de remplir ses responsabilités liées à la Jama’at, il travaillait quotidiennement plusieurs heures, tard le soir dans son bureau pour terminer son travail de la Jama’at. Lorsqu’il quittait son bureau de travail, il venait directement à son bureau de la Jama’at où il siégeait jusqu’à 22 heures.

Il encourageait les enfants et les jeunes de la Jama’at à faire des études. En tant qu’’Amir il rencontrait personnellement les secrétaires de département et les présidents régionaux, et il leur prodiguait des conseils dans leurs travaux liés à leurs différents départements.

Le président des Ansaroullah du Pakistan écrit : « Il restait préoccupé par l’éducation séculaire et morale de la Jama’at. » Il ajoute : « Un jour je suis parti là-bas dans le cadre d’une visite officielle à l’occasion d’un cours de rattrapage pour les tenants de postes. Il est venu auprès de moi et m’a dit avec grande inquiétude : « Vous êtes venus à Karachi pour le cours de rattrapage ; je souhaite simplement vous dire qu’aujourd’hui lors de la prière de Fajr il n’y avait que trois ansars à la mosquée, alors qu’il y a de nombreuses familles qui habitent autour de la mosquée, et tout le monde est véhiculé : ils peuvent facilement se rendre à la mosquée pour la prière de Fajr. » Il ajouta : « Tous les tenants de poste sont venus participer à cet événement ; expliquez-leur qu’ils doivent opérer des changements pieux et purs en eux, qu’ils doivent tourner particulièrement leur attention vers l’adoration, et se préoccuper de l’éducation séculière et morale de leurs enfants et de la nouvelle génération. » Il ajoute : « Il m’a dit cela avec beaucoup d’inquiétude. »

Une femme écrit : « Lorsque nous étions en partance à Qadian en Inde, chacun avait quelques roupies indiennes, et nous pensions que nous avions l’autorisation de les prendre avec nous, mais par la suite nous avions appris que nous ne le pouvions pas. Amir Saheb, [le défunt], nous avait donné à chacun un formulaire à remplir. Une personne travaillant pour l’immigration en Inde l’a informé qu’il n’est pas autorisé d’emmener des roupies indiennes, mais que si nous en avons emmené par erreur ce n’est pas grave, et nous a demandés de ne pas le déclarer dans le formulaire, et de prendre quand même avec nous ces roupies. Mais l’Amir ne l’a pas écouté, et il a déclaré sur le formulaire la somme qu’il avait avec lui. La somme était importante : il avait entre vingt-cinq et trente mille roupies. La personne travaillant à l’immigration lui a dit : « Ne déclarez pas cette somme, sinon au vu de la loi nous serons dans l’obligation de la saisir. » Mais malgré cela il a déclaré sur le formulaire la somme totale en toute honnêteté, et il lui a remis avec joie cette somme pour qu’il la saisisse. Il n’a jamais profité d’une quelconque facilité. »

Comme je l’ai mentionné, les khouddam ont écrit qu’il avait une attention particulière pour les bénévoles. « Il nous remerciait, disent-ils, comme si nous lui avions rendu un très grand service. »

Imtiaz Hussain Shahid, l’Amir de la Ring Road de Karachi écrit : « Si j’essaie de décrire sa personnalité en quelques mots, alors les qualités qui en sortiront sont : l’humilité, l’amour pour le Califat et le respect de l’organisation de la Jama’at. »

Il ajoute : « En 2016, le système des Amirs locaux a été établi à Karachi, et j’ai été désigné comme Amir local. Je suis parti rencontrer l’Amir régional, afin de lui faire part du fait qu’il s’agissait là d’une très grande responsabilité. Il me répondit : « Il s’agit certes d’une grande responsabilité, mais gardez toujours à l’esprit que dès que vous rencontrez la moindre difficulté, écrivez au Calife pour lui demander des supplications ; Allah répandra ensuite Sa grâce. » Il m’informa que telle était sa pratique. »

Pour cette raison, très régulièrement toutes les semaines avant la prière du vendredi, ou dès qu’il y avait un événement important à Karachi, lorsque quelque chose s’était passé, ou encore lorsque l’année financière arrivait à son terme, il m’écrivait pour demander des supplications.

Un Qaïd Khouddam-oul-Ahmadiyya, Bilal Haider Tipoo, écrit : « L’Amir Saheb appréciait particulièrement la sourate Al-Mou’minoun. Souvent lors des événements Khouddam-oul-Ahmadiyya il demandait que la récitation de cette sourate soit faite, et me demandait aussi de faire réciter cette sourate ; il nous conseillait avec amour de la lire avec attention, surtout la première partie » Il ajoute : « Aujourd’hui aussi, lorsque j’y repense, mon cœur est témoin du fait qu’il a accordé préséance à ses prières sur toute chose futile, et il nous a montré à travers son exemple comment les croyants pouvaient obtenir le succès. » Il ajoute : « Le deuxième conseil dont je me souviens est qu’un jour, alors que j’étais seul, il me dit sur un ton très aimable : « Le résumé de ma vie est que j’écris impérativement chaque semaine une lettre au Calife. » Il me l’a expliqué sur un ton très affable. » Il ajoute : « Aujourd’hui, je profite de ce conseil. »

Il faisait véritablement preuve d’une grande obéissance et d’un énorme respect envers le Califat.

Lors d’un événement familial, j’ai eu écho de certaines choses qui s’étaient passées, et je lui ai alors écrit à ce sujet lui disant qu’il était présent sur place et que ces événements n’auraient pas dû se produire, et que je n’aurais jamais pensé que cela aurait pu arriver. Il me répondit par une lettre me demandant pardon, et ajouta : « Je suis ravi de voir que nous ne sommes pas libres, une personne est là pour nous rappeler à l’ordre, pour notre éducation morale. » Et il m’a grandement remercié. Il était mon aîné, et nous avions une relation familiale avant le Califat, une relation de grand respect ; mais après mon élection comme Calife, il a fait preuve d’une grande humilité, et ce même lorsque j’ai été nommé Nazir-e-‘Ala par le quatrième Califerha. Il a toujours fait preuve d’une grande humilité et il a montré un énorme respect envers la hiérarchie de la Jama’at. Il a fait preuve de fidélité et de respect à mon égard. Qu’Allah fasse preuve de pardon et de miséricorde à son égard, qu’Il exalte son rang, et qu’Il permette à ses enfants de perpétuer ses actes de piété.

La deuxième prière funéraire sera celle de Khalifa Abdul Aziz : il était Amir-adjoint du Canada et décéda le 9 juillet dernier d’un arrêt cardiaque à l’âge de 84 ans. Inna lillahi wa inna ilaihi raji’oun.

Il appartenait à la célèbre famille ahmadie Khalifa du Jammu-et-Cachemire. Son père Hazrat Khalifa Abdur Raheem, son grand-père paternel Hazrat Khalifa Noor ud Din Jamuni et son grand-père maternel Hazrat Umar Bakhsh étaient tous les trois des compagnons du Messie Promisas. Son grand-père paternel avait eu l’honneur de découvrir la tombe de Jésus (pssl) dans le quartier Khan Yar à Srinagar. Le Messie Promisas a fait mention de cela à de maintes reprises dans ses écrits. Il faisait partie des premiers membres de la Jama’at du Canada. Il émigra en 1967 du Pakistan vers le Canada. Il était avocat de profession. Il ouvrit son cabinet d’avocat là-bas. Il aidait toujours la Jama’at sur des questions juridiques. Il a servi la Jama’at du Canada pendant plus d’un demi-siècle. Il était le premier président national de la Jama’at du Canada, et le premier président du comité de la Qadha. Il eut l’opportunité de servir en tant que vice-Amir du Canada jusqu’à ses derniers jours.

En 2010, il eut l’opportunité de faire le pèlerinage. Il était très sociable, très aimable, jovial, bon conseiller, pieux, sincère, et fidèle. Malgré sa maladie, il a rempli les responsabilités qui lui ont été confiées jusqu’à son dernier souffle et ce avec beaucoup de courage. Il avait un grand amour et attachement pour le Califat. À chaque fois qu’une directive provenait du centre il essayait de la mettre en application. Par la grâce d’Allah il faisait partie du système de la Wassiyat. Qu’Allah fasse preuve de pardon et de miséricorde à son égard, qu’Il accorde la patience et le courage à sa famille, et qu’Il leur permette de perpétuer ses actes de piété.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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