Sermons 2019

Zayd Bin Al-Haritha et Oussama Bin Zayd

Mirza Masroor Ahmad - le cinquième Calife de la Communauté musulmane Ahmadiyya

Dans son sermon du 28 juin 2019, Sa Sainteté le Calife a évoqué Zayd Bin Al-Haritha et Oussama Bin Zayd, son fils.

Sermon du vendredi 28 juin 2019, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Moubarak à Islamabad. Après le Ta’awudh, le Tashahoud et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

Je présenterai aujourd’hui d’autres récits sur Zayd Bin Al-Haritha. Il avait participé dans une Sariya au cours du mois Rabi’ al-Akhar, en l’an 6 de l’hégire, contre les Banou Soulaym.

Hazrat Mirza Bashir Ahmad dans sa Sirat Khatam-oun-Nabiyyine écrit à ce sujet : « Au cours du mois Rabi’ al-Akhir en l’an 6 de l’hégire, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a envoyé son esclave affranchi et compagnon bien-aimé, Zayd Bin Al-Haritha, à la tête de quelques musulmans contre la tribu des Banou Soulaym. Cette tribu se trouvait dans le Nejd, au lieu-dit Jamoum, et avait comploté depuis quelque temps contre le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Elle avait aussi joué un rôle prépondérant contre les musulmans lors de la bataille du fossé. Quand Zayd Bin Al-Haritha et ses compagnons sont arrivés à Jamoum, situé à cinquante miles (80 km) de Médine, le lieu était désert. Ils y ont trouvé une certaine Halima appartenant à la tribu de Mouzayna, qui était hostile envers l’islam. Elle les a informés où une partie des Banou Soulaym étaient en train de faire paître leurs animaux. Profitant de l’information, Zayd Bin Al-Haritha est descendu sur ces lieux. La majorité de l’ennemi s’est dispersée suite à cette attaque soudaine. Mais les musulmans ont fait quelques prisonniers et ont aussi pris du bétail pour ensuite retourner à Médine.

Par hasard, le mari de Halima se trouvait parmi ces prisonniers. Malgré son hostilité, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) l’a libéré en raison de l’aide offerte par Halima. Et il a aussi libéré cette dernière sans demander de rançon. Halima et son mari sont rentrés chez eux tout contents.

Zayd Bin Al-Haritha avait participé dans une autre Sariya au cours du mois de Jamad-il-Oula en l’an six de l’hégire dans la région d’Îs.

Hazrat Mirza Bashir Ahmad écrit à ce sujet dans sa Sirat Khatam-oun-Nabiyyine : « Zayd Bin Al-Haritha venait à peine de rentrer de son expédition contre les Banou Soulaym quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) l’a envoyé hors de Médine au cours du mois Jama-dil-Oula à la tête de cent soixante-dix compagnons. La mission de cette expédition selon les biographes était d’intercepter une caravane de Mecquois qui rentrait à La Mecque de la Syrie.

Je précise ici que généralement les caravanes des Qouraychites étaient armées et elles traversaient tout près de Médine, lors de leur voyage entre La Mecque et la Syrie. Ils étaient donc un danger constant [pour les musulmans]. D’ailleurs, là où elles passaient ces caravanes soulevaient les tribus arabes contre les musulmans. Hazrat Mirza Bashir Ahmad commente que ces campagnes avaient attisé une hostilité dangereuse contre les musulmans dans le pays tout entier. D’où l’importance de les arrêter.

En tout cas, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a envoyé Zayd Bin Al-Haritha dès qu’il a eu la nouvelle de la caravane. Avec ruse, celui-ci s’est avancé sans alerter quiconque et a rattrapé la caravane à Îs. Ce lieu se trouve à quatre jours de voyage de Médine, vers la côte. Étant donné que l’attaque fut soudaine, les membres de la caravane n’ont pas pu combattre les musulmans et ils ont abandonné leurs affaires dans la fuite. Zayd en a fait quelques prisonniers et il a pris leurs effets pour rentrer à Médine afin de se présenter au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). »

Chaque expédition militaire ou autre était motivée par une information sur les complots ourdis par les mécréants contre les musulmans ou sur leur intention d’attaquer ces derniers.

Zayd Bin Al-Haritha a participé à une autre Sariya en l’an 6 de l’hégire au cours du mois de Jamad-il-Akhir vers Taraf. Hazrat Mirza Bashir Ahmad explique : « Après la Ghazwah contre les Banou Lihan en l’an six de l’hégire au cours du mois de Jamad-il-Akhir, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a envoyé Zayd Bin Al-Haritha à la tête de quinze compagnons vers Taraf qui se trouve à 36 miles de Médine. Ce lieu était habité par les Banou Tha‘labah à l’époque ; or avant que Zayd n’atteignît la région, les gens de la tribu s’étaient dispersés, ayant été informés en avance. Zayd Bin Al-Haritha et ses compagnons sont retournés à Médine après une absence de quelques jours. »

Il n’y a pas eu de combat et ils n’ont pas cherché les membres de la tribu non plus.

Zayd Bin Al-Haritha a participé dans une autre expédition vers Hisma au cours du mois de Jamad-il-Akhir, toujours en l’an 6 de l’hégire. Hazrat Mirza Bashir Ahmad écrit : « Au cours de ce même mois de Jamad-il-Akhir le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a envoyé Zayd Bin Al-Haritha à la tête d’une armée de cinq cent musulmans à Hisma situé vers le nord de Médine et où habitaient les Banou Joudham. Voici la raison de cette expédition. Dihya al-Kalbi, compagnon du Saint Prophète Muhammad, (s.a.w.) retournait d’une rencontre avec le roi byzantin et il avait en sa possession des cadeaux offerts par le roi byzantin, ainsi que des marchandises commerciales. Quand Dihya est passé dans la région de Banou Joudham, Hourayd Bin Arid, le chef de cette tribu, est sorti avec ses hommes pour l’attaquer. Ils l’ont dépossédé de ses biens et des cadeaux du roi byzantin, tant et si bien qu’ils n’ont laissé sur lui que des guenilles. Les Banou Doubayb, dont certains étaient devenus musulmans, étaient une branche des Banou Joudham. Quand ils ont eu connaissance de cette attaque ils ont poursuivi ceux des Banou Joudham qui avaient mené l’attaque et ils leur ont repris les marchandises qu’ils avaient volées. Ils sont ensuite partis à Médine accompagné de Dihya et des marchandises. Dihya a informé le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) de la situation. Celui-ci a envoyé Zayd Bin Al-Haritha accompagné de Dihya.

L’armée de Zayd s’est avancée habilement et prudemment, se cachant durant la journée et voyageant durant la nuit. Elle est arrivée à Hismi et est tombée sur les membres de la tribu des Banou Joudham le matin ; ceux-ci ont pris leurs armes, mais en raison de la soudaineté de l’attaque des musulmans, ils n’ont pas pu maintenir le front et ont pris la fuite après un court combat. Les musulmans ont remporté la victoire. Zayd est retourné avec un butin important, du bétail et environs cent prisonniers. Avant que Zayd ne soit arrivé à Médine, le clan Banou des Doubayb, une des branches des Banou Joudham, s’est présenté avec leur chef, Rafa’a Bin Zayd, au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) après avoir eu la nouvelle de l’expédition de Zayd. Ils ont plaidé devant le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), en disant : « Ô Envoyé d’Allah ! Nous sommes devenus musulmans. Nous avons d’ailleurs conclu un acte de paix pour notre tribu.  Pourquoi donc a-t-elle été attaquée ? » En effet, certains membres de leur tribu sont tombés victimes de cet assaut. 

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répondu : « Cela est vrai. Mais Zayd n’était pas au courant. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a exprimé sa profonde tristesse concernant ceux qui avaient été tués. Abou Zayd, le compagnon de Rafa’a, a déclaré : « Nous n’avons aucune requête à faire concernant ceux qui ont été tués. Cet incident a pour cause un malentendu. Ceux des nôtres qui sont inclus dans le pacte ont aussi été impliqués dans la bataille. Libérez ceux de notre tribu qui [ont été faits prisonniers] et retournez nos biens. »

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répondu : « C’est exact. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a immédiatement envoyé ‘Ali, lui confiant son épée comme gage, et lui demandant d’informer Zayd qu’il devait relâcher les prisonniers de cette tribu et leur retourner leurs biens. Zayd a suivi sur-le-champ l’ordre du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

Ceci est un exemple du respect des pactes par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il [n’a pas permis] qu’on commette des exactions. Il y a eu méprise. Probablement certains membres de la tribu [concernée] avaient pris part à l’attaque sciemment. Mais le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) les a tous libérés et leur a retourné leurs biens.

Suite aux ordres du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), et un mois après la Sariya de Hismi, Zayd a participé à une autre expédition au cours du mois de Rajab en l’an 6 de l’hégire dans la vallée d’Al-Qoura. Quand le détachement de Zayd est y parvenu, les membres de la tribu des Banou Fazarah s’étaient apprêtés au combat. Nombre de musulmans sont tombés en martyrs lors du combat. Zayd lui-même a été grièvement blessé, mais Allah l’a préservé.

Hazrat Mirza Bashir Ahmad explique que la vallée d’Al-Qoura se situe au nord de Médine sur la route menant à la Syrie. Il s’y trouve nombre de hameaux, d’où son nom de la vallée d’Al-Qoura ; « Qoura » signifiant hameaux.

L’expédition de Mou’ta a eu lieu en l’an 8 de l’hégire. Mou’ta se trouve tout près de Balqa en Syrie. Allama Ibn Sa’d explique ci-dessous les raisons de cette expédition.

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait envoyé Harith Bin ‘Oumayr comme émissaire au roi de Basrah afin de lui remettre une lettre. Quand il est arrivé à Mou’ta, Chahrabil Bin ‘Amr al-Ghassani, qui était un des gouverneurs de l’empereur byzantin en Syrie, l’a fait tuer. Harith Bin ‘Oumayr était l’unique émissaire du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qui ait été tué. Cet incident a fort attristé le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il a invité les musulmans à prendre les armes : ils se sont réunis à Jouroukh et ils étaient trois milles. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait choisi Zayd Bin al-Haritha comme commandant de cette armée et lui a confié un drapeau blanc ; il lui a conseillé de se rendre là où Harith Bin ‘Oumayr est tombé en martyr et d’inviter les gens de cet endroit vers l’islam. S’ils embrassaient l’islam, ils seraient laissés en paix, sinon Zayd Bin al-Haritha devait implorer l’aide de Dieu et livrer bataille contre eux.

‘Abdoullah Bin ‘Amr relate que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait choisi Zayd Bin al-Haritha comme commandant à la tête de l’expédition de Mou’ta. Il a aussi déclaré que si Zayd tombait en martyr, il serait remplacé par Ja’far. Si ce dernier tombait lui aussi en martyr, ‘Abdoullah Bin Rawaha serait le chef de l’armée. Cette armée était aussi connue comme la Jaych-al-Oumarâ, selon le Sahih al-Boukhari et Mousnad Ahmad Bin Hanbal. Selon les récits, Ja’far a dit au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : « Ô Envoyé d’Allah ! Je n’avais jamais pensé que vous choisiriez Zayd comme commandant à ma place. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a répondu : « Oublie cela, car tu ignores ce qui est meilleur. »

Hazrat Mouslih Maw’oud a aussi évoqué l’expédition de Mou’ta. J’avais brièvement mentionné cet incident quelques semaines ou quelques mois de cela. Je l’évoque de nouveau étant donné que je mentionne ici Zayd.

Hazrat Mouslih Maw’oud explique que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait choisi Zayd comme commandant de l’armée en ajoutant que s’il était tué, il serait remplacé par Ja’far. Si ce dernier était tué, ‘Abdoullah Bin Rawaha serait le commandant. Si ce dernier mourait, les musulmans devaient choisir leur chef d’un commun accord. Un juif était présent lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) donnait ces directives. Il a déclaré : « Je ne vous accepte pas comme prophète. Mais si vous êtes véridique, aucun des trois ne retournera vivant. Car toute parole qui sort de la bouche d’un prophète s’accomplit. »

Quelques mois de cela j’avais peut-être dit que le juif était parti voir pour Zayd pour lui dire ceci.

Hazrat Mouslih Maw’oud explique [lui-aussi] que le juif présent lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) donnait ces directives s’est rendu auprès de Zayd et lui a dit ceci : « Si Muhammad est véridique, aucun de vous trois ne retournera vivant. » Zayd a répondu : « Peu importe si je retourne vivant ou pas. Allah sait le mieux. En tout cas, je suis certain que Muhammad est un vrai messager et un vrai prophète. »

La sagesse d’Allah a voulu que ces paroles s’accomplissent. Zayd est tombé en martyr. Ja’far a pris la commande de l’armée pour ensuite tomber en martyr. ‘Abdoullah Bin Rawaha l’a remplacé et lui aussi est tombé en martyr. L’armée était sur le point de se disperser, quand Khalid Bin Walid a pris le drapeau sur l’insistance des musulmans et Allah leur a accordé la victoire par son entremise. Khalid a ramené l’armée saine et sauf.

Selon Bukhari, Anas Bin Malik relate que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « Zayd a pris le drapeau et il est tombé en martyr. Ensuite Ja’far a pris le drapeau et il est lui aussi tombé en martyr. ‘Abdoullah Bin Rawaha l’a pris et il est lui aussi tombé en martyr. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait les larmes aux yeux lorsqu’il donnait ces nouvelles. N’ayant plus de chef, Khalid Bin Walid a pris le drapeau et il a remporté la victoire.

Quand Allah a informé le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) à propos des martyres de Zayd Bin Al-Haritha, de Ja’far et d’Abdoullah Bin Rawaha, il s’est tenu debout et a mentionné Zayd en premier, en déclarant : « Ô Allah ! Pardonne à Zayd ! Ô Allah ! Pardonne Zayd ! Ô Allah ! Pardonne Zayd ! » Ensuite il a déclaré : « Ô Allah ! Pardonne Ja’far et ‘Abdoullah Bin Rawaha. »

‘Aïcha relate qu’après le martyre de Zayd Bin Al-Haritha, de Ja’far et d’Abdàullah Bin Rawaha, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est assis dans la mosquée et la tristesse se lisait sur son visage. »

Selon Tabaqât al-Kubra, après le martyre de Zayd, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est parti présenter ses condoléances aux membres de sa famille ; sa fille était sur le point de pleurer. [En la voyant], le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait des larmes aux yeux. Zayd Bin ‘Abadah lui a demandé : « Ô Envoyé d’Allah ! Pourquoi ces larmes ? » Il a répondu : « Ceci est une preuve de l’amour d’’un amoureux pour son bien-aimé. »

Allama Ibn Sa’d explique en ces termes le martyre de Zayd. « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait nommé Zayd comme commandant de l’expédition de Mou’ta et l’avait préféré à d’autres commandants. Quand le combat a eu lieu entre les musulmans et les polythéistes, les commandants choisis par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ont combattu à pied. Zayd a pris le drapeau et il s’est battu. Les autres aussi ont combattu à ses côtés. Au cours de la bataille, Zayd a été tué par un coup de lance. Il avait 55 ans au moment de son martyr. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dirigé sa prière funéraire et a déclaré : « Demandez pardon pour Zayd. Il est entré au Paradis en courant. »

Ousama, le fils de Zayd, relate ceci : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait l’habitude de prendre Hassan et moi-même dans ses bras et priait ainsi : « Ô Allah ! Aime ces deux-là, car je les aime. »

Jabla relate que si le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ne participait pas à une expédition, il confiait ses armes uniquement à ‘Ali ou à Zayd. »

Jabla relate : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait reçu deux selles en cadeaux. Il en a gardé un et a offert l’autre à Zayd. »

Jabla ajoute : « On avait offert deux tuniques au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en cadeau. Il en a gardé une pour lui et a offert la deuxième à Zayd. »

Selon un autre récit, on appelait Zayd bin Al-Haritha le bien-aimé du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il avait déclaré à propos de Zayd : « C’est la personne que j’aime le plus, qu’Allah a d’ailleurs récompensé. Allah l’a récompensé par l’entremise de l’islam. L’Envoyé d’Allah l’a récompensé en lui accordant la liberté. »

Je présente le résumé des récits sur la bataille de Mou’ta tirés de divers livres historiques. Au cours du mois de Safar en l’an 11 de l’hégire, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a préparé une grande armée pour se venger de la bataille de Mou’ta. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a demandé [aux musulmans] de s’apprêter à combattre l’empire byzantin. Cette armée préparée après la bataille de Mou’ta n’avait pas de lien direct avec Zayd Bin Al-Haritha, car il était tombé en martyr ultérieurement. Or, il a été mentionné dans le cadre de la préparation de cette armée et de son objectif, d’où sa mention ici. J’en avais peut-être aussi fait mention partiellement en évoquant Ousama. Celui-ci n’était pas un vétéran de Badr, car il était très petit ; je l’ai mentionné en passant en évoquant d’autres compagnons.

Le lendemain, après avoir préparé l’armée, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a fait venir Ousama Bin Zayd et lui a confié le commandement de l’armée en lui disant : « Rends-toi là où ton père est tombé en martyr en Syrie. Voyage rapidement et atteins l’ennemi avant qu’il ne soit au courant de ta venue. Ensuite, le matin, lance l’attaque à Ahl-Oubna, dans la région de Balqa tout près du lieu de bataille de Mau’ta. Balqa est une région de la Syrie située entre Damas et la vallée d’Al-Qoura. On dit que ce lieu a été fondé par un certain Baliq, qui était un descendant de Lot. Daroum est un lieu situé en Palestine sur la route menant en Egypte. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a demandé de se venger de la mort de Zayd dans cette région. Il lui a aussi conseillé ceci : « Prend des guides et trouve des gens pour t’informer de la situation exacte. Qu’Allah t’accorde du succès et revient vite. » Ousama avait entre 17 et 20 ans lors de cette expédition. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a attaché, de ses mains, un drapeau pour Ousama et lui a dit : « Fais le Jihad, avec le nom d’Allah, dans Sa voie. Mène le combat contre celui qui rejette Allah. »

Ousama est parti avec le drapeau et l’a confié à Bourayda. L’armée s’est réunie à Jourf, située à trois miles de Médine. On dit qu’elle comprenait trois mille soldats, Mouhajirine et Ansar compris. De grands compagnons à l’instar d’Abou Bakr, ‘Oumar, Abou ‘Oubayda Bin Al-Jarrah et Sa’d ibn Abi Waqqâs y étaient présents.

Mais l’armée était sous la direction d’Ousama qui n’avait que dix-sept ou dix-huit ans. Certains ont objecté contre le fait qu’un jeune soit placé à la tête de grands compagnons. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) était fort en colère d’entendre ces commentaires : il a placé un mouchoir sur la tête, a porté son manteau et est monté sur sa chaire, pour déclarer : « J’ai entendu les critiques de certains des vôtres sur le commandement d’Ousama. Vous critiquez mon choix d’Ousama comme commandant tout comme vous m’avez critiqué pour avoir choisi son père dans le passé. Par Dieu, Zayd Bin Al-Haritha possédait les aptitudes pour commander et après lui son fils possède lui aussi les mêmes aptitudes. Il était de ceux que j’aimais le plus et certainement tout deux méritent le bien. Je souhaite le bien pour Ousama, car il est parmi les meilleurs d’entre vous. »

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a prononcé ces paroles le dix du mois Rabi’ oul-Awwal, c’est-à-dire deux jours avant son décès. Les musulmans qui devaient accompagner Ousama ont souhaité adieu au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) pour se joindre à l’armée à Jourf. La maladie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est aggravée, mais il a insisté que l’armée d’Ousama parte. Le dimanche, les souffrances du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) se sont aggravées. Quand Ousama est retourné dans les rangs de l’armée, l’Envoyé d’Allah s’est évanoui. Ce jour-là, on lui a offert des médicaments. Ousama a baissé la tête pour embrasser le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : celui-ci n’a pas pu parler, mais il a indiqué vers le ciel avec ses mains et les a placés sur la tête d’Ousama. »

Celui-ci déclare : « J’ai compris que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) priait pour moi. » Il est ensuite retourné vers l’armée. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a repris connaissance le lundi et il a dit à Ousama de partir avec les bénédictions d’Allah. Ousama a quitté le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et a ordonné aux soldats de s’apprêter à partir. Au même moment, Oumm Ayman, sa mère, a envoyé quelqu’un pour l’informer que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) vivait ses derniers moments et que son état s’était aggravé. En entendant cette nouvelle grave, Ousama, accompagné d’Oumar et d’Abou Oubayda s’est présenté au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) pour constater qu’il vivait ces derniers moments. Le lundi 12 Rabi’ oul-Awwal après le coucher du soleil, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a rendu l’âme ; sur ce l’armée musulmane campée à Jourf est retourné à Médine. Bouraydah a planté le drapeau d’Ousama devant la porte du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Après le serment d’allégeance à Abou Bakr, celui-ci a ordonné à Bourayda de reprendre le drapeau et de se rendre chez Ousama pour lui demander de partir et avec l’armée préparée par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Bourayda a pris le drapeau pour se rendre au premier lieu [de campement] de l’armée.

Après le décès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), presque toutes les tribus, importantes ou pas, de l’Arabie se sont rebellées et ont été coupables d’hypocrisie. Les juifs et les chrétiens ont été ébahis, guettant joyeusement le résultat de la situation et se préparant à se venger. Avec le décès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), et en raison de leur nombre inférieur, les musulmans étaient en très mauvaise posture.

En raison de la gravité de la situation, les aînés parmi les compagnons ont demandé à Abou Bakr de retarder le départ de l’armée d’Ousama. Abou Bakr a refusé et a déclaré : « Même si des animaux sauvages m’emportent, j’enverrai cette armée selon la décision du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Même si je suis abandonné et laissé seul, j’appliquerai sa décision. » En tout cas, Abou Bakr a appliqué le commandement du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et il a ordonné aux compagnons qui faisaient partie de l’armée d’Ousama de partir rejoindre les rangs de l’armée à Jourf. Abou Bakr a déclaré : « Tout individu faisant partie de l’armée et à qui le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a ordonné de rejoindre ses rangs ne restera pas en arrière. D’ailleurs, je ne lui donne pas la permission de rester en arrière. Il doit partir, même s’il doit s’y rendre à pied. » L’armée s’est préparée à partir de nouveau. Vu la situation critique, certains compagnons ont encore une fois conseillé de ne pas envoyer l’armée dans l’immédiat.

Selon un récit, Ousama aurait demandé à ‘Oumar de conseiller au Calife Abou Bakr d’annuler l’ordre de départ afin qu’ils s’occupassent des apostats afin de protéger le Calife et la famille du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), ainsi que les autres musulmans, des attaques des polythéistes. En sus de cela, certains Ansar ont demandé à ‘Oumar de conseiller à Abou Bakr de remplacer Ousama par un commandant plus âgé, s’il insiste sur l’envoi de l’armée. Quand ‘Oumar a présenté leur avis à Abou Bakr, celui a répliqué fermement : « Même si des animaux sauvages pénètrent à Médine et m’emportent, j’appliquerai certainement l’ordre émis par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Sur ce, ‘Oumar a présenté le message de certains Ansar. En l’entendant, Abou Bakr s’est exclamé vivement : « C’est le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qui a choisi Ousama comme commandant et tu me demandes de l’écarter ? » ‘Oumar est retourné vers l’armée en entendant la décision définitive d’Abou Bakr et ayant vu sa détermination. Quand on lui a demandé ce qui s’était passé, tout en colère, ‘Oumar a répliqué : « Partez d’ici. À cause de vous j’ai subi la réprimande du Calife du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). »

Quand l’armée d’Ousama s’est réunie à Jourf en accord aux ordres d’Abou Bakr, celui-ci s’est rendu sur place pour examiner les troupes et pour dresser leurs rangs. Le départ offrait un spectacle fort étonnant. Ousama était sur sa monture tandis qu’Abou Bakr, le Calife du Prophète, était à pied. Ousama a déclaré : « Ô Calife du Prophète d’Allah ! Hissez-vous sur la monture ou [permettez-moi] d’en descendre. » Abou Bakr a répondu : « Par Allah ! Tu ne descendras pas et je ne montrai pas non plus ! Pourquoi ne devrais-je pas salir mes pieds pendant quelque temps dans la voie d’Allah. Quand le guerrier marche, il mérite sept cents récompenses, son statut est élevé sept cents fois et sept cents de ces défauts disparaissent. »

Abou Bakr avait besoin d’Oumar à Médine pour diverses tâches. Au lieu de le retenir directement, Abou Bakr a demandé la permission à Ousama de laisser ‘Oumar à Médine s’il pense que cela est souhaitable. Ousama a répondu à l’appel du Calife et a permis à ‘Oumar de rester à Médine. Après cet incident, à chaque fois qu’Oumar rencontrait Ousama, il s’adressait à lui en ces termes : « Que la paix soit sur toi ô Emir ! » Ousama répondait : « Qu’Allah t’accorde Son pardon ô Emir des croyants ! » Abou Bakr a prodigué ces conseils à l’armée : « Ne soyez pas coupables de traîtrise, ne violez pas votre engagement, ne volez pas, et ne mutilez pas les ennemis tués. Ne tuez pas les enfants en bas âge, les vieux et les femmes. Ne coupez pas les dattiers et ne les brûlez pas. Ne tuez pas des moutons, des vaches ou des chameaux hormis si c’est pour en manger. Vous rencontrerez certainement ceux qui se sont consacrés au culte dans les églises : ne les touchez pas. Vous rencontrez d’autres qui vous offriront tout type de provisions dans leurs récipients. Mangez-en au nom d’Allah. Vous allez aussi rencontrer un peuple qui s’est rasé le milieu de la tête et qui ont laissé des mèches de cheveux sur les côtés. Donnez-leur une légère blessure à coups d’épée et défendez-vous au nom d’Allah. Qu’Allah vous protège des épidémies de pestes et de blâmes. »

Ensuite Abou Bakr a demandé à Ousama d’accomplir tout ce que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui avait demandé de faire. D’une part Abou Bakr a demandé à Ousama de respecter toutes les règles islamiques sur les confits armés et d’éviter toute exaction. Cela démontre aussi le fait qu’il était certain que cette armée sera victorieuse. Ousama est parti le premier du mois de Rabi’ oul-Akhir en l’an onze de l’hégire. Il a quitté Médine et a parcouru plusieurs étapes pour atteindre Oubna en Syrie selon les directives du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Le matin il a entouré la ville et a lancé l’assaut. Le cri de guerre était : « Tuez ! O combattants jouissant de l’aide [divine] ! » Tous ceux qui ont combattu les musulmans ont été tués au cours de ce combat. Les musulmans ont aussi fait de nombreux prisonniers et amassé une grande quantité de butin. Ayant réservé un cinquième, le reste a été distribué aux soldats. Les cavaliers avaient reçu le double [de la part] des fantassins. Après la bataille, l’armée a campé sur les lieux un jour avant de rentrer à Médine.

Ousama a envoyé un messager offrir la bonne nouvelle aux gens de Médine. Aucun musulman n’a été tué au cours de ce combat. Abou Bakr, accompagné des Mouhajirine et des Ansar, est sorti à l’extérieur de Médine pour accueillir chaleureusement l’armée victorieuse. Bourayda était à la tête de l’armée, faisant flotter le drapeau. L’armée s’est rendue jusqu’à la mosquée du Prophète à Médine. Ousama y a accompli deux Raka’at de prières facultatives avant de se rendre chez lui. Selon divers récits, l’armée serait restée dehors entre 40 et 70 jours avant de rentrer à Médine. Le départ de l’armée d’Ousama a été très avantageux pour les musulmans, car les Arabes disaient que s’ils n’étaient pas puissants, les musulmans n’auraient pas envoyé l’armée. C’est ainsi que les mécréants ont renoncé à nombre de leurs complots contre les musulmans.

Par la grâce et le soutien d’Allah, Ousama a accompli chacune des paroles du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Cette bataille était hors-pair eu égard à sa gestion et sa stratégie était très réussie. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait d’ailleurs affirmé qu’Ousama était un des meilleurs commandants. La grâce de Dieu, ainsi que les bénédictions des prières du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et du Calife ont prouvé qu’Ousama était un commandant apte, à l’instar de son père, et qu’il possédait aussi des aptitudes sans pareilles dans ce domaine. La détermination rigoureuse du Calife a voulu que cette armée parte en dépit des nombreux dangers internes et externes. Dieu lui a accordé du succès tout en enseignant aux musulmans leur première leçon, notamment qu’après le décès du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) toutes les bénédictions sont liées à l’obéissance au Calife.

Le Messie Promis (a.s.) a également mentionné ce récit dans Sirr-oul-Khilafah. Qu’Allah répande une pluie de grâces sur Zayd bin al-Haritha et sur son fils Ousama bin Zayd, qui étaient les bien-aimés de notre maître le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). 

Après la prière de Joumou’ah, je vais diriger deux prières funéraires. La première sera celle de Siddiq Adam Doumbia, qui était Missionnaire en Côte d’Ivoire. Il était malade ces derniers temps : l’année dernière il avait subi une intervention chirurgicale sur la prostate. Il avait une insuffisance rénale et était sous dialyse. Il séjournait depuis une longue période à Abidjan pour son suivi médical. Ces derniers jours son état s’était soudainement très dégradé ;l il a donc été transféré à l’hôpital militaire, où il est décédé le 14 juin dernier. Inna lillahi wa inna ilaihi raji’oun

Siddiq Adam naquit en 1950 dans un village de Côte d’Ivoire appelé Lossingué. Il accepta l’Ahmadiyya peu avant 1977. Il laisse derrière lui sa femme, sept filles, et deux fils. 

En 1981, après avoir dédié sa vie, il débuta un voyage à pied vers le Pakistan avec deux amis dans le but de s’instruire. Après avoir enduré les aléas du voyage pendant près d’un an, il arriva à Rabwah en 1982, où il commença ses études à la Jamia Ahmadiyya. Après avoir étudié à la Jamia, il rentra en Côte d’Ivoire en 1985-86, où jusqu’à son décès il eut l’opportunité de servir pendant plus de 30 ans en tant que missionnaire dans différents pays d’Afrique de l’Ouest. 

Voici quelques détails au sujet de son voyage vers le Pakistan. Il racontait qu’en 1970, lorsque le troisième Califerha était venu au Ghana, aussitôt qu’il l’avait vu cela avait grandement affecté son âme, et changé son sort. Dès son retour en Côte d’Ivoire, il prépara son passeport et essaya d’entreprendre un voyage vers le Pakistan avec l’un de ses amis pour rencontrer le Calife. Entre-temps, un jeune homme du Mali prénommé ‘Oumar Mu’adh, qui est l’un de nos missionnaires, était venu dans la mosquée d’Abidjan et avait accepté l’Ahmadiyya sur la base de l’un de ses rêves, et quelques jours plus tard il exprima sa grande envie de visiter la ville du Messie Promisas et de rencontrer le Calife du Messie.

Ainsi ces trois individus décidèrent d’entreprendre un voyage vers le Pakistan, qu’ils commencèrent le 20 août 1981. Ils partirent de la Côte d’Ivoire et leur première étape était le Ghana, où ils rencontrèrent [Abdul] Wahab [bin] Adam, Amir et missionnaire en chef. Après avoir fait des supplications, ils traversèrent le Togo et le Bénin, et arrivèrent au Nigeria dans la ville de Lagos, où ils résidèrent à la mission. Ils partirent ensuite pour le Cameroun, accompagnés des supplications du missionnaire en Cchef du Nigéria, et de son coup de main financier. Après avoir traversé le Cameroun, ils arrivèrent au Tchad, où ils ont dû subir les affres de l’emprisonnement. Mais ils continuèrent leur voyage faisant preuve de patience et de courage. Il était quasiment impossible de continuer le voyage au-delà du Tchad, mais Dieu les guida à travers un rêve, les incitant à rejoindre l’armée. Ils essayèrent donc de rejoindre l’armée libyenne. Dieu les aida et rendit possible ce qui était impossible en apparence.

A un moment, le gouvernement libyen avait décidé de les expulser mais Dieu créa des circonstances qui firent que cet ordre de les renvoyer dans leur pays a été annulé, et de plus ils eurent l’opportunité de servir de leur plein gré dans l’armée libyenne et eurent la responsabilité de participer à la protection de la frontière du Liban pendant 8 mois. Lorsque la guerre prit fin, ils exprimèrent à leur supérieur leur souhait de partir au Pakistan, qui leur répondit : « Restez encore un peu avec nous, ensuite je vous ferai faire un passeport international et je vous enverrai aux États-Unis. » Il leur proposa de partir aux États-Unis au lieu de partir au Pakistan. Tout en le remerciant, ils s’excusèrent et refusèrent cette proposition et répondirent qu’ils souhaitent partir au Pakistan pour acquérir de la connaissance. L’ambassade du Pakistan avait refusé de leur accorder le visa, mais Dieu par l’intermédiaire de leur supérieur militaire leur permit d’avoir un billet d’avion pour Karachi. Ainsi ils se rendirent à l’aéroport le 27 novembre 1982 pour partir au Pakistan. Ils furent de nouveau témoins des signes de l’aide divine. Leur supérieur les avait présentés à un officier de police, l’informant qu’ils souhaitaient partir au Pakistan pour acquérir des connaissances islamiques, et lui demanda de les aider au mieux du possible. Cet officier les aida énormément.

L’avion décolla de Damas durant la nuit et atterrit le lendemain matin à l’aéroport de Karachi. Ils arrivèrent certes à Karachi, mais ils n’avaient toujours pas de visa. Après avoir fait des supplications, ils présentèrent leurs passeports au policier dans le cadre de la procédure de contrôle. Des questions leur furent posées, et lorsqu’ils mentionnèrent qu’ils étaient venus au Pakistan pour s’instruire, l’officier de police apposa des tampons sur leurs passeports, signa et leur demanda où souhaitaient-ils se rendre, ils répondirent qu’ils souhaitent se rendre à Rabwah l’officier leur demanda : « Êtes-vous des Qadianis ? », et avant que des pensées négatives ne l’incitèrent à revenir sur sa décision, l’un des compagnons de l’officier ajouta : « Qu’est-ce que cela peut faire qu’ils soient Qadianis, ils sont venus s’instruire ; laisse-les partir. »

Ils étaient très enthousiastes à l’idée de se rendre à Rabwah, et de rencontrer le Calife du Messie, ils étaient tellement émus que l’idée de vérifier s’il y avait une communauté [Ahmadiyya] à Karachi, de la localiser ou de rencontrer l’un de ses membres afin que leur tâche soit facilitée, ne leur vint pas à l’esprit. Au lieu de chercher à contacter des membres de la communauté, ils se rendirent aussitôt à la gare ferroviaire et achetèrent des billets pour se rendre à Rabwah. La personne qui se trouvait au guichet, était une personne très cupide, un bigot. Il dit : « Nous ne vendons pas de billets aux ahmadis. » Après une longue dispute s’étalant sur deux heures, il accepta de vendre les billets mais deux fois plus chers, et de plus pour des places dans le train le plus lent. Ils mirent donc 24 heures pour se rendre à Rabwah de Karachi. Ils étaient très enthousiastes à l’idée de rencontrer le Calife, ils se rendirent donc à Rabwah après ce trajet très difficile. Dès qu’ils arrivèrent à Rabwah, ils se rendirent au Dar ouz-Ziafat. Ils ne parlaient pas l’ourdou et n’étaient pas au courant de ce qui s’était passé entre-temps. Ils entendaient tout le monde parler du quatrième Califerha, et étaient inquiets, et apprirent par la suite que le troisième Califerha était décédé, et que désormais c’était le quatrième Calife qui occupait le poste du Califat. Ils le rencontrèrent en 1982 ; et se sont inscrits à la Jamia.

Une fois son cursus complété, M. Doumbia repartit en Côte d’Ivoire où il a été affecté par la Jama’at à différents endroits : de 87 à 91 en Côte d’Ivoire, de 91 à 92 au Nigéria, de 92 à 94 au Bénin, de 94 à 96 au Togo, et de 96 jusqu’à son décès en Côte d’Ivoire. 

Basit, Missionnaire en Côte d’Ivoire, écrit : « Siddiq Adam était dévoué au Califat, et était un serviteur sincère du mouvement. Il eut l’opportunité de travailler avec moi pendant une longue période. Il était très incliné vers les supplications, et régulier dans la prière du Tahajjoud ; il faisait en outre des rêves véridiques. Il possédait également une expertise dans l’interprétation des songes, et aidait souvent ses proches à comprendre le sens de leurs rêves ». Il envoyait régulièrement ses rapports mensuels ici au centre, et m’écrivait également des lettres pour des supplications, qu’il avait pour habitude d’écrire en Ourdou. Il ajoute : « Il était très pieux, et avait une grande estime pour la ponctualité, et le sens de la responsabilité. Il était toujours ponctuel, et essayait de terminer le travail qui lui était confié dans le délai imparti. Il n’était jamais effrayé par le fait d’entreprendre de très longs voyages. Il prêchait de manière très attirante. Il parlait du Dajjal, de ses signes, des perversités du monde contemporain, et ensuite mentionnait la venue du Mahdi. Les personnes qui l’écoutaient ne pouvaient s’empêcher de lui faire des compliments. » Il ajoute : « Il rencontrait souvent le succès lors de ses prêches. Dans la région du nord, par l’intermédiaire de ses tournées de prêche, Allah l’Exalté a permis à des milliers de personnes d’accepter le message. Il faisait souvent mention de son voyage vers le Pakistan et des grâces divines qui l’avaient accompagné, et présentait cela comme un signe de la véracité de l’Ahmadiyya, mentionnant que dans des pays très éloignés Allah l’Exalté avait accordé des personnes aidantes, qui sont toujours prêtes à offrir n’importe quel sacrifice dans cette voie, et qu’ensuite Allah l’Exalté les récompensait, et aidait son bien-aimé Mahdi.

Les discours du défunt en langue dioula étaient très captivants. Il animait également des émissions de radio en direct, qui étaient d’une grande qualité, et étaient très appréciées. Qu’Allah fasse preuve de pardon à son égard, qu’Il répande Ses grâces sur lui, qu’Il élève son rang, et qu’Il accorde également la patience et le courage à ses enfants leur permettant de perpétuer ses actes de piétés. 

La deuxième prière funéraire sera celle de Mian Ghulam Mustafa, du district d’Okara  qui décéda le 24 juin à l’âge de 83 ans. Inna lillahi wa inna ilaihi raji’oun. Le défunt était ahmadi de naissance, et il se vouait avec enthousiasme aux actes d’adoration. Il faisait les prières en congrégation et était régulier pour la prière de Tahajjoud. Il faisait lui-même l’Adhan de la prière de Fajr à la mosquée. Il réveillait toute sa famille pour la prière de Fajr. Jusqu’à ses derniers jours, Allah l’Exalté lui a permis de jeûner pendant le mois de Ramadan. Il appréciait grandement le fait de faire le Tabligh. Il transmettait le message de l’Ahmadiyya sous une forme ou une autre à toutes les personnes qu’il rencontrait. Il était très amical, pieux, et sincère. Il avait une solide relation de foi avec le Califat ; il écoutait régulièrement les sermons du vendredi, et encourageait également ses enfants à le faire. Il s’occupait des invités du centre et était toujours en avant pour les sacrifices financiers. Il a également eu l’opportunité d’installer un puits à Tharparkar pour les personnes dépourvues d’eau. Il avait de son vivant réglé les sommes dues dans le cadre de sa Wassiyyat.

Quelques années auparavant il a également eu l’opportunité d’offrir sa maison à la Jama’at, et il habitait lui-même dans une petite pièce à la mosquée. Cette maison fait actuellement office de la résidence du missionnaire. Le défunt faisait partie du système de Wassiyyat. Il laisse derrière lui cinq filles et trois fils. C’était le père de Ghulam Mustafa, Missionnaire du Burundi, qui est actuellement occupé par ses fonctions, et qui n’a pu participer aux funérailles de son père ; il n’avait pu non plus assister à celles de sa mère qui est décédée dernièrement. Ghulam Murtaza a supporté ces deux tragédies avec patience et courage. Qu’Allah lui permette de faire preuve davantage de patience et de courage, et qu’Il lui permette de continuer à mener cette vie de dédié avec fidélité.

Ses petits-fils Qasim Mustafa et Mohammad Safeer-ud-Din sont également missionnaires ; son petit-fils, Bilal Ahmad, a dédié sa vie et cette année complétant ses études de médecine, il va servir sur le terrain. Qu’Allah fasse preuve de grâce et de pardon à son égard, et qu’Il élève son rang. Ghulam Murtaza, qui est missionnaire, est occupé à transmettre le message d’Allah l’Exalté à l’étranger, et, comme je l’ai mentionné, il n’a pu participer aux funérailles pour cette raison. Qu’Allah lui permette de faire preuve de patience et de courage face à cette perte. Après la prière de Joumou’ah je vais Incha Allah diriger les prières funéraires de ces deux personnes en l’absence des dépouilles. 


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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