Sermons 2018

Deux compagnons de Badr

Baitul-Futuh-Dome-Interieur
Photo: Tanveer Khokhar - www.uk.smugmug.com/

Dans son sermon du 05 octobre 2018, Sa Sainteté le Calife a évoqué Abdoullah Ibn Mas'oud et Qoudama Bin Maz’oun, deux Compagnons du Saint Prophète Mohammad (s.a.w.) ayant participé à la bataille de Badr.

 Sermon du vendredi 05 octobre 2018, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Baitul-Futuh à Londres. Après le Ta’awudh, le Tashahoud et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

Dans mon précédent sermon, j’avais évoqué ‘Abdoullah bin Mas’oud un des compagnons [du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).] Les récits qu’il a relatés et ceux des autres [à son propos] abondent : ils en restaient quelques-uns que je mentionnerai [aujourd’hui].

‘Abdoullah bin Mas’oud était un des plus éminents compagnons du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il avait un statut distingué par rapport à sa crainte de Dieu et sa proximité avec Celui-ci. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait cité Abou Bakr, ‘Oumar et ‘Abdoullah bin Mas’oud comme des exemples qui méritaient d’être suivis. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) disait : « Suivez, sans flancher, l’exemple d’Abdoullah bin Mas’oud. »

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait en lui une grande confiance. ‘Abdoullah bin Mas’oud éprouvait pour le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) un amour extraordinaire. J’ai cité divers récits à cet égard et j’en mentionnerai d’autres. Certains sont peut-être similaires, mais ils présentent néanmoins différents angles.

Ayant profité de la compagnie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), intérieurement ‘Abdoullah bin Mas’oud était devenu un Mouttaqi, quelqu’un de pur et un grand adorateur de Dieu. Il avait un remarquable engouement pour le culte de Dieu et les prières facultatives. En sus des Salats obligatoires et de la prière de Tahajjoud, il accomplissait régulièrement les Salats facultatives d’après l’aube.

De même il observait des jeûnes facultatifs tous les lundis et tous les jeudis. En dépit de cela, il sentait qu’il ne jeûnait pas assez. Mais ‘Abdoullah bin Mas’oud disait qu’il ne voulait pas jeûner davantage parce qu’il ressentait de la faiblesse quand il faisait la prière de Tahajjoud. Il accomplissait en fait de longues prières deTahajjoud. Celui qui observe comme il se doit la prière de Tahajjoud et autres Nawafil ressent en effet une grande faiblesse. C’est pour cette raison qu’il accordait préférence à la Salat et se cantonnait à un nombre inférieur de jeûnes facultatifs.

Une fois, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), après une allocution, demanda à Abou Bakr de prodiguer des conseils aux membres de l’assistance. Les propos d’Abou Bakr furent brefs. Ensuite le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) demanda à ‘Oumar d’en faire de même. Ses conseils furent plus brefs encore que ceux de son prédécesseur. Ensuite le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) demanda à une troisième personne d’en faire de même. Ce dernier prononça un long discours. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui demanda de s’arrêter. Ensuite le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) demanda à ‘Abdoullah bin Mas’oud de prodiguer d’autres conseils. Celui-ci loua Dieu pour ensuite déclarer : « Ô Gens ! Allah est notre Seigneur, le Coran notre guide, la maison de Dieu notre Qibla (point d’orientation), et Muhammad (s.a.w.) notre prophète. »

Selon un autre récit il déclara : « Nous sommes satisfaits d’avoir Allah comme Seigneur et l’islam comme religion. Je préfère pour vous ce qui plaît à Allah et à Son Envoyé. »

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) commenta : « ‘Abdoullah bin Mas’oud dit vrai. J’aime pour mon Oummah ce qui plaît à Ibn Mas’oud. »

Quand [le Calife] ‘Ali était parti à Koufa, l’on y évoqua en sa présence ‘Abdoullah bin Mas’oud, étant donné que ce dernier y avait vécu. Les habitants de Koufa le louèrent et dirent : « Ô Emir des croyants ! Nous n’avons pas trouvé de personne plus bienséante qu’Abdoullah bin Mas’oud, d’enseignant plus bienveillant que lui, de meilleure compagnie que la sienne et de croyant imbu d’une plus grande crainte divine que lui. »

Le Calife ‘Ali, leur demanda, afin de les éprouver : « Je vous demande au nom de Dieu : présentez-vous ce témoignage sincèrement ? » Tous les membres de l’assistance répondirent à l’affirmative. ‘Ali pria : « Ô Allah ! Sois en témoin ! Moi aussi j’ai la même opinion à propos d’Abdoullah bin Mas’oud. Voire j’ai une opinion de lui encore meilleure que la leur ! »

‘Abdoullah bin Mas’oud avait respecté consciencieusement le lien de fraternité établi entre lui et Zubayr Bin Al-‘Awwam par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). En plaçant une confiance parfaite en lui, il déclara : « Je confie la gestion de toutes mes affaires et mon patrimoine à Zubayr Bin Al-‘Awwam et son fils ‘Abdoullah Bin Zubayr. Ses décisions à propos de ma famille seront finales et devront être dûment appliquées. »

Abou Waïl relate : « ‘Abdoullah bin Mas’oud vit une personne qui laissait pendre la partie inférieure de ses vêtements en dessous de sa cheville et il lui demanda de la relever. L’autre répliqua : « Relevez aussi la vôtre au-dessus de vos chevilles ! » ‘Abdoullah bin Mas’oud répondit : « Je ne suis pas comme toi. Mes pieds sont maigres et je suis mince. »

Quand [le Calife] ‘Oumar sut à propos de l’incident, il punit cette personne pour la réplique qu’il avait adressée à ‘Abdoullah bin Mas’oud. Le concerné était probablement orgueilleux : à l’époque on laissait traîner les vêtements par orgueil. ‘Abdoullah bin Mas’oud tenta de le raisonner et l’autre répliqua sans prendre en considération l’humilité d’Abdoullah et son sens du respect des commandements divins ainsi que sa crainte d’Allah. Quand ‘Oumar sut à propos de l’incident, il punit donc la personne concernée.

Le deuxième Calife de la communauté Ahmadiyya évoque le sens de l’obéissance d’Abdoullah bin Mas’oud envers le Prophète (s.a.w.). Il relate : « Un hadith met en exergue l’esprit d’obéissance d’Abdoullah bin Mas’oud. Selon certains cet incident prouverait sa sottise. Or, tout comme je l’ai dit, l’obéissance immédiate à tout ordre émis par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est la raison du progrès d’Ab

 

doullah bin Mas’oud.

Selon les hadiths, une fois ‘Abdoullah bin Mas’oud partait se joindre à une réunion tenue par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). De la rue, il entendit le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) annonçant : « Asseyez-vous ! »

Il y avait peut-être foule et des gens étaient debout aux coins de la mosquée et le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) leur demanda de s’asseoir. ‘Abdoullah bin Mas’oud était encore dans la rue mais dès qu’il entendit la voix du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) il s’assit sur-le-champ et il rampa vers la mosquée tel un enfant. Un individu qui ignorait que l’obéissance était la clé du progrès d’une nation se moqua du comportement d’Abdoullah bin Mas’oud, le qualifiant de sottise. Il ignorait que l’obéissance est le premier ingrédient du progrès d’une nation. Il dit à ‘Abdoullah que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) conseillait en fait à ceux debout aux coins de la mosquée de s’asseoir tandis qu’il s’est assis dans la rue, pour ensuite se ramper jusqu’à la mosquée. Il aurait dû s’asseoir dans la mosquée au lieu de le faire dans la rue.

Abdoullah bin Mas’oud répondit : « Certes, cela est fort probable. Mais si je devais mourir avant d’atteindre la mosquée, l’obéissance à cet ordre du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ne serait pas comptée dans le registre de mes actions. J’aurai désobéi à cet unique ordre du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). »

Telle était la passion de ces compagnons. Ils souhaitaient obéir à tout ordre du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il s’est dit : « Si je mourais avant de respecter cette injonction, j’aurais été coupable d’avoir désobéi le dernier ordre du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). C’est pour cette raison que j’ai préféré ne pas marcher et ramper jusqu’à la mosquée. La vie ne tient qu’à un fil. Il se peut que je n’atteigne pas vivant la mosquée, d’où ma décision de m’asseoir afin de respecter cet ordre. »

Voilà à quel point ces compagnons étaient vigilants.

Hazrat Mouslih Maw’oud (r.a) relate un autre incident concernant ‘Abdoullah Ibn Mas’oud. Lors de son califat, ‘Outhman (r.a.) accomplit une fois quatre Raka’ats de la Salat lors du pèlerinage, alors qu’il ne comptait que passer quelques jours à [La Mecque]. Quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’y rendait il n’accomplissait que deux Raka’ats comme il est recommandé pour un voyageur. Les califes Abou Bakr et ‘Oumar en faisaient de même lorsqu’ils se rendaient à La Mecque pour le pèlerinage au cours de leur califat : c’est-à-dire qu’ils raccourcissaient leurs Salats et accomplissaient deux Raka’ats au lieu des quatre obligatoires. Quand le calife ‘Outhman en fit quatre, les gens soulevèrent un tollé affirmant qu’il avait changé la Sounnah du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). On lui demanda la raison des quatre Raka’ats. ‘Outhman répondit : « J’ai tiré une conclusion après mûre réflexion. Des habitants de contrées éloignées se sont convertis à l’islam : ils viennent pour le Hajj et la majorité d’entre eux ignorent les points subtils de la loi islamique à l’instar des premiers musulmans. Ils se contentent d’observer les actions de nous, les anciens, pour nous copier, affirmant que c’est cela l’enseignement de l’islam. Ces gens visitent rarement Médine et ne savent pas comment nous accomplissons la Salat. S’ils me voient accomplir deux Raka’ats au lieu de quatre lors du Hajj, une fois chez eux ils insisteront que le Calife prie ainsi et que l’islam ne préconise que deux Raka’ats de prières. Étant donné qu’ils ignorent que cette exception ne s’applique qu’aux voyageurs, l’islam sera en proie à des dissensions et d’aucuns s’égareront. C’est pour cette raison que j’en ai accompli quatre afin qu’ils n’oublient pas cette obligation. D’ailleurs, il m’est permis d’en accomplir quatre pour une raison particulière. Étant donné que je me suis marié à La Mecque, la patrie de mon épouse est aussi la mienne et mes beaux-parents y résident. Ainsi, je ne me considère pas comme un voyageur : de ce fait je dois accomplir les quatre Raka’ats obligatoires. »

C’est là un autre argument qu’il avança pour étayer son avis juridique.

Il fit quatre Raka’ats de peur que les visiteurs ne se trompassent [au sujet de la Salat] et des véritables préceptes de l’islam. La majorité des Compagnons comprirent ce point très pertinent ; les autres, quant à eux, ne firent aucun commentaire. Or des fauteurs de trouble soulevèrent un tollé, affirmant qu’Outhman avait enfreint une pratique du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Ils partirent chez ‘Abdoullah Ibn Mas’oud pour souligner la différence entre l’action d’Outhman et la pratique du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lors du pèlerinage. ‘Abdoullah Ibn Mas’oud commenta : « Il ne nous sied pas de fomenter des troubles, car l’action du Calife était motivée par une raison que nous ignorons. Ne semez point la dissension. J’ai moi aussi accompli quatre Raka’ats derrière le Calife. Or après la Salat j’ai supplié Dieu en ces termes : « Ô Seigneur ! Accepte de ces quatre Raka’ats les deux que nous avions l’habitude d’accomplir en compagnie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Ne compte pas les deux restants comme une partie de ma Salat. »

Hazrat Mouslih Maw’oud commente : « Ceci démontre la grande affection qu’éprouvait ‘Abdoullah Ibn Mas’oud pour le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il avait certes accompli quatre Raka’ats tout en ne souhaitant recevoir aucune récompense pour les deux Raka’ats supplémentaires contraires à la pratique du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il demanda à Dieu d’accepter deux Raka’ats uniquement. En obéissance au Calife les fidèles accomplirent quatre Raka’ats : ils méritèrent des récompenses pour leur Salat et leur obéissance. Or, ‘Abdoullah Ibn Mas’oud avait une autre opinion : il prouva certes son obéissance mais dit à Dieu qu’il ne souhaitait pas recevoir plus de récompenses que celle méritée en priant derrière le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il fit aussi preuve d’une grande obéissance à l’égard du Califat. Il ignorait la raison pour laquelle le Calife ‘Outhman avait accompli quatre Raka’ats au lieu de deux, tandis que celle-ci était valable aux yeux de beaucoup de personnes. Ils ne se considèrent pas en voyage en visitant la maison de leurs beaux-parents, de leurs fils ou de leurs parents. Cette conclusion était valable, ainsi que sa précaution concernant les visiteurs, qui étaient susceptibles de se tromper [au sujet de la Salat] causant ainsi préjudice à l’islam. Cette intention prouvait l’éminence de la Taqwa d’Outhman. ‘Abdoullah Ibn Mas’oud ignorait cette raison : il n’avait pas pour autant abandonné la Salat. Il accomplit la Salat prouvant ainsi son obéissance au Calife. Ensuite il demanda à Dieu d’en accepter deux et non toutes les quatre. Ceci démontre son obéissance hors pair ainsi que son souhait de marcher sur les pas du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). On disait qu’il n’y avait à La Mecque que sept personnes lettrées. En dépit de leur manque d’instruction ces Compagnons dominèrent le monde entier. L’obéissance leur offrit ce statut et ils triomphèrent. »

C’est là un point important qu’il ne faut pas oublier. Cette action d’Abdoullah Ibn Mas’oud prouve son obéissance à l’égard du Calife ainsi que son grand amour pour le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). C’est la raison pour laquelle l’Envoyé de Dieu loua la méthode d’Abdoullah Ibn Mas’oud. C’est d’ailleurs un moyen pour se prémunir des dissensions. C’est un exemple qu’il incombe à tout Ahmadi de suivre.

Une nuit le Calife ‘Oumar rencontra les membres d’une caravane qu’il ne put reconnaître en raison de l’obscurité. ‘Abdoullah Ibn Mas’oud en faisait partie. ‘Oumar envoya quelqu’un leur demander d’où ils venaient. ‘Abdoullah Ibn Mas’oud répondit : «فج العميق », c’est-à-dire, d’un lieu éloigné. Il demanda quel était leur destination et ‘Abdoullah Ibn Mas’oud répondit : « بيت العتيق », c’est-à-dire vers la Ka’aba. ‘Oumar demanda, par l’intermédiaire de quelqu’un, s’il s’y trouvait un savant dans la caravane et quel était le plus grand verset du Coran. ‘Abdoullah Ibn Mas’oud répondit qu’il s’agissait de l’Ayat-ul-Kursiyy. ‘Oumar demanda : « Quel est le verset le plus ferme du Coran ? »

‘Abdoullah Ibn Mas’oud répondit :

إِنَّ اللَّهَ يَأْمُرُ بِالْعَدْلِ وَالْإِحْسَانِ وَإِيتَاءِ ذِي الْقُرْبَى

‘Oumar demanda par le biais de son émissaire : « Quel est le verset le plus exhaustif du Coran ? »

‘Abdoullah Ibn Mas’oud répondit :

فَمَنْ يَعْمَلْ مِثْقَالَ ذَرَّةٍ خَيْرًا يَرَهُ ۞ وَمَنْ يَعْمَلْ مِثْقَالَ ذَرَّةٍ شَرًّا يَرَهُ

‘Oumar demanda : « Quel est le verset le plus terrifiant du Coran ? »

‘Abdoullah Ibn Mas’oud répondit :

لَيْسَ بِأَمَانِيِّكُمْ وَلَا أَمَانِيِّ أَهْلِ الْكِتَابِ مَنْ يَعْمَلْ سُوءًا يُجْزَ بِهِ وَلَا يَجِدْ لَهُ مِنْ دُونِ اللَّهِ وَلِيًّا وَلَا نَصِيرًا

‘Oumar demanda : « Quel est le verset du Coran qui offre le plus d’espoir ? »

‘Abdoullah Ibn Mas’oud répondit :

قُلْ يَا عِبَادِيَ الَّذِينَ أَسْرَفُوا عَلَى أَنْفُسِهِمْ لَا تَقْنَطُوا مِنْ رَحْمَةِ اللَّهِ إِنَّ اللَّهَ يَغْفِرُ الذُّنُوبَ جَمِيعًا إِنَّهُ هُوَ الْغَفُورُ الرَّحِيمُ

Après avoir tout entendu le Calife ‘Oumar demanda : « ‘Abdoullah Ibn Mas’oud se trouve-t-il parmi vous ? » Les gens de la caravane répondirent : « Certainement par Allah ! »

Le Calife ‘Oumar commenta qu’Abdoullah Ibn Mas’oud débordait du savoir de la jurisprudence. Il savait qu’il était capable d’offrir des réponses aussi érudites.

‘Abdoullah Ibn Mas’oud relate que le jour de Badr, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) demanda aux compagnons quel sort réserver aux prisonniers. Abou Bakr répondit : « Ô Envoyé d’Allah ! Ces gens appartiennent à votre nation et à votre famille. Pardonnez-leur ! Peut-être qu’Allah leur accordera l’occasion de se repentir. »

Oumar répondit : « Ô Envoyé d’Allah ! Ces gens vous ont rejeté et persécuté. Tranchez-leur le cou ! »

Abdullah Bin Rawaha déclara : « Ô Envoyé d’Allah ! Trouvez une forêt touffue et menez-y ces prisonniers pour ensuite mettre la forêt à feu ! »

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) écouta leur opinion et entra dans sa tente sans rendre de verdict. Selon ‘Abdoullah Ibn Mas’oud, les gens discutèrent à propos de l’opinion qui serait choisie. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) sortit de sa tente après quelques instants et déclara : « Allah a fait des cœurs de certains plus doux que le lait et ceux des d’autres plus durs que la pierre. Ô Abou Bakr tu ressembles à Abraham qui déclara :

فَمَنْ تَبِعَنِي فَإِنَّهُ مِنِّي وَمَنْ عَصَانِي فَإِنَّكَ غَفُورٌ رَحِيمٌ

« Alors quiconque me suit est assurément avec moi et quiconque me désobéit – Tu es assurément Très-Pardonnant, Miséricordieux. »

Abou Bakr tu ressembles aussi à Jésus qui déclara :

إِنْ تُعَذِّبْهُمْ فَإِنَّهُمْ عِبَادُكَ وَإِنْ تَغْفِرْ لَهُمْ فَإِنَّكَ أَنْتَ الْعَزِيزُ الْحَكِيمُ

Si Tu les châties, ils sont Tes serviteurs ; et si Tu leur pardonnes, Tu es en vérité le Puissant, le Sage.

Ô ‘Oumar tu ressembles à Noé qui déclara :

رَبِّ لَا تَذَرْ عَلَى الْأَرْضِ مِنَ الْكَافِرِينَ دَيَّارًا

« Mon Seigneur, ne laisse sur la terre aucun habitant qui soit au nombre des mécréants. »

‘Oumar ressemble aussi à Moise qui déclara :

رَبَّنَا اطْمِسْ عَلَى أَمْوَالِهِمْ وَاشْدُدْ عَلَى قُلُوبِهِمْ فَلَا يُؤْمِنُوا حَتَّى يَرَوُا الْعَذَابَ الْأَلِيمَ

« Notre Seigneur, anéantis leurs richesses et agis sévèrement sur leurs cœurs, car il semble qu’ils ne croiront pas avant d’avoir vu le châtiment douloureux. » 

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) commenta ensuite : « Étant donné que tu es dans le besoin, chaque prisonnier devra payer une rançon ou sera décapité. »

Abdoullah Ibn Mas’oud déclara : « Ô Envoyé d’Allah ! Veuillez faire exception à Sahl Bin Bayda car je l’ai entendu dire du bien de l’islam. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ne commenta pas sur cette requête. ‘Abdoullah Ibn Mas’oud commenta : « Ce fut le jour où je craignais le plus d’être victime de la colère divine ! » En fin de compte le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) déclara : « Sahl sera l’exception. »

Le silence du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) présageait sa colère : c’est pour cette raison qu’Abdoullah Ibn Mas’oud craignait d’être victime de la colère divine. Telle était l’ampleur de la crainte qu’il éprouvait pour Dieu.

En accord avec la Sounnah du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), ‘Abdoullah Ibn Mas’oud exhortait les fidèles le jeudi uniquement. Ses discours étaient concis et très intéressants. ‘Abdoullah Bin Mirdas relate : « Quand ‘Abdoullah Ibn Mas’oud terminait ses discours nous souhaitions qu’il dise davantage. Le jeudi soir, il citait en général un seul hadith du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Sa passion et son amour pour l’Envoyé d’Allah, lorsqu’il citait les hadiths, créaient une scène émouvante. »

Masrouq, son élève, relate : « Un jour, il nous a relaté des hadiths du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il tremblait de peur quand il a prononcé la phrase : « J’ai entendu l’Envoyé d’Allah. » On pouvait même voir ses vêtements trembler. Par précaution il ajouta : « Peut-être que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait prononcé ces phrases ou d’autres similaires. »

Il était très vigilant lorsqu’il citait les paroles du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en raison de son avertissement. L’Envoyé de Dieu avait déclaré que ceux qui lui attribuent des paroles qu’il n’a pas prononcées seront punis par Dieu.

L’on comprend sa vigilance grâce à un autre récit. Amr Bin May’moun relate : « J’ai visité ‘Abdoullah Bin Mas’oud pendant un an. Il prenait beaucoup de précautions quand il citait des hadiths. Une fois en prononçant la phrase : « L’Envoyé d’Allah a dit » il fut pris d’une crainte terrible et avait de la sueur au front, en ajoutant que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait prononcé des phrases similaires. »

Il avait une telle crainte de Dieu qu’il disait qu’il ne souhaitait pas être ressuscité après la mort afin de ne pas avoir à rendre compte de ses actes.

‘Abdoullah relate qu’Abdoullah Ibn Mas’oud était très effrayé un jour lorsqu’il tomba malade. On commenta qu’il n’avait jamais été aussi inquiet quand il était malade dans le passé. Il répondit : « Je suis tombé malade soudainement. Je ne me sens pas prêt pour le voyage vers l’au-delà, d’où mon inquiétude. »

Evoquant sa mort, il déclara : « Ce jour-là ne sera pas facile. Je souhaite ne pas être ressuscité après ma mort. »

Le testament d’Abdoullah Ibn Mas’oud contenait la formule : « Au nom d’Allah le Gracieux, le Miséricordieux. » Tout le monde l’écrit aujourd’hui. Or, dans le cas d’Abdoullah Ibn Mas’oud cela mérite une mention toute particulière car il en avait saisi le sens véritable. Il saisissait la teneur de ces deux attributs : c’est la raison pour laquelle il avait commencé par le nom d’Allah. Il souhaitait être protégé par ces deux attributs si son testament contenait quelque chose pouvant attirer la colère divine.

Sa situation financière s’était améliorée vers la fin de sa vie et il cessa de prendre sa pension de l’État. Laissant derrière lui un patrimoine de 90 000 dirhams, il demanda que son linceul soit fait de tissu simple et coûtant 200 dirhams. Il fut enterré à côté de la tombe d’Outhman Bin Maz’oun. Le Calife ‘Outhman dirigea sa prière funéraire ; ‘Abdoullah Ibn Mas’oud fut enterré à la Jannat-Oul-Baqi’ dans la soirée. Le rapporteur déclare que le lendemain de l’enterrement quand il passa tout près de la tombe, il constata qu’on l’avait humidifié. Les gens avaient un tel attachement pour ‘Abdoullah Ibn Mas’oud qu’ils avaient durant la nuit enduit d’eau la tombe afin de la raffermir.

Aboul Ahwas relate qu’Abou Mousa et Abou Mas’oud parlaient à propos d’Abdoullah Ibn Mas’oud après sa mort. L’un d’entre eux demanda si ‘Abdoullah Ibn Mas’oud avait laissé derrière lui quelqu’un lui ressemblant. L’autre répondit : « Il se peut qu’il y ait quelqu’un qui lui ressemble après nous. En tout cas, pour l’instant nous n’avons vu personne lui ressemblant. »

Tamim Bin Haram relate : « J’ai partagé la compagnie de nombreux compagnons. Or, je n’ai vu personne de plus désintéressé avec ce monde et soucieux de l’au-delà qu’Abdoullah Ibn Mas’oud. »

Qoudama Bin Maz’oun est le deuxième compagnon que je souhaite mentionner aujourd’hui. Il était le frère d’Outhman Bin Maz’oun et s’était marié à Safiyya, la sœur d’Oumar. Qoudama Bin Maz’oun avait plusieurs épouses. L’une d’entre elles s’appelait Hind Bint Walid, qui donna naissance à Fatima et ‘Oumar . Une autre épouse s’appelait Fatima Bint Abou Soufyan, qui donna naissance à sa fille ‘Aisha. Oumm Walad, donna naissance à Hafsah. Safiya Bint Khitab quant à elle donna naissance à Ramla.

Qoudama Bin Maz’oun avait dix-neuf ans lorsqu’il embrassa l’islam. Ainsi, il était tout jeune à l’époque. Tous les membres de sa famille avaient vidé leur maison pour s’établir à Médine.

‘Abdoullah Bin Salama al-Ajlani avait accueilli chez lui sa famille à Médine. Lorsque le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’établit à Médine il offrit un terrain à Qoudama Bin Maz’oun et à ses frères pour qu’ils pussent y bâtir un logement permanent.

Qoudama Bin Maz’oun était parmi les premiers musulmans : il avait émigré en Abyssinie et à Médine. Il avait participé aux batailles de Badr et d’Ouhoud et à toutes les campagnes menées par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

Outhman Bin Maz’oun laissa derrière lui une fille après son décès et l’avait confié à la charge de son frère, Qoudamah.

Abdoullah bin Amr relate à ce sujet : « Qoudama Bin Maz’oun et ‘Outhman Bin Maz’oun étaient tous deux mes oncles maternels. Je partis voir Qoudama Bin Maz’oun pour lui demander la main de la fille d’Outhman Bin Maz’oun. Il accepta la requête. Par la suite, Mughirah Bin Sha’bah demanda à la mère la main de sa fille en évoquant des avantages financiers. La fille partageait l’opinion de sa mère. »

En somme, la mère et la fille reçurent une autre proposition qui les plut. Le cas fut ensuite présenté au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qui fit venir Qoudama Bin Maz’oun pour lui demander concernant la proposition de mariage. Qoudama Bin Maz’oun expliqua que la fille était sa nièce et qu’il n’avait guère été négligeant concernant cette demande en mariage. « Il s’agit de la fille de mon frère, expliqua-t-il, et je lui préférerai la meilleure proposition de mariage. Selon moi, la première est la meilleure. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) répondit : « Cette fille est orpheline et ce mariage aura lieu avec son assentiment. Elle n’a pas de père et tu as peut-être choisi le meilleur mari pour elle, mais elle doit aussi donner son accord et sera mariée à la personne de son choix. »

Telle fut la décision du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

Selon le rapporteur qui avait fait la proposition en mariage et qui était aussi le cousin de la fille, cette dernière rejeta sa demande et accepta celle de Moughirah.

Ainsi le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a accordé à la femme le droit d’exprimer son opinion. Il avait souligné l’importance de respecter l’opinion de l’orpheline qui n’avait plus la protection de son père, de peur qu’elle ne soit lésée. Qoudama décéda à l’âge de 68 ans, en l’an 36 de l’hégire.

Qu’Allah nous permette de prendre conscience de la grandeur de cette religion, de faire montre d’obéissance et de fidélité, d’exceller dans l’amour du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en marchant sur les pas de ces compagnons, et qu’Il nous protège de tout type de troubles.

Après la prière je dirigerai deux prières funéraires en l’absence des dépouilles. La première sera celle d’Amatul Hafeez Bhatti Saheba, épouse de Mahmood Bhatti Saheb de Karachi. Elle a servi pendant une très longue période en tant que présidente des Lajnas de la région de Karachi. Elle est décédée le 27 septembre dernier à l’âge de 93 ans, Inna lillahi wa inna ilaihi raaji’oun. Son père s’appelait Dr Ghulam Ali et était l’un des compagnons du Messie Promis (a.s.). Médecin dans l’armée, il était régulièrement muté dans différentes villes. Mais quel que fût son lieu de résidence, il créait [toujours] une atmosphère spirituelle.

C’était là une pratique très étonnante de ce compagnon du Messie Promis (a.s.) que de créer un environnement spirituel là où il se trouvait. Ensuite en quelques mois, grâce à la prédication, il réussissait à inviter les gens à l’Ahmadiyya et à établir ainsi une Jama’at. Il proposait sa maison en guise de centre pour les activités de la Jama’at. Il avait eu l’opportunité d’établir de nombreuses Jama’ats de cette façon. Il avait toujours souhaité que sa famille résidât dans l’environnement spirituel de Qadian, et c’est pour cette raison qu’il l’y avait envoyée.

La mère d’Amatul Hafeez Saheba avait également dédié sa vie pour la Jama’at. Depuis 1936, ils ont résidé dans l’environnement spirituel qui régne à Qadian. Amatul Hafeez Bhatti Saheba a passé son baccalauréat à Qadian et ensuite elle a fait un cursus en sciences religieuses jusqu’au niveau Rabia. Au cours de ses études, elle a eu l’opportunité de participer régulièrement aux classes d’exégèse du Saint Coran dispensées par Mouslih Ma’woudra. Depuis son très jeune âge elle a eu l’opportunité de servir la Jama’at. Elle épousa le fils de sa tante, Mahmood Bhatti Saheb.

Hazrat Mouslih Maoud (ra) a écrit au sujet de ce mariage : « J’ai eu une vision dans laquelle j’ai vu que la mère de la fille m’envoyait une lettre par les mains de sa fille, et me demandait mon avis au sujet d’un garçon, m’informant de son prénom. Peu de temps après cette vision, cette fille est venue, et tout s’est déroulé comme dans la vision. » Hazrat Mouslih Maoud (ra) avait donc donné son accord pour ce mariage, car il avait vu la scène peu avant en vision, et ensuite la scène s’était déroulée telle quelle.

En 1948, après s’être mariée, la défunte s’était installée à Karachi, et depuis elle avait commencé à servir chez les Lajna Imaillah. Elle a également continué ses études en parallèle, et à un âge avancé, en 1972, elle a obtenu son Master en langue arabe à l’Université de Sindh avec mention très-bien.

En 1975, le mari d’Amatul Hafeez Saheba partit en Afrique pour des raisons professionnelles, et elle l’y accompagna. Elle a servi en tant que présidente nationale de la Lajna au Liberia, en Afrique de l’Ouest. Ils ont ensuite dû quitter le pays en raison de la guerre, et sont revenus s’installer à Karachi.

Elle faisait partie des cinq milles Moujahidin du [plan financier du] Tahrik-e-Jadid. En 1991, elle fut élue comme vice-présidente et secrétaire de Ta’lim de sa région. Elle reçut une médaille pour ses 15 ans de service rendus, qui a lui a été remise lors des célébrations du centenaire de la communauté.

De 1997 à 2018, elle a eu l’opportunité de servir en tant que présidente de la Lajna de la région de Karachi. Dans ce cadre elle parcourrait cette très grande ville, y organisant des ijtémas et des réunions pour les différents départements. Elle a consolidé l’organisation de cette Jama’at. Elle a servi pendant 70 ans, depuis 1948 jusqu’à 2018.

La présidente actuelle de la Lajna de la région de Karachi, Amatul Noor Saheba, écrit : « La défunte a rendu des services considérables pendant ces 70 ans ; elle était très douce de nature, toujours souriante lorsqu’elle rencontrait quelqu’un ; elle expliquait [les choses] aux gens d’une voix apaisée et calme. Elle était très ponctuelle : dès qu’elle prenait la responsabilité de quelque chose elle le notait aussitôt dans son agenda pour ne pas l’oublier, et une fois qu’elle avait terminé le travail elle en informait aussitôt par téléphone le responsable du département concerné. Dès qu’elle recevait une directive ou un message de la part du centre elle essayait de prévenir aussitôt le département concerné, sans pour autant attendre l’ouverture du bureau. La défunte a rempli ses responsabilités avec fidélité. Elle a également fait preuve d’exemplarité en matière de fidélité et d’obéissance envers le Califat.

Amatul Bari Nasser Saheba a également eu l’opportunité de travailler avec la défunte. Elle a écrit que la défunte travaillait avec les gens avec beaucoup d’amour ; elle ne prenait pas un ton autoritaire. Sous sa présidence, 50 livres ont été publiés par la Lajna de Karachi, dont un recueil de poèmes en langue persane du Messie Promis (a.s.). Elle faisait preuve d’une grande patience. Selon Bari Saheba la patience était l’une des plus grandes qualités de la défunte. Elle comprenait les subtilités de chaque situation, surtout en ce qui concerne les crises que traversaient les couples. Elle écoutait les deux parties, et prodiguait des conseils adéquats, faisant de son mieux pour réconcilier les deux parties. Aujourd’hui ce sont aussi des problèmes récurrents dans notre Jama’at. Il y a de nombreux problèmes de couple ; qu’Allah raisonne les deux parties, qu’Il leur permette de se réconcilier, et qu’Il accorde aussi le discernement aux responsables pour qu’ils puissent réconcilier les gens.

La belle-fille de la défunte écrit : « Elle considérait et traitait ses brus comme ses propres filles, et on pouvait discuter sans aucune gêne de nos problèmes avec elle. »

La secrétaire générale des Lajnas de Karachi écrit : « Lorsqu’elle travaillait avec nous au bureau, nous étions toutes à pied d’égalité, et elle nous guidait de manière excellente. »

Ensuite sa belle-fille écrit : « Elle accordait une importance particulière à l’enseignement du Saint Coran. Elle a enseigné le Saint Coran à ses petits-fils et petites-filles, et leur a dispensé une éducation religieuse. Elle avait un comportement exemplaire envers ses employés et envers les personnes pauvres. Lorsqu’il y avait des décès dans leurs familles, par la suite, après cette perte, elle s’occupait des membres de la famille, et essayait de les aider au mieux de ses capacités. Qu’Allah fasse preuve de pardon et de miséricorde à son égard, qu’Il exalte son rang, et qu’Il permette à ses enfants de suivre ses pas.

La deuxième prière funéraire sera celle d’Adnan Van den Broeck Saheb : il était le secrétaire national des affaires externes de la Jama’at de Belgique. Il est décédé le 29 septembre, Inna lillahi wa inna ilaihi raaji’oun. Son père, Rizwan Van den Broeck, était le premier ahmadi belge de la Jama’at de Belgique. Il avait fait la Bai’at dans les années soixante-dix. Adnan n’avait pas accepté l’Ahmadiyya uniquement parce que son père l’avait fait. Au contraire, il avait effectué des recherches pour ensuite faire la Bai’at en 1994. Après avoir accepté l’Ahmadiyya, il en est devenu un membre actif, surtout dans le domaine du Tabligh. Une fois en 1998, un programme de Tabligh fut organisé en Belgique. En faisant référence à Adnan, le quatrième Califerha a dit à l’audience : « J’ai un traducteur qui peut traduire de l’anglais au français, et de l’anglais au flamand. » Par la grâce d’Allah, à cette époque il avait grandement aidé pour ce genre de programme.

L’Amir de la Belgique, le Dr Idris Saheb, écrit : « Il fut atteint d’un cancer, mais par la grâce d’Allah son état s’était amélioré. Il avait donc commencé à venir de nouveau à la Mission. Il avait l’habitude de dire que c’est grâce à Allah et à la Jama’at qu’il allait mieux, et il disait que les autres patients qui avaient cette maladie étaient quasiment tous décédés. »

Depuis le début il faisait partie de l’équipe des relations publiques de la Belgique. Par la suite, en 2016 je l’avais nommé comme secrétaire national des affaires externes, et il a servi à ce poste consciencieusement.

Il a joué un rôle important pour faire connaître la communauté au niveau du gouvernement. L’Amir Saheb ajoute : « Malgré sa maladie, il m’accompagnait lors des visites dans les institutions gouvernementales, et en dépit de sa maladie, depuis son lit d’hôpital, il continua à s’occuper des courriers liés à sa responsabilité de secrétaire général des affaires externes et ce jusqu’à ses derniers jours. Il était responsable de l’équipe belge de traduction en langue flamande. Il s’est grandement investi pour traduire certains livres ; il passait également en revue et validait les traductions flamandes des sermons ainsi que les communiqués de presse. »

Il ajoute : « Lors de mes différents déplacements, Adnan Saheb me disait que cette maladie s’est avérée être une grâce pour lui, car au cours de cette période il avait eu l’opportunité de lire les livres du Messie Promis (a.s.) et la littérature de la Jama’at, et cela avait grandement consolidé sa foi en Dieu le Très-Haut. » Même étant malade il était satisfait du décret divin. Pendant ses derniers jours il conseillait à son frère de se consacrer moins à ce monde et d’offrir plus de temps à la Jama’at. L’Amir Saheb ajoute : « Il me disait également que son frère pouvait être très bénéfique pour le département des affaires externes, et me demandait de l’impliquer dans ce travail. » Sa mère raconta que l’Ahmadiyya entra dans leur famille par l’intermédiaire du père de Adnan Saheb qui avait passé 7 ans en Irak, c’est là-bas qu’il avait eu l’opportunité de lire le Saint Coran, et qu’il s’était converti à l’islam. Lorsqu’il vint aux Pays-Bas, il rencontra l’imam Bashir Saheb, et grâce à sa prédication, il avait accepté l’Ahmadiyya. Une fois, lorsqu’il rencontra le quatrième Calife en Belgique, il lui demanda : « Priez pour moi qu’Allah affermisse toujours mes pas. » Sa mère relate : « Le père d’Adnan n’était pas du tout attaché aux choses mondaines et mon fils Adnan marchait sur les pas de son père. Il faisait régulièrement ses prières, servait la Jama’at, était fidèle au Califat, écoutait le sermon du vendredi toutes les semaines, et le faisait également écouter à ses enfants. Il était toujours prêt à servir la Jama’at. Il avait une relation très profonde avec le Califat. »

Qu’Allah exalte son rang, qu’Il fasse preuve de pardon et de miséricorde à son égard, et qu’Il accorde continuellement à la Jama’at des gens aussi sincères. Il laisse derrière lui sa femme, un fils et une fille. Qu’Allah affermisse leur pas dans la voie de la religion, qu’Il consolide leur foi, et qu’Il leur permette de marcher sur les pas de leur père.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

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