Sermons 2018

Ammar Bin Yasir, le Pur : valeureux serviteur de l’Islam

Dans son sermon du 22 juin 2018, Sa Sainteté le Calife a évoqué 'Ammar Bin Yasir, un des premiers compagnons du Saint Prophète Mohammad (s.a.w.).

Sermon du vendredi 22 juin 2018, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Baitul-Futuh à Londres. Après le Ta’awudh, le Tashahoud et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

‘Ammar Bin Yasir était un des premiers et fidèles compagnons du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Son père Yasir appartenait à la tribu Qahtan : le Yémen était son pays d’origine et il était venu à La Mecque en compagnie de ses deux frères Harith et Malik à la recherche d’un autre frère. Harith et Malik sont retournés au Yémen, mais Yasir est resté à La Mecque et il s’était affilié à Abou Hudhaifa al-Makhzoumi. Celui-ci lui a offert la main Sumayya son esclave-femme en mariage. ‘Ammar Bin Yasir est né de cette union. Yasir et ‘Ammar Bin Yasir ont vécu en compagnie de Abou Hudhaifa al-Makhzoumi jusqu’au décès de celui-ci. Yasir, Summayya, son épouse, et ses deux fils ‘Ammar et Abdullah Bin Yasir embrassèrent l’islam.

‘Ammar Bin Yasir relate : « J’ai rencontré Suhaib Bin Sinan au Dar al-Arqam. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’y trouvait. J’ai demandé à Suhaib Bin Sinan la raison de sa visite. Suhaib m’a posé la même question. J’ai répondu que je souhaitais écouter les propos du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Suhaib a répondu qu’il avait la même intention. Nous nous sommes présentés au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Il nous a informés à propos de l’islam et nous avons embrassé la nouvelle foi. Nous sommes restés au Dar al-Arqam jusqu’à dans la soirée et nous l’avons quitté secrètement. »

Quand ‘Ammar Bin Yasir et Suhaib avaient embrassé l’islam plus de trente personnes étaient déjà musulmans. Selon un récit du recueil de Boukhari, ‘Ammar Bin Yasir relate : « J’ai vu le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) quand il n’avait en sa compagnie que cinq esclaves, deux femmes et Abou Bakr As-Siddiq. »

Le deuxième Calife de la Communauté Ahmadiyya commente à propos de ces compagnons en ces termes : « Allah a permis à plusieurs membres des familles illustres de La Mecque de servir l’islam ainsi que nombre de personnes parmi les pauvres. Ali, Hamza, Umar et ‘Outhman appartenaient à de grandes familles. Zayd, Bilal, Thamra, Khabbab, Suhaib, Amir, ‘Ammar et Abou Fuqayha étaient d’origine modeste. En somme des notables ainsi que les plus humbles de la société ont été choisis pour servir le Coran. »

« Sumayya était une femme-esclave qu’Abou Jahal torturait âprement afin qu’elle abandonne sa foi. Quand elle s’est cramponnée corps et âme à sa foi, dans sa fureur Abou Jahal lui a donné un coup de lance dans ses parties privées et l’a tuée. ‘Ammar, le fils de Sumayya, était allongé sur le sable brûlant et il était durement torturé. »

Urwa Bin Zubayr relate qu’Ammar Bin Yasir faisait partie de la couche défavorisée de La Mecque. On le persécutait afin qu’il abandonne sa foi. Muhammad Bin Umar relate que les faibles mentionnés dans le Coran étaient ceux qui n’appartenaient à aucune tribu de La Mecque. Ils n’avaient aussi aucun protecteur et ils étaient faibles. Les Koraïchites les torturaient durant la chaleur de la journée afin qu’ils répudient leur foi. »

‘Oumar bin Al-Hakam relate qu’Ammar Bin Yasir, Suhayb et Abou Fuqayha étaient si brutalement torturés qu’ils étaient [contraints] d’énoncer des contrevérités. »

L’ennemi les contraignait à le faire. Mohammad Bin Ka’ab relate : « Quelqu’un m’a dit qu’il avait vu ‘Ammar Bin Yasir portant un simple pantalon et qu’il avait des traces de blessures sur son dos. Je lui en ai demandé la raison. ‘Ammar Bin Yasir m’a expliqué que c’étaient les traces des tortures que les Koraïchites de La Mecque le faisaient subir dans la chaleur torride de la journée. »

‘Ammar Bin Maymoun relate que les polythéistes avaient brûlé ‘Ammar. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est passé à côté de lui et lui a dit : « O feu ! Soit fraîche et source de paix pour ‘Ammar comme tu l’avais été pour Abraham. »

‘Outhman Bin Affan relate qu’il était en compagnie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) dans la vallée de La Mecque. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait tenu ma main, et nous sommes passés à côté d’Abou ‘Ammar, d’Ammar et de sa mère pendant qu’on les torturait. Yasir a dit : « Est-ce qu’il en sera toujours ainsi ? » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a répondu : « Sois patient ! O Allah, pardonne à la famille de Yasir. Certainement, Tu l’as fait. » Allah avait informé le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qu’ils seront pardonnés en raison de la torture qu’ils subissaient.

Selon un autre récit, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) passait à côté de la famille d’Ammar pendant qu’on les torturait. Il leur a dit : « O famille d’Ammar ! Réjouissez-vous ! Certainement le paradis vous est promis ! »

Selon un autre rapport il est dit qu’il est passé à côté de la famille de Yasir.

Abdullah Bin Mas’oud relate que sept personnes étaient les premières à embrasser l’islam : le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), Abou Bakr, ‘Ammar, Sumayya sa mère, Suhayb, Bilal et Miqdad. Allah a protégé le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) par l’entremise de son oncle Abou Talib. Abou Bakr a joui de la protection de sa tribu.

Il se peut qu’il y ait des erreurs dans les chiffres mentionnés dans ces récits. Selon d’aucuns, à l’époque trente personnes avaient déjà embrassé l’islam quand ‘Ammar l’avait fait. En tout cas selon le dernier récit, ces sept personnes étaient les plus visibles et les plus persécutées. Il relate qu’Abou Bakr était protégé par sa tribu et les autres étaient torturés par les Qorayshites qui leur faisaient porter des chaînes de fer et les abandonnaient sous un soleil brûlant. Hormis Bilal, ils ont tous comblé les souhaits des mécréants. Bilal s’était offert pour la cause de Dieu. Il était humilié en raison de son origine. Les Koraïchites lui envoyaient leurs enfants pour le traîner dans les rues de La Mecque tandis qu’il répétait « Ahad ! Ahad ! » (Dieu est Un ! Dieu est Un !)

Les polythéistes plongeaient ‘Ammar dans de l’eau pour le torturer et le châtiaient. Certains états font subir à leurs détenus cette même forme de torture dans le monde. En tout cas, ces premiers musulmans étaient davantage torturés. Selon un récit ‘Ammar était en larmes quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) l’avait rencontré et le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) l’avait essuyé en disant : « Les mécréants t’ont attrapé, ils t’ont plongé dans de l’eau et tu as dit ceci et cela. S’ils te contraignent de nouveau tu dois dire la même chose. »

Mirza Bashir Ahmad évoque cet incident dans son livre Sirat Khataman-Nabiyyine en citant d’autres récits. ‘Ammar, son père Yasir et sa mère Sumayya, qui a été asservie pendant un temps par les Banou Makhtoum, ont été terriblement persécutés ; la lecture de ces récits donne des frissons. Un jour le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) est passé par hasard à côté de ces fidèles de l’islam pendant qu’on les torturait et leur a dit, la voix tremblante d’émotion : « Soyez patients, ô famille de Yasir ! Dieu vous promet le paradis suite à vos souffrances. »

Yasir a succombé à cette torture. Abou Jahal a frappé d’un coup de lance la veille Sumayya : la lance lui a traversé le corps pour sortir par ses parties privées. Cette femme innocente a rendu l’âme sur le lieu de son supplice. ‘Ammar, le survivant, a été âprement torturé et ses persécuteurs l’ont contraint à renier le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Lassé de ses supplices, ‘Ammar a énoncé des paroles inappropriées suite à quoi les mécréants l’ont abandonné. ‘Ammar s’est présenté immédiatement au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et il a pleuré à chaudes larmes. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui en a demandé la raison. Il a répondu : « Je suis voué à la perdition. Les infâmes m’ont tellement torturé qu’ils m’ont contraint à prononcer des paroles déplacées à votre égard. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a demandé : « Quels sont tes véritables sentiments ? » ‘Ammar a répondu : « Je suis tout aussi croyant et mon cœur déborde d’amour pour Allah et Son messager. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a commenté : « En ce cas il n’y a aucun mal. Allah te pardonnera cet écart. »

Dans son ouvrage Chashma-e-Ma’rifat le Messie Promis (a.s.) a cité quelques paragraphes de la biographie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) écrit par un hindou du nom de Prakash Devji. Le Messie Promis (a.s.) a encouragé les membres de sa Jama’at d’acheter cet ouvrage écrit par un non musulman et de le lire. Il a ensuite résumé en ces termes quelques paragraphes du livre écrit par cet hindou : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) endurait tous les sévices qu’on lui faisait subir. Or il avait le cœur meurtri en voyant les exactions commises contre ses disciples. Les croyants pauvres étaient âprement persécutés : ils étaient tirés au grand air et placés nus sur le sable brûlant et des pierres étaient placées sur leurs poitrines. Accablés par la chaleur torride, ils avaient les langues pendantes. Beaucoup avaient perdu la vie suite à ces exactions. ‘Ammar était un des opprimés qui a fait montre de patience et de persévérance face à cette persécution. ‘Ammar était ligoté et placé sur ce sol rocailleux. Ses tortionnaires plaçaient des pierres sur sa poitrine et le sommaient d’insulter le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Son vieux père recevait le même traitement et sa mère qui s’appelait Sumayya, ne pouvant endurer la vue de ces exactions, a prononcé quelques paroles de prières. Son mari et son fils étaient torturés devant ses yeux. Cette croyante a été dénudée et a été victime de la pire des infamies qu’on ne peut mentionner ici. Elle a rendu l’âme suite à ces affreux sévices. »

Ceci était le résumé fait par le Messie Promis (a.s.) de quelques passages de la biographie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et de ses compagnons écrite par cet hindou.

Selon Sufyan, ‘Ammar était la première personne ayant offert sa maison comme mosquée. ‘Ammar Bin Yasir s’est établi à Médine et a logé chez Mubashir Bin ‘Abd al-Mundhir. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a établi un lien de fraternité entre ‘Ammar Bin Yasir et Huzaifa Bin Al-Yaman. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a offert un terrain à ‘Ammar Bin Yasir pour qu’il puisse bâtir sa maison. ‘Ata Bin Rabah relate qu’Abou Salama et Umm Salama ont émigré à Médine. ‘Ammar Bin Yasir les a accompagnés étant donné qu’il était leur allié. ‘Ammar Bin Yasir était aussi le frère de lait de Umm Salama.

‘Ikrama relate : « ‘Abdullah Bin al-‘Abbas m’a conseillé ainsi qu’à son fils ‘Ali Bin ‘Abdullah de partir à la rencontre d’Abu Sa’id al-Khudri et d’écouter ce qu’il avait à dire. Nous sommes donc partis à sa rencontre. Il était en train d’arroser son jardin en compagnie de son frère. En nous voyant il s’est assis et nous a raconté ceci : « Nous portions des briques une par une lors de la construction de la mosquée du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). ‘Ammar Bin Yasir portait quant à lui deux briques. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’est arrêté devant lui et lui a enlevé la poussière des cheveux et a déclaré : « Malheureusement les rebelles le tueront. ‘Ammar les invitera vers Allah et eux l’inviteront vers le feu. » ‘Ammar avait l’habitude de supplier Allah de le préserver de [toute participation] aux complots. »

Abdullah Bin Abi Huzail relate ceci : « Lors de la construction de la mosquée du Prophète, celui-ci et ‘Ammar transportait des briques à l’instar des autres musulmans. ‘Ammar Bin Yasir fredonnait ce vers : « Nous sommes des musulmans, bâtisseurs de mosquées. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) répétait « les mosquées » après lui. ‘Ammar était malade et certains disaient qu’il allait certainement mourir ce jour-là en raison de ses efforts et de sa faiblesse. Ayant entendu cela, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a fait tomber les briques de sa main et lui a ordonné de se reposer. »

Ainsi même dans un état de grande faiblesse ces gens-là ne souhaitaient pas se priver des services rendus à l’islam.

Umm Salama relate ceci : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait prophétisé que des rebelles tueraient ‘Ammar. » Celui-ci avait participé dans toutes les campagnes menées par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) de Badr jusqu’à la bataille du fossé. Il était aussi présent lors du serment de Ridwan, et du traité de Hudaybiyah quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait envoyé ‘Outhman comme ambassadeur à La Mecque. Les mécréants avaient arrêté ‘Outhman et les musulmans croyaient qu’il était tombé en martyr. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) réunit les musulmans sous un acacia et leur demanda de faire la promesse suivante : « Aucun d’entre nous ne tournera le dos ; et chacun sera prêt à mettre sa vie en péril et ne quittera pas ces lieux. » On raconte que les compagnons s’étendaient les uns au-dessus les autres pendant qu’ils faisaient ce serment. Lors du serment le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait placé sa main gauche sur sa main droite en disant qu’elle représentait celle d’Outhman, car s’il était présent il n’aurait pas reculé. Par la suite les musulmans surent que la rumeur était fausse et ‘Outhman retourna sain et sauf. Les musulmans avaient cependant fait la promesse de venger leur ambassadeur au prix de leur vie.

Hakam Bin Utayba relate que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) arriva à Médine dans la matinée. ‘Ammar conseilla qu’on devait trouver un endroit pour que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) se repose et puisse prier. ‘Ammar réunit quelques pierres et fonda ainsi la mosquée de Quba, la toute première jamais bâtie.

Ibn ‘Oumar relate qu’il vit ‘Ammar perché sur un haut rocher lors de la bataille de Yamama. Débordant de bravoure il lançait : « O musulmans ! Pourquoi fuir devant le paradis ? Je suis ‘Ammar Bin Yasir. Venez à moi ! » Ibn ‘Oumar relate qu’une de ses oreilles avait été tranchée et pendait, mais ‘Ammar ne cessa pas pour autant de se battre.

Tariq Bin Shihab relate qu’un membre des Banou Tamim se moqua d’Ammar en raison de son oreille coupée. ‘Ammar lui répondit : « Tu te moques de la meilleure de mes deux oreilles. » C’est-à-dire de celle qu’il avait sacrifiée dans la voie d’Allah.

Khalid Bin al-Walid relate qu’il réprimanda un jour ‘Ammar Bin Yasir. Il dit : Celui-ci s’en alla se plaindre au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) en ma présence et là-bas je le traitai de nouveau rudement. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) se tenait là sans dire un mot. ‘Ammar Bin Yasir pleura et demanda au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’il n’avait pas vu comment Khalid l’avait traité. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) leva la tête et déclara : « Allah sera l’ennemi de l’ennemi de Yasir. Il sera hostile envers celui qui le sera envers Yasir. »

Khalid bin al-Walid commenta : « Mon plus grand souhait à partir de ce jour était de plaire à Yasir. Je suis parti à sa rencontre et je me suis excusé. Il en fut satisfait. »

Ashtar relate que Khalid Bin al-Walid lui a raconté ceci : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) m’a envoyé pour une expédition dans laquelle avait aussi participé ‘Ammar Bin Yasir. Nous sommes passés à côté d’une famille qui avait évoqué l’islam. ‘Ammar Bin Yasir m’a dit qu’ils croyaient dans l’unicité de Dieu. Mais je n’ai pas porté attention à ses propos et je les ai traités comme les autres. ‘Ammar Bin Yasir m’a menacé en disant qu’il en informerait le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Quand celui-ci n’a rien dit, il est retourné les yeux en larmes. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) m’a dit : « O Khalid ! Ne sois pas rude envers ‘Ammar. Allah sera rude envers celui qui traitera ‘Ammar rudement. Il sera hostile envers celui qui sera hostile envers ‘Ammar et Il traitera d’imbécile celui qui le traitera d’imbécile. »

‘Ali rapporte qu’il était en compagnie du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) quand ‘Ammar Bin Yasir s’est présenté et lui a demandé la permission [de prendre la parole]. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a donné la permission en déclarant : « Bienvenu toi qui es le Pur ! » C’est là l’honneur que lui a conféré le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).

‘Aisha relate que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a dit : « Lorsque ‘Ammar est face à une alternative, il choisit l’action la plus proche de la direction [divine]. »

‘Oumar Bin Sharhabil relate que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré : « La foi coule dans les veines d’Ammar Bin Yasir. » C’est-à-dire qu’il déborde de foi.

‘Ammar Bin Yasir fait partie de ceux que Dieu a protégés de Satan.

Ibrahim Bin Alqama relate : « Quand je suis parti en Syrie on racontait qu’Abou Darda demandait s’il y avait parmi nous quelqu’un qu’Allah avait protégé de Satan, tout comme le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) l’avait témoigné à propos d’Ammar Bin Yasir. »

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait voulu tenir secret les préparatifs de l’assaut contre La Mecque. Les compagnons se préparaient à le faire, mais les gens ignoraient leur objectif. Hatib Bin Balta, un compagnon de Badr, avait, dans sa naïveté, envoyé une lettre secrète à La Mecque entre les mains d’une femme dans laquelle il évoquait tous les préparatifs de l’assaut. Quand la femme est partie avec la lettre Allah l’Exalté en a informé le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Celui-ci a envoyé ‘Ali, accompagné d’Ammar et de quelques autres compagnons à sa poursuite afin de ramener la lettre.

Le premier Calife [de la communauté] explique que la femme de La Mecque s’appelait Sara et elle avait vécu sous les soins de la famille Banou Hashim. Elle était venue à Médine quand le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) s’apprêtait à lancer l’attaque contre La Mecque. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) lui a demandé si elle était venue se réfugier à Médine en tant que musulmane. Elle a expliqué qu’elle n’avait pas embrassé l’islam mais qu’elle était venue demander l’aide du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) étant donné que la famille de ce dernier l’avait élevé. Suite à la requête du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) certains lui ont offert des vêtements d’autres de l’argent avant qu’elle ne s’apprête à partir.

Hatib, qui avait participé à la bataille de Badr, lui a remis dix dirhams ainsi qu’une lettre à remettre aux gens de La Mecque dans laquelle il les informait de l’assaut que s’apprêtait à lancer le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et leur recommandait la vigilance. La femme a accepté de leur porter la lettre. Elle avait à peine quitté Médine quand Dieu a révélé au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) toute l’affaire. Il a expédié sur-le-champ Ali, ‘Ammar et d’autres compagnons afin d’attraper la femme et de ramener la lettre. Et même de la tuer si elle ne remettait pas la lettre. Les membres de l’expédition l’ont arrêté en cours de route mais elle a juré qu’elle n’avait aucune lettre en sa possession. Ali l’a menacé de son épée et lui a demandé de ne pas mentir étant donné qu’ils savaient à propos de la missive grâce à la révélation divine [reçue par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.)]. Craignant l’épée elle a fait sortir la lettre de ses cheveux.

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a fait venir Hatib lorsqu’il a su qu’il en était l’auteur et lui en a demandé la raison. Il a répondu : « Je jure par Dieu que je n’ai jamais sombré dans l’incroyance depuis que j’ai embrassé l’islam. Les membres de ma tribu n’ont aucun soutien ou personne pour l’informer. Je voulais tout simplement l’avertir afin qu’elle se mette à l’abri contre les mécréants. » ‘Oumar a voulu tuer Hatib mais le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) l’en a empêché en déclarant : « Allah a exprimé son contentement à l’égard des compagnons de Badr. » Il a ensuite pardonné Hatib. Il avait commis cette erreur par naïveté et non pas avec l’intention de nuire aux musulmans.

‘Oumar avait envoyé le message suivant aux habitants de Koufa : « Je nomme ‘Ammar Bin Yasir gouverneur de votre région et Ibn Mas’oud comme [votre] enseignant, ministre et gestionnaire de la trésorerie. Tous deux sont des compagnons honorés du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et des vétérans de Badr : vous leur devez obéissance. J’ai accordé prééminence à ‘Abdullah Ibn Mas’oud sur vous. J’envoie ‘Outhman Bin Hanif gouverneur de la région réputée verdoyante d’As-Sawad (Irak). »

En raison des complaintes des habitants de Koufa le Calife ‘Oumar a destitué ‘Ammar Bin Yasir de ses fonctions et lui a demandé plus tard si la destitution lui avait déplu. ‘Ammar a répondu : « Votre décision de me nommer gouverneur dans un premier temps m’avait déplu mais je vous devais obéissance. Elle m’a aussi déplu quand vous m’aviez destitué dans un second temps. » Ces décisions lui avaient déplu mais il n’avait rien dit et avait fait preuve d’obéissance parfaite, même quand il a été démis de ses fonctions. Il n’a révélé ce qu’il avait sur le cœur que seulement lorsque ‘Oumar le lui a demandé.

Lors du Califat d’Outhman, les hypocrites et les rebelles avaient fomenté des troubles et malheureusement, dans sa naïveté, ‘Ammar Bin Yasir a été victime de leur ruse quoiqu’il ne leur ait accordé aucun soutien. Le deuxième Calife de la Communauté Ahmadiyya déclare à ce sujet : « Ils n’étaient accompagnés que par trois autochtones de Médine. La première personne était Mohammad bin Abi Bakr, qui était le fils d’Abou Bakr ; et les historiens pensent qu’en raison du respect des gens à son endroit en raison de son lien de filiation avec son père, il se croyait important. Sinon, en réalité ni n’avait-il fait de contribution significative en ce monde, ni n’avait-il profité de la proximité du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), ni n’avait-il acquis par la suite des connaissances religieuses importantes. Il était né durant les jours du dernier pèlerinage à La Mecque. Lors du décès du Saint Prophètesa il était encore un nourrisson sous allaitement. Lors du décès de son père, Abou Bakr al-Siddiq, il n’avait que 4 ans. De ce fait il n’avait pas eu l’opportunité de profiter de l’éducation de ce père exemplaire.

La deuxième personne était Mohammad bin abi Hudhaifa. Il ne faisait pas non plus parti des compagnons : son père tomba en martyr lors de la bataille de Yamama, et depuis, le Calife ‘Outhman s’était occupé de son éducation ; et il l’avait élevé depuis son enfance. Lorsque ‘Outhman fut élu calife, il lui demanda de le nommer à un poste, ce que ‘Outhman refusa. Sur ce il lui demanda l’autorisation de quitter la région pour aller travailler. Le Calife ‘Outhman lui en donna la permission, et ainsi il partit s’installer en Égypte. Là-bas il forma une alliance avec les amis d’Abdullah bin Sabah, et il commença à monter les gens contre ‘Outhman. Lorsque les Égyptiens ont attaqué Médine, il les avait accompagnés, mais rebroussa chemin et il n’était pas dans la ville lors de la bataille. La troisième personne était ‘Ammar bin Yasir, il faisait partie des compagnons. »

Il s’était fourvoyé, explique le Mousleh Mau’oud (r.a.), parce qu’il ignorait tout de la politique. Lorsque ‘Outhman l’envoya en Égypte afin de faire un rapport sur la gestion du gouverneur, ‘Abdullah bin Sabah l’accueillit et le remonta contre le gouverneur de l’Egypte. Étant donné que le gouverneur faisait partie de ceux qui avaient violemment persécuté le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) pendant les jours de mécréance, et qu’il n’avait accepté l’islam qu’après la victoire de la Mecque, on l’a vite tourné contre lui. En effet, comme le gouverneur avait persécuté le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) par le passé, étant donné le grand amour d’Ammar pour le Saint Prophètesa il se laissa influencer par les paroles des opposants au sujet d’Outhman et au sujet du gouverneur. ‘Ammar croyait que le gouverneur n’avait probablement pas accepté l’islam sincèrement étant donné les persécutions [qu’il avait infligées] par le passé et qu’il était capable de réitérer ses actes. En entraînant des suspicions à l’égard du gouverneur, il commença également à en entretenir à l’égard d’Outhman. Mais il n’avait participé à aucune insurrection. Malgré le fait qu’il fût présent lors de l’assaut contre Médine il était resté tranquillement chez lui et n’avait pas participé à la riposte contre les fauteurs de troubles. C’était là une faiblesse de sa part : il n’a pas arrêté les rebelles. Mais il n’a pas participé à l’insurrection non plus. ‘Ammar était donc innocent des troubles causés par les rebelles.

Lors du califat d’Ali, ‘Ammar bin Yasir resta aux côtés d’Ali et participa également à ses côtés aux batailles de Jamal et Siffine. Abou ‘Abdir Rahman Al-Salmi rapporte qu’il avait accompagné le Calife ‘Ali lors de la bataille de Siffine. Les compagnons du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) suivaient alors’ ‘Ammar bin Yasir comme s’il était leur étendard.

Cette bataille opposait Ali au gouverneur de la Syrie, l’amir Mu’awiya. Abou ‘Abdir Rahman Al-Salmi rapporte qu’il a vu ‘Ammar tout âgé. Il était de grande taille et avait le teint basané. ‘Ammar avait une lance dans une main tremblante et déclarait : « Je jure par le nom de Celui entre les mains desquelles se trouve ma vie, j’ai participé à trois batailles avec cette lance aux côtés du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). C’est sa quatrième bataille. Je jure par le nom de Celui qui détient ma vie entre ses mains, même si ces personnes nous broient entièrement je considérerai que je suis sur le droit chemin et qu’ils sont dans l’erreur. »

Abou Al Bakhtari déclare que lors de la bataille de Siffine, ‘Ammar bin Yasir demanda qu’on lui apportât du lait, car le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait prédit que ce serait sa dernière boisson en ce monde. On lui en apporta : ‘Ammar en but et ensuite rejoignit la bataille et tomba en martyr.

Selon un récit lorsqu’on offrit du lait à ‘Ammar, il sourit et dit : « Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait prédit que le lait serait ma dernière boisson. Je suis heureux de tomber en martyr dans cet état. »

‘Ammar bin Yasir a déclaré lors de la bataille de Siffine : « Le Paradis se trouve sous les éclats de l’épée. L’assoiffé trouvera une source d’eau. Aujourd’hui je vais retrouver mes bien-aimés. Aujourd’hui je vais retrouver le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et ses compagnons. » Abdullah bin Abzi rapporte qu’il a entendu son père dire que lorsqu’il était en route pour Siffine, ‘Ammar bin Yasir avait proclamé sur les berges de l’Euphrate : « O Allah ! Si je savais que Tu préfères que je me jette du haut de cette montagne, je l’aurais fait. Si je savais que Tu préfères que j’allume un grand feu et que je m’y immole, je l’aurais certainement fait. O Allah ! Si je savais que Tu souhaites que je me jette à l’eau et que je m’y noie, je l’aurai également fait. Je ne mène cette guerre que pour Ton plaisir. Accorde-moi la victoire. Je ne souhaite que Ton plaisir. »

‘Ammar bin Yasir a été martyrisé par Abou Wadia al-Muzni. Il lui donna un coup de lance : ‘Ammar tomba et un autre assaillant lui trancha la tête. Ensuite, se disputant, ces deux vinrent auprès de Mu’awiya : chacun d’entre eux proclamait l’avoir tué.

‘Amr bin al-‘Âs, était avec Mu’awiya à ce moment. Il faisait partie des compagnons mais en raison de certaines erreurs de jugement il avait rejoint les rangs de Mu’awiya. Cependant ses propos laissent transparaître sa piété. ‘Amr bin al-‘Âs commenta : « Je jure au nom de Dieu que ces deux ne se disputaient qu’au sujet du feu. » Ils affirmaient tous deux être l’auteur du martyre d’Ammar : en somme ils étaient en train de se disputer au sujet du feu. Après avoir entendu les propos d’Amr bin al-’Âs et le départ de ces deux hommes, Mu’awiya lui dit : « Je n’ai jamais entendu pareils propos. Ces gens ont sacrifié leur vie pour nous et tu dis qu’ils sont en train de se réclamer le feu de l’enfer ! » ‘Amr répondit : « Je jure au nom de Dieu ! Ceci est la réalité ! Par Dieu, toi aussi tu le sais ! J’aurai préféré mourir 20 ans plus tôt et ne pas avoir participé à ce conflit. »

‘Ammar décéda pendant la période de califat d’Ali, durant la guerre de Siffine, en l’an 37 de l’hégire, à l’âge de 94 ans. Certaines personnes pensent qu’il est décédé à l’âge de 93 ans, d’autres pensent qu’il est mort à l’âge de 91 ans. ‘Ammar bin Yasir fut enterré à Siffine.

Yahya bin Abis déclare : « Lorsque ‘Ammar bin Yasir fut martyrisé, puisqu’il avait demandé qu’on l’enterrât dans ses vêtements et qu’il s’en remettait à Dieu pour réclamer justice, Ali exauça son dernier vœu.

Abou Is-haq rapporte qu’Ali dirigea la prière funéraire d’Ammar bin Yasir et de Hashim bin ‘Utbah. Il plaça ‘Ammar près de lui et il mit Hashim devant lui, et il prononça en même temps sur eux cinq ou sept Takbirât.

Tels étaient ces compagnons qui se sont battus et qui ont sacrifié leur vie pour la cause de la vérité. Qu’Allah exalte leurs rangs. Il existe d’autres récits à propos d’Ammar que je présenterai Insha Allah à l’avenir.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)

Etiquettes