Sermons 2015

Révélations divines au Messie et Mahdi

Baitul Futuh Eid ul Fitr
La mosquée Baitul-Futuh - la plus grande mosquée de l'Europe de l'Ouest

Sa Sainteté le Calife a évoqué, dans son sermon du 04 décembre 2015, les révélations divines reçues par le Messie Promis et Imam Al-Mahdi, ainsi que les dangers d'un conflit mondial qui guettent le monde.

Sermon du vendredi 04 décembre 2015, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Baitul-Futuh de Londres.

Baitul Futuh Eid ul Fitr

En accord à Ses promesses, Allah a envoyé [le Messie Promis (a.s.)], l’amoureux parfait du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) afin d’augurer la renaissance de l’Islam. Sans nul doute, ils sont chanceux ceux qui, après mille quatre cents ans, ont connu la nouvelle période des révélations en prêtant allégeance au Messie Promis (a.s.). Le cœur est en émoi quand on tente d’imaginer ces compagnons qui louaient et remerciaient Dieu pour les avoir réunis autour du Messie Promis (a.s.).

Les promesses de Dieu sont vraies : Il affirme que parmi les Akhirine viendront ceux que rejoindront les Premiers. En montrant des signes nouveaux par l’entremise de ces révélations au Messie Promis (a.s.), Allah a renforcé la foi des premiers ahmadis. Tous les matins ces derniers tentaient de connaître les nouvelles révélations reçues par le Messie Promis (a.s.).

Hazrat Mousley Maw’oud (r.a.) a décrit en ces termes l’état de ces compagnons : « Dès que le soleil pointait à l’horizon, les ahmadis [de Qadian] couraient à droite et à gauche pour connaître les nouvelles révélations reçues la veille par le Messie Promis (a.s.). Dès qu’un enfant [du Messie Promis (a.s.)] ou moi-même nous sortions de la maison, [les compagnons] demandaient : « Quelle est la dernière révélation reçue par le Messie Promis (a.s.) ? » Dès que le Messie Promis (a.s.) partait pour la prière, je sautais sur son cahier pour connaître la nouvelle révélation qu’il avait reçue ou nous partions à la mosquée pour l’entendre directement de ses lèvres bénies. »

Ces [premiers] ahmadis étaient animés de cet ardent désir, car ils voulaient affiner et renforcer davantage leur foi, tout en profitant de ces bénédictions. Ils remerciaient et louaient Dieu de leur avoir permis d’accepter le Messie Promis (a.s.).

Parfois, le Messie Promis (a.s.) recevait des révélations en présence de certains compagnons. Ces derniers, fort chanceux, entendaient de leurs oreilles les révélations divines.

Hazrat Mousley Maw’oud (r.a.) relate le récit d’un de ces aînés en présence de qui le Messie Promis (a.s.) a reçu des révélations. Il déclare : « Le Docteur Sayyid Inayatullah Shah Saheb appartenait à une très ancienne famille d’ahmadis. Son père, Sayyed Fazl Shah était très proche du Messie Promis (a.s.). Il servait le Messie Promis (a.s.) et visitait souvent Qadian. Sayyed Nasir Shah, qui était auparavant contremaître avant d’être promu, était le frère de Sayed Fazl Shah. Il était, lui aussi, imbu d’une grande sincérité et d’une grande affection à l’égard du Messie Promis (a.s.). En raison de sa sincérité, il conseillait son frère, Sayed Fazl Shah : « Ne te soucie guère de trouver un emploi. Vas t’établir à Qadian, profite de la compagnie du Messie Promis (a.s.), envoie-moi des notes de là-bas, et demande au Messie Promis (a.s.) de prier pour moi. Je t’enverrai de l’argent pour tes dépenses. »

C’est ainsi qu’il aidait son frère pour la simple raison que ce dernier était en compagnie du Messie Promis (a.s.). Hazrat Mousley Maw’oud (r.a.) relate : « Alors qu’il souffrait de ses reins, le Messie Promis (a.s.) avait reçu une révélation qui débutait avec la phrase « Al Raha ». Elle était toute aussi longue qu’une Ruku. Sayed Fazl Shah était en train de masser le Messie Promis (a.s.) pendant qu’il recevait cette révélation. »

Il avait reçu la grâce d’être en présence du Messie Promis (a.s.) pendant qu’il recevait cette révélation. Parfois, le Messie Promis (a.s.) répétait celle-ci à haute voix.

Hazrat Mousley Maw’oud (r.a.) raconte : « Nous étions enfants à l’époque. Par imprudence je suis entré dans la chambre du Messie Promis (a.s.) : il était sous une couverture et Sayed Fazl Shah le massait avant de consigner cette révélation. D’un signe [de la main], il m’a demandé de partir. Je suis sorti et j’ai su, par la suite, que le Messie Promis (a.s.) avait reçu une très longue révélation. »

Celle-ci concernait le procès et les faits relatifs au mur érigé par Mirza Imam-ud-Din avec l’intention d’obstruer une voie. À la lumière du dossier présenté au tribunal, il y avait de fortes chances que le verdict soit en faveur de la partie adverse : d’ailleurs elle avait annoncé que l’issue sera rapide. Or, celle-ci fut en accord à la révélation reçue par le Messie Promis (a.s.). Au dernier moment, on a découvert une pièce dans le dossier qui prouvait que Mirza Ghulam Murtaza, le père du Messie Promis (a.s.), avait, avec Mirza Imam-ud-Din, des droits sur le terrain sur lequel était construit le mur. Le tribunal a jugé en faveur du Messie Promis (a.s.) et a ordonné qu’on le démolisse.

Cette révélation était glorieuse. Je vous présente ici-bas sa traduction, consignée dans le recueil Tadhkirah et le livre Haquiqat-ul-Wahy.

Le Messie Promis (a.s.) écrit à ce sujet : « Je me souviens que Sayyed Fazl Shah, le frère de Sayyed Nasir Shah du Cachemire, était en train de me masser les pieds quand j’ai reçu cette révélation concernant le mur. J’en ai informé Sayed Fazl Shah, lui demandant de la consigner pendant que je la recevais. Il a pris une plume, de l’encre et du papier. Je m’assoupissais et en accord à la sounnah de Dieu, une phrase m’était révélée et je l’énonçais. A la fin d’une phrase, je m’assoupissais de nouveau : mes lèvres énonçaient la prochaine phrase révélée, jusqu’à ce que la révélation soit complète et écrite par la plume de Sayed Fazl Shah. J’ai compris qu’elle concernait l’affaire du mur érigé par Mirza Imam-ud-Din, dont le procès est en cours au tribunal. J’en ai aussi déduit que nous remporterons ce procès. J’ai relaté cette révélation à nombre de mes disciples, leur informant de sa signification et du contexte de sa révélation. Je l’ai publiée dans le journal Al-Hakam, informant le monde que le procès a certes pris une tournure dangereuse et qu’apparemment il n’y a pas d’espoir en vue. Or, Allah créera une telle situation, qui augurera notre victoire. Telle est en somme la teneur de cette révélation. »

C’était une longue révélation en langue arabe dont voici la traduction :

« La meule a été tournée et le décret divin est descendu. C’est-à-dire, le procès prendra une nouvelle tournure, comme dans le cas d’une meule en rotation : la partie qui était naguère visible se cache et celle qui était invisible se dévoile. Telle est la grâce promise d’Allah. (Cette traduction est du Messie Promis (a.s.)). La chose promise s’accomplira certainement : personne ne pourra le détourner. Annonce : « Par mon Seigneur, ceci est la vérité. Ce décret ne changera pas le moins du monde, ni sera-t-il caché. Un point qui se dévoilera te surprendra. Ceci est une révélation du Seigneur des cieux élevés. Assurément mon Seigneur ne rejette pas le droit chemin parcouru par Ses serviteurs élus : Il n’oublie pas Ses serviteurs qui méritent Son soutien. Vous aurez une victoire éclatante dans cette affaire. Or, la décision sera retardée jusqu’au délai fixé par Dieu. Tu es avec Moi et Je suis avec Toi. Proclame : « Toute chose se trouve entre les mains d’Allah. Laisse l’ennemi se vautrer dans son erreur, son orgueil et son arrogance. Le Tout-puissant est avec Toi et Il connaît ce qui est caché. En effet, Il est au courant les plus grands secrets et ce qui est au-delà de la compréhension humaine. Lui seul est digne d’adoration. L’homme ne doit pas se fier à tout autre [que Dieu] et lui vouer adoration. Cet attribut appartient exclusivement à Dieu. Il est Le seul qui sait et voit tout. Allah accompagne ceux imbus de Taqwa et qui le craignent. Ils accomplissent toute une œuvre méritoire, en respectant pleinement ses moindres exigences. Ils ne les accomplissent pas de manière superficielle et défectueuse. Au contraire, ils s’en acquittent dans leurs moindres détails et rendent justice à ces œuvres. Voilà ceux qui profitent de l’aide divine, parce qu’ils sont au service de Ses voies choisies, ils les foulent et guident les autres vers elles. Nous avons envoyé Ahmad à son peuple, qui se détourna de lui en annonçant : « Il est un menteur, il est avide de ce monde. Il souhaite amasser des biens terrestres, ayant recours à tel ou tel subterfuge. » Ils ont témoigné contre lui pour le jeter en prison. Ils lui sont tombés dessus comme une tempête qui frappe d’en haut. Or, Dieu affirme : « Mon bien-aimé est très proche de Moi, mais caché des regards de ses adversaires. »

Cette révélation s’est accomplie avec gloire et le Messie Promis (a.s.) l’a mentionné en plusieurs endroits. Il est fort probable qu’elle fut accomplie en plusieurs occasions. Ce qui était secret s’est dévoilé au grand jour. Dieu a rendu son verdict. Toutes les fois qu’on intenta des procès au Messie Promis (a.s.), par la grâce de Dieu, les intentions des ennemis se retournèrent contre eux et le verdict fut à leur détriment.

Evoquant les rencontres tenues par le Messie Promis (a.s.), Hazrat Mousley Maw’oud (r.a.) déclare : « La voix du Messie Promis (a.s.) résonne jusqu’à présent dans mes oreilles. En dépit de mon jeune âge, j’assistais à aux réunions du Messie Promis (a.s.) et je l’écoutais. Lors de ces rencontres, j’ai profité de toute une étendue de connaissance tant et si bien que lorsque je lisais plus tard ses ouvrages, j’avais l’impression d’avoir déjà entendu les points qu’il y évoquait. Le Messie Promis (a.s.) avait pour habitude de relater dans la soirée ce qu’il avait écrit durant la journée. C’est pour cette raison que j’ai pu mémoriser tous ses concepts ; j’ai saisi, dans toute leur profondeur, les souhaits du Messie Promis (a.s.) ainsi que ses préceptes. »

Evoquant ce qu’est la foi réelle, Hazrat Mousley Maw’oud (r.a.) déclare : « Il est tout à fait futile de tenter de convaincre une mère, à l’aide d’arguments, que si elle néglige son enfant, son foyer familial sera brisé. Ces arguments n’auront pas, pour une seule minute, d’effet sur elle. L’on ne pourra convaincre une mère de prendre soin de son enfant en usant d’arguments : elle le fait uniquement en raison de son amour. C’est pour cette raison que le Messie Promis (a.s.) disait que seule une foi [aveugle] à l’instar de celles de veilles femmes protège de l’égarement. Or, ceux qui ont recours aux preuves et arguments s’arrêtent pas à pas. « Pourquoi a-t-on donné tel ordre ? », demandent-ils, « pourquoi nous a-t-on demandé d’accomplir telle ou telle œuvre ? » Souvent ceux-là s’égarent et leur foi stagnante, part à la perdition. Or, celui qui possède une foi est parfaite se fie aux témoignages. Il écoute certes les critiques des autres mais elles n’ont point d’effet sur sa foi, car il a vu Dieu grâce à son œil spirituel. »

Ensuite Hazrat Mousley Maw’oud (r.a.) a cité l’exemple de Munshi Arourah Khan Saheb, un compagnon du Messie Promis (a.s.). Il relate : « Je me souviens d’une histoire concernant Munshi Arourah que j’avais déjà cité dans le passé. D’aucuns lui avaient conseillé d’écouter un seul discours du Maulvi Sanuallah [un adversaire du Messie Promis (a.s.)], afin de savoir si le Messie Promis (a.s.) est véridique ou pas. Munshi Arourah raconte : « J’ai écouté un discours de Maulvi Sanuallah. D’aucuns m’ont demandé par la suite : « Crois-tu que Mirza Saheb est toujours véridique. J’ai répondu : « J’ai vu le visage du Messie Promis (a.s.) : même si Maulvi Sanuallah prononce un discours devant moi pendant tout un mois, il n’aura aucun effet sur moi. Je ne pourrais affirmer que c’est le visage d’un menteur. Il est fort probable que je ne trouve pas de réponses à ses objections, j’annoncerai, tout de même, que Mirza Saheb est véridique. Il n’est point nécessaire à un croyant parfait de connaître tous les aspects de la sagesse ; car sa foi ne repose pas sur la rationalité, mais sur le témoignage. »

Nous devons tenter de voir Dieu par le biais de notre œil spirituel et cela sera possible quand on accroîtra sa relation avec Dieu. La croyance dans le Messie Promis (a.s.) sera véritable quand l’on comprendra qu’Allah l’a envoyé à notre époque pour la réforme du monde et que c’était là l’exigence de l’époque.

Un réformateur devait apparaître en notre temps. La situation du monde en soi est une preuve de la véracité du Messie Promis (a.s.). On n’a point besoin d’autres preuves hormis celles-là, car le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) avait fait des prophéties concernant cette époque corrompue. Quand on nouera un lien avec Dieu, on le craindra. L’on n’aura point besoin de miracles. Les exigences de l’époque ainsi que chaque instant de la vie du Messie Promis (a.s.) sont autant de preuves de sa véracité.

Nous devons tout le temps nous en souvenir et renforcer notre foi : qu’Allah fasse que les autres musulmans soient conscients des exigences de l’époque et qu’ils puissent accepter l’Imam de l’époque.

En évoquant la sincérité de Munshi Arourah Khan Saheb, Hazrat Mousley Maw’oud (r.a.) déclare dans un endroit : « Il est certains noms connus au sein de notre djama’at, dont un compagnon sincère du Messie Promis (a.s.) du nom de Munshi Arourah Khan Saheb. Pareil nom semble fort étrange. À l’époque, ceux dont les enfants mourraient en bas âge, avaient pour coutume de traîner [rituellement] leur enfant sur un tas d’immondices avec l’espoir qu’il vivra. Ils nommaient l’enfant « Aroura », qui signifiant un tas d’immondices. Les parents de Munshi Arourah lui avaient donné ce nom avec l’espoir qu’il vivra. Or, en le plaçant sous les pieds du Messie Promis (a.s.), Allah ne l’a pas uniquement protégé de la mort physique, mais aussi de la mort spirituelle. Ses parents ont voulu faire de lui une offrande aux immondices, or Allah lui a accordé un cœur pur et l’a choisi. C’est ainsi qu’il a reçu la faveur de la foi et qu’il a été parmi les compagnons choisis du Messie Promis (a.s.). Il y a très peu de compagnons de cette catégorie. Le Messie Promis (a.s.) affirme que le salut est impossible sans une foi pareille. Ces personnes ont fait montre d’une sincérité qui nous laisse bouche bée : elles étaient des monuments d’amour et d’affection.

Hazrat Mousley Maw’oud (r.a.) relate : « Munshi Arourah Khan Saheb travaillait peut-être dans le tribunal d’un magistrat ou du juge de district. Il ne manquait pas de visiter Qadian une fois par mois. Un seul jour de congé ne lui suffisait pas : pour ce faire, il se libérait une partie de la journée du samedi. Quand il devait partir pour Qadian, son supérieur disait à ses subalternes : « Terminez rapidement votre travail, car Munshi Arourah doit partir pour Qadian. S’il ne s’y rend pas, les soupirs qui naîtront de son cœur causeront ma destruction. » C’est ainsi que son supérieur le libérait à temps : quoique étant hindou, ce dernier était impressionné par sa piété, sa Taqwa, et l’exaucement de ses prières. Il lui trouvait du temps afin qu’il puisse se rendre à Qadian.

Voilà l’impression laissée par ces aînés sur des non musulmans, des aînés qui avaient vu le visage du Messie Promis (a.s.), qui étaient imbus de sincérité et qui avaient noué une relation avec Dieu.

Hazrat Mousley Maw’oud (r.a.) dit : « Allah traite l’homme de la manière dont celui-ci Le traite. Autant l’homme adoucira son cœur pour Dieu, autant il sera bien traité par Celui-ci. Le monde le persécute, l’insulte et tente de le réprimer. Or, à chaque fois, il bondit comme une balle. En dépit de tous les obstacles, Allah fait progresser pareils croyants. C’est ainsi qu’est traitée la vraie djama’at qui progresse. Il faut faire naître en soi une foi pareille. Faites en sorte que vos cœurs soient conformes à ces principes, éprouvez un tel amour pour la communauté et vous serez témoin d’un grand progrès de la part de Dieu. Ceux qui appartiennent à Dieu, ne sont point contraints de quémander l’aide des autres. Des fois, dans un accès d’orgueil, ils diront : « Nous ne demanderons rien. C’est Allah en personne qui comblera nos besoins. »

Hazrat Mousley Maw’oud (r.a.) relate un incident raconté par le Messie Promis (a.s.) : « Un saint homme se trouva un jour dans une situation très difficile. Quelqu’un lui demanda : « Pourquoi ne priez vous pas ? » Il répondit : « Si mon Seigneur veut m’accorder [quelque bienfait], L’implorer serait de l’effronterie et de l’impatience de ma part. S’il ne désire rien m’offrir pourquoi dois-je L’implorer ? »

Hazrat Mousley Maw’oud (r.a.) affirme : « Cela ne signifie guère, que l’on ne doit pas implorer Dieu. Cependant, les véritables croyants, quant à eux, passent par de tels états. Parfois ils affirment : « Nous n’allons point implorer Dieu. » Cependant, Allah lui-même nous ordonne de l’implorer. Or, en raison de leur relation avec Dieu, d’aucuns font montre d’un [pieux] orgueil et d’affectation, affirmant qu’Allah en personne leur viendra en aide. Il n’est point aisé d’atteindre ce stade. Ne croyez point que vous mériterez les faveurs particulières de Dieu en croisant les bras, en omettant d’engendrer en vous l’amour et l’humilité lors de prières, en négligeant les aumônes et les contributions, en ayant recours aux mensonges et aux ruses. »

Hazrat Mousley Maw’oud (r.a.) raconte : « Qazi Umar Hussain était un compagnon sincère du Messie Promis (a.s.). Avant d’embrasser l’Ahmadiyya il était un wahhabite très rigoriste. Il ne supportait aucune marque de considération témoignée à l’égard d’autrui ou tout acte accompli pour l’apparence. À l’époque du Messie Promis (a.s.), quand celui-ci se présentait quelque part, les ahmadis se mettaient debout. Qazi Umar Hussain était certes Ahmadi, mais selon lui, cette marque externe de déférence était interdite, voire c’était du Shirk. Il disait : « Si pareils défauts sont présents en nous aujourd’hui, que se passera-t-il à l’avenir ? »

Hazrat Mousley Maw’oud (r.a.) racontait : « Qazi Umar Hussain était aussi mon enseignant. Après mon élection comme Calife, Qazi Umar Hussain s’est mis debout immédiatement un jour quand je suis sorti. Je lui ai demandé : « Selon vous, c’est là un acte de polythéisme. » Il a répondu en riant : « Je croyais la même chose. Mais que puis-je faire ? Je ne peux me retenir. Je le fais spontanément. » J’ai ajouté : « C’est là la réponse à toutes vos objections. Si quelqu’un se met debout pour la forme, c’est du Shirk. Or, quand on le fait spontanément, ce n’est plus du shirk. »

Le Messie Promis (a.s.) disait : « L’ostentation et l’affectation transforment certaines actions en acte de polythéisme. »

On raconte qu’Aisha (r.a.) fondit en larmes, cria et se frappa le visage quand elle entendit la nouvelle du décès de son frère. On lui demanda : « Pareille expression de douleur est-elle permise ? » Elle répondit : « Je l’ai fait instinctivement. » Qazi Umar Hussain disait la même chose. Chaque compagnon faisait montre de sa sincérité et de son amour de manière différente. »

Hazrat Mousley Maw’oud (r.a.) nous explique les signes qui découlent de la relation avec Allah. Messie Promis (a.s.) racontait qu’à l’époque de Haroun Al-Rachid, il y avait un saint homme du nom de Mousa Radha de la famille du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : il a été emprisonné pour la simple présomption qu’il était sur le point de fomenter des troubles. En plein milieu de la nuit, un soldat s’est présenté à sa cellule avec l’ordre de sa libération. Mousa Radha était fort étonné de cette libération inattendue, et il en a demandé la raison au roi quelque temps plus tard.

Le roi lui a raconté : « Dans un rêve, j’ai senti que quelqu’un me réveillait. J’ai ouvert les yeux durant le songe et je lui ai demandé qui il était. « Je suis le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) », a répondu le visiteur. Je lui ai demandé s’il avait un ordre pour moi. Il a déclaré : « Haroun Al-Rachid comment peux-tu dormir en paix alors que mon fils croupit en prison ? » J’étais si effrayé que j’ai envoyé sur-le-champ l’ordre de te faire libérer.

Le saint homme a déclaré : « Ce jour-là je ressentais une profonde peine en prison. Je n’avais pas ressenti, auparavant pareil désir de liberté. »

Hazrat Mousley Maw’oud (r.a.) relate d’autres habitudes de Munshi Aroura. Il tentait souvent de venir à Qadian soit le vendredi soit le samedi.

Il parcourait une partie du voyage à pied, afin d’économiser une partie de son argent qu’il présentait au Messie Promis (a.s.). Il recevait à l’époque un salaire modique, peut-être entre 15 ou 20 roupies. Non seulement qu’il parvenait à subvenir à ses dépenses, mais il y puisait pour ses frais de voyage et présentait quelque offrande au Messie Promis (a.s.).

Hazrat Mousley Maw’oud (r.a.) relate : « Je l’ai vu porter un seul manteau pendant toute sa vie. Il portait un pagne et une simple chemise. Il souhaitait économiser de l’argent afin de présenter au Messie Promis (a.s.) un gage de son attachement. Il est monté en grade en raison de son honnêteté jusqu’à atteindre celui de collecteur d’impôt. Après le décès du Messie Promis (a.s.), il est venu à ma rencontre raconte Hazrat Mousley Maw’oud (r.a.). Il a fondu en larmes pour une raison que j’ignorais. Il m’a offert trois ou quatre pièces d’or, disant qu’il voulait les présenter au Messie Promis (a.s.), mais qu’il n’avait pas eu l’occasion de le faire avant son décès. En prononçant cette phrase il a commencé à pleurer de plus bel. Voilà ce qu’est l’amour. Si les biens terrestres sont de véritables faveurs et qu’ils sont sources de la vraie quiétude, quand un véritable croyant en profitera, son cœur sera en peine car il se dira : « Si ces biens sont des faveurs, c’est le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qui aurait dû en profiter. »

Un jour, quand Aicha (r.a.) consomma du pain de farine raffinée, elle commença à pleurer, car jamais le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’en avait mangé. Toute sa vie, il s’était contenté du pain de farine moulu grossièrement.

Hazrat Mousley Maw’oud (r.a.) relate ici-bas son récit personnel à ce sujet. Si les biens terrestres sont des faveurs, disait-il, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) aurait dû en être le récipiendaire, et après lui le Messie Promis (a.s.).

Il raconte : « Tout jeune, j’étais pris par la passion de la chasse. J’avais un fusil à air comprimé et j’apportais à la maison mes gibiers. Le Messie Promis (a.s.) ne mangeait pas beaucoup. Or, il faisait de grands efforts intellectuels. J’avais entendu du Messie Promis (a.s.), ou d’un autre médecin, que la chair de gibier est très bonne pour ceux qui fournissent de grands efforts d’ordre mental. C’est pour cette raison que je présentais tout mon gibier au Messie Promis (a.s.). L’amoureux parfait qui trouve confort en un objet quelconque, considère que seul son bien-aimé le mérite. De par Sa grâce, Allah m’a ouvert les portes de la connaissance du Coran. En une vingtaine d’occasions, quand Allah m’a fait comprendre quelque point, je désirais l’avoir connu à l’époque du Messie Promis (a.s.) ou celle du premier Calife, afin que je puisse le leur présenter et mériter ainsi leur plaisir.

C’est au Messie Promis (a.s.) que revient le mérite. Or, je souhaitais la même chose à propos du premier Calife, car il m’avait enseigné le Coran et avait pour moi une grande affection. Il souhaitait que je médite sur le Coran pour en faire sortir les sens. Les objets de ce monde n’ont aucune valeur. Sinon ils nous auraient accordé la vraie joie. »

C’était là l’histoire de ces amoureux du Messie Promis (a.s.) qui visitaient Qadian et qui ne voulaient pas quitter sa compagnie. Fazal Shah Saheb et Munshi Aroura Khan en sont des exemples. Ceux-là désiraient voir le visage du Messie Promis (a.s.), s’évertuaient à le visiter souvent et consentaient à des sacrifices pour se faire. Or, pour certaines pauvres âmes l’atmosphère chargée de spiritualité de Qadian était une torture. Les plaisirs de ce monde avaient une telle emprise sur eux qu’ils se sauvaient de ces lieux saints.

Hazrat Mousley Maw’oud (r.a.) relate un incident à ce propos. À l’époque du Messie Promis (a.s.), un jour un visiteur passa une journée à Qadian. Celui qui l’avait envoyé souhaitait le faire profiter, pendant quelques jours, des conseils du Messie Promis (a.s.) et de l’atmosphère de Qadian, désirant qu’il y ait quelque changement positif en-lui. Or, le visiteur ne resta qu’un jour. Son ami lui en demanda la raison. « Je m’en repens, répondit le visiteur. Est-ce là un lieu pour d’honnêtes gens ? » Son ami croyait qu’il avait vu un comportement fâcheux de quelque ahmadi et que cela l’avait repoussé. L’autre raconta : « J’arrivai à Qadian le matin de Batala. On m’installa dans la chambre d’hôte et on s’occupa de moi. J’étais du Sindh et en cours de route, je n’avais pas eu l’occasion de fumer du narguilé. Je croyais pouvoir le faire à l’aise. Alors qu’on apportait mon narguilé, quelqu’un m’informa que le Premier Calife – qu’on appelait le Grand Maulvi Saheb – allait tenir sa session de commentaires des hadiths, et que je devais y être présent et que j’allais fumer mon narguilé après. Je me dis qu’étant donné que je suis à Qadian pourquoi ne pas y assister. Après avoir écouté le Premier Calife, un autre m’informa que le repas était prêt et que je devais d’abord manger. Je fumerai mon narguilé à l’aise après le repas, je me dis. Alors que j’avais à peine terminé le déjeuner, un autre lança l’appel à la prière de Zuhr. Je suis venu à Qadian, pourquoi ne pas prier, je me demandai.

Après la prière de Zuhr, le Messie Promis (a.s.) s’assit dans la mosquée et commença à parler. J’écouterai ce qu’il à dire ensuite je partirai fumer mon narguilé je me dis. Sorti de la mosquée et après m’être soulagé, je m’assis pour préparer mon narguilé. Je n’avais pas pris deux bouffées qu’on m’informa que c’était l’heure de la prière d’Asr et je quittai mon narguilé. Après la prière, je serai libre jusque dans la soirée, je me dis. Quelqu’un m’informa que le Grand Mauvli était à la mosquée pour sa session de commentaire sur le Coran. Étant donné que je suis à Qadian, pourquoi ne pas y assister, je me demandai.

Après la session, on lança l’appel pour la prière de Maghrib et le narguilé était en train de s’éteindre. Après la prière, Mirza Saheb tint une autre sa session dans la mosquée et j’étais contraint d’y rester moi aussi et de l’écouter. Je me dis que maintenant j’aurais peut-être l’occasion de fumer mon narguilé, mais on m’apporta mon dîner. Je croyais pouvoir fumer à l’aise après le dîner, mais c’était l’heure de la prière d’Isha. Après la prière, je remerciai Dieu d’être libre et de pouvoir fumer mon narguilé à l’aise. Je l’allumais, quand on m’expliqua qu’après la prière d’Isha le Grand Maulvi Saheb prodiguait des conseils aux invités. Pendant son discours, je fus pris de sommeil, la fatigue du voyage aidant. J’avais oublié où j’étais et où était mon narguilé. Le matin, je pris la fuite avec mes affaires : Qadian n’est pas un lieu pour d’honnêtes gens ! »

Voilà l’état de ces « honnêtes gens ». Son addiction l’avait empêché d’accroître sa connaissance de la religion et de profiter de la compagnie du Messie Promis (a.s.). Il y a là une leçon pour tous ceux qui ont quelque addiction.

Je voudrais à présent brièvement commenter sur la situation contemporaine. Le monde court à grand pas vers la destruction et les membres de la djama’at doivent beaucoup prier. Après les attentats atroces de Paris, les Etats occidentaux ont décidé de prendre des mesures drastiques contre le prétendu « Etat Islamique » établi en Iraq et en Syrie et de lancer des frappes aériennes. D’ailleurs, ils ont déjà fait. S’ils doivent le faire, qu’ils s’attaquent contre les auteurs de ces exactions et qu’Allah protège les innocents et les populations. Ces derniers sont pris dans un engrenage et n’ont aucune issue de secours. Les Etats musulmans voisins n’ont pas pris de mesures sérieuses pour tenter de mettre fin à ce chaos. Ils auraient dû aider les Etats de ces pays en crise, afin de mettre fin à ces troubles. Ils ont laissé le mal prendre de l’ampleur, tant et bien qu’il s’est répandu dans le monde entier. On allègue que les états voisins font du commerce avec le prétendu état islamique et achètent leur pétrole. La Russie en accuse la Turquie, quoique cette dernière nie ces faits et rétorque que c’est la Russie qui en est coupable. En tout cas, ce commerce perdure, comme je l’ai répété depuis plusieurs années. La Russie participe avec l’Occident dans ces frappes aériennes en dépit de leurs divergences. La Russie soutient le pouvoir de Bashar El Asad, qui est rejeté par le monde entier. En tout cas Daech est leur cible commune en dépit de leur divergence. La Chine, quant à elle, annonce son soutien de la Russie en cas d’aggravation de la situation. La Syrie affirme que les frappes aériennes de l’Occident seront inutiles sans une coopération internationale. L’hostilité n’a cessé de prendre de l’ampleur après que la Turquie ait abattu un avion russe.

On allègue que le prétendu Etat Islamique désire s’implanter en Libye s’il doit abandonner le moyen orient. Quelles en seront les conséquences ? Pour le détruire, l’Occident lancera d’autres frappes aériennes en Libye et les populations en souffriront. Les puissances occidentales soutenaient dans le passé les pouvoirs en place, qu’ils ont ensuite renversés, comme dans le cas de la Libye, de la Syrie et de l’Iraq. Ceci n’est que le fruit de leur injustice qui date de très longtemps. C’est pour cette raison que ces troubles ont pris de l’ampleur dans le monde.

Malheureusement, les pouvoirs en place dans les pays musulmans sont injustes et barbares. La situation est si compliquée qu’une guerre mondiale se dessine à l’horizon. Voire nous pouvons affirmer que la guerre mondiale a déjà débuté. Nombre d’analystes partagent ce point de vue et ont écrit à ce sujet. Aujourd’hui ils avouent qu’il y a manque de justice, comme je le répète depuis plusieurs années. Ni les grandes puissances, ni les états musulmans ne font preuve de justice. Apparemment, ils ont lancé des attaques concertées contre le prétendu état islamique, afin que la paix règne. Or, la situation indique que même si ce mal connaît une fin, la situation ne se rétablira pas, en raison de la rivalité entre les grandes puissances, rivalité qui pourra engendrer une guerre entre elles, en raison de l’antagonisme croissant entre la Russie et l’Occident. Ce sont les gens ordinaires qui mourront en plus grand nombre, comme nous l’avons constaté lors des dernières guerres mondiales. Ce sont les civils innocents qui meurent le plus. Priez beaucoup afin qu’Allah protège le monde de la destruction. Les années précédentes j’avais demandé aux membres de la djama’at de prendre des mesures de précautions. Il faudra qu’ils soient vigilants à cet égard. J’avais évoqué certains points brièvement. Je le répète encore une fois, il faudra beaucoup prier. Qu’Allah accorde aux Etats et aux grandes puissances le discernement nécessaire pour qu’ils ne poussent pas le monde vers la destruction.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)