Sermons 2015

Récits du deuxième Calife : les compagnons du Messie Promis (a.s) – sermon du 07-08-2015

hadrat-khalifatul-massih-al-khamis
Cinquième Calife de la Communauté Ahmadiyya en Islam

Sermon du vendredi 07 août 2015, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à Baitul-Futuh, à Londres.

Quand nous lisons ou entendons des récits sur les compagnons du Messie Promis (a.s.), nous découvrons leur noble nature, leur désir de connaître la vérité, leur souhait de sacrifier leurs vies et leurs biens, ainsi que leur amour pour le Messie Promis (a.s.). Chacun faisait montre de ces qualités, selon sa disposition et sa compréhension, et avait atteint un niveau particulier dans ce domaine. Ils étaient de ces Akhirine (derniers), qui tentaient, de leur mieux et selon leur disposition, de rencontrer les premiers [musulmans]. Chacun avait une conduite particulière : ceux qui les ont observés de près ont tiré des leçons de leur attitude, de leur savoir-vivre, de leur bienséance. Le Réformateur Promis (r.a.) était un des compagnons du Messie Promis (a.s.) : il entretenait des liens personnels avec presque chacun d’entre eux. Les leçons qu’il tire de ces récits ont un effet particulier sur le cœur. Parfois, nous en évoquons qu’un seul aspect : or, a les étudier de près nous en découvrons d’autres. Un seul récit regorge d’innombrables leçons.

À titre d’exemple, le Réformateur Promis (r.a.) évoqua, à sa manière, la conversion de Maulvi Burhan-Ud-Din Jhelmi, dont la première rencontre avec le Messie Promis (a.s.) est une anecdote amusante en soit. Maulvi Burhan-Ud-Din Jhelmi raconte : « Quand je suis arrivé à Qadian, le Messie Promis (a.s.) était, quant à lui, à Gurdaspur. J’y suis parti. La maison où il logeait comprenait aussi un jardin et Hamid Ali, qui veillait à la porte, m’empêcha d’y entrer. Or, je me suis glissé vers la porte [de la chambre où se trouvait le Messie Promis (a.s.)] et je l’ai entrebâillée. À l’intérieur, je vis le Messie Promis (a.s.) marchant à vive allure et à grands pas. Il est, sans aucun doute, un vrai [envoyé de Dieu], je me suis dit : s’il marche aussi vite dans une chambre, il doit certainement partir très loin ! »

Le Réformateur Promis (r.a.) commente : « Maulvi Burhan-Ud-Din Jhelmi était un wahhabite. Or, le fait qu’il ait tiré cette conclusion était fort étonnant, car en général, les wahhabites sont rigides et enclins au radicalisme. »

Allah permit à Maulvi Burhan-Ud-Din Jhelmi de reconnaître la vérité : il n’eut point besoin d’arguments tirés du Coran, des Hadiths ou d’autres preuves. Les wahhabites ont une attitude rigoriste : selon eux, la porte de la révélation divine est fermée après le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Ils affirment aussi – que Dieu nous en préserve – que les Prophètes et les Awliya (hommes de Dieu) sont des hommes ordinaires et point supérieurs au commun des mortels.

D’aucuns ignorent, peut-être, ces faits, d’où la réplique que je présente à la lumière des dires du Messie Promis (a.s.). Il affirme que les Prophètes sont une pluie [de bénédictions divines] : ils sont porteurs d’une grande luminosité, de grandes bénédictions et sont un condensé de vertus. Croire qu’ils sont, comme nous, des hommes ordinaires, est un crime. Aimer les Prophètes et les Awliya permet de renforcer sa foi.

Sa noblesse de caractère permit à Maulvi Burhan-Ud-Din Jhelmi d’accepter le Messie Promis (a.s.) rien qu’en le voyant marcher rapidement. Dieu lui avait conféré Son amour : d’aucuns rejettent la vérité, même après avoir vu des signes et entendu [maints] arguments.

Cependant, il serait tout aussi erroné d’affirmer que tous les wahhabites, sans exceptions, sont durs de cœur. En Afrique, des milliers de wahhabites ont accepté le Messie Promis (a.s.) et lui ont prêté allégeance. Ils ont compris que la révélation est toujours nécessaire et que les Prophètes et les Awliya sont des pluies qui irriguent la terre et la rendent verdoyantes. Les révélations doivent continuer afin de maintenir cette vitalité spirituelle.

Le Réformateur Promis (r.a.) relate la sincérité et le sens de sacrifice de Hazrat Seth Abdur Rahman, [résidant à] Madras. Il accepta le Messie Promis (a.s.) de son vivant : il était d’une grande sincérité et prêchait ardemment le message de l’Ahmadiyya. Tout ému, le Messie Promis (a.s.) relatait [souvent] un récit à son sujet. Je prie pour lui à chaque fois que je me souviens de cet incident, dit le Réformateur Promis (r.a.). Hazrat Seth Abdur Rahman, commerçant de son état, jouissait, initialement, d’une bonne situation financière. Il faisait, d’ailleurs, de grands sacrifices pour la cause de la foi, contribuant trois à quatre cents roupies tous les mois. Or, il prit de mauvaises décisions concernant son commerce : ses erreurs causèrent sa faillite totale. Le Messie Promis (a.s.) avait reçu la révélation suivante à son sujet : « [Dieu] a le pouvoir de rebâtir ce qui est tombé en ruines, et Il brisera ce qu’Il a réparé ; personne ne connaît Ses secrets. »

Les gens se limitèrent à la première partie de la révélation, déduisant que le commerce de Seth Abdur Rahman allait de nouveau prospérer. On oublia la deuxième partie, qui affirmait : «…et Il brisera ce qu’Il a réparé et personne ne connaît Ses secrets ». On croyait qu’il s’agissait là d’un principe général. Après la révélation reçue par le Messie Promis (a.s.), la situation de Seth Saheb s’améliora deux ou trois ans après l’effondrement de son commerce. Or, sa situation se dégrada de nouveau : son dénuement était tel que parfois il n’avait rien à manger. Un jour, le Messie Promis (a.s.) l’évoqua avec grande affection : « Seth Abdur Rahman Haji Allah Rakha est d’une sincérité débordante. Il vient de m’envoyer cinq cents roupies. Un de ses amis lui avait offert deux ou trois mille roupies, afin qu’il puisse lancer un nouveau commerce ou ouvrir un magasin. De cette somme, il m’envoya 500 roupies, en affirmant : « Je n’ai rien contribué depuis fort longtemps. Dieu m’a accordé cette somme : mon sens de l’honneur m’a poussé à contribuer quelque chose pour Sa cause. »

Le Réformateur Promis (r.a.) explique, ailleurs, l’engouement avec lequel Seth Abdur Rahman sacrifiait ses biens pour la cause de Dieu, son désarroi quand il en était incapable, et comment il en faisait part aux autres. Il raconte : « Ses amis lui portèrent secours quand sa situation financière se détériora : dès fois il n’avait rien à manger. Un jour, un non ahmadi envoya au Messie Promis (a.s.) un mandat postal et relata [dans sa lettre] : « Seth Abdur Rahman Madrasi est un grand ami. Je le tiens en grande estime, il est noble de caractère et j’ai beaucoup de considération pour lui. Un jour je lui demandai la raison de sa tristesse. Il m’expliqua que quand sa situation financière était bonne, il envoyait au Messie Promis (a.s.) de l’argent afin de servir la cause de la foi. Or, maintenant il ne possède rien, [d’où sa tristesse]. » À partir de ce jour, le non ahmadi commença à envoyer au Messie Promis (a.s.) de l’argent.

Seth Abdur Rahman envoya, un jour, un mandat d’environs 300 ou 400 roupies au Messie Promis (a.s.). Celui-ci dit à ses compagnons : « Cela vient de Seth Abdur Rahman. Sa situation financière est très difficile. D’où a-t-il trouvé cette somme ? »

Il informa plus tard le Messie Promis (a.s.) qu’il avait emprunté de l’argent de quelques amis : « J’ai remboursé une partie de mes dettes et je vous envoie une partie de la somme. » Telle était sa sincérité, sa fidélité et son sens de sacrifice.

Le deuxième Calife (r.a.) relate la situation du Messie Promis (a.s.) après qu’il s’était proclamé envoyé de Dieu. Il était un prophète, un Rasoul et un Nabi : il avait reçu ces statuts parce qu’il s’était asservi au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) et non en raison de ses propres mérites. Or, la majorité des musulmans se soulevèrent contre lui. Cette situation perdure encore aujourd’hui.

Lorsque le Messie Promis (a.s.) lança des défis aux adeptes des autres religions, chrétiens et hindous se liguèrent contre lui : ils tentèrent de l’humilier coûte que coûte. Ils lui intentèrent nombre de procès. Sauf durant les jours de congé, pendant trois mois d’affilée, il devait se présenter quotidiennement au tribunal où le juge le contraignait à se tenir debout pendant des heures. Un jour, le juge l’empêcha même de boire de l’eau en raison de son hostilité à son encontre. »

« On a oublié ces faits aujourd’hui, dit le Réformateur Promis (r.a.). Or, c’était là une grande épreuve pour les ahmadis de l’époque. D’une part, ils entendaient les promesses divines qui annonçaient : « Les rois chercheront des bénédictions de tes vêtements » ou « tes détracteurs seront humiliés en ce monde » et d’autre part ils constataient qu’un simple magistrat hindou – dont le salaire ne dépassait pas plus de 400 à 500 roupies par mois – sommait le Messie Promis (a.s.) de se tenir debout et l’empêchait de se désaltérer. Le Messie Promis (a.s.) restait debout pendant si longtemps qu’il en avait le vertige et ses jambes se fatiguaient. Ceux dont la foi était chancelante se demandaient si c’était à propos de lui que Dieu avait fait tant de prophéties. En somme, c’était là autant d’épreuves [pour les ahmadis] : pour d’aucuns c’était une situation fort affligeante. Elle était aussi une épreuve pour d’autres dont la foi dépendait de la destruction de pareils ennemis.

Le deuxième Calife et Réformateur Promis (r.a.) raconte : « Un ahmadi, surnommé le « professeur », [était présent au tribunal] le jour du verdict. Il était un joueur de cartes professionnel, avant de se joindre à la djama’at. Etant intelligent, le jeu lui rapportait 400 à 500 roupies mensuellement. Or, il abandonna cette pratique quand il devint ahmadi – c’est là un exemple que d’autres ahmadis doivent suivre. Il ouvrit, par la suite, une petite épicerie. Il éprouvait, à l’égard du Messie Promis (a.s.), une grande affection : c’est ce qui lui permettait d’endurer patiemment la pauvreté dans laquelle il se trouvait. Dans sa boutique de Lahore, il prêchait, à tous ses clients, le message de l’Ahmadiyya : et si jamais l’un d’entre eux vilipendait le Messie Promis (a.s.), il se disputait avec lui. Khawja Kamul-ud-Din se plaignit au Messie Promis (a.s.) à propos du comportement du professeur. Avec affection, le Messie Promis (a.s.) conseilla ce dernier à faire preuve de courtoisie, car c’est là une injonction divine. Le visage du professeur s’empourprait à mesure que le Messie Promis (a.s.) lui prodiguait ces conseils. Il ne l’interrompit pas par respect à son égard, mais lui répondit par la suite : « Je n’accepte pas vos conseils. Si quelqu’un ose critiquer votre maître, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), vous êtes prêt à lui lancer un défi de prière et à écrire livre après livre. Or, vous nous conseillez de ne point répliquer aux insultes lancées contre vous, notre maître. »

Apparemment, c’était là de l’insolence de sa part : or, cela démontrait son amour pour le Messie Promis (a.s.). Le jour du verdict, tout le monde croyait dur comme fer que le juge condamnerait à une peine de prison le Messie Promis (a.s.). Les ahmadis, quant à eux, n’y croyaient pas un seul instant. On avait pris des mesures de précaution supplémentaire autour du tribunal : les policiers étaient en grand nombre. Quand le Messie Promis (a.s.) entra dans le tribunal, les autres ahmadis empêchèrent le professeur de le suivre, étant donné qu’il était de tempérament colérique. Celui-ci avait caché une grosse pierre derrière un arbre. [Avant le verdict], les yeux en larmes et hurlant comme un fou, il courut dans la direction de l’arbre : prenant la pierre, il s’élança vers le tribunal. Si les ahmadis ne l’avaient pas retenu, il aurait fracassé la tête du juge, croyant qu’il allait condamner le Messie Promis (a.s.).

Voilà comme réagissent d’aucuns en pareilles situations. Ceux dont la foi est chancelante répudient le prophète. Les sincères, quant à eux, grandissent dans leur foi. Or, ceux qui ne maîtrisent pas leurs émotions, à l’instar du professeur, ceux qui étaient coléreux et s’émouvaient pour un rien, ceux-là sont prêts à se venger. Cependant, la conduite du Messie Promis (a.s.) et ses enseignements sont pour nous autant d’exemples : ils nous offrent la ligne de conduite à suivre. N’oublions jamais de faire preuve de patience et de persévérance. Il existe encore des situations similaires. La fin sera celle décrétée par Dieu : ceux qui patientent et se consacrent à la prière en seront témoins, de par Sa grâce.

D’aucuns croient que certains jours de la semaine sont de mauvais augure et d’autres de bon augure. Ils croient qu’il n’est pas recommandé de voyager durant certains jours de la semaine. D’aucuns me posent des questions à ce propos. On cite aussi un récit du Messie Promis (a.s.) ou celle de son épouse à ce propos.

Le Réformateur Promis (r.a.) relate que sa mère – l’épouse du Messie Promis (a.s.) – l’empêchait de voyager le mercredi ou durant quelque autre jour de la semaine, en raison d’un rêve ou d’une idée qu’elle s’était faite. En fait, dit le Réformateur Promis (r.a.), aucun jour n’a d’importance particulière. Il rapporte que certains prétendent que le Messie Promis (a.s.) aurait déclaré que tel jour est de mauvais augure. La personne en question avait dit au Réformateur Promis (r.a.), qu’il avait affirmé dans un discours, que le Messie Promis (a.s.) avait des appréhensions concernant le mardi, en raison, peut être, de quelque révélation qu’il avait reçue à cet effet. « J’avais, en effet, commenté sur ce récit, dit le Réformateur Promis (r.a.). Or, je n’ai jamais dit que le mardi est un jour qui porte malheur. Si ce récit concernant le Messie Promis (a.s.) est authentique, peut être qu’il redoutait ce jour, parce qu’il devait mourir un mardi. D’aucuns ont transformé en loi générale, un fait qui ne concernait que la personne du Messie Promis (a.s.), affirmant que le mardi est un jour de mauvais augure. C’est une grande sottise que de qualifier de mauvais augure la chose qui vient de Dieu. Si le récit attribué au Messie Promis (a.s.) est authentique, le mardi était pour lui un jour de mauvais augure, parce qu’il devait mourir un mardi. Sinon, Dieu a béni tous les jours de la semaine : Il manifeste Ses attributs durant toute la semaine. Si on cite un récit prouvant le contraire, nous affirmerons qu’il y a méprise de la part du narrateur. Nous ne pouvons accepter pareil récit. Ou, peut être, qu’étant humain, nous sommes parfois victimes de notre imagination : il se peut que le Messie Promis (a.s.) redoutait le mardi pour quelque raison similaire. Mais nous ne pouvons affirmer que le mardi est un jour de mauvais augure. Soit le narrateur ment, soit le Messie Promis (a.s.), étant humain, avait quelque appréhension pour sa personne concernant ce jour. Sinon, la vérité est que tous les jours de la semaine sont bénis comme l’affirme la parole de Dieu. Or, malheureusement les musulmans, ont commencé à dire que tel ou tel jour est de mauvais augure : en conséquence ils ont été frappés de malchance et de malheur, [durant tous les autres jours].

D’aucuns font montre d’une extrême humilité et d’autres, d’une intransigeance obstinée. Le Réformateur Promis (r.a.) relate à ce propos un récit fort intéressant. Il raconte : « Il y avait, à l’époque du Messie Promis (a.s.), un ahmadi de Peshawar nommé Hafiz Mohammad : il avait mémorisé le Coran et était très rigide dans son attitude. Je crois qu’il était auparavant un Ahle-Hadith. Il retournait de Qadian [en compagnie d’autres ahmadis] après une Jalsa : en cours de route, ils parlèrent de la crainte de Dieu. Un des voyageurs loua Dieu et affirma : « Nous sommes des êtres insignifiants. Nous ignorons si Allah accepte nos Salat, nos jeûnes, notre aumône et notre pèlerinage. » Un autre ajouta : « Je me demande, des fois, si je suis réellement un croyant. » Hafiz Mohammad de Peshawar, qui était dans un coin, s’adressa à ce dernier : « Tu ne te considères pas croyant ? » L’autre répondit : « Je ne peux affirmer, avec certitude, si je suis véritablement un croyant ou pas. » Hafiz Mohammad ajouta : « S’il en est ainsi, je ne prierai pas derrière toi à partir d’aujourd’hui. » Les autres répliquèrent : « Il dit la vérité. Le statut de la foi est très exalté. » Hafiz Mohammad répondit : « En ce cas je ne prierai pas derrière aucun d’entre vous à partir d’aujourd’hui. Si vous ne vous considérez pas croyants, comment puis-je prier derrière vous? »

Et il ne pria pas en congrégation avec les autres tout au long du voyage jusqu’à Peshawar. Quand la querelle s’envenima, on en informa le Messie Promis (a.s.). Il déclara : « Hafiz Mohammad a raison. Cependant, ne pas prier derrière les autres était une erreur de sa part, car ces derniers n’ont pas répudié leur foi. Or, il avait quand même raison. Nos disciples doivent se faire une bonne opinion de leurs personnes. Il incombe à l’homme de s’évertuer [dans la voie de Dieu] et d’augmenter ses bonnes œuvres. Ne pas se considérer croyant est une erreur.

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C’est l’été ici en Europe et partout nous voyons des corps dénudés. Allah affirme, quant à Lui, que le vêtement est une parure. Or, dans la société [d’aujourd’hui] c’est la nudité qui est à la mode. On a maintenant outrepassé toutes les limites dans ce domaine : récemment un groupe de jeunes musulmanes à bicyclette se sont dévêtues parce qu’elles avaient chaud. Ce n’est plus un péché pour [certains] musulmans de se dénuder, tout naturellement et sans complexe, une partie de leur corps. À une époque, par pudeur et tout naturellement, la grande majorité de gens condamnait pareille conduite, en particulier les musulmans. La nudité existante à l’époque du Réformateur Promis (r.a.) n’était que 30 %, voire 20 %, de ce que nous voyons aujourd’hui. Il a rapporté une déclaration faite par un grand peintre anglais de l’époque, qui, dans un article, s’adressait aux femmes d’Europe qui désiraient se dévêtir davantage.

L’artiste déclara : « En tant que peintre, j’ai l’habitude de voir des corps d’hommes et de femmes nus. Peut-être que les autres ne voient pas autant de corps nus que moi. Pour moi, en tant qu’artiste, un corps nu ne révèle aucune beauté. Ces [corps de] femmes nues sont laides aux yeux des hommes. Les femmes se dénudent dans le but de s’attirer des éloges : or, elles seront d’autant plus répugnantes qu’attirantes aux yeux des autres.

L’opinion de ce grand artiste européen a du poids et est fort convaincante. [Certains] hommes, quant à eux, arborent des tenues grotesques, qui compromettent leur dignité et les enlaidissent. Or, aujourd’hui si quatre personnes commettent quelque infamie au nom de la liberté, on en accordera grande importance. En conséquence la société en général ne cesse de sombrer dans l’immoralité et la décadence. Soixante-dix ou quatre-vingts ans de cela, cet artiste avait dit la vérité. Les artistes contemporains n’auront, peut-être, pas le courage d’exprimer pareille opinion. D’ailleurs personne aujourd’hui, qu’il soit artiste ou pas, n’a le courage de présenter une opinion ou un conseil honnête, d’où la décadence morale [dans laquelle s’empêtre le monde]. La nudité est aujourd’hui signe de beauté. Or, celle-ci ne se trouve point dans la nudité ou dans l’apparence : elle est ailleurs.

Le Réformateur Promis (r.a.) cite à ce propos un débat entre le Premier Calife et Maulvi Abdul Karim, deux compagnons du Messie Promis (a.s.). Le Premier Calife affirmait qu’il n’était point aisé et donné à tout le monde de reconnaître la vraie beauté : seul un médecin pourra distinguer le beau du laid. Maulvi Abdul Karim répliqua que cet exercice n’était point difficile. Tout œil humain peut reconnaître la beauté extérieure. Le Premier Calife répondit que nombre d’erreurs pouvaient altérer le jugement et demanda à Maulvi Abdul Karim : « Citez-moi le nom d’un homme qui, selon vous, est beau. » Ce dernier évoqua un jeune homme qui, par hasard, passa devant eux. Le Premier Calife répondit : « Peut-être qu’il est beau à vos yeux. Mais sa charpente osseuse comporte des défauts. » Il appela le jeune homme et lui demanda d’enlever sa chemise. Ses os étaient si déformés que Maulvi Abdul Karim s’exclama : « La Hawla Wa la Quwata… ! J’ignorais que son corps était si déformé. Je le disais beau, rien qu’en voyant son visage. »

Quelqu’un peut être beau en apparence, mais pas de l’intérieur. Si Dieu enjoint à l’homme de porter des vêtements, c’est pour couvrir ses défauts, afin de l’embellir. Or, l’homme ne cesse, quant à lui, de s’éloigner de ce commandement.

Le Réformateur Promis (r.a.) relate le récit d’un compagnon, qui s’était fait une opinion sur la durée du Sehri (repas pris avant l’aube durant le mois de jeûne). Dieu le guida d’une manière fort intéressante.

« Il y avait, au sein de la djama’at, un ahmadi qu’on appelait « le philosophe ». Il est décédé, qu’Allah lui accorde son pardon. Il trouvait des points subtils en toutes choses » raconte le deuxième Calife.

Un jour le « philosophe » commenta : « Les mollahs, ou les jurisconsultes musulmans, affirment que le jeûne de celui qui prend son repas avec du retard ne compte pas. Quel mal y a-t-il si celui qui s’est affamé pendant 12 heures soit en retard de 5 minutes pour son repas du matin ? »

Le « philosophe » s’engagea dans un long débat à ce propos. Le lendemain, tout effrayé, il se présenta au Premier Calife : « J’ai été sévèrement admonesté cette nuit, dit-il. Je disais, hier soir, qu’il n’y a aucun mal à être en retard de cinq minutes pour le repas de l’aube et que les mollahs faisaient beaucoup de bruit pour rien à ce sujet. Je me suis endormi après ce débat. Dans un rêve, j’ai vu que je travaillais sur mon métier à tisser. » Il était un tisserand et son rêve avait trait à sa profession. « J’ai attaché un fil sur une cheville du métier à tisser et je l’ai tirée pour le lier à l’autre bout de la machine. Or, le fil était court d’environs deux centimètres. Je tirais en vain sur le fil, mais j’étais incapable de le fixer à l’autre bout. J’ai compris que mon fil était inutilisable. Fort tourmenté, j’ai appelé au secours quand j’ai ouvert les yeux. En fait, grâce à ce rêve, Allah a résolu pour moi cette question. Si, étant court de deux centimètres, mon fil était inutilisable, comment affirmer que mon jeûne comptait si j’étais en retard de cinq minutes? »

L’homme est une créature sociale : il ne peut vivre dans la solitude. Le Réformateur Promis (r.a.) et deuxième Calife rapporte ce qui suit. Le Messie Promis (a.s.) raconte qu’on avait demandé aux membres d’une assistance si quelqu’un avait déjà mangé du pain de farine de blé. À l’époque on consommait du pain de millet, d’avoine ou d’orge, car le blé était une denrée rare : les sikhs saisissaient le blé de ceux qui en possédaient. Tous répondirent qu’ils n’en avaient jamais mangé, à l’exception d’un seul qui répondit que le pain de blé est très délicieux. On lui demanda s’il en avait goûté : « Je n’en ai pas mangé, dit-il, or j’ai vu quelqu’un d’autre le faire. Il s’en délectait. J’en ai déduit que le pain de blé doit être très délicieux. »

Le deuxième Calife observe : « D’aucuns sont de bons mangeurs. Certains aiment le poulet, à l’instar de Chaudhry Zafrullah Khan Saheb, mon ami d’enfance. Il en aimait les cuisses, comme le Messie Promis (a.s.). D’ailleurs un défunt ami disait : « Si on trouve du poulet à manger pendant sa vie tout entière, qu’a-t-on besoin de plus ? »

Moi je n’aime pas le poulet, dit le Réformateur Promis (r.a.). » C’était peut-être parce qu’il souffrait de ses dents.

D’aucuns ont une grande attirance pour certains objets : ils [se considèrent] forts chanceux s’ils en possèdent. Or, lesdits objets sont insignifiants et ordinaires. Pour les acquérir, l’homme a besoin de milliers d’autres objets. Cependant, si nous sommes convaincus de l’existence de Dieu et si nous pouvons L’atteindre, nous pourrons affirmer, en toute certitude, que nous n’aurons besoin de rien d’autre après Lui. Après avoir atteint Dieu, le Messie Promis (a.s.) citait souvent, en langue panjabi, ces paroles d’un soufi : « Cramponne-toi au pan de la robe de quelqu’un ou recouvre-toi du pan de la robe de quelqu’un. » En bref, l’on doit, en ce monde, appartenir à autrui ou autrui doit appartenir à soi. C’est ce qui signifie la création de l’homme à partir de l’argile. L’homme désire soit appartenir à quelqu’un soit que quelqu’un d’autre lui appartienne. Même, l’enfant qui n’a pas encore atteint l’âge du raisonnement ressent ce désir. [Quand elles jouent], les petites filles disent « ma poupée, ta poupée ». Chez nous, elles marient aussi leurs poupées. Dans toutes les sociétés, ces fillettes imitent leurs mères et portent leurs poupées dans leurs bras : elles les câlinent, les allaitent. Elles désirent appartenir à quelqu’un ou que quelqu’un d’autre leur appartient. Il en est de même des garçons : tant qu’ils ne se marient pas ils sont toujours avec leur mère. Après leur mariage, ils sont avec leurs femmes. Allah évoque cet état en disant :

خَلَقَ الْإِنْسَانَ مِنْ عَلَقٍ

L’homme désire s’attacher à quelqu’un, sinon il ne trouve aucun réconfort.

La meilleure méthode à suivre, grâce à laquelle l’on profitera [des faveurs] temporelles et spirituelles, est de s’attacher à Dieu et de s’évertuer en ce sens.

Évoquant le degré d’amour et la relation avec Dieu, le Réformateur Promis (r.a.) déclare :

« L’exemple que je cite ici est celui d’un fou : il n’est plus de ce monde et était mon enseignant. Il s’appelait Maulvi Yar Mohammad Saheb et, [au comble de sa folie], il se proclama même prophète. Il aimait tellement le Messie Promis (a.s.) que son affection s’était transformée en folie. Peut-être qu’il souffrait déjà de quelque trouble [avant d’accepter le Messie Promis (a.s.)]. Il attribuait, à sa personne, toute prophétie que faisait le Messie Promis (a.s.). Des fois, il essayait de s’approcher du Messie Promis (a.s.) en commettant des actions inappropriées. Parfois, il tentait de passer sa main sur le Messie Promis (a.s.) pendant la prière. Le Messie Promis (a.s.) avait demandé à quelques personnes de le surveiller quand il avait ses crises, afin qu’il ne se place pas derrière lui, lors de la Salat.

Le Messie Promis (a.s.) avait pour habitude de frapper légèrement sa cuisse de la main quand il prenait la parole. Quand Maulvi Yar Mohammad voyait le Messie Promis (a.s.) agir ainsi, il s’approchait immédiatement de lui, affirmant qu’il l’avait appelé.

Le deuxième Calife ajoute : « C’était de la folie de sa part : même quand son bien-aimé ne l’appelait pas, il croyait qu’il lui faisait des signes de la main. Or, nous disons aimer Allah. Mais en dépit du fait qu’Il nous invite à la prière et au salut, nous ne répondons pas à Son appel et négligeons la prière du vendredi. »

Tout ahmadi doit être vigilant à cet égard et répondre à l’appel de Dieu. À l’instar de cet amoureux fou, il faut bondir dans la direction de Dieu et remplir les mosquées.

Au cours des vacances [scolaires], les parents apportent leurs enfants à la mosquée. Cependant, les mosquées vont se vider petit à petit, d’où ces rappels de ma part. Qu’Allah fasse que nous puissions protéger notre Salat et respecter toutes ses exigences.


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