Sermons 2013

La mosquée et l’entente entre croyants – sermon du 05-04-2013

mosquee-baitur-rahmane-de-nuit

Sa Sainteté le Calife a prononcé son sermon du 5 avril 2013 à la mosquée Baitur-Rahmane à Valence. D’emblée il a cité les versets ci-dessus tirés des chapitres 3 et 16 du Saint Coran :

وَاعْتَصِمُوا بِحَبْلِ اللَّهِ جَمِيعًا وَلَا تَفَرَّقُوا وَاذْكُرُوا نِعْمَةَ اللَّهِ عَلَيْكُمْ إِذْ كُنْتُمْ أَعْدَاءً فَأَلَّفَ بَيْنَ قُلُوبِكُمْ فَأَصْبَحْتُمْ بِنِعْمَتِهِ إِخْوَانًا وَكُنْتُمْ عَلَى شَفَا حُفْرَةٍ مِنَ النَّارِ فَأَنْقَذَكُمْ مِنْهَا كَذَلِكَ يُبَيِّنُ اللَّهُ لَكُمْ آَيَاتِهِ لَعَلَّكُمْ تَهْتَدُونَ – وَلْتَكُنْ مِنْكُمْ أُمَّةٌ يَدْعُونَ إِلَى الْخَيْرِ وَيَأْمُرُونَ بِالْمَعْرُوفِ وَيَنْهَوْنَ عَنِ الْمُنْكَرِ وَأُولَئِكَ هُمُ الْمُفْلِحُونَ

« Et cramponnez-vous ensemble à la corde d’Allah et ne soyez pas divisés; et souvenez-vous de la grâce d’Allah sur vous quand vous étiez ennemis, alors Il a réconcilié vos cœurs dans l’amour, de sorte que par Sa grâce vous êtes devenus frères. Et vous étiez au bord d’un gouffre de feu, et Il vous en a sauvés. C’est ainsi qu’Allah vous explique Ses commandements afin que vous soyez guidés. Et qu’il se trouve parmi vous un groupe qui appelle au bien, qui enjoint la vertu et qui interdit le mal. Et ceux-là prospéreront. (Le Saint Coran, chapitre 3, versets 104 à 105)

ادْعُ إِلَى سَبِيلِ رَبِّكَ بِالْحِكْمَةِ وَالْمَوْعِظَةِ الْحَسَنَةِ وَجَادِلْهُمْ بِالَّتِي هِيَ أَحْسَنُ إِنَّ رَبَّكَ هُوَ أَعْلَمُ بِمَنْ ضَلَّ عَنْ سَبِيلِهِ وَهُوَ أَعْلَمُ بِالْمُهْتَدِينَ

« Invite vers la voie de ton Seigneur avec sagesse, et une bonne exhortation, et raisonne avec eux de la façon qui soit la meilleure. Assurément, ton Seigneur sait le mieux qui s’est égaré de Sa voie ; et Il connaît le mieux ceux qui sont bien guidés. (Le Saint Coran, chapitre 16, verset 126)

Vendredi dernier par la grâce de Dieu nous avions fait l’ouverture de la deuxième mosquée de la djama’at de l’Espagne et tous [les membres] s’en sont réjouis. Nos expériences précédentes ainsi que les écrits du Messie Promis (a.s) [démontrent l’importance de ces mosquées]. Le Messie Promis (a.s) affirme : « Aujourd’hui la communauté a grand besoin de mosquées. Ce sont les maisons d’Allah. Si nous en construisons une dans une ville ou dans un village notre djama’at y progressera. Si une ville ne compte pas de musulmans ou qu’ils sont très peu en nombre et que vous désiriez que l’Islam y progresse construisez-y une mosquée, et Dieu Lui-même attirera les musulmans. Il en sera ainsi à condition que les intentions soient sincères quand on érige ce lieu de culte. Cette tâche doit être uniquement consacrée à Dieu. Il ne faut pas qu’elle soit ternie par des desseins égoïstes ou néfastes. Et c’est là que Dieu bénira cette œuvre. » (Malfuzat, Vol. 6, p. 119. édition 1984)

 mosquee-baitur-rahmane-de-nuit

Auparavant j’avais cité ces paroles du Messie Promis (a.s) : elles sont très pertinentes et tout ahmadi doit s’en souvenir. Il affirme que les mosquées sont les maisons de Dieu et que nous devons respecter leurs exigences. Tout ahmadi croit en l’existence de Dieu : cette certitude doit le pousser à honorer ces lieux de culte. Quand pour la cause de Dieu nous accomplirons nos ibadah nous nous acquitterons dans la même occasion de nos devoirs envers les hommes et nous éprouverons une plus grande compassion à leur égard.

Le Messie Promis (a.s) affirme à ce sujet : « Les membres de ma djama’at doivent venir prier en congrégation dans cette mosquée. L’entente et l’unité sont porteuses de grandes bénédictions. La dispersion engendre le désaccord. Et aujourd’hui c’est d’unité et d’entente que nous avons grandement besoin. Nous devons oublier toutes ces questions dérisoires qui peuvent engendrer la mésentente. » (Ecrit du Messie Promis (a.s))

Cette mosquée est la maison de Dieu : tout ahmadi qui habite dans la région doit venir y prier en congrégation. Le Messie Promis (a.s) préconise l’entente et l’harmonie : il a prodigué ces conseils il y a 108 ans de cela. À l’époque il était responsable de l’éducation morale et spirituelle de ses compagnons et la Taqwa de ces derniers était très élevé, bien plus que celle d’aujourd’hui ; certainement ils craignaient Dieu davantage.

Ils avaient accepté le Messie Promis (a.s) en raison de leur lien privilégié avec Dieu. La tâche du prophète est de présenter à tous ses suivants toutes les voies subtiles de la Taqwa et de les guider vers les sommités [de la spiritualité]. Le Messie Promis (a.s) savait qu’il n’était qu’au début et que si le niveau de la Taqwa n’était pas excellent ceux qui viendront après n’auront pas d’exemple à suivre.

J’avais fait toute une série de sermons sur les compagnons du Messie Promis (a.s). Il reste beaucoup à dire à ce propos car leurs récits ne sont pas complets et très peu a été mis en écrit. Mais le peu de narrations qui existent nous présentent des exemples sublimes de Taqwa. Tous les ahmadis, en particulier les descendants de ces compagnons, doivent prier pour eux.

{wd file=images/stories/audio/sermon_05_04_2013.mp3 name=’Téléchargez la version mp3 du sermon’}

Il y a beaucoup à faire ici afin de retrouver la gloire perdue. Nous devons présenter à cette nation les beautés de l’Islam et la placer sous la bannière du Saint Prophète Muhammad (s.a.w). La condition essentielle pour y parvenir c’est d’adorer Dieu comme Il le mérite et de s’unir afin d’accomplir le tabligh.

Aujourd’hui l’harmonie [au sein de la djama’at] est tout aussi important qu’à l’époque du Messie Promis (a.s). Grandes sont nos déclarations nous qui désirons faire flotter la bannière de l’Islam sur cette terre. Mais avant d’y parvenir nous devons faire régner l’entente et l’accroître. Si tous les responsables et membres de la djama’at ne jouent pas leurs rôles en ce sens, nous ne pourrons pas accomplir nos devoirs envers ces maisons de Dieu.

La beauté de la mosquée nous sera utile quand ceux qui viennent y prier embelliront leurs âmes, quand chaque action et parole des ahmadis seront accompagnées de leurs actes de dévotion quand ils éprouveront une compassion mutuelle. Ce sont autant de point évoqués dans les versets cités plus hauts.

Sans cette compassion mutuelle c’est l’égarement qui nous guette. Dieu, de par Sa grâce, nous a unis. Tous croyants doit méditer sur Ses préceptes. Ni moi, ni vous nous sommes exemptés de Ses ordres. Aucun responsable, aucun missionnaire, aucun membre de la communauté, qu’il soit homme ou femme, n’en sont exemptés. Nous allons nous acquitter de nos devoirs envers Dieu et envers Ses mosquées tant que nous allons nous cramponner fermement à la corde de Dieu, mettre en pratique les injonctions coraniques, et nous souvenir des faveurs divines.

Nous serons reconnaissants envers Dieu tant que nous allons nous cramponner fermement aux paroles du Saint Prophète Muhammad (s.a.w) et du Messie Promis (a.s). Nous serons reconnaissants envers Dieu tant que nous, qui avons juré allégeance au Calife, répondrons à ses appels. Le Saint Coran, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) et le Messie Promis (a.s) ainsi que le califat sont la corde de Dieu. Si un ahmadi néglige un seul anneau de cette chaîne il sera poussé de nouveau vers le gouffre de feu.

C’est en suivant ces conseils que nos paroles seront réalités, qu’il y aura de l’amour mutuel et que l’on considérera l’autre comme son frère. C’est là qu’il n’y aura plus de discorde. Il en sera ainsi quand tout ahmadi se débarrassera de son égocentrisme. Chanceux sont ceux qui raisonnent ainsi et qui feront en sorte que leurs paroles et leurs actions soient en accord à ces injonctions. Quand nous atteindrons ce niveau c’est là que nous pourrons inviter les autres vers nous en leur annonçant : « Venez ici ! C’est là que vous trouverez la lumière de Dieu. »

Certes aujourd’hui la plupart des gens n’est pas intéressée par la religion ou nie l’existence de Dieu, surtout en Occident. Mais l’Espagne compte toujours de nombreux croyants. Deux jours auparavant nous avions organisé une réception à laquelle étaient invités des dignitaires espagnols parmi lesquels se trouvait le président des parlementaires de Valence. Il s’inquiétait de l’érosion de la foi et insistait que l’on devait faire plus pour ramener les hommes vers la religion. Généralement les gens de ce milieu ne sont pas intéressés par la religion : c’est ce que m’a enseigné mon expérience en Occident. Mais en Espagne même à cette échelle [de la société] il y a encore des croyants.

La vraie religion est l’Islam. Aucune autre foi ne pourra rapprocher les hommes de Dieu. Et ceux qui ont la responsabilité de répandre l’Islam sont les ahmadis. Nous aurons des comptes à rendre à Dieu s’il existe des contradictions entre nos paroles et nos actions, s’il y aura de la discorde pour des chimères, si des mésententes porteront atteinte à notre unité, nous empêchant d’assumer toutes nos responsabilités et de voir les résultats positifs de nos œuvres.

Des milliers d’Espagnols de souche, dont les aïeux étaient musulmans retournent vers l’Islam. Mais jusqu’à présent ils ne connaissent pas l’Islam véritable ; c’est nous qui devons leur en informer.

En Occident et ailleurs, ceux qui étaient en quête de spiritualité ont embrassé l’Islam. Mais les leaders musulmans ou leurs oulémas n’ont pas pu mener ces convertis vers la spiritualité qu’ils recherchaient. Et après des recherches plus poussées ces convertis sont tombés sur l’Ahmadiyya, qui a étanché leur soif en leur présentant l’Islam véritable.

C’est pour cette raison que nous, les anciens, nous devons examiner de près nos actions. Si les anciens, en particulier ceux d’origine pakistanaise, n’assument pas leurs responsabilités ils écarteront de la foi ceux qui étaient en quête de cette spiritualité.

Après la réception j’ai rencontré une dame d’origine espagnole. Elle portait le voile, se disait musulmane et responsable d’une organisation islamique. Elle était très contente du fait que j’avais mis en valeur les enseignements de l’Islam lors de mon discours. J’ai fait la remarque qu’elle ressemblait à une Espagnole sur quoi le fils de Maulvi Karam Elahi Zafar a ajouté qu’elle l’était et qu’elle s’est convertie à l’Islam. Mais la dame a répliqué : « Je ne me suis pas convertie à l’Islam et je suis retournée à la religion de mes aïeux. »

Ainsi de nombreux Espagnols sont à la recherche de la religion de leurs parents et de leurs racines. Nous devons faire beaucoup d’efforts dans ces régions et en leur faveur. Mais je le dis et je le répète : si nous voulons que nos œuvres soient bénites notre vie doit être en accord aux préceptes de Dieu. Nous seuls pourrons étancher cette soif de l’Islam véritable.

Le Messie Promis (a.s) a déclaré que le progrès de l’Islam est lié à ces mosquées mais il a aussi évoqué la sincérité dans les intentions. La ruse, l’habilité, la connaissance, l’intelligence n’apporteront rien. C’est vrai que tout cela va de pair mais l’élément essentiel c’est la quête du plaisir de Dieu, c’est la sincérité dans les intentions. Quand on mettra de côté avantages personnels, ambitions, et égocentrisme c’est là que la mosquée de Pedroabad offrira ces bénédictions. Et c’est là que nous verrons les fruits de la mosquée de Valence.

La réception organisée par la djama’at de l’Espagne était la première de cette envergure. Les voisins, des intellectuels et des hommes politiques étaient présents. Tous étaient forts impressionnés et disaient qu’ils ont su les véritables enseignements de l’Islam. Certains se disaient très émus. Même des athées affirmaient avoir compris beaucoup sur la religion grâce à ce discours. Aujourd’hui c’est la communauté Ahmadiyya qui pourra faire naître cette certitude en Dieu. Seuls ceux qui ont accepté le Messie Promis (a.s) pourront accomplir cette œuvre.

Le speaker de l’assemblée de Valence était parti pour Madrid pour une réunion avec le ministre de l’extérieur. Il était en retard pour la réception et son assistant m’a fait savoir qu’il ne pourra pas y être présent. Mais dès qu’il est arrivé à la gare de Valence il a demandé à son chauffeur de l’emmener directement à la mosquée. Il pensait qu’il allait y rester une demi-heure. Mais il a tout écouté jusqu’à la fin.

108 invités d’origine espagnole qu’était présent et tous ont eu de bonnes impressions. Parmi eux se trouvaient des voisins qui étaient hostiles à la construction de la mosquée : mon discours a dissipé toutes leurs appréhensions.

J’avais parlé sur les droits des voisins à la lumière des enseignements de l’Islam. Ainsi aujourd’hui le monde nous regarde suite à l’ouverture de la mosquée et de la couverture médiatique qu’elle a reçue. A nous de jouer notre rôle et de comprendre notre responsabilité.

Dans le premier verset Dieu souligne l’importance de l’entente afin que les croyants puissent se maintenir sur la voie de la direction et se prémunir de l’égarement. Ensuite il est dit qu’il faut qu’il y ait parmi les croyants des personnes qui invitent les autres à accomplir de bonnes œuvres. Ceux qui sont adressés en premier ici sont les missionnaires au sein de la communauté. Car ils sont les représentants du Calife pour la tarbiyyah (l’éducation morale et spirituelle) et le tabligh (prédication du message de l’Islam). Vous en tant que missionnaires vous êtes les représentants du Calife ici et ailleurs dans le monde. Vous prodiguez des conseils aux autres et vous les invitez vers le salut, en leur demandant de se cramponner à la corde de Dieu. Mais si les missionnaires en premiers n’ont pas pu atteindre ce stade élevé comment pourront-ils conseiller les autres ? La tâche du missionnaire c’est de s’occuper de la réforme spirituelle de la djama’at et de prêcher son message. Et pour accomplir cela il doit faire preuve de détermination, d’une patience sans faille et d’une obéissance indéfectible. Il doit aussi encourager les autres à faire preuve d’obéissance. De plus il est très important que ses paroles et ses actions soient conformes.

Les morabbis (missionnaires) sont les représentants du Calife pour la réforme spirituelle de la djama’at. En tant que tel assumez cette responsabilité. La situation sera peut-être très difficile ; certains responsables au sein de la communauté pourront avoir un comportement inquiétant. Dans certains cas vous allez peut-être atteindre les limites de la patience parce qu’en fin de compte nous sommes tous humains. En de telles situations vous allez devoir vous tourner immédiatement vers la prière et le repentir. Vous devez comprendre que vous vous êtes dédiés pour la cause de Dieu et que vous avez pris l’engagement que vous ferez de votre mieux pour la réforme spirituelle de la communauté. Et que vous allez guider le monde égaré et que vous allez réunir le monde sous la bannière du Saint Prophète Muhammad (s.a.w). Si vous avez cela en tête personne ne pourra vous écarter de votre mission. Tout honneur appartient à Allah. Vous avez pris un engagement et vous avez dédié votre vie. C’est la grandeur de Dieu que vous devez toujours avoir en tête et non pas la vôtre. Si vous endurez patiemment le comportement déplaisant de certains responsables de la communauté vous allez mériter le plaisir de Dieu, parce qu’en toute situation vous allez enjoindre le bien. Ainsi la tâche du missionnaire n’est pas de se préserver lui seul de ces discordes mais d’en protéger tout le monde et de l’éloigner de ce gouffre de feu. Mais cela est impossible sans sacrifices.

En deuxième lieu ce verset concerne les responsables et les titulaires de poste, ceux qui se sont présentés pour servir la communauté. C’est une charge que Dieu leur a confiée et ceux qui ne s’en acquittent pas auront des comptes à rendre. Et l’on pourra assumer toutes ses responsabilités lorsqu’il n’y aura pas de contradictions entre paroles et actions. L’on ne doit pas désirer des fonctions ou des postes de responsabilité. Il faut être un modèle de sincérité et de fidélité et pousser les autres à suivre cette voie. Comme il est dit dans un hadith le chef d’un peuple est son serviteur.

Ces responsables doivent être des exemples et faire en sorte que les membres de la communauté marchent sur les voies de la vertu. Si en tant que responsable il y a des contradictions entre vos paroles et vos actions quels conseils pourriez-vous donner aux autres ? Si vous leur enjoignez le bien ils vont répliquer : « Vous en premier débarrassez vous de vos vices, contrôlez votre langue, ayez de bonnes manières, réformez-vous spirituellement, priez régulièrement, soyez équitables et honnêtes dans vos affaires, ressentez cette douleur pour répandre aux autres le message de l’Islam, car c’est aussi la responsabilité de tout titulaire de poste… »

Les missionnaires sont les représentants du Calife pour la réforme de la communauté et les titulaires de poste doivent les respecter. Faites-en sorte que vos aspects intérieur et extérieur soient en accord aux préceptes de l’Islam. Et c’est là que vous pourrez vous considérez de ceux qui enjoignent le bien et qui interdisent le mal.

A chaque niveau au sein de la communauté tout responsable doit faire son analyse de conscience. En particulier les présidents de la djama’at ainsi que l’Amir, là où il se trouve. Sinon la discorde règnera dans la djama’at à cause d’eux. Ce sont les présidents et les amirs en premier qui doivent respecter les missionnaires. Ceux-ci quant à eux ne doivent pas croire que c’est là leur droit, ils doivent faire preuve d’une plus grande humilité tout en essayant de se réformer davantage. Lorsqu’à chaque niveau nous allons essayer d’atteindre cette norme, il n’aura plus le problème concernant la réforme spirituelle de la communauté. Et il y aura de grands progrès dans le domaine du tabligh. C’est cette entente et ce respect qui béniront chaque œuvre que nous allons accomplir. Les relations entre les responsables doivent être très bonnes. S’il aura de la discorde et des conflits, s’il ne sera question que de son amour-propre et de son ego, si l’impatience sera la norme, le résultat sera évidemment négatif.

Dans ses commentaires sur un verset du Coran le premier Calife racontait qu’un prince insulta quelqu’un et celui-ci alla s’en plaindre auprès du roi. Ce dernier appela le prince et l’insulta vertement devant le plaignant. Il demanda ensuite au prince la raison pour laquelle il avait insulté l’autre. Le prince répondit : « C’est lui qui m’a insulté en premier, j’ai perdu patience et j’ai répliqué. » Le roi ajouta : « Je t’ai insulté moi mais tu n’as pas bronché. Tu l’as insulté tout simplement parce que tu le considérais inférieur à toi. Je t’ai éprouvé à l’instant et j’ai prouvé que tu sais être patient. »

Si nous pouvons être patients face à quelqu’un qui nous est supérieur nous devons l’être envers ceux qui nous sont inférieurs ou égaux. Nous présentons au monde des enseignements de l’Islam et nous prodiguons des conseils. Mais la grande majorité d’entre nous oublie la patience en ces situations. Si nous atteignons ce niveau c’est là que les voies pour le tabligh s’ouvriront à nous.

Que les autres membres de la djama’at ne croient pas que cela concerne uniquement les titulaires de poste ou ceux qui ont dédié leurs vies. Ils doivent aussi faire naître cette compassion mutuelle, prôner la réconciliation, se cramponner à la corde de Dieu, écouter Ses paroles et celui de Son Prophète. Les autres membres doivent suivre les enseignements du Messie Promis (a.s) et rehausser le niveau de leur Taqwa. Ils doivent aussi répondent aux appels du Calife c’est là une responsabilité qui incombe à tout ahmadi. C’est ainsi qu’ils pourront maintenir l’unité au sein de la djama’at. Ils doivent respecter et honorer tout titulaire de poste.

Les ahmadis dans leur ensemble doivent faire preuve de haute qualité morale et être des exemples dans leurs relations mutuelles. C’est là le devoir de tout ahmadi et c’est ainsi que vous allez vous protéger de ce gouffre de feu.

Dieu n’a pas déclaré que seuls les missionnaires ou quelques individus ont pour tâche de prêcher le message de l’Islam. Certes Dieu a évoqué un groupe en particulier dans ce verset ; mais Il a aussi déclaré que vous devez tous inviter les gens vers Dieu. Cette responsabilité repose sur les épaules des missionnaires, des responsables et des membres ordinaires qu’ils soient hommes ou femmes. Ils doivent tous inviter les gens vers Dieu en usant de sagesse. Aujourd’hui on vous connaît davantage. Et grâce à la construction de cette mosquée d’autres voies vont s’ouvrir à vous. Profiter de cette couverture médiatique.

Le terme Hikmah a plusieurs sens : vous devez trouver les différents moyens pour présenter ce message. Tout d’abord vous devez acquérir une bonne connaissance de la religion en lisant le Saint Coran et ses commentaires.

Il y a aussi les ahadith pour consolider vos arguments. Chercher aussi d’autres preuves pour contrer les critiques qu’on émet contre l’Islam et le Saint Prophète Muhammad (s.a.w). Hikmah signifie aussi faire preuve de justice. Et vous ne devez pas présenter que des objections car cela n’aura pas d’effet positif. Quand les mollahs non-ahmadis sont à court d’arguments ils ont recours aux insultes et dévoilent ainsi leur impureté intérieure. Le Messie Promis (a.s) nous a si bien armés d’arguments que les subterfuges nous sont inutiles. Il est important de faire preuve de sagesse et d’étudier les ouvrages du Messie Promis (a.s). Cela vous servira pour la prédication et pour votre réforme morale.

Hikmah signifie aussi la compassion et la patience. Les nouveaux convertis me demandent comment prêcher le message de l’Ahmadiyya à leurs proches. Ils sont très inquiets à leur propos en particulier si ces derniers se mettent en colère quand ils leur présente le message. Ils doivent être patient et faire preuve de compassion en pareilles situations.

Certains nouveaux ahmadis disaient qu’ils étaient sur le point de perdre patience mais ils ont été persévérants jusqu’au bout et d’aucuns parmi leurs proches ont embrassé l’Ahmadiyya.

Hikmah signifie l’action qui entrave la voie vers l’ignorance. Il ne faut pas pousser les gens dans cette direction. Certes les cœurs des mollahs et d’autres individus sont comme de la pierre. Dieu a décrété qu’ils mourront dans l’ignorance. Mais on doit comprendre la nature de son interlocuteur et faire preuve de sagesse. Même si ce dernier n’accepte pas vos arguments tout au moins il va se taire. Ces paroles de sagesse adoucissent même les cœurs des athées. Ils étaient en grand nombre pour la réception et certains se sont dits conquis par mon allocution. Le champ est libre et les gens vous connaissent mieux.

La sagesse ne signifie pas proférer des paroles déplacées. L’Islam n’a point besoin de subterfuges ou de paroles ambiguës. Nous ne disons pas, à l’instar des oulémas, que la Hikmah permet de mentir en certaines situations. La sagesse va-t-elle de pair avec le mensonge ? Là où il aura mensonge il n’y aura plus de justice ni de paix. C’est ce qui se passe au Pakistan et dans d’autres pays musulmans.

Ainsi vous devez accroître votre connaissance, être plus patient et équitable. Il est aussi important de reconnaître la nature des autres. Car sans cela vous ne pourrez pas prêcher le message de l’Islam. Il y a différents peuples qui vivent dans ce pays : pensez aux moyens de leur présenter le message. À ce sujet Dieu déclare : « Et raisonne avec eux de la meilleure façon » ; c’est-à-dire vos conseils doivent reposer sur la sagesse.

Il incombe à tout ahmadi de prêcher le message de l’Ahmadiyya. Et c’est Dieu qui va faire fructifier vos efforts. Mais pour cela vous allez devoir vous réformer en premier et c’est là que vos paroles et vos arguments auront de l’effet. Selon le Messie Promis (a.s) la même parole peut faire d’untel son ennemi et d’un autre son ami. Cela dépend de votre sagesse.

Faites des plans afin de prêcher le message de l’Ahmadiyya. Les journaux d’ici ont annoncé que l’Islam s’est implanté de nouveau en Espagne et que le Calife a dit que les musulmans ont été expulsés d’ici il y a sept siècles de cela mais qu’ils vont y retourner. Se contenter de ces articles ne nous permettra d’atteindre notre objectif. On en avait publié de similaires à l’époque du Quatrième Calife après l’ouverture de la mosquée Basharat. Mais au cours de ces 30 dernières années avez-vous accompli quelque chose ? Les peuples qui progressent ne se contentent pas de reportages, de réceptions ou de l’opinion de leurs invités. Ils s’unissent afin de mettre en pratique leurs plans. Ils ne se reposent pas tant qu’ils n’atteignent pas leur objectif. Des propos insignifiants n’ont aucune importance à leurs yeux. Ils n’attendent pas que les autres viennent leur rapporter les critiques de l’Amir ou du président à leur encontre. À ceux-là ils disent : « Ces propos dérisoires n’ont aucune importance à mes yeux. J’ai prêté allégeance aux mains de l’Imam de l’époque et je vais respecter mon engagement en préférant la foi à ce bas monde. Si j’accorde quelque importance à ces sornettes cela créera de la division et m’empêchera d’atteindre mon objectif. Moi je dois réunir mes concitoyens sous la bannière du Saint Prophète Muhammad (s.a.w). Et je sèmerai la discorde si je prête oreille à ces propos et je détruirai la vie des ahmadis ici-bas et dans l’Au-delà. Si tu ressens de la sympathie à mon égard et à l’égard de la djama’at ne me transmets pas de tels propos. Et même si tu entends des paroles désobligeantes à propos d’un autre ne les lui rapportes pas, ce sera de la médisance. »

Si tout ahmadi, missionnaire et responsable raisonnent ainsi une grande révolution nous attend. Quelle que soit votre position soyez déterminés, mettez fin à toute dissension afin d’augurer la victoire de l’Islam. Dieu vous en accorde la possibilité. Qu’Allah bénisse cette mosquée !

À la fin de son sermon Sa Sainteté le Calife a fait une requête de prières en faveur d’un ahmadi victime d’un attentat à Nawabshah au Pakistan. Il est grièvement blessé et se trouve aux soins intensifs. Que Dieu le préserve de tout danger.