Sermons 2012

Progrès spirituel et analyse de conscience – sermon du 30 mars 2012

hadrat-khalifatul-massih-al-khamis
Cinquième Calife de la Communauté Ahmadiyya en Islam

Progrès spirituel et analyse de conscience

Sermon du 30 mars 2012

par Hadrat Mirza Masroor Ahmad

Dans son sermon du 30 mars 2012 Sa Sainteté le Calife a évoqué un autre aspect de la mission du Messie Promis (a.s) celui de réformer la foi et les actes de ses suivants. Ainsi voulait-il ancrer les valeurs islamiques en sa communauté afin d’augurer un changement révolutionnaire.

Selon le Messie Promis (a.s) Dieu désire rétablir la Taqwa par l’entremise de cette communauté. De nombreuses personnes sont coupables d’une indécence effrontée et se vautrent dans l’immoralité et la turpitude. Elles souillent leurs actions et ignorent qu’une seule goutte de poison suffit pour corrompre un aliment. D’aucuns sont coupables de péchés moins discernables à l’instar de l’ostentation, l’orgueil et bien d’autres délits que l’on ne peut découvrir que grâce au microscope de la dévotion. Ainsi Dieu a établi cette communauté afin qu’elle soit un exemple pour les autres.

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Le Messie Promis (a.s) désire que chaque membre de sa communauté utilise ce microscope de la dévotion pour faire l’analyse de son âme afin de se réformer au niveau de ses croyances et afin d’éviter les péchés. Ce microscope grossira les moindres erreurs afin que l’on puisse effectuer une analyse de conscience approfondie. Le Messie Promis (a.s) voulait que tout membre de sa djama’at soit un exemple de Taqwa et de pureté.

Réformer sa foi ne suffit pas tant que l’on n’a pas réformé ses actes. Et le Messie Promis (a.s) nous conseille d’être vigilants concernant nos actes et nous recommande de mettre en pratique la moindre action louable. Il explique en ces termes la foi d’un ahmadis : « Le résumé et le fondement de notre foi est : « La Ilaha Illallaho Muhamadur Rasullulah » c’est-à-dire, nul n’est digne d’être adoré à part Allah et Muhammad est son prophète. La croyance que nous chérissons ici sur Terre et qui, par la grâce de Dieu le Très-haut, nous accompagnera jusqu’à notre départ de ce monde est que notre maître et leader, le Saint Prophète Muhammadsaw, est le Sceau et le meilleur des prophètes. La religion est arrivée à son apogée par son entremise. Et la grâce qui conduit l’homme sur les voies de la vertu pour le mener à Dieu est arrivée à son couronnement. Nous avons la ferme conviction que le Saint Coran est le dernier livre révélé et pas un seul iota ne peut être ajouté ou retiré de ses injonctions, ses commandements et ses enseignements. Il ne peut y avoir de révélations de la part d’Allah qui puissent amender, abroger ou changer quelconque commandement du Coran. Si quelqu’un pense autrement, il s’est, à nos yeux, exclu de la communauté des croyants, il est un apostat, un mécréant. » (Izala-e-Awham, Ruhani Khaza’in, vol. 3, p. 170)

Il explique aussi que sans vouer une obéissance parfaite envers le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) l’on ne pourra jouir d’aucun statut ni ne pourra-t-on profiter de la proximité de Dieu.

Il dit : « Nous croyons que nul n’est digne d’adoration sauf Dieu et que notre maître, le Saint Prophète Muhammadsaw, est Son messager et le sceau des prophètes. Nous croyons dans l’existence des anges, dans l’avènement de la Résurrection et du Jour de la rétribution, dans la réalité du Paradis et de l’Enfer. Et nous croyons aussi que toutes les déclarations de Dieu énoncées dans le Saint Coran ainsi que celles du Saint Prophète Muhammadsaw sont vraies. Nous croyons aussi qu’il est un renégat et un mécréant celui qui ôtera un seul iota de cette shari’ah ou qui en ajoutera, ou qui répudiera les injonctions islamiques ou qui interdira ce que l’Islam a permis. Nous enjoignons à notre djama’at de porter une foi sincère en la déclaration : « La Ilaha Illallaho Muhamadur Rasullulah » et de mourir en ayant cette croyance au cœur. Et de croire aussi en tous les prophètes et tous les livres qui ont été authentifiés par le Saint Coran ; de respecter les préceptes concernant la prière, le jeûne, la Zakat et le Hajj ; de respecter aussi tout autre obligation ou interdit défini comme tel par Dieu et Son prophète ; en somme, de suivre à lettre les injonctions de l’Islam. Il incombe donc d’honorer toute action ou croyance sur laquelle il y avait le consensus de nos illustres prédécesseurs et qui ont été définies comme Islam par le consensus des Ahl-us-Sunnah. Nous prenons à témoin le Ciel et la Terre que telle est notre religion. » (Ayyam-us-Sulh, Ruhani Khaza’in, vol. 14, p. 323)

Le Messie Promis (a.s) explique que tout est éphémère sauf Dieu et que le Saint Coran prouve sans nul doute que Jésus-Christ (a.s) est mort. Il n’est de verset qui indique qu’il soit toujours vivant au ciel avec son corps d’argile et qu’il reviendra sur terre. Il n’y a aucune différence entre les ahmadis et les autres musulmans par rapport à leurs doctrines. De surcroît, après l’avènement du Messie Promis (a.s), même s’ils n’ont pas embrasé l’Ahmadiyya nombre d’intellectuels musulmans rejettent le fait que Jésus-Christ (a.s) soit toujours vivant au ciel ou qu’un Mahdi sanguinaire forcera les gens à embrasser l’Islam. Et on ne trouve plus la même véhémence concernant d’autres croyances erronées à l’instar de celle des versets abrogés du Coran. D’autres érudits musulmans condamnent les organisations extrémistes affirmant que le jihad qu’ils sont en train de prôner est tout à fait erroné. Ainsi même s’ils ne sont pas prêts d’embrasser l’Ahmadiyya c’est là une preuve qu’ils sont contraints d’accepter ses croyances. Maintenant la dernière pomme de discorde entre les ahmadis et les autres musulmans est le statut du Messie Promis (a.s), à savoir s’il est un prophète ou pas. Un jour ce débat aussi sera clos.

Les adversaires de la communauté Ahmadiyya ont recours à la violence quand ils ont le dos au mur et sont à cours d’arguments qui reposent sur le Coran et la logique. Les ahmadis doivent comprendre que personne ne pourra, à la lumière des injonctions coraniques, contester leur foi ou leurs doctrines. Il incombe à ceux qui sont faibles de foi d’accroître leur connaissance afin de ne pas être victime d’un quelconque complexe d’infériorité. Le Messie Promis (a.s) nous a offert une littérature foisonnante pour expliquer nos croyances et il a aussi attiré notre attention concernant nos actions. Il souhaitait ardemment nous réformer dans la pratique, car les arguments doctrinaux ne suffisent pas à eux seuls. Ce sont les bonnes œuvres et un changement pur qui attireront les autres ; c’est ce tabligh silencieux qui a plus d’effet sur les cœurs.

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Hadrat Mirza Masroor Ahmad
Cinquième Calife
de la Jama’at Ahmadiyya

Nombre de personnes qui étaient sur le point d’embrasser l’Ahmadiyya s’en sont détournées en raison du mauvais comportement d’un ahmadi. S’éloignant de plus en plus de l’époque du Messie Promis (a.s) il est primordial de protéger et notre foi et nos actions ; si ces dernières ne sont pas en accord aux préceptes islamiques nous allons tout simplement porter l’étiquette d’ahmadis, à l’instar de la grande majorité des musulmans qui ne professent qu’une foi verbale. Le mensonge, la duperie sont monnaie courante parmi eux et l’indécence s’étale au grand jour [dans les pays dits musulmans]. La plupart ne prient pas et même s’ils le font, c’est par pure formalité.

Un musulman pakistanais a informé le Calife qu’il ne comprend pas l’action des extrémistes musulmans au Pakistan. Ces derniers clament qu’ils veulent établir un état islamique et lancent des attaques au nom de l’Islam faisant des victimes parmi les femmes et les enfants innocents. Mais sur une artère principale de la capitale du Pakistan se trouve une usine de boissons alcoolisées ; d’autre part des chaînes de télé « islamiques » diffusent à longueur de journée des émissions où s’étale indécence, mais cela n’émeut personne, même pas les soi-disant défenseurs de l’Islam. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) a maudit ceux qui préparent de l’alcool, ceux qui en stockent, ceux qui en vendent, ceux qui en servent et ceux qui en consomment. Ainsi ces autres « musulmans » sont prêts à accepter cette malédiction mais n’endurent pas le fait que les ahmadis récitent la Kalimah.

Puisque nous vivons dans la même société ces maux pourraient fort bien nous affecter. Il est donc essentiel de comprendre le but de l’avènement du Messie Promis (a.s) et de prendre des précautions. Les grands doivent surveiller de près les jeunes et les enfants. Et les jeunes aussi doivent prendre des précautions. L’ennemi a pénétré jusque dans les maisons pour s’en prendre à la moralité et pour pervertir les actions. Les chaînes de télé et Internet ont changé la norme de la vertu. Sans lancer un jihad collectif il se peut fort bien que nous ne puissions pas accomplir ces bonnes œuvres et que nous tombions dans le giron de Satan. Notre protection réside dans le fait de supplier Dieu et d’établir une relation sincère avec Lui ; il n’y a pas d’autre moyen pour se protéger de cette immoralité galopante.

Un maître avait expliqué à son disciple que Satan est comme le chien qui garde la maison de son ami. S’il veut rencontrer ce dernier il lui demandera de retenir son chien pour qu’il ne le morde pas. Satan est le chien de Dieu et pour se protéger de ses attaques on doit implorer l’aide de son Maître. Ainsi l’on ne doit jamais être fier de sa connaissance, de ses bonnes œuvres ou de ses qualités. Le croyant doit à tout instant se prosterner devant Son Seigneur et implorer Son pardon. Et le moyen le plus efficace pour atteindre ce but est la Salat.

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) a dit que la Salat est le Miraj du croyant, c’est-à-dire, le moyen par lequel il pourra atteindre Dieu. Ainsi, si l’on désire se protéger de Satan tout en évitant les turpitudes de ce monde il est plus qu’important de protéger ses prières. Comme l’affirme le Saint Coran :

إِنَّ الصَّلَاةَ تَنْهَى عَنِ الْفَحْشَاءِ وَالْمُنْكَرِ

« …assurément, la Prière retient l’homme de l’indécence et de ce qui est répréhensible… » (Le Saint Coran, chapitre 29, verset 46). Le monde d’aujourd’hui regorge de corruption et de vice. Plus qu’auparavant il est important d’encourager les enfants et les jeunes à prier. Mais incombe aux grands d’accomplir leur examen de conscience en premier.

La prière en congrégation est essentielle. Sa Sainteté de faire le constat que le nombre de personnes présentes pour la prière du matin diminue considérablement quand elle est faite plus tôt, en particulier quand la nuit est plus courte [et qu’on passe à l’heure d’été au Royaume-Uni]. Un ahmadi ne doit point être victime de pareille négligence.

Malheureusement de nombreux responsables au sein de la djama’at négligent la prière en congrégation. Si à tout échelle au sein de la communauté les responsables en prennent conscience, d’une part ils embelliront les mosquées par leur présence, d’autre part cela aura un effet positif sur les jeunes et les enfants.

Détenir un poste au sein de la communauté ne confère aucun statut particulier. La chose essentielle est d’attirer l’amour de Dieu. Ainsi les responsables doivent effectuer leur analyse de conscience afin de pouvoir influencer positivement les jeunes et les enfants en particulier. Le succès viendra lorsqu’on sera régulier dans les prières quotidiennes.

Croire que Jésus-Christ (a.s) est décédé ou que Hadrat Mirza Ghulam Ahmad (a.s) est le Messie Promis et Mahdi ne suffiront pas pour ouvrir la voie du succès. Il faut que nos actions soient conforment aux enseignements que nous prêchons. Ne pas protéger ses Salat signifie que l’on est coupable de polythéisme, car l’on accorde a quelque chose d’autre l’importance que l’on devrait accorder à Dieu.

Il est aussi essentiel de s’acquitter de ses devoirs envers ses semblables. Sa Sainteté se dit fort attristé et embarrassé lorsqu’il reçoit des lettres de la part des non-ahmadis, qui l’informent que tels ou tels ahmadis les ont escroqués. De pareils méfaits entravent la voie du Tabligh et sont des épreuves pour les nouveaux ahmadis. Quelques jours de cela un converti d’origine arabe a déclaré qu’il abandonne la communauté suite à des actions indignes de la part de quelques ahmadis, dont certains ont des responsabilités au sein de la communauté. Sans nul doute c’est une erreur de sa part que d’abandonner la djam’aat pour cette raison, mais ceux qui en sont responsables ont commis un grand péché.

Les membres de la communauté participent pleinement dans les sacrifices financiers mais d’aucuns négligent le paiement de la Zakat, un des piliers de l’Islam. Celles qui ont des bijoux et ceux qui ont des capitaux inutilisés pendant plus d’un an doivent payer la Zakat. Certes il en est ceux qui font leurs comptes avec grande minutie et qui contribuent dans tous les fonds. Mais d’aucuns ignorent l’importance à la Zakat ; ou peut-être que le secrétaire des finances ne fait-il pas de rappel à ce sujet parce qu’il n’a pas saisi, lui non plus, son importance.

Le Messie Promis (a.s) nous enjoint de ne pas enfreindre un seul des 700 commandements du Saint Coran et d’éviter tout péché même celui qui est considéré comme insignifiant. Un des maux invisibles, qui n’est connu que du coupable, est l’ostentation. Seul l’intéressé sait s’il est en train d’accomplir une œuvre pour la cause de Dieu ou s’il désire tout simplement faire étalage de ses actions. La récompense sera méritée quand les bonnes œuvres seront accomplies pour la cause de Dieu.

Le Saint Coran enjoint aux croyants de traiter avec bienveillance leurs parents, leurs épouses et leurs enfants. Mais aujourd’hui l’intolérance a pris de l’ampleur parmi les hommes et les femmes. Nombre de mariages se termine en échecs. Et les époux qui se séparent ne se soucient guère de l’effet dévastateur de la séparation sur leurs enfants. De part et d’autre il y a manque de Taqwa et bien d’autres faiblesses.

Tous les ahmadis doivent embrasser la vérité en toute affaire. Une attitude égoïste dément le serment d’allégeance. Le Coran nous enjoint de témoigner en toute sincérité, même si on doit le faire contre soi-même, ses parents ou ses amis. Si nos actes contredisent ce précepte quel changement révolutionnaire pourrons-nous apporter ? Sa Sainteté le Calife dit qu’il cite souvent ce commandement coranique aux étrangers lorsqu’il est question de justice et affirme que seul l’Ahmadiyya en est l’exemple. Toutefois, si un étranger a fait l’expérience du contraire dans ses relations avec un ahmadi quel effet ce discours aura-t-il sur lui ?

Il n’y a aucune bonne œuvre qui peut être considérée comme importante ou insignifiante. La définition d’une vertu change de personnes en personne. Certains compagnons avaient demandé au Saint Prophète Muhammad (s.a.w) quel est l’acte le plus méritoire qu’ils pourront accomplir et le Saint Prophète a dit à l’un d’accomplir le jihad dans le chemin de Dieu, à l’autre de servir ses parents et au troisième d’accomplir la prière Tahajjud. Ainsi la plus grande vertu de la part de quelqu’un est d’accomplir l’action qu’il néglige. À titre d’exemple, si quelqu’un ne traite pas convenablement ses parents, sa femme et ses enfants, la plus grande vertu de sa part ne sera pas de servir la religion. Il se peut aussi qu’elle soit en train de le faire pour des avantages personnels ou pour se faire une bonne renommée.

Quant à ceux qui ont des responsabilités au sein de la djama’at mais qui font souffrir leurs proches, ces personnes doivent comprendre qu’elles seront récompensées qu’après avoir traité avec bienveillance leurs parents et leurs proches. Si une personne est régulière dans ses contributions financières mais qu’elle néglige la prière, l’acte le plus méritoire de sa part serait d’être régulière dans ses Salat.

La Salat est le Miraj du croyant. Mais celle que l’on accomplit par ostentation sera rejetée. La prière ne sera point une vertu si l’on usurpe dans le quotidien le droit des autres. Il en est de même à propos du Ramadan. Ceux qui jeûnent mais qui n’évitent pas le mensonge, la médisance et les insultes ne seront point récompensés pour leurs jeûnes. Ainsi maintes précautions sont requises avant de faire le moindre pas au cours de la vie.

Il faut que les autres puissent distinguer les ahmadis des autres musulmans. Et pour cela on doit être exemple pour sa femme, ses enfants ou ses collègues. Et l’on doit atteindre le niveau requis dans tout acte méritoire grand ou petit et d’éradiquer du mal qui se trouve en nous. Si les ahmadis ne se réforment pas la graine du mal pourrait au moment venu, germer, pousser et porter ses fruits. D’où l’importance d’être un exemple pratique pour les autres ; et c’est là que Dieu nous accordera la victoire.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication de ce résumé)