Sermons 2012

Hommages à M. Ravil Bukharaev – sermon du 27 janvier 2012

Hommages à M. Ravil Bukharaev – sermon du 27 janvier 2012

par Hadrat Mirza Masroor Ahmad

Dans un Hadith le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) enjoint aux croyants d’évoquer les bonnes qualités et non pas les défauts des disparus, car ces derniers ne sont plus de ce monde. Mentionner leurs excellences encouragera les autres à accomplir de bonnes œuvres et l’on sera enclin à prier le pardon de leurs âmes.

Tout le monde possède des qualités ainsi que des défauts ; ainsi est fait la nature de l’homme. Des fois il est plus enclin vers le bien et d’autres fois ses faiblesses prennent le dessus. Mais il en est de ces personnes dont les vertus brillent à tel point que leurs faiblesses disparaissent complètement. Chanceux sont ceux dont les bonnes œuvres sont évoquées par tout le monde ; et selon un autre hadith du Saint Prophète Muhammad (s.a.w) ceux-là mérite le paradis.

{wd file=images/stories/audio/sermon_27_01_2012.mp3 name=’Téléchargez la version mp3 du sermon’}

M. Ravil Bukharaev, qui est décédé le 24 janvier dernier, n’était pas d’origine pakistanaise ou indienne, n’était pas ahmadi de naissance, ni n’avait-il vécu sous l’influence de l’Ahmadiyya depuis sa tendre enfance. Mais il avait dépassé de très loin les autres. Son érudition, sa sincérité, son abnégation, sa relation avec le Calife, son humilité, et son désir de transmettre le message du Messie Promis (a.s) dans le monde russophone ont fait de lui une étoile brillante. Grâce à lui de nombreuses personnes ont découvert le droit chemin. Et quand la prophétie du Messie Promis (a.s) se réalisera et que les ahmadis seront aussi nombreux en Russie que des grains de sable, l’histoire se souviendra des services rendus par M. Ravil Bukharaev.

Celui-ci a commencé à servir la communauté alors qu’il n’était pas encore ahmadi. Il avait traduit plusieurs ouvrages de la communauté Ahmadiyya avant de se convertir. Il a ensuite travaillé pour la service russe de la BBC. Et par la suite il a dédié sa vie pour la cause de la communauté. Son seul désir était de servir la djama’at jusqu’à son dernier souffle. Le jour de son décès il s’apprêtait à venir pour une réunion à la MTA quand une crise cardiaque a pris sa vie. Il avait 61 ans et a laissé derrière lui son épouse.

Vers la fin des années 80 il était venu à Londres pour faire des recherches sur le peuple tatar. Alors qu’il se trouvait dans la maison de son hôtesse un jour cette dernière lui a demandé de parler avec quelqu’un au téléphone. Il ignorait tout de son interlocuteur ; mais ce dernier lui a dit qu’il voulait lui faire visiter une mosquée et s’il était d’accord de l’accompagner le lendemain. Et c’est ainsi que M. Ravil a visité la mosquée Fadl de Londres ; c’était son premier contact avec l’Ahmadiyya et la première chose qui lui a touché était la devise « amour pour tous, haine pour personne ». Après plusieurs réunions avec le quatrième Calife il a finalement embrassé l’Ahmadiyya.

M. Ravil Bukharaev rapporte qu’ayant vécu sous l’influence de l’athéisme jusqu’en 1989 il ignorait tout de l’Islam. Dans son Tatarstan natal il leur était interdit de prononcer le nom de l’Islam même dans leur langue maternelle. Mais l’esprit de l’Islam vivait toujours en eux ; et tous les Tatars prononçaient la Basmallah avant d’entreprendre quelque chose. La culture tatare a plus de 1000 ans et a toujours été sous l’influence de l’Islam. En 1989 [avec le chute du communisme] la situation s’est améliorée dans les républiques de l’ex-URSS. Et M. Ravil Bukharaev s’est intéressé davantage à l’Islam. Il avait compris que pour mériter une foi sincère, seule l’intelligence ne suffisait pas et que la foi doit venir de Dieu. Et c’est en l’Ahmadiyya qu’il a trouvé tout ce dont il cherchait.

En 1993 feu le quatrième Calife a fait mention de la conversion de M. Ravil Bukharaev ainsi que du progrès de la communauté en Hongrie. Il a affirmé que ceux qui ont vécu dans le bloc de l’ex-URSS ont été sous l’influence de l’athéisme pendant plus de 70 ans et qu’il n’est pas facile pour eux d’embrasser l’Ahmadiyya. Néanmoins la conscience de l’Islam est toujours vivante dans ces nombreuses nations qui appartiennent au monde musulman. Des signes miraculeux sont requis pour apporter ces révolutions spirituelles qui feront comprendre à ces nations l’existence de Dieu.

Baitul-Futuh-Entree

M. Ravil Bukharaev était un véritable ambassadeur de l’Ahmadiyya. Il jouissait d’une grande estime dans les cercles littéraires russophones. Il était un très bon poète, un grand écrivain, un journaliste ainsi qu’un traducteur. Et il profitait de chaque occasion pour prêcher le message de l’Islam et de l’Ahmadiyya ; chose qu’il a faite à une grande échelle, une tâche qui aurait pris plusieurs années à nos Missionnaires et Moallimine. Il participait dans des rencontres littéraires à Moscou ; et d’une manière ou d’une autre il arrivait à offrir des ouvrages de la communauté à ceux présents.

Ceux qui ont travaillé avec lui ont évoqué son dévouement à transmettre le message de l’Ahmadiyya. Depuis deux ans il enregistrait la traduction du sermon du Calife en langue russe, et ne se reposait pas tant qu’il n’y avait pas complété cette tâche avant la fin du week-end. Il essayait de faire venir un plus grand nombre d’invités russophones à la Jalsa Salana du Royaume-Uni, car selon lui leur présence ainsi que leur rencontre avec le Calife sont plus bénéfique que toute une année d’efforts à leur faire comprendre le message de l’Ahmadiyya.

M. Ravil a travaillé sur la révision de la traduction du Saint Coran en langue russe. Il faisait de son mieux pour que la traduction soit conforme avec le texte original et passait des heures pour vérifier un seul verset. Trois éditions de cette version du Saint Coran ont été publiées ; et c’est une aumône perpétuelle de la part de M. Ravil.

Il avait reçu plusieurs prix littéraires dans son pays natal et en Russie. Le directeur du service russe de la BBC lui a rendu hommage et a évoqué ses grandes qualités et sa connaissance de l’Islam lors d’une émission d’une demi-heure.

Le défunt était très obéissant envers le Calife. Selon ses proches il ne perdait jamais son temps et complétait chaque tâche rapidement. Lorsqu’il travaillait il ne se souciait pas des heures du repas ou de la fatigue. Son seul souci était de transmettre le message de la communauté en Russie et dans les républiques de l’ex-URSS. M. Ravil disait que c’est un péché que de tergiverser sur une décision prise par le Calife. Dans ce domaine il est un modèle pour les anciens ainsi que pour les nouveaux ahmadis.

À la fin de son sermon Sa Sainteté a évoqué le martyre de Sahibzada Mahmood Shafi Sahib du Pakistan. Il était un descendant de feu Sahibzada Abdul Latif Shahid, le martyre de Kaboul. Le 23 janvier dernier deux individus à moto lui ont tiré dessus alors qu’il marchait dans la rue. Tous les membres de la famille du défunt appartiennent à la communauté Lahori ; et celui-ci avait embrassé l’Ahmadiyya huit ans auparavant.

Il est à noter que le 17 janvier dernier les adversaires de la communauté Ahmadiyya avaient organisé une manifestation anti-ahmadi dans la région. La situation des ahmadis du Pakistan est en train de s’empirer ; mais dans les lettres que le Calife reçoit de la part des hommes, des femmes et des enfants ces derniers le rassurent qu’ils sont prêts pour le sacrifice ultime et lui demandent de prier pour eux en ce sens. Le martyre de plus de 80 ahmadis à Lahore et bien d’autres vont-ils nous pousser au désespoir ? Quelques semaines de cela une jeune femme ahmadie a aussi payé de sa vie en raison de sa foi ; elle a laissé derrière elle des enfants en bas âge. On doit beaucoup prier pour qu’Allah accorde sa protection aux ahmadis du Pakistan et pour qu’il attrape les coupables.

Sa Sainteté le Calife a aussi évoqué le décès de Mokarram Mirza Nasir Ahmad de Lahore et celui de Mme Rabia Begum, qui était Sadr Lajna des provinces indiennes de l’Asam et du Bengale.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication de ce résumé)