Sermons 2010

Persévérance des premiers musulmans – sermon du 19 novembre 2010

Saint Prophète Muhammad (s.a.w)
Saint Prophète Muhammad (s.a.w)

Persévérance des premiers musulmans

– par Hadrat Mirza Masroor Ahmad –

Dans son sermon du 19 novembre 2010 Sa Sainteté le Calife a évoqué la persévérance et la patience des premiers musulmans et les persécutions qu’ils ont subies pendant 13 ans à la Mecque.

Le Saint Coran mentionne en ces termes les récompenses destinées à ceux qui accomplissent de bonnes oeuvres :

وَالَّذِينَ آَمَنُوا وَعَمِلُوا الصَّالِحَاتِ لَنُبَوِّئَنَّهُمْ مِنَ الْجَنَّةِ غُرَفًا تَجْرِي مِنْ تَحْتِهَا الْأَنْهَارُ خَالِدِينَ فِيهَا نِعْمَ أَجْرُ الْعَامِلِينَ – الَّذِينَ صَبَرُوا وَعَلَى رَبِّهِمْ يَتَوَكَّلُونَ

« Et ceux qui croient et font de bonnes œuvres – Nous les logerons assurément dans des habitations élevées du Paradis, sous lesquelles coulent des rivières. Ils y demeureront éternellement. Qu’elle est excellente la récompense de ceux qui font de bonnes œuvres ; ceux qui sont patients, et qui placent leur confiance en leur Seigneur ! » (Le Saint Coran, chapitre 29, versets 59 à 60)

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) a donné naissance à une communauté de croyants dont les cœurs débordaient de foi. Ces derniers avaient la certitude que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) était le dernier prophète de Dieu par le truchement duquel Celui-ci a parachevé la foi.

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Une bonne œuvre est celle qui est accomplie pour le plaisir de Dieu

Les versets précédents évoquent ceux qui ont profité du pouvoir sanctifiant du Saint Prophète Muhammad (s.a.w) et dont toutes les actions étaient accomplies pour le plaisir de Dieu. Ils avaient abandonné leurs mauvaises habitudes d’antan et ont prouvé qu’ils étaient prêts à tout sacrifice. L’obéissance envers Dieu et leur foi dictaient chacune de leurs actions. Lorsqu’ils ont reçu l’ordre d’endurer la persécution de leurs ennemis sans se plaindre, ils l’ont fait sans broncher et n’ont pas répondu au mal par le mal. Ils ont abandonné leur patrie lorsqu’ils ont reçu l’ordre de s’exiler. Et sans se soucier de leur survie ils ont pris les armes contre l’ennemi lorsqu’ils ont reçu l’ordre de le faire. Grâce à son pouvoir sanctifiant le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) a insufflé la patience et la persévérance en ses compagnons.

Patience et persévérance au sein de la famille et dans la société

Malheureusement certaines femmes sont tourmentées par leurs époux ou par leurs beaux-parents pour n’avoir donné naissance qu’à des filles. Dans certains cas les filles subissent les brimades de leurs pères parce qu’il n’y a pas de garçons au sein de la famille. Ce comportement de la part des chefs de famille est des plus déplorables. Malheureusement certaines personnes versées dans les sciences de la religion et qui oeuvrent pour la communauté sont aussi coupables de ce comportement navrant à la maison. Selon le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) celui qui est éprouvé par Dieu en ayant eu que des filles sera protégé du châtiment s’il fait preuve de patience. Ses filles seront une barrière entre lui et le feu.

D’aucuns ont un tempérament colérique et évitent pour cette raison de se mêler aux autres dans la société. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) a déclaré que le musulman qui côtoie les autres et qui endure patiemment leurs paroles malveillantes est meilleur que le musulman qui évite les autres et qui s’irrite pour des moindres broutilles. La vie en société est primordiale : en côtoyant les autres l’on pourra les influencer positivement par ses bonnes qualités les aidant ainsi à se réformer.

L’exemple du Saint Prophète

La persévérance et l’endurance affinent les qualités de l’homme et le pousse à accomplir davantage de bonnes œuvres. Dans un hadith le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) a déclaré que le plus fort n’est pas celui qui jette son adversaire au cours d’une lutte, mais c’est celui qui maîtrise sa colère lorsqu’il est courroucé. Selon Hadrat Aisha (r.a) l’épouse du Saint Prophète Muhammad (s.a.w), celui-ci n’a jamais frappé personne, sauf lorsqu’il a été contraint de le faire pour la cause de Dieu sur le champ de bataille. Il ne s’est jamais vengé non plus pour un tort personnel ; mais il se vengeait pour la cause de Dieu si l’on était coupable de sacrilège.

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) a aussi déclaré que les actions du croyant sont bénis : il remercie Dieu lorsqu’il reçoit quelque chose de bien et sa gratitude lui confère d’autres avantages. Et s’il est patient lorsque frappe un malheur sa persévérance lui rapportera le bien.

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) conseille à celui qui a été frappé d’un malheur de réciter cette prière :

إِنَّا للَّهِ وَإِنَّا إِليهِ رَاجِعُونَ اللَّهمَّ أجرني في مُصِيبَتي ، وَاخْلُف لي خَيْراً مِنْهَا

« Assurément nous appartenons à Allah et c’est vers Lui que nous retournerons. O Allah ! Récompense-moi en échange de ce malheur qui m’a frappé et accorde-moi quelque chose de meilleur en retour. »

La patience est requise en pleine tribulation ; à ce sujet le Saint Coran affirme :

الَّذِينَ إِذَا أَصَابَتْهُمْ مُصِيبَةٌ قَالُوا إِنَّا لِلَّهِ وَإِنَّا إِلَيْهِ رَاجِعُونَ * أُولَئِكَ عَلَيْهِمْ صَلَوَاتٌ مِنْ رَبِّهِمْ وَرَحْمَةٌ وَأُولَئِكَ هُمُ الْمُهْتَدُونَ

« Qui, quand un malheur les frappe, disent : « Assurément, nous appartenons à Allāh, et certainement c’est à Lui que nous retournerons. » Ce sont ceux-là qui reçoivent les bénédictions de leur Seigneur et aussi la miséricorde et ce sont ceux-là qui sont bien guidés. » (Le Saint Coran, chapitre deux, versets 157 à 158)

La persécution subie par les premiers musulmans

Uthman bin Madh‘ūn, un compagnon du Saint Prophète Muhammad (s.a.w), était sous la protection de Walid Bin Mughirah. Mais lorsqu’il vit que les autres musulmans étaient brutalement persécutés cela le rendit très malheureux. Il alla voir Walid Bin Mughirah et lui dit qu’il renonçait à sa protection, car il ne se sentait pas digne d’en bénéficier pendant que d’autres musulmans continuaient à souffrir. Walid Bin Mughirah en fit l’annonce aux mecquois.

Un jour Uthman bin Madh‘ūn se trouvait dans une l’assemblée dans laquelle Labid le poète présentait ses vers. Le poète déclara que tout sauf Allah est faux et Uthman approuva ce vers. Labid lut un autre vers qui signifiait que toutes les grâces auront une fin. Uthman le contredit hardiment en disant : « Les grâces du paradis seront éternelles. » Labid, peu habitué à de telles contradictions, perdit patience et dit : « Qoraichites, vos hôtes n’étaient pas insultés de cette façon autrefois. D’où vient cette nouvelle mode ? » Pour apaiser Labid, un membre de l’assistance se leva et dit : « Ne soit point outré. Lui et ses compagnons sont des fous. Ils ont abandonné notre religion et suivent la leur. » Uthman insista sur sa déclaration. Et un des membres de l’assistance bondit sur lui et lui porta un grave coup à l’oeil. Walid Bin Mughirah qui était dans l’assistance ne put supporter qu’on traita ainsi Uthman. Il lui dit : « Mon neveu, tu aurais épargné ton oeil si tu n’avais pas renoncé à ma protection. » Uthman répondit : « Je ne me lamente pas sur la perte d’un oeil, car l’autre attend le même sort. »

Bilal était l’esclave de Umayya Bin Khalf. Ce dernier le persécutait en raison de sa foi. Il le faisait allonger sur le sable brûlant et plaçait des pierres brûlantes sur sa poitrine et lui demandait de renoncer à Allah et à son prophète et de chanter les louanges des divinités mecquoises. Bilal se bornait à murmurer : « Ahad, Ahad… » (Dieu est un…). En fin de compte Abu Bakr paya la rançon de Bilal et lui accorda la liberté.

Saint Prophète Muhammad (s.a.w)

Zaïd Bin Dathnah avait été fait prisonnier lors d’une embuscade et Safwan Bin Umayya l’avait acheté pour se venger de la mort de son père. Peu avant l’exécution de Zaïd, Abu Sufyan lui demanda : « Ne préfère-tu pas que Muhammad fut à ta place ? Ne préfère-tu pas être en sécurité chez toi tandis que Muhammad soit entre nos mains ? » Zaïd répondit : « Par Dieu, je préfère mourir plutôt que de voir le prophète marcher sur une épine dans une rue de Médine. » Abu Sufyan fut très impressionné par un tel dévouement. Il déclara sans hésiter : « Dieu est témoin, je n’ai jamais connu quelqu’un qui en aimât un autre comme les compagnons de Muhammad aiment Muhammad. »

Évoquant les qualités du Saint Prophète Muhammad (s.a.w) et de ses compagnons, le Messie Promis (a.s) déclare :

« …notre Prophète, que la paix et les bénédictions d’Allah soient sur lui, ne fut jamais le premier à brandir l’épée. En effet, il souffrit pendant une longue période aux mains des incroyants et démontra un degré de patience peu ordinaire. Ses Compagnons(ra) se tinrent fermement au même principe élevé, agissant selon les commandements qu’ils avaient reçus, subissant des atrocités tout en démontrant de la patience. Ils se laissèrent piétiner sans émettre le moindre son. Leurs enfants furent déchiquetés devant leurs propres yeux. Ils furent torturés par le feu et par l’eau, mais comme des nourrissons innocents, ils ne ripostèrent pas contre ces malveillances. Qui pourrait citer l’exemple du peuple d’un autre Prophète qui – malgré le fait de posséder la capacité de riposter – se serait plié au commandement de Dieu et aurait exercé une telle retenue ? Qui peut prouver l’existence d’un autre groupe tel que celui-ci ? Car c’était là un peuple qui possédait la bravoure, l’unité, la force, la capacité de combattre et toutes les qualités masculines, mais qui, cependant, s’était contenu en maintes occasions pendant ces treize années face à un ennemi impitoyable et sanguinaire.

La patience démontrée par notre Seigneur et Maître(saw) et ses Compagnons(ra) n’était pas due à leur impuissance. En fait, les mains et les bras de ces Compagnons dévoués qui se maîtrisaient pendant cette période de patience n’avaient subi aucune modification suite à la permission de faire le djihad. Et d’ailleurs, à une occasion, seulement un millier de jeunes musulmans réussirent à vaincre cent mille soldats ennemis. Les évènements intervinrent de cette façon afin que les gens sachent que la patience révélée à la Mecque ne provenait pas d’une certaine faiblesse ou vulnérabilité ; les musulmans déposèrent leurs armes en entendant le commandement d’Allah et furent prêts à être sacrifiés comme des chèvres et des moutons. Ce type de patience est certainement au-dessus de la capacité humaine.

Même en étudiant l’histoire du monde entier et de tous les Prophètes, l’on ne pourra trouver une telle abondance de vertus au sein d’aucune autre communauté ou parmi les suivants d’aucun autre Prophète. Lorsque nous entendons certains récits sur des exemples de patience témoignés dans le passé, étant donné les conditions qui prévalaient en ce temps, nous réalisons immédiatement que cette patience découlait de la lâcheté ou de l’incapacité de riposter. Mais le Saint Prophète, que la paix et les bénédictions d’Allah soient sur lui, et ses Compagnons(ra) firent preuve d’une bravoure authentique au cours de cette période de treize années. Malgré le fait d’être de vaillants soldats au cœur dur et malgré le fait d’être persécutés, transpercés par des lances et témoins de l’assassinat de leurs enfants, ils ne se défendirent point contre ces méchancetés. Une telle persévérance, treize années durant, face à des tribulations effroyables n’a pas d’égale. Ceux qui en doutent devront venir en avant pour nous donner un exemple similaire de ténacité parmi les gens pieux du passé.

Il faut noter que malgré l’extrême injustice subie par ses Compagnons(ra), notre Saint Prophète, que la paix et les bénédictions d’Allah soient sur lui, ne suggéra aucun plan pour en échapper de son propre chef. Par contre, il les exhorta à se montrer patients malgré toutes les souffrances qu’ils enduraient. Quiconque demandait la permission de se venger était refréné et conseillé : « J’ai été commandé d’être patient. » Tant que le commandement de contre-attaquer ne descendit pas du Ciel, le Saint Prophète, que la paix et les bénédictions d’Allah soient sur lui, prêcha toujours la constance. Cherchez donc un exemple d’une telle force morale dans les temps les plus éloignés jusqu’aux plus récents. Essayez de trouver et de nous présenter, si possible, un exemple d’un tel comportement de parmi les adeptes de Moïse(as) ou les disciples de Jésus(as). » (Governement Angrezi awr Jihad, Ruhani Khazain, volume 17, page 10 à 11)


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